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Le Parodien Libéré 1,30 EURO PREMIERE EDITION MARDI 1er DECEMBRE www.canal-iscpa.com Lionel Messi est devenu, hier, le premier argentin à recevoir le Ballon d’Or France Football. La consécration pour le jeune joueur de 22 ans au parcours hors du commun. Lionel Messi Ballon d’Or Le procès de John « Iwan » Demjanjuk s’est ouvert hier à Munich. Accusé d’avoir été gardien dans le camp d’extermination de Sobibor (Pologne), cet apatride d’origine ukrainienne risque la perpétuité. A l’occasion de la Journée Mondiale contre le SIDA, l’ONU dresse un nouveau bilan de l’avancée de la maladie dans le monde. Les associations ne relâchent pas leurs efforts : prévention et protection sont toujours à l’ordre du jour. Un procès pour l’Histoire Journée mondiale contre le SIDA Le Parodien Libéré IMPRIME EN FRANCE / PRINTED IN FRANCE Allemagne 2 €, Autriche 2,80 €, Belgique 1,40€, Canada 4,25 $; Danemark 22 Kr, DOM 2€, Espagne 2 €, Etats-Unis 4 $, Finlande 2,40 €, Grande-Bretagne 1,50 £, Grèce 2,20 €, Irlande 2,25 €, Israël 18 ILS, Italie 2,20 €, Luxembourg 1,40 €, Maroc 15 Dh, Norvège 25 Kr, Pays-Bas 2 €, Portugal (cont.) 2,10 €, Slovénie 2,50 €, Suède 22 Kr, Suisse 3 FS, TOM 390 CFP, Tunisie 1 700 DT, Zone CFA 1 500 CFA L ’interdiction des minarets en Suisse a jeté un pavé dans la mare. Maintenant que la question est posée, les pays frontaliers s’interrogent. Mais le modèle suisse est-il exportable en France ? Le système de votation, la liberté d’expression et l’identité nationale helvète forment une entité complexe. Et pourtant… la polémique a commencé dans l’Hexagone. Cachez ce minaret que je ne saurais voir

Le Parodien Libéré

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Le journal de l'ISCPA

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Page 1: Le Parodien Libéré

Le Parodien Libéré1,30 EURO PREMIERE EDITION MARDI 1er DECEMBRE www.canal-iscpa.com

Lionel Messi est devenu, hier, le premier argentin à recevoir le Ballon d’Or France Football. La consécration pour le jeune joueur de 22 ans au parcours hors du commun.

Lionel Messi Ballon d’Or

Le procès de John « Iwan » Demjanjuk s’est ouvert hier à Munich. Accusé d’avoir été gardien dans le camp d’extermination de Sobibor (Pologne), cet apatride d’origine ukrainienne risque la perpétuité.

A l’occasion de la Journée Mondiale contre le SIDA, l’ONU dresse un nouveau bilan de l’avancée de la maladie dans le monde. Les associations ne relâchent pas leurs efforts : prévention et protection sont toujours à l’ordre du jour.

Un procès pour l’Histoire

Journée mondiale contre le SIDA

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Libé

IMPRIME EN FRANCE / PRINTED IN FRANCE Allemagne 2 €, Autriche 2,80 €, Belgique 1,40€, Canada 4,25 $; Danemark 22 Kr, DOM 2€, Espagne 2 €, Etats-Unis 4 $, Finlande 2,40 €, Grande-Bretagne 1,50 £, Grèce 2,20 €, Irlande 2,25 €, Israël 18 ILS, Italie 2,20 €, Luxembourg 1,40 €, Maroc 15 Dh, Norvège 25 Kr, Pays-Bas 2 €, Portugal (cont.) 2,10 €, Slovénie 2,50 €, Suède 22 Kr, Suisse 3 FS, TOM 390 CFP, Tunisie 1 700 DT, Zone CFA 1 500 CFA

L’interdiction des minarets en Suisse a jeté un pavé dans la mare. Maintenant que la question est posée, les

pays frontaliers s’interrogent. Mais le modèle suisse est-il exportable en France ? Le système de votation, la liberté d’expression et l’identité nationale helvète forment une entité complexe.Et pourtant… la polémique a commencé dans l’Hexagone.

Cachez ceminaretque je nesaurais voir

Page 2: Le Parodien Libéré

Mardi 1er décembre 2009

«Nous devons favo-

riser en France

l'émergence d'un

islam de France qui s'intègre

dans les valeurs de la Répu-

blique, et le meilleur moyen de

parvenir à cela c'est d'éviter

les faux débats ». Telle est laréaction d’Eric Besson au sujetdu vote suisse interdisant la

construction de nouveaux mi-narets. Le résultat de ce réfé-rendum d’initiative populaire(soutenu par l’UDC, le parti dedroite populiste) a été connudimanche et modifie de factola Constitution. En Europe,choc quasi-général. Dans lemonde musulman, tristesse etcrispation.Et en France ? A l’instar du mi-nistre de l’Identité Nationale,la sphère politique n’a pastardé à s’emparer de cette nou-velle à teneur hautement sym-bolique. D’abord parce que lessuisses sont nos voisins (plus20% d’entre eux sont franco-phones). Mais ensuite, et sur-tout, le « grand débat » surl’identité nationale voulu parEric Besson porte égalementsur ces sujets sensibles : le portde la burqa, et plus largementla place de l’Islam en France.

La majorité peut-elle tirer

avantage de ce vote ?

Nul doute que le gouverne-ment utilisera ce phénomène àson avantage : le manque d’in-térêt des français à l’égard deson « grand débat » est évident,alors qu’il a été lancé en pleinepréparation des élections ré-gionales. Le thème est cher àNicolas Sarkozy, et ses diffé-rentes sorties sur le sujet ontsouvent été sources d’amal-games. Xavier Bertrand, le se-crétaire général de l’UMP, a

jugé qu’on n’avait « pas forcé-

ment besoin » de minarets enFrance, avant de d’acheminerl’attention sur le port de laburqa, « une prison » et qui re-lève de la « question de la

place de la femme dans la so-

ciété ».

Existe-t-il une islamophobie

naissante en France ?

Avant tout, il est primordial desouligner que l’issue de ce voteest une surprise en Suisse : lesderniers sondages plaçaient le« oui » à 37%, soit près de 20points en dessous du résultateffectif (alors que les résultatsde l’UDC tournent générale-ment autour de 30%). La rai-son principale ? La peur del’Islam et l’amalgame entre lapratique courante d’une reli-gion tolérante et une minoritéradicale ultra-médiatisée. Jean-François Copé remarque que «si l'on veut mener un combat

efficace pour distinguer ce qui

relève de la pratique religieuse

normale de ce qui relève des

tentations extrémistes ou inté-

gristes, il faut reconnaître que

ce vote n'aide pas ». De soncôté, Marine Le Pen, vice-pré-sidente du Front National, seréjouit de cette nouvelle et de-mande aux « élites de cesser de

nier les nations et les craintes

des peuples européens. A une

très franche majorité, les

Suisses viennent de faire men-

tir les sondages, en refusant

massivement l'édification de

minarets en Suisse ».

Minarets en Suisse, burqa

en France : même combat ?

En Suisse, on décompte quatreminarets dont aucun ne sert,comme dans tout autre payslaïc, à l’appel à la prière. Lapart de musulmans dans la po-pulation y est de 4% (l’une desplus faibles proportions d’Eu-rope). En France, un rapport dela sous-direction de l'informa-tion générale du ministère del'Intérieur estime le nombre defemmes portant la burqa à2.000, soit 0,006% de la popu-lation féminine française. Dansles deux cas, des phénomènesmineurs mais surexploités po-litiquement et médiatiquement,en outre susceptibles d’attiserles divisions au sein de la so-ciété.

Anthony Mansuy

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Plus de nouveaux minarets. C’est l’inquiétant résultat du référendum d’initiative populaire qui avait lieu en Suisse dimanche. Un vote populiste qui fait écho à un débat de longuedate en France sur la place de l’Islam, et dont s’est immédiate-ment emparée la classe politique. Analyse.

DOSSIER

Référendum suisse:

comment la France

«nationalise» le débat

Les minarets: l’arbre q PRETEXTEPar Laurence Texier

Près de 58% de oui. Le réfé-rendum suisse a provoqué untremblement de terre danstoute l’Europe. Ces 58% ga-gnés à la cause de la droite po-puliste et qui priveront lesrésidents suisses musulmans denouveaux minarets ont de quoifaire froid dans le dos. Pour-tant, une fois replacé dans soncontexte, le résultat pourraitprêter à sourire. Les Suisses, etdésormais les Français qui sesont emparés à leur tour dusujet, se mobilisent, se passion-nent, débattent en masse surune question qui concerne entout et pour tout quatre édificessur le territoire helvète! Unequestion tout aussi capitalepour la France, qui comptabi-lise au total une petite dizainede minarets venus coiffer sesmosquées. Beaucoup de bruitpour rien en somme.Le minaret n’est en réalitéqu’un prétexte. La gêne occa-sionnée par ces édifices ? Pure-ment symbolique. Ils neservent en aucun cas pourl’adhan (appel à la prière) etdoivent se conformer commetous les autres bâtiments auxrègles d’urbanisme. Plutôt quede se lancer dans de faux dé-bats sur l’identité nationale, leport de la burqa ou maintenantles minarets, le temps est peutêtre venu de s’interroger surl’islamophobie rampante quis’est, semble-t-il, emparée denotre société et menace de met-tre à mal l’idéal humaniste quifut un jour la marque de fa-brique de la patrie des droits del’homme.

Dernière minute : Le vote anti-minarets pourrait

poser des problèmes au ni-

veau européen. Si la Suisse

n’appartient pas à l’Union Eu-

ropéenne, sa Constitution doit

tout de même respecter la

Convention Européenne des

Droits de l’Homme. En cas de

recours auprès du Conseil de

l’Europe, envisagé par les

Verts suisses, le vote pourrait

être annulé.

