Le Monde eco et entreprise du 20.07.2013.pdf

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  • NOKIAEST PLUSQUE JAMAISSUR UNEMAUVAISEPENTELIRE PAGE 5

    DESJOURNALISTESDU SUNINCULPS POURCORRUPTION DEFONCTIONNAIRESLIRE PAGE2

    LeG20veutcombattreloptimisationfiscaleLIRE PAGE 4

    HORS-SRIE

    UNEVIE, UNEUVRE

    Lo FerrLenrag

    AvecAragon, Bernard Lavilliers, Annie Butor,Marie-Christine Ferr

    Un hors-srie duMonde

    124 PAGES - 7,90 - EN VENTE CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX

    J CAC 40 3916PTS0,28%

    PERTES &PROFITS | par Jean-Baptiste Jacquin

    Lesauveurprfre lespetitspas

    19/07 - 9H 30

    LindustriefranaisedupouletvadevoirvivresanssubventionsLIRE PAGE 4

    Carrefour

    Le problme, lorsquonest devant un sauveur,est que chacun de sesfaitsetgestesestdcorti-

    qu jusqu y voir la preuve dela prophtie. Ainsi, les moin-dres prmices de signes dundbutduneventuelleamlio-ration chez Carrefour sont-elles salues comme autantdtapesduredressementenga-gpar le PDG,GeorgesPlassat.

    Le bilan dactivit trimes-triel, publi jeudi 18juillet, parle numro deuxmondial de ladistribution na a priori riendexcitant, avec une baisse de5,7% du chiffre daffaires 20,5milliards deuros. MmedfalquesdespaysdoCarre-four sest retir, les ventes res-tent enbaissede0,6%par rap-port au second trimestre de2012.

    Onpeutnanmoinsvoirdessignes positifs. La Bourse, elle,les a vus, puisque laction Car-refour a bondi de 4,1%, figu-rant, jeudi, parmi les plus for-tes hausses du CAC 40. Le titrea ainsi gagn63%enunan.

    Pierre Moscovici, le minis-

    tre de lconomie et des finan-ces,aluiaussiconfiancedanslef-fet Georges Plassat. Il na pasattenduquelegrouperepartedelavant pour inscrire son PDG,lors de la promotion du14-Juillet, au registre des cheva-liers de la Lgiondhonneur.

    Ce sauveur, arriv il y a peineplusdunanauxmanettesdu champion franais deshyper- et des supermarchs, anotamment voulu restaurerune image dgrade en termesde prix. La nouvelle stratgiecommerciale mise en place lautomne 2012 en France auraitfait bouger les lignes.

    Subtil indicateur La perception du prix du

    groupe sest amliore. Subtilindicateur Rsultat, nousobservons de bonnes nouvellesquant la reprise du trafic enmagasin, mme sil est trop ttpour conclure quil sagit dunetendancede fond. On ne repro-cherapas Jean-PierreSivignon,directeur financier, davoir pro-mis la lune lors de la confrenceavec les analystes, ni den fairedestonnespourenjoliverlesper-formancesde sonpatron.

    Cette prudence rassuredautant plus que les mauvaisessurprises auxquelles le groupestait abonnpendantquelquesannesontdisparu. Labsencedecatastrophe est dj un miracleinscrit lactif du patron de64ans. La stabilisation des ven-tes de Carrefour en France esteffectivementunebonnenouvel-le. Mais, de croissance, toujourspas, contrairementaux3,4%cr-nement affichs au premiersemestrepar legroupeLeclerc.

    Alinternational,aprslesces-sions des activits dans les paysoCarrefour ntait pas en posi-tion de force, reste lexpositionaupesoargentinet au real brsi-lien. Des risques contre lesquelsnimporte quel Georges Plassatne pourrait pas grand-chose.Sauf se replier sur la zoneeuro,ce qui nest pas le projet.

    En jugeant raisonnable leconsensus des analystes autourdun rsultat oprationnel cou-rant de 2,2milliards deuros en2013 (contre 2,14milliards en2012), Carrefour avance dunestation dans cette politique despetits pas.p

    [email protected]

    Le contrle des loyersde lentre-deux-guerresDela loidaot1914,destineprotger les famillesdesoldats,cellede1948, le lgislateurna jamaiscessdefavoriserles locataires,audtrimentde la constructionde logements.Unequestionqui restedactualitavec leprojetde loide laministre,CcileDuflot.LIREPAGE7

    Comment la Chinepeut se rformerLempireduMilieudoit rompreavecsonmodledecroissance,fondsur lesexportationset linvestissementpublic,etadopterunnouvelordreconomiquelibralplusviable,estiment lesconomisteschinoisAndrewShengetXiaoGeng.LIREPAGE8

    J TAUX FRANAIS 10 ANS 2,16%

    j PTROLE 108,91$ LE BARIL

    Detroit isbroke

    Dexia, laccablantverdictde laCourdescomptes

    j EURO-DOLLAR 1,3136

    HISTOIRE

    LCLAIRAGE

    j DOW JONES 15 548 PTS +0,50%

    Cest un verdict impitoyable quta-blit laCourdescomptessur la chutede la banque franco-belge Dexia,dans un rapport rendu public jeudi

    18juillet.Uneaffairequiadjcot6,6mil-liardsdeuros laFrancesansdouteautant la Belgique , et dont la facture pourraitencore salourdir.

    Danscecontexte,jugelinstitution,lesres-ponsabilitsdecedsastre financierdoiventtre identifies. Elle se livre unrquisitoireen bonne et due forme. Quand les anciens

    dirigeantsduspcialisteduprtauxcollecti-vits locales invoquent la crise financire,ellepointela fragilit dumodle [Dexia], lafaiblesse de sa gouvernance et les dfaillan-cesdelargulationetdelasupervision.Aus-si au banc des accuss, la Caisse des dpts,qui a toujours considr sa participation[aucapitaldelabanque]commenonstratgi-que jusquaudclenchementde la crise.

    Dans ce contexte, la Cour dplore que lesavantages financiers accords aux ex-diri-geantsdeDexianaientpastremisenques-

    tion aprs le sauvetage public de ltablisse-ment.ElledemandelEtatdutilisertoutesles voiesdedroit encoreouvertes, y comprisdevant la justice, pourquils le soient.

    En dpit du naufrage de Dexia, PierreRichard,lancienprsidentduconseildadmi-nistrationdelabanque,aperuuneindemni-tdedpartde825000euros.Ilcontinueaus-si toucher, ensusdesa retraitede fonction-naire, une pension extralgale substan-tiellede 300000eurospar an. p

    LIRE PAGE3

    tLegouverneurde lEtat duMichiganademand lamise en faillite de la capitale delautomobile amricaine. Etranglepar ladette,la ville nestplusque lombredelle-mme

    LIRE PAGE6

    tLesmagistrats appellent lEtat contester en justice les retraites chapeaux et les indemnits des ex-dirigeants de labanque

    ADetroit, ville qui accueillele sige deGeneralMotors, quelque78000btiments sont abandonns.BRETTMOUNTAIN/POLARIS POUR LE MONDE

    Cot du sauvetage de Dexiapour la France

    2,7milliardsdeuros

    3,9milliardsdeuros

    EtatCaisse des dpts

    Samedi 20 juillet 2013

    Cahier du Monde N 21306 datSamedi20 juillet2013 - Nepeut tre vendu sparment

  • LeSun,desbleuslmeFragilispardesscandales, le tablodbritanniquesestassagi.Les lecteursnontpassuivi

    POURVENDRE,LE TITRE

    DOIT VIVREAU BORD

    DU PRCIPICEETNPARGNERPERSONNEUn journalistedu quotidien

    plein cadre

    LA CLIENTLETRADITIONNELLEDES TABLODSBAS DE GAMMESE RTRCITAVEC LADSINDU-

    STRIALISATION LUVRE ETLADISPARITIONPROGRESSIVEDESCOLSBLEUS

    LondresCorrespondant

    Quatrejournalistesduclbrequo-tidienpopulairebritanniqueTheSun ont t inculps, jeudi18juillet,pourcorruptiondefonc-tionnaires. Daprs lacte daccu-

    sation, ils ont vers des pots-de-vin despoliciers, desmembres des forces armes,des gardiens de prison et des infirmiresdun asile psychiatrique en vue dobtenirdes informations exclusives. Laisss enlibert, les quatre hommes, qui doiventtrejugsautribunaldelOldBailey,Lon-dres le 6aot, risquent la prison.Au total, une vingtaine de dirigeants et

    de journalistes du plus gros tirage de lapresse doutre-Manche 2,24millionsdexemplaires vendus chaque jour ontt arrts dans le cadre de loprationElvedenportantsurlespots-de-vinpr-sumsversspar des journalistes, notam-mentdu Sun.Une affaire qui, aprs celle des coutes

    duNews of the World (NoW) qui a clat lt 2011 le tablod dominical avait puinterroger illgalement des milliers demessageriesde tlphonesportables , estvenu fragiliser encore un peu plus lempi-re de Rupert Murdoch. Quand le magnatamricainchoisit, enjuillet2011,defermerleNoW, il espre que ce scandale ne conta-minerapaslerestedesongroupe.Parirat,alorsquelesprojecteurssetournerontvitevers le Sun le titre phare de ses activitsbritanniques et ses pratiques.Depuis, le vaisseau amiral des mdias

    doutre-Mancheprendleau.Enjuin, ladif-fusion du Sun est ainsi tombe de 13,1%,compare lanne prcdente. Certes, lemarch est baissier, mais le Daily Mirror,lennemijur,nareculquede3,9%,mal-gr un prix de vente plus lev. Quant lditiondominicaleduSun, leSunonSun-day, lancepouroccuperlevidecrpar lafermeture du NoW, elle pitine 1,8mil-lion dexemplaires, bien en de du seuilde rentabilit.Retour sur un longdclin qui commen-

    ce avec le scandale du piratage des botesvocales de 5 500personnes, dont plu-sieurs centaines de clbrits, par leNoW.A la suite de cette affaire, le Sun a dmet-tre un bmol son agressivit lgendaire, ses titres accrocheurs et surtout sesenqutes sur la vie prive des stars. Lecontenu est devenu plus fade, moinscontrovers pour ne pas provoquer deremous. Le titre a perdu son me, souli-gneRoyGreenslade,professeurde journa-lisme la CityUniversity.

    Sous couvert danonymat, un journa-liste du quotidien acquiesce : Pour ven-dre, leSundoitvivreaubordduprcipiceetnpargnerpersonne. Si la couverturedusport reste excellente, les rvlations surles drapages des vedettes du show-busi-ness, de la famille royale ou de la politi-que,qui faisaient la rputationdu tablod,restent dans les cartons.La peur des procs ttanise les jeunes

    journalistes fouineurs, dsormais bridspar les avocats maison. Le moindre fauxpas pourrait tre fatal au groupe Mur-doch,quiadjtcontraintdedbourserplus de 1milliard de dollars (760millionsdeuros) pour indemniser les victimes desesmthodesde voyou.Dans la tourmente, le Sun a galement

    opr un repositionnement ditorial, sevoulantplusmodr, qui aeupourcons-quence de brouiller son image populisteauprs dune clientle ouvrire blanche.Nous sommes partisans dune droite tra-ditionnelle,hostilelEurope,lEtat-provi-denceetfavorablelapolitiquedaustritsuivie par la coalition au pouvoir, souli-gneTrevorKavanagh,lechroniqueurpoli-tiqueduquotidien.Moinsagressif, donc, etmoins caricatu-

    ral. Il a baiss le ton sur les sujets prfrsde ses concurrents de droite, limmigra-tionroumaineetbulgare,lentouragehup-

    p du premier ministre, David Cameron,ou la tenuedun rfrendumsur lEurope.Dessujetsbrlantsquidchanentlespas-sionsoutre-Mancheet font vendre.Et, commeunproblmenarrive jamais

    seul, le Sunest galementunevictimecol-latrale de la cure daustrit sans prc-dentque legouvernementdeM.Cameronfait subir au pays. Car ses lecteurs sont lespremierstouchsparlapolitiquederduc-tiondesdpensesdelEtat.Dautantquelaclientletraditionnelledes tablodsbasdegammeque sont le Sun, leDailyMirror, leDailyMail, leDaily Express et leDaily Starsertrcitnaturellementavecladsindus-trialisation luvreet ladisparitionpro-gressive des cols bleus remplacs par desimmigrants matrisant mal langlais. Lescinq journaux populaires psent, aujour-dhui, 5,9millions dexemplaires par jour,contre 7millions il y a vingt ans.

