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Volume 48, numéro 23 14 mars 2013 L’Atelier d’opéra présente Didon et Énée, liaison fatale entre un demi-dieu et une reine. Avec le ténor David Souza et la mezzo Nathalie Dumont. p11 Les futurs architectes mettent les fruits de leur créativité à l’encan. p8 Un professeur révise la carte électorale. p5 Passion en mode majeur photo Marc Robitaille

Le Fil 14 mars 2013

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Journal institutionnel de l'Université Laval

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Page 1: Le Fil 14 mars 2013

Volume 48, numéro 23 14 mars 2013

L’Atelier d’opéra présente Didon et Énée, liaison fatale entre un demi-dieu et une reine. Avec le ténor David Souza et la mezzo Nathalie Dumont. p11

Les futurs architectes mettent les fruits de leur créativité à l’encan. p8

Un professeur révise la carte électorale. p5

Passion en mode majeur

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2 actualitésen bref

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne au www.lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la paru-tion, à l’adresse [email protected].

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditrice : Josée Sauvageau, directrice des communications par intérim

Rédactrice en chef : Mélanie Saint-HilaireJournalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Journaliste nouveaux médias : Julie PicardCollaborateurs : Matthieu Dessureault, Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Brigitte TrudelRédactrice-réviseure : Anne-Marie LapointeSecrétaire à la rédaction et recherchiste photo : Josée Nadeau

ProductionInfographie : Léa Robitaille, Service de reprographie de l’Université LavalImpression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

Louis Bélanger à la tête des HEI

Louis Bélanger, professeur titulaire de science politique, prend la barre de l’Institut québécois des hautes études internationales (HEI). Il succède ainsi à Pierre Lemieux, professeur à la Faculté de droit. Louis Bélanger a dirigé l’Institut de

2000 à 2005. Ses recherches portent notam-ment sur les accords de libre-échange, la politi-que étrangère et commerciale canadienne et les revendications sécessionnistes. Il a occupé des postes de professeur et de chercheur dans plu-sieurs établissements, dont la Johns Hopkins University (Washington) et la Fondation nationale des sciences politiques (Paris). Les HEI comptent 68 membres chercheurs, un vaste réseau de diplômés et de nombreux partenaires.

Ma recherche en trois minutesLe concours Votre soutenance en 180 se- condes est de retour sur le campus. Sa deuxième édition aura lieu le 17 avril, de 11 h 30 à 14 h 30, à la salle Jean-Paul-Tardif du pavillon La Laurentienne. En trois minutes, les candi-dats, tous inscrits à la maîtrise avec mémoire ou au doctorat, présenteront leur sujet de recher-che de façon claire, concise et convaincante à un auditoire profane. Le lauréat représentera ensuite l’Université Laval à la grande finale interuniversitaire qui se tiendra sur le campus, du 6 au 10 mai, lors du 81e Congrès de l’Asso-ciation francophone pour le savoir - Acfas. Les étudiants désireux de participer au concours doivent s’adresser à Koassi D’Almeida, agent de recherche et de planification à la Faculté des études supérieures et postdoctorales. Chaque faculté doit sélectionner deux candidats, puis transmettre leur nom au coordonnateur d’ici le 5 avril.

[email protected] www.acfas.ca – onglet Prix et concours

Prix d’excellence en enseignementVoilà que nous reviennent ces prix visant à honorer les enseignants qui se distinguent par leurs pratiques pédagogiques ou leurs ou- vrages didactiques exemplaires. Cette année, un nouveau prix a été créé, celui de Direction de programme qui souligne le leadership d’un directeur ou d’une directrice dans la gestion de programme et la qualité de l’encadrement de ses étudiants. Au total, dix prix seront remis d’une valeur totale de 32 000 $ provenant de la Fondation de l’Université Laval. Vous avez jusqu’au vendredi 10 mai pour faire valoir votre candidature. Ce concours est une initiative du Vice-rectorat aux études et aux activités internationales.

Information : ulaval.ca/excellence ou 418 656-2131 poste 3234.

L’ent repr i se GenePOC Diagnostics, créée en 2007 par le professeur Michel G. Bergeron pour mettre en marché une technologie créée au Centre de recherche en infectiologie (CRI), a reçu le titre de « North America Entrepreneurial Company of the Year », décerné par la firme Frost & Sullivan. Cette firme d’analyse de nouvelles technologies, qui emploie 1800 personnes dans 40 pays, a été séduite par le labora-toire portatif servant au dia-gnostic rapide des infections mis au point par l’entreprise de Québec.

Pour traiter correctement une infection, il faut savoir à quel microorganisme on a affaire. Or, les méthodes classiques, qui reposent sur la mise en culture de l’agent infectieux, nécessitent bien souvent un minimum de 48 heures avant de livrer

Un bon diagnostic pour GenePOCUne entreprise qui exploite des technologies biomédicales mises au point à l’Université Laval reçoit un prix nord-américainpar Jean Hamann

l’identité du coupable. Il y a quelques années, Michel G. Bergeron et ses collabora-teurs du CRI ont entrepris de changer les choses en met-tant au point des tests per-mettant de confirmer l’iden-tité d’un microbe à partir de l’analyse de segments de son ADN. Plusieurs procédés de diagnostic rapide ont ainsi été créés et mis en marché.

L’étape suivante consis-tait à rendre ces tests acces-sibles aux médecins, dans leur bureau de consultation, afin d’éliminer les délais causés par l’acheminement des prélèvements vers des laboratoires spécialisés. Le résultat est un microlabora-toire automatisé, de la taille d’une cafetière automatique, qui permet de tester huit échantillons à la fois, chacun avec 12 pathogènes cibles. Les manipulations exigent moins de trois minutes et les

résultats sont connus dans l’heure qui suit.

Frost & Sullivan a salué la convivialité et l’efficacité de cet appareil qui, en plus, produit beaucoup moins de déchets que ses concurrents. Le prix décerné à GenePOC reconnaît également l’in-novation et le leadership de l’entreprise ainsi que son souci de répondre aux besoins des clients. Michel G. Bergeron et le président de GenePOC, Patrice Allibert, se sont rendus à San Diego le 12 mars pour y recevoir leur prix lors d’une cérémonie qui réunissait toutes les entre-prises honorées par Frost & Sullivan.

Ce prix arrive à point nommé pour l’entreprise de Québec qui espère lancer son produit en Europe et aux États-Unis en 2015. GenePOC compte présentement cinq employés, tous diplômés de l’Université Laval. Les technologies qu’elle exploite appartiennent à l’Université, à GenePOC ou aux deux partenaires. La firme détient une licence exclusive pour les technolo-gies dont l’Université est détentrice ou codétentrice des brevets.

Frost & Sullivan a salué la convivialité et l’efficacité de ce micro- laboratoire qui, en plus, produit moins de déchets que ses concurrents

Michel G. Bergeron tient ici un prototype de l’appareil primé, un laboratoire portatif pour le diagnostic rapide des infections. L’appareil que GenePOC s’apprête à commercialiser a une allure différente.

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3actualités

La vague de chaleur qui a frappé le Québec en juillet 2010 aurait entraîné 280 décès et 3400 admis-sions aux urgences. C’est le bilan que dressent des chercheurs de l’Université Laval, de l’Institut national de santé publique et de l’INRS après avoir analysé les répercussions des cinq jour-nées consécutives où le mercure a franchi la barre des 33 degrés Celsius dans le Sud du Québec cette année-là.

Pour faire cette démonstration, les chercheurs ont comparé les sta-tistiques de décès et d’admissions aux urgences pendant la vague de chaleur de 2010 à ce qui avait été observé pendant les périodes cor-respondantes lors des cinq années précédentes. La période étudiée s’étend du début de la canicule – qui a sévi du 5 au 9 juillet – jusqu’au 12 juillet. « Nous ajoutons ces trois journées afin de tenir compte des effets à retardement de la chaleur sur la santé, précise le premier auteur de l’étude, Ray Bustinza. On ne meurt pas directement de chaleur, mais de ses répercussions. La température élevée cause une déshydratation et un épaissis-sement du sang qui augmentent le risque de décès chez les per- sonnes qui souffrent déjà de mala-dies cardiovasculaires ou respi-ratoires. Les problèmes peuvent donc se manifester une fois la cani-cule terminée. »

Les analyses révèlent que, pen-dant la période critique, le taux de mortalité a augmenté de 33 %, soit l’équivalent de 280 décès. Le pic de mortalité a été atteint au quatrième jour de canicule ; il était alors 93 % plus élevé que la normale. Quant aux admissions aux urgences, elles ont grimpé de 4 % pendant la même période, ce qui s’est

L’Union européenne, l’agri-culture urbaine et la ville intel-ligente. Pour la première fois, l’Université Laval tiendra des écoles d’été sur ces trois thèmes actuels. Organisée par la Faculté de droit et les Hautes Études internationales, l’école d’été sur les relations extérieures de l’Union européenne se dérou-lera en mai. Les conférenciers aborderont notamment les orga-nisations commerciales et finan-cières ainsi que la sécurité. La Faculté des sciences de l’agricul-ture et de l’alimentation tiendra une formation intensive de cinq jours en agriculture urbaine en juillet. Les participants pourront étoffer leurs connaissances en compostage, culture en conte-nants, jardinage écologique et biodiversité. Quant à l’Institut Technologies de l’information et Sociétés, il présentera en mai une école d’été ainsi qu’un colloque international sur les villes intelligentes.

« Je pense que cette école est très attendue, affirme la direc-trice de l’Institut, Marie-Andrée Doran. La ville intelligente com-porte de très grands enjeux en réponse à l’urbanisation gran-dissante partout dans le monde. C’est une question d’attractivité. Dans une ville qui se démarque, les technologies doivent être bien intégrées. » La formation présen-tera les cités de demain sur les plans de la gouvernance, le patri-moine, l’éducation, la santé et les transports.

Marie-Andrée Doran est égale-ment adjointe au vice-recteur aux études et aux activités inter-nationales, Bernard Garnier. À ce titre, elle coordonne les écoles d’été à l’Université. « Il s’agit d’une très belle vitrine au Québec et à l’international, soutient-elle. Bernard Garnier ainsi que son

Un été de connaissancesEntre mai et octobre, l’Université offrira 66 écoles d’été, autant d’occasions pour accroître ses compétencespar Yvon Larose

adjointe Nicole Lacasse y croient. Ils mettent en place les budgets et les mécanismes qui aident à faire avancer les dossiers. »

Les écoles d’été de l’Université Laval ont vu leur nombre passer de 31 en 2008 à 66 cette année. L’an dernier, elles ont attiré plus de 5 000 personnes, étudiants ou professionnels, d’ici ou de l’étranger. Elles proposent un éventail de formations inten-sives de niveau baccalauréat ou maîtrise qui durent entre une et huit semaines. Cette année, elles seront offertes du 5 mai au 11 octobre.

« Nous sommes l’université qui organise le plus d’écoles d’été au Québec et au Canada », indique Marie-Andrée Doran. Selon elle, la formule donne accès à des for-mations qui n’existeraient pas autrement. Un grand spécialiste, par exemple, ne viendrait pas à l’Université Laval pendant toute une session. Les participants,

eux, ont droit à une expé- rience enrichie. « La plus-value tient au fait d’être en contact avec des experts, dans un cadre d’enseignement intensif, et en lien avec des participants de dif-férents horizons, explique-t-elle. Tout cela crée une émulation. »

D’une année à l’autre, les contenus se renouvellent et les écoles se diversifient. « Je crois que le mouvement va continuer à prendre de l’ampleur, souligne Marie-Andrée Doran. Certaines écoles se donnent aux deux ans. D’autres se tiennent sur le cam-pus en alternance avec d’autres é tab l i s sements . On ver ra apparaître de plus en plus des microprogrammes sous forme d’écoles d’été. »

L’École internationale d’été de Percé présentera quelques nou-veautés, dont un atelier de créa-tion en illustration fantastique et une formation en agroforesterie. En juin, les Hautes Études inter-nationales tiendront une uni-versité d’été sur la francophonie des Amériques à l’Université d’Alberta. En mai et juin, l’École de langues offrira pour la pre-mière fois des cours de por-tugais. La Faculté des sciences de l’administration, elle, réacti-vera le séjour d’études au Pérou. Toujours en mai, la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique sera en Colombie pour la formation «Traits des espèces : pour une approche fonctionnelle de la biodiversité ».