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Mardi 1er décembre 2009 3

DOSSIER qui cache la forêt

Construction de minarets

Danger de contagionLeur rare présence, en France, n’a jamais été sujet à polémique. Mais lechoix suisse, ce dimanche, pourrait attiser le débat.

L’onde choc qui a secouél’Europe, après le réfé-rendum interdisant l’édi-

fication de nouveaux minaretsen Suisse, pourrait-elle se propa-ger en France ? A priori, la ques-tion ne s’était pas encore posée.D’abord parce qu’en France, lenombre de mosquée avec mina-rets est minime. « Il n’y en a que

dix en France, précise Saïd

Aalla, le Président de la grande

Mosquée de Strasbourg. Seules

les mosquées dites « cathédrale

» en ont une». C’est le cas de lagrande mosquée de Paris,construite en 1926, qui culmineà 30 mètres, ou de celles de Cré-teil, Lyon ou Marseille.

Pourtant, dès que le référendumsuisse est tombé, des opposantsaux minarets ont donné de lavoix sur les forums. Parmi les ar-guments, on retrouve la crainte

du bruit occasionné par l’appel àla prière, cinq fois par jour. Pour-tant, selon La Mosquée de Paris,il n'y a pas, en France, d'appels"classiques" à la prière, c'est-à-dire par la voix du muezzin. SaïdAalla considère que le minaretest avant tout un symbole. « Ces

appels se font au sein même de

la salle de prière. Les musul-

mans ne veulent pas froisser la

susceptibilité de leurs voisins et

attiser les tensions. » Une alter-native a été trouvée à Marseille.Alors que l’inauguration du lieude culte n’est prévue qu’en2011, un appel à la prière avecun faisceau lumineux a déjà étéimaginé.

Un problème urbanistique

Chaque mosquée peut théori-quement se doter d’un minaret.Deux limites se présentent tou-tefois. La première est d’ordre

financier. Depuis la loi de 1905,relative à la séparation desEglises et de l’Etat, les subven-tions publiques sont impossiblespour la construction de lieux deculte. L’ajout d’un minaret à unprojet de mosquée représentantun surcoût, certains projets sontdoublés d’un appel au don de lacommunauté. La seconde limite est d’ordre ur-banistique, réglée par le Code del’urbanisme et le Code de laconstruction et de l’habitation.Un minaret peut, par exemple,être limité dans sa hauteur ouadopter un style qui s’inscrivedans l’aspect architectural duquartier. Le problème ne s’était pas en-core posé en France, où les mi-narets sont pour le momentparfaitement intégrés dans lepaysage. Ces tours embléma-tiques, qui sont « un élément de

visibilité pour la Mosquée »,selon Saïd Aalla, peuvent toute-fois devenir le symbole d’unnouveau débat sur l’intégrationdes communautés musulmanesen France. Xavier Bertrand n’a-t-il pas déjà déclaré qu’il n’était« pas certain que l’on ait forcé-

ment besoin de minarets » ?

Marie Koenig

Un vote impossible en FranceLe vote helvétique contre les minarets a fait l’objet de vives critiques dans la presse fran-çaise. Un tel référendum est il envisageable dans l’Hexagone ? Eléments de réponse.

Rarement une votation popu-laire suisse n’aura eu autantd’échos en France et dans

la presse étrangère. Au-delà del’interdiction des minarets, votée à57,5%, c’est bien le système devote lui-même qui a suscité la po-lémique. Il est pourtant régulière-ment utilisé dans la Confédérationhelvétique : tous les deux mois en-viron, avec deux types de vota-tions, sur projet gouvernementalou sur initiative populaire. Achaque fois, plusieurs questionssont abordées, parfois différentesselon les cantons. Sylvain Besson,

correspondant à Paris pour le quo-tidien suisse Le Temps, estime que« ce système est une bonne chose,

car il permet au peuple de s’expri-

mer sur tous les sujets ». Cette liberté de poser toutes lesquestions, y compris les moinsconsensuelles, c’est bien ce quichoque la majorité des médiasfrançais qui accusent le systèmesuisse de favoriser les réflexes po-pulistes. « Personnellement, je suis

contre le référendum, assène Béa-trice Houchard, journaliste au Pa-risien. Je ne crois pas en la

démocratie directe ; sinon, on

n’aurait jamais supprimé la peine

de mort ! » Et Sylvain Besson derétorquer : « En Suisse, personne

ne veut abolir la votation. La

France et la Suisse ont simplement

des cultures politiques très diffé-

rentes». Ce type de référendum est-il réali-sable en France ? Depuis la cam-pagne des élections présidentiellesde 2007, le débat autour de la dé-mocratie participative est relancé.Le principe de référendum d’ini-tiative populaire est ainsi inscritdans la Constitution française. Il aété voté dans le cadre de la réforme

constitutionnelle de 2008, mais nepourra être mis en applicationqu’après validation par une loi or-ganique, examinée d’ici fin juin2010. Si celle-ci est votée, le réfé-rendum sera toutefois très encadré.Pour qu’il soit mis en place, le sou-tien d’1/5e des Parlementaires et lasignature d’1/10e des citoyens(près de 4,5 millions de per-sonnes), seront nécessaires. Rien àvoir, donc, avec la votation suisse.Pour Sylvain Besson, « il faudrait

une révolution politique pour arri-

ver à ce système en France ! »Laura Béheulière

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L e P a r o d i e n L i b é r é§ §

MONDE MONDE MONDE

Nucléaire iranien : trois scénarios

pour l’avenir

Ahmadinejad persiste etsigne. Seulement deuxjours après avoir été

condamné par l’Agence Interna-tionale pour l’Energie Atomique(AIEA) pour son refus de coo-pération, le gouvernement ira-nien a annoncé la constructionprochaine de dix nouvelles cen-trales d’enrichissement d’ura-nium. Malgré l’accroissementdes pressions internationales,Téhéran s’obstine à poursuivreson programme nucléaire aurisque de voir les grandes puis-sances durcir leurs positions etenvisager des options plus sé-vères. Détails de celles-ci de laplus indulgente à la plus dure.

Privilégier la diplomatie

Jusqu’ici toutes les parties ontcherché des solutions politiquesà la crise du nucléaire iranien.La dernière proposition en dateétait de suggérer à l’Iran d’enri-chir son uranium en France et enRussie. Un transfert garantissantainsi la possibilité d’une sur-veillance des activités du régimemais jugé inacceptable par lesautorités iraniennes. Celles-cifont pourtant toujours mine decoopérer et ont récemment dé-claré par la voix d’Ari Larijani,le président du Parlement que «

l’Iran (allait) poursuivre ses ac-tivités dans le cadre et sous lasupervision de l’AIEA ». Maisces affirmations sont jugées peucrédibles après la découverte parl’Agence onusienne de laconstruction dissimulée d’un se-cond site nucléaire près de Qomdans le nord-ouest du pays. Faceà cette « mauvaise foi » d’un ré-gime qui semble chercher à ga-gner du temps, Barack Obamapourrait abandonner sa politiquede la main tendue.

Alourdir les sanctions écono-

miques

En effet, les Etats-Unis pour-raient se tourner maintenant versdes sanctions financières pourforcer Mahmoud Ahmadinejad àrespecter le traité de non-proli-fération dont l’Iran est un des si-gnataires. « Il faut s’attendre àdes contraintes plus grandes surles échanges », estime l’irano-logue Yann Richard, professeurà la Sorbonne. Déjà pénalisée, laRépublique islamique doit pas-ser par les Emirats du Golfe Per-sique pour chaque achat effectuéà l’étranger. Bien que produc-trice de pétrole, elle doit impor-ter plus de la moitié de soncarburant. « Si les américainsbloquent ces importations, le ra-

lentissement accru de la vie éco-nomique va rendre le régimeencore plus odieux à l’opinionpublique », ajoute le spécialiste.Sur son territoire, l’Etat améri-cain a récemment saisi desavoirs appartenant à une banqueiranienne suspectée de financerle programme nucléaire.

L’option militaire

« La meilleure option d’Obama,c’est de privilégier toutes lesmesures de coercition poli-tiques, économiques et diploma-tiques avant de considérer unequelconque intervention arméeavec Israël », considère YannRichard. Engagés dans les deuxconflits d’Irak et d’Afghanistan,les Etats-Unis n’ont pas vrai-ment les moyens d’ouvrir un

nouveau front dans la poudrièredu Moyen-Orient. Excluejusqu’à présent, une action mili-taire fortement incitée par l’Etathébreu, n’est pas inenvisagea-ble, mais nécessite des motifsgraves comme une agression ouune atteinte sérieuse aux intérêtsaméricains. Conscient de ce risque, le prési-dent iranien se garde biend’agresser l’ennemi américainautrement que verbalement. Ilcontinue à prétendre que sonprogramme nucléaire, une ques-tion de souveraineté nationale,selon le régime des mollahs, n’aque des prétentions pacifiques.

Abdel Pitroipa

La crise en cinq dates :31 juillet 2006 : le Conseil de sécurité de l’ONU adopte une résolu-

tion enjoignant l’Iran à stopper son programme d’enrichissement de

l’uranium sous peine de sanctions.

21 septembre 2009: l’AIEA découvre la construction secrète d’une

centrale nucléaire à Fordow près de Qom dans le nord-ouest du pays

27 novembre : l’AIEA condamne l’Iran suite à son refus de coopé-

ration

29 novembre : l’Iran annonce la construction de 10 centrales d’en-

richissement d’uranium

Début 2010 : les pays occidentaux vont soumettre une proposition

d’alourdissement des sanctions sur l’Iran au Conseil de sécurité des

Nations Unies

Mahmoud Ahmadinejad, le président iranien, maintient le programme nucléaire.

Moyen-Orient

Les récents agissements dugouvernement iranien inquiètentles nations occidentales. Ellesdisposent dequelques moyenspour y répliquer.Inventaire.