    Les tablods traditionnels subissentaussi les retombes du succs desgratuits commeMetroou lEveningStandard. Sans parler de la concur-

    rence des smartphones et tablettes dontles lecteurs, toutesclassessocialesconfon-dues, sont trs friands.En outre, couterMax Sydney-Smith,

    expertdelapressecriteauprsduconsul-tant Enders Analysis, la russite du rcent

    passage au payant du site Internet du Sunnest pas garantie. Sur ce crneau, leMailOnline, le site duDaily Mail, gratuit, resteleleaderincontestdelInternetauRoyau-me-Uni. Mais aussi aux Etats-Unis, grceaux informationspeople.RobertThomson, ledirecteurgnralde

    News Corp, le ple presse crite et ditionissudelascission,le28juin,dugroupeMur-doch, se serait bien pass de cette crise. LeSun reste lavache laitdesavoirsbritanni-ques. Le Times perd de largent. Le SundayTimes est peine bnficiaire. Et la partici-pationtrsrentabledanslebouquetBSkyBa t transfre dans la nouvelle entitaudiovisuelledugroupe, 21stCenturyFox.Face cette gageure, le bras droit de

    Rupert Murdoch a dcid de faire tablerase du pass. Fin juin, David Dinsmore aremplac Dominic Mohan au poste dedirecteur du Sun. Aux commandes pen-dant quatre ans, ce dernier, bienquil naitpast inquitcestadepar la justice,estdirectementmlauscandaledescoutes.Le profil du nouveau venu, manageur

    autant que journaliste, contraste aveccelui de ses prdcesseurs, tous issusde ladure cole de la rubrique show-biz. Lamission de cet ancien responsable de laphoto du News of the World, qui a dirigldition cossaise du Sun et les imprime-ries du sige de Wapping (le quartier desanciensdocks,danslest londonien),estderendre son lustre dantan au journal chridupropritaire.Pour tourner une fois pour toutes la

    page des scandales, la filiale londonienneNews International a t rebaptise NewsUK. Et les trois journaux britanniques delcurie Murdoch vont quitter Wapping,o ils taient depuis vingt-cinqans.Cest dans cette forteresse de bton

    quonttconcoctslesplusclbresman-chettes du Sun qui ornent les murs dubureau de son directeur. A commencerpar le fameux Delors va te faire foutre,injuriant le prsident franais de la Com-missioneuropenneen 1990.Situ prs de London Bridge, le nou-

    veausigedeverreetdacierestplusadap-t limage mesure quentend dsor-mais incarner le groupe amricain. Jus-qu un certain point. La premire dci-sion du nouveau patron du Sun a t demaintenir lemblmatique pin-up dsha-bille qui gaye la page trois depuis plusdequaranteansetdontiltaitquestiondesepasser. Chassez le naturelp

    MarcRoche

    Ldition dominicaledu Sun, le Sunon Sunday, lancepar RupertMurdochpour occuper le videcr par la fermeturedu News of theWorld,pitine 1,8milliondexemplaires, bien ende du seuil de rentabilit.MIGUELMEDINA/AFP

    RupertMurdochregrettedavoirinsultScotlandYard

    LondresCorrespondant

    RupertMurdocha fait amendehonorable.Dansune lettre, renduepublique jeudi 18juillet au soir, etadresseauprsident de la commis-sionparlementairede la culture,desmdias et du sport, lemagnatamricaindesmdias regrettedavoirutilis lesmauvais adjectifspour exprimerma frustrationquantaudroulementde lenqutedepolice.Le prsident excutif deNews

    Corp et de 21st Century Foxespreainsimettreun terme la polmi-queprovoquepar la diffusion, le3juillet sur la chanede tlvisionChannel4, dunenregistrementsecret dans lequel lintressquali-fie de honte lenqutede la policebritanniquesur les versementspr-

    sumsdu Sun des bobbies. Lepapivore y ajoute: Nous par-lons l de versements pour avoir destuyauxde la part des policiers : onfait a depuis cent ans, absolument.Onne la pas invent.

    Sur le toit dumondeAprs la scission, le 28 juin, de

    son conglomratmdiatiqueendeuxsocits en vuedapaiser sesactionnaires, et lannonce, ensuite,de sondivorcede sa troisimepou-se,WendiDeng, lentrepreneurgde82ans, se sentait sur le toit dumonde, selon lexpressionamri-cainedont il est trs friand. RupertMurdochesprait pouvoir enfin fai-re sonmtier enpaix.Les propos enquestionont t

    tenus lors dune rencontre, le6mars, au sige deWappingavec lavingtainede journalistes et de diri-

    geants du Sun ayantmaille partiravec la justice.A lvidence, undes participants

    a enregistr les proposdeRupertMurdoch sur son tlphoneporta-ble avant de les transmettre au sitedinvestigationExaroNewset Channel Four.Lauteurde la fuite serait un colla-

    borateurprsent la runionquisest estim trahi par lhommedaf-faires. Ce dernier avait autoris ledpartementdes relationshumai-nesdu Sun fournir, enmars2012,les nomsdes fautifs prsums lapolice.Le contraste est saisissant entre

    le ddain exprimenprivparM.Murdochpour lenqute et sadclaration lors de son auditionpar-lementaire le 20aot 2011 o il avoqu le jour de sa vie o il sestsenti le plushumble. Il avait

    dmenti alors avoir eu connaissan-cede lampleurdu scandale. Le rap-port des dputs, publi le 3mai2012, avait toutefoismis en causesonhonntet et son intgrit.La police examine la retranscrip-

    tionde lchange entreM.Murdochet les employsdu Sun. De lavisgnral, ce nouveau rebondisse-mentpourrait remettre enques-tion lavenir de RupertMurdoch,actionnairede rfrence (39%desdroits de vote) et prsident excutifdesdeux socits, ainsi que de safamille.Dans lanouvelle structure, ses

    deux fils onthrit dimportantspostes de responsabilit. James estdirecteurgnral adjoint de 21stCenturyFox tandis que son frrean, Lachlan, est administrateurdeNewsCorp.p

    M.R.

    2 0123Samedi 20 juillet 2013

  • conomie&entreprise

    L a Cour des comptes, dans unrapport sur la banque Dexiarendu public jeudi 18 juillet,demandelEtat dutiliser toutesles voies de droit encore ouvertes,y compris devant la justice, pourremettreencause lesretraitescha-peaux(les retraitessupplmentai-res) qui ont t ou qui seront ver-ses aux anciens dirigeants deltablissement plac sous perfu-sion dargent public depuis 2008,et dsormais promis au dmant-lement.

    Lancien prsident du conseildadministration de Dexia, PierreRichard, ce banquier polytechni-cien longtempsestim, quipartici-paauxpremiresloisdedcentrali-sation la findes annes 1970souslaprsidencedeValryGiscarddEs-taing,estnotammentvis.Endpitdunaufrage deDexia,M.Richard aperu une indemnit de dpart de825000euros.Etencorea-t-elletrduite par rapport au parachutedorde3,7millionsdeurosprvupar son contrat, aprs un coup decolre,en2008,deNicolasSarkozy,alors chefde lEtat.

    Lancien patron de Dexia conti-nueparailleurs percevoir, en susde sa retraite de fonctionnaire,une pension extralgale subs-tantielle de 300000 euros par an.Ce montant, auparavant de563750 euros annuels, a lui aussit rduit sur intervention delEtat, tout rcemment, le 11mars.Mais il reste exorbitant du droitcommun selon la Cour des comp-tes.Survingtans,cetterenterepr-sente une charge de plus de 6mil-lionsdeuros

    Dansce rapport auvitriol sur cesinistre coteux qua t la lon-gue chute de Dexia entre son sau-vetage en 2008 et le dmantle-ment final de 2011, la Cour descomptes se montre cinglanteenvers les anciens dirigeants de labanque franco-belge.

    Il fautdireque lesmagistratsdela rue Cambon mettent directe-ment en cause leur responsabilitdans cette affaire qui a dj cot6,6milliards deuros la France(2,72milliardspourlEtatet3,9mil-liardspourlaCaissedesdpts).Lecot pour la Belgique est au

    moins quivalent, ajoute la Cour,qui juge que la facture pourraitencore salourdir.

    Les risques perdureront jus-quau dbouclage du dernieremprunt, dans quarante ans ,disent les auteurs du rapport. Sile scnario macroconomique etfinancier prvu [dans le plan dersolution de Dexia], qui supposeunesortiedecriserapide,neserali-sepas, ilnestpasexcluquunereca-pitalisationdoive nouveau inter-venir, ce qui entranerait un nou-veau cot pour les finances publi-ques, expliquent-ils.

    Dans ce contexte, juge la Courdes comptes, les responsabilitsde ce dsastre financier doivent

    tre identifies. Et, de ce point devue, lesmagistrats jugent lgre ladfense de Pierre Richard et de sesancienscollaborateurs,quiprsen-tent Dexia commeune victime dela crise financire. Linstitution dela rueCambon invoquela fragili-t du modle [Dexia], la faiblessede sa gouvernance et les dfaillan-cesde la rgulationetde lasupervi-sionpourexpliquerque legrou-pe nait pas survcu aux crisesde2008 et 2011.

    La Cour pingle aussi la Caissedes dpts, qui a toujours consi-dr sa participation [dans Dexia]comme non stratgique jusquaudclenchementde la crise. Ce choixest apparu critiquable la Cour,

    car elle disposait tout la fois dunhaut niveau dexpertise financireet dune excellente connaissancedu financement des collectivitsterritoriales.

    Ceci pos, les magistrats dplo-rent que les avantages financiersaccords aux anciens dirigeantsde Dexia naient pas t remis encause aprs le sauvetagepublic deltablissementdeprtsauxcollec-tivitsterritoriales,mendanslur-gencepar la France et laBelgiqueetde faonmoindrepar le Luxem-bourg. Et demandent quils lesoient aujourdhui.

    Lamise en cause des responsa-bilits des dirigeants a essentielle-ment consist en leur viction, esti-

    melaCourdescomptes,quinaexa-min que la situation des diri-geants franais. Elle sest accompa-gne du maintien contestabledavantages financiers, notam-ment en matire de retraites cha-peaux. La Cour na pas relevdactions de mise en cause [de cesresponsables]quecesoitlinitiati-ve des actionnaires ou des Etatsentrs au capital compter de2008, poursuit le rapport. Lesmesuressanctionnant la responsa-bilit du management nont past la hauteur du cot pour lesfinances publiques des oprationsde sauvetage.

    Or,selonlaCourdescomptes, lebiais juridique existe pour enga-

    ger un contentieux lencontredes dirigeants bnficiaires durgimederetraitesurcomplmen-taire mis en place en 1996. OutreM.Richard,deuxautrescadresdiri-geants sont appels percevoir,leurdparten retraite,des rentesdenviron 100 000 euros et80000 euros par an. Un recoursestpossible jusquen2014, selon laCour, pour contester certainesformalits possibles irrguliresen droit belge et obtenir lannu-lationde certaines dcisions.

    De surcrot, la Cour des comp-tes dnonce les accords transac-tionnels de montant importantconclus en faveur des dirigeantsfaillis.Ellecibleplusieursfonc-tionnaires dorigine, dont deuxont rintgr aujourdhui la fonc-tion publique et repris des fonc-tions dans leurs corps initiaux, lInspection gnrale des finan-ces et lInsee. Lun a touch725 000 euros dindemnit.Lautreplus de670000euros.

    Ainsi, lEtat se voit directementinterpell, alors quil a renoncaller en justice contre les anciensdirigeants de Dexia, aprs avoir, ilest vrai, explor, pendant de longsmois, jusquau dbut de 2012, lespistes juridiques pour le faire. Lavoie pour contester avait sembltrop troite, tant donn que lesretraites avaient commenc treverses,notammentM.Richard.

