Le Grand siège 1628 - Alienor.org, Conseil des musées · Richelieu dit la première messe catholique dans l’église Sainte-Marguerite. Si le roi fait preuve d’une clémence

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Sommaire

1. Fiches d’objectifs p.2

2. Chronologie des événements p.5

3. Rappel des événements p.7

4. Proposition de visite p.11

5. Les oeuvres p.13

6. Les outils p.33

7. Promenade sur les traces du Grand Siège p.35

8. Textes complémentaires p.36

9. Bibliographie p.38

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Fiche d’objectifs : cycle 3 Notions générales : Appréhension d’un événement historique important pour la ville. Définir un siège, en comprendre les enjeux Aborder les différences religieuses. En amont de la visite Avoir abordé les Guerres de religion. Connaître l’édit de Nantes Lors de la visite Objectifs cycle 3 Outils / Supports Démarche

I- Rappel historique : - Henri IV

- les forces en présence

II- Découvrir l’événement historique

- qu’est ce qu’un siège ?

fortifications organisation de l’armée

conditions des assiégés

- problématique religieuse

- problématique politique

III- Mobiliser les connaissances et les mettre en oeuvre

Portrait anonyme d’Henri IV Maquette Gravures J Callot Tableau de H. Motte Digue Calice et patène Tableau de Courtilleau Les acteurs Louis XIII recevant les clés Jeu de stratégie

Révision des connaissances Observation Questions Comparer avec aujourd’hui, essayer de repérer les bastions, estimation du périmètre encerclé Pourquoi la ville est-elle difficile à prendre ? Analyse du tableau de Courtilleau Analyse du tableau Louis XIII recevant les clefs de La Rochelle Jouer le rôle d’un des protagonistes de l’événement, se coordonner avec son camp, définir une stratégie

Le Grand Siège de La Rochelle 1627-1628

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Fiche d’objectifs : collège Notions générales : La fin des guerres de religion ? La montée de l’absolutisme Une guerre de siège ; stratégie et fortifications Un événement : deux points de vue En amont de la visite Avoir abordé les Guerres de religion Avoir compris les différences majeures entre catholicisme et protestantisme Connaître l’édit de Nantes Connaître Henri IV, Louis XIII, leurs grandes actions Avoir une idée de la composition sociale française au début du XVIIe siècle Lors de la visite Objectifs collège Outils / Supports Démarche




- qu’est ce qu’un siège ? fortifications

organisation de l’armée conditions des assiégés

III- Problématique religieuse

IV- Problématique politique

- le pouvoir royal et ses efforts d’unité - l’intrusion anglaise

- le triomphe de Louis XIII et sa symbolique IV- Mobiliser les connaissances et les mettre en oeuvre

Portrait anonyme d’Henri IV Film Maquette Gravures J Callot Gravures Calice et patène Tableau de Courtilleau Tableau de Motte Gravures J. Callot Louis XIII recevant les clés Jeu de stratégie

Observation et questions Comparer avec aujourd’hui, essayer de repérer les bastions, estimation du périmètre encerclé Pourquoi la ville est-elle difficile à prendre ? Acquérir un vocabulaire lié aux fortifications Repérer les signes religieux et les définir Analyse du tableau Analyse du tableau Louis XIII recevant les clefs de La Rochelle et des gravures allégoriques Jouer le rôle d’un des protagonistes de l’événement, se coordonner avec son camp, définir une stratégie, endosser un point de vue.


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Fiche d’objectifs : lycée Notions générales : La fin des guerres de religion ? La montée de l’absolutisme Un événement : deux points de vue Situer l’événement dans son cadre chronologique et européen La relecture de l’histoire En amont de la visite Avoir abordé les Guerres de religion Avoir compris les différences majeures entre catholicisme et protestantisme Connaître l’édit de Nantes Connaître Henri IV, Louis XIII, leurs grandes actions Avoir une idée de la composition sociale française au début du XVIIe siècle Lors de la visite Objectifs lycée Outils / Supports Démarche




III- Qu’est ce qu’un siège ?

fortifications organisation de l’armée

conditions des assiégés

IV- Problématique religieuse

V- Problématique politique

- le pouvoir royal et ses efforts d’unité

- l’intrusion anglaise ; alliances et contre alliances

- le triomphe de Louis XIII et sa symbolique

VI- Historiographie

Portrait anonyme d’Henri IV Film Maquette Gravures J Callot Gravures Calice et patène Tableau de Courtilleau Jetons Gravures J. Callot Louis XIII recevant les clés Tableau de Motte Gravure de Baudelot

Observation Questions Comparer avec aujourd’hui, essayer de repérer les bastions, estimation du périmètre encerclé Pourquoi la ville est-elle difficile à prendre ? Acquérir un vocabulaire lié aux fortifications Repérer les signes religieux et les définir Analyse du tableau de Courtilleau Analyse du tableau Louis XIII recevant les clefs de La Rochelle et des gravures allégoriques Analyse des œuvres Réflexion sur le traitement d’un événement


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Chronologie des événements

Au début du XVIIe siècle, La Rochelle est une ville commerçante et prospère qui jouit d’institutionsmunicipales indépendantes et de privilèges fiscaux considérables. Elle les défend jalousement tout enaffirmant sa fidélité au royaume. En majorité protestante, c’est une des principales places de sûretéhuguenotes. 14 mai 1610 Assassinat d’Henri IV. La paix religieuse est précaire, remise en cause par le jeune Louis XIII qui soutient le renouveaucatholique. 1620 Mobilisés partout en France les huguenots, menés par Henri de Rohan et son frère Benjamin deSoubise, réunissent, malgré l’interdiction royale, l’assemblée générale des églises réformées à LaRochelle. Ils y décident la mise en défense des places protestantes. La guerre est inévitable. Printemps-été 1621 Louis XIII assiège et prend Saint-Jean d’Angély tandis qu’encadrée par le duc d’Épernon, une arméeroyale tente un blocus de La Rochelle. Octobre 1621 La flotte protestante sous la direction de Jean Guiton prend l’avantage et s’empare d’Oléron. 16 Avril 1622 La fortune qui a souri aux protestants en Saintonge au début de l’année prend fin par la victoire du roisur Soubise aux marais de Riez. Eté 1622 Tandis que Louis XIII assiège Royan, le blocus de La Rochelle reprend sous l’autorité du comte deSoissons. Il met en chantier le Fort-Louis à l’ouest de la ville pour surveiller la rade. Novembre 1622 Après batailles sur terre comme sur la paix est signée à Montpellier. La Rochelle garde ses privilègesmais, malgré son insistance, Fort-Louis n’est pas détruit et constitue une menace mal supportée. 1625 Rohan et Soubise reprennent les armes, l’un dans le Midi, l’autre sur mer. Mais la flotte de ce dernier etcelle des Rochelais doivent capituler devant celle de Montmorency. Soubise s’enfuit en Angleterre où ilpersuade Charles Ier d’Angleterre d’intervenir pour soutenir les protestants et les libertés de LaRochelle. Février 1626 Les Rochelais négocient une nouvelle paix.

Le Grand Siègede La Rochelle 1627-1628

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Juillet 1627 Menés par le duc de Buckingham, les Anglais abordent sur l’île de Ré. Toiras, le gouverneur de l’île, n’arrive pas à s’opposer à leur débarquement. Il s’enferme dans la citadelle inachevée de Saint-Martin. Les Anglais et 800 Rochelais l’assiègent pendant un peu plus de trois mois. Août 1627 Le blocus de La Rochelle commence grâce à une ligne de circonvallation de 12 km ponctuée de forts et redoutes. 10 septembre 1627 Un coup de canon tiré en direction des troupes royales ouvre officiellement les hostilités entre La Rochelle et l’armée de Louis XIII. Le Grand Siège, véritable guerre de position, commence. Octobre 1627 Partant du port du Plomb, les soldats du roi débarquent fin octobre au fort de La Prée. Buckingham se replie en déroute sur Loix et rembarque vers l’Angleterre. Printemps 1628 Les effets du blocus se font sentir. Côté mer, une digue mise en chantier pour barrer l’accès au port gêne le ravitaillement. Le prix des denrées s’envole. Jean Guiton, élu maire en avril, jure de ne pas se rendre. Mai 1628 Les Rochelais ont sollicité à nouveau l’aide anglaise. Mais la flotte qui approche la ville ne tente rien et regagne l’Angleterre. Été 1628 La famine devient effrayante. Octobre 1628 Une dernière tentative anglaise reste sans résultat. La paix devient une nécessité. 28-29 octobre Après une courte négociation, les termes de la capitulation sont acceptés et les députés rochelais sont conduits devant le roi. 30 octobre-1er novembre Le maréchal de Bassompierre reçoit les clefs de la ville au nom du roi et Louis XIII rentre triomphalement dans une ville qui a perdu entre 15 et 20 000 habitants sur environ 25 000. Richelieu dit la première messe catholique dans l’église Sainte-Marguerite. Si le roi fait preuve d’une clémence toute politique, c’en est fini des privilèges de la cité qui doit abattre ses fortifications à l’exception de celles du front de mer et qui voit disparaître l’autonomie de son corps de ville. Le Grand Temple est converti en cathédrale. Aucun nouvel habitant de religion réformée n’est désormais admis dans les murs inversant ainsi la majorité religieuse désormais catholique.

