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2 04 AVRIL 2008 DOSSIER SPÉCIAL DOSSIER SPÉCIAL DOSSIER SPÉCIAL SPÉCIAL SPÉCIAL DOSSIER SPÉCIAL DOSSIER SPÉCIAL DOSSIER DOSSIER SPÉCIAL DOSSIER SPÉCIAL DOSSIER SPÉCIAL SPÉCIAL DOSSIER SPÉCIAL DOSSIER SPÉCIAL DOSSIER DOSSIER SPÉCIAL DOSSIER SPÉCIALAFDI DOSSIER SPÉCIAL AFDI Rencontres Internationales Afdi 9 et 10 avril à Tours Echanges paysans au sommet avec AFDI Les leaders paysans du Sud, du Nord et acteurs de la coopération internationale se retrouveront la semaine prochaine au lycée agricole en vue de renforcer la coopération entre leurs organisations professionnelles. Les 8, 9 et 10 avril prochains, Afdi Touraine accueillera les Rencontres Internationales du réseau Afdi, au lycée agricole de Tours-Fondettes. Agricul- teurs Français et Développe- ment International (Afdi) est un réseau associatif issu des organisations professionnelles agricoles françaises dont le but est l’amélioration de la situation des agriculteurs des pays en développement dans les pays les plus pauvres. Cet événement va se tenir dans le cadre d’une actualité natio- nale et internationale particu- lièrement dense : rapport de la Banque Mondiale sur l’agricul- ture au service du développe- ment, la conférence sur les cli- mats du PNUD, l’augmentation des prix agricoles, le devenir des politiques agricoles, la régula- tion des marchés et les Accords de Partenariat Economique de l’Union européenne, etc… Dans ce contexte, les Journées Inter- nationales Afdi constituent un moment fort d’échanges entre les militants Afdi. C’est aussi un temps de rencontre avec les partenaires du Sud mais aussi l’occasion d’analyser ensemble des actions menées par les 70 équipes du réseau. De nom- breux responsables profession- nels et d’hommes politiques français et étrangers (1) sont attendus ainsi qu’une quaran- taine de leaders paysans d’Afri- que Centrale et de l’Ouest, de Madagascar, de Colombie, du Cambodge… et plus de 200 responsables paysans français. LES ÉCHANGES PAYSANS En fondant le partenariat sur l’identité commune du métier, la réciprocité et la connaissance entre partenaires, l’axe central de l’action d’Afdi repose sur les échanges paysans. La promo- tion de ces échanges répond à un principe simple : c’est par la confrontation de leurs expériences, individuelles et collectives, que les agriculteurs peuvent innover pour améliorer leurs conditions de vie et de travail. L’ouverture d’un agriculteur aux nouvelles pratiques repose sur la rencontre et la connaissance de ses voisins auxquels il est lié survie de l’humanité » déclare Dao Bassiaka, président d’une organisation professionnelle au Burkina Faso. Comme ses collè- gues d’Afrique de l’Ouest il est à l’avant garde du combat pour la reconnaissance d’une agricul- ture professionnelle dans son pays. Un objectif qui est depuis de longues années le fonde- ment de l’action Afdi. Mais pour Gérard Renouard, agriculteur en Bourgogne et président natio- nal AFDI, le rôle de l’agriculture ne se cantonne pas seulement à une action économique. « Le paysan n’est pas seulement producteur de matières pre- mières. Il est aussi le gardien de nos cultures, de nos racines et d’une certaine éthique de production, dans chaque pays, dans chaque région, dans cha- que village. Tous les citoyens, où qu’ils soient, ont droit à une agriculture vivante autour d’eux. Tout doit être fait pour préser- En fondant le partenariat sur l’identité commune du métier, la réciprocité et la connaissance entre partenaires, l’axe central de l’action d’Afdi repose sur les échanges paysans. par un même terroir. Cet échan- ge de proximité est un moment fort qui permet aux paysans d’aborder des questions telles que l’innovation technique, l’organisation d’une filière, la formation... Il constitue souvent l’étape décisive pour entrepren- dre une démarche collective. Le développement des échanges paysans organisés par Afdi est facilité par un travail de capitali- sation du réseau d’initiatives pay- sannes, mis à la disposition des organisations professionnelles. Des agriculteurs et responsables professionnels agricoles fran- çais rencontrent chez eux des paysans du Sud. Ils témoignent là-bas de leur vécu personnel et professionnel. A leur tour, des responsables d’organisations paysannes et des agriculteurs du Sud effec- tuent des missions en France. Celles-ci, qui privilégient l’ac- cueil dans un cadre familial, portent principalement sur le mode de fonctionnement des organisations agricoles fran- çaises et sur les relations entre l’agriculteur et les autres acteurs du monde rural. Ces échanges permettent à chacun, paysan français et pay- san du Sud, de s’ouvrir à de nouvelles idées et d’établir les bases d’un partenariat durable entre organisations profession- nelles du Nord et du Sud. Les agriculteurs du Sud relèvent en toute franchise les travers ou dérives du modèle de dévelop- pement occidental, et c’est bien l’idée d’une démarche à entre- prendre qui les intéresse plutôt qu’un système à reproduire. «Au premier voyage en France, je n’étais pas content, je me suis dit qu’au Burkina on a trop de problèmes. Au deuxième, j’ai eu une idée : chacun est né dans un milieu, il a sa culture, sa valeur est là-bas. Donc, tout ce que je peux, je prends, ce que je ne peux pas prendre je le laisse là- bas.» observe un paysan burkina- bé. Des propos confortés par un Malien venu lui aussi en France accueilli par le réseau Afdi. «J’ai compris que le développement n’est pas seulement au niveau des techniques, mais beaucoup par le renforcement des liens entre les agriculteurs.» «On leur apporte le passé de notre orga- nisation, ils nous en apportent le devenir» confie un militant Afdi à l’issue d’un accueil. L’AGRICULTURE GARDIENNE DE CULTURES « Défendre l’agriculture aujour- d’hui pour un responsable, c’est être à l’avant-garde de la Toute la Touraine derrière Afdi u Afdi Touraine est soutenue par : une équipe de 80 militants, la Maison des agriculteurs (UDSEA, JA37), la Chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire et les autres membres fondateurs du mouvement, le Crédit, la coopération, la mutualité agricole, et la région Centre. Pour organiser les rencontres internationales, Afdi Touraine a reçu l’appui du Conseil général d’Indre-et-Loire, de Tours Plus, de la Communauté de communes de Ste-Maure de Touraine, du Crédit agricole, de la Copac, de Groupama, d’Union Set, de Terrena, la laiterie de Verneuil, du syndicat interprofessionnel du Ste-Maure de T., d’Interloire, de tous les syndicats des vins de la Touraine, des coopératives viticoles de Bléré, de Restigné, de la Sicavira, de la Cave des producteurs de Vouvray, des minoteries Raimbert, de super U NPP, du club Pomme Choupette, de G. Dru, des établisse- ments Delahaye, sans oublier le réseau MFR et les lycées agricoles de Fondettes et d’Amboise. à savoir Faliry Boly Gérard Renouard N’diogou Fall

