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Le management est un ensemble de pensées et d’actions qui prennent en compte les objectifs économiques et sociaux de l’entreprise pour produire des valeurs ajoutées, mesurées par des résultats dont les bénéfices sont la mesure suprême. MANAGEMENT Part de marché Formation et et concurrence Bénéfices Communications sécurité Production de Relations avec qualité les partenaires sociaux Objectifs économiques Objectifs sociaux Progrès économique progrès social * Recherche et Investissements Emploi gestion Rémunération développement des ressources 1 M A N A G E M E N T

le changement organisationnel

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un travail de groupe in loving memory of my freinds

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Page 1: le changement organisationnel

Le management est un ensemble de pensées et d’actions

qui prennent en compte les objectifs économiques et sociaux

de l’entreprise pour produire des valeurs ajoutées, mesurées

par des résultats dont les bénéfices sont la mesure suprême.

MANAGEMENT

Part de marché

Formation et

et concurrence Bénéfices Communications

sécurité

Production de Relations

avec

qualité les

partenaires

sociaux

Objectifs économiques Objectifs sociaux

Progrès économique progrès social

* Recherche et Investissements Emploi gestion

Rémunération

développement des ressources

* Nouvelles technologies humaines.

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MANAGEMENT

Page 2: le changement organisationnel

Dans le schéma ci-dessus, l’entrepreneur, s’il est à la tête

de son affaire, ou le Président-Directeur Général, s’il dirige

pour le compte des actionnaires, se doit chaque année de

produire des bénéfices, de maintenir ou de gagner de la part

de marché, d’effectuer les investissements pour permettre la

croissance et assurer l’avenir. Il se doit aussi d’investir dans la

recherche et le développement, les nouvelles technologies, et

s’assurer que les produits et les services vendus sont de

qualité.

Ce sont les principaux objectifs économiques de

l’entreprise. Il y a aussi les objectifs sociaux : la sécurité au

travail, la communication au profit du personnel et des

actionnaires et aussi des partenaires externes de l’entreprise ;

les relations et les négociations avec les syndicats, les

questions relatives à l’emploi, à la formation et aux ressources

humaines, sans oublier la façon de rémunérer le personnel.

Il est aisé de remarquer que certains objectifs sont

antagonistes. Ainsi en une année donnée, faut-il davantage

investir ou verser davantage aux actionnaires et au personnel ?

Faut-il garder certaines informations confidentielles -

précieuses pour les concurrents – au détriment d’une politique

affichée de large communication ?

Le manager se doit de gérer les conflits qui naissent

forcément entre le domaine économique et le domaine social.

Le management c’est justement l’art de gérer les conflits

résultant de forces antagonistes. Le manager est celui qui sait

prendre en compte les objectifs économiques et sociaux et qui

sait qu’il n’y a pas de progrès social sans progrès économique,

et qu’il faut intégrer le progrès social dans le domaine

économique.

Ce schéma peut servir de repère pour situer les

différents actes de management, qu’il s’agisse du marketing,

2

Page 3: le changement organisationnel

de ventes, de la finance, de l’informatique, de la production, de

la gestion des ressources humaines, et des relations sociales en

se rappelant que l’entreprise ne fonctionne pas comme une

simple mécanique, mais qu’elle est cellule sociale dans laquelle

les hommes et les femmes qui la composent ont des désirs et

des espérances de mieux vivre.

3

Page 4: le changement organisationnel

4

Page 5: le changement organisationnel

INTRODUCTION

I- Définition de la personnalité

II- Les facteurs déterminants de la personnalité

III- Le développement de la personnalité dans

l’organisation

IV- La personnalité et le processus de

changement

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Page 6: le changement organisationnel

Chaque individu passe une très grande partie de sa vie

dans l’entreprise dans la quelle il est inséré. Cette entreprise,

où il n’investit non seulement son temps, ses compétences, son

savoir faire mais aussi sa personne « privée », ses attentes

personnelles, ses espoirs, ses craintes … La personnalité joue

et s’exprime dans les rôles que l’organisation lui propose.

Donc, comprendre le fonctionnement de la personnalité

humaine est donc indispensable pour mieux appréhender non

seulement ses propres réactions dans l’entreprise mais celles

des personnes, supérieurs, collègues ou subordonnés, que nous

côtoyons tous les jours.

I- Définition de la personnalité   : La mot « personnalité » vient du mot latin persona qui

désignait, dans le théâtre romain de l’Antiquité, le masque du

comédien, le visage qu’il présentait au public. Ce mot est à

l’origine de la première définition de la « personnalité » c’est-

à-dire l’aspect l’extérieur d’un individu, la manière dont il est

perçu par les autres et la façon dont il les influence.

A souligner que le terme de personnalité revêt, dans le

langage quotidien, deux acceptions plus au moins confondues

le premier sens est celui qui désigne qu’une personne a

quelque chose de plus qui la fait émerger du commun et qui se

manifeste dans les relations interpersonnelles.

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Page 7: le changement organisationnel

Le second sens est plus descriptif et correspond à la

définition que l’on peut donner de la personnalité qui est selon

Roger Perron « l’ensemble des caractéristiques d’une personne

donnée, qui définissent son individualité et permettent de le

distinguer de tout autre être humain ».

II- Les facteurs déterminant de la personnalité   :

Nombreux sont les facteurs déterminants de la

personnalité de l’homme, et qui sont de deux types différents à

savoir les facteurs innés et les facteurs acquis

a-Les facteurs innés

Les facteurs « innés » ou les racines de l’arbre de la

personnalité selon « Henri Gandrez » , sont les résultats des

combinaisons génétiques et du patrimoine héréditaire de

chacun, qui déterminent la « constitution » (avec ses

caractéristiques morphologiques, sa robustesse et sa vitalité

plus ou moins grandes, etc ) .

Ces facteurs innés sont en nombre de quatre :

L’hérédité

Le sexe

La constitution

Le tempérament

L’hérédité :

C’est le résultat des combinaisons et du patrimoine

héréditaire de chacun. L’hérédité influence directement et

indirectement la personnalité.

La constitution :

C’est celle qui enveloppe les caractéristiques

morphologiques, la robustesse et la vitalité de la personne.

7

Page 8: le changement organisationnel

Le tempérament :

C’est ce qui renvoie à un certain type d’équilibre neuro-

endocrinien.

Le sexe :

Ce sont les différences physiques et constitutionnelles de

l’homme et de la femme. On constate qu’il y a une sensibilité

plus grande chez la femme.

b- Les facteurs acquis :

La personnalité d’un individu n’est donc pas influencée

par les seuls éléments de l’hérédité et de constitution

génétique, mais des conditions sociales et environnementales

interviennent dans la détermination de la personnalité.

La culture :

C’est l’ensemble des valeurs qui conditionnent les

comportements et les attitudes acceptables ou non des

membres de la société. Donc, la culture a également une

influence manquée sur le développement de la personnalité.

La famille :

La famille qui constitue les « racines » mêmes d’un

individu, a un effet certain sur la personnalité, et cette

influence se reflète également dans le comportement au

travail.

Les expériences de vie :

Tout comportement et toute personnalité est influencé

par un bagage de connaissances, d’expériences heureuses ou

malheureuses, d’échecs ou de succès qu’avait connu durant sa

vie.

Le groupe et les rôles :

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Page 9: le changement organisationnel

L’appartenance à un groupe façonne la personnalité de

l’individu, en effet, son comportement s’oriente en fonction des

normes et valeurs propres au groupe, ainsi que le rôle et le

statut qu’il occupe au sein du groupe.

III- Le développement de la personnalité   dans l’organisation:

Chaque individu, lorsqu’il entre dans une entreprise

arrive avec toute sa personnalité, ses exigences, ses besoins,

ses conflits et ses défenses qui aime bien les garder et les

développer dans l’organisation. Toutefois, le travail et

l’organisation se présentent à l’individu avec leurs propres

exigences et leurs propres contraintes et lui demandent de s’y

soumettre et de les satisfaire.

L’organisation est donc un lieu d’investissement majeur

pour l’homme qui cherche à y établir sa compétence et à y

satisfaire ses multiples besoins psychologiques en fonction de

l’évolution des divers éléments de sa personnalité. Le

développement de la personnalité dans l’organisation peut

s’articuler autour de deux points :

L’organisation est le lieu de construction de

l’identité individuelle.

Le contrat psychologique entre l’individu et

l’organisation.

a-L’organisation est le lieu de construction de l’identité individuelle :

Comme il a été souligné par R. REITTER (1985),

l’entreprise et l’organisation sont des systèmes humains

structurés « qui parlent » : « L’entreprise parle à mes pulsions,

à mon désir de dépendance, à mon besoin d’agir, à mon image

9

Page 10: le changement organisationnel

idéale. L’entreprise me structure un lieu où trouver des

réponses à mes préoccupations d’identité. »

Au travers de cette série d’images de soi, des autres et

d’elle-même en tant que système social, l’organisation se

présente ainsi pour chaque individu comme une surface de

projection, un lieu où chacun tentera non seulement du

conjurer l’angoisse de morcellement à laquelle le confronte

toute vie en société, mais aussi de réaliser ses projets et ses

désirs et de poursuivre ainsi sa quête d’identité, sa recherche

d’unité. En ce sens, l’organisation est le lieu où s’inscrit et se

poursuit pour l’individu la construction de son identité

psychosociale.

b- Le contrat psychologique :

Dans toute organisation, il y a un engagement bilatérale

ou une sorte de contrat non écrit appelé « le contrat

psychologique » en vertu duquel la personne demande à

l’organisation de satisfaire un certain nombre de ses besoins,

en retour de quoi elle satisfait aux demandes de l’entreprise à

son égard. Les besoins éprouvés par l’individu étaient classés

par Harry LEVINSON en trois catégories :

Besoins d’assistance

Besoins de développement

Besoins de maîtrise

Besoins d’assistance :

Ce sont les besoins que l’organisation se préoccupe de

l’individu. Le besoin aussi d’aide pour l’intégration d’un groupe

de travail, le besoin d’affection et de soutien émotionnel.

Les besoins de développement :

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Page 11: le changement organisationnel

L’individu a besoin de connaître sa position au sein de

l’organisation pour qu’il puisse exercer toute la créativité et la

responsabilité dont il est capable.

Les besoins de maîtrise :

L’individu a besoin de savoir ce qu’il va devenir au sein

de l’organisation et, simultanément, de savoir ce que cette

organisation va devenir. Il doit pouvoir ressentir les valeurs

proposées par l’organisation comme étant en harmonie avec

les siennes propres.

IV- La personnalité et le processus du changement   :

Dans tout processus de changement, il faut tenir compte

de la personnalité des dirigeants ainsi que des employés de

l’organisation et cela est nécessaire parce qu’il y a des gens

qui ont une personnalité qui tend vers la stabilité et le statu-

quo et qui considèrent tout changement comme

bouleversement des normes et des cultures ce qui les poussent

à résister à tout changement et le juger toujours négativement.

Donc, pour ce genre de personnalité il faut concevoir un

cadre idéal pour mener le changement sans pour autant qu’ils

ressentent ce changement.

Toutefois, dans le même organisation on trouve des

personnes qui aiment souvent l’innovation et le changement et

espèrent sa modification ce qui n’est pas possible dans tous les

cas car l’entreprise a toujours besoin d’un temps pour

construire ses normes et son identité.

Alors, afin de satisfaire ses personnes, le manager doit

faire quelques modifications légères qui n’ont pas d’influence

sur la structure de l’organisation mais qui satisfait les désirs

des partisans du changement.

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Page 12: le changement organisationnel

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Page 13: le changement organisationnel

Introduction

I- Pourquoi la perception

II- Définition de la perception

III- Les caractéristiques de la perception

IV- Les facteurs influençant la perception

V- La structure de la perception

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Page 14: le changement organisationnel

La perception est un mécanisme premier par lequel les

êtres humains arrivent à connaître leurs univers. Elle est aussi

un processus de traduction : les stimulations sensorielles sont

transmises des sens, les yeux par exemple, au système nerveux

central où elles sont converties en impressions de la réalité. Le

processus perceptuel ne se construit pas de façon mécanique :

c’est l’individu lui-même qui le façonne et l’influence dans sa

singularité. Ceci nous amène à comprendre les origines des

distorsions auxquelles peut être sujette la perception des

individus.

Nous montrons comment différent facteurs tels nos

valeurs, nos besoins et, nos intérêts, influencent nos

perceptions.

Mais, tout d’abord, quelle intérêt à traiter de perception

en relation avec le sujet du changement ?

I- Pourquoi la perception   ? L’intérêt à aborder le sujet de perception en rapport avec

celui du changement au sein des organisations naît de

l’importance des impressions et des réactions individuelles et

collectives faces à une action de changement.

Ces manifestations sont les résultats du choc entre les

différentes valeurs et croyances actuelles de l’individu et du

groupe avec ceux nouvellement apportées par les initiateurs du

changement. Ainsi, le sujet de perception s’apparente au sujet

14

Page 15: le changement organisationnel

de culture d’entreprise et capacité organisationnelle à

l’apprentissage.

Les acteurs d’une organisation élabore des construits

sociaux -les systèmes d’actions collectives- répondant à leurs

déterminations multiples.

Chaque acteur a ses propres intérêts, ses propres

valeurs, ses propres buts. Placé dans une certaine position

dans l’organisation, et en fonction des contraintes liées à cette

position, il va agir, non pas comme un agent passif, mais

comme quelqu’un qui conserve toujours un certain degré de

liberté. Celui-ci contribue à orienter sélectivement l’attention

de l’individu. Mais, la perception n’est pas seulement

détection : c’est aussi interprétation. L’individu puise dans ses

bagages (cognitifs, affectifs…) afin de comprendre se qui passe

autour de lui. Il mobilise les expériences accumulées dans

l’organisation et présentes sous différentes formes : règles

implicites, enseignements tirés de succès ou d’échecs

antérieurs, les représentations et les images, les valeurs et

croyances…

Ainsi, la perception apporte une certaine légitimité pour

les comportements et pour les individus les exécutants. En

effet, les comportements non répertoriés ou surprenants, les

déviances, les innovations seront ainsi confrontés avec les

références stockées. S’ils sont légitimés, ils alimenteront le

stock de repère et connaissances et contribuant à préciser les

croyances et les normes. Ainsi se définie le changement comme

une mutation des modes de rapports humains et des modes de

raisonnement des individus.

Cependant chaque action de changement rencontre

inévitablement des difficultés au cours de l’élaboration du

projet de changement et de sa mise en œuvre. Mais ces

difficultés, perçues habituellement comme des résistances au

15

Page 16: le changement organisationnel

changement, son loin d’être insurmontables. « les membres

d’une organisation ne sont pas, en effet, attachés de façon

passive et bornée à leur routine. Ils sont tout à fait prêts à

changer très rapidement s’ils sont capables de trouver leur

intérêt dans les situations qu’on leur propose. Les habitudes

ont pour eux beaucoup moins d’importance qu’on ne croit.

En revanche, ils ont une appréciation très raisonnable et

presque instinctive des risques que peut présenter le

changement. Le changement ne paraît dangereux aux

membres de l’organisation que s’il met en question les

conditions de leur travail, leur source de pouvoir et leur liberté

d’action. Ils vont faire obstacle inconsciemment et

légitimement à tout ce qui menacerait leur autonomie et

chercher à orienter le changement de telle sorte qu’il tourne à

leur profit.

II – Définition   de la perception   : La perception est un processus au cours duquel

l’individu sélectionne et organise les stimuli lui parvenant de

son environnement afin de se constituer une image de ce

dernier et ses composantes.

L’être humain est ainsi amené à identifier, à discriminer,

à reconnaître et à juger l’information reçue par ses sens. La

perception se présente donc comme une expérience unique et

personnelle, une représentation de la réalité à notre propre

sens qui ne peut être que subjective. Elle représente beaucoup

plus que ce que nos sens nous permettent d’appréhender, car

l’information reçue par nos sens est organisée afin que notre

16

Page 17: le changement organisationnel

expérience sensorielle soit vécue de la façon la plus cohérente

possible.

La perception est en définitive un acte individuel qui a

pour effet de relier l’individu à son environnement.

Ainsi, notre comportement dépend de la perception que

nous avons de la réalité, de la manière dont nous organisons

cette information perceptuelle afin de créer l’image que nous

formons du monde et, finalement, de l’expérience que nous

tirons des événements.

III – Les caractéristiques de la perception   :

La perception est :

Immédiate : Puisque c’est le processus par lequel les

données sensorielles sont filtrées et organisées.

Sélective : Il est impossible de prêter attention à tous les

stimuli que captent nos sens, certains stimuli sont privilégiés

par rapport à d’autre.

Stable : Puisque même si l’environnement change, évolue

et se transforme, l’individu est capable d’adapter sa

perception.

IV – Les facteurs influençant la perception   :

4 – 1 – Les facteurs externes :

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Page 18: le changement organisationnel

L’intensité : Elle correspond à la force

d’émission d’un stimulus perceptuel : plus un stimulus est

intense, plus il attire l’attention.

La couleur et le décor : La couleur et le décor

de l’environnement physique influencent l’humeur et le

comportement des individus. Certains couleurs ont pour

effet de réchauffer l’atmosphère, d’autre irritent ou encore

reposent. L’ameublement et l’aménagement peuvent

également provoquer un sentiment de chaleur ou de

froideur, inciter au travail ou favoriser le repos.

La taille : La dimension d’un objet exerce, sur

la perception, le même type d’influence que le facteur

intensité : plus il occupe d’espace plus il attire l’attention.

Le contraste : les individus ont tendance à

s’adapter et à s’habituer aux stimulations courantes de notre

environnement. Par conséquent, notre attention ne sera

attirée que par les stimuli inattendus et inhabituels.

La nouveauté : Elle est reliée au facteur de

contraste. En effet, tout comme un stimulus inhabituel, un

nouveau stimulus retient d’avantage attention qu’un

stimulus routinier ou familier.

La répétition : Un stimulus attire beaucoup

plus d’attention s’il est répété plus d’une fois. Ainsi,

l’avantage de la répétition est double, premièrement, un

stimulus répété a plus de chance d’être perçu dans le cas où

l’attention tend à faiblir et, deuxièmement, la répétition

augmente la sensibilité au stimulus.

Le mouvement : La perception humaine est

plus sensible aux objets qui bougent dans le champ visuel

par rapport aux objets qui sont immobiles.

18

Page 19: le changement organisationnel

La position sociale : La façon dont une

personne se présente, sa situation sociale et toute la

reconnaissance qui en découle influencent souvent la

perception que nous en avons

4 - 2 : les facteurs internes :

La connaissance : L’expérience et les

connaissances d’un individu influencent grandement la

signification qu’il donne à ses perceptions.

Nos perceptions sont souvent erronées et correspondent

aux distorsions que nous leur faisons subir afin de les concilier

avec ce que nous savons déjà.

Les attentes : Les attentes sont caractérisé par

la tendance des individus à agir selon l’interprétation qu’ils

font de la réalité dans la quelle ils évoluent.

La motivation : L’individu perçoit ce qu’il veut

percevoir. Ainsi ce sont en partie les besoins qu’il ressent

ponctuellement qui influencent ses perceptions.

Les sentiments : Les stimuli qui ont une

connotation émotionnelle positive sont généralement mieux

perçus que ceux qui n’éveillent aucune émotion chez les

individus. Par ailleurs, les stimuli qui éveillent des émotions

négatives favorisent la défense perceptuelle ou, au

contraire, la sensibilisation perceptuelle. Toute fois, ce type

de stimulus est généralement perçu plus difficilement qu’un

stimulus neutre qui n’éveille aucune réaction émotionnelle.

La culture : La culture des individus influence

leur perception, et les différences culturelles illustrent les

différences perceptuelles qui existent entre les peuples.

