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LE KARMA, UNE JUSTICE INFAILLIBLE Entre justice humaine et justice karmique Un essai publié dans retour - a - krishna . com par Jagadananda das (Jean claude Vayssettes) dédié à mon maitre spirituel Sa Divine Grâce A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada, qui offre à la société moderne dévoyée la connaissance salvatrice du Srimad Bhagavatam 1

LE KARMA, UNE JUSTICE INFAILLIBLE

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Page 2: LE KARMA, UNE JUSTICE INFAILLIBLE

INTRODUCTION Qu’y-a-t’il de plus insupportable que l’injustice? De savoir qu’un crime ignoble reste impuni; qu’un assassin continue librement à perpétrer ses crimes; qu’un violeur d'enfant n’est qu’insuffisamment châtié ; qu’un malfaiteur est relâché; qu’un innocent est condamné....Qu’y-a-t’il de plus révoltant que tout cela? Si la justice humaine demeure bien faillible et sujette à l’erreur, il n’en est pas de même pour “l’autre justice”. Une justice qui est indéniablement - malgré le fait qu’elle demeure largement méconnue - bien plus supérieure et bien plus fiable que la justice des hommes ; il s’agit de la justice du karma (appelée aussi “justice karmique”). Quelle est-elle? Qui la dirige? Comment fonctionne-t’elle? Quel est son champ d’action ? Ses implications? Autant de questions très intéressantes auxquelles “Le karma: une justice infaillible” se propose de répondre....

TABLE DES MATIÈRES

chapitre I - Une vérité qui dérange ….........................................................3

1) Le karma/réincarnation et les religions islamo-judéo-chrétiennes............... 32) Faire l’autruche ..................................................................................... 4

chapitre II - La justice humaine est déficiente …........................................... 41) Dépassée par l’ampleur des crimes ............................................................5

a) les crimes des leaders de l’histoire ......................................................5b) les crimes nazis................................................................................5

2) Qui est le coupable ? ................................................................................7 a) l’affaire Dany Leprince .....................................................................7

chapitre III - Le karma et son fonctionnement …............................................81) Une origine surnaturelle ..........................................................................82) Chaque action entraîne des effets ............................................................93) Des conséquences sur plusieurs vies .........................................................11

a) La justice karmique et la peine de mort …................................... 11chapitre IV - La justice karmique: pourquoi est-elle infaillible? …......................12

1) Dieu témoigne de nos actes .....................................................................122) D’autres témoins à nos actes ...................................................................14

chapitre V - L’enfer n’est pas un mythe ...............................................................151) la chute dans les espèces animales ...........................................................152) Le juge suprême Yamaraja et les yamadutas …........................................... 15

3) Les planètes infernales …...............................................................16a) Qui y est envoyé? …...............................................................16b) Quelles sont-elles? Où sont-elles? …..............................................16c) Quels sont les châtiments infligés? …............................................17

4) On ne meurt pas en enfer ........................................................................20chapitre VI - Comment briser les chaînes du karma ….....................................21

1) L’action libératrice …...................................................................21a) La prison de l’action intéressée …...............................................21b) Les trois sortes d’actions …......................................................21

c) L’action dévotionnelle …..........................................................222) Le Mouvement du Sankirtâna …........................................................24

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Chapitre I - Une vérité qui dérange

“C’est son karma! ”, “Karma direct!”, “Il a un retour de karma!”, “Quel bon/mauvais karma!”,... le fait que ces différentes expressions fassent de plus en plus parti du langage courant montre bien que la conscience populaire s’ouvre aujourd’hui à la notion de karma.

Mais même si on le mentionne volontiers, la connaissance qu’en a l’occidental moyen demeure encore bien primaire et superficielle. Le karma est encore largement considéré avec condescendance comme une notion ésotérique provenant de la “croyance hindoue”. Ainsi, bien qu’en occident la notion de karma soit loin de laisser indifférent ( un français, un anglais et un allemand sur quatre, selon les enquêtes d’opinion, disent croire à la réincarnation, le corollaire directe du karma) elle est encore loin d’être considérée à sa juste valeur.

1) Pourquoi les religions islamo-judéo-chrétiennesont-elles rejeté l’existence du karma?

Il faut dire que la religion établie depuis des millénaires en occident, la chrétienté, a exclu de ses dogmes depuis longtemps déjà les principes du karma et de la réincarnation 1 . La chrétienté a toujours considéré que le karma avec sa rigueur et sa sévérité desservait sa conception humaniste de la religion 2 . Ce n’est pas là la seule raison, ils

1 ”La théorie de la réincarnation des âmes a été condamnée par décret du Saint-Siège en 1919. Elle est contraire à la doctrine catholique concernant l’éternité de la punition pour les pécheurs non repentis. (...) En premier lieu, elle est très semblable à une doctrine rejetée par l'Église au VIe siècle (...) selon laquelle les âmes préexistent à leur union avec le corps. (...) Toutes les théories de préexistence de l’âme répugnent à la croyance catholique. L’âme est crée par Dieu au moment où elle est unie avec le corps - une âme individuelle pour chaque corps individuel. En second lieu, la réincarnation s’oppose à l’enseignement catholique sur la finalité de cette vie considérée comme une probation préalable à une vie définitive et inchangeable de récompense ou de punition, qui commence immédiatement après la mort.” Révérend Thomas J.Motherway, professeur de théologie dogmatique, propos rapportés dans le journal Tribune de Chicago ( 5 janvier 1956) 2 Une “religion humaniste” est une religion centrée sur le plaisir de l’homme plutôt que sur celui de Dieu, comme le souligne, dans son article “pour un mouvement pro-vie authentique” Hridayananda Goswami: ”... la doctrine erronée de l'humanisme , fruit de l'hallucination d'un monde centré sur l'homme. Triste à dire, mais la vérité est que l'on retrouve ce concept humaniste jusque dans les préceptes mêmes des religions modernes. Selon ces religions l'activité principale de Dieu est de fournir à l'homme tout ce dont il a besoin pour atteindre au bonheur. Dieu le Père, est un Père bienveillant, prévoyant, et responsable dont le principal soucis est de veiller sur ses enfants, ses créatures, et de répondre à tous leurs besoins, ainsi que de les récompenser ou de les punir chacun selon leur mérite. Les religions traditionnelles ont ainsi définit l'identité de Dieu, d'une façon purement égocentrique, en fonction des besoins personnels de l'homme. Selon ces religions, le rôle de Dieu est réduit à une fonction de "pourvoyeur suprême" et de "magistrat cosmique”. Ainsi, nos soi-disant concepts religieux sont profondément égocentriques c'est-à-dire centrés exclusivement sur l'homme plutôt que sur Dieu. Selon ces concepts "spirituels" Dieu n'est pas le réel Bénéficiaire Suprême de tout ce qui existe. L'univers n'existe pas pour le plaisir exclusif du Seigneur. Dieu n'est pas le Propriétaire Suprême de tout ce qui existe (voir à l'opposé d'une telle conception Bhagavad Gita 5.29 ) . En conséquence, même nos traditions religieuses n'ont pas le capacité et le pouvoir d'établir une société vraiment morale. La littérature védique nomme ce genre de religion 'kaitava dharma': 'la religion de la tromperie'. Indéniablement, le but de la Chrétienté, du Judaïsme, de l'Islam et d'autres religions est d'atteindre à l'amour de Dieu. Cependant, l'amour implique le service. Quiconque aime réellement Dieu L'acceptera comme le Propriétaire et le Bénéficiaire Suprême et non pas comme un simple pourvoyeur des besoins de l'homme.” Extrait de “pour un mouvement pro-vie authentique” de Hridayananda Goswami

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en existent d’autres qui justifient ce rejet du karma par la chrétienté (comme par les autres religions établies de l’islam et du judaïsme) tel que l’explique le tableau ci-dessous: (Cliquer ICI pour agrandir le tableau)

2) Faire l’autruche

Ces critiques à propos du karma ne concernent pas seulement les islamo-judéo-chrétiens mais s’étendent aussi à l’ensemble de la population. Il faut dire que l’idée que notre destin puisse être déterminé par une puissance surnaturelle dérange beaucoup. Une des raisons évidentes pour cela est que l’homme d’aujourd’hui brise allègrement les principes régulateurs de la religion et les restrictions qu’elle impose et l’idée qu’il faille payer pour ses transgressions lui est proprement insupportable. La solution est alors de faire l’autruche ou le lapin. Que ce soit comme l’autruche qui plonge la tête dans le sable à la vue du danger, ou comme le lapin qui ferme les yeux, l’être humain préfère souvent occulter la réalité du karma et de la réincarnation avec tout ce que cela implique pour son futur. Je regardais il y a quelques jours un documentaire-hommage à l’occasion de la mort d’un célèbre metteur en scène français, Claude Chabrol. Réputé pour son naturel bon vivant, épicurien et débonnaire, Monsieur Chabrol, lorsque la question de Dieu a été abordé, déclarait librement: “ Je n’ai pas de Seigneur....(en riant) Je suis Dieu plus connu sous le nom de Claude Chabrol...Dieu, Je m’en fous ...non seulement je n’en ai pas besoin mais Il me gène... dans mes efforts .” “Il me gène” ces propos sont révélateurs d’une mentalité assez répandue aujourd’hui : la mentalité matérialiste épicurienne. Le but de la vie est de jouir au maximum du plaisir des sens et tout ce qui entrave cet effort -et en premier lieu Dieu, le Seigneur Suprême -, devient condamnable.

Chapitre II - La justice humaine est déficiente Si assurément, ces attributs de toute puissance, d’infaillibilité et de sévérité du karma peuvent déranger, il est un domaine en tout cas où beaucoup reconnaîtront qu’ils constituent de puissants atouts: la justice. La justice humaine comme on le sait est trop souvent déficiente, et savoir qu’il existe une alternative sure et infaillible à celle-ci, peut être, pour les victimes, très rassurant et réconfortant.

