Le dechaine n°7 - Folie meurtrière, la psychiatrie sur la sellette

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Alors que la surconsommation de psychotropes, anxiolytiques et autres produits phares de l’industrie pharmaceutique est de plus en plus souvent dénoncée par les médias et de nombreuses autorités, les psychiatres de leur côté semblent faire la sourde oreille. Quelle est la motivation de ces praticiens qui se permettent d’exposer des patients et leur entourage aux dangers des psychotropes dont les effets secondaires sont bien plus graves que de simples maux de tête ou des nausées ?

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  • Thomas Szasz :50 annes de combatcontre les abuspsychiatriques

    Nice :lhpital de la honte

    ACTUALIT

    #7

    Directeur de la publication et Rdacteur en chef : Frdric Grossmann - N ISSN : 1963-2487 - Dpt lgal parution n7 - Mai 2013 - Publi par lassociation CCDH - Impression : Domigraphic - 17, avenue Aristide Brilland - 91550 Paray Vieille Poste. 2013 CCDH, tous droits rservs. CCDH, Commission des Citoyens pour les droits de lHomme et le logo de CCDH sont des maques dposes dtenues par la Commission des Citoyens pour les Droits de lHomme France et utiliss avec sa permission. - Vous recevez ce journal par courrier en raison de votre prsence sur la liste dadresses de CCDH. En vertu de la loi dite Informatique et Liberts, vous disposez du droit daccs aux informations vous concernant dtenues par CCDH, ainsi que du droit de vous opposer leur traitement. il vous suffit dcrire CCDH - BP 10076 - 75561 Paris Cedex 12 ou [email protected].

    30% des plus de 65 ans sous anxiolytiqueset somnifres :dveloppement de la la dmence...

    Les actions de la Commission des Citoyens pour les Droits de lHomme

    Ortiz de ZarateMort sous le bistouripsychiatrique

    PAGE 5

    CCDH en action

    CHIFFRES

    Une clinique se livre des expriencesinquitantes sur le cerveau.

    Organe de vigilance cOntre les drives psychiatriques

    FOLIE MEURTRIRELa psychiatriesur la sellette

    ALERTE

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    PAGE 3

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    PAGE 4

    HOMMAgE

  • Alors que la surconsommation de psychotropes, anxiolytiques et autres produits phares de lindustrie pharmaceutique est de plus en plus souvent dnonce par les mdias et de nombreuses autorits, les psychiatres de leur ct semblent faire la sourde oreille. Quelle est la motivation de ces prati-ciens qui se permettent dexposer des patients et leur entourage aux dan-gers des psychotropes dont les effets secondaires sont bien plus graves que de simples maux de tte ou des nauses ?

    La plupart des anxiolytiques, antidpresseurs et neuroleptiques sont connus pour avoir comme effets indsirables lagressivit, la dmence ou les actes de violence. Il nest donc pas surprenant que beaucoup de criminels se soient trouvs sous traitement psychiatrique au moment o ils commet-taient leurs actes de violence insenss. Cest le cas notamment pour les deux derniers massacres de masse qui ont eu lieu aux Etat-Unis (Voir ci-contre).

    Il semble bien que ces mdicaments psychiatriques puissent amener un individu, certes drang, passer lacte du jour au lendemain. Cest bien cet aspect passage lacte imprvisible qui caractrise ces produits et les rend dangereux. Comment alors justifier leur prescription en masse ?

    La justification psychiatrique pour ces prescriptions se trouve dans un li-vre de 400 pages : le DSM*. Au printemps 2013 sortira la 5e dition de cet ouvrage pseudo-scientifique cens rpertorier toutes les maladies et les troubles mentaux. Ce manuel est le fruit de lalliance de la psychiatrie avec lindustrie pharmaceutique. Il est utilis comme catalogue des troubles mentaux et surtout comme justification la prescription de pilules toutes sortes de personnes dont le comportement est simplement diffrent de la norme psychiatrique admise. On trouvera ainsi dans la nouvelle dition que de nombreux jeunes sont atteints de maladies informatiques (trop de temps sur les jeux vidos ou sur Internet), ou souffrent dun dficit dattention ou dun autre trouble bizarre. La liste de troubles est aussi longue que ridicule. Il faut nanmoins savoir quun seul de ces symptmes peu justifier la pres-cription dun antidpresseur, dun antipsychotique ou dun anxiolytique. Et cet ouvrage est aujourdhui la bible de la psychiatrie, avec pour prtention de marquer la frontire entre ce qui est considr comme normal ou anormal, une frontire entre sant desprit et pathologie Cela pour-rait tre risible si les consquences ntaient pas aussi dsastreuses et si les auteurs de cet ouvrage navaient pas tendu le champ du pathologique un niveau o des comportements courants sont aujourdhui considrs comme des maladies mentales. Ainsi trouvons-nous la simple timidit r-pertorie comme Le trouble danxit sociale ; lenfant agit lcole est aujourdhui considre comme hyperactif , une saute dhumeur est devenue un trouble bipolaire . La liste est longue et chaque symptme peut justifier une prescription.

