16
Volume 51, numéro 21 17 mars 2016 La Fondation de l’Université Laval a lancé en grande pompe la phase publique de sa Grande campagne de financement avec l’objectif d’amasser pas moins de 350 M $. p2-3 Grande campagne : c’est parti ! photo Francis Fontaine Le nanomonde en vedette p8-9 Serrons-nous la main, HARRI ! p5

Le Fil 17 mars 2016

  • Upload
    le-fil

  • View
    232

  • Download
    0

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Le journal de la communauté universitaire

Citation preview

Page 1: Le Fil 17 mars 2016

Volume 51, numéro 2117 mars 2016

La Fondation de l’Université Laval a lancé en grande pompe la phase publique de sa Grande campagne de fi nancement avec l’objectif d’amasser pas moins de 350 M $. p2-3

Grande campagne : c’est parti !

ph

oto

Fra

nci

s F

on

tain

e

Le nanomonde en vedette p8-9Serrons-nous la main, HARRI ! p5

Page 2: Le Fil 17 mars 2016

2le fi l | le 17 mars 2016

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne à lefi l.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.

Vous désirez proposer un sujet d’article ? Écrivez-nous à l’adresse le-fi [email protected] au plus tard le jeudi midi précédant la prochaine parution. Les textes soumis doivent comporter le nom et le numéro de téléphone de leur auteur. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditeur : Jacques Villemure,directeur des communicationsRédactrice en chef : Claudine MagnyJournalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon LaroseCollaborateurs : Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Mathieu Tanguay, Brigitte Trudel, Julie TurgeonCollaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry MellonRédactrice-réviseure : Isabelle DoucetAgente de secrétariat : Josée Nadeau

ProductionInfographie : Geneviève Bolduc, Stéphanie RivetService de reprographie de l’Université LavalImpression : TC Imprimeries Transcontinental,Québec (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

350 millions pour 350 ans d’excellence

La Fondation de l’Université Laval a lancé en grande pompe la phase publique de sa Grande campagne de � nancement avec l’objectif d’amasser pas moins de 350 M $par Matthieu Dessureault

L’amphithéâtre- gymnase Desjardins-Université Laval vibrait au son de la fi erté, jeudi dernier, pour le coup d’envoi de la Grande campagne. Près de 2 500 amoureux de l’institu-tion – étudiants, diplômés, employés, partenaires et digni-taires – ont assisté à un gala-spectacle animé par Marc Hervieux et Gregory Charles. Avec la verve qu’on lui connaît, ce dernier a interprété des classiques de la musique popu-laire. Plusieurs personnalités, dont le maire Régis Labeaume et le conteur Fred Pellerin, qui a reçu un doctorat honorifi que en 2014, ont témoigné leur attachement à l’Université au moyen de vidéos, projetées sur écran géant. L’orchestre à vent de la Faculté de musique et l’équipe de cheerleaders du club de football Rouge et Or étaient aussi de la partie. Leurs performances ont été chaleu-reusement applaudies par les spectateurs, dont les bracelets fluorescents s’animaient au rythme du spectacle.

L’événement, fort at -tendu, était une belle façon pour l’Université de lancer la 7e Grande campagne de fi nancement, la plus ambi-tieuse de son histoire. Cette campagne, qui se déroulera jusqu’en mai 2017, a pour but d’amasser 350 millions de dollars. Cette somme servira à soutenir l’excel-lence de l’Université et à renforcer sa mission d’en-seignement, de recherche et de création. Les dons ver-sés seront investis dans quelque 870 projets, divisés en trois grandes catégories : 55 % en enseignement et recherche, 30 % en bourses aux étudiants et 15 % en projets d’infrastructures. Depuis 2011, La Fondation de l’Université Laval a déjà récolté 80 % de son objectif, durant la phase s i len-cieuse de la campagne. Elle compte main tenant sur le public pour amasser le 20 % manquant, soit 70 mil-lions de dollars.

Pour atteindre son but, le président-directeur général de la Fondat ion , Yves Bourget, fait appel au senti-ment d’appartenance des troupes universitaires, an -ciennes comme actuelles. « La Grande campagne est une opération philanthro-pique d’envergure qui vise à soutenir des projets ciblés, mais c’est d’abord et avant

tout l’expression de la fi erté ressentie par une commu-nauté universitaire forte-ment ancrée dans son milieu. Pour demeurer parmi les meilleurs, la culture philanthropique en milieu universitaire doit être déve loppée davantage, car son apport est essentiel pour soutenir des projets spécifi ques. »

Gregory Charles, qui était visiblement ravi de participer au coup d’envoi de la campa-gne, partage le même avis. « Dans les pays anglo-saxons, les gens sont très portés à réinvestir dans leurs institu-tions universitaires. Pour nous, qui sommes plus jeunes comme peuple, le réfl exe est moins présent. L’Université Laval, qui est une richesse, un joyau pour l’Amérique du Nord, nous offre une occa-sion de nous donner une tape dans le dos collective. Comme Québécois, déployons l’artil-lerie lourde pour atteindre cet objectif. »

Le thème de la campagne, « Laisser une empreinte dura-ble, 350 ans d’excellence », vise d’ailleurs à témoigner du rôle fondamental de l’établis-sement pour la société. Il fait également référence à son engagement pour le dévelop-pement durable de son milieu de vie, de travail et d’études. « Les stratégies de cette cam-pagne ont été établies avec la volonté de perpétuer l’excel-lence de l’Université Laval et de laisser une empreinte solide, durable et promet-teuse. À présent, son succès repose sur la participation de nos diplômés, des membres

Acrobaties, pirouettes, sauts : l’équipe de cheerleaders du club de football Rouge et Or a marqué de belle façon le coup d’envoi de la Grande campagne de l’Université.

Page 3: Le Fil 17 mars 2016

3le fil | le 17 mars 2016 actualités UL

de la communauté universi-taire et de tous les individus qui ont à cœur l’avenir de notre établissement. C’est pourquoi nous avons mis un soin particulier à la préparer en misant sur des enjeux qui auront une véritable inci-dence sur le bien-être et le progrès de la société d’au-jourd’hui et de demain », a affirmé Denis Brière. Le rec-teur a profité de son allocu-tion pour présenter certaines sources de fierté pour l’Uni-versité, dont ses multiples partenariats à l’étranger, son offre de formation à distance

et le projet de recherche Sentinelle Nord, qui lui a valu, récemment, une sub-vention historique du pro-gramme Apogée Canada.

Le gala a également per-mis de connaître l’identité des cinq coprésidents de la Grande campagne. Il s’agit de Sophie Brochu, présidente et chef de la direction de Gaz Métro, Charles Brindamour, chef de la direction de Intact Corporation financière, Michel Dallaire, chef de la direction de Cominar, André Desmarais, président délégué du conseil, président et

cochef de la direction de Power Corpo ra t ion du Canada, et Andrew Molson, président du conseil d’admi-nistration du Groupe-conseil Res Publica. La campagne peut aussi compter sur l’ap-pui de plus de 50 hauts diri-geants qui agissent à titre de bénévoles. Le gala s’est auto-financé grâce aux gratuités, aux partenariats, aux com-mandites, à des dons et à l’engagement d’une centaine de bénévoles.

Pour plus d’information : ulaval.ca/350

Les dons versés seront investis dans quelque 870 projets, divisés en trois grandes catégories : 55 % en enseignement et recherche, 30 % en bourses aux étudiants et 15 % en projets d’infrastructures

Le recteur, Denis Brière, a présenté certaines sources de fierté pour l’Université, dont ses multiples partenariats à l’étranger, son offre de formation à distance et le projet de recherche Sentinelle Nord, qui lui a valu, récemment, une subvention historique du programme Apogée Canada.

L’événement réservait bien des surprises, dont ce duo enlevant de Gregory Charles et Marc Hervieux.

De Queen à Louis Armstrong, Gregory Charles a interprété des classiques de la chanson populaire, des coups de cœur ayant marqué le parcours universitaire des cinq coprésidents de la campagne. photos Francis Fontaine

Des dignitaires entourent Yves Bourget, PDG de La Fondation de l’Université Laval.

Page 4: Le Fil 17 mars 2016

4le fil | le 17 mars 2016économie

en bref

Intelligences numériques 2016Les passionnés du numérique sont conviés à Intelligences numériques 2016, un événement scientifique international consacré aux cul-tures et à la société numérique, du 4 au 6 avril, au Centre des congrès de Québec. L’événe-ment est présenté par l’Université Laval et l’Université de Nantes, avec la collaboration des universités de Rennes et de Namur. Au programme : 60 conférenciers du Québec, de France, de Belgique, de Russie, d’Espagne et des États-Unis. Parmi eux, on compte plusieurs chercheurs de l’Université. Les échanges se dérouleront autour de cinq axes thématiques : villes intelligentes et systèmes connectés, humanités, patrimoine et cultures numériques, TIC en éducation et jeux sérieux. Intelligences numériques 2016 s’inscrit dans la programmation de la Semaine du numé-rique de Québec, un rassemblement de gens d’affaires, d’artistes et de chercheurs.

Consulter la programmation : di2016.org. Plus d’information : 418 656-2131, poste 6605, ou [email protected]. Le 4 février, le projet de création de la

plus grande zone de libre-échange au monde, autour de l’océan Pacifique, a franchi une étape décisive. À Auckland, en Nouvelle-Zélande, les représen-tants des 12 pays associés au projet ont signé l’Accord du Partenariat trans-pacifique. Le texte de ce traité multi-latéral est l’aboutissement de plu-sieurs années de négociations entre l’Australie, le Brunéi, le Canada, le Chili, les États-Unis, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Vietnam. Il doit maintenant être ratifié par les Parlements nationaux des par-ties prenantes.

« Douze pays formant ensemble un marché de 800 millions de consomma-teurs et dont le produit intérieur brut (PIB) combiné représente 40 % de l’économie mondiale : cet accord dit “de nouvelle génération” est remar-quable par son ampleur », soutient le professeur Yan Cimon, du Dépar-tement de management. Le mercredi 9 mars, à l’Hôtel Le Concorde Québec, il a participé à un panel sur ce thème au cours d’un colloque organisé par le Centre d’études pluridisciplinaires en commerce et investissement internationaux.

Selon le professeur, l’Accord procu-rera des avantages certains aux entre-prises québécoises et canadiennes. « Nos entreprises, explique-t-il, auront un accès privilégié et bien encadré à des marchés diversifiés. L’Accord permet-tra aussi une grande simplification réglementaire quant aux conditions liées au commerce dans cette zone. L’élimination graduelle des droits de douane, notamment sur la presque totalité des principales exportations du Québec, sera un autre avantage

majeur. » Rappelons que le Partenariat transpacifique prévoit l’abolition, dans plusieurs cas, des droits de douane imposés aux exportateurs étrangers, et ce, sur une période de quelques années. Le Japon et le Vietnam sont au nombre des pays ayant des droits de douane très élevés. Dans ces pays, les droits assumés par les exportateurs québécois s’élèvent respectivement à 25 % sur le miel et à 27 % sur le porc frais réfrigéré, par exemple.