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C’est une évidence: la justice se doit d’être juste et irréprochable. Et pourtant tel n’est pas le cas. La justice humaine traîne de nombreuses casseroles: verdicts douteux, victimes désavouées, coupables impunis, innocents condamnés, criminels libérés... En fait, il est difficile d’obtenir justice et cela est dû à plusieurs facteurs. En premier lieu, cela dépend du sérieux et de la compétence des différents intervenants d’un procès : la police, le juge d’instruction, le procureur, les juges, les jurés, les avocats. Ainsi autant ces différentes instances auront mené leur tâche avec rigueur et conscience professionnelle autant le procès aura de chance d’aboutir à un verdict équitable. Mais, malheureusement, et il n’est pas difficile de le constater - et en premières lignes les principaux partis concernés ( les coupables et les victimes avec leurs avocats)- cela est loin d’être toujours le cas. Ainsi, loin d’être infaillible, la justice humaine peut être tour à tour laxiste ou abusive, zélée ou indifférente, exubérante ou impotente. Le pire est lorsqu’elle est inerte et impuissante. Et malheureusement, les coupables impunis sont légions.

1) Dépassée par l’ampleur des crimes

a) Les crimes des grands leaders de l’histoire: Les coupables que la justice humaine n’a jamais inquiétés sont légions. Prenons un exemple des plus évidents: les crimes perpétrés par les grands leaders de l’histoire. La liste des hommes pervers et puissants qui, pour établir leur suprématie personnelle ou celle de leurs doctrines, n’ont pas hésité à persécuter et massacrer leurs semblables, est tristement longue. Staline, Mao, Hitler, Pol pot sont parmi les plus connus de l’histoire moderne mais il en existe beaucoup d’autres, principalement ceux supportant les idéologies communistes et racistes nationalistes 3; chacun à des degrés divers ont fait régner la terreur et couler le sang. La justice humaine les a-t-elle jugé et condamné pour leurs crimes odieux? La réponse est un retentissant “non!”. Si l’on est naturellement choqué par les crimes horribles commis par ces grands leaders, on ne l’est pas moins à la pensée que tous sont morts (dans leur lit) sans que justice ne soit jamais rendue, sans qu’ils n’aient jamais été jugés et punis pour tous les actes odieux perpétrés. b) Les crimes nazis D’ailleurs, qu’ils aillent été jugés ou pas, la justice humaine est de toute façon clairement dépassée par l’ampleur de tels crimes. Les crimes commis par Hitler et ses nazis pendant la deuxième guerre mondiale en sont un exemple frappant. En 1945, à la libération, le monde fut horrifié en découvrant les images des films tournés sur les camps de concentration nazis. Dans ces camps des millions d’êtres humains,- hommes, femmes, vieillards et enfants, dont la grande majorité étaient juifs- ont vécu, souffert et sont morts dans des conditions qui glacent d’effroi. Bureaucratique, méthodique, systématique, la machine criminelle nazie est la plus machiavélique que la terre n’est jamais connue. Comme à Auschwitch, le tristement célèbre camp d’extermination nazi

3 Au nom de l’idéologie communiste notamment, de nombreux crimes ont été perpétrés (voir à ce propos “Le livre noir du communisme”).

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où l’industrie de la mort avait atteint en 1943 son apogée. Plusieurs fois par jour des trains entiers de wagons de marchandises déversaient leurs cargaisons humaines vers la mort. Pour éviter toute résistance et panique, les allemands, ces adeptes de la méthode et de l’ordre, avaient mis au point un judicieux - autant que cynique- stratagème: on ferait croire aux nouveaux arrivants qu’ils allaient “prendre une douche”. On les conduisait donc “au bâtiment des douches”. Là, dans une salle attenante à “la douche” ils se déshabillaient “en prenant soin de bien ranger ses vêtements pour être sûr de bien les retrouver ensuite” et l’on rasait les cheveux des femmes. Une fois tous entrés dans “la douche”, la lourde porte se refermait derrière eux. Presque instantanément la lumière était coupée et les nazis déversaient par les cheminées un gaz mortel très puissant, le zyklon B . Une clameur effroyable s’échappait de la chambre à gaz. Cherchant désespérément de l’air, on montait les uns sur les autres, et les enfants et les vieillards mouraient piétinés. Vingt minutes après tout le monde était mort. Quand les portes se rouvraient elles découvraient des cadavres à la peau rose parsemée de tâches rouges et vertes, la bouche écumante et le sang sortant des oreilles. On débarrassait rapidement les corps vers les fours crématoires proches pour les brûler. Après évacuation du gaz et l’arrosage de la chambre à gaz, tout était de nouveau prêt pour accueillir les nouveaux arrivants. Le plus grand camp d'extermination fut celui d' Auschwitz-Birkenau, où, au printemps 1943, fonctionnaient quatre chambres à gaz (qui utilisaient le gaz Zyklon B). A l'apogée des déportations, on gaza jusqu'à 8 000 Juifs par jour à Auschwitz-Birkenau. L'organisation minutieuse et le rendement de ces usines faisaient la fierté de leurs créateurs. Par la même occasion, ils récupéraient tout ce qui pouvait servir au Reich : vêtements, cheveux, or, argent, bijoux, lunettes, etc. Pourquoi faire une telle description des horreurs nazies? C’est qu’elle rend compte de l’ampleur des crimes commis. J’ai personnellement était bouleversé au récit de telles abominations, dès les années 70, mais c’est avec le film de Claude Lanzmann “Shoah”, diffusé pour la première fois à la télévision française en 1985, que j’ai réalisé avec effroi ce qui s’était vraiment passé 4 . J’ai été particulièrement choqué qu’on ait pu massacrer des millions de femmes et d’enfants. Plus de six millions de juifs ont été tués pendant la deuxième guerre mondiale, dont un million et demi d’enfants et combien de femmes? Revenons donc à la question initiale, celle qui nous a amené à parler de l’holocauste des juifs par les nazis: la question de l’incapacité de la justice humaine à rendre véritablement justice, son impuissance évidente, notamment lorsqu’elle est confrontée aux grands crimes de l’humanité. Il faut savoir à ce propos que la plupart des participants à l’holocauste n’ont jamais réellement été inquiétés. En ce qui concerne Auschwitch par exemple, sur 7000 gardes SS passés par ce camp, seuls 10% ont été retrouvés et jugés. Beaucoup ainsi, après la guerre, ont poursuivi une petite vie tranquille entourée de l’affection de leurs proches, comme si rien ne s’était passé. D’entre eux, le plus grand criminel fut certainement Rudolf Höss, le commandant du camp. Bien qu’il prétendit être irresponsable, alléguant qu’il n’avait fait que “suivre les ordres”, il apparut au contraire comme un initiateur actif de la machine d’extermination

4 ‘Shoah” est un film-documentaire de Claude Lanzmann de 9 heures sur l’extermination des juifs par les nazis qui a été diffusé par la première fois à la télévision en 1985. C’est avec ce film-documentaire que j’ai pris conscience de ce qui s’était passé.

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du camp 5 . Il fut donc jugé puis condamné à la pendaison. Cette sentence souligne encore une fois le caractère déficient de la justice humaine; comment punir justement une personne qui comme Rudolf Höss est responsable de la mort d’un million d’êtres humains, dont nombre de femmes et d’enfants ? Pour une telle personne la sentence de la pendaison semble pour le moins inappropriée au regard de l’ampleur des crimes commis.

2) Qui est le coupable? Nous l’avons souligné précédemment, la justice humaine est déficiente, et l’impunité des grands leaders criminels de l’histoire (comme celle des crimes hitlériens), demeure un fait évident et affligeant. Mais la déficience judiciaire humaine n’apparaît pas seulement dans les cas extrêmes, elle s’étend à toutes les affaires criminelles.

a) L’affaire Dany Leprince Prenons le cas, par exemple, d’une affaire criminelle qui est revenue récemment sur le devant de la scène médiatique: l’affaire Dany Leprince. Cette affaire met particulièrement en évidence une des principales difficultés à laquelle est confrontée la justice humaine : l’établissement formel de la culpabilité d’un accusé. Ainsi, souvent la justice a du mal à établir de façon irréfutable la culpabilité d’un accusé, autrement dit à établir les preuves formelles de sa culpabilité. La difficulté réside dans le fait qu’il est souvent difficile, d’une part, d’obtenir les preuves matérielles qui établissent irréfutablement la culpabilité de l’accusé, et d’autre part, ses aveux formels. Les cas rentrant dans cette dernière catégorie sont légions. Dany Leprince a été jugé coupable en décembre 1997 du meurtre de son frère, sa belle-soeur, et deux de leurs trois enfants, et a été ainsi condamné à la prison à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans 6.

5 “Lors de son interrogatoire, Rudolf Höss ne s'estima en aucun cas coupable et répéta inlassablement qu'il n’avait fait qu’obéir aux ordres. En effet, il semble que Höss voulut faire croire (comme de nombreux de soldats et SS à la fin de la Guerre) qu'il avait agi comme un simple fonctionnaire soucieux d’obéir sans discuter. Toutefois, des recherches peuvent nuancer les propos de Höss, puisqu'elles mettent en évidence que celui-ci a pleinement contribué à l'évolution du camp, mettant en application ses propres idées, pour parfaire le processus de la Solution finale, sans qu'aucune autorité ne lui donne aucun ordre complémentaire. Laurence Rees souligne le fait qu'il ne s'était pas contenté de suivre aveuglément les ordres, loin de là, mais qu'il avait au contraire fait preuve d'une grande ingéniosité pour augmenter les capacités d'extermination à Auschwitz. En outre, lorsque Rudolf Höss n'était pas d'accord avec Himmler, il ne manquait pas de lui faire savoir. "Contrairement à ceux qui commirent des crimes sous Staline, Höss ne devait jamais agir par crainte d'un terrible châtiment s'il contestait un ordre. Il avait rejoint la SS parce qu'il adhérait profondément à la vision générale des nazis [...] (extrait de wikipédia)6 Quand on avance que la justice des hommes est imparfaite, en voici un exemple concret. Condamner quelqu’un à une peine “de perpétuité” avec 22 ans de sûreté pour le meurtre sauvage de quatre personnes (dont deux enfants) laisse pour le moins perplexe, et dans ce cas comme dans des milliers d’autres en France et ailleurs, on peut voir combien la justice des hommes faillit dans ses jugements. Aux États-Unis par exemple, la sentence pour le meurtre de quatre personnes aurait été bien différente; le condamné aurait reçu une sentence cumulée (par exemple, quatre personnes tuées = 4 x 22 ans; soit 88 années de prison ferme). Ici, en France, un homme peut tuer autant de personnes qu’il le veut, la justice n’en retiendra qu’une et n’appliquera que l’une des sentences (dans le cas de plusieurs meurtres jugés séparément), celle qui est la plus lourde.

