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7/28/2019 L’allocation stratégique en matière de gestion active de portefeuille actions le cas des pays émerge
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UNIVERSITE RENE DESCARTE(PARIS V)
FACULTE DE DROIT
DESS « BANQUE & FINANCES » Responsable Pr. Sylvie de COUSSERGUES
L’ALLOCATION STRATEGIQUE EN MATIERE
DE GESTION ACTIVE DE PORTEFEUILLE ACTIONS
- LE CAS DES PAYS EMERGENTS -
par
Cédric BARBIER
Mémoire soutenu Directeur de Mémoire :en vue de l’obtention M. Stéphane MAUPPINdu DESS « Banques & Finances » FORTIS Investment
Management.
Année Universitaire : 2001/2002Session: Oct./Nov.2002
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L’ALLOCATION STRATEGIQUE
EN MATIERE DE GESTION ACTIVE
DE PORTEFEUILLE ACTIONS
- LE CAS DES PAYS EMERGENTS-
Cédric BARBIER
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SOMMAIRE
INTRODUCTION…………………………………………………………………………...6
PARTIE 1 - LA SPECIFICTE DES PAYS EMERGENTSET LES ENJEUX DE LA GESTIONDE PORTEFEUILLE ACTIONS………………………………………………….…9
CHAPITRE I – L’INVESTISSEMENT DANS LES PAYS
EMERGENTS : UNE CLASSE D’ACTIF PARTICULIERE…………..9
CHAPITRE II – LES ENJEUX DE LA CONSTRUCTIOND’UN PORTEFEUILLE ACTION………………………………..……25
PARTIE 2 – L’ANALYSE DE COMPORTEMENTDES MARCHES EMERGENTS EN VUE DE DEFINIR DES FACTEURS OBJECTIFS D’ALLOCATION…………………………....38
CHAPITRE I – PRELIMINAIRES A L’ANALYSE…………………………………….38
CHAPITRE II –ANALYSE ET MISE EN EVIDENCE DES OPPORTUNITESDANS LES METHODES D’ALLOCATION DES ACTIFS…………………………….43
CONCLUSION……………………………………………………………………………...55
TABLE DES MATIERES………………………………………………………………….57
ANNEXES…………………………………………………………………………………...58
BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………….…64
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RESUME
Avant d’analyser les actifs sur lesquels investir dans les pays émergents, il convient
d’abord de déterminer l’approche d’investissement la plus critique et efficace. Ce mémoiredécrit donc, dans une première partie, les spécificités des pays émergents, puis les outils
modernes de la gestion active. L’objet du mémoire, traité ensuite, s’attache à analyser le
comportement des différents groupes d’actifs à travers les marchés émergents. Cela définira
une hiérarchie dans la méthode d’allocation entre pays et secteurs.
Before proceeding investment analysis on emerging assets, we first determine the
most critical and efficient investment approach for a portfolio construction and risk
management perspective. This dissertation displays, in a first part, the specificities of
emerging countries and the modern tools of asset management. The second part aims at
analysing the relationship between the portfolio excess return and country allocation in one
hand, and sector allocation. That will then provide the critical basis for efficiency Top Down
allocation for global emerging markets funds.
MOTS CLES
Pays émergent, gestion active, position active, allocation d’actifs, Top-Down, Bottom-up,
risque / rendement, Tracking error, sur-performance, Information Ratio (I.R.), Coefficient
d’information (I.C.), Breadth (étendue et fréquence des positions actives), indice
(benchmark), poids d’actifs, Corrélation, Dispersion, Régression(R²).
Emerging country, active management, active position, asset allocation, Top-Down, Bottom-
up, risk / return, Tracking error, excess return, Information Ratio (I.R.), Information
Coefficient (I.C.), Breadth, benchmark, assets weights, Correlation, dispersion, regression
(R²).
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AVANT PROPOS
Je tiens à remercier tout particulièrement mes collègues M. Mathieu NEGRE, gérant
actions Europe de l’Est et Moyen Orient, pour m’avoir proposé ce sujet d’étude et M.
Stéphane MAUPPIN, gérant Amérique Latine et global asset allocator, pour avoir orienté ma
réflexion en tant que directeur de mémoire.
Je remercie également la société FORTIS Investment Management pour sa mise à
disposition des bases d’informations, telles que Bloomberg et Datastream, nécessaires à mes
analyses. La société MSCI de Londres (Morgan Stanley Capital International) m’a également
apporté quelques précisions sur leurs indices.
J’aimerais attirer l’attention du lecteur sur l’emploi de termes anglais dans le
mémoire. Les marchés financiers sont internationaux et tout le vocabulaire utilisé dans ces
métiers est en anglais. Je me suis donc permis d’utiliser certains termes usuels utilisés sur le
marché. Ces derniers sont, en outre, bien souvent difficilement traduisibles en un ou deux
mots en français. Néanmoins, lorsque je les ai utilisés, je les ai tous expliqués ou définis. De
cette manière, aussi bien le lecteur non avertit ou le lecteur professionnel des marchés ne
saurait être lésé par un manque de compréhension.
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INTRODUCTION
La gestion des investissements est un métier relativement ancien. Plus près de nous, la
gestion de portefeuille de titres est plus récente, puisque les travaux bien connus de Harry
Markowitz datent des années 1950. Depuis, la pratique de la gestion de portefeuille ne cesse
d’évoluer. Il existe aujourd’hui beaucoup de catégories de fonds gérés. Les techniques de
gestion ont évoluées fortement dans les années 1980 et de grands nombres de produits de
gestion hybrides se sont créés. Parmi ceux-ci, la gestion active est la mieux connue du grand
public. Ce type de gestion n’est pas d’apparence complexe, il comporte souvent un seul type
d’actif dans le fonds, des actions ou des obligations. Cependant, on cherche toujours dans
cette profession à améliorer l’analyse des marchés, du risque et de la performance. Dans la
profession l’attribution de la performance reste un problème très complexe. Beaucoup
d’analystes travaillent constamment sur la compréhension de la performance.
Depuis Markowitz, les techniques de gestion de portefeuille ont évoluées fortement
ces dix dernières années, particulièrement dans la gestion active. Les travaux de Grinold &
Kahn, sur ce sujet, commencent à être connus et utilisés. Ces co-auteurs affinent la
connaissance du couple risque / rendement. Ils attribuent plus précisément les performances à
certains facteurs tels que la compétence d’analyse du gérant et ses qualités à gérer des valeurs
en portefeuille. Ils dégagent également une réflexion sur les procédures de gestion active.
Leur théorie induit des questions sur la manière d’investir pour agir sur les facteurs de la
performance d’un portefeuille qui doit être meilleur que celle d’un indice de référence.
Se pose alors la question sur les méthodes d’allocation des actifs dans les fonds. Doit-on
simplement investir sur les titres pour lesquels on prévoit de bons comportements dansl’avenir ? Doit-on investir en priorité sur un secteur plutôt que sur un autre ou investir avec
des allocations par pays dans les fonds internationaux ? Aujourd’hui, beaucoup de réponses
sont régulièrement apportées sur ce sujet par les analystes des grandes banques. Une analyse
récurrente est réalisée sur les rapports entre allocation pays ou allocation sectorielle.
Cependant, comme ces analyses statistiques demandent des historiques de données correctes
et aisément maîtrisées par tous, elles sont le plus souvent développées sur les grands marchés.
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Aux côtés de ces grands marchés financiers, très médiatisés et standardisés, existent les
marchés des pays émergent. Des fonds sont également investis sur ces petits marchés.
Cependant, la recherche quantitative sur ces marchés n’est pas aussi exploratrice que celle
mise en place sur les marchés développés. Plusieurs raisons tiennent au fait que ces marchés
sont petits. Comme ce sont des capitalisations boursières de taille moins importantes, moins
de fonds y investissent et donc il existe moins de recherche. Les pays émergents, classés
comme tels, représentent environ 3% de la capitalisation boursière mondiale. D’autre part,
ces pays n’ont pas souvent des historiques de marché suffisants pour des analyses pertinentes.
J’ai donc entrepris de trouver les acteurs de la performance de fonds investis sur ces pays,
dans le but de se donner une procédure d’investissement plus opportune. Sur cette petite zone
des marchés, doit-on en premier lieu investir sur des allocations par pays ou sur des
allocations sectorielles ?
Nous verrons donc dans une première partie la spécificité des pays émergents ou les raisons
pour lesquelles ces marchés sont particuliers. Puis après un bref rappel de base sur la
performance des portefeuilles actions, nous verrons les outils modernes de l’analyse de
performance : le ratio d’information. Après ces démonstrations nécessaires à la
compréhension de l’étude, dans la deuxième partie, nous démontrerons l’objet de ce
mémoire. Nous tenterons de répondre à la question posée : faut-il une allocation par pays ou
sectorielle ? Pour cela, nous étudierons mes analyses personnelles et une méthode développée
par des analystes travaillant sur les pays émergents.
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PARTIE 1
LA SPECIFICTE DES PAYS EMERGENTS
ETLES ENJEUX DE LA GESTION
DE PORTEFEUILLE ACTIONS
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CHAPITRE 1 : LES SPECIFICITES DE L’INVESTISSEMENTDANS LES PAYS EMERGENTS
Section 1 - Définition d’un « Marché Emergent »
A - Définition de l’IFC 1
C’est un marché à forte croissance, volatile et risqué. Les investisseurs internationaux portent
aujourd’hui un intérêt particulier pour les marchés émergents car la libéralisation des marchés
financiers internationaux a permis de créer de nouvelles frontières d’investissement au-delà
des marchés boursiers des pays développés.
Le terme « marché émergent » a été adopté pour la première fois en 1981 afin de distinguer
d’une part les marchés développés pour lesquels l’IFC a créé un indice et d’autre part afin de
donner une image plus progressive que les différentes appellations « sous-développé »,
« pays du tiers monde » ou « pays exotiques ». L’IFC (International Finance Corporation),
une branche de financements privés de la Banque Mondiale, inaugure officiellement le terme
en 1981 avec la création d’un indice pays émergents et des bases de données économiques
sur ces pays.
Qu’est-ce qu’au fond un marché émergent ?
Le terme « marché émergent » implique, selon l’IFC, un marché action en transition, en
croissance de taille, d’activité, ou du niveau de sophistication.
Plus précisément, le terme est défini par des paramètres plus quantitatifs pour classer un
marché action en fonction de son niveau de développement global ou de son développement
économique.
1 Le nom anglais « IFC » n’est pas traduit dans le texte car il est utilisé comme tel dans la
profession.
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Jusqu’en 1995, pour définir un pays émergent, l’IFC se basait uniquement sur la
classification de la banque mondiale ; si un pays n’atteignait pas le seuil définit par la banque
mondiale pour être un pays développé, celui-ci était dit « émergent ». L’IFC a dû revoir son
mode de sélection à cause des fluctuations des devises sur le PIB par habitant calculé en U.S.
Dollar. L’IFC désigne désormais un pays développé dont le PIB par habitant dépasse le seuil
défini par la banque mondiale durant trois années consécutives.
Ce seuil restrictif de trois années consécutives fut basé en 1995 à un PIB de $9,385 par
habitant, sans être sous le seuil de $766. Au-delà du seuil plafond, les pays sont donc classés
dans la catégorie à haut revenu, en deçà du seuil plancher ce sont des pays à revenus faibles.
Ce critère n’est cependant pas assez exhaustif pour définir un pays émergent. La seconde
caractéristique quantitative est un ratio d’investissement sur la place boursière :
La Capitalisation boursière ouverte à l’investissement étrangerPIB
Pour figurer dans l’indice des pays émergents le ratio du pays doit être, durant trois années
consécutives, quasi-équivalent à la moyenne de ces même ratios calculés sur les pays
développés.
D’autre part des restrictions pour les investisseurs étrangers ne doivent pas exister dans les
pays développés. Ce qui induit donc que des pays ne satisfaisants pas aux critères quantitatifs
précédents pour être classés pays développés seront requalifiés au rang de pays émergents.
