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Page 1: La newsletter d’Aloha · le sud du Brésil, s’il nous reste du temps (et de l’argent…). B La newsletter d’Aloha Janvier 2012 , le sixième volet de notre newsletter. Nous

www.voilier-aloha.com

Skype: voilier.aloha

onjou (en créole)

Et voici et voilàci, notre séjour au Brésil et notre navigation jusqu’en Guyane. Nous sommes à

Kourou depuis le 1er février et auparavant, nous avons fait escale queface de Kourou, à une dizaine de kilomètres). le « Nordeste » du Brésil, dans la « trop bas » au vue des énormes distances qu’il aurait falet Trinidad. En effet, au 1er maidirection de l’Amérique du Sud où nous le sud du Brésil, s’il nous reste du temps (et de l’argent…).

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La newsletter d’Aloha

Janvier 2012

(en créole),

Et voici et voilà le sixième volet de notre newsletter. Nous allons retracer dans celleci, notre séjour au Brésil et notre navigation jusqu’en Guyane. Nous sommes à

février et auparavant, nous avons fait escale quelques jours aux Iles du Salut (e de Kourou, à une dizaine de kilomètres). Pour notre arrivée de transatlantique, n

, dans la mégalopole de Fortaleza, car nous ne souhaitions pas descendre es distances qu’il aurait fallu parcourir lors de la remontée vers le Nord

mai, nous troquons Aloha pour quelques mois contre des sacs à dos, en où nous parcourons à pied le Pérou, la Bolivie, le Chili, l’Argentine et

s’il nous reste du temps (et de l’argent…).

1: Faune Guyanaise.

La newsletter d’Aloha

le sixième volet de notre newsletter. Nous allons retracer dans celle-ci, notre séjour au Brésil et notre navigation jusqu’en Guyane. Nous sommes à

lques jours aux Iles du Salut (en Pour notre arrivée de transatlantique, nous avons choisi

, car nous ne souhaitions pas descendre la remontée vers le Nord

, nous troquons Aloha pour quelques mois contre des sacs à dos, en , la Bolivie, le Chili, l’Argentine et

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Notre escale au Brésil s’est avérée plus courte que prévue. Nous avions en tête un parcours beaucoup plus « riche » touristiquement parlant, mais la réalité en a été tout autre. Aloha, et le voyage en bateau en général, qui jusqu’à lors, nous a permis de gambader selon nos envies, nous montre pour la première fois ses limites. :

- la puissance de notre moteur ne nous a pas permis de remonter le Rio Para, dans le delta de l’Amazone, comme nous le souhaitions à l’origine ;

- la marina de Fortaleza, chère et à l’amarrage hasardeux, ne nous a pas permis de laisser Aloha en toute sécurité pendant quelques jours, le temps d’une escapade dans les terres ;

- les mouillages, uniquement dans les fleuves, sont très bien abrités et de bonnes tenues, mais le fort courant lors de la renverse de la marée, fait faire des girouettes au bateau et il est vraiment préférable de ne pas trop s’en éloigner (à notre goût, une journée maxi).

- les évènements récents et malheureux survenu au mouillage de Sao Luis, nous ont fait renoncer à cette escale.

Néanmoins, même s’il ne nous a pas été possible de nous rendre à ces endroits, la découverte de Luis Correia, ville de pêcheur de crevette complètement en dehors du circuit touristique classique, nous laisse le souvenir d’un Brésil souriant, chaleureux et nous fait oublier toutes nos frustrations. Au final, même si nous n’avons vu que très peu de cet immense continent, nous ne regrettons pas notre choix de parcours et nous ne demandons qu’à y retourner.

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Fortaleza

Nous arrivons à Fortaleza le 27 décembre 2011. Après un amarrage folklorique au quai rudimentaire de la marina (cf newsletter précédente), nous pouvons enfin nous reposer après ces 17 jours de navigation… enfin… c’est ce que nous pensions. La nuit précédent notre arrivée, le catamaran à côté de nous (l’unique bateau habité du ponton), a vue son ancre déraper et, le bateau est venu heurter à plusieurs reprises le quai. Le lendemain, l’équipage ; un skipper professionnel et un jeune

équipier, sont affolés et ils n’arrivent pas à ré-amarrer correctement le

catamaran. Alex passe l’après-midi à porter de nouvelles ancres avec l’annexe car, le skipper trop stressé, ne veut pas refaire la manœuvre d’ancrage (quitter le quai, faire un rond dans l’eau et rejeter l’ancre dans le port). Bref; vous l’aurez compris, c’est vraiment pas la journée rêvée lorsqu’on arrive tout juste d’une transatlantique.