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Alors que la culpabilité de Leprince au moment de son procès en 1997 semblait évidente et le mobile du crime établi 7, Dany Leprince en prison n'a cessé de clamer son innocence ; il soutient que sa femme avec un complice, seraient les véritables auteurs des crimes. Sur la pression de ses avocats (et peut être du comité de soutien qui s’est créé en faveur de l’innocence de Leprince) la justice a ordonné en 2006 un supplément d'information pour une éventuelle révision de son procès. En 2010, la cour de révision est saisie de l'affaire et ordonne une suspension de peine , et donc une libération provisoire-pour Dany Leprince à compter du 8 juillet 2010. C’est ainsi que depuis quelques mois l’assassin de toute une famille (déclaré comme tel par la justice en 1997) se retrouve en liberté jusqu’à révision de son procès. Il ne s’agit pas ici de chercher à accuser comme à innocenter Dany Leprince; est-il coupable? Est-il innocent? Nous n’en savons rien (et le saura-t-on jamais?) Mais en tout cas, ce que nous savons avec certitude est que la justice humaine est trop souvent misérable. Nous pourrions citer -mais pourquoi perdre son temps?- une liste pratiquement inexhaustive de cas similaires . Des cas où la justice des hommes faillit dans l’accomplissement de sa véritable mission, dans sa raison d’être profonde : punir les coupables et rendre justice aux victimes.

Chapitre III - Le karma et son fonctionnement 1) Une origine surnaturelle En réalité la justice humaine, même quand elle a la possibilité d’agir (comme dans le cas de la sentence de mort de Rudolf Höss) est bien déficiente au regard de la justice du karma. Si la justice karmique revêt un caractère de puissance et d’infaillibilité, sans comparaison avec la justice humaine, cela est dû à son origine divine et surnaturelle. La justice karmique n’agît pas sous le contrôle des êtres humains mais bien sous l’égide d’une puissance surnaturelle incomparable : celle de Dieu, l’Être Suprême, assisté de Ses diverses puissances ou énergies 8. La connaissance de Dieu et de Ses diverses énergies est révélée dans les Écritures védiques. La Bhagavad-gita déclare : Dieu est Shri Krishna, l’Être Suprême, le Seigneur tout-puissant, à l’origine de la création, du maintien et de la destruction de l’entière manifestation cosmique:

7 Des témoignages accablaient particulièrement Leprince: sa femme et sa fille disaient avoir vu Leprince tuer son frère. Ce qui fut reconnu dans un premier temps par Leprince puis nié par la suite. Quant au mobile du crime, il s’agit de jalousie. Leprince habitait en face de la maison de son frêre et de sa famille. Celui ci avait une réussite sociale brillante, alors que Leprince lui peinait à joindre les deux bouts. L’envie et la jalousie seraient à l’origine de la tuerie. 8 “Dieu, l’ Être Suprême assisté de Ses diverses puissances ou énergies” La description que les Écritures védiques donne de l’action de Dieu sur la nature matérielle est très loin de l’imagerie populaire, chrétienne et autre, avec sa conception d’un Dieu laborieux, dépendant, jaloux, colérique et vengeur. Dieu n’est pas un être aux traits de caractère humains, “accaparé par son travail” de créateur du monde, de récompenseur et punisseur des êtres humains, Dieu n’attend pas pour vivre après les offrandes sacrificielles des humains, etc...et ne devient pas furieux s’il n’obtient pas “sa part”. Rien de tel dans la conception védique de Dieu. Dieu est une personne divine, Krishna, à la beauté incomparable, dotée de qualités purement spirituelles et transcendantales, à l’image de son corps sac-cid-ananda (qui n’a rien à voir non plus avec un corps humain mortel) et doté d’une puissance infinie. De multiples énergies - classifiées en trois catégories: l’énergie interne, l’énergie externe, l’énergie marginale - émanent de Lui et demeurent complètement sous son contrôle (Svetâshvatar Upanisad 6.8: “parasya shaktir vividhaiva shruyate...”) . Par exemple, Dieu n’a pas besoin de faire d’effort pour créer les univers ; Ses multiples énergies (shaktis) agissent par Sa simple volonté, dans les phases successives de création, maintien et destruction de la manifestation matérielle. Ainsi, dans la description védique de la création, le Seigneur Maha-Visnu, une émanation plénière de Krishna, est étendu sur une couche divine très confortable, Ananta Shesa, pendant qu’à chacune de Ses respirations s’échappent des myriades d’univers des pores de Sa peau. Et tout cela se passe alors que le Seigneur sommeil et rêve...

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mayādhyaks en a prakr tih sūyate sa-carācaram hetunānena kaunteya jagad viparivartate

La nature matérielle agit sous Ma direction, ô fils de Kunti, sous Ma direction, elle engendre tous les êtres, mobiles et immobiles. Par Mon ordre encore, elle est créée puis anéantie, dans un cycle sans fin. {Bhagavad-gita 9.10}

“La nature matérielle agit sous Ma direction” signifie que le karma et la réincarnation qui régissent la vie des êtres vivants agissent pleinement sous le contrôle de Dieu. Si d’entre toutes les Écritures védiques la Bhagavad-gita jouit d’un aura exceptionnel cela est dû au fait qu’elle est directement énoncée par Dieu Lui-même, Sri Krishna; cet Écrit représente donc une autorité incontestable sur la science du karma et de la réincarnation.

2) Chaque action entraîne des effets Au huitième chapitre de la Gita, Krishna répondant à une question précise d’Arjuna “qu’est-ce que le karma?”, en donne une définition succincte (qu’Il développe plus avant par la suite ): “ ...on appelle karma, ou l’action matérielle, les actes qui engendrent et déterminent les corps successifs que l’être doit revêtir au cours de ses multiples existences.” (Gita 8.3). Cette désignation “d’action matérielle”, appelée aussi “action intéressée”, est très importante pour comprendre ce qu’est le karma car c’est ce type d’actions intéressées qui implique l’être vivant dans les chaînes du karma et de la réincarnation. Pour comprendre vraiment ce qu’est le karma, il faut bien saisir la “science de l’agir” telle qu’elle est présentée dans la Bhagavad-gita. On ne présentera pas ici tous les détails et complexités de cette science de l’agir (exposée en détail dans le troisième et quatrième chapitre de la Gita) mais il suffira de dire pour simplifier que chacune de nos actions dans cette existence matérielle entraîne des conséquences, produit diverses réactions, à court, moyen ou long terme. Ces actions, selon leur nature et les effets qu’elles produisent, sont classifiées en deux catégories: les actions pieuses qui produisent de bonnes réactions, et donc un bon karma, et les actions coupables qui produisent de mauvaises réactions et ainsi un mauvais karma. Bien sûr, certains jugeront cette description du karma trop simpliste pour être vraiment crédible. Il s’agit en fait d’une description schématique; dans la réalité, les choses sont beaucoup plus subtiles et complexes car les actions/réactions pieuses comme les actions/réactions pécheresses se perdent dans un labyrinthe de divisions et de sous divisions qui s'entremêlent à l’infini. Les passages suivants du nectar de la dévotion de Rupa Gosvami laisse entrevoir toute la complexité et la subtilité de l’action du karma sur la vie des âmes conditionnées qui habitent le monde matériel, ainsi que son caractère aussi inextricable qu’implacable: “Srila Rupa Gosvami précise que les souffrances liées aux actes coupables ont une double origine: les actes en eux-mêmes, mais aussi ceux-là menés lors de vies précédentes. Et l'origine des actes coupables se trouve être le plus souvent l'ignorance. Mais le fait d'ignorer qu'un acte est coupable n'en permet pas pour autant d'éviter, si on le commet, ses conséquences indésirables, qui donnent lieu à d'autres actes coupables. On distingue d'autre part deux ordres de fautes: celles qui sont pour ainsi