Le futur accord prévoit aussi des dis-positions qui auront pour effet d’ac-croître la transparence et de renforcer les droits de propriété intellectuelle. « Le Partenariat transpacifique ne sera pas uniquement commercial, souligne Yan Cimon. Cela diminuera beaucoup l’incertitude, pour nos entrepreneurs, de faire des affaires à l’international. »

Selon lui, l’économie canadienne pourrait voir son PIB augmenter de 0,1 % à 0,5 % grâce à l’Accord. Une non-participation du Canada pourrait se traduire par une diminution de -1,5 % de son PIB. « Il y aurait davan-tage de barrières tarifaires pour le Canada dans cette zone, indique le professeur. Une telle situation compli-querait de beaucoup la dynamique d’investissement. »

De 2010 à 2014, la valeur des exporta-tions du Québec vers les pays du Partenariat transpacifique est passée de 41,6 G $ à 55,2 G $. Les secteurs concer-nés sont l’agriculture et l’agroalimen-taire, le poisson et les fruits de mer, la foresterie, les biens industriels, les métaux et les minéraux.

« Tous les secteurs d’activité seront potentiellement gagnants, mais à des échelles différentes », affirme Yan Cimon. Ceux qui retireront beaucoup de bénéfices sont les services, comme le

génie-conseil, ou encore les technolo-gies de l’information et de la communi-cation, ainsi que la fabrication de préci-sion à très forte valeur ajoutée.

« D’autres secteurs seront sous pres-sion et devront se réinventer en inno-vant afin de tirer leur épingle du jeu, comme le secteur manufacturier tradi-tionnel, poursuit-il. Sinon ce dernier ne pourra concurrencer les pays émer-gents seulement sur le terrain des coûts de production. » Un autre secteur sous pression sera celui des producteurs lai-tiers et avicoles fonctionnant sous le système de gestion de l’offre. « Il leur faut regarder l’autre côté de la médaille, soutient-il. Les opportunités d’affaires seront beaucoup plus grandes que ce qu’un simple marché local pourrait leur fournir. »

Yan Cimon se dit plutôt optimiste quant aux chances que l’Accord soit entériné par l’ensemble des pays parte-naires. « C’est une formidable machine à créer de la richesse que cet accord, un formidable accélérateur de croissance, indique-t-il. On ne peut pas le laisser passer. Mais si jamais le projet n’abou-tissait pas pour le Canada, il faut espé-rer que ce pays soit proactif pour conclure d’autres accords de libre-échange bilatéraux avec des pays de cette zone. »

Le conférencier d’honneur du col-loque était l’ancien premier ministre du Québec, Jean Charest, aujourd’hui associé au bureau de Montréal du cabi-net d’avocats McCarthy Tétrault. Durant son allocution, il a notamment expliqué que la croissance des nou-velles classes moyennes des pays émer-gents, notamment en Asie du Sud-Est, aura d’importantes répercussions sur les choix commerciaux du Canada et du Québec, entre autres, par le Partenariat transpacifique. Jean Charest a aussi rappelé que le fait, pour les entrepreneurs d’ici, de commercer dans deux langues internationales contribuait pour beaucoup à la capa-cité de ces entrepreneurs à développer des marchés.

Un formidable accélérateur de croissanceLe Québec devrait bien tirer son épingle du jeu dans le cadre de l’éventuel Partenariat transpaci�quepar Yvon Larose

L’économie canadienne pourrait voir son PIB augmenter entre 0,1 % et 0,5 % grâce au Partenariat transpacifique. photo Bureau de la sécurité des transports du Canada

Tous les secteurs d’activité seront potentiellement gagnants, mais à des échelles différentes

Les écoles d’été en DDPlusieurs écoles d’été en développement durable sont offertes à l’Université cette année. Des thématiques variées qui touchent les domaines de l’agroécologie, de l’architec-ture, de la biomasse, de la biodiversité et de la musique sont au programme. Du 2 au 7 mai, l’école d’été en agroécologie propose notam-ment une réflexion interdisciplinaire sur les transitions possibles des pratiques agricoles et des systèmes alimentaires vers des systèmes durables. Du 20 au 23 juin, le Centre de recherche sur les matériaux renouvelables (CRMR) offrira, quant à lui, une formation sur la caractérisation des matériaux bio-sourcés et de la biomasse, dont l’analyse des constituants chimiques des biomasses forestières et agricoles. photo Barbara Bader

Pour plus d’information : www2.ulaval.ca/les-etudes/ecoles-et-universites-dete/ developpement-durable.html

Page 5: Le Fil 17 mars 2016

5le fil | le 17 mars 2016 génie mécanique

Imaginez le tableau. Barack Obama, dans le bureau ovale de la Maison-Blanche, et Justin Trudeau, dans son cabinet de l’édifice Langevin, doivent discuter d’un sujet urgent par visioconférence. La communicat ion est établie, les deux hommes s’échangent les salutations d’usage et, par l’entremise d’une interface robotisée appelée HARRI, ils se serrent vigoureusement la main, comme ils le feraient en chair et en os. La chose paraît impensable, mais les travaux menés par l ’équipe de C l ément Gosse l in , au Département de génie méca-nique, pourraient théorique-ment conduire à la concré-tisation de cette idée. La demande pour un tel système est très hypothétique, recon-naît d’emblée le professeur Gosselin, mais la science sur laquelle il repose pourrait avoir des appli cations très concrètes en télésanté.

Au fil des ans, Clément Gosselin et ses collabora-teurs du Laboratoire de robotique ont développé une expertise dans les préhen-seurs intelligents. Ils ont notamment mis au point la main SARAH, dotée de trois doigts mobiles dont l’action mécanique s’adapte avec

souplesse à la forme des objets qu’elle saisit. SARAH est actionnée par deux moteurs électriques et elle peut ajuster sa force de pré-hension à la nature de l’objet manipulé, qu’il s’agisse d’un madrier, d’une bague, d’une balle de tennis ou d’une éponge. Une version modi-fiée de cette main a été conçue pour participer au démantèlement d’un centre de recherche nucléaire en Grande-Bretagne. De plus, une version humanisée de ce préhenseur, destinée aux personnes amputées, a récemment fait l’objet de tests cliniques.

Plusieurs composantes de ces mains robotisées ont été utilisées pour créer HARRI, s i g n a l e l e p r o f e s s e u r Gosselin. « Le but du projet est de concevoir un système permettant à un thérapeute de guider à distance les mou-vements d’un patient. Il fal-lait donc développer une interface capable de commu-niquer de façon bidirection-nelle les mouvements de deux personnes. Dans un premier temps, nous nous sommes donné le défi d’y arriver avec l’un des gestes bidirectionnels les plus cou-rants chez les humains : une poignée de main. »

Dans un article du récent numéro du Journal o f Mechanisms and Robotics, Nicolò Pedemonte, Thierry L a l i b e r t é e t C l é m e n t Gosselin expliquent com-ment ils sont parvenus à

concevoir HARRI, un acro-nyme pour Hand shaking Anthropomorphic Reactive Robotic Interface. « La prin-cipale difficulté consistait à rendre le geste réaliste, pré-cise le professeur Gosselin.

Il faut que la fermeté de la main ainsi que la dynamique du mouvement imitent ce qui se produit lorsqu’on serre la main d’un être humain. » HARRI comporte des sen-seurs, deux moteurs et une interface qui transmet des informations à une autre main robotisée située à dis-tance. Un système miroir fait la même chose à l’autre extrémité. Chaque doigt de HARRI est articulé, mobile et indépendant des autres, ce qui donne une bonne dose de flexibilité et de réalisme à l’ensemble. Les mains peu-vent ê t re montées sur un robot ou sur des rails verticaux.

Aux dires des personnes qui ont serré la pince de HARRI, les résultats sont étonnants. « C’est très réa-liste, confirme Clément Gosselin. Le système trans-met fidèlement le style de poignée de main de chaque personne. » Advenant le cas où une grande distance sépa-rerait les deux interlocu-teurs, il faudrait tenir compte

du décalage dans la trans-mission des signaux, mais il existe déjà des algorithmes qui permettent de te ls ajustements.

L’idée de serrer la main d’une personne par l’inter-médiaire d’un robot fait sou-rire, mais y a-t-il vraiment une demande pour un tel système ? « Pour l’instant, non, répond le chercheur, mais dans un univers où les rapports humains sont de plus en plus virtuels, ce geste pourrait être apprécié dans certaines circonstances. Les applications possibles dans le domaine de la télésanté sont plus évidentes. Un thé-rapeute pourrait guider à distance les mouvements d’une personne en réadapta-tion et s’assurer qu’elle les exécute correctement, qu’il s’agisse de mobiliser cer-taines art iculations ou encore de lui réapprendre à écrire. »

Pour voir HARRI en action : www.youtube.com/watch?v=WlRcOjh34Fc

Des chercheurs ont mis au point un système robotisé permettant à deux personnes de se serrer la main à distancePar Jean Hamann

HARRI, un robot qui veut votre main

Par l’intermédiaire d’une main robotisée, un thérapeute pourrait guider à distance les mouvements d’une personne en réadaptation

La poignée de main de Harri imite très bien celle d’un être humain, estiment les membres de l’équipe de recherche qui ont serré la pince de ce préhenseur intelligent.

Chaque doigt de HARRI est articulé, mobile et indépendant des autres, ce qui donne de la flexibilité et du réalisme à l’ensemble. photos Laboratoire de robotique de l’Université Laval

Page 6: Le Fil 17 mars 2016

6le fil | le 17 mars 2016

Sur le �nancement public des services de garde

Selon l’Enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle, un enfant québécois sur quatre est considéré comme vulné-rable sur le plan de la santé physique ou du développe-ment cognitif au moment de son entrée à l’école. Les enfants des milieux défa-vorisés sont plus à risque. George Tarabulsy estime que le financement des services de garde par le gouvernement est impé ratif si l’on veut offrir le meilleur départ possible aux ci -toyens de demain. « Quand on a un enfant vulnérable dans certains domaines, une bonne garderie avec un bon programme éducatif peut réparer ça. »

Sur les publications scienti�ques en français

Dans le monde de la recherche, la langue de Molière a de fervents dé -fenseurs, mais son chemin peut être semé d’embuches. L’été dernier, Québec refu-sait de financer 28 des 56 revues scientifiques qui se sont qua lifiées au dernier con cours du Fonds de recherche du Québec. « Le savoir est de plus en plus large et les chercheurs, de plus en plus nombreux; que feront-ils s’ils ne peuvent plus publier dans des revues franco phones ? Ils publieront en anglais et le savoir français, avec ses thématiques très franco-phones et franco philes, ris-quera de dispa raître », s’in-quiète Richard Marcoux.

Sur le transfert d’entrepriseLe transfert d’une entre-prise d’un cédant à un repreneur est un exercice complexe qui exige une planification soignée, un échelonnement dans le temps et un encadrement par des professionnels. D’ailleurs, selon Mariepier Tremblay, le cédant est rarement prêt, sur le plan psychologique, à quitter définitivement son entre-prise. « Une transition risque d’être plus facile si le cédant continue tempo-rairement à occuper une place dans l’entreprise, soit en devenant un men-tor, en pilotant un projet ou en jouant un rôle de conseiller. »

ils ont dit...

George Tarabulsy, École de psychologie

Le Progrès-Dimanche, 13 mars

Richard Marcoux, Département de sociologie

Le Devoir, 12 mars

Mariepier Tremblay, Département de management

Prestige, 1er mars

droitL’égalité homme-femme : mythe ou réalité ?De passage à l’Université, la présidente du Conseil du statut de la femme, Julie Miville-Dechêne, a rappelé qu’au-delà des lois, plusieurs e�orts restent à faire pour y parvenirpar Brigitte Trudel

« Les hommes comme les femmes sont encore enfermés dans des stéréotypes. À cet égard, ce ne sont pas les lois qu’il faut changer, mais les mentalités. Et cela demande beaucoup de temps », affirme la présidente du Conseil du statut de la femme, Julie Miville-Dechêne.