Le lendemain, nous partons faire toutes les démarches administratives nécessaires à notre entrée dans le pays : Police Fédérale, Santé, Douanes et la « Capitania » (police maritime Brésilienne). Tout cela nous prendra la matinée. L’ensemble des trajets doivent se faire en taxi, car la majorité de ces bâtiments sont au pied de favelas. Tout de même, nous avons voulu nous rendre à pied au Yacht Club de Fortaleza, à 100mètres de la Capitania, mais l’un des agents

nous en a dissuadés fortement…même pour 100mètres… Nous n’avons pas l’habitude d’un tel climat d’insécurité. N’étant pas conscient du degré de violence possible, nous avons du mal à croire au bien fondé d’une telle surprotection.

Par la suite nous nous rendons, toujours en taxi, au centre ville. Nous découvrons alors les quartiers résidentiels où chaque immeuble est barricadé (clôtures électrifiées, entrée d’immeuble gardée par des vigiles armés). Au Brésil, une classe sociale semble passer son temps à se protéger d’une autre.

2: Praia Meireles.

3: Brésil, terre de contraste. Une jangada pêche à quelques mètres d'un cargo.

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Ces premières impressions nous ouvrent l’appétit. Au Brésil, au grand bonheur de Lauriane, on mange partout, tout le temps et quasiment ce que l’on veut, à un prix très raisonnable. En moyenne, nous avons mangé pour 2, avec une boisson, pour 5€. Nous testons le restaurant « L’Escale », en plein centre ville. Il s’agit d’un restaurant « Ao Kilo », c'est-à-dire, un buffet où l’on se sert à volonté et où l’on paie au poids. C’est bon, peu cher et très copieux ! Les autres jours, nous mangerons fréquemment dans la rue, à des « Lanchonetes ». Au final, cela revient moins cher que de faire les courses et cuisiner soi-même. Ces petits chariots ambulants, où chacun a sa spécialité, proposent : épis de maïs cuit, brochettes de viandes ou de fromages accompagnées d’un bol de riz haricot, « coxinha de frago » (petite tarte fourrée à la viande ou aux crevettes), mais aussi, du sucré : ananas, glaces, salades de fruits, ou encore, le

traditionnel café très sucré : cafezinho.

Nous passons le reste de l’après-midi à trouver tout nos repères pour notre quotidien : laverie, Internet, téléphone, supermarché qui peut livrer au bateau, etc…

Le lendemain, 29 décembre 2011, nous passons la journée à attendre un inspecteur des douanes qui doit venir inspecter le bateau. Au préalable, le rendez vous était fixé à 10h du matin, mais pour finir, il arrive dans le milieu de l’après-midi. Effrayé par l’enjambée pour monter sur le bateau, il reste sur le quai pour nous poser les questions et remplir le formulaire.

Nous visitons le « mercado central », une vraie caverne d’Alibaba, sur plusieurs étages. Les dizaines de petites boutiques, proposent tour à tour, hamacs, vêtements, dentelles, Cachaça (rhum blanc local), et la traditionnelle noix de Cajou. Nous y achetons nos hamacs à un prix défiant toute concurrence : un hamac simple, un double et une chaise hamac, le tout pour 55€. Notre escale culinaire continue, au plus grand plaisir de nos papilles, car le Brésil est aussi le pays des jus de fruits. Ils se nomment suco et sont servis glacé. Ils en existent des dizaines, certains sont faits à base de fruits dont nous n’avons jamais entendu le nom. Peut-être connaissez-vous l’Acerola ? C’est un petit fruit rouge qui a une teneur en Vitamine C 140 fois supérieure à l’orange. Il se boit également beaucoup

4: Une jangada.

