16
Volume 51, numéro 16 28 janvier 2016 La bonne dose p5 Vive le Carnaval ! p8-9 Encore championne mondiale ! L’Université Laval se voit décerner deux distinctions internationales importantes en développement durable, le « Continuous Improvement : Institutionnal Change », du Green Gown Awards, et l’« Engagement durable » des Trophées des campus responsables francophones. p3

Le Fil 28 janvier 2016

  • Upload
    le-fil

  • View
    224

  • Download
    3

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Le journal de la communauté universitaire

Citation preview

Page 1: Le Fil 28 janvier 2016

Volume 51, numéro 1628 janvier 2016

La bonne dose p5 Vive le Carnaval ! p8-9

Encore championne mondiale !L’Université Laval se voit décerner deux distinctions internationales importantes en développement durable, le « Continuous Improvement : Institutionnal Change », du Green Gown Awards, et l’« Engagement durable » des Trophées des campus responsables francophones. p3

Page 2: Le Fil 28 janvier 2016

2le fi l | le 28 janvier 2016actualités UL

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne à lefi l.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.

Vous désirez proposer un sujet d’article ? Écrivez-nous à l’adresse le-fi [email protected] au plus tard le jeudi midi précédant la prochaine parution. Les textes soumis doivent comporter le nom et le numéro de téléphone de leur auteur. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditeur : Jacques Villemure,directeur des communicationsRédactrice en chef : Claudine MagnyJournalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon LaroseCollaborateurs : Andréane Girard, Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Mathieu Tanguay, Brigitte TrudelCollaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry MellonRédactrice-réviseure : Isabelle DoucetAgente de secrétariat : Josée Nadeau

ProductionInfographie : Geneviève Bolduc,Service de reprographie de l’Université LavalImpression : TC Imprimeries Transcontinental,Québec (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

L’Université compte une nouvelle chaire de leadership en enseignement. Cette vingt-deuxième chaire, axée sur l’analyse de l’économie dans les pays en développement, sera d’une durée de cinq ans. Son fi nancement, à la hauteur de 675 000 $, est assuré par le réseau de recherche interna-tional Partenariat pour les politiques économiques (PEP) et l’Université Laval.

La chaire a été lancée le lundi 25 janvier au pavillon Alphonse-Desjardins. Le vice-recteur aux études et aux activités internationales, Bernard Garnier, en a fait l’annonce.

« En plus d’augmenter la visibilité et la réputation internationale de notre uni-versité et du PEP, a-t-il déclaré, la chaire favorisera le développement d’une exper-tise en enseignement et en recherche dans l’analyse appliquée des politiques éco-nomiques dans les pays en développement. La chaire favorisera également le recru-tement d’étudiants étrangers aux cycles supérieurs, en par-ticulier dans les pays d’ex-pression française d’Afrique du Nord et de l’Ouest. »

La chaire proposera des cours et un microprogramme de formation à distance sur les outils de pointe pour l’analyse des politiques éco-nomiques dans les pays en développement. Trois cours seront créés et offerts en français et en anglais à comp ter de janvier 2017. Ils porteront sur l’analyse des politiques économiques, leur modélisation, ainsi que l’analyse de la pauvreté et des inégalités. Par la suite, ces cours serviront à mettre sur p ied un micropro-gramme de niveau maîtrise. Ce programme comprendra aussi des activités de re -cherche supervisées. Les for-mations s’adressent aux étudiants des pays du Sud comme à ceux du Nord.

« Les travaux de la chaire permettront de poursuivre le développement d’une exper-tise unique en enseignement et en recherche », souligne John Cockburn, titulaire de la chaire, professeur au Département d’économique et directeur exécutif du PEP jusqu’en 2013.

Depuis les années 1980, le Département d’écono-mique s’est bâti une solide

réputation à l’échelle inter-nationale en ce domaine. Plu sieurs chercheurs ont contribué au renforcement des capacités d’analyse scientifique de chercheurs d’Afrique, d’Asie et d’Amé-rique latine. Des professeurs d’université pour la plupart, ces chercheurs vivent princi-palement en Afrique subsa-harienne francophone et anglophone. Typiquement, ils font face à un manque de fonds pour poursuivre des recherches pendant plu-sieurs années. Ils évoluent aussi dans des milieux sans infrastructure de recherche d’envergure.

En 2002, le réseau PEP voyait le jour. Il regroupait alors l’Université Laval et l’Université De La Salle, aux Philippines. Grâce à sa longue expertise, le Dépar-te ment d’économique a joué un rôle majeur dans l’essor de ce réseau. Celui-ci com-prend aujourd’hui quatre institutions partenaires. Plus de 11 000 personnes en sont membres. « À l’Univer-sité Laval, nous sommes le pivot scientifique central du ré seau, affirme John Cockburn. Notre expertise est inégalée. »

Selon lui, les experts locaux des pays en développement, avec le soutien de l’Univer-sité Laval, fournissent des solutions politiques contex-tualisées, pertinentes et de meilleure qualité grâce à leur connaissance approfondie de la réalité locale.

John Cockburn rappelle qu’à ce jour, les débats sur les grands enjeux écono-miques du Sud ont été lar-gement dominés par les voix d’experts issus des pays du Nord. « Grâce au PEP, poursuit-il, les voix du Sud gagnent non seulement en

crédibilité, mais résonnent aussi de plus en plus fort, tant à l’échelle nationale qu’internationale. »

Depuis 2002, le PEP a contribué financièrement et techniquement à l’essor de l’expertise scientifique de quelque 700 chercheurs dans près de 60 pays, dans le cadre de plus de 200 projets d’ana-lyse couvrant une grande variété d’enjeux, notamment l’extrême pauvreté, les obs-tacles à l’emploi et la discrimi-nation en vers les femmes. En date de juillet 2015, 37 articles scientifiques écrits par des chercheurs du Sud et évalués par les pairs avaient été pu -bliés dans des revues savantes. Les résultats de plus de 25 % de l’ensemble des analyses réalisées à ce jour ont influé sur le cours des décisions poli-tiques dans les pays concer-nés. Parmi ces décisions : la réévaluation d’une réforme nationale de l’éducation en Argentine, l’établissement de nouvelles priorités en matière de santé publique au Cameroun et l’expansion d’un programme provincial de gra-tuité scolaire au ni veau secon-daire en Chine.

La nouvelle chaire de leadership en enseignement en économie du développement partagera une expertise unique relative aux pays les moins avancéspar Yvon Larose

Des politiques économiques mieux analysées

Depuis 2002, les chercheurs de l’Université associés au PEP ont soutenu des centaines de chercheurs disséminés dans des dizaines de pays en développement

Dans les régions rurales du Mali, des chercheurs locaux associés au PEP ont évalué l’impact des pratiques sanitaires sur la qualité de l’eau des puits, ainsi que l’effi cacité d’un programme visant l’amélioration de ces mêmes pratiques. Ici, des agents locaux participent à la collecte de données sur le terrain. Les résultats de cette étude ont été publiés dans The Lancet. photo María Adelaida Lopera Baena

Une femme s’approvisionne à un puits potentiellement touché par les pratiques sanitaires. L’étude a été réalisée au Mali par des chercheurs locaux associés au PEP. photo María Adelaida Lopera Baena

Lors du lancement de la CLE en économie du développement : Bernard Garnier, vice-recteur aux études et aux activités internationales, François Gélineau, doyen de la Faculté des sciences sociales, John Cockburn, titulaire de la Chaire et professeur au Département d’économique, et Arjan De Haan, Chef de programme, Croissance pour tous, du Centre de recherches pour le développement international du Canada (CRDI), principal bailleur de fonds du PEP, partenaire de la Chaire.

Page 3: Le Fil 28 janvier 2016

3le fil | le 28 janvier 2016 actualités ULTrois fois championne mondiale

« Ce prix international reconnaît que notre communauté est fermement engagée à tous les niveaux en déve-loppement durable », affirme, tout sourire, le vice-recteur exécutif et au développement de l’Université Laval, Éric Bauce.

L’Université a effectivement obtenu récemment le prestigieux Green Gown Awards 2015, en décrochant la première place de la catégorie « Continuous Improve-ment : Institutionnal Change », se classant ainsi parmi 215 candida-tures provenant de l’Australie, de l’Asie, du Royaume-Uni ainsi que de régions francophones de l’Europe et du Canada.

« Premiers au monde en engage-ment durable, c’est extraordinaire ! Ce qui est d’autant plus intéressant, c’est que le jury privilégie, tout comme nous, une vision très globale et intégrée du développement du -rable dans ses critères d’évaluation », affirme le vice-recteur exécutif.

En effet, dans son choix final, le jury accordait une attention toute particulière aux établissements qui intègrent dans leur quotidien le développement durable (DD) au sens large, mais aussi à ceux dont les projets en la matière démontrent le plus de résultats concrets au sein de leur communauté. Ainsi, pour décrocher la première place dans la catégorie « Continuous Improve-ment : Institutionnal Change », dans laquelle notre université s’est avérée grande championne, il fallait notam-ment démontrer que « l’ensemble des activités et des efforts durables entrepris par l’établissement depuis

cinq ans s’effectue dans une logique d’amélioration continue ». De plus, ces efforts devaient concerner quatre grands domaines dans les-quels l’approche DD devait être plei-nement intégrée, soit le management global, les bâtiments, les pro-grammes pédagogiques et les diffé-rents parcours, facultés ou départe-ments de facultés, ainsi que les par-tenariats. Le jury était également attentif « au caractère innovant du projet présenté ainsi qu’aux données chiffrées prouvant son succès », peut-on lire dans le formulaire de candidature.

« Notre Politique institutionnelle de développement durable assure l’intégration des valeurs de l’institu-tion dans l’ensemble de ses activités DD, ainsi qu’une cohérence dans ses actions. Notre engagement pour le développement durable se réalise donc quotidiennement et à tous les niveaux. En effet, le DD est autant intégré dans notre mission, dans nos opérations, dans la gestion de nos infrastructures, dans notre gouver-nance, dans notre culture et dans notre milieu de vie, que dans notre recherche et notre formation. Or, cette cohérence, qui se traduit par nos évaluations et nos suivis constants, à l’aide de nos indica-teurs, s’est avérée l’un des points

forts de notre candidature aux yeux du jury », de préciser Éric Bauce.

Et que peut apporter une telle reconnaissance à l’Université Laval ? « Le prix en soi nous apporte, certes, une grande crédibilité sur la scène internationale, où l’on devient de plus en plus un modèle, une insti-tution de référence. Aussi, cela accroît évidemment nos partena-riats et notre attractivité. De plus, cela incite, conséquemment, un grand nombre d’institutions et d’or-ganisations à travers le monde, telles que des universités, des entreprises et des gouvernements, à solliciter l’Université Laval pour qu’elle exporte ses façons de faire. »

À ce jour, l’Université a partagé son approche en développement durable avec plusieurs autres établissements universitaires de la planète. Pensons au partenariat conclu avec l’Alliance Bordeaux-Laval, ou encore, à toutes ces délégations universitaires dési-reuses d’en savoir plus sur sa démarche DD (comme l’Université de Bambey, au Sénégal, l’Université de Lausanne, en Suisse, l’Université de Reims et l’Université de Lyon, en France). L’Université Laval partage également son approche par des ate-liers et des séminaires dans le cadre de plusieurs forums internationaux. De plus, l’institution – qui est

devenue récemment la première uni-versité carboneutre au Québec et la première au Canada à réaliser cette démarche sans y être contrainte par une loi – compte bien devenir un véritable banc d’essai par ses ap -proches novatrices dans le domaine de la lutte aux changements clima-tiques. Bref, autant de solutions et d’innovations qui sont exportables auprès d’autres organisations, de communautés et d’acteurs de la société.