Après le succès remporté l’an dernier, l’Institut d’éthique appliquée revient avec deux formations sur l’éthique orga- nisationnelle. Il y a également du nouveau du côté de la Faculté de théologie et de sciences reli-gieuses. Celle-ci tiendra deux écoles, dont une en août à l’abbaye Saint-Benoît-du-Lac sur les spiritualités monas-tiques. Le même mois, la Faculté des sciences sociales aura une école sur la gouvernance des peuples autochtones.

www2.ulaval.ca – onglet Les études, section Été à l’UL

traduit par 3400 patients de plus. L’accroissement maximal (17 %) a été enregistré sept jours après le début de l’épisode climatique. C’est la région de Montréal qui a été la plus durement frappée tant pour les admissions aux urgences que pour les décès.

Ce bilan est moins lourd que celui enregistré lors des canicules de 1987 et 1994, et ce, même si la population compte davantage de personnes âgées, observent les chercheurs. La popularité des climatiseurs pourrait y être pour quelque chose. On en trouve main-tenant dans 42 % des foyers qué-bécois comparativement à 17 % en 1987. Le plan d’intervention et de prévention en santé publique pen-dant les vagues de chaleur, qui a été adopté en 2006 par le Québec, contribue aussi à limiter les dégâts. Depuis 2010, un système de sur-veillance accessible au personnel du réseau de la santé permet de suivre en temps réel l’évolution des conditions météorologiques et des problèmes de santé pen-dant les canicules dans chaque région touchée.

Les chercheurs tentent main-tenant de peaufiner ce système. « C’est important étant donné que la population est vieillissante et que l’incidence des canicules r isque d’augmenter avec le réchauffement climatique, sou- ligne Ray Bustinza. La plupart des décès causés par la chaleur pour-raient être évités par des mesures de communication et de préven-tion efficaces. Mais, au bout du compte, tout dépend de ce que les gens font avec cette information. »

L’article paru dans BMC Public Health est signé par Ray Bustinza, Germain Lebel, Pierre Gosselin, Diane Bélanger et Fateh Chebana.

Le 8 juillet 2010, un citoyen ontarien a fui la vague de chaleur en s’immer-geant dans la rivière Rideau, à Ottawa. photo CP Pawel Dwulit

Mortelle caniculeLe risque de mortalité a augmenté de 33 % au Québec pendant la vague de chaleur de juillet 2010par Jean Hamann

«La plus-value tient au fait d’être en contact avec des experts, dans un cadre d’enseigne- ment intensif

Cours intensif de russe sur le campus à l’été 2012, un programme unique au Québec. photo Xavier Dachez

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4le fil | le 14 mars 2013actualités UL

en brefAgriculture sans frontièresLa Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation célèbre son 100e anniversaire en organisant notamment le forum « Une faculté… 100 ans à l’international ! ». L’événement, qui se déroulera les 21 et 22 mars, permettra de réflé-chir à la place qu’occupe la Faculté à l’étranger. Des intervenants témoigneront de leur expé-rience ailleurs sur le globe. Parmi les confé-renciers, mentionnons Jean Vernet Henry, recteur de l’Université d’État d’Haïti, Nikita Ericksen-Hamel, de l’ACDI, ainsi que Gabriel Dion, conseiller à la prospection des investis-sements étrangers à Québec International. Les participants pourront s’exprimer sur leur vision d’avenir de la Faculté.

Les 21 et 22 mars dans les locaux 1110 et 1116 du pavillon Paul-Comtois. Inscription sur le site www.fsaa.ulaval.ca/18366.html.

Le Bureau international sur FacebookLe Bureau international vient de prendre le virage Facebook. Toutes les informations ponc-tuelles concernant les activités du Bureau, les possibilités de séjours ou de stages à l’étranger, les sites d’intérêt et les autres nouvelles seront communiqués sur ce réseau social. L’équipe espère ainsi joindre ses diverses clientèles de la manière la plus efficace possible.

L’art du marketing socialLe Colloque marketing social et communi-cations se tiendra mercredi prochain. On y apprendra notamment comment vendre sa cause, un incontournable pour les commu-nicateurs travaillant dans le communautaire ainsi que dans le milieu de l’humanitaire et du développement international. Les confé-renciers seront François Lagarde, professeur associé à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et vice-président aux commu-nications pour la Fondation Lucie et André Chagnon, ainsi que Luc Audebrand, professeur à la Faculté des sciences de l’administration.

Mercredi 20 mars à 10 h, au local 1317 du pavillon Palasis-Prince.

Entre le 1er mai 2011 et le 30 avril 2012, l’ombudsman Nancy Chamberland a ouvert 449 nouveaux dossiers indivi-duels. Les quatre cinquièmes étaient des consultations, le reste des plaintes. Trois dos-siers sur quatre provenaient des étudiants.

Ce sont là quelques-uns des faits saillants du rap-port annuel 2011-2012 que l’ombudsman de l’Université Laval a déposé le mardi 5 mars au Conseil univer- sitaire. « Les choses ne bou-gent pas beaucoup sur le plan statistique, indique Nancy Chamberland. Le nombre de dossiers est assez constant. Et la répartition des étudiants est assez stable. »

Un peu plus de la moitié des dossiers traités en 2011-2012 concernait des ques-tions de nature scolaire, telles que le délai de réponse à l’admission, les problèmes de remise de travaux par fichier informatique ou les modifications au plan de cours. La deuxième catégo-rie en importance concer-nait les dossiers relatifs aux droits de la personne, comme la qualité de l’accueil et la probité en matière de pro- priété intellectuelle.

Le rapport contient une douzaine de recommanda-tions. L’une d’elles suggère de produire un dépliant explicatif sur le processus de plainte et d’enquête au comité de discipline. Une autre concerne les relations avec les clientèles présentant des troubles physiques, psy-chiques ou mentaux. Nancy Chamberland recommande, en ce domaine, l’élaboration

Devant la foule électrisée réunie au PEPS, les vol-leyeurs du Rouge et Or ont remporté le championnat de volleyball masculin de Sport interuniversitaire canadien, le 3 mars dernier. Ils ont vaincu les Marauders de MacMaster pour rafler leur premier tro-phée Tantramar en 19 ans. « C’est du pur bonheur, s’est exclamé l’entraîneur-chef Pascal Clément. Les jeunes ont été courageux et ils ont osé. Je suis content pour eux. » Lisez le compte rendu en ligne sur www.lefil.ulaval.ca. photo Yan Doublet

La quête de justice se poursuitL’ombudsman Nancy Chamberland dépose son rapport annuel au Conseil universitairepar Yvon Larose

d’un guide à l ’ intention des gestionnaires.

Pour la première fois, la protectrice des droits des étu- diants a inclus dans son rapport le suivi des recom-manda t ions fo rmu lée s l’année précédente. En un an, l’Université a mis en place un réseau structuré de « sentinelles » aptes à recon- naître la détresse et à diriger les personnes à risque vers des ressources. Dans le dossier de l’encadrement aux cycles supérieurs, il était suggéré qu’une formation obligatoire soit donnée à toute personne désirant devenir directeur de thèse ou de mémoire. Pour l’instant, l’offre de forma-tion à l’encadrement reste la même, mais un projet de for-mation plus substantiel est à l’étude.

Après deux ans et demi en poste, Nancy Chamberland dresse un bilan positif de son travail. « À mon arrivée, explique-t-elle, un de mes défis consistait à augmenter le capital de crédibilité rattaché à ce poste. De plus en plus, les gens me voient comme une partie de la solution. Je suis consultée dans les processus décisionnels, ainsi je m’assure en amont que les membres de la communauté universi- taire soient traités avec justice et équité, dans le respect des droits fondamentaux. »

PRogRaMMe De ceRtiFicat généRaLLes membres du Conseil ont par ailleurs approuvé la créa-tion d’un programme de cer-tificat général. Ce certificat s’adresse aux étudiants du premier cycle qui ont obtenu

un minimum de 30 crédits et qui ne terminent pas leur pro-gramme d’études parce qu’ils ont décidé de s’orienter vers une autre discipline ou sont dans l’incapacité de pour-suivre leur cheminement. Le certificat s’adresse aussi aux étudiants du deuxième cycle qui doivent faire une scola-rité préparatoire substantielle sans réaliser une maîtrise.

« C’est un geste de reconnais-sance de ce qui a été accompli par les étudiants, qui pourront par la suite mieux faire valoir leurs études auprès des em- ployeurs, souligne le directeur des programmes de premier cycle, Serge Talbot. Le certi-ficat pourra peut-être même

En 2010, plus de 800 étu- diants de l’Université Laval ont quitté leur programme de premier cycle après avoir obtenu au moins 30 crédits.

Le programme de certifi-cat général ne peut se sub-stituer à un certificat déjà offert ni remplacer le certifi-cat sur mesure. Il sera remis sur demande et entrera en vigueur à la fin de la session d’automne 2013. Les étu-diants pourront en bénéfi-cier rétroactivement jusqu’à l’hiver 2010 comme dernière session d’inscription.

www.ombudsman.ulaval.ca«De plus en plus, les gens me voient comme une partie de la solution

Nancy Chamberland, médiatrice. photo Marc Robitaille

Enfin la gloire !

leur permettre de poursuivre des études en vue d’obtenir un grade comme le bacca-lauréat multidisciplinaire. » Selon lui, l’obtention du cer-tificat général devrait être appréciée. Les gens pour-ront faire valoir ce diplôme plus facilement qu’un relevé de notes. Avec l’appellation « certificat général » sera précisé le grand domaine d’études auquel se rattache la formation, comme les sciences sociales ou la santé.

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5le fil | le 14 mars 2013 politique

Vendredi 1er mars. Dans son bureau du Département de science politique, le profes-seur titulaire Raymond Hudon dresse un bilan positif de son année passée à la Commission de délimitation des circonscriptions électo- rales fédérales pour le Québec. « J’ai adoré ce travail, dit-il. Ce fut passionnant et instructif. Comme politologue qui a enseigné 35 ans à l’Université Laval, j’ai appris énormément. Un très bon cours de science politique ! »

Quelques jours auparavant, à Ottawa, le directeur général des élections du Canada a déposé à la Chambre des communes le rap-port de la Commission sur la nouvelle carte électorale fédérale du Québec. Le document propose des modifications à 64 des 75 cir-conscriptions existantes. Onze ne subissent aucun changement, 30 sont peu retouchées et 34 sont l’objet d’un changement consi-dérable. De plus, la carte électorale s’enri-chit de trois nouvelles circonscriptions. Deux sont situées dans la couronne nord de Montréal, soit Terrebonne et Mirabel. L’autre,

Une carte électorale équitable

Un professeur de science politique a travaillé pendant un an sur le redécoupage des circonscriptions fédérales au Québecpar Yvon Larose

Châteauguay-Lacolle, est dans la couronne sud de la métropole.

Le juge Jules Allard, nommé par le juge en chef du Québec, présidait les travaux de la Commission. Raymond Hudon et l’avo-cat Michel Doyon avaient été nommés par le président de la Chambre des com-munes. Indépendante et non partisane, la Commission a d’abord préparé une proposi-tion. Le document a fait l’objet d’audiences publiques qui ont eu lieu entre septembre et novembre 2012.