Les restrictions peuvent être des limitations d’accès au marché par les investisseurs étrangers,
une implication importante de l’état dans les sociétés cotées. L’IFC utilise d’autres critères
qualitatifs pour désigner un marché émergent ; la qualité des autorités de régulation de
marché, la transparence ou le niveau de la réglementation comptable doit être suffisante. La
liste des pays émergents définis comme tels figure à sur la page suivante.
L’IFC a donc utilisé son mode de sélection des pays émergents et créé, en fonction d’autres
critères additionnels, des indices actions et des indices obligataires utilisés en tant qu’indices
de référence par les gérants de fonds désireux d’investir sur les pays émergents. Mais elle
n’est pas la seule organisation à définir un pays émergent.
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Liste des pays émergents selon l’IFC :
Market Stock Exchange Market Stock Exchange
Argentina Buenos Aires Latvia Riga
Bangladesh Dhaka Lebanon BeirutBahrain Bahrain Lithuania NationalBotswana Botswana Malaysia Kuala LumpurBrazil Sao Paulo Mauritius MauritiusBulgaria Bulgarian Stock Exchange-Sofia Mexico Mexican (Mexico City)Chile Santiago Morocco CasablancaChina Shanghai (local listings) Namibia Namibian
Shenzhen (local listings) Nigeria Nigerian (Lagos)Hong Kong (H shares) Oman Muscat Securities Market
Colombia Bogota Pakistan KarachiMedellin (local listings) Peru Lima
Cote d’Ivoire Abidjan Philippines Philippines (Manila)Croatia Zagreb Poland WarsawCzech Republic Prague Romania BucharestEcuador Guayaquil Russia Russian Trading SystemEgypt Egypt Saudi Arabia Saudi Arabia Monetary
Ag.Estonia Tallin Slovakia BratislavaGhana Ghana Slovenia LjubljanaGreece Athens South Africa J ohannesburgHungary Budapest Sri Lanka ColomboIndia Mumbai Taiwan, China Taiwan (Taipei)Indonesia J akarta Thailand BangkokIsrael Tel Aviv Trinidad & Tobago Trinidad & Tobago J amaica J amaica Tunisia Tunis J ordan Amman Turkey IstanbulKenya Nairobi Ukraine OTC Trading SystemKorea Korea Venezuela Caracas
Zimbabwe Zimbabwe(source IFC)
B – Critères retenus par M.S.C.I
MSCI (Morgan Stanley Capital International) est une filiale de la banque d’affaires Morgan
Stanley. Cette filiale est spécialisée dans le calcul et la mise à disposition des indices auprèsdes investisseurs. Elle fournit son expertise comme d’autres grandes banques d’affaires tel
que JP Morgan.
MSCI calcule des indices multi-pays émergents tout comme l’IFC. Nous reviendrons plus
tard sur l’expertise apportée par cette société et les raisons de l’intérêt des investisseurs
«émergents » pour ses benchmarks1. Il est donc intéressant de s’attarder sur le mode de
sélection des pays qui se rapproche de celui de l’IFC.
1 « Benchmark » terme anglais utilisé dans le milieu de la gestion qui n’est autre qu’un indice de référence.
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Selon les informations communiquées par MSCI, le second ratio retenu par l’IFC n’est pas
repris dans leurs critères de sélection.
Le premier critère du PIB par habitant est donc identique puisqu’il provient de la même
recommandation de la Banque Mondiale. MSCI précise que le PIB moyen par habitant dans
les pays émergents qu’il a sélectionné pour son indice action est de $4,551.09 en 1998, contre
$26,858.60 pour les pays de l’indice « développé ».
MSCI évalue également des facteurs qualitatifs relatifs aux investissements des étrangers
dans les sociétés cotées. On retrouve donc les mêmes limitations ou interdictions aux
investisseurs étrangers qu’un état impose sur son marché local et un certain niveau de qualité
de la réglementation du marché. Pour qualifier un pays développé, MSCI attend également
un niveau satisfaisant de « corporate governance » qui fait souvent défaut dans les pays
émergents et une maîtrise des risques politiques.
En outre, par rapport à l’IFC, une analyse plus complexe du risque d’investissement est prise
en compte.
Un point important, et très qualitatif, de leur mode de sélection est basé sur la « perception
générale de la communauté des investisseurs » qui sont consultés.
Dans ce cas les investisseurs sont donc concernés par le fait qu’un pays est ou n’est pas
« émergent ».
Deux exemples très frappants sont Israël et la Corée qui ont des PIB par habitant bien au-delà
des seuils requis par la Banque Mondiale. Cependant Israël est considéré comme un pays où
les risques politiques sont importants et, concernant Taiwan, en plus de risques politiques
possibles, le marché local est très strict et limitatif pour les investisseurs étrangers.
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(source Datastream)
En fonction de ces critères MSCI sélectionne, à la date de juillet 2002, 26 pays dans son
benchmark actions pays émergents appelé «MSCI EMF » (Emerging Market Free) :
(source MSCI)
C – Distinction entre pays émergents et pays en voie développement
Différents termes sont utilisés à tort pour définir un pays pauvre ou ayant un système
politique ou économique éloigné des standards des pays développés. On peut trouver les
mentions de pays en développement, pays en voie de développement, pays en transition, pays
du tiers-monde, marchés exotiques ou autrefois pays sous-développés. Il est donc utile de
clarifier quelques mots souvent utilisés pour définir le même pays mais dans un but différent.
ISRAEL TAIWAN
1993 15708,2 10802,7
1994 16790,6 11632,1
1995 17860,5 12377,81996 18493,8 12855,2
1997 19035,2 13118,7
1998 19329,8 12359,6
1999 19679,1 13299,8
2000 20786,2 14141,3
2001 20626,7 12811,3
PIB par habitant en USD
Amér ique Latine Asie émergenteEruope de l 'est et Moyen
Orient + Afrique du sud
ARGENTINE CHINE REPUBLIQUE TCHEQUE
BRESIL INDE EGYPTE
CHILI INDONESIE HONGRIE
COLOMBIE COREE (du sud) ISRAEL
MEXIQUE MALAYSIE J ORDANIE
PERU PAKISTAN MAROCVENEZUELA PHILIPPINES POLOGNE
TAIWAN FEDERATION DE RUSSIE
THAILANDE TURQUIE
AFRIQUE DU SUD
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En définitive, le terme « pays sous-développé » fut remplacé par le terme « pays en voie de
développement » en 1964 par la CNUCED (Conférence des Nations Unies pour le
Commerce et le Développement). Cette dernière est l’organe de gestion de l’ONU qui traite
des problèmes et des questions en matière de commerce et de développement des pays
n’appartenant pas au modèle économique de marché occidental. Pour synthétiser, elle aide les
pays en développement à s’intégrer à la mondialisation.
Pour la CNUCED les « pays en voie de développement » regroupent les pays du tiers-monde
et les pays en transition qu’elle aide dans leur développement économique et commercial.
On s’éloigne donc de la classification des pays en fonction de leurs PIB par habitant et de la
capacité d’investir dans ce pays. Les pays émergents sont donc une sélection de pays en
fonction de la possibilité d’y investir. A l’opposé les pays en développement sont, selon la
CNUCED, des pays membres qui nécessitent une aide technique, financière ou intellectuelle
afin de mieux s’intégrer au tissu économique mondial.
Section 2 - Les spécificités des pays émergents
A – Les distinctions macro-économiques et politiques
- Inégalité de la croissance mondiale des revenus
Au cours du XXe siècle la croissance économique a été sans précédent : le PIB mondial
par habitant a presque quintuplé. Cependant elle n’a pas été régulière et homogène. Les
évènements historiques qui divisent ce siècle par les guerres, ont accru les inégalités. Certains
pays se sont développés fortement et d’autres se sont renfermés sur une économie qualifiée
d’autonome ou autarcique, d’autres encore, étant les vrais perdants des guerres, n’ont pu
bénéficier de tous les atouts du fort développement amené par la reconstruction. Sur les
graphes 1/a et 1/b suivants, provenant du FMI, on voit que la forte croissance après la
reconstruction s’est répartie de façon inégale. Cela a donc créé les groupes évoqués
précédemment de pays développés, pays émergents et pays à bas revenus.
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- Instabilité des mouvements de capitaux investis
Pour combler leurs retards les pays ont recours aux investisseurs étrangers selon qu’ils
sont plus ou moins ouverts à la mondialisation. Certains pays se sont ouverts sur l’économie
mondiale puis ont adopté une politique protectionniste face à certaines crises et ont accru
leurs barrières financières, la Thaïlande par exemple. D’autres pays, comme les anciens
régimes communistes, se sont ouverts tardivement et ont soudainement dû s’intégrer dans
une économie mondiale libérale. Ce qui donne des à-coups d’investissements sur certains
pays en raison des faibles coûts de production de ces économies où le niveau de vie est très
faible.
En outre, des problèmes de mouvement de capitaux se font jour dans divers cas : soit par
effet protectionniste d’un pays pour limiter l’inflation par exemple, soit par protectionnisme
dû à un changement politique, soit par le fait que des économies se sont développées trop vite
et dont les investisseurs déplacent les capitaux vers des pays moins chers, soit lors de crises
économiques mondiales. Dans ce dernier cas, des effets systémiques sur les économies sont
engendrés et les pays les moins développés subissent des retraits massifs dus à leur fragilité
financière.
Les pays les plus développés, par le fait qu’ils sont les investisseurs de ces économies, ne
connaissent que dans une moindre mesure les effets de ces mouvements d’investissement
directs étrangers.
- Difficultés de gestion de la dette extérieure
Les investissements étrangers dans ces pays ne sont pas suffisants pour développer l’activité économique, cela est d’autant plus vrai du fait de l’irrégularité de ces flux directs.
Les investissements n’étant pas stables, cela va augmenter les mouvements sur les devises.
Lorsque les investissements sortent, la pression sur les devises augmente et des déficits sur la
balance des paiements se creusent. Pour financer ces déficits en compte courant, l’État aura
recours à un endettement supplémentaire. La volatilité et les mouvements de pression sur les
devises vont se répercuter sur le coût de la dette qui est libellée en US Dollars en général.
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Un autre facteur d’instabilité du système financier est le fait que ces dégradations augmentent
évidemment le risque de prêt à ces pays et par conséquent augmente le coût des intérêts de la
dette.
Bien que des organismes comme le FMI essaient d’éviter ce genre d’incident au sein d’un
pays, il est difficile de freiner ce système d’endettement lorsqu’il s’accélère. Tel fut le cas,
par exemple, du défaut de paiement de l’Argentine cette année et des difficultés actuelles
rencontrées par le Brésil.
- Inflation mal maîtrisée
L’accentuation des cycles économiques dans les pays émergents rend donc plus difficile
la maîtrise de l’inflation. L’impact des dévaluations successives des devises et les retraits de
capitaux crée des problèmes de gestion économique d’un pays. Les problèmes de dettes
extérieures engendrent souvent des déficits de la balance courante. Ce qui donne des effets de
réduction de la production et engendre de l’inflation par déstabilisation de l’offre vis à vis de
la demande.
- Risque de change
Dans les conditions décrites précédemment, on aura compris que des pressions sur les
devises des pays émergents apparaissent régulièrement. La cyclicité des investissements et
les variations régulières des facteurs économiques donne des variations violentes lors de
dévaluation. Ces réactions apparaissent évidemment lors des crises, comme en 1998 en Asie
ou en 1994 en Amérique Latine. Les graphes ci-dessous montrent les secousses subies sur
périodes de crise pour le Peso Mexicain (MXN), le Real Brésilien (BRL), et le Dollar deThaï Baht Thaïlandais (THB).
