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L'ART DE LA COMPOSITION MICHAEL FREEMAN STUDIO JIMINY

L'ART DE LA COMPOSITION

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L'ART DE LA COMPOSITIONMICHAEL FREEMAN

STUDIO JIMINY

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ÉDITOStudio Jiminy est un environnement d’apprentissage en ligne intégralement dédié à la photographie.

Nous pensons que la photographie est affaire de technique, mais surtout de regard ; c’est pourquoi nous suivons dans nos Masterclass des photographes aux univers forts, et nous vous montrons comment ils pratiquent au travers de vidéos immersives.

Vous verrez ainsi, comme si vous étiez à leurs côtés, leurs techniques de prises de vue, vous découvrirez leurs partis pris artistiques et leurs astuces personnelles de retouche.

Des fiches pratiques, des ebooks et des sessions live viennent compléter ces vidéos.

Venez découvrir notre approche et notre catalogue et suivez notre actu sur Twitter et Facebook !

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LA PRESSE EN PARLE«  Un contenu d’une incroyable richesse, un véritable coup de cœur.  » — Le Monde de la photo

« Plateforme innovante, Studio Jiminy est un projet ambitieux qui propose aux amateurs des cours en ligne mettant l’accent sur le regard et la sensibilité. » — FishEye

«Studio Jiminy est une pépite dont on attend chaque épisode avec impatience. » — Phototrend

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1CADRAGE

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SUJET ET ARRIÈRE-PLANEn photographie, l’une des situations les plus simples et les plus communes consiste à représenter un sujet bien défini – un personnage, un édifice, un objet… – dans un décor qui fait office d’arrière-plan. Le contraste entre le décor et le sujet doit alors contribuer à faire ressortir ce dernier. Il existe fondamentalement trois types de cadrage :

1. Le plus évident consiste à cadrer le sujet serré, de manière à ce qu’il occupe au maximum l’espace, quitte à cadrer verticalement. L’arrière-plan est alors secondaire et vient « comme il peut ».

Remplir le cadre. Pour cette image d’une espèce rare de cerf (le Cerf du Père David), les détails m’importaient particulièrement car je souhaitais suggérer une vue rapprochée. J’ai donc utilisé un téléobjectif pour supprimer du cadre tout ce qui pourrait distraire du sujet.

2. Un deuxième type de cadrage propose, voire impose, un équilibre entre le sujet et l’arrière-plan en termes de poids visuel. Ce cadrage fonctionne à condition, d’une part, qu’une relation existe entre les deux éléments (un paysan dans son champ, un skieur sur la neige...) et d’autre

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part que l’arrière-plan soit homogène, et non dispersé ou confus. L’emplacement du sujet dans le cadre est alors crucial. Rigoureusement centré est une option valable, mais votre composition pourra sembler plate et sans saveur, et votre sujet, perdu dans l’arrière-plan. Quitte à centrer le sujet, autant s’en rapprocher !

Il me semble donc préférable de positionner le sujet à un emplace-ment fort, en le décentrant, ce qui lui donne plus de poids visuel tout en valorisant la taille et l’importance de l’arrière-plan. L’équilibre entre les deux est alors généralement meilleur.

Relation avec l’arrière-plan. Notez comment votre œil se déplace dans la lecture de cette image. J’ai placé ce visiteur de la crypte de la cathédrale de Chartres de façon à établir un lien fort entre le personnage, excentré, et le décor.

3. Enfin, un dernier type de cadrage consiste à mettre en valeur l’ar-rière-plan plutôt que le sujet. Ce genre de composition fonctionne bien lorsque le sujet est un élément tout petit, perdu dans un vaste paysage, ou lorsque l’arrière-plan contient une importante quantité d’éléments. Positionner votre sujet de façon décentrée, ou même dans un coin, donne alors plus de poids au décor. Il faut cependant veiller à ce que le sujet ne disparaisse pas complètement dans l’image...

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Arrière-plan dominant. C’est principalement un plan scénique au centre d’Aix-en-Provence. La discussion du couple, juste éclairé par un rai de lumière, donne à l’image sinon statique une animation bienvenue.

Si deux sujets sont présents dans la photo, qu’ils soient réels ou symbolisés, ils seront perçus avec plus de force s’ils sont antagonistes. Mais doivent-ils être présentés sur un pied d’égalité ou l’un doit-il l’em-porter sur l’autre ? Doivent-ils occuper des emplacements opposés dans la photo ? Tous ces choix sont au cœur de la composition. L’équilibre se rapporte ici à une relation entre des éléments antagonistes.