Pour participer à ce prestigieux concours international qu’est le Green Gown Awards, l’Université devait préalablement se classer dans l’un des volets régionaux, soit le volet francophone intitulé Les Trophées des campus responsables. L’Uni-versité Laval s’est ainsi classée pre-mière dans la catégorie « Engagement durable », et ce, parmi 15 candida-tures francophones provenant de la France, de la Suisse et du Canada. Quant aux critères d’évaluation, ils étaient les mêmes que pour l’étape ultime suivante, soit les Green Gown Awards 2015.

Pour Éric Bauce, il n’y a aucun doute : ces deux nouvelles recon-naissances mondiales viennent démontrer à quel point l’Université Laval est devenue un chef de file en développement durable sur la pla-nète. Et la suite maintenant ? « Notre communauté est engagée plus que jamais en développement durable. Nous sommes présentement dans une continuité. L’im portant, c’est d’enrichir notre fierté en dévelop-pement durable, de continuer à avancer et de sans cesse nous améliorer ! »

Le vice-recteur exécutif et au développement de l’Université Laval, Éric Bauce (au centre), recevant le prix des Trophées des campus responsables francophones dans la catégorie « Engagement durable », à l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), le 27 janvier, à Paris. Il est entouré de Didier Hoffschir (à gauche), Chef du Département de la culture scientifique et des relations avec la société, Direction générale de la recherche et de l’innovation, ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et de Martial Chevreuil (à droite), Directeur innovation et développement durable, Fondation Egis.

Après avoir obtenu l’accréditation STARS de niveau or pour la qualité de son engagement en matière de développement durable, l’Université Laval se voit décerner deux autres distinctions internationales importantes dans le domainepar Claudine Magny

La forêt Montmorency joue le rôle d’un immense puits de carbone en captant plusieurs milliers de tonnes de CO2 chaque année. photo Julie Moffet

Lauréat de nombreux prix en architecture, le stade Telus-Université Laval constitue un modèle de bâtiment durable, avec sa conception écoresponsable. photo Marc Robitaille

L’équipe verte, composée d’étu diants, se déploie pour des activités de sensibilisation et l’accompagne ment d’événements écoresponsa bles. photo Marc Robitaille

Le premier MOOC (Massive Open Online Course), qui portait sur le développement durable, s’est avéré un tel succès qu’il est de nouveau offert cet hiver. De plus, un nouveau MOOC ayant pour but de démystifier la commotion cérébrale sera offert à compter du printemps prochain. photo Bureau des services pédagogiques

Page 4: Le Fil 28 janvier 2016

4le fil | le 28 janvier 2016recherche

en bref

Semaine de prévention du suicide Les activités de la Semaine de prévention du suicide, organisée par le Comité de prévention du suicide de l’Université, débuteront le lundi 1er février. Pour donner le coup d’envoi, des mascottes sillonneront le campus pour offrir des câlins gratuits, car ils ont des bienfaits concrets sur la santé physique et mentale. Un atelier de sensibili sation sur le suicide aura éga-lement lieu le mardi 2 février, de 12 h à 13 h 30, au pavillon Alphonse-Desjardins (local 3464), sous le thème « Comment assister une personne en détresse ? ». Cet atelier permettra de démys-tifier la problématique, de mieux reconnaître les signes de détresse et de savoir quoi faire si on soupçonne qu’une personne pense au sui-cide. photo Vincent Bellemare

Consulter l’horaire de la semaine : aide.ulaval.ca/psychologie/prevention-du-suicide/semaine-de-prevention-du-suicide/

Retour sur la COP21L’Institut EDS, en collaboration avec des partenaires, présentera une table ronde, le mardi 2 février à la salle 2320-2330 du pavillon Gene-H.-Kruger, sur la Conférence des Nations unies sur les changements clima-tiques (COP21), qui s’est tenue à Paris en décembre. Cette rencontre a abouti à un nou-vel accord international sur le climat, appli-cable à tous, pour maintenir le réchauffement climatique en-dessous de deux degrés Celsius. La table ronde sera formée de quatre experts. Deux d’entre eux sont de l’Université Laval. Il s’agit de Géraud de Lassus Saint-Geniès, directeur adjoint de la Chaire de recherche et d’innovation Goldcorp en droit des res-sources naturelles et de l’énergie, et chargé de cours à la Faculté de droit. L’autre expert est le professeur Guy Debailleul, du Département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation. Les deux ont assisté aux négociations comme observateurs.

La table ronde sera diffusée en direct sur le Web à l’adresse suivante : vpsolution.tv/ instituteds. L’entrée sera libre. Pour informa-tion : [email protected].

Résidence d’écrivain Les auteurs de littérature jeunesse sont invités à soumettre leur candidature pour la première résidence d’écrivain de la Bibliothèque, qui aura lieu à la session d’automne 2016. L’écri-vain retenu s’installera à la Didacthèque pour créer et animer des activités sous le thème de la littérature jeunesse, en plus de recevoir une bourse de 10 000 $. La date limite de réception des candidatures est le 30 mars 2016.

Pour plus d’information: bit.ly/23qBF73.

Un homme qui se croyait en bonne santé s’effondre et meurt subitement. L’autopsie révèle qu’il souffrait, à son insu, d’une maladie corona-rienne. Si ce scénario vous semble de plus en plus cou-rant, c’est que les apparences sont trompeuses. En effet, l’incidence des décès attri-buables à des maladies coro-nariennes non diagnostiquées est en baisse au Québec, révèle une étude publiée dans Heal th Promot ion and Chronic Disease Prevention in Canada.

Pour en faire la démonstra-tion, Claudia Blais, de la Faculté de pharmacie et de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), et Louis Rochette, statisticien au même institut, ont tiré pro-fit du Système intégré de sur-veillance des maladies chroni-ques du Québec. « Il s’agit d’un système développé par l’INSPQ qui permet le recou-pement de cinq banques de

données médicoadministra-tives québécoises, explique Claudia Blais. Pour les besoins de notre étude, nous l’avons utilisé pour faire un suivi lon-gitudinal des diagnostics de maladies coronariennes, des soins obtenus, ainsi que de la cause de décès des patients. »

Les maladies coronarien-nes, ou cardiopathies isché-miques, sont attribuables à un problème d’alimentation en sang du muscle cardia-que. Elles sont souvent accompagnées de douleurs thoraciques, mais une cer-taine proportion des cas ne sont pas diagnostiqués, soit parce que le patient ne res-sent pas de douleur, soit parce qu’il ne consulte pas son médecin à ce sujet; on parle alors d’ischémie myo-cardique silencieuse. La montée en flèche des fac-teurs de risque des maladies coronariennes comme l’obé-sité, l’hypertension et le dia-bète faisait craindre une

flambée des décès causés par cette tueuse furtive.

Les analyses menées par Claudia Bla i s e t Louis Rochette révèlent qu’entre 2000 et 2012, l’incidence des maladies coronariennes a diminué de 46 % au Québec alors que le taux de mortalité chutait de 26 %. Parallèlement à ces embellies, le nombre de décès causés par la maladie coronarienne silencieuse est passé de 3 945 cas, en 2000, à 2 940 cas, en 2009, soit une baisse de 25 %.

Les décès par maladie coro-narienne silencieuse sont donc en baisse au Québec. « La plupart des Québécois qui meurent de cardiopathies ischémiques avaient reçu un diagnostic préalable, sou-ligne Claudia Blais. La pré-vention primaire semble por-ter ses fruits. Les campagnes d’information sur les bonnes habitudes de vie et sur les symptômes des maladies coronariennes, combinées aux meilleurs traitements des facteurs de risque comme le diabète, l’hypertension et le cholestérol, peuvent expli-quer nos observations. »

Une tueuse furtive en déclinLe nombre de décès causés par la maladie coronarienne silencieuse est en baisse au Québecpar Jean Hamann

Les décès attribuables à une maladie coronarienne silencieuse ont diminué de 25 % entre 2000 et 2009

Les maladies coronariennes sont souvent accompagnées de douleurs thoraciques, mais les cas asymptomatiques passent inaperçus et peuvent conduire à des décès subits.

Page 5: Le Fil 28 janvier 2016

5le fil | le 28 janvier 2016 médecine

en bref

Des portes ouvertes pour donner au suivantL’Université ouvre grand ses portes le samedi 6 février ! Événement incontour-nable pour les futurs étudiants, la journée Portes ouvertes permettra de découvrir le campus et ses nombreux services avec, au programme, visites guidées, conférences et kiosques d’information.

Au-delà de ce rendez-vous, cette journée sera l’occasion de partager le goût du savoir, puisque chaque visiteur sera invité à offrir un livre de sa bibliothèque. Un espace des-tiné à recueillir les ouvrages sera installé dans le hall d’entrée principal du pavillon Alphonse-Desjardins, entre 10 h et 16 h. Par ce geste de générosité, les futurs étu-diants témoigneront de l’importance qu’ils accordent à l’alphabé tisation et créeront, sûrement, l’étincelle qui nourrit la curiosité chez de nombreuses personnes moins pri-vilégiées. « Un livre pour l’éducation » est une initiative du Bureau du recrutement étudiant, en collaboration avec le groupe étu diant Collège Frontière. Bienvenue à tous !

Le 6 février, de 10 h à 16 h, au pavillon Alphonse-Desjardins. Le stationnement sera gratuit partout sur le campus, incluant l’École d’art, l’École de design et l’École d’architecture, situées au centre-ville. Pour plus d’information : bit.ly/11YhPVs.

Journée découverte en éducationVous souhaitez une formation de base ou d’appoint en sciences de l’éducation ? Vous aimeriez intégrer le marché du travail avec des études avancées ? Vous désirez appro-fondir un sujet de recherche qui vous pas-sionne ? Peu importe votre motivation pour entreprendre des études de cycle supérieur en éducation, la Journée découverte en édu-cation est un rendez-vous à ne pas manquer. En une seule journée, vous pourrez : vous renseigner sur les programmes d’études de la Faculté des sciences de l’éducation, pré-parer votre projet d’études et votre dossier d’admission, discuter avec des étudiants de cycles supérieurs et assister aux présenta-tions d’étudiants sur leur sujet de recherche à l’occasion du concours Ma thèse en 180 secondes.

Jeudi 4 février, de 11 h à 16 h à l’atrium du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre. Information : [email protected]. Site web : www.fse.ulaval.ca.

C’est la dose qui fait le poison, veut l’adage. Mais c’est aussi la dose qui fait la solution, serait-on tenté d’ajou-ter à la lumière des travaux de l’équipe d’Emmanuel Bujold, de la Faculté de médecine, sur le recours à l’aspirine pour prévenir l’hypertension de gros-sesse. L’humble médicament semble, en effet, un remède de choix pour atténuer cette menace qui plane sur les femmes enceintes, surtout celles qui attendent plus d’un enfant, à condition toutefois de trouver le bon dosage.