THAI BAHT
20
25
30
35
40
45
50
55
60
0 1 / 0 1 / 9 4
0 1 / 0 7 / 9 4
0 1 / 0 1 / 9 5
0 1 / 0 7 / 9 5
0 1 / 0 1 / 9 6
0 1 / 0 7 / 9 6
0 1 / 0 1 / 9 7
0 1 / 0 7 / 9 7
0 1 / 0 1 / 9 8
0 1 / 0 7 / 9 8
0 1 / 0 1 / 9 9
0 1 / 0 7 / 9 9
0 1 / 0 1 / 0 0
0 1 / 0 7 / 0 0
0 1 / 0 1 / 0 1
0 1 / 0 7 / 0 1
0 1 / 0 1 / 0 2
0 1 / 0 7 / 0 2
MEXICAN PESO
3
4
5
6
7
8
9
10
11
0 1 / 0 1 / 9 4
0 1 / 0 7 / 9 4
0 1 / 0 1 / 9 5
0 1 / 0 7 / 9 5
0 1 / 0 1 / 9 6
0 1 / 0 7 / 9 6
0 1 / 0 1 / 9 7
0 1 / 0 7 / 9 7
0 1 / 0 1 / 9 8
0 1 / 0 7 / 9 8
0 1 / 0 1 / 9 9
0 1 / 0 7 / 9 9
0 1 / 0 1 / 0 0
0 1 / 0 7 / 0 0
0 1 / 0 1 / 0 1
0 1 / 0 7 / 0 1
0 1 / 0 1 / 0 2
0 1 / 0 7 / 0 2
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BRAZILIAN REAL
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
0 1 / 0
1 / 9 4
0 1 / 0 7 / 9 4
0 1 / 0
1 / 9 5
0 1 / 0 7 / 9 5
0 1 / 0
1 / 9 6
0 1 / 0 7 / 9 6
0 1 / 0
1 / 9 7
0 1 / 0 7 / 9 7
0 1 / 0
1 / 9 8
0 1 / 0 7 / 9 8
0 1 / 0
1 / 9 9
0 1 / 0 7 / 9 9
0 1 / 0
1 / 0 0
0 1 / 0 7 / 0 0
0 1 / 0
1 / 0 1
0 1 / 0 7 / 0 1
0 1 / 0
1 / 0 2
0 1 / 0 7 / 0 2
0,1504
Ces variations des devises
entraînent d’une manière systémique des
problèmes de gestion de l’économie de ces
pays qui à leur tour influencent de nouveau
le risque sur la devise.
(sources Bloomberg)
- Risques politiques
L’instabilité politique reste une menace dans les pays émergents. Même si le mouvement
de retour à la démocratie l’emporte désormais en Amérique Latine et progresse en Asie,
beaucoup de régimes restent non démocratiques au Moyen Orient. L’hypothèse d’un
renversement des pouvoirs en place notamment avec la montée des intégrismes religieux et le
retour des conflits ethniques, plane sur de nombreux pays. Le retrait du socialisme dans les
anciens pays de l’Europe de l’Est a permis à de nombreuses économies d’embrasser la
démocratie politique et économique. La conséquence fut l’avènement du libre échangisme etune libéralisation des politiques financières et des politiques d’investissement qui ont stimulé
l’activité des entreprises et encouragé l’entrée des capitaux étrangers.
Couramment définis comme imprévisibles, les risques politiques recouvrent cinq faits
générateurs de sinistres : le risque catastrophique, le risque de non-paiement d’un débiteur de
statut public, le risque de non-transfert, le risque de changement de réglementation et enfin le
risque de nationalisation lié à des chocs politiques. Les taux de rendement et les primes de
risques cotés sur les obligations souveraines permettent à tout moment d’apprécier le risque pays.
Par ailleurs les marchés émergents étant des marchés jeunes, les investisseurs manquent de
repères pour analyser toutes les conséquences d’un choc politique ou social. En fait, au fur et
à mesure que les pays ouvrent leur marché aux capitaux étrangers, il leur est difficile de
revenir en arrière. Un faux pas ou un manque de clarté dans la politique suivie est
immédiatement sanctionné et peut entraîner une sortie de capitaux dommageable pour
l’économie.
7/28/2019 L’allocation stratégique en matière de gestion active de portefeuille actions le cas des pays émerge
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Les risques politiques restent diversifiables dans la mesure où ils ont peu de conséquences
systémiques entre les politiques de chaque pays (il existe en effet peu de chances qu’un coup
d’état en Argentine intervienne au même moment qu’un autre au Pakistan). Ainsi, en
diversifiant l’investissement dans plusieurs pays, on peut ainsi sécuriser le portefeuille d’un
investisseur.
B – Les spécificités micro-économiques
- Réglementation comptable et fiscale en développement
Les marchés émergents ont souvent des standards comptables peu formalisés, et des
principes sous-jacents différents de ceux qui prévalent sur les marchés développés. Limitée,
l’information sur les sociétés n’est souvent disponible que seulement longtemps après la fin
de l’exercice.
Les traductions en langue anglaise des rapports annuels et d’autres informations sont souvent
soit inexistantes soit peu fiables. La conversion des chiffres exprimés en monnaies
domestiques peut présenter quelques difficultés. En outre, des dates de fin d’exercice
changeantes rendent toute comparaison difficile. Enfin, les standards d’audit varient.Plusieurs méthodes comptables particulières peuvent être relevées. Elles concernent
l’amortissement, les méthodes d’inventaire, les impôts différés, les principes de
consolidation, les réserves facultatives, les ajustements du fait de l’inflation, la conversion
des devises étrangères et l’évaluation des actifs à revenus fixes et des actions. Certains pays
ont adopté dans leur ensemble les standards IASC, US GAAP1 ou élaboré leurs propres
versions sur la base de la même approche internationale. Par exemple, l’Inde et la Malaisie
ont ainsi demandé l’adoption des normes IASC.Sur le plan fiscal les pays sont souvent imaginatifs. Des procédures fiscales sont mises en
place selon que le pays veut se protéger plus ou moins des investisseurs étrangers. Pour
limiter les excès d’investissement la fiscalité sera plus restrictive ou plus souple si le pays
veut attirer des capitaux. Les investisseurs devraient pouvoir évaluer leurs rentabilités nettes
d’impôt. Il est donc nécessaire de se préoccuper les conventions fiscales bilatérales entre le
pays d’origine des fonds et celui où est réalisé l’investissement.
1 IASC: International Accounting Standards Committee; US GAAP: Generally Accepted Accounting Principles
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- Information et transparence disparate
Évidemment comme ce sont des pays souvent éloignés et mal connus sur le plan
international, la connaissance de ces lois fiscales et normes comptables sont difficiles à
obtenir. De la même manière les documents comptables des sociétés cotées sont dans
beaucoup de cas difficiles à se procurer. Cependant, même s’ils sont disponibles pour les plus
grandes sociétés, la méconnaissance des normes du pays permet difficilement de retraiter ces
documents pour analyser la société sur les mêmes bases que les pays développés. De ce
constat, l’investissement sur ces sociétés est plus risqué.
Les plus grosses sociétés qui sont de grands groupes internationaux ont des titres cotés sur de
grandes places comme New York ou Londres sous formes d’ADR ou de GDR 1. Le problème
de l’information sur ces sociétés reste entier car la SEC (la commission de marché des Etats-
Unis) ne demande pas une publication des comptes conformes à la norme US GAAP. La SEC
requiert juste une mise à dispositions des comptes selon la réglementation en vigueur dans le
pays d’origine de la société cotée. La transparence de l’activité des sociétés est donc mise à
mal même si son activité est internationale et que certains de ses titres sont cotés sur les plus
grandes places. Néanmoins, certaines sociétés publient leurs comptes aux normes
internationales dans un souci de transparence vis à vis des investisseurs et de leurs
contreparties fournisseurs et clients.
- Gestion des sociétés encore particulière
Bien que de grandes sociétés des pays émergents aient adopté une norme de présentation
des comptes internationale, elles n’en sont pas moins différentes des sociétés des pays
développés. Le système de direction des sociétés peut être totalement différent de celui quedes pays occidentaux, à Conseil d’Administration ou à Directoire. De plus, beaucoup de
sociétés en Europe de l’Est gardent une participation élevée de l’État dans leur capital. Donc
la gestion est plus ou moins influencée par la politique du pays.
D’autre part la pratique du gouvernement d’entreprise, très développée aujourd’hui dans les
sociétés des grands pays industrialisés, est quasi-inexistante dans les pays émergents.
1 ADR : American Depositary Receipt coté aux Etats-Unis; GDR : Global Depositary Receipt coté à Londresou au Luxembourg
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Personne n’est donc officiellement chargé de se préoccuper de l’intérêt des actionnaires au
sein des sociétés.
- Ressources intellectuelles et techniques non globales
Les problèmes posés précédemment découlent du fait que ces pays sont en plein
développement. Ainsi, les responsables à la tête des grandes entreprises, voir même les
politiciens, n’ont pas le même niveau de compétences que les pays développés. D’autre part,
des pays comme la Russie voient leurs sociétés encore dirigées par des personnes mises en
place par d’anciens régimes bien éloignés de l’économie de marché.
Bien que des changements significatifs soient en cours dans certains pays, on ne peut
remplacer une élite à la tête d’une entreprise par une autre plus performante ou plus aux faits
de la mondialisation. On peut observer de grosses distorsions intellectuelles et techniques au
sein des pays émergents. L’Asie est une zone de fort potentiel technique et intellectuel ;
Taiwan Semi-Conducteurs est leader mondial des semi-conducteurs. Aujourd’hui, d’autres
pays ajustent leurs technicités et leur gestion au niveau mondial ; Lukoil, plus gros
producteur de pétrole en Russie, doit investir pour obtenir une productivité et un raffinage
équivalent à celui des producteurs de l’OPEP. En outre, la gestion de cette société est quelque
peu spéciale du fait que l’Etat détient toujours plus de 14.1% du capital et que la majorité des
responsables sont issus des hauts dirigeants politique de l’État.
C – Les problèmes intrinsèques liés aux marchés
- Volatilité des marchés
La mutation financière qui s’opère depuis le début des années 80 s’est caractérisée par
une globalisation financière accrue. Celle-ci a contribué à l’augmentation des échanges de
capitaux au niveau mondial et par la même à une hausse de l’instabilité des flux de capitaux.
Sur ce point, dans le cas des pays émergents, les crises financières qui ont eu lieu depuis 94
ont mis à jour dans ces économies des faiblesses mal évaluées : déficits extérieurs ou
budgétaires élevés, endettements à court terme importants, système de change mal
adapté…Mais elles ont aussi fait ressortir des dysfonctionnements du marché mondial decapitaux, liés à une volatilité excessive des flux de financement vers les pays émergents. On a
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ainsi assisté au gré des circonstances, à des phases d’euphorie exagérée, alternant avec des
périodes de repli rapides. Cette volatilité des flux de capitaux a eu des conséquences
coûteuses pour les pays débiteurs, mais aussi pour les systèmes financiers des pays
créanciers. Des phénomènes de contagion se trouvent amplifiés avec l’apparition de bulles
spéculatives.
La volatilité des flux trans-frontières de capitaux a joué un rôle, certes non exclusif, mais
déterminant dans le déclenchement et le déroulement des crises financières au Mexique, en
Asie, en Russie et au Brésil. On voit objectivement sur le graphe ci-dessous la volatilité
supérieure des pays émergents.
(source Datastream)
Les investisseurs ont pu invoquer les défauts ou des lacunes dans l’information disponible,
mais ils ne peuvent cependant que subir le niveau de risque des pays émergents. La volatilité,
mesure statistique, n’intègre cependant pas le risque opérationnel spécifique aux marchés
émergents.
VOLATILITE DES INDICES MSCI PAYS
EMERGENTS ET DEVELOPPES (Vol à 36 mois)
0%
5%
10%
15%
20%25%
30%
35%
J a n - 9 1
J a n - 9 2
J a n - 9 3
J a n - 9 4
J a n - 9 5
J a n - 9 6
J a n - 9 7
J a n - 9 8
J a n - 9 9
J a n - 0 0
J a n - 0 1
J a n - 0 2
MSCI WORLD FREE U$ MSCI EMF U$
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- Risques opérationnels
Le risque opérationnel recouvre un certain nombre de difficultés rencontrées par les
investisseurs : un manque de fiabilité de l'information, une protection insuffisante du droit
des actionnaires et des investisseurs, une transparence partielle du système financier, et
enfin une absence de sécurité lors des opérations de règlement/livraison et de conservation
de titres. Le risque opérationnel est un obstacle qui nuit à la popularité des marchés
émergents auprès des investisseurs internationaux.
