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Le Maroc face à la crise financière et écon omique mondiale Enjeux et orientations de politiques Publiques Mai 2009

La Crise Au Maroc

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Le Maroc face à la crise financière

et économique mondiale

Enjeux et orientations de politiques Publiques

Mai 2009

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La crise mondiale actuelle a surpris lesgouvernements de la planète par son ampleuret sa brutalité. Malgré les plans de relanceéconomique mis en place et l’injectionmassive de capitaux pour renouer lessystèmes nanciers, la perte de conance

des acteurs économiques persiste et unclimat d’incertitude domine la conjoncturemondiale. L’horizon de sortie de crise resteainsi incertain.

Cette crise se distingue aussi par son lot degrandes interrogations sur la congurationqu’aura le monde post-crise. Elle a donnélieu à une action concertée au niveauinternational (G20 essentiellement) pour

tenter de réviser la régulation des systèmesnanciers. Pour autant, cette concertationn’a pas empêché les Etats de se lancer dansde nouvelles stratégies de négociation et derepositionnement dans la mondialisation,porteuses de grandes implications aussibien au plan de la carte économique etindustrielle mondiale qu’au plan des relationsinternationales.

Les enjeux liés à cette crise appellent à menerune réexion stratégique sur la trajectoiresocio-économique du Maroc, réexion quiprocède d’une double préoccupation. Ils’agit, d’une part, de permettre au Royaumede poursuivre sereinement son train deréormes tout en aisant résolument ace à lacrise et, d’autre part, de saisir les opportunitéset d’intégrer les inexions majeures qui sedessinent pour le monde de l’après-criseet qui ne seront pas sans conséquencesstratégiques sur notre pays.

Pour y apporter sa contribution, l’InstitutRoyal des Etudes Stratégiques (IRES) ainitié depuis novembre 2008 un processus deréexion et de veille sur la crise mondiale etses impacts sur le Maroc, dont les premierséléments d’analyse sont restitués ci-après.

Le Maroc, après avoir été épargné dansun premier temps par la crise nancière,grâce à la solidité de son système bancaireet à sa aible exposition aux marchésnanciers internationaux, subit depuis ledeuxième semestre 2008 les répercussionsde la crise économique mondiale par lebiais des secteurs exportateurs, de l’activitétouristique, des transerts des Marocains

Résidant à l’Etranger (MRE) et des ux desinvestissements extérieurs.

Au-delà des répercussions directes surcertains secteurs, la crise actuelle a misen exergue des déciences structurellesantérieures à la crise qui aectent peu ou proul’économie marocaine. Parmi elles gurentla soutenabilité budgétaire limitée, la aiblecompétitivité de l’économie, l’aggravation

du décit commercial, l ’étroitesse du marchéintérieur ou encore, les dysonctionnementsintermittents, mais majeurs, en termesde gestion des dossiers stratégiques et degouvernance.

Le Gouvernement a mis en place un comitéde veille stratégique public-privé, chargéd’anticiper les eets potentiels de la crise etd’élaborer des plans de contingence, prêts àêtre déployés en onction des développements

RESUME

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Resume

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constatés. Les premières mesures anti-crise-sociales, nancières et commerciales-ont ciblé les secteurs aectés (textile, cuir,

sous-traitance automobile, tourisme et,récemment, électronique).

En 2009, les eets de la crise seront atténuéspar les résultats de la campagne agricole etla bonne tenue de la demande intérieure.Néanmoins, le taux de la croissance nonagricole baissera de manière signicative(estimé à 3% au lieu de 5% en moyennepour la période 2004-2008) et la balance

des paiements courants sera ragilisée. Lesperspectives pessimistes chez nos principauxpartenaires économiques devraient induiredes développements plus importants quirisqueraient de réduire les marges demanœuvre du pays et de compromettreles acquis économiques et sociaux de cesdernières années.

Dans ce contexte, le Maroc devrait résoudreles problématiques structurelles dont lecaractère critique a été exacerbé par la criseactuelle et préparer avec déterminationl’après-crise. Il en découle quatreorientations majeures, pouvant constituer  la base d’une euille de route nationale:

• Premièremet, slider le lie sial àtravers une reonte des politiques sociales

 Le premier impérati au plan social serade maintenir la conance et d’entretenir un climat social serein, en approondissantles programmes de développement humain(INDH, éducation, santé), en renorçant ledialogue social et en activant les espaces demédiation sociale, en particulier  le ConseilEconomique et Social (CES) qu’il seraitopportun de mettre en place rapidement.

Parallèlemet, e prfde refte despolitiques sociales devrait être opérée.Il s’agira, en particulier, de réorganiser

proondément le paysage national desacteurs du développement social pour plusde responsabilisation, de convergence etd’ecacité, en capitalisant sur les acquis del’INDH, de mettre en exécution la réormeprogressive du système de compensationpour plus d’équité sociale et d’ecacitééconomique et d’étudier l’opportunité demise en place d’un dispositi de protectionde l’emploi et des salariés, en évaluant son

coût et son impact économique et social.

• Deuxièmement, améliorer la gouvernancedes politiques publiques dans le sens de plus decohérence, d’efcacité et de pro-activité 

A cet eet, au plan institutionnel, il estproposé de mettre en place un cadreapproprié de coordination des politiquespubliques (comité interministériel, instancedédiée, institutionnalisation du «comitéde veille stratégique»). Ce cadre auraitnotamment pour première mission de piloterd’une part, une revue croisée des objectiset de la héree des grades stratégiessectorielles (Maroc Vert, Eau, Plan Azur,Emergence, Education-Formation…) and’en harmoniser l’horizon temporel et d’enaccélérer le rythme de réalisation et, d’autrepart, adit des ards mmeriax 

 bilatérax et mltilatérax d Mar, à lalumière de la nouvelle donne mondiale etdes intérêts nationaux.

L’eort de coordination ne saurait touteoiss’arrêter à la sphère stratégique. Il seraimpérati de mettre en place les processuséessaires à sa déliais a plaopérationnel, dans les démembrements del’Etat les plus déconcentrés, an d’assurerl’intégration et la bonne exécution des

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politiques publiques et sectorielles au niveaulocal.

L’amélioration de la gouvernance despolitiques publiques nécessitera égalementde se donner des moyens efcients desuivi et de mesure de l’efcacité de l’actionpublique, à travers une regrati desistrmets atiax de plaiatistratégiqe et e mise à ivea d systèmenational d’inormation.

En outre, l’exécution des politiques publiqueset la perormance des administrations qui enont la charge devraient être systématiquementsoumises à des évaluations régulières.

• Trisièmemet, a pla émiqe,relever le dé de la compétitivité et porter e vigilae are sr la préservati decertains équilibres macroéconomiques

Le chantier le plus urgent au plan économiqueconsiste à remédier déitivemet à l’érosion de la compétitivité de l’économienationale, en œuvrant notamment àrehausser la productivité des entreprises etla qualité du capital humain. Parallèlementà cela,   le Mar gagerait à predrerapidement le train de l’innovation et desmtatis tehlgiqes, à travers ladynamisation de l’enseignement supérieur et

de la recherche et l’élaboration d’une euillede route nationale pour la croissance verte.Par ailleurs, la crise actuelle met clairementen évidence la nécessité de développer unmarché intérieur dynamique, entraînépar une classe moyenne élargie et un tissud’entreprises nationales compétitives.

Pour pouvoir bénécier de la dynamique del’après-crise, e vigilae are devra par 

ailleurs être portée sur la préservation decertains équilibres macroéconomiques.

D’une part, le Maroc devrait déployer tousles moyens possibles an que ses réservesen devises soient maintenues au-dessus

du plaher stratégiqe de 6-7 misd’importations. En particulier, les grandsprojets d’inrastructures ou d’équipementgagneraient à être réexaminés à la lumière deleurs impacts sur la balance des paiements.De même, il est recommandé de renorcerla politique de proximité et d’incitationen direction des Marocains Résidant àl’Etranger.

D’autre part,   la gestion des fnancespubliques doit demeurer prudente, à traversune surveillance étroite des recettes scales etune attention accrue sur les rubriques les plusrigides de la dépense publique, notamment lamasse salariale de l’Etat, les autres dépenses deonctionnement et les charges de compensation.Il va de soi que la soutenabilité des nances del’Etat constitue à la ois un sujet de vigilance,en ce temps de crise et un domaine de réorme

continue.

• Qatrièmemet, apprfdir l’aragerégial d Ryame:

La crise actuelle rappelle le aratèredéisif de l’arage à des esemblesrégiax slides et itégrés et inviteainsi le Maroc à concrétiser rapidement  le projet du statut avancé avec l’Union

Européenne, à intensier ses rapports departeariat ave le visiage afriai et àsaisir systématiquement les opportunitésde renorcement des relations avec toutpays d Maghreb qi le shaite.

En promouvant ainsi des approchesnovatrices de coopération régionale, leMaroc contribuera à l’émergence d’unespace pertinent d’amortissement en

périodes de crise et de construction deréponses communes.

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Resume

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Il sera par ailleurs nécessaire de renorcer   la surveillance sur le plan sécuritaireet migratire à l’éhelle régiale, alors

que l’aggravation de la vulnérabilité decertains pays d’Arique subsahariennepourrait occasionner une intensicationdes tracs (armes, drogues, contrebande demarchandises...) et une recrudescence desux de migration clandestine.

***

Au delà de la gestion de la crise actuelle,le Maroc devra  veiller ave vigilae à seprémunir contre les menaces aujourd’huipermaetes et de lg terme sr le placlimatique et sanitaire, en intégrant ladonne environnementale dans ses politiquespubliques et en se munissant de dispositisadaptés de prévention et de réaction auxcatastrophes naturelles et aux risques depandémies.

Il devra également se préparer à arter  la raréfati de l’ea et de l’éergie qui nepeut que s’aggraver en l’absence de proondesmodications des modes de production et deconsommation au plan mondial et provoquerdes crises énergétiques et alimentairessystémiques à répétition.

Il sera enn de la plus haute importance

pour notre pays d’adopter avec constanceune démarche active de communication,à même d’entretenir la conance de sescitoyens et de ses partenaires étrangers.

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Table des Matières

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Table des Matières

InTRoDucTIon...............................................................................................................10

I. Le Mar fae à la rise aière et émiqe mdiale .............................................13

I.1. Le Maroc avant la crise: une trajectoire socioéconomique prometteuse ....................... 16

I.2. Epargné par la crise nancière, le Maroc doit aire ace à la crise économique qui letouche à travers quatre canaux de transmission .................................................................. 17

I.3. Des acteurs avorables d’amortissement de la crise en 2009 ....................................... 19

I.4. Premières réponses du Maroc à la crise ........................................................................ 20

II. Dévelppemets ptetiels de la rise a Mar: les risqes à srveiller ...................... 23

II.1. Des canaux de transmission de la crise toujours opérants ........................................... 25

II. 2. Risque d’assèchement des réserves en devises ............................................................ 27

II. 3. Essoufement probable de la dynamique économique intérieure .............................. 27

II. 4. Risque de progression du chômage et de la pauvreté ................................................. 27

II. 5. Risque de ragilisation du secteur nancier ............................................................... 28

II. 6. Des nances publiques mises à l’épreuve.................................................................... 28

III. Le mde de l’après-rise: etre tiité et rptres................................................ 29

III.1. Un monde à la recherche de nouveaux modèles de développement plus durable ....... 31

III.2. Une phase de ruptures dans la sphère nancière et de retour éventuel de l’ination . 31

III.3. Une phase de tensions stratégiques dans la mondialisation ...................................... 32

III.4. Une phase plus ouverte sur l’innovation et les accélérations technologiques ............. 34

IV. Résdre les prblématiqes strtrelles révélées par la rise et préparer 

 l’après-rise: remmadatis pr e feille de rte atiale............................. 35

IV.1. Consolider le lien social ............................................................................................. 38

IV.1.1. Consolider la paix sociale et maintenir le cap sur le développement humain ..... 38

IV.1.2. Réormer en proondeur les politiques sociales .................................................. 38

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IV.2. Améliorer la gouvernance des politiques économiques et sociales: une exigencede cohérence et d’ecacité ................................................................................................. 39

IV.2.1. Mise en place d’un cadre approprié de coordination des politiques économiques etsociales .......................................................................................................................... 39

IV.2.2. Revue des objectis et de la cohérence des grandes stratégies sectorielles .......... 40

IV.2.3. Mise en œuvre d’une politique active de communication .................................. 40

IV.3. Relever le dé de la compétitivité de l’économie marocaine et observer une extrême

 vigilance sur les équilibres macroéconomiques ................................................................... 40

IV.3.1. Redresser durablement la compétitivité du Maroc............................................. 41

IV.3.2. Favoriser les leviers de développement du marché intérieur .............................. 42

IV.3.3. Saisir les «opportunités de la crise» et prendre sans tarder le nouveau train del’innovation et de la «croissance verte» qui s’annonce .................................................... 42