Environ 5 % des femmes enceintes souffriront d’une forme d’hyperten-sion de grossesse appelée prééclamp-sie. Dans les cas de grossesses multi-ples, ce risque est de 2 à 4 fois plus élevé. La prééclampsie se manifeste par une hausse importante de la ten-sion artérielle, une présence de pro-téines dans l’urine et un risque accru de donner naissance à un bébé de petit poids pour son âge gestationnel. Si elle n’est pas traitée, cette condition peut conduire à l’éclampsie et causer

des convulsions, qui mettent en pé ril la vie de l’enfant et de la mère. Chaque année, ce problème entraîne la mort d ’ e n v i r o n 76 0 0 0 f e m m e s e t 500 000 enfants dans le monde.

Comme la prééclampsie semble cau-sée par une mauvaise circulation san-guine dans le placenta et que les pla-quettes sanguines peuvent être en cause, des chercheurs ont proposé de prévenir le problème en recourant à l’aspirine, un médicament réputé pour ses propriétés antiplaquettaires. En 2010, une méta-analyse publiée par l’équipe du professeur Bujold concluait que la prise quotidienne de 100 à 150 mg d’aspirine – un com-primé pour enfant en contient 80 mg – pendant les 16 premières semaines de grossesse réduisait de plus de moi-tié le risque de prééclampsie chez les femmes qui attendent un enfant.

De là à penser que l’aspirine pouvait aussi prévenir cette condition dans les cas de grossesses multiples, il n’y avait qu’un pas, que la Société des obsté-triciens et gynécologues du Canada a

franchi en 2014 en recommandant la prise quotidienne de 80 mg d’aspirine à ces futures mères. Cette dose équi-vaut à celle prescrite lorsqu’il n’y a qu’un bébé. Pour évaluer la perti-nence de cette mesure, Emmanuel Bujold et ses collaborateurs ont passé en revue six essais cliniques randomi-sés portant sur plus de 900 grossesses multiples. Leurs analyses, parues dans un récent numéro de l’American Journal of Perinatology, montrent que l’aspirine ne réduit pas le risque de prééclampsie sévère. « Dans ces étu-des, la dose moyenne d’aspirine prise quotidiennement était sous les 70 mg, signale le professeur Bujold. Il se pourrait que ce soit insuffisant pour produire un effet. Il se pourrait même qu’une dose de 80 mg soit trop basse pour réduire le risque de prééclampsie lié aux grossesses multiples. Pour tirer la question au clair, nous avons mené une étude avec des doses allant de 80 à 160 mg. Les résultats, qui seront publiés prochainement, montrent que l’aspirine donne des résultats pour les grossesses multiples, mais à une dose plus élevée que celle présentement recommandée. »

L’étude publiée dans l’American Journal of Perinatology est signée par Tessa Bergeron, Stéphanie Roberge, Caroline Carpentier et Emmanuel Bujold, de la Faculté de médecine et du CHU de Québec-Université Laval, Baha Sibai, de l’Université du Texas, e t d ’Af fe t te McCaw-Binns , de l’University of the West Indies en Jamaïque.

Tout est dans la doseL’aspirine peut aider à prévenir l’hypertension liée aux grossesses multiples, mais encore faut-il trouver le bon dosagepar Jean Hamann

Ce sont les propriétés antiplaquettaires de l’aspirine qui aideraient à prévenir l’hypertension de grossesse.

L’aspirine peut prévenir l’hypertension liée aux grossesses multiples, mais il faudrait utiliser une dose plus élevée que celle présentement recommandée

Une tueuse furtive en déclin

Page 6: Le Fil 28 janvier 2016

6le fil | le 28 janvier 2016

Sur les conseils touchant les finances personnelles

Les règles d’or en matière de finances personnelles – ne pas consacrer plus de 30 % de ses revenus bruts au logement, par exemple – ne manquent pas. Stéphane Chrétien estime qu’un peu de discernement s’impose. « Ces règles sont souvent trop figées... Une règle peut avoir du sens pour un moment, mais ne plus être pertinente six mois plus tard... Par exem-ple, un couple qui habite en ville peut choisir de se passer d’une voiture. Puisque ses dépenses de déplacement seront rédui-tes, il pourra consacrer 35 %, voire 40 % de ses revenus au logement. »

Sur la santé des travailleurs de nuit

Le Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec est à la recherche de 140 travailleurs de nuit volontaires pour une étude sur le sommeil. Pour Annie Vallières, qui dirige l’équipe de recherche, il existe un enjeu de santé publique à l’intérieur du système de santé. « Cet enjeu est important quand on sait qu’un travailleur de nuit sur deux qui nous soigne a des problèmes de sommeil et que ça a des conséquences sur sa santé physique, mentale et psy-chologique… Il est impor-tant de les aider à demeu-rer plus alertes et efficaces dans leur travail. »

Sur la pénurie mondiale de café

La consommation mon-diale de café a quasiment doublé dans les 20 der-nières années. La pénurie semble inévitable, s’inquiè-tent les experts. En cause, le réchauffement climati-que, la sécheresse et des maladies comme la rouille orange du caféier, qui font des ravages sur les planta-tions. Pour Alain Olivier, « si on ne change rien, il faudra peut-être considérer (le café) comme un produit de luxe. Le problème, c’est que le consommateur est très éloigné des lieux de production. Très loin aussi des difficultés des (millions) de petits paysans qui le produisent. »

ils ont dit...

Stéphane Chrétien, Département de finance, assurance et immobilier

Protégez-Vous, 1er février 2016

Annie Vallières, École de psychologie

Le Soleil, 21 janvier

Alain Olivier, Département de phytologie

Le Soleil, 23 janvier

actualités UL

Une certaine croyance veut que seuls deux profils de car-rière s’offrent aux diplômés d’études supérieures : l’en-seignement et la recherche. Est-ce bien vrai ? Vice-recteur adjoint à la qualité de la formation et à l’appui à la réussite, François Pothier corrige le tir : « Cette percep-tion tend à perdurer, mais elle ne correspond plus du tout à la réalité. À l’Univer-sité Laval, nous croyons nécessaire d’en tenir compte dans la préparation à l’em-ploi de nos diplômés. »

Un récent rapport du Con-ference Board du Canada lui donne raison. Intitulé Carrières universitaires et non universitaires : valoriser et préparer les titulaires d’un doctorat pour le marché du travail, ce rapport indique que 60 % des titulaires de doctorat travaillent ailleurs que dans des universités ou qu’en enseignement post-secondaire. Ils occupent des postes de divers types dans des secteurs comme l’indus-trie, le gouvernement ou des organisations non gouverne-mentales. Toutefois, le rap-port précise que la transition de ces individus hors du mi -lieu universitaire n’est pas toujours facile.

En quoi la réalité des diplô-més aux cycles supérieurs serait-elle plus complexe par rapport au marché de

l’emploi ? « Après une plus longue période en vase clos dans le milieu universitaire, ces diplômés ont souvent besoin d’aiguillage concer-nant leurs compétences et le monde de l’emploi. Puisque ce secteur s’est beaucoup transformé, ils ne sont pas toujours informés des nom-breuses avenues qui s’offrent à eux », explique François Pothier. Il cite pour exemple le cas d’une détentrice d’un doctorat en biologie qui est aujourd’hui agente de brevets dans un centre de recherche en biologie de la reproduc-tion. « Elle n’avait même pas imaginé que son cursus cor-respondait à ce rôle », illustre le vice-recteur adjoint.

En plus d’ouvrir les hori-zons, la Semaine de l’emploi aux cycles supérieurs jette des ponts entre employeurs et futurs employés : « Favoriser ce rapprochement est essen-tiel pour renseigner les em -ployeurs sur les avantages d’embaucher des titulaires de maîtrise ou de doctorat, sou-tient Marie Audette, vice- rectrice adjointe à la re -cherche et à la création. C’est aussi im portant pour faire tomber l’idée répandue selon laquelle la formation de ces diplômés serait trop pointue. Au con traire, les études supé-rieures favorisent le dévelop-pement d’une foule de com-pétences, dont la capacité de

travailler en équipe, de plani-fier à long terme, de rédiger ou d’établir des relations interprofessionnelles, qui peuvent être mises en appli-cation dans une di versité de milieux de travail. »

Autre voie professionnelle possible et méconnue pour les diplômés de cycles supé-rieurs : se lancer en affaires. « Un sujet de recherche peut devenir une idée d’entre-prise. De plus, les étudiants aux cycles supérieurs ac -quièrent des outils, comme la gestion d’un projet et la tenue d’un budget de sub-vention, utiles pour démar-rer une entreprise », men-tionne Nathalie Bissonnette,

chargée de communication au Service de placement de l’Université Laval (SPLA). D’ailleurs, au programme de l’événement organisé par le SPLA cette année figure la conférence « Se lancer en affaires ». Les auditeurs au -ront l’occasion d’y entendre trois entrepreneurs issus des cycles supérieurs, qui décri-ront leur parcours, leurs défis et l’influence de leur cursus universitaire dans leur projet d’affaires.

Autre nouveauté parmi les activités proposées, la confé-rence « Clarifier vos objectifs professionnels grâce au men-torat » mettra en vedette trois professionnels du monde des affaires, qui exposeront les avantages pour un étudiant de compter sur une ressource externe afin d’aiguiser sa connaissance du marché. « Les activités de mentorat sont bien implantées au 1er cycle. Nous voulons que les étudiants des 2e et 3e cycles profitent aussi pleinement du bénéfice d’être accompagnés dans leur cheminement pro-fessionnel », soutient Nathalie Bissonnette.

Tenue selon différentes for-mules au cours des dernières années, dans le but de l’adap-ter aux besoins des étudiants, la Semaine de l’emploi aux cycles supérieurs en est à sa huitième année. L’événement est gratuit et ouvert à tous, mais l’inscription à certaines activités est obligatoire.

Pour connaître la pro-grammation complète et réserver : www.spla.ulaval.ca/etudiants/semaine- emploi-cycles-superieurs

Cycles supérieurs : semaine de l’emploi !Du 9 au 11 février, la Semaine de l’emploi aux cycles supérieurs fera découvrir la multitude de cheminements professionnels auxquels peuvent mener les études supérieurespar Brigitte Trudel

60 % des titulaires de doctorat travaillent ailleurs que dans des universités ou qu’en enseignement postsecondaire

L’événement, qui en est à sa huitième année, est gratuit et ouvert à tous, mais l’inscription à certaines activités est obligatoire. photo Service de placement

Page 7: Le Fil 28 janvier 2016

7le fil | le 28 janvier 2016

Q3 société

La Commission mixte internationale, qui veille sur les Grands Lacs, recom-mande au Canada d’investir davantage dans l’étude de la plus importante réserve d’eau douce au monde. Cette organisation, qui regroupe deux pro-vinces canadiennes et huit États amé-ricains, veut mieux comprendre l’uti li-sation de cette ressource hydrique, tout en s’intéressant aux eaux souter rai-nes. Voici les explications de l’hydro-logue René Therrien, professeur au Département de géologie et de génie géologique.

Q Pourquoi faut-il s’intéresser particulièrement à l’état des eaux souterraines ?