En l'occurrence, peu nombreux sont les pays qui appliquent les recommandations du
Groupe des trente en matière de compensation et de conservation de titres : le développe-
ment des dépositaires centraux, la livraison contre paiement (DVP : delivery vs payment),
un délai de règlement en J + 3. Le respect de ces dispositions simplifierait bien entendu la
tâche des conservateurs de titres et attirerait davantage d'investisseurs. Précisément les
dates de valeur dans les pays d'Amérique latine sont, à quelques exceptions près, de l'ordre
de j + 2 à j + 5, alors qu'en Asie le délai de règlement varie de quelques jours à un mois. A
titre d'exemple, les délais entre les dates de négociation et de règlement en Inde et au Pérou
dépassent parfois trois semaines. Le rôle du conservateur est donc crucial sur les marchés
émergents où le système de compensation et de conservation demeure fréquemment
inefficient. Un travail complet de sa part est exigé par les investisseurs internationaux :
analyse des infrastructures, de l'état du réseau bancaire local, vérification de l'existence de
structures d'audit et de reporting des sociétés cotées ainsi que de la qualité de la
réglementation locale.
On peut cependant affirmer que de réels progrès ont été réalisés sur les marchés émergents,
afin d’améliorer la qualité de l’information et la protection des investisseurs. Selon l’IFC, le
Mexique, le Brésil, le Chili , la Malaisie et la Corée du sud proposent des normes jugéesacceptables en comparaison de celles en vigueur sur les marchés mûrs. Néanmoins, le risque
opérationnel reste une des caractéristiques dominantes de ces marchés émergents et leurs
spécificités qui en font une nouvelle classe d’actifs , nécessitent une gestion appropriée tenant
compte de contraintes particulières.
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- Problèmes face au risque de change
Ce risque est inhérent à toute diversification internationale et n’est pas propre aux
marchés émergents. Pour les gestionnaires, des situations délicates peuvent apparaître et créer
des pertes en change. Ces risques apparaissent lorsqu'il est très difficile de se couvrir du fait
du coût des instruments de couverture ou tout simplement de leurs inexistences. Cela fut le
cas au Mexique en 94 où beaucoup d’investisseurs anticipaient une baisse du peso mexicain
et en l’absence de contrat à terme coté sur le peso, avaient renoncé à acheter un instrument
qui permettait de se couvrir contre une baisse du peso car le coût était trop élevé.
Outre ce risque de change, la détention d’actions ou d’obligations de pays émergents fait
courir un risque de liquidité.
- Risque de liquidités
La liquidité d'un titre exprime la capacité pour les investisseurs d'échanger des blocs
importants de ce titre sans influer de manière notable sur les cours. La liquidité est
certainement le facteur qui réduit le plus l'attrait des marchés en émergence, mais
c’est aussi ce qui les caractérise le mieux auprès des investisseurs internationaux. Sur
ces marchés peu liquides les investisseurs, faute de contrepartie et de liquidité,
peuvent en effet se retrouver captifs de leurs investissements. L'excès de volatilité des
marchés émergents par rapport aux marchés développés reflète cette insuffisance de
liquidités. Dans la plupart de ces pays, un faible nombre de valeurs contribuent réellement à
la capitalisation ou aux transactions boursières.
La concentration de ces cotes est évidente : si en 1994, aux Etats-Unis, les 10 plus fortes
capitalisations ne représentent que 13 % de la capitalisation globale du marché, ce chiffre
passe à 30 % pour le marché indonésien, 73,8 % pour le marché vénézuélien et 61 % pour lemarché colombien. La concentration est également visible par les volumes.
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CHAPITRE II – LES ENJEUX DE LA CONSTRUCTION D’UNPORTEFEUILLE ACTION
Section 1 – Rappel de notions de la gestion de portefeuille
A – La gestion active
On peut distinguer deux grandes catégories de gestion selon la vision que l’on a des
marchés financiers. D’une part, la gestion passive s’appuie sur le postulat que les marchés
sont efficients, donc il est très difficile de dégager une sur-performance régulière au delà des
frais de gestion.A l’opposé, la gestion active a donc pour but de sur-performer un indice de référence. Cette
gestion consiste à prendre des paris et à investir dans des proportions différentes de celles de
l’indice. Dans le cadre d’une gestion internationale, la gestion active consiste d’abord à
décider de la répartition optimale des fonds entre les grandes monnaies et marchés financiers.
Elle consiste, par ailleurs, à privilégier les titres en fonction de la valeur de certains attributs
tels que la liquidité, le PER, le rendement, le degré de sous ou surélévation d’un titre, le
secteur économique ou le risque parce que le gérant estime que les titres ayant certainescaractéristiques feront mieux que le reste du marché.
Quelle que soit l’agressivité qu’il donne à la gestion active, le gérant doit être parfaitement
conscient des risques qu’il prend.
B – La notion de base : le couple Risque – Rendement
La gestion active demande donc un rendement supérieur à son benchmark en fonction
d’une certaine aversion au risque du gérant. La théorie moderne de gestion de portefeuille
repose sur la théorie du couple risque/rendement. Elle fut établie définitivement en 1964 par
les travaux de Sharpe et Lintner. Ce modèle est bien connu sous le nom de CAPM (Capital
Asset Pricing Model) ou MEDAF (Modèle d’Equilibre des Actifs Financiers). Toutes les
études et innovations sur les méthodes de gestion d’actif s’appuient sur cette théorie. Celle-ci
établit que le risque d’un actif se définit par sa sensibilité aux variations du marché (β), et
qu’à l’équilibre, il existe une relation linéaire entre cette mesure du risque et le rendement de
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l’actif. Un rappel de l’équation du MEDAF ci-dessous nous fait comprendre que le
rendement d’un actif est composé du rendement du marché auquel s’ajoute le rendement de
sa sensibilité ou du risque pris face au marché. L’investisseur gère alors un certain niveau de
risque, selon son aversion, et un rendement comprenant une prime de risque rémunérant sa
position active face au marché.
E ( Ri) = Rf + [ E ( Rm) – Rf ].βi
Avec :
Ri : Rendement de l’actif
Rf : Rendement sans risque (un rendement monétaire par exemple) Rm : Rendement du marché
Le bêta (βi) est donc la mesure de la sensibilité ; plus celui-ci est élevé (>0) plus il
multipliera la rémunération du risque [ E ( Rm) – Rf ].
βi = )²(
),cov(
Rm
Rm Ri
σ
C – Notion de gestion « Top Down » et « Bottom up »
Afin d’obtenir une rémunération supérieure au marché le gérant devra trouver des
actifs ou groupes d’actifs qui sont relativement dé-corrélés du marché. On distingue deux
méthodes globales qui sont la base d’une procédure de gestion de portefeuille active.
L’une fonctionne en sens inverse de l’autre méthode.
Il existe trois principaux paliers d’analyse pour investir sur les marchés :
- Analyse Macro-économique,
- Analyse Sectorielle ou Industrielle qui est une découpe plus fine des secteurs,
- Analyse des actifs.
Le fait de donner un ordre de priorité à l’une de ces analyses va être déterminant sur la prise
de décision d’investissement et par conséquent sur les rendements.
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L’approche « Top Down » (du haut vers le bas), dénommée ainsi par l’industrie, accordera
une importance prépondérante à l’analyse macro-économique et suppose donc qu’il y a plus
de divergences de rendement entre les pays qu’entre les autres composants de la
performance. On s’écartera des poids pays1 du benchmarks en priorité en fonction des
prévisions. Ensuite le gérant effectuera son allocation sectorielle puis en dernier ressort son
allocation des poids sur les titres.
L’approche « Bottom up » (du bas vers le haut) fonctionne donc en sens inverse. Dans ce cas
les ressources seront plus importantes sur l’analyse qualitative et quantitative des sociétés
émettrices des titres. Dans ce cas, la gestion s’appuie sur le postulat que les écarts de
rendements sont plus importants au niveau des titres qu’au niveau sectoriel ou pays. Comme
on peut le voir sur le graphe ci-dessous la décision principale de sur-pondération, ou sous-
pondération, face au benchmark portera sur les titres. Une importance moindre est donc
donnée aux choix sectoriels et, en dernier ressort, on décide de l’allocation pays.
Dans la gestion active, avec ces méthodes, on parie donc sur les des inefficientes qui
apparaissent dans le marché pour se positionner et tenter de bénéficier positivement du Bêta.
Gestion Bottom up
Gestion Top Down
L’approche Top Down ou Bottom up de la gestion de portefeuille.
1 Poids pays : ce sont les poids de chaque pays qui composent un indice. Ils sont calculés en fonction descapitalisations boursières des sociétés. Par exemple la Corée représente 27% de l’indice EMF.
Analyse Macroéconomique Nationale et Internationale
Analyse Sectorielle
Analysedes
Sociétés
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Section 2 – Les enjeux et les questions critiques de la construction de
portefeuille.
A – Les composants de la performance selon les modes d’analyse ou de processus d’investissement
1- La performance relative au Benchmark
On l’aura compris, l’objectif de la gestion active est de sur-performer l’indice deréférence du fonds. La performance relative à l’indice est appelée surplus de rendement ou
plus communément dans le métier « excess return ». De manière très simple, elle représente
la différence de performance entre le fonds et l’indice. Par exemple, si un portefeuille de
gestion active a pour benchmark le MSCI Eastern Europe, la performance se calculera sur les
parts de capitalisation de la façon suivante :
Période du 28/12/2001 au 31/07/2002 :
(source Bloomberg)
De ce simple calcul va émerger l’analyse de performance et son attribution aux différents
contributeurs.
2 – Les composantes fondamentales de la performance
La performance absolue d’un gérant (–1.78% dans l’exemple) peut se décomposer de
la manière suivante :
Performance du fonds = Perf . du marché (-4.87%) + Valeur Ajoutée par le gérant (+3.09%)
Fond "Fortis B
Fund Eastern
Europe
MSCI Eastern
Europe -
(Gross Return)
Delta
28/12/2001 148.56 111.447
31/07/2002 145.91 106.02
Performances -1.78% -4.87% 3.09%
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La performance apportée par le gérant résulte des choix stratégiques effectués. Outre la mise
en place de procédures de gestion, cette valeur ajoutée est une résultante du rendement pour
un certain risque pris. La compétence du gérant réside donc dans le fait de gérer au mieux son
Bêta de portefeuille.
En effet, on peut rappeler que de façon mathématique l’avancée des travaux de William F.
Sharpe sur la CLM (Capital Line Market) étend le MEDAF à une formule plus simple encore
appelée l’équation du « modèle de marché ». Le bêta comme on le voit ci-dessous est bien le
rémunérateur des choix du gérant de portefeuille :
E ( R p ) = α p + β p. E (Rm) + є p
Avec : E ( R p ) : Espérance des rendements du portefeuille,
E (Rm) : Espérance des rendements du marché.
α p : Rendements communs et non diversifiables des actifs du portefeuille
є p : Terme d’erreur représentant des rendements exceptionnels, où E(є p) = 0.
D’ou la conclusion, selon la théorie du modèle de marché, que le facteur de risque et derendement représenté par le Bêta est le levier principal dont dispose le gérant pour réaliser sa
performance.
3 – La Décomposition Top Down / Bottom up
Le fait que l’on ait une théorie bien développée sur les composants de base de la performance, à savoir le risque et le rendement, il est ensuite nécessaire pour le gérant de
connaître comment ces composants sont agrégés par les facteurs de son fonds. On a vu que
selon son mode de gestion Top Down ou Bottom up le fonds est composé des agrégats pays,
secteurs, titres ou autre découpage selon la décomposition des analyses et des paris entrepris.