    Lquipe de direction mise enplace en 2008 pour tenter deredresserlegroupeenloccurren-ce, leFranaisPierreMariani,dp-ch par M.Sarkozy la tte de labanque avait aussi souhaitspargner de nouveaux dgtsdimage, alors quil sagissait pourDexia de continuer se financersur lesmarchs financiers p

    AnneMichel

    LesmagistratsdelarueCambondplorent

    quelesavantagesaccordsaux

    ex-dirigeantsnaientpastremisencause

    Sige de Dexia France. Ltablissement bancaire, sous perfusion dargent public depuis 2008, est promis au dmantlement. XAVIER POPY/REA

    Dexia: leJaccusedelaCourdescomptesLinstitutionappellepoursuivrelesanciensdirigeantsdelabanque,dontlachuteadjcot6,6milliards lEtat

    LaretraitechapeaudePierreRichardcontestablemoralement,pasjuridiquement

    TREunmauvais gestionnairenest pas juridiquement rprhen-sible. Cest la conclusion frustran-te sur laquelle butent, depuis2008, tous ceuxqui rveraient defaireplonger PierreRichard etAxelMiller, les deuxdirigeantsqui ont conduitDexia la faillite.Et ils sont nombreux.

    Autantdire que la demandedela Cour de comptesde tout tenterpourpoursuivre les fossoyeursdela banquedes collectivits localesest accueillie avec le plus grandscepticisme.Voire un certain aga-cement.LEtat na pas t infor-mde fautesde nature permet-tre un tel recours : ni les enqutesconduitespar les superviseursdesmarchs et les superviseursbancai-res, ni les deux commissionsden-quteparlementairesmenes enBelgiquenont dbouch sur unemise en cause de la responsabilitcivile oupnale de ces anciens diri-geants, plaidePierreMoscovici,leministre des finances, dans lesrponsespublies en annexedurapport. Avant de temprer enassurantque ses quipes exami-nent les ventuelles voies derecours supplmentaires.

    Depuis2008, tous les tnorsdudroit social se sontpenchs sur ledossier, lademandedaborddePierreMariani, lex-administra-teur-dlgudeDexia,puisdeRobertdeMetz, le prsidentactuel.Mais les rglesenFrancesont clai-res: en labsencedemalversation,

    lesavantagescontractuelsobte-nusparunsalarinepeuventtrecontests.Oualors, il faut chan-ger la loi, glisseun juriste.

    En 2008, les dirigeants vincsdeDexia, qui leur contrat don-naitdroit vingt-quatremoisdin-demnitsdedpart, avaientaccep-t de rduire cette primedouzemois et de renoncer toutrecours.Cest peut-tremorale-ment contestable,mais les jugesauraient donn raison PierreRichard si sa primeavait t rdui-te unilatralement, poursuit cejuriste.

    Mieux vaut ngocierDansundeuxime temps, les

    tirs staient concentrs sur la ren-te deprs de 600000eurosper-ue tous les ans par le fondateurduCrdit local de France. En 2012,aprsunnouveau coupdegueulede lEtat, les cabinets ClearyGott-lieb enBelgique et CapstanenFrance avaient renduunenote auconseil dadministrationdeDexia, concluantunenouvellefois que langociation tait lameilleurevoie possible.

    PierreRichardtant, du fait delanaturebinationale deDexia,mandataire social enBelgiqueetsalari en France, une (petite)faille sest toutefoisprsenteoutre-Quivrain.

    Les juristes avaient dnichunarticle dudroit belge relatif aufonctionnementdu conseil dad-

    ministration, susceptiblede fragi-liser la positionde Pierre Richardet de JacquesGuerber, lex-vice-prsident. En revanche, il ne pou-vait treutilis contre les anciensdirigeantsdeDexia quintaientpas administrateurs et dont lesretraites surcomplmentairesaga-cent la Courdes comptes.

    Ce levier, conjuguunepres-sion renforce, avait nanmoinspermisdengocierune rductiondes retraites chapeaux. Et enmars2013, Pierre Richardaccep-tait de diviser par deux sa rente.Cet accord avait permis Dexia dercuprerplusieursmillions, quitaient verss Axa, prestatairede cette pension.

    Pour les experts, onnepourrapas fairemieux.Dautantque lesfaits sontprescrits auboutdedixans (enBelgique, laprescriptionpour les actesdes administrateursest pluttde cinqans). Lesdcisionsimportantes, relatives aux retraiteschapeaux, avaient tvotes par leconseil dadministrationdeDexiaen2003 et 2004. Cest pourquoi laCourdes comptes enjoint de sedpcher avant la prescriptionde2014.En2004, le conseil avaitapprouv llargissementde lassiet-tede la retraite chapeaude66 %75 %. Cest juste ces9%quipour-raient tre contests, sachantquelaccordde 2012avecM.Richard estbas sur 50%, rappelle unprochede labanque franco-belge. p

    IsabelleChaperon

    Labanqueatpriseaupigedelacrisemondialesystmiquede2008PierreRichard,ancienprsidentdeDexia

    DEPUIS son viction, lautomne2008,de la prsidencedu conseildadministrationdeDexia, quilfondaet dveloppavingt ansdurant, Pierre Richardest restsilencieux.Ce haut fonctionnaire,polytechnicien,ne sest exprimquende rares occasions, limitantses apparitionspubliques. Voicice quil a dclar la Cour descomptes, en rponse au rapportdesmagistrats sur lanalyse dusinistrebancaire, des proposjoints en annexe au rapport:

    YDexia, loindtrenedune initiativeaventureusemal

    conduite, est le fruit dune concep-tionmrement rflchiedans lesannes 1980et fonde surunevisionprcisede sonmodlecono-miquededveloppement, tous l-mentsprsentspubliquemententoute transparence.Cemodleatbranlpar les deuxcrises finan-cires successivesde2008et 2011,sansprcdentpar leur violenceetleurampleur.

    M.Richard interpelle les rgula-teurs, qui, selon lui, nont jamaistir la sonnettedalarme:Cemodleconomique,mis en causepar ces crises, tait-il nonpertinentet comportait-il degravesdfautsoriginels? Pourquoiaurait-il alorspu fonctionnerpendantvingtans,sans faire lobjetdavertissements

    oude contestationsde la partdesrgulateurs, investisseurs, agencesdenotation,analystes?

    Demmequuneentreprise for-tementexportatricepeuttremisemalparunevariationbrutaledesparitsde change, lemodledeDexia,du fait de sa spcificitdebanquedu secteurpublic bnfi-ciantdunegrande facilitdaccsauxmarchs, a t frappau cur la fois par lagravedstabilisa-tiondesmarchs,notammentinterbancaire, et la crisedesdettessouveraines,poursuitM.Richard.Deserreursdapprciationontputre commises,mais ellesnepeu-vent tre considrescomme lasourcepremiredesdifficults et ilnyapas eu, maconnaissance,avant2008, demanquementsdli-brs la rglementation,chacunayantagidebonne foi dans le res-pectdes rglesde lpoque.

    Le choc fatalLanciendirigeantrevient sur

    lesbelles annesde croissancedeDexia:Avantde se trouverprisdans la tourmentede la crise finan-cire,Dexiaa tune institutionpionniremarquepar lespritden-treprise: premire faciliter, pourles collectivits locales, laccsauxmarchs financiers; premirevouloir fonderuntablissementbancaireproprementeuropen.

    Il souligneque tout le secteur

    bancairea t branlpar les crisesfinancires,que la rarfactiondesliquiditsamis mal lesmodles:Nous savonsdepuis 2008quenilapermanenceni la rationalitdesmarchs financiersne sontassu-res sur le long terme ().Dexia (...)a tpriseaupigede la crisemon-diale systmiquede 2008.

    En2008,poursuit le responsa-ble, la quasi-totalitdesbanquesontd faire lobjetdemesuresdesoutienoude sauvetage, en fondspropreset/ouen liquidit, y com-pris en France. Certainesont encou-rudespertes considrables ().Quon songe cellesdeRBSdont lerenflouementa cotplusde40milliardsde livres [46,3mil-liardsdeuros] ().Dans ce contex-te, la recapitalisationdeDexia, lesgarantiesde liquiditou lespertesapparaissentcomme les lmentsdunecrisedensembledu systmefinancier.

    Puis il commentele chocfatalde la crisedesdettespubli-ques:Cette crise amisbas leplande restructurationdeDexiade2008,quidevait lui permettredetransformersonmodleconomi-que, enparticulierdemieux lepr-pareraffronter toutenouvelle cri-sede liquidit.Une source impor-tantedespertesdeDexiaat laconsquencede sonexpositionaurisque souveraingrec. p

    A.Mi

    30123Samedi 20 juillet 2013

  • MadridCorrespondance

    L e taux de crances douteusesdes banques espagnoles necesse de grimper. En mai, letaux des impays de plus de troismoisaprogressde0,4point,pouratteindre 11,2%du total des crditsbancaires. Le secteur cumule prsde169milliardsdeurosdemauvai-ses dettes, soit plus de 15% du pro-duit intrieurbrut (PIB) espagnol.

    Avec une croissance ngativeou proche de zro du PIB, un tauxde chmage qui stablit 27% delapopulationactivedontunnom-brecroissantdedemandeursdem-ploi de longue dure , il est logi-que que le volume des impaysaugmente. Plus dun chmeur surdeux est sans emploi depuis plusdun an et un sur trois depuis plusde deux ans. Quand ils puisentleurs droits, ces derniers, sans res-sources,finissentparneplushono-rer leurs crdits.

    Ductdesentreprises, la situa-tion nest gure plus rjouissantepuisque les faillites ont battu desrecords au premier trimestre,signeque,aprsquatreansdecrise,beaucoupsont boutde souffle.

    Les analystes estiment que lesimpays vont crotre jusquen2014etatteindreunniveauprochede14%.Cequiestdautantpluspro-bablequelaBanquedEspagneexi-ge des tablissements bancairesquils classent certains crdits refi-nancs plusieurs fois dans la cat-goriedes crancesdouteuses.

    Aprs avoir obtenu de Bruxel-les prs de 40milliards deurosdaide, la question est de savoir silesecteuraurabesoindenouvellesinjections de capital pour faireface ces impays et la dgrada-tion des actifs hrits de la bulleimmobilire.

    Le secteur a consacr prs de250milliards deuros assainir sesactifsdepuis2007.Ungrandmna-ge a dj t fait, souligne Joa-quin Maudos, professeur danaly-se conomique luniversit de

    Valence,spcialistedusecteurban-caire.Maisle problme,poursuit-il, est lincertitude qui plane sur lecontexte macroconomique: quel-le sera la croissance du PIB? Com-ment volueront les taux dintrtet lemanque de demande solvablede crdit? Que donnera le reclasse-ment des prts refinancs ? Quediront les nouveaux stress tests ?Toutcelapeutobliger lesbanquesdenouveauxassainissements.

    Cercle vicieuxPour diminuer la pression que

    ces crances douteuses faisaientpesersur les comptesdesbanques,quidoiventaugmenterleursprovi-sions en proportion, lEspagneacr, ennovembre2012, une ban-que de dfaisance, la Sareb, quia rcupr les actifs toxiques issus de la bulle immobilire desbanques nationalises, celles quiont reu laidedeBruxelles.

    Ce transfert a permis de fairebaisserdunpoint le tauxde cran-ces douteuses, mais de manirefictive, souligneM.Maudos. Sonefficacitatdecourtedure.Nonseulement la Sareb adumal ven-dre ses actifs, que les investisseursjugentsurvalus,mais le tauxdescrances douteuses des banquesestvite reparti lahausse.

    Le danger est une aggravationde la contraction du crdit. Plusles impays augmentent, plus lesbanques sont rticentes prter. Etsanscrdit ilestdifficilequelcono-mie se redresse, souligneM.Mau-dos. En un an, le total des crditsbancaires a baiss de 13%, ce quiades effets directs sur les investis-sements, la crationdentreprises,lemploi et la reprise.

    Cest un cercle vicieux, conclutlconomiste Juan Rubio, cher-cheur la Fondation pour les tu-des dconomie applique. Maison ne peut pas sattendre ce quelesbanquesdonnentdescrdits, silny a pas de perspectives de crois-sance et que les probabilits dim-pays sont trs leves. p

    SandrineMorel

    U nplandaction trs concreten quinze points, assortidun calendrier stageantsur2014et 2015,pour lutter contrelvasionfiscaledesmultinationa-leset leursstratgiesdeplanifica-tion fiscale agressive.