R Les connaissances actuelles restent très parcellaires. En Ontario, par exem-ple, on ne dispose pas d’une vue d’en-semble pour décrire les eaux souter-raines à l’échelle du bassin des Grands Lacs, même si beaucoup d’argent a été investi pour récolter des données. En effet, même si le volume d’eau contenu dans les Grands Lacs nous saute aux yeux, il faut aussi prendre conscience de l’importance des ressources en eaux souterraines connectées aux lacs et aux rivières sur l’ensemble de ce territoire. Le rapport de la Commission des Grands Lacs recommande donc d’effectuer un meilleur bilan hydrique, afin de mieux connaître le volume des eaux souterrai-nes, les apports d’année en année, mais aussi les pertes, que ce soit l’évaporation de l’eau, les captages ou les variations dues aux changements climatiques. Sans oublier une possible dégradation des eaux de surface causée par celle des eaux souterraines. Il faut savoir que l’écoulement de ce type d’eau est beau-coup plus lent que celui des eaux de sur-face. L’impact d’une contamination aujourd’hui peut donc facilement se faire sentir dans 10, 50 ou même 100 ans et non avoir un effet immédiat, comme le déversement de pétrole dans un lac.

sur les eaux souterraines des Grands Lacs

Q Quelles menaces pèsent actuellement sur la quantité d’eau disponible dans les Grands Lacs ?

R Il y a des limites aux quantités d’eaux qui peuvent être puisées dans les Grands Lacs, malgré leur énorme volume. Il faut donc considérer les eaux souterraines comme des sources d’eau alternatives, dans cette région densément peuplée, et les protéger. Or, actuellement, on manque de connais-sances sur les inter actions précises avec les eaux de surface et le volume disponible. Par exemple, en Ontario, la région de Kitchener-Waterloo, qui compte environ 500 000 habi-tants, s’approvisionne presque uniquement en eaux souterraines. Les aquifères, soit les formations géologiques poreuses qui for-ment les réservoirs d’eau souterraine, sont donc fortement sollicités. L’augmentation de la population et des besoins en consom-mation d’eau exercent une forte pression sur ces eaux, qui peuvent être aussi conta-minées de façon ponctuelle, par des sites industriels, ou de manière diffuse, par l’uti-lisation d’engrais et de fertilisants agricoles. Une autre question soulevée par le rapport de la Commission sur les Grands Lacs, c’est l’accès à ces eaux par les utilisateurs qui se trouvent en dehors de ce bassin versant. Cette organisation doit, par exemple, exa-miner la demande de Waukesha. Cette ville de l’état du Wisconsin voudrait puiser de l’eau dans le Lac Michigan, alors que géo-graphiquement elle se trouve à l’extérieur du bassin versant.

Q Le Québec cherche-t-il lui aussi à mieux protéger ses eaux souterraines ?

R Une législation est à l’étude actuellement. Les municipalités, par exemple, auront bientôt l’obligation de définir la vulnérabi-lité de leurs sources d’eau, afin de s’assurer que des précautions soient prises dans des zones sensibles. Déjà, plusieurs actions ont été prises, entre autres, pour la caractérisa-tion des eaux souterraines. Notre groupe de recherche en hydrogéologie, au Dépar-tement de géologie et de génie géologique, a participé au Programme d’acquisition de connaissances sur les eaux souterraines (PACES), à travers un projet de recherche dans la communauté métropolitaine de Québec, ainsi qu’un autre dans l’Outaouais. Il s’agissait essentiellement de recenser toutes les informations existantes sur les eaux souterraines et d’en acquérir de nou-velles, pour créer une base de données unique, utilisable par les municipalités qui font la gestion de l’eau sur le territoire visé. On y retrouve les couches géologiques de la région, les aquifères potentiels, une infor-mation jusque-là dispersée. Les résultats de nos travaux sont d’ailleurs disponibles sur des cartes mises en ligne sur le site de la Communauté métropolitaine de Québec, afin d’aider notamment des gens qui font l’aménagement du territoire.

Propos recueillis par Pascale Guéricolas

René Therrien

Une personne sur cinq, parmi les membres des conseils d’administration des grandes sociétés québécoises inscrites à la Bourse de Toronto, est une femme. Ce constat est tiré d’une étude de deux pro-fesseurs de la Faculté des sciences de l’administration, dont les résultats ont été ren-dus publics en novembre.

« Il y a eu beaucoup de pro-grès au niveau de la présence de femmes aux CA des grandes entreprises entre 2010 et 2014, le pourcentage passant de 16 à 20 %, mais il reste beaucoup de chemin à par-courir pour atteindre la parité hommes-femmes », indique la professeure Sophie Brière, du Département de mana-gement. Elle est également titulaire de la Chaire de leadership en enseignement – Femmes et organisations. Avec le professeur Jean Bédard, de l’École de comp-tabilité et titulaire de la Chaire de recherche en gou-vernance de sociétés, la pro-fesseure Brière a étudié 60 sociétés de grande taille ayant un actif supérieur à un milliard de dollars. Quatre sur cinq ont leur siège social au Québec. Les autres y ont d’importantes activités com-merciales. L’étude, comman-dée par la Table des par te-naires influents, un orga-nisme gouvernemental, a été financée par le Secrétariat à la condition féminine.

Les 60 entreprises étudiées sont actives dans 7 secteurs. Le nombre le plus élevé de femmes membres d’un CA se trouve dans les secteurs des services financiers (29 %) et des denrées de base (22 %). « Le secteur bancaire nous apparaît plus organisé et plus ouvert en la matière, explique Sophie Brière. Ce secteur est très normé, structuré et pas-sablement de femmes y tra-vaillent depuis quelques années. »

Selon elle, l’argument qui consiste à dire qu’il est difficile pour un CA de trouver des candidates féminines tient de moins en moins la route. « Les présidents et membres d’un CA à qui nous avons parlé, soutient-elle, nous ont dit que lorsqu’on veut trouver une candidate au poste de mem-bre, on en trouve. » Quant à l’excuse voulant qu’il n’y ait pas de femmes ayant le profil nécessaire pour siéger au CA d’entreprises de secteurs tra-ditionnellement masculins,

comme le minier, l’aéronau-tique et l’industriel, elle s’avère de moins en moins valable. « L’université, dit-elle, forme maintenant des femmes dans tous les sec-teurs d’activité. »

Les chercheurs ont réalisé une quarantaine d’inter-views. Certains répondants avan cent que la présence de femmes n’a pas d’influence sur la prise de décision, ni sur la dynamique de leur conseil. D’autres, une majo-rité, soutiennent au contraire que la présence de quelques femmes favorise davantage de discussions, une complé-mentarité et une diversité de points de vue, ainsi qu’une meilleure prise de décision. Selon eux, les femmes posent davantage de questions, vont dans les détails, font preuve de ri gueur, en plus de possé-der une expérience de vie spécifique, ainsi que des qua-lités relationnelles. Pourtant, en 2014, seules 19 des socié-tés étudiées comptaient trois femmes ou plus à leur CA. Environ un conseil d’admi-nistration sur six n’en avait aucune.

« Dans un contexte où l’on parle de parité depuis plu-sieurs années, souligne la professeure Brière, il est sur prenant de constater ce manque d’ouverture, de diver-sité, encore en 2016. Il faut

dire que la présence de femmes vient un peu bouscu-ler ce que certains appellent le dernier bastion du old boys’ club, un milieu traditionnel. »

En 2014 , l e s f emmes membres des CA étudiés avaient en moyenne moins d’ancienneté en gestion que leurs collègues masculins. Elles étaient aussi plus jeunes d’environ 5 ans, pour un âge moyen de 57 ans. « À 57 ans, affirme la chercheuse, on a le bagage d’expérience suffisant pour bien faire le travail. » Outre l’argument de l’âge et de l’expérience, il y a la per-ception qu’une femme ose moins qu’un homme, qu’elle n’ait pas de réseau, qu’elle ne soit pas prête pour être membre d’un CA. « On disait cela avant, rappelle Sophie Brière. Mais ce n’est plus comme cela aujourd’hui. Les femmes se manifestent. Être membre d’un CA devient alors un choix personnel. »

Les chercheurs formulent six recommandations. L’une d’elles consiste à appuyer les conseils d’administration afin qu’ils adoptent certaines pra-tiques qui favorisent la nomi-nation de plus de femmes. Ces pratiques comprennent, entre autres, des cri tères de sélection basés sur une grille de compétence, une durée de mandat limitée et des démar-ches de recrutement au sein d’autres ré seaux. « La parité est atteinte dans certains pays grâce à une législation sous la forme de quotas, explique la professeure. Ici, nous favori-sons une approche flexible fondée sur un engagement volontaire des sociétés. »

Les conseils d’administration de grandes sociétés inscrites en Bourse cheminent lentement vers la parité hommes-femmespar Yvon Larose

Plus de femmes aux CA

Le nombre le plus élevé de femmes membres d’un CA se trouve dans le secteur des services financiers

La présence de quelques femmes dans un conseil d’administration favorise davantage de discussions, une complémentarité et une diversité de points de vue.

Cycles supérieurs : semaine de l’emploi !

Page 8: Le Fil 28 janvier 2016

8le fi l | le 28 janvier 2016

Cela fait un bon moment que la date du 7 février est encerclée dans l’agenda d’Anne-Sophie Corriveau. Cette journée-là, l’étu-diante en sciences de la Terre par-ticipera à la célèbre course en canot à glace du Carnaval. En tout, plus de 50 équipes provenant du Canada, de la France et des États-Unis navigueront dans les eaux glacées du fleuve Saint-Laurent. Leur objectif : effectuer le trajet entre Québec et Lévis dans un temps record. « La course du Carnaval est un incontour-nable dans une saison de canot à glace ! Sa renommée, bâtie sur son intensité et ses revirements spec-taculaires, fait en sorte que je l’at-tends avec impatience. Je ne man-querais cette compétition pour rien au monde ! », lance l’étu-diante, qui y participera pour la quatrième fois.

Avec Marianne Biron-Hudon, Sarah Boudreau Turpin, Lauriane Ouellet, Vicki Clouet-Côté, Anne Chabot-Bergeron et Dominique Bernard, elle forme l’équipe Bota Bota. Toutes étudiantes ou récemment diplômées de l’Uni-versité, ces jeunes athlètes pos-sèdent une solide expérience sportive. Trois d’entre elles, d’ail-leurs, font partie du club de rugby Rouge et Or. D’ici la fin du Carnaval, elles se frotteront à sept reprises aux autres équi-pages de l’élite féminine. Quoique très bien préparées, elles ne tiennent rien pour acquis. « Notre expérience nous a appris que chaque course du Carnaval est unique, dit Anne-Sophie Corriveau. Le résultat de la com-binaison des conditions de glace, du courant, de la marée, du vent et de la performance des adver-saires est impossible à prévoir. Il faudra ana lyser et s’adapter aux conditions du moment. »

Trois étudiants à la maîtrise en architecture devront eux aussi braver le froid, mais pas pour les mêmes raisons. Florence Asselin, Steve Fortier-Evers et Antoine-Bernard Caron-Gingras ont été sélectionnés pour participer au volet « Relève » de l’International de sculpture sur neige. Ils auront deux jours, les 29 et 30 janvier, pour sculpter leur œuvre. « Florence m’avait convaincu de participer à la compétition l’an dernier, ce qui nous a permis de remporter le prix du public. C’était une belle expérience, très intense, mais nous étions mal préparés et nous avions gelé pen-dant deux jours ! On a appris de nos erreurs et on revient avec de meilleurs équipements », promet Steve Fortier-Evers.

