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Volume 51, numéro 27 19 mai 2016 Futurs mathématiciens? Mieux comprendre les différences p2 Une vie en scène p10-11 Pas moins de 300 jeunes de la grande région de Québec convergeront, le 21 mai, vers le pavillon Alexandre-Vachon pour participer à la finale québécoise du Championnat international des jeux mathématiques et logiques. p3 photo Marc Robitaille photo Archives Le Charlevoisien

Le Fil 19 mai 2016

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Le journal de la communauté universitaire

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Page 1: Le Fil 19 mai 2016

Volume 51, numéro 2719 mai 2016

Futurs mathématiciens?

Mieux comprendre les différences p2 Une vie en scène p10-11

Pas moins de 300 jeunes de la grande région de Québec convergeront, le 21 mai, vers le pavillon Alexandre-Vachon pour participer à la finale québécoise du Championnat international des jeux mathématiques et logiques. p3

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2le fil | le 19 mai 2016actualités UL

Le programme de Chaires de leadership en enseignement (CLE) de l’Université compte un acteur de plus. Le jeudi 19 mai, au quatrième étage de la Bibliothèque, le recteur Denis Brière a procédé au lancement officiel de la CLE en développement régional et économique. Pour ses cinq premières années d’existence, cette chaire pourra compter sur un f inancement de 265 000 $ du Mouvement Desjardins et sur un appui de la Faculté d’aménagement, d’architecture, d’art et de design. Un poste de profes-seur a été créé à la Faculté. Au terme des cinq ans, l’Univer-sité financera entièrement ce poste. Quant au mandat de la Chaire, il consistera à mieux comprendre le développe-ment des régions non métro-politaines du Québec, leurs disparités comme leurs écarts de niveau de vie, afin de rendre plus efficaces les inter-ventions des planificateurs et développeurs régionaux.

« Cet enseignement novateur, a déclaré le recteur, aspire à orienter les politiques futures en matière de développement régional et d’aménagement

du territoire en mettant à la disposition des décideurs publics de nouveaux éléments représentatifs de la situation économique des régions du Québec. »

Le titulaire de la Chaire était sur place. Il s’agit du professeur Jean Dubé, de l’École supérieure d’amé-nagement du territoire et de dévelop pement régional (ESAD). Selon lui, les travaux de la Chaire permettront de libérer les régions non

métropo litaines du Québec du car can de l’homogénéité. « Le Bas-Saint-Laurent et le Saguenay, ce n’est pas la même chose, soutient-il. Il y a beaucoup de différences, non seulement entre les deux régions, mais également à l’intérieur de celles-ci. Des régions comme la Beauce et la Côte-Nord ont des logiques de développement économique totalement diffé rentes. »

Selon lui, la Chaire étudiera plus finement la structure économique des régions ainsi que leurs conditions de déve-loppement, pour ensuite faire des liens entre elles afin de voir s’il y a des ressemblances ou des différences. « Nos tra-vaux, dit-il, feront la preuve que les régions se développent à des rythmes différents et qu’il ne faut donc pas les englober dans un seul amal-game. Un portrait plus fin et global d’une région donnée,

qui tient compte des particu-larités locales, devrait per-mettre de mieux orienter les interventions. »

Dans son approche, la Chaire mettra l’accent sur les microdonnées spatiales, soit des informations indivi-duelles portant notamment sur la localisation des entre-prises et des ménages. « Les chercheurs utilisent habituel-lement les données fournies par des enquêtes, telles que le recensement quinquennal fédéral, pour parler de déve-loppement régional, indique Jean Dubé. Or, si on prend l’exemple du Bas-Saint-Laurent, les conditions régio-nales sont principalement dictées par les économies de Rimouski et de Rivière-du-Loup. L’économie régionale du Bas-Saint-Laurent, c’est beaucoup plus hétérogène que cela. Le recours à des données plus fines et plus précises, notamment sur les entreprises et les ménages, devrait permettre de dresser des portraits beaucoup plus exacts sur le plan local. »

Après avoir défini une diversité de portraits, les chercheurs pourront les

comparer. Les méthodes quantitatives leur permet-tront d’analyser, dans un contexte de grands nombres, les tendances et particulari-tés observées non seulement sur un territoire, mais égale-ment entre les territoires. Les comparaisons plus complètes permettront d’orienter les politiques futures de dévelop-pement régional et d’aména-gement du territoire.

Pour leurs travaux, les cher-cheurs de la Chaire se servi-ront d’une base de données déjà utilisée dans un projet de recherche de l’ESAD. Elle contient notamment des données sur les entreprises présentes sur un territoire donné, sur leur main-d’œuvre et sur leur chiffre d’affaires.

La CLE entend jouer un rôle central dans la forma-tion des futurs décideurs et aménageurs. Elle vise aussi à bonifier les compétences et les formations des acteurs actuels. « Nous ferons la démonstration que nous pouvons faire l’analyse de

politiques publiques, soutient Jean Dubé. En temps normal, il est très difficile, après coup, d’évaluer, par exemple, si une politique publique de créa-tion d’emplois a atteint son objectif. Si on découvre que telle ou telle politique n’a pas eu l’effet escompté, en plus

de nécessiter des coûts élevés, il sera utile de le savoir pour ne pas répéter la même erreur. »

L e Q u é b e c c o m p t e 17 régions administratives subdivisées en régions res-sources, comme l’Abitibi-Témiscamingue, en régions manufacturières, notamment Chaudière-Appalaches, et en régions urbaines, comme Québec. Selon une étude du ministère de l’Économie, de l’Innovation et des Expor-tations parue en 2015, les premières comptent pour 7,9 % du produit intérieur brut du Québec, les deu-xièmes pour 39,7 % et les troi-sièmes pour 52,3 %. De 2008 à 2013, les régions ressources ont connu la plus forte aug-mentation annuelle du revenu p r ima i r e de s ménage s (+3,6 %), suivi des régions manufacturières (+2,0 %) et urbaines (+1,6 %). Dans la catégorie des petits établis-sements de 5 à 49 employés, près de 50 % d’entre eux se trouvaient dans les régions manufacturières.

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.

Vous désirez proposer un sujet d’article ? Écrivez-nous à l’adresse [email protected] au plus tard le jeudi midi précédant la prochaine parution. Les textes soumis doivent comporter le nom et le numéro de téléphone de leur auteur. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditeur : Jacques Villemure, directeur des communicationsRédactrice en chef : Claudine MagnyJournalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon LaroseCollaborateurs : Pascale Guéricolas, Rachel Hussherr, Stéphane Jobin, Renée Larochelle, Mathieu Tanguay, Julie TurgeonCollaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry MellonRédactrice-réviseure : Isabelle DoucetAgente de secrétariat : Josée Nadeau

ProductionInfographie : Stéphanie Rivet, Service de reprographie de l’Université LavalImpression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

Le mandat de la Chaire consistera à mieux comprendre le développement des régions non métropolitaines du Québec, leurs disparités comme leurs écarts de niveau de vie, afin de rendre plus efficaces les interventions des planificateurs et développeurs régionaux. photo Alex Drainville

Le titulaire de la CLE est Jean Dubé, professeur à l’École supérieure d’aménagement du territoire et de dévelop-pement régional (ESAD)

Mieux comprendre pour mieux intervenirLa nouvelle chaire de leadership en enseignement en développement régional et économique analysera les grandes disparités du territoire québécoispar Yvon Larose

Le recours à des données plus précises sur les entreprises et les ménages permettra de dresser des portraits locaux plus exacts

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Le 21 mai, 300 jeunes convergeront vers le pavillon Alexandre-Vachon de l’Université Laval pour prendre part à un événement qui compte beaucoup pour eux. Tout comme 300 autres jeunes à Montréal, Sherbrooke et Rimouski, ils participeront à la finale québécoise du Championnat interna-tional des jeux mathématiques et logiques, un concours supervisé par Frédéric Gourdeau, professeur au Département de mathématiques et de statistique et président de l’Associa-tion québécoise des jeux mathématiques (AQJM).

Ces 600 jeunes ont obtenu une invitation à la finale québé-coise après s’être démarqués lors des rondes de qualification auxquelles ont participé quelque 18 000 jeunes des écoles primaires et secondaires, des cégeps et des universités. « Tous les établissements participants ont leurs champions, souligne le professeur Gourdeau. Pour ces jeunes, leurs parents et leurs enseignants, c’est une source de fierté. De plus, ceux qui obtiendront les meilleurs résultats dans chaque catégorie à la finale québécoise pourront se rendre à la finale internatio-nale qui se déroulera à Paris les 25 et 26 août. »

Ce concours est l’événement phare de l’AQJM depuis la fondation de l’organisme en 1998. Au cours des trois der-nières années, cette association, dont la mission est de rendre les mathématiques attrayantes et amusantes, a ajouté des cordes à son arc. De concert avec l’équipe de Sciences et mathématiques en action du professeur Jean-Marie De Koninck, l’AQJM a mis sur pied la Semaine des maths dans les écoles du Québec. « Nous avons développé un site Web qui propose des énigmes, des tours de magie mathéma-tiques, des défis et des paradoxes, explique le professeur Gourdeau. Nous encourageons les enseignants à utiliser cet outil pour faire découvrir les maths à leurs élèves. La Semaine des maths a lieu à la fin novembre, mais le site peut être utilisé par toute personne intéressée, à tout moment de l’année. »

Les animateurs de l’AQJM vont aussi sur le terrain pour faire connaître le « côté givré » des mathématiques. Depuis 2014, ils présentent, huit fois par année, des ateliers de jeux mathématiques à la Grande bibliothèque de Montréal. Dans le cadre de la dernière Odyssée des sciences – une activité auparavant connue sous le nom de Semaine nationale des sciences et de la technologie –, des étudiants engagés par l’AQJM se sont rendus dans des écoles primaires de la région de Québec pour y animer 10 ateliers de magie mathématiques.

« Il s’agit, en apparence, de tours de magie, mais leur secret peut être percé en faisant appel à la logique ou aux mathéma-tiques, souligne le professeur Gourdeau. Comme les jeux et les énigmes, ces tours de magie servent à épater les jeunes,

mais l’objectif sous-jacent est de les amener à réfléchir à un problème, à le comprendre et à le résoudre. La mission de l’AQJM n’est pas de réformer l’enseignement des mathéma-tiques au Québec. Nous sommes des alliés des enseignants et nous produisons des outils ludiques et stimulants pour les accompagner dans leur travail. »

Depuis 18 ans, Frédéric Gourdeau fait montre d’une remar-quable persévérance pour convaincre les jeunes et leurs enseignants que les mathématiques ne sont pas des casse-têtes, mais bien des jeux amusants qui forment l’esprit. Le Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canada vient de reconnaître la valeur du travail accompli et l’importance d’en assurer la continuité en accordant au pro-fesseur Gourdeau, par l’entremise de son programme PromoScience, une subvention de 3 ans totalisant 135 000 $.

Pour consulter le site Web de la Semaine des maths : www.semainedesmaths.ulaval.ca/

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Dans le cadre de la dernière Odyssée des sciences, des étudiants engagés par l’Association québécoise des jeux mathématiques se sont rendus dans des écoles primaires de la région de Québec pour y animer 10 ateliers de magie mathématiques.

« Les jeux et la magie servent à épater les jeunes, mais l’objectif sous-jacent est de les amener à réfléchir à un problème, à le comprendre et à le résoudre », souligne Frédéric Gourdeau. photos Marc Robitaille

Ils jouent avec les chiffres

300 jeunes de la grande région de Québec participeront à la finale québécoise du Championnat international des jeux mathématiques et logiques qui aura lieu sur le campus le 21 mai

L’équipe de Frédéric Gourdeau mise sur les jeux et la magie pour faire découvrir les maths aux jeunespar Jean Hamann

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En plus d’organiser les campagnes de financement et de gérer les dons, la nouvelle équipe aura notamment comme but de tisser des liens entre les diplômés afin de favoriser l’esprit d’appartenance à leur alma mater. photo Elias Djemil

D’un côté, une équipe qui soutient la recherche, la formation et la création, recueillant chaque année près de 26 millions de dollars en dons. De l’autre, une association qui regroupe plus de 277 000 diplômés à travers le monde et qui fait appel à leur sentiment d’appartenance. Deux acteurs universitaires incontournables, La Fondation de l’Université Laval (FUL) et l’Association des diplômés de l’Université Laval (ADUL), unissent leurs forces pour aider l’établissement à atteindre ses objectifs en matière de philanthropie et de relations avec les diplômés. Ils agiront désormais sous le nom de La Fondation de l’Université Laval – Développement et relations avec les diplômés.

Ce projet, qui vient d’être officialisé, a été plébiscité par les membres des deux organisations à l’occasion d’une assemblée extraordinaire, le 14 mars. « La fusion de la FUL et de l’ADUL suit la volonté de l’Université Laval de mettre en commun l’expertise de deux organisations qui travaillent conjointe-ment au développement du sentiment d’appartenance et de la culture philanthropique chez les diplômés depuis plus de 50 ans. Elle permettra d’accroître le sentiment de fierté et de mobiliser davantage de diplômés pour contribuer au rayonnement de l’Université par leurs dons et leur partici-pation aux activités », prévoit Michel Tremblay, président du conseil d’administration de La Fondation de l’Université Laval – Développement et relations avec les diplômés.

Le recteur, Denis Brière, partage son enthousiasme. Pour lui, cette fusion permettra de soutenir plus efficacement la mission d’enseignement et de recherche de l’Université. « Ce regroupement cadre parfaitement avec notre objectif de développer des liens plus étroits avec nos diplômés. En plus d’être un grand pas en avant pour notre université en ce qui a trait aux relations avec les diplômés et les donateurs, cette union renforcera la synergie qui existait déjà entre les deux organisations ».

Pour mettre sur pied ce projet, l’établissement s’est inspiré du modèle adopté par de nombreuses universités nord- américaines, où la fondation et l’association des diplômés ne font qu’un. « Fruit d’une réflexion nourrie par les enjeux actuels et futurs touchant le milieu universitaire, ce regroupe-ment s’inspire des meilleures pratiques en matière d’appui au développement institutionnel par une communication plus étroite avec l’ensemble de la communauté universitaire : les étudiants, les diplômés, les retraités, les amis de l’Université Laval, les parents, les sociétés, les institutions et les dona-teurs », précise Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au déve-loppement de l’Université.