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dire “parvenues à maturité”, et celles qui ne le sont pas. Par "fautes parvenues à maturité", il faut entendre celles dont nous subissons présentement les conséquences; les autres sont celles qui, nombreuses, sont accumulées en nous et n'ont pas encore produit leurs fruits de souffrances. L'homme qui commet un crime peut n'être pas immédiatement pris et condamné mais il le sera tôt ou tard. Pareillement, nous devrons, pour certaines de nos fautes, souffrir dans le futur, de même que pour d'autres, "parvenues à maturité", nous souffrons aujourd'hui. Voilà donc que se succèdent fautes et souffrances, plongeant vie après vie l'âme conditionnée dans la douleur. Elle subit dans cette vie les conséquences des actes commis dans sa vie précédente, et se prépare, par ses actes présents, de nouvelles souffrances dans le futur. Les fautes "mûres" ou "abouties", peuvent avoir pour fruit une maladie chronique, des démêlés avec la justice, une basse naissance, une éducation insuffisante ou une médiocre apparence physique. Nos actes passés nous accablent aujourd'hui, et nos actes présents nous préparent des souffrances futures....Ce sont les actes passés d'un être qui déterminent les conditions de sa naissance. S'il net parmi des hommes de basses classes (mlécchas) , il faudra en conclure que ses actes passés furent coupables..(..) (...) Le Padma Purana distingue quatre séries de suites aux actes coupables: 1) celles qui n'ont pas encore porté fruit;2) celles qui restent encore à l'état de germe;3) celles qui sont parvenues à maturité;4) celles qui ont presque atteint maturité. Parmi les conséquences de nos fautes, "celles qui ont presque atteint la maturité" s'assimilent aux souffrances que subit l'être dans le temps présent; et "celles qui restent encore à l'état de germe" représentent l'amas des désirs dans le coeur. Le mot sanskrit kuta les désigne comme autant de graines qui sont sur le point de germer. Dans le cas des fautes "qui n'ont pas encore porté fruit", la germination n'a tout simplement pas commencé. Ce verset du Padma Purana peut nous faire comprendre combien est subtile la contamination par la matière. Son origine, son épanouissement et ses conséquences, manifestés sous forme de souffrances multiples, se succèdent comme autant de maillons d'une interminable chaîne. Il est souvent très difficile de déterminer la cause exacte d'une maladie, d'en préciser l'origine, comme d'en prévoir le développement. Mais le mal ne naît pourtant pas de façon subite.” Nectar de la dévotion (chapitre un) Autre volet de la complexité du karma qui montre que contrairement à ce que l’on croit généralement, l’accomplissement d’actes vertueux ne suffit pas à annihiler les effets des actes coupables: “Sans doute, et Sukadeva Gosvami le souligne, l'austérité, les actes charitables et l'accomplissement des rites védiques sont-ils fort recommandés pour celui qui désire racheter ses fautes, mais ils restent néanmoins impuissants à détruire la semence profonde des désirs coupables. (...) L'accomplissement des rites védiques, les actes charitables et l'austérité peuvent bien en libérer l'être pour un temps, mais bien court; et ce temps passé, le voilà une nouvelle fois poussé vers le mal. Prenons l'exemple de celui qui, après avoir subi le pénible traitement destiné à le débarrasser d'une maladie vénérienne, s'en trouve temporairement guéri; il n'a pas chassé de son coeur la concupiscence, et de nouveau lui cède, contractant le même mal. A moins de

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comprendre que la vie sexuelle n'engendre qu'abominations 9, nul ne peut échapper à ces souffrances répétées; les traitements médicaux n'apporteront jamais qu'une aide temporaire. De même, les rites védiques, les dons charitables et les austérités, tous recommandés par les Vedas, peuvent momentanément mettre un terme à nos fautes, mais tant que le coeur ne sera pas purifié, nous devrons, et même malgré nous, nous livrer encore et encore à des actes coupables.” Nectar de la dévotion (chapitre un)

3) Des conséquences sur plusieurs vies Comme on vient de le voir dans le passage précédent du Nectar de la dévotion, comparée à la justice humaine, la justice karmique n’est pas limitée à la vie présente. Ma vie actuelle est le résultat de mes activités karmiques passées. Selon sa situation particulière actuelle, on peut déduire quelles furent les activités passées d’une personne; si elles furent coupables ou vertueuses. Naître avec un ou plusieurs handicaps physiques ou mentaux, une mauvaise santé, une apparence physique disgracieuse, au sein d’une famille démunie, de parents rudes et indifférents, etc.. sont autant d’indications qu’une personne a accompli certaines activités coupables au cours d’une ou plusieurs vies passées. D’un autre côté, naître avec une santé solide, une belle apparence physique, au sein d’une famille aisée, de parents attentifs et affectueux, etc...représentent autant de signes que la personne a récolté le résultat d’activités pieuses accomplies au cours d’une ou plusieurs vies passées.

- a) La justice karmique et la peine de mort La justice karmique tient compte du fait que l’homme survit à la mort et se réincarne vie après vie. Dans cette perspective, il est essentiel que la personne coupable d’un meurtre puisse expier cet acte grave par le sacrifice de sa propre vie: “Les dharma-sastras, parmi lesquels la Manu-samhita, déclarent qu'un homme ayant commis un meurtre doit être pendu, et que sa propre vie doit ainsi être sacrifiée en guise d'expiation. Autrefois, ce système était en vigueur partout dans le monde, mais avec l'avènement de l'athéisme, les peuples suppriment la peine capitale. Ce n'est pas là faire preuve de sagesse. Notre verset explique qu'un médecin qui sait diagnostiquer une maladie prescrit un médicament approprié; s'il s'agit d'une maladie grave, le médicament devra être puissant. De même, la faute d'un meurtrier pèse très lourd, et c'est pourquoi, selon la Manu-samhita, celui-ci doit être tué. En mettant à mort un meurtrier, le gouvernement fait preuve de miséricorde à son égard, car si l'assassin n'est pas lui-même tué dans cette vie, il devra l'être au cours de vies futures, et souffrir ainsi bien des fois au lieu d'une seule. Comme les gens ne savent pas qu'il existe

9 “ à moins de comprendre que la vie sexuelle n’engendre qu’abominations..” Nul doute, ces mots pourront surprendre par leur sévérité, à l’heure où pratiquement tout le monde s’accorde, dans le domaine des psys notamment, à considérer la vie sexuelle comme essentielle au bien-être, à l’équilibre et à l’épanouissement de l’homme, alors qu’ici elle semble présenter des effets négatifs. S’il en est ainsi c’est que Srila Prabhupâda présente, corroborant les Écritures, une perspective bien plus large de la vie sexuelle: la perspective spirituelle. Selon celle-ci, la vie sexuelle, parce qu’elle contribue grandement à renforcer le noeud de l’attachement au corps matériel et par là même à l’enchaînement au cycle de morts et renaissances répétées est certainement une abomination pour l’âme incarnée. Cela dit, même au niveau matériel, physique comme psychologique, notre aspiration à la vie sexuelle est à l’origine de nombreux désagréments (lire à ce sujet: “Le sexe, vous avez dit plaisir?”). Ainsi, une personne aspirant à progresser dans la vie spirituelle aura une vie sexuelle très réglée au sein de l’institution du mariage, ou optera carrément pour l’abstinence.

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une vie future et ne connaissent pas davantage les rouages complexes de la nature, ils inventent leurs propres lois; mais ils devraient dûment consulter les prescriptions déjà établies dans les sastras et agir en accord avec elles. En Inde, de nos jours encore, les membres de la communauté hindoue prennent souvent conseil auprès d'érudits qui savent comment neutraliser telle ou telle faute commise. Le christianisme, également, préconise la confession et la pénitence pour les péchés. Cette expiation est donc nécessaire, et elle doit correspondre à la gravité des péchés commis.” (Srimad Bhagavatam 6.1.8)

Chapitre IV - La justice karmique;pourquoi est-elle infaillible?

Face au triste tableau d’une “justice approximative”, la justice humaine, il est important et réconfortant de savoir qu’il existe une justice infaillible: la justice karmique. Bien sûr, à une époque où la conception matérialiste cartésienne du “je-ne-crois-qu’en-ce-que-je-vois” prédomine, le sujet d’une justice d’origine divine et surnaturelle sera considéré avec suspicion et ravalé au rang de “croyance mythologique hindoue” 10. Mais les êtres fortunés qui ont foi dans l’infaillibilité du savoir contenu dans les Védas et transmis par les maîtres spirituels depuis des millénaires, n’auront pas de mal quant à eux à accepter l’existence d’une justice karmique surnaturelle. Cette source de connaissance est dit infaillible car libre des quatre formes d’imperfections qui entache toute approche empirique de la connaissance ; celle même que l’homme matérialiste de l’âge actuel, l’âge de kali, vénère sous le nom de “science”.

1) Dieu témoigne de tous nos actes: Quand la justice humaine, comme nous l’avons vu précédemment, est incapable souvent de déterminer avec certitude le coupable, il en va tout autrement pour la justice karmique. Il existe de nombreux témoins à nos actes. Tout d’abord et en premier lieu, Dieu Lui-même, le Seigneur Suprême, est un témoin direct de nos actes. Les Textes sacrés des religions établies mettent tous en exergue la qualité de toute-puissance de Dieu, - Son omniscience et Son omniprésence - , mais comment Dieu, le Seigneur Suprême, manifeste-t-Il donc concrètement cette omniprésence, Krishna dans la Bhagavad-gita nous le révèle: upadrastânumantâ cha bhartâ bhoktâ maheshvarah paramâtmeti câpy ukto déhé 'smin purushah parah “Mais il est, dans le corps, un autre bénéficiaire, lequel transcende la matière; et c'est le Seigneur, le possesseur suprême, Témoin et Consentant, qu'on nomme l'Âme Suprême.” Bhagavad-gita (13.23)

10 Même ravalées au simple rang de “croyance mythologique hindoue”, les notions de justice karmique et de réincarnation restent loin d’être anodines quand on sait qu’elles se rattachent aux concepts d’une religion suivie par 900 millions de personnes, la troisième religion dans le monde en terme de nombre d’adeptes, après le christianisme et l’islam.

