32
Volume XXXVI, numéro 3 • Mars-avril 2021 L’Envoi RevRevue de l'Église de Saint-Hyacinthe LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE Pollinisatrices et pollinisateurs D'ESPÉRANCE

LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

Volume XXXVI, numéro 3 • Mars-avril 2021

L’Envoi RevRevue de l'Église de Saint-Hyacinthe

LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE

Pollinisatrices et pollinisateursD'ESPÉRANCE

Page 2: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

2

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

he

MARS-AVRIL 2021

Offrande d'une vieJe ne sais ni bêcher, ni herser, ni faucher,Et je mange le pain que d'autres ont semé.Mais tout ce que l'on peut moissonner de douceur,Je l'ai semé, Seigneur.

Je ne sais ni dresser un mur de bonnes pierres,Ni couler une vitre où se prend la lumière.Mais tout ce que l'on peut bâtir de bonheur,Je l'ai bâti, Seigneur.

Je ne sais travailler ni la soie, ni la laine,Ni tresser en panier le jonc de la fontaine.Mais ce qu'on peut tisser pour habiller le coeur,Je l'ai tissé, Seigneur.

Je ne sais ni jouer de vieux airs populaires,Ni retenir par coeur une prière.Mais ce qu'on peut chanter pour semer le bonheur,Je l'ai chanté, Seigneur.

Ma vie s'est répandue en services à vos pieds,L'humble enfant que je fus est enfant demeuré,Et le peu qu'un enfant donne dans sa candeur,Je vous l'offre, Seigneur.

(Extrait du recueil intitulé « Heure de grâce », de Maurice Carême)

Page 3: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

Le témoignage d’une consécration joyeuse!par Mgr Christian Rodembourg, m.s.a.

Entrevue avec le P. Michel Vigneaupar Sr Pauline Vertefeuille, s.j.s.h.

La rencontre de deux êtres porteurs de rêvepar Srs Marie-Claire Dupont et Claudette Robert, s.j.s.h.

Semeuses d’espérancepar Sr Claire Durocher, a.p.s.

Les présentines à travers l’histoirepar Sr Suzanne Brind’Amour, p.m.

Rayonner l’Amour du Pèrepar Sr Marie-Paule Messier, s.c.s.h.

Les piliers d’un monastère cistercienpar Dom Raphaël et Fr. Jacques, o.cist.

Société du Verbe Divinpar P. Marcel Barsalou, s.v.d.

Un nouvel Ordre… pas si nouveau!par Louise-Marie Laporte, o.c.v.

Servir comme Marie et prier comme Marthepar Srs Françoise Boulais et Jeannette Dugré, s.m.s.h.

Tout pour la gloire de la Sainte Trinitépar les religieuses trinitaires de Granby

Un Ordre à la fois vieux et jeunepar P. André Daigneault, o.ss.t.

Cent-vingt-neuf ans de présence éducativepar FF. Yvon Roy et Gilles Ménard, f.i.c.

Faire connaitre et aimer Jésuspar F. Éric Paquette, f.m.s.

S’aider et s’encourager à vivre l’Évangilepar F. Dominique M. Quirion, o.s.m.

« Ne rien préférer à l’Amour du Christ »par les bénédictines de Mont-Laurier

Être présents et se faire prochespar P. Denis Grenier, o.m.i.

En tout, aimer et servirpar les jésuites de Richelieu

Contempler, vivre et annoncer l’Amour de Dieupar les Soeurs des Sacrés-Cœurs et de l’Adoration

La consécration au coeur de la sociétépar Marie-Sophie de Bouville

Croire en l'Amour de Dieu, en vivre et le répandre par les Frères du Sacré-Coeur

Révéler la présence de Dieu au coeur du monde par Sr Béatrice et F. Bradford, f.m.j.

Le berceau de la province dominicaine par P. Jean-Jacques Robillard, o.p.

Cent ans au service de l’Évangilepar Mgr François Lapierre, p.m.é.

L'Église, mère des vocations Prière du pape François

Les couleurs de la vie consacréepar Luc Benoit

5

6

8

9

10

11

12

13

14

15

16

17

18

19

20

21

22

23

24

25

26

27

28

29

30

31

« La personne consacrée est celle qui, chaque jour, se regarde et dit : "tout est don, tout est grâce". Nous ne méritons pas la vie religieuse, c’est un don d’amour que nous avons reçu ». (Pape François, 1er févr. 2020)

Page 4: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

4

Coordination et rédaction : Luc Benoit

Comité de rédaction : Marc Benoît, Stéphanie Bernier, Sr Françoise Boulais, Hélène Lussier

Équipe technique : Sylvie Beaupré et Nicole Bossinotte

Adresse : Secrétariat diocésain1900, rue Girouard Ouest, C.P. 190, Saint-Hyacinthe (Québec) J2S 7B4Téléphone : 450 773-8581 - Télécopieur : 450 [email protected]

Abonnement : 20 $/5 revues (avec annuaire : 35 $) Chèque à l’ordre de CECR Saint-HyacintheDépôt légal : Bibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du Canada.

L’Envoi est édité par le diocèse de Saint-Hyacinthe et est publié 5 fois par année, de septembre à juin. Il est membre de l’Association des médias catholiques et oecuméniques (AMéCO).

Tout texte publié dans L’Envoi demeure l’entière responsa- bilité de son auteur et n’engage que celui-ci.

MOT DE LA RÉDACTIONLuc Benoit, responsable des communications

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

he

MARS-AVRIL 2021

Le petit oiseau va sortir!« Tout le monde en place, on ne bouge plus, on sourit, on regarde la caméra, le petit oiseau va sortir! » Suite à « un songe » de notre évêque, ce numéro printanier de L’Envoi vous offre un portrait de famille de la vie consacrée dans notre diocèse.

Il y a quelques années, le titre d’un article dans un journal local m’a arraché un sourire. L’article portait sur une communauté religieuse féminine estimée et plutôt vieillissante de ce patelin. Le titre de l’article

en question citait les paroles d’une respectable religieuse qui, dans un élan d'entrain communicatif s'est candidement exclamée : « On n’est pas mortes! ». Merci ma soeur, vous ne pensiez pas si bien dire!

En lisant les témoignages des vingt-deux congrégations présentées dans ce numéro, j’avais l’impression, quasi surnaturelle, d’entendre battre le cœur de chacune d’elles, comme de l’intérieur. C'est un cadeau du ciel. Je vous souhaite la même grâce.Dans ces pages pétillantes de vie, de tendresse et d’espérance, préparez-vous à communier à la « douce folie » de ces 500 femmes et hommes de chez nous qui ont tout misé sur le Christ. Au fil des pages, on peut suivre l'Esprit à la trace.

Merci à Sr Françoise Boulais, s.m.s.h., membre du comité diocésain de L'Envoi, qui a été une copilote attentive et clairvoyante, une guide dépareillée dans la belle aventure de la réalisation de ce numéro. Merci aux communautés religieuses qui ont accepté, sans fausse pudeur ni détours, de lever le voile sur le feu sacré qui les anime.

C’est à dessein – devrais-je plutôt dire « à d’essaim »? – que ce numéro s’intitule « Pollinisatrices et pollinisateurs d’espérance ». Les personnes consacrées qui se frottent régulièrement à la Parole de Dieu et aux sacrements essaiment un peu partout pour polliniser l’Évangile de l’espérance jusqu’aux périphéries existentielles. L’espace d’un instant, écoutez battre les ailes de ces infatigables et fidèles ouvrières et ouvriers de la Moisson. À les voir aller, aucun doute : elles et ils ne sont « pas du monde » mais sont bel et bien sur leur X « dans le monde »! Le petit oiseau est sorti. Ce qu'il a vu l'a émerveillé!...

Luc BenoitCommunications

Page 5: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

5

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

BILLET DE L'ÉVÊQUEPar Mgr Christian Rodembourg, m.s.a.

MARS-AVRIL 2021

Le témoignage d'une consécration joyeuse! L’histoire de notre Église diocésaine ne se relit pas sans lien étroit avec l’histoire des diverses communautés religieuses engagées parmi nous depuis tant de décen-nies. Elles font partie de nos racines humaines et spiri-tuelles. Elles sont comme une fontaine où il fait bon nous abreuver!

Chaque communauté, chaque institut religieux enrichit notre Église diocésaine et toute l’Église par son charisme fondateur, son identité et son histoire. Toutes portent des fruits en abondance depuis des généra-tions jusqu’à nos jours. Prenons-nous assez de temps pour nous émerveiller de la largeur, la longueur, la hauteur et la profondeur de ces diverses vocations?

Le roc commun de la diversité de ces vocations, c’est Jésus-Christ. La Parole de Dieu en est la boussole qui indique le chemin à suivre. La saveur de chacune d’elles s’enrichit du souffle de l’Esprit Saint qui poursuit inlassablement son œuvre.

Ce qui m’impressionne au fil des ans dans le témoignage des religieuses, des religieux, des moniales, des moines et des

vierges consacrées, c’est leur profond désir de suivre le Christ intensément, de vivre comme lui passionnément et fidèlement en traversant les aléas du quotidien comme tout un chacun : « La main du Seigneur se fera connaître à ses serviteurs » (Is 66, 14).

Un des indices que j’observe lors de mes rencontres avec mes frères et sœurs engagés dans la vie consacrée, c’est la joie qui se dégage de leur cœur, et ce, malgré le poids du jour et de l’âge.

« Je voulais vous dire un mot, et ce mot, c’est la joie. Partout où il y a les consacrés, il y a toujours de la joie. » (Pape François)

Le grand défi des nouvelles générations des communautés religieuses consiste à découvrir comment chaque charisme continuera de s’exprimer et de s’épanouir dans l’aujourd’hui de notre monde que Dieu amour et tendresse leur confie, ici et maintenant.

Avec vous, je rends grâce à Dieu pour les merveilles de chaque vocation. Sans plus tarder, plongeons dans le trésor de ce partage fraternel de nos frères et de nos sœurs, ces lampes allumées de l’immense tendresse de Dieu pour notre diocèse et pour l’Église qui continuent de flamber d’espérance!

+ Christian Rodembourg

« Plongeons dans le trésor de ce partage fraternel de nos frères et de nos sœurs,

ces lampes allumées de l’immense tendresse de Dieu pour notre diocèse et pour l’Église qui continuent de flamber d’espérance! »

Page 6: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

ENTREVUE

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

he

6 MARS-AVRIL 2021

Par Sr Pauline Vertefeuille, s.j.s.h.

Entrevue avec le père Michel Vigneau, o.ss.t.NDLR : Merci à notre sœur Pauline Vertefeuille qui a promptement et généreu-sement répondu à notre invitation de mener une entrevue sur la vie consacrée avec une personne-ressource de son choix.

Sans esquives, soeur Pauline a choisi d’aborder la délicate question de l’avenir de la vie consacrée avec le père Michel Vigneau, trinitaire de Granby, figure avantageusement connue dans le milieu ecclésial.

Le résultat est lumineux! Les questions de Sr Pauline brillent par leur pertinence et leur clarté; les réponses du père Michel, par leur concision et leur sagesse. Le fruit de cette suave coopération? Le concentré d’espérance que voici.

Sr Pauline : Croyez-vous que la vie consacrée a un avenir?

P. Michel : La vie consacrée est un charisme de l’Esprit Saint donné à l’Église pour le monde. Cet appel a traversé les siècles au travers des différents courants de l’histoire et a pris des formes particulières répondant aux appels et aux cris du monde vers Dieu. Je crois donc que cette forme de consécration va continuer bien après nous, ce serait bien prétentieux de notre part d’affirmer qu’après nous, c’est la fin. Le Seigneur écoute et appelle, c’est toute la Bible d’une page à l’autre, elle se continue encore.

Sr Pauline : Chez nous, au Québec, au Canada, sous quelles formes?

P. Michel : Nos congrégations religieuses ont toujours été fondées pour répondre à des besoins spécifiques selon les deux pôles de la vie consacrée : le témoignage de la primauté de Dieu qui comble une vie et le service auprès de nos frères et sœurs. Nous vivons à une époque de recherche de sens. Nos contemporains ont une grande soif de témoins de la présence de Dieu qui vient donner sens à toute vie qui nous met en relation avec le mystère et, en même temps, il y a de nouveaux cris et appels venant de l’aujourd’hui de la vie. Je ne sais pas sous

quelles formes se vivra la vie consacrée dans 30 ou 50 ans, mais je vois comment l’Esprit Saint suscite encore des appels et je suis rempli d’espérance.

Sr Pauline : Quelles sont les causes du désintérêt, non seulement des jeunes, mais aussi de la popu-lation envers la vie consacrée?

P. Michel : Avec la révolution tranquille, nous avons rejeté beaucoup de pans de notre histoire, mais les personnes objectives savent reconnaître l’apport de la vie consacrée dans l’histoire du Québec et du Canada. Cependant, il y a une méfiance pour tout ce qui fait référence à l’ins-titution Église à cause des cotés plus sombres de son histoire. Nous avons de la difficulté à faire la part des choses et nous voulons trop souvent oublier le passé. Il y a donc un désintérêt pour l’institution qui a perdu beaucoup de crédibilité. Les jeunes n’entendent bien souvent que les côtés plus sombres qui sont vrais ou encore n’entendent rien du fait religieux. Cependant, ils sont très sensibles à tous les besoins de notre temps et sont souvent des témoins de l’Évangile sans le savoir. Il faudra des témoins qui leur diront qu’ils ressemblent beaucoup à Jésus. L’intérêt vient de la connaissance et la connaissance vient de la rencontre.