IV.3.4. Observer une vigilance extrême sur certains acteurs d’équilibre macroéconomiquepour être au rendez-vous de l’après-crise ....................................................................... 43

IV.4. Approondir l’ancrage régional du Maroc ................................................................. 44

VI.4.1. Activer les leviers d’intégration régionale .......................................................... 44

IV.4.2. Renorcer la surveillance des eets de la crise sur les plans sécuritaire etmigratoire ...................................................................................................................... 44

 ANNEXES ............................................................................................................................ 47

 Aexe 1: Résoudre les problématiques structurelles et préparer l’après-crise,

25 recommandations pour une euille de route nationale ..................................... 49

 Aexe 2: De la crise du crédit hypothécaire à la crise économique mondiale: Contexte,processus de propagation et premières réponses ................................................... 52

 Aexe 3: G20, Mesures et conclusions ................................................................................. 57

BIBLIoGRAPHIE ............................................................................................................. 59

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Graphiqes

Graphique 1 Evolution de l’encours du crédit bancaireGraphique 2 Evolution du taux d’ination au Maroc 1990-2008Graphique 3 Evolution du décit budgétaire en % du PIBGraphique 4 Demande étrangère adressée au MarocGraphique 5 Evolution mensuelle des recettes MREGraphique 6 Evolution des IDE au MarocGraphique 7 Impact des canaux de transmission de la criseGraphique 8 Dépenses d’investissementGraphique 9 Evolution des prévisions de croissance du FMI pour 2009

Graphique 10 aux prévisionnels d’évolution du PIB en France, Espagne et ItalieGraphique 11 aux de chômage prévisionnels en France, Espagne et ItalieGraphique 12 Evolution du PIB mondial et du commerce internationalGraphique 13 Source de nancement des pays émergentsGraphique 14 Baisse de l’emploi dans les pays du G7

Encadrés

Encadré 1 Une crise sans précédentEncadré 2 Impact de la crise nancière asiatique sur la pauvreté et l’emploi précaireEncadré 3 Les choix de gestion de la crise déterminent la trajectoire post-criseEncadré 4 Objecti «Devise»: quelques leviers possibles

 Abreviations

BI : Bureau International du ravailBP : Bâtiments et ravaux Publics

CDS : Credit Deault SwapCES : Conseil Economique et SocialCMPE : Centre Marocain de Promotion des ExportationsCNSS : Caisse Nationale de Sécurité SocialeDS : Droits de irage SpéciauxFED : Federal Reserve

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FMI : Fonds Monétaire InternationalG20 : Groupe des 20IDE : Investissement Direct EtrangerMRE : Marocains Résidant à l’EtrangerOMC : Organisation Mondiale du CommerceOM : Organisation Mondiale du ourismePIB : Produit Intérieur BrutSMIG : Salaire Minimum Interproessionnel Garanti

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INTRODUCTION

1. Précédée, sans y prendre véritablement sesorigines, par une période de orte tension surles marchés des matières premières ossiles etagricoles n 2007, la crise mondiale actuelles’est vite révélée être la plus grave depuis laGrande Dépression des années 1930.

2. Partant de perturbations localisées dansun premier temps dans l’industrie nancièrenord-américaine, elle a donné un coup derein brutal à l’économie mondiale et aucommerce international. Son onde de chocse propage aujourd’hui encore à l’ensembledes économies, que la mondialisation arendues plus interdépendantes que jamais.Les dégâts sociaux sont déjà perceptibles et

ne eront que s’aggraver au ur et à mesureque les eets de la crise gagnent les marchésde l’emploi et pèsent sur les conditions de vie des citoyens.

3. Cette crise se distingue aussi par son lotd’incertitudes et d’interrogations. En eet,malgré l’envergure des plans de relanceet la mise sous perusion du systèmenancier mondial, personne -les institutions

internationales compétentes en tête- ne peutprédire l’horizon plausible d’une durablesortie de crise et, encore moins, saisir laconguration du monde de l’après-crise.

4. out dépendra des dynamiques complexesd’enlisement ou de sortie de crise aujourd’huià l’œuvre. Les regards restent actuellementocalisés sur l’impact des plans de relance enAmérique du Nord, en Europe et en Chine

ainsi que sur la vitesse avec laquelle s’opèrera

la restructuration des banques et des marchésnanciers. L’attention reste égalementportée sur le niveau de coordination de cesinitiatives, à l’échelle mondiale, pour éviterque la crise ne débouche sur une impasse deséchanges internationaux, voire du système

monétaire international.

5. C’est dans ce paysage mouvementé quele Maroc a commencé à sentir les premierseets de la crise mondiale, principalementpar la voie des échanges. Le comité de veillestratégique, institué par le Gouvernement,est chargé de suivre ces eets et de proposerde nouvelles mesures en aveur de lapopulation, des entreprises et des secteurs

touchés.

6. Mais, une réexion stratégique surl’après-crise s’impose d’ores et déjà et ledébat public devrait se l’approprier dèsmaintenant. L’objecti d’une telle réexionconsiste à identier les espaces de vigilanceet d’action à même de permettre au Marocd’être en position avorable à la sortie decrise. Notre pays doit, en eet, déployer ses

acteurs de résilience intérieure et capitalisersur l’élan réormateur de ces dernièresannées an de poursuivre sereinement sonprojet de développement et mener à termeles processus transitionnels dans lesquels ilest aujourd’hui largement engagé. 7. Le présent document, est le produit d’unprocessus de réexion et de veille au seinde l’Institut Royal des Etudes Stratégiques

(IRES), qui a commencé en novembre

INTRODUCTION

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2008 et auquel ont participé les membresdu Comité d’Orientation de l’Institut.Il propose d’apporter un éclairage sur

les développements majeurs de la crisemondiale à court et à moyen terme et decontribuer ainsi au débat public.

8. out en explicitant les conséquencesde la crise économique mondiale sur leMaroc, cette réexion vise à explorerles développements possibles de la criseau plan national, à mettre en lumière lesnouvelles donnes de l’environnement

international de l’après-crise, avant desuggérer une euille de route pour gérer lacrise et préparer la sortie de crise.

9. Sans revenir en détail sur les originesde la crise mondiale actuelle et surles mécanismes de sa propagation,susamment abordés par la littérature,le présent document est ainsi structuréautour de quatre parties, appréhendant

successivement:

• les canaux de transmission de la crisemondiale au Maroc ;

• les développementspotentiels futurs dela crise au Maroc et les risques à surveiller ;

• la conguration potentielle du monde

post-crise et les grandes interrogations dela nouvelle période qui s’ouvre à l’échelleinternationale ;

• lesaxespossiblesd’unefeuillederoutenationale, pour permettre au Royaumede poursuivre sereinement son train dereormes, tout en aisant résolument aceà la crise, et de se préparer à la sortie decrise.

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I. Le Maroc face à la crise financière

et économique mondiale

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11.  La crise économique mondiale a mis à yle de dyamiqe émiqeexeptielle qui a bénécié au monde

entier pendant la première décenniedu 21e siècle: jamais la croissance despays émergents ni le développement ducommerce mondial n’avaient été aussiprononcés, dans un contexte d’ouverture etd’interdépendance croissantes.

12. Reste que cette dynamique a été enpartie nourrie par le développement denombreux déséquilibres et excès qui ont

échappé à toute vigilance, dans un climatde conance général. On soulignera deuxde ces déséquilibres dont les liens decausalité directs avec la crise ont consensusparmi les experts. En premier lieu gure lesredettemet des méages, parois peusolvables, principalement aux Etats-Unis.En second lieu, gurent  l’accélérationet la mplexiati itrôlée de l’ivati aière, porteuse de risques,

que les systèmes de régulation n’ont pas suaccompagner.

13. Ces déséquilibres ont été révélés augrand jour suite au retournement dumarché immobilier américain, point dedépart d’une crise de portée historique qui

s’est déroulée en trois temps: d’une crise decrédit hypothécaire, localisée aux Etats-Unisdurant l’été 2007, l’industrie nancière, en

perte de conance, a basculé dans une criseproonde entraînant le monde dans la pirerécession depuis la seconde guerre mondiale(c. annexe 1).

14. L’entrée en récession du mondedéveloppé est devenue évidente in2008: l’activité économique des paysavancés, premiers atteints, s’est repliéede 7,5% au dernier trimestre de l’année

(FMI, avril 2009).

15. A leur tour, tous les pays émergents,même ceux épargnés par la crise nancière,en raison de leur intégration limitée ausystème nancier mondial, ont été touchéspar les ondes de propagation de la criseéconomique, du ait principalement de laorte contraction du commerce mondialet du ralentissement des ux de capitaux

privés. L’impact de la crise sur les paysémergents reste touteois très variableselon leur degré d’intégration à l’économiemondiale, la structure de leur économie,la solidité de leur système nancier et leurniveau d’endettement.

Le Maroc face à la crise financière et économique mondiale

 Encadré 1: Une crise sans précédent 

• Par rapport à l ’année 2007, la capitalisation boursière mondiale s’est eondrée de plus de 24 000 milliards

de dollars, soit près de 40% du PIB mondial. La chute de la capitalisation boursière représente par exemple 70% du PIB en France et 60% aux Etats-Unis et au Japon (OFCE, avril 2009).

• Le montant total des actifs passés en perte à l ’échelle mondiale est estimé à 4 000 milliards de dollars dont deux tiers à la charge des banques (FMI, avril 2009).

• Les pertes de richesse subies par les ménages américains depuis le début de la crise nancière en août 2007 s’élèvent à 4 355 milliards de dollars sur les actions détenues et à 4 665 milliards sur les parts d’OPCVM et les placements en fonds de pension, soit respectivement 30,7% et 32,9% du PIB (OFCE, avril 2009).

• Le nombre de nouveaux chômeurs dans le monde en 2008 a été de 14 millions. A mesure que la crise s’intensie, le nombre de chômeurs pourrait croître au moins de 38 millions en 2009 (BIT, 2009).

• Les importations des pays développés ont baissé de 20% au quatrième trimestre 2008 (OFCE, avril 

 2009).

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Le Maroc face à la crise financière et économique mondiale

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16. Si, pour sa part, le Maroc n’a pas ététouché par la crise nancière, il n’a pas pourautant échappé aux premiers eets de la crise

économique mondiale, ressentis à travers lesactivités les plus sensibles à la conjonctureinternationale. Grâce aux réormes menéesces dernières années, notamment sur leront socioéconomique, et à une dynamiqueinterne soutenue, le Maroc aronte cesrépercussions dans une position relativementavorable.

I.1. Le Mar avat la rise: e trajetire

socioéconomique prometteuse

17. L’économie marocaine a connud’importantes transormations au coursde ces dernières années, à la aveur d’unprocessus de réormes qui a permis d’accroitreson attractivité.

18. Elle est désormais inscrite sur unnouveau palier de croissance: la croissancedu PIB hors-agriculture a été de 5% enmoyenne pour la période 2004-2007contre 3,9% pour la période 1999-2003.La structure de l’économie nationale s’estprogressivement diversiée au prot desecteurs dynamiques, notamment les servicesqui sont devenus une orce d’attraction desIDE et un relais important du commerceextérieur, compensant partiellement ladégradation quasi-structurelle de la balance

commerciale.

19. Le marché intérieur a bénécié d’unenouvelle dynamique, soutenue par lacroissance de la consommation des ménageset par l’eort d’investissement consenti aussibien par le secteur privé que public. Le tauxd’investissement, qui a nettement augmentéces dernières années pour atteindre 30% duPIB, est à ce titre signicati.

20. Cette dynamique a eu un impact surl’emploi, avec une réduction du taux dechômage de près de 4 points en l’espace

de cinq années pour se situer actuellementautour de 9,8%. La demande a été largementportée par le crédit bancaire dont l’encoursa doublé de 2005 à 2008, dans un contextede baisse des taux d’intérêt, de bancarisationactive et de solidité du système nancier.

21. La dynamique de croissance et lamultiplication des programmes spéciquesde développement humain ont aussipermis d’enregistrer des progrès notablesen matière de lutte contre la pauvreté etde réduction des inégalités. Le taux de

pauvreté s’est réduit de 15,3% en 2001 à9% en 2007. L’augmentation constante del’allocation budgétaire aux secteurs sociauxs’est traduite par une grande diversité deprogrammes et d’actions visant l’extensiondes inrastructures sociales et l’accès auxsoins médicaux, à l’éducation et à l’habitat.

22. Compte tenu de la régularitédes perormances enregistrées ces

dernières années, les ondamentaux

Graphiqe 1

Evolution de l’encours du crédit bancaire(milliards de dirhams)

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macroéconomiques se sont nettementaméliorés. L’ination a été maîtrisée pourse situer en dessous de 3%. Les nances

publiques ont été assainies, comme entémoignent la réduction continue du décitbudgétaire et la baisse du taux d’endettementextérieur de 26,4% du PIB en 2003 à 19,8%en 2007 (Ministère de l’Economie et desFinances, 2009).