La maison des agriculteurs : - avec AFDI DOSSIER ......Le développement des échanges paysans organisés par Afdi est facilité par un travail de capitali-sation du réseau d’initiatives

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DOSSIER SPÉCIAL AFDIRencontres Internationales Afdi 9 et 10 avril à Tours

Echanges paysans au sommet avec AFDILes leaders paysans du Sud, du Nord et acteurs de la coopération internationale se retrouveront la semaine prochaine au lycée agricole en vue de renforcer la coopération entre leurs organisations professionnelles.

■ Les 8, 9 et 10 avril prochains, Afdi Touraine accueillera les Rencontres Internationales du réseau Afdi, au lycée agricole de Tours-Fondettes. Agricul-teurs Français et Développe-ment International (Afdi) est un réseau associatif issu des organisations professionnelles agricoles françaises dont le but est l’amélioration de la situation des agriculteurs des pays en développement dans les pays les plus pauvres. Cet événement va se tenir dans le cadre d’une actualité natio-nale et internationale particu-lièrement dense : rapport de la Banque Mondiale sur l’agricul-ture au service du développe-ment, la conférence sur les cli-mats du PNUD, l’augmentation des prix agricoles, le devenir des politiques agricoles, la régula-tion des marchés et les Accords de Partenariat Economique de l’Union européenne, etc… Dans ce contexte, les Journées Inter-nationales Afdi constituent un moment fort d’échanges entre les militants Afdi. C’est aussi un temps de rencontre avec les partenaires du Sud mais aussi l’occasion d’analyser ensemble des actions menées par les 70 équipes du réseau. De nom-breux responsables profession-nels et d’hommes politiques français et étrangers (1) sont attendus ainsi qu’une quaran-taine de leaders paysans d’Afri-que Centrale et de l’Ouest, de Madagascar, de Colombie, du Cambodge… et plus de 200 responsables paysans français.