« Qui parmi vous se consi-dère féministe ? », demande Julie Miville-Dechêne. Le 10 mars, au cours d’une conférence intitulée « L’éga-lité des sexes au Québec : un enjeu ? », elle a encouragé son auditoire à ne pas avoir peur de ce mot, synonyme de multiples avancées pour les femmes, notamment sur le plan juridique. Invitée par le Centre de recherche inter-disciplinaire sur la diversité et la démocratie et le Groupe d’étude en droits et libertés de la Faculté de droit de l’Université Laval, la prési-dente du Conseil du statut de la femme a cependant ajouté : « Nous ne vivons pas dans une société égalitaire pour autant ».

Julie Miville-Dechêne a nommé plusieurs manifesta-tions de ce déséquilibre entre droit et faits, dont certaines touchaient particulièrement la réalité étudiante. « Dans les facultés universitaires, les femmes comptent pour 60 % des effectifs étudiants. En contrepartie, le revenu d’em-ploi des femmes qui tra-vaillent à temps plein corres-pond à 75 % de celui des hommes », a mentionné la présidente. Autre fait : les finissantes au MBA à la recherche de leur premier emploi se voient proposer un salaire annuel de 8 000 $ inférieur à celui offert aux

finissants masculins. « Histo-riquement, la société a accordé une valeur diffé-rente à certains métiers asso-ciés aux hommes. Devant ces croyances qui perdurent, les lois sont impuissantes », a constaté la conférencière.

Comme difficulté sup-plémentaire, Julie Miville-Dechêne a fait état de la dis-crimination qui s’exerce, au moment d’entretiens d’em-bauche, envers les travail-leuses ayant des enfants ou en âge d’en avoir. Elle s’ap-puyait sur des extraits du l ivre de la journa l i ste Nathalie Collard, Qui s’oc-cupe du souper ?, qui traite de la conciliation travail-famille et dans lequel une chasseuse de tête révèle que les gestionnaires hésitent à embaucher une femme en âge de procréer. La prési-dente n’a pas manqué de mettre en garde ses audi-trices : « Je ne veux pas vous décourager, mais vaut mieux préparer vos stratégies, car cette réalité, bien que diffi-cile à prouver, existe. » Un meilleur partage des congés parentaux pourrait diminuer une telle forme de discrimi-nation, croit-elle.

Cela dit, aux yeux de Julie Miville-Dechêne, l’aspect le plus troublant de l’inégalité homme-femme se situe du côté de la violence sexuelle. « Sur les 5 500 agressions

dénoncées à la police en 2013, 80 % des victimes étaient des femmes, relate-t-elle. En outre, on estime qu’une agression sur 10 est rapportée aux autorités. On a beau avoir renforcé les textes de lois entourant les notions de viol et de consen-tement, tant que la dénon-ciation demeure aussi ardue, on cesse d’avancer », a fait valoir la présidente.

Réagissant à la présen-tation, l’étudiant à la maî-trise en droit, Christophe Achdjian, a souligné la néces-sité de confronter perception et réalité lorsqu’il est question d’égalité homme-femme : « On entend dire que l’égalité entre les sexes est une affaire

réglée au Québec. Pourtant, quand on appuie notre réflexion sur des données chiffrées, on se rend compte qu’elle ne l’est pas tant que ça ». Étudiante au même programme, Catheryne Bélanger s’est sentie concer-née en tant que juriste : « On constate que malgré les lois, des situations d’abus demeu-rent. Comment faire pour que l’application du droit et l’équité homme-femme se complètent mieux ? »

À plusieurs reprises, Julie Miville-Dechêne a parlé de période de « transition » pour qualifier notre époque en matière d’égalité des sexes. Relevant au passage des ini-tiatives qu’elle juge encoura-geante, comme le récent mouvement Agression non dénoncée, qui a donné l’occa-sion aux femmes de prendre la parole sur les médias sociaux, la présidente admet toutefois qu’il reste du che-min à faire. « Les hommes comme les femmes sont encore enfermés dans des sté-réotypes. Réalité historique, éducation, il y a plusieurs rai-sons à cela. À cet égard, ce ne sont pas les lois qu’il faut changer, mais les mentalités. Et cela demande beaucoup de temps », a-t-elle conclu.

Le revenu d’emploi des femmes qui travaillent à temps plein correspond à 75 % de celui des hommes

Page 7: Le Fil 17 mars 2016

7le fil | le 17 mars 2016

Q3 société

Alors que la saison des sucres bat son plein, la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ) et le ministère de l ’Agriculture, des Pêcheries et de l ’Alimentation (MAPAQ) ne s’entendent pas sur l’avenir de cette industrie considérée comme un fleuron de l’agroalimen-taire québécois. Com mandé par le MAPAQ, le rapport Gagné recom-mande principalement de cesser le contingentement et la mise en marché collective dans l’industrie du sirop d’érable; autrement dit, il suggère de mettre fin au monopole de la FPAQ et d’ouvrir davantage l’industrie au libre marché. Voici l’opinion de Maurice Doyon, professeur au Département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation.

Q Comment expliquer que le rap-port Gagné parle d’une baisse de 10 % du marché mondial du sirop québécois, alors que la FPAQ évoque plutôt une augmentation des exportations ?

R Les deux parties ont raison concer-nant l’évolution des ventes de sirop d’érable. Le rapport Gagné se base sur l’année où le Québec détenait, en pourcentage, la part de marché mon-diale la plus importante, mais on a ensuite constaté une baisse de 10 %. Or, le Québec a pourtant conservé, au cours des dix dernières années, environ 70 à 75 % de ses parts de marché. Il faut donc faire attention aux pourcentages. Par exemple, si vous achetez un fonds commun de placement, les conseillers financiers auront tendance à vous le vendre en mettant l’accent sur la période de l’année qui présente un meilleur rende ment, plutôt que de parler du rendement des mois suivants. Une chose est sûre, le marché québécois du sirop d’érable a crû énormément depuis l’instauration de la mise en marché collective. La consommation de sirop a, notamment, augmenté de 15 % par an alors que le dollar cana-dien était à quasi-parité avec le dollar américain. Il s’agit d’ailleurs du seul produit sucrant dont les ventes aug-mentent, contrairement au miel et au sucre.

sur la commercialisation du sirop d’érable

Q Certains producteurs, qui appuient le rapport Gagné – et qui souhaitent donc la fin de la mise en marché collective –, se plaignent des retards de paiement de leurs clients et soutiennent que les quo-tas de production imposés freinent la production. Qu’en pensez-vous ?

R Avant la mise en marché collective, mon père devait parfois attendre deux ou trois ans avant de se faire payer par ses clients qui, en plus, lui facturaient des frais d’entreposage annuels pour son sirop. Très peu de producteurs à cette époque gagnaient leur vie avec les produits de l’érable, car le marché fluctuait énormément. Le prix de la livre pouvait passer faci-lement de 1,50 $ à 0,65 $. La situa-tion a changé, car depuis la mise en place de la mise en marché collective, les producteurs se sont organisés et ont développé les marchés en se regroupant. Aujourd’hui, autour de 90 % du sirop est payé immédiate-ment, ce qui constitue une nette amé-lioration par rapport au passé.

Q Certains préconisent une colla-boration avec des producteurs américains pour la commercialisa-tion du sirop d’érable, notamment sur les marchés asiatiques comme l’Inde. Qu’en pensez-vous ?

R Je crois qu’on doit penser à colla-borer avec le Nouveau-Brunswick avant de songer aux États-Unis. Chose certaine, il faut d’abord régler un épineux problème : celui de la « réserve stratégique mondiale de sirop d’érable » (c’est-à-dire la réserve mise en place par la Fédération des producteurs acéri-coles du Québec, en 2002, dont le rôle est de pallier les effets impor-tants que la fluctuation annuelle de la production pourrait avoir, à la baisse ou à la hausse, sur les prix du sirop d’érable, NDLR). Tous les pro-ducteurs à travers le monde bénéfi-cient de ce mécanisme soutenu uniquement par le Québec. Pourquoi la production américaine a-t-elle augmenté ces dernières années ? Es sentiellement parce que les prix sont bons, grâce à la réserve mon-diale. Tous doivent donc financière-ment participer à cet effort. Je pense que, à l’avenir, les producteurs auront tout intérêt à se rapprocher des transformateurs, soit ceux qui achètent de grandes quantités de sirop d’érable. Déjà, la coopérative Citadelle, qui a créé beaucoup de produits de l’érable, mène des études avec les producteurs pour conquérir les marchés étrangers.

Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Maurice Doyon

On le sait tous, le transport en commun est bénéfique pour l’environnement. Il l’est aussi du point de vue social, puisqu’il permet aux citadins de se déplacer. En matière de re tombées écono-miques, toutefois, les effets sont moins connus. Pourtant, la création d’une infrastruc-ture d’autobus, de métro ou de tramway peut constituer un puissant levier pour favo-riser l’éco nomie, selon Jean Dubé, professeur à l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développe-ment régional. « C’est faux de croire qu’investir dans le transport en commun, ça ne rapporte rien. Il est possible de mesurer les retombées économiques liées à l’im-plantation d’un tel service. Dire que ce n’est pas ren-table, ce n’est pas nécessaire-ment vrai. Dire que ça n’a pas d’impacts, c’est encore moins vrai. »

Une étude qu’il a menée démontre que l’implantation d’une ligne de train de ban-lieue sur la Rive-Sud de Montréal, à partir de Mont-Saint-Hilaire, a contribué à générer une hausse de la valeur du marché immobi-lier. Le chercheur a croisé plusieurs données, notam-ment en analysant les ventes de propriétés se trouvant à proximité des gares avant, puis après leur construction, de 1992 à 2009. Les résultats ne l’ont pas étonné : avec l’arrivée du service de trans-port en commun, la valeur des maisons situées à moins d’un kilomètre des gares a augmenté jusqu’à 11 %.

Selon lui, l’implantation d’un service rapide par bus à Québec, ce fameux projet de SRB, pourrait aussi avoir un effet positif sur la valeur fon-cière. « Nous avons réalisé une autre étude qui montre que les propriétés situées près des lignes du Métrobus ont connu une hausse de valeur. L’effet est beaucoup plus localisé que pour le train de banlieue, mais il est tout de même significatif. »

Le professeur abordera plus en détail la question des retombées économiques du

transport en commun au pro-chain colloque de l’Institut EDS, dont il est membre régu-lier. Ouvert à tous, cet événe-ment vise à encourager la réflexion et le dialogue sur les enjeux du développement durable. Des panels interdis-ciplinaires porteront sur les cinq axes de recherche de l’Institut, soit l’eau, la biodi-versité, les changements climatiques, les villes et terri-toires et la gouvernance envi-ronnementale. Il sera ques-tion, par exemple, de l’adap-tation des municipalités québé coises aux change ments climatiques, des normes environnementales dans les accords commerciaux et de la crise de l’eau en Jordanie. Ani mées par d i f fé rents experts, ces tables rondes per-mettront aux chercheurs,

étudiants comme professeurs, de faire le point sur leurs travaux.

Autre volet important du colloque, un concours de vul-garisation scientifique s’offre aux étudiants qui veulent tester leurs aptitudes en com-munication. Ils devront pré-senter leur projet de maîtrise ou de doctorat en seulement trois minutes. Un beau défi pour ces participants, qui devront tenir compte d’un public diversifié comprenant des chercheurs et des élèves du secondaire. Il y aura égale-ment une exposition d’affi-ches scientifiques portant sur l’environnement ou le déve-loppement durable. Exposées durant toute la durée du col-loque, ces affiches offriront un autre regard sur la re -cherche à l’Université. Les chercheurs seront sur place, le 24 mars, pendant la pause du midi, pour expliquer le contenu.