    LOrganisation de cooprationet de dveloppement conomi-ques (OCDE) a remis un rapporttrs attendu aux ministres desfinances et aux banquiers cen-traux du G20, runis jeudi 18 etvendredi 19juillet Moscou pourprparer le grand G20 des 5 et6septembre Saint-Ptersbourg,sousprsidence russe.

    Crise et disette budgtaire obli-gent, la lutte contre la fraude etlvasion fiscales figure au pre-mier rang des priorits des grandsargentierspublics.

    Dans leur rapport de 49 pagessur le projet dit BEPS acronymebarbarepourBaseErosionandPro-fit Shifting (lrosion de la basedimpositionetletransfertdebn-fices), lesexpertsdelOCDEprco-nisent quinze mesures pharespour rformer des lgislations fis-cales nationales quils disent ina-daptes la mondialisation desentreprisesetdes flux financiers.

    Ces mesures peuvent tre ran-gesentroisthmes:miseencoh-rence de systmes fiscaux natio-naux disparates; limination duphnomne de double non-imposition, qui voit de grandesentreprises profiter des failles des

    accords fiscaux bilatraux et nepayer aucun impt nulle part ; ettransparence des obligationsdclarativesdes socits.

    Sontparticulirementvissparces propositions les acteurs delconomie numrique, tels Goo-gle,Microsoft et autre Facebook.

    Lobjectif est de parvenir unnouveau corps de rgles interna-tionalesdimpositiondesentrepri-ses, afin de mettre fin aux faillesrglementairesrvlesparlinter-nationalisationde lactivit.

    Mise en cohrenceLemonde est constitu de sou-

    verainets fiscales, faisant que lessystmes fiscaux ne sont absolu-ment pas coordonns, expliquePascal Saint-Amans, directeur ducentre de politique et dadminis-tration fiscales de lOCDE. Les paysdoivent assurer leur mise en coh-rence, en supprimant frottementset failles.

    LOCDE veut venir bout desmontages financiers dits hybri-des, qui permettent aux grandesentreprises de dlocaliser ind-mentde la matire taxable (desbnfices).

    Dans le collimateur: les soci-ts qui profitent daccords censsleur viter dtre imposes deuxfoisdanslepaysdorigineetdanslepaysosontraliss lesprofitspour ne payer aucun impt (dou-blenon-imposition,doubledduc-tiondintrts,etc.).

    LOCDE propose de neutraliserceseffetspervers, enchangeant leslois nationales et en adaptant lesconventions fiscales-types delOCDE. Elle suggre de commen-cer par tablir un diagnostic desproblmes poss par lconomienumriquedici septembre2014,endfinissant cequest laprsen-ce numrique et en qualifiant lesbnfices gnrs par ces nou-veauxmodles conomiques.

    Lorganisation appelle gale-ment une rvision des prix detransfert, cette pratique prisedes multinationales consistantmanipuler les prix auxquelsschangentdesbiensoudesservi-ces entre la maison mre et sesfiliales ltranger, pour localiserles profits dans les pays fiscalitfaible, voirenulle.

    Sagissantde la transparence, etpourpermettreuncontrleeffica-ce des entreprises, le rapport sug-gre de renforcer les obligationsdclaratives des socits, en leurimposantdervler tous leursdis-positifs doptimisation fiscale.

    La balle est dans le camp deschefs dEtat et de gouvernement.Or, le consensus est difficile ta-blir, y compris enEurope.Certainspayssontallantssur le sujet, tels laFrance, le Royaume-Uni et lAlle-magne, dautres trs rticents(Irlande, Luxembourg). LUnioneuropenne devrait vite formulerdespropositions.p

    AnneMichel

    conomie& entreprise

    B ernard Cazeneuve, le minis-tre dlgu charg du bud-get, a prcis, jeudi 18juilletauSnat, lechampdapplicationdelabattement exceptionnel sur lesplus-valuesde cessiondes rsiden-ces secondairesque leprsidentdela Rpublique, Franois Hollande,avait voqu le 16juin.

    Touteslesventesdebiensimmo-biliers,autresquelarsidenceprin-cipale,quiserontsignesdemani-re effective entre le 1erseptembre2013 et le 31aot 2014, bnficie-ront dun abattement supplmen-taire exceptionnel de 25% sur lesplus-values. Y compris, donc, lesbiensdestinslamiseenlocation.

    En complment, ds le 1er sep-tembre, la dure minimale dedtention dune rsidence secon-daire au termede laquelle elle seratotalement exonre dimpt aumoment de sa cession sera abais-sede trenteans vingt-deuxans.

    Le gouvernement revient ainsisur une mesure applique le1er fvrier2012,dcidepar leprc-dent excutif, qui avait fait passerla dure de dtention minimalepour tre exonr dimpt sur lesplus-valuesdequinze trente ans.

    Gilles Carrez, prsident (UMP)de la commission des finances delAssemble nationale, dploreque la fiscalit soit soumise deschangements incessants. Il faut

    arrterde joueraveca, lance-t-il.LedputduVal-de-Marnerappel-le que la taxation des plus-valuesimmobilires avait t modifieen 2004, crant un systme trsfavorablepour le contribuable ettrs coteux pour les financespubliques, avant dtre changsept ans plus tard pour faire ren-trer de largent frais dans les cais-ses de lEtat. Nous naurionsjamais d changer les rgles en2004, il faut rechercher la stabili-t, souligneM.Carrez.

    Fentre de tirIl sagit nanmoinsdunebonne

    nouvelle pour certains propritai-res de rsidences secondaires quiontretardlamiseenventede leurbien dans lattente dun coup depouce fiscal. Mais cest loin dtreunchocdoffrecommeleditlegou-vernement, commente LaurentVimont,prsidentdurseauCentu-ry21: Cest une goutte deau danslocan immobilier. Les rsidencessecondaires, hors march locatif,cest 7%duparc.

    Cenestpaspourautantquecelava permettre de trouver des ache-teurs.Carbeaucoupderformesencours sur la lgislation dumarchimmobilierrisquentdedcouragerles investisseurs. La dernire endate concerne les droits de muta-tion titre onreux, pays par lac-

    qureur pour toute acquisition. Legouvernement vient dautoriserles dpartements relever le tauxdimposition maximal quils peu-vent appliquer sur les transactionsimmobilires de 3,8% 4,5%pour2014et 2015.

    Les dispositions annonces jeu-dipourraientmmeinciter lespro-pritairesbailleursqui lepeuventprofiter de cette fentrede tir pourse dbarrasser dun bien demoinsenmoins rentable. Car le projet deloi pour laccs au logement et unurbanisme rnov (ALUR), portpar laministredu logement,CcileDuflot, napparat pas favorableauxpropritaires,avecunencadre-ment des loyers et trs probable-ment un prlvement mensuelpourgarantir les impays.

    Ce projet doit tre examin encommission des affaires conomi-ques la semaine prochaine, avantpassage lAssemble dbut sep-tembre.

    Dj, les agences immobiliresont commenc ressentir le coupde frein depuis le dbut de lannepour les investissements locatifs.Et peroivent les prmices dunreport des investisseurs usagedhabitationvers lesmurs debouti-que dont les rentabilits sont plusleves, constateM.Vimont.p

    BertrandBissueletCcile Prudhomme

    LesdtenteursdersidencessecondairesbnficierontduncoupdepoucefiscalUnabattement sappliquerasur lesplus-valuesdecessiondurantunan

    L adcisionatprisediscrte-ment,sanscommuniquoffi-ciel. Elle est pourtant histori-que. Jeudi 18juillet, laCommissioneuropennea choisi de supprimersans dlai les subventions auxexportateurs de poulets, cesfameuses restitutions quiconstituaient un des outils-cls dela politique agricole communedepuisprs de cinquante ans.

    Cette mesure constitue unrevers majeur pour Doux et Tilly-Sabco, les deux champions fran-ais du poulet export. Ces grou-pes, qui expdient chaque moisdesmillionsdepouletssurgelsdeBretagne vers le Moyen-Orient,taient les derniers bnficiairesdes aides europennes. En 2012, ilsstaient partag environ 70mil-lions deuros de restitutions, dont55millionspourDoux.

    Depuis des annes, les deuxindustriels savaient que ces aidestaientmenaces, et quils allaientdevoir changer de modle cono-mique. Mais ils nimaginaient pasquun sevrage aussi rapide leurserait imposalorsquils sontdjmal en point Doux est en redres-sementjudiciairedepuisjuin2012.

    Ces dernires semaines, les per-sonnels de Doux et de Tilly-Sabcorclamaient, au contraire, unehausse franche et significativedes subventions. Avec leur sup-pression, a va tanguer pour nosdeux entreprises, prdit NadineHourmant, dlgue syndicale FOchez Doux. Est-ce quon veut vrai-ment la mort de la filire avicoleexportatrice?

    Doux, qui vend aussi en Francesous la marque Pre Dodu, pensepouvoir rsister. Il va nanmoinsdevoir ajuster le plan de redresse-ment qui avait tmis aupoint, ettablaitsurunmaintiendessubven-tions leurniveauactuel jusquen2015. Cest tendu mais peut-trepas dramatique, veut-on croireau sige.

    La situation pourrait savrerplus complique pour Tilly-Sabco,qui ralise 100% de son activit lexportation, et nest qu peinerentable. Certains voquent dj

    undptdebilan,voireunrappro-chementavecDoux.

    Dans limmdiat, les dirigeantsdeDouxetTilly-Sabcoont ragienlanant, jeudi, un SOS en direc-tion de lEtat. Ils demandent desmesures durgence permettant lemaintien du systme des restitu-tions, le temps de se retourner.Des milliers demplois sont enjeu, ajoutent-ils, Doux et Tilly-Sabco comptant ensemble2600salaris.

    Leministrede lagriculture,St-phaneLeFoll,etsoncollguedela-groalimentaire, Guillaume Garot,nesontpassurcetteligne.Ilscomp-tent tudier les ventuels recours

    possibles contre la dcision deBruxelles.Mais ils veulent surtoutaider lesdeuxentreprisesencais-ser le choc.

    Depuis le dbut de lanne, legouvernement stait mobilispour dfendre le maintien duniveauactuelderestitutionsquel-ques mois de plus, le temps queles efforts dadaptationde la filireportent leurs fruits.

    Jeudi,Bruxelles,laFranceaten-t dempcher larrt des restitu-tions.Rienne justifieunedcisionbrutale, ont plaid ses reprsen-tants. Ils sont parvenus rallierneuf Etats leur cause.Mais treizepays ont vot en faveur de la fin

    immdiate des aides, et cinq sesont abstenus. Faute de majoritqualifie, laCommissionatranchelle-mme,commeelleyestmain-tenantautorise.

    Les subventions, qui avaientdjtramenesenplusieursta-pes de 480euros par tonne en2007 108euros en 2013, vontdoncdisparatre totalement.

    Pour la Commission, ce geste aune double logique. Politique,dabord. Les restitutions ont tinstauresen 1965pourpermettreaux producteurs europensdcouler leurs produits ltran-ger en dpit de cots de produc-tionplus levs.

    Mais, depuis des annes, ce sys-tmevaut lEurope de nombreu-ses critiques : il fausserait le jeunormal du commerce, et favorise-rait artificiellement le maintiendune agriculture intensive. Dci-sionadonctprisedabandonnercet outil, sauf en cas de crise demarch.

    Or,etcestladeuximejustifica-tiondelarrtdesaides, laCommis-sion estime quil ny a actuelle-mentaucunecrise. La situationestmme juge favorable, avec unmarch mondial dynamique, desprix levs et des cots desmati-respremires raisonnables.

    Les professionnels franais,eux, jugent nanmoins impossi-ble dtre comptitifs aujourdhuiface aux Brsiliens, leurs grandsrivaux. Ce pays peut compter surdes salaires plus faibles, unemon-naie rcemment dvalue, et sesleveurs achtent leurs aliments basprix.Sanssubventions, lecom-bat sannonce douloureux pourles industriels tricolores.p

    Denis Cosnard

    EnEspagne,lahaussedesimpayspsesurladistributionducrditLesbanquescumulent 169milliardsdeurosdecrancesdouteuses, soitplusde 15%duPIB

    LafindesaideseuropennesmetmallesexportateursfranaisdepouletsDouxetTilly-Sabcotaient lesderniers industriels profiterdunsystmemisenplaceen1965

    Lessubventionsontdjtramenesenplusieurstapesde480eurospartonneen2007

    108eurosen2013

    LeG20sattaqueloptimisationfiscaleLOCDEproposequinzemesuresvisant lespratiquesdesmultinationales

    AQuimper, en 2012. F. TANNEAU/AFP

    4 0123Samedi 20 juillet 2013

  • techno&mdias

    NewYorkCorrespondant

    D ans la partie de poker 24,4milliards de dollars(18,5milliards deuros) quiopposeMichaelDell,lePDGdutroi-sime fabricantmondial dordina-teurs, Carl Icahn, clbre raider etlun des gros investisseurs de len-treprise, le second a marqu unpointspectaculaire, jeudi 18juillet.