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Dans ce verset important de la Bhagavad-gita, Krishna révèle qu’Il réside dans le coeur de chaque être vivant sous la forme de l’Âme Suprême, Paramâtma, et qu’Il témoigne et supervise (consent) les actions intéressées de l’âme distincte. L’Âme Suprême, contrairement à l’âme distincte, ne cherche pas à jouir des fruits, tantôt sucrés ou amers, de l’arbre du corps matériel; Elle n’est pas intéressée par les plaisirs matériels qu’offre l’existence matérielle. Son action consiste à témoigner des activités de l’âme individuelle et à la rétribuer selon ses mérites, autrement dit, selon les fruits de ses actions intéressées . En choisissant de venir dans le monde matériel pour essayer d’être un “purusha”, un bénéficiaire 11 , l’âme individuelle rompt sa relation intime avec le Seigneur, et devient par là même redevable de ses actes, et tombe ainsi sous la coupe du karma et de la réincarnation. Le Seigneur est présent dans le coeur de l’âme individuelle de part le lien d’amour qui Le lie éternellement à celle-ci. Il l’accompagne au cours de ses longues pérégrinations à travers le monde matériel à seul fin de l’aider à retourner dans sa véritable demeure dans le monde spirituel. Dans le même temps, le Seigneur respecte complètement

11 On a utilisé ici le mot francais de “bénéficiaire” comme seule traduction possible du mot anglais “enjoyer” (La Bhagavad-gita telle qu’elle est ayant été traduite du sanskrit en anglais par Srila Prabhupada, dans un premier temps, puis ensuite de l’anglais au français par ses disciples français). Il n’existe malheureusement aucun mot équivalent français pour ”enjoyer” , le mot qui est employé dans la traduction anglaise de ce verset. On ne peut traduire de façon littérale par “jouisseur” car ce terme est bien trop suggestif et évoque “un épicurien, un débauché, un être sensuel et dépravé”. On a donc traduit par le terme français qui s’approchait le plus d’”enjoyer” soit “bénéficiaire”. Le terme “bénéficiaire” définit la position de l’être individuel par rapport à son corps, qui se considère en droit légitime de jouir, de tirer pleinement parti de celui-ci. Autrement dit, l’être dans le corps se croit seul maître, possesseur et bénéficiaire légitime du corps. Mais Krishna, dans ce verset, vient contester cette attitude de souveraineté de l’être sur son corps. Krishna dit s’adressant aux êtres “vous n’êtes pas les véritables maîtres, possesseur et bénéficiaire de votre corps, Je suis le véritable maître, possesseur et bénéficiaire, non seulement de votre corps, mais aussi, comme Je suis présent dans tous les corps, de tous les corps.” C’est pourquoi Krishna sous cette forme de Dieu présent dans le coeur de tous les êtres vivants prend le nom d “Âme Suprême” (Paramâtma). Krishna toutefois bien qu’Il soit présent dans le corps de l’être, ne cherche pas à se substituer à celui-ci, autrement dit, le Seigneur n’est pas intéressé à jouir des fruits de l’arbre du corps, tantôt amers, tantôt sucrés. Il reconnaît pleinement la part de liberté, le libre arbitre pour l’âme incarnée à disposer de son corps comme elle l’entend, mais Krishna l’informe aussi qu’elle doit s’attendre à récolter en retour, le fruit de ses actes coupables comme vertueux. C’est pourquoi Krishna dit qu’Il est “témoin” de ses actes et “consentant” .

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son indépendance et sa liberté (aussi relatives qu’elles soient) et l’aide à accomplir ses désirs car sans Son soutien et Sa supervision, l’être vivant demeurerait incapable d’accomplir quoi que ce soit. Cette dépendance des êtres vivants vis-à-vis du Seigneur Suprême se comprend aisément car l’énergie matérielle constitue une des puissantes énergies du Seigneur, et dépend ainsi pour agir de Sa volonté et de Sa direction (et non de la leur comme ils le pensent souvent sous l’effet de l’illusion ou mâyâ). Un autre verset de la Bhagavad-gita révèle la présence de Dieu dans le coeur de tous les êtres et leur subordination à Sa direction: “Le Seigneur Suprême Se tient dans le coeur de tous les êtres, ô Arjuna, et dirige leurs errances à tous, qui se trouvent chacun comme sur une machine, constituée d'énergie matérielle.” Bhagavad-gita (18.61) Dans la teneur et portée de ce verset, Srila Prabhupâda, explique la façon dont le “Seigneur du coeur” aide les êtres à accomplir leurs désirs: “....Sri Krishna a enseigné que l'individu ne représente pas tout ce qui est. Lui-même, Dieu, la Personne Suprême, le Paramâtma, habite le coeur de tous les êtres et les dirige. Changeant de corps, l'être distinct oublie ses actes passés, mais le Paramâtma, l'Âme Suprême, qui connaît le passé, le présent et le futur, témoigne de ses actes. Les âmes conditionnés se trouvent donc dirigés dans tous leurs actes par l'Âme Suprême. Sous la direction de l'Âme Suprême, ils obtiennent ce qu'ils méritent, sous Sa direction, ils sont portés par la machine du corps, constituée d'énergie matérielle. Aussitôt que l'être est placé en un corps, il lui faut agir selon les conditionnements propres à ce corps. Un homme au volant d'une voiture rapide ira certes plus vite qu'un autre moins bien pourvu, même si les deux conducteurs sont de même force, de même nature, comme les êtres vivants. Pareillement, sous l'ordre de l'Être Suprême, la nature matérielle façonne, pour un être particulier, un corps particulier, qui lui permet d'agir selon les désirs de sa vie précédente. Les êtres n'ont pas toute indépendance. Nul ne doit se croire indépendant de Dieu, la Personne Suprême, car tous demeurent constamment sous le contrôle du Seigneur...”

2) D’autres témoins à nos actes Il existe d’autres témoins à nos actes -autre que le Seigneur Suprême- ; ce sont Ses assistants et dévots, les dévas. Les dévas ne sont pas des êtres fictifs ou mythologiques; ses êtres vertueux, habitants des planètes édéniques et supérieurs aux humains, sont bel et bien réels. Ils sont, sous l’égide de Dieu, les régisseurs du monde matérielle, et en tant que tels, témoignent de nos actes, même les plus intimes: “Ceux qu'anime une telle concupiscence (aspirant à une relation sexuelle avec leur femme) ignorent que différents devas observent tous leurs agissements matériels particulièrement le deva du Soleil, et les portent au compte du karma de leur prochain corps. Les calculs astrologiques forment ce qu'on appelle le jyoti-sastra. C'est parce que le jyoti, ou la lumière de ce monde, vient des diverses étoiles et planètes que cette branche du savoir a pour nom jyoti-sastra, ou "science des luminaires". Les calculs portant sur le jyoti permettent de déterminer notre avenir, ce qui revient à dire que tous les luminaires -les étoiles, le Soleil et la Lune- sont témoins des activités de l'âme conditionnée. C'est ainsi que chacun reçoit un type de corps particulier. Un être concupiscent dont la vision est voilée par la poussière soulevée par le tourbillon de vent de l'existence matérielle ne considère nullement que les différentes étoiles et

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planètes observent ses actions et le reportent sur son compte. Ignorant cette vérité, l'âme conditionnée se livre à toutes sortes d'actes répréhensibles pour satisfaire sa concupiscence.” Srimad-Bhagavatam (5.13.4 teneur et portée)

Chapitre V - L’enfer n'est pas un mythe

On a parlé précédemment des horribles crimes perpétrés par les Nazis; si nombre d’entre eux n’ont pas été inquiétés par la justice humaine, on peut être certain qu’au moment de la mort aucun n’aura échappé à la justice karmique.

1) la chute dans les espèces animales La Bhagavad-gita définit comme réactions aux actes coupables, “la plus redoutable crainte” pour l’être humain : la chute dans les espèces animales. En effet, la réincarnation dans un corps animal constitue un grand danger pour l’être déchu. Si l’âme incarnée se voit précipitée, comme conséquence à ses actes coupables, dans un corps animal du bas de l’échelle évolutive, - un corps d’insecte par exemple -, il lui faudra remonter une grande partie de l’échelle évolutive des espèces, autrement dit se réincarner des millions de fois (!), avant de pouvoir retrouver la forme humaine.

2) Le juge suprême Yamarajaet les yamadutas

Parmi les dévas, on retrouve Yamaraja, le déva de la mort. Yamaraja exerce la fonction de juge suprême de la court de justice karmique. Il a sa propre planète Pitriloka, dont il est le souverain. Il est un pur dévot de Dieu et est investi de pouvoirs par le Seigneur Suprême qui désire que les êtres humains ne violent pas les règles qu’Il a établies. Le seigneur Yamaraja exerce ainsi une justice équitable, infaillible et rapide. La justice du déva de la mort n’a pas besoin pour s’exercer pleinement, de longs procès, aussi interminables qu’incertains, dont l’issue demeure aléatoire, et dépend d’avocats dont le vrai soucis est de faire gagner coûte que coûte leurs clients, quitte même parfois à travestir un peu la vérité. Nul besoin non plus de jury populaire influençable, le seigneur Yamaraja, doté de pouvoirs surnaturels, telle l’Âme Suprême omnisciente, a une connaissance claire de la situation personnelle de chacun de ceux qui comparaissent devant lui. Il peut ainsi, en toute connaissance de cause, délivrer un jugement parfait. Tout comme il est impossible de ne rien dissimuler à Dieu, on ne peut non plus rien cacher à Yamaraja, Son “ministre de la justice”. Le seigneur Yamaraja exerce donc une justice sûre et irréprochable.

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Les yamadutas sont les serviteurs de Yamaraja. Leur apparence physique est redoutable. Ils viennent chercher les êtres coupables au moment de la mort, pour les amener à la cours de justice de Yamaraja afin qu’ils soient jugés et condamnés 12 . Ils servent aussi de bourreaux sur les planètes infernales où ils exécutent les arrêts de justice rendus par Yamaraja.