    Si la premire version du DSM rpertoriait 60 troubles mentaux ncessitant un traitement, la quatrime version en compte 374. Quels sont les fonde-ments scientifiques qui permettent de dcider que des comportements aussi anodins que ceux numrs ci-dessus sont aujourdhui des troubles men-taux ? La dcision est en fait tout simplement prise main leve lors dune runion de psychiatres. Aussi tonnant que cela paraisse, linscription des troubles dans le DSM repose sur un vote main leve des psychiatres char-gs de son laboration.

    Rien ne semble devoir arrter cette psychiatrisation de tous les aspects de la vie humaine. La cinquime version de ce manuel va encore plus loin. Ainsi, les femmes qui ont des douleurs lapproche de leurs rgles souffri-ront dsormais du trouble du Syndrome dysphorique prmensuel. On ne peut trouver meilleur exemple, mais non moins navrant, de la psychiatrie saccaparant un vnement naturel de la vie pour en faire une maladie

    Une personne colreuse sera dsormais diagnostique comme atteinte du Trouble de drgulation, ou Trouble dhumeur explosive.

    Rptons-le, chacun de ces diagnostics pourra faire lobjet dun suivi psy-chiatrique et dun traitement mdicamenteux.

    Il nest pas ncessaire de prciser que lenjeu est avant tout un enjeu finan-cier. La multiplication des prescriptions va permettre lindustrie pharma-ceutique dengranger des milliards dans ses caisses.

    Cest ce que rsume par une formule le sociologue et historien de la psy-chiatrie Mikkel Borch-Jacobsen :

    Dans le temps, on crait des mdicaments pour gurir les maladies, de nos jours, on cre des maladies pour vendre des mdicaments.

    Le Meilleur des mondes, dcrit par lillustre Aldous Huxley nest pas loin. Ainsi sommes-nous en train de voir natre sous nos yeux lpoque o un bon citoyen se soumet aux tests psychiatriques et aux traitements pour rguler ses comportements, quels quils soient.

    Face ce phnomne de psychiatrisation massive de notre socit, on ne peut se contenter dune campagne de sensibilisation aux dangers des tran-quillisants. Le phnomne est beaucoup plus profond et grave. Le Docteur Thomas Szasz, un des plus clbres adversaires de la psychiatrie coerci-tive lavait compris. Il dnonait ce quil appelait lEtat thrapeutique , quand la psychiatrie devient la rfrence morale et politique, une religion officielle en quelque sorte, autoritaire et totalitaire qui prive lindividu de sa libert. Esprons que sa lucidit et sa vision claire des dangers de la psy-chiatrie lui survivront et inspireront le plus grand nombre.

    Actualit 2Folie meurtire :la psychiatrie sur la sellettePendant que lon dnonce les dangers des tranquillisants, les psychiatres continuent leurs prescriptions.

    FOLIE MEUTRIRE DANS LES COLES

    Lauteur du massacre de 27 personnes, dont 20 jeunes enfants et 7 adultes, dans lcole amricaine de Sandy Hook dans le Connecticut tait bien sous traitement psychiatrique. Il prenait un antipsychotique, le Fanapt, dont les effets peuvent tre trs lourds : agressivit, para-noa, dlire ou encore crises de panique. Une fois encore, un psychia-tre a jou la roulette russe avec un patient et cela aura cot la vie 27 personnes.

    UN DOCTEUR EN PSYCHIATRIE DNONCE

    Le docteur David Healy a crit un livre intitul Pharmageddon dans lequel il dnonce les dangers de lindustrie pharmaceuti-que et la relation entre cette dernire et les massacres dans les coles : Si les enfants des coles sont examins pour des pro-blmes de maladie mentale, cela amnera sans aucun doute plus de mdecins prescrire davantage de pilules ces enfants. [...] Il est possible de prouver la corrlation entre le nombre de psy-chiatres traitant des enfants et le nombre de massacres dans les coles aux Etats-Unis, et vous dcouvrirez que ces deux facteurs voluent dans la mme proportion.

    *DSM : Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux.)

  • Folie meurtire :la psychiatrie sur la sellette

    Hommage : Thomas SzaszUne vie de combat contre les abus psychiatriques

    3 Actualit

    Le professeur Thomas Szasz, champion em-blmatique de la libert, pionnier dans la lutte contre la psychiatrie crcitive et co-fondateur de la Commission des Citoyens pour les Droits de lHomme (CCDH), est dcd lge de 92 ans. Considr par de nombreux savants et acadmi-ciens comme une autorit dans la critique de la psychiatrie, le Dr Szasz est lauteur de centaines darticles et de plus de 35 livres sur le sujet. Le premier ayant pour titre Le Mythe de la maladie mentale, un livre qui a branl les fondations de la psychiatrie lors de sa publication il y a plus de 50 ans.

    Professeur mrite de psychiatrie lUniversit dtat de New York, savant adjoint lInstitut Cato1, membre vie de lAssociation Amri-caine de Psychiatrie, membre de lAcadmie internationale de Psychologie mdico-lgale. La longue liste de ses accomplissements dans le do-maine ducationnel, ses diplmes, honneurs, lis-tes biographiques et rcompenses parlent deux-mmes.