Il est donc nécessaire de connaître la part de risque et de rendement associé à chacun de ces
facteurs. Les analystes financiers ont donc entrepris d’étendre l’équation du modèle de
marché en une équation appelée désormais le « modèle de facteur linéaire » (linear factor
model, LFM en anglais) qui n’est autre qu’une découpe avancée du MEDAF.
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Celle-ci suppose donc de pouvoir extraire un Bêta pour chaque facteur pays, secteur et titre.
L’équation de rendement se transforme donc ainsi :
R p = α p + Σ β pc R pc +Σ β ps R ps +Σ β pa R pa + є p
c ε pays s ε secteurs a ε style action
Ici Rp est le rendement du portefeuille, Rpc, Rps, Rpa sont respectivement les facteurs de
rendement des pays, des secteurs et des actions (dans le cas d’un portefeuille d’actions). Le
style peut être assimilé, par exemple, au choix des actions en fonction de l’analyse des
résultats par action. Les Bêtas sont les sensibilités correspondantes à ces facteurs. Il n’est pas
nécessaire d’expliquer pour les études qui vont suivrent les approches alternatives1 qui
permettent de calculer pour chaque facteur le rendement et le Bêta, mais plutôt de
comprendre la dissociation de ceux-ci.
L’important pour le gérant est de connaître les leviers de son portefeuille afin de mieux agir
sur chacun grâce à son style de gestion Top Down ou Bottom up. En effet, un gérant ayant
une gestion Top Down devrait avoir un Bêta plus élevé sur ses paris d’allocation pays, moins
élevé sur ses paris d’allocation secteur et encore moins élevé sur ses allocations finales des
actions par rapport à leur poids dans le benchmark.
Pour le gérant les composants du Bêta, sont d’une part, comme on le voit la performance
qu’il espère réaliser par rapport aux facteurs mais également le risque qu’il entend prendre
dans ses positions actives.
1 Une étude quantitative d’UBS Warburg publiée le 09/01/2002 , «Understanding Risk : A NEW GLOBALCOUNTRY-SECTOR MODEL » , décrit les différentes alternatives selon leurs auteurs et apporte sa propreanalyse de ces différents facteurs . D’autres publications sont listées dans la bibliographie sur ce sujet.
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B – Un risque à maîtriser : le Tracking Error et son optimisation ou sa budgétisation
Le risque de performance relatif à l’indice est mesuré en gestion de portefeuille par le
« Tracking Error », ainsi appelé dans la profession. C’est en fait une volatilité des écarts de performances (excess return) par rapport au benchmark. Elle mesure la déviation de la
performance du fond par rapport à la performance de l’indice. Comme le gérant va chercher à
optimiser son portefeuille en fonction des performances et de la volatilité de celui-ci, il va de
la même manière s’attacher à maîtriser ce « Tracking Error ». Plus il y aura des positions
actives importantes vis à vis du benchmark, plus il y aura de volatilité dans les excess returns.
On peut noter la formule du tracking error de la façon suivante pour des performances
quotidiennes annualisées.
T.E. =σ[ R p – Rb] * 360
Où Rp est le rendement journalier du portefeuille et Rb le rendement journalier de l’indice de
référence.
Les gérants ou les grandes sociétés de gestion se dotent d’une analyse plus fine qui leur
permet de budgétiser ce risque. En effet selon les types de fonds, sectoriels, pays développés,
pays émergents, etc., le risque vis à vis du benchmark doit être garantie dans une certaine
mesure. Par exemple Fortis Investment Management demande à ses gérants sur les fonds
émergents de respecter un Tracking Error d’environ 7%. Un fonds avec une tracking de 7%
signifie donc une probabilité de 95% d’obtenir une sur-performance cumulée finale comprise
entre – 14% et +14%. Afin de maîtriser ce risque les gérants doivent comprendre comment
est réparti ce risque dans leur portefeuille.
Tout comme la décomposition des Bêtas et performances vue précédemment on va tenter de
connaître l’allocation du risque dans le portefeuille. Dans ce cas la formule du Tracking Error
devient ainsi :
T.E. =[ σ( R pc – Rbc) +σ( R ps – Rbs) +σ( R pa – Rba)] * 360
c ε pays s ε secteurs a ε style action
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N.B.
Le dernier facteur appelé tracking error du « stock picking » (choix des actions) comprend
souvent des facteurs d’interactions entre les pays, les secteurs et les sociétés elles mêmes, à
moins de calculer un facteur non explicatif et de l’extraire de cette formule.
Le gérant devra donc maîtriser ces paramètres en fonction de son approche Top Down ou
Bottom up et du risque qu’il entend prendre sur ses allocations pays, sectorielles et sur ses
choix de titres. Il devrait donc pouvoir combiner ces différents facteurs de risque avec la
performance qu’il entend obtenir sur chacun d’eux.
C – Les enjeux modernes de la construction de portefeuille :
«l’Information Ratio » selon Grinold and Kahn
1 – Définition implicite puis avancée du Ratio d’Information
Afin de vérifier la capacité du gérant à générer de la sur-performance en fonction du
risque pris (le tracking error) il existe un ratio appelé dans la gestion de fonds « l’Information
Ratio ». Celui-ci nous donne le performance de la gestion active par unité de risque. Ce
dernier est le rapport entre l’excess return dégagé et le tracking error.
Définition implicite :
I.R.= .. E T
rn ExcessRetu
Ce ratio est la manière implicite de le calculer ; il définit combien de fois est réalisé le risque
dans la sur-performance vis à vis de l’indice ou selon la propre définition de Grinold & Kahn
« les opportunités de la gestion active ».
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Définition avancée :
Richard C.Grinold et Ronald N.Kahn ont travaillé sur la compréhension de ce ratio. Selon
leur livre « Active Portfolio Management », qui est un des ouvrages les plus modernes de la
profession, l’I.R. est « une combinaison de la largeur des décision et du coefficientd’information (breadth of decision and information coefficient)». Dans ce cas la formule
s’écrit ainsi :
I.R . = I.C. * Breadth
« Le ratio d’information s’accroît en proportion du niveau de compétence du gérant,
représenté par le coefficient d’information (I.C.), et d’autre part comme une fonction de la
racine carrée de la largeur des opportunités. »
2 – Étendue et fréquence des positions actives (Breadth)
Breadth :
Il est définit comme le nombre de prévisions de gains indépendants qu’un gérant peut
effectuer par an.
Le panel des facteurs pouvant contribuer à une sur-performance se réduit en fonction des
facteurs les plus corrélés entre eux. Donc l’investisseur a une capacité d’opportunités plus ou
moins large dans son univers investissable qui est fonction des corrélations entre les facteurs
de cet univers. Les facteurs, qui peuvent être des actions, des groupes industriels ( ou des
secteurs) ou des pays dans un indice global, vont être diminués en nombre : On supprimera
les facteurs qui ont une forte corrélation pour ne garder que ceux ayant une capacité à générer
de la sur-performance. Une méthode comme dans l’exemple ci-dessous permet d’évaluer un
nombre de paris que peut prendre un gérant sur une certaine période.
L’autre méthode consiste simplement à lister le nombre de paris que prend un gérant par an,
s’il gère 200 titres et qu’il tourne deux fois sont portefeuille par an son Breadth sera de 400.
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Exemple :
Calcul réalisé sur l’indice MSCI EM EASTERN EUROPE composé des quatre pays
suivants (corrélation sur 65 semaines, performances hebdomadaires)
Formule selon Grinold & Kahn :
Breadth = (1- Rt )( Nt ) + (1- Rh)(Nh) + (1- Rp)( Np) + (1- Rr )( Nr )
Rt = corrélation moyenne des titres par rapport à l’indice pays, les corrélations des titres sont
pondérées de leur capitalisation boursière.
Nt = nombre d’actions dans l’indice pays.
On voit donc dans le tableau ci-dessus que le nombre de titres pouvant apporter une sur-
performance par rapport à cet indice tombe à 10 alors que 37 le composent. Le gérant
comprend dorénavant que parmi sa zone Europe de l’Est il peut sur-pondérer ou sous-
pondérer les dix titres ayant les plus fortes dé-corrélations avec son indice afin d’obtenir plus
de chance de créer de l’excess return.
On peut aisément réaliser l’impact d’un tel calcul sur des Benchmarks tel que le MSCI EMF(indice mondial émergent, Emerging Market Free) qui comporte 690 titres. Les mêmes
calcul du breadth
MSCI
Nombre de
titres (N )
Corrélation
moyenne
des titres
Breadth
implicite
République TCHEQUE (t) 5 0.57 2
HONGRIE (h) 7 0.71 2
POLOGNE (p) 15 0.73 4
RUSSIE ( r ) 10 0.79 2
37 10
Breadth = 10
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4 – Les enjeux du résultat et les facteurs importants de l’IR dans les
méthodes de gestion active
Comme on peut le constater dans les facteurs générateurs de profits, aussi bien pour le
CAPM (MEDAF) que pour l’I.R., l’important est de trouver des facteurs d’investissement
suffisamment disparates les uns des autres. En d’autres termes il faut pouvoir maximiser les
facteurs de dé-corrélation.
En effet, on peut observer que la volatilité et la corrélation des observations (pays, groupes
industriels ou titres) ont une importance particulière dans la génération de la sur-
performance, bien qu’ils soient du risque également. Ils sont d’autant plus importants sur les
marchés émergents où la volatilité est plus élevée que sur les marchés développés, comme on
l’a vu dans les descriptions précédentes. De plus, le niveau de risque mesuré par la volatilité
est autant important dans un calcul de performance du portefeuille (MEDAF) que dans une
sur performance face à un benchmark (Tracking Error et Information Ratio).
Le niveau de corrélation des facteurs est en outre omniprésent dans les agrégats de la
performance.
Au niveau du MEDAF, le Bêta, rémunérateur du risque, est égal à la volatilité du portefeuille
multiplié par la corrélation :
βi = σ² p * ),( Rm pCorr = )²(),cov(
Rm Rm p
σ
Au niveau de l’I.R., qui reste aujourd’hui encore un outil peu exploré dans le monde de la
gestion car ses applications sont récentes, on voit l’importance des corrélations sur le
« Breadth » et « l’Information Coefficient ». D’un côté un niveau de corrélation faible
apporte un plus grand nombre d’opportunités d’investissements, de l’autre il nous donne un
niveau de compétence du gérant.
Nous nous intéressons dans notre étude à trouver des opportunités de gains plus avantageuses
que l’indice dans la gestion active. On devrait donc pouvoir trouver quels sont les facteurs
générateurs de gains potentiels les plus importants. Donc, l’aspect critique est de trouver
quels sont les facteurs les plus dé-corrélés entre eux qui vont augmenter le Breadth dans
l’Information Ratio.
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Beaucoup d’études avancées ont été réalisées avec sérieux sur les pays développés afin de
trouver quels sont les facteurs apportant le plus de sur-performance potentielle. La question
qui reste régulièrement posée est : doit-on donner une priorité aux allocations pays ou aux
allocations sectorielles ? Ce problème n’est encore que très peu étudié sur les pays
émergents.
Tim Love, Responsable des analystes pays émergents à la Deutsche Bank, a réalisé une étude
comparative entre les pays de l’OCDE et les pays émergents. La recherche spécifique aux
pays émergents n’y est cependant pas autant approfondie que celles réalisée pour les pays
développés.
En me nourrissant de ces différentes études j’ai donc tenté de réaliser ces calculs afin de
comprendre comment se comportent ces facteurs rémunérateurs de l’excess return d’un
portefeuille. L’objectif est donc de connaître comment les pays ou les groupes industriels des
pays émergents réagissent entre eux, ou vis à vis des autres, dans l’optique de dégager
comme on l’a vu des opportunités de gains plus évidentes. Bien que nous ne connaissions pas
dans le futur comment vont réagir ces facteurs les uns par rapport aux autres il nous est
possible d’étudier grâce aux statistiques leurs comportements dans le passé.