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L e P a r o d i e n L i b é r éMONDE MONDE MONDE

C’est un homme fatigué,en fauteuil roulant et lamine déconfite qui

s’est présenté à l’ouverture deson procès. John « Iwan »Demjanjuk, 89 ans, est accusédu meurtre de près de 30 000juifs entre mars et septembre1943. Période durant laquelleil aurait été garde à Sobibor etdonc auxiliaire des SS. C’estla première fois que l’Alle-magne juge un étranger pourdes crimes commis sous le na-zisme. Barrières renversées, bouscu-lades, larmes de survivantsles autorités ont eu toutes lespeines à contrôler la foulevenue assister au jugement decet apatride d’origine ukrai-nienne (la nationalité améri-caine lui a été retirée en2004). Le procès a com-mencé avec une heure de re-tard. Dès l’ouverture del’audience, l’avocat de Dem-janjuk a tenté de récuser lacour en la présentant commeimpartiale. «Comment se

peut-il que ceux qui don-

naient les ordres aient été in-

nocentés? » a déclaré UlrichBusch, précise l’AFP. Re-quête immédiatement rejetéepar la cour.

Sur une civière l’après-midi

John Demjanjuk est apparumalade lors de cette premièrejournée, le visage blême et fa-tigué le matin. Il s’est présentésur une civière l’après midi. «

Il se fait passer pour la vic-

time, mais son âge ne change

rien aux atrocités, il faut que

justice soit faite » précise Ro-bert Koerner, membre d’uneassociation de déportés. Desexperts médicaux ont d’ail-leurs assuré que l’état de santéde Demjanjuk lui permettaitde comparaitre.

L’accusé avait déjà été jugé en1988 en Israël mais, faute de

preuves suffisantes, il avaitéchappé à la peine de mortpuis acquitté en 1993. « C’est

une bonne chose qu’il passe

devant la justice. Beaucoup

sont passés à travers les

mailles du filet » indique Ber-trand Herz, 79 ans, l’un desplus jeunes déportés deFrance.L’accusation dispose de plu-sieurs éléments pour étayer saplaidoirie. Entre autres, desdéclarations écrites assurantque Demjanjuk était biengarde à Sobibor et un laissez-passer de gardien SS, délivréen son nom et qui mentionneson affectation dans le campd’extermination.

Le tribunal allemand accuse le« garde présumé de Sobibor »d’avoir participé en tant quedernier maillon de la chaine augénocide de près de 30 000juifs. A 89 ans, Demjanjukrisque la prison a perpétuité.Pour Bertrand Herz, l’âge del’accusé importe peu et le ver-dict aussi. « Qu’on le punisse

est une bonne chose mais ce

qui importe c’est le devoir de

mémoire, le procès doit avant

tout avoir un but pédago-

gique». Après 30 ans d’at-tentes, les débats sont lancés,le procès devrait durer deuxmois.

Julien Van Caeyseele

Le procès de John Demjanjuk, gardien présumé dans le camp d’extermination de So-bibor, s’est ouvert hier, à Munich. Ce procès sera être l’un des derniers mettant encause un criminel de guerre nazi.

Demjanjuk face à son passéProcès

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En fauteuil roulant le matin, Demjanjuk s'est présenté sur une civière à l’audience

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MONDE MONDE MONDE

Amérique latine

Le Honduras n’est pas encore

sorti d’affaireLes élections organisées par lajunte militaire aupouvoir depuisquatre mois ontdésigné PorfirioLobo comme pré-sident, mais Ma-nuel Zelaya et sespartisans sonttoujours écartésdu pouvoir.

Les farces électoralesappuyées, ou du moinsnon dénoncées, par la

communauté internationalen’en finissent plus. Aprèsl’Afghanistan, le Gabon,voilà le tour du Honduras. Di-manche 29 novembre, le can-didat Porfirio Lobo a été éluprésident du Honduras avec55,9% des voix. Tous les paysd’Amérique, en dehors desEtats-Unis, du Panama duPérou, du Costa-Rica et de laColombie, ont rejeté l’élec-tion, qui s’est déroulée sansaucun observateur internatio-nal.Cette élection était censée, of-ficiellement, apporter une co-hésion nationale à un paysdéchiré depuis le 28 juin, dateà laquelle le président ManuelZelaya a été chassé du pou-voir par un coup d’Etat orga-nisé par l’armée et la classedirigeante. Roberto Michel-leti assurait une présidencepar intérim depuis lors. Leprétexte : le président déchuvoulait réformer la constitu-tion, ce qui lui aurait permisde briguer un second mandat.Ce qui est techniquementfaux, étant donné que la mo-dification de la constitution

n’aurait jamais pu arriveravant les élections de novem-bre 2009.

Les Etats-Unis gardent

leurs habitudes

Pendant tout l’été, la commu-nauté internationale avaittenté en vain de rétablir Ma-nuel Zelaya à la tête du gou-vernement. Mais RobertoMichelleti, soutenu par l’oli-garchie hondurienne, n’a pascédé. Le 29 octobre, un ac-cord avait pourtant été signépar le gouvernement de factoet Manuel Zelaya, sous l’œilde Thomas Shannon, sous-se-crétaire d’Etat américain. Leprésident déchu acceptait latenue de nouvelles élections àcondition d’être rétabli aupouvoir. Pourtant, ManuelZelaya est toujours barricadédans l’ambassade brésiliennede Tegucigalpa. Le congrèsdécidera de son sort mercredi,alors que l’accord prévoyaitde décider de réhabiliter l’an-cien président avant les élec-tions.Cette duplicité du gouverne-ment de facto n’a pourtant pasrefroidi les Etats-Unis, quiont validé le scrutin, avecquelques réserves pour la

forme. L'élection est « un pas

en avant très important (...)

mais seulement cela. Seule-

ment un pas, et ce n'est pas le

dernier », a affirmé le vice-secrétaire américain pourl'Amérique latine, Arturo Va-lenzuela. Il faut dire que 40%des exportations hondu-riennes sont à destination desEtats-Unis.L’Europe a été plus timide.L’Espagne a déclaré qu’elle «ne reconnaît pas les élections,

mais ne les ignore pas pour

autant ». La France, de soncôté « regrette que le scrutin

d’hier n’ait pas eu lieu dans

un contexte conforme à l’or-

dre constitutionnel », tout enappelant au fameux rétablis-sement des libertés fonda-mentales.

Le Honduras risque de

créer un précédent

La communauté internatio-nale, entrainée par les Etats-Unis, cherche avant tout àétouffer le feu d’une éven-tuelle guerre civile. En effet,les soutiens du gouvernementputschiste sont les principauxpropriétaires terriens du pays,alors que près de 60% de lapopulation vit avec moins de2 $ par jour. Les emprisonne-ments abusifs et les restric-tions des libertés sontdevenues monnaie couranteau Honduras. Mais si le coupd’Etat est légitimé, ce seraitun précédent grave pourl’Amérique du Sud, quin’avait pas connu de coupd’Etat effectif depuis plus de20 ans.

Grégory Rozières

Un ancien Guérillero en UruguayUne deuxième élection a eu lieu le 29 novembre en Amérique Latine. Lesuruguayens ont choisi José Mujica, ancien dirigeant des Tupamaros, laguérilla des années 1970. Il l’emporte, à la tête du Front élargi (gauche),avec plus de 10 points d’avance sur son opposant Luis Alberto Lacalle, duParti national (conservateur). Emprisonné pendant plus de 10 ans, cet ex-guérillero va succéder à Tabaré Vazquez, qui fut le premier président degauche du pays. Ne pouvant pas se représenter, il quitte le pays avec 71%de sympathisants. Si le style des deux hommes est différent, le pays nes’attend pas à un changement politique important mais à une digne suc-cession.

Le président déchu Manuel Zelaya est toujours bloqué dans l'ambassade brésilienne

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ECONOMIE ECONOMIE ECONOMIE

HAUTE COUTURE

Christian Lacroix aux défi-lés, c’est fini. Le tribunalde commerce de Paris

tranche aujourd’hui en faveurd’un redressement judiciaire, oud’une liquidation définitive.Le 22 mai dernier, la maison dehaute couture Christian Lacroixdéposait le bilan. En 2008, laperte de 10 millions d’euros et lachute des ventes de plus de 35% aentraîné la maison Christian La-croix vers une cessation de paie-ment.Le luxe a définitivement du mal àtirer son épingle du dangereux jeude la crise. Début octobre, l’ave-nir de Christian Lacroix semblaitse profiler sous un meilleur jour.De nombreuses promesses d’of-fres de reprise avaient été annon-cées.Mais à quelques jours du verdict,personne ne semblait croire en unpossible rebondissement. Lecheikh Hassan Ben Ali al-Naimiet le cabinet Bernard KriefConsulting, qui s’étaient pourtantannoncés comme potentiels re-preneurs, n’ont déposé aucunchèque.Le tribunal a décidé, par défaut,d’établir un plan de redressementminime avec l’un des action-naires, le groupe américain Falic.Les conséquences seront lourdes.Cent postes vont disparaître. Lapoursuite d’une activité sera pos-sible, avec une licence réduite etune petite dizaine de salarié. Maisla haute couture et le prêt-à-porter, c’est terminé. La seule ac-tivité restante sera celle desaccessoires et parfums.

Lacroix, déclin d’un patrimoine

Quoiqu’il arrive, Christian La-croix, depuis longtemps dépos-

sédé de tout pouvoir décisionnelau sein de sa propre maison, res-tera lié à sa société jusqu’à mai2010. Et même si le couturierreste en vogue dans plusieurs au-tres domaines (design de trains etd’hôtels, création d’uniformes,etc.), la crise aura finalement faittombé l’un des fleurons du patri-moine de la mode française.Christian Lacroix n’est pas le seulà s’être trouvé dans la tourmente,mais sa chute est bien la plus vio-lente. Il y a tout juste un an, ennovembre 2008, le quotidien LaTribune avait annoncé qu’un ra-chat complet de la maison Jean-Paul Gaultier était en négociation.L’information avait été démentiepeu de temps après. Mais celamontrait bien qu’au temps fort dela crise financière et économiquemondiale, l’industrie du luxe,pourtant fortement ancrée dans lequotidien des Français, n’était pasà l’abri.Aujourd’hui, seules quatre desdix maisons officiellement mem-bres de la haute couture en Francebénéficient d’un rayonnement in-ternational, qui les protège de

toute déconvenue. Christian La-croix disait, sur son site internet :« La couture c’est fou, c’est im-

prévisible, et surtout, c’est plus

fort que moi ». La crise aura pour-tant eu raison de ce passionné.