    Aux yeux du monde, il fut le critique le plus en vue de la psychiatrie et de ses pratiques abusi-ves, ainsi quun tribun et un orateur brillant. Pour ceux qui ont eu le privilge de travailler ses c-ts, il tait spirituel, charmant, charismatique et courageux. Mais, par-dessus tout, il fut un dfen-seur de la libert individuelle. Comme le dcla-rait le professeur Richard E. Vatz, de lUniversit de Towson2 : Thomas S. Szasz a fermement dfendu les valeurs humanistes et le libre-arbitre contre tous ceux qui cherchent maintenir la li-bert humaine dans des chanes de leurs propres confusions conceptuelles, erreurs et trahisons prmdites.

    Dr Szasz a longtemps critiqu lutilisation de la psychiatrie en tant que moyen de contrle social et politique en dclarant : Bien que nous ligno-rions, de notre temps, nous avons t les tmoins de lEtat thrapeutique. Il sagit de limplication majeure de la psychiatrie en tant quinstitution de contrle social. Lorsque je prononce le terme d tat thrapeutique , je le prononce de ma-nire ironique, il est thrapeutique pour les gens

    qui soccupent denfermer les autres, et qui ap-pliquent les thrapies. Ce nest thrapeutique ni pour les victimes, ni pour les patients .

    Lalliance du Dr Szasz et de la CCDH sest faite partir de cette philosophie fondamentale. Il na pas seulement crit et parl de lutilisation de la psychiatrie crcitive, il a personnellement repr-sent les victimes de celle-ci. En 1969, il a pris la dfense dun rfugi hongrois, Victor Gyory, qui avait t intern contre son gr en institution psychiatrique, dpouill de ses vtements, mis en isolement forc et soumis des lectrochocs. Szasz tablit que Gyory avait t tiquet schi-zophrne par les psychiatres uniquement cause de son incapacit parler anglais. Suite au tmoi-gnage de Szasz, le directeur de lhpital autorisa Gyory quitter ltablissement, une victoire qui constitua un prcdent contre linternement in-volontaire et la psychiatrie coercitive. Puis, en 1969, Szasz devint co-fondateur de la Commis-sion des Citoyens pour les Droits de lHomme.

    De son alliance avec la CCDH, Szasz a dclar : Ctait alors la seule organi-sation, et cest encore la seule organisation, qui essaye active-ment de librer les malades mentaux qui sont incarcrs dans

    des hpitaux psychiatriques alors quils nont rien, quils nont commis aucun crime et quils veulent simplement sortir de lhpital. Et mes yeux, cela tait une cause de valeur et cest tou-jours une cause de valeur. Nous nous devons dhonorer la CCDH parce quil sagit dune orga-nisation qui, pour la premire fois dans lhistoire de lhumanit, a mis en place une voix efficace aux niveaux politique, social et international afin de combattre la psychiatrie. Ceci ne sest jamais produit dans lhistoire de lhumanit auparavant . Depuis sa cration, il y a plus de 43 ans, la CCDH (www.cchrint.org) a aid adopter plus de 150 lois et rformes qui protgent les indivi-

    dus contre les pratiques abusives ou crcitives. La CCDH a lhonneur et le privilge davoir tra-vaill aux cts du Dr Thomas Szasz depuis plus de 43 ans et poursuivra sa lutte contre les prati-ques abusives et crcitives psychiatriques, dont elle a hrit, jusqu ce que la libert individuelle et les droits de lHomme, dans le domaine de la sant mentale, soient assurs pour tous.

    Pour avoir eu la chance de devenir son ami et son diteur dans les annes 1970, je peux tmoi-gner quil ne temporisait jamais. Jusqu sa mort rcente, lge de 91 ans, il prit un malin plaisir ridiculiser le conformisme hyginiste, com-passionnel et mdical au service de lEtat thra-peutique. [] Dans un entretien que javais fait avec Michel Foucault pour Le Monde, celui-ci confiait son admiration pour Thomas Szasz qui tait, par ailleurs, un ami commun. .Roland Jaccard- journaliste au Monde, crivain, diteur

    Le Dr Szasz apporte une vritable contribution en nous alertant propos des abus, existants et potentiels, des droits de lHomme, inhrents aux programmes et aux procdures de la sant men-tale. Il souligne, par des exemples frappants, les lacunes dans les procdures dinternement, les insuffisances dans les protections accordes aux patients dans les tablissements psychiatriques et les dangers, pour les juges et les jurys, de trop compter sur lexpertise psychiatrique. - Arthur J. Goldberg, ancien juge la Cour suprme des tats-Unis.

    Il nest pas exagr daffirmer que le travail de Szasz soulve de grands enjeux sociaux qui mritent lattention des dcideurs et mme, de tous les Amricains informs et socialement conscients Il a, trs probablement, fait plus que nimporte quel autre homme pour alerter le public amricain sur les dangers potentiels dune socit excessivement psychiatrise. Edwin M. Schur, The Atlantic1.