23. outeois, malgré les évolutionsenregistrées au cours des dernières années,l’économie marocaine ne s’est pas totalement

aranchie de certains acteurs de ragilitéqui pourraient aecter son processus dedéveloppement, particulièrement en cettepériode de crise mondiale.

24. Sur le plan social, des eorts additionnelsrestent à consentir pour accélérer etapproondir les réormes dans les domainesliés à la santé et à l’éducation. De plus,la persistance des inégalités constitue

une menace latente sur le processus dedéveloppement et sur l’équilibre social.

25. Sur le plan du commerce extérieur,les exportations restent à aible contenutechnologique et polarisées à près des deuxtiers sur les marchés de l’Union Européenne.Le Maroc ne saisit pas encore toutes lesopportunités liées à la mondialisation,en raison de la aible compétitivité des

exportations et leur diversication limitée.

26. Enn, malgré l’atténuation de sa volatilité liée à l’aléa climatique, la croissanceéconomique demeure insusante pourintégrer les nouvelles générations aspirantà l’emploi et avoriser le développement dumarché intérieur.

I.2. Epargé par la rise aière, leMar dit faire fae à la rise émiqeqi le the à travers qatre aax detransmission

27. Grâce à la solidité accrue de son systèmebancaire et à sa aible exposition aux marchésnanciers internationaux, le Maroc n’a pas étéaecté par la crise nancière internationale.

Graphiqe 3

Evlti d déit bdgétairee % d PIB

Graphiqe 2

Evlti d tax d’iati a Mar

1990 - 2008

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Le Maroc face à la crise financière et économique mondiale

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28. En eet, la dernière évaluation de lastabilité du système nancier (FinancialSystem Stability Assessment), réalisée en

novembre 2007, concluait que «le systèmebancaire marocain était stable, biencapitalisé, protable et résistant aux chocs»(FMI, 2008). Cette évaluation conortela politique de consolidation du systèmebancaire qui a notamment consisté enl’alignement du cadre réglementaire surles standards internationaux de Bâle II eten le redressement des banques publiques,désormais assujetties au même titre que

les banques privées au respect des règlesmonétaires et prudentielles.

29. Les investigations entreprises parBank Al-Maghrib, dès la maniestationdes premiers signes de la crise nancièreinternationale, montraient que la part desactis étrangers dans le total des actis desbanques marocaines demeurait marginale(moins de 4%) et que les banques ne

détenaient pas d’actis toxiques dans leursporteeuilles. En outre, selon les statistiquesdu Conseil Déontologique des ValeursMobilières, la part des non-résidents dans lacapitalisation boursière, hors participationsstratégiques, s’établissait à moins de 1,8% àn 2007 (Jouahri A., 2008).

30. En revanche, le Maroc se trouve, àl’instar des autres pays émergents, aecté

par le retournement de l’économie mondialedepuis le second semestre 2008. Le tauxde croissance pour l’année 2008 reèteglobalement cet impact: selon les dernièresestimations du Haut Commissariat au Plan,il avoisinerait 5,4% au lieu d’un taux de6,8% ayant servi à l’élaboration de la Loi deFinances 2008.

31. En raison de la synchronisation de

son cycle économique avec celui de ses

principaux partenaires économiques,notamment la France et l’Espagne, le Marocest aecté à travers quatre principaux canaux

de transmission.

32.  Le premier ere les éhagesmmeriax de bies et se manieste parun repli de la demande étrangère adressée auMaroc, en particulier sous l’eet du tassementde l’activité et de la consommation dans lesprincipales économies partenaires.

33.  Le dexième est lié à la baisse desrecettes touristiques. Il résulte de laréduction des dépenses des ménages dansles principaux pays émetteurs de touristeset de l’intensication de la concurrencerégionale et internationale en matière d’oretouristique.

34.  Le trisième a trait a raletissemetdes trasferts des MRE, aectés dans leurpays de résidence par le repli de l’activité etpar le chômage, notamment dans les secteursdu bâtiment et de l’automobile où la main-d’œuvre étrangère est ortement représentée.Les transerts des MRE ont contribuéces dernières années à l’amélioration desconditions de vie en milieu rural et audéveloppement du marché des biens de

consommation et du logement.

Graphiqe 4

Demade étragère adressée a Mar

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35.  Le qatrième est lié à la tratides IDE sous l’eet de la montée desincertitudes, des dicultés de nancementà l’échelle mondiale et des éventuels reportsde projets d’investissements.

36. Pour la période allant de juillet 2008 àmars 2009, soit depuis la conrmation dessignes de crise à l’échelle internationale,ces 4 canaux ont drainé 28 milliards dedirhams de moins que la même période unan auparavant, soit une baisse de 13% (c.

graphique 7).

I.3. Des faters favrablesd’amrtissemet de la rise e 2009

37. Dans le contexte actuel, le Marocbénécie de conditions avorables luipermettant d’amortir en 2009 les impacts

de la crise mondiale. Ces amortisseurspermettront à l’économie nationale demaintenir en 2009 un rythme de croissanceautour de 5%, en ligne avec la tendance desdernières années alors que la plupart despays émergents perdraient de 3 à 5 pointsde croissance. Reste à noter que la croissancedu PIB, hors secteur primaire, se limiteraità 3,9%, soit le taux le plus aible des sixdernières années.

38.  Parmi es amrtissers, gre epremier lie la be ampage  agriledont les résultats contribueront de açonnotable à sécuriser les revenus et à stabiliserl’emploi en milieu rural. Le secteur primairedans son ensemble enregistrerait unecroissance de 22% en 2009. Celle-ci auraitégalement un eet d’entrainement sur lesactivités non agricoles, de l’ordre de 1 point

de croissance (Haut Commissariat au Plan,2009).

Graphiqe 7

Impat des aax de trasmisside la crise

Graphiqe 5

Evlti meselle des reettes MRE

Graphiqe 6

Evlti des IDE a Mar

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Le Maroc face à la crise financière et économique mondiale

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39.  E sed lie, la tedae à lamdérati des prix des matières premièreset de l’éergie ore des marges importantes

non seulement pour réduire les tensionsinationnistes, soulager le pouvoir d’achatdes ménages et baisser les coûts de productionindustrielle, mais aussi pour atténuer lapression sur les nances publiques. Le prixdu baril devrait varier autour de 50 dollarsen 2009 (FMI, avril 2009). A ce titre, laacture pétrolière s’est ortement repliée à nmars 2009 pour s’établir à 10,2 milliards dedirhams contre 16 milliards de dirhams à la

même période de 2008 (Oce des changes,2009).

40. Par ailleurs, deux dispositionsimportantes prises par les pouvoirs publicsces derniers mois contribuent au soutien desrevenus et du pouvoir d’achat: d’une part,la baisse de l’impôt sur le revenu appliquéedepuis janvier 2009 et, d’autre part, la haussedu SMIG de 5% en juillet 2008 qui sera

suivie d’une deuxième hausse à l’été 2009.

41. En outre, la prgrammati bdgétairepr l’aée 2009 a prév e frte hassedes ivestissemets pblis (18%). 135milliards de dirhams d’investissementspublics, dont 45 milliards inscrits dansle budget général de l’Etat, seront ainsiconsacrés à l’accompagnement des réormesstructurelles et des politiques sectorielles.

42. Enn,   la demande devrait continuer à être stee par le rédit alors que lesconditions de nancement demeurent

avorables et que la relation de conanceentre l’économie réelle et nancière n’a pasété altérée sur le plan national.

43. Ces éléments contribueront de açonsignicative à soutenir la demande intérieureet à compenser, au moins en partie,l’aaiblissement de la demande externe.

I.4. Premières répses d Mar à lacrise

44. Dans la continuité des mesures déjàprévues dans la Loi de Finances 2009 poursoutenir la demande et le pouvoir d’achat, leGouvernement a mis en place un dispositi de suivi et d’évaluation des impacts de lacrise et adopté une démarche progressive deréponse.

45.  Débt février 2009, mité de veillestratégiqe, pbli-privé, a été istité. Il a pour mission «de mettre en place desmécanismes de concertation et de réactivité,en prise directe avec les réalités du terrain, etde dénir des mesures appropriées, cibléeset proactives». En parallèle, des groupesde travail ont été constitués, en chargenotamment du cadrage macroéconomique,

du suivi des transerts des MRE, des secteursindustriels, du tourisme et des phosphates.L’approche choisie est celle d’une gestionprudente axée sur l’évaluation des impactspotentiels et la dénition de palettes demesures qui seront déployées, en onctiondes développements de la crise.

46.  u dispsitif de mitrig a été par ailleurs mis en place pour suivre l’évolution

des conjonctures sectorielles et englobe,depuis mai 2009, les secteurs domestiques

Graphiqe 8

Dépeses d’ivestissemet bdget de l’Etat

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à ort potentiel de croissance, notammentl’immobilier.

47.  Les premières mesres arrêtées par   le mité e février 2009 sont destinéesprincipalement à accompagner les entreprisesles plus touchées dans les secteurs du textile,du cuir et des équipements automobiles.Elles s’articulent autour de trois volets:

• Un volet social qui vise la préservation del’emploi. Il consiste en la prise en charge parl’Etat des cotisations patronales à la CNSS,sur une durée de 6 mois renouvelables. Encontrepartie, les entreprises s’engagent à nepas réduire de plus de 5% leur eecti et àrespecter les salaires minimums.

• Un  volet nancier  qui a pour objecti d’améliorer la trésorerie des entreprises. Ilest basé sur le renorcement des garantiesoctroyées par l’Etat aux banques pourle nancement des besoins en onds deroulement (Damane Exploitation) et sur unmoratoire des remboursements de crédits àmoyen et long terme (Moratoire 2009).

• Un   volet commercial, en appui à ladiversication des débouchés et des marchés.Il comprend une prise en charge des rais deprospection et des conditions préérentiellespour les assurances à l’export.

48. Le coût de ces mesures est évalué à1,3 milliard de dirhams dont près de 800millions consacrés aux cotisations patronalesà la CNSS.

49. Par ailleurs, compte tenu de la ortesensibilité du secteur touristique marocainà la conjoncture internationale, un pland’action «CAP 2009» a été mis en place,

doté d’une enveloppe de 100 millions de

dirhams. Ce plan vise à consolider les partsde marchés au niveau des pays émetteurs età dynamiser l’activité touristique dans les

régions de Marrakech, Fès, Casablanca etAgadir.

50. Lors de sa dernière réunion du 19mai 2009, le comité de veille stratégique apréconisé de nouvelles mesures. Parmi elles,gure la promotion de l’investissementdes MRE, à travers un réaménagement dudispositi Damane Assakane. Par ailleurs unmontant supplémentaire de 300 millions de

dirhams a été alloué au renorcement de lapromotion touristique, destiné en particulierà la ville de Marrakech et à l’appui autourisme intérieur. Enn, le secteur del’électronique bénéciera des mesuresdéjà engagées au prot des autres secteursindustriels (Ministère de l’Economie et desFinances, 2009).

51. Les mesures prises constituent une

réponse conjoncturelle nécessaire, destinéeplutôt à soutenir le tissu producti en périodede crise qu’à résoudre dans l’immédiatles décits structurels mis en exergue parla crise. Elles résultent d’une démarchepragmatique, modulée en onction desdéveloppements de la crise, pour uneutilisation graduelle et eciente des margesde manœuvre budgétaires. Ces mesuresgagneraient en ecacité si elles tenaient

compte des eets indirects de la crise surles secteurs non exposés en premièreligne. Aussi, une évaluation régulière desentreprises bénéciant de ce dispositi desoutien permettrait-elle d’ajuster et d’anerles mesures mises en place.

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II. Développements potentiels de la crise au Maroc:

les risques à surveiller 

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52. Das e texte de rise, lesprévisis de rissae restet trèsiertaies, mme e témiget les

révisis sessives tjrs à la baissedes prévisis de rissae de 2009 par leFMI (f. graphiqe 9).

53. Même pour ses dernières projections,le FMI reconnaît qu’elles sont sujettesà «une incertitude exceptionnelle et àdes aléas nettement négatis […]. Lacrainte dominante est que les mesuresgouvernementales ne susent pas à enrayer

la spirale néaste de la détérioration de lasituation nancière et de l’aaiblissementde l’activité» (FMI, avril 2009).

54. S’agissant du Maroc, tout exercice deprévision ou de pronostic des développementsà venir s’avère délicat. outeois, un travail

exploratoire qualitati est apparu nécessairepour décrire les potentielles évolutions desimpacts de la crise économique au Marocet repérer les principaux risques à anticiperdans le cadre d’une gestion pro-active desretombées de la crise.

55. D’emblée, il importe de souligner que laconance entre acteurs économiques et leurmobilisation joueront un rôle important dans

les développements uturs. La restaurationde la conance serait d’ailleurs l’un deséléments déterminants pour la sortie de lacrise mondiale et pour la solidité de la reprise(FMI, avril 2009).