P. Michel Vigneau, o.ss.t.

Page 7: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

ENTREVUE

MARS-AVRIL 2021 7

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

Sr Pauline : Comment les congrégations vivent-elles cela de l’intérieur?

P. Michel : Ce qui se vit dans nos congrégations, c’est ce qui s’est toujours vécu à travers les âges. Elles sont nées du mystère pascal, donc nous vivons à la suite du Christ le passage de la mort à la vie. « Héritage et projet », c’est ce qui m’apparaît comme les deux volets de notre vie consacrée aujourd’hui. Nous sommes en train de trans-mettre notre héritage, nos charismes, ce que nous avons réalisé et comme Jésus, nous disons au Père : « Entre tes mains, nous remettons notre esprit ». Dieu accueille notre offrande et nous donne dans la foi la certitude que ce qui nous apparaît comme la fin est la continuité du grand projet de Dieu sur nous et sur le monde. Nous vivons ce passage avec des moments de reconnaissance et aussi avec l’incertitude et l’angoisse de la décision de jeter nos

filets en eau profonde. Nous sommes, comme tous nos contemporains, entre l’ombre et la lumière. Nous sommes appelés à faire confiance.

Sr Pauline : Est-ce que les chrétiens et les chré-tiennes ont une responsabilité en ce domaine?

P. Michel : Oui, ils ont la responsabilité de répondre à leur vocation baptismale. Le pape François dit que chaque baptisé est une mission. Nous sommes donc toutes et tous envoyés dans le monde pour être des témoins, des appelants, des apôtres de notre temps. La communauté chrétienne a la mission d’être porteuse d’Évangile, de discerner à travers les signes des temps les pousses du Royaume et d’être à l’écoute de l’Esprit de l’alliance qui nous dit encore avec Jésus « Donnez-leur vous-mêmes à manger ».

« Vie consacrée », dites-vous... Il n’y a pas si longtemps encore, on parlait de « vie religieuse ». Avec la réforme du Code de droit canonique de 1983, on parle maintenant plutôt, pour un motif pratique, de « vie consacrée ».

Ce terme générique regroupe sous un même parapluie différentes associations de personnes voulant suivre Jésus dans la joie de l’Évangile : moniales et moines, religieuses et religieux apostoliques, vierges consacrées, ermites, membres d’instituts séculiers, de sociétés de vie apostolique, de nouvelles formes de vie consacrée émergentes.

Ainsi donc, une religieuse est une consacrée, mais une consacrée n’est pas néces-sairement une religieuse... quoiqu’elle le soit au sens étymologique de religare (« reliée, connectée, branchée »). C’est clair!... Du moins, il me semble.

(Luc Benoit)

Page 8: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

he

8 MARS-AVRIL 2021

SOEURS DE SAINT-JOSEPH DE SAINT-HYACINTHE (1877)

La rencontre de deux êtres porteurs de rêvePar Srs Marie-Claire Dupont et Claudette Robert, s.j.s.h.

Tout a commencé par la rencontre de deux êtres porteurs de rêve. Élisabeth Bergeron, jeune fille de La Présentation, entend l’appel de Dieu à la vie consa-crée mais, partout où elle se présente, les portes se ferment. Elle lit avec peine et ne sait pas écrire. Son accompagnateur spirituel lui suggère de fonder une communauté dédiée à la contemplation car telle est sa fascination.

Louis-Zéphirin Moreau, nouvellement évêque de Saint-Hyacinthe, est très sensible au manque de professeurs dans les paroisses les plus éloignées du diocèse. Il veut une solide formation intellectuelle, morale et religieuse pour les enfants de ces milieux. Il cherche une communauté religieuse pour répondre à ce besoin pressant. « Les petits enfants ont demandé du pain, et il ne s’est trouvé personne pour le leur rompre. » (Lm 4,4)

Leur première rencontre ne présage rien de bon pour la réalisa-tion des rêves. Mais l’inattendu survient… et nous sommes là!À cause de sa foi, l’évêque Moreau a su embrasser le projet de Dieu qui déroute la raison. À cause de sa foi, Élisabeth a osé un oui audacieux qui transforme sa mission.

La réalité dépasse le rêveLa Congrégation prend naissance dans une école abandonnée du village de La Providence le 12 septembre 1877. C'est ainsi que nous nous sommes engagées avec humilité, joie et simpli-cité au service de l’éducation intégrale de la jeunesse préférant les milieux et les personnes ayant moins de ressources.

Au fil des ans, plus de cinquante paroisses du diocèse de Saint-Hyacinthe ont accueilli les Sœurs de Saint-Joseph. Pour répondre aux besoins manifestés par les évêques, les sœurs ont essaimé vers les diocèses de Saint-Jean-Longueuil, Sherbrooke, Baie Comeau, Timmins, ainsi que vers l’Ouest canadien, le Lesotho, le Brésil, le Sénégal, Haïti et le Tchad. Des laïques vivant notre spiritualité et notre charisme sont porteurs d’ave-nir. Le grain jeté dans le sol généreux de la terre maskoutaine a produit « des fruits qui demeurent ». (Jn 15, 16)

Quand Dieu se fait procheÀ l’instar de nos fondateurs et de Joseph, notre patron, nous tentons de révéler un Dieu qui se fait proche de tout être

humain en nous laissant interpeller et déranger par les cris et les silences des personnes qui souffrent. Nous nous engageons à répondre à ces appels selon notre mission d’éducatrices. « Ce que vous avez fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mt 25, 40)

Aujourd’hui, notre congrégation compte 23 religieuses brési-liennes, 56 basotho et 116 canadiennes. Ici, nous poursui-vons différemment notre mission d’éducatrices. Pour la grande majorité, la prière, l’Eucharistie, les actualités apportées par les divers médias sont les lieux de notre rencontre avec le Seigneur et avec le monde. Nous gardons contact avec les jeunes par le biais de projets intergénérationnels. Des religieuses sont enga-gées à la Halte St-Joseph, à l’Église Vivante, dans des projets sociaux. Certaines siègent sur des conseils d’administration et des comités diocésains.

Présentement, inspirées par le mystère de l’Incarnation, nous sommes solidaires de la présente détresse due à la pandémie. Nous voulons vivre « l’immense tendresse de Dieu » avec les personnes sur nos routes et porter au monde l’Espérance qui nous habite.

Les 3 nationalités qui forment la congrégation aujourd'hui : Sr Vitalina Mohale du Lesotho, Sr Maryse Gauvin du Canada,

Sr Florice Alves Ferreira du Brésil, Sr Monique Rajotte du Canada (Le comité de rédaction des orientations lors du chapitre général)

« À l’instar de nos fondateurs et de Joseph, notre patron, nous tentons de révéler un Dieu qui se fait proche de tout être humain en nous laissant interpeller et déranger par les cris et les silences des personnes qui souffrent. »

Page 9: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

9MARS-AVRIL 2021

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

Notre beau pays, le Canada, en ce 14 septembre 1861, a vu naître sa première communauté contemplative cloîtrée.

C'était au Québec, à Saint-Hyacinthe, qu'Aurélie Caouette, avec trois compagnes, réalisa son rêve de se donner au Seigneur.

Ayant consulté Mgr Bourget sur sa voca-tion, il lui avait dit : « Si j'étais l'Évêque de Saint-Hyacinthe, je vous dirais : Allez-vous-en dans une petite chaumière bien solitaire, et fondez une communauté d'Adoratrices du Précieux-Sang, Filles de Marie Immaculée ».

En la fête de l'Exaltation de la Sainte Croix,1861, Mgr Joseph Larocque, alors évêque à Saint-Hyacinthe, fonda cette nouvelle communauté qu'il désirait tant. Accompagné de son Grand Vicaire, Mgr Joseph Sabin Raymond, directeur d'Aurélie pendant près de quarante ans, il présida la cérémonie d'inau-guration de l'institut où les quatre postulantes furent admises au noviciat.

En 1863, après deux années vécues dans la maison du bon monsieur Caouette, le nombre croissant des candidates entraîna le transfert de la communauté au « Blanc Monastère » où la fondatrice, devenue Catherine-Aurélie-du-Précieux-Sang, fit sa profession religieuse. Femme héroïque dans sa foi et son attachement à Jésus donnant sa vie en versant son sang, elle voulait lui rendre amour pour amour. Dans sa soif du salut des

âmes, elle écrivit un jour : « Je voudrais être d'aimant pour attirer tous les cœurs afin de les donner tous à Jésus Christ ».

Son zèle apostolique, fécondé par ses souffrances unies à celles du Crucifié, fit entrevoir l'espoir d'un rayonnement au-delà des frontières. En effet, des évêques demandaient la présence de religieuses Adoratrices du Précieux-Sang dans leur ville épiscopale. Toronto fut la première fondation en 1869 suivie par celle de Montréal en 1874 et de plus de 40 autres, soit au Québec, dans l'ouest du Canada, aux États-Unis, en Chine, en Italie, au Japon et à Cuba.

Aujourd'hui, les Adoratrices du Précieux-Sang, après avoir consenti des choix déchirants, sont heureuses de poursuivre leur mission de priantes en pollinisant l'espérance grâce aux moyens de communication. Par courriels, lettres ou téléphone, sans oublier l'accueil au « lieu d'écoute », (outre ce temps de pandémie), nous rejoignons des personnes confiantes en la prière pour obtenir des grâces autant matérielles que spiri-tuelles, souvent par l'intercession de Mère Catherine-Aurélie dont le tombeau occupe maintenant un espace au mausolée de la cathédrale. Ces personnes viennent de partout, nous racontant leur détresse et leur espérance de trouver plus d'har-monie dans leur famille, dans le monde et surtout dans leur propre cœur. Puisse notre témoignage de priantes heureuses rapprocher ces âmes de Jésus qui les aime et les attend.

Reconnaissantes du don gratuit de notre Dieu, nous goûtons cette affirmation du Cardinal Marc Ouellet qui vaut pour tous les temps : « C'est votre heure, c'est l'heure de la vie contem-plative, qui ramène l'humanité et l'Église à Dieu, à l'essentiel de la foi, de la prière et de la communion dans l'Esprit ».

ADORATRICES DU PRÉCIEUX-SANG (1861)

Semeuses d'espérancePar Sr Claire Durocher, a.p.s.

Vén. Aurélie Caouette

Page 10: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

« Mes filles traverseront les mers », avait-elle déclaré, un jour, avec des accents prophétiques. Il s’agit de Marie Rivier, cette « fleur des Cévennes », qui, déjà enfant, rêvait confusément à ce qu’elle allait devenir.

Elle a grandi avec ce désir ardent qui lui brûlait le cœur : « faire connaître et

aimer Jésus Christ.» Elle réunit des compagnes pour ouvrir des écoles et, de concert avec quelques-unes, elle décida de se donner au Seigneur dans une congrégation apostolique. Ce grand jour fut le 21 novembre 1796 : les jeunes filles se consacrèrent dans une congrégation qui prit naissance sous le vocable de la Présentation de Marie. Il aura fallu du courage, de l’audace et une confiance inaltérable en Dieu pour enseigner le catéchisme aux enfants et aux adultes, pendant la période de la Révolution française, hostile au clergé ainsi qu’aux communautés religieuses déjà existantes…

Quelque vingt-cinq ans après le décès de notre bien-aimée fondatrice, commença un élan missionnaire qui connut une généreuse expansion. Les circonstances étaient mises en marche, en 1853, par l’évêque de Saint-Hyacinthe, Monseigneur Jean-Charles Prince, qui réclamait des Sœurs pour son diocèse. C’est à partir de là que des écoles furent diri-gées par des présentines de France et, plus tard, du Québec où elles répandirent leurs services dans l’éducation et l’enseigne-ment de la catéchèse. Cette province devint une pépinière de vocations et des jeunes filles, après leurs vœux, désireuses de porter la bonne nouvelle dans les pays lointains, ont accepté,dans la foi et la générosité, de quitter la sécurité de leurs milieux respectifs.

Plus loin, toujours plus loin…semer le grain. Le « tout pour Dieu tout par Amour » est proclamé dans plusieurs langues. Madagascar, Sénégal, Cameroun, ça vous dit quelque chose? Et Japon, Pérou. Philippines… Nous sommes devenues une famille élargie à la grandeur de l’univers. La semence a levé… Ici, on nous appelle familièrement les présentines et nous y voyons non sans fierté une présence active dans le diocèse selon nos possibilités :

Aux jeunes• Le marrainage d’une centaine d’étudiants et étudiantes avec

nos sœurs aînées (voir photo)• Les liens entretenus avec des jeunes soit par Skype ou par

vidéo

Aux plus fragiles• Participation à l’œuvre de la Halte St-Joseph• À l’Urgence-Vie• Animation au CHSLD de Marieville

Aux chercheurs et chercheuses de Dieu• Responsabilité de la Maison de la Parole• Animation au Sanctuaire de Fatima• Accompagnement de laïcs qui veulent s’inspirer de l’esprit

de Marie Rivier et autre accompagnement (Évangélisation des profondeurs)

Nous venons de vivre une expérience exceptionnelle à l’occa-sion du 225e anniversaire de notre fondation : ce fut une occa-sion en or de redécouvrir le visage de celle qui est pour nous une Mère, une sœur et une sainte. Nous lui avons demandé de nous envoyer de la relève et… tiens! Pourquoi pas de se laisser canoniser…?