5: Le pont de celle-ci.

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de « Coco Gelado », des noix de coco vertes où l’on boit l’eau à la paille ainsi que le classique jus de canne à sucre.

Pour le réveillon du 31 décembre 2011, nous décidons de nous concocter un bon petit repas à bord et ensuite, d’aller écouter le concert qui se prépare depuis maintenant, plus d’une semaine. Une fois le repas terminé, au moment de s’y rendre, nous trouvons porte close. Des gardiens ne nous laissent passer

qu’à la condition de s’acquitter de la modique somme de 140€ par personne ! Malgré nos discussions, nous finissons par rebrousser chemin. Qu’importe, à minuit, nous sommes presque aux premières loges pour assister au feu d’artifice qui durera une bonne trentaine de minutes.

Nous parcourons à pied, les plages de « Meireles » et « Micuripe ». C’est depuis cette dernière que partent les « Jangadas », petites embarcations en bois destinées à la pêche, qui n’avancent qu’à la voile. Drôle de sensation que de voir ces pêcheurs à voile aux pieds des immenses immeubles.

Le 6 janvier 2012, nous sommes en plein préparatif pour le départ vers Luis Correia. Le catamaran (rappelez vous, c’est celui qui a heurté le ponton) est parti la veille, en direction des Antilles. C’est avec surprise que nous le voyons à l’ancre, dans l’entrée du port. Le skipper nous sollicite pour l’aider à amarrer le bateau au ponton. Une fois cela fait, nous avons droit aux explications : après 12h de navigation, l’un des deux flotteurs qui avait heurté le quai quelques jours auparavant, s’est déformé avec la pression exercée par le

vent dans les voiles, la houle et a fini par s’éventrer. L’eau est alors rentrée et a inondé un des deux moteurs. Le skipper a alors décidé de faire demi-tour, mais il lui a fallu remonter le vent et le courant. Il a donc mis plus de 24h pour revenir …

En fin d’après midi, nous quittons la place de port pour nous mettre au mouillage dans l’avant port (le départ sera plus aisé demain matin). Alex remonte les 60 mètres de mouillage et y perd quelques litres d’eau au passage. Quelques heures plus tard, alors que nous avons dégonflé l’annexe et sommes près pour 48h de navigation, nous nous apercevons que le guindeau est partiellement arraché, ce qui, par ces fortes chaleurs, peut s’apparenter à un toit ouvrant bien agréable… Vite, vite, on regonfle l’annexe

6: Praia Micuripe.

7: On boit un p’tit coup ? Et une coco gelado, une!

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et demandons à Armando les solutions de réparation sur Fortaleza (soudeurs, ferrailleurs). Il nous informe que les prix sont prohibitifs ici, et nous conseil d’aller à la marina Albatros, à Luis Correia. Nous sommes un peu sceptiques de la présence de cette marina, mais Armando nous assure qu’il l’a vu et qu’elle existe bel et bien. Ok, parfait. En guise de solution provisoire, nous colmatons l’ouverture avec une grosse couche de sickaflex (pate à

joint).

Samedi 7 et dimanche 8 janvier 2012 : A peine parti, un premier grain s’abat sur nous. Finalement, nous n’en aurons plus pendant les 2 jours de traversée, mais le vent sera, quant à lui, bien établit : 25 nœuds vent arrière, ce qui fait 30 nœuds réel.

9: Soirée Caranguejos, autrement dit, soirée crabe!

8: Un camion entier remplit de coco. Ici, on en boit partout, tout le temps.

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Luis Correia

Le 9 janvier 2012, nous jetons l’ancre derrière la digue d’entrée de Luis Correia. Du temps de la dictature militaire, le gouvernement Brésilien voulait faire entrer des gros cargos ici. Ils ont donc construit une digue mais, la suite du projet n’a jamais vue le jour. Nous sommes un peu perdus sur la façon de faire pour rentrer dans le fleuve. Un pêcheur vient à notre rencontre et nous propose de nous guider lors de son retour de pêche. Nous acceptons volontiers car, en plus d’arriver de jour, nous