56. La persistance d’une conjoncturedéprimée au niveau internationallaisse présager que les canaux initiauxde transmission de la crise au Marocdemeureront opérants dans le court terme.Des développements critiques pourraientconcerner les réserves en devises, ladynamique économique intérieure, lemarché de l’emploi et les acquis sociaux

ainsi que les nances publiques.

II.1. Des aax de trasmissi de lacrise toujours opérants

57.  Les perspectives de croissance desparteaires émiqes d Mardemeurent moroses. La France, l’Espagneet l’Italie, anticipent un recul de plus de 3%de leur PIB en 2009 et une augmentationsensible de leurs taux de chômage(Commission Européenne, 2009).

Graphiqe 9

Evlti des prévisis de rissae d FMI

Développements potentiels de la crise au Maroc: les risques à surveiller 

1,2%

0,2%

3,9%3%

0,5%

-1,3%

0,8%0,1%

-1,6%

-2,8%-2%

-4,2%

-6%

-4%

-2%

0%

2%

4%

6%

Juillet 2008 Octobre 2008 Janvier 2009 Avril 2009

Monde Etats-Unis Zone Euro

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Développements potentiels de la crise au Maroc: les risques à surveiller  

58. Dans ce contexte, les transerts des MREconnaitraient en 2009 une réduction allant  jusqu’à 10%, d’après un scénario moyen deStandard & Poor’s, soit une diminution

d’environ 5 milliards de dirhams.

59. S’agissant du commerce international,l’Organisation Mondiale du Commerceanticipe une baisse de 9% des exportations

mondiales. Au-delà de l’eet direct de labaisse de la demande au niveau international,le ralentissement du commerce mondialserait dû à la limitation des nancementscommerciaux et au recours à des mesuresprotectionnistes (OMC, avril 2009). Mêmesi le G20, lors de sa réunion du 2 avril 2009, aalloué 250 milliards de dollars pour nancerle commerce international et appelé à rejeterle protectionnisme, la ormulation adoptée« s’abstenir de poser de nouvelles barrières

à l’investissement ou au commerce de bienset de services et d’imposer de nouvellesrestrictions à l’exportation» laisse la porteouverte à diérentes ormes de barrièresindirectes (achats publics sélectis, obligationde maintenir des emplois nationaux encontrepartie d’un nancement public…).

60. Pour ce qui est du tourisme,l’Organisation Mondiale du ourisme

prévoit que le nombre de voyageurs dansle monde sera au mieux stable en 2009 parrapport à 2008. L’Organisation soulignepar ailleurs des modications probablesdu comportement des touristes quiprivilégieraient les destinations proches,les courts séjours et les hébergements aumeilleur rapport qualité/prix (OM, 2009).Cette évolution laisse présager qu’au Maroc,malgré le probable maintien du nombred’arrivées de touristes, le nombre de nuitées

et les recettes du tourisme poursuivrontleur baisse.

61. En ce qui concerne les IDE à destinationdes pays émergents, ils devraient baisserde 459 milliards de dollars en 2008 à 312milliards en 2009 et à 303 milliards en 2010.Plus particulièrement pour l’Arique, lesIDE s’élèveraient en 2009 à 27,6 milliardsde dollars, soit une réduction de 15% par

rapport à l’année précédente (FMI, avril2009).

Graphiqe 10

Graphiqe 11

 Tax prévisiels d’évlti d PIB

 Tax de hômage prévisiels

ItalieEspagneFrance

25%

20%

15%

10%

5%

0%

2009 2010

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II. 2. Risqe d’assèhemet des réservesen devises

62. Les diérentes prévisions, qu’ellesconcernent la conjoncture économique despays partenaires, le commerce internationalou encore le tourisme, concourent àl’aggravation de la détérioration de labalance des paiements et à la réduction desréserves en devises. La baisse des prix desmatières premières ne permettra de limitercette tendance qu’en partie. Fin 2008 déjà, labalance courante a dégagé un décit de 5,6%du PIB, imputable en particulier au décitde la balance commerciale. Les réserves dechange ont régressé de 11,5 milliards dedirhams en 2008, ramenant la couverture à6,6 mois d’importations (Bank Al-Maghrib,2009).

63. Par ailleurs, la ponction sur lesdevises pourrait être aggravée par desdésinvestissements d’opérateurs étrangersdans les activités ortement touchées ou

dans celles aisant l’objet d’incitationsimportantes au retour dans le cadre desplans de relance européens (oshoring,sous-traitance industrielle…).

64. Enn, la détérioration des réserves dechange deviendrait critique si les marchésdes matières premières et de l’énergieanticipaient la sortie de crise et s’orientaientprématurément à la hausse.

II. 3. Essemet prbable de ladynamique économique intérieure

65. Ces dernières années, l’augmentationsignicative des revenus des ménages apermis de développer le marché intérieur,principalement des biens de consommationet du logement. Cette dynamique aconstitué le principal moteur de croissanceet a été ampliée pendant les bonnes annéesagricoles.

66. Le tourisme et les transerts des MREayant un ort eet d’entraînement surdiérentes industries domestiques, une

poursuite de la déprime de ces activitésaurait pour conséquence l’extension duralentissement économique au-delà dessecteurs d’activité directement liés à laconjoncture internationale. Une telleévolution reinerait de ait la dynamiquede croissance interne. Cette tendanceserait aggravée en 2010 en cas de mauvaisecampagne agricole.

67. En particulier, les secteurs des BP etde la promotion immobilière pourraientêtre touchés par une baisse de la demande. Soutenus par les crédits bancaires àl’immobilier, dont l’encours a augmenté de28% par an depuis 2005, ces deux secteursont connu un ort développement pourdevenir d’importants pourvoyeurs d’emploisavec 926 000 actis à n 2008 (Bank AlMaghrib, 2009). outeois, depuis n 2008,la croissance de ces secteurs se maintient à

des niveaux positis, tout en enregistrantune inexion (Haut Commissariat au Plan,2009).

II. 4. Risqe de prgressi d hômageet de la pauvreté

68. L’extension progressive duralentissement économique à l’ensemble dessecteurs d’activité accentuerait les dicultés

sur le marché de l’emploi. Dans ce cas, lesrisques de précarisation en milieu urbain,de pauvreté en milieu rural et d’instabilitésociale deviendraient importants.

69. Ces dicultés pourraient être aggravéespar de nombreux acteurs, tels qu’unphénomène de retour des migrants en casde prolongement de la crise dans les payseuropéens ou, encore, une accélération del’exode rural en cas de mauvaise campagneagricole en 2010. Si la pauvreté a été

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Développements potentiels de la crise au Maroc: les risques à surveiller 

nettement réduite ces dernières années, prèsde 20% de la population marocaine demeureen situation de vulnérabilité et risque de

retomber dans la pauvreté, en l’absence delets sociaux structurels.

 Encadré 2 Impact de la crise fnancière asiatique sur 

la pauvreté et l’emploi précaire

Dans les pays où la taille de l’économie informelle reste importante et la couverture sociale limitée, les chocs externes, tels la crise 

  nancière asiatique ou la récession mondiale actuelle ont tendance à augmenter les emplois précaires et concomitamment la pauvreté.

 En Indonésie, le taux de chômage est passé de 4,4% en 1996 à 5,4% en 1998, représentant 1,1 million de personnes. Par contre, en une seule année, entre 1997 et 1998, 3,7 millionsde travailleurs supplémentaires ont occupé unemploi précaire, soit une hausse de 6,8%.Plus inquiétante a été l ’extension de la pauvreté.

  Alors que le taux de pauvreté au seuil de 2dollars par jour avait diminué de 64% en 1993à 60% en 1997, la crise a renversé la tendance et le taux a grimpé à 76% en 1998.

Source: International Labour Organization.e fallout in Asia: Assessing labour market impacts and national policy responses to the  global nancial crisis (Février 2009)

II. 5. Risqe de fragilisati d seter nancier 

70. Les dicultés sur le marché de l’emploiet la baisse de l’activité économique eraientpeser des risques importants sur la sphèrenancière.

71. Des déauts de paiements, voire une

insolvabilité, en augmentation, des ménages

et des entreprises pourraient conduire à uneragilisation du système bancaire, accentuéepar une éventuelle décélération du secteur

immobilier.

72. A n évrier 2009, la tendance restaitnéanmoins positive: la part des créances ensourance a diminué de 5% par rapport à2008 (Bank Al Maghrib, avril 2008). Auplan prudentiel et an de renorcer les ondspropres des banques, Bank Al Maghriba relevé le niveau minimum du ratio desolvabilité de 8 à 10%, à partir du premier janvier 2009 (Jouahri A., novembre 2008).

II. 6. Des aes pbliqes mises à l’épreuve

73. A leur tour, les marges de manœuvrebudgétaires seraient sensiblement réduites encas de prolongement et d’approondissementde la crise, malgré la baisse quasi-certainedes charges de compensation par rapportà 2008. Face aux eets de la crise, l’Etataurait à accroitre ses dépenses pour atténuerles impacts sur le plan intérieur alors mêmeque ses recettes scales seraient aectées.

74. Ces recettes n’enregistreraient  vraisemblablement plus les taux decroissance exceptionnels de ces dernièresannées (de 18,1% du PIB en 2001 à 24,3%en 2008): A n mars 2009, les recettesscales ont accusé une baisse de 13,2%

globalement et de 17,5% au niveau de l’IS,par rapport au premier trimestre 2008(Ministère de l’Economie et des Finances,mars 2009).

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III. Le monde de l’après-crise:entre continuité et ruptures

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75. Alors même que de multiplesinterrogations entourent les perspectivesde sortie de crise et la conguration du

monde après-crise, les gouvernements, demême que les entreprises, se livrent déjà unecompétition de positionnement post-crise,dans un climat d’observation mutuelle etparois de suspicion.

76. Si la période post-crise ne risque pasde voir s’épuiser le modèle de l’économiede marché -à déaut de modèle alternati susamment mûr-, le monde pourrait

touteois amorcer une orientation diérentede celle qui a prévalu durant les troisdernières décennies. Cette orientationse dessinerait au gré des évolutions desmodèles de développement, du cours de lamondialisation et des réponses aux équationsalimentaire et énergétique mondiales.

III.1. u mde à la reherhe de veax mdèles de dévelppemet pls drable

77. Pour de nombreux pays de la planète, latourmente actuelle est une crise qui s’ajouteà la crise. En eet, à la veille de la crisenancière mondiale, le monde avait connudes tensions extrêmes sur les marchés desproduits alimentaires de base, de l’énergie etdes matières premières minières. De tellestensions, qui aectent particulièrement lespays les plus vulnérables, n’étaient pas dues

seulement à la spéculation nancière. Ellestrouvaient leurs véritables origines, d’unepart, dans les déséquilibres entre l’oreet la demande sur ces marchés et, d’autrepart, dans les perspectives alarmantes deschangements climatiques.

78. Ces tensions ont révélé les limites d’unmodèle économique qui s’est avéré inapte àprendre en charge les externalités négatives,

occasionnées par le développement accéléré

de modes de production peu soucieux dela durabilité de l’environnement et unedéconnexion entre sphère réelle et sphère

nancière.

79. Ainsi, à la sortie de cette criseéconomique, le monde se trouveraitde nouveau conronté aux grandesproblématiques, momentanémentoccultées par la conjoncture actuelle, àsavoir:

•   la sécurité alimentaire, pénaliséepar l’impuissance de la communautéinternationale à adopter des solutionsglobales à même de limiter l’insusancealimentaire et de stabiliser durablement lesprix des denrées de base ;

•   la sérité éergétiqe que la repriseéconomique ne tarderait pas à remettre àl’ordre du jour, à travers l’envolée des prixdu pétrole, soumis par ailleurs à l’instabilitégéopolitique des centres de production depétrole ;

80. La crise actuelle remet ainsi à l’ordredu jour l’urgence d’un nouveau modede production et de consommation,apte à prendre en charge les problèmesenvironnementaux. En témoignent lesappels de plus en plus réquents pour une

croissance verte.

III.2. ue phase de rptres das lasphère aière et de retr évetel de l’iati

81. C’est le monde de la nance qui devraitconnaître le plus de bouleversements dans lanouvelle période qui s’ouvre. Le capitalismedébridé, qui s’est distingué par l’importance

du surendettement et par un retour sur

Le monde de l’après-crise: entre continuité et ruptures

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Le monde de l’après-crise : entre continuité et ruptures

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onds propres dans le secteur nancier,déconnecté des rentabilités de la sphèreréelle, devrait laisser place à un capitalisme

plus entrepreneurial, reposant davantage surles secteurs de l’économie réelle.

82. La conguration post-crise de l’industrienancière mondiale et des systèmesnanciers nationaux dépendrait de l’étendueet de l’ecacité des deux mouvements dere-régulation aujourd’hui à l’œuvre, ayantconstitué des sujets de vis débats au sein duG20 (c. annexe 2):

• La réalité ftre de la réglatiaière. Les gouvernements et lesbanques centrales ont plus que jamaisconscience que «le système bancaireest le cœur du réacteur et le dépositairede la conance publique» (Peyrelevade  J., 2009) et qu’il aut le ramener à samission ondamentale de nancement del’économie.