Cette fusion arrive à un moment charnière pour la Fondation, qui a lancé, en mars, la phase publique de sa Grande campagne de financement. Ce projet sans précédent, qui se déroule sous le thème « Laisser une empreinte durable, 350 ans d’excel-lence », vise à amasser 350 millions de dollars. Les choses sont bien amorcées, puisque la Fondation a déjà atteint 80 % de cet objectif, durant la phase silencieuse de la campagne. Les dons seront investis dans quelque 870 projets, divisés en trois grandes catégories : 55 % en enseignement et recherche, 30 % en bourses aux étudiants et 15 % pour les infrastructures.

Un heureux partenariat

La Fondation de l’Université Laval et l’Association des diplômés de l’Université Laval fusionnent pour devenir une seule et même entitépar Matthieu Dessureault

actualités ULen bref

Un Prix Novae pour l’Université L’Université Laval a remporté, le 4 mai, le Prix Novae de l’Entreprise citoyenne 2016, dans la catégorie stratégie d’affaires, pour son plan d’action 2015-2018, « Vivre le développement durable », et ses 283 actions. Le jury a reconnu l’exemplarité de son approche et la qualité des résultats découlant de l’engagement soutenu de la communauté universitaire, qui a contri-bué de manière significative au dynamisme, à l’innovation et à la vitalité de ses actions. En 2014, l’Université a obtenu l’accréditation internationale STARS de niveau or par l’Asso-ciation for the Advancement of Sustainability in Higher Education, se classant première au Canada et neuvième au monde. Au cours de l’année, soulignons que le campus a atteint la carboneutralité, qu’un premier MOOC sur le développement durable a été créé – qui a attiré quelque 5 439 participants de 93 pays –, que 127 événements certifiés écoresponsables se sont tenus sur le campus et que l’Université a mis œuvre son plan d’action triennal.

Ci-dessus, Pierre Lemay, adjoint au vice- recteur exécutif et au développement, rece-vant le Prix Novae de l’Entreprise citoyenne au nom de l’Université Laval. photo Novae

David Saint-Jacques ira dans l’espaceDavid Saint-Jacques, astronaute à l’Agence spatiale canadienne (ASC) et diplômé en médecine de l’Université Laval, sera le pro-chain Canadien à s’envoler vers la Station spatiale internationale. L’astronaute montera à bord de la fusée russe Soyouz, qui décollera en novembre 2018 pour une mission de six mois. Il y rejoindra l’équipage international du laboratoire orbital pour mener des expé-riences scientifiques, des tâches de robotique et des démonstrations de technologie, dont les détails seront révélés ultérieurement. David Saint-Jacques s’est joint à l’ASC en 2009 et il a terminé sa formation de candidat astronaute à Houston en 2011. photo Agence spatiale canadienne

Pour en apprendre davantage sur le parcours de ce diplômé, consultez le reportage que lui consacrait récemment le magazine Contact : www.contact.ulaval.ca/article_magazine/david-saint-jacques-fin-pret-pour-le-decollage/.

La FUL et l’ADUL unissent leurs forces pour aider l’établissement à atteindre ses objectifs en matière de philanthropie et de relations avec les diplômés

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La 14e campagne de financement annuelle de La Fondation de l’Université Laval (FUL) vient de prendre fin. Entre la mi-février et la mi-mai, les contributions des membres de la communauté uni-versitaire ont totalisé 2 120 215 $. « Il s’agit de 20 215 $ de plus que l’objectif que nous nous étions fixé, ou 1 % de plus, indique le président-directeur général de la Fondation, Yves Bourget. Nous en sommes très heureux. Depuis six ans que je suis à la barre de la Fondation, les

résultats des campagnes de finan-cement sont en hausse constante, année après année. »

La cérémonie de clôture a eu lieu le 17 mai au Cercle du pavillon Alphonse-Desjardins. Les résultats ont été dévoilés de manière origi-nale au moyen d’une vidéo tournée quelques jours auparavant dans un boisé du campus. On voit les étu-diantes au baccalauréat en archéo-logie Solène Mallet Gauthier et

Andréanne Bolduc creuser la terre et mettre au jour une assiette sur laquelle était inscrit le montant « 2 120 215 $ ». Au verso apparaît le slogan de la Grande campagne de financement de l’Université, qui durera jusqu’en 2017 : « Laisser une empreinte durable – 350 ans d’ex-cellence ». Cette campagne a un objectif de 350 M $. Les sommes amassées par la campagne annuelle y seront intégrées.

Au 30 avril, près de 2 000 dona-teurs avaient versé leur contri-

bution. Les sommes se répartis-saient presque également entre les employés et les étudiants, ces der-niers par l’entremise de leur coti-sation aux fonds d’investissement étudiants. Les donateurs avaient le choix parmi près de 800 fonds destinés à l’acquisition de livres, à la création de bourses d’études, au soutien aux étudiants-athlètes, à des projets étudiants, à la mobilité étudiante, à l’achat d’équipement

et autres. Le fonds le plus popu-laire fut celui de la Bibliothèque. Près de 200 donateurs y ont versé la somme de 38 438 $.

« Il y a une culture philanthro-pique à l’Université, elle est très bien implantée et elle s’inscrit dans la durée, affirme Yves Bourget. Les résultats obtenus par la campagne démontrent la générosité des gens pour une cause qui leur tient à cœur ainsi que leur engagement envers l’Université. » Cet engage-ment est particulièrement visible chez les bénévoles. « Cette année, précise-t-il, nous avons eu une croissance très forte du nombre de bénévoles, qui sont passés de 200 à plus de 300. »

Selon lui, la culture philanthro-pique à l’Université s’étend à l’ensemble du campus, y compris la haute direction. Yves Bourget parle de la « très forte implication » des dirigeants, qui prêchent par l’exemple.

Pour le PDG de la FUL, le temps d’un « virage culturel » est venu. « Nous voulons, soutient-il, ame-ner la philanthropie hors du cam-pus, principalement chez nos diplômés. » Sur 262 000 diplômés vivants, 10 000 contribuent aux campagnes de financement de l’Université. « Si chaque diplômé donnait un dollar par semaine, après impôt, pour le diplôme qu’il a obtenu à l’Université Laval, poursuit-il, nous recevrions 25 M $ annuellement. »

Un comité spécial coordon-nait la campagne de finance-ment annuelle. Dix bénévoles en faisaient partie, dont Charles Breton, inscrit à la maîtrise en sciences du bois. « Mon rôle, explique-t-il, n’était pas de faire de la sollicitation auprès des étu-diants, mais plutôt de les sensibi-liser à la philanthropie. Je devais leur faire prendre conscience de l’impact de la philanthropie

sur leur parcours, comme les bourses d’études ou l’achat de livres à la Bibliothèque. » Charles Breton sait de quoi il parle. Dans son parcours universitaire, il a bénéficié de plusieurs bourses d’études. Quant au bénévolat, il en fait depuis l’adolescence. « À la Faculté, souligne-t-il, je me suis impliqué au niveau du café étu-diant, des associations étudiantes, des activités portes ouvertes. Lorsqu’on m’a contacté pour la campagne de financement, j’ai dit oui. Je trouvais que c’était une belle cause. »

Pour visionner la vidéo du dévoilement du montant amassé au cours de la campagne Communauté universitaire 2016 de La Fondation de l’Université Laval : www2.ulaval.ca/ fondation/comment-donner/ a-qui-donner/campagne-de- financement.html

Au cours de la cérémonie de clôture, le résultat final de la campagne de financement a été présenté au moyen d’une vidéo originale. photo Francis Fontaine

Le montant de la somme amassée durant la campagne Communauté universitaire 2016 était inscrit sur une assiette que des étudiantes en archéologie ont retirée du sol dans un boisé du campus. photo Nicolas Bonneau

Les dignitaires présents à la cérémonie de clôture de la campagne Communauté universitaire 2016 : Yves Bourget, PDG de La Fondation de l’Université Laval, Michel De Waele, coprésident et doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines, Gabriel Enrique Lopez, étudiant au baccalauréat en archéologie représentant les étudiantes figurant dans la vidéo, Denis Brière, recteur, et Mathieu Gagnon, coprésident et directeur du Service des résidences. photo Francis Fontaine

Une culture philanthropique durableLes membres de la communauté universitaire ont versé 2,1 M $ à La Fondation de l’Université Laval dans le cadre de la campagne Communauté universitaire 2016par Yvon Larose

actualités UL

«Les résultats obtenus par la campagne démontrent la générosité des gens pour une cause qui leur tient à cœur ainsi que leur engagement envers l’Université

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6le fil | le 19 mai 2016société

Les personnes qui utilisent les appareils de loterie vidéo installés dans des bars ou des restaurants ont davantage de problèmes de jeu que celles qui fréquentent les salons de jeux, suggère une étude menée par des chercheurs de l’Université Laval. Selon les résultats que cette équipe publie dans la revue International Gambling Studies, le risque de jeu problématique et le risque de jeu pathologique seraient res pectivement deux fois et trois fois plus élevés chez les joueurs qui fréquentent les petits établissements.

Les chercheurs arrivent à cette conclusion après avoir analysé les réponses fournies par 66 joueurs fréquentant le Salon de jeux de Québec et 143 joueurs fréquentant des bars, des restaurants ou des salons de quilles de la région de Québec. Les participants ont accepté de répondre à des questions portant sur leurs comportements, leurs percep-tions et leurs préférences par rapport au jeu. Les sujets étaient intégrés dans le groupe « petits établissements » ou dans le groupe « salon de jeu » s’ils y passaient au moins 70 % de leur temps de jeu. Au moment de l’étude, le Salon de jeux de Québec disposait de 335 appareils de loterie vidéo alors que les petits établis sements offraient 5 ou 10 appareils de ce type à leur clientèle. Les jeux proposés et les lots à gagner étaient comparables dans les deux types d’établissements.

Les analyses des chercheurs indiquent que la prévalence du jeu problématique est de 36 % chez les joueurs fréquen-tant les petits établissements contre 20 % chez les clients du salon de jeu. Quant à la prévalence probable du jeu pathologique, elle s’établit à 15 % chez les joueurs des petits établissements contre 5 % chez les clients du salon de jeu. « Au total, 51 % des personnes qui utilisent les appareils de loterie vidéo dans les petits établissements ont des pro-blèmes de jeu », résume le responsable de l’étude, Serge Sévigny, de la Faculté des sciences de l’éducation. L’effet du site de jeu subsiste même lorsque les analyses tiennent compte de variables telles que la consommation d’alcool. « Notre étude ne permet pas de déterminer si cette situation est due au fait que les joueurs problématiques préfèrent les petits établissements ou si le fait d’y jouer favorise le déve-loppement des problèmes de jeu », précise le chercheur.

Il y a quelque 11 600 appareils de loterie vidéo sur le terri-toire québécois et Loto-Québec envisage une nouvelle façon de déployer ce réseau. « À la lumière de notre étude, ce ne serait pas une bonne idée d’augmenter l’offre d’appareils de loterie vidéo dans les petits établissements si l’on veut lutter contre les problèmes de jeu, commente le professeur Sévigny. Par ailleurs, comme l’étude cerne les caractéris-tiques des joueurs qui fréquentent ces sites de jeu et les rai-sons pour lesquelles ils préfèrent ces endroits, elle pourrait être très utile dans l’élaboration de campa gnes d’interven-tion visant à prévenir les problèmes de jeu. »

Outre Serge Sévigny, les auteurs de l’étude parue dans International Gambling Studies sont Martin Leclerc, Annie Goulet, Karina Côté, Christian Jacques, Robert Ladouceur et Isabelle Giroux, de l’École de psychologie et du Centre québécois d’excellence pour la prévention et le traitement du jeu.

Des terrains de jeux risquésLes problèmes de jeu sont plus fréquents chez les utilisateurs d’appareils de loterie vidéo qui jouent dans les barspar Jean Hamann

Sur l’absence de figures historiques dans la toponymie québécoise

La nature, les figures reli-gieuses et quelques frag-ments historiques sont les principaux éléments dont s’inspire la toponymie qué-bécoise. La professeure Caroline Desbiens, membre de la Commission de toponymie du Québec, explique ainsi cette amné-sie collective. « La topony-mie, c’est un exercice de consensus complexe, parti-culièrement lorsque vient le temps de célébrer des figures historiques, tout le monde n’ayant pas la même interprétation de la façon dont ces personnages ont marqué l’histoire. Du coup, le consensus est plus facile à atteindre quand on ancre la toponymie dans le caractère naturel d’un lieu. »

Sur les rites de passageExplorer l’Asie sac au dos, obtenir une importante promotion ou être l’objet d’un bien-cuit au moment de la retraite sont autant de rites de passage. Pour Denis Jeffrey, faire du trek au Népal ou du surf à Bali représente le voyage initiatique, la quête de soi. « Des rites, il y en a encore ! Il y en a plein, il y en a partout. On ne le sait pas parce qu’on n’a pas appris à voir nos comportements comme des rituels. »

Sur le flou des frontières dans l’Arctique

Avec le réchauffement climatique, certains craignent l’arrivée de nouveaux conflits dans l’Arctique entre le Canada et d’autres pays concer-nant le flou des frontières. Par exemple, le Canada considère que le passage du Nord-Ouest fait partie de ses eaux intérieures, ce que contestent la Chine et les États-Unis. À ce propos, le géographe Frédéric Lasserre souligne que pour le moment, il n’y a pas de vives tensions dans le Nord. « Parmi tous les litiges à propos des frontières, beaucoup ont été réglés. Pour l’instant, aucune dispute n’a pris une tournure conflictuelle. »

ils ont dit...

Caroline Desbiens, Département de géographie

Le Devoir, 7 mai

Denis Jeffrey, Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage

La Presse Plus, 11 mai

Frédéric Lasserre, Département de géographie

Le Devoir, 12 mai

L’étude précise les caractéristiques des personnes qui utilisent les appareils de loterie vidéo dans les petits établissements et les raisons pour lesquelles ils préfèrent ces endroits. Ces informations pourraient servir à élaborer des campagnes d’intervention visant à prévenir les problèmes de jeu. photo Kent Buckingham

51 % des personnes qui utilisent les appareils de loterie vidéo dans les petits établissements ont des problèmes de jeu

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7le fil | le 19 mai 2016 recherche

Environ le quart des patients des unités de soins intensifs aux prises avec une infection qui s’est propagée au sang ne reçoivent pas un traitement antibiotique initial adéquat. C’est ce que révèle une étude pancanadienne à laquelle a participé le professeur François Lauzier, de la Faculté de médecine et du Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval. La situation est particulièrement préoccupante lorsque l’infec-tion est causée par un champi-gnon puisque le risque de mortalité des patients triple dans pareil cas, démontre l’étude qui vient de paraître dans la revue Plos One.