Les 23 et 24 mars, au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack. Consulter la programmation complète à bit.ly/1Sv8qfO.

Les enjeux du développement durable sont nombreux et multifacettes, comme le montre la programmation du prochain colloque annuel de l’Institut EDSpar Matthieu Dessureault

Ensemble, face aux dé�s du DD

Pour le professeur Jean Dubé, le transport en commun n’est pas bénéfique uniquement sur les plans environnemental et social. Il constitue aussi un puissant levier pour favoriser l’économie. photo RTC

Des panels interdisciplinaires porteront sur les axes de recherche de l’Institut, soit l’eau, la biodiversité, les changements climatiques, les villes et territoires et la gouvernance environnementale

Page 8: Le Fil 17 mars 2016

8le fil | le 17 mars 2016

Saviez-vous qu’une nanoparticule possède, avec un ballon de soccer, le même rapport de taille qu’un ballon de soccer avec la Terre ? C’est dans cette dimension de l’infiniment petit que l’exposition Nanotechnologies : l’invisible révolution fait voyager le visiteur. Il peut y découvrir les nombreuses applica-tions de cette science récente, des vêtements performants aux télécommunications en passant par les médicaments, ainsi que son surprenant potentiel.

« L’émergence des nanosciences a permis aux scientifiques d’observer des systèmes mesurant aussi peu qu’un milliardième de mètre. Maintenant, nous pouvons étudier, contrôler et même créer des matériaux qui existent dans ces dimensions invisibles », précise Normand Voyer, professeur au Département de chimie, qui a collaboré à l’exposition avec trois autres professeurs du campus : Mario Leclerc et Jean-François Morin, également du Département de chimie, et Marc-André Fortin, du Dépar-tement de génie des mines, de la métallurgie et des matériaux.

Le Québec se positionne comme chef de file de cette technologie récente, née au tournant des années 2000, et l’Uni-versité Laval est un acteur clé dans le domaine, affirme Normand Voyer. « Les recherches menées ici sont très variées. Elles touchent autant aux secteurs biomédical et optique qu’à celui des matériaux. »

Nouvellement observables pour les chercheurs, les nanostructures n’en sont pas moins à la base de plusieurs phéno-mènes naturels. Par exemple, ce sont des textures nanométriques sous les pattes des geckos qui permettent à ces lézards de marcher au plafond.

Dans ses travaux, le professeur Voyer s’intéresse à une molécule de taille nano-métrique, qui existe à l’état naturel, et dont les propriétés permettent de trans-percer la membrane d’une cellule. « Notre raisonnement, c’est qu’en mimant son mécanisme d’action, on arriverait à cibler et à détruire des cellules cancéreuses », explique le chercheur.

Le Musée de la civilisation propose, jusqu’en avril 2017, une fascinante exposition sur les nanotechnologies, à laquelle ont participé des chercheurs de l’Universitépar Brigitte Trudel

Croire sans voir : l’invisible au service des humains

1

2

31. La bactérie Staphylococcus aureus, à laquelle s’intéresse le professeur Normand Voyer et qu’étudie Jean-Daniel Savoie dans le cadre de son projet de maîtrise en chimie. Le but : transformer cette molécule nanométrique à l’aide des nanotechnologies pour en faire un médicament contre le cancer. photo Normand Voyer 2. Le microscope à effet tunnel permet d’observer la structure atomique de la matière. photo Jessy Bernier, Icône 3. La science-fiction s’inspire aussi des nanotechnologies. Même Iron Man s’injecte des substances nanotechnologiques pour contrôler son armure par la pensée, une utilisation cependant bien loin de la réalité actuelle. photo Jessy Bernier, Icône

Page 9: Le Fil 17 mars 2016

9nanotechnologies Croire sans voir : l’invisible au service des humains

Parmi les membres de son équipe, Jean-Daniel Savoie a contribué, dans le cadre de sa maîtrise en chimie, à mieux comprendre le fonctionnement de la molécule en ques-tion. L’étudiant, qui s’intéresse particuliè-rement à la portée thérapeutique des nano-technologies, est agréablement surpris de voir ses résultats de recherche exposés au Musée de la civilisation. « Je n’imaginais pas que c’était possible », avoue candide-ment celui qui apprécie que la population puisse accéder à de l’information bien vul-garisée sur ces découvertes de pointe.

D’autant plus que ces découvertes n’en sont qu’à leurs balbutiements. Dans un futur pas si lointain, emballages alimen-taires intelligents, fibre optique ultra per-formante et nanorobots dirigés dans nos corps à des fins diagnostiques pourraient voir le jour. « C’est la pointe de l’iceberg, s’enthousiasme Normand Voyer. Énergie, communication, environnement, santé, on ne peut imaginer toutes les applications à venir des nanotechnologies, dont certaines semblent à la limite de la fiction. »

Le « nanomonde » a ceci de fascinant : à son échelle, la matière ne répond plus aux lois de la physique et de la chimie qui régissent notre réalité macroscopique. Elle réagit différemment. Par exemple, dans l’infiniment petit, la gravité terrestre est négligeable. Bref, les nanotechnologies convoquent une part d’inconnu. Pas éton-nant qu’elles soulèvent tant les passions que les inquiétudes. Au cours de l’exposi-tion, le visiteur est appelé à s’interroger grâce à un habile parcours qui défie les idées préconçues. « Bien sûr, les chercheurs aussi sont vigilants à ce sujet », assure Normand Voyer. D’ailleurs, ajoute-t-il, il existe sur le campus une juriste qui se penche sur ces questions. Membre associée de l’Institut d’éthique appliquée et profes-seure émérite à la Faculté de droit, Édith Deleury est aussi présidente de la Com-mission de l’éthique en science et en technologie. « Autrement dit, souligne le professeur Voyer, même sur le plan des pratiques qui entourent l’utilisation des nanotechnologies, l’Université Laval est à l’avant-garde. »

L’exposition Nanotechnologies : l’invi-sible révolution est présentée au Musée de la civilisation jusqu’au 2 avril 2017, grâce à la participation de PRIMA Québec et de ses partenaires. Des tarifs préférentiels sont offerts aux étudiants. Pour plus de renseignements : mcq.org.

Le Québec se positionne comme chef de file de cette technologie récente, née au tournant des années 2000, et l’Université est un acteur clé dans le domaine

4

7

5

64. L’observation de l’infiniment petit est le fruit de toute une évolution technologique, depuis les premiers microscopes, apparus vers le 16e siècle, jusqu’aux puissants instruments d’aujourd’hui, qui fonctionnent grâce à la microscopie électronique. 5. Maintenant qu’ils ont accès au « nanomonde », les scientifiques espèrent découvrir et inventer des nanomatériaux aux propriétés inédites, capables de faire progresser les humains dans une foule de domaines. 6. Dans l’installation Nanozen, le participant assis sous le casque doit amener les fioles disposées devant lui à changer de couleur, à mesure qu’il se détend. Plus est détendu, plus la couleur des fioles tire vers le bleu. 7. Les nanoparticules se retrouvent déjà dans plusieurs produits courants. Certaines rendent les crèmes solaires et les cosmétiques plus faciles à appliquer et d’autres augmentent la robustesse, la légèreté et la performance d’équipements sportifs. photos Jessy Bernier, Icône

Page 10: Le Fil 17 mars 2016

10le fil | le 17 mars 2016science

en bref

Deux projets de recherche sur le poissonLucie Beaulieu, du Département des sciences des aliments, et Louis Bernatchez, du Dépar-tement de biologie, comptent au nombre des chercheurs canadiens qui viennent de décro-cher une subvention du programme de parte-nariat stratégique du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada. L’équipe dirigée par la professeure Beaulieu a obtenu 438 000 $ pour mener un projet sur le fractionnement électromembranaire de peptides bioactifs de poisson. Ses travaux porteront plus précisément sur le maquereau comme source potentielle de bio-ingrédients et de nutraceutiques. De son côté, l’équipe dirigée par Louis Bernatchez disposera de 573 000 $ pour concevoir des outils de gestion intégrée pour une exploitation durable du flétan du Groenland dans l’est du Canada.

Fonds des leaders de la FCI  : 12 projets �nancésLa Fondation canadienne de l’innovation (FCI) vient d’accorder une somme totalisant 1,3 M $ à 12 chercheurs de l’Université. Ces subventions, qui proviennent du Fonds des leaders John-R.-Evans, aident l’Université à recruter et à maintenir en poste les meilleurs chercheurs en leur procurant de l’équipement et des installations de pointe. Le gouverne-ment du Québec verse le même montant que celui accordé par la FCI. À ces sommes, s’ajoutent des contributions de l’Université et de partenaires, ce qui porte le total à près de 3 M $ pour les 12 projets. Les chercheurs subventionnés sont Clémence Belleannée, Nicolas Bisson, Élodie Boisselier, Lucie Germain, Iwona Rudkowska et Michel J. Tremblay, de la Faculté de Médecine, Christian Dupuis et Carl Guilmette, du Département de géologie et de génie géo-logique, Dermot Antoniades, du Département de géographie, Jean-Frédéric Morin, du Dé partement de science politique, Wei Shi, du Département de génie électrique et de génie informatique, et Seyed Mohammad Taghavi, du Département de génie chimique.

Colloque en sciences de la consommation : un succès !C’est sous la présidence d’honneur de Léopold Turgeon, PDG du Conseil québécois du com-merce de détail (CQCD), que s’est déroulé le Colloque en sciences de la consommation 2016, le 11 mars. Plus de 150 personnes, étudiants et professionnels du milieu, ont assisté à cet évé-nement portant sur la relation client numérique. Au cours des différentes conférences, il a été question du service à la clientèle sur les médias sociaux, de communication multicanal et d’intelligence de données ainsi que des aspects légaux encadrant la communication numérique. Un panel de représentants d’organisations ayant de bonnes pratiques en matière d’expé-rience client numérique a clôturé la matinée.

La tablet te numérique constitue un outil efficace pour dispenser un traite-ment destiné aux personnes qui ont de la difficulté à retrouver certains mots à la suite d’un accident vascu-laire cérébral (AVC). C’est ce que suggèrent deux études publiées récemment par des chercheurs du Département de réadaptation, qui ont éva-lué l’efficacité d’un traite-ment orthophonique auto-administré qu’ils ont mis au point pour ces personnes.