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Présentation générale des événements Depuis le Moyen Age, le port de La Rochelle bénéficie de nombreux privilèges économiques qui font sa richesse. La ville jouit d’une relative indépendance administrative face au pouvoir royal. En outre, depuis le milieu du XVIe siècle, elle est un des bastions de la religion calviniste en France. Déjà assiégée en 1573, elle devient place de sûreté protestante avec l’édit de Nantes. Dès lors, elle héberge régulièrement des membres importants de la noblesse prompts à l’agitation. Jusqu’à son assassinat en 1610, Henri IV a maintenu l’équilibre entre les deux religions de son royaume et fait régner la paix. Louis XIII en revanche soutient les catholiques ce qui a pour effet de raviver des tensions mal éteintes depuis les guerres de religion. A cela s’ajoute sa volonté politique et celle de son ministre, le cardinal de Richelieu, de soumettre étroitement tout le pays à son pouvoir. Ces raisons religieuses, politiques et économiques sont à l’origine des événements complexes qui précèdent le siège de plusieurs années et qui mettent en scène le roi et les Rochelais, mais aussi des Grands du royaume, les protestants du Languedoc et les Anglais.

*** Dès 1610, dans un contexte d’inquiétude religieuse, les huguenots, menés par Henri de Rohan et son frère Benjamin de Soubise, se mobilisent partout en France. En 1620, Louis XIII exige que les biens catholiques autrefois confisqués et confiés à l’église réformée du Béarn soit restitués à leurs anciens détenteurs. En réaction, les huguenots réunissent à La Rochelle, malgré l’interdiction royale, une assemblée générale des églises réformées lors de laquelle ils décident la mise en défense des places protestantes. Face à ce quasi soulèvement, la guerre est inévitable. Au printemps 1621, Louis XIII assiège et prend Saint-Jean d’Angély tandis qu’encadrée par le duc d’Epernon, une armée royale tente un blocus de La Rochelle. En octobre 1621, la flotte protestante sous la direction de l’armateur Jean Guiton prend l’avantage et s’empare d’Oléron. Mais la fortune qui sourit aux huguenots en Saintonge au début de 1622 prend fin par la victoire du roi sur Soubise aux marais de Riez le 16 avril. Tandis que Louis XIII assiège Royan, le blocus de La Rochelle reprend sous l’autorité du comte de Soissons. Il met en chantier le Fort-Louis à l’ouest de la ville pour surveiller la rade. Batailles sur terre comme sur mer se poursuivent, indécises, jusqu’à la paix signée en novembre 1622. La Rochelle garde ses privilèges mais, malgré son insistance, Fort-Louis n’est pas détruit et constitue une menace mal supportée. En 1625, Rohan et Soubise reprennent les armes, l’un dans le Midi, l’autre sur mer. Mais la flotte de ce dernier et celle des Rochelais doivent capituler devant celle de l’amiral de Montmorency. Les Rochelais négocient une nouvelle paix en février 1626. Soubise, qui s’est enfui en Angleterre, persuade Charles Ier d’intervenir dans le conflit pour soutenir les protestants et les libertés de La Rochelle.


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Le Siège de Saint-Martin de Ré Georges Villiers, duc de Buckingham, favori de Charles Ier, engage des préparatifs importants malgré des problèmes financiers criants et le 27 juin 1627, cinq escadres d’une vingtaine de navires chacune lèvent l’ancre et cinglent vers le Pertuis breton qu’elles atteignent le 20 juillet. Aussitôt des délégués sont envoyés à la Rochelle. Le maire, Godeffroy, ne veut pas les recevoir mais une ruse de Soubise lui permet d’entrer en ville dès le 21 avec l’émissaire anglais Becher qui fait ses déclarations devant le corps de ville. Il demande aux Rochelais embarrassés une prompte réponse de soutien. Ceux-ci, soucieux de rester fidèles au roi de France, fournissent une réponse dilatoire. Mais, entre-temps, Buckingham a commencé à débarquer ses troupes sur la plage de Sablanceaux. Le maréchal de Toiras les y attend avec 200 cavaliers et 800 fantassins qui attaquent l’assaillant mais, trop peu nombreux, ils battent en retraite. Les jours suivants, les troupes anglaises, rejointes par un groupe de 800 volontaires rochelais, se déploient dans l’île contournant le fort de La Prée inachevé et viennent se poster devant la citadelle de Saint-Martin de Ré, elle aussi en travaux, dans laquelle se sont réfugiés Toiras et son régiment de Champagne dit « l’Invincible » avec ce qu’ils ont pu trouver de vivres. Les batteries se mettent en place ; les Français construisent un ouvrage pour protéger l’accès à la mer tandis que les Anglais cherchent à le couper. Pour cela, ils disposent une partie de la flotte en croissant devant la citadelle et entre chaque vaisseau, des chaloupes garnies de mousquets et de piques. Buckingham sait bien qu’il a plus de chance d’amener Toiras à se rendre par la famine que par les armes. Il force les femmes des assiégés à rejoindre le fort pour augmenter le nombre des bouches à nourrir. Les vivres diminuant, Toiras demande de l’aide à l’armée royale qui a pris entre-temps position autour de La Rochelle car le 10 septembre, la ville est sortie de sa neutralité et a adopté le parti des Anglais qui se voient déjà vainqueurs. Richelieu a pris l’affaire en main. Tout en faisant constituer une flotte, il s’emploie à faire passer de la nourriture avec plus ou moins de réussite. Le 7 octobre, acculé par la faim, Toiras promet de se rendre le lendemain. Mais à la faveur d’une nuit noire, les Français réussissent à faire passer 29 bâtiments sur 35. Au matin, les troupes narguent leurs ennemis en brandissant au bout des piques, jambons et chapons. Les assiégeants perdent courage d’autant que les aides et les vivres attendus d’Angleterre n’arrivent pas et que la dysentrie sévit. Buckingham reçoit une délégation rochelaise qui le supplie de ne pas abandonner la ville. Celle-ci accepte de recueillir mille Anglais malades. Pourtant la retraite se prépare tandis que sur le continent, Louis XIII surveille la constitution de l’armée de secours. Les troupes royales commandées par le maréchal de Schomberg débarquent peu à peu fin octobre près de La Prée. Devant ces 4000 hommes, du 6 au 8 novembre, les Anglais refluent vers l’île de Loix poursuivis par les Français qui les attaquent lors de l’étroit passage du pont qui permet d’accéder à l’île. Les soldats anglais paniqués s’écrasent et se noient dans les marais. Ceux qui ont réussi à passer finissent par faire brûler le pont et s’embarquent en désordre emmenant avec eux Benjamin de Soubise. Le 12 novembre, Buckingham arrive, piteux, à Porsmouth. Le siège de La Rochelle Pris entre la fidélité au roi et le débarquement anglais, les Rochelais ont hésité de juillet à septembre. Une armée royale de 7000 hommes, 600 chevaux et 24 canons commandée par Charles d’Angoulême s’est établie début août devant la ville et a mis en chantier un ouvrage à Bongraine et un près de Fort-Louis. Angoulême occupe Coureilles afin de tenir la baie. Il est rejoint par Gaston d’Orléans, nommé lieutenant-général aux armées en Poitou, Aunis, Saintonge et Angoumois, qui se fixe à Aytré.