    Au sige de Dell, Round Rock(Texas), devait se tenir, en soire,un vote sur la proposition deM.Dell de racheter sa propre com-pagnie avec laide dun fonds din-vestissements,SilverLake,etlesou-tien dun consortium bancairepour financer lopration.

    Mais, le matin de ce scrutin, leconseil dadministration de Dell aannonc y renoncer temporaire-ment, reportant au mercredi24 juillet la tenue du vote. Motifinvoqu: sedonnerplusdetempspour obtenir des procurationsauprsdesactionnaires.

    M.Dell et ses associs, instiga-teurs du plan de rachat de lentre-prise, ne pouvaient exprimer plusclairement quils avaient craint devoir leur projet tre rejet par las-semble gnrale des actionnaires,dansunvoteo les 16%departsdeM.Dellnepeuventtrecomptabili-ses. Depuis son dpt, le 2 juin, leprojet de rachat de lentreprise par

    endettement (leveragebuy-out, ouLBO),quiproposedepayer13,65dol-lars laction un montant sup-rieur de 25% la valeur qui tait lasienne le jour de loffre de rachat est contestparM.Icahn.

    Ce dernier considre que cetteoffre dvalorise lentreprise et quela mutation vers les services,quelefondateurestimenepouvoirmener quen la retirant de la cote,pourrait parfaitement tre mis enuvre tout enmaintenant Dell enBourse.

    Pis, il induit que, si M.Dell offreun prix trop faible, cest pourmener une opration extrme-mentrentablesonpropreprofitsilertablissementdelasocitinter-vient, ce dont ses actionnairesactuels seraient privs : le patronmettraitdanslanouvelleentittou-teslesactionsDellquildtient,esti-

    mes4,5milliardsdedollars,plus750millionsprissursafortuneper-sonnelle (15milliardsdedollars).

    Jeudi, M. Icahn a immdiate-ment clam que le report de las-semble des actionnaires navaitrien de surprenant, accentuantlidequildtenaitunemajoritdevotes pour contrecarrer le LBO, lefront du refus pouvant addition-nerlesvotescontre, lesabstentionset lesnon-participantsauvote.

    Bataille au couteauUn tel recul auderniermoment

    nest pas exceptionnel, mais il estpeufrquent.Et, indubitablement,M.Dell a eu peur de lchec. Maiscelane suffit pas pronostiquer safuturedfaite inluctable.

    Selon une valuation externe,seuls 77% des votants auraient tprsents lassemble de jeudi ou

    avaient donn une procuration.Cela laisse beaucoup de marge M.Dell et ses partenaires pourconvaincre les hsitants de suivreleuroffre.

    Dans cette bataille au cou-teau, selon les termes deMichaelCusumano, professeur lcole demanagement du MassachusettsInstitute of Technology (Boston),ils disposent pour convaincre dedeuxarguments forts. Dabord, lessocits de conseil aux actionnai-resInstitutionalShareholderServi-ces et Glass Lewis &Co maintien-nent leur confiance au plan dereprise. Elles jugent loffre Icahnlacunaire et plus risque queconvaincante.

    M.Dell peut aussi, la dernireseconde, rehausser le niveau deson offre. Insuffisamment, sansdoute, pour allcher M.Icahn, quiest dans une logique de capitula-tion de ladversaire, mais assezpoursduirebeaucoupdhsitantsde ne pas rater une offre qui reste-rait sans lendemainencasdchec.

    Dores et dj, le clan Dell laisseaccroire que dimportants sou-tiens actuels de M.Icahn seraientdisposs changer de camp. Ilscitent le cas du numro un mon-dial de la gestion dinvestisse-ments,lefondsBlackRock,quipen-chait initialementpour le clan Ica-hnet a rejoint celui deM.Dell. p

    SylvainCypel

    DeuxsemainesderflexionsupplmentairespourleprojetdereprisedeDellparsonPDGfondateurLereportde lassembledesactionnairesconforteCarl Icahnqui sopposecerachat

    S ale temps pour Nokia. Jeudi18juillet, lancienfleuron fin-landais des tlcommunica-tions a publi des rsultats finan-cierstrsdcevantspourledeuxi-metrimestre2013.Surlestroispre-miersmois de lanne, le fabricantdumythique3310avusonchif-fre daffaires reculer de 24% pourstablir 5,6milliards deuros,contre 7,5milliards lanne prc-dente.Le fabricantdetlphonesaenregistr, par ailleurs, une pertenette de 227millions deuros, enamliorationde85%par rapportcelle subie en 2012.

    Plus grave, les ventes de smart-phonesontdcrochde25%,confir-mantlamauvaisepentesurlaquel-le se trouve le groupe, incapabledetrouversaplacedansunmarchenpleineexpansion.

    Mme ses tlphones bascot, tels lesmodlesAshavendusen Inde et qui soutiennent habi-tuellement son chiffre daffaires,ontmoinsde succs. Le Finlandaisen a coul 20millions de moinsque lors du deuxime trimestre2012. Ces tlphones subissentaujourdhui la concurrence effr-ne des smartphones made inChina tournant sous Android, lesystme dexploitation (OS) deGoogle, et vendus moins de100dollars (76euros). Pourquoicontinuer acheter un tlphone

    basique quand une marque com-me MediaTek ou Xiaomi fabriquedes smartphonesaummeprix?,sinterroge Francisco Jeronimo ducabinet IDC.

    Seule bonne nouvelle dans cemarasme gnral : les Lumia, lagamme de smartphones vedettesde Nokia, tournant sous WindowsPhone, lOSdeMicrosoft, semblentse porter un peu mieux. 7,4mil-lions dunits ont t coules surla priode, contre 4millions un anauparavant. Mais Daniel Gleeson,du cabinet IHS iSuppli, tempre cesuccs: Ce sont surtout les mod-les dentre de gamme, comme leLumia 510 vendu moins de deuxcentseuros, qui trouventpreneur.

    Lanalyste fait remarquer que lerevenumoyen tirdun smartpho-ne Lumia est pass de 182euros en2012 157 euros cette anne. Lesmodles haut de gamme, ceux surlesquelsNokia comptepour rattra-per son retard par rapport AppleetSamsung,lesdeuxstarsincontes-tes du march, ont toujours dumal sevendre.

    PourCarolinaMilanesi,ducabi-net Gartner, ce nest pas fautedavoir des tlphones de qualit.Ledernier-nde la gammeLumia,le 1020, lanc en grande pompe NewYork le 11 juillet, prsenteparexemple un accessoire indit : unobjectif de 41 mgapixels, aussiperformant que celui dun appa-reil professionnel.

    M. Jeronimo abonde en rappe-lant que tous les Lumia disposentdun systme de golocalisationfonctionnant partout dans lemonde sans connexion Internet.Etquinegnrentdoncaucunsur-cot ltranger. Mais a, lesconsommateurs ne le savent pasforcment, remarque-t-il.

    Marketing en berneLe problme de Nokia serait

    donc son marketing. Le fabricantnaurait pas suffisamment ou pascorrectementpromusesproduits.Aux Etats-Unis, un march clef,lorsquon voque le nomde Nokia,les consommateurs pensent toutde suite au 3310, mais quasiment

    jamais aux Lumia. Pour euxNokianefaitpasdesmartphones, expli-queMmeMilanesi.

    Autre souci : son partenariatavec Windows Phone, lOS deMicrosoft. Bien quil ait subi unecure de jouvence sans prcdentavec la sortie de Windows8 fin2012, le logiciel ne trouve toujourspas son public. Beaucoup dappli-cations trs populaires sur iOSdApple ou Android de GooglecommeInstagram,loutildeparta-ge de photos, ne sont pas prsen-tes dans lemagasin deMicrosoft.

    Cest lalliancededeuxancien-nes stars qui ont vu le train dusmartphone leur passer devant etqui courent dsesprmentpour lerattraper, avatredifficile, noteunanalyste.

    Pour autant, les observateursnesontpasprts enterrerNokia.Tous attendent les rsultatsannuels de janvier pour se pro-noncer.LeLumia1020,smartpho-ne de la dernire chance pourNokia?p

    SarahBelouezzane

    I nquiets des consquences surleur crdibilit des rvlationsdEdward Snowden sur la sur-veillancedInternet, les principauxacteurs amricains du Web dontApple, Google, Facebook et Twit-ter ont rendu publique, jeudi18juillet,unelettreadresseaupr-sidentBarackObamaetauxrespon-sablesparlementaires,danslaquel-le ils rclamentplusde transparen-cesurlesactivitsdelAgencenatio-naledescurit (NSA).

    Le document, sign galementparlesprincipalesorganisationsdedfense des liberts publiques,demandeauxautoritsdepermet-tre auxoprateursdInternet et dutlphone de publier des informa-tionsgnralessurletypederequ-tesquilsreoiventdesagencesgou-vernementales(FBI,NSA),ainsiquedes statistiques sur le nombre depersonnesconcernes.

    Lessignatairessouhaitentaussique ladministration toffe son rapport de transparence annuel en publiant des statisti-ques prcisant ltendue de sesactivits de surveillance. Actuelle-ment, les oprateurs concernsont accept de communiquer desinformations et sont, de fait,astreints au secret.

    Les rvlations dEdwardSnowden, ancien collaborateur de

    la NSA aujourdhui rfugi en Rus-sie,ontdbut le5juinpar lapubli-cation dans le quotidien britanni-que The Guardian dune dcisionjudiciaire secrte autorisant le FBIet la NSA rquisitionner les rele-vs tlphoniques des abonns durseauentreprisesdeVerizon.

    Les informations sur les prati-ques du gouvernement sontimportantespourlepeupleamri-cainmais aussi pour les usagersinternationaux () qui sinquitentpour le secret et la scurit de leurscommunications, argumente letexte adress M.Obama, dont lapromesse dun dbat public tar-de se concrtiser. Alors que lesEtats-Unis sont accuss de prati-querune surveillanceduNetquilscondamnent dans des pays com-me la Chine, les signataires rcla-ment une exemplarit amricaineenmatiredetransparenceetderespectdesdroitshumains.

    Cette initiative survient au len-demaindaudienceshouleuses laChambre des reprsentants, aucours desquelles des lus des deuxbordsontdnonclaviolationdelavie prive par la NSA etmenac dene pas renouveler la partie duPatriot Act qui autorise la collectedes donnes de communicationset expireen2015. p

    PhilippeBernard

    San FranciscoCorrespondance

    N euf mois aprs son lance-ment en octobre2012, latabletteSurfaceplombe lescomptesdeMicrosoft.Lespcialis-te amricaindes logiciels a annon-c, jeudi 18juillet, la dprciationde900millionsdedollars(685mil-lions deuros) de la valeur desstocks de ses tablettes dans lesrsultats du quatrime trimestrede son exercice 2012-2013. Desmauvaisesperformancescommer-ciales de Surface qui sexpliquenten partie par lincursion rcentedu groupe sur unmarch dominparApple etGoogle.

    Selon le cabinet dtudes IDC,Microsoft a coul moins de 1mil-liondunitsau coursdes troispre-miersmois de lanne, surunmar-ch estim prs de 50millions.Pour tenter dinverser la tendance,la socitadciddebaisserdrasti-quement (de 25% 30%, selon lesmodles) le prix aux Etats-Unis deses exemplaires grand public (Sur-face RT). Cela a rduit la valeur deses stocks, lobligeant enregistrercettechargeexceptionnelle.

    Plus largement, les rsultatspublisparMicrosoft se sont rv-ls plutt mauvais, selon Nor-man Young, analyste chez Mor-ningstar.Entreavriletjuin, legrou-peacertesralisunchiffredaffai-resde 19,89milliardsdedollars, enhaussede 10%surunan.Mais sonactivit a t infrieure ses pro-presprvisionset cellesdesmar-chs.Mmechosepoursonbnfi-ce net, qui stablit 4,97milliardsdedollars.