Des mesures importantes sont pour lapremière ois à l’ordre du jour, telles quela surveillance plus sérieuse des banques,la régulation des agences de notation, deshedge unds et des onds d’investissement(private equity), l’encadrement des paradisscaux ou encore la régulation des modes derémunération dans le secteur nancier. Cesmesures auraient le mérite de renorcer la

stabilité nancière et de réduire la probabilitéde déclenchement, à l’avenir, de crises gravesde nature systémique.

• Le desig d’e réfrme des istittisaières iteratiales (FMI, BanqueMondiale…). Cette réorme devrait avoirlieu, notamment pour tenir compte du poidset des intérêts des pays émergents (Chine,Brésil…). Une telle réorme pourrait aller de

pair -et c’est l’une des grandes interrogationsdes quelques années à venir- avec le

réaménagement du système monétaireinternational et des modalités de gestion desréserves de devises.

83.  La période qui s’annonce pourraitaître retr de l’iati. En eet,les grandes économies, qui enregistrentaujourd’hui des décits budgétairesimportants pour nancer leurs plans derelance et d’assainissement bancaire, seraientamenées dès 2010-2011 à augmenter lesimpôts ou à se nancer auprès des banquescentrales par de la création monétaire. Cela

pourrait alimenter la spirale inationnisteau sortir de la crise actuelle d’autant plusque les banques centrales ont drastiquementréduit leur taux d’intérêt an de relancer lecrédit.

84. Il aut néanmoins espérer que les  baqes etrales e édert pas à «latentation inationniste » des gouvernementsqui chercheraient notamment à diminuer

par l’ination le poids de la dette. Lesautorités monétaires disposent aujourd’huide susamment d’indépendance etde leviers techniques pour éponger lesmasses de monnaie créées durant la criseet empêcher la spirale inationniste de sedéclencher.

III.3. ue phase de tesis stratégiqesdans la mondialisation

85. La crise mondiale devrait accélérerle mouvement de décentrement déjà àl’œuvre, avec une redistribution du pouvoiréconomique et nancier au prot denouveaux acteurs émergents, au gré denouvelles logiques de recomposition dessphères d’inuence (IRIS, 2008). Celles-ciseraient, entre autres, le produit d’alliancesénergétiques et d’enjeux migratoires ou

sécuritaires.

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Le monde de l’après-crise: entre continuité et ruptures

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ce que cela implique comme transerts derichesses et de savoir-aire ou, encore, dechoisir l’option de «chacun pour soi».

III.4. ue phase pls verte sr   l’innovation et les accélérationstehlgiqes

93. L’accélération du progrès technologique,sous l’eet de l’intensication de laconcurrence et des mutations des modes deproduction, d’échange et de consommation,pourrait s’accompagner de grandestransormations sur le plan économique etsocial. Ces transormations seraient aussiinduites par l’évolution du comportementdes ménages et des entreprises dans lespays développés où la prise de conscienceécologique avorise déjà le développementde technologies propres et accroît lademande pour les nouveaux produitstels l’immobilier «vert» (Crédit Agricole,2009).

94.  La rise atelle prrait iagrer une nouvelle phase d’innovations etde grades rptres tehlgiqes. L’innovation est déjà considérée comme un véritable catalyseur de sortie de la crise parbeaucoup de pays qui se lancent dans unecourse à la recherche et à la création commele montrent les nombreuses mesures pro-innovation dans leurs plans de relance

économique (soutien des entreprises enrécession pour le maintien de leurs activitésde recherche & développement, meilleuraccès au nancement des « young innovativecompanies » (YICs), achat d’entreprises pourréaliser des transerts de technologies…).

95.  Il fadrait aisi s’attedre à deshagemets des psitis mpétitives eta dévelppemet de veax marhés,

notamment dans les technologies vertes,

les technologies de l’inormation et dansl’économie de la connaissance. Si la criseavait une vertu, ce serait bien celle de

avoriser cette accélération technologiquequi permettrait à l’économie mondiale detrouver un regain de dynamisme.

96. L’innovation a toujours permis aumonde de dépasser ses crises, de mêmequ’elle a toujours oert des enêtres de percéetechnologique aux pays qui étaient prêts, depar leur inrastructure scientique et leursressources humaines, à se positionner sur

les nouveaux créneaux de la recherche et dudéveloppement.

97. Ce rapide tour d’horizon sur lesévolutions, qui marqueront le monde post-crise, met en exergue des opportunitésà saisir par le Maroc dans de nouveauxsecteurs porteurs, appelant de ait à un réel etproond ajustement de son positionnementà l’export. Les grandes et majeures

incertitudes qui s’en dégagent conortentla nécessité pour le Maroc de poursuivreavec vigueur et cohérence ses chantiers dedéveloppement et ses politiques publiques,au premier rang desquels les réormes dansle domaine de l’éducation, de la justice etde la santé. Ces incertitudes soulignentégalement l’importance d’une cohésioninterne orte et d’un lien social vigoureuxque consolideraient notamment des services

sociaux perormants et plus inclusis.

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IV. Résoudre les problématiquesstructurelles révélées par la crise et

préparer l’après-crise:

recommandations pour une feuillede route nationale

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98. La nécessité pour le Maroc de sepositionner très tôt pour l’après-crisemondiale relève d’un parti pris tant optimiste

que prévoyant. Il découle aussi de troisconsidérations majeures:

• Dans la gestion à l’échelle nationaledes conséquences de la crise, les mesuresd’urgence et les décisions visant le moyenterme sont interdépendantes et doiventêtre menées de manière cohérente etcomplémentaire ;

• LeMarocn’acommencéàsentirleseetsde la crise mondiale qu’avec un certain retardpar rapport à ses principaux partenaires. Il

est ainsi ort probable qu’il continue à subirencore la crise au moment où ses partenairess’en seront déjà sortis ;

• LeMaroca vuarriverla crisemondialealors qu’il était sur un sentier prometteurde croissance et qu’il venait de lancer desstratégies sectorielles volontaristes, lesquellesdevraient être aujourd’hui réajustées ouaccélérées, en onction notamment des

perspectives post-crise.

 Encadré 3 Les choix de gestion de la crise déterminent la trajectoire post-crise

Les diérentes études menées sur des récessions économiques soulignent qu’en général, les pays ne retrouvent  pas la même trajectoire de croissance à l’issue de ces récessions. Mais, les expériences des pays sont très

contrastées, les choix politiques nationaux durant la crise ayant une incidence majeure sur la croissance àlong terme.

Le parallèle entre la Suède et le Japon, qui ont tous deux été touchés pendant les années 90 par une récession économique induite par une crise nancière, est à ce propos édiant. Alors que la Suède a réussi àaccélérer sa croissance après la crise, le Japon a souert d’un long marasme, souvent qualié de « décennie manquée ». Ce parallèle a permis d’identier cinq domaines cruciaux pour les politiques à mettre en œuvre en temps de crise: la taille et la durée du plan de relance, son contenu, les politiques relatives au marché dutravail, la restructuration des banques et la politique d’innovation.

 Alors que la taille des plans de relance est abondamment débattue, le contenu est tout aussi important. En particulier, les politiques ‘pro-croissance’, notamment dans le domaine de l’éducation, sont primordiales.L’expérience suédoise révèle l ’importance de maintenir la main-d ’œuvre dans le marché du travail (temps partiel, travail temporaire…) plutôt que d’opter pour des suppressions dénitives (sous forme de départsen retraite anticipés). Il est également primordial de restructurer rapidement le secteur nancier. Il a fallu sept ans aux banques japonaises pour enregistrer la moitié de leurs pertes et seulement trois pour lesbanques suédoises. Enn, la politique de recherche et développement doit être soutenue. Une réduction de l ’eort de recherche aujourd’hui se traduirait inéluctablement par une perte de productivité demain.

Source: Pisani-Ferry Jean et Van Pottelsberghe Bruno. Handle with care! Postcrisis growth in the EU, Bruegel,

Policy Brief (April 2009)

Résoudre les problématiques structurelles révélées par la crise et préparer l’après-crise: recommandations pour une feuille de route nationale

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Résoudre les problématiques structurelles révélées par la crise et préparer l’après-crise: recommandations pour une feuille de route nationale

99. C’est pourquoi, il est capital de mener sr le même frt assi bie la gestide la crise que la préparation de l’après-

crise, en œuvrant avec tous les moyenspossibles, pour que le Maroc soit prêt àpoursuivre sa dynamique de croissance et dedéveloppement à la sortie de la crise.

100. Au-delà des réponses conjoncturelles,il sera tout aussi capital de résoudre lesproblématiques structurelles qui sontantérieures à la crise et que cette dernière aplus que jamais mises en exergue.

101. Pour ce aire, le Maroc devrait apportere répse adaiese et glbale, appréhendant la cartographie de tous lesrisques probables et ordonnançant, avecintelligence, le déploiement des mesures etl’aectation des moyens.

102. La euille de route intègre quatredimensions complémentaires, déclinées enune dizaine d’axes de vigilance et d’action.

IV.1. cslider le lie sial

103. La démocratie et la bonne gouvernanceainsi que la solidité des systèmes de solidaritéconstituent des atouts majeurs pour unerésilience politique et sociale plus grande entemps de crise.

104. Au Maroc, les diérentes politiquesmenées au cours des dernières annéesont permis une relative consolidation dela stabilité et de la paix sociale. Mais lecaractère réversible de cette stabilité n’est pasà écarter, eu égard au contexte économiquemondial dicile.

IV.1.1. cslider la paix siale etmaintenir le cap sur le développementhumain

105. En vue de prévenir les eetssocialement indésirables de la crise, l’Etatdevrait assumer son leadership et amener lespartenaires sociaux et la société civile à tenircompte de trois considérations décisives:

• cslider la paix siale par lapratique soutenue du dialogue social,appuyée éventuellement par une approcherégionale de gestion des retombées de lacrise, associant les acteurs économiques dansles régions les plus touchées ;

• Maiteir le ap sr le dévelppemethumain, en améliorant l’ecacité desinstruments de lutte contre la pauvreté etl’exclusion et en sanctuarisant les dépenseset les programmes relatis à l’éducation, lasanté et l’agriculture sociale ;

•   Activer les espaces de médiationsociale, à l’instar du Conseil Economiqueet Social (CES), en vue d’accroître laparticipation des acteurs économiqueset sociaux à la décision économique etde moderniser la démocratie socialemarocaine.

IV.1.2. Réfrmer e prfder lespolitiques sociales

106. Le contexte de crise, avec la nécessité deréorme qu’il entraîne et le répit des tensionssur les prix de l’énergie et des produitsalimentaires qui l’accompagne, présente uneopportunité pour mener à bien une reontedes politiques sociales. rois chantiers, certescomplexes et diciles, méritent ainsi d’être

lancés.

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107. Le premier chantier, qui constitueaussi un point d’entrée pour lesatres, serait la réfrme d système de

compensation. Les derniers réglagespourraient être rapidement apportés àl’approche, aujourd’hui à l’étude, avant de lasoumettre aux acteurs et parties concernés.Le maintien d’un système de compensationdes prix de base, l’aide directe, ciblée etconditionnée aux ménages pauvres ainsi quela modernisation des lières subventionnées,constituent la trame de ond de la réormeattendue.

108.  Le second chantier, de naturergaisatielle, se rapprte à l’eaitédu dispositi national de développementsial, dt l’InDH. Il est en eet urgentde réorganiser proondément le paysagenational des acteurs du développement socialan d’y introduire plus de responsabilisation,de convergence, d’intégration et d’ecacité.L’idée d’une spécialisation des acteurs,doublée d’un système permanent

d’accountability, représente une perspectiveintéressante pour impulser une nouvelledynamique au chantier plus large dudéveloppement humain.

109.  Le trisième hatier siste àexamier l’pti de mise e plae d’dispositi permanent de protection de  l’empli et des salariés a Mar. Cedispositi pourrait comporter aussi biendes mesures préventives de protection desemplois dans les entreprises en diicultéque des mesures d’indemnisation dechômage dégressives. Couplé à la ormationet à la reconversion proessionnelle, untel dispositi pourrait constituer à laois une réorme sociale et une réormeau service de l’eicacité économiqueet de la productivité. Il s’agira dans unpremier temps d’étudier l’eicacité dedivers mécanismes possibles, partant

d’une analyse critique des expériencesinternationales en la matière et d’évaluer

les coûts, la viabilité et la aisabilitéopérationnelle d’un tel dispositi.

IV.2. Amélirer la gverae despolitiques économiques et sociales:e exigee de héree etd’eicacité

110. Le succès de l’agenda national desréormes resterait tributaire de la capacitéde notre pays à améliorer son système degouvernance économique et sociale, dansle sens de davantage de cohérence, de

pro-activité et d’ecacité. Une premièreévaluation des stratégies sectorielles lancéesces dernières années illustrerait, à cetégard, les contreperormances et les pertesd’opportunités incombant aux insusancesde notre système de gouvernance, notammentdans sa dimension «exécution».