3) les planètes infernales a) Qui y est envoyé? Après avoir été jugés par Yamaraja, les coupables sont condamnés à subir divers châtiments et envoyés sur une des planètes infernales de l’univers. Le Srimad-Bhagavatam, cinquième chant, en donne quelques descriptions, voir chapitre 26 . Ce chapitre donne une description sommaire des différents enfers ou planètes infernales selon les châtiments infligés (en accord eux-mêmes avec les activités coupables commises). Le degré de châtiment infligé au condamné correspond à la gravité de ses actes, mais aussi à son niveau de responsabilité; il est ainsi soit moindre, intermédiaire ou extrême: “De même qu'en accomplissant divers actes de vertu on accède à différents niveaux de vie édénique, en agissant de façon impie, on se voit plongé dans différentes conditions de vie infernales. Ceux qui sont influencés par l'ignorance se livrent à divers actes coupables, et selon l'étendue de leur ignorance, ils doivent subir des conditions de vie infernales de différents niveaux. Celui qui agit dans l'ignorance sous l'emprise de la folie connaîtra des souffrances moindres; celui qui se livre à des actes coupables en connaissant la différence entre vertu et impiété tombe dans un enfer aux souffrances intermédiaires; quant à celui qui agit dans l'ignorance et de façon impie du fait de sa nature athée, il se voit infliger les pires châtiments infernaux. A cause de l'ignorance, chaque être vivant a été transporté par divers désirs sur des milliers de planètes infernales différentes, et ce, depuis des temps immémoriaux...” (Srimad-Bhagavatam 5.26.3) Dans le chant suivant du Bhagavatam (le sixième) Yamaraja s’adressant à ses serviteurs, les yamadutas, décrit les personnes les plus susceptibles d’être châtiées par lui. “(...) Yamaraja demande aux Yamadutas de lui amener les personnes qui ont oublié leurs devoirs envers le Seigneur (akr ta-vis nu-kr tyān). En d'autres termes, ceux qui ne chantent pas le Saint Nom de Visnu (Krishna), qui ne se prosternent pas devant Sa murti, et qui ne se rappellent pas Ses pieds pareils-au-lotus, ceux-là s'exposent à être punis par Yamaraja. En résumé, tous les avaisnavas (ceux qui ne se soucient pas de Visnu) sont susceptibles d'être punis par Yamaraja.” Pour plus de détails lire Les candidats pour l’enfer b) Quelles sont-elles et où sont-elles?

12 Bien-sûr, nombreuses sont les personnes étrangères à la culture védique, qui accorderont peu de crédit à ces descriptions et les jugeront “imaginaires et mythologiques” mais quoi qu’il en soit les yamadutas sont des êtres bien réels.Nombreux sont ceux qui proches de la mort ont manifesté une grande agitation mentale et rendu compte d’”une présence effrayante” à coté d’eux. Ce phénomène en médecine rentre sous le nom d’”agitation terminale”. Dans ce cas, il est considéré systématiquement comme un problème d’ordre psycopathologique et lorsque les patients mourants font part de leur terreur face à “une présence effrayante” autour, cela passe immanquablement pour du délire mental provoqué par une trop grande anxiété face à une mort imminente (lire à ce sujet “Histoire d’une mort terrifiante”, un témoignage directe et très édifiant de l’expérience des yamadutas au moment de la mort).

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“Toutes les planètes infernales se situent dans l'espace qui sépare les trois mondes (nde: dans la cosmologie védique l’univers est divisé en trois mondes, les mondes supérieurs, intermédiaires et inférieurs) de l'océan Garbhodaka. Elles se trouvent dans la partie sud de l'univers, en dessous de Bhu-mandala (la Terre) et légèrement au-dessus des eaux de l'océan Garbhodaka.” (Srimad-Bhagavatam 5.26.5) “(....) sept systèmes planétaires inférieurs sont situés sous celui que nous habitons, le plus bas d'entre tous ayant pour nom Patalaloka. En dessous de Patalaloka se trouvent d'autres planètes, connues sous le nom de planètes infernales, ou Narakaloka. L'océan Garbhodaka est logé dans le fond de l'univers; les planètes infernales se situent donc entre Patalaloka et l'océan Garbhodaka.” (teneur et portée du même verset) Il existe vingt huit planètes infernales, voici leurs noms:Tâmisra, Andhatâmisra, Raurava, Mahâraurava, Kumbhipâka, Kâlasûtra, Asi-patravana, Sûkaramukha, Andhakûpa, Krimibhojana, Sandamsha, Taptasûrmi, Vajrakantakashâlmalî, Vaïtaranî, Pûyoda, Prânarodha, Vishasana, Lâlâbhaksa, Sârameyâdana, Avîchi, Ayahpâna, Ksârakardama, Raksogana-bhojana, Shûlaprota, Dandashûka, Avata-nirodhana, Paryâvartana, et Sûchimukha. Toutes ces planètes sont destinées au châtiment des êtres conditionnés. (Srimad-Bhagavatam 5.26. 7) c) Quels sont les châtiments infligés?

La justice karmique diverge de la justice humaine en ce que cette dernière a tendance (surtout dans l’âge de kali actuel) à grandement relativisée l’importance pour les êtres humains de suivre les quatre principes régulateurs de la religion: ne pas s’adonner au sexe illicite, à la consommation de chair animale, à l’intoxication et aux jeux de hasard. La consommation de viande, par exemple, est un véritable vivier d’activités coupables et pourtant, cette vérité, dans l’âge actuel en tout cas, est sérieusement occultée

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par la justice humaine 13 . Il n’en est pas de même toutefois pour la justice karmique; des activités considérées comme “normales” aujourd’hui sont sérieusement réprimées par la justice de Yamaraja. Par exemple, divers crimes perpétrés contre les animaux, comme:

● entretenir des abattoirs et être impliqué de près comme de loin, dans le meurtre d’animaux 14,

● ébouillanter un animal, un oiseau, un homard, un crabe ou tout autre “fruit de mer”,

● s’adonner au “plaisir de la chasse” en terrorisant inutilement - alors que la nourriture abonde -, de pauvres lapins, biches et autres animaux sauvages,

● etc.., etc... Les châtiments infligés pour le meurtre d’animaux, et les planètes où ils ont lieu, sont décrits dans le Srimad Bhagavatam: “Au cours de sa vie, une personne envieuse agit de façon violente envers de nombreux êtres; aussi, après sa mort, alors qu 'elle est emmenée en enfer par Yamaraja, ces mêmes êtres qu'elle a blessés de son vivant apparaissent comme des animaux du nom de rurus pour lui infliger de pénibles souffrances. Les érudits nomment cet enfer Raurava. Quant au ruru, que l'on ne voit généralement pas en ce monde, il est plus envieux et plus cruel qu'un serpent (bien que les rurus ne soient pas visibles en ce monde, leur existence se trouve confirmée par les Écritures védiques ). ” (Srimad Bhagavatam 5.26.11) “Quant à celui qui entretient son propre corps en faisant du mal aux autres, il lui faudra connaître le châtiment de l'enfer qui a pour nom Maharaurava, où des animaux [ruru] connus sous le nom de kravyadas le tourmenteront et mangeront sa chair.” ( SB 5.26.12) “Les êtres cruels qui, pour les besoins de leur corps et la satisfaction de leur palais, font cuire vivants des pauvres oiseaux et d'autres animaux, sont condamnés même par les mangeurs d'hommes. Après leur mort, ils seront emmenés par les Yamadutas dans l'enfer du nom de Kumbhipaka, où on les fera cuire dans de l'huile bouillante.” (SB 5.26.13) Les châtiments encourus pour le sexe illicite, ainsi que leur lieu d’exécution, sont aussi décrits dans le Srimad Bhagavatam: “Un homme ou une femme qui a des rapports sexuels coupables avec une personne du sexe opposé sera puni après sa mort par les serviteurs de Yamaraja dans l'enfer du nom de Taptasurmi, où hommes et femmes sont battus à coups de fouet. On les force alors à étreindre l'un une forme féminine, l'autre une forme mâle, faites de métal chauffé au rouge. Tel est le châtiment infligé pour les activités sexuelles illicites.” (SB 5.26.20)

13 L’être évolué dans la connaissance voit tous les êtres d’un oeil égal ( Pandita sama darshina). Il ne fait aucune discrimination entre les êtres, en pensant que certains animaux sont faits pour être des “animaux de compagnie” et d’autres des “animaux de boucherie”. Dans la religion chrétienne aussi existe le commandement “Tu ne tueras point” mais les gens ne les suivent pas car les prêtres eux-mêmes ignorent (et veulent ignorer) que ce commandement concernent aussi les animaux. Un des symptômes d’ignorance de l’homme actuel est de trouver parfaitement normal que des millions d’animaux soient sacrifiés dans les abattoirs industriels modernes pour le simple plaisir de ses papilles gustatives.14 Dans la manu-samhita, tous ceux qui sont impliqués, de près comme de loin, dans le meurtre d’un animal, sont déclarées coupables: l’éleveur, le transporteur, l’acheteur, le vendeur, celui qui le tue, celui qui découpe la viande, le consommateur, le publicitaire, etc... (Manu-samhita 5.51)

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Le verset que l’on vient de lire, où l’adultère avec le mari ou la femme d’un autre est sévèrement condamné par la justice karmique (c’est aussi d’ailleurs un des 10 commandements de la Bible), souligne, encore une fois, le décalage profond qui existe entre la justice de Dieu (la justice karmique) et la justice humaine. Aujourd’hui, l’adultère est banalisé et un site a même été créé récemment sur internet pour favoriser les rencontres de ce type. Il y a pourtant seulement quelques trois ou quatre décennies de cela, la morale était bien plus stricte, mais aujourd’hui les choses se sont grandement relâchées et les pratiques sexuelles “libérées”, pour beaucoup, ne sont plus considérées taboues. On peut voir donc, comment dans l’âge de kali les choses se dégradent très vite, et qu’il est urgent ainsi de prendre refuge en Krishna, à travers la pratique du service de dévotion et la recherche de la compagnie des dévots de Krishna, si l’on ne veut pas risquer soi-même d’être atteint par la corruption ambiante, et devenir ainsi victime des punitions de l’enfer Taptasurni. “En général, un homme ne doit pas avoir de rapports sexuels avec une femme autre que la sienne. Selon les principes védiques, la femme d'un autre homme est considérée comme une mère, et il est strictement interdit d'avoir des rapports sexuels avec sa mère, sa soeur ou sa fille. Or, si l'on a des rapports sexuels illicites avec la femme d'un autre homme, c'est comme si l'on en avait avec sa propre mère, et un acte de ce genre est répréhensible au plus haut point. Notons également que le même principe s'applique à la femme: si elle a des relations sexuelles avec un homme autre que son mari, c'est comme si elle en avait avec son père ou avec son fils. Les activités sexuelles illicites sont toujours condamnées, et tout homme ou femme qui s'y livre se voit puni de la manière qu'indique notre verset.” (teneur et portée du verset cité ci-avant) D’autres châtiments, autres que ceux reliés directement aux quatre principes régulateurs, sont relatés dans le Srimad Bhagavatam:

- Pour le fait d’être athée ou d’inventer “sa religion”: “Si quelqu'un s'écarte de la voie tracée par les Vedas en dehors de toute urgence ou circonstance exceptionnelle, les serviteurs de Yamaraja le mettent dans l'enfer du nom d'Asi-patravana, où ils le cinglent à coups de fouet. Courant en tous sens pour échapper à la douleur extrême qu'il éprouve, il se heurte de part et d'autre à des palmiers aux feuilles tranchantes comme des épées. Blessé sur tout le corps et manquant de s'évanouir à chaque pas, il s'écrie: "Oh! Que faire maintenant? Comment échapper à tout ceci?:" Voilà comment doit souffrir celui qui renie les principes religieux qu'il a acceptés.” (Srimad Bhagavatam 5.26.15) “Il n'y a en fait qu'un seul principe religieux -dharmam tu sâksâd bhagavat-pranîtam-, qui consiste à suivre les instructions de Dieu, la Personne Suprême. Malheureusement, surtout dans l'âge de Kali, tout le monde est athée. Les gens ne croient pas en Dieu, et à fortiori ils n'obéissent pas à Ses ordres. Les mots nija-veda-patha peuvent également signifier "ses propres principes religieux". Autrefois, il n'y avait qu'un seul ensemble de principes religieux (ou veda-patha), alors que maintenant il en existe un grand nombre. Toutefois, quel que soit l'ensemble des règles auxquelles on choisit d'adhérer, il faut s'y tenir strictement; telle est la seule injonction. Un athée, ou nâstika, est une personne qui rejette les Vedas. Néanmoins, même si l'on adopte une autre voie religieuse, selon ce verset il faut faire en sorte d'observer les principes que l'on s'est fixés. Ainsi, que l'on soit hindou, musulman ou chrétien, on doit rester fidèle à ses principes religieux.

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Toutefois, si l'on imagine une religion de son invention, ou si l'on ne s'en tient à aucun principe religieux, on sera châtié dans l'enfer du nom d'Asi-patravana. En d'autres termes, l'être humain doit adopter une religion, sans quoi il ne vaut pas mieux qu'un animal. Au fur et à mesure que progresse le kali-yuga, les gens deviennent athées et s'attachent à ce qu'on appelle la laïcité, mais ils ne connaissent pas le châtiment qui les attend à Asi-patravana, tel que le décrit notre verset.” (Teneur et portée du verset cité ci-avant)

- Pour les arnaqueurs en tout genre qui n’hésitent pas à tromper autrui pour gagner de l’argent:

“Celui qui considère son corps comme son être propre travaille comme un forcené afin de gagner de l'argent pour l'entretenir, ainsi que ceux de sa femme et de ses enfants; ce faisant, il se peut qu'il fasse violence à d'autres êtres. Il est cependant contraint de quitter son corps et sa famille à l'heure de sa mort et se voit alors jeté dans l'enfer appelé Raurava (pour des détails sur cet enfer Raurava voir ci-dessus Srimad Bhagavatam 5.26.11) où il doit payer pour les souffrances qu'il a infligées à d'autres créatures.” (Srimad Bhagavatam 5.26.10) “(...) non seulement il croit être le corps de matière, mais il se livre en outre à toutes sortes d'actes coupables en vue de l'entretenir. Il trompe tout le monde en vue d'acquérir de l'argent pour sa famille et pour lui-même, et sans raison se montre malveillant à l'égard d'autrui -ce qui lui vaudra d'être jeté dans l'enfer appelé Raurava . Celui qui simplement considère son corps comme son être propre à l'instar des animaux, n'est pas très coupable. Cependant, si quelqu'un commet inutilement des actes répréhensibles en vue d'entretenir son corps, il sera expédié à Raurava.(...) lorsqu'un être humain agit de façon mauvaise et malhonnête à l'égard d'autrui pour les besoins de son corps, il doit endurer des conditions de vie infernales.” (Teneur et portée du verset ci-dessus)

- Pour le meurtre d’un homme vertueux, et en particulier d’un brahmana: “Le meurtrier d'un brahmana sera précipité dans l'enfer du nom de Kâlasûtra, qui a une circonférence de cent trente mille kilomètres et qui est entièrement fait de cuivre. Chauffée en dessous par du feu et par-dessus par le soleil ardent, la surface cuivrée de cette planète est brûlante. L'assassin y endure des brûlures internes aussi bien qu'externes: intérieurement il brûle de faim et de soif, et extérieurement il brûle de la chaleur ardente du soleil et du feu qui chauffent le cuivre. Il s'allonge parfois, sur le sol, d'autres fois s'assied, se lève ou court en tous sens, et il doit souffrir de cette manière pendant autant de milliers d'années qu'il y a de poils sur le corps d'un animal. “ (Srimad Bhagavatam 5.26.14)

4) on ne meurt pas en enfer Quand la mort peut représenter une véritable libération pour celui qui endure d’intenses souffrances, dans les planètes infernales il n’y a même pas cette possibilité puisque l’être qui subit les châtiments de l’enfer n’est pas puni à travers l’intermédiaire de son corps matériel grossier mais à travers celui de son corps subtil.

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En fait, la mort n’existe pas, les entités vivantes sont de nature éternelle, et ce que l’on appelle “la mort” ne désigne qu’une période transitoire ; celle du passage d’un corps à un autre.

Chapitre VI - Briser les chaînes du karma 1) L’action libératrice Ayant pris conscience de la terrible réalité du karma qui régit chacun de nos actes en ce monde, et qui, non seulement, est à l’origine de la souffrance dans cette vie et dans la suivante, mais aussi entre les deux (avec la possibilité d’être envoyé en enfer après la mort), l’être intelligent cherchera à s’en affranchir totalement. a) la prison de l’action intéressée Le monde matériel est un monde où règne la dualité. Celle-ci affecte profondément chacun de nos actes en ce monde en divisant les actions et leurs effets, en actions dualistes: actions pieuses et actions coupables. Les actions pieuses généreront un bon karma, une future bonne naissance sur terre et sur les planètes édéniques, alors que les actions coupables, elles, créeront une future mauvaise naissance sur terre après un séjour sur les planètes infernales. Bien que bénéfique et propice en soi, l’action pieuse, régie par la vertu - alors que l’action coupable est régie par la passion et l’ignorance - , ne constitue pas une garantie absolue de bonheur. Même si l’être pieux, comme l’adorateur des dévas, est destiné à vivre une vie longue et heureuse sur les planètes édéniques, les planètes des dévas 15, celle-ci n’est pas éternelle; un jour ou l’autre, une fois que le crédit de ses activités pieuses est épuisé, il doit redescendre sur cette terre mortelle (BG 9.21) . C’est pourquoi Krishna décrit les adorateurs des dévas, qui demeurent sous l’influence de l’action intéressée, comme des “gens de peu d’intelligence”: antavat tu phalam tesâm tad bhavaty alpa-medhasâm “Les hommes à l’intelligence brève rendent un culte aux dévas; éphémères et limités sont les fruits de leur adoration.” (Bhagavad-gita 7.23) Tant que nous agissons sous l’emprise du karma nous devons en subir les conséquences bonnes comme mauvaises et demeurer ainsi enchaîné au cycle des morts et des renaissances répétées. b) Les trois sortes d’actions Un lien d’amour profond unit Dieu, Sri Krishna, à tous les êtres vivants. Le Seigneur dans la Bhagavad-gita révèle qu’Il est le Père de tous les êtres vivants: aham bîja-pradah pitâ . Contrairement aux âmes conditionnées de ce monde, le Seigneur Krishna n’oublie jamais ce lien d’amour. Il révèle ainsi l’enseignement de la Bhagavad-gita, dans le but

15 Une large section des védas, appelée section karma-kanda et upasana-kanda, traite des rituels et de l’adoration des dévas pour obtenir divers bienfaits matériels et la promotion sur les planètes édéniques où règnent les dévas.

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de délivrer les êtres de l’emprise du karma: “Reçois maintenant la connaissance du yoga, qui permet d’agir sans être lié à ses actes. Quand cette intelligence te guidera, ô fils de Prithâ (Arjuna), tu pourras briser les chaînes du karma.” (Bhagavad-gita 2.39) Krishna ainsi présente dans la Bhagavad-gita Son enseignement sur “la science de l’agir”. Dès le deuxième, et tout au long du troisième, quatrième et cinquième chapitre de la Bhagavad-gita le Seigneur développe la connaissance de la science de l’agir, le karma-yoga, celle qui permet d’agir sans être lié aux résultats de ses actes. Selon leur nature et leurs effets, le Seigneur définit ainsi trois formes d’actions (BG 4.17):

1. l’action karma ou l’action légitime,2. l’action vikarma ou l’action condamnable,3. l’action akarma ou l’action sans réaction karmique.