    A VOIR : www.youtube.com/atch?v=Qj7GmeSAxXo

    Lorsque je prononce le terme d tat thrapeutique , je le prononce de manire ironique, il est thrapeutique pour les gens qui soccupent denfermer les autres, et qui appliquent les thrapies. Ce nest thrapeutique ni pour les victimes, ni pour les patients.

  • Nice : lhpital de la honteActualit 4

    Il existe en France un hpital psy-chiatrique o les patients sont en danger. Pour ceux qui croient que la France est un pays moderne o les abus psychiatriques nexistent pas, un pays nullement compara-ble la Russie ou la Chine, un pe-tit tour dans les services psychia-triques de lhpital Sainte-Marie, situ la priphrie de Nice suffi-ra les faire changer davis. Que lon puisse tolrer une telle situa-tion aujourdhui en France en dit long sur labandon dans lequel se trouvent les patients psychiatri-ques et lindiffrence concernant leur sort.

    Il nest pas question ici de manque dargent . Non, rien ne justifie le sort rserv aux patients psychiatriques des Alpes Maritimes, surtout pas le manque de moyens, vieille litanie trompeuse des psychiatres cherchant chapper leurs res-ponsabilits.Lhpital de Nice a connu une longue histoire dabus psychiatriques mais ce nest que depuis 2010 que le scandale est devenu public, sans pourtant que les choses nvoluent.Tout commence avec un rapport crit par le contrleur gnral des lieux de dtention charg avec son quipe de sassurer que les droits de lhomme sont res-pects en psychiatrie. Ce rapport a t ra-lis suite une visite effectue par 5 repr-sentants du Contrleur entre le 30 mars et le 5 avril 2010. Bien que le Contrleur naime gnralement pas crer trop de remous, il semble qu Nice, les faits sont trop gros pour tre occults. Il dnonce dans son rapport lutilisation abusive des chambres disolement et le non respect des droits des personnes.Cela aurait d tre suffisant pour sonner lalerte mais les abus continurent. Fin 2010, cest au tour de lIGAS, lInspection Gnrale des Affai-res Sociales de dnoncer dans un rapport acca-blant les dysfonctionnements et les atteintes aux droits des patients. Cest suite lalerte lance par la Prsidente dune association de patients et par des salaris de ltablissement que le Minis-tre de la sant a diligent cette enqute. LIGAS remet son rapport au Ministre de la Sant en octo-bre 2010. Il est sans appel. Au terme de plusieurs mois denqute, il met en vidence de nombreux dysfonctionnements, mais surtout il dnonce lutilisation abusive des chambres disolement,

    les atteintes la libre circulation des patients et un manque dhygine dans les locaux. Plus grave encore, les inspecteurs mentionnent des dcs inattendus et inexpliqus. Il faut savoir quen 2010, un psychiatre stait retrouv face la jus-tice suite la mort dun autiste, probablement par surdose mdicamenteuse, ce qui avait cr un vif moi dans la rgion et de quoi provoquer lin-quitude des familles de patients.Si ce rapport a suscit un vritable toll, les abus semblent pourtant bien avoir continu dans cet hpital que lon peut qualifier dhpital de la honte. On peut notamment citer le dcs sus-pect dun patient, Jean-Claude Verdonck, dont le corps sans vie a t retrouv deux jours avant Nol 2011. Se retranchant derrire le double se-cret, mdical et de linstruction, la direction de Sainte-Marie a refus de sexprimer sur ce dcs inexpliqu. On peut mourir Sainte-Marie, aban-donn. Pour Claude Finkelstein, Prsidente de la FNAPSY, association nationale de patients, ce nest pas tant labsence de surveillance qui me choque mais le fait que les patients en psychiatrie puissent tre perus comme des sous-hommes . Le mot est terrible et rappelle les temps sombres du nazisme, quand les malades mentaux taient les premires victimes de la barbarie nazie. En France aussi lpoque, 40 000 malades men-taux taient morts dans les hpitaux psychiatri-ques, le plus souvent de faim. En plus des dcs, le journal Nice-Matin signale en mai 2012 que divers tmoignages mention-nent des failles persistantes dans la prise en charge hospitalire : patients gavs de psy-chotropes, cas de maltraitance, recours abusif lisolement...Certains tmoignages voquent le cas dun aide-soignant remerci aprs avoir fait lobjet de cinq plaintes de patientes pour abus sexuels, mme si le procureur dit navoir pas eu engager de poursuites pnales. Selon Claude Fin-kelstein, le linge sale se lave en famille... .Jusquo faudra-t-il aller dans lhorreur pour que

    cet hpital soit ferm ? Peut-on imaginer quune telle situation perdure dans notre pays sans quil y ait grand monde pour sen mouvoir ? En 2004, Nice, une unit de 14 lits avait t ferme avec des soupons de maltraitance. Cest tout lhpital qui pourrait se retrouver ferm aujourdhui. Les choses ne changent pas dans ce lieu sinistre. On drogue, on isole, on punit