La Loi sur la révision des limites des circons-criptions électorales accordait beaucoup de liberté à la Commission. « Nous avions carte blanche, indique Raymond Hudon. Nous avons fait preuve d’audace dans notre propo-sition avec un découpage très technique. »

Les commissaires avaient pour objectif l’équilibre démographique. La carte électo-rale parfaite, selon leurs calculs, devait conte-nir des circonscriptions de 101 321 habitants. La loi permet des écarts d’environ 25 %. Leur

objectif était de se contenir à environ 10 %. « Nous avons réussi presque partout, poursuit-il. Seules dix circonscriptions débordent de ce cadre. Trois présentent un excédent de popu-lation et sept autres ont une population insuf-fisante. C’est notamment le cas en Gaspésie. Cette région conserve toutefois son poids politique avec ses quatre circonscriptions. »

Les audiences publiques ont permis d’enten-dre 237 interventions de citoyens ou d’orga-nismes. Cet exercice démocratique a fait réa-liser aux membres de la Commission qu’ils avaient collé de trop près au critère démogra-phique. « La critique la plus virulente et la plus courante que nous avons essuyée consistait à dire : Ce n’est pas un exercice mathématique, c’est une carte électorale! »

Durant les audiences, des députés connus comme les libéraux Stéphane Dion et Justin Trudeau, et d’autres moins connus comme Dany Morin (Chicoutimi-Le Fjord, Nouveau Parti démocratique), ont proposé des amen-dements, même si ceux-ci allaient à l’encontre de leurs intérêts. « Ces amendements que nous avons reçus et intégrés à notre rapport ont eu pour effet d’amputer leur circonscription de secteurs où leurs appuis étaient les plus soli-des, souligne Raymond Hudon. Ces dépu-tés et d’autres ont voulu collaborer à notre démarche. Magnanimes, ils l’ont fait afin que

la carte électorale soit un succès, c’est-à-dire la plus équitable possible. Pour cela, il fallait que quelques-uns lâchent du lest. »

La notion de communauté d’intérêts a également joué dans le recentrage de la Commission. L’idée consiste à tracer les frontières d’une circonscription en respec-tant les liens d’appartenance des citoyens à leur territoire. La Beauce constitue un cas type. Lors de l’audience publique tenue à Lévis, des dizaines de personnes ont mani-festé leur désaccord avec le redécoupage pro-posé. Sur une des pancartes, on pouvait lire : « Beaucerons nous sommes nés, Beaucerons nous mourrons! » La prise de position ferme de la population fait que cette circonscription accuse maintenant l’écart excédentaire le plus prononcé à l’échelle du Québec. « Une popu-lation de 112 514 habitants donne un écart de 11,05 % par rapport à notre objectif de nous en tenir à l’intérieur d’écarts de 10 %, explique le professeur. Les Beaucerons sont les moins bien représentés. »

Autre pomme de discorde : les change-ments d’appellation. Dans sa proposition, la Commission a tenu compte du fait que, selon la loi, il est possible de changer le nom d’une circonscription lorsque ses limites sont modifiées de façon importante. Elle a proposé une vingtaine de nouvelles appellations, des patronymes tels que Anne-Hébert, Elzéar-Bernier ou Maurice-Richard. « On a frappé un mur, soutient-il. Ces propositions ont soulevé de vives et nombreuses réactions. Le député Stéphane Dion a réagi en disant : « Une carte électorale n’est pas un panthéon! »

Dans ce dossier, Alexandre Boulerice, député NPD de Rosemont-La-Petite-Patrie, est monté aux barricades. Il a organisé une consultation à laquelle plus d’un millier de citoyens ont répondu. Quatre répondants sur cinq ont dit non à la proposition de changer le nom de la circonscription en « Idola-Saint-Jean », une militante féministe de la première moitié du 20e siècle.

La Loi sur les langues officielles représen-tait une autre embûche sur le parcours des commissaires. « Il fallait s’assurer de ne pas affaiblir la représentation des anglophones, affirme Raymond Hudon. Leur poids poli-tique doit demeurer. Ils sont venus nous voir à ce propos. »

Après le dépôt du rapport final de la Commission, les députés fédéraux ont 30 jours pour enregistrer des oppositions. S’il n’y en a pas, le mandat des commissaires sera terminé. S’il y en a, elles seront soit intégrées au rapport soit ignorées. Suivra la mise en œuvre, par décret, de la nouvelle carte élec-torale fédérale.

Pour consulter le rapport de la Commission : www.redecoupage-federal.ca – onglet Québec

Un exemple de l’exercice de redécoupage : selon la proposition de la Commission, la circonscription de Québec perdrait les secteurs de Duberger et de Vanier pour s’étendre plutôt vers Sillery et le plateau Sainte-Foy. La section tramée en gris représente le tracé actuel, et celle en ocre, le nouveau.

L’Université Laval a lancé le mercredi 13 mars la Chaire de leadership en enseignement à distance en matière d’informatique et de génie logiciel – Cisco. Le recteur Denis Brière a participé à la cérémonie avec Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement, Nitin Kawale, prési-dent de Cisco Canada, ainsi qu’André Darveau, doyen de la Faculté des sciences et de génie.

La Chaire explorera les tech-nologies de pointe afin que le Département en informatique et génie logiciel puisse offrir des cours de qualité sur Internet. Elle vise plus précisément à accroître le niveau

Une chaire pour l’enseignement à distance

La nouvelle Chaire vise à accroître l’interactivité entre l’enseignant et sa classe virtuelle. Claude-Guy Quimper, professeur en informatique et génie logiciel, discute ici avec des étudiants. photo Marc Robitaille

d’interactivité entre l’enseignant et sa classe virtuelle. Elle apportera, en outre, une expertise précieuse dans le domaine de l’autoévaluation et de l’évaluation des étudiants par les enseignants.

« En améliorant la qualité et l’accessibilité de la formation à distance, cette nouvelle chaire permettra d’accroître le bassin de recrutement d’étudiants. Ainsi, des personnes en emploi et en région éloignée pourront accéder à une formation de qualité et répondre à la demande grandissante de main-d’œuvre des entreprises », a précisé le recteur.

Ce projet voit le jour grâce à l’ap-pui financier de 325 000 $ de Cisco Canada. Ce don, jumelé à un mon-tant identique de l’Université Laval, permettra de soutenir les recherches pendant les cinq prochaines années et de créer un poste de professeur titu-laire. La Chaire sera par la suite entiè-rement financée par l’Université.

« Même si les offres de formation à distance continuent d’augmenter, il existe plusieurs défis à relever afin de s’assurer que les programmes vir-tuels d’études offrent un transfert des connaissances véritable et effi-cace aux étudiants », a commenté Nitin Kawale.

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Sur les coupes dans les prestations d’aide sociale

Le gouvernement de Pauline Marois projette de réduire les prestations d’aide sociale des gens âgés de 55 à 58 ans, des familles avec enfants de moins de 5 ans et des bénéficiaires de services en toxicomanie. « Réduire les inégalités n’est vraiment pas simple ni facile, prévient Yv Bonnier-Viger. Cependant, toute décision qui augmente les inégalités est certainement une mauvaise décision. J’invite le gouvernement du Québec à y réfléchir et à revenir sur cette décision manifestement inéquitable et dommageable pour tous les citoyens et citoyennes de ce pays. »

Sur l’application de l’équité salariale chez les cols blancs de Montréal

Dans la foulée de la Loi sur l’équité salariale adoptée en 1996, la Ville de Montréal a annoncé récemment à ses cols blancs que les hausses de salaire ne seront accor-dées qu’aux employés ayant atteint l’échelon maximal. Cette interprétation de la loi aura pour effet de léser plus de 2 500 employés, essentiellement des fem-mes. Esther Déom, spécia-liste de l’équité salariale, y voit une injustice flagrante. « L’interprétation de la Ville n’a jamais été dans l’esprit de la loi. Il y a quelqu’un quelque part qui a pris le dossier et qui ne l’a pas compris. »

Sur les effets de la réforme scolaire et l’enseignement du français

« Il n’y a rien qui a changé à cause des idéaux pédago-giques de la réforme. On a fait beaucoup de bruit pour pas grand-chose. » Malgré les chambardements qu’a connus le réseau scolaire, l’enseignement du français n’a pas évolué depuis plus de 25 ans, croit Suzanne G. Chartrand, coresponsable d’une étude réalisée auprès d’élèves et d’enseignants de 4e et 5e secondaire. Ainsi, il y aurait peu de place accor-dée au travail d’équipe, et le professeur se contente de transmettre la matière à ses élèves, comme c’était le cas en 1985.

biologieils ont dit...

Yv Bonnier-Viger, directeur du Département de médecine sociale et préventive

Le Devoir, 5 mars

Esther Déom, professeure au Département des relations industrielles

La Presse, 7 mars

Suzanne G. Chartrand, professeure au Département d’études sur l’ensei-gnement et l’apprentissage

Le Soleil, 10 mars

On savait que les mammifères supé-rieurs, les souris, les rats et même cer-tains oiseaux pouvaient garder des séquelles d’une séparation en bas âge de leurs parents. Voilà que des chercheuses annoncent, dans la revue Proceedings of the Royal Society B, que la chose est vraie même chez des poissons. C’est du moins le cas de la princesse du Burundi, Neolamprologus pulcher, une espèce africaine qui répond différemment au stress si ses premières semaines de vie se sont déroulées en l’absence de parents.

Clémence Meunier et Nadia Aubin-Horth, du Département de biologie, et Barbara Taborsky et Linda Tschirren, de l’Université de Berne, arrivent à cette conclusion après avoir étudié la réponse au stress chez cette espèce sociale. La princesse du Burundi est une espèce endémique du lac Tanganyika, en Afrique de l’Est. Elle vit normalement en groupes familiaux pouvant atteindre jusqu’à 40 individus. On y trouve le couple reproducteur, leurs rejetons et quelques aides familiales qui veillent sur la marmaille. Les jeunes atteignent la maturité sexuelle à l’âge d’un an.

Les chercheuses ont utilisé 240 alevins pour évaluer, en laboratoire, l’incidence de la présence de parents sur le dévelop-pement comportemental des petits. À partir de leur dixième jour de vie, la moi-tié de ces alevins a été élevée dans des

L’angoisse de l’orphelinL’absence de parents modifie de façon durable la réponse au stress chez les rejetons de la princesse du Burundipar Jean Hamann

groupes familiaux normaux alors que les autres ont été placés avec leurs frères et sœurs seulement. À partir de l’âge de deux mois, les parents et les aides fami-liales ont été retirés du premier groupe. Par la suite, les alevins ont grandi avec leur fratrie uniquement jusqu’à l’âge de 18 mois.

Les tests effectués sur le cerveau de 36 de ces poissons ont révélé des diffé-rences entre les deux groupes dans le degré d’expression de deux gènes liés à la réponse au stress. Ces gènes gouver-nent la synthèse de la corticotropine et des récepteurs de glucocorticoïdes. « L’environnement social dans lequel évoluent les petits pendant les pre- mières semaines de vie a une influence sur l’expression de ces gènes jusqu’à l’âge adulte », constate Nadia Aubin-Horth.

Chez les mammifères, les parents et les petits ont des contacts physiques étroits au moment de l’alimentation ou du toi-lettage. Chez la princesse du Burundi, ces rapprochements n’existent pas. « L’influence de la présence des parents doit se manifester autrement, en déduit la chercheuse. Nous avons observé qu’il y avait plus d’interactions sociales entre les petits en présence des parents. Ces interactions sont peut-être nécessaires à l’apprentissage de comportements de soumission essentiels pour cette espèce sociale. »

«L’environnement social dans lequel évoluent les petits a une influence sur l’expression de certains gènes jusqu’à l’âge adulte

La princesse du Burundi acquiert plus facilement certaines compétences sociales en présence de ses parents pendant les premières semaines de vie.

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7le fil | le 14 mars 2013 société

Q3Bruce Shearer sur l’avidité salariale des hauts gestionnaires

Selon plusieurs études, l’écart ne cesse de se creuser entre la rémunération des dirigeants des banques et le reste des salariés. Yves Michaud a appelé récem-ment à la création d’un Mouvement de surveillance des Caisses Desjardins. Le « Robin des banques » dénonce notam-ment l’augmentation de salaire consen-tie à Monique Leroux, chef de la direc-tion du Mouvement Desjardins ; sa paie est passée de 1,6 M$ en 2008 à 3,1 M$ en 2012, ce qui équivaut à 100 fois le salaire annuel d’une secrétaire. Le pro-fesseur au Département d’économique Bruce Shearer donne quelques pistes pour expliquer cette rémunération à la hausse.

Q Comment expliquer le gouffre financier qui se creuse entre une poi-gnée de hauts dirigeants et les autres employés du secteur bancaire ?

R La loi de l’offre et de la demande explique en grande partie la différence de rémunération. Une secrétaire, par exemple, peut prétendre à un certain salaire par rapport à sa formation et au nombre de personnes capables d’ac-complir cette fonction. Plus on monte dans la hiérarchie, plus le nombre de personnes qualifiées se réduit. Par ailleurs, les cadres assument un grand nombre de responsabilités. Lorsqu’on gère des millions de dollars, il ne s’agit plus d’un emploi de 9 à 5. On y pense sans cesse ; notre vie est consacrée au travail. Pour recruter les meilleurs, les conseils d’administration de Desjardins ou de Banque Royale n’ont donc pas le choix d’augmenter les rémunérations. Une tendance accentuée depuis une trentaine d’années par la mobilité de la main-d’œuvre. Tel un Sidney Crosby que les meilleures équipes s’arrachent, les vedettes du secteur bancaire peuvent

travailler n’importe où sur la planète. Pour les garder au Québec et au Canada, il faut concurrencer les rémunérations offertes par les grandes banques amé-ricaines. Cette rémunération se base de plus en plus sur la performance des grands cadres des banques, qui se traduit par des bonus.

Q Peut-on imaginer des règles pour limiter l’envolée des rémunérations, comme celles que l’Union européenne souhaite mettre en place ?