5) La structure de la perception   :

19

Page 20: le changement organisationnel

l’organisation de la perception est le processus par

lequel les sujet, regroupent les stimuli de l’environnement dans

leur esprit afin de les agencer en structure identifiable. Ainsi,

nous traiterons des six principes suivants.

La distinction figure – fond : Cette distinction

est fondamentale à toute perception d’objet. C’est grâce à

cette distinction que nous parvenons à observer et à

distinguer un objet précis dans un environnement complexe.

La proximité : La tendance à organiser nos

perceptions en regroupant les objets qui sont les plus

rapprochés les uns des autres est appelée la proximité.

Lorsque les objets sont prés les uns des autres, ils sont plus

facilement perçus comme formant un ensemble uniforme,

même si objectivement il n’y a aucun lien entre eux.

La similarité : C’est un principe d’organisation

perceptuel selon lequel nous percevons un groupement

d’objet, comme un ensemble uniforme en raison de la

ressemblance relative des objets individuels. Les objets, les

personnes ou les événements possédant des

caractéristiques, semblables tendent donc à être regroupés.

Plus les ressemblances sont grandes, plus les tendances au

regroupement s’accentuent.

La continuité : c’est la capacité de percevoir

les objets de façon continue et uniforme. La continuité est

donc cette capacité de rattacher chaque élément à celui qui

le précède et à celui que le suit de manière qu’on les

perçoivent comme des configurations continues.

La complémentarité : les processus

perceptuels tendent à organiser les sensations de façon que

l’on perçoive des tous complets et non des partie

disparates, c’est à dire que lorsqu’un stimulus est incomplet,

20

Page 21: le changement organisationnel

l’organisme le complète, en peut donc facilement percevoir

un tout même s’il n’existe pas physiquement.

La distorsion, les éléments de la distorsion

sont :

a- Le stéréotype : C’est une idée préconçue et non

fondée au sujet d’un individu, d’un groupe ou d’une

population. Il ne tient pas compte des différences

individuelles et prêtes aux individus des croyances, des

attitudes et des comportements généralisés, en se basant

sur des considérations tels que l’âge, le sexe, la

profession ou la nationalité.

b- L’effet de HALO : C’est la tendance à se baser

sur un trait particulier de la personnalité d’un individu

pour se former une impression globale, négative ou

positive, de son comportement général.

c- La projection : C’est la tendance d’un individu à

attribuer à autrui ses propres fautes au lieu des les

affrontes.

21

Page 22: le changement organisationnel

INTRODUCTION

I- Qu’est ce qui justifie l’étude des

comportements ?

II- La notion d’attitudes

III- Les composantes de l’attitude

IV- Les principales fonctions des attitudes 

22

Page 23: le changement organisationnel

La compréhension des attitudes humaines est devenue

une préoccupation majeur dans tous les domaines.

L’importance qui lui est accordée provient de l’espoir de

pouvoir un jour prévoir leur évolution et même infléchir

celle-ci dans un sens particuliers. En faite, les études se sont

concentrées essentiellement sur les possibilité de

changement des attitudes dans des disciplines aussi

différentes que la marketing, la publicité, les sciences

politiques, le management …

Ainsi, on s’étalera à étudier les relations entre le concept

de changement et celui des attitudes avant d’aborder ces

derniers pour voir leurs principales composantes, leurs

origines et leurs fonctions.

I- Qu’est ce qui justifie l’étude des comportements   ?

Les attitudes, fruits de l’expérience des individus, sont

intégrées en tant que trace durables et vont contribuer à

rétrécir, conserver et stabiliser l’univers interne de chacun.

Cependant l’être humain ne peut vivre replié sur lui même et

isolé de son environnement. Ce dernier le met dans l’obligation

de réagir aux turbulences et changement qui font obstacle à sa

stabilité et son intégrité. En essayant de s’adapter au monde

extérieur, l’individu devient agent de son propre changement

d’attitudes. Différentes composantes (cognitives, émotives,

conatives) sont à l’origine de la formation des attitudes d’un

individu.

En interaction, elle constitue des sous- système du

système « attitudes ».

23

Page 24: le changement organisationnel

Cette interaction entraîne des renforcements mutuels,

des conflit, ou l’émergence d’une dominante. Le changement

de l’une d’entre elles ne pourra se faire sans influence des

deux autres. Tout changement pourra être cause de désordre,

consommera un surplus d’énergie et produira des effets

systémiques secondaires. La tendance des systèmes à

l’homéostasie s’opposera à l’implantation d’un changement qui

tendrait à modifier sensiblement la stabilité de l’édifice

construit. Chaque sous – système interagit dans le système

global avec les autres sans – système un peu comme des boules

de billard en mouvement, qui, en se touchant, affectent

mutuellement leurs trajectoires. Si un homme en vient à

changer son attitude vis-à-vis de son rôle de chef, c’est aussi sa

conception de l’autorité au bureau, en famille, en groupe, qui

va être affectée.

L’interdépendance va mobiliser un système d’attitudes et

rendre tout changement d’apparence mineure complexe à

réaliser.

Plusieurs théories se sont intéressées aux mécanismes de

changement des attitudes.

Pour les théories d’inspiration béhavioriste, les lois des

changements des attitudes s’apparentent à ceux

d’apprentissage. Le changement d’attitudes suppose un

changement d’opinions reliées à ces attitudes.

Le changement d’attitude dépendra de trois variables :

l’attention tout d’abord- si le sujet n’en prête aucune au

stimulus, il n’y aura pas d’influence ; la compréhension ensuite

–si le sujet interprète le stimulus de la même façon que l’agent

de changement qui le produit, le changement est possible ;

enfin, l’acceptation du message qui est, elle aussi, une

condition nécessaire au changement d’attitudes.

24

Page 25: le changement organisationnel

Kurt Lewin et sa théorie du champ de force stipulent

que les situations sociales loin d’être statiques sont au

contraire dynamiques. Chaque situation en apparence stable

n’est en vérité qu’en situation d’équilibre résultant de la co-

existance de forces opposées, qui sont soit « moteurs » soit

« freins », dans un champ dynamique.

Les forces motrices tendent à rapprocher la situation

actuelle de la situation désirée. Les forces restrictives freinent

ce processus.

Situation désirée

Frein (forces

restrictives)

Situation actuelle

(Insatisfaisante) Moteurs

(forces motrices)

Ainsi pour changer une attitude, il conviendrait donc de

déséquilibrer le système de forces en présence.

Pour K Lewin, la meilleur manière d’opérer le

changement serait donc de le faire au niveau du groupe plutôt

qu’au niveau de l’individu, puisque le premier se répercutera

automatiquement sur le second en ces termes : « Aussi

longtemps que les valeurs de groupe seront inchangées,

l’individu résistera aux changements, et ce d’autant plus qu’il

devra s’écarter fortement des norme du groupe. Si la norme

groupale elle même est changée, la résistance due à la relation

entre l’individu et la norme groupale est éliminée ».

Les autres théories quand à elles s’intéressent à la

dissonance cognitive comme origine de changement. L’individu

ayant perçu une sorte de gène de fait de l’incohérence entre

25

Page 26: le changement organisationnel

ses connaissance et ses attitude, il essaie de réduire cette

dissonance en changeant ses comportements pour les adapter

à la situation au quelle il est confronté.

Il convient maintenant de traiter le sujet des attitudes

afin d’en appréhender plus profondément les mécanismes.

II- La notion d’attitudes« Une attitude est l’impression, le sentiment ou la

confiance stable qu’une personne éprouve envers autrui, un

groupe, une idée, une situation ou un objet ».

Dans un sens figuré, l’attitude évoque la conduite

adoptée en certaines circonstances ou la psychologie

particulière du sujet.

L’attitude dans sa virtualité, ne peut être appréhendée

directement – on infère une attitude à partir des

comportements observés qui s’y rapportent. Elle ne peut être

mesurée qu’à l’aide d’une conduite de détour, d’un outil,

comme beaucoup de faits sociaux qui ne relèvent pas de

l’évidence.

III- Les composantes de l’attitude   : Les attitudes constituent un système complexe de

composantes en interactions et dont le résultat est une

structure conceptuelle relativement stable chez un individu.

Trois composantes essentielle reliés mais distincts sont

la source de tout attitude :

La composante cognitive   :

Elle évoque une connaissance, une idée, une croyance

quelconque concernant l’objet de cette attitude.

26

Page 27: le changement organisationnel

La composante effective   ou émotive   :

Est le fait d’aimer ou non une telle personne, tel groupe, tel situation… des

émotions naissent face à tel objets ou même à son évocation. Elles se manifestent par

l’accélération du pouls, assèchement de la gorge, rougissement ou pâleur, sueur froide, larme

de peur ou de joie…

La composante conative   ou

comportementale:

C’est la prédisposition à l’action dont il s’agit ici et pas

de l’action traduite en comportement. On parle de mobilisation

physique, l’attitude a une fonction anticipatrice, elle annonce

l’attitude qui va suivre.

Les attitudes facilitent ainsi la vie sociale. Elles

permettent les ajustements anticipés des conduites

interpersonnelles.

IV- Les principales fonctions des attitudes   :

Quatre fonctions essentielles remplis par les attitudes

ont été distinguées par Daniel Katz, la fonction instrumentale,

la fonction de défense du moi, la fonction d’expression de soi et

de ses valeurs et enfin la fonction de connaissance du monde.

La fonction «   d’ajustement utilitaire   »

Les attitudes d’un individu favorisent la gestion de ses

besoins dans l’environnement qui lui est propre. La recherche

du plaisir, et l’évitement du déplaisir régissent les principes

généraux de fonctionnement des individus.

L’individu tend de préférence à recherche ce qui lui est

agréable en ce qui le valorise et à fuir ce qui le diminue ou lui

est désagréable. Ainsi, on a tendance à conserver longtemps

27

Page 28: le changement organisationnel

les attitudes qui sont les plus gratifiantes pour nous, et elles

demeurent souvent des éléments fondamentaux de notre

personnalité.

Nos attitudes nous aident à passer la vie la plus agréable

possible en maximisant l’intérêt des récompenses et

minimisant celui des punitions.

La fonction de «   défense du moi   »

Face aux dangers réels et imaginaires de la vie sociale et

professionnelle, les attitudes peuvent avoir une fonction de

protection de la personnalité. La fonction de défense du moi

exercée par les attitudes peut être considérée comme un gage

de la consistance de la personnalité. Excessive, elle verse dans

le dysfonctionnement et la pathologie décrite par l’école

psychanalyste. Ainsi , une information menaçante, désagréable

on déstabilisante peut provoquer chez l’individu qui la reçoit

une poussée d’anxiété on d’angoisse. Les attitudes vont

contribuer à amortir le choc, à diviser la menace, voire à en

rejeter les termes inacceptables pour le sujet afin de réduire

l’importance des perturbations émotionnelles.

La fonction d’expression de soi   :

Si certaines attitudes ont un rôle de défense ou de

maintient de la cohésion interne de la personnalité, elles

peuvent aussi servir à la promotion active de cette cohérence.

L’attitude peut favoriser l’affirmation de soi, la valorisation de

sa propre image, l’expression sous toutes ses formes de la

personnalité.

La fonction de connaissances du monde   :

L’organisation progressive d’un ensemble intégré

d’attitude face aux sujets les plus divers, aide l’individu à

appréhender son environnement d’une façon « économique ».

28

Page 29: le changement organisationnel

Les attitudes vont constituer les cadres permettant de

résoudre de nombreux problèmes à l’aide d’un jeu restreint de

conduite.

29

Page 30: le changement organisationnel

INTRODUCTION

I- Définition et caractéristiques 1- Définition

2- Caractéristiques de la motivation

II- Approche de la motivation

A- Les théories de contenu 1- La pyramide de MASLOW

2- Le modèle de PORTER

3- L’approche d’ESC d’ALDELFER

4- L’approche des deux facteurs d’HERZBERG

B- Les théories du processus de motivation 1- La théorie des attentes (ou expective) de Victor VROOM

2- La théorie de l’équité (Adams 1963)

3- La théorie du renforcement

4- La théorie des objectifs

III- La gestion de la motivation 1- L’enrichissement des tâches

2- Les caractéristiques de l’emploi

3- La modification du comportement organisationnel

4- La gestion par objectif

30

Page 31: le changement organisationnel

Relation changement / motivation

Le changement peut être une source de’ motivation dans

la mesure où la personne voit dans ce changement de

nouveaux horizons de réalisation de soi de satisfaction

ultérieure des besoins.

Une personne non motivée pour le changement peut

résister à celui-ci, et constituer ainsi un frein au

développement de l’organisation.

Pour réussir un changement organisationnel, la

motivation constitue la pierre angulaire de la stratégie du

changement.

I- Définition et caractéristiques   : 1- Définition :

La motivation se définit comme étant l’ensemble des

forces internes et externes, incitant un individu à s’engager

dans un comportement donné.

Motivation intrinsèque : Elle est reliée au fait de

travailler pour le plaisir que procure l’accomplissement de la

tâche.

Motivation extrinsèque : Elle est reliée à un

rapport utilitaire c’est-à-dire que l’individu s’engage dans un

comportement donné pour bénéficier d’avantages concrets ou

pour éviter des conséquences désagréables.

31

Page 32: le changement organisationnel

2- Les caractéristiques de la motivation :

Il en existe trois :

L’effort : C’est la force physique ou psychologique

fournie par un individu à la poursuite des objectifs.

La persistance : C’est la persévérance dont fait

preuve un individu lorsqu’il adopte un comportement ou qu’il

accomplie une tâche particulière.

L’orientation des efforts : C’est la qualité et la

pertinence d’un travail.

II- Approches de la motivation   : A- Les théories de contenu :

Elles ont pour objet d’énumérer, de définir et de

classifier les différentes forces et pulsions qui incitent un

individu à adopter un comportement.

1- La pyramide de MASLOW : Il propose 5

catégories de besoins, gradués, en commençant par les B.

physiologiques jusqu’aux besoins d’actualisation.

Selon MASLOW, ces

besoins ne peuvent être ressentis

simultanément chez un même

individu, mais d’une manière

successive selon un ordre bien

établi.

2- Le modèle de POSTER 1961 :

Ce modèle essaie d’expliquer la motivation des

gestionnaires, il comporte 5 types de besoins (les mêmes que

32

B. d’actualisationB. d’estimeB.

d’appartenirB. de sécuritéB.

physiologiques

Page 33: le changement organisationnel

MASLOW) mais ne prend pas en considération les besoins

physiologiques (supposés satisfaits) et ajoute un cinquième

type de besoins (besoins d’autonomie) au sommet de la

pyramide : ce besoin se rapporte au désir des gestionnaires de

prendre des décisions, d’établir des objectifs et de travailler de

façon autonome sans supervision.

3- L’approche d’ESC d’ALDELFER :

ALDEFER classe les besoins en trois catégories

seulement qui comprennent les besoins d’Existence, les

besoins de Sociabilité et les besoins de Croissance d’où

l’appellation ESC. L’apport d’ALDEFER se différencie de celui

de MASLOW par le fait qu’il rejette la rigidité et la

hiérarchisation des besoins, en effet, il peut régresser dans la

hiérarchie des besoins aussi bien qu’il peut y progresser.

4- L’approche des deux facteurs d’HEZBERG :

Elle fait ressortir deux types de facteurs les premiers

conduisent à un état de satisfaction tandis que les autres

conduisent à un état d’insatisfaction, ils sont appelés les

facteurs de motivation, les premiers quant à eux sont appelés

facteurs d’hygiène.

Facteurs d’hygiène : Agissent sur un continuum où

les extrémités sont l’insatisfaction et la non insatisfaction car

les éléments de travail de cette catégorie ne réussissent pas à

satisfaire ou à motiver les individus.

Les facteurs de motivation : Ces facteurs peuvent

créer un état de non-satisfaction chez les individus lorsqu’ils

ne parviennent pas à répondre aux besoins de ces derniers.

Toutefois, ils peuvent créer un état de satisfaction lorsqu’ils

réussissent à répondre aux besoins des individus.

B- Les théories du processus de motivation :

33

Page 34: le changement organisationnel

Dans ces théories, les chercheurs essayent de mettre en

évidence le lien qui existe entre une action, les avantages

qu’elle procure et la capacité pour l’acteur de les obtenir.

1- La théorie des attentes (ou expectative) de Victor VROOM :

Cette approche se base sur trois concepts principaux :

Les attentes : La croyance selon laquelle un

comportement précis sera suivi d’une conséquence donnée et

qui détermine l’effort qu’une personne est prête à fournir.

La valence : C’est la valeur attribuée par un individu

à la conséquence de son action, elle peut être nulle

(indifférence), positive (conséquence valorisée) ou négative

(cas d’une conséquence nullement valorisée).

La valeur instrumentale : Représente le lien

existant entre les deux niveaux : la conséquence, et la

désirabilité de cette conséquence.

1 2 3

l’individu évalue la relation il évalue la probabilité

il juge de la

entre son effort et le rendement que son effort lui vaille

désirabilité des

de cet effort une récompense

récompenses

anticipé

s

34

Page 35: le changement organisationnel

2- La théorie de l’équité (Adams 1963) :

Deux grands concepts sont à la base de cette théorie :

La distance cognitive : Le malaise ressenti

lorsqu’un individu prend conscience de l’incohérence qui

existe entre certaines de ses idées, qui mène à un changement

d’attitudes.

Le processus de comparaison sociale : Il suppose

que les personnes se comparent entre elles et évaluent ainsi

leur propre situation.

La théorie de l’équité suppose que chaque fois qu’un

individu perçoit sa situation comme étant inéquitable, il est

motivé à poser une action, afin de rendre sa situation plus

équitable. Ainsi la perception de l’iniquité de la situation

pousse à l’action.

3- La théorie du renforcement :

Elle consiste à accorder une récompense pour un

comportement désiré et une punition pour un comportement

non désiré. Ainsi cette théorie postule qu’un comportement

suivi d’une conséquence heureuse a tendance à se répéter et

que celui suivi d’une conséquence malheureuse ou négative

(punition) a tendance à ne pas être répété.

En somme, la conséquence d’un comportement crée un

lien automatique et non rationnel avec le comportement lui-

même.

4- La théorie des objectifs :

35

Page 36: le changement organisationnel

Selon cette théorie, la motivation proviendrait d’objectifs

conscients auxquels adhère un employé. Dans cette

perspective, l’individu est considéré comme rationnel et

capable de se donner un but qui exercera une influence sur lui.

Cinq propositions découlent du rapport entre objectifs et

comportement :

1– Plus les objectifs sont élevés, plus grande est la

motivation.

2– Les récompenses d’un comportement poussent

l’individu à se fixer un objectif plus élevé.

3 – Les objectifs clairs et précis ont plus d’influence sur

la motivation.

4 – Les directives de la direction n’ont d’effet que s’ils

sont acceptées par les subalternes, et traduits en objectifs

clairs et précis.

5 – Les rétroactions sur les résultats n’augmentent la

motivation que si elles amènent l’individu à se donner des

objectifs de plus en plus élevés.

III- La gestion de la motivation   : 1- L’enrichissement des tâches :

L’enrichissement des tâches modifie la nature même du

travail. Cette méthode, en agissant sur le plan vertical, vise

habituellement à satisfaire les besoins d’estime et de

réalisation de soi des employés.

2- Les caractéristiques de l’emploi :

Selon cette approche, on essaye d’expliquer la

motivation au travail par les caractéristiques du travail et qui

sont :

36

Page 37: le changement organisationnel

La variété de la tâche

La globalité de la tâche

L’importance de la tâche.

3- La modification du comportement organisationnel :

La modification du comportement des individus se

rapporte directement à la théorie du renforcement où on

essaye de changer un comportement par ses conséquences :

renforcement positifs ou renforcement négatif.

4- La gestion par objectif :

Selon cette conception, le comportement humain a

toujours un objectif à atteindre. Pour motiver un employé il

faut l’amener à s’assigner des objectifs ou à lui faire accepter

ceux qu’on lui propose, l’intention et le désir d’atteindre ces

objectifs déterminent alors l’effort à fournir et, par conséquent

le degré de la motivation.