Leur concept, cette année, s’ins-pire d’un poème de Gilles Vigneault, L’arbre du temps. Esquisses et maquette à l’appui, les étudiants reproduiront une petite maison per-chée dans un arbre. L’œuvre, qui mesurera plus de deux mètres de hauteur, devra être réalisée dans un seul bloc de neige. « La maison dans l’arbre symbolise le refuge, l’imagi-naire. Par ce projet, on veut susciter la rêverie chez les enfants, tout en faisant un lien avec notre culture et notre programme d’études. La mai-son en bois est significative pour l’architecture québécoise », explique Antoine-Bernard Caron-Gingras. Leur œuvre sera jugée selon diffé-rents critères, dont la qualité de la réalisation technique et la ressem-blance avec le concept proposé. La cérémonie de remise de prix aura lieu ce dimanche.

Enfi n, ce 62e Carnaval de Québec n’en serait pas un sans la présence des duchesses. Ambassadrices de l’événement, ces jeunes femmes doivent vendre le plus de bougies possible dans leur duché respectif. Un rôle que Geneviève Richard, étudiante en communication publique et duchesse de Beauport, prend très au sérieux. As de l’orga-nisation, elle a mobilisé plus de 150 personnes – amis, famille, commerces, écoles, organismes – qui l’épaulent dans sa mission. Son duché, qui comprend l’arrondisse-ment de Beauport, la municipalité de Sainte-Brigitte-de-Laval, l’Île d’Orléans et la Côte-de-Beaupré, est ainsi couvert de long en large.

Encadrée par des experts, l’étu-diante a dû élaborer des stratégies de communication et de vente, en plus de multiplier, ces derniers jours, les entrevues avec les médias et les apparitions dans différents événements. « Cette expérience est très formatrice. Elle me permet de préciser mes objectifs de carrière, puisque je m’intéresse autant aux relations publiques, qu’au journa-lisme, qu’à la publicité. Elle me permet aussi de me surpasser et d’apprendre à me connaître. Le Carnaval n’est même pas com-mencé que je vois déjà de l’avance-ment ! », affi rme-elle.

Le couronnement de la reine aura lieu ce jeudi avant la Symphoniehivernale, un spectacle mettant en vedette Louis-Jean Cormier et l ’Orchestre symphonique de Québec.

Programmation : carnaval.qc.ca. Pour suivre les activités de la duchesse de Beauport et celles de l’équipe Bota Bota : facebook.com/duchessebeauport2016 et facebook.com/LaReleveducanotaglace.

Des étudiants participeront à trois activités emblématiques du Carnaval de Québec, du 29 janvier au 14 févrierpar Matthieu Dessureault

La grande fête hivernale est de retour

1. L’étudiante en communication publique Geneviève Richard (au centre de la photo) fait partie des sept jeunes femmes de la région de Québec dont la candidature a été retenue pour représenter le Carnaval en tant que duchesse. 2 et 3. L’équipe Bota Bota est composée de Marianne Biron-Hudon (étudiante en psychoéducation), Anne-Sophie Corriveau (sciences de la Terre), Vicki Clouet-Côté (études libres), Anne Chabot-Bergeron (génie géologique), Dominique Bernard (foresterie), Sarah Boudreau Turpin (diplômée en nutrition) et Lauriane Ouellet (diplômée en ergothérapie).

1

4. L’an dernier, Ouvre-moi, la création de Steve Fortier-Evers, Marc-Antoine Viel et Florence Asselin, avait remporté le prix du public du volet « Relève » de l’International de sculpture sur neige. photo Pierre Asselin 5. Geneviève Richard réalise un rêve en étant duchesse de Beauport. Habituée du Carnaval, elle a participé pendant plusieurs années aux défi lés de nuit comme danseuse folklorique. 6. Les sculpteurs sur neige Florence Asselin et Steve Fortier-Evers, qui font équipe cette année avec Antoine-Bernard Caron-Gingras, comptent reproduire une maison dans un arbre. Ils ont intitulé leur création Bienvenue chez moi. 7. « Atteindre au plus vite l’autre rive requiert une bonne connaissance des courants, des marées et du vent, ainsi qu’une excellente rapidité d’exécution dans les manœuvres, un cardio inépuisable, une bonne stratégie et un peu de chance ! », expliquent les membres de l’équipe Bota Bota.

2

3

Page 9: Le Fil 28 janvier 2016

9Carnaval de Québec

La grande fête hivernale est de retour

4. L’an dernier, Ouvre-moi, la création de Steve Fortier-Evers, Marc-Antoine Viel et Florence Asselin, avait remporté le prix du public du volet « Relève » de l’International de sculpture sur neige. photo Pierre Asselin 5. Geneviève Richard réalise un rêve en étant duchesse de Beauport. Habituée du Carnaval, elle a participé pendant plusieurs années aux défi lés de nuit comme danseuse folklorique. 6. Les sculpteurs sur neige Florence Asselin et Steve Fortier-Evers, qui font équipe cette année avec Antoine-Bernard Caron-Gingras, comptent reproduire une maison dans un arbre. Ils ont intitulé leur création Bienvenue chez moi. 7. « Atteindre au plus vite l’autre rive requiert une bonne connaissance des courants, des marées et du vent, ainsi qu’une excellente rapidité d’exécution dans les manœuvres, un cardio inépuisable, une bonne stratégie et un peu de chance ! », expliquent les membres de l’équipe Bota Bota.

4

6 7

D’ici la fi n du Carnaval, l’équipe Bota Bota se frottera à sept reprises aux autres formations de l’élite féminine

5

Page 10: Le Fil 28 janvier 2016

10le fil | le 28 janvier 2016science

en bref

De belles découvertes au Bar des sciences L’Association des communicateurs scientifi-ques du Québec organise un Bar des sciences, qui mettra en vedette quatre chercheurs dont les travaux font partie des découvertes de l’année 2015 dans la région de Québec. Trois de ces chercheurs sont de l’Université Laval. La doctorante Gabrielle Garon-Carrier par-lera de la composante génétique de la moti-vation scolaire, Salma Taktek présentera ses travaux sur les liens bactéries-champignons-plantes et Frédéric-Georges Fontaine rappel-lera les étapes qui ont conduit à la conception d’un nouveau catalyseur « vert ».

L’activité aura lieu le mardi 2 février, à compter de 18 h, à la brasserie La Korrigane (380, rue Dorchester, Québec). L’entrée est gratuite, mais il faut réserver sa place en se rendant sur quebec2015.eventbrite.ca/.

Institut EDS : concours de vulgarisation scientifiqueLe comité étudiant de l’Institut Hydro-Québec en environnement, développement et société (EDS) invite les étudiants inscrits à la maîtrise ou au doctorat, dans un domaine lié à l’environnement ou au développement durable, à participer à son concours de vulga-risation scientifique VIE (Vulgariser, Inspirer, Éduquer). Les participants doivent préparer un exposé de trois minutes portant sur leur sujet de recherche. Cette présentation est destinée à un auditoire composé d’étudiants et de professeurs de l’EDS, ainsi que d’élèves de 4e ou de 5e secondaire. Les inscriptions sont acceptées jusqu’au 10 février.

Pour plus de détails, visiter bit.ly/1lTwgUi

Pratique de la méditationLa méditation comporte de multiples bien-faits pour la santé physique et mentale : réduction du stress et de l’anxiété, meilleure concentration, maîtrise de ses réactions, ren-forcement du système immunitaire et plus encore. Le Cercle de méditation de l’Univer-sité propose à tous de venir pratiquer cette activité, parmi les plus accessibles qui soient, à l’occasion de ses séances hebdomadaires. Différentes approches sont proposées, pour répondre aux besoins les plus variés. Aucune expérience préalable n’est exigée. Il suffit d’avoir le désir d’améliorer sa qualité de vie !

Pour faire le plein de sérénité, prenez rendez-vous avec vous-même, tous les mardis et jeudis, de 17 h 30 à 18 h 30, au local 1575 du pavillon Ernest-Lemieux, jusqu’au 28 avril. Pour information : Daniel Fradette, 418 656-2131, poste 2189 ou [email protected].

Aussi étonnant que cela puisse paraître, les vers de terre pourraient constituer une menace pour les milieux naturels québécois. En effet, la présence de ces invertébrés dans les érablières est as -sociée à une réduction de l’abondance de certaines espèces d’arbres et de plantes dans les sous-bois, révèle une étude publiée dans un récent numéro de Forest Ecology and Management par Line Lapointe, du Département de biologie de l’Université Laval, et par Mélanie Drouin et Robert Bradley, de l’Uni-versité de Sherbrooke.

« Les vers de terre sont très bénéfiques en agriculture, mais la situation est bien dif-férente en milieu forestier. Il est temps qu’une réflexion s’amorce sur cette question parce que les vers ont com-mencé à modifier l’abon-dance des espèces végétales dans les érablières et que ceci pourrait conduire à des chan-gements durables », estime la professeure Lapointe.

La chercheuse rappelle que les vers indigènes n’auraient pas survécu aux dernières glaciations. Ceux que l’on trouve dans les gazons, les

jardins et les champs agrico-les, tout comme ceux qu’on élève pour la pêche, appar-tiennent à des espèces qui ont été apportées ici, volontaire-ment ou non, par les colons européens. Leur répartition géographique est étroitement liée aux activités humaines.

La professeure Lapointe et ses collègues ont visité 40 parcelles situées dans 5 érablières des Cantons de l’Est et ils ont relevé la pré-sence de vers de terre dans la moitié des sites. Leurs ana-lyses montrent que l’abon-dance des vers de terre affecte l’abondance et la diversité des espèces de sous-bois. Ainsi, les jeunes pousses d’érable de Pennsylvanie, d’érable rouge, de hêtre à grandes feuilles et de deux espèces de fougères se font plus rares à mesure que l’abondance des vers de terre augmente. À l’inverse, la présence des vers semble favoriser les frênes et les graminées.

« L’explication la plus pro-bable est que les vers con-somment la matière orga-nique contenue dans la li -tière, avance Line Lapointe. Il en résulte un sol plus pauvre qui retient moins

bien l’humidité, ce qui nuit à la germination des graines et à la survie des plantules de certaines espèces. De plus, les vers peuvent entraîner les petites graines en profon-deur, où il n’y a pas assez de lumière pour assurer leur germination. Ils peuvent aussi déraciner accidentelle-ment les plantules et causer leur mort par dessiccation. »

La situation n’est pas dra-matique, mais il est temps qu’on s’en préoccupe, estime la chercheuse. « Les vers ont commencé à changer la com-position végétale des éra-blières et, si rien n’est fait, ces changements pourraient s’ac-centuer et s’étendre à d’autres milieux forestiers. Par ail-leurs, la plupart des espèces végétales menacées ou vulné-rables se retrouvent dans les forêts du sud du Québec. Les vers pourraient compliquer leur conservation. »

Les mesures pour limiter la propagation des vers de terre en milieu naturel sont limitées, mais il en existe une, visant les pêcheurs, qui peut être facilement mise en pratique. « Les vers qui n’ont pas été utilisés au cours d’une expédition de pêche ne devraient jamais être libérés en forêt, insiste Line Lapointe. Les pêcheurs devraient les rapporter avec eux ou, si ce n’est pas possi-ble, ils devraient les relâcher dans le plan d’eau. »

Le ver de terre, menace écologique?Ces invertébrés introduits d’Europe ont commencé à altérer la composition végétale des érablières du sud du Québecpar Jean Hamann

Les vers qui n’ont pas été utilisés au cours d’une expédition de pêche ne devraient jamais être libérés en forêt

Les vers indigènes n’auraient pas survécu aux dernières glaciations. Ceux que l’on trouve dans les gazons, les jardins et les champs agricoles, tout comme ceux qu’on élève pour la pêche, appartiennent à des espèces qui ont été apportées d’Europe.