Pauline Bordone

Christian Lacroix

descend du podium« Affaire à suivre…», disait le magazine Elle. Le verdict vientde tomber, le tribunal de commerce de paris va appliquer leplan de redressement des actionnaires de la maison Lacroix. Enclair, la mort de la marque.

EN BREF

RSA « Le revenu de solida-rité active a atteint unquart de sa cible », aannoncé MartinHirsch. 370 000 per-sonnes ont fait valoirleur droit à cettenouvelle prestation.L’objectif est de tou-cher 90% de bénéfi-ciaires potentiels aubout d’un an.

Areva T&D Le pôle transmissionet distribution d’élec-tricité du groupeAreva restera français.Réuni hier, le conseilde surveillance dugroupe nucléaire adécidé qu’il allait en-trer en négociationexclusive avec leconsortium Alstom-Schneider Electric. Legroupe américain Ge-neral Electric et le ja-ponais Toshiba ont, defait, été écartés de lavente.

Bourse Après une correctionde 1,11 %, hier, le mar-ché parisien se re-prend dans le sillagedes Bourses asiatiques.Les places boursièresde Dubaï et d'AbouDhabi sont toujoursdans la tourmente,chutant respective-ment de plus de 6% etde 5% à l'ouverture, cematin.

Les petites mains deLacroix

Certaines de ces femmes tra-vaillent avec Christian Lacroixdepuis la création de la marque,en 1987. Depuis quelques mois,elles sont en suspend. Leur der-nier coup de collier, c’était enjuillet 2009. Elles s’étaient bat-tues aux côtés de « MonsieurLacroix » pour pouvoir assurercoûte que coûte sa présence à lasemaine de la haute couture. Cesemployées trouvent le tempsbien long, tant elles étaient ha-bituées aux rythmes effrénés desdéfilés. Mais malgré leur rési-gnation, chacune d’entre ellescultive l’espoir d’un sauvetagede dernière minute.

P.R

le verdict est tombé aujourd'hui, la maison Christian Lacroix

n'existe plus

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Page 8: Le Parodien Libéré

Mardi 1er décembre 20098

L e P a r o d i e n L i b é r é§ §

ECONOMIE ECONOMIE ECONOMIE

Energie

E-commerce

Grandes manoeuvres à l’Est

C’était la dernière mesureprise par Pierre Gadon-neix avant de quitter EDF

au profit d’Henri Proglio. Initiéeen septembre dernier lors d’unevisite d’Etat à Moscou, le géantélectrique français s’apprête àprendre 10% de participationdans le futur gazoduc géantSouth Stream. Piloté par Gaz-prom, premier producteur mon-dial de gaz, ce projet d’enverguretraversera la mer Noire et se di-visera en deux branches versl’Italie et l’Autriche.Cet accord stipule que les moda-lités de la participation d’EDFdans le projet South Stream se-ront étudiées conjointement avecl’italien ENI, qui détient actuel-lement 50 % de South StreamAG, la société en charge de laconstruction de la section sous-marine du projet. L’accord pré-

cise également que l’entréed’EDF dans South Stream pré-voit la signature de nouveauxcontrats de long terme dans lafourniture de gaz naturel. Il per-mettra à Gazprom de sécuriser lavente de ses ressources en gazauprès d’un partenaire européende confiance, et à EDF, qui a ma-nipulé en 2008 un volume de 29milliards de m3 de gaz en Eu-rope, d’obtenir une garantie d’ap-provisionnement enhydrocarbures en provenance deRussie. la rupture des livraisonsrusses transitant par l'Ukraine en2006-2007, puis au cours de l'hi-ver 2009 ont laissé des traces.L'Union européenne et la Francene veulent plus être l'otage duconflit russo-ukrainien. Il est éga-lement prévu qu’aux termes decet accord, EDF et Gazprompourront élargir leur coopération

dans le domaine de l’électricité,en France et hors de l’Hexagone.Pour Henri Proglio, « cet accord

permet à EDF de franchir une

étape majeure dans sa stratégie

visant à sécuriser ses approvi-

sionnements en gaz naturel à la

fois pour l’alimentation de ses

propres moyens de production

d’électricité et pour la commer-

cialisation d’offres gaz naturel

auprès de ses clients. »

GDF et Total en embuscade

Les autres leaders énergétiquesfrançais ne sont pas en reste.Total est déjà un partenaire deGazprom sur le projet d’exploita-tion d’un champ géant d’hydro-carbures (Chtokman), et legroupe pétrolier cherche aussi àobtenir l’accès à d’autres sourcesdans le pays. GDF est égalementun important client de Gazprom

dans le cadre d’un contrat d’ap-provisionnement de long termesigné en décembre 2006. Le dis-tributeur français devrait aussivoir sa participation grimper à9% dans le projet jumeau de ga-zoduc Nord Stream, traversant lamer Baltique, moyennant la ces-sion de 5,26% de l’allemandVNG à Gazprom.

Grégory Raymond

En entrant dans le capital du gazoduc paneuropéen de Gazprom, le groupefrançais EDF affiche sa nouvelle stratégie qui le lie au géant russe pour lesannées à venir.

Conso de crise sur le NetSuccès mitigé pour la deuxième édition française du cybermonday. Si lesacheteurs sont au rendez-vous, leurs dépenses reculent.

Doper les ventes enligne dans le creux deconsommation qui

précède les fêtes de fin d’année: c’est l’idée du cybermondayqui tente d’appâter les inter-nautes à coups de super-dis-count en ligne. Né en 2005 auxEtats-Unis, ce concept se dé-roule tous les ans le lundi sui-vant Thanksgiving. Il a séduitles marchands du Net françaiset vient d’avoir lieu en Francela semaine dernière, sept joursavant son coup d'envoi outre-Atlantique où il fait figure debaromètre du moral desconsommateurs avant Noël.A partir d’un site unique bap-

tisé cybermonday.fr, les inter-nautes ont accès à l’ensembledes bonnes affaires proposéespar 300 cybermarchands. Tousles poids lourds du secteur yparticipent à l’image de laFnac ou de Price Minister. Cesmarchands promettent des ré-ductions jusqu'à 90% ! Mais lamoyenne se situe plus modes-tement aux alentours de 20%. En dépit de la crise, les ache-teurs n’ont pas boudé ce cy-bermonday. Le nombre devisiteurs uniques (la principalemesure d’audience de l’Inter-net) a augmenté de 24% cetteannée, soit 5,3 millions d'inter-nautes. Le signe d’une belle vi-

talité du e-commerce qui ré-siste à la morosité ambiante. «Les marchands sont deman-

deurs de ce type d'opération

puisque cela leur permet de

s'offrir une bonne visibilité, et

les acheteurs sont toujours à

l'affût de la bonne affaire », ex-pliquent les organisateurs del’opération.Mais si les acheteurs sont plusnombreux, ils dépensent en re-vanche moins. « Tous les webs

marchands ont connus une

hausse de 20-25% cette année,analyse Pierre Kosciusko-Mo-rizet, président de l'ACSEL(Association pour le Com-merce et les Services En

Ligne). Mais avec la crise, les

achats se font sur des produits

peu chers comme le textile. »Le fondateur de Price Ministeren vient même à relativiserl’intérêt du cybermonday pourles consommateurs. « Ces of-

fres restent très intéressantes

par rapport à celles du com-

merce physique d’une manière

générale plus cher que le com-

merce en ligne. Mais les rabais

du cybermonday restent infé-

rieurs à ceux des soldes

d’après-fêtes, en janvier»,conclut-il. Pour les très bonnesaffaires, il faudra donc atten-dre.

Clément Bourdin

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Page 9: Le Parodien Libéré

Mardi 1er décembre 2009 9

ECONOMIE ECONOMIE ECONOMIE

High-tech

iPhone 4 : la rumeur enfleLe site MacRumors a révélé le 28 novembre qu’une quatrième version dusmartphone phare de la firme de Steve Jobs était déjà en phase de test. La ru-meur enfle mais Apple n’a toujours rien confirmé.

Forcément, il y en auraune quatrième. Alorsque le nombre d’iPhone

vendu dans le monde depuissa commercialisation en 2007devrait dépasser les 30 mil-lions d’unités d’ici la fin del’année, le siteMacRumors.com a révélé le28 novembre dernier que laquatrième génération du célè-bre mobile de la pomme étaitdéjà en phase de test. L’infor-mation a rapidement fait letour du net, et plusieurs sitesspécialisés s’en sont faitl’écho. Et le scoop est à pren-dre au sérieux. C’est en effetdéjà MacRumors.com quiavait réussi en 2007 à mettrela main sur le guide commer-cial et technique des caracté-ristiques de la première

génération de l’iPhone unmois avant sa sortie. Le siteavait ainsi pu dévoiler que lemobile d’Apple ne serait pascompatible avec les MMSphotos et vidéos.

iPhone mystère à San

Francisco

Cette fois, ce sont des don-nées internes du Firmware 2(logiciel informatique qui per-met de charger le systèmed'exploitation) de l'iPhone quiont permis au site d’appuyerses révélations. Concrète-ment, la société Pandav, quidéveloppe des applicationspour l'iPhone d'Apple, a ré-cemment comptabilisé des té-léchargements en provenanced'un appareil encore inconnu,l'iPhone 3.1. Or la version la

plus évoluée de l’iPhone(3GS) est labellisée par lecode 2.1. Pour les habituésdes versions de logiciels, lepassage de 1.1 à 1.2 indiqueune évolution, tandis qu'unchangement de 1.x à 2.x in-dique un tout nouveau mo-dèle. Appliqué à l'iPhone, celalaisse à penser à une toutenouvelle version de l’appareil.Autre indice, les télécharge-ments en provenance de cetiPhone mystère ont été émis àpartir de San Francisco. Or,c’est dans cette ville de la côteouest qu’est situé le sièged’Apple. Pour mémoire, on sesouvient qu’en octobre 2008,des développeurs avaient euvent des tests de l'iPhone3GS. Des téléchargements deleurs applications à partir de

l'iPhone2.1 avaient en effet eulieu dans la région de SanFrancisco. Huit mois plus tard, l'iPhone3GS était lancé…

Vincent Girard

Sommet Chine-UE

Le Chine reste ferme sur le YuanLors du sommet UE-Chine qui s’est tenu hier à Pékin, le gouvernement chi-nois a été invité à réapprécier sa monnaie. Une mesure que Pékin estime in-juste de devoir relever le taux de change.