R Cela me surprendrait qu’on aille jusque-là. Une proposition à ce sujet formulée par les pays européens au G20 n’a pas été très bien reçue par les États-Unis. Imposer ce genre de limitations me semble très difficile. Les banques sont conscientes que la rémunération en fonction de la performance incite par-fois certains dirigeants à prendre trop de risques dans les placements de l’argent qu’ils gèrent, ce qui occasionne des crises bancaires. Malgré tout, ce n’est pas clair que l’imposition d’un règlement par le gouvernement, par exemple, améliore-rait la situation. Encore une fois, on a besoin de dirigeants de grands talents pour remettre sur pied le secteur ban-caire. Si leur rémunération est trop encadrée, ils vont tout simplement aller travailler ailleurs, dans un autre pays ou dans une autre industrie. Il faut donc être très prudent. D’autant plus qu’on a besoin que les directeurs de banque soient motivés et travaillent très fort. Par ailleurs, si on limite le paiement des bonus, comme le propose l’Europe, les banques risquent tout simplement d’augmenter la rémunération fixe de ses dirigeants pour conserver leur rémuné-ration totale.

Q Toute tentative de réglementation dans ce dossier est-elle donc vouée à l’échec ?

R L’initiative lancée notamment par Yves Michaud auprès des action- naires pour s’assurer que les dirigeants ne soient pas trop payés a des aspects positifs. Il faut effectivement qu’il y ait un certain contrôle. Mais pas en invo-quant l’injustice ou l’indécence de ces rémunérations car, ce faisant, on ignore complètement les lois du marché. Ce serait comme limiter la rémunération d’une vedette du hockey dans la LNH. Par contre, il faut que les banques pas-sent des contrats internes avec leurs diri-geants pour qu’ils mesurent les risques qu’ils prennent avec l’argent des autres. Ce type de réglementation me semble nécessaire, mais en prenant garde de per-mettre aux entreprises et aux banques de conserver dans leurs rangs des gens de talent. Propos recueillis par Pascale Guéricolas

La dépression postnatale, ça vous dit quelque chose ? En gros, on sait que ce type de trouble survient après la nais-sance d’un enfant. Les nou-velles mamans qui souhaitent s’informer sur le sujet n’ont que l’embarras du choix tant abondent les articles et les livres consacrés à la question. Le problème est qu’il n’existe pas de consensus autour de la définition de la dépression postnatale, même dans les écrits scientifiques. Le flou qui en résulte n’a rien pour aider les mères aux prises avec des symptômes de cet état psychologique aux contours mal dessinés.

C’est la conclusion à laquelle sont parvenues Catherine Des Rivières-Pigeon, professeure au Département de sociologie à l’UQAM, Diane Vincent, professeure au Département de langues, linguistique et tra-duction, et Caroline Gagné, doctorante en linguistique, toutes deux à l’Université Laval. Ces chercheuses ont analysé le contenu d’une quarantaine d’articles parus dans différents magazines et ouvrages grand public accessibles au Québec. Elles livrent les résultats de leur re- cherche dans Les para-doxes de l’information sur la dépression postnatale, paru aux Éditions Nota Bene.

La dépression postnatale est-elle différente d’une dépression « classique » ? À

Dans une société où la maternité est idéalisée, il ne fait pas bon être mère et dépriméepar Renée Larochelle

Maman a le moral bas

cet égard, les écrits ne préci-sent ni les différences ni les similitudes entre ces deux troubles, notent les cher-cheuses. « Par exemple, le manque de soutien de l’en-tourage ou le fait de vivre des événements stressants sont fréquemment évoqués comme des facteurs de risque, mais on ne souligne pas qu’ils sont communs à toute dépression, constatent-elles. Même chose pour des symp-tômes généraux comme la tristesse, la perte d’appétit et l’irritabilité, qui côtoient sans distinction ceux qui sont en

lien avec la naissance de l’en-fant, comme la peur de faire mal au bébé. »

Dans cette foulée, les recommandations faites aux jeunes mamans dans les écrits ne sont pas toujours liées de façon particulière à la maternité. Les conseils les plus fréquents sont de consulter un médecin ou d’ef-fectuer une thérapie, ce qui conviendrait aussi à une per-sonne souffrant de dépres- sion classique.

Mais les livres et magazines leur suggèrent également de sortir, d’aller au musée ou au cinéma, de mettre sur pied un groupe de soutien, de se maquiller, etc. C’est comme si on conseillait à un ano- rexique de prendre un bon repas ou au timide d’aller vers les autres pour régler leurs problèmes, soutiennent les chercheuses. Cela n’a aucun sens. Ces recommandations sont incompatibles avec la réalité des mères souffrant de troubles dépressifs, qui sont souvent isolées, sans énergie et aux prises avec des pro- blèmes financiers. D’où le sentiment de culpabilité et d’impuissance susceptible d’envahir les femmes qui n’ar-rivent pas à s’en sortir.

Dans une société où la maternité est idéalisée, il ne fait pas bon être mère et dépri-mée, soulignent les chercheu-ses. « Quand on recommande aux mères d’être pimpantes et en contrôle d’elles-mêmes, on leur envoie le message, ainsi qu’au grand public, que les troubles dépressifs ne sont pas graves finalement. Elles n’ont qu’à se prendre en main. »

«Suggérer à une mère dépressive de sortir et de se maquiller, c’est comme conseiller à un anorexique de prendre un bon repas

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Chargé de cours à l’École d’architecture, Martin Dubois est passionné du patrimoine. Depuis le début mars, il publie dans les blo-gues de Contact (www.blogues.ulaval.ca) des textes où il compte porter un regard différent sur les édifices qui nous entourent. Le Fil lui a proposé d’appliquer l’exercice au campus.

Q On entend souvent que le campus est laid et trop porté sur le béton. Est-ce votre avis? R Au contraire, il me fascine. Pour un projet datant des années 1940, son traite-ment est très contemporain, voire avant-gardiste. L’utilisation du béton a été une révolution dans les années 1950 et 1960. Moulé, façonné, ce matériau permettait aux architectes d’aller plus loin, d’expérimen-ter. Plusieurs pavillons témoignent de cette expérimentation qui a connu son apogée avec Expo 67.

Q Diriez-vous que le campus traduit aussi les valeurs de son époque? R Tout à fait, il témoigne de notre patri-moine. Son plan découpé nord (sports) sud (services) est (sciences humaines) ouest (sciences pures) sépare clairement les domaines. C’est l’expression d’un « fonction-nalisme » populaire à cette période, comme l’était l’opposition entre sciences et religion. Être face au pavillon Vandry, c’est tourner le dos au Casault, où la Faculté de théolo-gie a longtemps logé. Quant à la distance qui sépare les pavillons, éloignement qu’on reproche souvent au campus, c’est un signe de fierté : disposer d’un terrain aussi grand demandait de l’occuper de façon grandiose.

Q Et que dire des nouvelles constructions? R Elles s’inscrivent résolument dans un courant de modernité. Alors que les anciens pavillons sont plutôt fermés sur eux-mêmes (dans le cas du PEPS, c’était pour éviter que les athlètes soient aveuglés par le soleil), les plus récents sont ouverts et très vitrés. La communication avec l’environnement exté-rieur est importante. On compte beaucoup de dégagement à l’intérieur, des atriums, des lignes épurées. Le confort des usagers y est davantage pris en compte. Ces tendances sont un reflet des valeurs actuelles.

Q En regardant notre campus à travers vos lunettes, qu’est-ce qu’on y voit?

On se serait cru en pleine fourmilière à l’École d’architecture la semaine passée pour la 20e édition du concours L’Objet. Environ 70 étudiants ont imaginé, dessiné et construit 40 œuvres d’art uniques. Même si certaines ont une fonction utilitaire, elles marquent surtout par leur esthétisme. Prenez par exemple cette chaise inclinée sur deux pattes, d’un rose éclatant. Ce qui

Miroir, miroir, quel campus est le plus beau ? Le spécialiste du patrimoine Martin Dubois explique l’affection qu’il porte à celui de l’Université Laval par Brigitte Trudel

La beauté est dans l’œil de l’architecte

R Des bâtiments d’une qualité de construc-tion supérieure qui témoignent de plus de 70 ans d’histoire. Une place de choix faite à l’art public : plus de 100 œuvres sont réper-toriées à l’intérieur comme à l’extérieur des pavillons. Beaucoup d’espaces verts (75 % de la superficie) conformément au plan d’origine. Des trésors cachés comme le jardin intérieur du pavillon Lacerte.

Q Comment mettre le campus encore plus à son avantage?R En tablant sur la mise en valeur des maté-riaux d’époque qui reviennent à la mode, comme le béton, sans pour autant les déguiser. En nettoyant en profondeur ce béton et en le restaurant lorsque nécessaire. En réfléchissant à des plantations brise-vent dans les corridors venteux. En sensibilisant les gens à l’histoire qui se cache derrière le campus. Et pourquoi pas un projet de « mise en lumière » des bâtiments?

Les cinq couPs De cœuR De MaRtin Dubois

Le PaViLLon PauL-coMtoispour sa façade en blocs de béton raffinés et sa partie sur pilotis.

Le PePsSes strates horizontales visaient à l’implan-ter harmonieusement dans la vaste plaine qu’il occupait au départ. Un toit si bas, si plat, pourquoi? Éviter de masquer les Laurentides à l’horizon.

Le PaViLLon chaRLes-De-KonincKPour sa cour intérieure et ses fines sections de béton créées par Édouard Fiset, l’architecte d’Expo 67.

Les RésiDences aLPhonse-MaRie-PaRentCes cinq tours aux larges façades blanches avec taches de couleur, inspirées du style Le Corbusier, étaient très avant-gardistes pour l’époque.

Les PaViLLons aLexanDRe-Vachon et aDRien-PouLiotPour leurs murs-rideaux qui donnent du côté de la cour, faits de parois indépendantes en acier inoxydable. Un tel détail de luxe en architecture, c’est unique.

Là où certains voient du béton, Martin Dubois discerne de la beauté. photo Marc Robitaille

L’Objet de tous nos désirsLes étudiants en architecture exposent les créations originales conçues pour le concours annuel L’Objet, qui se conclura début avril par un encan au Musée de la civilisationpar Matthieu Dessureault

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1 Méchant moineau, lampe suspendue en volants de badminton, par Marilyne Tremblay, Natali Rodriguez Servat, Luca Fortin et Véronique Barras-Fugère. 2 Banshee, berceuse de Robin Dupuis, Jean-François Julien et Carl Latulippe-Hebert. 3 L’ombre portée, sculpture en forme de chaise, par Vanessa Vallée, Keven Ross, Sébastien Dumas, Andrée-Anne Lemieux. 4 Tangerine café, table de Jérôme Lapierre et Justine Tériault-Laliberté. 5 Vide tes poches (on devine l’usage de l’objet), par Jean-François Allard et Mathieu Avarello.

lui permet de tenir verticalement? Son ombre, matérialisée à l’aide d’un contreplaqué peint en noir.

« On s’est demandé comment rendre un objet absurde en le sortant de sa fonction habi-tuelle », explique Sébastien Dumas, en compa-gnie de ses collègues Vanessa Vallée, Andrée-Anne Lemieux et Keven Ross. L’équipe a tra-vaillé plus de 40 heures pour conceptualiser

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9design de l’insolite

L’Objet de tous nos désirsLes étudiants en architecture exposent les créations originales conçues pour le concours annuel L’Objet, qui se conclura début avril par un encan au Musée de la civilisationpar Matthieu Dessureault

cette pièce sans précédent. « Ce qui m’a intéressé, c’est la visibilité qu’offre L’Objet, poursuit l’étudiant à la maîtrise. C’est une belle manière de se faire voir à l’extérieur de l’école. »

Depuis peu, leur œuvre est exposée dans une vitrine du magasin Simons du centre-ville. D’autres le sont à la succursale située au centre commercial de Place Sainte-Foy. « Chaque année, l’exposition est attendue non seulement des clients, mais aussi des employés. Cette fois, nous avons des objets particulièrement intéressants et différents. C’est une belle cuvée », affirme Nadine Simoneau, chargée de la présentation visuelle de la Maison Simons.

Une fois l’exposition terminée, les ama-teurs d’art pourront acquérir ces objets insolites lors d’un encan au Musée de la

civilisation, qui attire annuellement près de 500 personnes. Parions que Tangerine Café, une œuvre conçue par Justine Thériault-Laliberté et Jérôme Lapierre, n’aura pas de difficulté à trouver propriétaire. À partir de planches de pin et de vieux meubles dénichés au Comptoir Emmaüs, ils ont créé une table au design d’inspiration danoise. « L’idée était de travailler avec quelque chose ayant une histoire, de recycler du vieux pour en faire du neuf. Le résultat n’est pas tout à fait droit, mais il respecte l’âme de l’objet initial », sou-ligne Jérôme Lapierre. Avec son acolyte, il a conçu non pas une, mais deux œuvres, à l’aide de matériaux usagés. « Pour moi, L’Objet est un rituel chaque année. Comme c’est notre dernière session d’études, on s’est dit qu’on allait miser le tout pour le tout et en faire deux! »

Trois prix seront attribués par le jury, composé de professeurs, de commandi-taires et de professionnels du design et de l’architecture. Les gagnants se partageront 6 500 $ en bourses. L’encan permettra quant à lui d’amasser des fonds pour le bal des finissants et le vernissage des projets de fin d’études. L’Objet bénéficie de l’aide de pré-cieux partenaires, notamment la chaîne de quincailleries Richelieu. Pour sa part, l’Uni-versité met à la disposition des étudiants plusieurs outils, dont un service de dé- coupe numérique.