L’anomie est un trouble du langage qui se manifeste à différents degrés chez les personnes atteintes d’apha-sie à la suite d’un AVC. « Les mots que ces personnes cherchent sont encore pré-sents dans leur cerveau, mais elles ont de la difficulté à aller les chercher, explique le professeur Joël Macoir. Le traitement autoadministré que nous avons développé a pour but d’améliorer leur capacité à retrouver et à exprimer ces mots. Nous avons axé notre traitement sur les verbes parce que ce sont les grands négligés des traitements de l’anomie. »

Les chercheurs ont réalisé une centaine de capsules vidéo de cinq secondes illus-trant différentes actions de la vie quotidienne. Ces scènes ont été intégrées à un traitement, livré par tablette numérique, qui va comme suit. Le patient clique sur la vidéo pour la visionner. Il essaie de nommer le verbe correspondant à l’action. Il écoute ensuite le début d’une phrase contenant de l’information sémantique sur le verbe en question. Par exemple, « Pour faire rire quel qu’un, on peut le... (cha-touiller) ». Le sujet essaie de nommer le verbe. On lui fait ensuite entendre la pre-mière syllabe du verbe et il doit de nouveau tenter de le nommer. À l’étape suivante, les lettres composant le verbe apparaissent à l’écran et le sujet doit nommer l’ac-tion. Enfin, une voix enre-gistrée lui donne la bonne réponse et il doit la répéter. « Comme il s’agit d’un traite-ment autoadministré, la per-sonne doit franchir toutes les étapes, peu importe le moment où elle obtient la bonne réponse, explique le

professeur Macoir. Il s’agit d’un inconvénient pour les utilisateurs qui trouvent la réponse rapidement, mais ça permet tout de même un renforcement des acquis. »

L’outil a été testé sur un petit nombre de patients souffrant d’anomie subsé-quente à un AVC. Les cher-cheurs ont sélectionné des actions que les sujets ne par-venaient pas à nommer. Après 20 séances, les partici-pants réussissaient à nom-mer entre 40 % et 80 % des verbes à partir de l’image, sans recourir au moindre indice. « Il s’agit d’une amé-lioration très intéressante, estime le professeur Macoir. Par contre, le traitement n’a pas d’effet structurant sur le rappel des verbes en général. L’amélioration n’est observée que pour les verbes inclus dans le traitement. »

En dépit de cette limita-tion, le recours à un traite-ment autoadministré de ce type constitue une des voies de l’avenir en orthophonie, estime-t-il. « On sait que plus on intervient tôt après un AVC, meilleure est la ré cupération spontanée du

cerveau. Au Québec, les ser-vices offerts en orthophonie aux personnes victimes d’AVC sont limités. Un trai-tement autoadministré offert en complément aux traitements orthophoniques existants permettrait aux pa -tients de stimuler plus fré-quemment leur cerveau. L’amélioration qu’ils consta-tent est très motivante pour eux. »

La tablette numérique faci-lite l’acceptation du traite-ment par les patients, ajoute le professeur. « La tablette est moins intimidante qu’un ordinateur pour les gens qui ne sont pas à l’aise avec l’in-formatique, en particulier les personnes âgées. Elle se transporte facilement, même lorsque la personne séjourne hors de sa résidence, et son utilisation est simple, ce qui permet de multiplier le nombre de séances de trai-tement et d’améliorer la récupération du cerveau. »

Les chercheurs ont publié leurs travaux dans les revues Neurocase et Aphasiology. Les signataires en sont Sonia Routhier, Monica Lavoie, Annie Légaré et Joël Macoir, du Département de réadap-tation et du Centre de re -cherche de l’Institut univer-sitaire en santé mentale de Québec, et leur collègue Nathalie Bier, de l’Université de Montréal.

À la recherche des mots perdusUn traitement d’orthophonie sur tablette numérique aide les personnes aphasiques à retrouver leurs motspar Jean Hamann

Le traitement se présente sous forme de courtes capsules vidéo illustrant des actions de la vie courante. Une série d’indices aide le patient à réactiver le rappel du mot dans son cerveau. photo Sonia Routhier/Nathalie Bier/Joël Macoir

«Un traitement autoadministré offert en complément aux traitements orthophoniques existants permettrait aux patients de stimuler plus fréquemment leur cerveau

Page 11: Le Fil 17 mars 2016

11le fil | le 17 mars 2016 arts

en bref

L’univers d’un artiste engagéLe mur de séparation israélo-palestinien, un champ de coquelicots, des océans peuplés de réfugiés, des adeptes de sports extrêmes, un arc-en-ciel, une bombe atomique, un vau-tour, un drone et un corbillard en plein délire mécanique. Voici tout ce que vous pourrez voir dans l’exposition de Martin Bureau, présentée à la Galerie 3. Étudiant à la maîtrise interdisciplinaire en art, cet artiste reconnu conjugue peinture, installation et vidéo. Passionné d’enjeux géopolitiques, il a habitué son public à un propos critique, direct et sans fard. Œuvre Mediterranean Sundance

L’exposition est présentée jusqu’au 3 avril à la Galerie 3, au 247, rue Saint-Vallier Est. Pour en savoir plus sur l’artiste : bit.ly/1TFEH45.

Écrivain en action !Écrivains de littérature jeunesse, courez la chance de vivre une expérience des plus enrichissantes dans un espace de création unique ! La Bibliothèque de l’Université Laval lance un appel de candidatures pour une résidence qui aura lieu à l’automne 2016. L’écrivain retenu s’installera à la Didacthèque pour créer, dis cuter et animer des activités sous le thème de la littérature jeunesse. Il pourra notamment échanger avec des étudiants en enseignement, de même que des élèves d’écoles primaires et secondaires et leurs enseignants. Une bourse de 10 000 $ lui sera remise. Organisé en collaboration avec la Faculté des sciences de l’éducation, ce projet est une première à la Bibliothèque.

La date limite de réception des candida-tures est le 30 mars. Pour en savoir plus sur le projet et ses conditions et pour poser votre candidature : bit.ly/23qBF73.

L’interrogatoire de Salim BelfakirUn jeune boulanger, qui n’a d’arabe que le nom, une assistante juridique fuyant sa mère hystérique et un policier mis à la retraite malgré lui. Ces trois personnages sont réunis dans une émouvante histoire, celle de L’interrogatoire de Salim Belfakir, un roman d’Alain Beaulieu. L’écrivain et professeur de création littéraire propose un récit où chacun des protagonistes doit combattre des élé-ments qui leur échappent complètement. L’interrogatoire de Salim Belfakir, son quatorzième roman, est publié aux éditions Druide.

Pour plus d’information : bit.ly/1QGGuk3

J’aime, je n’aime pas…Notre appréciation d’une œuvre d’art dépend de plusieurs facteurs, dont notre état émotionnel et notre appartenance culturelle, révèle le livre L’art en soipar Matthieu Dessureault

Les auteurs, Simon Grondin et Dany Quine, nous font découvrir les mécanismes cérébraux qui sont en jeu dans la contemplation d’une œuvre

L’historien de l’art Dany Quine (à droite sur la photo) a fait appel à Simon Grondin, professeur de psychologie à l’Université Laval, pour mettre sur pied l’exposition, puis pour écrire le livre.

Faites le test : prenez une œuvre d’un artiste émérite, disons Jean-Paul Lemieux ou Alfred Pellan, et observez-la. Si on vous apprend que cette toile provient en fait d’un artiste inconnu, la verrez-vous de la même façon ? Probablement pas. L’état d’esprit et le contexte dans lesquels se trouve l’obser-vateur changent sa perception. Le fait de connaître la réputation d’un artiste crée une activation d’une partie du cerveau associée aux émotions. Ainsi, vous serez plus enclin à vous sentir interpellé par une œuvre si vous croyez qu’elle pro-vient d’un grand musée.

Ce phénomène est bien expliqué dans L’art en soi, un livre paru récemment aux Presses de l’Université Laval. Les auteurs, Simon Grondin et Dany Quine, respecti-vement professeur à l’École de psycholo-gie et enseignant en histoire de l’art au Cégep Garneau, nous font découvrir les mécanismes cérébraux qui sont en jeu dans la contemplation d’une œuvre. Réunissant plusieurs reproductions, dont des créations de Jean-Paul Riopelle, Clarence Gagnon et Napoléon Bourassa, ils proposent une série d’activités amu-santes et éducatives. « On invite les gens à découvrir ce qu’il y a à l’intérieur des toi-les, mais aussi à l’intérieur d’eux-mêmes. Des mécanismes biophysiologiques, l’état émotionnel, le fait d’appartenir ou non à une certaine culture et d’avoir des connaissances sur l’œuvre s’avèrent déterminants dans son appréciation »,

explique Simon Grondin, spécialiste de la psychologie de la perception.

Le livre propose, par exemple, de com-parer deux toiles d’Henri Beau: un pay-sage et le portrait d’une femme. La plu-part des lecteurs auront un penchant pour le paysage. Ceci s’explique par le fait que les scènes extérieures sont générale-ment préférées, en vertu de l’effet psy-chologique qu’elles procurent. Des recherches associent cette inclinaison à nos origines lointaines, à l’époque où l’espace naturel était indispensable à notre existence, soulignent les auteurs dans l’ouvrage. D’autres exercices portent sur le fonctionnement de la vision. Pourquoi une tache sombre sur un mur blanc paraît-elle lumineuse au milieu d’un paysage ? Pour quelle raison croirons- nous percevoir un visage ou un animal au milieu d’une peinture abstraite ? D’étonnantes réponses, qui apportent par la même occasion un nou-veau regard sur les œuvres, sont don-nées. « Notre but est de démystifier l’art, dit Simon Grondin. Certes, il y a des cou-rants plus difficiles d’accès. C’est normal de ne pas se sentir interpellé par tout. Avec cet ouvrage, toutefois, on invite les gens à prendre le temps de regarder une œuvre pour mieux la comprendre. Il leur appartient, ensuite, de se laisser toucher par celle-ci. L’art en soi, c’est un jeu de mots pour dire qu’il y a l’art en soi, l’art pour ce qu’il est, mais aussi l’art à l’inté-rieur de chacun de nous.»

Ce livre, un projet qui découle d’un mandat de la Ville de Québec, fait suite à une exposition présentée l’an dernier à la Villa Bagatelle. Munis d’un audio-guide et d’un cahier de notes, les visi-teurs étaient invités à répondre à des questions liées à des toiles, des sculp-tures et des vidéos d’artistes québécois. Comme dans le livre, ils pouvaient ensuite découvrir le rôle que jouent les perceptions dans la contemplation de ces œuvres. « L’exposition a connu un beau succès, se souvient Dany Quine. Les participants étaient été très em -ballés; nous avons reçu plusieurs com-mentaires di thy rambiques. Des néo-phytes, qui ne connaissaient rien à l’art, nous ont dit qu’ils sont plus enclins, désormais, à visiter des galeries et des musées. »

Tout indique que l’exposition sera de retour, puisque d’autres établissements muséaux ont démontré de l’intérêt pour adapter son concept à leurs col-lections. Les auteurs ont également comme projet de publier une version anglophone du livre. Une belle façon de faire découvrir ou redécouvrir nos artistes québécois à un plus large public !

Le livre fait suite à une exposition interactive, présentée à la Villa Bagatelle en 2015. Munis d’un audioguide et d’un cahier de notes, les visiteurs étaient invités à répondre à des questions liées à des toiles, des sculptures et des vidéos.

Le peintre Dan Brault fait partie des nombreux artistes qui sont représentés dans le livre. Son œuvre Souvenirs du Lac Président permet aux auteurs d’expliquer une théorie sur la perception visuelle.

Page 12: Le Fil 17 mars 2016

12le fi l | le 17 mars 2016actualités UL

Avis offi ciel

CONSEIL D’ADMINISTRATIONSéance ordinaire du 23 mars 2016

ORDRE DU JOUR

1. Ouverture de la séance

2. Ordre du jour

3. Procès-verbal de la séance ordinaire du 24 février 2016

4. Communications de la présidente et du recteur

5. Questions des membres

Sur consentement des membres

6. Contrat à commandes pour l’acqui-sition de produits de laboratoire : autorisation de mandater le Groupe d’approvisionnement en commun de l’Est du Québec (GACEQ) et de désigner un signataire

Huis clos (points 7 à 14)

Ordre du jour courant15. Projections fi nancières 2015-2016 sur

la base des résultats au 31 janvier 2016 − Proposition du Comité exécutif

16. Projet de budget 2016-2017 − Proposition du Comité exécutif

17. Clôture de la séance

L’émission VIDUL, vous connaissez ? Hé oui ! L’Université Laval a déjà eu sa propre émission de télé. On aperçoit ici Larkin Kerwin, qui fut le premier recteur laïc de l’histoire de l’Universit é, présenter les objectifs pour l’année à venir. Professeur de physique à l’Université Laval de 1946 à 1989, Larkin Kerwin occupa le poste de recteur de 1972 à 1977, succédant ainsi à Mgr Louis-Albert Vachon, qui avait occupé cette fonction durant 12 ans. photo Gérard Roger | Division de la gestion des documents administratifs et des archives

C’est le mois de la nutrition !