Le taux de change duYuan ne changera pas. Sila Chine s’est montrée

conciliante sur les questions en-vironnementales lors du som-met UE-Chine, le premierministre Wen Jiabao est restéintransigeant malgré la fortepression des Etats-Unis. Il y a15 jours, le président BarackObama s’est rendu à Pékin pourplaider la réévaluation du Yuan.La semaine dernière, c’est Do-minique Strauss Kahn, le direc-teur général du FMI quiappelait la Chine à remonter letaux de change de sa monnaie,avant l’ultime intervention de

Jean-Claude Trichet, le prési-dent de la Banque centrale eu-ropéenne, dimanche dernier.Mais « dans cette crise finan-

cière internationale d'un genre

presque inédit dans l'histoire, le

maintien du taux de change (du

yuan) a été bénéfique au déve-

loppement économique de la

Chine et à la reprise mondiale

» a justifié Wen Jiabao. Le pre-mier ministre accuse d’ailleursles pays demandeurs d’une ré-évaluation du Yuan de s’enga-ger dans un « protectionnisme

commercial insolent vis-à-vis

de la Chine. Ceci est injuste,

ces mesures sont des restric-

tions au développement du pays

», a-t-il dénoncé. Les Etats-Unis ont en effet décidé de ra-lentir leurs importations deproduits chinois dans les sec-teurs de l’acier, des pneus et dupapier.

Fin de la politique de rééva-

luation

Depuis 2008, la Chine a bruta-lement mis fin à sa politique deréévaluation, afin de raccrochersa monnaie au dollar. Ce revi-rement a en réalité pour but decompenser l’effondrement deses exportations vers l’Europeet les Etats-Unis en pleine crise

économique. L’absence de ré-évaluation a deux consé-quences. La compétitivité de lazone euro en souffre (l'Unioneuropéenne est le premier mar-ché de la Chine avec 20% deses exportations), et la déflationdu Japon s’en retrouve accen-tuée. La solution pourrait d’ailleursbien venir de l’archipel nippon,qui a décidé de contre-attaquer.La Banque du Japon prévoitd’acheter des dollars, et de ven-dre tout autant de Yens, afin decompenser l’achat massif dedollars par la Chine.

Marius Garrigue

L e P a r o d i e n L i b é r é§ §

La représentation du futur

iPhone 4 selon l’artiste japo-

nais Isamu Sanada

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Page 10: Le Parodien Libéré

Mardi 1er décembre 200910

L e P a r o d i e n L i b é r é§ §

SOCIETE SOCIETE SOCIETE

Restos du coeur

Nouvelle campagne, nouveaux profils

La 25e campagne d’hiverdes Restos du cœur adébuté hier soir. Dès 16

heures, une dizaine de béné-voles s’agitaient déjà autour dela rue des Poissonniers, àReims. Leur objectif : mettretout en œuvre pour accueillirles premiers bénéficiaires dansles meilleures conditions. « Ilfaut vraiment être vigilant dans

la préparation car ensuite, tout

va très très vite, lâchait Ophé-lie, 27 ans, et bénévole depuissix ans. Surtout qu’il risque d’y

avoir plus de personnes dans

le besoin que les années précé-

dentes. » Car depuis l’an der-nier, la crise est passée par-là etla demande s’est diversifiée.En plus des mères célibataires,des chômeurs en fin de droitsou des SDF, des personnes ac-

tives dont le salaire ne permetplus de subvenir totalementaux besoins de leur familleviennent désormais s’installerdans les files d’attente. A l’ac-cueil du centre rémois ces der-niers mois, Ophélie s’en estvite rendu compte « On a vu de

plus en plus des familles venir

se renseigner sur les diffé-

rentes aides depuis fin octobre.

»

« Je n’arrivais plus à suivre »

Souvent accompagnés de plu-sieurs enfants, ces nouveauxbénéficiaires n’ont plus réelle-ment le choix. « Cela fait déjà

plusieurs années que nous

nous serrions la ceinture avec

ma femme au niveau alimen-

taire, explique Patrick, 43 ans,employé d’usine. Mais depuis

que la crise a gravement tou-

ché mon secteur d’activité, j’ai

dû revoir mon salaire à la

baisse et nous ne pouvons plus

faire autrement dans l’immé-

diat. »Quelques mètres derrière lui,dans la file d’attente menantaux plateaux-repas, Rodolphe,26 ans, est ouvrier à temps par-tiel et vient, depuis deux hiversmaintenant, profiter de ses sixrepas par semaine. « Il y a trois

ans, j’ai dû payer mes études

et faire un crédit-étudiant.

Mais depuis, les prix ont énor-

mément augmenté pour tout et

je n’arrivais plus à suivre fi-

nancièrement entre le loyer et

la nourriture malgré l’aide de

mes parents. »

Une question de moyens

A 19h30 et alors que le coupde feu a été donné une petiteheure auparavant, le stock adéjà réduit d’un tiers et le nom-bre de demandeurs de ne dés-enfle pas. Loin de là. De quoi mettre une légère

pression à Mireille Mallet, fi-gure emblématique du centre,impliquée dans l’institution co-luchienne depuis vingt ans.Postée aux commandes du self,la vétérante tente d’apercevoirle bout de la file, en vain. «Même si on s’en doutait, on ne

pensait pas que ce serait à ce

point-là. Heureusement que

nous avions prévu du stock

pour répondre aux besoins de

tous, se rassure la Rémoise.Mais nous avons tout de même

un manque de moyens finan-

ciers. Et sans vouloir remettre

de l’huile sur le feu, l’Etat de-

vrait tout de même faire plus

d’efforts. » Si Benoît Apparu, secrétaired’Etat au Logement a promisque « l’Etat accompagnera le

financement de l’augmentation

des besoins de l’aide alimen-

taire », aucun chiffre n’a pourle moment été communiqué dela part du gouvernement et nulne sait si cette aide surviendradès cet hiver.

Alan de Silvestri

Avec la crise, l’association fondée parColuche doit gérer une augmentation dela demande. Car, depuis l’hiver dernier,le besoin d’aide alimentaire touche deplus en plus de catégories sociales.

Discrimination

La Halde s’allie à l’Ile-de-France

C’est une première. Al’occasion de ladeuxième semaine de

l’Egalité, la Halde et la Ré-gion Ile-de-France ont signéhier soir une convention departenariat. Réunis au Caba-ret Sauvage à Paris, Jean-Paul Huchon, président duConseil régional, et LouisSchweitzer, président de laHaute autorité de lutte contreles discriminations et pourl’égalité, ont signé l’accordaprès la tenue de tables

rondes sur la discrimination.Ils ont ensuite fait place àBams et Baffing Kull pourdes concerts engagés. Aprèsplusieurs années de luttecontre les discriminationschacune de son côté, les deuxentités vont enfin travaillerconjointement. Premier accord de la sorteentre la Halde et un Conseilrégional, la convention,conclue pour un an, prévoit lamise en place d’une politiquede prévention des discrimina-

tions dans le recrutement, lacréation d’un observatoiredes « bonnes pratiques », unemise en commun des travauxde recherches et, entre autres,la formation des acteurs ré-gionaux accompagnant lesvictimes de discriminations. En partenariat avec l’Acsé(Agence nationale pour la co-hésion sociale et l’égalité deschances) et la Halde, leConseil Régional organisejusqu’au 4 décembre une se-maine de mobilisation afin de

sensibiliser le public sur lesdiscriminations. Spectacles,débats, expositions : plus de280 manifestations sont at-tendues dans toute la France.

Laura Béheulière

A l’occasion de la deuxième semaine de l’Egalité, la Halde signe uneconvention avec le Conseil Régional d’Ile-de-France. Cette semaine,différentes manifestations se dérouleront à travers la France.

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Page 11: Le Parodien Libéré

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Journée Mondiale contre le Sida

Sida : des progrès, mais toujours

pas de rémission.La 21ème journée mondiale contre le Sida est l’occasion de faire un point sur l’avancée de la maladie. Si le nombre de contaminés est stable, l’épidémie est loind’être éradiquée.

Un chiffre qui donne le tour-nis : tous les jours, c’estplus de 7000 personnes

dont 1200 enfants qui sont infec-tées par le virus dans le monde. Lerapport publié la semaine dernièrepar l’OnuSida est édifiant. Fin2008, l’organisme a recensé 33,4millions de personnes vivant avecla maladie. Un chiffre qui donne letournis mais qui reste cependant re-lativement stable depuis presquecinq ans. Avec une contaminationtoute les 10 secondes, il reste diffi-cile de se réjouir de cette fragile «stabilité ». Pour Francis Gionti,porte parole de Sidaction, c’estl’accès aux soins et aux traitementsqui a fait de réels progrès. « A la fin

de l’année 2008, plus de 4 millions

de personnes dans les pays en dé-

veloppement avaient accès aux an-

tirétroviraux (ces traitements qui

permettent de contrôler la réplica-

tion virale). Des progrès encoura-

geants qui démontrent la faisabilité

d’un accès élargi aux traitements.

» Malgré cela, l’objectif de l’accèsuniversel en 2010, promis en 2005par les pays du G8, semble s’éloi-gner peu à peu, creusant un peuplus le fossé entre les pays riches etles pauvres. La préoccupationprincipale reste toujours l’Afriqueet plus particulièrement la régionsubsaharienne. C’est l’endroit dumonde qui détient toujours le triste

record du nombre de personnes vi-vant avec le virus. La régionconnaît même une légère et mal-heureuse progression : 22,4 mil-lions fin 2008 contre 22 millions,un an auparavant.