devons respecter les horaires de la marée. En effet, pour nous, il n’est

pas pensable d’essayer de rentrer à marée descendante ; le courant du fleuve se jetant dans la mer serait trop fort pour notre petit moteur. A 15h, le pêcheur revient. On se dépêche d’allumer le moteur et de remonter l’ancre : s’est parti. Il nous guide durant la première partie du chemin, s’arrêtant même pour nous attendre ; il va beaucoup plus vite que nous ! 1h plus tard, nous cherchons des yeux la marina Albatros mais comprenons vite que celle-ci n’existe pas. Ce n’est pas une grosse surprise, on s’en doutait un peu. Nous jetons l’ancre dans le fleuve Igaracu, en face de Luis Correia. Alex se dépêche de gonfler l’annexe pour aller demander l’avis à des pêcheurs non loin de nous. Ils nous assurent que le mouillage à cet endroit est bon ! Tant mieux ! Nous n’avons qu’une idée en tête, gouter les fameuses crevettes qui sont pêchées ici, mais nous n’en

trouvons pas. Avec beaucoup d’obstination pour ne pas dire « tête de mule », Alex repart et cette fois, c’est bon ! Il revient avec 1kilo de crevettes décortiquées pour 12€. Nous nous préparons un succulent repas : pâtes aux crevettes ! Vers 21h, la marée haute touche à sa fin. Le courant du fleuve commence à reprendre le dessus et malgré les 20 nœuds de vent au mouillage, Aloha remonte contre le vent. Nous sommes stupéfaits. La guerre entre le vent et le courant commence. Aloha se retrouve pris entre les deux et bouge dans tous les sens. De temps à autre, l’ancre passe sous le bateau et la chaine frotte sur l’acier à l’avant. Nous ne sommes pas très

11: Les pêcheurs qui nous ont guidé pour entrer dans le fleuve.

10: Un bastardo part pour 10 à 15 jours de pêche, non stop.

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rassurés et préférons regarder un film le temps qu’il y ait la renverse de la marée. A 1h du matin, enfin, nous partons nous coucher.

Courte nuit, à 5h du matin le réveil sonne. Nous décidons de poser une ancre à l’arrière du bateau de sorte à rester plus ou moins dans l’axe lors des changements de marée. La manœuvre doit se faire à la fin de la marée montante, d’où l’horaire matinal. Bien nous en a pris, puisque nous assistons au départ des « bastardos », sorte de très

grosse « jangada ». A bord, une seule et unique cale, cette dernière

est pleine de glace. Il n’y a aucun moteur, ni électronique seulement 8 pêcheurs. Ils partent entre 7 et 15 jours et pêchent 24h/24. Pendant que 4 hommes pêchent, les 4 autres dorment à même le pont. Nous sommes très impressionnés par leur courage, nous qui naviguons avec GPS, régulateur d’allure, moteur, un vrai lit, une gazinière, etc…

Nous passons la matinée à préparer le futur chantier de soudure. Alex commence à découper la tôle malade mais notre puissance à bord est limitée et la disqueuse s’arrête trop souvent. Nous partons donc rencontrer Jean-Luc et France, un couple de navigateur Français, venu s’installer ici. Ils tiennent une pousada « VOYAGE », l’équivalent d’une chambre d’hôte chez nous. Jean-Luc nous aide à trouver un soudeur et demande aux pêcheurs si nous pouvons nous accoster à leur ponton. Aucun problème, le rendez vous est pris pour le mercredi.

Le mercredi 11 janvier 2012, nous partons avec France, à Parnaiba, la grosse ville à côté. Nous y faisons nos démarches administratives et achetons le matériel nécessaire à la réparation (plaque d’Inox et baguettes à soudure). Lauriane repère un centre social et décide d’y jeter un œil. Nous rencontrons alors toute l’équipe : 3 AS (Assistante Social) et 1 agent d’accueil-administratif. Lauriane explique qu’elle exerce la profession d’AS en France et hop, le contact est établi. Malgré nos faibles

connaissances en Portugais, l’accueil est chaleureux et chaque personne prend le temps de venir discuter avec nous. On mélange alors un peu d’Anglais, d’Espagnol, de Portugais mais surtout des signes, et ça marche ! Il s’agit là d’une très belle rencontre.