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Le 10 septembre, un coup de canon part de la ville en direction de Fort-Louis. Des deux côtés, on riposte. On est sorti d’un état d’attente qui s’éternisait. C’est la guerre. La Rochelle expulse fin septembre tous les prêtres. Louis XIII, arrivé mi-octobre, s’installe dans la maison d’Aytré. Richelieu, lui se loge près d’Angoulins à Pont-la-Pierre. Les Anglais en fuite, Louis XIII met toute son énergie dans le blocus de la ville, cernée par une ligne de circonvallation achevée en mars 1628. Dans ces ouvrages et les villages environnants seront stationnés jusqu’à 30 000 hommes. Bien encadrés et bien payés, ils tiennent ce gigantesque camp dans un ordre remarquable. Pour couper l’accès de La Rochelle à la mer, on cherche à barrer le havre. L’ingénieur italien Pompeo Targone imagine des estacades de mâts, des pontons avec canons, une chaîne mais tout cela se rompt rapidement. En novembre, Richelieu charge Clément Métezeau de cette tâche. L’ouvrage projeté est colossal. Sur une base de bateaux empierrés et coulés, une gigantesque armature de poutres sert d’assise à une digue interrompue au niveau du chenal. Aux extrémités de ces bras et face à la passe, trois forts veillent. A proximité, à Port-Neuf, on aménage un port pour la flotte royale en cours de constitution. Vingt-sept grands navires arrivent en janvier sous les ordres du duc de Guise qui en laisse le commandement à Valençay. En défense comme en garde, deux cent cinquante navires et 6000 marins sont déployés le long de la côte. Tandis qu’Henri de Rohan, poursuivi par Montmorency puis Condé, tente en vain de soulever le Midi pour aider les Rochelais, le siège traîne en longueur. Louis XIII passe Noël à Surgères et chasse. Il repart à Paris le 10 février laissant, jusqu’au 24 avril, la responsabilité des opérations à Richelieu nommé lieutenant général du Poitou, Saintonge, Angoumois et Aunis avec pouvoir sur toutes les troupes. Les Rochelais continuent à travailler au fort de Tasdon, du côté de la porte Saint-Nicolas, multiplient les petites escarmouches. Jusqu’à fin janvier, de petits bateaux arrivent à sortir du havre. Mais dès le début du mois de mars, il n’est plus du tout possible de franchir les lignes terrestres : tout l’espoir réside donc, côté mer, sur une nouvelle intervention anglaise. Le 2 mai, le maire Godeffroy laisse sa place à un nouvel élu, Jean Guiton. Le 11 mai, une flotte anglaise de soixante vaisseaux, sous la direction de lord Denbigh, beau-frère de Buckingham, se profile à l’horizon. L’espoir des Rochelais se ranime d’autant plus que la digue a beaucoup souffert de la tempête. Côté royal, on se réjouit de passer à l’action et la mobilisation est à son comble. Mais Denbigh attend une sortie des troupes rochelaises pour intervenir et ne tente rien pour forcer le blocus. Le 18 mai, il lève l’ancre et refait voile pour l’Angleterre au grand dam des assiégés. La ville est partagée : d’un côté les tenants de la résistance, avec le maire, le corps de ville, les pasteurs, de l’autre celui de la capitulation avec certains membres du présidial. En juillet, la famine règne et les morts se multiplient. A Londres, les émissaires rochelais, dont le pasteur Philippe Vincent, pressent Charles Ier de lancer une nouvelle expédition. Malgré les obstacles financiers et le manque d’empressement général, Buckingham tente de remettre une flotte sur pied lorsqu’il est assassiné le 23 août par un fanatique aigri persuadé de sauver l’Angleterre du diable. Le roi maintient néanmoins l’entreprise de son favori. Le comte de Lindsey appareille avec cent-quatorze bateaux et arrive en rade de Chef-de-Baie le 30 septembre. Les Rochelais, prêts à se rendre, se resaisissent et l’armée royale se remobilise. L’affrontement s’engage entre vaisseaux anglais et français mais Lindsey est mal obéi. Après quinze jours de trêve et quelques escarmouches, il n’y a aucune avancée.

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La Rochelle est à bout de forces. Ses habitants agonisent. Le 26 octobre, le maire et le Conseil prennent la décision de se rendre et de demander grâce. Richelieu obtient la clémence du roi pour les citoyens et le maintien de la liberté de conscience mais les privilèges de la ville seront abolis et le culte catholique rétabli. Les murailles devront être abattues à l’exception des tours du port. Le 29 octobre, les députés rochelais reçoivent ces conditions, les font adopter par un Conseil extraordinaire et apportent leur soumission au roi. Le 30 octobre, les premières troupes entrent en ville avec des vivres. Le 1er novembre, le cardinal dit la première messe à l’église Sainte-Marguerite. Vers deux heures, le roi entre triomphalement. Le maire et quelques autres prennent le chemin de l’exil pour six mois. La chute de la ville connaît un retentissement considérable en France comme à l’étranger. A la veille du siège, la ville comptait environ vingt-cinq mille habitants. Il n’en reste plus que cinq mille quatre cents. Mais aucun protestant, s’il n’habitait déjà là avant 1627, ne peut s’installer en ville. Désormais, la population catholique sera majoritaire à La Rochelle. La paix avec l’Angleterre n’est officiellement signée que le 20 mai 1629. Parti régler les problèmes des citadelles des Alpes, Louis XIII, vainqueur de l’Espagne et de la Savoie, peut se retourner contre le duc de Rohan qui tente toujours de soulever le Midi. Le 28 juin 1629, ce dernier capitule. Les places de sûreté disparaissent, les fortifications des villes rebelles sont abattues. « Ruiner le parti huguenot, rabaisser l’orgueil des Grands, réduire tous les sujets en leur devoir et relever [le nom de la France] dans les nations étrangères au point où il devait être », le programme politique de Richelieu avait dès lors fait un grand pas. Le siège de La Rochelle en a été un épisode décisif.

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Proposition de visite I Rappel du contexte Le déroulé des événements peut débuter par le film (durée 5 minutes) qui permet un récapitulatif rapide. Toutefois il s’adresse davantage au visiteur individuel peu au fait de la chronologie des faits et il paraît préférable de commencer la visite à partir du portrait d’Henri IV (fiche 1) le « bon ami des Rochelais » qui permet le rappel des différents points dont l’édit de Nantes. Quand Henri IV meurt, l’édit risque d’être remis en cause par la politique de la régente et des favoris. En 1620, l’affaire de la restitution des biens catholiques au clergé du Béarn met le feu aux poudres d’où un enchaînement de conflits. Faire remarquer qu’entre le début des événements et leur conclusion il se passe 28 ans si on part de l’assassinat d’Henri IV. La durée du siège lui-même est de 15 mois si on y englobe les événements de l’île de Ré. Au début du XVIIe siècle, La Rochelle est une ville puissante et riche qui fait doubler sa ceinture de remparts. A partir de la maquette (fiche 2), l’observation de la ville peut s’appuyer aussi sur les gravures de l’époque et sur le document fourni (document 1) : Les protagonistes seront évoqués à partir des portraits gravés (fiches 3 et 4). Ils permettront de parler des questions de politique intérieure (agitation des grands, autonomie de La Rochelle, volonté d’unification et de contrôle du royaume) et extérieure (rôle des Anglais), de et religion.

II Les événements Le siège de l’Ile de Ré A partir de la gravure de J. Callot, (fiche 5), le déclenchement des hostilités peut facilement être relaté et certaines observations faites par les élèves. Le blocus continental La gravure de Fort Louys permet de rappeler brièvement la tentative de blocus de 1621 mais surtout de focaliser sur l’inquiétude latente des Rochelais depuis cette date et leur souhait jamais abouti de voir détruire le fort qui les menace. Essayer de le situer dans la ville d’aujourd’hui. Pourquoi est-ce une menace ? Evoquer le relief et les progrès de l’artillerie. A partir de la maquette, observation de la ville : situer les deux enceintes. Pourquoi la ville est-elle difficile à prendre d’assaut ?Qu’est-ce qui décide le roi à un siège ? La situation intra-muros Dans la vitrine de gauche en sortant de la salle de la maquette, l’affiche des archives municipales (fiche 6) et les deux livrets des tarifs permettront seulement pendant la durée de l’exposition, d’évoquer la situation. Après l’exposition, il vous est proposé de travailler à partir du document 2.


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La digue Dans l’entrée, le fac-similé d’après Claude Masse et dans la salle Dandieu la gravure de della Bella permettent de parler de l’intensification du siège, avec la construction pharaonique de la digue, et de l’échec de la seconde expédition anglaise. Après l’exposition, ce thème pourra être abordé soit grâce à la maquette soit grâce à la gravure de Callot. La stratégie et la reddition La gravure de Callot (fiche 7) et le programme numérique permettent d’étudier la répartition des troupes françaises et leur organisation, de résumer la situation à la veille de la reddition et de parler de la troisième expédition anglaise. III La victoire La victoire militaire sera évoquée à partir du tableau Louis XIII recevant les clés de La Rochelle (fiche 8) et la victoire religieuse à partir du tableau de P. Courtilleau (fiche 9). IV Historiographie La propagande autour du siège pourra s’appuyer sur les gravures du triomphe de Louis XIII et sur les sources disponibles pour faire l’histoire du siège (vitrine de gauche en sortant de la salle Dandieu). L’interprétation de l’événement au XIXe siècle prendra comme base le tableau d’Henri Motte (fiche 10) et les gravures de la même époque (Baudelot en particulier).

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Entrée

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Fiche 1 : Henri IV Anonyme français Portrait équestre d’Henri IV Huile sur toile, début du XVIIe siècle La Rochelle, musée d’Orbigny-Bernon

Cycle 3

Quels sont les moments importants de la vie d’Henri IV ? Qu’a-t-il fait sur le plan religieux d’essentiel ? Comment se nomme sa femme ? Quand et comment meurt-il ? Qui lui succède ? Quel âge a Louis XIII à la mort de son père. A quel âge un roi est-il majeur ? Que se passe-t-il en attendant ? Qui exerce cette régence ?

Collège / Lycée Pourquoi était-il le « bon ami des Rochelais » ? Pourquoi les Rochelais sont-ils inquiets ?