LES ÉCHANGES PAYSANSEn fondant le partenariat sur l’identité commune du métier, la réciprocité et la connaissance entre partenaires, l’axe central de l’action d’Afdi repose sur les échanges paysans. La promo-tion de ces échanges répond à un principe simple : c’est par la confrontation de leurs expériences, individuelles et collectives, que les agriculteurs peuvent innover pour améliorer leurs conditions de vie et de travail.L’ouverture d’un agriculteur aux nouvelles pratiques repose sur la rencontre et la connaissance de ses voisins auxquels il est lié

survie de l’humanité » déclare Dao Bassiaka, président d’une organisation professionnelle au Burkina Faso. Comme ses collè-gues d’Afrique de l’Ouest il est à l’avant garde du combat pour la reconnaissance d’une agricul-ture professionnelle dans son pays. Un objectif qui est depuis de longues années le fonde-ment de l’action Afdi. Mais pour Gérard Renouard, agriculteur en Bourgogne et président natio-nal AFDI, le rôle de l’agriculture ne se cantonne pas seulement à une action économique. « Le paysan n’est pas seulement producteur de matières pre-mières. Il est aussi le gardien de nos cultures, de nos racines et d’une certaine éthique de production, dans chaque pays, dans chaque région, dans cha-que village. Tous les citoyens, où qu’ils soient, ont droit à une agriculture vivante autour d’eux. Tout doit être fait pour préser-

En fondant le partenariat sur l’identité commune du métier, la réciprocité et la connaissance entre partenaires, l’axe central de l’action d’Afdi repose sur les échanges paysans.

par un même terroir. Cet échan-ge de proximité est un moment fort qui permet aux paysans d’aborder des questions telles que l’innovation technique, l’organisation d’une fi lière, la formation... Il constitue souvent l’étape décisive pour entrepren-dre une démarche collective.Le développement des échanges paysans organisés par Afdi est facilité par un travail de capitali-sation du réseau d’initiatives pay-sannes, mis à la disposition des organisations professionnelles.Des agriculteurs et responsables professionnels agricoles fran-çais rencontrent chez eux des paysans du Sud. Ils témoignent là-bas de leur vécu personnel et professionnel.A leur tour, des responsables d’organisations paysannes et des agriculteurs du Sud effec-tuent des missions en France. Celles-ci, qui privilégient l’ac-cueil dans un cadre familial, portent principalement sur le mode de fonctionnement des organisations agricoles fran-çaises et sur les relations entre l’agriculteur et les autres acteurs du monde rural.Ces échanges permettent à chacun, paysan français et pay-san du Sud, de s’ouvrir à de nouvelles idées et d’établir les bases d’un partenariat durable entre organisations profession-nelles du Nord et du Sud.Les agriculteurs du Sud relèvent en toute franchise les travers ou dérives du modèle de dévelop-pement occidental, et c’est bien l’idée d’une démarche à entre-prendre qui les intéresse plutôt qu’un système à reproduire. «Au premier voyage en France, je n’étais pas content, je me suis

dit qu’au Burkina on a trop de problèmes. Au deuxième, j’ai eu une idée : chacun est né dans un milieu, il a sa culture, sa valeur est là-bas. Donc, tout ce que je peux, je prends, ce que je ne peux pas prendre je le laisse là-bas.» observe un paysan burkina-bé. Des propos confortés par un Malien venu lui aussi en France accueilli par le réseau Afdi. «J’ai compris que le développement n’est pas seulement au niveau des techniques, mais beaucoup par le renforcement des liens entre les agriculteurs.» «On leur apporte le passé de notre orga-nisation, ils nous en apportent le devenir» confi e un militant Afdi à l’issue d’un accueil.