Page 11: Le Fil 28 janvier 2016

11le fil | le 28 janvier 2016 arts

en bref

Amateurs de théâtre, à votre agenda !Elle était attendue, la voici : la programma-tion de la troupe de théâtre Les Treize a été lancée sous la présidence d’honneur du co -médien Eliot Laprise. La pièce Le spectateur condamné à mort, du dramaturge français Matei Visniec, sera présentée du 17 au 21 février. Elle sera suivie de Le bizarre incident du chien dans la nuit, une création de Simon Stephen adaptée par Simon Trudeau. Le spectateur pourrait être physi-quement ou psychologiquement sollicité dans ces deux pièces, nous préviennent Les Treize.

On peut acheter des billets en ligne (www.lestreize.org), par téléphone (418 656-2131, poste 8014) ou par courriel ([email protected]). Pour suivre la troupe sur Facebook : on.fb.me/1V8FxUi.

Beethoven à l’honneurLes membres du Quatuor Arthur-LeBlanc, formé d’Hibiki Kobayashi et de Brett Molzan, au violon, de Jean-Luc Plourde, à l’alto, et de Ryan Molzan, au violoncelle, vous proposent d’assister à une série de concerts de musique de chambre. Au programme, les sonates pour violon et piano de Ludwig van Beethoven. Ces spectacles sont l’aboutissement de deux semaines intensives de travail en compagnie des mem bres du quatuor. Les groupes sont formés d’étudiants, de diplômés de la Faculté de musique et d’invités réunis pour l’occasion.

Trois rendez-vous sont proposés : vendredi 29 janvier et samedi 30 janvier, à 19 h 30, ainsi que dimanche 31 janvier, à 14 h.

Talents créatifs recherchésPassionné de BD ou de photographie ? Le Concours interuniversitaire de bande dessi-née et de photographie est peut-être pour vous ! Organisé par le Regroupement des ser-vices universitaires d’animation culturelle et communautaire, il est ouvert aux étudiants de tous les cycles et de toutes les disciplines des universités québécoises et des universités francophones canadiennes participantes. Au total, 1 500 $ seront décernés en prix. Les œuvres sélectionnées feront partie d’une exposition itinérante, qui voyagera durant l’année entre les établissements participants.

L’inscription au concours se termine le 11 février 2015, à 16 h. Les documents doivent être remis au Bureau de la vie étudiante, au local 2344 du pavillon Alphonse-Desjardins. Pour plus d’infor-mation : [email protected].

Finissante du baccalauréat en arts visuels et médiatiques, Marianne Kugler nous offre de découvrir ses œuvres avec l’exposition « Pluie ». Pré-sentée à la Salle d’exposition du pav i l lon Alphonse-Desjardins, elle réunit une cinquantaine de photogra-phies, alignées au mur comme dans une mosaïque. Suspen-dues au plafond, des ban-nières superposent d’autres photos et des gravures du

siècle dernier. Il y a aussi un livre, dans lequel on découvre une série d’images et de poèmes qui se répon-dent. Un fil conducteur appa-raît entre ces œuvres : celui de la pluie, source d’inspiration intarissable pour l’artiste.

Ne comptez pas sur elle, toutefois, pour théoriser sa démarche; elle laisse aux autres le soin d’interpréter son travail. « J’ai toujours aimé la pluie, mais je préfère

ne pas en dire plus. Ainsi, chacun pourra faire sa propre interprétation des œuvres. Pour moi, il y a une histoire dans les photos et dans les bannières, dont l’ordre n’est pas aléatoire; le spectateur peut gratter pour essayer de trouver l’aspect narratif, mais il peut aussi prendre l’exposition au pre-mier degré. Je ne veux pas influencer sa perception. Il n’y a pas d’intérêt, selon moi, à regarder une œuvre si on sait ce qu’elle signifie exacte-ment », dit-elle.

Âgée de 68 ans, Marianne Kugler, originaire de la Belgique, n’est pas une étu-diante comme les autres. Diplômée d’un doctorat en géomorphologie, elle a tra-vaillé pendant plusieurs années au Service des com-munications de l’Université. Par la suite, elle a été ges-tionnaire à la Faculté des sciences et de génie, puis professeure à la Faculté des lettres et directrice des pro-grammes de premier cycle en communication publique. Elle a aussi été présidente de l’Association des communi-cateurs scientifiques du Québec, en plus de rédiger de nombreux articles de vul-garisation pour différentes publications. À ce parcours impressionnant s’ajoutent diverses activités de bénévo-lat et d’implication sociale.

Toute sa vie, malgré son horaire chargé, Marianne Kugler s’est intéressée à l’art visuel. Mère de cinq enfants dans une famille recompo-sée, elle profitait de ses rares moments de répit pour faire de l’aquarelle. « L’art est ce qui m’a permis de respirer dans une vie de fou ! C’est important d’avoir une acti-vité permettant d’arrêter de rouler. Certains optent pour la musique ou la poésie. Pour moi, c’était la peinture », raconte celle qui a choisi, au moment de sa retraite, de s’investir pleinement dans sa passion.

À l’École d’art, où elle ter-mine son baccalauréat à temps partiel, elle a rencontré plusieurs professeurs qui l’ont encouragée. Elle cite, entre

autres, Richard Baillargeon, Marcel Jean, Paryse Martin, Denis Simard et Sébastien Lavoie. Grâce à eux, elle a appris l’acrylique, la gravure, la lithographie et la sérigra-phie. Elle s’est initiée à d’autres façons de faire et a peaufiné ses techniques, en explorant des effets de trans-parence et de superposition. L’exposition « Pluie », sa pre-mière expérience de diffusion en solo, marque une étape importante dans sa vie d’ar-tiste. Réalisée dans le cadre d’un programme du Bureau de la vie étudiante, elle lui permet de se faire connaître en dehors de sa faculté. En juin, d’ailleurs, une nouvelle mouture de l’exposition sera présentée à la Bibliothèque Monique-Corriveau.

Sur le point d’achever ses études, Marianne Kugler ignore de quoi sera faite la suite de sa carrière artistique. Or, à l’entendre, on peut facilement imaginer toutes sortes de projets. « Quand on a travaillé aussi fort durant toute sa vie, en étant impli-qué dans autant de dossiers, on ne peut arrêter du jour au lendemain. Mes enfants me suggèrent parfois de prendre du repos, mais c’est impossi-ble, c’est une question de rythme ! Je fais les choses plus lentement qu’autrefois, mais je ne peux m’arrêter ! »

L’exposition « Pluie » est présentée à la Salle d’exposition (local 2470) du pavillon Alphonse-Desjardins jusqu’au 6 février. Les heures d’ouverture sont de 9 h à 16 h 30, du lundi au vendredi, et de 12 h à 16 h, le samedi.

La nouvelle vie d’une employéeRiche d’une longue carrière à l’Université, Marianne Kugler profite de sa retraite pour plonger dans l’univers artistiquepar Matthieu Dessureault

Âgée de 68 ans, Marianne Kugler, originaire de la Belgique, n’est pas une étudiante comme les autres

Les œuvres de Marianne Kugler témoignent de son intérêt avoué pour l’exploration, la réflexion et les effets de superposition. photos Marianne Kugler

Page 12: Le Fil 28 janvier 2016

12le fi l | le 28 janvier 2016actualités UL

Avis offi cielCONSEIL UNIVERSITAIRESéance ordinaire du 2 février 2016

ORDRE DU JOUR1. Ouverture de la séance2. Ordre du jour3. Procès-verbal de la séance ordinaire du 1er décembre 20154. Communications du président5. Questions des membres6. Programmes de baccalauréat en génie géomatique, de

baccalauréat, de maîtrise avec mémoire, maîtrise avec pro-jet d’intervention et de doctorat en sciences géomatiques : évaluation périodique

− Rapport du vice-recteur aux études et aux activités internationales

− Plan d’action du doyen de la Faculté de géographie,de géomatique et de foresterie

7. Programme de baccalauréat en science politique : évaluation périodique

− Rapport du vice-recteur aux études et aux activités internationales

− Plan d’action du doyen de la Faculté des sciences sociales 8. Programme de baccalauréat intégré en sciences histori-

ques et études patrimoniales : évaluation périodique− Rapport du vice-recteur aux études et aux activités

internationales− Plan d’action du doyen de la Faculté des lettres et

des sciences humaines9. Programmes de baccalauréat, de maîtrise et de doctorat

en archéologie : évaluation périodique− Rapport du vice-recteur aux études et aux activités

internationales− Plan d’action du doyen de la Faculté des lettres et des

sciences humaines10. Programme de diplôme d’études supérieures spécialisées

en agriculture, alimentation et société : création− Présentation par le doyen de la Faculté des sciences

de l’agriculture et de l’alimentation− Avis du Comité-conseil de la Commission des études− Recommandations du vice-recteur aux études et aux

activités internationales11. Programme de baccalauréat en enseignement secondaire :

augmentation du nombre de crédits− Présentation par le doyen de la Faculté des sciences

de l’éducation− Recommandations du vice-recteur aux études et aux

activités internationales12. Programme de diplôme d’études supérieures spécialisées

en comptabilité : augmentation du nombre de crédits− Présentation par le doyen de la Faculté des sciences

de l’administration− Recommandations du vice-recteur aux études et aux

activités internationales13. Programmes de baccalauréat en ergothérapie et de

baccalauréat en physiothérapie : ajout d’une catégorie de candidats – Premières Nations et Inuits du Québec

− Recommandations du vice-recteur aux études et aux activités internationales

14. Centre de recherche en reproduction, développement et santé intergénérationnelle (CRDSI) : évaluation périodique

− Avis de la Commission de la recherche− Recommandations du vice-recteur à la recherche

et à la création15. Rapport de la secrétaire générale sur la répartition

des sièges prévus au paragraphe 6 de l’article 90 des Statuts de l’Université Laval

Huis clos Clôture de la séance

« Je physi-dance au PEPS : un succès monstre ! » Voilà le titre de l’un des articles du Fil des événements du 15 mars 1984. Plus de 550 personnes, jeunes et moins jeunes, s’étaient donné rendez-vous au stade couvert du PEPS pour « physi-danser » sur toutes sortes de musiques, de Charlebois à… Michael Jackson ! photos Michel Bourassa | Division de la gestion des documents administratifs et des archives