    et parfois on meurt.Les psychiatres de Sainte-Marie sont-ils protgs, et par qui, on peut lgitimement se le demander. Claude Finkelstein dcrit un systme de clans, de rseaux...un peu la Nioise. . Pour Mylne Escudier, Prsidente de la CCDH, ce que lon observe lhpital Sainte-Marie peut galement tre observ dans la plupart des autres hpitaux psychiatriques franais. Les psychiatres ne savent fondamentalement pas comment faire pour aider les patients. Ils se contentent de les droguer pour que lInstitution soit calme en apparence. Sou-vent, ils baissent les bras face leurs patients et cest alors que le laisser faire et les abus devien-nent frquents. Cest un processus qui est banal en psychiatrie . Cela nexcuse en rien ce qui se passe Sainte-Marie et une raction des autorits

    devient imprative. Il faut renforcer les contr-les. Ceux prvus par la loi, notamment les visites rgulires du procureur et du prfet, ne sont pas effectues la frquence prvue par la loi (don-nes 2011 fournies par lhpital lui-mme). Dans ces conditions, il semble inconvenant dinvestir de largent public dans un tablissement qui ne respecte pas les droits fondamentaux de ses pa-

    tients. Pourtant 100 120 millions deuros vont tre dpenss pour reconstruire lhpital sur son site mme. La CCDH demande que cet inves-tissement soit soumis de strictes conditions concernant le respect des droits de lhomme. Il faut que lhpital change radicalement ses prati-ques et que les responsables des abus rpondent de leurs actes devant la justice. Seulement alors, on pourra envisager de construire un lieu o les patients seront traits humainement et seront en scurit. CCDH va intensifier son combat contre les abus psychiatriques dans cette rgion. Une grande manifestation a dj eu lieu devant lh-pital dbut avril 2013.

    Dautres hpitauxpsychiatriques pinglspour mauvais traitements

    A Clermont, dans lOise, un rapport de lInspec-tion des affaires sociales (IGAS) dplore une maltraitance institutionnelle au sein de lta-blissement psychiatrique. Les lumires allumes toute la nuit dans certains services, pas de sanitai-res et les patients obligs dutiliser des seaux, tat physique et vestimentaire des patients, parfois en guenilles inacceptables, enfermement permanent malgr un parc trs vaste, tels sont quelques uns des faits reprochs par lIGAS. En plein cur de Paris aussi, les abus psychiatri-ques continuent, et plus prcisment lhpital Sainte-Anne, haut lieu de la psychiatrie fran-aise. Un reportage tlvis diffus par Arte en 2010 avait montr les conditions horribles des patients dans certains services de lhpital. Le r-sultat, cest que deux psychiatres chefs de service ont t rcemment sanctionns par le Conseil de lOrdre des mdecins pour manquement au code de dontologie mdicale. Ils ont t interdits dexercer pour un an pour lun et pour trois mois pour lautre.Les Israliens quant eux ne badinent pas avec les abus psychiatriques. Un hpital psychiatrique priv vient dtre ferm et 14 membres du per-sonnel ont t inculps pour des violences phy-siques et sexuelles sur des patients. A quand de telles mesures en France o lon prfre souvent fermer les yeux (le rapport sur Clermont na pas t publi par crainte des ractions sociales) plu-tt quagir pour protger les patients ?

    Franoise Dremont

    En plus des dcs, le journal Nice Matin signale en mai 2012 que di-vers tmoignages mentionnent des failles persistantes dans la prise en charge hospitalire : patients gavs de psychotropes, cas de mauvais traitements, recours abu-sif lisolement...

  • CCDH en action5

    tablissez un chque lordre de CCDHCCDH France. BP 10076 75561 Paris Cedex 12.

    Cotisation annuelle : 50 euros.

    Soutenez lassociation Devenez membre

    La Commission des Citoyenspour les Droits de lHomme La fonction principale de la Commission des Ci-toyens pour les Droits de lHomme (CCDH) est dobtenir des rformes dans le domaine de la sant mentale et de prserver les droits des individus se-lon la Dclaration universelle des Droits de lHom-me. La CCDH a t lorigine de nombreuses r-formes importantes. De nombreux projets* dans le monde qui auraient rduit les droits des patients ou auraient donn plus de pouvoir la psychiatrie pour interner des minorits et des individus contre leur volont ont t mis en chec par les actions de la CCDH. Erica-Irene Daes Rapporteur spcial des Nations Unies pour la Commission des Droits de lHomme.

    *Plus de 115 maintenant.

    Le clbre peintre Manuel Ortiz de Zarate (9 octobre 1887 - 28 octobre 1946) est mort New-York sous le bistouri de psychiatres, cu-rieux du bel effet de leur dernire trouvaille (citation tire de loeuvre Le roman de Mont-parnasse , par Andr Salomon).