L’AGRICULTURE GARDIENNE DE CULTURES« Défendre l’agriculture aujour-d’hui pour un responsable, c’est être à l’avant-garde de la

Toute la Touraine derrière Afdiu Afdi Touraine est soutenue par : une équipe de 80 militants, la Maison des agriculteurs (UDSEA, JA37), la Chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire et les autres membres fondateurs du mouvement, le Crédit, la coopération, la mutualité agricole, et la région Centre. Pour organiser les rencontres internationales, Afdi Touraine a reçu l’appui du Conseil général d’Indre-et-Loire, de Tours Plus, de la Communauté de communes de Ste-Maure de Touraine, du Crédit agricole, de la Copac, de Groupama, d’Union Set, de Terrena, la laiterie de Verneuil, du syndicat interprofessionnel du Ste-Maure de T., d’Interloire, de tous les syndicats des vins de la Touraine, des coopératives viticoles de Bléré, de Restigné, de la Sicavira, de la Cave des producteurs de Vouvray, des minoteries Raimbert, de super U NPP, du club Pomme Choupette, de G. Dru, des établisse-ments Delahaye, sans oublier le réseau MFR et les lycées agricoles de Fondettes et d’Amboise.

à savoir

DOSSIER SPÉCIAL AFDIDOSSIER SPÉCIAL AFDI

Faliry Boly

Gérard Renouard

N’diogou Fall

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DOSSIER SPÉCIAL AFDIver ce droit. Il est menacé par-tout, il est déjà condamné dans certaines parties du monde. Et dire les chiffres ne suffit pas. Il faut infléchir les politiques qui, aujourd’hui, nuisent au main-tien de la pluralité des formes d’agriculture dans le monde, qui menacent notre patrimoine collectif et ce faisant menacent les générations futures ».« Je suis intimement convaincu que les valeurs autour du métier d’agriculteur sont universelles et qu’il faut nous unir et nous organiser pour faire avancer nos idées » déclare le président de JA France. Organisations professionnel-les africaines et françaises se retrouvent autour du droit de chaque peuple à s’autosuffire en matière d’alimentation. « Ce que nous voulons c’est cultiver ce que nous mangeons, c’est manger ce que nous cultivons » insiste Ndiogou Fall président du Roppa, l’organisation qui fédère les organisations profes-sionnelles agricoles d’Afrique de l’Ouest . « Nous ne voulons pas dépendre d’autres régions du monde pour assurer notre sécurité alimentaire, que ce soit l’Europe, l’Amérique, le Bré-sil ou la Chine, nous voulons nous-même assurer notre sécu-rité alimentaire et nous avons le potentiel pour le faire ».L’équipe Afdi Touraine soutenue par la profession et les collecti-vités locales entend profiter de la venue des 300 congressistes pour présenter l’Indre-et-Loire, ses valeurs humanistes, son agriculture, son patrimoine gas-tronomique et architectural.

Pour en savoir plus : afdi-opa.org Afdi Touraine Maison des agriculteurs 02.47.28.30.02. [email protected]

(1) Parmi les personnalités invitées aux Rencontres Internationales, Michel Barnier, ministre de l’Agricul-ture et de la Pêche, Alain Joyandet, secrétaire d’Etat à la Coopération Internationale et à la Francophonie, Ndiogou Fall, président du Réseau des Organisations Paysannes et des Producteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA), Jean-Michel Lemé-tayer, président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), Luc Guyau, pré-sident de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture (APCA), Xavier Beulin, président de la Fédé-ration française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux (FOP), Philippe Meurs, président des Jeunes Agriculteurs (JA).

Programme des Rencontres Internationales

04 AVRIL 2008 3

uMardi 8 Avril 2008

Les responsables des organisations paysannes invités sont accueillis dans les départements de la région Centre pour échanger avec les agriculteurs, les organisations agricoles et les élus, découvrir des entreprises locales.

9h15

9h30

10h10

Ouverture des Rencontres Gérard Renouard, Président AfdiAccueil par François Vanier, président Afdi Centre et le président du Lycée Agricole de Tours-Fondettes Les défis de l’agriculture pour les 50 ans à venir, Michel Griffon (Inra), Présentation du rapport d’orientation Afdi, Eloi Canon, Secrétaire général Afdi

10h30

10h40

Séquence I. Les agricultures familiales paysannes, moteur du développement mondialTémoignage d’un producteur africain

Table Ronde : Quelles sont les conditions de promotion et de protection des agricultures familiales paysannes ?• Claude Cochonneau (FNSEA, France)• Assise Fiodendji (Fupro, Benin) • Samuel Maréchal (JA, France) • Pierre-Marie Bosc (Cirad) • Philippe Vinçon (Ministère de l’Agriculture et de la Pêche)

13h Pause déjeuner

14h15

14h45

Séquence II.Les paysans acteurs centraux dans la définition et la mise en œuvre des politiques agricolesLes enjeux actuels des accords de libre-échange, Vincent Géronimi (Gemdev) L’expérience du Roppa sur la mobilisation autour des accords de partenariats économiques, Ibrahima Coulibaly (CNOP, Mali)