Des activités hivernales santé

Saviez-vous que, selon une étude effectuée en 2015, les Québécois font en moyenne trois heures par semaine d’activité physique ? L’Université représente un milieu de vie idéal pour la pratique d’activités physiques hivernales qui permettent d’adopter et de maintenir de saines habitudes de vie. Sur le campus, le PEPS propose des séances libres de patinage les lundis et vendredis à midi, les mardis et jeudis en fin d’après-midi et le dimanche en soirée. Les sentiers du campus sont

aussi accessibles en hiver pour la marche ou le jogging. À la forêt Montmorency, de multiples activités sont offertes, dont le ski-raquette, le ski de fond, le ski hors piste, la raquette, la glissade, le patinage et les ateliers de cueillette et de trans-formation du sapin baumier. Un service de na -vette est offert, sur réservation, tous les samedis à partir du pavillon Alphonse-Desjardins. Du 27 février au 6 mars, ce service sera offert excep-tionnellement tous les jours. photo Julie Moffet

Page 13: Le Fil 28 janvier 2016

13le fil | le 28 janvier 2016 histoire

Quelles images reflètent le mieux l’expérience québécoise au fil des siècles ? Sur quelles représenta-tions le Québec a-t-il construit son identité ? Pour tenter de répondre à ces questions fondamentales, une équipe de chercheurs de l’Univer-sité Laval et du Musée de la civili-sation de Québec a mené une enquête exploratoire auprès de 427 personnes entre 2012 et 2013. Des visiteurs au Musée ainsi que des internautes se sont vus propo-ser un corpus de 60 photos, des-sins, peintures et affiches. Au Musée, elles ont été installées sur un mur. Les 13 thématiques cou-vertes, assez larges, abordaient notamment la ruralité, le nationa-lisme, l’autochtonie et la moder-nité. Les participants devaient choisir les dix images qu’ils consi-déraient comme les plus représen-tatives du Québec et de son his-toire. Ils devaient aussi expliquer ce qui avait guidé ou motivé leurs choix. Les résultats de l’enquête et l’analyse subséquente ont paru en novembre dernier dans la revue Histoire sociale/Social History.

« L’image la plus populaire est une photo de René Lévesque, in -dique Jocelyn Létourneau, profes-seur au Département des sciences historiques et premier auteur de l’étude. Plus de la moitié des répon-dants l’ont choisie. » Selon lui, l’an-cien premier ministre du Québec occupe une place centrale dans le panthéon et dans l’imaginaire qué-bécois. « La place de Lévesque concorde avec ce que d’autres enquêtes ont révélé, poursuit-il. Il est devenu un pivot de ce qu’a été notre histoire. Il est devenu consen-suel. Il incarnait le Québec natio-naliste moderne et il a contribué très positivement à l’avancement des Québécois. » Selon la profes-seure Johanne Daigle, qui a égale-ment pris part à l’étude, Lévesque était très aimé. « Il était près des gens, explique-t-elle, et il incarnait la fierté d’un peuple, son ambiguïté aussi. Il ressort comme la figure emblématique d’un Québec qui s’accomplit dans le temps. »

La photo du chef péquiste a été choisie par 55 % des répondants. Aucune autre image n’a obtenu un score supérieur à 50 %. Seules trois autres images ont été choisies par plus de 40 % des répondants. La première porte sur le référendum de 1980 sur l’avenir politique du Québec (47 %). La suivante est celle du hockeyeur vedette des Canadiens de Montréal, Maurice Richard (45 %). La troisième est une peinture illustrant la prise de Québec, en 1759, par l’armée bri-tannique (43 %).

Pour les deux professeurs, le réfé-rendum de 1980 est associé dans l’imaginaire populaire à « la division d’un peuple ». Maurice Richard, quant à lui, représente le héros mythique souvent associé à l’iden-tité canadienne-française rebelle. Quant à la prise de Québec, perçue comme un grand changement histo-rique, les répondants anglophones autant que francophones la voient comme un événement référentiel de la mémoire collective.

Plusieurs images ont obtenu entre 30 % et 36 % des choix. La figure du patriote de la rébellion de 1837-1838 (30 %) symbolise le nationa-lisme. L’autochtonie est représen-tée, entre autres, par une aquarelle de 1788 montrant un campement amérindien (36 %). La liste com-prend aussi quelques images repré-sentant les ressources naturelles et la culture, comme le barrage hydro-électrique Manic 5 en 1973 (32 %) et l’exposition universelle de Montréal de 1967 (31 %).

« Manic 5 et Expo 67 sont deux images très fortes , soutient Johanne Daigle. Il s’agit de deux icônes de la Révolution tranquille, celles d’un peuple capable de grandes choses et ouvert sur le monde. »

Les participants ont rejeté cinq images qu’ils considéraient comme les moins représentatives de l’his-toire du Québec. La principale est un cliché de 1982 montrant la reine Elizabeth II signant, sous les yeux du premier ministre Pierre Elliott Trudeau, le document sanctionnant le rapatriement de la Constitution du Canada. Rappelons que le Québec fut la seule province à ne pas consentir à ce rapatriement histori-que. « Nous qualifions ces images d’inconfortables, indique Jocelyn

Létourneau. Les répondants ne nient pas ces dimensions, qu’il s’agisse du rapatriement de la Constitution, de la présence des anglophones ou de la participation à la guerre. Mais les gens les per-çoivent en opposition à leur his-toire. Ils considèrent le Québec comme une nation francophone résiliente, résistante et plutôt paci-fique, où la diversité n’est pas une composante majeure. »

Les disparités de sélection les plus fortes s’observent entre franco-phones et anglophones. Cela est particulièrement frappant en ce qui concerne René Lévesque, le référen-dum de 1980 et la figure du patriote. Les francophones ont sélectionné ces images à la hauteur de 58 %, de 51 % et de 32 %. Chez les anglo-phones, les pourcentages tombent respectivement à 39 %, 26 % et 19 %. « Le mot clé des anglophones est la diversité, souligne le professeur Létourneau. Cela explique pourquoi plusieurs ont choisi les images des autochtones. Chez les francopho-nes, le mot clé est la dualité, que l’on trouve notamment dans la prise de Québec et dans les référendums de 1980 et de 1995. »

Selon lui, les choix des répon-dants ne dénotent ni amertume, ni ressentiment. « Ils reflètent, dit-il, une vision assez positive de ce que fut le Québec. »

Les deux autres chercheuses asso-ciées à cette étude sont Claire Cousson, actuellement directrice de la Fondation François-Lamy et

Lucie Daignault, chargée de re -cherche au Musée de la civilisation.

Nota bene : pour une question de droits d’auteur, et avec l’approba-tion du professeur Létourneau, nous présentons ici des images semblables à celles qui ont servi à l’enquête.

Une enquête basée sur des images emblématiques fortes révèle, chez les Québécois, une perception assez positive de leur passépar Yvon Larose

Le Québec en images

Les 13 thématiques couvertes abordaient notamment la ruralité, le nationalisme, l’autochtonie et la modernité

Manic 5 est le plus grand barrage à voûtes multiples et à contreforts au monde. Il est haut de 214 m et long de 1 314 m. photo Axel Drainville

En 1759, l’armée britannique s’empare de Québec. Cet événement a un caractère référentiel pour les francophones et les anglophones d’aujourd’hui.

L’exposition universelle de Montréal de 1967 reflète l’ouverture d’un peuple sur le monde. photo DJ Berson

L’ancien chef du Parti québécois et ex-premier ministre du Québec, René Lévesque, est perçu comme l’incarnation du Québec moderne. photo Réal Filion, Le monde en images, CCDMD

Le hockeyeur vedette des Canadiens de Montréal, Maurice Richard, incarne le héros mythique souvent associé à l’identité canadienne-française rebelle. photo Archives Ville de Montréal

Page 14: Le Fil 28 janvier 2016

14le fil | le 28 janvier 2016forêt Montmorency

Tout est blanc. Devant nous, la forêt boréale, qui s’étend sur des kilomètres. Faisant fi du mercure, qui affiche un glacial -20°C, nous chaussons nos raquettes, puis, sans attendre, nous empruntons un sentier balisé. L’air pur, le soleil généreux et la beauté de la sapinière à bouleau blanc nous rendent insensibles au froid. Pierre Vaillancourt, guide-naturaliste d’expé-rience, ouvre la marche. Direction le Lac Piché, où il donne une foule de ren-seignements sur la forêt Montmorency : son histoire, sa mission d’enseignement et de recherche, sa flore et sa faune. L’excursion est à peine commencée que nous apercevons un orignal, au loin. On observe aussi une abondance d’oiseaux, dont certains viennent manger dans nos mains.

La raison principale de notre présence, toutefois, c’est le sapin baumier. Connu pour ses propriétés médici-nales, ce conifère peut aussi devenir un assaisonnement de choix pour certains plats. Ouverte à tous, l’activité « De la forêt à l’assiette – le sapin baumier » permet de récolter ce produit pour ensuite le transformer en cuisine. D’abord, le guide explique comment le diffé-rencier de l’épinette noire. Facile, c’est le seul conifère dont les aiguilles sont plates. Il possède une écorce grise et lisse, ainsi que des bulles de résine sur le tronc.

La récolte terminée, on retourne au pavillon d’ac-cueil afin de procéder au net-toyage et à la préparation des rameaux. Nous voici prêts pour l’atelier culinaire, donné par le chef Égide Tremblay.

Au menu, un gravlax de sau -mon à saveur de sapin bau-mier. Une pincée de poudre d’aiguilles, de sucre, de poivre et de graines d’aneth, on dépose les filets sur des branches de sapin, on ajoute de l’huile d’olive et du sirop

d’érable, et voilà ! La recette est terminée. On goûte aussi à du « jello » au sapin, étonna-ment délicieux.

Employé de la forêt Mont-morency depuis vingt ans, Égide Tremblay prend un plaisir évident à faire con-naître les produits du terroir. « Je crois que c’est important de promouvoir un retour à la terre. J’ai la chance de pouvoir le faire par l’entre-mise de l’Université Laval, qui gère la forêt Montmo-rency. Si on remonte dans le temps, les autochtones avaient de magnifiques recettes. La forêt est très

généreuse; elle regorge de bons produits, que l’on peut utiliser de toutes sortes de manières », dit-il.

Ce n’est que récemment, il y a quatre ans, qu’il a décou-vert les joies de la cuisine boréale. Son environne-ment de travail lui offre tout ce dont il a besoin pour lais-ser aller son imagination. Avec de l’épilobe, une plante riche en vitamines A et C, il fait du sucre, du glaçage à gâteaux et de la sauce pour les viandes. Les têtes de quenouilles sont transfor-mées en farine goûteuse et très odorante. Ce produit

peut servir, par exemple, à enfariner des filets de truite et à faire des biscuits. Du lichen aux chanterelles, en passant par la livèche, les têtes de violon, le thé du labrador et le sirop de bou-leau, les possibilités culi-naires de la forêt sont sans limites. Une brève conversa-tion avec Égide Tremblay et son équipe de passionnés vous en convaincra !

Les prochaines sorties sont prévues les 7 et 21 février et le 13 mars. Pour plus d’in-formation et pour réserver sa place : 418 656-2034.