37

Page 38: le changement organisationnel

INTRODUCTION

Relation entre le stress et le changement organisationnel

I- C’est quoi le stress ?1- Définition

2- Les types du stress

II- Le stress : Concepts et modèles1- Les modèles basés sur les conséquences physiologiques

2- Les modèles basés sur les conséquences psychologiques et comportementales.

III- Les conséquences du stress1- Les conséquences pour l’individu

2- Les conséquences sur l’organisation

IV- La gestion du stress1- L’intervention individuelle

2- Les stratégies organisationnelles

38

Page 39: le changement organisationnel

La relation Stress / changement :

1- Relation changement Stress :

Pour un certain genre de personne, le changement peut

être à l’origine du stress : en d’autre terme, un employé qui a

horreur du changement vivra l’arrivée d’une nouvelle

technique comme un événement menaçant et sera très

nerveux, ce qui n’est pas le cas pour un autre employé, très

ouvert au changement, qui le verra comme une occasion

d’acquérir des nouvelles habilités, et donc, vivra moins le

stress.

2- Relation stress changement :

Le stress stimule le changement, plus précisément le

stress neutre ou optimal dont la présence stimule la créativité,

invite au progrès et par conséquent au changement qui

procure la satisfaction et maintient le stress dans son niveau

optimal.

3- Relation stress changement :

On peut dire qu’il existe un certain cercle vicieux entre le

changement et le stress. Car une personne qui est sujette au

stress essayera de changer son environnement et sa façon de

vivre même (car le changement peut être considéré comme

une stratégie de diminution du stress), ce changement peut à

son tour causer le stress à cet individu…

Dans ce cas, on parle seulement du stress neutre qui

pousse l’individu à agir et à être actif en provoquant le

changement.

I-C’est quoi le stress   ? 1- Définition :

39

Page 40: le changement organisationnel

Le stress est défini comme étant l’adaptation du corps à

une situation difficile ou imprévue, une réaction de réparation

qui, lorsqu’elle échoue, risque d’amener des problèmes

physiques graves.

2- Les types du stress :

Il existe trois types de stress : Le stress négatif, le stress

positif et le stress neutre ou nécessaire.

a- Le stress négatif :

Généralement on entend par mauvais stress ou stress

négatif tout ce qui répugne et qui est un dehors de l’échelle

des valeurs que s’est donné l’individu, et il provient d’un

changement brusque dans le milieu de l’individu.

b- Le stress positif :

Ou le bon stress, il provient de tout ce qui peut faire

plaisir à un individu, ou de qu’une personne accepte de faire

volontier : amour, joie, réussite, même si ce type de stress

provoque les mêmes symptômes que le mauvais stress

(rythme cardiaque plus rapide, main moites, pupilles

dilatées etc), toutefois, il donne une sensation agréable.

c- Stress neutre ou nécessaire :

Entre les deux extrêmes citées ci-dessus, on parle du

stress neutre ou optimal dont la présence stimule la créativité,

invite au progrès au changement et procure la satisfaction.

3- Les causes du stress :

On peut parler de stress dès qu’il y a dissonance entre le

désir et la réalité.

a- Les causes générales :

40

Page 41: le changement organisationnel

Les deux chercheurs américains HOLMES & RAHE ont

publié une liste des causes du stress. Sur une échelle de 0 à

100 (décès du conjoint) mais, il faut noter que certaines

personnes accordent une importance relative de chacun des

éléments stressants ; les facteurs du stress peuvent varier

d’une personne à une autre, et davantage selon la culture.

b- Les facteurs organisationnels :

La sous-stimulation a le même effet que la sur-

stimulation sur le rendement, surtout chez les gens dont la vie

est axée sur le travail ; des tâches trop lourdes ou trop légères

entraînent souvent la maladie.

Vue son caractère impersonnel et l’ampleur de sa

structure, la bureaucratie vient en tête des agents liés à

l’organisation et porteur de stress. De même l’absence de

récompense et le manque de reconnaissance a souvent été cité

comme facteur de stress. Aussi la gestion des personnes avec

ce qu’elle comporte d’ajustement et négociations a sa part

dans le stress.

c- Les facteurs personnels :

Il existe trois types de personnalités (A. B. C)

correspondant à 3 façon de réagir au stress.

Les gens du type A : Ambitieux, perfectionnistes,

compétitifs, prennent le risque, et ils sont trois fois sujettes à

des troubles cardiaques

Les gens du type C : Calmes, cachant leur

souffrance, ils maîtrisent le stress ce que provoque des

maladies pernicieuses et dévastatrices comme le cancer,

infections, rhumatismes, la dépression nerveuse…

Enfin, les gens de type B : Sages, réalistes,

positifs, calmes, patients… ces personnes s’imposent un

rythme naturel de fonctionnement et disposent ainsi de toute

41

Page 42: le changement organisationnel

l’énergie nécessaire pour résoudre leur problème, ces

personnes gèrent mieux le stress.

d- Les variables contextuelles :

En plus de la personnalité, il faut prendre en

considération certaines variables contextuelles influençant la

résistance au stress, elles concernent les besoins, l’expérience

et les valeurs de l’individu, ces variables sont :

d-1- Le lieu de contrôle : Peut être interne (la

personne se sent personnellement responsable de son échec ou

sa réussite) ou externe (la personne attribue le résultat au

hasard ou à la chance…).

Au milieu du travail les gens qui ont un lieu de contrôle

interne souffrent moins des tensions parce qu’ils savent qu’ils

ont une emprise sur les événements et qu’ils dominent la

situation.

d-2- La perception : La façon dont une personne

perçoit sa situation au travail conditionne sa façon de vivre le

stress.

d-3- L’expérience passée : L’expérience passée d’un

événement peut amener l’individu à y faire face avec plus de

calme et de sérénité lorsqu’il se reproduit, ou, au contraire, le

provoquer à planifier, ce qui a pour résultat l’augmentation ou

la diminution du niveau du stress.

d-4- Les relations interpersonnelles : Selon ce type

des relations interpersonnelles qu’entretient un individu, la

présence ou l’absence de collègues permet de résister ou non

au stress.

d-5- Les différences individuelles : Les différences de

valeurs, de besoins amènent des différences de réaction, ce

qu’un individu conçoit comme une source de stress peut passer

inaperçu chez un autre.

42

Page 43: le changement organisationnel

d-6- Les habitudes de vie : Il y a des personnes

prédisposées au stress et il est assez facile de les reconnaître

dans les entreprises, car ils adoptent des comportements types

bien précis.

II- Le stress   : Concepts et modèles   :

Le stress peut parvenir aussi bien des agents de nature

physique ou chimique que sociale et psychologique.

1- Les modèles basés sur les conséquences physiologiques :

Les réactions somatiques sont sous le contrôle de deux

systèmes :

Système nerveux sympathique : activé lors des

réactions de lutte ou de fuite.

Le système parasympathiques : Prépare le soma

au repos ou au retrait (l’énergie est emmagasinée plutôt

qu’immobilisée).

Le stress selon Canon :

Il a étudié la réponse physiologique de l’organisme

humain à un stimulus de nature psychosociale :

Sécrétion des hormones

Réponses

Stimuli psychosociaux (Catécholamines) de

(lutte ou fuite)

La glande surrénale

43

Page 44: le changement organisationnel

Le stress selon Selye :

Il a étudié la réponse de l’organisme humain à un

stimulus de nature physique (chaleur, froid, course), il a défini

le stress comme étant la réponse non spécifique à tout

stimulus, il a élaboré la théorie de la réponse non spécifique

dans ce qu’il a appelé « Syndrome général d’adaptation » SGA

qui comporte trois phases :

La réaction d’alarme : Qui appelle les expériences

de Canon.

La réaction d’adaptation durable : Phase de

résistance ou de défense.

La phase d’épuisement : Lors de laquelle les

mécanismes d’adaptation cèdent.

2- Les modèles basés sur les conséquences psychologiques et comportementales :

L’approche psychanalytique de Menninger :

Il décrit le moi comme régulateur de l’équilibre

homéostatique face aux pressions exercées par le surmoi et

par la réalité extérieure. L’équilibre que le moi, maintient est

continuellement mis en cause par le stress répété. Le moi

réagit aux menaces de déséquilibre (stress), en utilisant des

mécanismes de défenses s’échelonnent sur cinq niveaux qui

varient de la simple adaptation mineure (1er niveau) jusqu’au

sacrifice de moi entier qui s’anéantit lui-même (5ème niveau).

L’approche psychocognitive de Lazarus :

44

Page 45: le changement organisationnel

Il a tracé la différence entre le stress (force externe) et

tension (force interne qui tend à rompre l’équilibre), selon

Lazarus c’est la tension qui explique le comportement humain

car elle provient de l’écart entre l’environnement (objectif) et

l’interprétation de cet environnement par l’individu

(subjective) et la recherche de l’individu d’éliminer les

incohérences. Cette conception de Lazarus est appelé

« Equation : personne –environnement ».

Le modèle de Dolan et Arsenault :

Les auteurs de ce modèle soutiennent que c’est la

discordance entre l’individu et son environnement de travail

qui provoque des problèmes de mésadaptation. Le degré de

discordance fait aussi ressortir la présence ou l’absence d’une

variété de signe et de symptômes de tension. La présence de

l’intensité de chacune de ces derniers permettent d’estimer le

degré de discordance entre l’individu et son environnement et

constituent ainsi des indicateurs de stress.

III- Les conséquences du stress   : 1- Les conséquences pour l’individu :

Le stress entraîne une série de conséquences sur les

plans psychologiques somatiques, physiologiques ou

comportementaux.

Sous l’effet du stress, certaines personnes sont toujours

agitées, incapables de se détendre, irritables, ont des

difficultés de concentration… d’autres personnes travaillent à

l’excès, ramènent le travail à la maison fument trop, boivent

trop, en plus de ces symptômes s’ajoutent d’autres

physiologiques comme l’insomnie, hausse de la tension

artérielle, du rythme cardiaque, des migraines, pertes de

poids…

45

Page 46: le changement organisationnel

2- Les conséquences sur l’organisation :

Le stress a une influence directe sur le rendement qui se

manifeste par la baisse de la productivité. En plus des

conséquences indirectes comme l’absentéisme, les retards, le

roulement, l’incidence des maladies et des accidents au travail

ont tendance à augmenter.

Enfin, la motivation des travailleurs diminue, ce qui

affecte l’esprit d’équipe, la qualité du travail fourni.

En somme, le stress influe sur l’efficacité de

l’organisation dans son ensemble.

IV- La gestion du stress   : 1- L’intervention individuelle :

Le principal objectif de l’intervention individuelle est de

déceler les facteurs qui sont susceptibles de causer,

d’influencer ou d’accélérer les différentes conséquences

négatives du stress, et par la suite, d’évaluer l’état de son

stress, le combattre lorsqu’il est trop intense et même prévenir

son apparition.

Généralement, pour combattre le stress et le contrôler

on prescrit de se détendre, la pratique du sport, un sommeil de

qualité, laisser le travail à sa place et enfin considérer toujours

le verre comme à moitié plein.

2- Les stratégies organisationnelles :

Le vieil adage qui prétend que « mieux vaut prévenir que

guérir » est tout à fait approprié quand il s’agit su stress. Il

convient en effet de se donner des mesures qui permettent de

prévenir le stress et de le déjouer la meilleure stratégie est de

prévoir un travail en équipe pour faire négocier confiance et

soutien. En plus, il faut appliquer une gestion personnalisée du

46

Page 47: le changement organisationnel

travail. Clarifiant la politique de l’entreprise, décentraliser

pour augmenter la participation des employés, améliorer le

réseau de communication et enfin engager le travailleur lui-

même dans le processus d’évaluation pour stimuler sa

motivation.

47

Page 48: le changement organisationnel

48

Page 49: le changement organisationnel

INTRODUCTION

I- La communication en théoriea- Définition de la communication

b- Le processus de la communication

II- Les types de la communicationa- Langage de la communication

b- La communication non verbale

III- La communication interpersonnelle dans l’organisation

a- Les écarts du moi

b- Les transactions

IV- Communiquer pour bien réussir le changement

49

Page 50: le changement organisationnel

Des études ont montré que 80% à 90% du temps de

manager est passé la communication, donc cela montre son

importance dans la vie professionnelle ainsi que dans la vie

personnelle.

Toutefois, une communication peut être un outil de

solution de problèmes, de motivation, de bonne marche de

l’organisation, comme elle peut être une cause de mal

entendues, d’une mauvaise atmosphère sociale, des crises…

etc.

Donc, communiquer c’est bon mais il faut savoir quoi

dire ? comment le faire ? et à l’aide de quel outil ? et où… ?

C’est ce qu’on va essayer de découvrir dans cette partie.

I-La communication en théorie   : a- Définition de la communication :

La communication est une science que l’on étudie

maintenant dans les universités, mais elle demeure aussi un

art qui s’apprend et qui se pratique.

Voici une définition sommaire de la communication : « La

communication peut être considérée comme le lien organique

qui permet aux individus d’entrer en contact, d’échanger, et

par conséquent, de vivre et de travailler en groupe ».

Ainsi, la communication est présentée comme un

processus de relations interpersonnelles dans le but d’arriver à

50

Page 51: le changement organisationnel

une information commune et partagée au sujet d’un fait, d’un

objet, d’une idée.

b- Le processus de la communication :

Trois schémas classiques décrivaient le processus de la

communication, ces schémas qui sont en fait une sorte de suite

logique quand on passe de l’un à l’autre.

c- Le schéma de Laswell (1948) :

Laswell présente un schéma linéaire dans lequel le

processus de communication revient au fait de répondre aux

cinq questions suivantes :

Qui ?

Dit quoi ?

Par quels moyens ?

A qui ?

Avec quels effets ?

Emetteur Canal MESSAGE Canal

Récepteur

d- Le schéma de Shannon :

Shannon était ingénieur des télécommunications, et c’est

sur la base des problèmes de transmission de l’information

qu’il en est venu à proposer sa théorie de l’information.

Emetteur Canal MESSAGE Canal

Récepteur

(codage)

(décodage)

51

Page 52: le changement organisationnel

Le schéma simplifié de Shannon représente double

intérêts :

Premièrement, il ajoute au schéma de Laswell la

notion de « codage » et de « décodage » qui permettra par la

suite l’explication des causes de blocage de la communication

interpersonnelle.

Deuxièmement, il est généralisé (schéma) au maximum

pour pouvoir être utilisé dans différents domaines.

e- Le schéma Wiener :

Considéré comme le père de cybernétique, Wiener vient

compléter le schéma de la communication en insistant sur le

feed-back.

Emetteur Canal MESSAGE Canal

Récepteur

(codage)

(décodage)

feed-back

II- Les types de la communication   :

a- Langage de la communication :

52

Page 53: le changement organisationnel

Pendant longtemps, la communication est connue sous sa

forme verbale c’est-à-dire à travers un langage.

Ce langage dont on doit comprendre la spécificité par

rapport aux autres données de la communication telles que le

contexte, les rapports sociaux … etc.

Donc pour modifier sa situation sociale, l’individu peut le

faire à travers la modification et l’adaptation de son langage à

la situation désirée et ce en choisissant les mots et les

expressions, la forme grammaticale, l’ordre dans lequel sont

disposés les mots, le ton de voix, … etc.

Donc, à partir de là on constate que le langage peut

véhiculer une image sur la situation sociale du locuteur et qui

n’est pas souvent la sienne.

b- La communication non verbale :

Etant le langage du corps, la communication non verbale

est très importante car elle représente jusqu’à 70% des

messages que l’on transmet et que l’on reçoit dans une

communication.

Le « paralangage » est comme son nom l’indique est un

quasi-langage qui suit le langage afin de le rendre plus facile à

comprendre et qui diminue les distances et les différences de

culture et de provenance.

Le langage non verbale peut être sous différentes

formes, les mouvements corporels, les gestes aux mouvements

faciaux (grimaces) ou bien le silence.

III- La communication interpersonnelle dans l’organisation   :

Elaborée par ERIC Berne vers les années 50, l’analyse

transactionnelle est une théorie qui propose une grille

d’interprétation des rapports interpersonnels, et également un

53

Page 54: le changement organisationnel

ensemble d’outils conceptuels et pratiques afin d’analyser les

relations et intervenir en vue de réduire les dysfonctions

éventuelles.

a- Les états du moi :

D’après cette théorie, trois états du moi structurent la

personnalité des individus : le parent, l’adulte, l’enfant.

Le parent :

Le moi « parent » est celui qui a intégré les modèles

d’autorité. Cet état du moi peut se présenter sous deux types :

parent normatif et parent nourricier.

Parent normatif : Est celui qui ordonne, juge,

définit les règles, punit et qui utilise souvent « il faut » ou « tu

dois ».

La parent nourricier : A toujours tendance à

soutenir, à encourager, il fait preuve de sympathie et utiliser

des mots tels que « je te comprends ».

Ces deux états du moi ont des aspects aussi bien positifs

que négatifs, par exemple le parent nourricier par son

caractère sympathique et encourageant peut étouffer son

interlocuteur de tenter ses propres expériences, mais des fois

ces encouragements constituent une heureuse influence. La

manifestation du parent normatif quant à elle, a des aspects

positifs, car elle permet de rétablir les règles et redonner le

moral en précisant les objectifs, toutefois, ces ordres, et ces

règles peuvent créer de la frustration chez l’interlocuteur et le

pousser à révolter.

L’adulte :

Il concerne la dimension rationnelle de l’individu, ce type

de moi prend les décisions d’après l’analyse de la situation, il

54

Page 55: le changement organisationnel

n’est pas impulsif, il relativise et formule par « si je comprends

bien ».

L’enfant :

L’enfant est ce qu’il y a de plus primitif en nous, il

présente le côté émotif et impulsif de la personnalité. Le moi

« enfant » peut prendre trois formes : l’enfant spontané

(libre) ; l’enfant soumis et l’enfant rebelle. L’enfant est la

réserve d’énergie de l’individu.

b- Les transactions :

Lorsqu’on communique avec une autre personne, on

effectue une transaction entre deux états du moi : Il existe trois

sortes de transactions :

La transaction piégée

La transaction croisée

La transaction complémentaire.

La transaction piégée :

La transaction piégée ou inavouée se caractérise par le

fait qu’elle contient un double message. Dans ce type de

transaction, le message repose sur un autre état du moi que

celui qu’on affiche.

P P

A (ce qui semble) A

E (ce qui est) E

La transaction croisée :

Parfois, le courant ne passe pas, les messages

deviennent entre deux interlocuteurs. Alors, la réponse ne

correspond pas à ce qui a été énoncé.

55

Page 56: le changement organisationnel

P P

A A

E E

La transaction complémentaire :

Dans ce type de transaction, le moi qui intervient dans

l’échange est reconnu par la personne qui reçoit le message, la

réponse est donnée selon la demande et est conforme aux

conséquences de la demande.

P P

A A

E E

IV- Communiquer pour bien réussir le changement   :

Pour mieux réussir le changement, il faut très bien

maîtriser les outils de communication, connaître les états du

moi des différents interlocuteurs et essayer de s’y adapter.

Donc pour mener le changement au sein d’une

organisation, il faut tout d’abord informer tout en essayant de

convaincre notre entourage de l’importance de changement et

ce en organisant des tables rondes, des Braing Storming, des

réunions dans lesquelles on va essayer de collecter les

informations sur notre entourage à partir de leurs

interventions.

Après cette étape, on essaie d’adapter le discours aux

attentes des collaborateurs et ce en choisissant les mots et les

expressions qu’ils préfèrent ou qu’ils utilisent, aussi en

choisissant les moments opportuns, les lieux aussi …etc.