12: Du boulot. L’acier au niveau d’un des écrous du guindeau était en très mauvais état.

13: Départ d'un autre bastardo. 8 pêcheurs, aucune électronique ni confort, un alizé constamment costaud … pff, chapeau !

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Pour le retour sur Luis Correia, nous partons prendre le bus. On vous passe l’attente d’une heure à l’arrêt de bus qui n’est pas le bon (nous prendrons même le temps de déguster une glace avant de trouver le temps anormalement long, No Stress !!). Une fois dans le bus, une des personnes tombera sous le charme d’Alex. Nous aurons droit à des sourires, des bisous soufflés avec la main et même des applaudissements. Bref, que de la bonne humeur. Nous aussi on commence à tomber sous le charme de ce Brésil.

Le lendemain, au boulot ! On commence par relever l’ancre arrière, et là, une vraie galère ! Le vent souffle à plus de 20 nœuds, et on est au plus fort du courant. Alex tente de remonter l’ancre arrière avec l’annexe mais celle-ci est déjà bien envasée. Nous décidons donc de relâcher du mouillage à l’avant, pour que peu à peu, Aloha recule et se retrouve au dessus de l’ancre arrière. Nous pouvons alors, mais non sans mal, la remonter. Un véritable cirque et une épreuve de plus pour les nerfs. Dire que nous devons le faire tout les 3 jours,

sous peine de ne jamais pouvoir remonter nos ancres (car trop enfouies). Nous nous accostons sans difficulté au quai des pêcheurs et nous nous mettons rapidement au travail. Beaucoup de curieux s’affairent autour du bateau et commentent joyeusement l’avancé des travaux. A plusieurs reprises, alors qu’il nous manquait du matériel, certains de ces curieux n’ont pas hésité à nous emmener sur leur moto au magasin le plus proche, sans rien demander en retour. En fin de matinée, la soudure est terminée et il ne reste, à présent, qu’à nettoyer et passer les différentes couches de peinture. Nous nous remettons au mouillage en fin de journée. Les trois journées suivantes seront tout autant dédiées aux travaux de peinture, de remontage des cloisons intérieures et de l’entretien moteur.

Le mardi 17 janvier 2012, nous partons en compagnie de France et Jean-Luc à Macapa. Nous y mangeons du « Pargo », un poisson délicieux, tout fraichement pêché. Nous parcourons ensuite la côte dans les environs de Luis Correia.

Pour fêter la fin des travaux, nous achetons 1kilo de queue de langouste pour 15€. Au menu du soir, Lasagne aux langoustes ! Terrible !

Le lendemain, nous partons explorer en annexe, un iguarapé, juste en face de Luis Correia. Il s’agit d’un petit bras de rivière, s’enfonçant dans la mangrove. Nous avançons à la rame, sans bruit. Partout autour de nous, des cris stridents (qui s’avéreront être des singes), beaucoup d’oiseaux mais aussi, des moustiques... L’après-midi, nous faisons un avitaillement digne d’une transatlantique. En effet, la Guyane est un pays très cher, il est conseillé

14: Soudure de la nouvelle tôle. En inox cette fois!

15: Aloha au quai sur pilotis de la fabrique de glace.

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de faire un maximum de provisions ici. Nous nous faisons livrer au plus près du quai. Là encore, sans rien demander, des Brésiliens viennent spontanément nous aider à l’aide d’un chariot à transporter les sacs et les descendent dans l’annexe.

Le vendredi, nous partons faire nos formalités de sortie à Parnaiba. Au revoir Brésil, Bonjour Guyane ! Nous quittons le mouillage samedi matin, un peu précipitamment. Le mouillage arrière s’est pris dans le safran (gouvernail). Impossible de soulager le cordage, la pression du courant est trop forte. Nous avons également le mauvais pressentiment que le cordage a touché l’hélice. Ni une, ni deux, nous larguons le tout. Nous remontons alors l’ancre avant et récupérons ensuite l’ancre arrière grâce à la bouée que nous y avions attaché (on appelle cela un orin). Un dernier signe d’au revoir à Jean-Luc que nous voyons au loin, sur son balcon et descendons le fleuve. Nous jetons l’ancre à nouveau derrière la digue où nous étions arrivés au début. Ici, pas de courant de marée et Alex va

pouvoir resserrer un écrou sur l’arbre d’hélice. Il ne pouvait rien faire dans le fleuve puisque le courant faisait tourner l’hélice au mouillage La fin de journée est consacrée à la cuisine, et plus précisément, à la préparation des repas pour les premiers jours de mer.