    Nous savons que nous devonsfaireencoremieux,notammentsurles appareils mobiles, a reconnuAmy Hood, la nouvelle directricefinancire de Microsoft, au coursdune confrence tlphonique.Cest la raison pour laquelle nousavonsralisdeschangementsstra-tgiquesdansnotreorganisation.

    Lasemainedernire,lePDG,Ste-

    veBallmer,advoiluneimportan-te rorganisation devant permet-tre dinnover plus vite et plus effi-cacementenfavorisantlacollabo-rationauseindes quipeset lint-gration des diffrents produits etservices.Cest unpas dans la bon-ne direction, avance Al Gillen, ana-lystechezIDC.Mais il faudraatten-dre au moins un an pour savoir sicela permettra de rsoudre certai-nes de leurs carences.

    Windows endifficultPour expliquer ces chiffres,

    Microsoft met en avant le replicontinu des ventes de PC, quipnalise celles de Windows8, ladernire version de son systmedexploitation.Horsrevenusdiff-rs, la division Windows accuseun repli de 6%de son chiffre daf-faires.

    Cest la seule branche tresous pression et elle ne reprsentequun tiers de leur activit, nuanceM.Gillen. Les deux tiers restants seportent bien. Cela est notam-ment le cas de la suite logicielleOffice et des activits de serveurs,les deux principales sources derevenus du groupe. Et mme ladivision services en ligne, quicomprend lemoteur de rechercheBing, se rapproche de lquilibreoprationnel.

    Microsoft reste loin devant sesconcurrents sur de nombreux sec-teurs, rappelle M.Young. Mais ilnexiste quasiment pas sur le mar-ch des tablettes et demeure unnumro3 distant sur celui dessmartphones.

    Cela sexplique en partie parune volont de protgerWindowset Office. Microsoft ne doit pashsiter aider la cannibalisationdes PC par les tablettes, estimeM.Gillen.Sil tentede syopposer, ilne pourra pas vritablement entirerprofit.Larcenterorganisa-tion semble indiquer que ses diri-geantssontdsormaisprtsfran-chir ce pas.p

    JrmeMarin

    MicrosoftpeineimposersatabletteSurfacequipsesursesbnficesLegroupeabaiss leprixdesa tabletteetpariesur la refonteprochainedesonorganisation

    LoffrederachatdestitresDelldeMichaelDell, prsente le3juin,devaittreavaliseensoixantejours.LePDGnedisposedoncplusquedequatorze jourspourfinalisersonopration.Danscet-tepartiedepokermenteur,nom-bredanalystes jugentquedesactionnairesont tu leurchoixdans lidedobtenir, en findecourse,unmeilleurprixpour leursactions,carunrepreneurendiffi-

    cult rsisteradifficilementcet-tepressionsil veut lemporter.MaisM.Dellpourrait userduneautrearme: racheterpersonnelle-mentdesactionspourtreenmeilleurepositionface linvestis-seurCarl Icahn,encasdchecdesonoffre.Car le3aot, la rgledujeupourratremodifie: il pourrainsrersesparts, aujourdhuiexclues,dansunfuturscrutinsursonprojetde reprise.

    HTC lance une versionmini de son terminal One

    Le Lumia 1020 a t lanc le 11 juillet. Il est quip dun objectif de 41mgapixels. SHANNON STAPLETON/REUTERS

    NokianeparvientpasseredressersurlemarchdessmartphonesLesventesdesondernier-n, leLumia1020, serontcrucialespour lavenirdufinlandais

    Unepartie de pokermenteur

    SurveillancedInternet : lesgantsduWebdemandentplusdetransparenceApple,Google, FacebookontcritM.Obama

    Autre grande victime des rou-leaux compresseurs Apple etSamsung,HTC tente lui aussi desen sortir. Lamarque tawanai-se, autrefois seule alternative Apple et BlackBerry, a vu sesvolumes de ventes chuter. Pourse relancer, elle a lanc, jeudi18juillet, une versionmini deson smartphone vedette, leOne.Celui-ci devrait coter449euros demoins que songrand frre pour un cran de4,3pouces. HTC souhaite tou-cher un public plus large et aug-menter ses volumes de vente.

    50123Samedi 20 juillet 2013

  • Jepensequil y aunavenirbrillantpour lEuropeetquil y aunavenirbrillantpourla zoneeuroetpour leuroChristine Lagarde, la directrice du Fondsmontaireinternational, sexprimait, jeudi 18 juillet, Vilnius, en Lituanie,convaincue que la zone euromatrisera la crise de la dette.

    D etroit is broke. Gouver-neur de lEtat duMichigan,Rick Snyder ny a pas tpar quatre chemins pour annon-cer, jeudi 18 juillet, quil avaitdemand la mise en faillite de lacapitale de lindustrie automobileamricaine, considrantque celle-ci tait casse. Si cettedemandedevait tre accepte par la justicefdrale,ceseraitlaplusimportan-te banqueroute dune ville danslhistoiredes Etats-Unis.

    Je prends cette dcision diffici-le afin que les habitants de Detroitaient accs aux services publics lesplus lmentaires et pour que [laville] reparte sur de solides basesfinancires qui lui permettront de

    crotre lavenir, a indiqulegou-verneur rpublicain dansun com-muniqu. Dans une lettre jointesademandedposeau tribunal,M.Snyder a aussi estim que lamiseenfailliteest luniquesolutionqui permettra Detroit de redeve-nir stable et viable.

    Etrangleparunedette valueauminimum18milliardsde dol-lars (13,7milliards deuros),Motor city nest plus que lom-bre delle-mme. Depuis mars, laville est gre par Kevyn Orr, unadministrateur spcial, le conseilmunicipal se contentant dexp-dier les affaires courantes.

    Le diagnostic pos par M.Orrest sans appel : mauvaise gestionfinancire, population en baisse,rosion de la base fiscale depuis45ans.Sonprojetvisantrengo-cier la dette de la ville avec sescranciersamisenalerte les fondsde pension auxquels Detroit doit9milliards de dollars. Mais la pro-cdurejudiciairequilsavaientlan-ce pour protger les revenus desemploys municipaux la retrai-te,estmiseensuspensparladcla-rationde faillite.

    Danslecontextelocal,cettedci-sionprise par le gouverneurde cetEtat majorit blanche, est peruecomme charge dimplicationsraciales: Detroit, dsormais soustutelle est peuple80%deNoirs.

    La ville, aprs avoir connu sonapoge durant les trente glorieu-ses, avec lessor des Big Three les trois principaux constructeursautomobiles amricains (GeneralMotors, Ford, Chrysler), quiavaient fait de Detroit leur basearrire na cess de dclinerdepuis la findes annes 1960.

    Population rduite demoitiLa capitale conomique du

    Michiganaperduplusde lamoitide sa population depuis la Secon-de guerre mondiale, celle-ci pas-sant de 1,8million dhabitants en1950700000aujourdhui.SelonM.Snyder, 78000 btiments sontabandonnsdans la ville, 40%deslampadairessontenpanne,lamoi-ti des jardins publics sont fermset seul un tiers des ambulancessont enmesure de rouler, faute demoyenpour les entretenir.

    Rsultat: le taux de criminalityest auplushautdepuisquaranteans.Lapolicelocalemetenmoyen-ne 58 minutes pour intervenirquand elle est appele, contre 11minutes auniveaunational.

    Paradoxalement, cette banque-route intervient alors que lesconstructeursautomobilesamri-cains vont mieux. A deux doigtsde la faillite en 2008, GeneralMotors recevant notamment unprt fdral de 50milliardsde dol-

    lars pour viter la sortie de route,les Big Three sont tous redeve-nus rentables et voient leurs ven-tes rgulirementprogresser.

    BarackObama, le prsident desEtats-Unis, serait trs inquiet de latournure prise par ce dossier desurendettement.

    Jeudi, laMaisonBlanche,aassu-r que le prsident et son entoura-ge continuent surveiller de prsla situation. Si les cranciers delavillesaventquilsdoiventtrouverune solution aux graves difficultsfinancires (),noussommesenga-gs poursuivre notre partenariatrobuste avec Detroit au momentoelleuvre reprendre ledessus,se revitaliser etmaintenir son rangparmi les villesamricainesdepre-mierplan.

    Lararetdunetellecatastrophedansunegrandevillealimentecet-te inquitude. La plus grosse failli-te municipale enregistre jusquprsent a t celle du comt de Jef-ferson, en Alabama en 2011, avecune dette cinq fois moins leve.Les villes de NewYork et de Cleve-land (Ohio)dans les annes 1970etcelle de Philadelphie (Pennsylva-nie) deux dcennies plus tard,avaient aussi frl le gouffre.Maiselles avaient fini par trouver uneportede sortienon judiciaire. p

    PhilippeBernardetCdric Pietralunga

    InternetGooglemarque le pasGoogle a enregistrune croissancemoins tincelante queprvuaudeuxime trimestre, le changementde sa stratgiepublicitai-re portantmoins ses fruits quespr. Le gant amricainde lIn-ternet a annonc, jeudi 18juillet, unbondde 16%de sonbnficenet trimestriel, 3,23milliardsde dollars (2,46milliardsdeuros),et de 20%pour son chiffre daffaires, 14,11milliards. Le bnficeajustpar action, une rfrencepour lemarch, a atteint seule-ment9,56dollars, quand les analystes espraient enmoyenne10,78dollars. (AFP.)

    Publicis et AOL sassocient dans la publiciten ligne en temps relLe groupepublicitaire franais Publicis et le groupedemdiasamricainAOLont annonc, vendredi 19juillet, un partenariatstratgiquepour crer une offre depublicit en ligne en tempsrel lchellemondiale. PAL (PublicisAOL Live) offrira auxannonceursune solutioncomplte pour diffuser et grer leurpublicit endirect. (AFP.)

    conomie& entreprise

    Musique

    8,5milliards de dollarsSoit 6,5milliardsdeuros, cest lemontantqua propos le groupejaponaisde tlcommunicationsSoftBank, il y a troismois, pouracheterUniversalMusic, le numrounmondial de lamusique,selon le Financial Timesduvendredi 19juillet. Vivendi, le propri-tairede lamaisondedisques, a rejet cette offre, indique le quoti-dienbritannique. Le groupe franais considre cette filiale com-meunactif stratgique, alors quil cherche cder plusieursautres activits.

    La direction dePSA a indiqu,vendredi 19juillet, que2000salaris de lusine dAul-nay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), sur les 3000 que celle-cicompte, ont t reclasss ousont en cours de reclassement.ARennes, 600 reclassements

    sont en cours alors que1400dparts sont attendus surce site (sur 5 500 salaris) dici fin dcembre 2013.PSA est enligne avec son plan de restructu-ration , a assur PhilippeDor-ge, le directeur des ressourceshumaines du constructeur.

    PSAretrouvelacoteenBourseLesanalystes financiersanticipent labonneralisationduplanderestructurationencours

    ArienADP va rduire de plus de 5%ses effectifsAroportsde Paris (ADP), gestionnairedes aroports franciliens,a annonc, jeudi 18juillet, unplandedparts volontairesportantsur 370postes, soit 5,3%des effectifs, dans le cadre du contratsign avec lEtat actionnaire sur la priode2011-2015. Cette rduc-tiondeffectifs se fera sur la baseduvolontariat. (AFP.)

    Nouveaux dboires pour le Dreamlinerde BoeingUnBoeing787Dreamlinerde la compagnie JapanAirlinesqui serendaitTokyoad retournerBoston,dans lavilleo il avaitdcoll, jeudi 18juillet, aprsunealerte concernantunepompeinjection.Parailleurs, les autoritsbritanniquesont appel, jeudi,dsactiver lesbalisesdedtressede tous lesDreamlineraprsunincendieLondresdun787dEthiopianAirlines. (AFP, Reuters.)

    Industrie Electrolux souffre en EuropeLe fabricant sudois dlectromnagerElectroluxa annonc, ven-dredi 19juillet, que sonbnficenet avait baiss de8%audeuxi-me trimestre, 642millionsde couronnes (75millionsdeuros),du fait des difficultsdumarch europen. (AFP.)