56

Page 57: le changement organisationnel

En cas d’un dysfonctionnement, le manager est amené à

connaître l’état du moi de ses employés et essayer d’avoir un

état de moi qui lui permettre de dépasser ce

dysfonctionnement et d’éliminer toutes résistance.

Alors communiquer c’est réussir 70% à 80% du

changement organisationnel, donc il faut prendre en compte la

communication dans tout processus de changement.

57

Page 58: le changement organisationnel

INTRODUCTION

I- Définition du groupe

II- L’évolution du groupea- La formation du groupe « Forming »

b- La « tempête » « Storming »

c- La formation de normes « Norming »

d- La performance du groupe « Performing »

III- Les types de groupea- Groupes primaires et secondaires

b- Groupes d’appartenance et de référence

c- Groupes formels et informels

IV- La cohésion dans un groupea- Définition de la cohésion

b- Les facteurs de la cohésion d’un groupe

V- Le changement et le groupe

58

Page 59: le changement organisationnel

Après une période où l’individu était le centre d’intérêt

des chercheurs et le créateur de valeur pour les entrepreneurs,

une autre mode s’est apparu au cours des années 40. Menée

par Kurt Lewin , « la dynamique du groupe », cette notion qui

remettait en cause le travail individuel et qui démontrait

l’efficacité du travail en groupe ainsi que les différents

avantages qu’on pourrait en tirer sur plusieurs plans

notamment en terme de communication, motivation,

changement et plusieurs autres dimensions organisationnelles.

I-Définition du groupe   : Le groupe peut être défini comme une unité sociale

composée de certain nombre d’individus en relation dans leurs

rôles et leurs statuts. Ces individus partagent un ensemble de

valeurs et de normes inspiratrices de leur comportement pour

tout ce qui touche à la vie du groupe.

Pour qu’un groupe ait une existence, trois conditions

doivent être réunies :

Les distances hiérarchiques doivent être

réduites.

Les participants ont la même possibilité de voir

et d’entendre chacun d’entre eux.

Une Communication interpersonnelle doit être

engagée entre les individus dans le groupe.

59

Page 60: le changement organisationnel

II- L’évolution du groupe . Comme toute autre produit à l’organisation, le groupe a

un cycle de vie ou un tracé d’évolution qui est composé de

plusieurs étages.

Selon (B. W. Tuckman, un groupe passe par quatre

principales étapes : La formation, la « Tempête », la formation

de normes et la performance.

a- La formation du groupe : « forming »

Comme une première étape, les membres du groupe

se posent des questions sur la définition et la nature de leur

groupe, et pour aller plus loin, les membres doivent d’abord

apprendre à se considérer comme les parties constitutives

de ce groupe dont l’existence est réelle.

b- La « Tempête » : « storming »

Après avoir formé un sentiment profond

d’appartenance au groupe, les membres passent à la

seconde étape dans laquelle ils vont décider du contrôle et

de direction du groupe. Cette phase peut être conflictuelle

dans la mesure où tout le monde veut être le leader au sein

du groupe.

Une fois cette tempête est calmée, les fonctions

clairement définies, le leadership correctement exercé, le

groupe passe à l’étape suivante.

c-La formation de normes : « norming »

Dans cette étape du processus d’évolution du groupe,

les membres négocient entre eux leurs relations.

Autrement dit, le groupe détermine des attentes à

propos des comportements corrects et fixe son identité

60

Page 61: le changement organisationnel

comme différente de celle des autres groupes, afin d’aboutir

à un accord sur les attentes réciproques et la façon de

régler des erreurs éventuelles commises par le groupe.

d- La performance du groupe « Performing »

La quatrième étape consiste à accomplir la tâche pour

laquelle le groupe a été formé et ce en impliquant

activement les membres du groupe afin d’atteindre ses

objectifs.

III-Les types de groupe   : Différents sont les types de groupe, ces classifications

reposent sur plusieurs éléments jugés importants par les

chercheurs.

Chaque catégorie de groupe est caractérisée par

certaines relations et certains comportements.

On retient trois types de groupe :

Groupes primaires et secondaires

Groupes d’appartenance et de référence

Groupes formels et informels

a- Groupes primaires et secondaires :

a-Groupe primaire et secondaire :

* Groupe primaire :

61

Page 62: le changement organisationnel

Chacun d’entre nous est impliqué dans un groupe

primaire caractérisé par l’immédiat de ses relations

interpersonnelles, leurs intimités, leurs chaleurs et leurs

émotions.

Ce type de groupe, en général restreint, cultive la

solidarité, la spontanéité et les réciprocité de ses membres.

Deux types de groupes primaires sont distingués : Les groupes

primaires naturels et les groupes primaires occasionnels.

Naturels sont la famille, le groupe d’amis, le village

….etc, et les groupes primaires occasionnels sont les groupes

de vacances, de travail, de formation…etc.

Les groupes primaires représentent le lieu idéal pour

exprimer nos émotions et sentiments.

* Groupe secondaire :

Dans ce type de groupe, qui est souvent confondu avec

l’organisation, les relations sont impersonnelles, formelles,

distantes, rationnelles, contractuelles, froides…. ; où la

communication écrite règne.

Le groupe secondaire fonctionne selon les exigences des

institutions juridiques économiques, politiques à l’intérieur

d’une entité particulière qui peut être un hôpital, une école, un

parti politique….

b- Groupes d’appartenance et de référence.

Toute personne peut vivre au sien d’un groupe sans pour

autant partager ses normes et ses valeurs, mais ayant pour

référence un autre groupe.

* Groupe d’appartenance :

C’est un groupe auquel on appartient de fait, au sein du

quel on est inséré, et dans le quel ou joue un rôle.

* Groupe de référence :

62

Page 63: le changement organisationnel

Ce type de groupe est définit par Hayman comme « La

façon dont un individu se fait une idée de son statut dans la

société ». ce groupe de référence peut être tout à fait

imaginaire, comme il a été dit par Y. Castillan, c’est une

représentation personnelle, une simple catégorie mentale, a mi

– chemin entre l’image déformée de groupes existants et le

fantasme plus ou moins conscient.

c- Groupes formels et informels :

* Les groupes formels :

Ce type de groupes est crée pour remplir des fonctions

spécifiques qui font partie de la mission de l’organisation.

Dans ce genre de groupe, les membres tentent

d’atteindre les objectifs de l’organisation qui les emploie.

* Les groupes informels :

Afin de satisfaire leurs besoins sociaux, les membres

d’une organisation établissent divers relations spontanées avec

les autres membres, ces relations qui peuvent aboutir par la

suite à la formation de groupes informels si les conditions du

travail la permettent.

63

Page 64: le changement organisationnel

IV-La cohésion dans un groupe   : a- Définition de la cohésion

La cohésion d’un groupe est le degré d’attraction

réciproque de ses membres et leur attachement à conserver

leur appartenance.

La notion de cohésion met l’accent sur deux points :

Soit sur l’aspect émotionnel, sur le spontanéité

collective, sur le sentiment partagé.

Soit sur l’aspect fonctionnel de contrôle, de

normalisation, de pression à l’uniformité.

b- Les facteurs de la cohésion d’un groupe :

Aucun groupe n’est identique à un autre. Une foule de

facteurs peuvent expliciter cette situation, mais le degré de

cohésion d’un groupe est sans doute le plus important à cet

égard.

Les facteurs de cette cohésion sont nombreux mais les

plus déterminants sont :

* Le fonctionnement du groupe :

Ce premier facteur se rapporte au fonctionnement du

groupe. Un groupe ne peut être cohésif que s’il a eu du succès

au niveau des activités reliées à la tâche et à l’aspect social, et

une minimisation, de celles reliées à la satisfaction des besoins

personnels des membres.

* La taille

Le deuxième facteur de la cohésion est relié à la taille.

Si un groupe est trop restreint, les activités

instrumentales ainsi que celles reliées à l’émotion ne peuvent

être accomplies toutes, étant donné le manque est trop large,

64

Page 65: le changement organisationnel

les communications deviennent pénibles et le degré de

frustration des membres peut augmenter rapidement.

* Homogénéité du groupe :

l’homogénéité est l’un des facteurs majeur affectant le

degré de cohésion d’un groupe. L’homogénéité peut être

définit comme une similarité au niveau des valeurs, des

intérêts, de l’expérience et de la provenance.

Si il y a une grande différence, à l’égard de ces aspects,

il y a de fortes chances qu’il s’y développe des sous groupes ou

des cliques qui seraient en conflit entre eux.

* Les pressions extérieures :

Les pressions ou les menaces extérieures, sont

considérées comme l’un des moyens les plus rapides pour

développer une grande solidarité entre les membres, du fait

que lors d’un danger, tous les membres oublient leurs conflits

et se serrent la main pour y faire face.

* Le statut du groupe

Le statut d’un groupe est un facteur important affectant

sa cohésion, en fait plus le statut d’un groupe est élevé, plus

ses membres auront tendance à faire preuve d’une grande

loyauté à son égard.

* Le succès

Le succès dans l’atteinte des buts poursuivis est

également garant d’une bonne cohésion. Un groupe cohésif a

plus de succès qu’un groupe devisé et le succès renforce la

cohésion.

* L’isolement :

65

Page 66: le changement organisationnel

Ce facteur est lié essentiellement à la location physique

d’un groupe car on constate que plus un groupe est isolé

d’autres groupes, plus son degré de cohésion aura tendance à

être élevé, du fait que les membres ont peu de contacts avec

l’extérieur.

* La philosophie de gestion

La philosophie de gestion influence beaucoup la cohésion

d’un groupe dans la mesure où si la direction encourage la

compétition entre les membres du groupe cela rend impossible

l’établissement des relations véritables entre ces membres.

V- Le changement et le groupe La notion du groupe et plus particulièrement son degré

de cohésion et ses différents types peuvent soit faciliter

l’introduction du changement, soit y être un obstacle.

Un groupe où le degré de cohésion est trop élevé peut

voir le changement comme une menace à son existence, ou une

perturbation à sa bonne marche, et cela pousse les membres à

être plus solidaire pour résister à ce changement.

Aussi, les groupes informels peuvent être un canal de

changement qui facilitent son introduction et limitent les

résistances car ce type de groupe permet une meilleure

communication, pertinente et rapide qui trace le bon chemin

au changement, mais ce même groupe peut être un grand

obstacle pour le changement, sous prétexte que le

changement est opposé aux normes, à la culture de

l’organisation et cela peut nuire à l’atmosphère social ou sein

de l’organisation.

Donc, de tout cela on peut dire que le groupe peut être

un bon stimulateur du changement comme il peut être une

barrière à son introduction.

66

Page 67: le changement organisationnel

Alors pour mener un changement au sein d’une

organisation, il faut étudier les groupes, leurs types ainsi que

leur degré de cohésion et ce pour gagner au maximum ses

groupe afin de pouvoir éliminer le lobbying de résistance et

constituer plutôt un lobbying de changement qui influencera

les autres groupes et rendra le changement possible.

67

Page 68: le changement organisationnel

INTRODUCTION

Conflit, négociation et changement

I- Définition du concept « conflit »

II- La typologie des conflits

III- Les stratégies face au conflit

IV- La négociation

V- Comment choisir une stratégie de

négociation

68

Page 69: le changement organisationnel

Le lien entre conflit et négociation n’est pour toujours

direct.

La négociation n’est qu’une façon parmi d’autres pour

régler les conflits, sinon la moins sollicité. Le nombre de

guerres et de conflits en est témoin.

Pourtant, la négociation est toujours apparue comme la

solution la plus « intelligente » au conflit. Même si elle peut

s’avérer tout aussi coûteuse que le conflit, les termes du coût

sont différents : dans un cas, les pertes sont inégales, dans

l’autre, elles semblent mieux partagées.

C’est aussi la solution qui garantit les meilleures chances

de solidité dans le futur puisqu’une négociation réussie engage

les deux parties à maintenir ensuite le statu quo et à éviter de

nouveaux conflits.

Enfin il existe une série de justifications morale au fait de

privilégier la négociation respect de l’autre, dépassement de la

loi du plus fort, enrichissement mutuel…

I- Conflit, négociation et changementLe changement au sein d’une organisation induit pour les

acteurs la composant la mise en place de nouveaux construits

collectifs. Or, « le nouveau construit collectif ne peut

s’élaborer qu’à partir du construit collectif ancien qui

représente la seule expérience humaine disponible, mais, en

69

Page 70: le changement organisationnel

même temps, il construit une rupture de ce construit et ne

peut donc s’élaborer que contre lui ».

Ainsi, tout changement touche donc au cœur de la

l’existence des organisations et de leurs acteurs, donc au cœur

de la vie sociale. Cette situation en apparence conflictuelle

sera ainsi le terrain de combat de tout agent du changement.

En effet, ce conflit doit être réinterpréter afin de passer d’une

situation « gagnant-gagnant » à une situation « gagnant –

perdant » et ceci en se posant la question pour savoir

« comment pouvons –nous, tous ensemble, gagner ?

Cependant, quelle est la nature des rapports entre le

réformateur et les autres ?

La réponse est que ce sont des rapports de négociation.

En effet, il s’établit entre eux un processus de

propositions, contre- propositions, négociations, évaluations et

interprétations. Ce processus n’est pas, d’après les auteurs,

une négociation ouverte. « Les participants ne pourraient

supporter une discussion explicite qui les engagerait et

restreindrait leur liberté d’action. C’est par le détour et la

médiation de l’interprétation du comportement qu’une

négociation implicite peut avoir lieu, qui respecte la liberté des

deux parties.

La réaction des membres de l’organisation ou du système

affectés par l’initiative de réforme n’est pas seulement une

réponse, c’est aussi un appel. Cet appel est peu explicite,

d’autant moins explicite que les intéressés sont vulnérables et

ont l’habitude de se protéger. Mais si le reformateur est

capable d’en comprendre la signification et d’y répondre, un

cycle de négociation peut commencer à se développer, qui

n’est pas seulement un cycle action/ réaction/ nouvelle action

(….), mais peut donner naissance à un véritable apprentissage

70

Page 71: le changement organisationnel

permettant finalement l’établissement de négociations plus

ouvertes».

II- Définition du concept «   conflit   » Un conflit est une incompatibilité totale, partielle , réelle

ou perçue entre les rôles, les buts, les objectifs, les intentions

et les intérêts d’un ou de plusieurs individus, groupes ou

services.

Le conflit est une phase dans l’interrelation entre

groupes ou personnes pendant laquelle existe :

Un décalage entre la perception de l’image de soi et

l’image de l’autre.

Puis, un décalage entre la situation de soi et la

situation de l’autre.

Et enfin, un décalage entre la projection dans

l’avenir de soi et la projection dans l’avenir de l’autre.

Ces décalages peuvent aboutir soit à un nouveau mode

d’interrelation soit à un refus de l’interrelation.

Ainsi les conflits découlent :

Des relations entre les individus ou les groupes,

Des attentes incompatibles des individus ou des

groupes,

De l’incompatibilité des buts et des moyens.

Ainsi que de la limitation des ressources et la

pression créée par l’urgence des tâches à effectuer et des

échéances qui en découlent.

Les gestionnaires doivent accepter les conflits au lieu de

tenter d’éliminer ceux-ci par tous les moyens, il est même

71

Page 72: le changement organisationnel

démontré qu’une grande partie du travail des gestionnaires et

consacré à la gestion des conflits.

III- Les types de conflits   : 1- Selon les protagonistes :

Le conflit intra-individuel : Il signifie qu’un

individu est en conflit avec lui-même. Cela suppose

généralement que l’individu est en présence d’une certaine

incompatibilité des buts, ou d’une dissonance cognitive qui le

perturbe.

Le conflit interpersonnel : Il survient lorsque deux

individus vivent une mésentente au sujet des buts à poursuivre,

des moyens à utiliser, des valeurs, des attitudes ou des

comportements à adopter.

Le conflit intra-groupe : Il ressemble, jusqu’à un

certain degré, au conflit interpersonnel. La principale

distinction est la polarisation de la mésentente autour de

plusieurs personnes d’un même groupe plutôt qu’entre deux

individu isolés.

Le conflit intergroupe : Il survient lorsqu’un

groupe entre en conflit avec un autre groupe. Il peut être de

nature fonctionnelle et passagère ou s’organiser de façon plus

structurelle et opposer les strates sociales.

2- Selon la position hiérarchique :

Le conflit verticale : Ce sont des conflits qui

apparaissent entre les différents membres ou groupes des

différents niveaux hiérarchiques dans une entreprises. Parmi

les causes de ce genre de conflit ceux qui résultent du contrôle

exercé par les supérieurs sur les activités des employés et qui

est jugé abusif par ces derniers ou le manque de

communication ou encore certaine incompatibilité des buts.

72

Page 73: le changement organisationnel

Le conflit horizontale : Le conflit horizontal

survient entre les employés ou entre les groupes de même

niveau hiérarchique. Cela peut se produire lorsqu’il y a une

différence ou un écart d’objectif entre les services en question.

Le conflit entre cadres hiérarchiques et cadres –

conseils : Les protagonistes de ce type de conflit n’ont

généralement pas le lien hiérarchique entre eux. Le conflit

résultent du fait que la direction générale donne aux cadres-

conseils une autorité vague, ce qui suscite des difficultés

d’interprétation dans la répartition des pouvoirs et des

responsabilités de ceux-ci. Les cadres-conseils ont un certain

pouvoir de recommandation, mais ils n’ont pas l’autorité qui

leur permettrait d’imposer leurs décisions et leurs

recommandations.

3- Selon les différences entre les protagonistes :

L’incompatibilité des objectifs : Il y a

incompatibilité des objectifs lorsqu’il n’y a pas d’entente sur

les priorités, les échéances à respecter ainsi que sur

l’orientation générale des activités des individus ou des

groupes.

En effet, l’apparition des conflits résulte du fait que les

ressources de l’entreprise sont limitées et elles doivent être

partagées et réparties de façon à atteindre les objectifs

négociés.

Le rôle et les attentes : Un individu au sein d’une

organisation peut être amené à jouer plusieurs rôles. Le rôle

est le comportement attendu de chaque individu ,et il est

défini, entre autres, par la description des tâches, le titre du

poste occupé et les accords informels. Il est certain que si le

rôle attendu n’est pas clairement précise à l’employé, celui-ci

aura tendance à définir lui-même son propre rôle afin de

73

Page 74: le changement organisationnel

réduire l’ambiguïté de ses fonctions et de ne pas avoir

l’impression de travailler sans savoir ce qu’il a à réaliser.

III- Les stratégies face aux conflits   : Pour résoudre un conflit, un gestionnaire peut combiner

plusieurs stratégies ou en adopter une plus particulièrement.

On constate que le mode de résolution idéal est celui où les

deux parties sortent gagnantes ce qui a un impact positif sur la

vie organisationnelle qui devient plus riche et plus productive.

Les stratégies sont au nombre de cinq :

1- L’évitement :

La caractéristique principale de cette situation est le

refus mutuel de discuter de la situation conflictuelle. Ainsi, les

personnes qui adoptent cette stratégie préfèrent ne pas

s’engager même si elles sont conscientes que cette attitude ne

permet pas la résolution du problème. Toutefois, il faut

signaler que dans cette stratégie les deux parties sortent

perdantes.

2- La conciliation :

Lorsque l’une des parties engagées dans un conflit est

persuadée de ne pouvoir satisfaire ses besoins, elle a tendance

à adopter une attitude conciliante. Elle permet ainsi à l’autre

partie de satisfaire son besoin au détriment du sien. Lors des

discussions, on s’attardera sur les points où il y a accord et on

s’éloigne de ceux où il y a divergence.

3- Le compromis :

Dans ce type de stratégie, les deux parties consentent

généralement à faire des sacrifices importants. Toutefois, cette

stratégie ne permet de satisfaire entièrement ni les intérêts

74

Page 75: le changement organisationnel

des uns ni les intérêts des autres, mais leur permet seulement

une situation mitoyenne qui sera partiellement satisfaisante

pour chacune d’elles.