Henri de Navarre naît le 14 décembre 1553.Il épouse Marguerite de Valois, sœur du roi de France le 18 août 1572 à la veille de la Saint-Barthelémy. Il échappe alors à la mort en abjurant le protestantisme. Il reprend la religion réformée en 1576 et devient le chef des armées huguenotes. Il devient roi de France à la mort de son cousin Henri III, le 2 août 1589, qui l'a désigné comme successeur. Il abjure le protestantisme le 25 juillet 1593 pour être sacré à Chartres le 27 février 1594. En publiant l’édit de Nantes en avril 1598, il met fin aux Guerres de religion. Il meurt assassiné par François Ravaillac le 14 mai 1610. L’édit de Nantes marque la fin des guerres de religion. Il vise à «l'établissement d'une bonne paix et tranquille repos» selon les propres mots du roi. En 1598, le roi a réussi à pacifier le royaume et réduire à l'obéissance les Ligueurs catholiques. Il souhaite, de manière pragmatique, poser les bases d'une nouvelle coexistence confessionnelle. Si l'unité religieuse n'est pas encore possible, catholiques et protestants demeurent sujets d'un même Roi. Garantissant la liberté de conscience partout dans le royaume, l’édit accorde la liberté de culte dans les lieux où le protestantisme était installé avant 1597 ainsi que dans certains châteaux et dans deux localités par bailliage. Les Réformés auront accès à toutes charges et dignités. Des lieux de refuges sont concédées, dont 51 places de sûreté. Henri IV est le « bon ami des Rochelois » car il a séjourné très tôt avec sa mère Jeanne d’Albret dans cette ville en majorité protestante et à de nombreuses reprises. De 1586 à 1589, La Rochelle est son quartier général. Elle lui fournit argent, armes et navires. Elle contribue ainsi à sa victoire et obtient après 1598 de nombreuses garanties dont son maintien comme place de sûreté. Elle se gère à cette époque en place quasiment autonome.


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Fiche 2 : La Rochelle au XVIIe siècle Maquette de la ville Georg Braun et Franz Hogenbergh (Allemagne, XVIe s. et ? - Cologne, 1592)) Rochella munitissimum Galliae opp. tiré du Théâtre des cités du monde 1er volume Burin, 1579 La Rochelle, musée d’Orbigny-Bernon Annet de Lavioze ( ?) Plan de la ville de La Rochelle et nouvelles fortifications Eau-forte, 1628 La Rochelle, musée d’Orbigny-Bernon Voir aussi document n°1 Garspard Mérian La Rochelle en 1620 Burin La Rochelle, médiathèque Michel Crépeau 3PL 988-8

Cycle 3/Collège / Lycée

Quelle différence y a t-il entre les deux plans ? De quel côté la ville s’est-elle le plus étendue ? Qu’a t-elle dû faire pour cela ? Quelle est la zone d’accès la plus facile pour atteindre la ville de l’extérieur ? Où s’arrêtent les fossés en eau ? Qu’est-ce qui a amené les Rochelais à rebâtir une nouvelle enceinte ? Quelles sont les caractéristiques de la nouvelle enceinte et en particulier au Nord et à l’Est ? Le bastion à orillons est une construction qui avance depuis le mur d’enceinte, combien en comptez-vous ? Quelles sont les fonctions de ces bastions ? A votre avis l’armée royale peut-elle facilement prendre d’assaut ces murailles ? Qu’est-ce qui a décidé le roi à un siège ?

Le site de La Rochelle se caractérise par la présence des nombreux marais qui encerclent la ville et qui la protègent des assauts. Seul le front nord est accessible et demande donc à être davantage protégé de même qu’au sud l’accès à la mer néanmoins plus difficile. La ville est ceinte de fossés en eau à l’ouest et à l’est et d’une courtine médiévale flanquée de nombreuses tours rondes au XVIe siècle. Les progrès de l’artillerie nécessitent dès ce siècle une adaptation des remparts pour se protéger des canons. Pour se faire, on favorise les redents qui permettent d’avoir une position plus « latérale » par rapport aux assiégeants. On peut ainsi


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tirer plus commodément pour se défendre. Ensuite on fait précéder les fossés d’un glacis de terre dans lesquels viennent s’enfoncer les boulets sans dommage pour la muraille. Déjà à partir de 1555, la ville a modernisé ses remparts par la constructions de bastions en gros à chaque angle et au milieu de chaque côté. En 1590, Henri IV autorise la ville à s’agrandir à l’est sur la Prée Maubec. En intégrant dans l’enceinte ces marécages, La Rochelle supprimait un angle rentrant important qui nuisait à sa défense ; assainissait le terrain et prévoyait de lotir pour permettre l’extension de la cité. La construction des nouvelles fortifications commence en 1596 et reprise en 1611. Elle est composée de sept grands bastions1 à orillons et échauguettes, d’une escarpe2 et contrescarpe3 revêtue de pierres surmontée d’un chemin-couvert4.

Parallèlement à ces grands travaux de fortification, la ville agrandit son hôtel de ville (1605-1606), construit un grand temple sur la place du château (achevé en 1603) et le présidial s’installe dans un palais de justice neuf tandis que les particuliers ouvrent de nombreux chantiers.

Plans extraits de l'ouvrage de Nicolas Faucherre, Places fortes, bastion du pouvoir, Desclée De brouwer, 1996.

1 Bastion : ouvrage pentagonal faisant saillie sur une enceinte. 2 Escarpe : paroi d’un fossé du côté de la place. 3 Contrescarpe : pari d’un fossé côté opposé à la place. 4 Chemin-couvert : Comme son nom ne l’indique pas, cheminement à l’air libre établi sur la contrescarpe mais protégé par le parapet du glacis.

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Document n°1.

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Fiche 3 : Les Protagonistes, Les Rochelais et leurs alliés

Cycle 3

Quelle religion professent les Rochelais et leurs alliés ? Rohan et Soubise sont-ils Rochelais ? Pourquoi interviennent-ils ? Comment la ville de La Rochelle est-elle dirigée ? Est-ce particulier à cette ville ? Quelle religion pratiquent les Anglais ?

Collège / Lycée Pourquoi les Anglais interviennent-ils ? Quels sont leurs intérêts ?

Jean Guiton (1585 – 1654) exerçait la profession d’armateur. Il prend la tête de la flotte rochelaise comme amiral en 1621 et combat les troupes royales devant Saint-Martin de Ré, le 27 octobre 1621 et les jours suivants sans que l’issue soit décisive. La paix de Montpellier l’amène à déposer les armes devant le duc de Guise le 13 novembre. Il devient maire de La Rochelle le 2 mai 1628 et oppose une résistance héroïque jusqu’à la capitulation, après laquelle il doit s’exiler. Il prend ensuite du service dans la flotte royale et combat les Espagnols avant de se retirer dans son domaine de Repose-Pucelle (actuelle commune de La Jarne). Depuis le traité de pacification de 1576 très favorable à la ville, les Rochelais ont réussi à conserver leurs avantages. La cité est exemptée de gouverneur et de garnison royale. Elle est dirigée par un corps de ville de cent « pairs » qui choisissent annuellement trois candidats pour la mairie. Le sénéchal du roi désigne alors celui qui dirigera la ville, à la fois maire et gouverneur. Cette quasi autonomie de la cité est un privilège qu’elle ne partage guère qu’avec Nîmes et Montauban, deux autres places huguenotes. Henri de Rohan, né en 1579, est le petit cousin d’Henri IV par sa grand-mère, Isabelle d’Albret et le fidèle compagnon d’armes de ce roi. Il est nommé par lui premier duc de Rohan et pair de France. Il est également le gendre de Sully. Austère et infatigable, il est un des chefs les plus en vue du parti huguenot. Dès 1620, il soulève Languedoc et Guyenne où il a de nombreux appuis en réaction aux offensives catholiques de Louis XIII. En 1628, contraint à l’exil, il part mettre ses armes au service de la république de Venise. Il meurt en 1638 en combattant les Impériaux. Benjamin de Rohan-Soubise, frère cadet d’Henri est né en 1583. Ambitieux mais frivole, il s’enfuit à la cour de Charles Ier où il intrigue pour favoriser l’entrée en lice des Anglais. De retour avec la flotte de Buckingham, il loge à La Couarde pendant le siège de Saint-Martin et fait peu parler de lui. « On ne sait pas où il estoit lors de l’assaut général ; mais on a bien assuré qu’il estoit à la déroute » dit Marillac. Sans crédit, exilé à Londres, il cherche à entrer dans toutes intrigues contre Louis XIII et meurt en 1642. Déclaré hors-la-loi en 1628, ses biens avaient été donné au maréchal de Toiras. Les Anglais Charles Ier d’Angleterre, fils de Jacques Ier Stuart, né en 1600, accède au trône le 27 mars 1625. Anglican, il épouse la catholique Henriette-Marie de France, fille d’Henri IV et de


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Marie de Médicis ce qui inquiète le Parlement. Son favori, ses demandes renouvelées de taxes et ses manquements répétés aux libertés anglaises finissent par lui aliéner l’ensemble de son peuple qui se révolte contre lui. Il est décapité en janvier 1639. Georges Villiers duc de Buckingham, favori et premier ministre de Jacques Ier puis de Charles Ier est né en 1592. Il négocie le mariage de Charles Ier avec Henriette de France et pousse le roi à intervenir en faveur des Rochelais à la fois pour des raisons religieuses mais surtout dans un but stratégique et économique. Il mène la première expédition sur Ré en 1627. Il monte une seconde flotte destinée à apporter de l’aide à La Rochelle assiégée en mai 1628 menée par son beau-frère lord Denbigh. Se préparant à une troisième expédition, il est assassiné à Portsmouth par le fanatique John Felton, le 23 août 1628.