Les créations sont exposées dans les vitrines des magasins Simons jusqu’au 1er avril, puis au Musée de la civilisation de Québec du 2 au 7 avril. L’encan se tiendra le 5 avril.

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1 Méchant moineau, lampe suspendue en volants de badminton, par Marilyne Tremblay, Natali Rodriguez Servat, Luca Fortin et Véronique Barras-Fugère. 2 Banshee, berceuse de Robin Dupuis, Jean-François Julien et Carl Latulippe-Hebert. 3 L’ombre portée, sculpture en forme de chaise, par Vanessa Vallée, Keven Ross, Sébastien Dumas, Andrée-Anne Lemieux. 4 Tangerine café, table de Jérôme Lapierre et Justine Tériault-Laliberté. 5 Vide tes poches (on devine l’usage de l’objet), par Jean-François Allard et Mathieu Avarello.

À partir de planches de pin et de vieux meubles dénichés au Comptoir Emmaüs, ils ont créé une table au design d’inspiration danoise

lui permet de tenir verticalement? Son ombre, matérialisée à l’aide d’un contreplaqué peint en noir.

« On s’est demandé comment rendre un objet absurde en le sortant de sa fonction habi-tuelle », explique Sébastien Dumas, en compa-gnie de ses collègues Vanessa Vallée, Andrée-Anne Lemieux et Keven Ross. L’équipe a tra-vaillé plus de 40 heures pour conceptualiser

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en bref

Il y a 206 os avec mon portablePas facile de tout savoir au sujet des problèmes qui touchent les 206 os et 640 muscles du corps humain. Pour aider les médecins à s’y retrouver et à prescrire le bon traitement pour les trau-matismes musculo-squelettiques mineurs, une équipe de la Faculté de médecine a mis au point l’application Ortho 911 pour appareils mo- biles Apple. Pendant cinq ans, les docteurs Michel Deschênes, Annie Desroches, Chantal Guimont, Nancy Labrecque, Josée Leblanc, Jean-Philippe Paloux et Isabelle Renaud ont passé en revue la littérature portant sur les conduites touchant les pathologies musculo-squelettiques rencontrées en pratique médicale. Ce qui devait devenir un livre de référence s’est transformé, en 2011, en projet d’application mobile pour iPhone. Lancé en janvier, cet outil en français pré-sente l’éventail complet des traumatismes mus-culo-squelettiques mineurs, les traitements pré-conisés et un calendrier de suivi. La clientèle cible : les médecins de famille, les urgentolo-gues et les médecins résidents. Une mise à jour intégrant davantage d’images sera disponible prochainement.

On peut se procurer Ortho 911 sur l’App Store ou sur iTunes pour la modique somme de 10 $.

Venez bioconnecter !Une nouvelle édition de la populaire jour-née BioConnexion aura lieu le 27 mars au pavillon Alphonse-Desjardins, de 13 h 20 à 19 h. Organisée par le Regroupement qué-bécois de recherche sur la fonction, la struc-ture et l’ingénierie des protéines (PROTEO), l’activité s’adresse aux étudiants des trois cycles en chimie, biochimie, microbiologie, sciences biomédicales et génie chimique. C’est l’occasion de rencontrer les représentants d’une vingtaine d’entreprises et d’organismes, d’apprendre comment démarrer sa propre entreprise et d’enrichir son réseau de connais-sances. L’activité est gratuite, mais l’inscription est obligatoire. Le nombre de participants est limité à 150. Inscrivez-vous sans tarder sur le site de PROTEO.

www.proteo.ca

Le virus de la roséole a plus d’un tour dans son sac pour échapper au système immu-nitaire de ses hôtes. Il peut se faire discret en entrant en latence, sous forme d’ADN flottant librement dans le noyau, et se réactiver pério-diquement. Il peut aussi planquer son ADN dans le matériel génétique de son hôte qui le transmettra à ses enfants comme s’il s’agissait d’un simple gène. C’est le lot d’une personne sur 100 sur la planète ; toutes les cellules de leur corps contiennent le génome du virus parce que celui-ci était présent dans la première cellule dont elles sont issues.

« De nombreux chercheurs, moi le premier, croyaient que lorsque le virus était intégré aux chromosomes, il était mort, il ne pouvait se réac-tiver et causer une nouvelle infection », souligne Louis Flamand, professeur à la Faculté de médecine. L’article qu’il vient de publier dans le

Virus de TroieLe virus qui cause la roséole livre un autre de ses trucs pour échapper au système immunitaire humainpar Jean Hamann

Journal of Infectious Diseases apporte de l’eau au moulin de ceux qui pensent le contraire.

Pour étudier la question, le professeur Flamand, sa col- l ègue Ann ie Grave l e t Caroline Breese Hall, de l’Université de Rochester, ont eu recours à deux cas très rares de transmission intra-utérine de l’herpès virus humain type 6 (HHV-6), le nom officiel du virus de la roséole. Il s’agit de deux cou-ples mère-enfant où l’ADN viral était intégré aux chro-mosomes de la mère, mais pas à ceux de son enfant (c’est le chromosome qui ne portait pas l’ADN viral qui a été transmis au petit). Le bébé a tout de même été infecté. « Toutes ces conditions ne sont réunies que dans 1 cas sur 1000 », souligne le profes-seur Flamand.

Les chercheurs ont profité de l’occasion pour séquen-cer une partie du génome du HHV-6 trouvé chez chaque mère et son enfant. Résultat?

L’appariement était parfait dans les deux cas, indiquant qu’il s’agissait de la même souche virale. « Nos résultats suggèrent fortement que le HHV-6 intégré aux chromo-somes de la mère a été réac-tivé, qu’il a traversé la barrière placentaire et qu’il a infecté l’enfant », résume Louis Flamand.

Les travaux que le cher-cheur mène avec son équipe au Centre de recherche en rhumatologie et immunolo-gie ne visent pas à empêcher la transmission du HHV-6 chez l’humain, une cause per-due à l’avance. « Plus de 90 % de toute la population est exposé à ce virus avant l’âge de trois ans. La transmission se fait surtout par la salive et par les contacts. Le HHV-6 s’établit à vie dans l’orga-nisme après coup », rappelle le chercheur.

Ce qui le préoccupe, ce sont les 70 millions de personnes dont les chromosomes renfer-ment l’ADN de cette espèce. « Ces personnes peuvent faire l’objet de faux diagnos-tics étant donné que leurs tests sanguins révèlent des niveaux élevés d’ADN viral. De plus, l’incidence de diver-ses maladies est 2,5 fois plus élevée chez ces personnes.

C’est pour ces raisons qu’il est important de mieux com-prendre la biologie du HHV-6 intégré au génome. »

Nos résultats suggèrent fortement que le HHV-6 intégré aux chromosomes de la mère a été réactivé et qu’il a infecté l’enfant

Une fois installé dans un être humain, le HHV-6 peut se terrer dans les noyaux des cellules et sortir périodiquement de sa latence pour déclencher de nouvelles infections. photo Laboratory of Tumor Cell Biology

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11le fil | le 14 mars 2013 arts

en bref

Cinq caméras briséesL’Association Cinéma Politica présente 5 Broken Cameras, un documentaire qui plonge le spectateur dans la réalité du conflit israélo-palestinien. En 2005, à Bil’in, en Cisjordanie, un fermier palestinien filme la naissance de son quatrième fils. Au même moment s’érige au milieu du village le mur qui doit séparer les paysans locaux d’une future colonie israé-lienne. Pendant six ans, l’homme filmera sans relâche le quotidien de sa communauté, même si chacune de ses caméras est brisée l’une après l’autre par l’occupant. La projection sera suivie d’une discussion avec Edmond Omran, président d’Aide médicale pour la Palestine, et Fouad Sahyoun, vice-président du Conseil national des relations canado-arabes.

Lundi 25 mars à 19 h, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Entrée libre.

Banc d’essaiLa Galerie des arts visuels présente l’exposi-tion « Banc d’essai » qui regroupe les œuvres de jeunes artistes en formation à l’École des arts visuels et médiatiques. Les quatre partici-pants ont été sélectionnés par jury. Stéphanie Auger propose des créations sur papier de petit format où les noirs et les bleus profonds dominent. Chez Camille Bernard-Gravel, il est question du regard, de ces impressions simples que nous offre le quotidien : la lumière, le mou-vement qui la fait vaciller, l’eau et les réflexions qu’elle déclenche. Charles-Étienne Brochu démontre un savoir-faire indéniable en ce qui a trait aux techniques du dessin et de l’illus-tration. Enfin, Karine Locatelli se consacre au dessin, souvent sur toile, investissant la ville avec des fragments poétiques.

Jusqu’au 31 mars à la Galerie des arts visuels, édifice La Fabrique (295, boulevard Charest Est). Ouvert du mercredi au dimanche, de 12 h à 17 h.

L’anthropologie au cinémaLes étudiants du Département d’anthro-pologie invitent la population à assister au Festival international du film ethnographique du Québec. L’événement présente de nou-veaux cinéastes d’ici et d’ailleurs, héritiers de la tradition d’anthropologie visuelle et du documentaire à caractère social. Il permet aux passionnés de cinéma de visionner des films ethnographiques contemporains sur grand écran, mais également d’échanger sur le sujet tout en suscitant des débats sur la pertinence des médias visuels pour l’étude des cultures et sociétés.

Du 14 au 18 mars, au cinéma Cartier. Entrée libre. www.fifeq.ca

Des voix magnifiques chan-tant des airs divins : c’est ce qu’on pouvait entendre le matin du 4 mars dans une salle du pavillon Louis-Jacques-Casault, alors que répétait la douzaine d’étu-diants et étudiantes de l’Ate-lier d’opéra. Partition à la main, le directeur musical de l’atelier, Michel Ducharme, faisait reprendre un passage à un chanteur. Pendant que le metteur en scène bien connu Jacques Leblanc demandait à un interprète de modifier légèrement sa gestuelle, un autre fermait les yeux pour mieux se concentrer sur son personnage. À moins de deux semaines de la présentation du spectacle annuel, il y avait de la fébrilité dans l’air.

L’Atelier d’opéra présente Didon et Énée, œuvre baroque qui relate la tragique liaison de la reine de Carthage et du prince de Troiepar Renée Larochelle

L’amour selon Purcell

« Ce qui fait la force de l’atelier, c’est la possibilité de vivre une expérience totale où règnent la discipline et la rigueur et, bien sûr, l’im-mense plaisir de chanter », dit Michel Ducharme, profes-seur de chant.

Fondé en 1981, l’Atelier d’opéra est d’abord un cours visant à offrir aux étudiants de la Faculté de musique une expérience pratique de la scène. Les œuvres de Mozart, Strauss, Haendel, Poulenc, Offenbach et tant d’autres illustres compositeurs y ont déjà été présentées. Cette année, le public pourra voir Didon et Énée, un opéra ba- roque en trois actes composé en 1689 par Henry Purcell. Cette œuvre est considérée

comme le premier opéra anglais. En deuxième partie du programme figurent des extraits du 8e Livre de madri-gaux de Claudio Monteverdi.

Finissante à la maîtrise en interprétation, Nathalie Dumont chante le rôle de Didon, reine de Carthage fol-lement éprise d’Énée. « Didon est une femme fière et noble qui a été marquée par la mort de son mari, explique la mezzo-soprano. Elle espère revivre un grand amour, mais elle se sentira trahie et voudra mourir. En résumé, il s’agit d’une histoire très touchante entre un homme et une femme que des cir-constances tragiques finiront par séparer. »

Pour interpréter ce rôle, Nathalie Dumont ne compte plus les heures de répétition qui s’enchaînent depuis sep-tembre. Pareil pour David Souza, qui incarne notam-ment Énée, demi-dieu et fils d’Aphrodite. « Il faut tra-vailler, travailler et travailler,

dit ce ténor. On ne chante pas Purcell comme on chante Puccini, par exemple. La règle d’or pour les chanteurs est de se mettre au service de la musique et du texte. En bout de piste, c’est le public qui res-sent l’émotion. »

S e l o n M a r i e -A n d r é e Mathieu, sorcière magicienne dans ce même opéra, le défi consiste à aller chercher le côté sombre de sa personna-lité. « Avec mon personnage, on plonge vraiment dans les stéréotypes du bien et du mal », dit la chanteuse.