4- La stratégie autocratique :

Les personnes qui adoptent cette stratégie sont celles

qui aiment satisfaire leurs propres besoins au détriment de

ceux des autres. Pour ce faire, elles utilisent leur autorité et

leur pouvoir.

Ce type de stratégie engendre une situation où une

partie soit perdante et l’autre, bien sûr la puissante, sort

gagnante.

5- La stratégie démocratique :

Les personnes qui optent pour cette stratégie cherchent

une solution qui permettra de satisfaire les besoins des deux

parties concernées.

L’arrivée à une telle situation est très difficile mais pas

impossible s’il y a la volonté des deux parties.

IV- La négociation   : Ce que nous allons étudié maintenant, c’est une façon

particulière de gérer le conflit.

La négociation peut correspondre à un processus de

délibération multipartite dans différentes disciplines.

La définition de ce terme inclue presque toujours les cinq

constantes suivantes :

1- La négociation est fondamentalement un

processus interactif impliquant deux partenaires -

individus, groupes ou sociétés-, elle est surtout bilatérale.

75

Page 76: le changement organisationnel

2- Les parties en présence ont un conflit d’intérêt :

Elles sont manifestement en désaccord, qu’il s’agisse

d’une divergence de priorité ou, plus couramment, d’un

déséquilibre sur la répartition de ressources.

3- La négociation est principalement une activité

volontaire. Dans la majorité des cas, on est rarement

obligé de négocier, c’est un choix délibéré qui doit être

profitable.

4- Les négociations font jouer deux types de

facteurs : tangibles et intangibles. Les facteurs tangibles

sont les questions réelles à résoudre, celles qui entrent en

jeu dans un conflit d’intérêts. Les facteurs intangibles,

quant à eux, sont les enjeux psychologiques moins

apparents, vaincre l’adversaire, rester sur ses positions,

faire preuve de fermeté…

5- Enfin, quiconque entame une négociation doit

accepter à priori le principe d’échange. Les partenaires

commencent par faire une offre de départ qui servira de

base à la discussion. Chaque partie formule une première

exigence en espérant que tout le monde fasse de même

afin de rapprocher leurs positions. La phase essentielle

consiste à faire des concessions et à persuader

l’adversaire de s’y résoudre aussi jusqu’à ce qu’un accord

soit conclu.

V- Comment choisir une stratégie de négociation   :

La littérature spécialisée s’est concentrée sur des

stratégies bipolaires diamétralement opposées et appelées de

diverses manières : compétitive contre coopérative,

76

Page 77: le changement organisationnel

distributive contre intégrative, gagner – perdre contre gagner

– gagner.

Une autre stratégie mise au point par trois auteurs

(Savage, Blain et Sorenson) et innove en posant les deux

questions cruciales qui déterminent le choix stratégiques :

« avant de choisir une stratégie de négociation, un cadre doit

prendre en considération son intérêt et celui de sa société pour

répondre aux questions : (1) le résultat final est-il très

important ? (2) Est-il essentiel de maintenir de bons rapports

professionnels ? ».

Ces deux points doivent être traités séparément.

Premièrement, quelle est la valeur du résultat concret pour le

négociateur ? Ce n’est pas une question anodine. Certains

objectifs sont cruciaux, d’autres moins, quelques-uns pas du

tout. Bien que tous paraissent « fondamentaux » à un moment

donné, on doit décider de leur réel degré de priorité.

Deuxièment, on doit aussi déterminer l’importance de la

relation entre les deux parties. La façon dont nous négocions

avec un adversaire a des conséquences sur la qualité de nos

apports futurs. Leur évaluation repose sur : (1) le degré

d’interdépendance, (2) la durée de la relation (travaillons-nous

ensemble depuis longtemps ? Allons-nous poursuivre dans

cette voie ?), (3) l’amitié ressentie, (4) la régularité et la facilité

de communication. Un conflit provoque tension et colère, crée

la méfiance, réduit la capacité à collaborer et compromet les

rapports futurs. Il faut déterminer l’objectif à atteindre et

protéger si besoin les relations professionnelles. Il faudra

négocier très différemment selon que l’on souhaite ou non

entretenir un rapport de qualité avec son partenaire.

Savage, Blair et Sorenson ont mis ainsi en lumière

quatre stratégies principales :

Le résultat concret est-il très important ?

77

Page 78: le changement organisationnel

Le facteur relation est-il

très important ?

Oui

Oui NonStratégie C1 Stratégie S1Collaborer Manifester quand les deux objectifs sont très importants

sa soumission quand la priorité est donnée à la relation

Situation 1

Situation 2

Non

Stratégie P1 Stratégie A1Entrer fermement en négociation

Eviter la compétition

quand la priorité est donnée aux objectifs concrets

quand aucun des résultats n’est très important

Situation 3

Situation 4

1- La collaboration :

Lorsque le résultat final et la relation sont tous deux

importants, il faut choisir la stratégie de collaboration, le plus

souvent décrite comme intégrative ou gagner-gagner. Le

négociateur souhaite parvenir à un accord satisfaisant tout en

maintenant une franche communication, la confiance et la

volonté des parties à poursuivre les discussions (obtenir une

augmentation de votre patron et continuer à travailler avec

lui). Les situations sont alors plutôt vécues comme des

« problèmes à résoudre » que comme des conflits.

Malheureusement, pour aboutir vraiment à un résultat tout en

maintenant une relation, il faut souvent faire des sacrifices

pour la préserver. Que ce soit entre époux, entre deux

collègues, ou entre fournisseurs et clients, la stratégie

souhaitée est la collaboration confiante. Comme nous le

verrons, cela est plus facile à dire et à décrire qu’à mettre en

pratique.

2- La soumission déclarée (S1) :

78

Page 79: le changement organisationnel

La stratégie à adopter lorsque les parties sont très

soucieuses de leur relation et moins de l’issue concrète est

celle de la soumission déclarée. En ce cas, modérant son

agressivité, on cherche plus à satisfaire l’autre qu’à obtenir à

tout prix des résultats. Cela peut aussi s’appeler complaisance

ou insinuation. La littérature spécialisée accorde peu

d’importance à cette stratégie, bien que des psychologues

l’aient abordée dans d’autres contextes. Pourquoi la choisir ?

Voici quelques réponses.

Premièrement, elle peut être appliquée lorsque le

négociateur a une arrière-pensée : si je veux être recommandé

par mon patron pour une promotion, je peux décider de

consacrer plus de temps et d’efforts à ses projets prioritaires

pour obtenir son approbation.

Deuxièmement, elle peut être utilisée quand on est prêt à

renoncer aux résultats immédiats au profit d’un avantage

supérieur à l’avenir : j’accepte de faire des heures

supplémentaires pour prendre des vacances plus longues à la

fin de l’année.

On peut enfin s’en servir quand on tient vraiment à une

relation, pour ne pas augmenter la tension d’un conflit

ponctuel : en ne négociant pas ce point précis, je minimise

l’hostilité potentielle, maintiens une relation amicale et

renforce le soutien mutuel.

La soumission est une stratégie difficile pour certains,

parce qu’elle semble être dégradante et déshonorante. Les

négociateurs expérimentés affirment qu’il est parfois tout à fait

opportun de laisser l’autre partie gagner, en préservant de ce

fait un bon rapport et la possibilité de reprendre les

discussions plus tard, lorsque les enjeux auront encore

augmenté.

79

Page 80: le changement organisationnel

3- La compétition (P1) :

La stratégie à adopter quand on souhaite absolument un

résultat tangible mais que l’on n’est pas préoccupé par la

relation est la compétition. Le négociateur emploie cette

méthode lorsqu’il ne se soucie pas de développer ou de

maintenir des liens déjà minces et improductifs, ou qu’il sait

que l’adversaire est malhonnête, peu fiable, et utilise des

tactiques compétitives. « Tout est bon » pour obtenir le

résultat escompté. Cette stratégie conduit souvent à être

agressif, à se montrer exigeant et quelquefois manipulateur ou

malhonnête.

La dynamique d’une négociation étant souvent

conflictuelle, on peut s’attendre à une approche stratégique

compétitive de la part de l’adversaire ; on se met alors en

position « défensive », pour se protéger du comportement de

l’autre ou le devancer. Cela conduit généralement l’opposant à

agir de même, qu’il en ait eu ou non l’intention au départ,

chacun justifiant sa création par rapport à l’autre. Une telle

dérive est très courante chez les négociateurs qui ont peu

d’expérience et de savoir-faire et ne débouche pas sur des

résultats très probants.

Pour désamorcer cette escalade, chacun doit signaler

clairement ses intentions et faire savoir quelle est la stratégie

souhaitée, les moyens utilisés et les changements de cap

éventuels.

4- Le refus (A1) :

Quand ni le résultat final, ni la relation ne sont

importants, il faut se servir de la quatrième stratégie, le refus.

Dans certaines situations, il y a peu à gagner de la négociation

et la relation n’est pas assez importante pour s’échiner à la

préserver. Le fait de refuser de négocier est la forme la plus

80

Page 81: le changement organisationnel

agressive d’échappatoire, mais on peut user de moyens plus

agréables, corrects et acceptables socialement : ne pas faire

honte, ne pas rétorquer d’objections virulentes, ou se

concentrer sur une solution plus productive.

81

Page 82: le changement organisationnel

82

Page 83: le changement organisationnel

Pourquoi étudier le pouvoir dans un séminaire de

changement organisationnel ?

I- Définition et concept

II- Les sources du pouvoir

1- Le pouvoir de sources organisationnelle et

individuelle

2- Le pouvoir de source situationnelle

III- Les stratégies d’acquisition du pouvoir

1- Le contrat

2- La cooptation

3- La coalition

83

Page 84: le changement organisationnel

Pourquoi étudier le pouvoir dans un séminaire de changement organisationnel ?

Deux thèmes comme le pouvoir et le changement

organisationnel apparaissent ; pour une première vue ; comme

distincts et non liés. Mais si on s’inscrit dans une logique

systématique, on pourra déceler des zones d’interaction entre

ces deux sujets.

En effet, la relation entre le pouvoir et le changement

organisationnel s’illustre à travers plusieurs niveaux :

Le pouvoir comme source du changement :

Certes que le changement peut parvenir de n’importe

quelle personne dans l’organisation, de n’importe quel niveau

hiérarchique et de n’importe quel service … mais ; le plus

souvent ; ce sont les personnes qui détiennent la grande partie

du pouvoir qui suggèrent, préparent, confectionnent et mettent

en œuvre les mutations dans les entreprises.

Cela s’explique par la force de l’influence et le degré de

dépendance du personnel vis à vis des personnes ayant le

pouvoir.

Le pouvoir comme vecteur de réussite du changement :

Parfois, les mutations dans les organisations sont

réussies à l’aide des modèles participatifs, par le consensus et

par la négociation. Mais, la réalité nous démontre que les

grands changements ont été réussis par l’autorité et

l’autocratie. Même dans les plus grandes firmes du monde

telles que IBM, HP, LEVI’S Strauss, Ford, Renault … Ce sont

des personnes qui ont marqué par leur charisme et leur

84

Page 85: le changement organisationnel

pouvoir l’histoire et le développement des structures, des

politiques et des stratégies. Cela se justifie plus lorsqu’on est

confronté à des changements radicaux ou des changements

dits stratégiques.

Le pouvoir comme source de résistance au changement :

Les personnes qui jouissent des meilleures positions

dans l’organisation s’avèrent dans plusieurs cas les plus

rigides face aux mutations désirées par l’entreprise. Cela

s’explique par la crainte de perdre une ou plusieurs sources

et/ou ressources du pouvoir ; notamment le contrôle, la

position hiérarchique, l’information, la nature de la tâche et

son importance…

L’importance des menaces perçues par ces individus

génère le plus souvent des comportements qui ralentissent la

cadence du changement, atténuent son effet ou bien le

bloquent entièrement. Cela se justifie essentiellement par le

poids et l’étendue d’influence des personnes ayant du pouvoir

l’entreprise.

I-Définition et concepts   : Le pouvoir, comme la plupart des notions

psychosociologique ; relève certaines difficultés pour le définir.

Mais on peut donner la définition par Dahle (1957) : « le

pouvoir est défini comme étant la capacité d’une personne

« A » d’obtenir qu’une personne « B » fasse quelque chose

qu’elle n’aurait pas fait sans l’intervention de « A ». En

d’autres mots, le pouvoir représente la capacité qu’à un

individu d’en influencer un autre.

Il arrive de confondre le pouvoir avec d’autres notions

voisines telles que l’influence, l’autorité et le leadership. Donc,

85

Page 86: le changement organisationnel

pour faire la différence, il est nécessaire de définir ces trois

notions :

L’influence : Est un processus qui permet de

modifier le comportement d’un individu.

L’autorité : Représente l’aspect formel du pouvoir

qui s’explique par la position hiérarchique qu’occupe l’individu

ou par le titre qu’il possède.

Le leadership : Il représente tout l’aspect formel

qu’informel du pouvoir puisqu’il ne dépend pas seulement de la

position hiérarchique, mais aussi de la capacité à établir des

relations, du charisme du leader et de la dynamique du groupe

sur lequel le leadership s’exerce.

II- Les sources du pouvoir   : 1- Le pouvoir de sources organisationnelles et

individuelles :

French et Rawen (1959).

Sources organisationnelles Sources individuelles

Pouvoir légitime Pouvoir de

récompense Pouvoir de coercition

Pouvoir d’expert Pouvoir de référence Pouvoir d’information

Le pouvoir légitime :

86

Page 87: le changement organisationnel

Le pouvoir légitime se définit comme la capacité d’une

personne d’en influencer une autre en raison de la position

qu’elle occupe au sein de l’entreprise.

Ce type de pouvoir correspond donc très étroitement à

l’autorité et à la position hiérarchique établie à l’intérieur de

l’organigramme de l’entreprise. Il s’agit en quelque sorte d’une

décision délibérée de conférer à une personne le privilège

d’influencer des personnes d’une position hiérarchique moins

élevée.

Le pouvoir de récompense :

Le pouvoir de récompense est utilisé pour renforcer le

pouvoir légitime en ce sens qu’il donne le droit à un individu

d’attribuer des récompenses à ceux qui se sont distingués dans

l’accomplissement de leurs tâches. Ce pouvoir prend sa source

et se matérialise par la capacité d’octroyer des augmentations

de salaires, des promotions ou des ressources

supplémentaires.

Le pouvoir de coercition :

Le pouvoir de coercition vient lui aussi appuyer le

pouvoir légitime. Il correspond à la capacité de pénaliser les

employés qui ne suivent pas les directives. Ainsi, lorsqu’un

individu détient un pouvoir de coercition, il peut réprimander,

rétrograder un employé, lui refuser une promotion, exercer

une surveillance accrue de ses activités où même le congédier.

Le pouvoir d’expert :

Le pouvoir d’expert est une caractéristique individuelle

qui est liée à l’acquisition de compétences techniques ou

scientifiques peu communes ou à la connaissance des

processus administratifs acquise par une grande expérience

dans une même fonction ou une même entreprise.

87

Page 88: le changement organisationnel

Le pouvoir de référence :

Il repose sur les caractéristiques d’une personne qui

amène les autres à vouloir initier ses comportements. En

d’autres termes, les personnes acceptent de subir son

influence car elles l’idéalisent et l’estiment. Cette forme de

pouvoir a une relation intime avec le charisme de la personne,

car elle amène des caractéristiques de la personne

(personnalité, aptitudes ou communication, …) et reste

indépendante de la position hiérarchique dans l’entreprise.

Le pouvoir d’information :

Ce pouvoir d’information se rapporte à la capacité d’un

individu d’accéder à de l’information précise et privilégiée.

Autrement dit, lorsqu’une personne a accès à des informations

dont les autres ont besoins, elle détient un pouvoir

d’information.

2- Le pouvoir de source situationnelle :

Au delà des facteurs organisationnels et individuels,

certaines situations peuvent faciliter l’exercice du pouvoir et

ainsi favoriser son apparition. Ces situations sont au nombre

de trois :

L’incertitude :

L’incertitude trouve sa source soit dans le manque

d’information, soit dans l’incapacité d’opérer des choix

appropriés aux problèmes rencontrés soit les deux à la fois.

Donc, l’habilité de contrôler les zones d’incertitude est un

facteur important dans l’obtention d’un pouvoir.

La substitution :

C’est la capacité d’un individu à fournir les ressources et

les services dont un autre individu ou un groupe a besoin pour

atteindre ses objectifs. La relation entre le pouvoir et la

88

Page 89: le changement organisationnel

substitution s’explique par l’exclusivité d’une personne à

fournir les ressources et les services nécessaires aux autres

sans que ces derniers puissent faire appel à un substitut.

L’importance du rôle de l’individu :

L’importance du rôle de l’individu dans l’efficacité

organisationnelle constitue une troisième source de pouvoir.

Celle-ci est fonction de deux éléments : premièrement, la

qualité des ressources fournies par l’individu aux diverses

sphères d’activité de l’organisation et deuxièmement, les

conséquences négatives du départ de l’individu sur l’efficacité

organisationnelle.

En effet, un individu est jugé important dans

l’organisation pour trois raisons :

1- Soit qu’il influence plusieurs sphères dans

l’entreprise.

2- Soit qu’il détient un rôle central dans l’entreprise.

3- Soit qu’il détient un rôle plus proche de la raison d’être

de l’entreprise.

III- Les stratégies d’acquisition du pouvoir   :

1- Le contrat :

Le contrat découle de la négociation d’une entente par

deux ou plusieurs parties et ce pour une période généralement

déterminée. En effet, s’il n’y a pas de contrat clairement défini,

la zone d’incertitude s’élargit par l’incapacité des parties

contractantes à définir clairement leurs obligations et leurs

droits. Lors de la négociation, toutes les incertitudes doivent

être discutées pour aboutir à un accord qui convient toutes les

parties. Le contrat constitue donc une stratégie qui permet aux

89

Page 90: le changement organisationnel

parties contractantes d’acquérir un certain pouvoir en

contrôlant les incertitudes et en stabilisant les relations.

2- La cooptation :

La cooptation consiste à ce qu’un groupe en absorbe un

autre afin de réduire les incertitudes créées par cet autre

groupe. En effet, par le processus d’absorption, le groupe

absorbant acquiert du pouvoir, contrôle les activités du groupe

absorbé et devient plus fort pour atteindre ses objectifs.

3- La coalition :

La coalition consiste, entre autre, à fournir des alliances

dans le but de réduire les incertitudes. Généralement, cette

union représente une stratégie adéquate lorsque le contrat de

coopération s’avère impossible ou inefficace.

90

Page 91: le changement organisationnel

Pourquoi étudier le leadership dans un séminaire

de changement organisationnel ?

I- Définition du concept du leadership

II- Les théories de leadership

A- L’approche axée sur les traits

B- L’approche axée sur les comportements

C- L’approche axée sur la situation

91

Page 92: le changement organisationnel

Pourquoi étudier le leadership dans un séminaire de changement organisationnel ?

Les leaders sont les acteurs majeurs du changement au

sein de leurs entreprises. Leur rôle et leur intervention sont

cependant différents selon que l’entreprise est en phase de

création, de développement ou de maturité.

Lorsque l’entreprise est en train de se créer, le rôle du

leader est déterminant : c’est lui qui forge réellement le

fonctionnement, la structure et la culture de l’entreprise, en lui

imprimant sa marque et en transposant ses propres hypothèses

de base sur l’organisation qu’il crée. Il ne s’agit, à ce stade,

non seulement d’insuffler la vision du projet de la nouvelle

entreprise mais aussi de lui assurer la stabilité qui lui manque

et de la sécuriser en lui forgeant un équilibre social et

émotionnel. Le leader impulse les réactions, les façons de voir

et de faire, les moyens de réduire l’anxiété et l’incertitude,

mais il joue aussi un rôle déterminant dans ce qui constituera

le cœur des valeurs de l’entreprise. Pour illustrer cela, il n’est

que de voir l’impact extraordinaire, et le rôle fondamental, au

niveau des valeurs de l’entreprise, qu’ont joué les grands

leaders fondateurs :

Bill Hewlett et Darve Packard, Watson pour IBM,

Beleustein-Blanchat pour publicis, Procter and Gamble pour la

firme du même nom....