Les patients traités dans les unités de soins intensifs sont, par définition, dans un état de santé précaire et leur vulné rabilité s’accroît lorsqu’ils contractent une infection. Vu leur condi-tion, il est important de leur administrer un antibiotique efficace dans les plus brefs délais. Toutefois, comme il faut en moyenne de trois à quatre jours pour déter-miner l’identité de l’agent infectieux, les médecins sont contraints de choisir de façon empirique le traitement initial administré aux malades. Leur stratégie consiste souvent à jouer la loi de la moyenne en prescrivant des antibiotiques à large spectre.

Pour étudier les répercus-sions de cette façon de faire, les chercheurs ont passé en revue les dossiers de quelque 1 200 personnes soignées dans des unités de soins inten-sifs de 13 hôpitaux canadiens. Ces patients avaient contracté une infection qui s’était pro-pagée au sang. Grâce aux

informations portant sur le traitement prescrit initiale-ment et sur l’identité de l’agent infectieux révélée ultérieure-ment par les tests de labora-toire, les chercheurs ont déter-miné dans quelle mesure le premier antibiotique prescrit était approprié. « Bien que les médecins qui pratiquent dans les unités de soins intensifs soient très expérimentés, ils prescrivent un traitement inadéquat dans 22 % des cas, souligne François Lauzier. Lorsque l’infection est causée par une bactérie, ce taux est de 19 %. Il grimpe à 65 % lorsqu’il s’agit d’un fongus. »

Quarante pour cent des patients qui faisaient partie de l’étude sont décédés pendant leur séjour à l’hôpital. Selon les analyses des chercheurs, les traitements initiaux ina déquats n’augmentent pas le risque de mortalité

lorsque l’agent infectieux est une bactérie. « Il ne faut sur-tout pas interpréter ce résultat comme une preuve qu’il n’est pas nécessaire de prescrire le bon antibiotique contre des bactéries dès le début du trai-tement », prévient le profes-seur Lauzier. Lorsque l’agent infectieux est une espèce fon-gique, le risque de mortalité triple. Deux facteurs peuvent expliquer cette hausse, avance-t-il. « D’abord, les délais pour obtenir les résul-tats de laboratoire sont plus longs pour les fongus, de sorte que le bon antibiotique est administré plus tardivement. Par ailleurs, comme les infec-tions causées par ces microor-ganismes sont plus rares – on parle de 8 % des cas dans notre étude –, les médecins sont moins portés à soupçon-ner qu’ils peuvent être en cause et les antibiotiques ini-tiaux qu’ils prescrivent ne les ciblent pas. »

Heureusement, cette situa-tion n’est pas irrémédiable, estime François Lauzier. Le risque de mortalité associé aux infections fongiques pourrait être réduit en amélio-rant les règles de prédiction cliniques qui permettent aux médecins de mieux cerner les patients qui risquent d’en être atteints. Par ailleurs, des tests biochimiques détectant des molécules présentes dans les parois cellulaires des fongus pourraient aider les médecins à prescrire un meilleur traite-ment initial. Ces tests ne ren-seignent pas sur la souche en cause, mais les médecins sau-raient, en quelques heures, qu’il s’agit d’un fongus. Un antibiotique à large spectre ciblant ces microorganismes pourrait être administré en attendant le résultat des cultures microbiologiques. « Nous espérons aussi que notre étude sensibilisera les médecins des unités de soins intensifs à la possibilité que leurs patients puissent être infectés par des fongus », conclut le professeur Lauzier.

Q3

Les images de l’immense incendie de la région de Fort McMurray ont fait le tour du monde. En quelques jours, le brasier a ravagé plus de 285 000 hec-tares, soit l’équivalent de la superficie de forêt brûlée annuellement en Alberta, en moyenne. Alison Munson, professeure au Département des sciences du bois et de la forêt, tire quelques leçons du désastre.

Q Plusieurs médias attribuent l’am-pleur de l’incendie de Fort McMurray aux changements climatiques. Qu’en pensez-vous ?R Il est difficile d’établir un lien direct entre les changements climatiques et cet incendie, d’autant plus que les feux dans la forêt boréale sont très fré-quents à cette époque de l’année. Ils surviennent souvent au printemps, au moment où le sol n’est pas encore recouvert de végétation verte. Une fois démarrés, il s’avère presque impossible de les arrêter. En cette année d’El Nino, l’hiver a été très doux et très sec dans l’Ouest. Tout comme l’été précédent, d’ailleurs, puisqu’on a enregistré des précipitations inférieures à la normale. Après la fonte des neiges, la forêt était donc très sèche, vulnérable à un feu de ce genre. Toutefois, dans l’ouest de la forêt boréale, la saison des feux de forêt semble s’allonger depuis quelques décennies. Elle commence de façon plus précoce et elle dure plus long-temps. L’indice de sécheresse aug-mente également. Cet instrument de mesure inclut plusieurs paramètres, comme les températures de la journée, la quantité de précipitations, le degré d’évaporation et la durée d’ensoleille-ment. Tout porte à croire que le nombre d’incendies devrait s’accroître à l’ave-nir. Selon le modèle de prédiction mis au point par les chercheurs du Service canadien des forêts, les températures plus chaudes vont avoir un effet à la hausse sur les superficies brûlées dans la forêt boréale.

sur l’incendie de Fort McMurray

Q Comment éviter qu’une telle catastrophe ne se reproduise alors que 400 villes et villages sont construits dans la forêt boréale au Canada ?R Fort McMurray constitue un exemple particulier de ville construite en plein milieu de la forêt boréale. Aucun espace ne sépare ses quartiers résidentiels de la forêt. Le même problème s’était posé en Saskatchewan, il y a quelques mois, lorsque plusieurs villages autochtones ont dû être évacués. Après les grands feux de 2003 dans la région Kelowna, en Colombie-Britannique, le gouver-nement fédéral a mis en place un pro-gramme qui aide les communautés à mieux se protéger contre les incendies. FireSmart, ou Intelli-feu en français, suggère de nettoyer le sous-bois dans la ville pour éliminer les matériaux naturels facilement combustibles. On propose aussi de déboiser des zones entre les habitations et la forêt, pour constituer des barrières naturelles coupe-feux. En Abitibi, par exemple, la plupart des villages sont déjà entourés de grands espaces vides. Il peut égale-ment être intéressant de planter des arbres feuillus autour des habitations et pas seulement des conifères. Quand les feuilles sont sorties, en été, des arbres comme les peupliers et les bouleaux peuvent aider à ralentir le feu (en pro-duisant de l’ombre, qui limite le dessè-chement du sol, NDLR).

Q Quel impact aurait l’augmentation des incendies sur l’industrie forestière ?R Les entreprises forestières, qui cou-paient des conifères autour de Fort McMurray, vont sans doute utiliser une partie du bois brûlé, comme on le fait au Québec. Il peut être récupéré dans les deux ans suivant un incendie, avant qu’il ne pourrisse ou que les insectes ne l’attaquent trop. Cela peut aider l’indus-trie à compenser le volume perdu. À plus long terme, les simulations du Service canadien des forêts prédisent un risque accru d’incendie. Il faudra en tenir compte afin de calculer les volumes de bois à couper. Le Québec commence d’ailleurs à intégrer cette donnée. Pour sa part, l’Ouest canadien fait face à un autre phénomène, sans doute lié aux changements climatiques. Depuis 10 ans, la Colombie-Britannique et une partie de l’Alberta subissent l’in-vasion du dendroctone, un insecte qui profite des hivers doux pour se déplacer vers le Nord. Il détruit les forêts de pins et il fait perdre beaucoup de bois à l’industrie forestière. Cette dernière s’adapte en récupérant les arbres après le passage de l’insecte, comme elle le fait après le feu. Il reste que les entre-prises n’auront pas le choix de se mon-trer flexibles à l’avenir. Selon la situa-t ion, i l leur faudra rapidement construire des routes pour se diriger vers des territoires ravagés par des incendies ou par le dendroctone.

Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Alison Munson

Les infections systémiques causées par des champignons sont sous-diagnostiquées et traitées tardivement chez les patients gravement maladespar Jean Hamann

Sous le radar médical

Candida albicans est un champignon microscopique retrouvé dans les muqueuses de 80 % de la population. Généralement inoffensif, il peut causer des maladies graves et même la mort chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli. Des microorganismes du genre Candida étaient la cause de l’infection sanguine de 8 % des patients de l’étude.

Lorsque la cause de l’infection est un champignon, un traitement antibiotique initial inadéquat triple le risque de mortalité des patients

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en bref

Futurs communicateurs accomplisDes étudiants de la Faculté des sciences de l’administration se sont démarqués lors de la Journée et du Gala Relève, le 12 mai à Montréal. Organisé par l’Association des professionnels de la communication et du marketing (APCM), cet événement proposait des concours interuniversitaires, ainsi que des conférences, des panels et des kiosques d’information destinés aux finissants et aux professionnels en début de carrière. La délé gation de l’Université Laval a remporté la première place en relève marketing et la deuxième place en relève publicitaire à la compétition « Relève communication et relève marketing ».

Pour revivre l’événement en photos : bit.ly/1TjJvu2

Journée Québec- Canada-RussieUne journée d’étude aura lieu le mardi 31 mai au pavillon Gene-H.-Kruger sur les divers aspects des relations qui unissent le Québec, le Canada et la Russie. L’activité est organisée par le Conseil québécois d’études géopoli-tiques, le Département de géographie, le Centre Moscou-Québec et l’Association internationale d’études québécoises. Les similarités entre les trois territoires relèvent de la géographie physique et s’expriment aussi sur les plans historique, économique, sociopolitique et culturel. Parmi les conférenciers, cinq représenteront l’Université Laval, soit Tatiana Mogilevskaya, Alexandre Sadetsky, Frédéric Lasserre, Kim Pawliw et Henri Dorion. Les thèmes qui seront abordés comprennent notamment la valeur ajoutée des échanges culturels et le Nord comme domaine de coopération. À cette occasion, on fera le lancement de l’ouvrage collectif Québec, Canada, Russie : 100 miroirs.

Mardi 31 mai, à compter le 8 h 45, à la salle 2320-2330 du pavillon Gene-H.-Kruger. L’admission est gratuite et l’inscription obligatoire à l’adresse suivante : [email protected]. Pour plus d’information : [email protected].

« La coopération universitaire entre la France et le Québec se porte bien. » Ce constat, la coprésidente du Conseil franco-québécois de coopération uni-versitaire (CFQCU) l’a formulé en marge du 7e colloque de l’organisme, lequel s’est déroulé les 17 et 18 mai au pavillon La Laurentienne.

«Des collaborations solides ont été bâties, encouragées depuis des décen-nies par des politiques volontaires des gouvernements, explique la vice- rectrice adjointe aux études et aux acti-vités internationales, Nicole Lacasse. La coopération franco-québécoise en enseignement supérieur est aujourd’hui dynamique et productive, avec notam-ment une mobilité professorale et étu-diante importante, un grand nombre de cotutelles, des programmes conjoints de formation, des projets de recherche innovants, la création de laboratoires associés et d’unités mixtes interna-tionales de recherche. Mais il faut demeurer vigilant et s’assurer que les politiques continuent de comprendre la valeur exceptionnelle de la coopé-ration universitaire franco-québécoise et de la soutenir adéquatement. »

Le Conseil est le fruit d’une entente entre le gouvernement du Québec et celui de la République française. Il com-prend sept membres français et autant de membres québécois. De part et d’autre, on trouve quatre représentants d’établissements d’enseignement supé-rieur. «L’Université Laval est particu-lièrement active au Conseil », indique Nicole Lacasse.

La première journée du colloque a porté sur l’innovation et le numérique au cœur de la coopération universitaire

franco-québécoise. La seconde journée a couvert les grands axes de cette même coopération. Plus de 50 experts ont par-ticipé à la rencontre. La moitié prove-nait d’universités québécoises, dont une demi-douzaine de l’Université Laval.

Dans son exposé, la professeure Pascale Marcotte, du Département de géographie, a présenté un projet de recherche financé par le CFQCU et axé sur le tourisme de mémoire. Le projet couvre la période 2013 à 2016. Les équipes françaises et québécoises réunissent une dizaine de profes-seurs actifs en sociologie, histoire, géographie et marketing, ainsi qu’une dizaine d’étudiants. Ils proviennent notamment de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et de l’Université de Strasbourg, de l’Université Laval et de l’UQTR. Le principal séjour d’étude a consisté à visiter et à interroger les gestionnaires de plus de 30 sites de la Première Guerre mondiale en France et en Belgique.

«Pour leurs premiers travaux en com-mun, les chercheurs ont choisi comme objet d’étude les commémorations et les équipements touristiques liés au cen-tenaire de la Grande Guerre de 1914-1918, souligne Pascale Marcotte. Nous avons accompagné la réflexion des gestionnaires de cimetières, de musées, de parcs commémoratifs et de monu-ments qui s’interrogent sur les mes-sages à transmettre, les moyens pour le faire et les publics à qui ils s’adressent. Le projet a permis un transfert de connaissances entre les chercheurs et les milieux touristiques et commémo-ratifs. Il a aussi donné lieu à plusieurs analyses comparatives. »

Le professeur Bernard Têtu, mainte-nant retraité du Département de bio-logie moléculaire, de biochimie médi-cale et de pathologie, a présenté un projet de recherche également financé par le CFQCU et axé sur la patholo-gie numérique, ou télépathologie. Avec son partenaire français Philippe Bertheau, il a fondé le Réseau interu-niversitaire francophone en patholo-gie. Dix-neuf universités françaises sont représentées, de même que les quatre facultés de médecine québé-coises, ainsi qu’une université suisse et une université ivoirienne. Au cours des deux dernières années, des étu-diants de médecine en résidence ont conçu des modules de formation en pathologie numérique en ligne.

«Il est essentiel que les résidents en pathologie soient exposés à la pathologie numérique durant leur formation, affirme Bernard Têtu. En laboratoire, le pathologiste exa-mine des images macroscopiques et microscopiques et porte sur elles des diagnostics de maladies. Or, cette spé-cialité est maintenant beaucoup plus complexe et les pathologistes sont appelés de plus en plus à se consulter entre eux et à consulter des experts. » L’expertise québécoise en la matière a servi d’exemple. Depuis 2011, un réseau de télépathologie diagnostique est en activité dans l’est du Québec. Les lames microscopiques sont numérisées et les images sont lues à distance.