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Fiche 4 : Les Protagonistes, le camp royal

Cycle 3

Quelle religion professe le roi ? est-il très croyant ? Quelle attitude peut-il avoir face à l’indépendance de La Rochelle ? et face aux agitations des nobles ? Quelle position adopte-t-il face aux Anglais ? Quel rôle joue Richelieu ?

Collège / Lycée

Quelle est la fonction de Richelieu qui le met aux premières loges dans l’édification de la digue ? Quels sont les principaux chefs militaires ? Comment se répartissent-ils le terrain des opérations ? Pourquoi le garde des sceaux est-il représenté ici ?

Louis XIII Né le 27 septembre 1601 à Fontainebleau, le fils d’Henri IV et de Marie de Médicis est un jeune homme de 26 ans au moment du siège de La Rochelle. De caractère plutôt renfermé, c’est un fervent catholique, un grand chasseur et un homme de guerre habile. Armand Jean du Plessis, duc de Richelieu (1585-1642) devient évêque de Luçon en 1607. Député du clergé aux Etats-Généraux de 1614, il entre au Conseil du roi en 1616 comme secrétaire d’État. Il suit Marie de Médicis dans sa disgrâce mais artisan de la réconciliation entre le roi et sa mère, il est réhabilité, revient au Conseil et est nommé cardinal en 1622. En 1624, il est chef du Conseil du roi. Il travaille jusqu’à sa mort à la grandeur de la France en restaurant l’autorité royale et en affermissant le pouvoir central au détriment de toutes les formes de dissension ou d’indépendance. En 1626, il devient surintendant général de la navigation.

Réputé pour son habileté voire son caractère jugé retors, souvent critiqué pour sa fermeté intransigeante, il fait du concept moderne de raison d'État la clé de voûte de ses méthodes de gouvernement et de sa vision diplomatique et politique. En lutte à l'intérieur contre la noblesse et les protestants, à l'extérieur contre les Habsbourg, réprimant sévèrement aussi bien les duels meurtriers que les révoltes antifiscales paysannes, il est considéré comme un fondateur essentiel de l'État moderne.

Gaston d’Orléans (1608-1660), troisième fils d’Henri IV et de Marie de Médicis, cultivé, raffiné, inconstant, passa sa vie à intriguer. Il participe au siège de La Rochelle comme lieutenant-général aux armées en Poitou, Aunis, Saintonge et Angoumois. Charles d’Angoulême, fils naturel de Charles IX et de Marie Touchet ( 1573-1650), après avoir conspiré contre Henri IV et avoir été condamné à mort, voit sa peine commuée. Libéré sous Louis XIII, il sert le roi comme colonel général de la cavalerie légère en 1619. Il prend la tête des troupes royales envoyées à la Rochelle en 1627 lors de la maladie de Louis XIII. Henri de Schomberg, né en 1574, est surintendant des finances de 1619 à 1622. Nommé maréchal de France en 1625, il participe à la délivrance de l’île de Ré et en chasse


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Buckingham qu’il bat en mer le 17 novembre 1627. Lors du siège, il partage avec le duc d’Angoulême le commandement des troupes du côté de Coureilles. François de Bassompierre (né en 1579) compagnon d’Henri IV, maréchal de camp lors du siège de Saint-Jean d’Angély est nommé maréchal de France en 1622. Fastueux, indépendant, d’humeur difficile, il refuse de se battre sous les ordres du duc d’Angoulême et obtient d’avoir son armée à part. Le commandement des troupes et du territoire du côté de Chef-de-Baie et du Fort-Louis lui revient. C’est lui qui reçoit à la fin du siège les clefs de la ville pour le roi. Jean du Caylar de Saint-Bonnet de Toiras (1585 –1636) bien que protestant, resta toute sa carrière fidèle au roi. Il participa aux campagnes de 1621 dont le siège de Montauban Il succéda à Pierre Arnauld au Fort-Louys en 1624 et acheva d’en faire une citadelle solide. Il bat Soubise en 1625 et devient gouverneur de l’île de Ré fin 1625. Michel de Marillac (1563-1632), garde des sceaux, réside pendant le siège avec l’administration royale à La Jarne. Ce déplacement de la plus grande partie de l’administration royale est un des signes de la mise en œuvre titanesque liée au siège et de l’importance conférée à cet événement.

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Fiche 5 : Le Siège de l’île de Ré Jacques CALLOT (Nancy, 1592 – id., 1635) Le Siège de l’île de Ré Gravure sur cuivre à l’eau-forte et au burin, 1630 La Rochelle, musée d’Orbigny-Bernon

Cycle 3/ Collège / Lycée

Où se situe l’île de Ré par rapport à La Rochelle ? Pourquoi est-ce un lieu stratégique important ? Situer Sablanceaux, Saint-Martin de Ré, La Prée, Loix. Que se passe t-il à gauche de l’image ? Identifiez et datez l’événement. Que se passe t-il au centre de l’image ? Identifiez et datez l’événement. Que se passe t-il à droite de l’image ? Identifiez et datez l’événement.Ces trois événements sont donc distants de plus de trois mois du plus ancien au plus récent. Quelle technique Callot utilise-t-il pour nous le suggérer ? Qui est le personnage en bas à gauche, à cheval ? Que fait-il ? De qui est-il accompagné ? Qui manque à votre avis ?

Commandé avec le Siège de La Rochelle en 1630 par Marie de Médicis soucieuse d’immortaliser les succès de son fils, ce plan était encadré à l’origine d’une bordure constituée de dix planches aujourd’hui disparues et dont le Louvre seul conserve un exemplaire. Les 6 planches intérieures sont conservées depuis 1861 à la Chalcographie du musée du Louvre. Callot a représenté l’île sur les trois planches supérieures. A gauche, au centre et à droite y sont décrits simultanément trois épisodes importants de l’expédition anglaise. A gauche, on peut voir le débarquement sur la plage de Sablanceaux de juin 1627, au centre, la flotte anglaise bloquant Saint-Martin de Ré, à droite la fuite des Anglais et la déroute de Loix de novembre 1628. En bas à droite, le roi surveille l’embarquement des troupes au port du Plomb. Il est accompagné de son frère Gaston d’Orléans. Entre les deux, Callot avait à l’origine gravé le portrait du cardinal de Richelieu qui fut effacé sur ordre de Marie de Médicis.


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Fiche 6 : La situation intra-muros Règlement de police portant sur le prix des marchandises 20 novembre 1627 Affiche imprimée sur papier ; H 0,35 ; l. 0,48 m La Rochelle, archives municipales 2Fi 6549. Mémoire véritable du prix excessif des vivres de La Rochelle pendant le siège. Envoyé à la Royne Mère Paris, Nicolas Callemont, 1628 La Rochelle, médiathèque Michel Crépeau, 33 443 C.

Mémoire très particulier de la despence qui a esté faicte dans la Ville de La Rochelle avec le prix et qualité des viands qui ont esté excessivement vendues en laditte ville depuis le commencement du mois d'octobre jusque à sa réduction, A Paris, C. Hulpeau, 1628 La Rochelle, médiathèque Michel Crépeau, 2 581 C. Voir aussi pièce jointe n°2

Cycle 3

Après lecture de la première ligne du document, récapituler les trois catégories de personnes qui dirigent la ville en 1627. Chercher le prix de quelques marchandises et les comparer avec celui donné en octobre 1628. Quel usage avait cette affiche ? Depuis combien de temps dure le siège ? il reste encore combien de mois ?

Collège / Lycée Quel est la date de publication des deux livrets , quel usage ont-ils ? Quel examen critique peut-on faire en lisant les prix indiqués ? Pourquoi peut-on dire que ce sont des ouvrages de propagande ?

L’affiche est un document officiel publié par le conseil de ville de La Rochelle en 1627 et fixant le prix des denrées au début du siège. A cette date les Rochelais sont encore confiants et des convois arrivent encore à passer les lignes terrestres et surtout maritimes. Les deux livrets sont en revanche des textes à sensation, imprimés après le siège, qui dressent une liste des prix de vivres exorbitants vendus en ville en octobre 1628 : une livre de chien coûte vingt sols comme les morceaux de peau de bœuf sèche, une tête de chien, dix sols… Ce tarif strict, comme si on tenait un étal de têtes de chien, vise surtout à condamner l’obstination des Rochelais dans leur rébellion contre le roi.