    Je suis pass par la case HP, jy ai souf-fert et jai voulu le faire partager avec mes mots, ma musique. Linjustice me rvolte et concernant la psychiatrie on sy retrouve souvent son insu. Ce qui me choque, ce sont les psychia-tres : ils inventent des maladies pour faire du profit sur ton cerveau. Malheu-reusement les dgts occasionns sont souvent irrversibles. Sauver ne serait-

    ce quune personne, cest sauver un cur et une conscience, voil le but de ma dmarche : faire prendre conscience de la ralit, ouvrez les yeux ! Je sous-estimais la puissance de mes actions contre la psychiatrie, mais lorsque je vois des gens de tous les ges men parler, me soutenir... jai mme vu des larmes dans les yeux de certaines personnes lcoute de mes chansons. Le message est pass je crois...

    Manuel Ortiz de Zarate

    Atomik

    Les actions de la Commission des Citoyens pour les Droits de lHomme

    uvre de Manuel Ortiz de Zarate

    La psychiatrie sattaque aux artistes

    Exposition parisienne sur lhorreur de la psychiatrie qui a accueilli plus de 5000 visiteurs.

    Nombreuses mani-festations devant les hopitaux psychiatri-ques franais.

    Les membres de la Commission des Citoyens pour les Droits de lHomme devant le Palais des Congrs de Paris lors dun congrs de la psychiatrie visant instaurer un systme de distribution massive de mdicaments aux enfants.

    Cette anne, la CCDH a dnonc les abus de la psy-chiatrie loccasion de plus de 250 vnements.

  • Cest sur un terrain militaire, en partie couvert par le secret dfense, que se dresse le btiment de Clinatec, cette nouvelle clinique voue la recherche sur les microdispositifs susceptibles dtre implants dans le cerveau hu-main. La grande opacit qui rgne sur ces travaux ne peut quinquiter. On apprend que le projet est pilot par le Commissariat lEnergie atomique de Grenoble en collaboration avec le CHU de Grenoble et lINSERM.

    Ce projet aurait vu le jour en 2006 dans le bureau du directeur du CEA de Grenoble, Jean Therme, en prsence dAlain Bugat, ingnieur gnral de larmement, alors administrateur gnral du CEA et de Bernard Bigot, alors haut-commissaire lnerge atomique. Il sagit donc dune alliance entre le civil et le militaire pour crer une neuroclinique.

    Malgr les promesses de lavance phnomnale des nanotechnologies dans le domaine mdical, ce projet interpelle par sa coloration militaire. Va-t-il sadresser au bien-tre dautrui ou va-t-il virer au contrle gnral de nos comportements. En cette matire, nous sommes sur le fil du rasoir, car on ne peut viter de penser aux expriences menes par la CIA dans les annes 50 en collaboration avec des psychiatres comme James Cameron pour laver les cerveaux et contrler la pense humaine, expriences reconnues offi-ciellement 50 ans aprs par lEtat amricain.

    Lheure aujourdhui est aux nanotechnologies, cest dire la miniaturisation extrme des lments matriels permettant de concevoir des mcanismes lectroniques et physiques qui pourront tre implants dans le cerveau et agir de lintrieur. Le directeur du Clinatec, Franois Berger, professeur de m-decine, voque la possibilit de traiter des comportements aussi diffrents que lobsit ou lanorexie par la neuro-stimulation. Et peut-tre demain la dpression. Pour son collgue Alim-Louis Benabid, avec les lectrodes et les implants crbraux, on peut changer la personnalit de quelquun qui tait anormal, pour le remettre dans la normalit... , quelle normalit ? Serait-il du domaine du Commissariat lEnergie atomique de dfinir ce qui est normal et ce qui ne lest pas ?

    Mme le directeur de Clinatec reconnat A travers la nanomdecine, on dressera une nouvelle frontire entre le normal et le pathologique. Il faudra tre extrmement prudents. Il sagit de dcisions de socit. Malheureu-sement, ces dcisions de socit semblent devoir tre prises dans un milieu extrmement opaque, sous le bon contrle des autorits militaires et de la psychiatrie. La plus grande vigilance est de rigueur lorsque lon sait que ces technologies ouvrent la porte un contrle du cerveau humain. Des chercheurs commencent utiliser des nanotubes en carbone (1 milliardime de mtre) pour recrer les liaisons crbrales et mme crer des bypass de certaines zones du cerveau. Si la dcouverte peut tre utile pour rparer un cerveau endommag, elle peut aussi tre utilise des fins de contrle de la pense, en activant certaines parties du cerveau et en teignant certaines autres, le tout pouvant tre pilot distance.

    Si cela ressemble de plus en plus de la science-fiction, il est vident que lapproche dune telle technologie ncessiterait les plus grandes prcautions thiques. Est-ce le cas chez Clinatec ? Les risques de drive sont normes.

    En 2007 dj, le Comit Consultatif National dEthique alertait sur le fait que lutilisation des nanotechnologies tait dj largement envisage des fins agressives, quelles soient militaires ou consumristes . Clinatec semble en tre lexemple mme. La CCDH entend poursuivre ses investi-gations sur ce centre et sassurer que les citoyens seront protgs contre les drives de la psychiatrie des fins de contrle. Une manifestation a dj eu lieu fin mars 2013 aux abords dela clinique.