Lorsque l’entreprise est en phase de développement, le

changement prend un rôle très important comme étant un

vecteur de développement organisationnel. En effet, il est à la

base des modes de fonctionnement, des types des politiques et

des décisions prises. Le rôle du leader est alors de vérifier que

92

Page 93: le changement organisationnel

les caractéristiques des changements désirés correspondant

bien aux besoins de l’entreprise et qu’elles ne constituent pas

un danger face aux problèmes d’adaptation que peut

rencontrer l’entreprise. Il s’agit en somme d’agir pour que le

changement soit une aide au développement de l’entreprise, ce

qui implique de savoir diagnostiquer s’il ne constitue pas un

frein pour l’organisation et – si tel est le cas – d’intervenir pour

apporter les corrections nécessaires. Le rôle du leader est ici

de savoir profiter au maximum du changement mis en œuvre,

de prévenir les incohérences potentielles causées par les

pressions de l’environnent et d’éviter les dérives par rapport

aux projets de base de l’entreprise.

Enfin, lorsque l’entreprise est en phase de maturité, les

changements sur le plan fonctionnel et opérationnel sont très

minimes, dans ce cas, le rôle du leader se limite au suivi des

changements mis en œuvre durant la phase de développement

pour assurer la stabilité et la continuité des performances de

l’entreprise. En revanche, en phase de maturité, l’entreprise

doit protéger ses acquis sur son environnement, doit préciser

sa position et prolonger son épanouissement. Pour cela,

l’entreprise doit opter pour des changements dits d’ordre

stratégique que la leader doit prévoir, concevoir, exécuter,

suivre et évaluer.

Tout au long de la vie d’une entreprise, le leader assure

la réussite des changements opérationnels et stratégiques.

C’est pour cette raison qu’on colle souvent au leader

l’étiquette « manager du changement ».

I- Définition du concept du leadership   : Le leader est un individu qui influence le comportement,

les attitudes le rendement des employés. Deux types de leaders

93

Page 94: le changement organisationnel

exercent ce type d’influence. Premièrement, il y a le leader

formel qui exerce une influence en raison de l’autorité que lui

procure sa position hiérarchique dans l’organisation et,

deuxièmement, il y a le leader informel dont l’influence

provient d’un statut relatif à une compétence particulière

indépendante de la position hiérarchique ou de la

reconnaissance des autres membres de l’organisation.

Wallace et Szilagyi (1987) proposent un modèle

d’analyse qui illustre le concept du leadership. Ce modèle

essaye d’expliquer le processus d’influence que l’on nomme

leadership par la succession de six étapes : acquisition du

pouvoir, assignation, implantation, évaluation, récompense et

rendement.

94

Page 95: le changement organisationnel

Bases Comportement du leader

Résultats

Influence II- Les théories du leadership   :

A – Approche axée sur les traits :

Cette approche a essayé d’expliquer le concept du

leadership par les caractéristiques individuelles. En effet, les

partisans de ce courant énumèrent six catégories de traits

personnels comme moyen de distinction entre un leader

efficace et un leader inefficaces :

Les caractéristiques physiques :

L’âge, l’apparence, la taille, le poids...

L’environnement social :

L’éducation, la position sociale et la mobilité des leaders

ont été parmi les caractéristiques explorées par cette

approche.

L’intelligence :

Cette approche suppose l’existence d’une relation entre

le statut de leader et la capacité intellectuelle en admettant

que les leaders possèdent généralement un meilleur jugement,

une capacité décisionnelle remarquable, un grand savoir est

une facilité d’expérience...

95

Sources du pouvoir

-Légitime- Récompenses-Coercition-Expérience-Référence-Conformation

Affectation

-Diriger-Ordonner-Donner des instructions-Planifier

Implantation

-Guider-Fournir des soutiens-Superviser-Déléguer

Evaluation

-Contrôler-Vérifier-Critiques-Evaluer

Récompenses Révision

RétractionRécompensesPunition

Rendement

-Productivité-Satisfaction-Roulement de la main d’œuvre-Absentéisme

Page 96: le changement organisationnel

La personnalité :

Là encore, on suppose que le leader efficace se

caractérise par une confiance en soi, un esprit vif, une intégrité

et un besoin de dominer.

Les caractéristiques reliées à la tâche :

On admet ici que le leader est vu comme un individu

démontrant une grande motivation, un besoin

d’accomplissement ainsi qu’un sens remarquable de l’initiative

et des responsabilités.

Les habilités sociales et interpersonnelles :

Les leaders participent activement à plusieurs activités,

ils sont en relation avec un grand éventail d’individus et ils font

preuve de beaucoup de coopération... telles sont les

hypothèses de base de cette approche.

Quoique existante, sur le plan conceptuel et théorique, la

relation entre ces six catégories de traits et l’efficacité du

leader demeure, surtout sur le plan empirique, très faible, voir

même inexistante.

II – L’approche axée sur les comportements   :

Le fondement de base de cette approche est le suivant :

un leader efficace adopte un style de comportement qui incite

les individus ou les groupes à prendre les moyens nécessaires

pour atteindre les objectifs organisationnels, en favorisant

également une meilleure productivité et la satisfaction des

employés.

96

Page 97: le changement organisationnel

Donc, et contrairement, à l’approche précédente,

l’approche axée sur les comportements insiste sur l’efficacité

du leader plutôt que sur son émergence.

1 – La recherche de l’université de l’OHIO :

Le but de ces recherches est de déterminer les éléments

influençant le comportement du leader. Ainsi, deux

orientations influencent ce comportement : - l’orientation vers

la tâche : donner une grande importance au travail et à

l’accomplissement des tâches.

L’orientation vers l’employé : donner une grande

importance aux employés, aux relations humaines et au climat

de travail.

Un modèle bidimensionnel du leadership élaboré par les

chercheurs de l’université de l’OHIO permet d’illustrer

l’orientation vers les deux dimensions structure et

considération :

Elevée Orienté vers l’individu Orienté vers

l’individu et

les tâches

Faible Laisser-faire Orienté

vers la

production.

Faible Elevée

Orientation vers la tâche.

2 – La grille de gestion de BLAKE et MOUTON :

97

Ori

enta

tion

ver

s l’

ind

ivid

u

Page 98: le changement organisationnel

Cette grille permet de situer le comportement des

leaders par rapport à deux axes perpendiculaires : l’axe

horizontal représente l’intérêt du leader pour la production et

l’axe vertical représente son intérêt pour les relations

humaines. Les deux sont divisés en neuf degrés représentant le

niveau d’intérêt du leader pour chaque dimension. Donc, le

croisement des deux orientations fait ressortir quatre-vingt-et-

un styles de leader, dont les cinq principaux sont représentés

par le graphe suivant :

Elevé 1-9 : Gestion de type 9-9 : Gestion

par le travail

club social en groupe

5-5 : Gestion de type intermédiaire

Faible 1-1 : Gestion de type 9-1 : Gestion

centrée

Anémique sur la tâche

Faible Elevé

Intérêt pour la production

3 – La recherche de l’université du Michigan :

Comme les recherches de l’université de l’OHIO, les

chercheurs de l’université du Michigan ont mené des études

visant à identifier les styles de comportement du leader qui

influencent positivement le rendement et la satisfaction des

employés.

98

9

8

7

6

5

4

3

2

1

1 2 3 4 5 6 7 8 9

Inté

rêt

pou

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s in

div

idu

s

Page 99: le changement organisationnel

Les résultats de cette recherche ont identifié deux styles

leadership :

Le leader orienté vers les individus :

Dans ce style, le leader se soucie du bien être des

employés et établit un climat de confiance en déléguant des

responsabilités.

Le leader orienté vers la tâche 

Ce type de leader exerce une supervision étroite et

s’intéresse principalement aux normes de production et aux

moyens à utiliser pour mes atteindre. Il est chargé d’appliquer

une discipline ferme et s’assurer que le rendement des

employés est satisfaisant.

III – L’approche axés sur la situation   : A travers cette approche, les chercheurs essayent de

découvrir les variables situationnelles susceptibles d’influencer

l’efficacité d’un leader. De même ils tiennent compte de

l’influence possible des traits et du comportement de leader,

d’où on peut dire que cette approche est une sorte de synthèse

des différentes approches. Ainsi, les chercheurs mettent en

relief quatre caractéristiques pouvant influencer sur

l’efficacité d’un leader :

Les caractéristiques personnelles d’un leader.

Les caractéristiques des subordonnés.

Les caractéristiques des groupes

Les caractéristiques de la structure organisationnelle.

99

Page 100: le changement organisationnel

1 – Le modèle unidimensionnel : autocratique-démocratique de Tannenbaum et Schmidt :

Pour ces deux chercheurs, l’efficacité du leadership

dépend de la situation et des caractéristiques du leader, à

travers ce modèle, Tannenbaum et Schmidt  comptent sept

types de leadership : (figure 85 page 222).

1 – Le dirigeant prend des décisions, puis les annonces.

2 – Le dirigeants « vend » ses décisions.

3 – Le dirigeant présente ses idées et demande à chacun

son avis.

4 – Le dirigeant présente une décision conditionnelle

qu’il se déclare prêt à changer.

5 – Le dirigeant présente le problème, obtient des

suggestions et prend sa décision.

6 – Le dirigeant définit des limites et demande au groupe

de prendre une décision à l’intérieur de ces limites.

7 – Le dirigeant laisse le groupe libre de choisir en

autant que certaines contraintes soient respectées.

Avant d’adapter un style bien précis, les deux chercheurs

proposent aux gestionnaire de tenir en considération trois

facteurs situationnels :

Les forces propres au leaders : valeurs, expériences,

connaissances.

Les forces propres aux subordonnés : valeurs,

expériences, connaissances..

Les forces propres à la situation : type d’organisation,

efficacité du groupe.

2 – Le modèle du cheminement critique de House :

100

Page 101: le changement organisationnel

Pour House, un leader est efficace s’il parvient à

influencer les employés à travailler dans le sens des objectifs

organisationnels. Ainsi, le leader doit influencer la perception

de l’employé afin que celui-ci établisse un lien entre la

satisfaction de ses besoins et l’accomplissement des objectifs

organisationnels, ce modèle s’inspire ainsi de la théorie de

l’expectative.

Ce modèle de House fait ressortir quatre styles de

leadership

Le leadership directif.

Le leadership de soutien

Le leadership participatif

Le leadership orienté vers les objectifs.

House préconise deux facteurs situationnels qui doivent

être pris en compte pour adopter un style de leadership :

Les caractéristiques des subordonnés : Le sentiment

de compétence,

Le lieu de contrôle et les besoins des subordonnés.

Les caractéristiques propres au milieu de travail : les

tâches, les groupes, système d’autorité...

3 – Le modèle de Hersay et Blanchard :

Ces deux chercheurs permettent d’intégrer deux

nouveaux éléments de l’approche situationnelle, soit les

maturités des employés et les effets de l’évolution de celle-ci

sur le style de leadership.

La maturité est définie comme étant la capacité de ce

fixer des buts élevés mais réalistes, ainsi que la volonté

d’assumer des responsabilités et d’acquérir de la formation et

l’expérience. Ainsi, on distingue quatre niveaux de maturité :

101

Page 102: le changement organisationnel

Maturité faible M1 : les employés ont peu de

connaissance pour accomplir le travail et ils se montrent peu

disposés à l’accomplir.

Maturité faible à moyenne M2 : faible connaissance et

forte disposition a accomplir la travail.

Maturité moyen à élevée M3 : Connaissance des

exigences du travail et faible disposition à l’accomplir.

Maturité élevée M4 : Bonne connaissance des

exigences du travail et les employés se montrent

enthousiastes.

En effet, le leader choisit sont type de leadership en

fonction de degré de maturité des employés qu’il supervise :

Leadership autocratique  pour une maturité de degré

M1

Leadership de motivation pour une maturité de degré

M2

Leadership de participation pour une maturité de

degré M3

Leadership de délégation pour une maturité de degré

M4

4 – Le modèle de contingence de Fiedler (1967) :

Fidler prétend qu’un leader efficace est capable de

modifier les facteurs situationnels en fonction de son propre

style de leadership.

Dans ce modèle, Fiedler soutient que l’efficacité d’un

groupe dépend de l’adéquation entre le style de leadership et

les trois variables situationnelles dont les trois principales

sont :

102

Page 103: le changement organisationnel

Les relations leader-membres : elles retracent la

qualité de l’atmosphère au sein de l’organisation.

La structure de la tâche : soit que la tâche est

structurée soit qu’elle n’est pas structurée.

Le pouvoir du leader : c’est le degré d’autorité que

possède le leader.

Les combinaisons possibles entre les trois facteurs situationnels déterminent jusqu’à

quel point une situation est favorable ou défavorable à l’exercice du leadership. Le tableau

suivant fait ressortir huit situations, allant de la plus favorable à la plus défavorable.

Atmosphère Bonne MauvaiseStructure de la tâche Structurée Non

structuréeStructuré

eNon

structuréePouvoir du leader

Elevé

FaibleElev

éFaib

leElev

éFaib

leElev

éFaib

leSituation 1 2 3 4 5 6 7 8

Fiedler essaye d’attribuer le style de leadership le plus

efficace selon les situations énumérées dans le tableau

précédent. Fidler a élaboré les suggestions suivantes :

Situation Style efficace1 Autoritaire

2 Autoritaire

3 Autoritaire

4 Démocratique

5 Démocratique

6Aucune donnée

disponible

7Aucune donnée

disponible

103

Page 104: le changement organisationnel

8 Autoritaire

104

Page 105: le changement organisationnel

I- Pourquoi le changement organisationnel

II- C’est quoi le changement organisationnel

1- Définition

2- Facteurs du changement

III- La résistance au changement 

1- Les causes de la résistance au changement

2- Les mythes du changement

IV- Processus du changement

A- Les travaux théoriques expliquant le processus

du changement

B- Les méthodes d’introduction au changement

V- Pratiquement, Comment réussir le changement

Test psychotechnique

105

Page 106: le changement organisationnel

I - Pourquoi le changement organisationnel   :

Commençons par replacer l’actuelle obsession du

changement en perspective. Peu d’entre nous se souviennent

encore de ce qu’on nous décrit avec nostalgie comme le « bon

vieux temps ». Les entreprises opéraient alors dans des

environnements relativement stables, où la prévisibilité allait

de soi. Les règles étaient très claires. L’industrie de

l’automobile en est un exemple classique. Les fabricants

produisaient les voitures qu’ils avaient décidé être

indispensables les travailleurs avaient la sécurité de l’emploi ;

la propriété des entreprises n’était pas remise en cause et

chacun pensait que l’avenir était assuré. C’est une description

caricaturale, bien sûr, mais elle est proche de la vérité : le

statu quo et la sécurité étaient la règle, le changement et le

bouleversement, l’exception.

Bon nombre de ces entreprises connaissaient une

réussite impressionnante. Elles se développaient habilement et

maîtrisaient leur gestion dans le cadre bien défini de leur

secteur d’activité. Malheureusement (ou peut- être

heureusement), le monde évolua et la formule assurant jadis le

succès ne faisait plus recette, bien au contraire, elle entraînait

à l’échec. les entreprises enracinées dans leurs habitudes,

s’obstinant à éviter le changement étaient condamnées.

Certaines, parmi les plus éminentes aux Etats- Unis, General

Motors, Sears et IBM, allèrent jusqu’au bord de la faillite. En

Europe, des entreprise similaires, traditionnellement stables,

souvent nationalisées ou subventionnées par l’Etat, durent

aussi se remettre en question face au marché international, à

l’effondrement des frontières et à l’évolution de la conjoncture

économique.

106

Page 107: le changement organisationnel

C’était la conception même de la manière de faire des

affaires qui changeait et beaucoup de sociétés furent trop

lentes à le reconnaître, à réagir et à prendre le train en

marche. Elles avaient développé une culture- des

comportements et attitudes que reflétaient les systèmes de

récompenses, la communication, les plans de carrières, les

programmes d’assistance sociale ou autres- qui appréhendait

le changement comme un mal nécessaire et non une occasion

de «transcender le chaos ». Le tableau ci-dessus présente

certains paramètres des anciens et nouveaux modèles de

gestion du changement, de nos jours, on constate que gérer le

changement représente un véritable défi. Une mutation peut

être rapide, continue et provoquer des bouleversements.

Généralement, plusieurs évolutions se produisent de façon

concomitante et on n’aperçoit pas le bout du tunnel. On ne

peut éviter les échecs, mais il est certainement plus risqué de

reculer que d’aller de l’avant et de planifier avec agitation que

de procéder calmement, dans la rigueur. De plus, beaucoup

d’entreprise souhaitent que les cadres et les employés

s’impliquent dans le changement, ce qui implique un

glissement souvent substantiel des taches et des

responsabilités.

C’est pourquoi tant de directeurs généraux, de

managers, de membres d’équipe et même de collaborateurs

individuels se préoccupent aujourd’hui d’acquérir les

compétences requises pour gérer plus efficacement le

changement. La plupart des gens reconnaissent qu’ils doivent

renoncer à l’ancien modèle ou, s’ils sont nouveaux dans

l’entreprise et personnellement plus à l’aise avec l’approche

moderne, qu’il leur faut trouver le moyen d’accroître la

réceptivité globale de la société au changement.

107

Page 108: le changement organisationnel

Tableau comparatif des anciens et nouveaux modèles de gestion du

changement.

108

Page 109: le changement organisationnel

Dimension Ancien modèle Nouveau modèleRythme

Portée

Objectif

Mentalité

Style

Source de changement

Degré de planification

Etendue

Philosophie

Lent

Incrémentielle

Résultats à court terme ;Initiation du changement

Eviter risques et erreurs ; sanctionner les fautes ; le changement est considéré comme difficile.

Lent et doux

Du haut vers le bas à travers le soutien de sponsors.Elaboré : « Prêt, prêt, prêt, visez, visez, visez.... feu ! »

Ponctuel

« Il ne faut pas toucher à ce qui fonctionne encore ! »

Rapide

quantum

résultats à long et court termes ; initiation, gestion et continuité du changement

faire preuve de courage ; ne pas changer est plus risqué ; les erreurs sont formatrices.

Innovateur et brutal

A tous les niveaux et en responsabilisant les autres.

Modeste : « Prêt, feu, ajustez la cible. »

continu

« Il faut tout remettre en cause, même ce qui semble fonctionner ! »

II – C’est quoi le changement organisationnel   ?

1- Définition :

109

Page 110: le changement organisationnel

Généralement le changement est le passage d’un état

actuel à un état désiré, d’une situation originale actuelle, jugée

inadéquate, à une autre considérée comme étant plus adaptée,

qui répond aux exigences du milieu ou aux nouvelles

aspirations des personnes concernées.

En milieu des entreprises, le changement organisationnel

se définit comme toute altération de l’équilibre fonctionnel

d’un système de travail. Il est nécessité par la constatation ou

l’anticipation d’un dysfonctionnement de l’entreprise dans sons

environnement.

2- Facteurs du changement :

De nombreux facteurs peuvent être à l’origine d’un

besoin de changement dans une organisation. Ces facteurs

découlent des forces externes, soit celles qui ne sont pas sous

le contrôle des gestionnaires, ou des forces internes, soit celles

reliées aux situations qui surviennent dans l’entreprise.