Des publics prioritaires

« Il faut changer les mentalités »scande la chargée de communica-

tion du Sidaction, Bérénice Pier-son. « La maladie ne touche pas

uniquement les homosexuels, les

femmes enceintes atteintes du virus

peuvent avoir un enfant non in-

fecté…autant de préjugés qu’il faut

absolument éradiquer pour avan-

cer et aider les malades. » Même

si la population semble mieux in-formée sur la transmission du HIV,la vigilance reste de rigueur, parti-culièrement auprès des jeunes. Et ilsemblerait que cela porte ses fruits.Selon un rapport de l’institut desondage Ifop pour Sidaction, 67%des 15-24 ans estiment être bien in-formés sur la maladie. Une infor-mation qui passe surtout par

internet et les médias (pour 40%d’entre eux) même si 87% disentégalement avoir assisté à une inter-vention sur le Sida pendant leurscolarité. Un bémol tout de même :seulement 27% des 15-24 évoquentle dépistage avec leurs nouveauxpartenaires sexuels. Mais c’est la

communauté homosexuelle quisemble inquiéter les associations etles pouvoirs publics. Selon un rap-port de l’Institut de veille sanitaire,les hommes ayant des rapports ho-mosexuels représentent la popula-tion la plus touchée avec 48 % descas de contaminations. La semainedernière Roselyne Bachelot, minis-tre de la Santé qui présentait lanouvelle campagne de prévention,a avoué son inquiétude : « nous ne

sommes pas là pour juger mais

pour agir. Les homosexuels restent

la seule population pour laquelle

on n’observe pas de diminution des

diagnostics(…) ils restent donc le

public prioritaire de notre préven-

tion ».Mégal Grouchka

Les avancées L’association Aides proposeun dépistage en 30 minutes,une technique déjà utiliséedans les services d’urgenceet à l’étranger. Il n’est pasencore légalisé en France.

Septembre dernier, des cher-cheurs thaïlandais et améri-cains annoncent avoir misau point un vaccin à mêmede réduire considérablementle risque de contaminationdans 32,1% des cas sur 16000 personnes testées.

M.G

L e P a r o d i e n L i b é r é§ §

SOCIETE SOCIETE SOCIETE

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Paul est bel homme, grand, rassurant. Installé dans le marais, ce fleuriste de 35 ans vit avec le HIV depuis déjà 15 ans.

« J’ai contracté la maladie à 20 ans, l’âge où vous pensez que tout est possible. Tout sauf ça. J’étais en école d’architecture, un peu

le roi de la promo, et même si j’étais conscient du Sida, cela me paraissait très loin de moi. Le plus dur a été de l’annoncer à mes grands

parents. Ils n’ont jamais compris, je pense. Pendant 5 ans, j’étais comme mort. Abattu, j’ai mis très longtemps à accepter la maladie,

et comprendre que j’avais le droit de vivre. Bien sûr, j’ai eu des compagnes dans ma vie, je suis tombé sur des personnes exception-

nelles. Mais aujourd’hui je suis célibataire, j’ai mon propre commerce, une famille aimante et une bande de potes indéfectible ! Un mes-

sage à transmettre ? Ce n’est peut être pas très original mais PROTEGEZ VOUS…on n’a encore rien trouvé de mieux ! »

Page 12: Le Parodien Libéré

Mardi 1er décembre 200912

SOCIETE SOCIETE SOCIETE

L e P a r o d i e n L i b é r é§ §

Affaire Girauld-Lherbier

Un supplément d’informationDisparition La mère de la petiteTyphaine, placée engarde à vue hier, a re-connu la mort de sonenfant. Son concubina été interpellé. Leursdéclarations sur lescirconstances dudrame sont contradic-toires, les recherchescontinuent pour re-trouver le corps. La fil-lette avait disparu le18 juin, à Maubeuge(Nord).

Grippe H1N1« Entre deux et troismillions de personnesauraient contracté levirus H1N1 en France», estime aujourd’hui,le professeur DidierHoussin, directeur gé-néral de la santé. Rose-lyne Bachelot aévoqué la possibilitéde passer au niveau 6du plan de pandémiegrippale.

Identité Nationale Plus de 35000 per-sonnes ont déjàposté un message surle site internet du Mi-nistère de l’Immigra-tion. Le débatinterpelle : un consul-tant extérieur amême du être appeléen renfort pour faireface à cette vague decontribution numé-rique.

Olivier Leurent,président de laCour d’assised’Auxerre, a demandé un « supplément d’in-formation », suiteau témoignaged’un ancien codétenu de Jean-Pierre Treiber.

Deux nouveaux élé-ments viennent acca-bler Jean-Pierre

Treiber. Son ancien compa-gnon de cellule a déclaré, dansles pages de l’Yonne Républi-caine, qu’au cours de sesconversations avec Treiber,l’homme lui avait avouéconnaître Marie-Christine VanKempen. La tante de GéraldineGirault avait alors été mise enexamen pour complicité demeurtre et écrouée, puis avaitbénéficié d’un non-lieu, pro-noncé en février 2009.

Même s’il faut à présent identi-fier le témoin et l’interroger enprofondeur, les enquêteurs vontdevoir prouver l’implication,ou non, de Marie-Christine VanKempen dans l’affaire.En second lieu, la patronned’un bar de la ville d’Autun arécemment déclaré avoir vuJean-Pierre Treiber et Marie-Christine Van Kempen dansson établissement. Improbableselon l’avocat de Mme VanKempen. Elle ne se serait ap-paremment jamais rendue dansla ville d’Autun. Au moment de

sa mise en examen, une pa-tronne de bar de Fontainebleauavait également assuré avoirreçu les deux individus dansson restaurant. Mais ce témoi-gnage s’était révélé incohérentet aucune preuve n’avaient étéfournie.Ces révélations ne devraientpas retarder l’ouverture du pro-cès en avril 2010, mais le pré-sident de la Cour d’assise veuts’assurer la véracité des faits,pour ne rien laisser au hasarddans cette délicate affaire.

Pauline Bordone

EN BREF

Les enquêteurs cherchent des "suppléments d'informations"

sur l'affaire Jean-Pierre Treiber©

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Juridique

Le DALO dans l’impasse Un an après sa mise en application, la loi Droit Au Logement Opposable peine à convaincre. A ce jour, seules 800 familles parisiennes ont été relogées sur les 10 000 reconnues prioritaires.

La loi qui devait révolutionner lemal logement a un goût amer. «Un toit c’est la loi. Mais malheu-

reusement, la loi n’est pas encore

appliquée », explique Jean-Bap-tiste Eyraud, le président de l’as-sociation Droit au logement(DAL). A Paris, ce sont pas moinsde 93% des demandeurs priori-taires qui attendent toujours unlogement. « Il faut trouver une

solution parce que ces familles

qui vivent dans des hôtels déla-

brés sont dans l’urgence »,s’alarme Mohammed Ould Ham-

madi, du collectif des deman-deurs DALO. En cause, les len-teurs et la complexité de laprocédure. Mais surtout la pénu-rie de logements sociaux, particu-lièrement sensible dans lacapitale.« La loi ne produira pas du loge-

ment », estime Olivier Filliette, lesous-directeur de la politique del’habitat à la Préfecture de Paris.« Certains préfets préfèrent payer

des pénalités » plutôt que de trou-ver des solutions dénonce pour sapart Serges Incerti-Formentini, le

président de la Confédération na-tionale du logement (CNL). Autreparadoxe pointé par les associa-tions d’aide aux mal-logés : l’Etatcensé reloger continue dans lemême temps d’expulser des fa-milles prioritaires.Face à un « Etat hors-la-loi et ré-cidiviste », le Collectif pour ledroit au logement opposable or-ganise une manifestation : « Raf-fut des oubliés du DALO »,demain à 12h30, Place des Inva-lides.

Laurence Texier

Page 13: Le Parodien Libéré

Mardi 1er décembre 2009 13

POLITIQUE POLITIQUE POLITIQUE

L e P a r o d i e n L i b é r é§ §

Régionales

Le PS tire un trait sur

DrayLe Parti socialiste apparaît divisé sur le cas Dray. Le députéde l’Essonne a été évincé des listes aux régionales en raisond’une enquête préliminaire pour abus de confiance.

Après l’affaire Frêche,l’affaire Dray. Le dé-puté de l’Essonne a

été écarté des élections régio-nales de 2010 par la fédéra-tion d’Ile-de-France du Partisocialiste, en raison de l’en-quête préliminaire pour «abus de confiance ». Mais Ju-lien Dray n’a pas dit son der-nier mot. Il a annoncédimanche le maintient de sacandidature aux régionales,malgré sa mise à l’écart.Depuis, les soutiens fusent.Ségolène Royal, ManuelValls, Jack Lang ou encoreVincent Peillon ont déclaré àdemi-mot que cette décisionn’était pas juste. Si personne

ne condamne ouvertement ledéputé de l’Essonne, en re-vanche, tout le monde s’enremet au principe démocra-tique. « Il y a eu un vote desmilitants. C’est la procédure», affirme Jean-Paul Huchon,tête de liste socialiste dans larégion Île-de-France.L’UMP a profité de l’affairepour attiser les flammes de ladivision au PS. « Juju, c’estmon pote », a affirmé EricRaoult, député-maire duRaincy. « Le PS est devenuun tribunal, mais un tribunalsans les droits de la défense »,a lancé » Xavier Bertrand, se-crétaire général de l’UMP. Deleurs côtés, les porte-paroles

de Valérie Pécresse, tête deliste en Île-de-France, ont af-firmé que « Jean-Paul Hu-chon fait preuve d'une biencurieuse conception, à géo-métrie variable, de l'actionpolitique et de la justice".