Ces deux projets font partie des neuf qui sont réalisés avec l’appui du CFQCU et dont les retombées ont été mises en valeur au cours du col-loque. «Ils sont des exemples éloquents de la valeur ajoutée des coopérations universitaires franco-québécoises en formation et en recherche et des modèles fort ins pirants pour l’avenir », soutient Nicole Lacasse.

Des collaborations transatlantiques fructueusesPlus de 50 experts français et québécois ont participé à la 7e édition du colloque du Conseil franco-québécois de coopération universitairepar Yvon Larose

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L’année 2012 est à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire des communau-tés autochtones du Canada. Alors qu’augmentai t le mécontentement contre les politiques gouvernementales, Idle No More voyait le jour, entraînant dans son sillage une vague d’appui sans pré-cédent. La question se pose : qu’aurait été le mouvement sans les médias sociaux ? « Il n’aurait sûrement pas été aussi important en termes d’étendue et d’intensité. Les communautés autochtones sont divisées géographique-ment et politiquement. Cette technologie a facilité la diffu-sion d’un discours militant,

contribuant à faire avancer l’expression politique du mouvement », croit Jean-Olivier Roy, chargé de cours à la Faculté des sciences sociales.

Le chercheur, qui s’inté-resse aux droits des peuples autochtones, abordera ce sujet au Congrès annuel de la Société québécoise d e s c i e n c e p o l i t i qu e . L’événement, qui aura lieu du 19 au 21 mai, réunira des intervenants du Québec, du Canada et de l’Europe. Spécialistes en politique et en relations internatio-nales discuteront d’enjeux d’actualité et feront état de leurs recherches au cours

d’ateliers, de tables rondes et de plénières. Il sera ques-tion, entre autres, de jus-tice sociale, d’institutions par lementaires, d’ iden-tité na tionale et de gestion diplomatique.

Avec son thème « Voix/Voies politiques : citoyen-neté, représentation et trans-formation », le congrès vise à faire rayonner l’interdis-ciplinarité du domaine de la science politique. « Cette discipline fait de plus en plus appel à des approches théoriques et des outils méthodologiques développés ailleurs. Très vivante, elle sait s’adapter aux impératifs des changements sociaux afin de mieux les expli-quer. L’interdisciplinarité se trouve donc au cœur du thème de notre programma-tion », souligne le président de la Société québécoise de science politique, Thierry Giasson.

Son équipe est parvenue à rallier plusieurs sommités, tout en s’assurant de faire une large place à la relève. Des associations étudiantes ont notamment participé à l’organisation de deux tables rondes. Le congrès sera aussi l’occasion de récompenser des travaux de recherche étudiants. Vendredi, les p r i x J e n s o n - P é t r y e t

Bélanger-Andrew couronne-ront respectivement le meil-leur mémoire de maîtrise et la meilleure thèse de docto-rat réalisés par un étudiant québécois. Ces deux prix, nommés en l’honneur de professeurs ayant marqué la science politique, seront remis pour la première fois. « Il y a des étudiants dont la recherche est très importante pour le développement de notre discipline, rappelle le professeur Giasson. C’est important de reconnaître et de récompenser l’excellence de leur travail. Leur présence au congrès est non seule-m e n t s o u h a i t é e , m a i s

essentielle. L’événement leur permettra d’avoir accès à une diversité de savoirs extraor-dinaire. Plusieurs sommités de la science politique fran-cophone seront là. »

Il se réjouit aussi du fait que l’événement se déroule cette année à l’Université Laval. Depuis sa création, le congrès a lieu tour à tour dans les établissements partenaires. « Ce retour à l’Université est symbolique, car il rappelle l’importance de la Faculté des sciences sociales dans le développe-ment de la science politique au Québec. De nombreux pol i to logues y ont été

formés, qui ont ensuite créé des départements de science politique dans d’autres uni-versités. Comme directeur de la Société qué bécoise de science politique et profes-seur au Départe ment de science politique, je suis très fier de pouvoir contri-buer à entretenir cet héri-tage de notre institution », conclut-il.

Du jeudi 19 mai au samedi 21 mai, au pavillon Alphonse-Desjardins et à l’atrium du pavillon Charles-De Koninck. Pour information et inscription : bit.ly/1WLn6rT.

politique

La politique sous toutes ses couturesPlus de 220 passionnés de science politique convergeront à l’Université pour participer au Congrès annuel de la Société québécoise de science politiquepar Matthieu Dessureault

Le chargé de cours Jean-Olivier Roy participera à un panel sur l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication par les mouvements sociaux. Il abordera plus particulièrement le cas du mouvement Idle No More. photo Michelle Caron

Spécialistes en politique et en relations internationales discuteront d’enjeux d’actualité et feront état de leurs recherches au cours d’ateliers, de tables rondes et de plénières

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Le barde de Stratford, toujours vivant

1. L’exposition William Shakespeare (1564-1616) – Une vie en scène se poursuivra jusqu’au 21 octobre 2016. On y trouve, entre autres, trois présentoirs vitrés mettant en valeur une douzaine de livres anciens tirés des collections de la Bibliothèque. photo Marc Robitaille 2. Dans Roméo et Juliette, Shakespeare met en scène un premier vrai amour contrarié par les deux familles ennemies. Roméo et Juliette, gravure de Goldberg, d’après une œuvre de Spiess. 3. À Londres, en 1996, le théâtre du Globe a été reconstruit à l’identique. Le parterre est à ciel ouvert comme du temps de Shakespeare. 4. Dans Hamlet, on trouve la fameuse réplique « Être ou ne pas être, telle est la question ». Hamlet, gravure de Pecht d’après une œuvre de Goldberg. 5. Dans Macbeth, le personnage principal rythme l’action avec ses discours intérieurs. Macbeth, gravure d’Adamo d’après une œuvre de Bauer. 6. William Shakespeare est né en 1564 à Stratford-upon-Avon. En 1616, soit sept années seulement après sa mort, une première édition complète de ses pièces était publiée. (Portrait Droeshout) 7. L’exposition met en valeur une douzaine de livres anciens, certains du 18e siècle, tirés des collections de la Bibliothèque. Ici le Shakespeare Rare Print Collection, édité par Seymour Eaton, R.G. Kennedy & Co., Philadelphie, 1900, Collections de la Bibliothèque de l’Université Laval. photo Marc Robitaille (2, 3, 4 et 5. Ces images sont tirées de Shakespeare Rare Print Collection, édité par Seymour Eaton, R.G. Kennedy & Co., Philadelphie, 1900, Collections de la Bibliothèque de l’Université Laval.)

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11Une vie en scène

L’Angleterre vient de célé-brer le 400e anniversaire de la mort de l’un de ses fils les plus illustres, le drama-turge et poète Wil l iam Shakespeare. À la Biblio-thèque de l’Université, cet anniversaire n’est pas passé inaperçu. Depuis le 22 avril, au quatrième étage du pavil-lon Jean-Charles-Bonenfant, se tient une exposition de

grande qualité, à la fois sobre et documentée, sur « le barde de Stratford ».

L’expos i t ion Wil l iam Shakespeare (1564-1616) – Une vie en scène se tiendra jusqu’au 21 octobre 2016. On y trouve trois présen-toirs vitrés mettant en valeur une douzaine de livres anciens tirés des col-lections de la Bibliothèque. Les caissons montrent aussi une vingtaine de facsimilés rares de gravures. Réalisées pour la plupart il y a plus d’un siècle, ces images illustrent plusieurs pièces de Shakespeare. Cinq grands panneaux d’information dominent l’ensemble. Leur contenu aborde les ques-tions relatives aux origines du dramaturge et à l’édition de s e s t ex t e s . Encore aujourd’hui, l’identité de l’écrivain ne fait pas l’unani-mité. Il n’existe par ailleurs aucun manuscrit connu de ses pièces. Un panneau commente quatre de ses œuvres parmi les p lus célèbres. Il s’agit de Roméo et Juliette, Hamlet, Macbeth

et La tempête. Dans un petit meuble, les étagères sont garnies d’une vingtaine de livres portant la mention « Pour consultation sur place ». Enfin, une armoire vitrée contient quelques programmes et photos du prest ig ieux fest iva l de Stratford, en Ontario, qui se consacre au théâtre shakes-pearien. Une des photos,

datant de 1957, montre l’ac-teur canadien Christopher Plummer interprétant le personnage d’Hamlet.

« On ne pouvait passer à côté du 400e de la mort de Shakespeare », indique la responsable de la médiation culturelle à la Bibliothèque et conceptrice de l’expo-sit ion, Stéphanie Bois-Houde. Selon elle, « le Grand Will » traverse les époques. « Il est à juste titre, dit-elle, l’un des grands auteurs de la littérature universelle. »

Pour la rédaction des textes, Stéphanie Bois-Houde a pu compter sur la collaboration d’un profes-seur retraité du Département des littératures et spécialiste de l’œuvre shakespearienne, Antoine Raspa. Les quatre œuvres, quant à elles, ont été choisies pour leur aspect « grand public ». « Nous sommes allés vers les pièces les plus connues, de façon à a t t i rer les v i s i teurs , explique-t-elle. Nous sou-h a i t o n s qu e l e s g e n s découvrent Shakespeare, l’explorent ou se le réap-proprient. » Elle rappelle que l’écrivain est encore aujourd’hui l’un des plus joués et adaptés au théâtre, ainsi qu’au cinéma. L’an dernier, une adaptation ciné-matographique de Macbeth réunissait Michael Fassbender et Marion Cotillard dans les rôles principaux. « Macbeth, soutient Stéphanie Bois-Houde, nous plonge au c œ u r d e l ’ i m a g i n a i r e shakespearien. »

Dans la comédie La tem-pête, le magicien Prospero et sa fille Miranda vivent en exil sur une île habitée par des esprits surnaturels. Puis, survient un naufrage… L’action se passe en Italie. Ce même pays sert de toile de fond au drame sentimen-tal et tragique bien connu Roméo et Juliette , dans lequel deux adolescents trouvent la mort devant l’impossibilité de vivre leur amour. Hamlet , pr ince danois, incarne l’indécision et n’agit pas pour venger la mort de son père. Enfin, le général écossais Macbeth, dévoré par l’ambition et poussé par Lady Macbeth, en vient à tuer son roi.

Les personnages féminins sont déterminants dans le théâtre shakespearien.

On peut d’ailleurs lire, sur l’un des panneaux de l’expo-sition, que « le dramaturge et poète confond ses pairs par sa compréhension aiguë des sentiments féminins ».

Hamlet est la première des quatre grandes tragédies shakespeariennes. On y trouve la fameuse réplique « Être ou ne pas être, telle est la question ». Dans cette histoire, l’indécision de Hamlet provoque une tragé-die famil ia le . La pièce Macbeth est montée comme divertissement pour la cour de l’Écossais Jacques 1er d’Angleterre. Dans cette œuvre, Lady Macbeth et son mari sombrent dans la folie, par culpabilité, après le meurtre du roi Duncan. L’amour sous-tend des œuvres comme Roméo et Juliette et La tempête. Dans l’une comme dans l’autre, des adolescents vivent un amour interdit par leurs

familles ennemies. Chez l ’écrivain, le sen timent amoureux triomphe tou-jours, au ciel ou sur terre.

William Shakespeare a écrit 36 pièces de théâtre, des tra-gédies comme des comédies. Il écrivait pour être compris de tous. Il puise plusieurs de ses thèmes dans l’histoire de son pays. « Sans difficulté, est-il écrit sur un panneau, il sonde le fond des cœurs et des têtes, distingue l’amour et la haine, cerne le conscient et l’inconscient, et dévoile les idéaux secrets, les jalousies profondes, les trahisons et les fidélités, les croyances et les doutes. Shakespeare décode l’âme humaine avec une aisance déconcertante. »

Le barde de Stratford, toujours vivantLa Bibliothèque propose une incursion dans l’univers fascinant de William Shakespearepar Yvon Larose

Shakespeare a écrit 36 pièces de théâtre, des tragédies comme des comédies

1. L’exposition William Shakespeare (1564-1616) – Une vie en scène se poursuivra jusqu’au 21 octobre 2016. On y trouve, entre autres, trois présentoirs vitrés mettant en valeur une douzaine de livres anciens tirés des collections de la Bibliothèque. photo Marc Robitaille 2. Dans Roméo et Juliette, Shakespeare met en scène un premier vrai amour contrarié par les deux familles ennemies. Roméo et Juliette, gravure de Goldberg, d’après une œuvre de Spiess. 3. À Londres, en 1996, le théâtre du Globe a été reconstruit à l’identique. Le parterre est à ciel ouvert comme du temps de Shakespeare. 4. Dans Hamlet, on trouve la fameuse réplique « Être ou ne pas être, telle est la question ». Hamlet, gravure de Pecht d’après une œuvre de Goldberg. 5. Dans Macbeth, le personnage principal rythme l’action avec ses discours intérieurs. Macbeth, gravure d’Adamo d’après une œuvre de Bauer. 6. William Shakespeare est né en 1564 à Stratford-upon-Avon. En 1616, soit sept années seulement après sa mort, une première édition complète de ses pièces était publiée. (Portrait Droeshout) 7. L’exposition met en valeur une douzaine de livres anciens, certains du 18e siècle, tirés des collections de la Bibliothèque. Ici le Shakespeare Rare Print Collection, édité par Seymour Eaton, R.G. Kennedy & Co., Philadelphie, 1900, Collections de la Bibliothèque de l’Université Laval. photo Marc Robitaille (2, 3, 4 et 5. Ces images sont tirées de Shakespeare Rare Print Collection, édité par Seymour Eaton, R.G. Kennedy & Co., Philadelphie, 1900, Collections de la Bibliothèque de l’Université Laval.)

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en bref

Journées de la recherche en santé La Journée de la recherche en médecine prend un virage cette année. Renommée les Journées de la recherche en santé, cette activité est désormais organisée par la Faculté de médecine et ses centres de recherche affiliés. Étudiants, résidents, stagiaires postdoctoraux et professeurs sont invités à présenter leurs travaux et à venir échanger avec la commu-nauté de la recherche en santé à Québec. La conférence d’ouverture sera prononcée par Gary Kobinger, qui se joindra cet été au corps professoral de la Faculté de médecine. Ce chercheur s’est récemment illustré par ses travaux sur le virus Ebola, ce qui lui a valu le titre de Scientifique de l’année 2015 de Radio-Canada.

Mercredi 25 mai et jeudi 26 mai au pavillon Ferdinand-Vandry. L’inscription est obligatoire. Pour information : www.fmed.ulaval.ca/activites/journees- de-la-recherche-en-sante/.