Les forces externes :

Les forces externes regroupent essentiellement les

facteurs sociologiques, économiques et juridiques auxquels

l’entreprise doit s’adapter afin de maintenir une certaine

stabilité dans un contexte dynamique d’intégration des intrants

de l’environnement et de leur transformation en extrant qui

retournent dans l’environnement externe de l’entreprise. Les

principales forces externes de changement sont les suivantes :

Sur le plan sociologique :

Des aspirations nouvelles : conditions de travail,

accomplissement de soi, utilisation des connaissances,

demandes de loisirs, etc ;

Un niveau d’éducation croissant : tâches plus

intellectuelles, etc ;

110

Page 111: le changement organisationnel

De nouvelles actions collective : mouvements

féministe, écologique, de consommateurs, etc ;

Un affaiblissement du modèle autoritaire et

paternaliste propre aux modèles mécanistes ;

Sur le plan économique :

Une concurrence ou une compétition : qualité,

productivité, image de marque, etc ;

Une croissance du secteur tertiaire ;

Des fluctuations monétaires imprévisibles :

évolution des coûts, etc ;

Un changement des ressources du marché :

matériels, techniques (par exemple, on peut se demander

comment la technologie du courrier électronique influera sur la

rentabilité de la Société canadienne des postes, et comment

cette dernière réagira à cette concurrence), etc ;

La récession ou la croissance ;

Sur le plan juridique :

De nouvelles lois : comités consultatifs,

expression des salariés, semaine de travail, équité salariale,

chartes des droits, etc.

Les forces internes :

Les forces internes sont associées aux différents

membres de l’organisation qui contribuent à la réalisation des

produits ou des services, à la division des tâches

responsabilités dans un cadre fonctionnel et hiérarchiques, à la

gestion de l’entreprise et enfin aux techniques et aux modèle

de production des biens et services. Les principales forces

internes de changement sont les suivantes :

Les individus :

111

Page 112: le changement organisationnel

Le vieillissement des ressources humaines ;

Le taux de roulement, l’absentéisme, la

satisfaction, la productivité ;

Les grèves : demandes d’accréditation, etc ;

Les changements des buts et des aspirations des

gestionnaires ;

Les conflits interpersonnels et intergroupes ;

L’arrivée de nouveaux employés : effets sur les

tâches, priorités, méthodes, rapports avec les autres services,

réseaux de communication, nouvelles mentalités, etc.

Les structures :

Les réorganisations : révision de la ligne

hiérarchiques, etc ;

Les suppressions ou les ajouts de tâches ;

Le changement dans l’exercice des tâches reliées

à la gestion des ressources humaines ;

Les réseaux de communication.

La gestion de l’entreprise :

Les investissements ;

Les profils ;

La croissance ou la décroissances ;

La recherche de capitaux ;

Les accords entre organisations : fusions

d’entreprises, etc ;

Les techniques et les modes de production :

Le développement technique : informatique,

Bureautique, télématique, etc ;

112

Page 113: le changement organisationnel

Les modes de production : rotation,

élargissement et enrichissement des tâches, groupes

autonomes, etc ;

Les produits et services : nouvelles demandes,

concurrence, matériaux, désuétude, etc ;

Toutes ces forces, prises isolément ou le plus souvent

regroupées, peuvent pousser l’entreprise à réviser ses

positions, ses stratégies ainsi que ses politiques et pratiques

de gestion. Cependant, la nécessité du changement, même

perçue par les membres de l’organisation, n’entraîne pas

d’emblée un mouvement de changement, car très souvent des

forces pour maintenir le statu quo s’opposent à ces forces de

changement.

Si l’entreprise ou ses gestionnaires font face à l’une ou

l’autre de ces forces poussant au statu quo, il est plus risqué

d’entreprendre un changement significatif. Ne pas croire en la

solution, ne pas croire en ses ressources, avoir peur ou

appliquer la solution par complaisance, voilà autant que de

façons de compromettre les chances de succès de l’entreprise.

Ces questions nous amènent à regarder de plus près le

phénomène de la résidence au changement.

III – La résistance au changement   : Dans cette section, nous traiterons des causes et des

activités de résistance au changement, ainsi que des moyens

qui s’offrent à l’entreprise pour contrer cette résistance de

faciliter le changement.

1- Les causes de la résistance au changement :

Tout changement est susceptible de provoquer une

certaine résistance de la part des employés, des groupes ou de

l’organisation entière. La figure ci-dessus présente les

113

Page 114: le changement organisationnel

principales causes individuelles et collectives de résistance au

changement.

La résistance se manifeste quant les changements

touchent les travailleurs ou bien la structure organisationnelle.

La résistance au changement est donc une attitude négative

adoptée les employés lorsque des modifications sont

introduites dans le cycle normal de travail. Plus les facteurs de

résistance sont nombreux lors de l’adoption d’un changement,

plus les instigations du changement doivent déployer d’énergie

pour réduire cette résistance. Essentiellement, les individus

réagissent négativement au changement parce qu’ils doivent

alors passer de la certitude à l’incertitude. L’individu doit

apprendre de nouveaux comportements, adopter de nouvelles

attitudes, établir de nouvelles relations interpersonnelles qui

risquent de modifier la configuration et informelle du pouvoir,

des rôles et des statuts ; il doit également acquérir de

nouvelles méthodes de travail, et ce sans être convaincu de la

nécessité d’abandonner celles auxquelles il a consacré

beaucoup d’effort d’apprentissage.

Différentes causes peuvent donc expliquer le phénomène

de la résistance au changement chez les travailleurs, aussi bien

chez les employés que chez les cadres de l’organisation. La

résistance au changement peut se définir comme une attitude

individuelle ou collective, qui se manifeste dès que l’idée d’une

transformation est évoquée. Cette résistance se traduit de

diverses façons, mais il est certes possible de contrer ses

manifestations, bien qu’en certaines circonstances la

résistance au changement puisse reliée au désir de conserver

sa liberté de pensée et d’action face aux efforts de l’entreprise

pour implanter une certaine rationalité administrative.

Les quatre groupes de causes de résistance au

changement :

114

Page 115: le changement organisationnel

115

Objections logiques et rationnelles Temps requis pour s’adapter Effort demandé un nouvel apprentissage Possibilité de réduction des conditions de travail

etc. Doute sur la faisabilité technique du changement Mauvaise interprétation ou manque de ressources.

Causes psychologiques, émotionnelles : Peur de l’inconnu Peu de tolérance face au changement Manque de confiance dans le intervenants en

changement ou antipathie face aux intervenants Besoin de sécurité désir de statu quo Anxiété remise en question Peur de perte d’autonomie et d’indépendance

Facteurs sociologiques : Coalition politique, perte de pouvoir pour le

syndicat Opposition aux valeurs du groupe, normes, tâches,

stéréotypes. Vision étroite Désir de conserver les relations interpersonnelles

existantes

Causes structurelles et conjoncturelles : Conditions de travail : par exemple conditions

responsables de la dégradation des possibilités intellectuelles des individus

Fonctionnement organisationnel de l’entreprise : par exemple Bureaucratie qui favorise le conformiste et l’immobilisme.

Climat de l’entreprise Mode d’introduction du changement ; avec ou

Dimension individuelle

Résistance au changement

Dimension collective

Page 116: le changement organisationnel

On peut compter jusqu’à quarante quatre excuses pour

refuses le changement :

Quarante-quatre excuses pour ne pas changer

1. Nous avons déjà essayé cela auparavant

23. Cela n’entre pas dans le budget

2. Cet endroit est différent 24. C’est intéressant, mais irréaliste3. Cela coûte trop cher 25. On va y réfléchir4. Cela dépasse le cadre de nos responsabilités

26. Le direction ne sera jamais d’accord

5. Nous sommes bien trop occupés pour faire cela

27. Mettons cela par écrit

6. Ce n’est pas de mon ressort28 Nous perdrons de l’argent à long terme

7. Ce changement est trop radical 29. Personne n’a jamais tenté cela

8. Nous n’avons pas le temps30. Laissons les choses en l’état pour le moment

9. Il n’y a pas assez d’aide 31. Formons un comité10. C’est trop petit ici. 32. Qui a déjà essayé cela ?

11. Ce lieu ne s’y prête pas33. Ce que vous dites, en autres termes..

12. Les employés ne l’accepteront jamais

34. Cela peut fonctionner dans votre département mais pas dans le mien

13. Les syndicats s’y opposeront violemment

35. La comité de direction ne le permettra jamais

14. Nous ne l’avons jamais fait auparavant

36. Ne pensez-vous pas que nous devrions u penser d’avantage avant d’agir ?

15. ce la va à l’encontre des règlements

37. Laissons cette idée faire son chemin

16. Cela augmente les frais 38. Cela ne sera pas payant

17. Nous n’en avons pas le pouvoir39. Je connais quelqu’un qui a tenté la même chose

18. C’est trop contraignant40. Nous avons toujours procédé ainsi

19. Revenons sur terre 41. C’est abominablement complexe20. ce n’est pas notre problème 42. Que dira le président ?21. Pourquoi changer ? Cela fonctionne encore bien

43. Vous avez deux ans d’avance

22. Vous avez raison44. Nous n’avons pas le personnel adéquat.

2- Les mythes du changement :

116

Page 117: le changement organisationnel

Le résistance au changement est un phénomène vieux

comme le monde. Il reflète par essence certains principes

humains universels. Après tout, les hommes sont des créatures

d’habitudes, a fortiori les organisations dont ils font partie. Il y

a aussi un instinct qui pousse à résister au changement. De

plus, les êtres humains tendent à faire des choix rationnels :

avant d’adopter une modification ils veulent être certains d’en

tirer profit. En l’absence d’une telle assurance, ils préféreront

toujours le connu à l’inconnu.

Cependant, les gestionnaires tirent souvent de ces

principes simples des conclusions erronées qui entravent notre

capacité à gérer la résistance et à la surmonter. Voici certains

courants :

Mythe 1 : On n’apprend pas à un vieux signe à faire des

grimaces. Les employés plus âgés étant considérés comme la

plus ancré dans l’habitude, nous supposons souvent qu’ils sont

les moins ouverts aux bouleversements. Pourtant il est

largement démontré que certaines personnes âgées attendent

avec impatience des opportunités de changement et sont

même frustrées si elles ne se présentent pas. De plus, bien

qu’il soit difficile de les former de nouvelles compétences, c’est

loin d’être impossible. Les exemples abondent dans des

sociétés aussi différentes que Motorola, Chemical Bank et

British Airways où des employés de longue date ont su élargir

leurs domaines de compétences (le service clientèle, par

exemple).

Mythe 2 : Les plaintes et inquiétudes concernant les

changements émanent de ceux qui résistent :

Qualifier a priori quelqu’un de « récalcitrant » peut

l’inciter à l’opiniâtreté. Ce terme a une connotation péjorative

(rétrograde, vieille garde, démodé) qui peut braquer et

conduire au refus .Certaines « inquiétudes» sont cependant

117

Page 118: le changement organisationnel

parfois exprimées dans un souci authentique d’aider, et non

d’entraver, le changement. Ces préoccupations valent la peine

d’être écoutées car elles soulèvent souvent des problèmes

légitimes qui risqueraient d’être ignoré.

Mythe 3 : Soit vous êtes pour le nouveau programme,

soit vous êtes contre, (S’ils ne réagissent pas rapidement

renvoyez-les). Les agents impatients du changement supposent

que les autres en verront comme eux les avantages. Ils

oublient qu’ils ont eu, eux aussi, besoin de temps,

d’informations et d’expériences pour aboutir à leurs

conclusions. Si l’ont fait preuve d’intolérance et que l’on force

les gens à choisir leur camp, le niveau de résistance s’accroît.

Et, en prenant des décisions précipitées de licenciements, les

agents de changement risquent de perdre des ressources et

une expérience intéressante.

Mythe 4 : Ce sont toujours les autres qui résident. On a

souvent tendance à constater la résistance chez les autres mais

à la nier chez soi. Autrement dit, il nous arrive de projeter

notre propre résistante sur les autres, en l’accentuant parfois,

et de sous-estimer la nôtre. Cela peut représenter un

dangereux piège à une époque où la quasi-totalité des

changements exige l’adhésion de tous et une certaine

expérience de la résistance interne propre à chacun.

Mythe 5 : Modifiez seulement le système de

récompenses, vous gagnerez l’assentiment général. Le pouvoir

des augmentations ou des promotions est indéniable, mais on a

trop souvent tendance à se reposer sur elles. Il est clair que

certains seront influencés par ces incitations mais leur

comportement peut évoluer sans qu’ils ressentent une

conviction profonde. La viabilité du changement est ainsi

remise an question. De surcroît, il est rarement possible

d’apporter des modifications opportunes ou suffisamment

118

Page 119: le changement organisationnel

importantes aux systèmes de récompenses après que le

changement ait été initié. On se sert des systèmes de

récompenses plus souvent comme renfort.

IV – Le processus de changement   : A – Les travaux expliquant le processus

de changement :

1 – Les recherches du Kurt Lewin :

Les recherches de K. Lewin (1948), qui visaient à

changer les comportements alimentaires des Américains,

démontrent que les exposés théoriques sont d’une faible

efficacité à court terme et à moyen terme, tandis que les

méthodes participatives sont plus probantes.

En outre, Lewin a proposé trois étapes afin de diminuer

la résistance au changement :

1ère étape : le dégel. Il s’agit de la période pendant

laquelle les habitudes et les traditions sont brisées, c’est le

moment d’établir de bonnes relations, où prennent naissance

la motivation et le désir de changement. A cette étape l’agent

de changement doit s’assurer de bien accomplir les quatre

tâches suivantes :

Il doit y avoir établissement de contacts avec

l’unité administrative qui subit le changement ;

L’agent de changement doit établir de bonnes

relations ;

L’agent de changement doit acquérir une

certaine crédibilité auprès des gens faisant partie de l’unité

visée par le changement ;

L’agent de changement doit cultiver un esprit

d’ouverture chez les employés.

119

Page 120: le changement organisationnel

2ème étape : La transformation : C’est la période

d’acquisition de nouvelles habitudes et compétences : on

conçoit et on implante le changement en stimulant chez les

employés l’intériorisation de la motivation et du désir de

changement, ou en suscitant l’identification des employés à de

nouveaux modèles (par apprentissage). Il y a donc acquisition

de nouvelles attitudes et de nouveaux comportements. Cette

étape se poursuit jusqu’à ce que les membres de l’unité se

sentent à l’aise dans leurs nouvelles attitudes.

3ème étape : Le gel c’est l’étape où les comportements

acquis deviennent des comportements d’un nouveau type :

c’est la stabilisation des nouveaux comportements, des

nouvelles attitudes et des méthodes apprises. Les attitudes

nouvellement acquises deviennent des habitudes. A ce

moment, l’agent de changement ne joue pas un rôle essentiel.

2 – Les recherches de l’école de Palo Alto :

L’école de Palo Alto, sous le leadership de P. Watzlawick,

mise sur des stratégies qui demandent de poser le problème du

changement sous un angle moins conventionnel. On utilise ces

techniques pour tenter de régler des problèmes auxquels on a

déjà essayé de remédier par d’autres stratégies plus usuelles.

Un des principes importants de ce mode d’intervention est de

tenir compte des tentatives de changement qui ont déjà été

utilisées, mais sans succès, de les analyser, d’en découvrir les

mécanismes, de s’en détourner ensuite complètement pour

imaginer une stratégie contraire et originale.

Il s’agit d’une approche très originale et très logique qui

a pour principale limitation de n’avoir été éprouvée que sur

des individus, des couples et des familles, mais qui mériterait

une plus profonde investigation auprès de grands groupes et

d’entreprises importantes. Une des forces de cette approche

réside dans l’excellente compréhension et dans

120

Page 121: le changement organisationnel

l’opérationnalisation de la notion de système ainsi que dans

l’originalité des interventions ayant pour objectif de modifier

l’état des systèmes. De ces techniques de changement nous en

retenons deux :

Le recadrage : La technique du recadrage consiste à

se demander s’il y a d’autres façons de présenter la situation à

laquelle on veut apporter un changement. Ainsi, on ne modifie

pas le problème, mais on en modifie la signification. Par

exemple, dans toutes les organisations bureaucratiques où

l’accroissement de la documentation amène une situation

problématique, on pourrait penser à implanter un système de

documentation informatisé, mais on pourrait également se

demander si toute cette documentation est véritablement utile.

Cette deuxième façon d’envisager le problème peut être reliée

à la technique du recadrage.

Le paradoxe : La technique du paradoxe tente de

modifier le comportement des individus en encourageant

l’intensification des conduites trouvées justement inadaptées.

On s’attend alors à ce que l’individu, trouvant la proposition

exagérée, réagisse dans le sens contraire. Cette technique est,

bien entendu, risquée et manipulatrice, et elle ne doit pas

s’appliquer à toutes les situations problématiques, mais plutôt

en dernier recours lorsqu’on semble être dans une impasse.

3 – Les recherches de Hersey et Blanchard :

Les recherches de Hersey et Blanchard :

P. Hersey et K.H. Blanchard distinguent quatre niveaux

auxquels s’opère le changement, soit les connaissances, les

attitudes, le comportement individuel et le comportement de

groupe organisationnel. Les deux méthodes suivantes sont

reconnues en rapport avec ce processus de changement

opérationnel.

121

Page 122: le changement organisationnel

Le modèle participatif : Les connaissances sont

apportées à un individu ou à un groupe dans l’espoir qu’une

attitude naîtra en réponse aux idées lancées.

Le graphe ci-dessous illustre ce modèle participatif du

changement :

Le changement et le modèle participatif :

COMPORTEENT DE

GROUPE

COMPORTEMENT INDIVIDUEL

ATTITUDES

CONNAISSANCES

POUVOIR PERSONNEL

Le modèle directif : Le changement est imposé par

une force externe, soit la haute direction, des lois ou des

pressions autres que l’environnement.

Le graphe ci-dessous illustre le modèle directif du

changement :

Le changement et le modèle directif :

POUVOIR DE

POSITION

122

Page 123: le changement organisationnel

COMPORTEMENT DE

GROUPE

COMPORTEMENT INDIVIDUEL

ATTITUDES

CONNAISSANCES

B- Les méthodes d’introduction du changement :

Les travaux classiques sur les processus de changement

laissent largement deviner quelles méthodes semblent les plus

appropriées pour introduire le changement. Cependant, les

méthodes utilisées par les employeurs ne sont pas toujours les

plus positives. Cinq méthodes peuvent être rapportées :

Education et communication : Si la résistance

s’appuie sur une information inadéquate ou inexacte, on peut

mettre en place un programme de communication qui pourra

réduire la peur de l’inconnu que peuvent constituer, par

exemple, une nouvelle tâche ou un changement de patron

direct. Les raisons du changement étant expliquées, des

échanges interpersonnels pourront alors se développer qui

permettront peut être de réduire l’anxiété des employés.

Participation et implication : la résistance au

changement peut également être diminuée si ceux qui sont

123

Page 124: le changement organisationnel

affectés par le changement sont impliqués dans sa planification

et sa mise en œuvre. Cette stratégie s’avère surtout utile

l’engagement des employés est essentiel à la réussite de la

mise en œuvre du processus de changement.

Soutien et facilitation : les comportements

consistants, de la part des responsables, à apporter du soutien

et de l’aide à leurs subordonnés sont particulièrement efficaces

lorsqu’il s’agit de faire face à la crainte et à l’anxiété ressenties

par ces derniers.

Négociation et accord : si l’enjeu du changement est

suffisamment significatif pour les individus et les groupes y

sont confrontés et si ces derniers possèdent assez de pouvoir

pour y résister fortement, le cadre chargé de mettre en œuvre

l’opération de changement pourra utiliser une stratégie de

négociation. Bien entendu, lorsque les négociations sont

entreprises avant la mise en œuvre du changement, elles

facilitent d’autant le processus. En effet, si un problème

survient ultérieurement, les parties en conflit pouvons faire

référence à l’accord préalablement négocié.

Manipulation : Dans les situations où d’autres

méthodes ne marchent pas bien ou ne sont pas accessibles, un

responsable peut être amené, pour surmonter la résistance, à

jouer sur les ressources ou les faveurs dont il dispose, voire,

dans certains cas, à « manipuler ».