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Lier deux sujets distincts. Ici, dans le désert du nord du Soudan, deux éléments forts occupent le cadre — une pyramide et un homme à dos de chameau. Le cadrage garantit qu’aucun élément perturbateur n’interfère dans cette prise de vue claire et simple.

À retenir

• Placer votre sujet au centre de l’image n’est pas forcément la meilleure idée, en termes de composition. Un léger décentrement lui donne généralement plus de force.• Décentrer votre sujet établit une relation plus forte avec le décor et plus votre sujet est petit dans le cadre plus cette relation est importante. Attention toutefois à ce que votre sujet ne disparaisse pas alors dans l’image…

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LES BORDS ET LES COINSLorsque l’image est très lumineuse, minimaliste ou qu’elle comprend peu d’éléments, les bords et les coins du cadre prennent une importance visuelle beaucoup plus grande. À l’inverse, si la scène est chargée, bourrée de détails, le spectateur ne portera quasiment pas d’attention aux bords et aux coins de l’image.

L'importance des coins. Dans une telle image, épurée et lumineuse, les coins du cadre attirent inévitablement l'oeil.

Si un élément distinct du sujet, comme l’arête d’un immeuble, se trouve tout près de la bordure de l’image, il interagit avec le cadre. L’étroit intervalle qui l'en sépare est alors encore plus évident pour le spectateur. D’où l’importance de veiller à un rigoureux parallélisme entre l’arête d’un immeuble et le bord de l’image, ou d’opter pour une inclinaison du sujet pleinement assumée.

À retenir

• Le regard est attiré par les coins du cadre, et les éléments au bord de l’image interagissent avec la bordure.• Les diagonales qui viennent « taper » les coins produisent généralement des compositions fortes.

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2FORMAT

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3:2 ET 4:3Lorsque vous optez pour un appareil photo, vous choisissez également un format, c’est-à-dire un cadre dont les proportions sont définies par le fabricant. Il existe certes des exceptions, dans la mesure où certains modèles d’appareil permettent de sélectionner un format dans un menu, mais il s’agit en fait d’un simple recadrage au niveau du capteur, identique au recadrage que vous auriez effectué avec un logiciel.

La photographie est dominée depuis ces 80 dernières années par le rapport 3:2, qui est celui de la pellicule 24 × 36. Les reflex numériques ont adopté ce rapport, ainsi que l’ergonomie des reflex mono-objectif. Les appareils photo d’entrée de gamme ainsi que le plupart des hybrides s’en sont tenus au rapport 4:3 hérité des écrans cathodiques. Il semble parfois plus naturel car il correspond mieux à un tirage en 20 × 25 cm.

Quoi qu’il en soit, il est important de bien prendre les proportions du cadre en considération, car le contenu de l’image en dépend largement.

Les deux formats dominants, au rapport 3:2 ou 4:3, peuvent être cadrés verticalement. Comme il faut y penser, peu d’amateurs basculent spontanément leur appareil photo sur le côté. Un cadrage vertical convient pourtant bien à certains sujets, notamment ceux qui sont en hauteur, comme un visage humain. Attention toutefois, pour les autres sujets, le format 3:2, cadré verticalement, peut sembler trop étroit. Le meilleur placement du sujet est alors souvent centré dans le premier tiers inférieur de l’image.

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Cadrage vertical. Ici, il y a un choix : c’est la figure de l’homme debout, sa posture fière qui m’importent. Ce choix de cadrage est donc naturel, même s’il me faut pour cela rogner sur les roues du vélo.

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1:1 ET 16:9Le format carré, au rapport 1:1, est traditionnellement celui des appareils photo moyen format comme le Rolleiflex et l’Hasselblad. En numérique, il a été popularisé par l’application Instagram. Mais comme il n’existe pas de capteur carré en petit format, le seul moyen pour l’obtenir consiste à rogner la photo. Ce format convient particulièrement aux scènes symétriques, aux sujets « ramassés » mais il n’est pas aussi naturel, à nos yeux, que les rapports 3:2 et 4:3.

Le format carré. Un format carré, assez formel, est souvent adapté pour les sujets symé-triques, et il y en a beaucoup dans l’architecture (ici le Mausolée royal de Frogmore).

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À l’opposé du format carré, l’écran large au rapport 16:9 connaît un grand succès car ce format est celui de l’écran plat des téléviseurs. Il est très apprécié des amateurs car on peut mettre plus de choses dedans. Les vidéastes aussi l’aiment bien. Il est idéal pour ce que l’on appelle un "plan à deux" montrant des personnages en train de converser.

Le plan à deux. Fréquent au cinéma, le plan à deux met en scène deux personnages, ici cadrés serrés (têtes et épaules). Le plan large contribue à concentrer l’attention sur les deux sujets en éludant les éléments distrayants au-dessus et en dessous.