Les Palmophyllales sont des plantes pour le moins inhabituelles. Elles res-semblent à des algues vertes communes, mais les apparences sont trompeuses puisque chaque « algue » est en fait un regroupement de millions d’organismes unicellulaires, sans contact direct entre eux, fixés dans une matrice gélatineuse. Autre fait singulier à leur sujet, ces algues vivent à des profondeurs allant jusqu’à 200 mètres, là où la lumière solaire, essentielle à la survie des plantes vertes, se fait très rare. La position de ce groupe d’algues dans le grand arbre généalogique des plantes constituait un casse-tête pour les taxonomistes, mais une équipe internationale, dont font partie Claude Lemieux et Monique Turmel du Département de biochi mie, microbiologie et bio- informatique, vient d’élucider la question.

Les recherches visant à établir les liens familiaux de cet étrange groupe d’algues ont été amorcées il y a cinq ans par Frederik Leliaert, de l’Université de Ghent en Belgique. Les analyses phy logénétiques réalisées alors à partir de quelques gènes avaient montré que ces algues étaient très anciennes et qu’elles étaient distinctes des autres algues et plantes vertes, des informa-tions intéressantes, mais plutôt floues. Les chercheurs ont donc profité de l’amélioration des outils génomiques survenue au cours des dernières années pour revisiter la question. Comme les nouvelles analyses allaient essentielle-ment porter sur des gènes contenus dans les chloroplastes – les structures responsables de la photosynthèse chez les plantes –, Frederik Leliaert et ses

collaborateurs ont contacté les profes-seurs Lemieux et Turmel pour profiter de leur expertise. « Jusqu’à présent, le séquençage des génomes chloro-plastiques a été fait pour une centaine d’algues vertes et nous avons participé à 80 % de ces projets », précise Claude Lemieux.

En raison de leurs fonctions essen-tielles à la vie, les gènes chloroplas-tiques sont conservés chez les diffé-rentes espèces de plantes vertes. Les mutations décelées dans ces gènes permettent donc de reconstituer la généalogie d’un groupe de plantes et leur ordre d’apparition au cours de

l’évolution. La comparaison du génome chloroplastique des Palmophyllales avec ceux d’autres groupes de plantes a mis en lumière des différences suffi-samment grandes pour que ces algues soient regroupées au sein d’une classe distincte, rapportent les chercheurs dans un article du récent numéro de la revue Scientific Reports.

Les Palmophyllales seraient apparues très tôt au cours de l’évolution, il y a plus de 500 millions d’années, mais il s’agit d’une approximation, souligne le professeur Lemieux. Elles seraient issues de la lignée évolutive la plus ancienne des plantes vertes. Il est pos-sible qu’au moment de leur apparition, elles aient été des unicellulaires libres et que leur structure macroscopique se soit développée par la suite. Au fil des âges, elles se seraient adaptées pour pouvoir vivre dans les profondeurs marines, une niche écologique très spécialisée que très peu d’autres espèces d’algues exploitent.

Cette étude est de nature très fon-damentale, reconnaît le professeur Lemieux. « Elle vise à mieux com-prendre comment la vie s’est organisée sur la Terre et quelles sont les interrela-tions entre les espèces vivantes. Est-ce que ces connaissances auront un jour des applications pratiques ? Je ne le sais pas. Mais la connaissance pour la connaissance est tout de même quelque chose de très important. » C’est sans doute ce que pensait le biologiste américain Thomas Brock en étudiant les bactéries des sources thermales du parc national de Yellowstone dans les années 1960. Il n’imaginait pas, à l’époque, que ses travaux sur ces singulières bactéries conduiraient un jour à la création de la PCR, une tech-nique d’amplification du matériel géné-tique qui a révolutionné le séquençage d’ADN et généré des milliards de dol-lars en retombées économiques dans les domaines de la médecine et des biotechnologies.

Deux chercheurs de l’Université sont appelés à la rescousse pour élucider les liens familiaux d’un étrange groupe d’algues vivant dans les profondeurs marinesPar Jean Hamann

Mystère au fond des mers

Ce spécimen de Palmophyllales a des allures d’algue verte commune. En réalité, il s’agit de millions d’organismes unicellulaires, sans contact direct entre eux, réunis dans une matrice gélatineuse. photo Mark and Diane Littler, National Museum of Natural History, Smithsonian Institution

Ces algues sont issues de la plus ancienne lignée évolutive des plantes vertes. Elles seraient apparues il y a plus de 500 millions d’années.

Les toits verts du campus Le campus compte huit toits verts sur cinq bâtiments. Au pavillon Charles-De Koninck, le débarcadère nord et l’atrium possèdent un toit végétal. Au PEPS, les terrains de volley-ball de plage et les terrains gazonnés qui recouvrent les stationnements souterrains sont aussi des toits verts. Le pavillon Alexandre-Vachon et le pavillon des Services ont également ce type de toit. Il en existe également un tout petit sur la génératrice, près du pavillon des Sciences de l’éducation. Enfin, le pavillon Alphonse-Marie-Parent en compte trois à lui seul. En plus d’offrir un espace de verdure, les toits verts permettent de réduire les îlots de chaleur, d’absorber les eaux de pluie et offrent un habitat et une source de nourriture pour les insectes et les oiseaux.

Pour en apprendre davantage, participez au parcours DD le jeudi 2 juin ou le mardi 14 juin, de 12 h à 13 h. Départ du pavillon Alexandre-Vachon, dans le vestibule, près de la cafétéria.

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13le fil | le 19 mai 2016 arts

Avec Traces, son deuxième album solo, Claude Vallières propose un folk léché aux textes poétiques. Grand raconteur d’histoires, il nous offre l’occasion d’entrer dans son univers. « Même si les chansons ne parlent pas nécessairement de moi, elles sont très près de ma person-nalité, puisqu’elles véhi-culent mon type d’émotions ou de musicalité, dit-il. L’album m’est facile à assu-mer; je n’ai pas de jeu à jouer ou de masque à porter. L’authenticité, c’est ce qui permet à un artiste de sortir des sentiers battus. On ne peut laisser une trace en marchant dans les pas d’un autre. »

Laisser une trace. Cette expression, qui reviendra à plusieurs reprises durant l’entrevue, lui est chère. Elle se trouve d’ailleurs au cœur de l’album, servant de fil conducteur entre les chan-sons. Relations intimes, enfance, doutes, environne-ment : chaque thème exploré renvoie à une cicatrice, un souvenir, une marque ou une empreinte. L’artiste admet qu’il s’agit d’une obsession

chez lui, ce désir de laisser une trace positive parmi les siens.

À voir son parcours, il n’aurait pourtant pas à s’en soucier. Pédagogue dans l’âme, il partage sa connais-sance de la musique depuis bientôt 30 ans. En plus de sa charge de cours à l’Univer-sité, il a enseigné à l’École nationale de la chanson et a été coach vocal d’artistes renommés, tels que Lisa Leblanc, Alex Nevsky et Damien Robitaille. Comme auteur ou coauteur, il a publié une vingtaine d’ou-vrages pédagogiques. Il pos-sède également une solide expérience de la scène. Il a fait partie du groupe La Bande Magnétik, en plus d’être soliste invité auprès de différents orchestres symphoniques. En 2011, la sortie de son premier album, intitulé Souffles, avait été accompagnée d’une tournée au Québec et en Europe.

Ce second opus lui a donc permis de retourner en stu-dio après un bon moment consacré à l’enseignement et aux spectacles. Comme l’écriture, il s’agit d’une

étape de la création qu’il apprécie grandement. « Pour moi, le studio est un milieu sécurisant; on peut peaufi-ner, raffiner et reprendre l’enregistrement pendant plusieurs jours avant de trouver le bon filon sonore. C’est l’endroit idéal pour transgresser les habitudes, alors que sur scène, on a l’obligation de livrer nos chansons. Travailler en stu-dio représente une partie de plaisir ! »

Cette fois, la partie de plai-sir a duré plus d’un an. Avec son complice, le réalisateur Claude Laflamme, il a créé des arrangements bien f i ce lé s , s ’ insp i rant de

différents styles musicaux, te ls que le country, la musique latine et le doo-wop. L’appel de la scène se faisant sentir, le voici maintenant prêt à défendre l’album, en compagnie de ses amis musi-ciens. Le 20 juin, il offrira une prestation au Studio P, avant de lancer une tournée en bonne et due forme l’au-tomne prochain. Plusieurs dates seront annoncées sous peu. Cette tournée, on lui souhaite, laissera une trace dans le cœur du public.

L’album est disponible sur claudevallieres.com, sur iTunes et chez quelques disquaires.

Laisser sa trace

Le nouvel album de Claude Vallières, chargé de cours à la Faculté de musique, lui a donné l’occasion de renouer avec sa plume et avec le travail d’enregistrement studiopar Matthieu Dessureault

en bref

Titre de rêveIl reste encore quelques jours pour aller admirer les œuvres des finissants en arts visuels à la Galerie des arts visuels. L’exposition Titre de rêve présente les préoccupations politiques et sociales de 21 étudiants. Agissant comme commissaires invitées, l’artiste Marie-Andrée Godin et l’historienne de l’art Jeanne Couture les ont accompagnés dans leur démarche. Titre de rêve est l’aboutissement de questionnements, de réflexions, de choix, mais surtout, d’un long travail collectif. photo Marie-Soleil Fortier

Jusqu’au 22 mai, du lundi au vendredi, de 12 h à 18 h, ainsi que les samedis et dimanches, de 12 h à 17 h, au 295, boulevard Charest Est. Pour information : cargocollective.com/Titredereve ou facebook.com/titredereve.

Des arts pour la vieLaval en spectacle revient pour notre plus grand plaisir, le 27 mai, avec chanteurs, danseurs, musiciens et comédiens. La thématique de cette année, « Des arts pour la vie », rappelle l’importance des arts dans la vie de tous les jours. Chant choral, percussions africaines, salsa, zouk, démons-tration d’arts martiaux : les performances des employés de l’Université seront des plus diversifiées. L’événement présente également un volet exposition, qui réunit près d’une vingtaine d’artistes.

Vendredi 27 mai, à 19 h 30, au Théâtre de la cité universitaire du pavillon Palasis-Prince. L’exposition se tiendra, quant à elle, du 2 mai au 3 juin au 4e étage de la Bibliothèque au pavillon Jean-Charles-Bonenfant. Le vernissage aura lieu le 24 mai, à 17 h. Pour information : lavalenspectacle.ulaval.ca.

Épicentre de la créationVenez découvrir les nouvelles tendances en design graphique avec l’exposition Atelier 46°N 71°O, des finissants du baccalauréat en design graphique. Plusieurs exposants y présenteront le fruit de leurs recherches. L’événement, qui aura lieu sous la présidence d’honneur de 32 MARS, réunira des profes-sionnels du milieu. Des conférenciers provenant de 45 DEGREES, une filiale du Cirque du Soleil, Paprika, Nouvelle Administration et Lg2, entre autres, viendront parler de design graphique, de l’illustration à l’image de marque.

Du 27 au 29 mai, de 9 h à 17 h, au Musée de la civilisation de Québec. Le vernissage aura lieu le 26 mai, à 19 h. Joignez l’événement Facebook : facebook.com/events/ 223302518031625.

Chargé de cours en chant pop et jazz, Claude Vallières a une longue feuille de route derrière lui. Il a notamment été coach vocal d’artistes, en plus de partager la scène avec de grands noms de la chanson québécoise et de faire partie du groupe a capella La Bande Magnétik.

Grand raconteur d’histoires, Claude Vallières nous offre l’occasion d’entrer dans un univers folk aux textes poétiques

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14le fil | le 19 mai 2016histoire

Dans les années 1930, 1940 et 1950, la société québécoise, traditionnelle, conservatrice et catholique, avan-çait progressivement vers la moder-nité. L’un de ses guides de l’époque a certes été le dominicain Georges-Henri Lévesque. Ce religieux engagé et optimiste, ce rassembleur tourné vers l’avenir, est considéré comme l’un des précurseurs du Québec moderne.

« Le père Lévesque était un socio-logue à l’esprit analytique aiguisé, mais surtout un prêtre canadien-français influent et un habile polé-miste, explique le chargé de cours au

Département des sciences histo-riques, Jules Racine Saint-Jacques. Il s’est engagé sur les plans écono-mique, social, épistémologique et culturel. »

Dans sa thèse de doctorat en his-toire, Jules Racine Saint-Jacques s’attarde aux années 1932 à 1962 de celui qui fonda et dirigea la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval. En avril, dans le cadre de la Journée du livre politique du Québec, il recevait deux prix presti-gieux pour l’excellence de sa recherche doctorale. Ce sont le prix de la Fondation Jean-Charles-Bonenfant et celui du ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec/ministère des Affaires étrangères de France.

La rencontre entre le chercheur et son sujet de thèse s’est faite par hasard. « En faisant des recherches dans les débats reconstitués de l’Assemblée nationale, raconte-t-il, j’ai remarqué que le religieux s’y trouvait mentionné à quelques reprises par le premier ministre conservateur Maurice Duplessis et ses ministres, et jamais de manière très flatteuse. Ce prêtre semblait être une épine dans le pied du pre-mier ministre. »

Le chargé de cours qualifie d’« absolument fascinante » la période comprise entre les années 1930 et 1950 au Québec. Il y avait à cette époque, certes, la figure pater-naliste et autoritaire de Duplessis, qui fut au pouvoir de 1936 à 1939, puis de 1944 à 1959. Mais il y eut sur-tout « un incroyable bouillonnement d’idées et de débats ». « La grande

crise économique de 1929-1939, dit-il, a été vécue comme l’échec final du modèle capitaliste industriel. Plutôt que de se laisser abattre, la plupart des intellectuels canadiens-français ont voulu y voir l’occasion d’un nouveau départ. Sur les ruines du libéralisme sauvage, ces catho-liques souhaitaient bâtir un ordre social recentré sur l’humain et les valeurs chrétiennes. Ce qui a donné lieu à un foisonnement de projets. » L’un d’eux fut la fondation, par le père Lévesque en 1938, de l’École des sciences sociales, politiques et économiques à l’Université Laval. En 1943, l’École devint la Faculté des sciences sociales. « À compter de 1938, souligne Jules Racine Saint-Jacques, le dominicain occupe une place centrale au sein de l’intelligent-sia canadienne-française. Il est regardé comme un intellectuel de référence, un peu comme ce que Lionel Groulx avait représenté pour la jeunesse des années 1920-1930. »

Georges-Henri Lévesque avait réuni autour de lui des professeurs qui produisaient sur la société qué-bécoise un savoir critique au poten-tiel plus ou moins subversif aux yeux de l’idéologie dominante. Le régime clérico-nationaliste unio-niste, quant à lui, avait comme valeurs notamment la primauté absolue de la paix et de l’ordre, la valorisation de la famille et l’agricul-turisme. Une lutte idéologique était inévitable. Elle mettra toutefois quelques années avant d’advenir. Jusqu’à 1949, une certaine « bonne entente » règne de part et d’autre. En 1945, le gouvernement nomme le père Lévesque au Conseil supé-rieur du travail pour un mandat de trois ans.