Alliant nature et cuisine, l’activité « De la forêt à l’assiette – le sapin baumier », à la forêt Montmorency, propose de découvrir ce produit du terroir boréalpar Matthieu Dessureault

Mon beau sapin

Connu surtout pour ses propriétés médicinales, le sapin peut aussi devenir un assaisonnement de choix pour certains plats

En plus de son volet pédagogique, l’activité est un prétexte pour prendre un grand bol d’air frais.

De retour au pavillon, les participants reçoivent des conseils sur les façons de cuisiner le sapin baumier et d’autres produits de la forêt boréale.

Guide-naturaliste d’expérience, Pierre Vaillancourt explique comment différencier le sapin baumier de l’épinette noire.

pho

to J

ulie

Mo

ffet

pho

to J

ulie

Mo

ffet

Page 15: Le Fil 28 janvier 2016

15le fil | le 28 janvier 2016

en bref

Du basket ce jeudi au PEPSPour une rare fois cette saison, les deux équipes de basketball du Rouge et Or joueront un jeudi soir à l’Amphithéâtre-gymnase Desjardins-Université Laval du PEPS. Dès 18 h, jeudi, le Rouge et Or recevra les Citadins de l’UQAM, pour un programme double dont le résultat aura une forte influence sur le classement du Réseau du sport étudiant du Québec. Avec une fiche de sept victoires et de trois défaites, l’équipe féminine de l’Université devance tout juste les Citadins, dont la fiche est de six victoires et de deux défaites. photo Mathieu Bélanger

Pour se procurer des billets : 418 656-PEPS.

Vive la salle d’entraînement !Les étudiants inscrits à 12 crédits à l’Université bénéficient d’un tarif spécial sur l’abonnement à la salle d’entraînement du PEPS. Avec 24 tapis roulants, munis d’écrans tactiles qui permettent un accès à Internet, 75 appareils de musculation et une section aménagée pour les femmes, à 14,35 $ par mois (pour un abonne-ment de 4 mois), c’est une véritable aubaine ! Un programme d’entraînement complet éla-boré par un kinésiologue et un service de nutritionniste-conseil sont également gratuits.

Pour inscription : 418 656-PEPS. Pour connaître les tarifs étudiants : peps.ulaval.ca/etudiantsul.

Jeudi 28 janvierBasketball féminin | UQAM PEPS | 18 hBasketball masculin | UQAM PEPS | 20 h

Samedi 30 janvierVolleyball féminin | Montréal PEPS | 18 hVolleyball masculin | Montréal PEPS | 19 h 30Ski de fond | Coupe Québec Mont Sainte-Anne, Québec | 9 h

Dimanche 31 janvierSki de fond | Coupe Québec Mont Sainte-Anne, Québec | 9 h

Samedi 6 févrierVolleyball féminin | McGill PEPS | 19 h

Dimanche 7 févrierSoccer féminin | UQAC Stade TELUS-Université Laval | 13 h 30Soccer masculin | FC Montréal Stade TELUS-Université Laval | 15 h 30

Campus dynamique

C’est le retour du volleyball à l’Amphithéâtre-gymnase Desjardins-Université Laval du PEPS ! Soyez là pour le seul programme double de la saison régulière cet hiver, samedi 30 janvier, dès 18 h, alors que les Carabins de Montréal seront les visiteurs. Une cérémonie aura également lieu afin de souligner les cinq championnats nationaux remportés par les équipes du Rouge et Or au fil des ans. photo Yan Doublet

À l’aréna du PEPS, les usa-gers peuvent compter sur une foule de services et d’ins-tallations : dix salles des joueurs, un service de pre-miers soins, un service de location et d’aiguisage de patins, ainsi qu’un magasin pour le prêt d’équipement pour le ballon sur glace, le hockey, le hockey-bottine, le patin, etc.

Chaque jour, des activités sont planifiées pour ré -pondre aux demandes des clientèles étudiantes, du personnel de l’Université ou des membres de la collecti-vité régionale. D’ailleurs, que vous soyez membre du PEPS ou non, sachez que vous pouvez profiter de cinq plages horaires de patinage libre par semaine. Le coût

est de 5 $ pour les non-membres et c’est gratuit pour les membres du PEPS. De plus, trois heures de glace sont consacrées à la pratique du patinage artistique.

Vous cherchez un endroit pour jouer au hockey entre amis ? Vous trouverez égale-ment votre compte au PEPS. Pour 7,50 $, les étudiants

ou les membres du PEPS peuvent profiter de trois heures de temps de glace. Les non-membres peuvent, quant à eux, louer la pati-noire pour 13 $ l’heure.

Consultez l’horaire complet au peps.ulaval.ca, dans la section « Horaire des activités libres ».

Pour réserver une patinoire, commu niquez avec Élisabeth Bouchard au 418 656-2131, poste 6027. Pour en savoir plus, con-sultez le peps.ulaval.ca, dans la section « Activités sur glace ».

Louons une patinoire au PEPS !Inauguré en octobre 1975, l’aréna du PEPS compte deux patinoires disponibles pour les adeptes des sports de glace, comme le hockey, le patinage libre ou le patinage artistiquepar Andréane Girard

Le PEPS met à la disposition de la communauté universitaire et de la collectivité régionale plusieurs heures de location de glace, du lundi au dimanche, à un prix très abordable. photo PEPS

sports

Page 16: Le Fil 28 janvier 2016

16le fil | le 28 janvier 2016

Match d’improvisation musicale

Vous avez probablement déjà assisté à un match d’improvisation théâtrale, mais connaissez-vous l’improvisation musicale ? Il s’agit d’une pratique bien implantée sur le campus grâce à la ligue « Sans mesure ». Comme dans les matchs d’impro classiques, les joueurs créent des ambiances sonores à partir d’un thème donné par un arbitre sans pitié et avec, à l’occasion, l’ajout de quel-ques contraintes. Musique du monde, rock intense, ballade romantique : chaque match est en soi un voyage dans l’univers presque infini des genres musicaux.

Jeudi 28 janvier, à 19 h 30, au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack (local 2244). Visiter la page Facebook : on.fb.me/23nWWhJ.

Temps et promesses électorales

Pas de campagne électorale sans promesses. Par contre, elles ne sont pas toujours tenues. Combien de temps faut-il pour qu’une pro-messe électorale soit ho -norée ? C’est l’une des questions qui intéressent Dominic Duval, doctorant en science politique. Il pré-sentera les résultats de ses recherches à l’occasion du prochain Midi de science politique. Au cours de la conférence « L’effet du temps sur la tenue des pro-messes : le cas du Québec de 1994 à 2014 », on apprendra, entre autres, que si une promesse électo-rale n’est pas réalisée dans les deux années suivant l’élection, la probabilité qu’elle le soit d’ici la fin du mandat accordé baisserait considérablement.

Jeudi 28 janvier, de 11 h 45 à 13 h, au local 3470 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre. Un léger goûter sera servi.

Réalisation efficace des travaux

Qu’ils soient individuels ou en équipe, les travaux écrits sont une réalité inévitable des études universitaires. Manque d’inspiration ou d’organisation, retards, conflits entre coéquipiers, les obstacles que les étu-diants peuvent rencontrer durant la rédaction sont nombreux. C’est pour cette raison que le Centre d’aide aux étudiants propose un atelier intitulé « La réalisa-tion des travaux écrits indi-viduels ou en équipe », qui permettra aux participants de trouver des moyens pour mieux structurer les étapes de réalisation d’un travail écrit. La conférence abor-dera également la question de la résolution de conflit dans une équipe.

Lundi 1er février, de 19 h à 19 h 50, au salon du 1er étage du pavillon H.-Biermans-L.-Moraud. Réservé aux étudiants de l’Université. Pour plus d’info, composer le 418 656-7987 ou visiter aide.ulaval.ca.

Unité mobile Mon Équilibre UL

La confection des lunchs est devenue une corvée quotidienne ? Vos menus du midi manquent de va -riété ? Vous dépensez trop au restaurant ? Qu’à cela ne tienne ! L’unité mobile de Mon Équilibre UL vient à votre rescousse avec son atelier « La boîte à lunch futée : santé, écono, écolo ! ». Cet hiver, les inter-venants de l’unité mobile vous proposent de repenser votre boîte à lunch dans l’objectif d’améliorer à la fois votre santé, celle de votre portefeuille et celle de la Terre. Les bonnes raisons d’apporter votre lunch sont nombreuses. Laissez l’unité mobile vous en convaincre avec ses conseils personnalisés. C’est gratuit !

Mardi 2 février, de 11 h 45 à 13 h 15, au pavillon Ferdinand-Vandry. Pour information, contacter Julie Turgeon au 418 656-2131, poste 6024, ou visiter [email protected].

L’éducation transdisciplinaire

Comment amener les élèves à avoir une pensée « trans-disciplinaire » ? C’est la question au cœur de l’ex-posé de Zhao Lingli, pro-fesseure à l’Université du Sud-Ouest, en Chine. Elle sera la prochaine confé-rencière invitée du Centre inter universitaire d’études sur les lettres, les arts et les traditions (CELAT). Toutes les disciplines, comme les sciences humaines, les sciences technologiques ou les arts, seraient liées par une logique inhérente. La professeure viendra exposer les clés de la pen-sée trans disciplinaire qui, en permettant de saisir les éléments qui lient les disci-plines, stimulerait la créati-vité des élèves et améliore-rait la qualité et l’efficacité de l’enseignement.

Mercredi 3 février, de 12 h 30 à 14 h, au local 5172 du pavillon Charles-De Koninck.

Journée carrière agriculture et alimentation

Les perspectives d’emploi en sciences de l’alimenta-tion et de l’agriculture sont très variées. Pour ceux et celles qui souhaiteraient faire carrière dans ces domaines, le Comité de placement en agriculture, alimentation et consomma-tion, en collaboration avec le SPLA, organisent une Journée carrière le 3 février. Plus de 40 employeurs y tiendront des kiosques. Entreprises privées, coopé-ratives, gouvernements, associations, ordres profes-sionnels, centres d’emploi et plus encore : leurs repré-sentants seront tous dispo-nibles pour répondre à vos questions ou pour discuter des possibilités d’emploi dans leur organisation. Apportez votre CV !

Mercredi 3 février, de 10 h à 15 h, à la cafétéria du pavillon Paul-Comtois.

28/01 28/01 01/02 02/02 03/02 03/02

Améliorez votre concentration

Il ne suffit pas de s’installer devant ses notes et d’en tourner les pages pour étudier efficacement. Il faut, entre autres, savoir orienter son attention sur la tâche à accomplir, ce qui n’est pas toujours facile. Toutes sortes de choses peuvent perturber la concentration, mais la bonne nouvelle est qu’il est possible de la stimuler. Dans la série d’ateliers « Les clés de la réus-site », le Centre d’aide aux étudiants présente la confé-rence « Améliorez votre concentration : de la lecture à la mémorisation ». Vous y découvrirez les facteurs qui influencent la concentration, les moyens de la favoriser, ainsi que des conseils pour une lecture efficace.

Jeudi 28 janvier, de 11 h 30 à 12 h 30, au local 3B du pavillon Charles-De Koninck. Réservé aux étudiants de l’Université. Pour plus d’information, composer le 418 656-7987 ou visiter aide.ulaval.ca.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

28/01

au fil de la semaine