A partir de ces observations on pourra savoir s’il existe une évidence qui conduirait à
privilégier une allocation par pays ou une allocation sectorielle. Ainsi nous connaîtrions quels
facteurs ont un Bêta plus important ou quel facteur nous apporte le plus d’opportunités
d’investissement (Breadth).
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PARTIE 2
L’ANALYSE DE COMPORTEMENT DES
MARCHES EMERGENTS EN VUEDE DEFINIR DES
FACTEURS OBJECTIFS D’ALLOCATION.
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Après avoir expliqué les spécificités des pays émergents et leur complexité il est
nécessaire de poser les principes de la performance de la gestion active par rapport à un
indice de référence. Cette deuxième partie est donc consacrée à l’explication de mon analyse;
à partir de méthodes statistiques. Cependant, le sujet est bien de mettre en évidence le
comportement des marchés émergents pour définir un type d’allocation qui se révèlerait plus
opportun.. Je propose donc dans un premier temps de décrire les informations nécessaires aux
choix des calculs et, dans un deuxième temps, de décrire ces analyses et de tenter de les
expliquer.
CHAPITRE I – PRELIMINAIRES A L’ANALYSE
Section 1 - Les outils d’analyse :
A – Définition des facteurs d’analyse : corrélations et régressions
Comme je l’ai expliqué précédemment, l’objectif de l’étude est d’analyser les
relations existantes entre les différents facteurs de performances qui vont être alloués, à
savoir les pays et les secteurs. Les outils nécessaires à cette analyse sont l’étude des
corrélations et des dispersions d’une part, et des régressions d’autre part. Les corrélations
définissent dans notre cas l’existence de liens linéaires entre les facteurs. Les régressionsnous permettront de comprendre l’importance relative des styles d’allocations.
B – Les buts de l’analyse en fonction des méthodes d’allocation
L’étude des corrélations va donc définir l’existence des relations linéaires entre les
pays et les secteurs. J’ai donc établi une matrice de corrélation entre tous les pays afin
d’analyser le niveau de corrélation entre eux. Le même travail est effectué au niveau des
secteurs. Il nous permet de hiérarchiser, au niveau Top Down, l’importance critique entre les
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allocations pays ou les allocations sectorielles. Sur le plan Bottom up il serait intéressant de
calculer des régressions de performances des actions vis à vis du benchmark ou du pays pour
mieux comprendre leurs comportements et les influences majeures. En outre, l’étude des
régressions nous permet surtout mesurer l’importance relative des pays et des secteurs dans la
performance du benchmark. Par exemple, est-ce que les comportements des pays
représentent 40%, 50%, 60% de la performance de l’indice ?
Pour ces calculs il a été nécessaire avant tout de définir les données utiles à l’étude car elles
sont diverses selon le but à atteindre.
Section 2 - Les sources de l’analyse :
A – Choix de l’émetteur des indices de référence nécessaires à l’analyse
Il existe beaucoup de fournisseurs d’indices dans le monde de la finance. Cependant
le choix des indices s’est fait assez facilement. J’ai choisi les indices MSCI (voir la première
partie) car ils sont largement utilisés dans la gestion active. D’autre part bien que les autres
fournisseurs d’indices tel que l’IFC ou d’autres agences financières peuvent procurer ce
genre d’informations sur les pays émergents, MSCI a établi des bases de données saines
depuis quelques années, avec des corrections objectivement effectuées. Ces corrections ont
évolué avec les marchés couverts par ces indices. En effet, des pays comme Taiwan, la
Malaisie ou la Thaïlande ouvrent leur marché progressivement aux capitaux étrangers. MSCI
prend en compte progressivement les changements de calcul du flottant des capitalisations.
L’indice de référence est donc le MSCI EMF : EMERGING MARKET FREE.Les séries d’indices sont distribuées via Datastream (de Thomson Financial) qui est un
distributeur de données économiques et financières
Il se décompose en 3 zones : l’Asie, L’Europe de l’Est et le Moyen Orient (EMEA), et
l’Amérique Latine auxquelles s’ajoutent 3 pays indépendants que sont le Maroc, L’Egypte et
l’Afrique du sud. En outre, il est composé de 26 pays et de 10 secteurs, chaque pays
comportant également 10 secteurs. Le schéma ci-dessous, auquel on peut rajouter les secteurs
pour chaque pays, aide à comprendre la décomposition de ces indices
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Consommation courante Matières premières
Consommation durable Technologie & Information
Energie Telecommunications
Financières Services public
Santé Industriel
Secteurs de la zoneSecteurs de la zone
EMF
10 Secteurs
Maroc
Egypte
Afrique du sud
Secteurs de la zone
Hongrie
Pologne
République Chèque
Israël
Turquie
J ordanie
Russie
Thailand
Argantine
Brésil
Chili
Colombie
Mexique
Péru
Vénézuella
Eur. De l'Est et Moy. Orient
Chine
Inde
Indonésie
Korée
Malaysie
Pakistan
Philippines
Taiwan
ASIE AMERIQUE LATINE
B – Quel benchmark en terme de valorisation : Price Index ou Return
Index
En terme d’indices actions, il existe trois grandes familles. En premier lieu, les indices
prix actions (Price Index) et les indices comprenant les résultats des dividendes, l’un net et
l’autre brut (Net Return Index ou Gross Return Index).
Tous les indices actions MSCI ont des séries valorisées dans les trois catégories. Cependant
les indices avec dividendes inclus ont des séries historiques bien plus réduites. J’ai donc
utilisé les indices « Price Index » depuis janvier 1995 en performances hebdomadaires.
C – Dans quelle mesure utiliser des données équi-pondérées ou pondérées
Étant donné que les actifs composants les indices ont des poids distinctifs, la méthode
de calcul importe. Faut-il pondérer les performances pour respecter la composition de
l’indice? La question ne se pose pas réellement lorsque l’on tente de calculer des corrélations puisqu’il s’agit de comparer une série de performance par rapport à une autre. En effet, dans
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les matrices de corrélations présentées, chaque pays est corrélé en fonction d’un autre. Il n’est
donc pas nécessaire de pondérer la moyenne des corrélations par les poids pays dans l’indice.
Si tel était le cas, cela donnerait une importance aux pays, alors que l’on cherche à extraire
les dé-corrélations pour obtenir une diversification potentielle dans l’univers émergent. Par
contre, une analyse dans une perspective Bottom-up peut nécessiter la pondération des
facteurs. On utilise dans cette perspective des calculs de régression. Ceux-ci ont un facteur
explicatif encore plus important si les actions régressées sont pondérées de leur poids dans
l’indice de référence. Bien que l’importance des pays ou des secteurs soit normalement
respectée, on peut trouver des biais par la taille, provenant du fait que des entreprises
représentent une grosse partie d’un indice pays ou d’un indice secteur. Morgan Stanley a
publié une recherche quantitative sur des indices pays développés concernant le même sujet
en février 2002 (Think Globally, Act Regionally). Les calculs ont été effectués des deux
façons, équi-pondérés et pondérés, pour finalement obtenir le même rapport d’importance
entre les secteurs et les pays. J’ai donc utilisé les pondérations des facteurs selon l’objectif
des calculs. Dans la gestion active, l’important est le poids de la position active (c’est-à-dire
la différence de poids de l’actif entre l’indice et le portefeuille) et non pas le poids de l’actif
dans l’indice de référence. Donc il n’est pas nécessaire de pondérer les actifs pays, secteurs
ou actions dans les calculs qui suivront.
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CHAPITRE II – ANALYSE et MISE EN EVIDENCE DESOPPORTUNITES DANS LES METHODES D’ALLOCATIONDES ACTIFS
Section 1 – HIERARCHISATION DE L’IMPORTANCE
A – Étude des corrélations et dispersions
L’étude des corrélations nous permet d’apporter le comportement d’un actif vis à vis
d’un autre : d’un pays par rapport à un autre pays ou d’un secteur vis à vis d’un autre secteur.
Le fait que ces actifs aient un comportement quasi identique entre eux, avec une corrélation
forte se rapprochant de 1, nous écarte de la possibilité de gain diversifié en cas de sur ou sous
pondération de cet actif par rapport à l’indice. L’objectif est donc ici de savoir si les pays de
l’EMF ont une forte corrélation entre eux. J’ai effectué le même type d’analyse sur les
secteurs. Le résultat doit donc nous dire s’il est plus opportun d’allouer d’abord des positions
actives entre les pays puis dans une moindre mesure entre les secteurs ou vice versa ; ou s’il
n’y a pas de moyens Top Down d’obtenir une approche efficace dans le cas où on obtiendrait
des corrélations fortes entre les pays et entre les secteurs.
Dans un premier temps, j’ai établi une matrice de corrélations des pays puis des secteurs.
En annexe1, 2 , et 3, les matrices présentent les corrélations moyennes dans l’indice mondial
émergent (EMF) mais aussi pour chaque zone (Asie, Europe de l’est et Moyen Orient et
Amérique Latine).
Les corrélations sont calculées à partir de performances hebdomadaires des indices MSCI en
US Dollar. Les matrices présentées nous donnent les calculs du 01/01/1995 au 13/09/2002.
Cependant pour affiner l’analyse et voire le comportement dans le temps des corrélations, j’ai
créé un programme permettant de rouler les calculs. Ceux-ci sont réalisés sur des périodes de
52 semaines du 01/01/1995 au 19/09/2002 et permettent d’avoir une vision dynamique des
résultats. On peut de cette manière observer un renversement dans les opportunités, le cas
échéant. Ainsi il est peut-être plus opportun de définir l’allocation pays en premier lieu et que
cela se soit inversé par la suite.
Les corrélations nous informent donc des possibilités de gérer de manière active face à un
indice. Cependant cela ne nous donne pas le caractère critique de l’analyse que sont les
opportunités en terme de risque et de gains. Pour cela il faut calculer les dispersions de
performances. Plus il y a de dispersions de performances des actifs par rapport à leur indice
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plus on a la possibilité de réaliser des gains en cas de paris se révélant payant. Les dispersions
sont calculées de la manière suivante :
N
Xi Xa Dispersion ∑
−=
)]²[(
Xa = performance de l’actif (un pays ou un secteur)
Xi = performance hebdomadaire de l’indice
N = nombre d’actif dans l’indice (exemple 10 s’il existe 10 secteurs dans l’indice)
Ce sont, en fait, des écarts de performances par rapport à la moyenne. La moyenne étantreprésentée par l’indice. Il nous faudra donc savoir si la capacité de gérer de façon active sur
les secteurs ou les pays peut nous apporter des gains en prenant des risques. D’autre part des
analyses plus poussées nous permettent de connaître l’homogénéité et le risque des sous-
jacents, les secteurs à l’intérieur des pays.
B - Résultats
Les résultats, figurant dans les matrices en annexes, sont représentés en histogrammes
ci-après pour la partie figée.
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Les mêmes histogrammes pour chacune des trois régions sont présentés en annexe 4. On
observe dès ces premiers résultats que les pays ont des corrélations moyennes moins élevées
que les secteurs. L’importance de l’étude peut être expliquée en prenant comme exemple la
très faible corrélation de l’Égypte (0.09) avec les autres pays de l’EMF. Supposons qu’une
position active sur ce pays soit la même que sur un autre pays plus corrélé comme la
Hongrie(0.26), le portefeuille est sur-pondéré de 4% sur l’Égypte et sous-pondéré d’autant
sur la Hongrie. La position active sur l’Égypte contribuera alors plus fortement au Tracking
Error du portefeuille que celle sur la Hongrie. On a ainsi la connaissance du comportement
différent de l’Égypte vis à vis des autres pays, en terme directionnel. Mais cela ne nous
apporte pas la magnitude du risque et du profit réalisable. Le risque apporté par chacun des
pays serait différent pour des performances et positions actives identiques, d’où l’aspect
critique de l’analyse. Donc, on décrit bien un comportement différent apporteur de risque et
d’une éventuelle sur-performance.