À retenir

• Le format au rapport 3:2 est le plus répandu, celui au rapport 4:3 est plus compact, et peut sembler un peu moins dynamique.• Le cadrage vertical convient aux sujets en hauteur, mais le rapport 3:2 peut s’avérer trop étiré.• L’emplacement naturel, dans un cadrage vertical, au rapport 3:2 se trouve approximativement au tiers inférieur de l’image, au milieu.• Le format carré est formel, parfait pour la symétrie, les visages ou les motifs.• L’écran large (16:9) est séduisant, idéal pour les vastes décors et les plans à deux.

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3REGARD

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DIRECTION DU REGARDComposer, c’est aussi influencer la manière dont le spectateur va voir la photo. Ce n’est pas toujours possible ni jamais acquis à l’avance, mais c’est indéniablement appréciable lorsque l’on y parvient. L’une des techniques les plus directes pour orienter le regard du spectateur, consiste à « pointer » le sujet. Quelques conditions sont bien sûr requises, mais lorsqu’elles sont réunies au moment de la prise de vue, vous pouvez en tirer parti ou vous en abstenir.

La direction du regard ne nécessite pas d’être représentée par une flèche. Le visage peint, de grande taille, de la Vierge Marie attire immanquablement l’attention – le poids visuel d’un visage est élevé et il est relativement clair – et son regard vers le bas conduit le regard du spec-tateur jusqu’à la rangée de prélats.

Les lignes, les jeux de lumière, l’angle et la mise au point ont tous un effet marquant. Ils conduisent notamment le regard d’un emplacement dans l’image à un autre, vers un élément à mettre en évidence. Et parce que l’attention est dirigée vers cet élément, peu importe sa taille. Il peut être tout petit. La réaction du spectateur, retardée par le cheminement de son regard à travers l’image, fait que le sujet gagne en intérêt. En tant que photographe, vous gagnez une certaine liberté dans la composition. De plus, le cheminement du regard renforce assurément la cohérence de l’image.

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Conduire le regard. La forme générale des femmes vêtues de burqas blanches, renforcée par la perspective qui réduit la taille des deux femmes debout, conduit le regard vers la droite puis vers le haut. Là, l’homme effectuant la pesée met un terme au parcours du regard parce qu’il est montré de face.

Les lignes de fuite. Le regard implicite du personnage au premier plan, auquel s’ajoute ceux, moins évidents, des deux autres personnages à mi-distance, s’intègre aux puissantes lignes de fuite dues à l’usage d’un ultra grand angulaire afin que l’attention se porte vers le drapeau jeté en l’air.

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L’être humain étant d’un naturel curieux, il s’intéresse à ce que quelqu’un d’autre est en train de regarder, surtout quand l’objet de cet intérêt est au loin. Comme le révèlent les exemples ici, il n’est pas même nécessaire de voir les yeux de la personne photographiée pour savoir où elle regarde. Le seul fait de regarder est suffisant pour déclencher la curiosité d’autrui.

Conduire le regard. Là encore, la ligne du regard de la baigneuse est implicite. Mais cette fois, elle s’associe à un effet de brume en dégradé qui conduit le regard vers le soleil filtrant à travers le feuillage.

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Ceci est également applicable au personnage principal de la scène, surtout lorsqu’il est en mouvement. Notre regard a tendance à prédire une direction et présumer tout naturellement que le personnage la prendra. En d’autres termes, nous anticipons son déplacement. De ce fait, lorsque nous plaçons le personnage près d’un bord de l’image, comme s’il venait d’entrer dans le champ, le spectateur se projette dans le futur immédiat et « voit » le personnage un peu plus loin qu’il ne l’est en réalité. Et enfin, comme il est naturel de présumer que le personnage se déplace, il y aura une surprise supplémentaire pour le spectateur si ce personnage est cadré de manière à le faire sortir du champ de vision. Ce n’est pas un procédé à utiliser systématiquement, mais il peut occasion-nellement s’avérer intéressant.

Sortir du cadre. Placer votre sujet près du bord du cadre comme s'il allait en sortir peut créer un sentiment de surprise à la lecture de l'image.

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Mais dans une composition, les choses sont rarement aussi simples. Il arrive que les influences se mêlent, comme dans les trois photos ci-dessus. Dans deux d’entre elles, le personnage principal se détourne de l’appareil photo ; le regard du spectateur se détourne lui aussi tout naturellement vers cette direction. Ces directions de regard sont impli-cites car nous ne voyons pas les visages.