SOEURS DE LA PRÉSENTATION DE MARIE (1853)

10 MARS-AVRIL 2021

Les présentines à travers l'histoire Par Sr Suzanne Brind'Amour, p.m.

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

he

Marrainage d'une centaine d'étudiantes et étudiants avec les soeurs ainées

Le « Tout pour Dieu tout par amour » est proclamé dans plusieurs langues...

Bienheureuse Marie Rivier

Page 11: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

Les présentines à travers l'histoire

11MARS-AVRIL 2021

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

SOEURS DE LA CHARITÉ DE SAINT-HYACINTHE (1840)

Les Sœurs de la Charité de Saint-Hyacinthe (Sœurs Grises) doivent leur existence au zèle clairvoyant de Messire Édouard Crevier, curé de ce qu’on appelait, à l'époque, le « Petit Maska ».

En 1840, désirant un asile pour ses pauvres, il va frapper chez les Sœurs Grises de Montréal, filles de sainte

Marguerite d'Youville. Fidèles à l'idéal de cette « Mère à la charité universelle », quatre femmes généreuses répondent à l'invitation de venir rayonner l'amour du Père, dans notre milieu.

Au fil des ans, sur les pas de nos deux principales fondatrices, Mère Marie-Michel-Archange Thuot et Mère Marie-Émilie Jauron, ce sont plus de mille cinq cents religieuses qui ont œuvré au Québec, au Manitoba, aux États-Unis, au Brésil et, depuis 1943, en Haïti.

Partout où elles sont appelées, les religieuses perpétuent les gestes de miséricorde spirituelle et corporelle, adaptant la manifestation de leur charité aux circonstances de temps et de lieux, n’oubliant jamais leur objectif : « Révéler la tendresse du Père dans le monde des pauvres ».

La Congrégation compte actuellement 79 religieuses professes, dont 27 au Canada, une aux États-Unis et 51 en Haïti. De plus, une cinquantaine de laïcs associés et six laïques consa-crées collaborent avec nous, selon l'esprit des béatitudes, au soulagement de la souffrance humaine, toujours à l'écoute des besoins de leurs frères et sœurs pour leur venir en aide. L'avenir de notre Institut est donc dans les Antilles où nos sœurs haïtiennes se dévouent généreusement dans plus de vingt-cinq œuvres : écoles, dispensaires, centres professionnels et centres d'accueil pour enfants et dames âgées.

Notre communauté, comme une grande partie de la vie consa-crée au Québec, a beaucoup changé, mais nous demeurons des « pollinisatrices de l’espoir » tout en restant ouvertes aux appels qui nous parviennent encore. Nous nous impliquons sur des Conseils d'administration et soutenons des œuvres de bienfaisance, rejoignant la misère humaine dans toutes

ses dimensions, sans oublier la prière et l’aide individuelle à l'endroit des pauvres.

Nous croyons que l’Esprit est à l’œuvre dans notre Église et dans notre monde, suscitant de nouvelles expressions de vie consacrée, en collaboration avec les baptisés engagés à répondre aux besoins de notre temps. Tout le bien que nous avons pu réaliser, par nos œuvres et surtout par l’expres-sion de notre charisme de « Révéler la tendresse de Dieu », sert de fondation pour continuer à bâtir un monde plus frater-nel et plus juste, assurant le bien-être de toutes et de tous.

Oui, nous rendons grâce à Dieu qui nous appelle, encore aujourd’hui, même dans notre fragilité, à être fidèles à notre mission. Chaque geste d’attention, chaque prière, chaque soulagement rendent présente la tendresse de Dieu, dans notre monde qui a tant besoin de connaître son amour, et pour toutes les personnes qui se dévouent au service de leurs frères et sœurs dans le besoin.

Rayonner l'Amour du Père Par Sr Marie-Paule Messier, s.c.s.h.

Blason : In caritate servire

Partout où elles sont appelées, les religieuses perpétuent les gestes de miséricorde spirituelle et corporelle, adaptant la manifestation de leur charité aux circonstances de temps et de lieux, n’oubliant jamais leur objectif : « Révéler la tendresse du Père dans le monde des pauvres ».

Membres de l'administration générale actuelle

Page 12: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

12 MARS-AVRIL 2021

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

he

Les piliers d'un monastère cistercienCISTERCIENS (1932)

Nous sommes présents dans le diocèse depuis que nos 4 fonda-teurs s’y sont implantés, en 1932. Nous sommes des moines dits« cisterciens » puisque nous sommes issus d’une réforme du mona-chisme bénédictin, datant de 1098, qui a pris forme à Cîteaux, en Bourgogne. Les saints Robert, Albéric et Étienne ont proposé une interprétation plus rigoureuse de la Règle de saint Benoît, en mettant l’accent sur la sobriété, la SIMPLICITÉ, le dépouillement, dans un chemin de vie fraternelle. À leur suite, nous nous voulons être une schola caritatis, une école de charité.

C’est dire que nous appartenons au monachisme bénédictin puisque nous puisons nos sources dans cette Règle écrite par saint Benoît (480-547) où ce dernier rassemble et codifie la sagesse du monachisme qui l’a précédé. Cette règle se veut comme une synthèse apaisée et équilibrée de l’expérience monastique anté-rieure. Elle offre une alternance entre le travail, la prière et la lecture. Elle tempère les rigueurs ascétiques et dispose les relations fraternelles autour de la vertu maîtresse qu’est l’humilité.

Au-delà, nos premières racines sont donc à aller chercher du côté des tous premiers moines appelés « Pères du désert », ces hommes ivres de Dieu qui, dès le IVe s., ont tout quitté et ont fui au désert pour ne chercher que Dieu seul. Nos lointains ancêtres sont ces ermites du désert d’Égypte et leurs collègues cénobites qui ont, les premiers, élaboré une vie en communauté.

À leur suite, notre vie repose sur plusieurs piliers qui, tout en restant les mêmes, ont varié selon les temps et les lieux.

La liturgieC’est là le premier pilier. Comme tous les moines et moniales à travers le monde, nous nous rassemblons sept fois le jour et une fois la nuit pour donner du temps à Dieu, gratuitement. On dit que le temps c’est de l’argent. Au monastère, c’est d’abord de l’amour.

Ces temps de prière sont l’occasion de lui exprimer en retour l’amour dont il les comble en premier et de le partager avec le monde, dans l’intercession. Louange commune, régulière, « offi-cielle », instituée, répétitive, la liturgie se démarque de ce qu’on comprend habituellement par « prière ». Et pourtant c’est dans sa liturgie que l’Église, en mère attentive, nous apprend à prier. À travers elle, c’est Dieu qui nous donne sa propre Parole pour que nous lui adressions la parole à notre tour. À son écoute nous apprenons à devenir, en vérité, des frères, des membres de l’unique Corps du Christ.

À Rougemont, la liturgie est en français, accessible à tous. Elle est en chant modal, inspiré du grégorien.

Le travail Selon la tradition la plus ancienne, nous devons vivre du travail de nos mains. C’est le second pilier. Les tâches sont variées : verger, formation, entretien de la maison, accueil des visiteurs, etc. Les services internes sont répartis selon les capacités de chacun : ménage, cuisine, administration, comptabilité, liturgie… Comme nous n’avons qu’un seul employé (qui vient faire la cuisine quatre jours sur sept), ce n’est pas une mince affaire!

Mais il faut aussi voir à payer les factures d’alimentation, de chauf-fage et d’électricité. C’est là que le verger et le magasin entrent en ligne de compte. Ils sont, en effet, notre principale source de revenus. Le verger de pommes et de poires, faisant 33 hectares, est ouvert à l’autocueillette depuis deux générations déjà. S’y ajoute la fabrication d’une gamme de sous-produits de qualité, disponibles surtout en saison automnale, à notre magasin. Nous tâchons de tout faire par nous-mêmes, sans employés, en cultivant le goût du travail soigné (pour ne pas dire prié!).

Par Dom Raphaël et F. Jacques, o. cist.

Vue du magasin de l'abbaye cistercienne de Rougemont

Page 13: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

SOCIÉTÉ DU VERBE DIVIN (1948)

Les piliers d'un monastère cistercien

MARS-AVRIL 2021 13

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

Le travail monastique est vécu comme un service et non comme une carrière professionnelle. Il possède aussi une dimension intérieure, cachée. Ce travail est participation à l’œuvre du Dieu Créateur et à la souffrance du Christ Rédempteur. Il est l’occasion de faire des choses ordinaires avec l’amour extraordinaire qui vient de Dieu. Le fruit en est d’abord spirituel : paix, joie, fraternité, équilibre de vie. Mais il est aussi matériel : une saine économie.

L'hospitalitéC’est le troisième pilier : « accueillir l’hôte comme le Christ », dira saint Benoît! Le stress de la vie actuelle pousse de plus en plus de gens à venir « respirer » au monastère. Que ce soit pour quelques heures ou pour quelques jours, ils veulent se recentrer sur l’essentiel. Pour répondre à cette demande, notre accueil se conjugue de plusieurs manières :

•Retraitesdequelquesjoursànotrehôtellerie,individuelle-ment ou en petits groupes.•SéjouràlaChambreHautepourlesjeunes(18-35ans)enrecherche spirituelle.•Activités-jeunesse.

•Participationànotreliturgie:eucharistieouofficeliturgique.Des feuillets et des psautiers sont à la disposition de ceux qui désirent chanter avec nous. •Accueilde famillesdansnotreverger,durant lasaisondel’autocueillette, pour une journée de pique-nique et de plein air, faite de rencontres, d’échanges et d’activités familiales. Une plongée dans la nature pour les petits et les grands.•Promenadedansle«sentierdelapaix»aménagépourvenirprendre une bouffée d’air frais dans un espace boisé.

Et cette belle hospitalité se vit dans une saine « discretio » afin que cet accueil ne déborde pas nos capacités, ni ne déséquilibre notre vie. C’est alors que nous serons capables d’offrir à ceux qui viennent, un réel climat d’écoute, de silence et d’amitié. Et d’autres encore…

Il faudrait mentionner encore bien d’autres aspects de notre vie pour un tableau complet : vie fraternelle, solitude, silence, séparation du monde, lectio divina, etc. Ce sera pour une prochaine fois…

C’est quoi déjà le nom de votre communauté? Vous avez raison, notre nom c’est bien : La société du Verbe Divin. Le Verbe signifie la deuxième personne de la Sainte Trinité, c’est-à-dire la Parole de Dieu venue sur terre pour nous parler de la tendresse de son Père. Saint Arnold Jansen, notre fondateur, a insisté sur le nom et s’est inspiré du prologue de l’évangile de saint Jean pour nous léguer sa spiritualité missionnaire.

En 1949, la Société fonda un séminaire à Granby pour recruter des vocations pour ses missions à travers le monde; de nos jours, nous invitons des confrères de ces mêmes pays pour venir annoncer la tendresse de Dieu notre Père à Toronto, à Montréal et à Granby. C’est toujours le même message de l’évangile mais la mission est aussi bien ici que dans les pays qu’on décrivait comme missions étrangères en 1949.

Les moyens utilisés ces dernières années, en plus de la pasto-rale traditionnelle, sont l’étude de la bible et le partage d’évangile. Une fois la COVID-19 passée, un ou deux confrères viendront réanimer notre Centre biblique à Granby.

Quelles sont nos espérances? En 1949 c’est une équipe inter-nationale : 1 Canadien, 1 Alsacien, 3 Américains, 1 Polonais,

2 Allemands, qui composèrent la première communauté à Granby. En 2021 ce sont : 2 Canadiens, 3 Philippins, 1 Togolais, 1 Congolais, 2 Vietnamiens, 1 Polonais, 1 Indonésien, 1 Indien, qui forment des communautés en Ontario et au Québec. Nos espérances ont toujours été internationales et le resteront probablement dans un avenir prévisible. Voilà notre façon de vivre et de prêcher la mission aujourd’hui.

Société du Verbe DivinPar P. Marcel Barsalou, s.v.d.

Page 14: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

14 MARS-AVRIL 2021

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

he

ORDRE DES VIERGES CONSACRÉES (2017)

Par Louise-Marie Laporte, ocvUn nouvel Ordre... pas si nouveau!Réhabilité dans l’Église par le pape Paul VI en 1970 comme« état de vie consacrée » pour les femmes dans le monde qui y sont appelées par l’évêque, l'Ordre des Vierges consacrées (Ordo Virginum) vient des tout premiers siècles après Jésus Christ où il était vécu comme premier souffle de vie religieuse dans le monde. À partir de la création des différentes formes de vie monastique féminine, certains grands Ordres ont gardé le rite de la consécration qui a été ajouté à la profession monastique.

Aujourd’hui reprise dans l’Église pour les femmes dans le monde, cette forme de vie consacrée qu’est l’Ordo Virginum se vit en plein vent, c'est-à-dire en dehors d'une vie religieuse communautaire. Considérée comme femme « consacrée sécu-lière », et prenant place dans la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique, la femme qui reçoit du Seigneur cette grâce particulière d’une consé-cration virginale dans l'Église, relève de l’évêque et vit avec lui sa conformité dans l’obéissance par un lien sacré qu’on appelle le « propositum ».

Cette forme de vie religieuse est le lieu par excellence où chacune de nous est « épousée » par le Christ Jésus, Époux de son Église, dont l’évêque est le représentant. Elle est insérée ensuite dans l'Église de son milieu pour répondre à la mission de son Pasteur qui aujourd’hui appelle toutes les personnes consacrées du diocèse d’une manière spéciale à participer à la « pollinisation de l’Évangile » dans nos différents milieux de vie.