On peut regrouper ces cinq méthodes sous trois

dimension, soit les méthodes introduites par la raison (la

négociation et l’entente l’éducation et la communication), par

le pouvoir (la manipulation) ou par la rééducation (la

facilitation et le soutien, la participation et l’engagement).

124

Page 125: le changement organisationnel

V – Pratiquement, comment réussir le changement   ?

Dans l’avenir proche, gérer le changement sera

fondamentalement fonction de deux facteurs : la préparation

adéquate et l’aptitude à agir , au niveau organisationnel

comme au niveau individuel.

Pour réussir une mutation, il faut se poser quatre

questions :

Pourquoi devons-nous changer ?

Ces changements précis sont ils les bons ?

Cette entreprise est elle capable d’y faire face ?

Comment va t-elle aider le personnel pendant ce

processus ?

En d’autres termes : L’incitation et la motivation sont-

elles suffisantes ? le changement va-t-il produire les bénéfices

souhaités ? Sommes nous assurés du soutien nécessaire,

disposons-nous des participations et des compétences

indispensables. Le changement survient et perdure lorsque les

intervenants sont convaincus qu’il est justifié et qu’ils

possèdent les compétences requises pour y procéder. Pour

gérer ce processus il faut être attentif aux motivations comme

au savoir-faire.

Nous allons présenter ci-après une description détaillée

d’action dont l’efficacité est reconnue. Elle représente la

somme des réflexions d’universitaires, de consultants et de

managers qui ont observé des réformes organisationnelles

majeures ou qui y ont participé.

Ces actions sont regroupées en dix commandements

ordonnées d’une façon séquentielle. Mais cela n’empêche que

quelques commandements peuvent être menés simultanément,

125

Page 126: le changement organisationnel

d’une façon sommaire, les dix commandements se présentent

comme suit :

1- Analyser l’entreprise et son besoin de

changement ;

2- Elaborer une vision partagée et une direction

commune

3- Se détacher du passé

4- Inspirer un sentiment d’urgence

5- Renforcer le rôle du leader

6- Former un lobby politique

7- Etablir un plan d’exécution

8- Développer structures et encadrements

9- Communiquer, faire participer les autres et être

honnête

10- Survenir, affiner et institutionnaliser le

changement.

Analysons maintenant chaque commandement à part :

1- Analyser l’entreprise et son besoin de changement :

Pour apprécier la nécessité du changement, il est crucial

de comprendre les forces et les faiblesse d’une entreprise, ses

clients et ses concurrents, ses structures, ses systèmes et ses

méthodes ainsi que son environnement. Cette évaluation

préalable offrira aux managers un point de vue systématique

des problèmes et opportunités ainsi qu’une compréhension

plus affinée des contraintes et impératifs, de plus, ce

diagnostic permettra vraisemblablement de se rendre compte

qu’un large ensemble de changements interdépendants est en

fait nécessaire.

126

Page 127: le changement organisationnel

Adopter un programme qui a réussi dans une autre

société sans évaluer préalablement les besoins spécifiques de

la vôtre, c’est emprunter un médicament à quelqu’un sans être

assuré de souffrir de la même maladie, vous risqueriez

d’aggraver votre état.

2- Elaborer une vision partagée et une direction commune :

Après avoir identifié les motifs du changement, il faut

déterminer dans quelles directions il entraînera. Il est en effet

nécessaire d’aboutir à une forme de consensus sur la façon

dont on envisage l’avenir. Une vision est la représentation

mentale de ce qu’une entreprise devrait réaliser ou devenir.

Par l’intermédiaire d’un slogan ou d’un discours, elle peut

motiver une société à élargir son mode d’opération normal et

rallier tout le monde à une nouvelle manière de penser,

produire, collaborer ou travailler. Une vision permet de

cristalliser une tentative de changement à multiples facettes

en un objectifs compréhensible. Elle fournit une raison

d’entreprendre un processus de mutation souvent ardu.

Si le diagnostic définit souvent les facteurs « moteurs »,

la vision permet de développer les facteurs « d‘attraction ».

L’entreprise est alors motivée pour s’arracher au passé mais

aussi attiré vers un avenir plus séduisant.

La conception d’une vision et sa formulation ont toutes

deux une influence sur la perception du changement. Si, par

exemple, une vision est unilatérale et ne reflète pas les idées et

les besoins de l’entreprise au sens large, elle n’aura

probablement pas de valeur en terme de motivation. De plus,

une conception sera plus significative si elle s’insère dans un

contexte plus vaste. Lorsqu’elle élabore une vision et une

mission, l’entreprise devrait considérer l’environnement

127

Page 128: le changement organisationnel

extérieur dans lequel elle opère, y compris les opinions des

consommateurs et de ses concurrents.

Elaborer une vision, de même qu’analyse la situation

d’une entreprise, ne peut plus être considéré comme un

exercice ponctuel. Une vision n’est pas éternelle et ne répond

pas non à tous les besoins de motivation d’une entreprise. Il

est possible de poursuivre des visions multiples simultanément,

de créer des conceptions distinctes pour des divisions

différentes ou de charger de dessein en cours de route. Les

visions, comme bien d’autres aspects du processus de

changement, sont plus efficaces si elles sont régulièrement

remises en question, révisées et finalement reciblées en

fonction de l’évaluation constante.

3- Se détacher du passé :

Dans les années 40, Kurt Lewin décrivait la

transformation organisationnelle comme un processus à trois

phases : le dégel, le changement et le regel. Aujourd’hui cette

définition est encore largement valable.

Pour changer, une entreprise doit d’abord « dégeler »

attitudes, structures et système pour les assembler et les

ordonner à nouveaux. Autrement dit, elle doit se détacher du

passé.

La procédure de « dégel » peut, cependant, varier

énormément et chaque approche comporte des risques.

Certaines entreprises passent les mois, voire des années, à

préparer leurs employés au changement, à inspirer le dégoût

des anciens usages et à promouvoir une vision nouvelle pour

l’avenir. Ces longues phases préliminaires favorisent une

évaluation moins brusque, moins dramatique et plus

acceptable. Si les employés comprennent parfaitement ce qui

est erroné dans la façon d’opérer ils embrasseront

128

Page 129: le changement organisationnel

vraisemblablement le nouveau dispositif. Malheureusement, si

le changement est introduit de manière trop graduelle et

agréable, l’entreprise peut douter qu’il soit réellement

nécessaire et retomber dans ses travers habituels.

A l’opposé, certaines sociétés ont rompu si brutalement

avec le passé que leurs employés en sont restés ahuris et

déçus. L’exemple classique du changement déroutant est la

découverte le lundi matin par le personnel que les bureaux ont

été déplacés, les conditions de travail ou l’organigramme

modifié. Des bouleversement aussi soudains et inexpliqués

provoquent une telle anxiété que les employés sont trop

occupé à tenter de comprendre ce qu’ils ont perdu pour

pouvoir se concentrer sur la valeur potentielle du changement.

Dans un contexte idéal, ces deux extrêmes seraient

évités Le personnel comprendrait la nécessité d’abandonner

les pratiques et traditions obsolètes et trouverait stabilité et

soutien grâce à celles qui fonctionnent encore.

4- Inspirer un sentiment d’urgence :

La tradition veut que le changement soit plus facile en

cas de crise d’urgence. C’est encore vrai, mais il n’en faut pas

moins tenir compte de certaines subtilités utiles : par exemple

comment provoquer un sentiment d’urgence avant qu’une crise

majeure ne survienne ?

Les entreprises les plus efficaces sont capables de créer

cette atmosphère sans attendre l’éclatement d’une vraie crise

qui risquerait d’entraver le jugement. On parle aujourd’hui de

« l’amélioration continue » comme d’un moyen de maintenir un

degré de pression constant et un environnement

quotidiennement évolutif.

Par le passé, il n’était pas nécessaire de faire des efforts

sur-humains pour souligner l’urgence d’une mutation.

129

Page 130: le changement organisationnel

Généralement, les entreprises ne procédaient pas à des

transformations radicales avant d’y être contraintes. Les

projets de changement étaient habituellement ciblés pour

résoudre un problème incontournable menaçant la survie de

l’entreprise à court terme.

Mais, vers les années 1980, la plupart des entreprises ne

pouvaient s’offrir le luxe d’attendre que le besoin de changer

se fît sentir. En réalité, dans la conjoncture hautement

concurrentielle d’aujourd’hui, le temps que la nécessité de se

transformer devienne évidente et aiguë, il peut être trop tard

pour agir. En conséquence, les sociétés anticipent et

entreprennent une restructuration en prévision des évolutions

de la technologie ou du marché, avant l’avènement d’une crise.

Cependant, l’inconvénient du changement anticipé réside

dans le fort degré de résistance que beaucoup d’employés

peuvent opposer car ils ne perçoivent ni menace apparente ni

justification. Convaincre toute une entreprise de la nécessité

de changer est déjà assez compliqué lorsque la contrainte est

claire ; cela devient beaucoup plus ardu si la société est

apparemment en pleine forme et fonctionne bien. Les

managers doivent donc passer maîtres dans l’art de

communiquer un sentiment d’urgence fondé sur des menaces

concurrentielles souvent intangibles et lointaines plutôt que

sur des problèmes concrets immédiats.

5- Renforcer le rôle du leader :

Tout changement requiert une force dirigeante. Certes,

maintes entreprises connues pour leurs programmes

d’évaluation fructueux et innovateurs ont été dirigées par les

leaders charismatiques et puissants. Mais en matière de

changement, les leaders peuvent avoir des visages très

différents et ne sont pas toujours charismatiques. Ils suivent

130

Page 131: le changement organisationnel

tous les démarches qu’ils voient adéquates et fructueuses pour

l’entreprise. En général le leader agisse ainsi :

Ils restructurent systèmes et politiques ;

Ils fournissent des modèles et expliquent

pourquoi tel nouveau comportement est requis ;

Ils approuvent et soutiennent les nouvelles

activités proposées par d’autres ;

Ils remplacent certains employés ou modifient les

critères de recrutement et de promotion ;

Ils cherchent des voies de succès rapides mais

réalistes ;

Ils parviennent à des résultats positifs qui

renforcent les nouvelles attitudes et valeurs.

Ces actions engendrent un nouveau comportement qui

devient rapidement contagieux lorsqu’il semble donner des

résultats. La difficulté de modifier une culture et la forte

corrélation entre des changements multiples exigent à la fois

pouvoir et souplesse du leadership.

De nombreuses grandes entreprises s’interrogent pour

savoir si le changement devrait être conduit par une personne

interne ou externe à l’organisation. Chaque méthode a ses

avantages et ses inconvénients. Ceux qui font partie de la

société en comprennent la culture, les acteurs en jeu et

connaissent les façons de procéder mais, pour les mêmes

raisons, ils sont soumis à des contraintes, ont des obligations

vis-à-vis de leurs collègues et peuvent être aveugles par des

préjugés. Les personnes qui viennent de l’extérieur offrent de

nouvelles perspectives et sont plus libres, mais ignorent

l’historique interne ou les approches culturelles.

6 – Former un lobby politique :

131

Page 132: le changement organisationnel

La facilité avec laquelle une entreprise accepte une

transformation dépend étroitement de la manière dont celle-ci

est présentée et du soutien qu’elle reçoit. Les managers du

changement ou « créateurs institutionnels » comme on les

appelle, opèrent dans un environnement hautement politique.

Ce qui oblige le manager à faire campagne, soutenir,

négocier, marchander, se réunir, collaborer et gagner des

électeurs. En fait, une idée doit être vendue, les ressources

acquises ou redistribuées; chacun doit consentir aux

changements dans son secteur propre, car les innovations ont

généralement des répercussions à travers toute l’entreprise.

7 – Etablir un plan d’exécution :

Un plan d’exécution est le moyen de transformer une

vision en tâches concrètes et pragmatiques. Une fois que

l’objectif est établi, le plan fixe les mesures pratiques qui

permettront de l’atteindre. Il peut s’agir aussi bien d’un

planning quotidien détaillé, indiquant les actions à

entreprendre durant la phase initiale et les objectifs mensuels

spécifiques, que d’un cadre plus large donnant un sens général

à la façon d’opérer dans les années à venir. D’une manière ou

d’une autre, le plan d’application doit fournir aux managers un

modèle les aidant à relever les défis futurs. Pour tester la

faisabilité de votre stratégie, posez-vous les questions

suivantes :

Le plan est-il concis et clairement formulé,

énumérant les mesures à prendre ?

Le plan a-t-il été communiqué à qui de droit, de

façon à s’assurer un soutien ?

Le plan a-t-il bénéficie d’un brainstorming

approprié ?

132

Page 133: le changement organisationnel

Les individus influents ont-ils été mis à

contribution ?

Le style du plan est-il en adéquation avec

l’organisation ?

A-t-on utilisé plus d’une méthode pour rendre le

plan manifeste ?

Existe-t-il des réseaux formels et informels

susceptibles d’apporter crédibilité et soutien au plan ?

8 – Développer structures et encadrement :

Lancer un processus de changement peut donner lieu à

un réveil brutal. Certaines entreprises annoncent la nécessité

d’une transformation, collent des slogans sur les tableaux

d’affichage et attendent ensuite paisiblement que l’évolution se

fasse. Or, il ne suffi pas de décerner un prix d’encouragement

mensuel pour obtenir le changement souhaité. Celui-ci

n’interviendra qu’à condition que l’entreprise y croie ou soit

déjà en train de se transformer. C’est la modification des

divers systèmes et structures représentatifs du changement

général qui en donne le signal extérieur.

Une telle restructuration peut porter sur les modes de

recrutement, les programmes de formation, les plans de

carrière, les systèmes de récompenses et d’évaluation, les

procédures, les équipes de travail ou autres. Elles permet à

l’entreprise de changer en établissement des mécanismes qui

encourage de nouvelles méthodes de travail. La tentative est

prise au sérieux lorsque les employés comprennent qu’il leur

faut désormais adopter un comportement différent pour

exécuter leurs tâches ou être récompensés. L’organisation est

alors « restructurée » pour s’aligner plus étroitement sur les

changements désirés.

133

Page 134: le changement organisationnel

9 – Communiquer, faire participer les autres et être honnête :

De nombreuses entreprises ont évolué des changements

imposés par la hiérarchie à un processus conduit, tout au

moins en partie par la base ou le personnel d’encadrement. La

communication, l’encouragement à une plus large participation

et l’honnêteté sont devenus primordiaux. La maxime ici est

assez simple bien que quotidiennement violée : Communiquer,

communiquer, communiquer et, juste au cas où, communiquer

encore le même message ! Les managers et les ouvriers ne

peuvent adhérer à une transformation à moins d’en

comprendre les objectifs, les motivations et la signification

future pour l’entreprise. De même, ils ne pourront être les

agents efficaces du changement s’ils découvrent que les

dirigeants leur ont menti à ce propos.

Améliorer la communication peut être fort simple. Il

suffit d’informer ouvertement les employés des décisions les

concernant, plutôt que de les surprendre par des actions qui

n’ont pas été expliquées au préalable ou de laisser circuler des

rumeurs. La direction hésite parfois à exposer publiquement

les licenciements, restructurations ou autres décisions ayant

des implications négatives, mais l’anxiété provoquée par

l’incertitude et les ragots est généralement bien néfaste et

déroutante que la dure réalité. En l’absence d’information

solide, le personnel est susceptible d’imaginer le pire.

La participation prend plusieurs formes : on peut

encourager les employés à prendre part au processus de

décision ou former des équipes chargées de régler des

problèmes spécifiques ou bien encore responsabiliser le

personnel dans l’instauration du changement. De nombreuses

entreprises recourent à des sessions de résolution de

problèmes appelées « assemblées générales » pour inciter

134

Page 135: le changement organisationnel

l’ensemble de leurs collaboration à participer à l’identification

des actions de transformation nécessaires.

Enfin, l’honnêteté est une condition essentielle de la

participation et de la bonne communication, particulièrement

lorsque les employés tentent d’appréhender de nouvelles

méthodes de travail et de réagir à leurs implications. Si les

membres d’une entreprise sentent qu’on leur dissimule la

vérité, ils se méfieront de tout changement.

10- Surveiller, affiner et institutionnaliser le changement :

Toutes les tentatives de changement requièrent un

contrôle attentif des progrès et des améliorations obtenues.

Des réajustements peuvent intervenir en cours de route pour

de multiples raisons : la lassitude, de nouvelles priorités,

l’absence de progrès ou des changements dans la direction par

exemple. Certes, c’est souvent au milieu d’un programme

marathon de quatre à sept ans que les « coureurs » éprouvent

un « déchirement » en se demandant s’ils pourront arriver au

but.

Mais les coureurs de classe internationale posent une

autre question à ce stade : Comment pouvons-nous accélérer

notre rythme vers la ligne d’arrivée ? il faut en effet aller au

bout de ses forces et mobiliser les autres pour parvenir à une

évolution durable. Les entreprises internationales se remettent

à la tâche, redéfinissent leurs objectifs si nécessaire et revoient

leur planification.

Institutionnaliser le changement requiert encore plus

d’efforts, car il ne s’agit plus d’imposer une transformation

spécifique mais de susciter un état d’esprit favorisant

l’évolution continue. Les managers doivent alors structurer

une organisation réceptive au changement, suffisamment

135

Page 136: le changement organisationnel

souple pour réagir à l’évolution de l’environnement et motivée

par l’amélioration permanente.

136

Page 137: le changement organisationnel

Analysez votre perception du changement

Nous avons tous une perception différente du changement. Songez à une

situation à laquelle vous devez actuellement faire face, à l’école, au travail ou

sur le plan personnel, et qui vous oblige à modifier sensiblement votre attitude

ou votre comportement à l’aide des échelles ci-après. Au numéro 1, par

exemple, encerclez 0,2 ou 4 s’il s’agit pour vous davantage d’une menace que

d’une occasion à saisir.

1- Menace 0 2 4 6 8 10 Occasion à saisir

2- S’accrocher au passé 0 2 4 6 8 10 Se tourner vers

l’avenir

3- Immobilisé 0 2 4 6 8 10 Stimulé à agir

4- Rigide 0 2 4 6 8 10 Polyvalent

5- Perte 0 2 4 6 8 10 Gain

6- Changement dont 0 2 4 6 8 10 Changement dont

je suis une victime je suis un agent

7- Réactif 0 2 4 6 8 10 Proactif

8- Axé sur le passé 0 2 4 6 8 10 Axé sur l’avenir

9- Changement dont 0 2 4 6 8 10 Changement

je suis séparé auquel je participe

10- Confus 0 2 4 6 8 10 Clair

137

Page 138: le changement organisationnel

Résultats :

Faites le total des chiffres que vous avez encerclés pour obtenir votre

résultat sur 100. Plus ce résultat est élevé, plus vous avez une vision positive du

changement.

« PSYCHOLOGIE DU TRAVAIL ET DES ORGANISATIONS », S.L. DOLAN, G.

LAMOUREUX, E. GOSSELIN. Ed. Gaëtan Morin éditeur.

« LA DIMENSION HUMAINE DES ORGANISATIONS », Nicole COTE, Laurent

BELANGER et Jocelyn JACQUES. Ed. Gaêtan Morin éditeur.

« LES ASPECTS HUMAINS DE L’ORGANISATION », Gean Louis BERGERON,

Nicole COTE, Jocelyn Jacques et Laurent BELONGER. Ed. Gaëtan Morin éditeur.

« COMPORTEMENT ET ORGANISATION », Jacques Rojot et Alexander

BEEJMANN, Vuibert.

« MBA MANAGEMENT », Allan R. COHEN, Maxima Laurent du MESNIL éditeur et

les nouveaux horizons.

« Management : Aspects humains et organisationnels ». Ed DUNOD.

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Page 139: le changement organisationnel

www. Cegos. com

www. Lesechos. Com.

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