Dimanche 22 janvier 2012 : Après une nuit horrible à rouler (tanguer) d’un côté de l’autre du bateau, nous partons pour 7 à 8 jours de navigation en direction de la Guyane. 860 miles nautiques à parcourir. Les premiers jours, la navigation est très agréable. 12 nœuds de vent seulement mais un courant de 3 nœuds qui s’ajoute à notre faible vitesse. La mer est calme et belle. Nous glissons tranquillement dessus. Nous repassons la ligne de l’Equateur le 24 janvier 2012. Cette fois, pas de déguisement puisque nous sommes déjà baptisés (cf la newsletter de notre transatlantique). Par contre, les grains, eux, sont bien présents et nombreux. Ils s’enchainent sans relâche. Par moment, le vent tombe et nous sommes obligés d’avancer un petit peu au moteur. Le 27, nous passons au large de l’Amazone. Nous regrettons encore de ne pas pouvoir nous y arrêter. La prochaine fois on espère ! Nous sommes à plus de 200 miles nautiques des côtes, et le courant du plus long fleuve du monde (avec le Nil) ne nous atteint pas. Le courant portant est à

16: Un bastardo.

17: Petite escapade dans les dunes de Luis Correia.

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présent à 4 nœuds et nous faisons des pics de vitesse à 8,3 nœuds. Le 28, nous nous rapprochons des Iles du Salut. Avec un tel courant, impossible de ralentir suffisamment le bateau pour arriver de jour. Nous approchons de l’île Saint Joseph vers minuit. La mer est très forte et les grains violents. Le pilote automatique ne tient plus le bateau et Alex est obligé de barrer sous une véritable drache ! En ciré et bonnet sur la tête, nous trouvons les feux d’alignements pour rentrer sans trop de problème dans la baie

des cocotiers de l’Île Royale. Nous jetons l’ancre, un peu au hasard, sur les coups de 3h du matin. Nous sommes épuisés. Un grog pour se réchauffer et au lit ! La nuit sera pire qu’en mer, Aloha roule dans tout les sens, de nuit nous n’avons pas osé entrer trop dans la baie. Au première lueur du jour (vers 6h), ce 29 janvier, nous remontons l’ancre et la rejetons quelques mètres plus loin. Cette fois-ci, nous sommes mieux protégés et nous pouvons nous endormir, enfin ! Nous avons parcouru les 860 miles en 7 jours, ce qui nous donne cette fois, une belle moyenne de 5,12 nœuds.

18: Exploration d'un iguarapé.

19: Un iguarapé.

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20: Partout autour de nous, des forêts de mangrove.

21: Panoramique du Rio Igaracu.

22: Les dunes en face de Luis Correia.

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23: Camarons !!!! (Crevettes).

24: On va prendre une bonne douche. Un grain, en arrivant aux Iles du Salut.

25: Il est content le capitaine. Heureusement qu’on a la photo pour se rappeler de la taille de la bête, sinon, il vous dirait qu’elle mesurait au

moins 1mètre.

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26: Vos acolytes.

Archive des newsletters :

Pour ceux qui nous rejoindraient en cours de route, voici les liens vers les précédentes newsletters.

Mai 2011 : http://www.voilier-aloha.com/LettresMens/Aloha_20110519.pdf

Septembre 2011 : http://www.voilier-aloha.com/LettresMens/Aloha_20110916.pdf

Octobre 2011 : http://www.voilier-aloha.com/LettresMens/Aloha_20111105.pdf

Novembre 2011 : http://www.voilier-aloha.com/LettresMens/Aloha_20111205.pdf

Décembre 2011 : http://www.voilier-aloha.com/LettresMens/Aloha_20111227.pdf