La vierge consacrée participe à cette pollinisation en rayonnant de tout son être la joie qui l’anime d’appartenir au Christ et le témoignage de sa vie de solitude certes, mais remplie du bonheur profond de vivre et de partager l'Amour qu’elle reçoit dans la prière, en mettant ses talents au service de son église paroissiale et partout dans les engagements de sa profession séculière dans le monde.

Notre témoignage est simple et se fait discret. Personnellement, je ne cite pas la bible ou ne clame pas ma foi dans les conver-sations. Mais je sens et je sais que mon témoignage de vie de vierge consacrée apporte parfois une différence dans la vie et la pensée de personnes de mon entourage. Certains qui avaient pris leur distance avec l’Église y sont retournés et ont retrouvé un sens à donner à leur vie. Je crois que c’est là la vraie mission d’une vierge consacrée dans l’Église : témoigner de l’Amour

unique de son Seigneur pour chacune et chacun de nous. Il est tout à fait possible et épanouissant de vivre toute sa vie avec le Christ comme le seul Amant de sa vie.»

Plusieurs années de formation et de réflexion sont exigées avant de recevoir la consécration. L'évêque doit faire enquête sur le passé de la personne pour s'assurer de son aptitude à vivre de cette vie qui demande un bon sens de l'équilibre puisque cette vie se déploie seule dans le monde et requiert la capacité de vivre son engagement à la virginité perpétuelle dans le monde et de s'autogérer au plan financier. La vierge consacrée demeure seule dans sa maison et participe au partage de ses richesses dans son Église locale.

Au nombre d'une cinquantaine au Québec, les vierges consa-crées se rencontrent entre elles dans des retraites axées sur leur spiritualité sponsale. Actuellement dans notre diocèse, nous sommes deux vierges consacrées et une en cheminement vers la consécration. D'autres diocèses, tels ceux de Montréal et de Québec, comptent plusieurs candidates en voie de le devenir et qui rencontrent l'évêque régulièrement. Nous sommes plus de 5 000 vierges consacrées dans le monde. Afin de mieux nous connaître, je vous réfère au document de la Congrégation pour les Instituts de vie Consacrée et les Sociétés de vie apostolique : « Ecclesiae Sponsae Imago », notre nouvelle instruction sur l'Ordo Virginum, approuvé par Rome en 2018. Cette instruction trace les lignes d'orientation, précise les balises de notre voca-tion et définit qui nous sommes en tant que vierges consacrées à titre séculier dans l'Église d'aujourd'hui.

Louise-Marie Laporte, ocv, et Mgr Christian Rodembourg, m.s.a.

« L’Ordo Virginum se vit en plein vent, c'est-à-dire

en dehors d'une vie religieuse communautaire. »

Page 15: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

La nature a ses saisons, la vie a sa routine, l’Esprit est toujours là… C’est ainsi que le 15 août 1883, Éléonore Charron, après avoir travaillé vingt-cinq ans à l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe au service des malades et des pauvres, se rend au Séminaire de Saint-Hyacinthe pour fonder une communauté au service des prêtres à la demande de monsieur le Chanoine Jean-Rémi Ouellette, supérieur du Séminaire, avec l’approbation de Monseigneur Louis-Zéphirin Moreau.

Mère Éléonore s’est engagée comme une femme responsable et libre. Elle prend la décision de servir les prêtres, comme Marthe de l’Évangile, dans une grande liberté, elle aime les petits gestes, son idéal étant de chercher la volonté de Dieu sur elle. C’est ainsi que Mère Éléonore a laissé son projet person-nel pour entrer dans le projet de Dieu voulu par le chanoine Ouellette et Monseigneur Moreau.

Elle a été une femme d’action qui a contemplé Dieu comme Marie. Dans le recueillement et le silence, Mère Éléonore apprend à écouter Dieu au-dedans d’elle-même et à s’y confor-mer de tout son cœur. Elle s’est donnée entièrement à la bonne marche de la communauté.

Son apostolat humble, simple et gratuit, donne un élan à la communauté. Les demandes par les prêtres dans les pres-bytères, évêchés ou collèges se multiplient et c’est ainsi que les Sœurs se retrouvent dans différents diocèses au Québec, en Ontario, au Manitoba, aux États-Unis, au Sénégal et à Jérusalem.

Aujourd’hui nous avons toujours la même devise : Prière-Travail. Mais à cause de la diminution et du vieillissement des religieuses, notre travail devient une prière, humble et fervente pour les prêtres. Notre charisme n’a pas disparu, il prend d’autres moyens pour arriver à rendre gloire au Seigneur et aider les prêtres dans leur apostolat.

La maison mère fut vendue en 2004 et c’est alors que les Sœurs de la Charité nous ont accueillies en libérant le 6e étage pour le généralat et les sœurs autonomes. Les malades ont leur place à l’infirmerie. D’autres sont logées chez les Sœurs de la Présentation de Marie (Les sœurs ont quitté en 2012), au Séminaire et à l’Évêché. Même si nous occupons des lieux différents, nous continuons à faire communauté et unité comme le désirait tant Mère fondatrice.

Le tombeau de notre fondatrice a été relocalisé au Séminaire en face de la crypte où notre Père fondateur, le chanoine Jean-Rémi Ouellette, est inhumé. Nos fondateurs réunis continuent de nous aider et de nous soutenir dans notre mission afin d’accomplir avec foi et simplicité la volonté de Dieu sur notre communauté.

Malgré le nombre restreint de religieuses, nous gardons toujours à l’esprit ce que Mère Éléonore voulait de nous : une communauté joyeuse, priante, humble, dévouée, toujours au service des prêtres par la prière et les divers petits travaux que certaines sœurs peuvent encore réaliser, sans oublier notre devise : PRIÈRE-TRAVAIL, à l’exemple de Marthe et Marie.

SOEURS DE SAINTE-MARTHE DE SAINT-HYACINTHE (1883)

15

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

MARS-AVRIL 2021

Servir comme Marthe et prier comme MariePar Srs Françoise Boulais et Jeannette Dugré, s.m.s.h.

Vitrail au tombeau de Mère Éléonore Charron

« Vous serez à l’action comme Marthe et à la prière comme Marie-Madeleine. »

(Mgr Louis-Zéphirin Moreau)

Page 16: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

RELIGIEUSES TRINITAIRES (1949)

16 MARS-AVRIL 2021

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

he

Depuis 1946, la congrégation des Religieuses Trinitaires de Sainte Marthe des quartiers Nord de Marseille fondée par le curé de la paroisse Henri Margalhan-Ferrat en 1845 chérissait le projet de fonda-tion au Canada.

Grâce à Monseigneur Athanase Forget, évêque de Saint-Jean et avec l’appui des Pères trinitaires, particulièrement du père Pierre de Saint Pierre, leur rêve devient réalité en 1949. Le 30 janvier 1949, 4 religieuses quittent Marseille pour un long voyage pénible en train et en bateau.

Elles arrivent à Montréal le 10 février 1949, passent la nuit chez les sœurs de la congrégation Notre-Dame. Le lendemain, elles déposent leurs valises au Manoir Dufresne à Longueuil.Le 31 juillet 1950, ce manoir devient leur propriété et se nommera désormais Foyer Sainte Trinité. Elles ont comme but principal de rendre gloire à la Sainte Trinité et d’œuvrer dans les dispensaires, soins à domicile, ouvroirs, jardins d’enfants et foyers de personnes âgées.

Des jeunes filles se présentent pour se joindre à la communauté et dès le 22 janvier 1950, elles ont l’autorisation d’ouvrir un noviciat. Vu leur nombre restreint, Rome leur demande de fusionner avec une autre congrégation. C’est ainsi qu’en 1964, elles deviennent les Religieuses Trinitaires de Valence. Née au XVIIe siècle, la congrégation se réclame de saint Jean de Matha et de son esprit, avec un charisme propre. Notre famille religieuse s’est constituée à Valence (France) en 1685. Elle est issue d’un groupe de 4 jeunes filles du Tiers Ordre de Sainte Trinité, les filles de Saint Nizier qui s’étaient congrégées

ensemble vers 1660 sous la direction de Monsieur de Morange, vicaire général de Lyon.

La congrégation est de droit pontifical, apostolique et inter-nationale ayant un caractère communautaire et consacrant une place importante à la prière. Fondée en France, elle s’est implantée dans 16 pays sur 4 continents prenant une option missionnaire conforme à son charisme.

Nous avons pour vocation de travailler à la libération de toutes formes d’esclavage dans les lieux où nous sommes envoyées. Cela ne se vit pas sans d’abord de nombreux temps d’intimité avec la Trinité accueillant d’Elle la « force de nous répandre au dehors » et en mettant notre vie sous le regard de la Vierge Marie que nous appelons « Joie de la Trinité. »

Notre charisme peut se résumer en 3 mots : adoration, commu-nion et libération.

Adoration Nous mettre sous le regard de Dieu Père pour qu’Il habite celui que nous posons sur nos sœurs et frères.

CommunionC’est toute la communauté, sous la motion de l’Esprit, qui œuvre à travers l’une ou l’autre d’entre nous lorsque nous sommes envoyées en activité.

LibérationNous laisser nous-même libérer par le Christ pour devenir, à notre tour, libératrices avec, en et par Lui pour la gloire de Dieu et le salut du monde.

Comme nos frères trinitaires, nous habitons la Maison de spiritualité des Trinitaires à Granby où nous prenons part à ses activités d’écoute et d’ac-compagnement spirituel. Nous visitons les malades, les personnes âgées, les prisonniers, accompagnons les endeuil-lés et participons à l’alphabétisation des migrants.

Vous voulez en savoir plus, visitez-nous sur le site : Religieuses Trinitaires de Valence.org « Venez et voyez! » (Jn 1,39)

Tout pour la gloire de la SainteTrinitéPar les religieuses trinitaires de Granby

Les quatre religieuses arrivées de Marseille en 1949

Page 17: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

17

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

MARS-AVRIL 2021

Un Ordre à la fois vieux et jeunePar P. André Daigneault, o.ss.t.

TRINITAIRES (1924)

Les Trinitaires : un vieil Ordre pour ne pas dire un vieillard; il est né en 1194. Mais il est pourtant jeune : sa moyenne d'âge est dans la cinquantaine pour les 600 membres dans les 24 pays.

La Règle de vie de 1198, approuvée par Innocent III, esquisse le portrait de famille au no 1 : « Les Frères de la Maison de Sainte Trinité, sous l'obédience du ministre, vivront dans le célibat et sans rien en propre. »

1. Les Frères de la Maison de Sainte TrinitéAvant d'être un Ordre pour le rachat des captifs, le Pape a voulu que se soit une Famille de sept Frères vivant dans la maison qui a pour nom sainte Trinité. Des Frères qui vivent sur le modèle des Trois Personnes divines. Avec le temps la Maison deviendra Ordre de Ste Trinité et des Captifs.

2. Sous l'obédience du ministreAu Moyen Âge le dominus (Dom), le seigneur, le prélat tenait une place importante. La Règle des Trinitaires appelle « ministre », serviteur, celui qui est au service de la communauté, le responsable de la maison qui confie à chacun son travail, est à l'écoute des frères (ob-audire). Une famille démocratique qui, le dimanche, se réunit en chapitre pour s'informer des activités de chacun. Chacun a une obédience, chacun a sa place, valorisé, important dans l'actualisation de la mission de libération.

3. Vivront dans le célibat Qu'est-ce à dire? Célibat/chasteté comme invitation à la joie de vivre, valeur importante pour le trinitaire. Pour favoriser cette joie dans la Maison, ils sont sept par maison : trois frères laïcs, trois frères prêtres et le ministre. Petite fraternité. Pour rendre possible la joie communautaire, le ministre pourvoit ses frères de ce qu'il faut : vêtement, literie, monture, alimentation, du vin trempé d'eau…

4. Et sans rien en propreLes Frères mettent en commun les revenus acquis par le travail. Les trois premiers Frères l'ont mis service du rachat : Jean de Matha professait à l'Université de Paris, Félix, de la noble famille

des Valois, qui participa à la 2e croisade se mit à la disposition du fondateur après avoir connu la détresse des croisés captifs aux mains des Maures, se défit de ses propriétés. Roger d'Alep, croisé lui aussi, revenu déçu de la croisade, fit de même. Tous trois mirent leurs biens en commun en vue de la mission : le rachat des captifs chrétiens.

Ça c'était hier!!! Aujourd'hui? Dans la tradition : polliniser l’espérance comme au XIIe siècle. En dépit de la crise des voca-tions, du vieillissement du personnel, de la vente de terrains et de maisons ici et ailleurs, on ne saurait se défaire du charisme et de la mission.

Notre prochain chapitre provincial répondra à la question : Que veut-on laisser en héritage? Nos oeuvres, nos argents, nos institutions. Plus encore, quel héritage spirituel transmettre? Le charisme et la mission symbolisés dans la devise : « Gloire à Toi, Trinité. Aux captifs, liberté. » Ainsi l'Ordre vit et revit… autrement.

Au plan international, l'Ordre de Sainte Trinité et des Captifs est dans 24 pays dont l'Arabie, l'Égypte, l'Inde, l'Afrique, la Pologne, la Corée, le Vietnam… Fidèle à la mission de libération des personnes.