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Document n°2

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Fiche 7 : La stratégie Jacques CALLOT (Nancy, 1592 – id., 1635) Le Siège de La Rochelle Gravure sur cuivre à l’eau-forte et au burin, 1630 La Rochelle, musée d’Orbigny-Bernon

Cycle 3

Est-ce une vue aérienne ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui est représenté en plus gros plan ? Pourquoi ? Situer La Rochelle. Cliquer sur C : le Temple : par quoi est-il remplacé aujourd’hui ? Cliquer sur I, on voit bien la différence entre la muraille médiévale et les nouvelles fortifications : quelles sont-elles ? Cliquer sur Y : le fort Maubec est un bel exemple de bastion à orillons : combien en a-t-on construit autour de la ville ? Cliquer sur 2 ou 3 ou 4 : à quoi ressemblent les fortifications royales ? En quoi sont-elles réalisées ? Cliquer sur 1 : Fort Louys est-il d’une construction différente ? pourquoi ? Qu’est-ce qui lui fait face côté rochelais ? Que remarquez-vous ? Combien de forts, redoutes etc compte la muraille royale ? Emplacements par rapport aux villages actuels, estimation du périmètre. Quelles conclusions en tirer sur la détermination royale ? Qu’est-ce qui barre l’accès à la mer ? Y a t’il beaucoup de monde représenté ? Où sont stationnées les troupes ? où sont les chefs ? Cliquer sur 106 : définir une escarmouche. En cliquant sur le 26, le 51, le 74 que pouvez-vous dire de l’organisation des camps et de la discipline qui y règne ? Comment peut-on définir la stratégie au vu du plan de Callot ? que nous apprend-t-il ? A qui appartiennent les vaisseaux au premier plan ? Y a-t-il une unité chronologique ? En cliquant sur les n° 68 et n°71, que pouvez-vous constater ? Pouvez-vous trouver d’autres exemples ?

Collège / Lycée Pouvez-vous situer les villages ou sites suivants : Laleu, Nieul, Aytré, Port Neuf, Chef-de-baie, pointe des Minimes ?

L’artiste, après s’être sans doute déplacé sur les lieux, grava la composition sur six planches en représentant les sites en vue cavalière. Le plan était encadré d’une bordure constituée de dix autres planches qu’il ne réalisa pas seul, certains décors ayant été achevés par Abraham Bosse et Michel Lasne, deux importants graveurs parisiens. Les cuivres de ces bordures ont aujourd’hui disparu mais les planches intérieures sont conservées depuis 1861 à la


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Chalcographie du musée du Louvre. On connaît deux épreuves du Siège de La Rochelle (au Louvre et au musée des Beaux-Arts de Nancy). Jacques Callot a donc représenté le site de La Rochelle en une vue perspective cavalière qui lui permet d’embrasser le vaste site des opérations (environ 12 km sur 12), de traiter avec emphase et brio une magnifique flotte anglaise aux voiles gonflées faisant face au bateaux français, derniers instants de ce long siège où les hauts faits militaires furent somme toute réduits. Toute la surface des planches est émaillée de 134 lettres et chiffres renvoyant à autant de légendes identifiant les constructions, les camps et les régiments. Elles sont animées de petites scènes et de relations d’événements exposés de manière simultanée et anachroniques. Une observation attentive permet de découvrir des dizaines de scènes prises « sur le vif » : bouchers abattant du bétail et l’équarrissant, fumant des jambons, scieurs de long, lavandières, soldats jouant aux quilles (15, 26..), percevant leur solde (51 à droite, le tout témoignant de l’organisation gigantesque mise en œuvre pour faire tomber la place rebelle. Ainsi à gauche des planches, on peut voir la soumission des Rochelais au roi à Laleu le 26 octobre 1628 (n°68), et à droite vers le bas, Schomberg présentant au roi des prisonniers anglais sans doute pris à la retraite de Loix (8 novembre 1627, n°71). On peut y examiner plus particulièrement les fortifications de la ville. On distingue aisément l’ancienne courtine médiévale et ses nombreuses tours. En avant, les nouvelles fortifications sont beaucoup plus basses, faites de talus parfois maçonnés mais surtout construites en redents successifs afin de mieux utiliser les canons contre l’ennemi s’approchant des murailles. La porte des Moulins (G) est très renforcée pour faire face au Fort Louis. Du côté de la circonvallation royale, on voit de même que les constructions sont basses et qu’elles constituent essentiellement en fossés. Ces fortifications en terre expliquent comment le camp royal a pu mettre en œuvre si rapidement ce mur destiné à isoler La Rochelle. Toutefois un certain nombre de forts sont également complétés en pierres tel Fort-Louis (1) ou Bonnegraine (26). Celles-ci provenaient pour l’essentiel des falaises voisines (74). La multitude des corps d’armée représentés permet d’évoquer cette armée gigantesque qui campe au pied de la ville : jusqu’à 20 000 hommes y furent rassemblés. Richelieu estimant qu’on ne pouvait tenir que des soldats régulièrement payés, bien nourris et bien vêtus, les gages furent rigoureusement payés et contrôlés (51 à droite) et les contrevenants pendus (51 au centre). De nombreux charrois de vivres parsèment la gravure (71, 26) et on peut voir des bouchers équarrir les bœufs ou fumer des jambons.

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Fiche 8 : La victoire politique Anonyme français ou flamand Louis XIII recevant les clefs de La Rochelle Huile sur bois, XVIIe siècle La Rochelle, musée d’Orbigny-Bernon

Cycle 3

En combien d’espaces différents ce tableau est-il divisé ? Pouvez-vous les énumérer et les qualifier ou les identifier ? - en haut à gauche ? - en haut à droite ? - dans toute la moitié inférieure ? Dans cette dernière quels sont à votre avis les deux personnages principaux ? A quoi reconnaît-on le roi ? Que fait la femme agenouillée ? Que voit-on au tout premier plan ? Que voit-on à l’arrière-plan à droite ? Que se passe t-il ? Quelle interprétation peut-on faire de cette œuvre ?

Collège /Lycée

L’œuvre mêle des personnages réels et des personnages symboliques. Pouvez-vous repérer ces derniers et identifier certains d’entre eux ? L’œuvre mêle des chronologies différentes. Pouvez-vous les déterminer ? Que signifient les 2 natures mortes du premier plan ? Que peut signifier le socle à droite de l’œuvre ? Pouvez-vous tenter une identification des différents personnages historiques ?

Au centre, Louis XIII, devant une tapisserie aux armes royales, reçoit d’une jeune femme agenouillée, allégorie de la cité vaincue et des émissaires rochelais, une clef de la ville sous le regard de la Justice et peut-être de la Clémence. Le roi est couronné par la Victoire tandis qu’un ange rappelle que Dieu aide les siens (Auxilium suis Deus). Au premier plan, une belle nature morte d’armures, de mousquets et d’épées ainsi qu’un tambour et à droite un canon attestent que les armes ont été rendues. A l’arrière-plan, une vue cavalière nous montre La Rochelle, les fortifications royales et le combat naval des derniers jours du siège. La configuration du terrain marécageux à l’est de la ville est particulièrement bien perceptible et semble prouver une fois encore la présence de peintres sur le terrain des opérations. La précision des portraits des trois personnages qui entourent le roi conforte ce sentiment malgré la difficulté à les nommer. La première remarque qui vient à l’esprit est l’absence étonnante du cardinal de Richelieu qui ne semble pas devoir être identifié comme le personnage en habit noir. Après examen de portraits gravés contemporains, je proposerai à titre d’hypothèse que le roi est encadré de ses principaux chefs militaires : à sa gauche le maréchal de Schomberg, à sa droite, le duc d’Angoulême et le maréchal de Bassompierre.


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Le boulet posé sur un socle et comme magnifié pourrait rappeler l’héroïsme du roi qui assistant aux opérations contre l’escadre anglaise à Chef-de-Baie serait resté stoïque alors qu’un tir de canon l’aurait manqué de peu. Il rappelle peut-être aussi de ce fait l’ennemi anglais représenté lors du combat naval à l’arrière-plan de l’œuvre. En tout état de cause nous avons affaire à une œuvre très codée qui mêle les lieux, les temps, le temporel et le spirituel. Réalisée sans doute peu de temps après le siège, elle pourrait provenir d’un décor de triomphe royal ou avoir été commandée en souvenir par un des personnage présents. Un cachet d’un atelier anversois sur les planches du support, la facture minutieuse, la qualité du rendu des matières et des lumières sur la nature morte invitent à chercher l’auteur dans le milieu flamand bien représenté à la cour de France.

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Fiche 9 : La victoire religieuse Pierre COURTILLEAU ( La Rochelle, avant 1658 – id., après 1692) Entrée de Louis XIII à La Rochelle le 1er novembre 1628 Huile sur toile, H. 1,85 ; l. 1,43 m La Rochelle, musée d’Orbigny-Bernon

Cycle 3/Collège/Lycée

Combien de groupes de personnages y a t-il ? Comment sont-ils situés les uns par rapport aux autres ? Combien de personnages à gauche ? Quelles sont leurs caractéristiques ? Pouvez-vous en identifier au moins deux ? Quelles sont leurs fonctions ? Combien de personnages à droite ? Quelles sont leurs caractéristiques ? Quelles sont leurs fonctions ? Où est le roi ? Que tient la femme située dans le ciel ? Cela permet-il de déterminer ce qu’elle est ? Sur quoi est-elle assise ? Pourquoi à votre avis ? Pouvez-vous identifier la ville à l’arrière-plan ? Quel sens peut-on donner à ce tableau dès lors que les personnages et l’arrière-plan sont identifiés ? Pourquoi ?