Grégory Rozières

Sondages

Le PS ne désarme pas

Attention, ce coup ci,l’attaque est plus sub-tile ! Le PS a retenu la

leçon : pas d’attaque frontaleenvers l’Elysée. L’origine decette polémique est née l’étédernier, quand la Cour descomptes avait qualifié le re-cours aux sondages d’ « exor-bitant au regard des règlesd’exécution de la dépense pu-blique ». Le budget « enquêtesd’opinion » s’élevait, parexemple, à 3,281 millionsd’euros en 2008. Les Socia-listes avaient alors demandé la

création d’une commissiond’enquête parlementaire sur lessondages demandés par le pré-sident de la République. La requête est aussitôt rejetéepar le président de l’Assembléenationale, Bernard Accoyer(UMP). Argument évoqué :«C'est la formulation ! ». En effet, le principe de sépara-tion des pouvoirs et l'article 67de la Constitution, sur l'irres-ponsabilité pénale du présidentde la République durant sonmandat, met un frein à ce typed’enquête.

Une attaque plus subtileFort de cet enseignement, lePS a proposé hier, un nouveautexte, concernant toutes lesétudes d’opinion relevant descrédits budgétaires votés par leParlement depuis 2007. La différence ? Aucun terme nefait référence au président de laRépublique. Cependant, si larequête porte sur les créditsvotés à partir de 2007… ellecouvre, de fait, la période épin-glée par la Cour des comptes !

Marie Koenig

Après avoir essuyé une fin de non recevoir le 26 novembre dernier, le PS contre-attaque. Il a déposé hierune nouvelle demande pour que soient décortiqués les sondages de l’Elysée.

Ils l’ont dit… « J’espère bien qu’il vay avoir une bagarre. »Hervé Morin, ministrede la défense et prési-dent du NouveauCentre est prêt à sebattre pour récupérerle nom UDF, ancienparti giscardien dont ilse dit l’héritier poli-tique. Problème, cenom appartient à uneassociation à majoritéMoDem…

Jean-Louis Borloo, pré-sident du Parti Radical,a de grandes ambi-tions pour son parti en2010. Il souhaite « dou-bler le nombre desadhérents, doubler lenombre des conseillersrégionaux et doubler lenombre de nos repré-sentants au gouverne-ment ». Il estactuellement le seulministre radical.

Hortefeux toutfeu tout flamme

Le ministre de l’Intérieurs’est rendu à Bièvres,dans l’Essonne, pourinaugurer la toute nou-velle Force d’interven-tion de la policenationale (FIPN). Desti-née à anticiper lesfrappes terroristes, cetteforce « explosive », réu-nit pas moins de 500policiers d’élites duRAID, du GIPN et de la

BAC.

EN BREF

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Page 14: Le Parodien Libéré

L e P a r o d i e n L i b é r é§ §

CULTURE CULTURECULTURE

14 Mardi 1er décembre 2009

CINEMA

Autopsie d’un succès annoncéAutour du phénomène «Paranormal Activity», se cristallise une myriade d’œuvres qui, malgré un budget minuscule, ont atteint des sommets au box office.

«Le film le plus terri-

fiant de l’année ».Voilà sous quelle

étiquette se présente Paranor-mal Activity, qui sort dans lessalles obscures demain. Vérita-ble phénomène outre-Atlan-tique, ce petit film d’épouvantea littéralement fait exploser lebox office. Plus de 107 mil-lions de dollars récoltés pourune mise de départ évaluée à…15.000 dollars. Sorti le 25 sep-tembre aux Etats-Unis dans unréseau de salles très restreint,seulement 12 cinémas, le «buzz » Paranormal Activitys’est vu amplifié par les ré-seaux sociaux comme Twitteret Facebook. Parallèlement, laParamount a mis en ligne uneplate-forme sur laquelle les in-ternautes pouvaient réclamereux-mêmes la projection dufilm dans des cinémas près dechez eux. Rapidement le mil-lion de demandes est atteint,pour le résultat que l’onconnaît aujourd’hui. Véritable

ode au cinéma de genre, le sy-nopsis ne dépasse pas unepage, témoignant de son in-croyable efficacité. Un jeunecouple suspecte leur maisond’être hantée. Ils décident alorsde mettre en place une surveil-lance vidéo durant leur som-meil afin d’enregistrer lesévènements nocturnes dont ilssont victimes. Les images ré-cupérées de septembre à octo-bre 2006 ont été montées en unfilm de 86 minutes, Paranor-mal Activity.

Blair Witch, le modèle du

genre

En rappelant le mythique Pro-jet Blair Witch (1999), le filmd’Oren Peli utilise égalementles mêmes codes : acteurs dé-butants et inconnus, caméraDV, budget microscopique etcampagne de communicationsavamment orchestrée. Au-réolé de ses 250 millions dedollars de recettes, Blair Witchn’est pas pour autant le seul

long métrage à l’origine del’inspiration. Open Water(2003), reprenait l’histoired’un couple abandonné parleur équipe de plongée dans lePacifique, perdu au large dansune eau infesté de requins. Letout bien sûr tourné en DVpour conserver l’angle du vrai-faux documentaire. Encore icile résultat financier dépassetoutes les espérances, 500.000dollars de budget pour des re-cettes culminant à 52 millionsde dollars. Les exemples sontnombreux mais ces trois longs

métrages illustrent bien le po-tentiel de ces œuvres d’an-goisse qui ont marqué lesfoules. Les plus anciens se sou-viendront de La Nuit desMorts-Vivants (1968), Ven-dredi 13 (1981) ou Evil Dead(1983). Les succès de Saw(2005), devenu une licence àsuccès, et de l’excellent [Rec](dont le second épisode sort le23 décembre) l’atteste.Comme quoi, le cinéma degenre peut encore plaire.

Grégory Raymond

L'histoire d'un mysté-rieux homme solitaire,dont les activités restent

en dehors de la légalité. Il estsur le point d'achever une mis-sion, dont l'objet n'est pas dé-voilé. A la fois concentré etrêveur, notre homme accomplitun voyage à travers l'Espagne,mais aussi à l'intérieur de sa

conscience. Jim Jarmush(Dead Man, Coffee and Ciga-rettes…) a eu l’excellente idéede s’entourer d’une pléiaded’acteurs de talents : Bill Mur-ray, Tilda Swinton, Gael Gar-cia Bernal, John Hurt et leméconnu Isaach de Bankoléqui tient ici le rôle titre. Uneréussite.

The Limits of Control,

Jim Jarmush (USA)

Canine,

Yorgos Lanthemos (Grèce)

Un père, une mère etleurs trois enfants vi-vent dans une maison

en pleine campagne. Un hautmur entoure la maison. Les en-fants ne l’ont jamais quittée.Ils ont été élevés, divertis, en-nuyés et éduqués comme leursparents l’entendaient : sans au-cune influence du monde exté-rieur.Si le film pèche par un manquede récit flagrant, notammentsur la fin, Canine intrigue parson traitement original et sesacteurs brillants (Michèle Val-ley, formidable). Primé au der-nier Festival de Cannes dans lacatégorie Un certain regard,Canine a remporté la semaine

dernière, le prix du meilleurfilm du festival de Stockholm.

G.R

250 salles en France vont projeter le film. ©

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© MK2 Diffusion

Page 15: Le Parodien Libéré

Mardi 1er décembre 2009 15

CULTURE CULTURE CULTUREL e P a r o d i e n L i b é r é§ §

Exposition

Un dinosaure aux enchèresUne vente d’objets étonnants est organisée demain. 450 lots de toute époquedatant de la création du système solaire à la conquête de l'espace seront misaux enchères à Paris. Dans la salle Drouot Mon-taigne, toiles et statues ontlaissé place à des objets de col-lections bien plus inhabituels.Météorites, fossiles tout droitsortie du jurassique, tenues decosmonaute, et félins empail-lés se partagent la vedette surfond de grognements de dino-saures. Derrière cet apparentfatras une logique semblepourtant poindre. « L’exposi-

tion démarre sur une météorite

venu de l’espace sur terre,

pour conclure sur l’homme re-

tournant dans l’espace. Cette

vente représente le cycle infini

de l’univers » raconte, AndreaVallei, paléontologue. PourBertrand Cornette de Saint-Cyr, commissaire priseur encharge de la vente, l’expositionva même plus loin. Cette miseen perspective démontrerait,selon lui, l’absurdité de l’éco-

logie : « Quand on dit qu’il

faut sauver la planète, il n’y a

que nous à sauver. La planète

n’est pas menacée, elle conti-

nuera après nous ». Dans tousles cas, le thème a son succès.« Il y a eu énormément de pas-

sage, à peu près un millier de

personnes, on a du mettre des

files d’attentes en place », sevante le commissaire priseur.Les raisons de ce succès ? « Ily a une émotion esthétique,

ainsi qu’une sensibilité plus

cartésienne, il y en a pour tous

les fantasmes explique-t-il, au-

delà de l’aspect commercial on

fait rêver les gens ».Un aspect commercial qui sur-prend Andréa Vallei, « C’est

étonnant que des pièces qui de-

vraient être dans un musée, de-

viennent objets de commerces

». Les organisateurs espèrentd’ailleurs que « certaines

pièces iront dans ces musées ».Un processus fréquent, les éta-blissements publics achètentsouvent leurs œuvres à des col-lectionneurs. « Les musées

n’ont pas le temps de consa-

crer une vie à retrouver une

pièce ». Mais cette expositionest avant tout le signe d’une al-ternative au marché de l’art. «Désormais, certains collec-

tionneurs délaissent les œuvres

d’art pour investir dans les fos-

siles. Posséder un fossile de di-

nosaure, revient à détenir un

Picasso original » confie la pa-léontologue. Des pièces quipeuvent elles aussi atteindredes sommes astronomiques : « 400 000€ pour une grosse

météorite ».Marius Garrigue

Télévision

Un Grand Frère très programméLe Parisien a lancé un pavé dans la mare de TF1 ce lundi, en publiant le « séquencier » de « Pascal le Grand Frère », l’émission choc de la Une. Unenouvelle preuve que la téléréalité, c’est « pour de faux » ?