Que dire des madrigaux de Claudio Monteverdi, compo-sés en 1638 ? Pour le grand connaisseur d’opéra qu’est Michel Ducharme, le com-positeur italien a réussi le coup de maître d’avoir mis le sens des mots en musique, dans une sorte de poème musical. « Le madrigal est une pièce vocale polypho- nique sur un texte profane. Il préfigure l’opéra. En ce sens, on peut dire que Monteverdi

Quelques chanteurs de la distribution de l’opéra Didon et Énée : David Henrique de Souza Santos,Florence Bourget, Fanny Grenier, Jean-Pierre Trottier et Nathalie Dumont. photo Marc Robitaille

«Il s’agit d’une histoire très touchante entre un homme et une femme que des circonstances tragiques finiront par séparer

est l’inventeur de ce genre », explique-t-il.

Cet te année , l ’Ate l ie r d’opéra sera accompagné par un ensemble placé sous la direct ion de Richard Paré, professeur à la Faculté de musique.

Mardi 19 mars, jeudi 21 mars et samedi 23 mars à 20 h, au Théâtre de la cité univer-sitaire. Prix d’entrée : 15 $ (général), 10 $ (étudiant). Billets en vente au local 3312 du pavillon Louis-Jacques-Casault pendant les heures de bureau et au guichet de la salle les soirs de représentation.

Virus de Troie

Emad Burnat, cinéaste de 5 Broken Cameras.

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le fil | le 14 mars 2013sur le campus12

CONCOURS 2012-2013 PRIX D’EXCELLENCE EN ENSEIGNEMENTL’appel de candidatures est maintenant lancé !

32 000 $ en fonds de développement pédagogiqueNouveau prix : Direction de programme

ulaval.ca/excellence

Qu’est-ce qu’une université ?Il a beaucoup été question ces dernières semaines de droits de scolarité et de gestion universitaire, mais personne ne s’est posé la question : quelles sont les fonctions d’une université moderne ? La finalité immédiate de l’activité universitaire, aujourd’hui comme hier et demain, est de conserver la connaissance dans toutes les disciplines, de la porter à son plus haut niveau et de la transmettre. Une finalité plus large existe également. C’est la fonction de service de l’université. On parle souvent de la seconde fonction en oubliant la première. Bien que l’université doive entretenir des contacts fertiles avec tous les milieux […], elle doit continuer à consacrer la part es-sentielle de son effort à l’enseignement et à la recherche désintéressée. […]

Des RecettesContrairement à ce qui est véhiculé dans le discours politique à la mode, on ne peut moins que jamais […] se contenter de donner aux jeunes univer-sitaires les recettes de leur future spécialité : démunis, ils sont rapidement incapables de comprendre les nouveaux progrès de leur spécialité. […] Faute de pouvoir puiser aux sources d’une connaissance fondamentale constamment enrichie par ceux et celles qui s’y consacrent sans autre préoccupation que celle de connaître et de connaître toujours mieux, la recherche appliquée est asphyxiée. Car plus une société change, plus il faut que certains aient le temps d’y réfléchir et d’interpréter ces changements.

Des RésuLtatsQu’arrive-t-il dans une société lorsqu’on ignore ces quelques vérités « uni-verselles »? Qu’arrive-t-il lorsqu’on est loin d’une véritable formation uni-versitaire? […] La réponse est simple et malheureuse : on a l’extraordinaire indifférence de la grande masse des étudiants vis-à-vis de tous les problèmes qui les concernent. L’étudiant, dans la plupart des cas, subit ses études et ne les assume pas. Pour beaucoup d’étudiants, l’université se réduit à un établis-sement avec lequel il passe un contrat, le moins dispendieux possible, qui doit mener à l’obtention du diplôme final, après assimilation sans trop d’ef-fort d’un certain nombre de connaissances. Ce manque de participation, cette absence de prise de conscience des responsabilités futures […] ont quelque chose d’étonnant qui devrait faire réfléchir ceux qui veulent avilir davantage la formation universitaire. […]

De La touR D’iVoiReL’université est longtemps apparue comme le saint Graal auquel tous devaient s’abreuver. La coupe s’est vidée de sa substance et celles et ceux qui ont vraiment soif meurent déshydratés. Il n’est pas surprenant, pour entretenir le mythe de l’université accessible à tous, que l’on ait observé que le pourcentage de A donné aux étudiants a augmenté miraculeusement au cours des 25 dernières années. […] Vivement, il nous faut des études supérieures à valeur ajoutée. Jacques Saint-Pierre, professeur à la Faculté des sciences de l’administration

Lisez la version intégrale de cette lettre au www.lefil.ulaval.ca

Pas toujours facile d’être un étudiant homosexuel. Anne-Sophie Ruest-Paquette, présidente du Groupe gai, connaît le sujet au plus pro-fond de sa chair. Élève au secondaire dans les années 1990, elle a dû affronter les instances de son école à Ottawa pour pouvoir affir-mer son identité. « Le direc-teur refusait que j’affiche des informations sur un groupe communautaire gai. Il disait que cela allait corrompre des personnes vulnérables comme les élèves, témoigne la jeune Franco-Ontarienne. D’autre part, l’enseignant en éducation physique de ma copine d’alors tenait des propos homophobes dans son cours. » Peu à peu, elle a découvert que le person-nel scolaire chargé de lutter contre les discriminations n’agissait pas.

Le lundi 18 mars, l’étu-d i an t e au doc to ra t en Service social donnera une conférence sur les difficul-tés qu’entraînent certaines orientations sexuelles dans le milieu scolaire, notamment le harcèlement. L’une des rencontres au programme de la Fête de la diversité sexuelle et de genre 2013.

En effet, le Groupe gai s’offre un cadeau pour sou-ligner en grand son quart de siècle d’existence. Du 15 au 23 mars, il tiendra sur le campus une série très variée d’activités pour fêter la diver-sité sexuelle. La journée du

Le Groupe gai en fêtecourrier

Le regroupement convie les gens du campus à une semaine de réjouissances et de réflexion pour son 25e anniversairepar Pascale Guéricolas

15 mars, par exemple, sera consacrée à un colloque qui explorera la complexité d’un groupe que l’on réduit trop souvent à des relations homo-sexuelles. Des étudiants et des représentants d’organisations communautaires évoqueront des identités souvent ignorées, comme celle des transexuels ou des pansexuels (personnes atti-rées par d’autres sans égard au sexe ou au genre).

La fête de la diversité sexuelle et du genre invitera aussi le grand public à échanger après le visionnement d’un film sur l’intersexualité le 16 mars. Il y aura également une discussion sur le rôle écono- mique joué par la communauté LGBT, à laquelle participe-ront notamment le président de la Chambre de commerce gaie du Québec et un repré-sentant d’Entrepreneuriat Laval le 20 mars. Et pour les intéressés, un atelier de tango queer sera donné au pavillon Alphonse-Desjardins !

Anne-Sophie Ruest-Paquette sera naturellement très pré-sente pendant les célébrations. Très impliquée dans le mou-vement communautaire, cette fille d’un père gai met aussi ses travaux de recherche au ser-vice de la cause. Elle poursuit actuellement une thèse de doc-torat codirigée par la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa et l’École de service social de l’Université Laval. Le sujet ? Comment d’anciennes élèves franco-ontariennes confrontées à des problèmes

de harcèlement à l’école ont pu construire leur identité.

« Je me souviens la première fois que je me suis promenée dans les couloirs de l’école en tenant la main de ma copine. C’était comme dans un film, relate l’étudiante. Tout le monde s’est arrêté de parler et de bouger pour nous regarder ! » Rapidement, la jeune fille a pris

conscience qu’il lui fallait briser le silence et s’afficher ouverte-ment pour se sentir à sa place dans son école et aider certains élèves plus timides à revendi-quer leur identité. Chose qu’elle fait aujourd’hui.

Lundi 18 mars à 12 h 30, au local 0B du pavillon De Koninck (conférence sur le harcèlement). Mercredi 20 mars à 11 h 30, à la café-téria du pavillon Desjardins (panel sur l’entrepreneuriat). Programme complet : www.ggul.org.

Anne-Sophie Ruest-Paquette

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le fil | le 14 mars 2013 anthropologie 13

Grâce à leur défense du principe de souveraineté, les Maori sont aujourd’hui cités en exemple pour la revitalisation de leur langue et de leur culture ainsi que la reconnaissance de leurs droits. Mais avant d’atteindre ce résultat, ce peuple indi-gène de la Nouvelle-Zélande a mené bien des luttes. C’est un tableau de ces batailles qu’a présenté récemment Natacha Gagné, professeure au Département d’anthropo-logie, au Musée de la civilisa-tion, en marge de l’exposition sur les Maori qui s’y tient jusqu’en novembre.

« On ne peut pas com- prendre l’histoire des Maori sans parler d’abord du Traité de Waitangi qu’ils ont signé en 1840 avec la Couronne britannique, explique la spé-cialiste de ce peuple néo- zélandais. Ce traité est consi-déré comme étant à la base des relations entre les Maori et la population d’origine européenne et, donc, comme le document fondateur de la Nouvelle-Zélande. »

C’est pourtant une diffé-rence dans l’interprétation de ce traité qui est à l’origine des guerres qui surviendront de 1845 à 1872 entre Maori

La transmission de sa culture a permis au peuple autochtone de Nouvelle-Zélande d’exceller dans plusieurs domainespar Renée Larochelle

Maori et fiers de l’être

et Anglais. Comme les deux groupes ne s’entendent pas sur la définition de souve- raineté, les Anglais décrètent la nullité du traité en 1877 (celui-ci ne sera reconnu à nouveau qu’un siècle plus tard, en 1975). Les terres autochtones seront alors achetées à bas prix ou carré-ment confisquées. Au cours des décennies, les Maori migreront vers les villes. Cette migration atteindra un point culminant dans les années 1960.

D u r a n t c e t t e m ê m e période, les Maori commen-cent à éprouver des inquié- tudes quant à l’avenir de leur langue, en perte de vitesse par rapport à l’anglais. Des enfants sont même punis pour avoir parlé maori en classe. En 1972, une pétition signée par 30 000 personnes est envoyée au Parlement néo-zélandais pour deman-der que la langue locale soit enseignée dans les écoles. Dix ans plus tard naissent les premiers établissements préscolaires d’immersion. Ils sont aujourd’hui au nombre de 700, sans compter de nom-breuses écoles primaires et secondaires. On compte aussi plusieurs universités maori.

« Les Maori continuent de transmettre leurs pratiques culturelles. C’est cette base qui leur a permis de devenir des compétiteurs et des col-laborateurs dans plusieurs domaines, soutient Natacha Gagné. Je pense à leur repré-sentation au gouvernement et dans l’administration, à leurs nombreuses réussites dans les arts, la littérature et les affaires – en particulier dans le domaine des pêches, des services de santé et des radios privées. »

Devant ces succès, on se demande pourquoi les choses semblent si bien fonction-ner pour ce peuple et moins bien pour d’autres, comme les Autochtones du Québec

et du Canada qui cherchent, eux aussi, à sauvegarder leurs langues et leurs cultu-res. « Le contexte n’est pas le même, explique Natacha Gagné. En commençant par le poids démographique : les Maori représentent 15 % de la population néo-zélandaise alors que la proportion des Autochtones au Canada s’établit à 3,4 %. Il y a aussi l’aspect de la diversité cultu-relle et linguistique ; si les Maori parlent une seule et unique langue et présentent une plus grande homogénéité sur le plan culturel, il existe une extrême diversité chez nous. Enfin, historiquement, ces gens n’ont pas été confi-nés dans des réserves. »

Cela dit, constate Natacha Gagné, tout n’est pas rose pour les Maori. Ces derniers présentent ainsi le plus haut pourcentage de diabète et de maladies cardiaques de la population néo-zélandaise. Il s’agit aussi du groupe le plus défavorisé sur le plan socioéconomique.

Natacha Gagné pronon-cera une autre conférence au Musée de la civilisa-tion sur les Maori, le mardi 2 avril. Cette fois, elle por-tera sur leur expérience en ville, le milieu urbain étant là où habitent plus de 80 % des Maori aujourd’hui . Natacha Gagné est l’auteure de Being Maori in the City : Indigenous Everyday Life in Auckland, qui vient tout juste de paraître chez University of Toronto Press.