IV.2.1. Mise e plae d’ adreapproprié de coordination des politiqueséconomiques et sociales

111. La cohérence et l’ecacité des politiquespubliques et des stratégies sectoriellesdépendent de   la qalité de piltage de lapolitique économique nationale. Or, cepilotage paraît aujourd’hui cloisonné et tropsectorialisé, notamment en phase de mise enœuvre. 

112. Face à cela, il serait souhaitable demettre à prt l’expériee d «mité de  veille stratégiqe», chargé de coordonnerl’action anti-crise, pour apporter quelquesinexions au système de gouvernance del’action publique et mettre en place un cadreapproprié et permanent de coordination despolitiques économiques et sociales.

113. Pour être ecace, cette coordination nesaurait se restreindre à la sphère stratégique.Elle doit pouvoir être relayée, au plan

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Résoudre les problématiques structurelles révélées par la crise et préparer l’après-crise: recommandations pour une feuille de route nationale

opérationnel, entre tous les démembrementsde l’Etat, pour accroître l’intégration despolitiques publiques et sectorielles au

niveau local et optimiser leur exécution.L’accélération des transerts de pouvoirs, deresponsabilités et d’autonomie dans le cadredes processus en marche de décentralisationet déconcentration pourrait aider à aller dansce sens.

114. De tels dispositis ne pourraientcependant satisaire à l’objecti recherchésans qu’une triple réexion soit menée en

parallèle:

• Sur l’avenir des instruments nationauxde planication stratégique: Plan etaménagement du territoire ;

• Surlamiseàniveaudusystèmenationald’inormation dans l’objecti de disposer dedonnées ables et susantes pour asseoir,sur des bases solides, le processus d’aide à la

décision ;

• Sur les compétences et les ressourceshumaines dont dépend aujourd’hui le sortdes stratégies sectorielles clés.

IV.2.2. Reve des bjetifs et de lahéree des grades stratégiessectorielles

115. Ces stratégies recèlent d’importantesopportunités en termes de transormationdu prol de spécialisation de l’économiemarocaine, à la aveur de nouveaux créneauxporteurs et à orte valeur ajoutée.

116. Conçus avant l’avènement de la crise,les plans sectoriels requièrent aujourd’huiune relecture à la lumière des mutationsactuelles et à venir de l’environnementinternational, an d’en réajuster les objectis,

d’en redénir éventuellement les prioritéset d’en harmoniser l’horizon temporel. Laréussite des plans sectoriels reste onction

de l’amélioration de leur cohérence et deleur insertion dans une vision stratégique delong terme.

117. C’est pourquoi, il est de la plus grandeimportance que soit rapidement entreprisun examen croisé des principales stratégiessectorielles du pays. Un tel examen auraitpour objecti de vérier particulièrementleur cohérence stratégique et leur

soutenabilité nancière.

IV.2.3. Mise e œvre d’e plitiqeactive de communication

118. La communication en temps de criseest partout un exercice périlleux et critique.Deux eets majeurs en dépendent: l’eetconance en interne et l’eet image, vis-à- vis de l’extérieur.

119.    A fr et à mesre qe lesdéveloppements de la crise se succéderont,  les pvirs pblis sert appelés àadopter une démarche de communicationplus active. Celle-ci devrait aire siennes,notamment, deux vertus jamais démenties:d’une part, l’explication et la pédagogie etd’autre part, la transparence sur les grandsarbitrages eectués, entre protection sociale

et autres objectis de développement ; entreexigences d’ecacité et souci d’équité ; entrecourt terme et moyen terme.

IV.3. Relever le dé de la mpétitivitéde l’économie marocaine et observer e extrême vigilae sr les éqilibresmacroéconomiques

120. Le Maroc a entrepris d’importantesréormes structurelles qui lui ont

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permis d’améliorer ses ondamentauxmacroéconomiques et de progresser sur la  voie de la modernisation de ses structures

économiques et institutionnelles. Cesréormes méritent d’être poursuivies pouraccroître la compétitivité de l’économienationale, saisir les opportunités nées de lacrise et développer un marché intérieur àmême de constituer un véritable relais decroissance en cas de crises. Il audrait ainsimaintenir le cap sur ce double pari: asseoirun équilibre de croissance qui approondit lemarché intérieur tout en tirant pleinement

partie de l’ouverture.

IV.3.1. Redresser drablemet lampétitivité d Mar

121. En dépit de la conclusion de plusieursaccords de libre échange, le commerceextérieur marocain n’a pas connu unemodication proonde en termes dediversication des produits et des débouchés

extérieurs et de qualité de l’ore exportable.Les échanges demeurent polarisés surl’Europe, avec laquelle le Maroc accuseun décit commercial chronique et lesexportations nationales restent dominéespar des produits à aible contenancetechnologique. Ce constat exige une actionorte pour redresser le commerce extérieurdu pays, à travers deux chantiers: lacompétitivité de l’ore exportable du Maroc

et l’ecacité des dispositis de promotiondu Maroc à l’étranger. Les enjeux deproductivité, de qualité et de diérenciationsont au cœur de cette ambition.

122.  Le dé de la compétitivité ne pourraêtre relevé sans la restructuration du tissuproducti et la modernisation du prol despécialisation sectorielle de l’économienationale. Ce chantier impliquera en

particulier un renouvellement des secteursporteurs de l’économie, avec d’une part la

réduction «naturelle» du poids des activitésexportatrices peu compétitives au planmondial et, d’autre part, le développement

d’activités d’avenir à haute valeur ajoutéepour lesquelles le pays dispose d’avantagescompétitis certains. Pour appuyer ceprocessus de renouvellement du tissuproducti, le Maroc pourrait par ailleursencourager la abrication locale de certainscomposants entrant dans la réalisationde programmes d’inrastructures oud’équipements, en introduisant desobligations, dans ce sens, dans les

conventions conclues entre les prestatairesétrangers et l’Etat.

123.  u bjetif stratégiqe pr leMar serait aisi de parveir à résrber sigiativemet le déit strtrelde la balance commerciale. Outre lesstratégies sectorielles qui devraient prendreen considération cet objecti, la nouvellestratégie de développement des exportations

«Maroc Export Plus» devrait rapidementtrouver son régime de croisière, en tantque cadre de cohérence, d’animation et depilotage.

124.  Le Mar devrait égalemet evisager une révision de sa politique commercialesur des bases qui permettraient depréserver les itérêts atiax. L’examende la cohérence d’ensemble des accords

de libre échange est indispensable pourmoduler leurs dispositions avec, pournalité, l’établissement de relationscommerciales mutuellement protables.La politique d’ouverture de notre paysdevrait ainsi tenir compte des mutationsgéopolitiques mondiales. A ce sujet, il seraitopportun pour le Maroc de multiplier sesalliances commerciales et nancières pours’arrimer aux nouvelles locomotives dedéveloppement.

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Résoudre les problématiques structurelles révélées par la crise et préparer l’après-crise: recommandations pour une feuille de route nationale

125. Enn le dynamisme et lerenouvellement du tissu producti nationalne pourra se aire sans la suppression de

certains verrous qui bloquent la libérationde l’initiative privée et détériorent le«climat des aaires». Dans ce cadre, ils’agira d’activer au plus vite deux chantiersprioritaires et incontournables, susceptiblesd’accroître la conance des entrepreneurstant nationaux qu’étrangers: celui de la justice et celui de la ormation.

IV.3.2. Favriser les leviers de

développement du marché intérieur 

126. La crise économique actuelle a validéla thèse selon laquelle le développementd’un marché intérieur et l’élargissementdes débouchés extérieurs ne sont pasmutuellement exclusis. Un meilleuréquilibre entre la demande intérieure et lademande extérieure est nécessaire pour éviterles ruptures de la dynamique de croissance

et réduire la vulnérabilité de l’économiemarocaine, dans un contexte de libre échange.Le risque d’un ralentissement prolongédes échanges mondiaux devrait inciter leMaroc à développer de nouveaux moteursdomestiques de croissance, notamment uneclasse moyenne large et active.

127. Ceci passerait par une redéinitiondu contrat social visant, d’une part, à

inclure dans l’économie marchande desractions plus larges de la population et,d’autre part, à adopter une politique departage des ruits de la croissance, ondéesur une réorganisation du triptyquesalaires/iscalité/subventions: lien plusétroit entre hausses des salaires et gainsde productivité, réorme du systèmede subvention, recherche d’un meilleuréquilibre entre la taxation des revenus et

la taxation du capital.

IV.3.3. Saisir les «pprtités de la rise»et prendre sans tarder le nouveau train de l’ivati et de la «rissae verte» qi

s’annonce

128. Le Maroc devrait légitimement prendrele nouveau train en marche de l’innovationet de la «croissance verte». Il s’agit d’uneenêtre d’opportunités qu’ore le contextede la crise actuelle et qu’il audrait saisir.A cet eet,  l’action pourrait être déployéeatr de qatre axes majers:

• Préféree pr les mesres pr-innovation aussi bien dans les stratégiessectorielles lancées que dans les programmesde soutien aux entreprises et secteursen diculté: une prime susammentincitative à l’innovation et à la reconversiontechnologique devrait être systématisée ;

• Dyamisati de l’eseigemetsupérieur marocain an qu’il ournisse àl’économie nationale les compétences dontelle a besoin et qu’il s’arrime davantageà l’espace européen de recherche etd’enseignement supérieur ;

• Elabrati d’e première feille derte atiale pr « la rissae verte », précisant explicitement le positionnementdu Maroc dans les secteurs d’avenir(biotechnologies, nanotechnologies…) ;

• Exploration depossibilitésd’acquisitiond’entreprises technologiques, notamment enEurope, par les opérateurs marocains.

Le Maroc devrait rénover proondément sapolitique de recherche scientique, à traversdes dotations humaines et nancièresconséquentes pour accroître les capacités

d’absorption technologique que les dés,notamment environnementaux, requièrent.

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IV.3.4. observer e vigilae extrêmesur certains acteurs d’équilibre macro-économique pour être au rendez-vous de

 l’après-rise

129. La surveillance étroite du cadremacroéconomique constitue une précautionnécessaire, dans un contexte de crise,susceptible d’anticiper les dérapageséventuels des équilibres internes et externes,an de se trouver en position avorable pourun nouveau départ à la sortie de crise.

130. Dans un contexte de ragilité deséquilibres extérieurs, au moment oùl’assèchement des liquidités internationalesrendra dicile l’accès au marchéinternational des capitaux,   le Mardevrait tout aire pour ne pas aller endeçà d plaher devise de 6-7 misd’importations. Un ensemble de mesures  visant à préserver durablement ce seuilstratégique de devises gagnerait à être

rapidement préparé et déployé. Il s’agitaussi d’un enjeu important de souveraineté

de la politique économique nationale et depréservation de la solidité de la monnaienationale.

131. Par ailleurs, la crise remet à l’ordre du jour   la problématique de la soutenabilitédes comptes publics et la préservation desmarges de maœvre bdgétaires pr faire fae à l’après-rise.

132. Ainsi, outre la rationalisation desdépenses, il serait nécessaire de procéder,

pour un souci d’ecacité, au ciblage desinvestissements publics selon leurs eetsréels sur la croissance économique et ledéveloppement humain. Il va de soi queles ressources publiques seraient de plus enplus sous pression et qu’il serait illusoirede pouvoir tout nancer sur ces ressources.Il sera alors nécessaire d’observer avec  vigilance l’évolution des dépensespubliques structurelles, principalementla masse salariale, les autres dépensesde onctionnement et les charges decompensation.

 Encadré 4 Objecti «Devise»: quelques leviers possibles

• Une approche de proximité envers les MRE ;

• Un appui aux secteurs exportateurs et au tourisme ;

• Un audit devises des programmes publics d’investissement devant déboucher sur la révision du contenu en

importations de ces programmes et pouvant justier un moratoire sur des projets d’investissement gourmandsen devises et en produits importés ;

• Une surveillance plus active des sorties de devises ;

• Le recours à des modalités de nancement alternatives (type BOT…) pour retarder ou limiter le recoursaux réserves de change ;

• L’accélération des projets pouvant bénécier de nancements multilatéraux ;

• Un dispositif juridique qui limite les transferts massifs de dividendes ou de capital (suite à des opérationsde désinvestissement);

• …

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Résoudre les problématiques structurelles révélées par la crise et préparer l’après-crise: recommandations pour une feuille de route nationale

133. De même, l’aide publique auxentreprises et aux ménages devrait connaîtreune mutation proonde, en privilégiant

un système d’incitations conditionnelles,assujetti à des critères d’ecacité à moyenet long terme. Une meilleure réactivité desentreprises et un renorcement de leurcapacité à s’adapter aux nouvelles donnesainsi que l’adhésion des ménages à laréalisation des objectis de développementhumain seraient alors nécessaires pourpouvoir bénécier de ces aides publiques.