Avec une part d’audience de30% et près de 2 millions detéléspectateurs, le show men-suel de la première chaîne re-prend allégrement le conceptdu « Super Nanny » de M6, enversion ado turbulent : Pascal,l’éducateur au grand cœur,s’immerge dans la vie d’unefamille perturbée par une têtebrulée acnéique. Pendant unesemaine, cris, pleurs, prises deconscience…jusqu’au mo-ment où l’ado devient sagecomme une image. Des his-toires dignes des meilleurs

scénarios hollywoodiens ? Etbien, peut être.Le mail de la production, in-tercepté par le Parisien, estplus qu’explicite. Tout le tour-nage est bel et bien scénariséavant même le début du tour-nage : de la dispute à la scènede larmes en passant par les «confessions » des participants.« 13h : apéro départ Pascal :Michel en profite pour de-mander Marianne en mariage!!!Happy End !!! Prévoir dessandwichs pour nous ».Pour Julien Courbet, produc-

teur historique de l’émission,revendue depuis à TF1 Pro-ductions, ce séquencier estune surprise : « De mon

temps, on ne détaillait pas les

séquenciers à ce point et je

défie quiconque de me prou-

ver le contraire ». Mais laUne se défend comme ellepeut. Édouard Boccon-Gibod, patron de TF1 Produc-tion, s’explique: « Il ne s’agit

que d’un document de syn-

thèse qui met en perspective le

repérage et le tournage de

l’émission(…) Pour autant, le

gamin ne vole pas à heures

fixes, il ne sort pas à heures

fixes... Quelle serait notre cré-

dibilité, autrement ?» Le di-recteur affirme même que lepublic sera surpris car l’émis-sion, diffusée le 8 décembreprochain, sera « totalementdifférente du séquencier ».Mais la réalité, est-ce vrai-ment ce que recherche le télé-spectateur ? Eléments deréponse dans une semaine.

Mégal Grouchka

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Le squelette du dinosaure est l’attraction de l’exposition.

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SPORT SPORT SPORT

L e P a r o d i e n L i b é r é§ §

Rallye

Dans l’ombre des championsEn rallye, un équipage se compose d’un pilote et d’un copilote. Mais si le premier estsouvent dans la lumière, le travail du second n’en reste pas moins essentiel. Enquête.

Sébastien Loeb n’étaitpas l’unique attractiondu Rallye du Var qui se

déroulait la semaine dernière.Assise à ses côtés dans la Ci-troën C4 WRC, sa femme luiaura presque volé la vedette letemps d’un week-end. Délais-sant son équipier de toujoursDaniel Elena, Sébastien Loeba en effet participé à cette der-nière manche du championnatde France avec le soutien desa femme Séverine en tantque copilote. Cette associa-tion "amoureuse" inédite auraété l’occasion de vérifier toutel’importance du copilote dansun équipage de rallye. «J’ai

peur de faire une bêtise au ni-

veau des pointages», avouaitd’ailleurs la femme du sextu-ple champion du monde avantl’entame de la première spé-ciale du week-end. Bien vu : samedi soir, le cou-ple Loeb écopait de trois mi-nutes de pénalité pour uneerreur de pointage de la copi-lote, qui les reléguait à ladeuxième place au général.La preuve qu’en rallye, si unseul récolte les lauriers (le pi-lote), le rôle de son secondreste primordial sur l’ensem-ble d’un week-end de course.Ce dernier doit lire des notesbien souvent incompréhensi-bles pour le grand public afind’indiquer à son pilote la di-rection des virages à venir, unchangement d’adhérence, ouun danger potentiel. L’état des"cordes" (l’intérieur du vi-rage) fait d’ailleurs l’objet d’une attention parti-culière. Un travail qui nécessite unepréparation minutieuse avantchaque rallye. «Au cours des

journées précédant une

épreuve, nous parcourons

deux fois le tracé de chaque

spéciale indique Sébastien

Grimal, copilote et champion

de France 2009 des rallyes.

Nous prenons des notes pour

chaque virage sur le road-

book en mettant l’accent sur

les dangers potentiels du par-

cours, poursuit-il. Chaque

soir, je regarde la vidéo de la

caméra embarquée pour véri-

fier toutes mes notes.» Un tra-vail d’appréciation d’autantplus difficile que la directionde course impose sur ces re-connaissances un passage àallure modéré (pas plus de 50km/h).

Un "moins moins" fatal…

«Comme la plupart des copi-

lotes, j’utilise le système des

+ + ou - - pour indiquer au

pilote s’il peut aller à fond ou

au contraire s’il doit lever le

pied à l’approche d’un vi-

rage» souligne Sébastien Gri-mal. Quand à savoir si unpilote prend réellement le

temps d’écouter son coéqui-pier, le champion de Francerappelle l’incident survenu àSébastien Loeb à l’occasiondu rallye du Japon en 2007.Alors que Daniel Elena in-dique un «droite 130 + + mi-

long tard ouvre» (comprenezun large virage à droite dans130 mètres), Loeb arrive tropvite dans cette courbe, sort dela route, et fait immédiate-ment remarquer à son copilotel’erreur qu’il vient de faire. LeMonégasque aurait dû indi-quer un "moins moins". Uneerreur d’inattention qui en-voya pour le coup la C4 dansles sous-bois et contraintl’équipage à l’abandon.Mais le rôle du copilote ne selimite pas à lire tête baissée uncarnet criblé de notes pendanttoute la durée d’une spéciale.«Le travail d’un coéquipier

dépasse le strict cadre de la

course. Il s'occupe de la lo-

gistique, du pointage et de la

relation avec l'équipe tech-

nique» indique Matthieu Bau-mel, directeur d’une école decopilote et de navigation surle pôle mécanique d’Alèsdans le Gard. "Chaque copi-

lote fait tout pour libérer son

pilote des soucis hors course,

afin que celui-ci reste concen-

tré sur son objectif premier, la

conduite". Ce qui n’empêchepas là aussi quelques erreursfatales. À l’occasion d’uneliaison sur le rallye de Turquieen 2003, Daniel Elena n’avaitpu retrouver le chemin qui au-rait du mener son pilote aupoint de départ de la spécialesuivante. Résultat : plusieurskilomètres perdus dans lesmontagnes d’Anatolie, unepanne d’essence et un aban-don pour l’équipage. Pas dechance pour les copilotes, laFédération internationale atoujours refusé l’introductiondes GPS à bord des voitures.

Vincent Girard

Daniel Elena (à gauche), Sébastien Loeb et le trophée du vainqueur du rallye de Grande

Bretagne 2009.

© A

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SPORT SPORT SPORTL e P a r o d i e n L i b é r é§ §

Ballon d’Or

La vie rêvée de l’ange Messi A 22 ans, l’international argentin vient dese voir décerner leballon d’or. Lesommet d’une carrière qui ressemble à unconte de fée.

Lionel Messi devrait fairedu cinéma. Pas commeacteur, le garçon se dit

déjà trop timide pour donner desinterviews. Comme scénaristeen revanche, il aurait sa chance.Pas besoin d’aller chercher bienloin pour trouver le script idéal.Sa vie ressemble au parfait film. Imaginez : un petit garçon, plu-tôt doué au football ne peutcombler sa passion, faute à unproblème de croissance. Dix ansplus tard, il ne mesurequ’1,69m, mais il est le meilleurfootballeur de la planète et vientde se voir décerner, sans sur-prise et à une large majorité, leballon d’Or France Football. Comme dans tous les bonsfilms, tout commence par unflash-back. Le premier plan estfacile à mettre en scène. Lesimages sont connues. Ce sontcelles d’un petit garçon desclasses populaires qui joue dansla rue, à Rosario, la troisièmeville d’Argentine. C’est sagrand-mère qui l’emmène effec-tuer un premier test dans un clubde sa ville. Léo, son surnom, a 5ans et surclasse des jeunes de 12ans. Il est immédiatement re-cruté par le club de Rosario.

Un rêve brisé

Lionel Messi est déjà doué, satechnique est remarquée partous les éducateurs. Malgré sapetite taille, il devrait pouvoirdevenir joueur professionnel. Laprogression du garçon est tra-cée, une ellipse jusqu’à ses 10ans suffira à éclairer le parcours.Mais bien sur, un problème sur-

vient et l’intrigue se met enplace. C’est ce qui fait la forcedramatique du scénario de la viede Lionel Messi. A 10 ans, on luidétecte une maladie hormonale.Plus aucun club argentin ne veutdu jeune Léo, ses parents nepeuvent pas payer le traitementnécessaire. Sa carrière est termi-née. Mais un bon film ne peut pas seterminer comme cela. Le scéna-rio écrit pour Messi n’est pascelui-ci. En juillet 2000, c’est ledébut du happy-end pour LionelMessi. Sa famille le présenteaux sélections du FC Barcelone.Avec succès. A 13 ans, le pro-dige argentin traverse l’Atlan-tique et rejoint la Messia, lecentre de formation du club ca-talan. Mieux, le géant du foot-ball européen financeintégralement les soins médi-caux du jeune garçon. Le contede fée est lancé. Lionel Messi

deviendra bien footballeur. À 17ans, il devient le plus jeunejoueur à évoluer sous le maillotdu FC Barcelone. C’était en2004. Cinq ans plus tard, Lionel Messiest au sommet de son art. Il estdevenu l’une des plus grandesstars de son sport, un joueurpayé 700 000 euros par mois.L’an passé, le jeune Argentin adominé la saison, remporté lechampionnat d’Espagne et laLigue des Champions. Cematin, il a reçu le ballon d’orFrance Football, une récom-pense méritée pour un joueurexceptionnel. Mais pas encorede clap de fin, celui que les Es-pagnols surnomme « la puce »n’a que 22 ans. Cet été, il sera enAfrique du Sud avec la sélectionargentine et peut espérer devenirchampion du Monde. Et ce n’estpas de la fiction.

Vincent Gautronneau.

Le Parodien Libéré

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Beheulière, Pauline Bordone,

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Sivestri, Marius Garrigue,

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Girard, Mégal Grouchka, Marie

Koenig, Anthony Mansuy, Abdel

Pitroipa, Grégory Raymond,

Grégory Rozières, Laurence

Texier et Julien Van Caeyseele.

Rédaction : 9 rue alexandre

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A seulement 22 ans, le meneur de jeu du FC Barcelone a reçu, ce matin, son premier ballon d'or.

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