Qui dit mois de mars dit aussi Mois de la nutrition ! Le Bureau d’entraide en nutrition de l’Université, qui a pour mission de sensibiliser la communauté universi-taire à la saine alimentation, offre encore cette année diverses activités pour vous aider à faire de petits changements, un repas à la fois. Au menu : dégusta-tions, démonstration culinaire et conférences.

Voici les trois conférences qui seront présentées :

L’ALIMENTATION INTUITIVE

L’alimentation intuitive est une approche positive qui cible les signaux internes de faim et de satiété pour réguler sa prise alimentaire. À long terme, manger intuitivement permet de se sentir bien et d’entretenir une relation harmonieuse avec les ali-ments et son corps. Pour manger sainement, il faut aller au-delà des chiffres et éviter les restrictions. Cette conférence sera présentée par Karine Gravel, nutritionniste.

Jeudi 17 mars, 13 h 30, au local 1110-1116 du pavillon Paul-Comtois

LA NUTRITION SPORTIVE

Quels que soient vos objectifs sportifs et vos motivations, votre ali-mentation infl uence vos performances et le plaisir que vous prenez à vous entraîner. Cette conférence permettra de planifi er votre ali-mentation selon votre activité, avant, pendant et après un entraîne-ment, d’optimiser vos entraînements et votre récupération et de découvrir des recettes simples et savoureuses adaptées aux sportifs. Cette conférence sera donnée par la nutritionniste Stéphanie Côté.

Mercredi 23 mars, 16 h, local 2106 du pavillon Paul-Comtois

SAUVER LA PLANÈTE UNE BOUCHÉE À LA FOIS

Une saine alimentation allie la santé humaine à la santé de la pla-nète. L’agriculture urbaine, le Lundi sans viande, la pêche durable, le gaspillage alimentaire, les aliments « sauvages » et des dizaines d’autres éléments ont des effets sur la santé humaine et environne-mentale. Découvrez donc comment intégrer l’alimentation durable à votre quotidien. Bernard Lavallée, nutritionniste et ani-mateur du blogue « Le nutritionniste urbain », sera le conférencier.

Jeudi 31 mars, 13 h 30, local 2245B au pavillon Ferdinand-Vandry

Pour plus d’information : ben-asso.e-monsite.com

Sans oui, c’est non !

Les universités québé coises s’unissent pour combattre la violence à carac-tère sexuel en milieu universitaire. Seize établissements et leurs associa-tions étudiantes ont lancé lundi la campagne provinciale « Sans oui, c’est non ! ». Ce projet, qui est appuyé par le Bureau de coopé ration inter-universitaire, a pour but de sensibili-ser les gens à l’importance du consen-tement, à outiller adéqua tement les témoins de violence sexuelle et à pro-mouvoir les ressources qui s’offrent aux victimes. La violence à caractère sexuel, rappelons-le, peut prendre plusieurs formes. Outre le harcè le ment et l’agression, elle comprend notam-ment le voyeurisme, les attouche-ments, l’exhibitionnisme, les images

sexuelles dégradantes et le cyberhar-cèlement. Le lancement de la cam-pagne a eu lieu en présence de ses porte-parole, la chroniqueuse Véronique Grenier et le rappeur Koriass, et de plusieurs représentants des établissements partenaires.

Pour en savoir plus sur la cam-pagne : sansouicestnon.ca. À noter qu’une équipe de chercheurs mène une étude sur les situations de harcèlement et de violence à caractère sexuel en milieu univer-sitaire. Toute personne étudiant ou travaillant à l’Université Laval est invitée à répondre à un questionnaire, disponible à l’adresse bit.ly/1KTldRp.

SANSANSANSANSS CON CONSSENTEMENT, ENTEMENT, ENTEMENT, ENTEMENT, C’EC’EC’EST UNE AGRESSSSION!

PRÉVENONS LA VIOLENCE À CARACTÈRE SEXUELPRÉVENONS LA VIOLENCE À CARACTÈRE SEXUELPRÉVENONS LA VIOLENCE À CARACTÈRE SEXUEL

T UNE AGRESSSSION!

CENTRE DE PRÉVENTION ET D’INTERVENTION EN MATIÈRE DE HARCÈLEMENT (CPIMH)

DIRECTION DES SERVICES AUX ÉTUDIANTS (DSE)

SERVICE DE SÉCURITÉ ET DE PRÉVENTION (SSP)

Une collaboration de

ulaval.ca/sansouicestnon

Page 13: Le Fil 17 mars 2016

13le fil | le 17 mars 2016 société

Elles se prénomment Abir, Johora, Jouda, Nadia, Nour et Oumou. Ces femmes ont en commun d’être nées dans des pays très majoritairement musulmans. Elles proviennent respectivement du Liban, du Myanmar, de la Tunisie, du Maroc, de la Syrie et du Sénégal. Depuis quelques décennies ou depuis quelques années, elles vivent à Québec, à l’instar de Rachid (Algérie), Ahmed (Irak) et Amir (Bosnie-Herzégovine), originaires eux aussi de pays à majorité musulmane . Ahmed est d’ailleurs le conjoint d’Abir. Ensemble, ces femmes et ces hommes constituent le volet consacré à la ville de Québec de l’exposition QuébécoisEs, musulmanEs… et après ?

Cette exposition itinérante a vu le jour il y a un an à Mon-tréal. Elle comprend 24 photo-graphies, chacune accompa-gnée d’un texte de 200 mots tiré d’une entrevue avec la par-ticipante ou le participant. Elle s’installe pour une semaine dans la capitale, soit du 16 au 24 mars au Patro Roc-Amadour. Il s’agit d’une initia-tive conjointe du Carrefour d’action interculturelle de Québec, de l’École de service social de l’Université Laval, du Patro Roc-Amadour, du Centre justice et foi, et de l’or-ganisme LaVOIEdesFemmes. À cette occasion, huit autres clichés et autant de textes d’entrevue ont été réalisés.

« Grâce au financement obtenu de la Faculté des sciences sociales, nous avons pu réaliser les huit clichés à l’image de Québec », explique Stéphanie Arsenault, profes-seure à l’École de service social et coresponsable du volet Québec de l’exposition.

« Les musulmans de Québec, poursuit-elle, ont des caracté-ristiques quelque peu diffé-rentes de ceux de Montréal, notamment par la diversité de leur provenance et par leur profil. Certains sont venus comme immigrants économi-ques, d’autres comme réfu-giés. Il y a aussi les étudiants étrangers. »

La professeure est cores-ponsable de l’Équipe de recherche en partenariat sur la diversité culturelle et l’im-migration dans la région de Québec. Sa spécialité est le travail social auprès des per-sonnes immigrées et réfu-giées. Selon elle, l’exposition veut briser les préjugés et les images stéréotypées qui tou-chent de façon particulière les personnes musulmanes au Québec. « Ces préjugés et sté-réotypes, affirme-t-elle, se traduisent trop souvent par des pratiques discriminatoi-res, notamment dans le domaine de l’intégration à l’emploi. »

L’exposition démontre, entre autres, la très grande hétérogénéité de la popula-tion musulmane au Québec. « On trouve de tout parmi eux, indique Stéphanie Arsenault. Il y a des croyants, des athées et des personnes qui veulent s’éloigner de la religion; il y a des pratiquants et des non-pratiquants. » Selon elle, le voile islamique, qui soulève des débats, n’est pas nécessairement syno-nyme de soumission de la femme à l’homme ou un sym-bole d’infériorité. « Chez cer-taines femmes, souligne-t-elle, le voile est vu comme un outil davantage identitaire que re l ig ieux, un out i l d’autodétermination. »

L’exposition veut aussi dénoncer le préjugé voulant qu’il existe un lien logique entre islam, islamisme et terrorisme. Selon la profes-seure Arsenault, les médias et les discours dominants en Occident ont de plus en plus tendance à véhiculer l’idée que l’islam est fonda-mentalement prédisposé à susciter l’extrémisme ou à se transformer en idéologie politique violente. « Ce n’est pas le cas, soutient-elle. Le Coran est, pour cer-ta ins , source de paix , pour d’autres, source de violence. »

L’exposition aborde quatre thématiques, soit la religion et la spiritualité, le travail et le parcours professionnel, la participation citoyenne et la vie quotidienne. Elle invite les visiteurs à un change-ment de regard et d’atti-tudes. Selon Stéphanie Arsenault, la religion n’est pas l’unique prisme par lequel regarder une per-sonne. « Nos participants, explique-t-elle, ont accepté de présenter leur visage, un peu de leur quotidien et de leur histoire de vie pour nous faire découvrir des r éa l i t é s t rop souvent méconnues. »

Le recensement fédéral de 2011 révélait que plus de 240 000 personnes de confession musulmane rési-daient au Québec cette année-là, soit 3,1 % de la population. Des projets de recherche indiqueraient qu’environ 15 % des musul-mans du Québec pratique-raient leur religion. Ce pourcentage est semblable à celui que l’on retrouve chez les catholiques, protestants et juifs d’ici. Le foulard isla-mique appelé hidjab serait porté par 10 à 12 % de femmes musulmanes qué-bécoises. Enfin, le taux de chômage des musulmans au Québec s’élevait à 17 % en 2011.

L’exposition QuébécoisEs, musulmanEs… et après ? se tiendra du 16 au 24 mars au Patro Roc-Amadour (2301, 1re avenue). Au programme : activités familiales et bibliothèque vivante le 19 mars, visites guidées le 21 mars, pièce de théâtre suivie d’une discussion sur le thème « Féministes et croyantes ? Il était une foi des fémi-nistes » le 24 mars. Pour information : Abdellah Jaafria, 418 255-1446 ou [email protected].

Une exposition de 32 photographies, dont 8 prises à Québec, présente des néo-Québécois issus de divers pays musulmanspar Yvon Larose

Mieux se connaître pour mieux vivre ensemble

Ahmed Hamashi, un Irakien, et sa conjointe Abir Bou Hamdan, une Libanaise, vivent à Québec depuis 2011. photo Renaud Philippe

Aimer travailler, se sentir bien dans une organisation, apprécier ses tâches, esti-mer ses collègues et souhaiter collaborer avec eux, bref se réaliser dans son envi-ronnement de travail n’est pas une utopie. C’est là le message véhiculé dans l’ouvrage Au travail, ça roule ? paru le mois dernier chez Septembre éditeur. Ce livre pratique de 158 pages a la particularité d’avoir été écrit par quatre conseillers en emploi du Service de placement de l’Université Laval (SPLA). Ensemble, ils totalisent plus de 50 ans d’expérience dans leur domaine.