    Alexandre Fort

    Alerte 6Une clinique se livre des expriences inquitantes sur le cerveau humainAssociation psychiatres / militaires : vers un contrletotal des comportements ?

    Clinatec : une clinique discrte de Grenoble dveloppe limplant de nanos dans le cerveau.

    Visitez le site ccdh.fr

  • 7 Brves

    LivresLivres choc dnonant des mdicaments inutiles ou dangereux

    En France, environ 30% des plus de 65 ans consomment ces molcules prescri-tes contre lanxit et les troubles du sommeil. Les scientifiques ont analys les donnes recueillies sur des patients gs de 78 ans en moyenne et suivis pendant 15 ans. Les rsultats montrent que les sujets consommant des benzo-diazpines, pendant ce suivi ont prsen-t un risque accru de 50% de dvelopper une dmence compars ceux qui nen ont jamais consomms.

    La presse.ca, article de Mathieu Perreault - Sept 2012.

    Le Conseil de lEurope et plus prcis-ment le Comit de Prvention de la Tor-ture a publi un rapport accablant sur la manire dont sont traits les patients dans les hpitaux psychiatriques fran-ais. Le Comit a effectu plusieurs vi-

    sites dans les hpitaux psychiatriques franais. Son rapport dnonce de gra-ves irrgularits et des mauvais traite-ments. Il mentionne un manque de di-gnit lgard des patients.

    Le rapport dnonce galement lutilisa-tion abusive de certains traitements, tels que lisolement ou la contention. Il a t constat que les dtenus transfrs en psychiatrie taient presque systma-tiquement mis en chambre disolement, avec des contentions sur tout le corps, parfois pendant toute la dure de leur internement.

    Le 13 mars dernier est sorti sur grand cran Camille Claudel 1915 , un film de Bruno Dumont, avec lactrice Juliette Binoche qui campe la sculptrice pendant son internement.Ce long-mtrage plonge le spectateur en hiver 1915, entre les murs dun asile du sud de la France o Camille Claudel a t interne par sa famille. Chronique de la vie recluse de la sculptrice dans lattente dune visite de son frre, Paul Claudel, ce film a t librement inspir

    des uvres et de la correspondance de Paul Claudel, de la correspondance de Camille Claudel et de ses archives mdi-cales. On y peroit la dtresse de cette artiste de gnie, victime dun interne-ment abusif, comme tant dautres. Dans sa cellule, on trouvera inscrit au mur je rclame la libert grand cri .

    Le produit miracle pour ne plus tre d-prim pourrait bien tre la tomate. Selon une tude sino-japonaise sur les habitu-des alimentaires de 986 japonais gs de plus de 70 ans, la consommation de to-mates 2 6 fois par semaine est associe une rduction de 46% des symptmes de dpression. Les autres lgumes nont pas le mme effet selon les chercheurs. Cette tude devrait au moins redonner la pche (la tomate ?) aux producteurs de tomates ainsi qu tous ceux qui on en a lances et qui lont mal pris. Ils peuvent avoir le sourire.

    Les dangers des psycho-tropes pour les person-nes du troisime ge

    Rapport accablant du Conseil de lEurope sur les abus psychiatriques en France

    Lumire sur linternement deCamille Claudel

    Finalement, vous pren-drez bien une tomate contre la dpression ?

    La France se caractrise par des dpenses de 1,3 2 fois suprieures celles de tous les autres grands pays europens, soit 10 15 milliards deuros jets par les fentres, sans aucun bnfice pour la sant, plus que le dficit de lAssurance Maladie, aux dpens des vritables priorits : hpitaux, maternits, infirmires, handicaps physiques et mentaux, dpen-dance et vieillesse.Ce guide sadresse dabord aux malades et aux praticiens pour les alerter et les clairer sur lefficacit relle et les risques des mdicaments. Ensuite aux politiques et aux agences qui autorisent les mdicaments, accordent aux firmes des prix de vente exorbitants et remboursent les mdicaments sans discernement. Cette politique nest pas au service des malades et des citoyens qui paient, mais celui de lindustrie pharmaceutique qui encaisse, alors que, depuis vingt-cinq ans, elle ninvente plus gure et est devenue la moins thique et la plus lucrative de toutes les industries, conforte par le silence indiffrent ou complice dune grande part de llite mdicale universitaire.Philippe Even est ancien doyen de la facult de mdecine de Necker et prsident de lInstitut Necker. Bernard Debr est professeur durologie, vice-prsident de lInstitut Necker, membre du Comit national dthique pour la recherche et les sciences de la vie et dput de Paris. - Editions du Cherche midi

    Journaliste indpendant spcialis dans les enqutes scientifiques et les affaires criminelles, Guy Hugnet a publi plu-sieurs livres sur les mdicaments psychotropes - dont Antidpresseurs, la grande intoxication , (le Cherche Midi, 2004) -, ainsi que de nombreux articles, notamment dans le mensuel Sciences et Avenir. Dans ce nouveau livre, il mne lenqute sur les psychotropes dont les Franais dtiennent le record mondial de consommation. Il explore le lien entre les psychotropes et les perturbations du comportement (confusion mentale, dsinhibition...), entre les psychotropes et les altrations du cerveau (troubles de mmoire, lsions), entre les psychotropes et les accidents (chutes, en particulier chez les personnes ges) et enfin entre les psychotropes et les actes de violence qui font la une des mdias (homicides, suicides, infanticides...). Les rsultats de son enqute sont tays par des interviews davocats, de mdecins, de tmoins divers, de procureurs, de toxicologues et dautres. - Editions de lArchipel.