Les graphes ci-dessus donnent des corrélations figées des performances hebdomadaires de
1995 à 2002. Or, ces résultats ne sont pas satisfaisant pour savoir si ce phénomène est
constant et s’il est identique dans les trois zones géographiques des pays émergents.
De manière plus dynamique on peut observer dans le temps l’évolution de ces
corrélations entre les pays d’une part et entre les secteurs d’autre part à l’intérieur de l’EMF,
et à l’intérieur de chaque zone. J’ai superposé les corrélations pays et secteurs de manière à
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observer quels sont les actifs les plus corrélés. On en déduira plus facilement la
hiérarchisation des opportunités d’allocations.
C – Analyse et hiérarchisation des méthodes d’allocation
D’après les résultats obtenus dans les graphes ci-dessous, on peut donc facilement
relever une corrélation beaucoup plus forte entre les secteurs qu’entre les pays.
CORRELATION DES SECTEURS ET PAYS DANS L'EMF
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
0 5 / 0 1 / 9 6
0 5 / 0 7 / 9 6
0 5 / 0 1 / 9 7
0 5 / 0 7 / 9 7
0 5 / 0 1
/ 9 8
0 5 / 0 7 / 9 8
0 5 / 0 1 / 9 9
0 5 / 0 7
/ 9 9
0 5 / 0 1
/ 0 0
0 5 / 0 7 / 0 0
0 5 / 0 1 / 0 1
0 5 / 0 7
/ 0 1
0 5 / 0 1
/ 0 2
0 5 / 0 7 / 0 2
0 5 / 0 1 / 0 3
SECTEURS PAYS
De plus ces courbes sont pratiquement parallèles. Cela signifie qu’il est assez opportun
d’avoir une gestion active basée sur des paris engagés sur les pondérations des pays. Dans le
temps les pays sont toujours moins corrélés que les secteurs. Vérifions maintenant si tel est le
cas à l’intérieur des 3 régions.
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47
L’envolée des corrélations secteurs dans la zone Amérique Latine provient de la disparition
de l’indice sectoriel de la santé, qui ne comportait par ailleurs qu’une seule valeur. Comme ce
secteur avait la corrélation la plus faible face à l’indice, sa disparition augmente
soudainement la moyenne des corrélations des secteurs. (voir annexe page 4)
Lors de l’étude identique de Morgan Stanley (citée précédemment) sur les pays développés,la banque d’affaires estime qu’une corrélation est importante au-delà de 0.7 et faible sous 0.3.
On peut noter aujourd’hui que les coefficients des pays sont, sur chaque région comme dans
l’EMF, sous le niveau de 0.3. Néanmoins, lors de la crise des pays émergents de 1998, les
actifs se sont quasiment tous comportés d’une manière plus homogène. Ceci rendait les
choix de positions actives plus difficiles. Sur les graphes cela se voit objectivement par la
montée des corrélations d’octobre 1997 jusque juin 1999 ; les coefficients dépassaient le seuil
de 0.3 au niveau des pays et atteignaient les niveaux de 0.7 pour les secteurs. Le résultat estmoins évident sur l’Europe de l’Est et le Moyen Orient. Sur la matrice des corrélations, on
CORRELATION DES SECTEURS ET PAYS DANS L'EMF ASIA
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
0 5 / 0 1 / 9
0 5 / 0 7
/ 9 6
0 5 / 0 1
/ 9 7
0 5 / 0 7
/ 9 7
0 5 / 0 1
/ 9
0 5 / 0 7 / 9
0 5 / 0 1 / 9 9
0 5 / 0 7 / 9 9
0 5 / 0 1
/ 0 0
0 5 / 0 7 / 0 0
0 5 / 0 1 / 0
0 5 / 0 7 / 0
0 5 / 0 1
/ 0
0 5 / 0 7
/ 0
0 5 / 0 1 / 0 3
SECTEURS PAYS
CORRELAT ION DES SECTEURS ET PAYS DANS L' EMF
LATAM
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%70%
80%
0 5 / 0 1 / 9 6
0 5 / 0 7 / 9 6
0 5 / 0 1 / 9 7
0 5 / 0 7 / 9 7
0 5 / 0 1 / 9 8
0 5 / 0 7 / 9 8
0 5 / 0 1 / 9 9
0 5 / 0 7 / 9 9
0 5 / 0 1 / 0 0
0 5 / 0 7 / 0 0
0 5 / 0 1 / 0 1
0 5 / 0 7 / 0 1
0 5 / 0 1 / 0 2
0 5 / 0 7 / 0 2
0 5 / 0 1 / 0 3
SECTEURS PAYS
CORRELATION DES SECTEURS ET PAYS DA NS L'EMEA
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
0 5 / 0 1 / 9 6
0 5 / 0 7
/ 9 6
0 5 / 0 1 / 9 7
0 5 / 0 7 / 9 7
0 5 / 0 1
/ 9 8
0 5 / 0 7 / 9 8
0 5 / 0 1 / 9 9
0 5 / 0 7 / 9 9
0 5 / 0 1 / 0 0
0 5 / 0 7
/ 0 0
0 5 / 0 1 / 0 1
0 5 / 0 7 / 0 1
0 5 / 0 1 / 0 2
0 5 / 0 7 / 0 2
0 5 / 0 1 / 0 3
SECTEURS PAYS
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Sur ces graphes on remarque immédiatement qu’il existe beaucoup d’écarts de
performances sur certaines périodes entre les pays. Cela peut sembler évident puisque l’étude
des corrélations nous donnait le même ordre d’opportunité. En réalité, les dispersions peuventse révéler identiques. La corrélation nous donne le sens du comportement mais pas sa
magnitude. Sur le graphe des corrélations on peut dire que les courbes sont quasi parallèles.
Lorsque les dispersions s’écartent lors de la crise émergente de 1998 et la bulle des valeurs
technologiques en 2000, les pays et les secteurs varient dans le même sens au même moment.
Cependant les écarts sont beaucoup plus importants sur les pays. Ainsi, les positions actives
prises sur les pays sont plus rémunératrices que les paris d’allocations sectorielles. Mais les
risques sont également plus importants puisque la perte éventuelle serait de la mêmeimportance si le gérant effectuait un mauvais choix. On peut donc induire qu’un gérant
donnant plus d’importance à son allocation pays, a besoin d’un plus grand coefficient
d’information. Pour réaliser des gains sur ses allocations pays, il lui faudra posséder un
nombre de paris gagnants importants au risque de perdre beaucoup de sur-performances sur
ses paris perdants. A l’opposé, puisque les dispersions sont moins importantes sur les
secteurs, il faut un coefficient d’information, relatif à ses choix sectoriels, moins important.
La démonstration précédente vaut pour la gestion globale émergente. Cependant,
comme il est expliqué précédemment, le fait que les pays soient faiblement corrélés ne nous
donnent pas forcément des opportunités de gains plus importantes que sur les secteurs. La
zone Europe de l’Est et Moyen Orient (EMEA) est l’exemple typique en ce moment. Bien
que les corrélations soient plus importantes sur les secteurs que sur les pays les dispersions
sont plus élevées sur les secteurs. On observera à fin juin 2002 dans les graphes suivants que
les secteurs ont des écarts de performances en augmentation alors que le phénomène inverse
se produit au niveau des pays.
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Durant cette période un gérant sur cette région devra avoir une information plus
pertinente sur ses secteurs. En effet, ceux-ci ont des performances qui ont tendance à être
plus importantes vis à vis du benchmark MSCI EMEA que les pays. Si le gérant ne prend pasattention à cette incidence au niveau des secteurs il s’expose à générer des gains plus
importants, mais aussi à subir des pertes du même niveau en terme de risque.
La région d’Amérique Latine n’a pas des dispersions aussi impressionnantes que les
autres régions durant certaines périodes. De plus, on notera que les résultats obtenus au
niveau des pays ne dénotent pas une divergence flagrante sur les secteurs. Ceci est une fois
de plus un cas particulier puisque l’étude des corrélations nous informe que les pays ont une
faible corrélation si l’on compare aux secteurs. On a toujours le même ordre d’opportunité de
gestion active entre les pays et secteurs. Or, les positions actives qui seraient ouvertes sur ces
pays devraient nous apporter des gains légèrement supérieurs à celles sur les secteurs en
période de forte dé-corrélation. Cela induirait, sur cette zone, la nécessité un coefficient
d’information quasi identique sur les pays et sur les secteurs.
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Les mêmes graphes sur l’Asie n’ont pas de caractéristiques très différentes de celles des
dispersions à l’intérieur de l’EMF, par conséquent les même conclusions sont sous-jacentes.
Les graphiques concernant l’Asie sont présentés en annexe 6.
Lorsque l’on connaît le générateur de risque et de gains d’un actif sur lequel on prend une
position active, il existe encore d’autres aspects à connaître si l’on veut être plus pertinent.
Les pays sont également composés de secteurs. Si les secteurs du pays ont une dispersion
plus importante que celle du pays par rapport à l’indice, alors un risque se superpose en cas
de prise de position. Tel est le cas actuellement en Argentine.
Soumettons l’hypothèse qu’un gérant ait une position active sur l’Argentine car elle a une
corrélation très faible avec les autres pays de 0.08 depuis 1995. On peut s’exposer au risque
des choix aléatoires sur les secteurs intra- pays. Il faut donc analyser les dispersions de ceux-
ci à face au pays. Si ces chiffres sont relativement importants alors l’allocation sectorielle
dans le pays doit être raisonnée. En effet, le graphe ci-dessous nous montre que les
dispersions sectorielles à l’intérieur du pays sont maintenant aussi importantes que celle du
pays vis à vis de l’EMF.
Dans pareil cas, la perte éventuelle subie par une allocation sectorielle aléatoire dans le pays
pourrait anéantir les gains qui auraient été réalisés grâce à l’allocation pays. L’aspect critique
de l’étude des dispersions n’est donc pas anodine. Son manquement peut-être très coûteux en
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terme de performance. De plus si le gérant n’a pas connaissance de ces dispersions, il ne
connaîtra pas la cause de sa sous-performance alors que son allocation pays est correcte.
Par exemple, un fonds émergent est sur-pondéré sur l’Argentine de 3% par rapport aux poids
de l’EMF. Supposons que la performance du pays soit positive (+4%). Cette sur-pondération
devrait apporter un gain supplémentaire dans le portefeuille de 3*4=0.12%. Cependant, si le
gérant a alloué de façon aléatoire les secteurs à l’intérieur du pays, il s’expose au risque de
perdre ces douze points de base sans comprendre réellement la source de sa perte.
Cette étude de l’importance d’un type d’allocation pays par rapport à l’allocation sectorielle
est primordiale dans la gestion active. On connaît désormais ce qui conditionne la
performance dans la gestion active sur les pays émergents. Mais on trouve également que les
risques et les possibilités de gains donnent une priorité à l’allocation des pays.
Si on veut pousser l’analyse plus loin, il serait désormais intéressant de quantifier cette
importance de la performance des pays par rapport aux secteurs.
Section 2 – Quantification de l’importance relative des méthodes
A – Analyse des régressions
L’autre méthode pour prouver les résultats décrits dans mon analyse précédente est
l’étude des régressions. Celle-ci nous permet non seulement de hiérarchiser les méthodes
d’allocation mais également de quantifier leur contribution respective à la performance du
portefeuille. Par exemple, dans leur étude sur les pays développés, l’AIMR nous démontre
que la performance des opportunités de gains provenant des secteurs contribue pour 60% à70% de la performance d’un portefeuille d’actions investies sur les pays développés.
Bien que cette méthode nous apporte un facteur d’importance de la performance pays,
secteurs ou de style (sélection des actions), la mise en place d’une telle analyse est très
fastidieuse. C’est pourquoi je n’ai pas eu les capacités de temps et informatiques suffisantes
pour la réaliser. Je vous la présente donc à travers la recherche des analystes d’un courtier sur
les émergents.
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L’analyse est réalisée sur deux périodes pour éviter les changements de calculs
intervenus dans l’indice de l’IFCI qui a servi à récupérer les poids des actions, des secteurs et
des pays.