    Automobile Panasonic sanctionndans une affaire de cartel de pices dtachesLe groupedlectronique japonaisPanasonic et sa filiale Sanyovontpayer 56,5millions de dollars (43millionsdeuros) damen-de aux Etats-Unisdansune affairedentente sur les prix des pi-ces automobiles, a annonc, jeudi 18juillet, le gouvernementamricain. (AFP.)

    DetteUnenouvelle aide internationale laGrceenvisageable partir de la fin de 2014Envisite jeudi 18juillet Athnes, leministre allemanddes finan-ces,WolfgangSchuble, a ouvert la porte unenouvelle aideinternationale laGrce. Il pourrait y avoir une discussionconcernantune nouvelle aide vers la fin de 2014 si laGrce obtientun excdentbudgtaireprimaire, a dclarM.Schuble. (AFP.)

    FinanceMoodys relve la perspectivede la note des Etats-UnisLagenceamricainedenotationMoodys a annonc, jeudi18juillet, quelle relevait la perspectivede lanote de la dette desEtats-Unis, de ngative stable, tout en confirmant sanoteAaa, lameilleurepossible.Dans un communiqu,Moodys faitvaloir que la trajectoire de la dette fdrale est conformeaux cri-tres quelle avait retenus. (Reuters.)

    MDIAS

    MondialetEurodefootballpeuventtrerservsauxchanesgratuitesenEuropeLaCour europennede justice a donn tort la Fdration inter-nationalede football (FIFA) et lUnioneuropennede football(UEFA), jeudi 18juillet, confirmantque les Etats de lUnion euro-penneavaient le droit dinterdire la diffusionde la Coupedumondeet de lEurode football sur des chanespayantes et dexi-ger leur retransmissionsur des canauxde tlvision enaccslibre. La FIFA et lUEFA, qui se financent en vendant les droits deretransmissiondes comptitionsquelles organisent, estimaientnon fondes les dcisionsprises, en 2010, par le Royaume-Unietla Belgiquede contester la diffusionexclusivede certainsmatchs, jugs dintrt national, aunomdudroit linformationet afin de garantir leur accessibilit au grandpublic. (AFP.)p

    Un taux de chmage lev

    Superficie370 km2 (trois foiset demi celle deParis).

    Population 713000habitants(5,2millions dans lamtropole).

    Tauxde chmage 16,3%

    Principaux employeursGeneralMotors, Chrysler, USPos-tal,MGMCasino, Compuware...

    Criminalit 1 129 crimes violentspour 100000habitants audeuxi-me trimestre.

    Ecraseparsadette,lavilledeDetroitsedclareenfailliteLacapitalede lindustrie automobileamricainenapasprofitdurebonddesBigThree

    I lgrimpe,ilgrimpeAprsavoirplong jusqu valoir seule-ment 4euros fin 2012, le coursde laction PSAPeugeot Citron estentrainderebondir. Jeudi18juillet, la clture de la Bourse, le titreschangeait 8,50euros, en haus-se de 6,94% par rapport la veille,maisenprogressionde50%sursixmois dans le mme temps, lac-tiondeRenaulta crde40%.

    Si les analystes financiers res-tent prudents seuls 3 %conseillent dacheter le titre , lestudes commencent changer deton lapproche de la publicationdesrsultatsfinanciersdePSA,pr-vus le 31juillet.

    Jeudi 18juillet, les analystes deHSBC, deMorgan Stanley ou enco-redeNomuraontrvis lahausseleur objectif de cours, 9 ou10euros.Ilssattendent,finjuillet,ceque la directiondu constructeurprsente un message plus positifque lors des prcdentes prsenta-tionsde rsultats.

    Alors que les chiffres commer-ciauxdePSA samliorentprogres-sivement le groupe a affich unebaissede1,1%dunombredevhicu-les vendus au premier semestre ,les analystes anticipent la bonneralisation du plan de restructura-tion en cours, qui prvoit, notam-ment,lafermeturedelusinedAul-nay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

    Quelque chose cloche Pour Morgan Stanley, les cots

    de constructeur sont dsormaissous contrle, tandisque lespre-mierseffetsdelallianceavecGene-

    ralMotors devraient commencer se faire sentir, puisque la coentre-priseenchargedesachatsfonction-nedoresetdj.

    Les analystes ont aussi une vueun peu plus optimiste du secteur.Nous constatonsque lemarchenEuropenestpasenbaisse,mais sta-ble depuis un an, 12,3millions devhicules, lorsque lon se fonde surles chiffres mensuels extrapols enrythmeannuel,note lundeux.

    PourPSA, celaprfigureunave-nir un peu meilleur au secondsemestre. Beaucoup pensaientque lentreprise ne passerait pas

    lhiver. Or elle est toujours l. Avecle lancement, pour linstant russi,de plusieurs modles, comme la2008, la 301 ou la C-Elyse, et avecla baisse des ristournes, il y a quel-ques raisons de penser que les per-tes semestrielles, prsentes finjuillet, seront moins lourdes quat-tendu,poursuit cet analyste.

    Deplus, lemarchralisequilya un problme sur la valorisationdu constructeur. PSA ralise unchiffre daffaires de 50milliardsdeuros, mais ne vaut que 2mil-liardsenBourse.Quelquechoseclo-che, indiqueun spcialiste.

    La variation la hausse ducours peut sexpliquer par plu-sieursfacteurs, rsumeunobserva-teur.Certainsconcernentlentrepri-se, dautres les traders. Certainsavaient spcul la baisse et doi-vent dsormais racheter pour nepas trop perdre. Dautres peuventestimer que le plan de relance dePSA va finir par russir. p

    Philippe Jacqu

    Depuis lemois demars, la ville est gre par un administrateur spcial, KevynOrr, charg notamment de rengocier la dette. PAUL SANCYA/AP

    Legroupeen ligne avec son plan de restructuration

    6 0123Samedi 20 juillet 2013

  • histoire

    ENTRE 1914ET 1948,1MILLION

    DE LOGEMENTSONT T

    CONSTRUITSEN FRANCE,CONTRE PRSDE 4MILLIONSEN ALLEMAGNE

    OU ENANGLETERRE

    LeMondepublie en 1947uneenquteenhuit volets consacreauproblmedu logementenFran-ce.Dansuncontextequiaboutira ladoptionde la loi de 1948.

    Pourquoinetrouvons-nousplusdappartements?

    Y PlusieursmillionsdeFranais cherchentactuellementun logement. AParis, dont le casna riendeplusfcheuxque celui de vingt autresvilles, les destructionsde laguerre, qui sontde lordre de 1%pour lensemblede lagglomra-tion, ne jouent quun rleminimedans la crise du logement. Alors?

    Auxapprochesde larmistice,debraves gensdisaient: Ce sontlesAmricains LesAmricainssontpartis, il reste beaucoupmoinsdAllis Paris quenousnavionsde touristes oude rsi-dents trangers avant la guerre. Etlappartement reste introuvable.

    Onadit : Ce sont les provin-ciauxBeaucoupdeprovin-ciaux, cest vrai, ont t chasssde

    chez eux vers Paris, par la guerre.Lesuns ont regagn la province,dautres ontdesmotifs trs lgiti-mesdenepas senaller. Il est trsvraisemblableque le dpart detous les provinciauxabusifsnepourvoiraitpas undiximedesbesoins.

    Onadit : Ce sont les rquisi-tions administratives.Mais croit-onque la drquisitiondes centoudeux cents immeubles queparaissent encore occuper lesadministrationsdEtat puisseapportermieuxquun soulage-mentpassagerdansune ville quicompte banlieueexclue 85000immeubles? Ce nest pasl quepeut tre la cause fonda-mentaledumal.

    Autre explication: les apparte-ments devenus trop grandsparcequundes conjoints estmort ouque les enfants sontpartis. Endautres temps, le locataire auraitdmnagpourpluspetit. Aujour-dhui, il se cramponnedes cham-bres vides afindviter dengagerdnormesdpenses de dmna-gementpour conomiser quel-quesmilliers de francsde loyer.

    Ona essay deprendre la diffi-cult debiais, enorganisantunesortedinspectiongnrale et derationnementde lhabitation. Lor-donnancedu 11octobre 1945 sur larquisitiondes logements, qui asuscitbeaucoupde trouble, vise,on le sait, les locaux vacants,inoccups, ou insuffisammentoccups.

    Pour les locaux inoccups, ilsest produit un assez effroyableremue-mnage. Il serait facile deciter chaque semainedes cas o larquisition se fait par desmtho-desqui relvent aumieuxde lafoiredempoigne et aupire dugangstrisme.Bien souvent, le ser-vicedu logement reconnat,maisunpeu tard, quil a tmis enactionparune dnonciationnonfonde, par unevengeancedeconcierge, par lamalice dunvoi-sin. A Paris toujours banlieueexclue unpeumoins de5000rquisitionsont t leves,unpeuplusde 15000mainte-nues aprs assaut, bataille, et red-ditionprovisoire des anciens loca-taires. Soit environ45000person-nes loges.

    Au total, admettonsque lor-donnancedoctobre1945 apermisdedpanner jusqu 100000Pari-siensdits prioritaires. Cestbeaucoupmieuxque rien: dac-cord. Il ne sagit l que dunexp-dient. La vrit, cest que la crisedu logementnepeut tre rsolueni par des drquisitionsoudesrquisitions,ni par la surtaxationdes logements insuffisammentoccups. La vrit est que ledomaine immobilier estmenac, plusoumoins brve chance,dedcrpitude.

    La vrit est que lindustriedubtiment franais, ralentie depuistrente ans, arrtedepuisdix ans,nepeut reprendredans les condi-tionso les lois, lesmurs et leniveaudesprix actuels la condam-nent sexercer.

    La vrit est que si lEtat, parunepolitique cohrente, neboule-versepas ces conditions, la recons-tructionelle-mmenepeut abou-tir, pour tous les constructeurs,quunebanqueroute.p

    Pierre FrdrixLeMonde du 1er janvier 1947

    (extraits)

    La volont de contrler lesloyers et de lutter contrelternelle crise du loge-ment est de lhistoireancienne, pave de multi-

    ples mesures qui se sont succddepuis un sicle. Les discussions encommission lAssemble nationa-le autour du projet de loi ALUR deCcile Duflot en sont la dernireillustration. Lhistoire commenceen aot1914. Quelques jours aprsladclarationdeguerre,unmoratoi-re sur lepaiementdes loyersest ins-titu pour les combattants. Quoi deplus normal que dviter que fem-mes et enfants soient expulssquandleshommesrisquentleurviepour la dfensedupays?

    Cette disposition dexception segnralise rapidement lensembledes petits locataires, soit 90%dela population. En 1918, le retour lanormale se rvle impossible. Lesloyers arrirs sont effacs et lEtatverse une compensation de la moi-ti des recettes perdues tous lespetits propritaires, soit 90% despropritaires.Deplus, les bauxsontprolongs la convenance du loca-taire avecdes loyers figs.

    Ce blocage des loyers ne serajamais supprim malgr ses funes-tesconsquences.Lapnuriedeloge-ments sinstalle alors que la popula-tion a t ampute de 2millions depersonnes. La pnurie justifiera enpermanence lemaintien des causesqui en sont lorigine. Trente-sixdcrets et lois se suivent jusquen1939, non pour traiter la causemaispourcompenserseseffetsenamna-geant marginalement le blocage.Ces textes successifs prorogent leblocage tout enautorisantquelqueshausses variables selon les situa-tions.Tantpispour lesprincipesdesdroits de lhomme, dont la Dclara-tion de 1789 proclame la propritdroit inviolable et sacr.

    Les consquences de ce renonce-ment seront considrables. Aveclexplosion de linflation de laprs-guerre, lemontant des loyers, fig 1914, devient ridicule. Les locatairesnontplusintrtquitterleurloge-ment, mme lorsque celui-cidevient trop grand aprs le dpartdes enfants. Lorsque les alas de lavie conduisent dmnager, lap-partement prcdent est souventconserv par confort et pour ne pasrenoncer un droit de jouissancequasi gratuit.

    Contournant le blocage, la ralitde loffreetde lademandese traduitailleurs.Unmarchde la reprisedesbaux de location se dveloppe limagede celui des droits aubailpour les locaux commerciaux. Lelocataire sortant monnaye le faitque son loyer rglement soit sous-valu par rapport au prix dumar-ch. Pratique illgale mais camou-fle en reprisedesmeubles. La sous-location devient aussi une pratiquecourante. Rprime un temps, elleest accepte en 1945 conditionquun sous-loyer ne dpasse pas200%du loyerprincipal.