On connaît peu l’auteur, Pierre Courtilleau, né à La Rochelle après les événements du siège sans doute. On ignore la date de réalisation de cette toile commémorative destinée à orner l’autel de l’Oratoire et à célébrer le triomphe du catholicisme avec la victoire royale. Louis XIII et Richelieu à gauche représentent le pouvoir civil triomphant à égalité avec le pouvoir religieux, à gauche, représenté par l’évêque de Maillezais, Henri d’Escoubleau de Sourdis escortés de prêtres de l’Oratoire auxquels a été confié le rétablissement des paroisses en 1628. Louis XIII avait demandé que La Rochelle jusque là dépendant du siège de Saintes soit rattachée à une métropole plus proche. Ce fut Maillezais jusqu’en 1648 date à laquelle le pape transféra le siège épiscopal à La Rochelle. Dans le ciel, sainte Marguerite est identifiable par le dragon qu’elle dompta et mena par sa ceinture et sur lequel elle est assise. Elle rappelle que c’est à l’église Sainte Marguerite que le 1er novembre 1628, Richelieu dit la première messe catholique après le siège. Le dragon est en outre un symbole du paganisme vaincu ; ici il prend la place de l’hérésie dont a triomphé l’Eglise : le protestantisme. Bien que celui-ci soit libre d’exercice et autorisé par les clauses de la capitulation ce tableau pose donc la victoire royale comme une lutte victorieuse pour la « vraie » religion.


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Fiche 10 : Le siège mythique de La Rochelle Henri MOTTE (Paris, 1846 – Paris, 1922) Richelieu sur la digue de La Rochelle Huile sur toile, 1881 La Rochelle, musée d’Orbigny-Bernon Henri Motte – Richelieu sur la digue de La Rochelle

Cycle 3 /Collège

Où se situe la scène ? A quoi le voyez-vous ? Qui est le personnage en rouge au centre de la toile ? Pourquoi est-il en rouge ? En quoi son costume est-il extraordinaire ? Que se passe-t-il à l’arrière-plan ? Qu’y a t’il à quelques mètres de lui au premier plan du tableau ? Quelles impressions font les grandes poutres dressées ? Comment est la mer ? Où se situe La Rochelle d’après vous ?

Lycée

Essayez de définir par quels moyens l’artiste suggère la force et la ténacité du cardinal de Richelieu. A votre avis en 1880, qui l’histoire officielle soutient-elle ? pourquoi ?

Le tableau est une véritable icône des livres d’histoire et de la légende du cardinal au XIXe siècle. Richelieu, bras croisés, revêtu de son armure et de la pourpre cardinalice, se tient, isolé au centre de la toile, sur la digue derrière les redoutables « chandeliers » qui défendent la jetée, impassible malgré le boulet qui s’est enfoncé à quelques pas de lui. A l’arrière, deux religieux accompagnent le Père Joseph qui se fait expliquer les manœuvres par un officier. On distingue à gauche le château de Marillac qui termine le bras de la digue du côté de l’Est. Du côté du large, la bataille fait rage presque plus que dans la réalité des quelques combats qui se déroulèrent les 3 et 4 octobre 1628. Illustration des manuels scolaires, la toile campe un ministre inflexible, soucieux de l’unité de l’Etat, inébranlable et isolé dans l’accomplissement de son grand dessein. Sous la Troisième République, Richelieu est devenu un sujet d’inspiration qui l’associe aux grandes figures patriotiques de l’histoire nationale et qui doit enseigner la grandeur et l’unité de la France aux petits écoliers de J. Ferry.


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Les outils : Le jeu de stratégie

« Ruiner le parti huguenot... » Mémoire de Richelieu au Roy

« Ô, malheureux fort, que tu es fatal à la France ! » Manifeste de justification de la Rochelle (1627)

Ce jeu de société est conçu pour des groupes de 6 à 30 élèves, encadrés d’au moins un adulte et de préférence trois. Il doit être joué après une visite du musée axée sur le siège de la ville en 1627-1628. Il a pour objectif de mobiliser les connaissances acquises de façon ludique tout en prenant conscience de l’extrême complexité de la situation. Les enfants doivent essayer de se coordonner, de s’entendre rapidement sur une stratégie par groupes, d’anticiper et de réagir aux attaques ennemies avec rapidité. L’enseignant saisire l’opportunité des erreurs stratégiques ou des victoires pour refaire le lien avec l’événement historique. Il est préférable que ce dernier se soit formé au jeu avant la visite pour éviter les pertes de temps et les hésitations. La durée idéale du jeu est d’au moins 30 minutes (explication des règles aux élèves comprise).

Matériel de jeu • Le plateau • Tableau du siège à magnétiser • Un gros sablier de 5 minutes • 36 cartes Personnage (17 royaux, 11 anglais, 8 rochelais) • 13 tuiles de Fortification (6 Forts, 7 Digues) • 20 jetons de Nourriture • 5 marqueurs magnétisables (Saison, Famine, et un marqueur

Armée par camp)

Mise en place

Le plateau est mis au centre de la pièce, visible de tous. On pose 1 Fort sur l’île de Ré (Saint Martin et La Prée) et 1 Fort dans la zone 1 (Fort-Louis).

Le Tableau du siège est affiché, les marqueurs placés ainsi :

Saison sur Printemps (1627) Famine à 0 Les 3 Armées sur « 3 » sur une échelle de 0 à 5 (La Rochelle), « 3 » sur une échelle de 0 à 7 (Anglais), « 4 » sur une échelle de 0 à 9 (royaux)


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S’il y a au moins trois adultes, chacun reçoit au hasard une carte Personnage parmi les trois suivantes : Richelieu, Buckingham et Jean Godefroy. S’il y a moins de trois adultes, ces personnages sont laissés dans le paquet et distribués avec les autres. On prend des cartes Personnage de manière à conserver un Personnage par joueur. La répartition entre les trois camps est inégale pour respecter le rapport des forces. Chacun reçoit la carte d’un personnage défini. Le joueur qui a reçu le maire de 1627 (Jean Godefroy) reçoit la garde de 7 jetons de nourriture. L’animateur conserve bien en vue le sablier. Il garde par-devers lui les Forts et Digue et les points de Nourriture inutilisés. Le reste des cartes Personnage est mis de côté, elles ne seront pas utilisées durant le jeu.

Tour de jeu (saison) Chaque tour correspond à une saison et les forces en présence sont modifiées selon la saison.. Elle se joue en plusieurs phases :

1. Renforts & désertions (définitions des forces en présence : 1 mn) 2. Tactique (établissement du plan stratégique : 5 mn avec sablier) 3. Bataille (5 batailles par saison : de 5 à 10 mn) 4. Conséquences (fortification supplémentaire, nourriture… : 1 mn)

On avance ensuite le marqueur Saison sur la saison suivante et on passe à un nouveau tour.

Fin du jeu Le jeu n’a pas besoin de se conclure par une victoire. Il sert d’abord à se mettre dans une ambiance. Le jeu se termine dans plusieurs cas :

• Un camp peut, à la majorité des joueurs qui le composent, demander la paix à n’importe quel moment.

• Si la Rochelle perd son dernier point d’Armée, cela signifie que la ville est prise d’assaut, ce qui écourte d’autant le siège. Bel exploit pour le camp royal.

• Si le marqueur Famine atteint la case Reddition (la 10e), la Rochelle doit se rendre, la ville était décimée par la faim. Ce qui s’est passé en novembre 1628, après un an de siège...

• Si le camp royal perd son dernier point d’Armée, c’est une étonnante victoire pour les anglo-rochelais et une terrible humiliation pour Richelieu qui perdra sans doute la confiance de Louis XIII. L’Histoire a été réécrite !

• Si l’Anglais perd son dernier point d’Armée, il n’intervient plus tant qu’il n’a pas reçu au moins 1 point de Renforts. Dès que c’est le cas, il rejoue normalement.

• Le jeu se termine de toutes façons à la fin du tour d’automne 1629.