À retenir

• Le regard attire toujours l’attention, mais aussi ce vers quoi il porte.• La direction du regard déclenche un cheminement du regard dans l’image.• Décentrer le regard ou la ligne du regard permet de mieux exploiter l’espace.• Les objets en mouvement ont aussi une direction, que l’on présume suivre l’objet mobile.• L’emplacement perçu se situe plus en avant que l’emplacement réel.• Décentrer un objet mobile donne l’impression qu’il est en mouvement.• Donner l’impression que le sujet sort de l’image peut surprendre.

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4STYLE

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D’ÉQUERRE OU OBLIQUEAbordons à présent le style dans la composition. Les trois premières vidéos, Cadrage, Format et Direction du regard, concernaient la composition, mais sans porter de jugement. Là, c’est un peu différent. Car en fin de compte, la manière d’appliquer ces techniques et ces idées afin de composer vos photos ne dépend que de vous ; c’est une affaire de goûts et de préférences personnelles. C’est là que le style entre en jeu. L’un des choix fondamentaux, et des plus évidents, se fait entre le spectaculaire et le banal. Il affecte tous les paramètres de la prise de vue, y compris le choix de l’objectif (focale normale ou extrême) et l’éclairage (forts contrastes, contre-jour ou tamisé et plat). Nous nous attacherons ici à un seul élément : le point de vue sur un sujet qui se trouve devant soi.

Hormis les considérations usuelles sur le choix de l’emplacement d’où la photo sera prise – vue dégagée, juxtaposition de deux sujets, etc. – vous devrez décider si la scène sera graphiquement dynamisée par un angle de prise de vue audacieux ou si vous opterez pour un cadrage de face, plus classique et donc moins spectaculaire. L’architecture est l’un des sujets qui oblige le photographe à penser à tout cela, surtout lorsque le style architectural suggère ou impose le point de vue et une certaine manière d’apprécier l’édifice. En règle générale, l’architecture classique invite à un cadrage « normal », bien d’équerre, alors que l’architecture moderne et ses vertigineuses perspectives justifient plus souvent des angles de prise de vue inhabituels.

Choisir un angle de prise de vue inhabituel permet d’impliquer le spectateur dans l’image. Pour accentuer les angles par exemple, il existe deux techniques : l’utilisation d’un objectif grand angulaire placé très près du premier plan, et le choix d’un angle horizontal insolite, par rapport à un coin par exemple.

Ces techniques ont pour effet de provoquer une impression de profondeur dans l’image, et donc d’impliquer plus le spectateur. Il est également possible de jouer sur d’autres procédés : un premier plan et un arrière-plan distants, un premier plan et un arrière-plan dont les couleurs contrastent fortement, de la brume dans les lointains (pour les perspectives aériennes), de fortes diagonales, des sujets similaires proches et lointains (donc de différentes tailles apparentes).

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Immerger dans la scène. Dans une école pour enfants des tribus du Gujarat, une prise de vue au niveau du sol, de très près et avec un objectif grand-angle exagère la perspective et projette le spectateur dans la scène.

Mais si l’on souhaite un cadrage plus classique, d’équerre ? La photo d’architecture pose un problème spécifique : celui de la convergence des lignes verticales. Lorsque l’immeuble est photographié depuis le sol et de près, il est impossible de ne pas devoir incliner l’appareil photo, d’où cette convergence toute naturelle qui donne l’impression que quelque chose ne va pas dans l’image. La vision humaine s’accommode de ce phénomène optique, de sorte que nous ne le remarquons plus, au quotidien. Pourtant elle peut choquer sur une photographie. Une solu-tion consiste alors à prendre du recul et trouver un emplacement élevé pour la prise de vue, dans un immeuble en face par exemple. Si ce n’est pas possible (et cela ne l’est pas toujours), et si l’on souhaite absolument éviter cette convergence, la photo peut être redressée avec un logiciel de postproduction. Une approche plus classique, mais qui nécessite un matériel spécifique, repose enfin sur l’utilisation d’un objectif à décen-trement ou à bascule, qui à pour effet de permettre d’incliner le plan de netteté. Hormis l’architecture, d’autres sujets gagnent à être cadrés

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d’équerre. Il en résulte une impression de calme et de sérénité. « Aplatir » la perspective permet également d’obtenir un effet graphique. Plus la focale est longue, plus l’effet de plans écrasés est saisissant. Essayez aussi un point de vue face au sujet, avec un cadrage d’équerre et un éclairage plat, par temps couvert ou avec le soleil à l’arrière de l’appareil photo. Fermez le diaphragme afin que tout soit bien net.

Opter pour un point de vue formel. Le caractère formel de cette vue de face, à plat, donne une impression de calme et de distance.

À retenir

• Les angles et les diagonales dynamisent l’image.• Un cadrage de face et d’équerre est formel, ordonné et maîtrisé.

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