Au plan local, dans le diocèse, la Maison de spiritualité à Granby pollinise l'espérance auprès des gens de notre temps : captifs de toute sorte, prisonniers, A.A., les chercheurs-Dieu. Maison de ressourcement et d'accompagnement spirituel par le renou-veau charismatique, les activités religieuses, le psychospirituel, thérapie en relation d'aide. Toujours dans la perspective de communiquer la joie de vivre. Transmettre un héritage : Trinité et rédemption.

En guise de conclusion : « Et l'espoir, malgré soi, s'est glissé dans mon cœur » (Racine). La puissance et le charme de l'espérance est de contenir toutes les possibilités de plaisir. « L'espérance est un emprunt fait au bonheur. » Voilà l'Ordre de Sainte Trinité et des Captifs, hic et nunc.

Page 18: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

18 MARS-AVRIL 2021

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

he

FRÈRES DE L'INSTRUCTION CHRÉTIENNE (1891)

Cent-vingt-neuf ans de présence éducativePar FF. Yvon Roy et Gilles Ménard, f.i.c.

Le 6 juin 1819, Jean-Marie de la Mennais, vicaire capitulaire de Saint-Brieuc, et Gabriel Deshayes, curé d’Auray et vicaire général de Vannes, signent à Saint-Brieuc le traité d’union qui assure la convergence de leurs efforts en vue de « procurer aux enfants du peuple, spécialement à ceux des campagnes de la Bretagne, des maîtres solidement pieux… »

Disciples de ces Fondateurs au zèle de feu, en dépit d’une formation hâtive et de conditions matérielles précaires, les Frères de Ploërmel portent avec ardeur aux jeunes de régions déshéritées la lumière de l’Évangile et les premiers rudiments des connaissances profanes. Remplis d’audace missionnaire, beaucoup franchissent les mers pour ouvrir, aux Antilles et en Afrique d’abord, puis dans les deux Amériques et en Asie, le cœur des populations à la parole libératrice du Christ Sauveur.

Les FIC arrivent dans le diocèse de Saint-Hyacinthe en 1891 et ils y œuvreront jusqu'en 2020, année où les frères de Bedford quittent définitivement le diocèse.

En tout premier lieu, les Frères ont dirigé l’école Saint-Louis-de-Gonzague à Saint-Ours de 1891 à 1949, puis de 1951 à 1956. Ils ont dirigé l’école de l’Enfant-Jésus à Tracy de 1954 à 1963. Les Frères ont pris en charge le collège Saint-Romuald de Farnham de 1920 à 1969, puis la polyvalente Jean-Jacques

Bertrand de 1969 à 1983. Leur présence éducative dans ce milieu a été très appréciée et on en parle encore. Ils ont eu également la direction de l’école Saint-Léon de Cowansville de 1942 à 1969. À compter de 1969, ils vont enseigner à la polyvalente Massey-Vanier jusqu’en juin 1972.

À Philipsburg, ils ont ouvert le juvénat Saint-Jean-Baptiste, actif de 1947 à 1969. Dès le début, les Sœurs de Sainte-Marthe participent généreusement à cette œuvre de formation des jeunes religieux : elles s’occupent entre autres du service de l’alimentation et de l’entretien de la chapelle. En juin 1980, elles ont quitté avec beaucoup de peine ce lieu qu’elles chéris-saient. De 1969 à 1972, ce fut un pensionnat de jeunes au premier cycle du secondaire. De 1972 à 1997, c’est devenu un pensionnat de niveau primaire. De 1987 à 1997, les Sœurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe ont travaillé ardemment à l’œuvre du pensionnat. De 1997 à 2009, l’école a fait place à un centre d’accueil pour des groupes de jeunes garçons, principalement des corps de cadets de l’armée.

Les Frères ont donc servi pendant 63 ans à Farnham, 62 ans à Philipsburg, 30 ans à Cowansville et 10 ans à Bedford où ils avaient élu résidence en 2010. Les frères Gilles Ménard, Georges Gouron et Yvon Roy ont été les derniers religieux à être impliqués en pastorale paroissiale dans le diocèse et comme bénévoles au CHSLD de Bedford. Ils y ont laissé leur marque apostolique! Ils participaient régulièrement et fidèle-ment aux rencontres diocésaines à Saint-Hyacinthe. Comme tous leurs prédécesseurs FIC, ils ont été fiers de travailler au sein du diocèse!

Blason des FIC

Le pensionnat Saint-Jean-Baptiste de Philipsburg, à quelques pas de la frontière canado-américaine

Page 19: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

19MARS-AVRIL 2021

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

FRÈRES MARISTES (1885)

Faire connaitre et aimer JésusPar Éric Paquette, Archiviste FMS

Fondée en France en 1817, par saint Marcellin Champagnat, les Frères maristes sont une commu-nauté de Frères enseignants. Ils œuvrent partout dans le monde afin de mener à priori un aposto-lat d’éducation et de valeurs chré-tiennes auprès des jeunes.

Le 12 octobre 1884, Monseigneur Louis-Zéphirin Moreau, évêque de Saint-Hyacinthe, demandait des Frères Maristes pour son diocèse et il proposait deux lieux d’insertion immé-diate, soit à Sorel et à Iberville. La réponse fut aussitôt favo-rable : le caractère religieux de la population et la tradition française du Québec emportèrent sûrement la décision des Supérieurs. Le 15 janvier suivant, le Révérend Frère Théophane confirmait l’acceptation d’assumer la direction de l’école de Saint-Athanase d’Iberville. C’est la province de Notre-Dame de L’Hermitage qui assura l’implantation de la branche mariste en terre canadienne et nord-américaine.

Les Frères furent accueillis chaleureusement le 25 août 1885 à Iberville par le curé St-Georges d’Iberville. Huit jours plus tard, les Frères accueillaient leurs premiers élèves. Les débuts de l’œuvre mariste exigèrent beaucoup des Frères pionniers : l’éloi-gnement de la Province-Mère, le climat rude en hiver et les habitudes de vie les obligèrent à beaucoup d’adaptation qui ne se firent pas toujours sans peine, mais les Frères relevèrent le défi avec brio. Les pionniers maristes eurent de l’audace.

Car de l’audace, ils en ont eu! En 1886, 13 nouveaux Frères arrivèrent de France et dès septembre de la même année, trois Frères prenaient la direction de Lewiston (Maine) pour répondre à une demande de fondation des Pères Dominicains auprès des franco-américains : les projets successifs au Canada et aux États-Unis se réalisèrent donc par le biais des Frères Maristes établis dans notre diocèse. Pendant ce temps, les Frères accélérèrent le recrutement et ouvrirent le premier noviciat à Iberville. La cohabitation de plusieurs projets sous un même toit risquant de nuire l’un à l’autre, le noviciat fut transféré en 1892 à Saint-Hyacinthe où Monseigneur Moreau mit une propriété à la disposition de la communauté mariste à qui il portait toujours un vif intérêt.

Grâce à cette première vigne mariste dans le diocèse de Saint-Hyacinthe, les ramifications s’étendirent à travers tout le Québec durant tout le XXe siècle. De nos jours, malgré la baisse des effectifs, l’héritage mariste est bien présent dans notre région avec des établissements tels que l’École secondaire Marcellin-Champagnat et la maison provinciale à Iberville. Nos œuvres sont encore actives grâce à de nombreux laïcs dévoués (AMDL). Nos engagements actuels sont de bâtir une Église au visage marial, ouverte à tous et à tout, missionnaire, servante, spécialement de vivre de chacun de nous et de nos communautés maristes. Renouveler continuellement notre service d’évangélisation par l’éducation des enfants et des jeunes qui nous sont confiés. Une éducation intégrale, inspirée des valeurs évangéliques, à la manière de Marie de Nazareth et de Marcellin Champagnat notre fondateur. Faire connaitre et aimer Jésus pour que l’avenir soit meilleur dans un monde plus équitable.

École secondaire Marcellin-Champagnat Saint-Jean-sur-Richelieu

Page 20: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

20 MARS-AVRIL 2021

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

he

SERVITES DE MARIE (1912)

« Nous devrions former un groupe pour nous aider et nous encourager mutuellement à vivre l’Évangile. Pourquoi, même, ne pas vivre ensemble? » C’est ainsi que l’on relate l’aspiration fraternelle évangélique des fondateurs des frères Servites1 ou Serviteurs de Marie dès avant leur union définitive en communauté2.

La fondation de l’Ordre se situe à Florence au XIIIe siècle, un siècle florissant où l’Église voit naître de nombreuses commu-nautés dans lesquelles se dégage une nouvelle forme de vie religieuse qu’on appellera les Ordres mendiants, initiés par les Franciscains, suivis par les Dominicains puis les Servites, et quelques autres qui ne subsisteront pas tous. L’idéal de nos Sept saints Fondateurs (qui seront canonisés ensemble par le pape Léon XIII en 1888) est la fraternité et l’amitié fraternelle dans le partage, ensemble, d’un même idéal évangélique.

À la base, tout s’est décidé « d’un commun accord ». Un moment, ils se retireront ensemble sur le Mont Senario, non loin de Florence, pour poursuivre leur « ascension fraternelle » dans un climat de prière, de pénitence, de silence, de contem-plation… pour mieux comprendre l’appel de Dieu sur eux. Ils éviteront en même temps de se retrouver au cœur du conflit politique qui afflige alors Florence. Ils veulent préserver leur fraternité. Leur figure d’inspiration est nulle autre que sainte Marie, la fidèle Mère et Servante du Seigneur, ce pourquoi ils veulent s’identifier à elle dans leur appellation. Comme elle, ils veulent offrir un éloquent mais humble témoignage de foi,

d’espérance et de charité, au service de Dieu à travers celui de leur prochain.

De l’inspiration de ces sept premiers frères est né un Ordre qui comprendra des moniales, des religieuses d’une vingtaine de congrégations, des laïcs faisant partie de l’Ordre séculier (anciennement le Tiers-Ordre), d’Instituts séculiers, de membres associés et affiliés. Quelques saints et saintes, bienheureux et bienheureuses parsèment la longue histoire de notre Ordre. Pour leur part, nos sept Fondateurs ont leur mémoire liturgique fixée au 17 février, tandis que le 16 novembre est soulignée la Toussaint servite.

La fraternité telle que vécue et proposée dans l’Ordre des Servites de Marie s’inspire de la communauté chrétienne primitive des Actes des Apôtres où « la multitude des croyants n’avait qu’un cœur et qu’une âme » (Ac 4, 32a). Aussi, les frères veulent-ils se montrer « assidus à l’enseignement des apôtres, fidèles à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières » (Ac 2, 42). Leur vie reste à la fois « simple et fraternelle »3.

Les Servites sont avant tout des frères : frères les uns pour les autres, frères de tous les hommes, « frères du Seigneur », et il est préférable que de ce fait ils soient appelés de l’humble qualificatif qui les caractérise! Aussi, s’inspirent-ils de la parole de l’Évangile : « Vous êtes tous frères » (Mt 23, 8)4. C’est dans et à travers la communion fraternelle qu’ils témoigneront de l’Évangile au cours des siècles et qu’ils seront au service de Dieu et de l’homme5 sur tous les continents, dans des sanc-tuaires, des paroisses, des écoles, des hôpitaux… et dans le diocèse de Saint-Hyacinthe, à Acton Vale, depuis juillet 1986, au service de quelques paroisses actuellement réunies dans l’Unité des Semeurs.______________________

1. Nom propre de la communauté, diminutif de Serviteurs et de Servantes.2. Servites de Marie. Fraternels sur les routes humaines (bande dessinée), Éd. du Rameau, 1986, p. 8.3. C’est le titre du livre des frères Alexis M. BRAULT et Noël M. RATH, Simples et fraternels. Les Servites de Marie, Montréal, Paulines, et Paris, Médiaspaul, 1984.4. Quelques passages de ce texte sont des extraits du livre de frère Dominique M. QUIRION, OSM, « Vous êtes tous frères ». La fraternité servite, Les Éditions Servites, 1993, chapitre III, pp. 92-94.5. Cf. Constitutions OSM, art. 1.

S'aider et s'encourager à vivre l'ÉvangilePar F. Dominique M. Quirion, o.s.m., prêtre

Les sept saints fondateurs des servites sous le regard bienveillant de

Sainte Marie et de l'Enfant Jésus,avec saint Philippe Bénizi

et sainte Julienne Falconieri

Page 21: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

21MARS-AVRIL 2021

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

BÉNÉDICTINES (2011)

« Ne rien préférer à l'Amour du Christ »Par les bénédictines de Mont-Laurier

Arrivées en 2011 à Saint-Hyacinthe, notre terre d’adoption, nous sommes une toute petite cellule du diocèse. Bien que cloitrées, comme toute cellule vivante, nous nous épanouissons dans la synergie et la communion avec les autres cellules qui forment le Corps du Christ.

En 2011, en raison de la santé et de l’âge des moniales, à contre-coeur, nous avons choisi de quitter notre belle abbaye de Mont-Laurier. Ce fut un choix déchirant et un grand deuil pour nous.

À Saint-Hyacinthe, l’évêque d’alors, Mgr François Lapierre, nous a ouvert tout grands les bras du diocèse. Les Sœurs de la Charité, elles, nous ont ouvert tout grands leurs cœurs et la porte de leur résidence de la rue Bourdages Sud en nous réser-vant un espace privé pour nous permettre de vivre la clôture monastique. Elles nous offrent également les précieux soins de santé nécessités par notre état. La communauté compte présentement 12 moniales dont 5 sont logées à l’infirmerie.