IV.4. Apprfdir l’arage régial dMar

134. La crise actuelle rappelle le caractèredécisi de l’ancrage à des ensemblesrégionaux solides et intégrés, constituantun espace pertinent d’amortissement enpériodes de crise et de construction deréponses communes. Elle incite ainsi leMaroc à exploiter davantage les multiples

opportunités d’intégration et de coopérationà sa portée.

  VI.4.1. Ativer les leviers d’itégratirégiale

135. Au premier rang de ces opportunitésgure  l’approondissement  de  l’arrimage à l’espae erpée qui restestructurellement le premier partenaireéconomique du Royaume. Il s’agira deconcrétiser rapidement le projet dustatut avancé avec l’Union Européenne,pour une proximité renorcée sur le planéconomique, social et institutionnel. Lareprise de l’acquis communautaire dans lecadre du statut avancé devrait touteois êtreopérée en onction des priorités nationales,de manière à garder la maîtrise du processusde modernisation du pays.

136. Le Mar devrait par aillersréactiver sa politique Aricaine et setourner résolument vers l’espace subsaharien,

en opérant une revue des projets existantsde développement et de coopération et enadoptant une approche de partenariat plusagressive, capitalisant sur les implantationsdéjà en place.

137.  E, le Mar prrait œvrer àredéir le prjet maghrébi, aujourd’huidans l’impasse, en prenant l’initiative d’unMaghreb à plusieurs cercles, consistant

à mettre en œuvre une intégration pluspoussée avec les pays qui le souhaitent.

IV.4.2. Refrer la srveillae deseets de la rise sr les plas séritaire etmigratire

138. La crise internationale a déjà desrépercussions sur le plan sécuritaire enArique de l’Ouest, région caractérisée

par une grande instabilité politique, par ledéveloppement du marché de la drogue etpar une recrudescence du terrorisme. Cettesituation, qui aecte la perception de larégion, pourrait pénaliser le risque Maroc.Aussi, devient-il primordial pour notrepays de renorcer la surveillance des risquesprécités.

139. De manière plus générale, l’aggravation

de la vulnérabilité de certains pays d’Ariquesubsaharienne pourrait occasionner unerecrudescence des ux de l’immigrationclandestine. Le Maroc est l’un des pays oùse pose depuis quelques années, avec unecertaine acuité, la question de la gestion desmigrants subsahariens.

140. Une politique de co-développement,moyennant la mise en place d’une

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coopération triangulaire au sein de laquellel’Europe constituerait le relais nancier,permettrait de contenir la migration

clandestine et de s’opposer à la menace deconstitution d’espaces de non-droit dans leSahel.

***

141. out en œuvrant à gérer les eets de lacrise, à saisir ses opportunités et à se préparerau mieux pour l’après-crise, le Maroc devrarester vigilant sur l’évolution des menaceset des dicultés globales et de long termequi marquent le monde d’aujourd’hui, surle plan climatique, sanitaire, alimentaire eténergétique.

142. Il sera notamment nécessaire d’anticiperles eets du changement climatique et dechercher les voies pour s’y adapter. Commeen témoignent les sécheresses récurrentes

et les inondations récentes, le pays estortement touché par l’augmentation desphénomènes extrêmes qui aggravent laorte variabilité naturelle du climat. Cettedonne appelle à intégrer la dimensionenvironnementale dans toutes les actionspubliques. Le Maroc devra également sepréparer à aronter les risques de pandémiede plus en plus réquents (SRAS en 2003,grippe aviaire en 2004, grippe porcine en2009), en se munissant de dispositis de

 veille, de prévention et d’action adéquats.

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 Annexes

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• cslider le lie sial à travers ereonte des politiques sociales

Les diérentes politiques menées aucours des dernières années ont permis unerelative consolidation de la stabilité et dela paix sociale que les impacts de la criseéconomique mondiale pourraient ragiliser.Par ailleurs, le contexte de crise ainsi que le

répit des tensions sur les prix de l’énergieet des produits alimentaires constituent unmoment opportun pour mener à bien unereondation des politiques sociales.

1. Adopter une démarche active decommunication à même d’entretenir laconance des acteurs -citoyens, opérateurset partenaires étrangers- en explicitantles grands arbitrages entre objectis de

développement économique et besoins enprotection sociale ; entre exigence d’ecacitéet souci d’équité.

2. Mettre e plae rapidemet le cseilEconomique et Social.

3. Elargir les espaes de médiati etde réglati siales, e prêtat eatteti partilière ax zes les plsfragiles et vlérables.

4. Réfrmer le système de mpesatipour plus d’équité sociale et d’efcacitééconomique. Le principe de maintenir lesystème de compensation des prix de base,l’aide directe ciblée et conditionnée auxménages pauvres ainsi que la modernisationdes lières subventionnées, constituent la

trame de ond de la réorme attendue dusystème de compensation.

5. Etudier l’option de mise en place d’undispositi de protection de l’emploi etdes salariés. Couplé à la ormation et à lareconversion proessionnelle, un tel dispositi,même embryonnaire, constituerait aussibien une réorme sociale qu’une réormeau service de l’ecacité économique. Ils’agira dans un premier temps d’en étudierl’ecacité, partant d’une analyse critique

des expériences internationales en lamatière et d’en évaluer le coût, la viabilité etla aisabilité opérationnelle.

6. Rérgaiser prfdémet le paysagenational des acteurs du développementsocial pour plus de responsabilisation, devergee et d’eaité, e apitalisatsr les aqis de l’InDH.

• Amélirer la héree et la gveraedes politiques publiques

Le succès de l’agenda national des réormesest tributaire de la capacité de notre paysà améliorer son système de gouvernanceéconomique et sociale, dans le sens dedavantage de cohérence, d’ecacité etd’anticipation.

7. Mettre e plae adre apprprié decoordination des politiques économiqueset sociales (comité interministériel,instance dédiée, institutionnalisationd «mité de veille stratégiqe»…).La cohérence et l’ecacité des stratégiessectorielles dépendent du pilotage dela politique économique nationale. Cepilotage doit permettre de traduire lapolitique économique dans sa vision

d’ensemble et de dépasser le cloisonnement

 Annexe 1Résoudre les problématiques structurelles et préparer l’après-crise: 25 recommandations pour une feuille de route nationale

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sectoriel, notamment durant lesphases d’implémentation et de miseen œuvre, permettant ainsi la gestion

des problématiques transversales et la valorisation des synergies intersectorielles.

8. Réaliser e reve stratégiqe desbjetifs et de la héree des gradesstratégies setrielles. Le cadre decoordination susmentionné pourrait avoirpour première mission d’eectuer unexamen croisé des stratégies sectorielles.Cet examen permettrait de vérier

la cohérence d’ensemble, de redéniréventuellement les priorités et les objectis,à la lumière des mutations actuelles et à  venir de l’environnement international etd’identier les contreperormances et lespertes d’opportunités en phase d’exécution.

9. Réaliser e évalati des retmbéesdes ards mmeriax sigés par   le Ryame. Sans remettre en cause sa

politique d’ouverture, le Maroc devraitenvisager une évaluation de ses accordscommerciaux an d’en évaluer la cohérenced’ensemble et de comparer les retombées,aujourd’hui avérées, avec les impactsinitialement escomptés.

10. Regrer les istrmetsatiax de plaiati stratégiqeet mettre à ivea le système atial

d’inormation an de doter le pays d’outilsadéquats pour l’anticipation, l’orientation etle suivi de l’action publique.

11. Systématiser l’évaluation de l’efciencede l’action publique, de l’utilisationdes onds et des entités qui en ont laresponsabilité. L’évaluation devraitprogressivement s’inscrire au cœur del’action publique pour une plus grande

responsabilisation des acteurs, une meilleuregestion des onds publics et une inormationde qualité aux citoyens.

• Relever le dé de la mpétitivité

En dépit de la conclusion de plusieurs accordsde libre échange, le commerce extérieurmarocain n’a pas connu une modicationproonde en termes de diversication desproduits et des débouchés extérieurs etde relèvement de la qualité de l’ore. Ceconstat exige une action orte pour redresserla compétitivité de l’ore exportable. Ceaisant, le Maroc gagnerait à prendrerapidement le train de l’innovation et desmutations technologiques.

En outre, la crise actuelle met clairementen évidence la pertinence des stratégies decroissance ondées de manière équilibréeaussi bien sur la conquête de marchésextérieurs que sur un marché intérieurdynamique, entrainé par une classe moyenneélargie et un tissu d’entreprises nationalescompétitives.

Pour pouvoir proter pleinement de ladynamique de l’après-crise, une vigilanceaccrue devra être portée sur le courtterme aux réserves en devises pour nepas descendre en-dessous du plancher de

6-7 mois d’importations, à la gestion desnances publiques et au rythme des réormesstructurantes.

12. observer e vigilae extrêmesur l’évolution des dépenses publiquesstructurelles, principalement lamasse salariale, les autres dépensesde ftiemet et les harges decompensation.

 Annexe 1 - Résoudre les problématiques structurelles et préparer l’après-crise: 25 recommandations pour une feuille de route nationale

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13. Remédier d’rgee à l’érsi de lacompétitivité, en rehaussant notamment la productivité des entreprises marocaines

et la qualité du capital humain national.

14. Dévelpper les exprtatis deservices.

 

15. Erager l’imprt-sbstitti par  la production locale des produits importésortement demandés.

16. Reherher des frmles de«mpesati tehlgiqe» par laabrication locale de composants dans  le cadre des projets de développementd’inrastructures ou d’équipement.

17. Dévelpper l’ivati, e stimlat l’eseigemet spérier et la reherhe.

18. Elabrer e première feille de rte

atiale pr la «rissae verte».

19. Residérer les ivestissemetspblis à la lmière de lers impats sr la balance des paiements.

20. Refrer l’apprhe de prximitéave les MRE.

 

21. Activer les réormes structurantes,en priorité celles de la justice et de l’éducation.

• Apprfdir l’arage régial dRyame

La crise actuelle rappelle le caractère décisi de l’ancrage à des ensembles régionaux

solides et intégrés. Si elle conorte notre paysdans ses choix stratégiques d’intégration

régionale, elle invite néanmoins aujourd’huile Maroc à intensier ses rapports departenariat avec le voisinage maghrébin et

aricain.

22. Refrer la srveillae des impatsde la crise économique actuelle sur lamigrati régiale et la sérité.

23. Réativer la plitiqe afriaie dMar, à travers la reve des prjets dedéveloppement et de la coopération,notamment avec l’Arique subsaharienne.

24. Mettre e œvre e itégrati plspssée ave les pays d Maghreb qi lesouhaitent.

25. Concrétiser l’ambition de devenir e platefrme aière d’evergre aivea régial, e mettat e plae lespré-requis internes nécessaires (scalité,

frmati…).

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 Annexe 2De la crise du crédit hypothécaire à la crise économique mondiale:contexte, processus de propagation et premières réponses

Le retournement du marché immobilieraméricain a marqué le début d’une crise deportée historique qui s’est déroulée en troistemps: d’une crise de crédit hypothécaire(subprime), localisée durant l’été 2007, lanance mondiale a basculé dans une crisesystémique proonde, entraînant le mondedans la pire récession des 60 dernièresannées.

Prémies de la rise: sredettemetexessif das texte dedéréglemetati aière

Au lendemain de la crise des valeurstechnologiques et des attentats du 11septembre 2001, les Etats-Unis sont entrésdans une phase d’expansion monétaire etbudgétaire sans précédent dans le but de

relancer l’investissement et de stimuler laconsommation.

L’attractivité nancière accrue des marchésaméricains a permis de capter l’épargnemondiale, notamment en provenancedes pays asiatiques et des pays du Gole,en quête de recyclage de leurs excédentscommerciaux, contribuant, ainsi, à nancersans diculté le dérapage continu du décit

du compte courant américain.

Par le biais de la orte dynamique desimportations américaines, les échangesmondiaux se sont accélérés, protant aumonde entier et, en particulier, aux paysémergents à orte croissance.

Dans un contexte de aible aversion au

risque, le secteur nancier des pays avancés,déréglementé, décloisonné et régi par de

nouvelles normes comptables, privilégiantla valeur de marché, a avorisé l’essor ducrédit, y compris en aveur des segments declientèle à aible capacité de remboursement.De plus, la hausse des prix de l’immobilier,dans un contexte de baisse continue destaux, a encouragé le renancement des prêtshypothécaires et le maintien de la dynamiquede la consommation des ménages.

La dilution du risque a été rendue possiblepar le développement de nouveaux produitsplus complexes (titres subprime, assurancede risque de crédit CDS...), en s’appuyantsur des véhicules nanciers peu réglementés,tels que les hedge unds et les paradisscaux. Les banques ont ainsi titrisé la detteimmobilière des ménages américains et l’ontrevendue sur des marchés nanciers rassurés

par les agences de notation. Ce processusa contribué à mettre en place un systèmeopaque et complexe qui ne permet pas uneappréciation exacte du risque détenu parchaque investisseur. Mtati d’e rise sbprime lalisée àe rise aière majere

Le retournement du marché immobilier

américain a conduit, dans un contexte dedurcissement de la politique monétaire dela Réserve Fédérale (FED), à une hausserégulière des taux de déaut sur les prêtshypothécaires (subprime en particulier) qui,en provoquant des incidents de paiementnon prévus, a mis en diculté de nombreuxonds et banques.