« Chaque année, chacun de nous ren-contre en moyenne plus de 400 étudiants, finissants et diplômés pour les aider dans leur insertion sur le marché du travail, indique la conseillère en emploi et coau-teure Marie-Hélène Larouche. Nous aidons l’étudiant à trouver un travail qui a du sens pour lui, donc un emploi où il sera heureux. De là nous est venue l’idée de travailler ensemble sur un guide qui accompagne tout travailleur sensible à son bien-être au travail. »

Sous-titré Trouvez votre piste pour être bien au travail, l’ouvrage se sert de l’image du cycliste sur son vélo comme fil conduc-teur. «Nous avons voulu utiliser l’analo-gie du vélo pour représenter la vie profes-sionnelle, souligne la conseillère en emploi. On trouvait l’image intéressante. Une promenade à vélo n’est pas un fleuve tranquille. Différentes routes sont possi-bles sur notre parcours. On peut rouler sur le plat comme en terrain accidenté. Il peut pleuvoir, venter. Tous ces scénarios montrent que la vie du travailleur est rem-plie d’aléas.»

Selon Marie-Hélène Larouche, à l’instar du cycliste qui tient les guidons du vélo, le travailleur peut influencer son parcours professionnel, entre autres son bien-être au travail. « Notre approche est axée sur une vision positive des choses, explique-t-elle. Dans chacune des sections du livre, une sous-section invite le lecteur à se questionner pour approfondir sa réflexion. Par exemple, il peut se deman-der si son travail a du sens, s’il s’accomplit en emploi, si son attitude est positive. »

L’ouvrage comprend quatre grandes sections, qui correspondent aux quatre volets du concept de bien-être au travail, tel qu’il est défini par les auteurs. Selon eux, le bien-être au travail est une ques-tion à la fois personnelle, relationnelle, organisationnelle et d’engrenage. En tout 17 facettes sont décrites. Le sen-timent de compétence, l’authenticité et l’attitude positive, entre autres,

Le bonheur au boulot

se rapportent à l’aspect personnel. Le respect, la reconnaissance et la collabo-ration, notamment, sont compris dans l’aspect relationnel. Le milieu physique adéquat, les conditions de travail conve-nables et la charge de travail équilibrée, entre autres, font partie du volet organi-sationnel. Enfin, la clarté des rôles, la communication et la confiance se ratta-chent à la question de l’engrenage.

Au fil des pages, on apprend que les per-sonnes authentiques sont plus cohérentes et résistantes au stress. On lit également que la collaboration permet de résoudre plus facilement des problèmes complexes en groupe. La charge de travail équilibrée, quant à elle, s’obtient en tenant compte de ce que l’on a à faire, de l’effort à fournir et du temps qui nous est accordé. Pour cela, bien connaître ses capacités et ses limites est essentiel. Enfin, une saine communica-tion demande une très grande écoute. Il faut être capable de s’exprimer de façon objective et démontrer du respect.

À la fin de chacune des 17 facettes se trouve un questionnaire destiné à toute personne qui réfléchit à son bien-être au travail. Les questions lui permettent de faire un lien avec sa propre expérience. La première question du livre demande d’énoncer clairement pourquoi l’on travaille.

Chacun des questionnaires est suivi d’une page consacrée à tout employé en situation de gestion qui cherche des idées pour influencer le bien-être au tra-vail de son équipe. « La minute de l’enca-dreur » offre des conseils et des outils pour chacune des facettes abordées précédemment.

Toute personne qui cherche des idées pour rendre concret le concept de bien-être au travail peut consulter la sous- section « Le SPLA a testé pour vous ». On la trouve à la fin de chacune des grandes sections. Elle résume l’expérimentation faite par l’équipe du Service de place-ment. « Le SPLA compte une cinquan-taine d’employés, indique Marie-Hélène Larouche. Grâce à la collaboration de tous nos collègues, dès le début de notre projet, nous avons pu peaufiner notre concept en le mettant à l’épreuve. Toute l’équipe s’est engagée à voir à son bien-être au travail. Nous avons tous ensemble rédigé une déclaration officielle de bien-être au travail. »

Pour le lancement du livre, le SPLA a réalisé une vidéo promotionnelle que l’on peut voir à l’adresse suivante : bit.ly/1WqKSaG.

Dans leur livre, quatre conseillers en emploi du Service de placement amènent le lecteur à ré£échir aux éléments qui peuvent contribuer à son bien-être au travailpar Yvon Larose

L’analogie du vélo représente la vie professionnelle et montre que la vie du travailleur est remplie d’aléas.

Page 14: Le Fil 17 mars 2016

14le fil | le 17 mars 2016ornithologie

en bref

Comment dit-on « Je t’aime » en japonais ?Voulez-vous en savoir plus sur la culture japonaise ? Ne manquez pas la journée thé-matique du 19 mars ! De 10 h à 12 h, des membres de l’Association Chado Urasenke Tankokai de Québec expliqueront la céré-monie du thé, tradition millénaire au Japon. Une dégustation, dans le respect de cet art aux gestes codifiés, est d’ailleurs prévue. Un atelier d’origami et de furoshiki, dirigé par Tomomi Harada, sera également offert aux heures suivantes : 9 h 30, 10 h 30, 11 h 30 et 12 h 30.

Les Japonais n’expriment pas leurs sentiments amoureux comme les Nord-Américains ! De 14 h 30 à 17 h, vous serez justement amené à découvrir ces subtilités linguistiques à l’occasion de la conférence « Comment dit-on “Je t’aime” en japonais ? », animée par Takehiro Kanaya. Cette confé-rence se tiendra en présence du consul général du Japon à Montréal, Hideaki Kuramitsu, président honoraire de l’Espace Japon. Une dégustation de saké suivra la conférence, à 16 h.

La cérémonie du thé et les ateliers d’origami et de furoshiki auront lieu à l’Espace Japon de la Bibliothèque au pavillon Jean-Charles-Bonenfant (niveau 00). La conférence se tiendra à l’amphithéâtre Hydro-Québec, au 2e étage du pavillon Alphonse-Desjardins. Plus d’information : bibl.ulaval.ca. Entrée libre.

Légendes de France et de Nouvelle-FranceL’exposition Légendes de France et de Nouvelle-France – La collection Lauréat H. Veilleux, présentée à la Bibliothèque, permet de découvrir des œuvres de Rémi Clark. S’inspirant des légendes d’ici et de France, l’artiste peintre a créé une série réunissant 18 huiles et 16 fusains. Léguée à l’Université par la famille de Lauréat H. Veilleux, qui était propriétaire de la galerie Le Chien d’Or, cette collection permet de découvrir des récits qui ont marqué l’imaginaire collectif. Plusieurs parallèles sont faits entre le Québec et la France. Rémi Clark a établi, par exemple, des filiations entre la bête du Gévaudan et le loup-garou de Kamouraska, ainsi que la mariée en blanc de Sainte-Opportune-la-Mare et la Dame blanche du Sault de Montmorency.

Du 18 mars au 9 septembre, au 1er étage du pavillon Jean-Charles-Bonenfant. Heures d’ouverture : de 8 h 30 à 22 h, du lundi au vendredi, et de 10 h à 17 h 30, les samedis et dimanches. Entrée libre.

Depuis la fin février, à la tom-bée du jour, les boisés du centre du campus sont le théâtre de scènes qui ne sont pas sans rappeler le film Les oiseaux d’Alfred Hitchcock. Premier acte : en fin d’après-midi, quelques corneilles se perchent au sommet d’arbres situés près des pavillons Jean-Charles-Bonenfant ou Louis-Jacques-Casault, d’où elles semblent contempler paisi-blement le coucher du soleil. Deuxième acte : dans l’heure qui suit, d’autres corneilles arrivent au compte-goutte et se joignent aux premières arrivantes. À mesure que leur nombre grandit, une fébrilité palpable monte dans l’air. Troisième acte : aux dernières lueurs du jour, des nuées de corneilles venant de toutes les directions fendent le ciel et se rabattent sur les boisés, tour-noyant de façon désordonnée au-dessus des arbres dans une clameur assourdissante. Quatrième acte : la nuit venue, toutes les corneilles, soudain silencieuses, se rassemblent dans quelques arbres.

« Il s’agit sans doute d’un dortoir de corneilles d’Amé-rique en migration, avance André Desrochers, spécialiste en ornithologie et professeur au Département des sciences du bois et de la forêt. La corneille n’est pas un oiseau

colonial, mais comme plu-sieurs espèces de la famille des cor vidés, elle forme des attroupements pendant la nuit lors des migrations. »

Sur le campus, c’est par cen-taines que les corneilles se rassemblent dans des feuillus dénudés. Après leurs bru-yants 5 à 7, elles vont sans doute poursuivre la soirée et la nuit dans des conifères ou de grands arbres qui leur servent d’abri, croit le profes-seur Desrochers. La fonction exacte de ces attroupements nocturnes demeure un mys-tère, mais la quête de nourri-ture ne serait pas en cause. « Ces rassemblements consti-tueraient plutôt une stratégie pour réduire le risque de pré-dation, suggère l’ornitho-logue. Une corneille repré-sente un bon repas pour un grand duc ou une chouette rayée, et les risques d’être vic-times de ces prédateurs sont plus faibles dans un groupe. Une autre hypothèse est que ces dortoirs servent de centres d’information pour les cor-neilles, qui s’y rendent pour échanger sur leurs bons coups de la journée. Il se peut aussi qu’elles profitent de l’occa-sion pour rencontrer un par-tenaire sexuel. »

La composition du groupe qui fréquente le dortoir fluc-tue sans doute légèrement

d’une nuit à l’autre, poursuit le professeur Desrochers. « Certaines corneilles pour-raient y séjourner plusieurs nuits d’affilée. Le matin, elles partent chercher leur nourriture dans le secteur et elles rentrent au dortoir en fin de journée. Lorsque les conditions climatiques son t f avo rab l e s , e l l e s reprennent leur migration et le dortoir est peu à peu déserté. »

Il y a d’autres lieux de ras-semblement nocturne de cette espèce dans la région et leur localisation n’est pas immuable dans le temps. D’ailleurs, s’il existait un dortoir sur le campus avant 2010, il n’avait pas l’ampleur qu’il a aujourd’hui. Les rai-sons pour lesquelles il a gagné en popularité sont nébuleuses. « Le campus occupe peut-être une posi-tion centrale par rapport aux ressources alimentaires recherchées par les cor-ne i l l e s , avance André Desrochers. Ou bien, il s’agit tout simplement d’une ques-tion d’attraction conspéci-fique. Les corneilles viennent sur le campus parce qu’elles trouvent ici d’autres cor-neilles. Chez ces oiseaux, l’existence d’un dortoir à l’Université Laval s’est peut-être propagée comme une légende urbaine ou une nou-velle virale. »

Pour voir le rassemblement de corneilles dans les boisés de l’Université Laval : bit.ly/1puruPz

Le bal des corneillesLes boisés de l’Université sont le théâtre de scènes qui rappellent le �lm Les oiseaux d’Alfred Hitchcockpar Jean Hamann

«Chez les corneilles, l’existence de ce dortoir s’est peut-être propagée comme une légende urbaine ou une nouvelle virale

Depuis quelques années, au cours des migrations, des centaines de corneilles convergent chaque soir vers les boisés du campus. La fonction exacte de ces attroupements nocturnes demeure un mystère.