En 1946, le père Lévesque signe un article polémiste dans la revue Ensemble ! dans lequel il propose de considérer les coopératives de travailleurs comme des associations à vocation économique « non confessionnelles ». « Dès lors, explique le chargé de cours, les tenants d’une Église hiérarchique exerçant une emprise totale sur la société québécoise lui feront une lutte sans relâche. »

En 1949, le père Lévesque est nommé à la Commission royale d’enquête sur l’avancement des arts, des lettres et des sciences au Canada, dite commission Massey. « En participant à la commission Massey, le dominicain affiche claire-ment ses couleurs libérales aux yeux de l’unioniste Duplessis, affirme Jules Racine Saint-Jacques. Celui-ci

le traite alors non plus comme un simple religieux ou comme un doyen universitaire, mais comme un adver-saire politique déclaré. »

Le premier ministre affecte de voir dans son enseignement à la Faculté une menace pour l’intégrité natio-nale et religieuse du Québec franco-phone, d’où son célèbre syllogisme : « Qui dit social, dit socialisme, qui dit socialisme, dit communisme; donc, le père Lévesque, doyen de la Faculté des sciences sociales, est un communiste ». Duplessis tentera par tous les moyens de mettre des bâtons dans les roues de ce dernier, notamment en 1951, en imposant son renvoi comme condition au versement d’un octroi important à l’Université Laval.

Autre pomme de discorde : le nationalisme. À cette époque, tous les Canadiens français, dont la plupart des politiciens et des intel-lectuels, notamment Duplessis, se reconnaissaient comme formant une nation distincte. Or, Georges-Henri Lévesque proposait, contre le nationalisme fermé et craintif de la survivance, un patriotisme cana-dien ouvert et confiant en la capa-cité des Canadiens français de faire jeu égal avec leurs compatriotes anglophones, cela dans le but de construire ensemble un pays ouvert sur le monde. Le dominicain démis-sionnera de son poste en 1955.

Le progressiste et le conservateurPendant ses nombreuses années au pouvoir, le premier ministre Maurice Duplessis a eu un adversaire intellectuel de première force en la personne du père Georges-Henri Lévesquepar Yvon Larose

Le père Georges-Henri Lévesque en 1934. photo Castonguay, Ottawa, Fonds Georges-Henri Lévesque

Le 26 juin 1985, le premier ministre René Lévesque remet l’insigne d’officier de l’Ordre national du Québec au père Lévesque. photo Fonds Georges-Henri Lévesque

Le père Lévesque siégeant à la Commission royale d’enquête sur l’avancement des arts, des lettres et des sciences au Canada. photo The National Film Board, 1949, Fonds Georges-Henri Lévesque

Le père Lévesque contemplant la statue de Maurice Duplessis livrée en 1960, mais inaugurée qu’en 1977. photo Fonds Georges-Henri Lévesque

Le Québec fut le théâtre d’un incroyable bouillonnement d’idées et de débats entre la grande crise économique et la Révolution tranquille

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15le fil | le 19 mai 2016 actualités UL

Sensibiliser les jeunes enfants à la gestion et à la diminution de la production des déchets, au jardinage et au compostage, aux valeurs sociales de l’eau ou encore au recyclage, sont autant d’exemples d’activités qui seront suggérées pour initier et sensibiliser les enfants au DD.

Du haut de ses 34 ans, Karine Lavallée a bien des projets en tête. Chose certaine, le déve-loppement durable (DD) est au cœur de tout ce qui l’entoure. Dans sa vie quotidienne avec sa petite famille, à l’université, mais aussi, bien évidemment, au centre du projet qui l’anime ces jours-ci : la création de son entre-prise Formation VerToi, un site Web de for-mation en ligne pour mieux outiller les édu-cateurs et éducatrices à la petite enfance en matière de développement durable et de pro-tection de l’environnement. Mais de quoi parle-t-on ici exactement ?

« Au primaire et au secondaire, les connais-sances enseignées en DD et en environne-ment sont déjà bien présentes, affirme l’étu-diante. Or, en milieu préscolaire, plus particu-lièrement dans les services de garde en milieu familial, peu de ressources existent à ce sujet pour les intervenants. Mon objectif est donc

de leur donner tous les moyens nécessaires afin qu’ils soient autonomes dans la trans-mission de connaissances auprès des enfants âgés de zéro à cinq ans. »

Karine n’en est pas à ses premiers pas dans le milieu de la petite enfance, elle qui y a tra-vaillé pendant plus de 15 ans. D’abord éduca-trice, elle a ensuite créé sa propre entreprise en animation et en développement de la motricité, dont la clientèle principale était les garderies en milieu familial. Ayant toujours eu un vif intérêt pour la protection de l’envi-ronnement et le développement durable, l’idée de revenir sur les bancs d’école pour acquérir une nouvelle formation universitaire et de créer un site Web a donc germé.

Ce n’est pas des bouchées doubles, mais bien triples, qu’elle allait mettre ! Inscrite au baccalauréat multidisciplinaire – profil entrepreneurial, elle fait aussi présentement deux certificats : un en management et un en développement durable.

« Karine a su cibler une formation qui allait parfaitement lui permettre de réaliser son rêve, soit celui de créer son entreprise et de devenir une travailleuse autonome possédant de solides connaissances en développement durable, souligne Daniel Forget, coordonna-teur d’opérations à la Direction générale des programmes de premier cycle. Son baccalau-réat multidisciplinaire – profil entrepreneu-rial lui permet d’acquérir des connaissances générales tout en apprenant et en dévelop-pant, avec l’appui d’Entrepreneuriat Laval, des habiletés pour créer sa propre entreprise. Quant à son certificat en développement durable, il lui permet, au-delà de l’acquisition de connaissances, de monter concrètement son projet de formation à l’aide d’un profes-seur spécialiste du domaine dans le cadre du cours Projet d’intervention dirigé en dévelop-pement durable. »

« Dans ce cours, j’ai déjà monté les trois premiers modules de ma formation en ligne. C’est trop génial ! Je suis aux études, mais je suis déjà en train de monter ma propre entre-prise ! s’exclame l’étudiante. J’étais encadrée et évaluée par Barbara Bader, qui est profes-seure à la Faculté des sciences de l’éducation, mais qui est aussi titulaire de la Chaire de lea-dership en enseignement en sciences et déve-loppement durable. Comme je fais le profil entrepreneurial, je devais aussi présenter mon projet dans le cadre du cours Savoir entre-prendre, dans lequel nous sommes encadrés par un mentor du milieu. Dans mon cas, ce fut Nathalie Piedboeuf, une gestionnaire de G3E, un organisme de la région en écoprotection de l’eau. Manon Lortie, conseillère d’Entrepre-neuriat Laval, m’apporte quant à elle un sou-tien constant pour faire progresser mon projet d’entreprise. C’est un rêve, mais aussi un pro-jet sur mesure qui se réalise pour moi ! »

La formation en ligne sera composée de sept modules dans lesquels seront présentées non seulement des connaissances dans le domaine du DD et de l’environnement, mais aussi des approches et des exemples d’activités pédago-giques adressées aux enfants âgés de zéro à cinq ans. Des vidéos, des exercices et des forums s’ajouteront au site.

Sensibiliser les jeunes enfants à la gestion et à la diminution de la production des déchets, au jardinage et au compostage, aux valeurs sociales de l’eau ou encore au recyclage – en les invitant à créer des jouets composés de matières recyclées par exemple – sont autant d’exemples d’activités qui seront suggérées pour initier et sensibiliser les enfants au DD et à la protection de l’environnement.

« L’ensemble du travail réalisé est de très bonne qualité, intéressant, riche en activités éducatives variées, bien choisies, dynamiques, adaptées à la petite enfance, indique Barbara Bader. Il est le résultat d’une recherche docu-mentaire très riche et d’un très bel engage-ment de Karine dans cette démarche. Plusieurs documents destinés aux éducateurs et aux éducatrices sont bien pensés; ils les engagent véritablement dans une réflexion professionnelle ou personnelle et conduisent à des actions porteuses de change ments inté-ressants. Le tout est très formateur. »

« Le projet de Karine est unique en dévelop-pement durable, car elle a su non seulement opter pour une formation de niveau universi-taire de qualité qui correspond le mieux à l’atteinte de ses objectifs, mais aussi parce qu’il s’agit d’un projet très pertinent et très prometteur, puisqu’il s’inscrit là où tout com-mence : l’enfance », indique pour sa part Alain Faucher, directeur général du 1er cycle.

Alain Faucher va même plus loin. Selon lui, l’histoire de Karine devrait devenir en quelque sorte, aujourd’hui et dans l’avenir, l’histoire de chacun.

« Le développement durable n’est plus “la saveur du mois”, comme c’était le cas il y a quelques années; il est devenu une réflexion qui est maintenant l’affaire de tous, car elle nous concerne tout autant que les généra-tions à venir. Nous pouvons d’ailleurs être très fiers de notre institution, qui demeure très engagée en DD et qui fait même sa marque sur la scène internationale. Toutefois, il ne faut pas oublier qu’il revient à chacun de revoir ses propres façons de faire. Dans le domaine de la formation, par exemple, cela peut amener à poser les questions suivantes : “Par rapport à ma spécialité, il y a-t-il des actions à réaliser ? Puis-je faire bouger les choses ? Si oui, qu’est-ce que ça change dans les contenus, dans les processus ? Qu’est-ce que ça change dans nos propres vies de for-mateurs et d’enseignants ?” À mon avis, il y a urgence de se questionner, c’est-à-dire de se responsabiliser davantage par rapport à notre monde à nous, mais aussi par rapport au monde de demain. ».

Le site Formation VerToi sera mis en ligne en octobre prochain. D’ici là, la plateforme sera mise à l’essai par quatre éducateurs en milieu familial, mais aussi par le CPE de l’Université Laval.

L’étudiante Karine Lavallée a su cibler une formation qui allait lui permettre de réaliser son rêve, soit celui de créer son entreprise et de devenir une travailleuse autonome possédant de solides connaissances en développement durable. photo Marc Robitaille

Je suis DD en formation !Tout au long des prochains mois, nous vous présenterons les 10 grandes actions en développement durable que vise l’Université Laval pour les trois prochaines années et qui guideront nos gestes collectifs et individuels. Cette semaine : la formation.par Claudine Magny

La formation en DD à l’UL, c’est notamment :• Plus de 340 cours dans 75 programmes

de formation liés au développement durable

• Près de 20 baccalauréats offrant le profil en développement durable

• Un MOOC (massive open online course), Développement durable : Enjeux et trajectoires, conçu par l’Institut EDS et offert annuellement

Le site Web de formation en ligne outillera les éducateurs et éducatrices à la petite enfance en matière de DD et de protection de l’environnement

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16le fil | le 19 mai 2016actualités UL

Nettoyage annuel des boisés : une participation record !

Une retraite bien méritée

Le 11 mai, 130 étudiants, employés et retraités de l’Université Laval ont joint leur efforts pour nettoyer les boisés du campus. Au total,

c’est 653 kg de matières rési-duelles qui ont été sorties des boisés, soit 284 kg de déchets, 116 kg de conte-nants recyclables et 253 kg

de gros morceaux, dont 10 kg de balles de golf, qui ont été rapportées chez Golf Campus, le terrain de golf du PEPS.

Plus d’information : www.si.ulaval.ca/ nouvelles/article/article/6/ 6e-edition-du-nettoyage-des-boises-du-campus/

L’Université a fêté ses nouveaux retraités au cours d’une soirée hommage qui a eu lieu le mercredi 11 mai, au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack. Les célébrations se sont déroulées en présence du recteur, Denis Brière, du vice- recteur aux études et aux activités internationales,

Bernard Garnier, et de la vice-rectrice à l’administration et aux finances, Josée Germain.

Chaque membre du personnel retraité a reçu, comme souvenir, une estampe numérique intitulée Entre amis, tirée de l’œuvre de l’artiste Patrick Rodrigue.

Les retraités présents à la soirée hommage accompagnés du recteur, Denis Brière (deuxième rangée, à gauche), du vice-recteur aux études et aux activités internationales, Bernard Garnier (deuxième rangée, à droite), et de la vice-rectrice à l’administration et aux finances, Josée Germain (dernière rangée, à gauche). photo Marc Robitaille

en bref

De l’action en optique-photoniqueLes chercheurs et étudiants-chercheurs en optique-photonique seront très occupés au cours de la prochaine semaine. D’abord, du 20 au 22 mai, le Regroupement des étudiants en photonique et optique de Laval (REPOL) accueillera, au pavillon La Laurentienne, une centaine d’étudiants-chercheurs du Québec, du Canada et d’autres pays, qui participeront à la conférence de l’International OSA Network of Students (IONS). Le 23 mai, au pavillon Alphonse-Desjardins, le Centre d’optique, photonique et laser (COPL) tiendra sa réunion annuelle, au cours de laquelle des sommités du domaine prendront la parole. Enfin, du 24 au 26 mai, Photonics North 2016 se déroulera au Centre des congrès de Québec. Cette rencontre internationale, qui réunira plus de 500 participants, est présidée par Réal Vallée, du COPL, et Pierre Galarneau, de l’Institut national d’optique.

Pour information, visiter ionsquebec.osahost.org/, www.copl.ulaval.ca/a_propos/journee_du_copl_2016/ et photonicsnorth.com/fr.

1975. Le jardin pédagogique de l’Université Laval devient le Jardin botanique Roger-Van Den Hende, en hommage au professeur retraité Roger Van Den Hende, pionnier de l’horticulture ornementale au Québec. « Toujours soucieux de promouvoir un art qui commence à peine à être reconnu ici, il a mené une action extrêmement diverse et engagée, tant auprès des étudiants et des organismes publics et privés que des professionnels de l’horticulture. Ses qualités de pédagogue et de vulgarisateur, la préparation minutieuse de ses laboratoires et sa passion pour un sujet qui était sa vie faisaient de ses cours, notamment celui sur la botanique, une expérience particulièrement stimulante pour ses élèves », pouvait-on lire dans Le Fil des événements.