Table Ronde : Des alliances paysannes internationales renforcées• Karen Serres (Fipa)• Jean-Michel Lemétayer (Copa, Europe) • Ndiogou Fall (Roppa, Afrique de l’Ouest) • Gérard Logié (APMM)• Laurent Pellerin (Agricord)

16h15 Pause

17 h Séquence III.Les paysans, acteurs économiquesTable Ronde : Vers une maîtrise paysanne des filières• Xavier Beulin (FOP, France) • Mathias N’Goan (Anopaci, Côte d’Ivoire)• François Traoré (Aproca, Afrique de l’Ouest) • Denis Sibille (Interbev, France) • Benoît Daviron (Cirad)

9 h Ateliers thématiques • Rôle des OP dans la facilitation de l’accès au crédit pour leurs membres• Lobbying agricole : le monde paysan peut-il influencer la sphère politique ?• Nourrir le monde, à quel prix ?• Commercialisation des produits agricoles• La Loi d’Orientation Agricole, une opportunité pour la promotion des agricultures paysannes ? • Le Conseil à l’exploitation familiale, porte d’entrée du développement• Quels moyens mettons-nous en œuvre pour une évolution des partenariats Afdi - OP vers l’autonomie ?• Une campagne de communication pour Afdi• Interprofessions, à quelles conditions sont-elles bénéfiques aux paysans ?•Les échanges paysans : place et valeur ajoutée dans les partenariats• Quelles actions les OP peuvent-elles autofinancer ?

11h30

12h45

Séquence IV. Suite au rapport de la Banque Mondiale 2008, Quel engagement de la France et de l’Europe dans le soutien à l’agriculture ?Présentation du rapport de la Banque mondiale, André Pouillès-Duplaix minist. Aff. Etrangères (MAE)Table Ronde : Quels soutiens de la France et de l’Europe aux OP ?• Valantine Achencho (Promopa, Cameroun) • Jean-Yves Grosclaude (Agence française de développement AFD) • Un représentant de la Dir. gale du développement de l’Union européenne

Intervention d’Alain Joyandet, Secrétaire d’Etat chargé de la Coopération et de la Francophonie

13 h Pause déjeuner

14 h Intervention de Luc Guyau (APCA, France) : « La politique agricole au service de la sécurité alimentaire mondiale »

14h15 Séquence V. Les paysans, acteurs du territoire• François Bonneau (Région Centre) • Philippe Meurs (JA, France) • Michel Masson (FNSEA , France) • Jean Marcel Rasolonirina (Soa, Madagascar)

15h45 Conclusion des Rencontres Internationales, par Gérard Renouard, Président Afdi

16 h Clôture par Michel Barnier, (sous réserve)Ministre de l’Agriculture et de la Pêche

uJeudi 10 avril 2008

Organisations professionnelles africaines et françaises se retrouvent autour du droit de chaque peuple à s’autosuffire en matière d’alimentation.

uMercredi 9 avril 2008

Pour en savoir plus : www.afdi-opa.org et [email protected] au 02 47 28 30 02

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DOSSIER SPÉCIAL AFDIAFDI Centre

Une dynamique en marcheLes rencontres Afdi, c’est un événement qui s’inscrit dans une dynamique régionale, expliquent chacun dans leur domaine, François Vanier, président régional, Eloi Canon agriculteur en Touraine et secrétaire général national des JA en compagnie de Claude Piochon, président Afdi Touraine.

Quelle est la réalité du mou-vement Afdi dans le Cen-tre ?François Vanier : Afdi Centre compte cinq Afdi, dans le Cher, en Eure-et-Loir, dans l’Indre-et-Loire, le Loir-et-Cher et le Loiret. Les équipes rassemblent des dizaines d’agriculteurs autour de partenariats situés en Afri-que de l’Ouest et à Madagascar sous forme de projets d’appui paysan. Afdi Centre co-organise avec Afdi Nationale les Rencon-tres Internationales Afdi.