    Une clinique se livre des expriences inquitantes sur le cerveau humain

  • 8C.C.D.HPour les expositions, manifestations et colloques, consultez le site www.ccdh.fr ou tlphonez au 01 40 01 09 70.Adresse email : [email protected]

    Toute lquipe de CCDH se mobilise cette anne 2013 pour faire aboutir des rformes dans le domaine de :

    la protection des liberts et de la dignit des patients dans les tablissements psychiatriques.

    la protection des enfants face la surmdicalisation psychiatrique et aux tests de dpistage dans les coles.

    Et dnonce la loi visant instaurer le traitement chimique obligatoire do-micile et faciliter les internements sous contrainte.

    La Commission des Citoyens pour les Droits de lHomme (CCDH) a t fonde en 1969 aux Etats-Unis et en 1974 en France par lgli-se de Scientologie et le professeur mrite de psychiatrie Thomas Szasz. Son but est de procder des enqutes, rvler les viola-tions des droits de lHomme en psychiatrie et rformer le domaine de la sant mentale. La Commission compte plus de 130 bureaux dans 31 pays. CCDH collabore avec des mdecins et des avocats afin daider les personnes sestimant victimes dabus psychiatriques faire valoir leurs droits. CCDH est lorigine de centaines de rfor-mes dans le monde visant garantir les droits des citoyens face aux abus de la psychiatrie.

    La Commission des Citoyens pour les Droits de lHomme

    Coordonnes :

    CCDH - BP 10076 75561 Paris cedex 12Tlphone : 01 40 01 09 70Site Internet : www.ccdh.fr

    Lre de la peurUn nouveau documentaire sur le pass criminel de la psychiatrie et sa responsabilit dans le gnocide de millions dinnocents. Si vous pensez encore que cela nest que du pass, regardez ce documen-taire... Vous pouvez demander votre exemplaire gratuit auprs de la CCDH en tlphonant au 01.40.01.09.70. ou par email : [email protected]

    EditoLe billet du rdacteur

    Un des traits caractristiques des personnes incomptentes, cest leur tendance se fier au hasard ou la chance pour me-ner bien les tches qui leur sont assignes. Presque toutes les catastrophes ont pour origine lincomptence de quelquun ou de quelques-uns. Quen est-il de ces crimes dments commis par des tireurs fous ?

    Peut-on trouver, associe ce type de catastrophe, des person-nes incomptentes ? Oui, les psychiatres.

    Prenons les 2 tueries les plus rcentes et peut-tre les plus effroyables : celle dAurora avec 12 personnes abattues dans un cinma du Colorado, ou plus rcemment encore, celle de Newton, avec 26 morts dans une cole primaire du Connecti-cut (dont 20 enfants). Un des deux tueurs tait sous antipsy-chotique, une drogue psychiatrique puissante aux effets se-condaires comprenant entre autres lagressivit. Lautre tueur tait suivi par une psychiatre quil a appele 1 heure seulement avant de tirer sur la foule. Il tait probablement lui aussi sous drogue psychiatrique. Les professionnels qui ont prescrit des drogues ces tueurs ou qui nont pas dcel leur dangero-sit taient-ils comptents ? Ils se sont plutt fis la chance, au hasard, en esprant que ce quils faisaient ou ne faisaient

    pas ne dboucherait pas sur une catastrophe. Ils ont t incomptents.

    Les psychiatres jouent la roulette russe avec leurs pa-tients. Presque toujours, ils prescrivent une drogue, ils lectrochoquent parfois, puis regar-dent ce qui se passe, en esprant que rien de grave narrivera. Ils affichent une belle arrogance, inversement proportionnelle leur comptence, mme quand leurs patients passent lacte en tuant ou en se suicidant. A la fin du jeu, ce sont nos enfants qui reoivent la balle fatale.

    Il serait temps que les autorits et la justice se tournent vers la vritable source de ces massacres, la prescription abusive de mdicaments dangereux ordonns par des psychiatres incom-ptents.

    Frdric Grosmann

    Psychiatres : ces apprentis sorciers qui jouent avec notre cerveau

    A voir...

    A lire...Nicole Delpine, mdecin cancrologue rput, dresse ici un tableau sans complaisance de la drive du systme de sant franais, orient par les lobbies pharmaceutiques. Nicole Delpine tente de sensi-biliser les patients aux dangers des mdicaments et dalarmer mdias et politiques sur leur passivit. Une analyse argumente et courageuse qui propose des solutions pour sortir de ce cercle infernal et im-poser une vritable dmocratie sanitaire.