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Après la visite Découverte patrimoniale Après la visite, on peut essayer de retrouver les traces du siège sur une carte contemporaine en s’aidant des noms de rues et de sites et retracer les limites des fortifications de la ville. Cet exercice peut permettre une meilleure connaissance de la ville et de son histoire à travers sa topographie. Promenade sur les traces du Grand Siège De cet événement décisif dans l’histoire de la ville, il subsiste peu de traces. L’ensemble des fortifications rochelaises fut abattu sur ordre du roi à l’exception des tours et du mur protégeant le front de mer. Du camp royal, rien n’a été conservé. Pourtant, il est encore possible de retrouver quelques vestiges de cette période. En ville Dans le quartier de l’hôpital Saint-Louis, les vestiges de la porte Maubec sont les seuls subsistants de la nouvelle enceinte rochelaise construite entre 1598 et 1628 (au n°6 de la rue Saint-Louis) avec les quelques traces de la façade de la porte de Cougnes au coin de l’avenue et de la place des Cordeliers. A l’extrémité du ruisseau de Lafond, la porte de Deux-Moulins fut renforcée en 1622 par un fortin dominant l’écluse, «le « Crochet », seul élément encore visible de cette fortification. Quant à la digue, si on en distingue les vestiges lors des marées basses de forts cœfficients, seule la balise, baptisée Tour Richelieu, en marque de manière permanente le centre. De Fort-Louis, qui fut un élément décisif de la révolte rochelaise, ne subsiste que le nom d’une avenue en haut du mail qui permet d‘en resituer la localisation. Rue du Collège, on peut encore voir le portail de l’ancienne église Sainte-Marguerite, seul vestige de cet édifice où Richelieu célébra la messe le 1er novembre 1628. La rue des Fonderies évoque le souvenir de la fonderie de canons créée en 162 qui alimenta la ville jusqu’à la fin du siège. À l’Hôtel de ville, dans la salle des échevins, sont exposés les ornements religieux, chasuble, étole, manipule, qui servirent à Richelieu pour dire la première messe le 1er novembre 1628, un plan du siège par Callot et un grand tableau anonyme du XVIIe siècle montrant la dernière expédition anglaise au premier plan. Des vestiges de membrures de bateaux « pierrés » qui avaient été coulés pour permettre la construction de la digue, ont été exhumés lors de l’édification du port des Minimes : quelques éléments en sont présentés ici ainsi qu’au musée d’Orbigny. Dans le cabinet de Jean Guiton, la table à dessus de marbre porte encore, dit la tradition (car elle est de style postérieur à l’événement), la trace du coup de poignard qui accompagna le


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geste violent du maire lors de son élection, déclarant « qu’il trancherait la gorge à qui parlerait de soumission ». Devant l’Hôtel de Ville se dresse une statue en bronze de Jean Guitton, maire de la Commune de La Rochelle pendant le siège de la ville. Au musée protestant, rue Saint-Michel, le beau portrait de Catherine de Parthenay célèbre le souvenir de cette farouche huguenote partisane de la résistance au roi. On y voit aussi une belle collection de jetons et méreaux. Aux alentours de La Rochelle À L’Houmeau, on peut parcourir le petit port du Plomb et contempler son moulin un des plus ancien d’Aunis. À Laleu, le château où, en octobre 1628, Louis XIII établit ses quartiers et où il reçut la soumission des émissaires rochelais existe toujours. Il avait été bâti par P. Yvon, maire de la Rochelle en 1616. Le château de Lafond, lui, fut fort endommagé en 1628. À Périgny, le château de Coureilles, détruit au moment du siège, conserve quelques traces du quartier général du duc d’Angoulême. La maison seigneuriale du Pont-de-la-Pierre à Angoulins abrita Richelieu pendant le siège et à Aytré, une tour de l’ancien château des Réaux est le seul vestige de la propriété qui accueillit Louis XIII. Dans la même localité, le domaine de la Moulinette, ancien monastère augustinien du XIIIe siècle, fut fortifié pour le siège et, rue Nicolas Garot, le nouveau château de Bongraine recèle quelques vestiges de l’ancienne forteresse.

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Après la visite : textes complémentaires L’affiche (document n°2) est un document officiel publié par le conseil de ville de La Rochelle en 1627 fixant le prix des denrées. L’extrait du Journal de Mervault permet de rappeler que les vivres étaient insuffisants y compris à cause des ventes faites aux Anglais lors de l’été 1627. Les extraits des deux livrets sont en revanche des textes à sensation, imprimés après le siège, qui dressent une liste des prix de vivres exorbitants vendus en ville en octobre 1628 : une livre de chien coûte vingt sols comme les morceaux de peau de bœuf sèche, une tête de chien, dix sols… Ce tarif strict, comme si on tenait un étal de têtes de chien, vise surtout à condamner l’obstination des Rochelais dans leur rébellion contre le roi. Pierre Mervault, Le Journal des choses les plus mémorables qui se sont passées au siège de La Rochelle, A Rouen, chez Jacques Lucas, 1671, p. 403-404. (Juin et Juillet 1628) « Sur la fin de ce mois & au commencement de juillet, on se mis à tuër dans la Rochelle, les chevaux, les ânes, les mulets, les chiens, les chats & autres tels animaux immondes, dont la chair se vendoit dix & douze fois la Livre, & sur tout celle de cheval, qui étant savoureuse & de bon goût, & ne differant que de bien peu de celle du bœuf, étoit achetée par les plus riches, les pauvres en étant ainsi frustrez par leur impuissance d’en avoir : A quoy les uns & les autres n’eussent pas été reduits, ou du moins si-tost, si (comme j’ay cy-devant dit) dès l’arrivée de l’Armée Angloise en l’Isle de Ré, & tout le temps qu’elle y sejourna à assieger La Citadelle de Saint-Martin, ils ne se fussent démunis de toutes forces, de commoditéz & de vivres, pour les luy porter & vendre, y étant d’un côté allechez par le brillant & charmant éclat des Jacobus, & la douceur du gain les faisoit inconsidérément vendre leur bien pour le prix qu’ils recevoient pour ces choses ; & de l’autre parce qu’ayant l’armée angloise près d’eux et ladite citadelle étant assiégée, ils n’avoient aucune appréhension d’en avoir nécessité.» Mémoire très particulier de la despence qui a esté faicte dans la Ville de La Rochelle avec le prix et qualité des viands qui ont esté excessivement vendues en laditte ville depuis le commencement du mois d'octobre jusque à sa réduction, A Paris, C. Hulpeau, 1628 La Rochelle, médiathèque Michel Crépeau, 2 581 C. « Un biscuit de demy livre, vint-cinq livres. La livre de bœuf, ou vache, douze livres La livre de cheval, vingt sols La teste de chien, dix livres Un œuf, huict livres La pinte de vin mesure de la ville, sept livres La livre de peau de bœuf apprestée, trois livres Une poulle, vingt-quatre livres Un mouton, trois cens livres Une vache, deux mil livres


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La livre de sucre, vingt-quatre livres La livre de cassonnade, seize livres Une Mourüe, dix livres Une seiche, sis livres La livre de confiture commune, seize livres La livre de peau de bœuf seiche, vingt sols Une racine de poirée, huict sols Deux feuilles de choux, cinq sols Une pomme, trente-deux sols La pinte de laict, trois livres La boisseau de bled mesure de la Rochelle, huict cens livres La huictiesme partie du boissau de bled avec le sang de pigeon, quatre-vingts dix liures Le boisseau de vaisse, cent livres. » Mémoire véritable du prix excessif des vivres de La Rochelle pendant le siège. Envoyé à la Royne Mère, Paris, Nicolas Callemont, 1628 La Rochelle, médiathèque Michel Crépeau, 33 443 C. (p.1) « Le Prix et Valeur des vivres vendus & achetez dans la ville de La Rochelle sur la fin du siege pendant le mois d’octobre 1628 Premièrement un biscuit de demy livre XXV livres La livre de bœuf ou vache, XII livres La livre de cheval, VI livres La livre de chien XX sols La teste de chien X sols Un œuf VIII livres La peinte de vin mesure de la ville, III. livres La livre de peau de bœuf aprestée VII livres Une poulle XXIIII livres Un mouton trois cens livres Une vache, deux cens livres La livre de sucre, XXIIII livres… »

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Bibliographie Rémi BERAUD, Petite encyclopédie monumentale et historique de La Rochelle, La Rochelle, Rupella, 1981. Liliane CRETE, La Vie quotidienne à La Rochelle au temps du Grand Siège (1627-1628), Paris, Hachette, 1987. Nicolas FAUCHERRE, « Les fortifications de la place de sûreté protestante, 1568-1628 » dans Les enceintes urbaines (XIIIe-XVIe siècle), éditions du CTHS, 1999, p.223-241. Pierre MERVAULT, le Journal des choses les plus mémorables qui se sont passées au dernier siège de La Rochelle par Pierre Mervault…, Rouen, J. Lucas, 1671. Armand Jean du PLESSIS, cardinal de Richelieu, Mémoires. t.VII Le Siège de La Rochelle, texte établi par Eric de BUSSAC, Pais, Paléo, Sources de l’Histoire de France, 2003. Olga de SAINT-AFFRIQUE, Lise CARRIER, Le Grand Siège. La Rochelle 1627-1628, catalogue de l’exposition, La Rochelle, musée d’Orbigny-Bernon, 21 juillet – 15 octobre 1978. François de VAUX de FOLETIER, Le Siège de La Rochelle, La Rochelle, E.Rupella, 1978. Jacques VICHOT, Les Gravures des sièges de Ré et La Rochelle (1625-1628), deux chefs-d’œuvre de Jacques Callot, Paris, Association des amis des musées de la Marine, 1971. « La Rochelle assiégée, 1573, 1622, 1628 », actes du colloque, Société des Archives historiques de la Saintonge et de l’Aunis, Saintes, 2008.


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Documents

Le Grand siège 1628 - Alienor.org, Conseil des musées · Richelieu dit la première messe catholique dans l’église Sainte-Marguerite. Si le roi fait preuve d’une clémence