On le voit ici, au centre, en compagnie du vice-recteur Marcel Daneau (à gauche) et du doyen de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, Victorin Lavoie (à droite). photo W.B. Edward | Division de la gestion des documents administratifs et des archives

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17le fil | le 19 mai 2016

Selon l’enquête, le fait d’être en couple incite les hommes à reléguer la responsabilité de la contraception à leur partenaire.

Au cours de l’étude, 80 entrevues auprès de 53 étudiants et étudiantes des trois cycles provenant de diverses facultés ont été réalisées.

sociétéLa contraception au masculinLa bourse FARE, qui récompense la recherche chez les étudiants de 1er cycle en sociologie, a été remise à un projet portant sur les pratiques contraceptives des jeunes hommespar Matthieu Dessureault

« On parle souvent de choc culturel lorsque des étudiants effectuent un stage d’études à l’étranger. Mais encore ? Je voulais voir en quoi cela les transformait et connaître le sens qu’ils donnaient à leur expérience. L’analyse de leurs récits m’a fait comprendre qu’un stage repré-sentait une formidable occasion de prendre conscience de soi et des autres. » Brigitte Martin résume ainsi sa thèse de doctorat en anthropologie, effectuée sous la direction de Marie-Andrée Couillard, professeure à la Faculté des sciences sociales. Agente de recherche et de planification au Bureau international (BI), Brigitte Martin était en terrain de connaissance, ayant elle-même aidé à mettre en place le programme étudiant de mobilité internationale lancé en 2000 à l’Université.

Pour son étude, Brigitte Martin a mené plus de 80 entrevues auprès de 53 étu-diants et étudiantes des 3 cycles prove-nant de diverses facultés et ayant parti-cipé à l’un des 10 programmes de mobi-lité de courte ou de longue durée offerts par le BI. Les entrevues ont eu lieu entre septembre 2011 et mai 2012. Les étu-diants étaient invités à s’exprimer sur leur milieu familial, leur parcours sco-laire, leurs centres d’intérêt et leurs réseaux. Des groupes de discussion réu-nissant des étudiants qui s’apprêtaient à partir à l’étranger et d’autres qui en revenaient ont également eu lieu. À par-tir de cette enquête ethnologique, Brigitte Martin a dégagé trois parcours d’étudiants : « l’ingénu », « le maëlstro-miste » et « le cosmopolite ».

« L’ingénu n’a pas ou peu d’expérience de voyage à l’étranger, explique Brigitte Martin. C’est un étudiant plus compétitif que la moyenne et il considère que ce stage représente une plus-value pour son curriculum vitae. D’ailleurs, son choix de carrière est souvent fait en fonc-tion d’une profession valorisée sociale-ment : médecin, avocat, ingénieur, ges-tionnaire, etc. Partir est aussi un moyen de s’affranchir de son milieu familial. » Comme son nom l’indique, le maëlstro-miste est un véritable tourbillon. Il acquiert très tôt la curiosité de voyager,

souvent grâce aux récits de voyage éma-nant d’une personne importante pour lui, comme une tante ou un oncle. Parlant une deuxième langue, voire une troisième, son domaine d’études (rela-tions internationales, géographie, etc.) témoigne de sa passion pour l’étranger. Enfin, Brigitte Martin décrit le cosmopo-lite comme un individu un peu marginal, dont l’un ou les deux parents sont sou-vent d’origine étrangère. Très à l’aise avec les différents codes culturels, trou-vant dans la culture locale une réponse à ses questions existentielles aussi bien que celles liées à son domaine d’étude (science politique, arts, sociologie, anthropologie, etc.), le cosmopolite est en quelque sorte un citoyen du monde.

À des degrés divers, les trois catégories d’étudiants trouveront leur compte au cours du voyage : renouvellement des valeurs, renforcement de la confiance en soi, développement de l’intérêt pour sa propre culture et celle de l’autre, tolé-rance, ouverture, sentiment accru de faire partie du monde. Sans compter, évidemment, l’enrichissement des connaissances dans son domaine de formation.

Toutes ces considérations amènent Brigitte Martin à encourager fortement les étudiants à participer au programme de mobilité offert par le BI, programme qui gagne d’ailleurs en popularité d’an-née en année. À titre d’exemple, une centaine d’étudiants profitaient de ce programme avant la création du BI. Aujourd’hui, leur nombre frise le millier annuellement. Malgré des statistiques encourageantes, Brigitte Martin estime que le programme pourrait bénéficier d’une plus grande visibilité. Elle croit aussi que les tribunes manquent pour permettre aux étudiants de parler de leur expérience. Des conférences pourraient inciter d’autres jeunes à se lancer dans l’aventure, une opinion partagée par Richard Poulin, directeur du Bureau international. « Pourquoi pas un circuit de type “Grands explorateurs” où les étudiants iraient rencontrer les jeunes dans les écoles ? », suggère-t-il. L’idée est lancée !

Pour les hommes âgés de 18 à 25 ans, le pré-servatif sert avant tout de protection contre les infections transmises sexuellement et par le sang (ou ITSS), et non comme mesure contraceptive. Voici l’une des conclusions du rapport Échanges et négociations dans les pratiques contraceptives : le positionnement des hommes âgés de 18 à 25 ans, réalisé par Jonathan Riendeau dans le cadre du Laboratoire de recherche en sociologie. Ce cours permet aux étudiants de deuxième année de baccalauréat en sociologie d’effec-tuer une recherche pour un organisme de la région de Québec. Cette année, sept enquêtes ont été réalisées par 16 étudiants pour diffé-rentes organisations.

Préoccupé par le taux de grossesse non désirée chez les jeunes, S.O.S. Grossesse voulait en savoir plus sur les obstacles ren-contrés en matière de contraception. L’étude de Jonathan Riendeau, qui porte plus préci-sément sur les hommes âgés de 18 à 25 ans, contribuera au travail de prévention de l’or-ganisme. « Pour plusieurs, la contraception se conjugue au féminin. La femme est asso-ciée au rôle reproductif, ce qui implique une prise en charge des méthodes contraceptives. Ce n’est pas parce qu’elles ont la capacité de donner naissance qu’elles doivent assumer seules cette tâche. Par cette étude, j’ai voulu aborder les enjeux de la contraception mas-culine afin d’aider à mieux prévenir les gros-sesses non désirées », explique-t-il.

L’étudiant a mené des entretiens semi- dirigés, accompagnés d’un questionnaire, auprès de huit hommes ayant eu des rap-ports hétérosexuels au cours des six derniers mois. Les questions portaient sur l’aspect contraceptif de leurs pratiques sexuelles. Les résultats révèlent que les principaux obstacles à la contraception sont le prix des préservatifs, la diminution du plaisir et l’interruption temporaire de l’acte sexuel.

L’étude montre également que le fait d’être en couple incite les hommes à reléguer la responsabilité de la contraception à leurs partenaires. « Les pratiques des répondants

sont influencées par le type de relation qu’ils entretiennent avec leurs partenaires, résume Jonathan Riendeau. Pour les célibataires ayant un premier rapport sexuel, le préser-vatif est un incontournable. Pour les couples ouverts, c’est-à-dire stables, mais non exclu-sifs sexuellement, l’homme cesse parfois de le porter, sans réfléchir aux risques de grossesse. »

Jonathan Riendeau a présenté les grandes lignes de sa recherche le 28 avril, à l’occa-sion de la 33e cérémonie du Laboratoire de recherche en sociologie. Il a reçu, au cours de cette activité, une bourse du Fonds d’aide à la réussite (FARE). L’objectif de ce prix est de reconnaître et de valoriser la recherche chez les étudiants de 1er cycle en sociologie afin de les inciter à poursuivre dans cette voie. « Différentes qualités ont mené Jonathan à proposer cet excellent rapport. Il a su se doter d’outils théoriques et méthodologiques lui permettant de bien circonscrire son objet d’étude, ainsi que d’analyser finement son corpus. Son ouver-ture l’a amené à être sensible aux différentes subtilités, ce qui lui a permis de bien saisir les nuances des discours », affirme son ensei-gnant, Louis-Simon Corriveau.

L’éveilLes stages d’études à l’étranger transforment à jamais ceux et celles qui se lancent dans l’aventure, révèle une récente thèse de doctorat en anthropologiepar Renée Larochelle

Les autres projets de recherche en bref• L’Association québécoise des pèlerins

et amis du Chemin de Saint-Jacques cherchait à mieux comprendre ce qui incite ses membres à effectuer le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.

• Une étude réalisée pour l’Association québécoise des centres d’intervention en dépendance visait à documenter la réalité des toxicomanes qui obtiennent de l’aide en dehors des centres de thérapie.

• En quoi l’environnement de travail influence-t-il l’intégration socioprofessionnelle des personnes ayant des incapacités ? C’est la question posée par une étude commandée par l’organisme Entr’actes.

• L’Association des services de garde en milieu scolaire a mandaté des étudiants afin de mieux comprendre comment le service de garde scolaire est intégré aux projets éducatifs.

• Une autre étude, réalisée pour l’organisme S.O.S. Grossesse, s’intéressait quant à elle aux pratiques sexuelles et contraceptives des femmes âgées de 18 à 25 ans.

• Le ROC 03, qui réunit les organismes communautaires de la région de la Capitale-Nationale, souhaitait en connaître davantage sur les conditions de travail de ses employés.

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18le fil | le 19 mai 2016vie étudiante

Clara Bleuven s’intéresse aux levures qui résistent à différents stress environnementaux afin de déterminer à quels gènes elles doivent leur survie. photo Marc Robitaille

Clara Bleuven est sans cesse à la recherche de nouveaux défis à la hauteur de sa pas-sion pour la biologie évo-lutive. Touche-à-tout dans son domaine de prédilec-tion, la jeune scientifique se démarque par la diversité et l’originalité de ses pro-jets. Son travail et l’enthou-siasme qu’elle y porte lui ont d’ailleurs permis de

décrocher l’une des bourses de leadership et développe-ment durable de l’Univer-sité Laval, volet leadership scientifique.

C’est en janvier 2015 que Clara Bleuven est arrivée au Québec pour entamer son doctorat dans l’équipe de Christian Landry à l’Insti-tut de biologie intégrative et des systèmes de l’Université

Laval. Son défi actuel ? « Torturer des levures », selon ses propres mots. En effet, la doctorante soumet les levures à des chocs environ-nementaux brutaux, comme une exposition à un milieu acide, et elle examine ensuite les levures qui s’en tirent afin de déterminer à quels gènes elles doivent leur survie. Ce « sauvetage évolutif » repré-sente une question fonda-mentale en biologie et sa portée dépasse le simple cas des levures, précise-t-elle.

La question est donc de taille et la quantité de travail à accomplir pour la résoudre pourrait en effrayer plus d’un. Pourtant, c’est tout autrement que Clara Bleuven voit cela. « J’ai passé un an à développer un protocole inédit et à tester différents chocs. Les levures poussent ou ne poussent pas, c’est très visuel et ça rend la chose très ludique », raconte-t-elle.

Intéressée par les processus fondamentaux d’adap tation évolutive et de divergence des espèces, la doctorante a su créer les occasions de satis-faire sa soif de connaissance. Que ce soit un stage passé à étudier les sous-espèces d’oi-seaux de paradis au Musée américain d’histoire naturelle de New York ou des travaux

menés sur les cténophores – des organismes proches des méduses – à l’Université Pierre-et-Marie-Curie de Paris, Clara Bleuven profite de toutes les possibilités.

« C’est époustouflant de voir à quel point chaque orga-nisme, que ce soit l’humain, la méduse ou même la levure, est complexe, raconte-t-elle.

Étudier cette complexité, comprendre comment et pourquoi elle varie entre les espèces sont des questions qui me motivent. C’est ce qui m’a guidé dans mon cursus : essayer de comprendre com-ment nous avons pu deve-nir aussi différents d’une méduse, alors que nous venons d’un même ancêtre. »

Faire la vie dure aux levuresLa doctorante Clara Bleuven fait passer un mauvais quart d’heure aux levures pour identifier les gènes qui assurent leur survie dans des conditions difficilespar Rachel Hussherr

Plusieurs l’ignorent, mais l’esclavagisme a déjà existé au Québec. Des personnalités comme Louis de Buade de Frontenac, Marguerite d’Youville et Madeleine de Verchères, ainsi que des membres du clergé et des marchands, ont pos-sédé des esclaves. Né à Limoilou d’un père sénégalais et

d’une mère québécoise, le rappeur Webster profite de sa tribune pour aborder cette délicate question. Son sujet de prédilection est l’histoire de la présence des Noirs au Québec et au Canada depuis le début du 17e siècle. « Webster a un rap très posé, travaillé et réfléchi. Il utilise ses chansons pour rappeler des réalités historiques qui ne sont pas enseignées dans les livres scolaires », note Jean-Philippe Béchard, étu-diant au baccalauréat en anthropologie.

Avec sa collègue, Anne-Julie Asselin, il s’intéresse à l’uni-vers du hip-hop québécois. Ce mouvement, rappelons-le, est apparu au début des années 1970 chez nos voisins du Sud. Il réunit plusieurs sphères qui se nourrissent entre elles, soit le rap, le DJing, le graffiti et le break dance. À l’origine, il visait à donner une voix aux jeunes des quartiers popu-laires, qui n’hésitaient pas à critiquer le système.

Grands mélomanes, Anne-Julie Asselin et Jean-Philippe Béchard ont voulu dresser le portrait de ce mouvement au Québec. Les étudiants ont épluché la littérature scientifique et des paroles de chansons, en plus d’effectuer des entrevues et de recueillir des commentaires sur les réseaux sociaux. Le fruit de leur recherche a été présenté en avril au 1er Colloque des finissantes et finissants en anthropologie de l’Université Laval. Leur conclusion ? « Autrefois très politisé, le rap qué-bécois est aujourd’hui complètement éclaté. Il n’y a plus de suite logique. Il reflète extrêmement bien la société du Québec, où la notion de culture est floue. Ce phénomène peut s’expliquer par nos nombreuses influences artistiques et par notre histoire », croit Anne-Julie Asselin.

Le hip-hop québécois ne forme pas une famille bien défi-nie, il n’empêche que tous les groupes semblent partager une vision commune. « Pour qu’une culture soit culture, il faut qu’il y ait collectivité. N’importe qui est libre de s’identifier à la culture hip-hop, mais c’est la communauté qui décide s’il est digne d’en faire partie. Si un artiste réalise une action aberrante, qui ne colle pas à l’idéologie du mouvement, ses pairs ne le reconnaîtront pas comme faisant partie de ce mouvement », poursuit l’étudiante.