Nous partageons toutes le même idéal. Humblement et dans la plus grande discrétion, nous voulons suivre le Christ en cherchant à mettre nos pas dans ceux de notre père spirituel, saint Benoit. Sa Règle guide et stimule nos vies de consacrées. Nous sommes les heureuses héritières d’une riche et longue tradition monastique, plus que millénaire, qu’il nous appartient d’incarner et de concilier avec les exigences de notre époque.

Dans notre cloitre de la rue Bourdages Sud, notre chapelle est toute petite, pour ne pas dire lilliputienne, mais le monde entier y entre! Dans une intense vie de prière, nous y portons les souffrances, les joies et les espérances de tous nos frères et sœurs de l’humanité. C’est notre vocation, c’est notre façon à nous de polliniser l’espérance.

Dans un coeur à coeur incessant avec notre Bien-Aimé, nous unissons notre esprit et nos voix pour faire nôtre la prière du Christ quand nous chantons les psaumes en communion avec l’Église universelle. Chaque jour, nous communions au Corps et au Sang du Christ pour devenir un seul Corps en Lui. L’unité de notre communauté et sa fécondité spirituelle s’enracinent dans le grand mystère de la mort et la résurrection du Christ.

Dieu a appelé individuellement chacune de nous à la vie monastique. Nous ne nous sommes donc pas choisies. Toutefois, chaque jour, nous choisissons de nous aimer. Au quotidien, nous vivons la joie de l’Évangile par un véritable amour fraternel pétri de bienveillance, de don de soi, d’atten-tions réciproques, de pardon, de sérénité, de joie de vivre et… d’humour! En effet, nous prions beaucoup mais nous rions aussi beaucoup! Et de bon cœur à part ça! Pour durer ensemble dans le choix de vie exigeant que nous avons fait, c’est une nécessité. Dans sa lettre aux consacrés, en 2014, le Pape a écrit qu'« une triste sequela est une sequela triste ».

L’amour est au centre de notre vie monastique comme il l’est dans toute vie chrétienne. En vivant le grand commandement de l’amour, nous formons une famille avec toutes les exigences, les bienfaits et l’épanouissement que la vie de famille peut apporter. Au cloitre comme ailleurs, l’amour de Dieu et l’amour du prochain sont indissociables.

En tant que femmes consacrées, nous vivons pour Dieu seul. Dans le secret de l’intimité divine, notre union sponsale au Christ nous fait goûter, par anticipation, à la réalité divine vécue au cœur de la Sainte Trinité.

Notre ancienne abbaye à Mont-Laurier

(Saint Benoit)

Page 22: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

22 MARS-AVRIL 2021

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

he

OBLATS DE MARIE-IMMACULÉE (1841)

Congrégation missionnaire fondée en 1816 à Aix-en-Provence, en France, par saint Eugène De Mazenod et approuvée par Rome en 1826 sous le nom des Missionnaires Oblats de Marie-Immaculée.

Nous comptons actuellement environ 3600 membres répartis dans plus de 60 pays. Comme pour toutes les communau-tés internationales, il y a des déplacements démographiques importants et l’avenir de notre présence missionnaire se joue principalement en Afrique et en Asie.

Présence et proximitéNotre charisme de présence et de proximité est auprès des « petites gens», du « petit peuple » : ouvriers et immigrants, gens des bidonvilles, Autochtones, Inuit, avec le souci de promouvoir leur dignité, leur éducation, leur prise en charge, leur culture et leur langue transcende le temps tout en s’incar-nant dans les différentes cultures.

Comme le disait saint Eugène De Mazenod : « les aider à devenir des humains, des chrétiens puis des saints. »

D'un continent et d'un océan à l'autreFondés en France, très tôt, les Oblats furent envoyés ailleurs en mission. D’abord à Ceylan (Sri Lanka actuel), puis très tôt au Canada en 1841. Leur arrivée eut lieu à Saint-Hilaire le 7 décembre à la demande de Mgr Ignace Bourget, alors évêque de Montréal. Peu d’années plus tard, ils étaient rendus dans l’Ouest canadien auprès des Autochtones et dans le nord du Québec. Ils devinrent les seuls missionnaires du Nord du Canada auprès des Inuit (Esquimaux autrefois) pendant plusieurs décennies et le sont encore en grande majorité.

Au Québec, ils ont joué un rôle de bâtisseurs, de fondateurs, de pionniers dans bien des domaines : auprès des ouvriers avec la J.O.C., les nombreuses maisons de retraite (vg. Maison Jésus-Ouvrier); le Centre Saint-Pierre pour un accompagnement et la formation dans les groupes populaires; à Ottawa, l’Université d’Ottawa puis l’Université Saint-Paul; pour promouvoir le bilinguisme, le journal Le Droit; pour l’édition religieuse et le service pastoral, Novalis et le Prions en Église, les cours de Préparation au mariage par correspondance. Il faut encore ajouter le Gite Ami à Hull et les paroisses ouvrières un peu partout à Québec, à Hull, à Montréal, etc... ainsi qu'en régions éloignées : Sept-Îles, Chibougamau, les collèges de Rouyn et de Jonquière.

Ici comme ailleursNous avons été aussi beaucoup présents et actifs en Afrique, comme au Lesotho; en Amérique latine, comme au Chili et en Bolivie, sans compter les Philippines. Notre présence fut nombreuse également à la Maison générale à Rome.

Actuellement, nous comptons des confrères venant d’Afrique - Nigeria, Cameroun et Madagascar - pour le ministère auprès des Innus de la Côte Nord et Schefferville. Nous espérons, grâce à eux, continuer notre présence auprès des Innus. Nous comptons aussi sur la présence de confrères d’Haïti, de France, de Pologne.

Longue vie au charisme missionnaireL’avenir, avec peu de vocations et bien des décès, s’annonce modeste mais nous souhaitons que notre charisme mission-naire puisse vivre encore et porter des fruits au Québec. Nous avons quitté de nombreux milieux et œuvres. Quelques-unes sont autonomes : l'Université Saint-Paul à Ottawa et le Centre Saint-Pierre à Montréal.

Grâce à la collaboration de nombreux laïques et des membres d’autres communautés religieuses, nous sommes encore très engagés au sanctuaire Notre-Dame du Cap et ce, depuis 1902. La revue Notre-Dame du Cap réussit à nourrir la foi d’un lectorat encore nombreux et fort enviable.

Notre espérance est surtout en Dieu qui, en ce temps de pandémie, nous invite à nous serrer les coudes. Une nouvelle Église, une nouvelle Congrégation surgiront de cela, plus près des gens, des enjeux du monde, plus à la base, plus pauvre et plus vraie.

Être présents et se faire prochesPar P. Denis Grenier, o.m.i.

Notre résidence actuelle à Richelieu

Page 23: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

23MARS-AVRIL 2021

Nous sommes 16 jésuites, prêtres et frères, qui parta-geons avec les Oblats de Marie-Immaculée les espaces de la Résidence Notre-Dame, à Richelieu, qui est la propriété des Oblats. Nous sommes ici depuis 2009.

Parmi nous, quelques-uns ont exercé leur apostolat à l’étran-ger (Asie, États-Unis, Éthiopie, Haïti), d’autres ont sillonné le Canada ou se sont consacrés à l’enseignement des mathé-matiques, des sciences religieuses ou de la théologie, dans un même lieu, et d’autres se sont adonnés à faire connaître la spiritualité ignatienne et à aider des jeunes à mieux connaître le monde et les problèmes de la société. Nous appartenons à la Province du Canada, qui regroupe, depuis 2018, des fran-cophones et anglophones du Canada et des jésuites d’Haïti, dont le nombre s’établit à un peu plus de 200 membres.

La Compagnie de Jésus a d’abord pris naissance à Paris alors qu’Ignace de Loyola, qui avait entrepris tardivement des études après s’être entièrement consacré à Dieu. À 30 ans, il réunit autour de lui quelques étudiants qui firent ensemble le vœu de chasteté, le 15 août 1534. Quelques années plus tard, après s’être rendus à Rome et avoir convenu de former ensemble une société au service de l’Église universelle, ils furent approuvés officiellement en 1540 et reçurent le nom de Compagnie de Jésus, avec la mission d’aider au salut et à la perfection du prochain.

Les trois premiers jésuites français qui vinrent au Canada arri-vèrent en Acadie, à Port-Royal, en 1611. Ils voulaient d’abord travailler à l’évangélisation des premiers habitants du pays. Ils

furent contraints, deux ans plus tard, de retourner en France parce que le Canada était passé aux mains de la couronne britannique. Ils arrivèrent la seconde fois à Québec en 1625, à Québec, avec le désir de s’implanter dans ce nouveau pays. Mais ils durent repartir en 1629. Ils revinrent enfin en 1632 pour s’investir auprès des amérindiens et commencer une œuvre d’éducation avec les enfants des colons français et des indigènes. Ils fondèrent un collège, à Québec, en 1636. Les jésuites restèrent au Canada jusqu’en 1800, date où mourut, à Québec, le dernier jésuite, après la suppression de la Compagnie dans l’Église, en 1776.

Ils vinrent à nouveau au Canada en 1841, après leur rétablis-sement dans l’Église en 1816, à la demande de Monseigneur Ignace Bourget, l’évêque de Montréal. Si Montréal fut d’abord leur point d’ancrage, ils rayonnèrent assez vite dans tout le Canada en faisant de l’éducation leur premier apostolat tout en œuvrant auprès des mérindiens de la région de Montréal et du Nord de l'Ontario. Les jésuites francophones comptèrent à un moment huit collèges, de Gaspé à Edmonton et les jésuites anglophones en avaient presque autant. Ils s’engagèrent aussi auprès des jeunes avec la croisade eucharistique et ils accor-dèrent aussi de l’importance à des œuvres de portée sociale et des publications destinées à un public diversifié. La revue Relations, fondée en 1941, qui existe toujours, en est un bon exemple. Dans les années plus récentes, les jésuites s’intéres-sèrent à la question des réfugiés et des émigrants, aussi bien chez les jésuites anglophones que francophones en les aidant à s’intégrer à leur nouvelle patrie.

Par les jésuites de Richelieu

JÉSUITES (2009)

En tout, aimer et servir

Page 24: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

24 MARS-AVRIL 2021

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

he

CONGRÉGATION DES SACRÉS-COEURS ET DE L'ADORATION (1928)

Dans la communion avec l'Église, peuple de Dieu, la congrégation des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie et de l'Adoration perpétuelle du Très-Saint-Sacrement de l'autel est une congrégation religieuse apostolique de droit pontifical.

Elle fut fondée par Pierre Coudrin et Henriette Aymer de la Chevalerie à Poitiers en 1800 dans le contexte de la révolution française.

Frères et sœurs, unis dans un même charisme et une même mission, nous formons une seule congrégation approu-vée par le pape Pie VII en 1817.

La consécration aux Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie est le fondement de notre institut. De là découle notre mission : contempler, vivre et annoncer l'Amour de Dieu incarné. Notre charisme et notre spiritualité sont les dons spirituels que nous reconnaissons avoir reçus de l'Esprit Saint par le biais de nos fondateurs et des membres de la congrégation qui les ont suivis.

Depuis 220 ans, la grâce d'origine de nos fondateurs a porté des fruits. La congrégation s'est développée rapidement sur les cinq continents. Nous vivons dans des communautés inter-générationnelles, internationales et interculturelles. Le zèle missionnaire hérité de nos fondateurs nous pousse à collaborer avec l'Église, les personnes et les instances impliquées dans l'humanisation de notre société.

Aujourd'hui, nous sommes invitées à de nouveaux modes et styles de vie et d'organisations en communion avec nos frères de la congrégation et avec les laïcs Sacrés-Cœurs. Nous avons besoin de vivre la conversion demandée par le pape François pour chercher de nouvelles façons de vivre notre charisme pour qu'il soit encore aujourd'hui source de vie dans les situations d'intolérance et d'exclusion. Nous avons un exemple dans la vie de saint Damien, père des Sacrés-Cœurs, qui a donné sa vie auprès des lépreux.

Au CanadaLes premières religieuses de différentes nationalités sont venues de France en 1928 pour ouvrir une école catholique à Rosetown en Saskatchewan. Ensuite, elles sont venues à Chambly, puis à Saint-Bruno de Montarville en 1955.

Les sœurs se sont fait connaître comme adoratrices et éduca-trices. Elles se sont ouvertes aux besoins des milieux en éduca-tion et en pastorale : au Lac Saint-Jean, à Saint-Hubert, à Longueuil, Montréal et Saint-Constant. Trois sœurs sont parties en mission : Côte d'Ivoire, Philippines, Indonésie, Pérou.

À notre école de Saint-Bruno, le nombre d'élèves augmentait, il fallait plus d'espace. Les sœurs sont allées demeurer à Beloeil. En 1998, c'était la relève institutionnelle : le pensionnat des Sacrés-Cœurs est passé à une corporation laïque et est devenu l'Académie des Sacrés-Cœurs. Le nombre d'élèves a continué d'augmenter. La semence a porté des fruits. Le personnel de l'école continue le projet et répond aux souhaits de notre fondatrice qui, dès les débuts, voulait que les sœurs s'occupent des familles dans le besoin. Elle disait : « Je désire que les enfants soient bien chez vous et qu'ils s'y sentent heureux. »

Situation actuelleNous n'avions pas d'infirmerie, nous avons été accueillies comme une des leurs chez les sœurs de la Présentation de Marie en 2004. En 2012, une de nos sœurs a été accueillie dans une communauté intercongrégationnelle, les sœurs de la Charité de Saint-Hyacinthe. Le milieu de ces deux commu-nautés nous offre une atmosphère fraternelle de prière et d'adoration qui rejoint notre spiritualité. Nous participons à la vie communautaire et nous bénéficions des temps de ressourcement. Chacune peut s'impliquer selon ses possibilités ou être en suivi à l'infirmerie.