Page 15: Le Fil 17 mars 2016

15le fil | le 17 mars 2016

en bref

Du rugby à sept au stade TELUS-Université Laval !Pour une deuxième année, le tournoi Rouge et Or de rugby à sept – tel qu’il sera pratiqué aux Jeux olympiques de Rio cet été – aura lieu le sa medi 19 mars, au stade TELUS-Université Laval. Une nouveauté cette année : en plus des universités de Montréal, Concordia et d’Ottawa, qui évoluent au sein du Réseau du sport étu-diant du Québec (RSEQ), les vice-championnes nationales, les Gaels de l’Université Queen’s, s’opposeront au Rouge et Or. Le rugby à sept diffère sur plusieurs points de celui pratiqué habituellement. D’abord, comme son nom l’indique, il y a sept joueurs sur le terrain au lieu de 15. En outre, les matchs sont plus courts, soit deux périodes de sept minutes. photo Juan Manzuno

Samedi, 19 mars, au stade TELUS-Université Laval, de 12 h 30 à 18 h. Plus d’information : rougeetor.ulaval.ca.

Spectacle de danseC’est le vendredi 1er avril, à 19h30, au Théâtre de la cité universitaire, qu’aura lieu le spec-tacle de danse du PEPS. Depuis plusieurs semaines, les 250 danseurs et danseuses se préparent pour présenter leur spectacle de fin de session. Seize styles de danse sont au pro-gramme : baladi, ballet classique, bollywood, capoiera, charleston, cheerleading, danse africaine, danse celtique et irlandaise, danse contemporaine, danse créative, danses latines, danses sociales, danses urbaines, hip hop, moderne-jazz et swing.

Les billets sont en prévente à la réception du PEPS du 19 au 31 mars. Par la suite, s’il reste des billets, ils seront en vente à la porte le soir du spectacle.

Vendredi 18 marsBadminton | Championnat canadien universitaire et collégial Grand gymnase du PEPS | 13 h

Samedi 19 marsBadminton | Championnat canadien universitaire et collégial Grand gymnase du PEPS | 9 hRugby féminin | Tournoi univ. de rugby à 7 Stade TELUS-Université Laval | 12 h 30 à 18 h

Dimanche 20 marsBadminton | Championnat canadien universitaire et collégial Grand gymnase du PEPS | 9 h

Campus dynamique

« Les meilleurs joueurs universitaires de badminton au pays seront au PEPS de vendredi à dimanche pour le Championnat canadien universitaire et collégial de badminton. La compétition servira également de qualification pour les Championnats du monde universitaire de badminton, qui auront lieu en septembre en Russie. La double championne individuelle nationale en titre, Stéphanie Pakenham (sur la photo) tentera d’y défendre son titre. » photo Mathieu Bélanger

La saison printemps-été du PEPS est marquée par une offre élargie des cours de for-mation aquatique. Les cours Médaille de bronze, Croix de bronze, Sauveteur national et Assistant moniteur en sécu-rité aquatique sont au pro-gramme. Les adeptes des cours de conditionnement physique sont aussi gâtés. Par exemple, le cours Condition-nement physique printanier, en formule de 40 ou de 55 minutes, saura plaire à ceux et celles qui souhaitent un entraînement intense. L’activité Circuit campus, une nouveauté, consiste en un programme d’entraînement effectué à l’extérieur, dans lequel la course est un moyen

de transition entre différentes stations de musculation. Une autre nouveauté, le cours Suspension bootcamp, amè-nera les participants à utiliser des systèmes de suspension TRX. Ce cours proposera é g a l e m e n t d i f f é r e n t e s méthodes d’entraînement afin de varier et d’optimiser le travail.

Au nombre des autres acti-vités proposées ce printemps, mentionnons les populaires cours de kinfit, de cardio-vélo et de yoga – avec plus de neuf choix de styles –, de danse, d’arts martiaux et bien plus. D’ailleurs, les adeptes de golf pourront profiter des conseils de nos spécialistes, qui transmettront leur savoir

autant aux débutants qu’aux intermédiaires.

Dans sa programmation estivale, le Programme jeu-nesse offre également des activités intéressantes, dont quelques-unes se déroulent à l’extérieur, comme le tennis ou le golf. Des cours de déve-loppement technique en bad-minton (pour les 8 à 13 ans) et en basketball (pour les 5 à 12 ans) permettront aux jeunes de développer des habiletés dans ces sports très populaires. L’été est égale-ment synonyme de premier emploi pour les jeunes. Le cours Gardien averti, régi par la Croix-Rouge, saura prépa-rer adéquatement les 11 à 15 ans à prendre soin des

tout-petits. La plupart des cours proposés s’étalent sur 8 à 10 séances et sauront plaire aux jeunes âgés entre 5 et 15 ans.

UN SITE WEB CONVIVIALLe Service des activités spor-tives a lancé il y a quelques mois son nouveau site Web, qui regorge d’informations pertinentes sur ses activités, sa programmation et les horaires des activités à la pièce. N’hésitez pas à le consulter pour découvrir tous les cours offerts ce printemps et cet été !

L’inscription commence le mercredi 23 mars, dès 7 h. Elle peut s’effectuer en ligne à peps.ulaval.ca, sur place ou par téléphone au 418 656-PEPS, poste 7377. La programmation complète se retrouve actuellement en ligne et les activités com-menceront, pour la plupart, dans la semaine du 2 mai.

De tout pour tous les goûts !La communauté universitaire et la collectivité régionale sont invitées à découvrir la programmation printemps-été du PEPSpar Julie Turgeon

La période d’inscription aux activités sportives printemps-été du PEPS se mettra en branle le mercredi 23 mars, dès 7 h, en ligne, sur place ou par téléphone au 418 656-PEPS, poste 7377. photo PEPS

Le nouveau site Web du Service des activités sportives regorge d’informations pertinentes sur ses activités et sa programmation

sports

Le bal des corneilles

Page 16: Le Fil 17 mars 2016

16le fil | le 17 mars 2016

FIFEQ : coup d’envoi

Placée sous le signe la diversité culturelle, une grande soirée d’ouverture donnera le coup d’envoi, à Québec, du 13e Festival international du film eth no-graphique du Québec (FIFEQ). Du 18 au 20 mars, les cinéphiles pourront visionner des documen taires du monde entier qui traitent de sujets liés à l’anthropolo-gie. Cette année est parti-culière pour le FIFEQ, puisque 250 films ont été soumis à la sélection, un record pour le festival. De ce nombre, 15 films ont été mis au programme. Le FIFEQ, devenu maintenant une véritable institution, est organisé conjointement par des équipes étudiantes des universités Laval, McGill, Concordia et de Montréal.

Jeudi 17 mars, à 18 h, au Studio P (280, rue Saint-Joseph). L’entrée est gratuite. Le festival se poursuivra du 18 au 20 mars au Tamtam Café (421, boul. Langelier) et à la salle Multi de Méduse (541, Saint-Vallier Est). Pro grammation : fifeq.ca.

Le wolof, coloré et musical

Pour qui prévoit voyager au Sénégal, ou dans d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest, connaître les rudiments du wolof peut être très utile. Sachez que vous pourrez vous initier à cette langue colorée et musicale à l’occasion d’un « midi-conversation » orga-nisé par l’Association étu-diante en développement international et action humanitaire (AEDIAH). L’activité gratuite s’adresse à toute la communauté universitaire. Venez en profiter pour vous préparer à un stage ou simplement pour en apprendre davan-tage sur les cultures des pays d’Afrique de l’Ouest. photo Jeff Attaway

Jeudi 17 mars, de 11 h 30 à 12 h 30, au local 2317 du pavillon Palasis-Prince. Entrée libre. Pour infor-mation : [email protected] ou [email protected].

Projet Ligeti

Le compositeur György Ligeti est surtout connu du grand public pour sa musique de films. On aura notamment entendu de ses pièces dans 2001 : L’odyssée de l’espace et Les yeux grand fermés, de Stanley Kubrick. Ce dernier film contient d’ailleurs des extraits de Musica Ricercata, une suite pour piano que les étudiants de la classe du professeur Maurice Laforest vous feront dé -couvrir. Œuvre singulière, Musica Ricercata est écrite en n’utilisant que deux notes pour la première pièce, puis trois pour la deuxième, et ainsi de suite, jusqu’à la dernière pièce qui est dodécaphonique, c’est-à-dire composée de 12 notes. C’est donc l’oc-casion de vous initier à l’univers d’un des plus fascinants compositeurs de l’époque contemporaine.

Vendredi 18 mars, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Entrée libre.

Contes, musique et devinettes

La Faculté des sciences de l’éducation (FSE), en collaboration avec la Bibliothèque, propose aux enfants de quatre à huit ans une activité d’animation. Brigitte Carrier, chargée de cours et professionnelle de recherche en littérature pour enfants à la FSE, lira de captivantes histoires d’animaux. Pour l’accom-pagner, Laura Doyon et Vincent Bouchard, étu-diants au baccalauréat en éducation préscolaire et en enseignement primaire, joueront respectivement du saxophone et de la contrebasse. Par le pouvoir évocateur des mots et de la musique, les enfants seront transportés dans un monde imaginaire fait d’amitié et de grandes aventures !

Samedi 19 mars, de 13 h 30 à 14 h 30, à la salle 4283 (Didacthèque) de la Bibliothèque au pavillon Jean-Charles-Bonenfant. Entrée libre.

De la Revue moderne à Véro

Le magazine féminin, objet culturel de grande consommation, a une riche histoire au Québec. Adrien Rannaud, doctorant au Centre de recherche inter -universitaire sur la littéra-ture et la culture québé-coises (CRILCQ), en posera quelques jalons au cours de sa conférence intitulée « De la Revue moderne à Véro. Une histoire littéraire du magazine féminin au Québec ». Située à la jonc-tion des travaux portant sur la presse et les prati-ques de grande consom-mation, des études litté-raires et des recherches sur le genre, sa présenta-tion esquissera également les principes fondateurs d’une poétique du maga-zine féminin.

Mercredi 23 mars, à 12 h, au local 1475 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre.

Formation SPOT-étudiant

Le comité étudiant de la clinique SPOT offre une for-mation sur le trouble de per-sonnalité limite animée par l’organisme La Boussole, qui vient en aide aux personnes ayant un proche atteint d’une maladie mentale. Le trouble de la personnalité limite est une affection qui cause des problèmes d’image de soi et d’identité. Les per-sonnes qui en sont atteintes se caractérisent par une atti-tude du type « tout ou rien » et par des compor tements autodestructeurs. Elles peuvent également avoir d’autres troubles de santé mentale, qui compliquent leur diagnostic. Les inscrits recevront une attestation de participation. Faites vite, car les places sont limitées !

Mercredi 23 mars, de 10 h 30 à 13 h 30, au local 2809A du pavillon Ferdinand-Vandry. Pour s’inscrire, écrire à [email protected] et visiter le kiosque qui se tiendra le jeudi 17 mars, de 10 h 30 à 13 h 30, au pavillon Ferdinand-Vandry. Plus de détails sur Facebook : on.fb.me/1QKARDm.

17/03 17/03 18/03 19/03 23/03 23/03

Raquette et ski à la forêt Montmorency, dernier appel !

Amateurs de sports d’hiver, c’est votre dernière chance de profiter du décor enchanteur de la forêt Montmorency pour pratiquer la raquette et le ski. Comme la forêt est située en haute altitude, les activités de plein air hivernales sont possibles tard en saison. Autant sauter sur l’occasion avant l’arrivée du prin-temps ! Les activités dureront deux heures chacune et seront animées par des guides spécialisés pour que vous puissiez en profiter au maximum. photo forêt Montmorency

Dimanche 20 mars. Départ à 8 h 45 de l’Université et retour, au même endroit, à 16 h 45. Il sera possible d’apporter son dîner ou de manger à la cafétéria du site. Les places sont limitées. Pour information et réservation, contactez le Bureau de la vie étudiante au 418 656-2765 ou à [email protected].

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

20/03

au ­l de la semaine