Un don pour le développement durableLa société Coarchitecture se joint à quatre partenaires de la Faculté des sciences et de génie afin de mettre sur pied un programme de formation continue sur la conception de bâtiments durables, qui sera lancé plus tard cette année. Par ce don de 125 000 $, à la fois financier et en services, la firme apportera le point de vue des architectes à cette formation multidisciplinaire. « En tant que professionnels de la construction, les architectes et ingénieurs peuvent contribuer de façon importante au développement durable en appliquant les meilleures pratiques à leurs projets. La for-mation proposée favorisera une meilleure collaboration interdisciplinaire en rassemblant l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur en construction pour atteindre des cibles de per-formance élevées », a affirmé Normand Hudon, architecte associé à Coarchitecture.

Colloque ergothérapieLes gens ont jusqu’à lundi pour s’inscrire au Colloque annuel du programme d’ergothé-rapie, qui se tiendra le vendredi 22 mars. Les finissants de la première cohorte du continuum baccalauréat-maîtrise en ergothérapie présen-teront les résultats de leur essai de maîtrise. Parmi les sujets abordés : le retour au travail après avoir souffert d’un trouble musculo-squelettique, les effets sur les aînés des visites préventives à domicile et les retombées de l’hippothérapie sur les personnes atteintes d’in-firmité motrice cérébrale. À 16 h aura lieu une conférence sur l’histoire de l’ergothérapie au Québec avec les professeures de l’Université de Montréal Francine Ferland et Élisabeth Dutil.

Vendredi 22 mars à 13 h 30, dans le hall du pavillon Ferdinand-Vandry. Inscription en ligne dans le calendrier du site www.fmed.ulaval.ca.

Semaine étudiante en lettres, arts et traditions Les étudiants du Centre interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts et les traditions (CELAT) présentent une semaine d’activités du 18 au 23 mars. Le mercredi 20 mars se tien-dra une journée d’étude au titre prometteur : « Diffuser ses travaux pour les nuls » (de 10 h à 16 h, à la salle 5172 du pavillon De Koninck). La conférence-spectacle « Par les mains pour les yeux », donnée le samedi 23 mars à 12 h au Cercle de la rue Saint-Joseph, permettra de s’initier à la culture sourde. Des poèmes seront interprétés dans la langue des signes du Québec, et la diplômée en anthropologie Marie-Claude Paradis-Vigneault parlera de ses recherches sur l’identité sourde dans la scène artistique montréalaise. Billets à 15 $ à la porte.

www.celat.ulaval.ca

«Les Maori représentent 15 % de la population néo-zélandaise

en bref

Normand Hudon, de Coarchitecture, entouré par le recteur Denis Brière et le doyen André Darveau.

Inewa Awatere porte un bâton de combat (taiaha) lors d’une marche pour le littoral et les fonds marins. photo Michael Hall pour Te Papa, musée national de Nouvelle-Zélande

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le fil | le 14 mars 2013international14

La réputation d’excellence dont jouit le Collège des administra-teurs de sociétés à l’étranger incite d’autres institutions dans le monde à offrir cette formation de haut niveau. C’est le cas de l’Institut marocain des administrateurs, qui a lancé en février à Casablanca un programme qui permettra à une première cohorte de cadres de se perfectionner grâce à des cours adaptés à la réalité et aux enjeux locaux. Cette formation s’adresse aux professionnels qui siègent à des conseils d’administration et qui veulent s’assurer que leurs compé-tences dans le domaine sont à jour.

« Le succès de ce nouveau pro-gramme de l’Institut marocain des administrateurs, élaboré en collaboration avec le Collège, est une reconnaissance internatio-nale de l’expertise québécoise en gouvernance et du savoir-faire de l’Université Laval en andragogie [formation des adultes] », estime Nicole Lacasse. La vice-rectrice adjointe aux études et aux activités internationales a coanimé le pre-mier module de formation offert à Casablanca.

Dès 2008, cet organisme avait démontré de l’intérêt pour créer au Maroc un programme de cer-tification en gouvernance simi-laire à celui du Collège. Des expé- riences concluantes de forma-tion ont mené à la signature d’une entente de collaboration entre les deux établissements en mai dernier.

Il y a deux ans, le Collège avait aussi accompagné l’Institut fran-çais des administrateurs à Paris dans la mise en place d’une for-mation similaire. Depuis le 17 oc- tobre 2011, les diplômés des deux programmes de certification en gouvernance possèdent ainsi une reconnaissance équivalente. Ils peuvent utiliser la même désigna-tion d’Administrateur de sociétés certifié (ASC), tant au Québec qu’en France.

À quoi sert cette machine? À forer des puits d’obser-vation de l’eau souter-raine. Larges de 15 cm et profondes de 30 m, trois ouvertures ont été prati-quées la semaine passée au coin de la rue Myrand et du boulevard René-Lévesque. L’Université acquiert ainsi des ins-tallations fondamenta-les pour l’enseignement

En décembre 2012, la ville de Québec a accueilli 71 réfugiés en provenance du Bhoutan. D’origine népalaise, ces per- sonnes vivaient depuis des années dans un camp humani-taire. Elles ont été sélectionnées par le gouvernement du Canada. Une fois dans la capitale, elles ont aussitôt été prises en charge par les intervenants du Centre multiethnique de Québec. Parmi ces intervenants, une étudiante au doctorat en médecine, Iskra Pirija.

« Un des défis a consisté à leur trouver des logements, explique-t-elle. Certaines familles comp-taient cinq ou six enfants. »

Le 6 mars au pavillon Vandry, Iskra Pirija a participé à la Journée en santé mondiale du programme de médecine. Dans son exposé, elle a présenté les faits saillants du stage de deux mois qu’elle a réalisé, l’automne dernier, au Centre multiethnique de Québec ainsi qu’au CLSC de Sainte-Foy-Sillery. Entre la fin

Le Collège des administrateurs des sociétés aide un établissement marocain à démarrer un programme de certification en gouvernance par Renée Larochelle

Un programme essaime au Maroc

Pour Bruno Déry, président et chef de la direction du Collège des administrateurs de sociétés, ces partenariats à l’international confirment le statut de chef de file du Collège en gouvernance dans la francophonie. « Ces instituts ont entendu parler du programme et sont attirés par la réputation d’excellence du Collège, dit-il. Le fait que la formation se donne en français contribue évidemment à attirer les pays francophones. »

Rattaché à la Faculté des sciences de l’administration, le Collège des administrateurs de sociétés est le seul programme de certification universitaire dans ce domaine au Québec. Il a été créé par l’Autorité des marchés financiers, la Caisse de dépôt et placement et le ministère du Conseil exécutif du Québec. Depuis 2005, plus de 500 per-sonnes ont terminé la formation avec succès. L’enseignement est surtout prodigué par des profes-seurs de la Faculté des sciences de l’administration, mais aussi par des enseignants provenant d’autres universi tés québé- coises et des intervenants en pra- tique privée. «Le fait que la formation se donne en français au Collège des administrateurs de sociétés contribue à attirer les pays francophones

Forer pour la sciencedes méthodes de terrain en hydrogéologie et de la géophysique. Elle est d’ailleurs le seul établis-sement d’enseignement au Québec à posséder de telles installations sur ses terrains. Les étu-diants pourront assister à des démonstrations de méthodes de forage, effectuer des mesures des niveaux d’eau dans les

puits, prendre des échan-tillons d’eau et étudier les propriétés des aquifè-res. En ce qui concerne la recherche, les puits per-mettront aussi de tester des équipements sur le campus même.

Les travaux ont été exécutés à titre gracieux par Bernard Lizotte et fils inc. En 1993, la com-pagnie avait célébré son

80e anniversaire en forant cinq puits, dont deux sont aujourd’hui hors d’usage. Bernard Lizotte a choisi de renouveler son don de services pour souligner le 100e anniversaire de son entreprise. Sa contribu-tion a permis de remettre à niveau le site et de le bonifier, au grand plaisir du Département de géolo-gie et de génie géologique.

Au service des réfugiés de QuébecUne étudiante en médecine a aidé des immigrants fragilisés à s’intégrer à leur nouveau milieu de viepar Yvon Larose

octobre et la fin décembre, l’étu-diante a fait la navette entre les deux endroits. Au centre, elle était intégrée à l’équipe d’inter-venants sociaux. Au CLSC, on l’a jumelée à un médecin de la cli-nique de santé pour les réfugiés.

« J’ai suivi quatre ou cinq familles en tout, dit-elle. Ces réfugiés étaient Népalais ou Africains. Plusieurs arrivaient du Niger, du Togo ou du Rwanda, mais étaient originaires de la République démocratique du Congo. Ils avaient quitté leur pays depuis longtemps. »

La prise en charge de réfugiés prend des formes diverses. Les intervenants leur expliquent les grandes lignes du fonction- nement de leur société d’accueil, notamment celui du gouverne-ment. On leur montre comment ouvrir un compte bancaire et comment trouver un apparte-ment. « Dans mon travail de ter-rain, je faisais de tout, raconte Iskra Pirija. J’accompagnais les réfugiés, je leur montrais

comment s’installer, comment faire leur épicerie. Les Népalais, qui avaient pour la majorité tou-jours vécu dans un camp huma-nitaire, ont démontré un grand sens de l’adaptation. C’est une communauté débrouillarde et optimiste. »

Au CLSC, les réfugiés voient des médecins généralistes. Au besoin, ceux-ci dirigent les patients vers des spécialistes. Dans ce volet de son stage, Iskra Pirija a fait des examens phy- siques de base. Elle a surtout fait de l’observation. Un inter-prète était présent au besoin. « Les problèmes de santé des réfugiés, comme les parasitoses et les infections, sont souvent dus à des conditions socio- sanitaires insuffisantes, dit-elle. On a noté des cas d’hyperten-sion et de maladies chroniques comme les maladies cardiovas-culaires. On a aussi vérifié la pré-sence ou l’historique d’activité de la tuberculose. »

L’été dernier, l’étudiante a réa-lisé un stage international au Bénin. « Les deux stages ont été formateurs sur le plan humain, souligne-t-elle. Ce sont de belles expériences pour qui veut tra-vailler en médecine. »

À Québec, elle a voulu s’immer-ger dans un milieu avec lequel elle avait peu de contacts afin de comprendre les difficultés que traversaient ces gens. Elle estime important de réaliser qu’il y a des inégalités sociales en santé dans notre communauté. Iskra Pirija sait de quoi elle parle. À sept ans, elle est arrivée à Québec en fuyant la guerre de Bosnie-Herzégovine. « Je peux com- prendre ce que ressentent les réfugiés, dit-elle. On vit tous les mêmes inquiétudes et les mêmes peurs, mais à des degrés divers. »

En 2012, le Centre multiethnique de Québec a accueilli 342 nouveaux arrivants de 7 pays. photo Centre multiethnique de Québec

Il est important de réaliser qu’il y a des inégalités sociales en santé dans notre communauté

L’équipe de Bernard Lizotte et fils au travail. photo Marc Robitaille

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15le fil | le 14 mars 2013 sports

en bref

Comment réagir en cas d’urgence ?Vous aimeriez savoir comment réagir en cas de malaise cardiaque d’un proche, d’un voisin ou d’un ami ? Vous êtes un secouriste profession-nel (surveillant de piscine, patrouilleur de ski) et devez reconnaître les urgences cardiovascu-laires pour intervenir auprès d’adultes et d’en-fants ? Depuis plusieurs années, le PEPS in- tègre à son programme régulier des formations de premiers soins et de secourisme d’urgence. Certaines s’adressent au grand public, d’autres aux professionnels de la santé. Elles sont of- fertes du 17 mars jusqu’au mois d’avril.

www.peps.ulaval.ca – onglet Programmation, section Cours

Des crédits savoureuxTrop pressé pour cuisiner sainement à l’heure du souper ? En manque de menus santé ? Optez pour le Plaisir de manger sainement. Offert cet été, ce nouveau cours d’un crédit présente des méthodes de préparation, de cuis-son et de conservation des aliments à l’aide de recettes variées et nutritives. Il se rattache au programme Mon équilibre UL, qui offre aux étudiants de suivre cinq cours à distance en lien avec les saines habitudes de vie. On peut s’ins-crire sur Capsule dès maintenant.

www.monequilibre.ulaval.ca

Un printemps actifL’inscription aux activités sportives pour la session printemps-été aura lieu le mercredi 27 mars, à la réception du PEPS (de 7 h à 21 h) ou par téléphone au 418 656-PEPS (de 7 h à 12 h et de 13 h 30 à 16 h 30). Après cette date, il sera encore possible de s’inscrire sur place, de 9 h à 21 h, et par téléphone durant les heures de bureau. Le programme sera en ligne dans la semaine du 19 mars. En plus de présenter de nombreux sports intérieurs, le PEPS offre à la communauté universitaire et au grand public l’occasion de s’amuser à l’extérieur sur ses nombreux terrains sportifs. Il existe des ligues intra-muros de soccer, softball, ultimate frisbee et volleyball de plage. L’inscription à ces ligues se tiendra le mardi 30 avril, mercredi 1er et jeudi 2 mai entre 12 h et 21 h au niveau 2 du PEPS (devant les hublots de la piscine).