Nous gardons le contact et l'unité avec la réalité de notre congrégation par tout ce que nous recevons et par des visites en situation normale. Nous sommes soutenues par un conseil d'administration. À la fin du mois de mars, une des nôtres reviendra après plusieurs années de service dans la congré-gation. Nous serons alors une communauté de sept sœurs.

Par les Soeurs des Sacrés-Coeurs et de l'Adoration

Henriette Aymer

Pierre Coudrin

Contempler, vivre et annoncer l'Amour de Dieu

Page 25: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

25MARS-AVRIL 2021

Il est vivant l’Esprit d’amour qui vit en moi! Ma mission sera de me laisser guider et d’agir par Lui…

Notre-Dame de Vie est un institut séculier fondé en 1932 à Venasque en France, par le bienheureux Père Marie-Eugène de l'Enfant-Jésus, religieux carme, auteur de Je veux voir Dieu.

Implanté au Canada depuis 19641, l'Institut compte 3 branches autonomes : féminine laïque, masculine laïque et sacerdo-tale. L'institut rassemble des membres consacrés à Dieu par les voeux de pauvreté, chasteté et obéissance. Les membres cherchent à unir la contemplation et l'action dans leur vie en vivant pleinement la grâce de leur baptême et de l'oraison avec Marie, toute Mère, qui conduit à la vie de son Fils ressuscité.

… par une insertion professionnelleLes membres laïcs exercent une activité professionnelle, leur premier engagement d’évangélisation, en partageant les conditions de vie ordinaire de tous, vivant seuls ou en petits groupes. Dans le cas où les membres partagent un logement, leur mode de vie s’apparente plus à celui d’une famille qu’à celui d’une communauté, laissant à chacun la responsabilité de trouver son rythme pour réaliser sa mission.

… ancrée dans la prière quotidienneLa vie s’enracine progressivement dans le Christ par la prière, les sacrements, et selon la spiritualité du Carmel. Tous essaient de mettre l’Eucharistie au cœur de leur journée et de consacrer 2 heures à l’oraison (prière silencieuse).

… soutenue par une vie fraternellePour assurer l’équilibre de leur vie et la fécondité de leur mission, les membres reviennent régulièrement dans leur maison de ressourcement, qui est comme leur maison de famille.

… initiée avec une formation adaptéeLa formation initiale dure deux ans (en France, aux Philippines ou au Mexique) et consiste principalement, dans une vie frater-nelle, à apprendre à vivre en présence de Dieu et à se mettre à l’écoute et à la disposition de l’Esprit Saint à travers les réalités toutes simples du quotidien. Pour cela, ils pratiquent

la prière de l’oraison, approfondissent la Parole de Dieu, les enseignements de l’Église, découvrent les saints du Carmel. Au terme des deux années, les membres s’engagent dans un don total, par les vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéis-sance, puis reprennent la vie professionnelle et se préparent, durant 6 ans, aux vœux définitifs.

… pour laisser voir Dieu et son RoyaumeL’évangélisation est ainsi vécue de diverses manières, avec l’as-surance que le témoignage de la vie et les occasions simples permettent de faire connaitre l’amour de Dieu pour le monde. « Le grand moyen de la mission, ce n’est pas la discussion : les gens n’y croient plus. Ce ne sont même pas les œuvres. Le grand moyen, c’est le témoignage de quelqu’un qui est pris par Dieu, qui par ses attitudes, par ses paroles, laisse voir Dieu. » (Père Marie-Eugène)

Par Marie-Sophie de Bouville

INSTITUT SÉCULIER NOTRE-DAME DE VIE (1964)

La consécration vécue au coeur de la société...

Institut séculier : Une vocation nouvelle pour une mission dans l’Église

Notre-Dame de Vie, est un Institut séculier dans la grande famille du Carmel. En proposant à leurs membres une pleine consécration à Dieu, tout en gardant leur vie ordinaire dans le monde, les Instituts séculiers offrent une façon nouvelle de suivre le Christ. Tous ont un métier ou un ministère et s’efforcent de mener leurs activités selon Dieu. Ils participent à l’évangélisation par leur présence en différents milieux et par leur témoignage de vie chrétienne. Laïcs ou prêtres séculiers, leur engagement stable est une véritable consécration recon-nue par l’Église dans laquelle ils vivent dans le célibat pour le Royaume des Cieux, en esprit de pauvreté évangélique et dans une totale adhésion à la volonté de Dieu manifestée par l’obéissance à une règle de vie et à leur responsable.

Chapelle du Centre Notre-Dame de Vie à Saint-Paul-d'Abbotsford

___________1. Au Canada, des membres sont présents à Acton Vale, Gatineau, Granby, Montréal, Ottawa et Saint-Paul-d’Abbotsford (lieu de ressourcement).

Page 26: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

26 MARS-AVRIL 2021

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

he

FRÈRES DU SACRÉ-COEUR (1872)

Par les Frères du Sacré-Coeur de Granby

Croire en l'Amour de Dieu, en vivre et le répandreLa communauté des Frères du Sacré-Cœur a été fondée à Lyon, en France, en 1821 par le père André Coindre, en vue de l’éducation des enfants et des jeunes.

En 1847, des Frères du Sacré-Cœur débarquent aux États-Unis, à Mobile en Alabama, où ils prennent d’abord en charge un orphelinat. C’est de là, qu’en 1872, sur l’invitation de

l’évêque du diocèse de Trois-Rivières, Mgr Louis-François Laflèche, ils partent en direction du Canada, à Arthabaska, dans les Bois-Francs, où ils prennent en charge un collège commercial bilingue. C’est d’Arthabaska que la communauté a essaimé dans cinq provinces du Canada, plus de 15 diocèses, des centaines d’écoles et plusieurs maisons de formation.

À Saint-HyacintheEn 1881, à peine neuf ans après leur arrivée au Canada, les Frères du Sacré-Cœur prennent la direction de l’École supé-rieure Girouard sur la rue Mondor à Saint-Hyacinthe.

En 1902, le pensionnat du Sacré-Cœur ouvre ses portes sur la rue Laframboise à Saint-Hyacinthe. Après avoir servi de lieu d’administration et de formation de 1912 jusqu’en 1932, il redevient un pensionnat qui a été détruit par un incendie, le 18 janvier 1938, incendie qui a fait 46 victimes : cinq frères et 41 pensionnaires.

En 1930-1932, la communauté construit le Mont-Sacré-Cœur sur la rue Denison à Granby comme lieu de formation et d’administration. Aujourd’hui, c’est le lieu du Collège Mont-Sacré-Cœur qui n’appartient plus à la communauté.

Entre 1881 et aujourd’hui, les Frères du Sacré-Cœur oeuvrent pendant des périodes de durées diverses dans plus de 25 écoles dans le diocèse de Saint-Hyacinthe et pendant 17 ans au Séminaire de Saint-Hyacinthe : il s’agit des villes d’Acton Vale, Granby, Marieville, Roxton Falls, Roxton Pond, Saint-Hyacinthe, Saint-Pie et Upton.

En mission Ad GentesSelon le désir de ses fondateurs, la communauté se doit d’être missionnaire. En cette année du bicentenaire, les Frères du Sacré-Cœur sont encore présents sur les cinq continents et dans 31 pays : Angleterre, Argentine, Brésil, Burkina Faso, Cameroun, Canada, Colombie, Côte d’Ivoire, Espagne, États-Unis, France, Guinée, Haïti, Italie, Kenya, Lesotho, Madagascar, Mali, Mozambique, Nouvelle-Calédonie, Ouganda, Pérou, Philippines, Sénégal, Tchad, Togo, Uruguay, Vanuatu, Wallis, Zambie et Zimbabwe.

Notre spiritualité Notre Règle de vie résume admirablement notre spiritualité en trois verbes d’action : « Croire en l’Amour de Dieu, en vivre et le répandre » (no 13). La Règle de vie précise que « la spiri-tualité de l’Institut jaillit de la contemplation du Christ dont le coeur ouvert manifeste l’amour trinitaire pour les hommes. La consécration est une réponse d’amour à la bienveillance de Dieu, dans une vie toute orientée vers le Christ doux et humble » (no 14).

De là jaillit notre engagement en faveur des gens pauvres, à qui nous tentons d’apporter, avec douceur et humilité, un peu d’espérance. Par divers moyens, nous tentons de propager la spiritualité au Sacré-Cœur.

Ametur Cor Jesu Blason des FSC

« La consécration est une réponse d’amour

à la bienveillance de Dieu, dans une vie toute orientée

vers le Christ doux et humble. »

Page 27: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

Croire en l'Amour de Dieu, en vivre et le répandreL’Envoi de Saint-H

yacinthe

27MARS-AVRIL 2021

Par Sr Béatrice et F. Bradford, f.m.j.

FRATERNITÉS MONASTIQUES DE JÉRUSALEM (2004)

Révéler la présence de Dieu au coeur du monde

Les Fraternités monastiques de Jérusalem sont des communautés d’inspiration monastique, surtout implan-tées dans les grands centres urbains : Paris, Varsovie, Florence, Rome, Cologne, Montréal… Nous voulons mettre la prière dans la ville et porter la ville dans notre prière, et révéler ainsi par notre vie contemplative et fraternelle la présence de Dieu au cœur du monde.

Dans chaque lieu où nous sommes implantés, frères et sœurs forment deux communautés autonomes, célébrant ensemble la liturgie monastique, dans une église ouverte où tout le monde peut venir librement y participer. Chaque jour, trois fois par jour, nous nous retrouvons pour prier ensemble : chanter en polyphonie les louanges du Seigneur et intercéder pour tous les hommes. Notre vie quotidienne est également marquée par le silence, qui nous permet d’être tout à Dieu et à notre prochain. Ces valeurs de prière, d’accueil, de silence ont toujours été chères aux moines et moniales. Sans clôture, la nouveauté de notre forme du mona-chisme consiste à créer une oasis de prière en plein cœur des villes où chacun peut venir puiser à la source de la prière, de la paix et de la joie.

Les moines ont toujours gagné leur vie par leur travail. En solida-rité avec le monde d’aujourd’hui, nous travaillons le plus possible au cœur de la ville comme salariés. Cette forme de vie monastique « dans le monde sans être du monde » (Jn 17,14-15) nous a été transmise par saint Basile, père des moines des Églises d’Orient, et plus récemment par bienheureux Charles de Foucauld.

Effectivement, après deux ans au désert où a vécu Charles de Foucauld, notre fondateur le P. Pierre-Marie Delfieux a répondu à l’appel de l’archevêque de Paris, le cardinal François Marty, à créer cette nouvelle communauté en 1975. Notre

nom « Jérusalem » fait référence à la transformation de la Ville Sainte au cœur des Écritures, de la vie de Jésus et des premières communautés chrétiennes, qui devient la Jérusalem céleste, où toute l’humanité sera rassemblée dans l’unité. « Voici la demeure de Dieu avec les hommes. » (Ap 21,3)

En 2016, nos communautés ont accepté de continuer l’œuvre des Sœurs de la Présentation de Marie à la Maison de Prière à Mont-Saint-Hilaire. Notre fondateur, conscient de l’usure et de la fatigue de la vie urbaine, était sensible à l’importance de lieux de ressourcement à proximité de la ville. À une demi-heure de Montréal, la Maison de Prière est située dans un cadre naturel extraordinaire au pied du mont Saint-Hilaire. Nous accueillons toute personne en recherche de silence et d’intériorité pour des séjours en individuel ou en groupe. Les frères et sœurs sur place assurent la liturgie monastique et des temps d’adoration du Saint- Sacrement; les retraitants sont libres d’y participer. Des gens de la région viennent aussi à la Maison de Prière pour se joindre à ces temps de prière. Pendant ces quatre ans, nous avons vu Dieu puissamment à l’œuvre dans les cœurs, faisant des merveilles. Jour après jour, nous sommes les témoins de la joie de tant de personnes qui ont redécouvert la présence de Dieu dans leur vie.

Maison de prière Jérusalem à Mont-Saint-Hilaire

Page 28: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

28 MARS-AVRIL 2021

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

he

DOMINICAINS (1873)

Le 5 octobre 1873, Mgr Charles Larocque, évêque de Saint-Hyacinthe, l’abbé Joseph-Sabin Raymond, ainsi que la population de la Ville de Saint-Hyacinthe, ont le plaisir d’accueillir, après plus de vingt ans d’espérance, une petite communauté dominicaine à qui l’on confie la desserte de la Paroisse Notre-Dame-du-Rosaire.

L’accueil reçu de la part des gens est des plus grandioses. En 1884, Mgr Louis-Zéphirin Moreau a confié aux Dominicains, à perpétuité, la Paroisse Notre-Dame-du-Rosaire. Nous y avons oeuvré pendant 144 ans soit jusqu’en septembre 2017, année où on l’a remise à Mgr François Lapierre, évêque de Saint-Hyacinthe.

Saint-Hyacinthe est donc le berceau de la Province dominicaine canadienne. Très tôt, des jeunes canadiens frappent à la porte du petit monastère en demandant d’être admis dans cette nouvelle communauté récemment établie au Canada. Les premiers sont envoyés en Europe pour leur noviciat et leurs études. En 1885, nous assistons à l’ouverture du Noviciat, et l’année suivante, à l’établissement du cursus des études qui, dès 1900, est transporté au Couvent Saint-Jean-Baptiste d’Ottawa. Nous avons alors deux couvents au Canada – Notre-Dame-du-Rosaire et Saint-Jean-Baptiste d’Ottawa – et deux en Nouvelle-Angleterre, à Lewiston et Fall River. C’est donc dire qu’en l’espace de 27 ans, le petit noyau planté en terre en 1873 a pris racine et est, avec les années, devenu un arbre imposant ayant des racines au Canada, aux États-Unis, au Japon et en Afrique.

Ministère paroissialDans quels champs apostoliques les dominicains canadiens sont-ils appelés à œuvrer? À l’époque, lorsque les domini-cains s’établissent dans un diocèse, les autorités diocésaines leur imposent toujours la prise en charge d’une paroisse. Le ministère paroissial a donc été l’un de nos principaux champs d’action. À cela s’ajoute le ministère auprès des jeunes dans les écoles secondaires et les Cégeps.

Prédication itinéranteLe deuxième champ d’action est la prédication itinérante. N’est-ce pas ce que nous sommes, des « Prêcheurs »? C’est ainsi qu’aux temps de l’Avent et du Carême, le couvent de

Saint-Hyacinthe voit se disperser des Frères aux quatre coins de la Province et ailleurs pour partir en prédication itiné-rante. Certains ne reviennent au couvent qu’après trois ou quatre semaines pour mieux repartir jusqu’à Noël ou Pâques. Ce deuxième champ d’apostolat se concrétise d’une façon particulière avec l’établissement, dans le Couvent de Saint-Hyacinthe en 1923, de retraites fermées. Devant la popularité de ce genre de retraite, nous avons construit en 1948, la Maison Saint-Vincent-Ferrier.

Études philosophiques et théologiquesLe troisième champ d’action est les études philosophiques et théologiques. Voulant offrir une prédication de qualité, l’Ordre a toujours insisté sur la place que doit occuper l’étude dans la vie d’un dominicain. C’est ainsi que sont nés le Collège universitaire dominicain et l’Institut de pastorale qui ont, tous les deux, pris racine dans l’humble couvent de Saint-Hyacinthe avec l’ouverture du cursus des études en 1889. Mais il ne faut pas oublier que ce sont des dominicains qui ont fondé les Facultés de philosophie et des études médiévales de l’Univer-sité de Montréal. C’est également un dominicain qui a fondé la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval.

Autre trait de la vie dominicaine dont ont bénéficié ceux et celles qui fréquentaient la Paroisse Notre-Dame-du-Rosaire, a été la liturgie dominicaine et la célébration de l’Office choral. Une vie liturgique simple, dépouillée, mais en même temps inspirante et élevant le cœur vers les réalités d’en-haut.

Par P. Jean-Jacques Robillard, o.p.

Le berceau de la province dominicaine canadienne

Ancien couvent des dominicains et église Notre-Dame-du-Rosaire Rue Girouard, Saint-Hyacinthe

Page 29: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

29MARS-AVRIL 2021

SOCIÉTÉ DES MISSIONS ÉTRANGÈRES (1998)

Cent ans au service de l'ÉvangilePar Mgr François Lapierre, p.m.é., évêque émérite de Saint-Hyacinthe

C’est une joie de répondre à l’aimable invitation de Mgr Rodembourg et de venir vous parler brièvement de l’his-toire de la Société des Missions Étrangères à laquelle j’appartiens. Cette joie est d’autant plus grande que, le 2 février dernier, nous avons célébré le centenaire de notre Société.

En tant que p.m.é., j'ai déposé ma valise à l'évêché de Saint-Hyacinthe en 1998. Il faut dire par contre que notre Société a compté plusieurs prêtres missionnaires originaires de notre diocèse. Il en reste huit actuellement. Certains ont passé leur vie mission-naire au Japon et au Honduras. L’un d’entre eux est de retour depuis peu de temps. La maison centrale est située à Pont-Viau.

Oui, la Société a été fondée le 2 février 1921 à Québec par les évêques qui y étaient réunis. Cette fondation fut l’aboutissement d’un mouvement missionnaire déjà présent dans notre pays. En effet, la très courageuse Délia Tétreault, native de Marieville et fondatrice des religieuses

missionnaires de l’Immaculée Conception avait eu la claire vision d’une Société de prêtres missionnaires. Henri Bourasssa, grand journaliste et ardent catholique voyait aussi l’importance d’une Société missionnaire québécoise. La lettre missionnaire Maximum illud dont nous avons célébré le centième anni-versaire, l’an dernier, invitait également toute l’Église à un renouveau missionnaire.

C’est finalement au Séminaire de Québec - où on peut encore lire aujourd’hui « SME » (Séminaire des Missions Étrangères) sur les portes d’entrée, lettres qui rappellent l’extraordinaire esprit missionnaire du saint Monseigneur de Laval - qu’il y a cent ans, les évêques ont pris la courageuse décision de fonder notre Société des Missions Étrangères du Québec. Tout était à faire, le premier grand défi consistant à créer un séminaire des Missions Étrangères. C’est donc le premier supérieur de la Société, le chanoine J. Avila Roch, qui quitta sa cure de la cathédrale de Joliette pour vivre cette nouvelle aventure.

Le défi, trouver des vocations missionnaires. Le Chanoine Roch parcourt les collèges classiques du Québec pour y faire résonner l’appel à la Mission ad extra. Assez rapidement, les premières vocations se présentent et viennent occuper, en 1924,

la première aile du nouveau Séminaire situé à Pont-Viau. C’est en 1925, que les trois premiers missionnaires partent pour Zépingkai, dans le nord de la Chine.

La Mission en Chine ne sera pas facile dans les années 30, car ce sera la guerre entre la Chine et le Japon. Dans les années 40, alors que la seconde guerre mondiale fait rage, les missionnaires vivent alors l’expérience du confinement et de la concentra-tion, plusieurs y laisseront leur vie. Après la guerre, la révolu-tion chinoise oblige la plupart des missionnaires à rentrer au pays. Monseigneur Louis-Aldemar Lapierre, premier évêque de Zepingkai y meurt en 1952 pratiquement seul; jusqu’à aujourd’hui, on ignore où il a été inhumé. Mgr Gustave Prévost qui était Préfet apostolique de Lintung, passe cinq années en réclusion absolue avant de rentrer au pays et, après un peu de repos, repartir pour le Pérou.

Ces épreuves, loin de ralentir l’ardeur missionnaire de la Société, l’orientent vers de nouveaux territoires de Mission : Davao, dans le Sud des Philippines, Cuba, Japon, Honduras, Pérou, Chili, Argentine, Guatemala, Brésil, Cambodge, Soudan et Kenya.

Le Concile Vatican II vient donner une nouvelle impulsion missionnaire à l’Église, en invitant à voir le lien intime qui existe entre le baptême et la Mission. Cette nouvelle conscience missionnaire conduira notre Société à découvrir l’importance des personnes laïques associées et à s’ouvrir à l’accueil de missionnaires venant d’autres pays et continents. Voilà ce qui explique que c’est maintenant à Nairobi, au Kenya, que la Société a développé son principal Centre de formation. On est passé de la Mission comme activité de l’Église liée à une étape de fondation à la Mission comme identité de l’Église.

Comme on peut le voir, depuis 100 ans, notre Société a vécu de nombreux déplacements. Il est sûrement un peu hasardeux d’imaginer l’avenir mais, déjà, ces expériences nous invitent à nous ouvrir aux surprises de l’Esprit Saint, à discerner les chemins sur lesquels il nous conduit. L’expérience vécue depuis 100 ans nous montre l’importance d’une vision planétaire mais aussi du courage de l’enracinement dans des communautés où vivent les plus pauvres de notre planète. Cette vision animait déjà ceux qui ont fondé notre Société et elle continue d’être bien présente dans ces temps qui nous invitent, comme ce fut le cas pour les premiers chrétiens, à voir « ce ciel nouveau et cette terre nouvelle » (Ap 21,1) qui est l’horizon de la Mission.

Page 30: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

30 MARS-AVRIL 2021

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

hePRIÈRE

L'Église, mère des vocationsLa vocation nait dans l'Église, grandit dans l'Église et est soutenue par l'Église

PRIÈRE DU PAPE FRANÇOIS POUR LA JOURNÉE MONDIALE DE PRIÈRE POUR LES VOCATIONS 2016

Père de miséricorde,qui as donné ton Fils pour notre salutet qui nous soutiens sans cesse par les dons de ton Esprit,donne-nous des communautés chrétiennesvivantes, ferventes et joyeuses,qui soient source de vie fraternelleet qui suscitent chez les jeunesle désir de se consacrer à Toi et à l’évangélisation.

Soutiens-les dans leur applicationà proposer une catéchèse vocationnelle adéquateet différents chemins de consécration particulière.Donne la sagesse pour le nécessaire discernement vocationnel,afin qu’en tous resplendissela grandeur de ton Amour miséricordieux.

Marie, Mère et éducatrice de Jésus,intercède pour chaque communauté chrétienne,afin que, rendue féconde par l’Esprit Saint,elle soit source de vocations authentiquesau service du peuple saint de Dieu.

Page 31: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

Les couleurs de la vie consacrée À moins d'indication contraire, ces « perles ecclésiales » sont extraites du document intitulé Éléments essentiels de l'enseignement de l'Église sur la vie consacrée produit par la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique (31 mai 1983) ou de la lettre circulaire Réjouissez-vous du pape François (2 février 2014).

« Témoins de communion au-delà de ce que nous voyons et de nos limites, nous sommes donc appe-lés à porter le sourire de Dieu. La fraternité est le premier évangile et le plus crédible que nous puis-sions raconter. »

« La Consécration est la base de la vie religieuse. En insistant sur ce point, l'Église place en premier lieu l'initiative de Dieu et le changement dans la relation avec Lui que la vie religieuse apporte. La consécra-tion est une action divine. »

« Quand Dieu consacre une personne, il lui accorde un don spécial en vue d'achever ses propres desseins d'amour : la réconciliation et le salut de la race hu-maine. »

« Je voulais vous dire un mot, et ce mot, c’est la joie. Partout où il y a les consacrés, il y a toujours de la joie! »

« C'est surtout en Marie, Mère de Dieu et Mère de l'Église, que la vie religieuse se comprend plus pro-fondément et trouve son meilleur signe d'espérance. »

« Une communauté rassemblée comme une vraie famille réunie au nom du Seigneur, jouit de sa présence par l'amour de Dieu répandu par l'Esprit Saint. Son unité symbolise la venue du Christ et est une source de puissante énergie apostolique. »

« En contemplant le don de la vie consacrée, l’Église contemple sa vocation la plus profonde, celle de n’appar-tenir qu’à son Seigneur. La vie consacrée a pour mission prioritaire de garder vivante dans l’Église la forme histo-rique de vie assumée par le Fils de Dieu quand il est venu sur cette terre. » (Jean-Paul II)

« Le don de la vocation religieuse s'enracine dans le don du baptême, mais il n'est pas donné à tous les baptisés. Il est gratuit et n'est pas mérité : il est donné par Dieu à ceux qu'il choisit librement parmi son peuple et pour le salut de son peuple. »

« Le témoignage de la vie consacrée est contre-culturel au plus haut point car elle proclame en tout premier lieu les valeurs du Royaume de Dieu. » (CECC, 26 sept. 2015)

« La vie chrétienne est déterminée par des verbes de mouvement, même quand elle est vécue dans la dimension monastique et cloîtrée : elle est une recherche perpétuelle. »

« Devant le témoignage contagieux de la joie, de la sérénité, de la fécondité, devant le témoignage de la tendresse et de l’amour, de la charité humble, sans violence, beaucoup sentent le besoin de venir pour voir. » (Pape François, 1er oct. 2013)

« Les gens aujourd’hui ont besoin, certainement de paroles, mais ils ont besoin surtout que nous témoi-gnions la miséricorde, la tendresse du Seigneur qui réchauffe le cœur, qui réveille l’espérance, qui attire vers le bien. La joie de porter la consolation de Dieu ».

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

31MARS-AVRIL 2021

Page 32: LA VIE CONSACRÉE DANS LE DIOCÈSE DE SAINT-HYACINTHE · 2021. 3. 23. · par P. André Daigneault, o.ss.t. Cent-vingt-neuf ans de présence éducative par FF. Yvon Roy et Gilles

Livré à :

Société canadienne des postesPort payé

Poste Publication40017271

LA VIE CONSACRÉE

« La vie consacrée, si elle reste solide dans l’amour du Seigneur, voit la beauté. Elle voit que la pauvreté n’est pas un effort titanesque, mais une liberté supérieure, qui nous donne Dieu et les autres comme les vraies richesses, que la chasteté n’est pas une stérilité austère mais le chemin pour aimer sans posséder, que l’obéissance n’est pas une discipline mais la victoire sur notre anarchie, dans le style de Jésus ».

Pape François 1er février 2020

Photo : Cisterciens de Rougemont (Gracieuseté)