Face à la multiplication d’annonces de pertes

et à l’opacité sur la situation réelle des états

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nanciers des banques, une crise de conances’est installée, progressivement, sur lemarché interbancaire alors qu’augmentaient

les besoins des banques en liquidités pourrenouer les onds propres.

Par le biais des mécanismes de titrisationdes prêts hypothécaires et leur transertà d’autres acteurs nanciers, en dehorsdes Etats-Unis, l’éclatement de la bullehypothécaire a retenti sur l’ensemble desmarchés nanciers, contribuant par eet dedomino à mettre en péril la solvabilité du

système bancaire des pays développés.

An d’éviter une crise systémique avec desaillites à la chaîne, les Etats ont été acculés àintervenir et à injecter des onds pour sauverles plus grandes institutions de crédit de laaillite.

La crise a pris une nouvelle ampleur etbasculé en une crise nancière mondiale,avec la aillite de la banque d’investissementLehman Brothers le 14 septembre 2008.En réaction à ce signal ort, les banques ontbrutalement arrêté toutes les opérations decrédit et déclenché la propagation de la criseà l’économie réelle. Le montant total desactis passés en pertes, à l’échelle mondiale,est à présent estimé à 4.000 milliards dedollars dont deux tiers à la charge des banqueset le reste, à la charge des compagnies

d’assurances, des onds d’investissements etd’autres intermédiaires (FMI 2009).

crise émiqe glbale et ses eetsréessifs de grade ampler 

La crise de conance entre les acteurs desmarchés nanciers et ses conséquences entermes de montée de l’aversion au risque ont

conduit à un blocage du crédit interbancaire,au resserrement et au renchérissement du

crédit aux ménages et aux entreprises, d’unepart et à la diminution de la valeur desactis immobiliers et nancier, d’autre part.

Dès lors que le système bancaire a arrêté de jouer son rôle d’intermédiaire nancier pourune allocation optimale des ressources auxagents économiques, portant un coup d’arrêtà la demande, la transmission de la crise àl’économie réelle a été engagée.

Si par le passé, l’intégration croissante desmarchés nanciers et le développementdu commerce mondial ont eu un eet

multiplicateur, avorisant un accroissementininterrompu de l’activité économique, cemécanisme onctionne désormais à rebourset accentue le caractère négati du cycleéconomique mondial (K. Dervis, 2009).

Selon les dernières prévisions du FMI d’avril2009, l’évolution du PIB mondial devraitnettement échir en 2009 pour s’établir à-1,3% avant de rebondir à 1,9% en 2010.

Ces chires sont en rupture par rapport àl’expansion enregistrée au cours de la période2004-2007 où la production mondialeachait des rythmes de progression prochesde 5%.

L’ampleur de la récession dans les paysdéveloppés est très manieste compte tenudu échissement de la demande intérieureet de l’eondrement des exportations. Le

PIB des Etats-Unis se contracterait de 2,8%en 2009 tandis que celui de la zone euro sereplierait de 4,2%.

Les pays émergets t été, das ler majrité, à l’abri de la rise aière,e rais de ler itégrati limitée asystème aier mdial. Ils ’t,ttefis, pas été épargés par eprpagati, même tardive de la rise

mondiale   via la orte contraction du

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commerce mondial de biens et services en  volume (-11% en 2009 et 0,6% en 2010)et du ralentissement des ux des capitaux

privés. Ces pays acheraient une nettedécélération de leur rythme de croissancequi passerait de près de 8%, en moyenne,entre 2003 et 2007 à 1,6% en 2009.

Le cas de la Chine est très révélateur, à cetitre. Ce pays, dont la croissance s’établissait àdeux chires sur les dernières années, verrait,pour la première ois, son PIB emprunter unrythme de progression de 6,5% en 2009 et

de 7,5% en 2010. Il en est de même pourl’Inde dont la croissance se situerait autourde 4,5% en 2009 et de 5,6% en 2010.

Le continent aricain est plus vulnérable quela plupart des autres régions, en raison deson niveau de pauvreté et de sa dépendance à

l’égard des exportations des produits de base.La progression de son PIB ressortirait à 2%et 3,9%, respectivement en 2009 et 2010,soit des rythmes insusants pour évoluer vers la voie de la réalisation des Objectis duDéveloppement du Millénaire, au momentoù on devrait s’attendre à un relâchementdu soutien nancier de la communautéinternationale au prot de l’Arique.

Source: FMI Source: IFI

La montée des incertitudes et ledurcissement des conditions de crédit àla consommation ont ortement aectél’activité économique, conduisant àd’importantes suppressions d’emplois dansdes secteurs comme l’automobile, l’industriemécanique et électrique, le textile, letourisme, l’inormatique et l’électronique

ainsi que les télécommunications et letransport aérien.

-150 000-100 000-50 000

050 000

100 000150 000200 000250 000300 000

350 000

2003 2004 2005 2006 2007 2008e 2009p0100 000200 000300 000400 000500 000600 000700 000800 000900 000

1 000 000

Flux d’IDE Investissements de portefeuilles

Total flux de capitaux (Ech D)

Graphiqe 13 Graphiqe 14

Evlti d PIB mdialet du commerce mondial

Sres de aemet des pays émergets(en millions de dollars)

 Annexe 2 - De la crise du crédit hypothécaire à la crise économique mondiale:contexte, processus de propagation et premières réponses

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Selon l’Institut International d’Etudes

Sociales du BI, la crise économiquemondiale a occasionné une augmentationdu nombre de chômeurs de 14 millionsen 2008. A mesure que la crise s’intensieet s’étend à d’autres pays, le nombre dechômeurs pourrait croître au moins de 38millions en 2009.

A l’échelle mondiale, l’accélération des pertesd’emplois dans plusieurs secteurs, conjuguée

au nombre croissant des nouveaux arrivantssur le marché du travail (90 millions denouveaux postes en 2009 et 2010) pourraitnon seulement aggraver le décit actuel, maisconduire à une récession sur le plan social,avec d’importants risques sur la stabilitéd’ensemble.

Une telle situation est d’autant préoccupanteque la reprise du marché du travail est

décalée de quelques années par rapport audéclenchement de la reprise économique.

De plus, les plans de relance menés par

la plupart des pays penchent, largement,en aveur du sauvetage des banques et desréductions d’impôts plutôt que la créationd’emplois et la protection sociale. Les plansde relance budgétaire pour l’économie réellesont, en moyenne, cinq ois plus aibles queles plans de sauvetage nancier (BI, 2009).

Mesres et plas de relae das lemonde

Pour avoriser une reprise rapide et minimiser lecoût de la crise, les pays avancés ont pris, dansun premier temps, des mesures de soutien cibléeset disparates dès l’été 2008. Face à l’accentuationdes difcultés nancières et économiques, denombreux pays ont adopté des plans de relanceplus longs et ambitieux qui apparaissent, à présent,davantage comme la traduction des stratégies depositionnement après-crise des Etats que comme

des réactions palliatives.

(*) Pour les Etats-Unis et le Canada, les données portent sur la période février 2008 à février 2009, pour la France: T4 2007 au T4 2008, pour l’Italie: T1-T4 2008, pour l’Allemagne et le Japon: jan 2008 à jan 2009, pour le Royaume-Uni: novembre 

 2007- janvier 2008 à novembre 2008-janvier 2009

-4100

-290 -207 -141 -75

107 115

-6500

-5300

-4100

-2900

-1700

-500

Etats-Unis Japon Canada France Royaume-

Uni

Allemagne Italie

Graphiqe 15

Baisse de l’empli das les pays d G7 (e milliers)

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Mise à part la composante monétaire,avec une réduction générale des taux parles banques centrales, y compris dans les

pays émergents, ces stratégies de relanceapparaissent très variables selon la naturede la crise, les arbitrages entre mesuresconjoncturelles et mesures à eets durableset les marges de manœuvre budgétaires.Les principaux plans de relance s’articulent,à présent, autour de trois grands typesd’intervention dominants (Banque deFrance, 2009):

• La stimlati de la smmati:allègements de charge, exonérations scales,incitations scales (Etats-Unis), suppressionde la taxe d’habitation (Italie), hausse dusalaire minimum (Espagne), aides auxménages les plus modestes, baisse de 2,5%de la VA (Grande Bretagne), aides à latrésorerie des entreprises, exonérations descharges à l’embauche (France, Espagne...) ;

• La stimlati de l’ivestissemet: Aideaux Etats et aux régions (Chine, Etats-Unis),avancement de certains grands travauxd’inrastructures (Pays Bas, France...),construction et rénovation de logementssociaux, incitations des entreprises àl’investissement et l’innovation, garantiesdes gouvernements pour les crédits auxPME ;

• Le stie spéiqe ax setersd’activité les plus touchés: aides au secteurautomobile (Etats-Unis, Espagne, France),immobilier (Espagne, Grande-Bretagne...).

Du côté des pays émergents, en plus deplans de relance budgétaires localisésprincipalement en Asie, les banquescentrales ont baissé les taux d’intérêt etont opté, dans de nombreux cas, pour une

dépréciation de la monnaie par rapport au

dollar (de 60% au Brésil et 37% en urquieentre août 2008 et évrier 2009).

Plus particulièrement, à l’échelle régionale,l’Egypte a accru son aide aux PME (garantiesde crédits, taux d’intérêts préérentiels -1%),éliminé les droits d’importations sur lesbiens intermédiaires et de capital et prévuun accroissement des investissementspublics dans les inrastructures. La unisiea intensié son appui aux entreprises, avecla prise en charge partielle des chargessociales, des primes d’assurances à l’export

et du diérentiel de taux d’intérêt des prêtsrééchelonnés des entreprises exportatrices.

En termes de montants engagés, lecommuniqué du G20 de mars 2009 lesa chirés à 5.000 milliards de dollars,étalés sur plusieurs années. En termes dePIB, ils varient de 1,4% pour les Pays-Basà 6% pour les Etats-Unis et 15% pour laChine. Ces grandeurs ne sont, touteois, pas

paraitement comparables compte-tenu dusurcoût engendré par la crise au niveau dessystèmes de protection sociale de certainspays, non inclus dans le chirage de cesplans.

 Annexe 2 - De la crise du crédit hypothécaire à la crise économique mondiale:contexte, processus de propagation et premières réponses

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 Annexe 3G20, Mesures et conclusions

La gravité de la crise a ocalisé lesdiscussions des dirigeants sur les conditionsd’une relance économique et sur la réormede la régulation nancière. Néanmoins, lesmembres du G20 se sont prononcés débutavril pour un monde prospère et solidaire:«la croissance pour être durable doit êtrepartagée» ; «nous sommes déterminés nonseulement à restaurer la croissance, mais

aussi à établir les bases d’une économiemondiale juste et durable». Mais, sansmention explicite aux déséquilibreséconomiques proonds et sans mesureprécise, la déclaration du G20 reste pour lemoment au niveau des principes.

Sur le sujet de la relance économique, le G20n’a pu convenir de règles minimales pourla cohérence entre les plans nationaux. Il a

occulté les modalités d’assainissement dusecteur nancier, la réexion sur l’évolutiondu système des changes internationauxet la création d’une nouvelle monnaieinternationale de réserve, alternative audollar.

Le G20 s’est contenté d’un engagement àaugmenter de 850 milliards de dollars lesressources du FMI et des autres banques

multilatérales, à allouer 250 milliardsde dollars pour nancer le commerceinternational et à rejeter le protectionnismedans une ormule qui laisse la porte ouverteaux mesures indirectes (achats publicssélectis, obligation de maintenir des emploisnationaux en contrepartie d’un nancementpublic).

En matière de régulation nancière, quatreaxes ont l’objet de consensus:

• L’extensiondelasurveillanceprudentielleaux banques aux autres organismesnanciers (hedge unds, onds de LBO…)et aux places oshore selon un principe degradation ;

• L’évolution des règles comptables etprudentielles ;

• Uneplusgranderesponsabilisationpourdécourager la prise de risque excessive ;

• L’approfondissementdelacoopérationinternationale.

Le Forum de Stabilité Financière a étéélargi aux pays émergents du G20 etdevient dénommé le Conseil de stabiliténancière. La représentation des pays etleurs droits de vote au sein des institutionsnancières internationales seront révisés.Les présidents et les premiers responsablesde ces institutions seront désignés non plussur la base de la nationalité mais sur le mériteet par le biais d’un processus transparent et

ouvert.

La prochaine réunion du G20, prévue enseptembre 2009, est décisive pour juger del’opérationnalisation des décisions prises.

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Bibliographie

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