On remarque alors que la performance induite par les pays est de 67% alors que celle des
secteurs n’est que de 20.8%. L’auteur de l’analyse a également calculé les performances
agrégées des secteurs plus pays. En moyenne sur la période, il trouve une régression
décrivant une contribution à auteur de 68.5% de la performance des portefeuilles. La
performance des choix des actions y contribue donc à hauteur de 31.5%, elle est exprimée par
le facteur de régression résiduel. En fait, ce-dernier décrit la performance des facteurs non
expliqués par la régression du croisement secteur et pays.
Avec cette méthode, on trouve également que l’allocation pays est le facteur opportun
créateur de performance. De surcroît, on acquiert plus précisément une idée sur la manière
dont un portefeuille, investi sur les pays émergents, créé sa performance.
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CONCLUSION
Toutes les études qui ont été réalisées jusqu’à présent sur les pays développés
démontrent que ceux-ci ont des résultats inverses à ceux des pays émergents. En fait, la
standardisation des macro et micro-économie des pays développés dans lesquels nous vivons
engendrent de fortes corrélations de leurs marchés. A l’opposé de ces systèmes plus ou moins
standardisés, les pays émergents ont des problèmes et gestions divergentes. Les descriptions
de la première partie nous montrent bien les divergences face aux pays développés. Ce sont
en réalité des problèmes liés au développement de ces économies. Ces pays émergents ont unretard économique et social sur les pays occidentaux qu’ils essaient de combler. De ce fait,
d’une part, ils subissent les mouvements de hausse et de baisse des économies développées.
D’autre part, ils doivent essayer de stabiliser leurs propres économies dans le but de les
développer. Toute cette complexité de mouvements se répercute donc sur les marchés
financiers. Les investisseurs dans les pays émergents doivent donc apprécier les particularités
de chacune de ces économies.
Dans ce contexte, on pourrait aisément trouver, d’une manière fondamentale, le
facteur de performance le plus important pour des investissements dans ces pays. Pour des
investisseurs, spécialisés sur les pays émergents, l’allocation de leurs fonds en fonction de
l’environnement politique économique et social des pays est inévitable. Cependant, ces
seules informations fondamentales ne suffisent pas à nous donner l’ordre de priorité dans la
décision d’investissement. Les analyses présentées en seconde partie nous montre bien la
complexité des facteurs liés au risque et à la performance des portefeuilles actions émergents.
Grâce à des méthodes d’analyse quantitatives, on réussit à apprécier l’importance de
l’allocation Top Down par pays dans un portefeuille investit sur les émergents. Comme il est
décrit par mes analyses, il ne faut pas pour autant négliger l’allocation sectorielle. Car, si elle
n’est pas prise en compte, les dé-corrélations et les dispersions existantes entre les secteurs
sont génératrices de risque de contre performance. Et ce malgré une allocation par pays qui
serait correcte. Le gérant investi sur les pays émergents doit donc prendre en considération
ces postulats. Il doit, en outre, continuellement être informé des facteurs conducteurs de sa
performance au niveau des pays, des secteurs globaux ou des secteurs à l’intérieur des pays.
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Ceux-ci sont susceptibles d’évoluer lorsque les dispersions deviennent périodiquement plus
importantes sur les secteurs. La connaissance et le suivi de ces informations dans le temps
sont donc très important pour le gérant de fonds actions sur les pays émergents.
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TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION……………………………………………………………………………6
PARTIE 1 - LA SPECIFICTE DES PAYS EMERGENTS ETLES ENJEUX DE LA GESTION DE PORTEFEUILLE ACTIONS…………………….9
CHAPITRE I – L’INVESTISSEMENT DANS LES PAYSEMERGENTS : UNE CLASSE D’ACTIF PARTICULIERE…………..9
Section 1 - Définition de « Pays Emergent »………………………………………….9
A- Définition de l’IFC…………………………………………………………….…...9B- Critères retenus par MSCI………………………………………………………...11C–Distinction entre pays émergents et pays en voie de développement.…………….13
Section 2 – Les spécificités des pays émergents…………………………………….14A – Les distinctions macro-économiques et politiques………………………………14B – Les spécificités micro-économiques……………………………………………..19C – Les problèmes intrinsèques liés aux marchés……………………………………21
CHAPITRE II – LES ENJEUX DE LA CONSTRUCTIOND’UN PORTEFEUILLE ACTION……………………………………..25
Section 1 – Rappel de notions de la gestion de portefeuille……………………….25A – La gestion active…………………………………………………………………25B – La notion de base : le couple Risque-Rendement……………………………….25C – Notion de gestion «Top Down» et «Bottom up»…………..………………….…26
Section 2 – Les enjeux et les questions critiques de la constructionde portefeuille……………………………………………………………………………..28
A - Les composants de la performance selon les modes
d’analyse ou de processus d’investissement…………………………………………281 – La performance relative au benchmark…………………………………..282 – les composantes fondamentales de la performance………………………283 – La décomposition Top Down / Bottom up.................................................29
B – Un risque à maîtriser : le Tracking Error etson optimisation ou sa budgétisation…………………………………………….…..31C – Les enjeux modernes de la construction de portefeuille :«l’Information Ratio » selon Grinold and Kahn...................................................…..32
1 – Définition implicite puis avancée de l’Information Ratio………………..322 – Etendue et fréquence des positions actives (Breadth)……………………333 – Le coefficient d’information (I.C.)……………………………………….35
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4 – Les enjeux du résultat et les facteurs importants de l’IR dans les méthodes de gestion active………………………………………….36
PARTIE 2 – L’ANALYSE DE COMPORTEMENT
DES MARCHES EMERGENTS EN VUE DE DEFINIR DES FACTEURS OBJECTIFS D’ALLOCATION……………………………38
CHAPITRE I – PRELIMINAIRES A L’ANALYSE…………………………………….38
Section 1 – Les outils d’analyse……………………………………………………….39 A – Définition des facteurs d’analyse : corrélations et régressions………………….39B – Les buts de l’analyse en fonction des méthodes d’allocation……………………39
Section 2 – Les sources de l’Analyse………………………………………………….40
A – Choix de l’émetteur des indices de référence nécessaires à l’analyse…………...40B – Quel benchmark en terme de valorisation : Price Index ou Return Index……….41C – Dans quelle mesure utiliser des données équi-pondérées ou pondérées…………41
CHAPITRE II –ANALYSE et MISE EN EVIDENCE DES OPPORTUNITESDANS LES METHODES D’ALLOCATION DES ACTIFS…………………………….43
Section 1 – Hiérarchisation de l’importance…………………………………………43 A – Étude des corrélations et dispersions……………………………………………43B – Résultats………………………………………………………………………….44C – Analyse et hiérarchisation des méthodes d’allocation…………………………...45
Section 2 – Quantification de l’importance relative des méthodes………………52 A – Analyse de régressions…………………………………………………………..52B – Résultats………………………………………………………………………….53
CONCLUSION……………………………………………………………………………...55
ANNEXES
ANNEXE 1 - Matrice de corrélations des PAYS EMERGENTSANNEXE 2 - Matrice de Corrélation des Secteurs : dans l’EMF et dan l’EMF ASIAANNEXE 3 - Matrice de Corrélation des Secteurs : dans l’EMF LATIN AMERICA
et dans l’EMEAANNEXE 4 - Histogrammes de corrélations dans l’EMF ASIAANNEXE 5 - Histogrammes de corrélations dans l’EMF LATIN AMERICA et
dans le MSCI EMEAANNEXE 6 - Graphes de dispersions
BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………………65
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ANNEXE 1
Matrice de corrélations des PAYS EMERGENTSPerformances hebdomadaires du 01/01/1995 au 13/09/2002.
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ANNEXE 2
Matrice de Corrélation des Secteurs : dans l’EMF et dans l’EMF ASIAPerformances hebdomadaires du 01/01/1995 au 13/09/2002.
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ANNEXE 3
Matrice de Corrélation des Secteurs : dans l’EMF LATIN AMERICA et dans l’EMEAPerformances hebdomadaires du 01/01/1995 au 13/09/2002.
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ANNEXE 4
CORRELATIONS MOYENNE DES SECTEURS DANS L'EMF ASIA
0,00
0,10
0,20
0,30
0,40
0,50
0,60
0,70
0,80
0,90
1,00
M S C I
E M F A
S I A C O N
S D I S C
R
M S
C I E M F A
S I A C O N
S S T A
P L E S
M S C I
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S I A E N E R G Y
M S C I
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S I A F I N A N C
I A L
M
S C I E M F
A S I A H E A L T H
C A R E
M S C I
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S I A M A T E R I A L
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S I A I N D U
S T R I A L S
M S C I
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S I A I T
M S C I
E M F A
S I A U T I L
I T I E S
M S C I
E M F A
S I A T / C M
S V S
CORRELATIONS MOYENNE
0,0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
0,9
1,0
C H I N A F
I N D I A
I N D O
N E S I A
F
K O R E A
M A L A Y S
I A ( E
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ANNEXE 5
CORRELATIONS MOYENNE DES SECTEURS DANS L'EMF LATIN
AMERICA
0,00
0,10
0,20
0,30
0,40
0,50
0,60
0,70
0,80
0,90
1,00
M S C I
E M F L
A T A M E R
. C O N
S D I S C
R
M S C I
E M F L
A T A M E R
. C O N
S S T A
P L E S
M S C I
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. E N E R G Y
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. H E A L T H C A
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M S C I
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M S C I
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A T A M E R
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M S C I
E M F L
A T A M E R
. T / C M S V S
C O R R E L A T I O N S M O Y E N N E D E S P A Y S D
0,0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
0,9
1,0
A R G E
N T I N A
B R A Z I L
C H I L E
C O L O M B
I A
CORRELATIONS MOYENNE DES SECTEURS DANS LE MSCI EMEA
0,00
0,10
0,20
0,30
0,40
0,50
0,60
0,70
0,80
0,90
1,00
M S C I
E M E U R O
P E & M E
C O N
S D I S C
R
M S C I
E M E U R O
P E & M E
C O N
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C I A L
M S C I
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P E & M
E H E A L T H C A
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M S C I
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P E & M
E M A T E R
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M S C I
E M E U R O
P E & M E
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S T R I A L
M S C I
E M E U
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M S C I
E M E U R O P
E & M E U T I L
I T I E S
M S C I
E M E U R O P E
& M E
T / C M
S V S
CORRELATIONS MOYENNE DES P
0,0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
0,9
1,0
I S R A E L
T U R K E
Y
M O R O
C C O
J O R D A
N
E G Y P T
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BIBLIOGRAPHIE
LIVRES :- Active Portfolio Management, de Richard C.Grinold & Ronald N.Kahn.
L’un des livres le plus modernes sur la gestion active de portefeuille.
- Managing Investment Portfolios, de John L.Maginn & Donald L.Tuttle
- Country, Sector, and Company Factors in Global Equity Portfolios, de Peter J.B.Hopkins &
C. Hayes Miller.
Edition de “the Research Foundation of AIMR and Blackwell series in finance”.
- Guide to Economic Indicators, The Economist.- Profiting from Emerging Market Stocks, de Mitchell Posner (New York institute of finance)
PUBLICATIONS (recherche des analystes)
- Country (currency) vs stock/stock asset allocation is the name of the game. De DEUTSCHE
BANK’s GEM Strategy team. Décembre 2001.
- Think Globally, Act Regionally. De Morgan Stanley Quantitative Strategies. Février 2002.- Country Sector or Style, de FAME (International Center for Financial Asset Management
and engineering) Research paper n°35 – Octobre 2001.
- La mondialisation : faut-il s’en réjouir ou la redouter? FMI – 12/04/2000.
SITES INTERNET
- Morgan Stanley Capital International : www.msci.com
- International Finance Corporation (IFC) : www.ifc.org - FMI : www.imf.org
- Banque Mondiale : www.worldbank.org ;www.banquemondiale.org
- OCDE : www.oecd.org
- CNUCED : www.unctad.org