    En 1910, la dpense en logementreprsente18%dubudgetdesmna-ges ; plus de 20% aujourdhui. En1948, elle est tombe prs de 1%.Bienmoinsquepourlesdpensesdeboissonpar exemple. Lespropritai-res renoncent entretenir leursbiens dont les loyers ne couvrentbientt plus les impts et charges.Entrelesdeuxguerresmondiales,leslogements vtustes passent de150000 3millions. La rpartitiondeschargesentrepropritaireetloca-tairedevientunenjeucentral.

    LergimedeVichycodifieleschar-ges que le propritaire est autoris rpercuter sur le locataire. Ces dis-tinctions seront reprises en 1945, etconstituent toujours la base desrgles actuelles. Enfin, les investis-seurspotentielsnesaventurentquerarement dans la construction. Lin-vestissement dans limmobiliernest pas rentable, la construction

    dunnouvel immeuble lest encoremoins. Trs rares sont donc lesimmeubles locatifs construitsdanslapriode; lesadmirateursdelarchitecture de lpoque ne peu-ventque ledplorer.

    Les gouvernements cherchent stimuler la constructionmalgr lafaiblessedesloyers.En1922,quinzeannes dexonration de taxe fon-cire sont accordes aux construc-tionsneuves. En 1926, lEtat senga-gevendrecertainesdesespropri-ts pour la construction de loge-ments sociaux. La loi Loucheurorganise un financement publicdesconstructionsneuves.

    Les Habitations bon marchsont aussi relances, souvent sousforme de pavillons individuels. Lebon march de lpoque ounotre niveau de vie actuel est relativiser. Ces maisons bon mar-ch sont, aujourdhui, souventoccupes par des cadres alors queles employs modestes ne peu-vent plus que prtendre un

    appartement triqu. Au final, laFrance na construit dans la prio-de quunmillion de logements,contre prs de 4millions en Alle-magneouenAngleterre.

    Ce blocage ne survit pas laseconde guerre mondiale.La loi de 1948 permet uneaugmentation des loyers

    mais avecunegarantie contreunehausseultrieureetundroit abso-luaumaintiendans les lieux.Cestpourquoi elle est ensuite devenuelasourcedeloyersartificiellementbas.Cette loi fixeunloyer scienti-fique maximum. Aprs guerre,lEtat a pris le contrle de pansentiers de lconomie. Cest lpo-quede laplanificationtriomphan-te qui doit assurer de meilleursrsultatsconomiquesque le librejeu des forces du march. Il en vademmepour le logement.

    Le loyer scientifique se fondesurlasurfacecorrigedesixcoeffi-

    cients (nature, clairement, enso-leillement, vue, vtust, emplace-ment). Son application est kaf-kaenne. Comment savoir cequest une pice ensoleille unebonne partie de la journe vers lafin de mars ou expose au midi etensoleille, lammepoque,pen-dant lamoiti de la journe en rai-son dunmasque partiel ; ladmi-nistration parisienne sembleavoir renonc tenir compte desrgionso lon fuit le soleil.

    Lapprciation scientifiquedun emplacement tourne unediscussion sans fin pour savoir silaproximitdun lycecompenselabsencedunbureaude tabac ousil vaut mieux habiter aux envi-rons dune bouche de mtro quedune pharmacie Sajoute unimprobable inventairede tous lesquipements imaginables avecdes correspondances en mtrescarrs. Un poste deau chaude surbaignoire vaut 3,75 m, mais destoilettes communes au demi-ta-

    ge dun immeuble valent seule-ment 0,5m.

    Cette loi inaugure une nouvellere avec lallocation au logement,cre pour aider les familles sup-porter lahaussedes loyersde 1948.Depuis, loin davoir disparu, cetteallocation sest gnralise. Danslentre-deux-guerres commeaujourdhui, chaque faveur accor-de une catgorie de populationest impossible remettre en causeultrieurement. Aujourdhui, lesloyers sont en partie libresmais lalogiquedaccumulationdedisposi-tions favorisant tour tour locatai-res etpropritairesnapasdisparu.Sy ajoutent des restrictions crois-santes sur les constructions possi-bleset ledveloppementdesHLM.

    Le march libre du logement adfinitivement disparu en 1914, lacrisedu logementest toujours l.p

    DavidLe Bris

    David Le Bris est enseignant-chercheur lcole de management KEDGE-BEM.

    Chronologie

    14aot 1914Moratoirepour le paiement des loyersdestin protgerles familles de soldats.

    1918-1929-1941 Loisqui prorogent le blocagedes loyersjusqu la findes hostilits (1941).

    1erseptembre 1948 La loiimposedes loyers conven-tionns fixs par dcret,ainsi quun droit pour lelocataire de rester dansles lieux sous conditions.

    22juin 1982 LoiQuillot :rgimede contrle desloyers bas sur lindiceInseede la construction.Droit accru aumaintiendu locataire.

    13juillet 2006 La loipor-tantengagementnationalpour le logement (ENL)metfinauprivilgedhrditdubail de la loi de1948.

    1eraot 2012Encadrementdesrevalorisationsdeloyersdcidpar laministredu logement,CcileDuflot.

    Immeuble enconstruction. Clichsurverredimmeuble dhabitation bonmarchdans le 13earrondissementdeParis, en 1930.LOUIS LAURENT/CINMATHQUE ROBERT-LYNEN/ROGER-VIOLLET

    Delaloidaot1914,destineprotgerlesfamillesdesoldats,cellede1948,lelgislateurnajamaiscessdefavoriserleslocataires,pnalisantlaconstructiondelogementsneufs

    Lecontrledesloyersdelentre-deux-guerres

    DanslesarchivesduMonde|Lacrisedulogement

    70123Samedi 20 juillet 2013

  • D epuisplus de trente ans, le produit int-rieur brut (PIB) de la Chine connat unecroissancemoyenne annuellede plusde 10%.Mais lancienpremierministre,WenJiabao, a trs justementdcrit cette impres-sionnanteperformancecomme instable,dsquilibre,mal coordonne et insoutena-ble, soulignant les nombreuxcots et dfisconomiques, sociauxet environnementauxqui lont accompagne. La Chinedoitmainte-nant choisir entre lemodlede croissancedupass, fond sur les exportations et linvestis-sement, et unnouvel ordre conomiqueplusviable.

    Le crdit bonmarchet les incitationsper-verses telles que les promotions accordesaux responsablesofficiels qui contribuent lacroissancedu PIB ont conduit des investis-sementsmassifsmais redondants, qui ontensuite entranune capacit excessive enmatiredeproduction et dinfrastructure.Cemodlenest pas seulement inefficace; lenga-gementdes ressourcesdugouvernementpour soutenir linvestissement freine aussi ledveloppementsocial du pays.

    Compte tenude cette situation, les diri-geants chinois ont dcidde cesser dutiliser la

    croissancedu PIB commeprincipal critredans lvaluationdesperformancesdes res-ponsablesofficiels. En effet, le XIIe Planquin-quennal, qui court jusquen2015, prtend fai-re basculer lconomie chinoise vers unnou-veaumodlede croissanceplus durable, fondsur la qualit et linnovation. Il admet lven-tualit dunebaissede la croissanceduPIB 7%dans le cadre de cette transition.

    Eneffet, lconomiede la Chine connat unralentissement significatif de sa croissance qui, plus est, persistant depuis la crise cono-miqueglobale qui a clat en2008. En 2012, lacontributiondu capital humain la croissan-ceduPIB de la Chine a chut presque zro,avecune accumulationde capital fixe repr-sentant environ60%de la croissance totale.Les investissementsde capitaux grandechelle financspar la dette ont fait grimper lerapport entre le crdit et le PIBdupays prsde 200%, fragilisantplus encore le systmefinancier une situation refltepar la rcen-te explosiondes tauxdintrt interbancaires.

    Pourparvenir une croissanceduPIB plusquilibre et durable, les dirigeants chinoisdoiventmettre enplaceun ensemblede rfor-mes institutionnellesprofondes, globales et

    durables, destines relancer la productivitpar le progrs technique. Enparticulier, laChine a besoinde rformes lui permettantdefaciliter sa transitionet dabandonner sonmodlede croissance traditionnel fond surloffre. Celui-ci part duprincipeque laconstructiondinfrastructuresmatriellesentraneautomatiquementune croissancedela demande.

    Cest loin dtre certain. Il se pourrait bienque la croissancedu PIB ralentisseprcis-mentparce que ces investissementsdans laproductionet les infrastructures, entreprismajoritairementpar les gouvernementslocauxet les entreprisesdEtat, ne correspon-dentpas la demande intrieure. La Chine seretrouvedonc avec unproblmede surplus court terme.

    Ordre conomique durableLa relancede la croissancedu PIBdupays

    nedpendra quede la dterminationdes res-ponsables chinois procder des rformesorientes vers lemarch.

    Plutt quedepiloter directement les inves-tissements, lEtat doitmettre laccent sur sesfonctionsde rgulationet de renforcement, cequi impliqueentre autres dtablir des stan-dards et de les superviser, dtablir une archi-tecture efficacedu droit de la proprit et degrer les conditionsmacroconomiques.Danslemme temps, lEtat doit amliorer la qualitet les services dans lducation, la sant et lascurit, tout en limitant la corruption et lesabus administratifs.

    En rsum, la Chinedoit cesser de se concen-trer sur ses objectifs de croissanceduPIB et

    plutt crer un environnementgnrateurdinnovationetde concurrenceafindepermet-tre aux forcesdumarchdedfinir les prix etde rpartir les ressourcesplus efficacement.

    LEtat deviendrait alorsun agent interm-diairequi faciliterait le dveloppementdunordre conomiquedurabledans lequelmoinsdevientplus cest--direun systmedanslequelmoinsdinterventioncreplus doppor-tunits de crativit.

    Les entreprisesdEtat ont indniablementjouun rle importantdans lancienmodlede croissancede la Chine, ralisant les infras-tructures et assurant les services jugsnces-saires au bon fonctionnementde la chanedapprovisionnementglobale.Mais les prtsbonmarchproposs par les banquespubli-ques incitent les entreprises dEtat gnrerdes excdents, ce qui augmente le risque syst-miquedans lconomie. Corriger le problmedexcdentde capacit de la Chine implique-rait la sortie dumarchdes entreprises concer-nes, quelles soient publiquesouprives.

    Amoins de rformes structurellesmajeuresdestines instaurerunmodlede croissancefond sur lemarch, les dirigeants chinoisseront incapablesdviter le pigedes reve-nusmoyens, qui a priv tant dconomiesendveloppementdu statutdepays avanc. Leralentissementde la croissanceduPIB quedetelles rformes entraneraient serait plusquecompensparunemeilleuredynamiquedemarchet une stabilit conomiqueglobale. p

    Traduit de langlais par Frdrique Destribats Project Syndicate, 2013.www.project-syndicate.org

    L a tendancenedatepasdhier,mais Internet luidonneunnouvelessor. LaphorismeRienne seperd, rienne se cre,toutse transforme, dAntoineLau-rentdeLavoisier (1743-1794),auteurde la loi de la conservationde lamatire, reste, plusquejamais, augotdu jour(bit.ly/18mltqm).

    Et, enmatirede troc, rienne seperd, tout se cdesur leNet. Epau-lpar lopportuneadquationentre loffre et lademandedurseaudes rseaux, lesOnchaaaaaange?denoscoursdercrationontbiengrandi.Ondon-ne, onrevend, on troque,on recy-cleLemotif conomique joueunrle important, tout comme laposi-tiondans le cycledevie et ladiffu-sionde lanormecologiqueauseinde la socit,estime ltudeLessecondesviesdesobjets,unphno-mnedurable, duCrdoc(bit.ly/13QfoUU).

    Spcialit : billet doccasionEt lorsquil ne sagitnide livres,

    nidevtements,ni demobilier, nidimmobilier,ni deservices, nimmedegraines (graines-detroc.fr)?Que faire, parexemple,dunbillet de trainoudeconcertdont la duredevienexcdepaslemois? En fairedes confettis sousprtextequils sontnonchan-geableset non remboursables?Pluttquede revendre la crie

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    LCLAIRAGE | CHRONIQUEpar Andrew