1. Le mot karma est employé ici par Krishna dans le sens de “légitime” ; une action accomplie dans le soucis d’agir en conformité avec les principes religieux. Toutefois, parce que l’auteur agit dans le but de récolter des fruits personnels, ce genre d’action est dite “intéressée” et est suivie d’effets karmiques ; ce type d’action a été abordée précédemment sous le nom d’action pieuse. 2. Rentre dans le cadre de l’action vikarma ou l’action condamnable, l’action accomplie sans référence aucune aux normes établies par la religion. Cette façon d’agir en dehors de toute norme scripturaire, principe régulateur ou commandement religieux, s’est malheureusement banalisée de nos jours ; en même temps que se développaient dans la population, l’athéisme, le matérialisme et l’hédonisme. Sur l’autel de la société de consommation, l’argent, les femmes, la viande et les intoxicants sont les nouveaux dieux modernes. Les auteurs d’actions vikarmiques se préparent, à défaut de racheter leurs fautes avant de mourir, un futur très sombre: séjour dans les planètes infernales, naissance dans les espèces animales, etc... Ce genre d’action a déjà été abordée précédemment et rendre dans le cadre de l’action coupable. 3. Si les deux types d’actions que nous venons d’analyser précédemment sont rejetés dans la Bhagavad-gita par Krishna, c’est pour la raison qu’elles entraînent leurs auteurs dans la spirale du karma et des morts et renaissances répétées. Quant à cette troisième forme d’action, sa particularité unique est qu’elle n’entraîne pour son auteur aucune réaction karmique, quelle soit bonne comme mauvaise. C’est pour cette raison qu’elle est dite “akarma”; le préfixe “a” annule le sens du mot qu’il précède; “a-karma” signifie donc “sans réaction”. c) l’action dévotionnelle Quelle est donc ce type d’action si précieuse, qui ne génère aucun karma et que l’on peut qualifier ainsi d’ “action libératrice”? Il s’agit de l’action dévotionnelle : “Krishna dit à Arjuna: Libère-toi, ô Dhananjaya (Arjuna), de tout acte matériel par le service de dévotion; absorbe-toi en lui. ‘Avares’ ceux qui aspirent aux fruits de leurs actes.”

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(Bhagavad-gita 2.49) “L'homme qui réalise pleinement sa nature fondamentale de serviteur éternel du Seigneur abandonne toute occupation autre que celles accomplies dans la conscience de Krishna . Le buddhi-yoga, le service de dévotion, consiste, nous l'avons vu, à servir le Seigneur avec cet amour pur, qui est la meilleure voie pour tous les êtres. Qui cherche à jouir des fruits de son labeur, quand cela ne peut que l'empêtrer davantage dans les rets de l'existence matérielle, n'est qu'un avare. Toute action accomplie dans un autre but que de plaire à Krishna est néfaste, car elle retient toujours plus son auteur dans les chaînes du cycle des morts et des renaissances. On ne devrait donc jamais désirer être à l'origine de l'action. Tout devrait se faire en pleine conscience de Krishna, pour le plaisir de Krishna. L'avare ne sait pas utiliser les richesses qu'il a acquises par chance ou par dur labeur; et comme lui, l'infortuné n'utilise pas son énergie humaine au service du Seigneur. A l'inverse, on doit dépenser toutes ses énergies au service de Krishna; et qui agit ainsi voit son existence couronnée de succès.” (Teneur et portée du verset ci-avant)

“Le service de dévotion peut, dans cette vie, libérer qui s'y engage des suites de l'action, bonnes ou mauvaises. Efforce-toi donc, ô Arjuna, d'atteindre à l'art d'agir, au yoga.” (Bhagavad-gita 2.50) “Tous les êtres vivants, depuis des temps immémoriaux, accumulent bonnes et mauvaises conséquences de leurs actes, et c'est pourquoi ils restent dans l'oubli de leur position véritable et éternelle. Suivre les instructions de la Bhagavad-gita nous permet de dissiper cette ignorance, car elle enseigne comment s'abandonner totalement à Sri Krishna et se libérer ainsi de l'enchaînement, vie après vie, aux actes et à leurs suites. Arjuna se voit donc conseillé d'agir en pleine conscience de Krishna, pour se délivrer des chaînes du karma.” (Teneur et portée du verset ci-avant)

“Absorbé dans le service de dévotion, le sage prend refuge en le Seigneur et, renonçant en ce monde aux fruits de ses actes, s'affranchit du cycle des morts et des renaissances. Il parvient ainsi à l'état qui est par-delà la souffrance.” (Bhagavad-gita 2.51) “L'être libéré cherche le lieu où les souffrances matérielles n'existent pas. Le Srimad-Bhagavatam affirme à ce propos:

‘Pour celui qui a pris refuge sur le vaisseau des pieds pareils au lotus du Seigneur, qui accorde la libération, d'où Son Nom de Mukunda, et en qui reposent tous les univers, l'océan de l'existence matérielle est comme l'eau contenue dans l'empreinte du sabot d'un veau. Il cherche alors le lieu où les souffrances matérielles n'existent pas (param padam, ou Vaïkuntha), et non celui où de nouveaux dangers se présentent à chaque pas.’ (Srimad-Bhagavatam 10.14.58)

L'ignorance nous fait oublier que l'univers matériel est un lieu de souffrance, où nous devons à chaque instant faire face à de nouveaux dangers. Seule l'ignorance, en effet,

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pousse l'homme peu éclairé à vouloir porter remède aux problèmes de l'existence en cherchant à jouir des fruits de ses actes, qu'il croit pouvoir lui donner le bonheur. Il ignore que nul corps matériel, en quelque endroit de l'univers, ne peut lui donner une vie exempte de souffrance. Vivre, c'est naître, vieillir, souffrir, mourir, et cela dans tout l'univers matériel. Mais celui qui connaît sa véritable condition de serviteur éternel du Seigneur réalise par là, la position de la Personne Suprême, Sri Krishna, et s'engage avec amour à Son service. Il a alors toute qualité pour atteindre les planètes Vaïkunthas, ou Vaïkunthalokas, où n'existent ni la triste vie matérielle, ni les influences du temps et de la mort. La connaissance de sa propre nature implique aussi qu'on reconnaisse la nature sublime du Seigneur. Celui qui, bien à tort, croit l'âme distincte égale au Seigneur, baigne dans les ténèbres (voir mayavada). Comment pourrait-il accepter de s'engager à Son service avec amour et dévotion? Au contraire, il cherche à devenir lui-même un "Seigneur" et se prépare ainsi à mourir et à renaître maintes et maintes fois. Mais celui qui reconnaît sa nature de serviteur se met au service de Krishna et se prépare dès lors à rejoindre le royaume de Vaikuntha. Le service offert au Seigneur porte les noms de karma-yoga, de buddhi-yoga, ou simplement de service de dévotion.” (teneur et portée du verset ci-avant) L’action dévotionnelle désigne l’action accomplie dans le but de satisfaire Krishna . Pour être véritablement efficace, elle doit suivre un schéma spécifique. Elle ne peut être accomplie de façon arbitraire mais doit être initiée par un maître spirituel authentique. Elle doit rentrer dans le cadre des neuf activités du service de dévotion. Cependant l’action dévotionnelle bien qu’appartenant à un cadre spécifique n’a rien de mécanique, et se doit pour agir d’être accomplie dans une conscience dévotionnelle pure; pure signifie débarrassée de la souillure de l’action intéressée et de la spéculation intellectuelle et emplie d’amour et de dévotion pour Dieu, la Personne Suprême. Quand elle répond aux critères précités, l’action dévotionnelle, non seulement affranchit son auteur du karma et de la réincarnation, mais surtout et avant tout, a le pouvoir de réveiller l’amour de Dieu qui dort enfoui dans son coeur depuis des temps immémoriaux. Dans la conclusion de Son enseignement sur la science de l’agir, Krishna révèle ainsi la meilleur façon d’agir pour s’affranchir des chaînes du karma et de la réincarnation. Elle culmine dans l’abandon à Lui, Dieu la Personne Suprême : “Laisse-là toute forme de religion et abandonne toi simplement à Moi”. Quel est le résultat d’un tel abandon? Krishna promet à l'être soumis: “Toutes les suites de tes réactions karmiques, Je t’en affranchirai” (voir Gita 18.66). Agissant dorénavant dans une conscience divine ou conscience de Krishna, la vie du bhakta devient exaltée et, au lieu de renaître encore une fois dans ce monde matériel misérable, il rejoint le royaume de Dieu, sa véritable demeure, au moment de la mort.

2) Le Mouvement du Sankirtana Éprouvant une profonde compassion pour les hommes déchus de l’âge de kali, le Seigneur Krishna, sous la forme de l’avatâra Chaitanya Mahaprabhu a instauré il y a 500 ans au Bengale le Mouvement du Sankirtâna. Le Sankirtâna - le chant congrégationnel des Saints Noms de Krishna, le Maha-mantra Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Râma Hare Râma Râma Râma Hare Hare, représente la méthode de réalisation spirituelle la plus efficace qui soit -particulièrement en cet âge. Le chant du Maha-mantra (individuel sous la forme du japa, comme collectif) est capable d’affranchir une personne de toute la somme de mauvais karma qu’elle aura accumulée, avec ses redoutables effets ( la chute dans les espèces animales, les punitions de l’enfer, une mauvaise naissance, la souffrance) , tout en éveillant simultanément en

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son coeur, l’amour de Dieu, le plus grand bienfait de l’existence. L’histoire de Jagaï et Madhaï qui étaient de grands pécheurs et que le Seigneur Chaitanya Mahaprabhu sauva de l’enfer et transforma en purs dévots du Seigneur, en témoigne avec éloquence. Ce Mouvement du Sankirtana a été ravivé par l’action unique de Sa Divine Grâce A.C.Bhaktivedanta Swami Prabhupada sous le forme du Mouvement International pour la Conscience de Krishna (l’ISKCON). Tout le monde est invité, chacun selon ses possibilités, à y participer. On pourra profiter ainsi de l’incroyable opportunité qu’offre l’âge de Kali: kaler dosa-nidhe râjann asti hy eko mahân gunah kîrtanâd eva krishnasya mukta-sangah param vrajet “Mon cher roi, malgré le fait que le kali-yuga soit un océan de défauts, il présente néanmoins une qualité particulière; en chantant simplement le maha-mantra Hare Krishna, on peut être libéré de l’enchaînement matériel et être élevé au royaume spirituel.” (Srimad Bhagavatam 12.3.51) Si ce texte vous a interpellé ou si vous avez des questions n’hésitez pas à me contacter [email protected] Jagadananda (jean claude vayssettes)

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