Pour vous, c’est un challenge de recevoir tout le réseau Afdi, les partenaires étran-gers et français ? F. V. : Accueillir les Rencontres Internationales de 2008 est à la fois l’occasion de mobiliser les équipes départementales autour d’un projet commun et de mettre en valeur l’engage-ment des agriculteurs, des orga-nisations agricoles et des acteurs politiques et économiques de la région. C’est bien ce projet sur lequel se mobilise Afdi Centre. Pour le réseau Afdi, les parte-naires du Sud, les organisations agricoles, les rencontres seront l’occasion de découvrir la région, la diversité et le dynamisme de son agriculture et ses industries agro-alimentaires, en particu-lier lors de la journée dans les départements. Pour les acteurs régionaux (agri-culteurs, élus…), ce sera l’op-portunité de recevoir et rencon-trer les responsables agricoles Africains, Asiatiques et Latino-Américains, pour partager leurs expériences professionnelles.

Pourquoi le choix du lycée de Fondettes ?Claude Piochon : Les Rencon-tres se dérouleront dans le cadre agréable du Lycée agricole et du CFPPA de Tours-Fondettes, qui disposent d’infrastructures adaptées pour le logement et la restauration des participants ainsi que la tenue des débats, en amphithéâtre ou en salles, récemment rénovées par le Conseil régional.Le Lycée agricole, les élèves et une partie du personnel sont

mobilisés dans la préparation de l’événement. C’est notamment l’atelier socio–culturel du lycée qui a conçu l’affiche des ren-contres. Pour l’occasion le lycée ouvrira son exploitation aux délégués africains qui visiteront les serres, l’étable du Grand Bar-ré et la bergerie sous la conduite de la responsable d’exploitation et d’un agriculteur tourangeau.

Quel sera le thème central des débats ? Eloi Canon : L’objet de ces rencontres est notamment d’échanger sur la pertinence de la coopération OP/OPA dans le contexte actuel. Les questions étudiées au cours des débats et abordées par le rapport d’orientation traiteront du contexte agricole interna-tional contemporain, des dif-férents modèles d’agricultures existants et des appuis les plus adaptés pour permettre aux OP de s’inscrire dans ce(s) pro-cessus de développement. Les Rencontres Internationales vont mettre en débat ces questions afin de renouveler le projet d’Afdi. Parmi les personnalités invitées, nous avons des cher-cheurs de l’INRA, du Cirad, des hauts fonctionnaires, des responsables d’organisations paysannes françaises et afri-caines ou malgaches. Parmi les invités, Michel Barnier, ministre de l’Agriculture et de la Pêche, Alain Joyandet secrétaire d’Etat chargé de la Coopération et de la Francophonie. Pour les orga-nisations professionnelles parmi la trentaine de représentants des organisations paysannes du sud se trouvera Ndiogou Fall, président du Réseau des orga-nisations paysannes et des Pro-ducteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA). Et pour la France Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, Luc Guyau, président de l’Assem-blée Permanente des Cham-bres d’Agriculture et Xavier Belin, président des Producteurs d’Oléagineux et Protéagineux.

Lundi 7 et mardi 8 avril sont des journées particulières ? François Vanier : Oui lundi sera un moment fort, à huis clos. Les responsables des OP du Sud prendront une jour-née pour échanger entre-eux, donner leur regard sur notre rapport d’orientation. Les ren-

Des rencontres internationales pour quoi faire ? n Tous les deux ans, le réseau se rassemble pour les Rencontres Internationales Afdi, trois jours pour…Se rencontrer : Près de 300 personnes sont réunies : militants et salariés Afdi en France et dans les pays partenaires, responsables des organisations paysannes du Sud et des organisations agricoles françaises, élus locaux et nationaux… Analyser : le Rapport d’orientation, préparé par Afdi et ses par-tenaires avec l’apport d’experts extérieurs, propose une analyse des enjeux de l’agriculture aujourd’hui. Il est discuté, amendé et approu-vé lors des rencontres. Echanger : au Nord et au Sud, militants, responsables agricoles, économiques ou politiques font face à des situations différentes… ou mettent en œuvre leurs réponses propres à des questions com-munes : vivre de son métier, la gestion des ressources naturelles, la maîtrise des marchés, l’organisation paysanne, le développement des économies et des territoires… Les Rencontres Internationales permettent de confronter les idées et les actions, prendre du recul… pour repartir enrichi et redyna-misé par l’expérience des autres… Se projeter : l’objectif final de ces rencontres est bien de construi-re un projet associatif partagé, et d’harmoniser notre action pour répondre aux enjeux du moment, aux besoins de nos partenaires. Créer des liens : les Rencontres Internationales, c’est aussi un moment fort de convivialité, de relations humaines… pour s’ouvrir à d’autres réalités, connaître ceux qui s’engagent, au Nord comme au Sud.

contres Afdi offrent en effet la possibilité à un Malgache de converser avec un Burkinabé, à un Camerounais d’échanger avec Sénégalais.

Et mardi ?Claude Piochon : Mardi, ils sont invités à aller dans les départements de la région pour un débat avec les organisations agricoles et les élus, et découvrir des entreprises locales. L’équipe Afdi Touraine a choisi le déve-loppement agricole. En partena-riat avec la Chambre d’agricultu-re, nous irons à la rencontre du GDA de la Gâtine tourangelle. L’après midi sera consacrée aux structures d’approvisionnement, engrais, semences, phytos, un problème majeur en Afrique. La visite de Centre Sem à Reignac, d’un silo et d’un Gamm Vert nous permettra d’échanger.

Les Rencontres Internationa-les AFDI c’est un événement pour toute la Touraine ?Claude Piochon : Oui, c’est pour nous l’occasion de faire connaître l’action de l’associa-

Agriculteurs français et développement international

Une coopération de paysans à paysans

n Créé par les principales organisations professionnelles agricoles françaises (FNSEA, Jeunes Agriculteurs, Chambres d’Agriculture, Crédit Agricole, Groupama, Mutualité Sociale Agricole), Agriculteurs Français et Développement Internatio-nal (Afdi), est une ONG (orga-nisation non gouvernementale) d’agriculteurs français engagés dans la coopération internatio-nale pour le développement. Fondée sur l’identité commune du métier, la réciprocité et la connaissance entre partenaires, l’action d’Afdi repose en prio-rité sur les échanges paysans. La promotion de l’agriculture paysanne, fondée sur le juste équilibre entre résultat écono-mique, bien-être social et ges-tion des ressources naturelles

est ainsi au cœur de l’action d’Afdi.

Aujourd’hui, l’Afdi est présente dans 17 pays d’intervention, elle coopère à plus de 60 actions... et nourrit des échanges perma-nents entre agriculteurs fran-çais, africains, asiatiques...Par ailleurs, l’information des agriculteurs français sur les enjeux de la coopération inter-nationale constitue également une mission à part entière de l’Afdi.

L’Afdi est également partenaire de l’Union européenne, du ministère des Affaires Etrangè-res, du ministère de l’Agricul-ture, des collectivités locales (régions et des départements, communes) ainsi que de l’ensei-gnement agricole...

tion en Indre-et-Loire. Nous avons proposé aux groupements de développement agricole, aux CUMA de participer aux débats. Nous avons reçu un accueil cha-leureux des collectivités locales, des entreprises coopératives ou privées et des organisations professionnelles qui nous a

permis d’assurer l’organisation et l’accueil dans les meilleures conditions. C’est réconfortant pour nous de voir que le mes-sage AFDI, de promotion d’un développement économique et solidaire soit reçu cinq sur cinq.

L’action d’Afdi repose en priorité sur les échanges paysans.

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DOSSIER SPÉCIAL AFDICoopération

Les partenariats en Région Centreproducteurs doivent la gérer eux-mêmes, dans un contexte de concurrence internationale qui fait baisser les prix de vente du riz burkinabé. Au travers d’échanges entre agriculteurs d’Afdi 28 et les rizi-culteurs des périmètres irrigués, quatre axes de coopération ont été déterminés :• Améliorer la gestion des coo-pératives par des formations et des échanges Sud-Sud sur la comptabilité, le rôle des élus...• Promouvoir des techniques culturales durables et écono-mes en intrants par la comparai-son technico-économiques des pratiques existantes.• Renforcer la cohésion des pro-ducteurs et des femmes étuveu-ses pour défendre un prix de vente du riz rémunérateur,• Accompagner les produc-teurs dans leurs réflexions sur la diversification des produc-tions.

uAfdi Touraine : encourager la protection des sols et la transformation des produits maraîchers au Mali Il y a une dizaine d’années, après une sensibilisation à l’agrono-mie, les cotonniers de Sikasso au sud du Mali interpellaient Afdi-Touraine : Comment lutter contre l’érosion des sols ? Il fallait trouver un semoir léger et économe, peu exigeant en traction et reproductible par les artisans locaux. Le Cemagref avait imaginé un outil de ce

uAfdi Cher et l’appui aux coopératives en Côte d’Ivoire

Depuis 1990, Afdi Cher accom-pagne deux coopératives de producteurs de coton au cen-tre de la Côte d’Ivoire. Ils ont d’abord travaillé sur la commer-cialisation des produits vivriers, en complément du coton. Depuis le conflit débuté en 2002, les échanges ont lieu au Mali ou au Burkina Faso. Un fonds de garantie a servi à commercialiser les productions vivrières, assurant un revenu à des paysans à qui le coton est payé avec plusieurs mois de retard. La situation politique mais aus-si la privatisation de la filière coton obligent les coopératives à assumer un rôle de plus en plus important dans l’organisa-tion des productions mais aussi de l’entretien des routes et des infrastructures diverses... Afdi Cher a accompagné cette évolu-tion en organisant des forma-tions pour les responsables afin de renforcer leurs compétences, améliorer la communication au sein des coopératives, dévelop-per les activités de conseil tech-nique et de négoce. Enfin, sous l’impulsion d’Afdi, les présidents des coopératives ont rencontré des représentants de l’Association Nationale des Organisations Professionnel-les Agricoles de Côte d’Ivoire (ANOPACI), qui est la repré-sentante des paysans au niveau national. Ils ont décidé de tra-vailler ensemble et les échan-ges peuvent reprendre en Côte d’Ivoire.

uAfdi Eure-et-Loir : l’appui aux riziculteurs du Burkina FasoDans les années 70, la coopé-ration chinoise a construit des périmètres irrigués, dont font partie Banzon et Bama à l’Ouest du Burkina Faso, pour la culture du riz. La production était gérée par l’Etat au travers d’une coopérative. Puis la coo-pérative a été privatisée et les

type. Afdi l’a repris. Une classe du CFA de Sorigny (37) a tra-vaillé sur divers prototypes, qui ont été testés au Mali. Fin 2006, les élèves de Sorigny sont allés construire six semoirs avec des élèves d’un centre d’appren-tissage de Sikasso. Il reste maintenant à adapter la technique avec les Maliens et à vulgariser cette nouvelle manière de cultiver sans labou-rer par des essais au champ suivis par notre partenaire, l’As-sociation des Organisations Pro-fessionnelles Paysannes (AOPP) de Sikasso.L’équipe Afdi 37 développe aus-si un partenariat avec la Com-mission Féminine de l’AOPP de Sikasso. Le but est d’encoura-ger la participation des fem-mes aux organisations profes-sionnelles et également de les accompagner dans la recherche de méthodes de transforma-tion des produits maraî-chers.

uAfdi Loir-et-Cher et le développement de l’apiculture à MadagascarA Madagascar, le miel et la cire

servent dans l’alimentation, font partie de la pharmacopée tradi-tionnelle, apparaissent dans les fêtes et cérémonies… Ce pays pourrait produire beau-coup de miel mais la technique de récolte traditionnelle, l’api cueillette, menace l’environ-nement. En effet cela consiste à abattre un arbre dans lequel une colonie d’abeilles s’est ins-tallée et récupérer le miel en détruisant les rayons construits par la colonie. Le passage à l’apiculture en ruche permet de sauvegarder les arbres, et de garantir une production de miel sur plusieurs années.Depuis 3 ans, Afdi 41 soutient Fitame (la Fédération des Pay-sans du Ménabe) une organi-sation de producteurs engagés dans l’apiculture. AFDI a orga-nisé des formations à l’apicul-ture. Aujourd’hui, les paysans qui ont été formés et le tech-nicien de Fitame transmettent leurs connaissances à leurs col-lègues. Afdi 41 participe aussi pour 50 % à l’achat de ruches fabriquées localement : les paysans payent les 50% res-tants. En 2007, Fitame et Afdi 41 ont travaillé sur la récolte et la commercialisation : un extracteur, appareil qui per-met de récupérer le miel sans détruire la colonie d’abeilles, a été acheté par Fitame avec le soutien d’Afdi. Son usage sera collectif : les techniciens de Fitame le transporteront chez les producteurs, qui pourront ainsi avoir un miel de meilleure

qualité tout en partageant le coût de l’investissement. Des étiquettes avec le logo de Fita-me ont été créées et une pre-mière vente de miel en pot a eu lieu lors d’une foire agricole : le succès est au rendez-vous.

uAfdi Loiret : un projet en création à Mopti au Mali Afdi Loiret a été créé en mai 2007. Cette nouvelle équipe s’est associée au programme de coopération décentralisée du Conseil régional du Centre et s’engage dans un partenariat avec l’Association des Organisa-tions Professionnelles Paysannes de Mopti au Mali.