Un autre élément qui ressort de leur étude est celui du mélange des langues, signe d’une jeunesse immergée dans un Québec multiculturel. Polyglottes, les rappeurs pigent dans les dictionnaires de Molière et de Shakespeare, inté-grant à leurs textes de l’espagnol, du créole, du portugais ou de l’inuktitut. Plusieurs ont recours au franglais en utilisant des expressions colorées. Des groupes comme Loud Lary Ajust et Dead Obies en ont fait leur marque de commerce. « Rappelle-toi qu’on est parti de nothing, pis que ma moms work à l’usine sur le nightshift », clament ces derniers sur la pièce Montréal $ud. « Décharge le magnum, pis make it happen ! C’est en prenant le temps qu’on va keep la passion », renchérit Alaclair Ensemble, bien connu pour ses rythmes accrocheurs.

Pour Jean-Philippe Béchard, de telles chansons offrent un regard évocateur sur la société. Encadré par Isabelle Henrion-Dourcy, professeure au Département d’anthropo-logie, il prépare un autre projet de recherche, qui portera sur les stéréotypes de genres véhiculés par la musique hip-hop. « Parce qu’ils rapportent une réalité de leur milieu, on peut considérer les rappeurs comme des ethnographes de la rue. Certains s’inscrivent dans une démarche intellectuelle com-parable à ce qui peut être fait dans le monde scientifique », va-t-il jusqu’à dire.

Ethnographes de la rueJadis revendicateur, le hip-hop québécois voit éclore une nouvelle vague d’artistes aux influences et aux démarches aussi multiples que diversifiéespar Matthieu Dessureault

Il est intéressant de voir à quel point les organismes vivants sont différents, alors qu’ils ont le même ancêtre

Les rappeurs québécois ont souvent recours au franglais pour s’exprimer. C’est le cas du collectif Alaclair Ensemble, dont le style coloré le distingue du reste de l’industrie. photo Alaclair Ensemble

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19le fil | le 19 mai 2016

Campus dynamique

sportsen bref

À l’assaut du titre nationalL’équipe de golf Rouge et Or traversera prochainement le pays afin de prendre part au Championnat des universités et collèges cana-diens, qui se tiendra au club de golf Morningstar de Parksville, tout près de Nanaimo en Colombie-Britannique, du 31 mai au 3 juin. Une vingtaine d’institutions s’affronteront chez les hommes, alors que pour le volet féminin, ce sera une douzaine d’universités qui seront en compéti-tion. L’équipe masculine de l’Université Laval a décroché le titre national à deux reprises (en 2010 et en 2012), tandis que les femmes ont terminé en quatrième position en trois occasions, leur meilleur résultat à ce tournoi. L’an passé, l’Université avait pris le sixième rang chez les hommes et le huitième rang chez les femmes. photo Mathieu Bélanger

Des cours privés pour se perfectionnerSi vous pratiquez le tennis, le golf et la natation depuis plusieurs années, vous savez que peaufi-ner sa technique apporte beaucoup d’avantages. En plus d’améliorer les performances sur le terrain, travailler sa technique permet de mini-miser ses faiblesses et de procurer plus de plai-sir à pratiquer une activité sportive. D’ailleurs, depuis déjà plusieurs années, le PEPS propose les services de ses entraîneurs professionnels de golf et de tennis ainsi que de ses moniteurs de natation. Le tarif des cours privés ou semi-privés est très abordable. De plus, les inscrits bénéficient d’installations de très grande qualité. Le PEPS propose des forfaits privés et semi-privés dans les trois disciplines sportives mentionnées précédemment.

Pour vous inscrire, rendez-vous à peps.ulaval.ca ou joignez le 418 656-2131, poste 6031.

Repêchage de la LCF : huit étudiants-athlètes sélectionnésLe Rouge et Or a vu sa ligne offensive voler la vedette le 10 mai, lorsque trois de ses étudiants-athlètes ont été sélectionnés en première ronde du repêchage de la Ligue canadienne de foot-ball (LCF). Philippe Gagnon (deuxième choix, Montréal), Charles Vaillancourt (cinquième choix, Colombie-Britannique) et Jason Lauzon-Séguin (septième choix, Ottawa) ont fait de l’Université Laval la deuxième institution depuis 2001 à avoir trois joueurs sélectionnés au tour initial. Au total, c’est pas moins de huit joueurs du Rouge et Or qui ont trouvé preneur, un record d’équipe. Shayne Gauthier (Winnipeg), Jean-Philippe Bolduc et Pierre-Luc Caron (Calgary), Félix Faubert-Lussier (Hamilton) et Guillaume Tremblay-Lebel (Ottawa) auront aussi la chance de se faire valoir chez les profes-sionnels. Depuis 2001, le Rouge et Or demeure le programme universitaire ayant fourni le plus grand nombre de footballeurs au repêchage de la LCF, avec un total de 50 sélections.

Ce printemps, profitez du yoga à la carte en participant à l’une ou l’autre des 10 séances à la pièce. Ces séances sont avantageuses pour les personnes qui désirent s’entraîner selon un horaire flexible. Il s’agit de cours donnés par des intervenantes compétentes et dynamiques. Au menu, sept styles différents. Découvrez-les maintenant à peps.ulaval.ca ! photo Hubert Gaudreau

Du volleyball de plage en ville !Le club de volleyball de plage propose aux adeptes de ce sport six beaux terrains de jeux ! photo Hubert Gaudreau

Lorsque le soleil commence à nous réchauffer de ses rayons, c’est signe que l’été est à nos portes ! Encore cette année, le PEPS accueille cet été les passionnés de volleyball de plage sur ses terrains faciles d’accès.

AVANTAGES D’ÊTRE MEMBRE DU CLUB

Devenir membre du club de volleyball de plage permet de profiter de six ter-rains et de bénéficier de nombreux privilèges : accès illimité aux terrains, possibilité de réserver en ligne jusqu’à 70 heures à l’avance, douches et ves-tiaires de qualité dans des installations faciles d’accès.

Les heures d’ouverture des terrains sont de 9 h à 20 h, du lundi au vendredi.

Pour profiter de ces terrains entre amis, il est possible réserver en ligne le jour même (si les disponibilités le permettent) sur secure.sas.ulaval.ca/rtpeps.

FORMULE 5 À 7 ET TOURNOIS

Vous souhaitez proposer à vos amis un lieu de rencontre original ? Que diriez-vous d’organiser votre prochain 5 à 7 sur l’un des terrains de volleyball de plage ? La formule « clé en main » saura plaire, car l’équipe du PEPS s’occupe de tout : animation, musique, nourriture, matériel et location du terrain.

Pour information et réservation, contactez Émilie Ducharme au 418 656-2131, poste 6554.

Vous voulez plutôt assister à des tour-nois ? Vous souhaitez encourager la cause des étudiants-athlètes de volley-ball ? Le PEPS organise trois tournois cet été, dont les profit iront au club de volleyball Rouge et Or.

Ils auront lieu les samedis et dimanches, le 11 et le 12 juin, le 16 et le 17 juillet ainsi que le 10 et le 11 septembre.

CAMPS DE SPORT POUR LES JEUNES

Pour les parents qui souhaitent faire bouger leurs enfants cet été, rappelons que le PEPS offre des camps estivaux, dont un camp de volleyball de plage. Pendant toute la semaine, les jeunes inscrits pourront profiter des conseils des étudiants-athlètes de volleyball pour parfaire leur technique et amélio-rer certaines facettes de leur jeu. Il reste encore quelques places pour les semaines du 27 juin, du 4 juillet, du 11 juillet et du 15 août !

Pour en savoir plus, consultez peps.ulaval.ca.

Qu’ils soient de calibre amateur ou professionnel, les volleyeurs pourront s’en donner à cœur joie devant le PEPS, tous les jours, les deux pieds dans le sablepar Julie Turgeon

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20le fil | le 19 mai 2016au fil de la semaine

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Mettre un peu d’ambiance

L’ambiance, c’est ce qui ajoute de la vie dans un texte. Grâce à son ambiance particulière, un récit peut réussir à plonger le lecteur dans son univers et à lui faire ressentir des émotions. Maude Déry, auteure et doctorante au Département des littératures, propose un atelier de création littéraire au cours duquel les participants élucideront le rôle de l’ambiance dans un texte et apprendront comment faire émerger un récit rempli de sens. L’atelier mettra l’accent sur le travail descriptif de l’écriture avec des exercices variés portant sur le lieu, l’émotion, les impressions et les points focaux autour desquels naissent les mots.

Jeudi 19 mai, de 18 h à 21 h, à la bibliothèque Chrystine-Brouillet (264, rue Racine). Pour renseignements et inscription : 418 641-6120.

Vers une stratégie nationale du numérique

Avec sa stratégie du gouver-nement numérique, son plan culturel numérique et sa feuille de route de l’écono-mie numérique, le gouverne-ment québécois dessine sa vision et pose les bases de sa stratégie numérique. Pour discuter de ces der-nières avancées, l’Institut Techno logies de l’informa-tion et Sociétés invite trois acteurs du milieu de la recherche : Sophie D’Amours, professeure à la Faculté des sciences et de génie, Stéphane Roche, vice-doyen à la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, et Vincent Tanguay, collabo-rateur au CEFRIO. Ils porte-ront un regard sur la néces-sité de créer une stratégie numérique pour le Québec et sur ses possibles répercus-sions sur l’innovation, l’édu-cation et le développement économique et social.

Jeudi 19 mai, de 19 h à 20 h, à la salle Gérard-Martin de la bibliothèque Gabrielle-Roy. Gratuit. Pour réserva-tion : 418 641-6789, poste 128.

Étudiants pour la santé cardiovasculaire

Le projet Partenariat Santé réunit une vingtaine d’étu-diants en sciences de la santé qui se donnent pour mission de sensibiliser la population aux facteurs de risques à l’origine des troubles cardiovasculaires. Leurs séances d’informa-tion et d’encadrement sont destinées à ceux qui désirent en savoir davan-tage sur les facteurs de risque qui les touchent et sur les moyens à prendre pour les minimiser. Durant de courtes rencontres indi-viduelles, les bénévoles pourront mesurer la tension artérielle des visiteurs, répondre à leurs questions, suggérer des ressources accessibles dans la commu-nauté et prodiguer des conseils pour améliorer leur santé cardiovasculaire.

Jeudi 26 mai, de 17 h à 20 h, à l’entrée principale du PEPS. Aucun rendez-vous n’est nécessaire, il suffit de se présenter à l’endroit et au moment prévu. Pour plus de détails : bit.ly/1TCkVlp.

BASA : des prix pour les finissants

Technologie et créativité, ce sont les mots qui viennent à l’esprit lorsqu’on parle du travail des finis-sants du baccalauréat en arts et sciences de l’anima-tion (BASA). Juste avant la soirée du Gala BASA, événement qui souligne la fin du parcours universi-taire de ces futurs anima-teurs, le public pourra visionner les meilleures œuvres produites au cours de la dernière année. Après la projection, des prix seront remis aux films qui auront séduit le jury, composé cette année de Nancy Florence Savard, productrice chez Production 10e avenue, André-Philippe Côté, caricaturiste au journal Le Soleil, Steven Majaury, réalisateur chez Frima, et Gregory Verreault, anima-teur chez Sony Pictures Imageworks.

Vendredi 27 mai, de 15 h à 18 h, au Studio P (280, rue Saint-Joseph Est).

Contrepoints sur la traduction

Le traducteur littéraire peut être considéré comme l’interprète d’une œuvre, au même titre qu’un comédien, un chanteur ou un instrumentiste. C’est d’ailleurs dans cette perspective que s’inscrivent les cours de l’École d’été en traduction littéraire de l’Université Laval. Pour clôturer ses activités, elle présente « Contrepoints », une lecture publique de traductions multilingues, à la Maison de la littérature. Après la présentation, les partici-pants pourront discuter avec des auteurs et tra-ducteurs de renom, dont Alain Beaulieu et Neil Bissoondath, professeurs de création littéraire au Département des littératures.

Vendredi 27 mai, à 20 h, à la Maison de la littérature (40, rue Saint-Stanislas). Gratuit. Pour réserver : 418 641-6797.

Vente de surplus de végétaux

Comme chaque année, le Jardin botanique Roger-Van den Hende invite les jardi-niers à profiter de sa vente de surplus pour se procurer les végétaux qui égaieront leurs platebandes durant la belle saison. Le Jardin pro-pose des prix avantageux sur les fleurs annuelles, les plants de légumes et les fines herbes. Il s’agit égale-ment d’une journée idéale pour visiter le Jardin ainsi que le complexe de serres haute performance qu’il accueille. On n’oublie pas les enfants, qui pourront donner libre cours à leur envie de s’amuser dans les jeux gonflables, et les gourmands, qui pourront déguster des hot dogs sur place. Des bénévoles seront présents pour accueillir les visiteurs et faciliter leur magasinage.

Samedi 28 mai, de 8 h 30 à 15 h, au Jardin botanique Roger-Van den Hende (2580, boulevard Hochelaga). Pour information : [email protected]. Joignez l’événement Facebook : bit.ly/1Wv33j9.

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Une pinte de science

Le festival Pint of science s’est d’abord tenu au Royaume-Uni en 2013. Depuis, le concept a fait le tour du monde et arrive maintenant pour la première fois au Québec ! Pendant trois soirées consécutives, des chercheurs universitaires rencontreront le grand public, dans le cadre détendu d’un bar, pour démystifier la science et rendre la recherche de pointe accessible au plus grand nombre. À Québec, c’est Le Cercle – Lab vivant et La Ninkasi Saint-Jean qui serviront d’hôtes à l’événement. Avec pour thématique « Les merveilles de l’esprit », les soirées du Cercle accueilleront six spécialistes du cerveau de l’Université Laval. À La Ninkasi, on pourra explorer la thématique « La planète Terre » grâce à huit chercheurs de l’Université Laval, de l’INRS et de Ressources naturelles Canada. Une pinte de science est organisé par une dizaine d’étudiants bénévoles à la maîtrise et au doctorat.

Du lundi 23 au mercredi 25 mai, de 19 h à 21 h, au Cercle – Lab vivant (228, rue Saint-Joseph Est) et à La Ninkasi Saint-Jean (811, rue Saint-Jean). Entrée libre. Pour information : pintofscience.ca. Page Facebook : bit.ly/1X1f52d.

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