Information : 418 656-PEPS ou www.peps.ulaval.ca

Le rugby universitaire, déjà bien implanté au Québec et dans le reste du Canada, pourrait bientôt devenir une discipline pratiquée à l’année. Du moins, c’est le souhait exprimé par plusieurs univer-sités québécoises.

En mai 2012, le comité tech-nique universitaire du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ), formé par les direc-teurs des programmes spor-tifs de la Belle Province, approuvait une proposition visant à mousser le rugby à sept durant la saison morte. Le comité désirait organiser dès cet hiver, à titre de pro-jet pilote, trois tournois hors concours de rugby féminin à sept contre sept.

Un important mouvement en ce sens est en train de prendre forme au pays, mais également à l’étranger. En effet, le rugby à sept sera inté-gré aux prochains Jeux olym-piques à Rio en 2016.

Disparu du programme olympique en 1924 à la suite de violences lors d’une partie entre la France et les États-Unis, le rugby a été réintégré par le Comité international olympique en 2009, mais sous sa forme contemporaine pratiquée à sept joueurs sur le terrain. Cette version de la discipline est aussi celle pra-tiquée lors des Universiades, dont la prochaine édition aura lieu l’été prochain à Kazan, en Russie.

Parce qu’il existe une marge entre projet et réalité, la tenue des deux premiers tournois féminins au Québec, dont l’un

Un sport en émergence

devait avoir lieu ce samedi au stade TELUS-Université Laval, a dû être annulée. Il n’a pas été possible de réunir un nombre suffisant d’équi-pes. Une troisième rencontre est toujours au programme au mois d’avril à l’Univer-sité Bishop’s, sans toutefois être confirmée.

« Le premier tournoi a été annulé puisque l’Université Concordia n’avait qu’un ven-dredi de disponible, ce qui n’était pas l’idéal pour ras-sembler les équipes. Dans le cas du tournoi qui devait se tenir ici, c’est plutôt une ques-tion de budget de transport », explique le directeur du pro-gramme Rouge et Or, Gilles Lépine.

« Toutes les prévisions bud-gétaires ont été faites en fonc-tion de la saison d’automne. De plus, le plan annuel d’en-traînement des athlètes est basé sur la campagne exté-rieure, disputée entre sep- tembre et novembre. Ça devient difficile d’avoir des athlètes prêtes pour quel-ques tournois hivernaux », reprend-il.

Selon l’entraîneur-chef du Rouge et Or, Bill McNeil, même si les résultats se font toujours attendre, il faut continuer de faire les efforts nécessaires pour mettre en place une telle ligue. « Ça va devenir inévitable, estime-t-il. Évidemment, c’est relié au fait que le rugby effectuera un retour aux Jeux olympiques dans trois ans. Le programme canadien senior est assez fort et il est financé par À nous

le podium [réseau national de soutien au sport de haut niveau]. Ça crée un intérêt. »

Depuis trois ans, il existe également un championnat national universitaire orga-nisé annuellement à Victoria, en Colombie-Britannique. Toutefois, peu d’équipes qué-bécoises peuvent se permet-tre d’y participer en raison des coûts. Aucune qualifica-tion n’est requise pour pren-dre part à cette compétition. Cette année, l’Université de Guelph a remporté les grands honneurs au niveau canadien.

Le rugby à sept est consi-déré par plusieurs comme un sport plus rapide que celui joué plus traditionnellement à 15 joueurs. Si le nombre d’athlètes sur le terrain est réduit de moitié, la surface de jeu reste la même, lais-sant ainsi beaucoup d’espace pour manœuvrer. Le temps de jeu est également diminué à deux périodes de sept mi- nutes. Une formule privilé-giant l’intensité et la vitesse, certes, mais qui ne délaisse

pas complètement les habile-tés physiques du rugby à 15, au dire de Bill McNeil.

« Le jeu change souvent de vitesse, explique-t-il. Ça peut être très lent et stratégi-que, comme ça peut être très rapide. Il existe beaucoup de styles de jeu, et ceux-ci sont choisis en fonction des athlè-tes qui sont sur le terrain. On doit avoir de bonnes habiletés de passe et de réception. La réception des coups de pied est importante aussi. »

Plus ieurs joueuses du Rouge et Or ont déjà expéri-menté la formule au Club de rugby de Québec, l’équipe à laquelle se joignent de nom-breuses athlètes du Rouge et Or pendant l’été.

Preuve que le Rouge et Or peut produire des ath-lètes de haut niveau, Karen Paquin, une ancienne de l’Université, a été sélection-née dans l’équipe nationale à sept l’automne dernier pour une compétition à Dubaï. Geneviève Thibault, qui vient de terminer son stage univer-sitaire, a également été choi-sie pour faire partie de la for-mation canadienne B.

Kathleen Keller, du Rouge et Or, pourrait bien se retrou-ver avec un maillot canadien, elle qui a soumis sa candi-dature pour les prochaines Universiades. Un camp de sélection aura lieu au prin-temps afin de compléter la formation qui s’envolera pour la Russie cet été.

Notons que le Rouge et Or recevra l’automne prochain le Championnat de rugby féminin de Sport interuniver-sitaire canadien. Du 31 oc- tobre au 3 novembre, les six meilleures équipes universi-taires au pays se battront – à 15 sur le terrain ! – pour l’obtention du trophée Monilex.

La joueuse de rugby Kathleen Keller a soumis sa candidature pour l’équipe nationale en vue des Universiades de Kazan, qui se tien-dront en Russie cet été. photo Yan Doublet

Le rugby à sept est considéré comme un sport plus rapide que celui joué à 15 joueurs

Le Rouge et Or travaille fort pour développer le rugby à sept, une nouvelle discipline olympiquepar Stéphane Jobin

Cours de réanimation cardiorespiratoire.

Page 16: Le Fil 14 mars 2013

le fil | le 14 mars 2013

16 au fil de la semaine

Construire sa maison au 19e siècle à Montréal

Le 8 juillet 1852, un incen-die s’est déclaré dans la métropole, ravageant le cin-quième des maisons. L’effort de reconstruction qui a suivi cette catastrophe a permis aux petits artisans et com-merçants d’investir dans l’immobilier et de devenir les principaux acteurs du développement résidentiel. Loin d’être uniformes, ces nouvelles maisons étaient construites selon les res- sources de chaque famille. Leur composition architec-turale témoignait des aspira-tions sociales et culturelles de leur propriétaire. C’est ce dont il sera question lors de la communication « Construire sa maison, faire sa fortune. L’habitat urbain et les stratégies familiales à Montréal au 19e siècle » qui sera prononcée jeudi par François Dufaux, professeur à l’École d’architecture. Ce midi-conférence est présenté par le Centre interuniversi-taire d’études québécoises.

Jeudi 21 mars à 12 h, au local 2419 du pavillon Charles-De Koninck.

Les multiples usages de la 3D 

Pour connaître la recherche de pointe réalisée dans la grande région de Québec en 3D, il faut assister ce soir à la conférence donnée par Denis Laurendeau, profes-seur au Département de génie électrique et de génie informatique. Le directeur du Laboratoire de vision et systèmes numériques aura beaucoup à dire sur les limites toujours repoussées des applications de la 3D et notamment sur son mariage avec la robotique ou la réa-lité virtuelle. De la réadapta-tion à l’ingénierie en passant par la santé et le patrimoine, les domaines d’utilisation de cette technologie sont en pleine expansion. Cette conférence fait partie du cycle Les rencontres du numérique organisé par l’Institut Technologies de l’information et Sociétés de l’Université.

Jeudi 14 mars de 19 h à 20 h 20, à la salle Gérard-Martin de la bibliothèque Gabrielle-Roy. Entrée libre. Réservation possible au 418 641-6789, poste 128.

Débat autour du jugement Éric contre Lola

La célèbre cause Éric contre Lola a mis aux prises deux ex-conjoints de fait. La femme, mère de trois enfants, réclamait les mêmes droits qu’une personne mariée, soit une pension alimentaire et le partage du patrimoine familial. La Cour suprême a tranché : le régime actuel est discrimi-natoire mais constitutionnel puisqu’il respecte la Charte des droits et libertés. Trois féministes expliqueront le jugement et ses incidences sur les femmes : Hélène Belleau, professeure à l’INRS, Louise Langevin, professeure à la Faculté de droit, ainsi que Renée Madore, directrice à la Direction des orientations et politiques au ministère de la Justice. Cette table ronde est une initiative de la Chaire Claire-Bonenfant – Femmes, Savoirs et Sociétés.

Lundi 18 mars de 19 h à 21 h, à la salle Jean-Paul-Tardif du pavillon La Laurentienne.

Et si la glace des rivières m’était contée

Que diriez-vous d’un voyage inédit sur la toiture hiver-nale de nos cours d’eau ? C’est ce que propose le doctorant en génie des eaux Benoit Turcotte mardi soir, au Musée de la civilisation en l’honneur de la Journée mondiale de l’eau. À l’aide de photos et de vidéos, il expliquera en détail le cycle de la glace tel qu’il se déroule en divers endroits, du petit ruisseau jusqu’à la rivière. Il abordera les types de glace qui s’y forment, ainsi que les scénarios de débâcle printanière, un phé-nomène complexe et dynamique.

Mardi 19 mars à 19 h, à l’auditorium Roland-Arpin du Musée de la civilisation. Coût : 8 $ (grand public) et 6 $ (abonnés du Musée et étudiants).

Journée des stands internationaux

Si vous avez envie de faire le tour du monde en une heure ou deux, rendez-vous à la Journée des stands internationaux au pavillon Alphonse-Desjardins. Plus de 50 étudiants étrangers y représenteront quelque 25 pays au moyen d’objets, de livres et de films. Cette fête des nations, qui revient chaque année, permet aux étudiants venus de loin de pouvoir échanger avec des étudiants québécois intéressés par les cultures et le voyage. À midi, plu-sieurs des exposants feront des numéros de chant et de danse. Ce spectacle se terminera par un défilé de vêtements traditionnels. Venez découvrir la richesse du campus !

Mercredi 20 mars de 10 h à 14 h à l’atrium Jean-Guy-Paquet du pavillon Alphonse-Desjardins.

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L’eau : source de conflits ou de coopération ?

Pour souligner la Journée mondiale de l’eau, le géopoli-ticien Frédéric Lasserre brossera un tableau des conflits qui pourraient survenir au cours du siècle en raison des tensions créées par la gestion de cette précieuse res-source. Entre les prophètes de malheur qui prédisent des conflits armés à répétition et les sceptiques pour qui l’absence de conflit interétatique dans le passé signi-fie l’absence de guerre dans l’avenir, le professeur au Département de géographie dressera un portrait plus nuancé, mais guère optimiste. La rareté croissante de l’eau et les changements climatiques provoquent des effets déstabilisants dans plusieurs régions du monde. Cette conférence est organisée conjointement par les Amis de la Terre de Québec, l’Institut EDS et Univert Laval.

Mardi 19 mars à 12 h, à la salle Jean-Paul-Tardif du pavillon La Laurentienne.

19/03

Poésie à l’heure du thé

Mars est le Mois de la poésie à Québec. Cet évé-nement, qui s’appelait le Printemps des Poètes lors des précédentes éditions, décline ce genre littéraire sous toutes ses formes. Spectacles, récitals, soirées de slam, interventions poé-tiques radiophoniques, tout est conçu pour que la beauté de la poésie et le plaisir qu’elle procure puissent toucher le plus de gens pos-sible. Quelques membres de la communauté universitaire y participent, dont Sylvie Nicolas, étudiante à la maî-trise en études littéraires. Celle-ci prendra part, mer-credi, à l’activité « Poésie à l’heure du thé » à la libraire La Liberté. D’autres poètes y réciteront leurs vers, dont Jean-Noël Pontbriand, pro-fesseur de création littéraire à la retraite, à qui on remet-tra un prix le lendemain, lors d’un 5@7 au Cercle.

Mercredi 20 mars à 19 h, à la librairie La Liberté (2360, chemin Sainte-Foy). Pro-gramme : www.printemps-despoetes.ca.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca