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TS 2015 2016 HIST THEME 2 1 Durée 5-6 heures environ LE PROCHE ET LE MOYEN-ORIENT, UN FOYER DE CONFLITS DEPUIS LA FIN DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE. Pages 102-131 Bibliographie / sitographie http://www.senat.fr/rap/r08-630/r08-630_mono.html http://ddc.arte.tv/nos-cartes/golfe-persique-un-jeu-d-equilibre http://ddc.arte.tv/emission/l-arc-de-crise-au-moyen-orient http://ddc.arte.tv/emission/le-moyen-orient-americain http://ddc.arte.tv/emission/syrie-les-origines-de-la-crise-1-2 voir site très intéressant : http://www.lesclesdumoyenorient.com/ L’étude prévue pour la mise en oeuvre de cette question peut faire l’objet d’une composition ou d’une étude critique d’un ou deux document(s) pour l’épreuve du baccalauréat. En France, l’expression « Proche-Orient » désigne traditionnellement les régions de l’Est du bassin méditerranéen, de la Turquie à l’Egypte (l’ancien « Levant »). L’expression « Moyen-Orient », quant à elle, s’est imposée depuis un siècle sous l’influence des Anglo-Saxons, notamment à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. Géographiquement, le Moyen-Orient se définit comme l’ensemble des pays de l’Asie de l’Ouest et du Sud-Ouest, de la Turquie à l’Iran, voire l’Afghanistan, et du Sud du Caucase à la péninsule Arabique, ensemble qui comprend en outre l’Égypte. Objectif : faire percevoir aux élèves les origines complexes des nombreux conflits qui traversent la région et à leur faire comprendre pour quelles raisons leurs conséquences se font sentir très au-delà de ses limites géographiques. On peut pour cela envisager de partir de l’étude d’une carte des conflits et des tensions à l’heure actuelle, et s’interroger avec les élèves, à partir de quelques cas, sur leurs causes et les facteurs qui les favorisent. L’étude doit être abordée à travers l’étude de quelques cas significatifs, en s’appuyant de manière privilégiée sur des carte s. Les interrogations suivantes peuvent servir de fils directeurs : Quels facteurs font de la région un foyer particulier de conflits et comment agissent-ils ? Pourquoi ces conflits ont-ils dans le monde une telle résonnance, tant par leurs conséquences directes que par leur retentissement ? Une région à forts enjeux

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TS 2015 2016 HIST THEME 2

1

Durée 5-6 heures environ

LE PROCHE ET LE MOYEN-ORIENT, UN FOYER DE CONFLITS

DEPUIS LA FIN DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE.

Pages 102-131 Bibliographie / sitographie

http://www.senat.fr/rap/r08-630/r08-630_mono.html http://ddc.arte.tv/nos-cartes/golfe-persique-un-jeu-d-equilibre http://ddc.arte.tv/emission/l-arc-de-crise-au-moyen-orient http://ddc.arte.tv/emission/le-moyen-orient-americain http://ddc.arte.tv/emission/syrie-les-origines-de-la-crise-1-2 voir site très intéressant : http://www.lesclesdumoyenorient.com/ L’étude prévue pour la mise en oeuvre de cette question peut faire l’objet d’une composition ou d’une étude critique d’un ou deux document(s) pour l’épreuve du baccalauréat.

En France, l’expression « Proche-Orient » désigne traditionnellement les régions de l’Est du bassin méditerranéen, de la Turquie à l’Egypte (l’ancien « Levant »). L’expression « Moyen-Orient », quant à elle, s’est imposée depuis un siècle sous l’influence des Anglo-Saxons, notamment à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. Géographiquement, le Moyen-Orient se définit comme l’ensemble des pays de l’Asie de l’Ouest et du Sud-Ouest, de la Turquie à l’Iran, voire l’Afghanistan, et du Sud du Caucase à la péninsule Arabique, ensemble qui comprend en outre l’Égypte.

Objectif : faire percevoir aux élèves les origines complexes des nombreux conflits qui traversent la région et à leur faire

comprendre pour quelles raisons leurs conséquences se font sentir très au-delà de ses limites géographiques.

On peut pour cela envisager de partir de l’étude d’une carte des conflits et des tensions à l’heure actuelle, et s’interroger avec les élèves, à partir de quelques cas, sur leurs causes et les facteurs qui les favorisent. L’étude doit être abordée à travers l’étude de quelques cas significatifs, en s’appuyant de manière privilégiée sur des cartes. Les interrogations suivantes peuvent servir de fils directeurs :

Quels facteurs font de la région un foyer particulier de conflits et comment agissent-ils ?

Pourquoi ces conflits ont-ils dans le monde une telle résonnance, tant par leurs conséquences directes que par leur retentissement ?

Une région à forts enjeux

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- Une grande importance géostratégique : l’étude de cartes peut mettre en lumière la position de carrefour de la région. Historiquement, le Proche et Moyen-Orient est une zone de passage mettant en contact l’Europe et l’Asie, suscitant l’intérêt et les appétits des puissances extérieures depuis le XIXe siècle.

- Une grande diversité ethnique et culturelle : à l’aide de cartes (éventuellement étudiées à diverses époques), on fait apparaître la mosaïque de peuples et de religions qui se partagent historiquement le Proche et le Moyen-Orient. On peut notamment insister sur les trois grandes cultures dont l’influence se fait sentir dans la région : les Perses, les Turcs et les Arabes. Il convient également de présenter à travers une situation concrète (par exemple en Irak) la grande opposition entre les deux grands courants de l’islam : Sunnisme et Chiisme. La population juive ainsi que les minorités chrétiennes sont des éléments de cette diversité.

- La présence des lieux saints des trois grands monothéismes : sans entrer dans le détail, on présente la place particulière de Jérusalem (en s’appuyant sur la question 1 du premier thème) et les grandes problématiques qui s’attachent à son contrôle depuis un siècle. Il convient également d’évoquer la situation des deux autres grands lieux saints de l’islam, La Mecque et Médine, dont le contrôle par la dynastie saoudienne est critiqué notamment par l’Iran.

- Une forte pression démographique : on peut ici rappeler l’importance du facteur démographique pour la compréhension des enjeux régionaux ce qui, dans le cadre de cette étude, pose la question du développement économique et de la forte pression qu’exerce cette population sur les ressources, notamment l’eau.

- Les plus importantes réserves mondiales de pétrole : avec près des deux tiers des réserves pétrolières conventionnelles mondiales estimées et 40% des réserves gazières aujourd’hui connues, le Moyen-Orient est devenu un lieu majeur de production couvrant une part essentielle des besoins énergétiques mondiaux. L’importance des réserves pétrolières et gazières du Moyen-Orient est un facteur clé de compréhension pour tout ce qui touche aux grands équilibres géopolitiques de cette région, sans pour autant être le seul. Depuis la découverte des premiers gisements en Perse en 1908, son contrôle est devenu un enjeu majeur pour les grandes puissances, avant de devenir une chance, voire une arme, pour les pays qui disposent de cette manne. Une ou deux grandes crises, régionales ou internationales permettent de mettre en évidence la permanence des tensions liées entre autres à cette ressource depuis les indépendances.

Une histoire politique et diplomatique complexe :

- L’histoire du Proche et Moyen Orient depuis la fin de la Première Guerre mondiale est largement marquée par l’influence des grandes puissances. Dans les années 1920 et 1930, Français et Britanniques se disputent le contrôle de la région, les seconds imposant finalement leur influence avant d’être conduits à s’en retirer au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Durant la guerre froide, les États-Unis et l’URSS s’affrontent dans la région par alliés interposés, transposant leurs rivalités et jouant des divisions régionales. Par la suite, l’influence des États-Unis (notamment par le soutien privilégié à certains régimes, voire par des interventions directes) se fait ressentir jusqu’à nos jours.

- On peut ainsi évoquer dans un premier temps l’héritage de la politique menée par la France et la Grande-Bretagne dans un contexte de rivalités pour le contrôle de la région, du pétrole, de la route des Indes et du canal de Suez.

- Une approche synthétique de cette période (jusqu’en 1948, date de la création de l’Etat d’Israël) permet de présenter le contexte politique dont sont issus la plupart des conflits dans la seconde moitié du XXe siècle, dont l’étude constitue le coeur de la question :

→ L’instabilité des frontières, issues d’un découpage colonial souvent effectué sans tenir compte les réalités humaines, économiques ou historiques. Modifiées à de nombreuses reprises depuis leur création, elles morcellent la région et sont souvent discutées, voire niées : on peut ainsi développer le cas de la Syrie face au Liban (création française en 1920) ou de l’Irak face au Koweit (émirat indépendant en 1961, mais issu du démembrement d’une ancienne province ottomane dont le centre était la ville irakienne de Bassorah).

→ La fragilité de la notion d’État dans les pays de la région, dont la plupart demeurent jusqu’à aujourd’hui marqués par

l’absence de réelle tradition démocratique et la domination d’un groupe communautaire religieux, ethnique ou tribal, à l’exception d’Israël qui se vit comme une démocratie en guerre. Le cas turc peut être évoqué dans son originalité : la Turquie, seul État ayant échappé à la domination directe des Européens, héritier de l’empire ottoman, s’est lancée dès les années vingt dans une politique volontariste de modernisation et de laïcisation ; longtemps de nature autoritaire, le pouvoir a connu une évolution démocratique.

→ De profondes rivalités entre les États. Depuis la décolonisation, les principaux États du Proche et Moyen Orient se

livrent une lutte d’influence dans la région, qui peut prendre la forme de nationalismes actifs. Les monarchies du Golfe, quant à elles, s’efforcent de contrebalancer la puissance de leurs voisins lorsque ceux-ci paraissent trop ambitieux.

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→ Les conflits autour de la création et de l’existence de l’État d’Israël depuis 1948. Si cette date représente une rupture

majeure dans l’histoire du Proche et Moyen-Orient au XXe siècle, on ne saurait, dans ce cadre, présenter de manière détaillée les conflits israélo-arabe et israélo-palestinien. Il s’agit donc de faire percevoir simplement aux élèves les données d’un problème régional qui traverse le XXe siècle et dont la portée dépasse très largement les limites du Proche et Moyen-Orient. La présentation peut être effectuée à partir d’une carte actuelle de l’État d’Israël dans son environnement régional (éventuellement complétée d’autres documents), qui permet d’opérer un certain nombre de constats : taille et organisation du pays et des territoires qui le jouxtent, répartition de la population, des ressources, Etats limitrophes …

En s’appuyant sur l’étude de cartes, on peut rappeler brièvement les origines et les modalités de la création de l’Etat d’Israël sous l’égide de l’ONU, ainsi que les conflits qui ont suivi avec les États arabes jusque dans les années 70 (et leurs conséquences internationales). L’évolution ultérieure des relations entre les pays de la région permet d’insister sur le changement de nature des conflits liés à l’existence d’Israël, qui impliquent désormais moins les États.

Une présentation spécifique de la question palestinienne, abordée de manière chronologique, complète l’étude de cet aspect de la question. Pour présenter la situation actuelle, toujours source de conflits potentiels, de manière synthétique, on peut insister sur :

l’échec des négociations qui achoppent sur la notion d’État palestinien et sur le découpage d’un territoire palestinien (notamment avec le contrôle de Jérusalem et l’implantation de colonies juives sur des territoires habités par des Palestiniens)

la rivalité entre l’Autorité palestinienne et le Hamas la permanence du soutien américain à l’État hébreu, en dépit de divergences parfois notables l’hostilité des opinions publiques des États de la région à la normalisation des relations avec Israël.

La montée de l’islamisme politique :

Si les questions religieuses ont une forte résonnance politique dans la région durant toute la période, c’est de manière assez récente qu’elles se traduisent par l’affirmation du fondamentalisme musulman comme une force politique autonome. Celui-ci trouve son origine dans une lecture littérale et rigoriste des textes sacrés, et devient un véritable projet politique et social avec l’association des Frères musulmans créée en Égypte en 1928. Toutefois, il n’émerge réellement que dans les années 1970, se manifestant de manière spectaculaire en 1979 avec la révolution en Iran qui chasse le Shah et porte au pouvoir les tenants d’un islam radical.

Se présentant comme une réponse à l’occidentalisation et au modernisme qui déstabilisent les sociétés traditionnelles, l’islamisme se diffuse dans les années 1970 et 1980 dans le Moyen-Orient et dans le reste du monde musulman, grâce notamment au djihad mené en Afghanistan contre l’occupation soviétique, qui aboutit à la prise de pouvoir des Talibans.

Sous des formes diverses, il devient une composante essentielle de la vie politique dans de nombreux États et développe son influence dans le monde à travers des réseaux comme Al Qaida. Développant une violente rhétorique antioccidentale, les différents mouvements relevant de cette tendance sont perçus comme une menace par les régimes en place, notamment ceux qui sont proches des États-Unis.

Il convient enfin de faire une place particulière au 11 septembre 2001 et à ses conséquences, qui marquent pour la région un tournant, dans la mesure où les Occidentaux interviennent directement en Irak et en Afghanistan (et, ponctuellement, dans d’autres pays) au nom de la lutte contre le terrorisme et pour l’instauration de la démocratie : cet interventionnisme, souvent perçu comme une nouvelle forme d’impérialisme, attise les tensions.

EDUSCOL

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ANALYSE DU SUJET =

CARTE 107 + diapo carte Proche Orient Définition des termes :

Proche-Orient : expression française, « proche » par rapport aux Européens qui ont inventé le terme. Région de la Méditerranée orientale, de la Turquie à l’Egypte. : Turquie, Syrie, Liban, Israël, Egypte, Jordanie.

Moyen-Orient : expression britannique, région allant de l’Egypte à l’Afghanistan et du Sud du Caucase à la Péninsule arabique et englobant le Proche-Orient. Certains y ajoutent le Soudan et le Pakistan. La région comprend :

- Turquie - Iran - Syrie - Irak - Jordanie - Israël - Les territoires palestiniens - La péninsule arabique - L’Egypte - Certaines conceptions anglo-saxonnes étendent le MO jusqu’à l’Afgh et au Pakistan mais en excluant l’Af du

Nord (conception dominante durant toute la G froide)

Mais le centre de gravité est constitué par les pays arabophones : 22 membres → Le Maghreb = partie occidentale = ? les 4 pays d’Af du N (Lybie, Tunisie, Maroc, Alg

et Mauritanie car arabe est langue officielle) → Le Machrek = Ar Saoudite, Yemen, Koweit, Bahreïn, Qatar, EAU, Oman + ceux du

Croissant fertile cad Irak, Syrie, Jordanie, Palestine, Liban, Egypte. → Les autres pays arabes : le Soudan, Somalie, Djibouti et les Comores → Même si le MO tend à s’arrêter en Iran il faut y inclure l’Afgh et le Pakistan.

Espace qui regroupe : 17 à 22 membres (Lybie, Tunisie, Maroc, Alg et Mauritanie), Ar Saoudite, Yemen,

Koweit, Bahreïn, Qatar, EAU, Oman , Irak, Syrie, Jordanie, Palestine, Liban, Egypte + le Soudan, Somalie, Djibouti et les Comores.

7.2 M de KM2 330 M d’habts 3 grands groupes ethnico-culturels:

o Les Turcs ou Touraniens = 72 M o Les Perses ou Iraniens = 68 M o Les Arabes

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CARTE PAGE 107

Foyer : incendie qui n’est pas totalement éteint, il y a des résurgences, des reprises +/- vives, attisées par des éléments proches ou lointains (régionaux et internationaux).

Conflits : le mot conflit désigne au sens propre, un choc, un heurt qui se produit lorsque des forces antagonistes entrent en contact. Il oppose plusieurs acteurs sur des espaces plus ou moins vastes. Le conflit peut prendre la forme d’une opposition violente, mais aussi d’un rapport de force, d’une rivalité. Un même conflit peut se dérouler à plusieurs échelles, du territoire local à l’échelle internationale. Ici le S implique qu’il y en a plusieurs.

Un foyer de conflits : un lieu où il y a des conflits très nombreux = des guerres de natures différentes depuis 1918, et surtout depuis 1945 :

- guerre entre Etats (Iran-Irak),

- guerre civile (Liban, Syrie, Afghanistan),

- guerre asymétrique (entre un « faible » et un « fort » : guérilla et terrorisme contre une armée organisée : Palestiniens contre Israël, Kurdes contre gvt turc ou irakien).

Ces conflits ont une dimension régionale mais aussi une dimension internationale > cf le conflit isréalo-palestinien ou la guerre actuelle en Afghanistan ou les deux guerres du Golfe (1991 et 2003) CARTE PAGE 106 (dans l’entre-deux-guerres) + DIAPO carte empire ottoman

Le temps : à partir de 1945. Cela correspond à la fin de la Deuxième GM et totale indépendance des pays de la région. En 1945 la domination cesse d’être sous domination européenne ce qu’elle est depuis le 19e siècle et passe sous domination.

On est donc dans une région dans laquelle on peut constater des éléments de tensions : - Emplacement stratégique de la région au carrefour des 3 continents Asie Af Europe - Réserves pétrolières et gazières = enjeu de rivalités internationales - le marqueur religieux mais attention à ne pas le considérer comme seul déterminant - Importance de la succession des cultures (nb :l’islam n’a pas supprimé les spécificités

préislamiques). - Quels facteurs font de la région un foyer particulier de conflits ? - Pourquoi ces conflits ont-ils dans le monde une telle résonnance ?

Pbm En quoi le Proche et le Moyen-Orient constituent-ils un foyer de conflits majeur qui ont une telle résonnance mondiale ?

1ière partie : de nombreux enjeux dominent et expliquent cette instabilité 2ième partie : une situation géopolitique et diplomatique complexe depuis 1945 = évolution.

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I. De nombreux enjeux dominent cette région

A) Les enjeux géostratégiques sont à toutes les échelles, régionales et mondiales

ATTENTION SOUS PARTIE A REPRENDRE A PARTIR DES NOTES POCHETTES COURS FAITS EN 2015

Trois enjeux géostratégiques

1) une situation de carrefour qui a contribué au brassage des populations.

- Carrefour géographique

Le PMO est un espace de carrefour entre trois continents : l'Europe, l'Asie et l'Afrique

- Carrefour économique

Voir diapo ou carte livre page 263 +266 = les grandes routes maritimes

C'est une situation ancienne, qui existait par exemple déjà dans l’Antiquité puis à nouveau à l'époque des Croisades.

Cette situation est renforcée avec la mondialisation, càd le développement des échanges : la région est ainsi située sur une des plus grandes routes commerciales du monde, empruntant le canal de Suez et contournant la péninsule arabique. C'est notamment une route essentielle pour les flux d'hydrocarbures.

- Carrefour humain / civilisation / religion

Voir diapo + doc livre 1 + 2 page 105

La région est le cœur des trois grands monothéismes, d'où la multiplication des lieux

saints et des tensions qui accompagnent leur contrôle comme sur Jérusalem

Lieu de naissance de la civilisation occidentale avec naissance de la ville et de l’écriture :

→ Premières traces de sédentarisation :

10 000 avt JC apparition de petites agglomérations

7000 avJC en Syrien Liban, Palestine premiers sites urbains

Byblos vers 6000

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Anatolie vers -6000 prremiers sites villageois en Iran v.6500

Egypte vers 4500-4000 premières traces de sédentarisation → Premières civilisations :

Vers3000-4000 brillante civilisation sumérienne qui est une véritable « économie-monde » en lien avec l’Inde qui fait naitre l’écriture cunéiforme dont sont issues les langues sémitiques1 (arabe, araméen, hébreu). Les villes sont les centres du pouvoir.

Idem en Egypte

Les phéniciens et l’écriture alphabétique (10e siècle à Byblos définitivement adopté et repris par les Grecs au 8es).

Les Grecs à partir du 12e

Cela s’explique par l’histoire et le brassage important des influences respectives:

Développement et épanouissement de la civilisation hellénique

Implantation aussi de l’Empire romain qui s’est prolongé avec Emp Byzantin

Lieu de naissance des 3 grandes religions monothéistes

Racines de la culture de l’Europe sont dans cet espace

Influences des civilisations asiatiques voisines co la civilisation indienne + les civilisations africaines qui ont influencé l’Egypte et le Maghreb + celle d’Asie centrale et Caucase influencé par culture turque et iranienne

Influences mutuelles entre les 3 grande civilisations de la région (arabe, perse, turque) : l’arabe sur le persan et le turc mais le persan sur l’arabe.

2) L’enjeu des hydrocarbures.

Carte page 107 + surtout 1 p 110 et dossier pages 110-111

= C’est la première région productrice au monde aujourd’hui : Ici on a les plus importantes réserves mondiales de pétrole : le Moyen-Orient est devenu un lieu majeur de production couvrant une part essentielle des besoins énergétiques mondiaux.

Carte 1 p 110 :

avec près des deux tiers des réserves pétrolières conventionnelles mondiales estimées

et 40% des réserves gazières aujourd’hui connues

1 Sémitique (mot forgé par l’orientaliste allemand Schlözel) désigne les langues qui se rattachent par leur origine à la langue sumérienne et son écriture cunéiforme.

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L’importance des réserves pétrolières et gazières du Moyen-Orient est un facteur clé.

Les premiers gisements de pétrole ont été découverts en Perse en 1908 (par

les Britanniques : Anglo-Persian Oil Company) puis en Irak (Irak Petroleum Company

dont les Anglais sont actionnaires majoritaires) et enfin en Arabie Saoudite.

L'exploitation du pétrole se développe surtout après la GM : ce sont surtout les

Anglais (BP), les Américains et un peu les Français (Total) qui exploitent ce pétrole et

surtout en tirent le maximum de profits, les Etats de la région ne percevant que de

très faibles royalties pour l'exploitation de leur pétrole.

L’importance du pétrole s’accroît encore après 1945 car il devient l’énergie des

Trente Glorieuses. Les Etats-Unis renforcent leur poids dans la région, notamment

en obtenant le monopole sur le pétrole saoudien en contrepartie de la protection

de l'Etat saoudien (et de la dynastie) (accords du Quincy, nom du navire sur lequel

Roosevelt rencontre Ibn Saoud en 1945)

Mais le principal enjeu après 1945 est l’affirmation des Etats producteurs :

La prise en main des ressources par les Etats :

o en 1951, la nationalisation par Mossadegh (gvt progressiste) de l’exploitation

du pétrole en Iran, en 1951. CIA réagit finalement par renverser Mossadegh et

assurer le retour du Shah (monarchie), favorable aux EU ; l’Iran obtient cependant

le fifty-fifty.

o l’OPEP est créée en 1960 (en réaction à la décision des majors de baisser de 10

% le prix du pétrole), autour de 5 pays : Iran, Irak, Arabie Saoudite, Koweït et

Venezuela et elle s'élargit rapidement à d'autres producteurs. Avec l'OPEP, les

pays producteurs cherchent à se réapproprier à leur profit l'argent du pétrole. Le

symbole de l’affirmation de l’OPEP a lieu lors du 1er choc pétrolier en 1973 en

pleine guerre entre Israël et ses voisins arabes. L’OPEP (40 % production

mondiale) décide de diminuer la production de pétrole, ce qui conduit à une

hausse des prix. Le pétrole est alors utilisé comme une arme pour obliger Israël à

quitter les territoires arabes occupés (en poussant ses alliés et surtout les EU à

faire pression sur elle).

Les conséquences sont très importantes :

à l'échelle régionale. Ce sont maintenant les pays producteurs qui contrôlent le

marché du pétrole et en tirent d'immenses richesses au profit de leur développement

> c'est la naissance des riches émirats pétroliers = voir diapo

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à l'échelle internationale. C'est l'émergence du Tiers-monde mais aussi la fin de

l'énergie bon marché et le début de la crise économique dans le monde occidental.

Des limites cependant :

tous les pays de la région n'ont pas de pétrole, ce qui a créé d'énormes disparités

de richesse ;

l'Occident a diversifié ses approvisionnements en hydrocarbures et en énergies

pour être moins dépendant de l'OPEP ;

l'OPEP a perdu une partie de son influence car de grands producteurs (dont la

Russie) n'en font pas partie (départ récent de Indonésie aussi)

ressources de certains pays sont en baisse, d'où la diversification de leur

économie > cf Qatar ou Dubaï

le pétrole génère richesse et guerre.

3) L'enjeu de l’eau.

C'est l'autre ressource clé de la région ! Il faut replacer cet enjeu dans le contexte de la

région :

Une forte pression démographique : = croissance démographique forte, même si

la population totale n'est pas très importante à l'échelle mondiale (on a cpdt des

densités très fortes en Palestine ou au Liban)

une région désertique ou semi aride ;

une région aride : les ressources en eau sont rares : des aquifères fossiles et

quelques fleuves nés dans les montagnes de la région (Tigre et Euphrate ; Jourdain ;

Nil)

Conséquence= les habitants sont :

soit en situation de vulnérabilité, avec moins de 2 500 m3/pers/an

soit en situation de stress hydrique, lorsqu’ils disposent de 1 000 à 1 700

m3/pers/an.

soit en situation de pénurie avec moins de 1 000 m3/pers/an.

Nb : situation de confort lorsque l’on dispose de plus de 2500 m3/pers/an

L'eau est donc génératrice de nombreuses tensions deux exemples :

les fleuves transfrontaliers.

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Exemple : La Turquie, située en amont du Tigre et de l'Euphrate, a développé un

vaste ensemble de barrages pour l'agriculture irriguée, privant partiellement d'eau

les pays en aval, surtout l'Irak

en Palestine :

DESSOUS DES CARTES VOIR DIAPOS

http://ddc.arte.tv/nos-cartes/israel-palestine-une-guerre-pour-l-eau-2-2

D’après le dernier rapport sur le développement humain des Nations Unies consacré aux questions de l’eau, la consommation moyenne par an par habitant est de :

- 60 m3 pour les habitants vivant en Territoires palestiniens,

- 300 m3 en Israël.

- 600 m3 par habitant et par an pour la consommation des colons israéliens installés en Cisjordanie,

La gestion des eaux a toujours été une question de sécurité nationale pour Israël.

Le partage des ressources disponibles est donc très inégal et les disparités sont importantes également pour les prix de vente de l’eau, comme on peut le voir sur le graphique des tarifs appliqués en Cisjordanie.

En 1964 s’achève la construction du « Grand aqueduc national », qui vient à partir du

Jourdain transférer du nord du pays vers le désert de Néguev au sud, une partie des eaux

disponibles. L’aqueduc vient donc prélever chaque année 320 millions de m3 du Jourdain,

en amont du lac de Tibériade.

Les Israéliens utilisent donc massivement l'eau pour leur mode de vie et surtout

l'agriculture irriguée. Or cette eau est puisée dans les nappes de Cisjordanie, càd un

territoire qui devrait revenir aux Palestiniens : cela explique aussi pourquoi Israël ne

cherche pas à trouver un accord de paix...

Pour essayer de résoudre la pénurie d’eau dans la région, il y a le projet de « Canal de la Paix », qui cherche à réagir à la réduction de la taille de la Mer Morte et à éviter sa quasi disparition d’ici 2050. Ce canal capterait donc l’eau de la Mer Rouge, il serait long d'à peu près 180 km et il irait reverser cette eau dans la Mer Morte, après utilisation dans l’irrigation et des usines hydroélectriques, les bénéficiaires étant, s’ils parviennent à s’entendre, Israël, les Territoires Palestiniens et la Jordanie.

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B) La diversité humaine

Là aussi, on peut dire que l'on a un espace de carrefour entre des civilisations différentes, ce qui crée quelques tensions.

CARTE PAGE 105 CARTE 1 + 2

1) De nombreux peuples expliquent les complexités du peuplement :

→ La région est composée de trois principaux groupes (langues et civilisations différentes) :

Les Arabes, présents sur la majeure partie du territoire = majoritaire

Les Turcs au Nord

Les Persans à l’Est (Iran).

→ Toutefois, ils existent d’importantes minorités :

Les Kurdes (= musulmans qui sont à 80% sunnites) sont partagés entre 4 Etats : la

Turquie (Est), l’Irak (N, autour de Mossoul), secondairement la Syrie et l'Iran;

Exemple : Kurdes en Irak De plus, demeure la question des Kurdes, qui formeraient autour

de 20% de la population irakienne. Un gouvernement autonome kurde a été reconnu en

2005, il contrôle la zone en orange clair sur la carte, qui ne correspond pas exactement à la

zone de peuplement kurde dans le pays, en orange plus foncé. Or, le gouvernement kurde

irakien affiche des revendications territoriales vers le sud-ouest, ce qui inclut la région de

Kirkouk, dont le sous-sol détiendrait 13%, voire beaucoup plus, des réserves prouvées du

pétrole irakien. La question du statut de Kirkouk et de ses réserves est donc à régler

Les Arméniens, (orthodoxes) qui ont créé leur propre Etat = Arménie mais dont

des minorités sont présentes notamment dans l’Est de la Turquie mais aussi des

Turkmènes en Iran, des Circassiens originaires du Caucase en Syrie et en Jordanie…

Les Juifs

Autres peuples : les Turkmènes en Iran / Circassiens originaires du Caucase

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Cela s’explique par le fait que c’est un espace marqué par des invasions et pénétrations:

→ En provenance de l’Oural et Asie centrale = peuples rattachés au groupe des langues indoeuropéennes (Hittites, Mèdes, Perses)

→ Les peuples dits de l amer : Aciens, Doriens, Philistins → Les Arabes → 10e s ap JC : pénétrations d’origine touranienne ou turco-mongole qui vont dominer l’Europe balkanique

le MO et l’Af du Nord du 15e au 20e → 11e-13e : les croisades aménent de nouvelles pop qui laissent leur trace (voir nom de faille syrienne,

libaniase même si arabisé). On a donc des strates qui remontent à 10-12 millénaires.

La fracture Occid et MO remonte au schisme chrétien et empire romain divisé en deux dés le 4e siècle + invasions barbares qui mettent fin à l’E romain d’Occident au Ve ) : se forge le terme d’Occident contre Orient pour marquer cette coupure au sein d’une même civilisation… Au 7e siècle avec l’islam elle s’accentue et s’affirme définitivement surtout avec les croisades.

2) Plusieurs religions

Cette diversité des peuples crée une diversité des cultures, facilement compréhensibles sur

le plan religieux:

Une très forte domination de l'islam et de la civilisation musulmane.

L’islam ( = signifie soumission à Dieu) a modelé les sociétés car c’est une religion qui

touche tous les moments de la vie personnelle ou sociale. Les croyants se rassemblent

dans la communauté ou Umma.

La religion repose sur le Coran :

- C’est la parole de ce dieu unique dont les paroles ont été transmises à Mahomet (il n’est

donc pas l’auteur) par l’intermédiaire de l’ange Gabriel. Dans la tradition le Coran est la

référence suprême en toute matière et qui doit donc être observé scrupuleusement.

- Le Coran est organisé en sourates = 114 chapitres (classés de la plus longue à la plus

courte sauf la première dite la Fatiha) composés d’un nombre variable de versets (dits

Ayat) qui sont au total 6 236 versets.

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Cet Islam est cependant lui-même divisé en nombreux courants dont deux sont

dominants et constituent un vrai clivage dans la région :

→ l’islam sunnite rassemble 80% des musulmans ;

Il se réclame de la Sunna, la tradition, détenue dans la Coran et les hadiths (ce sont

des textes complémentaires qui souvent interprètent qui racontent la vie de

Mahomet. Au sein de ce sunnisme, s’est développé dans la Péninsule arabique,

notamment en Arabie saoudite, le courant wahhabite (Islam très rigoriste,

interprétant le Coran de manière littérale, que l'AS diffuse dans le monde en

finançant des mosquées).

Les imams chez les sunnites sont des croyants qui sont parmi les fidèles ceux qui en

raison de leur instruction, de leur réputation morale les guides de la prière.

→ L'islam chiite rassemble donc entre 10 à 15 % des musulmans,

Notamment dans l’Est, en Iran (majorité écrasante), en Irak (60 %), à Bahreïn ou au

Liban (30 %, cf le Hezbollah).

Il y a plusieurs différences avec le sunnisme :

o seul Ali, le gendre de Mahomet et 4° calife, et seuls les imams qui lui ont

succédé, sont légitimes ; la lignée historique des imams s’est interrompue au

12e siècle.

o il y a une dimension messianique avec l'attente de ''l'imam caché'' le Mahdi;

aucun équivalent dans l’islam sunnite

o il y a un clergé (mollah ou ayatollah) ;

o il y a deux lieux saints spécifiques en plus de la Mecque et Médine, où sont

enterrés leurs martyrs : Kerbala (Irak sépulture d’Hussein fils d’Ali) et Nadjaf

(en Irak, lieu de la sépulture d’Ali) et Samarra (Irak lieu d’où disparut le 12e

imam qui est appelé à réapparaitre à la fin des temps) + Mashhad (Iran lieu du

tombeau du 8e imam) + Qom (mausolée de Fatima sœur du 8e imam)

o l’influence persane y est présente (ainsi les représentations humaines)

- Cependant dans la pratique pas de différence sinon dans la prière car le chiite sinon

qu’il pose sa tête sur une pierre de Kerbela (ville dans laquelle le 3ième Immam

Hussein fils d’Ali a été tué)

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Donc dans sa pratique religieuse l’islam est à peu près identique. D’où le fait que

certains sunnites aient pu se sentir très influencé par la révolution islamique en Iran.

L'islam chiite compte deux sous-branches assez connues :

les alaouites en Syrie (cf. Al Assad) ;

Alaouites : branche dissidente du chiisme apparue à partir du IXe siècle, les alaouites ont longtemps été

considérés comme une secte mystique et initiatique très éloignée de l'islam, leur cosmogonie incluant par

exemple le soleil et la lune. En fait la principale idée est qu’Ali fait l’objet d’un culte car il est l’incarnation

de la divinité. On les trouve surtout en Syrie et en Turquie (sous le nom d’Alevi et sont presque tous

kurdes).

Ils ne sont progressivement revenus vers le chiisme qu'au XIXe siècle, puis surtout sous le mandat français

sur la Syrie. Les Alaouites sont principalement présents en Syrie, c’est de cette communauté qu’est issu le

pouvoir de Hafez, puis Bachar el-Assad. C'est l'alliance du régime syrien avec l'Iran à partir de 1979 qui a

accentué l'assimilation de l'alaouisme au chiisme.

les druzes au Liban

Comme les alaouites, ils forment une branche hétérodoxe de l'islam, apparue au XIe siècle à partir du

chiisme ismaélien. Le druzisme est une doctrine initiatique monothéiste, mais qui a emprunté des

éléments à de nombreuses religions du Moyen-Orient. L’idée est qu’il existe un nombre limité d’âmes qui

passent d’un corps à l’autre et qu’au jugement dernier les âmes seront jugées sur la base de l’ensemble

des actions réalisées au cours des « réincarnations ».

Des Druzes vivent en Syrie, au Liban, en Israël. Druzes : Secte chiite. L'origine de la secte druze se situe sous le règne du calife fatimide d'Égypte, al-Ḥākim (996-1021) qui, à la fin de sa vie, prétendit être une incarnation divine. Cette idée fut admise par un certain nombre de fidèles, qui se groupèrent autour de l'un de ses vizirs, al-Darazī ; celui-ci a donné son nom à la secte : Daraziyya ou Durziyya, d'où Druze.

→ Ibadites : adeptes d’une branche de l’Islam distincte du chiisme et du sunnisme. Les Ibadites pratiquent une version puritaine de l’Islam.

Mais il existe aussi des communautés non musulmanes :

→ des minorités chrétiennes, très diverses, pour la plupart arabisées : Assyriens en

Irak, coptes en Egypte 6 à 10% de la population (orthodoxes), maronites (catho oriental, Le

patriarche Maronite est cardinal de l'Eglise Catholique) au Liban.

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→ Des minorités juives en Egypte, au Yémen, en Irak…. Désormais, les Juifs se

trouvent principalement en Israël, mais qui s’est principalement peuplée grâce à une

immigration mondiale, d'où la grande diversité des origines.

Et d’autres groupes minoritaires

- Yézidis : Religion monothéiste, distincte de l’Islam, du christianisme et du judaïsme, qui plonge ses racines dans l’Iran ancien. De tradition essentiellement orale, les fidèles de cette religion croient en un dieu unique Xwede Malek Taous , littéralement « l'ange-paon », l'émanation de Dieu tient cependant une place importante dans cette religion. Avant de créer le monde, Dieu a créé les 7 anges et désigné Malek Taous comme leur chef. Une fois le monde créé, Dieu a chargé Malek Taous de s'en occuper. Le principal lieu de culte des Yézidis est le temple de Lalesh, qui se trouve dans le Kurdistan irakien

- Zoroastriens : Adeptes d’une religion monothéiste de l’Iran ancien. Le zoroastrisme est

une religion monothéiste dont Ahura Mazdâ est le dieu, seul responsable de la mise en ordre du chaos initial, le créateur du ciel et de la Terre.

3) Trois grands ensembles de civilisations En fait le contact entre les cultures a été fécond et on peut aboutir à distinguer 3 grands ensembles dans lesquels on a pluralisme et de nombreuses complexité :

Le monde turc relativement homogène au point de vue religieux mais des peuples différents:

est présent en dehors de la Turquie dans des républiques de l’ex URSS

Les arméniens ne sont plus vraiment présents (génocide donc 800 000 morts + exils dans pays voisins ou lointains)

Importance des Kurdes mais confession musulmane sunnite (8 M) mais pas tjours

Le monde iranien : islam chiite majoritaire mais : 7 à 8 M de peuples Azeris qui sont des Turcs seldjoukides qui forment

l’Azerbaïdjan iranien = musulman chiite

Au sud on a un groupe arabe important dans le Khouzistan = sunnites

Kurdes = sunnites mais parfois minorités chiites

Turkmènes = sunnites

Arméniens

Assyriens chrétiens

A l’est population balouchte (extension du Pakistan)

Langue persane dominante avec turc mais nombreux dialectes

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Le domaine arabe On une histoire commune mais la conquête musulmane y a fait disparaitre le christianisme mais pas le judaïsme ; de plus certains peuples y ont gardé leur langue (Berbères) peut être divisé en 4 zones :

Le monde égyptien : arabophone, juxtaposition de pop rurale et urbaine (très dense, bien plus que dans les autres pays arabes)

Au sud région de Nubie = pop africaine, noire

Nomades dans Sinaïe

Musulmans sunnites

Mais on y trouve la plus grande concentration de chrétiens au MO : les coptes (6M)

Dans le Croissant fertile, grande diversité :

Langue et tradition arabe domine avec sunnites

mais on y trouve aussi : chiites + sectes musulmanes hétérodoxes + Eglises chrétiennes + Kurdes + Arméniens en Syrie et Liban rescapés du génocide

Nomades sédentaires ou semi, paysans, citadins de souche millénaire

La péninsule Arabique : unité linguistique mais divers types d’islam cohabitent :

Chiisme sur côte est de l’Arabie saoudite, Barhein et Koweit, Yemen

Wahhabisme rigoriste en AS

A noter que les richesses de l’AS lui ont conféré une importance et une influence sur la péninsule

Tous les Etats de la région se heurtent à des problèmes de coexistence des différents

peuples et beaucoup persécutent leurs minorités qui souffrent au minimum de

discriminations ; C’est le cas :

des chiites en Irak sous Saddam (gazés en 1991) ;

des Arabes en Israël (penser qu'il y a des citoyens israéliens qui sont Arabes –

Palestiniens en fait souvent – et musulmans ! )

des Kurdes en Turquie où l'opposition est très violente (armée contre organisation

terroriste)

des Coptes actuellement en Egypte …

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4) Mais des problèmes d’identité

Il y a des problèmes de confrontation du fait :

- L'imbrication des peuples et des cultures dans beaucoup d'espaces crée une sorte

de mosaïque comparable à la situation de l'Europe balkanique (dont on se souvient

que c'est un grand espace de tensions en Europe).

- des frontières sont souvent artificielles car créées au temps de la colonisation de

l'entre-deux-guerres. En effet (cf carte des mandats) il y a eu tracé au profit des zones

d’influences des pays européens et non des volontés des peuples.

De ce fait les Etats sont à la recherche d’une identité forte qui justifie les frontières, leur

domination / hégémonie sur la région ou la contestation à l’égard d’autres Etats :

a) Certains Etats font reposer leur unité la tentative de créer des Etats-

nations en jouant la carte du nationalisme :

Certains Etats ont cherché à se doter d'une identité autour du sentiment national :

souvent cela repose sur l’opposition à un pou plusieurs Etats voisins présentés comme une

menace. C'est par exemple la stratégie choisie par :

→ la République turque créée en 1923 par Mustafa Kémal-Ataturk

→ Israël depuis sa création en 1948

→ voir doc 4 page 109) = Mais aussi la Syrie ( et l’Irak

b) la tentative de créer une identité autour de la religion :

C’est la stratégie adoptée par de nombreux Etats et de plus en plus dans la région (elle peut

venir renforcer l’identité nationale comme par exemple l’Iran ou Israël):

Israël qui se veut un Etat juif ;

l'Ar Saoudite née dans les années 1920 et fondée sur le wahhabisme et la

défense des lieux saints

l'Iran sur le chiisme doc 3 page 115

l'Afghanistan des Talibans (jusqu'en 2001)

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La difficulté à se doter d'une identité a aussi favorisé la montée du

radicalisme religieux :

Juif avec les ultra-orthodoxes (exempts de service national pour consacrer tout le

temps à la religion en étant payés par l'Etat) qui s'opposent violemment au partage

de la Palestine ;

Musulman avec l'islamisme ou fondamentalisme musulman.

Voir Document 1 page 108 + 2 page 108

Aux origines de l’islamisme

Cet islamisme est depuis 40 ans en plein développement, même s'il est beaucoup plus

ancien puisqu'on le fait remonter à la naissance des Frères musulmans en Egypte en 1928

(au pouvoir très peu de temps 2013-14 et auj pourchassés) .

Le fondamentalisme rejette la société occidentale qui pervertit l’humanité car elle éloigne du fait de l’évolution des mœurs le croyant des pratiques coraniques. C’est un mouvement de réislamisation de la communauté musulmane (= umna qui réunit tous les musulmans) qui aurait eu tendance à abandonner l’ islam (au profit d’un attrait pour les idéologies matérialistes libéral ou communiste).

Le projet serait alors de mettre en place un totalitarisme religieux = fondamentalisme ou

islamisme :

Idéologie politique visant à établir un Etat reposant sur un gouvernement, des lois et une

société islamiste. Elle prône un fondamentalisme religieux, c'est-à-dire une pratique et un

respect de l’Islam. Ce mouvement politique veut donc un strict respect de la Charia (loi

islamique) s’appliquant aux personnes en droit pénal et en droit public, intégrant des

peines contre toute atteinte à la religion ; il impose donc la négation de tout Etat laïc.

Cela implique :

- Une lecture religieuse qui passe par une application stricte et rigoriste du Coran et

un refus de toute évolution des mœurs (surtout par rapport aux femmes souvent,

d'où le port du voile…)

- Une lecture identitaire visant à rassembler, regrouper l’Umma (d’où l’idée de faire

preuve de solidarité : cf appel à la solidarité pour les pays qui connaissent la guerre,

les combattants de tous pays qui se rendent en Afghanistan, Irak, aujourd’hui Syrie

de DAECH…Tchétchénie, Bosnie) …

- une lecture politique avec le refus de la transformation de la société sous l'influence

de l'Occident, càd comme l'expression d'un sentiment de menace sur son identité de

musulman

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Ce projet se retrouve au sein de plusieurs groupes au sein de l’islam : Frères musulmans

égyptiens, wahhabites saoudiens, chiites iraniens ou talibans afghans… et s’est largement

diffusé par le biais des guerres menées au nom de l’islam et réunissant des musulmans du

monde entier (guerre d’Afghanistan, de Bosnie, d’Irak ) et l’utilisation des moyens de

propagande.

L’islamisme s’affirme depuis 1979 de plus en plus comme la seule opposition à l’Occident

et aux Etats-Unis, à ses valeurs.

Conclusion / transition :

Conflits du PMO sont donc le résultat de tous ces enjeux, et de l'incapacité des Etats de la

région à les régler. Cette incapacité est peut-être aggravée par les multiples ingérences

étrangères depuis 1918.

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II. UN FOYER DE CONFLITS MULTIFORMES

A) Le PMO au temps de la Guerre froide La période 1945-1991 est une période d'explosion du nombre des conflits dans la région. Ces conflits sont complexes car il y a imbrication entre des conflits internes et des conflits externes dans le cadre de la Guerre froide.

Carte page 107.

1) Les effets de la Guerre froide au PMO

a) Après la 2GM 1945-1956 Après la 2°GM, les EU deviennent progressivement le pays le plus influents mais la France et la GB restent présentes dans la région jusqu'en 1956 et l'affaire de Suez. A partir de la fin de la 2GM les puissances européennes se retirent de gré ou de force face aux indépendances réclamées et inéluctables. Mais elles essayent par tous les moyens indirects de conserver leur influence et leurs intérêts. C’est ainsi que la Crise de Suez vient sonner le glas de cette influence :

L’affaire de Suez : Voir dossier page 112-113.

Causes Nasser, le nouveau dirigeant de l'Egypte (et leader du monde arabe et du Tiers-monde) cherche de l'argent pour financer le barrage d'Assouan. Il décide de nationaliser le canal de Suez qui est sous contrôle des Anglais.

La crise Refus de la France et GB : intérêts économiques mais aussi politiques car : - Les Français en veulent à Nasser qui soutient les Algériens dans leur combat pour l'indépendance. - Les F et GB lui en veulent car leader à Bandung - Trouvent un allié en Israël qui veut se débarrasser de son principal ennemi : Français et RU s'allient avec Israël pour mener une opération militaire contre Nasser en oct 1956.

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Conséquences - C'est un succès militaire et … un échec politique car les EU et l'URSS condamnent

cette intervention (ONU)

- Cet affranchissement s’inscrit également dans le processus du non-alignement (refus d’appartenir à l’un des deux blocs proclamés dés 1955 à Bandung et réaffirmés par les grands pays indépendants comme Inde, Chine et surtout Egypte, à Belgrade. Voir page 117 définition NON ALIGNEMENT.

- Cet échec marque le recul de l'influence des Européens dans la région qui devient alors surtout un théâtre de la Guerre froide

b) A partir de 1956, le Moyen-Orient devient un lieu d’affrontement Est-Ouest :

Voir carte 107

Chaque bloc essaye de s’imposer :

→ l’URSS se rapproche de certains pays arabes : o elle construit le barrage d’Assouan voulu par Nasser o soutient la Syrie et l’Irak, toutes deux dirigées par des partis socialistes laïcs

(parti Baas) et le Yemen du Sud où les Soviétiques installent des bases

→ les Etats-Unis jouent sur plusieurs tableaux : o deviennent les alliés indéfectibles d’Israël o mais ils conservent des liens très étroits avec les monarchies musulmanes

conservatrices et autoritaires de la région (Jordanie, Arabie Saoudite, Pays du Golfe, Iran du Shah jusqu’en 1979).

o Ils encouragent les pays du Moyen-Orient à participer à l’endiguement du communisme : la Turquie entre dans l’OTAN en 1952, la Turquie, l’Irak, l’Iran, le RU et le Pakistan adhèrent au Pacte de Bagdad en 1955

Plusieurs conflits sont le cadre d'affrontement indirect entre les deux grandes puissances :

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→ les guerres israélo-arabes de 1967 et 1973 voient s’affronter des armées entraînées et armées par chacun des deux camps

→ à partir de 1979, lorsque les Soviétiques envahissent l’Afghanistan, les Américains (la CIA) soutiennent les combattants afghans, souvent islamistes en lutte contre l’URSS : c’est ainsi que des futurs Talibans ou Djihadistes seront formés grâce aux Américains NB : L'invasion soviétique s’inscrit dans le contexte de la guerre froide. Face aux États-Unis qui soutiennent le Pakistan et face à une Inde qui se voulait le fer de lance des pays non-alignés, l’URSS soutient l’Afghanistan qui avait, depuis 1919, des revendications territoriales. avril 1978 = coup d’Etat qui amène au pouvoir un gouvernement communiste mais cela déclenche une guerre civile. Mais face à la menace de renversement du régime L'URSS décide d’intervenir et justifie son intervention par la volonté de préserver le régime en place.

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2) des conflits internes Ils ont une résonance qui dépasse toujours la région. On peut en évoquer trois :

a) le conflit majeur est le conflit palestinien qui débute dés la création de l'Etat israélien en mai 1948.

On peut le décomposer en deux temps :

une phase israélo-arabe (1948-1979) Voir page 122-125 à lire

→ Alors que les juifs construisent un Etat et une puissance militaire, notamment avec

le soutien de la France et des EU, les Palestiniens, un peuple de nomades sans organisation politique, sont dépassés. Ils auraient dû créer leur propre Etat en 1948 mais n'ont pas réussi. Ils deviennent en effet un enjeu de la lutte que se livrent Israël et les Etats arabes voisins.

→ Plusieurs conflits ont lieu : 118-119 Plusieurs guerres opposent donc Israël et les Etats arabes voisins, surtout la Syrie, la Jordanie et dont le leader est l'Egypte (avec Nasser puis Sadate) qui tente de développer un panarabisme = un nationalisme arabe contre Israël. o guerre de 1948-1949 ; o crise de Suez en 1956 ; o guerre des Six jours en 1967 ; Page 118-119 o guerre du Kippour en 1973

→ Israël sort vainqueur de tous ces conflits, impose des défaites humiliantes aux

Arabes (dont l'Egypte) et conquiert la Palestine et des territoires sur ces voisins (Sinaï, Golan notamment).

→ Le dénouement : Pae 123 Sadate / Carter / Begin 1979 Les pays arabes qui portaient jusqu'alors la cause palestinienne s'en détachent > après 1973 et son nouvel échec, l'Egypte se rapproche ainsi d'Israël et signe avec lui un traité de paix en 1977.

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une phase israélo-palestinienne Dossier page118-119 + 120-121 les Palestiniens depuis 1948) La cause palestinienne est passée finalement au second plan dans la lutte entre pays arabes et Israël. Les palestiniens

Soit fuient leur terre et vivent dans des conditions misérables, souvent dans des camps de réfugiés installés dans toute la région et à travers le monde

Soit vivent sous une occupation israélienne dans les territoires dits occupés.

→ L’organisation des palestioniens autour de l’OLP : (années 60 aux années 80)

Dossier page118-119 documents 3-4-5 page 119

Création en 1964 de l’OLP = Organisation de Libération de la Palestine 1968 : Yasser Arafat (doc photo page 125) en prend la tête (il avait fondé le Fatah qui en devient la principale composante). Mais ce mouvement peine à se faire entendre et n’est pas du tout reconnu par Israël :

o Utilisation du terrorisme, multipliant les attentats contre Israël et la communauté juive au travers le monde, dont la prise d'otages des Jeux Olympiques de Munich en 19722. Ce terrorisme est combattu par Israël et aggrave les conditions de vie des Palestiniens vivant dans les territoires occupés par Israël. Elle est aussi critiquée par les Etats arabes qui subissent les conséquences du terrorisme.

o Réfugiée au Liban, l'OLP est délogée par l'armée Israélienne et doit s'installer en Tunisie, mais elle est isolée et affaiblie

o L'OLP cherche aussi à faire reconnaître la cause palestinienne (notamment à l’ONU en 1974) et reçoivent des soutiens de nombreux pays (ex : France)

2 La prise d'otages des Jeux olympiques de Munich (aussi appelée le Massacre de Munich) a eu lieu au cours des Jeux

olympiques d'été de 1972 à Munich en Allemagne de l'Ouest. Le 5 septembre, des membres de l'équipe olympique

d'Israël ont été pris en otage et assassinés par des terroristes membres de l'organisation palestinienne Septembre noir.

Le bilan de la prise d'otage est de onze membres de l'équipe olympique israélienne assassinés et d'un policier ouest-allemand tué. Cinq des huit terroristes ont été tués, les trois autres capturés.

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→ le réveil de la cause palestinienne a lieu dans les années 1987-1988 :

DOCUMENT 1 PAGE 124 o En 1987 éclate la 1° Intifada ou guerre des pierres = la révolte des jeunes

palestiniens des territoires occupés. La communauté internationale re(découvre) à cette occasion le sort misérable de ces populations. C'est dans ce contexte que naît aussi le Hamas, un mouvement islamiste radical dont l'objectif est la destruction d'Israël > on a donc une radicalisation de la population des territoires occupés

o à l'inverse en 1988, Arafat annonce que l'OLP reconnaît Israël qui aboutit aux accords d’Oslo en 1994.

⇒Ces deux événements mettent en difficulté Israël dont les méthodes violentes sont critiquées et crée un nouveau contexte qui ne débouchera toutefois sur une avancée qu'après 1991 (quand les EU essaient une nouvelle approche de la question)

b) la guerre du Liban (à partir de 1975) Le Liban est un ancien mandat français dont l'existence repose sur un fragile

équilibre entre communautés chrétiennes et musulmanes qui se partagent le pouvoir.

Le pays est déstabilisé au début des années 1970 par l'arrivée massive de palestiniens (dont l'OLP) : → le pays bascule alors dans une violente guerre civile entre chrétiens et

musulmans marqués par de nombreux assassinats politiques :

→ Ces massacres poussent l'ONU à intervenir pour envoyer des casques bleus

français et américains eux-mêmes victimes d'attentats-suicides. Voir photo page 280 : soldat ONU au Liban

→ des puissances étrangères interviennent aussi : o Syrie qui considère ce pays comme sa chasse gardée (débouché maritime) o Israël qui poursuit l'OLP en territoire libanais (jusqu'à son départ en Tunisie)

Exemple : comme celui de Sabra et Chatila en 1982 (quelques jours après l’assassinat du nouveau président libanais, Bachir Gemayel, chrétien et allié d’Israël, les chrétiens phalangistes décident en représailles de massacrer la population des camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila à Beyrouth du 16 au 18 septembre 1982. Les Israéliens les ont autorisés à pénétrer dans

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les camps. Le nombre des victimes varie, selon les sources, entre 700 et 3 500 !).

Depuis 30 ans, le Liban est incapable de reconstruire un équilibre intercommunautaire et le pays est en permanence la proie de la violence, sur fond d'ingérence étrangère

c) la guerre Iran – Irak (1980-1988) Voir dossier page 300-301 → Les conditions (rappel du I.) Voir document carte page 300+ texte 2 page 300

Le dictateur irakien Saddam Hussein, qui s’appuie sur la population sunnite de son pays, décide d’attaquer l’Iran pour :

→ étendre son contrôle sur le Golfe Persique pour en contrôler le pétrole ; → affaiblir le régime islamiste chiite iranien qui pourrait influencer les chiites irakiens

(minorité très importante en Irak et hostile à Saddam) → ⇒Il lance son attaque en 1980, espérant profiter de la désorganisation de l’Iran en

pleine révolution islamique (il croit pouvoir faire une guerre-éclair).

La guerre va en fait s’enliser pendant 8 ans et elle va s’internationaliser : Voir tableau des alimentations du conflit page 301

l’Irak est soutenu par la plupart des pays arabes et par les Occidentaux qui redoutent l’influence de l’islamisme iranien;

l’Iran est soutenu par les pays arabes « radicaux », anti-occidentaux : Syrie et Libye

Mais on s’aperçoit que les grandes puissances jouent un jeu d’échec dangereux : o l’URSS essaie de se rapprocher de l’Iran (mais pour Khomeiny, l’URSS est un

« Satan », au même titre que les Etats-Unis) ⇒ soutient ensuite l’Irak ;

o les EU soutiennent officiellement l’Irak mais organise un trafic d’armes en secret vers l’Iran (« Irangate » 1980-1983 : armes US payées par l’Iran et qui permettent aux EU de financer la contre-révolution au Nicaragua)

o Israël livre des armes à l’Iran pour lutter contre le militarisme irakien

Bilan = La guerre s’achève en 1988 et les deux pays retrouvent leurs frontières de 1980 : le bilan est lourd avec entre 300 et 400 000 morts de chaque côté !

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Dans tous les conflits que nous venons d'évoquer, on a pu constater que de multiples interventions extérieures avaient lieu lors de ces conflits. On y voit notamment l'intervention de l'URSS et des EU.

B) L'après-Guerre froide

1) La volonté des EU de jouer un rôle d’hyper puissance au MO La disparition de l'URSS laisse les EU seuls au Moyen Orient à un moment où ils font figure d'hyperpuissance. Ils en profitent pour tenter une nouvelle approche :

a) La Première guerre du Golfe : Ils jouent la carte du multilatéralisme lors de la 1° Guerre du Golfe contre l'Irak de Saddam. La facile victoire militaire de la coalition est une démonstration de force de la puissance américaine et les EU se déploient massivement dans la région, notamment en AS, pour sécuriser leur approvisionnement en pétrole. Par contre, ils n'osent pas envahir l'Irak et renverser Saddam qui est affaibli mais garde une capacité de nuisance (massacre au gaz des chiites)

b) La relance du processus de paix au PO entre Israéliens et palestiniens : les accords d’Oslo

Ils font pression pour qu'Israël tienne compte des nouvelles positions de l'OLP (renoncement au terrorisme + reconnaissance Israël). Leurs efforts aboutissent aux Accords d'Oslo en 1993-1995 (Oslo I et II) :

les préalables → L’OLP reconnaît Israël et son droit à vivre dans la paix et la sécurité, et renonce à la

violence et au terrorisme (processus de paix par négociations) → Israël reconnait OLP comme représentante légitime du peuple palestinien.

Le contenu des accords : → retrait progressif israélien de la bande de Gaza et de la Cisjordanie (territoires

palestiniens selon le plan de partage de l'ONU en 1948) → mise en place d’une Autorité palestinienne élue (élections tenues en 1996 : victoire

d’Arafat et du Fatah). avec des compétences élargies peu à peu Photo historique 5 p 289

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NB : signature du traité à Washington en 1993 avec une photo historique où Arafat force Rabin à lui serrer la main

Les limites : → Concessions limitées dans les faits au plan territorial et des compétences de

l’Autorité palestinienne. → accords ne portent pas sur les principaux points d’achoppement :

La question du retour des réfugiés palestiniens (pop ayant fui depuis 1948) ;

La question de l’eau ;

La question des colonies qui continuent d’ailleurs à se construire ;

La question de Jérusalem.

c) Politique américaine apparaît comme un succès. En réalité, elle rencontre plusieurs difficultés :

dés 1995, l'assassinat du Premier Ministre israélien Rabin met un coup d'arrêt au processus de paix ;

le soutien américain à Israël et la présence militaire dans le Golfe et notamment en AS favorise un sentiment populaire très anti-américain sur lequel s'appuient tous les ennemis des EU (et les groupes terroristes dont les mouvements islamistes radicaux dont Al-Qaïda (premiers attentats contre les EU à la fin des années 1990, dans le Golfe et en Afrique)

des opinions publiques souvent manipulées par les deux ennemis précédents

les problèmes :

- le Hamas a gagné en 2006 les élections et contrôle la bande de Gaza mais qui est tjs considéré comme organisation terroriste et qui considère que « la terre de Palestine est une terre islamique » : csq pour Gaza blocus, fin des subventions internationales, de nombreuses attaques de la part d'Israël

- pbm entre Hamas et Fatah - persécution à Gaza contre membres Fatha - Non entente entre les deux instances et pas de gouvernement commun malgré

quelques tentatives qui ont toutes échouées à ce jour (2015). Donc pas réconciliation entre le Hamas, qui a pris le pouvoir par la force en 2007 dans la bande de Gaza, et l'Autorité palestinienne, qui siège à Ramallah en Cisjordanie occupée.

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2) La montée du radicalisme islamiste et du terrorisme et la nouvelle stratégie des EU

La fin des années 1990 correspond donc à une montée en puissance de l'islamisme radical dont les EU constituent une des principales cibles et Israël une des principales victimes avec de nombreux attentats-suicides. L'arrêt du processus de pais déclenche d'ailleurs une seconde Intifada en 2000.

Son développement s’explique par plusieurs facteurs :

L’Europe a affirmé ses formes brutales du colonialisme ne mettant pas en pratique les principes démocratiques dans ses interventions au PMO ce qui a été un frein puissant à l’extension du démocratisme au MO ⇒ on a depuis flux et reflux des valeurs démocratiques au gré de interventions européennes américaines et israéliennes.

Les puissances européennes ont joué des tensions et les ont exploité entre groupes ethniques / religieux (voir au Liban)

Il s’est développé aussi contre Israël : La politique israélienne et le soutien inconditionnel des EU mais aussi en réaction à l’attitude jugée passive des Etats arabes depuis 1979.

l’échec des mouvements idéologiques liés à la décolonisation l’échec du communisme, ou de certains régimes comme en Algérie (échec du socialisme et maintien d’une intense pauvreté dans un régime dans lequel l’opposition a longtemps été muselée) du panarabisme

L’influence défavorable de la Russie puis de l’URSS

au développement de la pauvreté et des fortes inégalités, à l’essor démographique, à l’échec.

La volonté de prise du pouvoir que ce soit dans des pays en cours de démocratisation ou qui sont plus ou moins non démocratiques : ainsi En Arabie Saoudite, le clan Ben Laden appartient à la bourgeoisie yéménite exclue du pouvoir par le clan bédouin des Saoud

En Irak, le pouvoir +/- mis en place par les EU oppose deux communautés religieuses : sunnites et chiites ce qui montre que les motivations ne sont pas religieuses mais politiques)

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Directement auprès des populations par ‘’une islamisation par le bas’’ : ils tentent d’obtenir le soutien massif des populations déshéritées en leur venant en aide à la place d’Etats défaillants ou corrompus (multiplication des organisations caritatives…/ cf Palestine avec le Hamas, Liban avec Hezbollah, Egypte avec Frères musulmans ou Maroc…). Les jeunes ont été particulièrement sensibles à ce discours, notamment dans les Etats où leurs conditions de vie sont difficiles et leurs perspectives d’avenir limitées ; c’est tout aussi vrai dans des pays arabes qu’au sein des communautés immigrées en Europe.

L’islamisme agit :

- Soit par la mise en place des Etats sur le respect de la religion : Iran / AS= volonté de

fonder un Etat théocratique

- Soit par le développement de mouvements terroristes très nombreux qui

multiplient les actes de violence dans et en dehors du PMO : Carte 4 page 303

o Hezbollah libanais, o Hamas palestinien o Al-Qaïda (réseau terroriste organisé par le milliardaire saoudien Ben Laden qui

se compose d’une multitude de réseaux et mouvements qui sont plus ou moins indépendants les uns des autres)

o DAECH

Ce terrorisme agit de multiples façons et à différentes échelles:

Voir animation Le monde

http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/visuel/2015/11/25/les-actes-terroristes-de-l-etat-

islamique-ont-fait-plus-de-1-600-morts-depuis-la-proclamation-du-

califat_4817362_4355770.html

- Contre pays dits occidentaux par groupes islamistes (attentats d’Al Qaïda New York

dés 1993 contre le World Trade Center puis le 11 septembre 2001, Madrid 11 mars

2003, Londres juillet 2005. La France par les groupes terroristes algériens comme

celui du métro Saint Michel en 1995

Daech : un groupe et un Etat multiplication des attentats dans les pays musulmans

(Liban / Paris

- Contre intérêts occidentaux partout dans le monde : attentats contre ambassades

des EU au Kenya en 1998, contre navires EU au Yemen en 2000…

- Contre les Etats et les gouvernements musulmans ; dans les pays musulmans :

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Pakistan, Turquie, Algérie, Maroc… Contre intérêts touristiques

Les 1° victimes de la violence sont dans leur immense majorité des musulmans : les

attentats de 2001 ont fait 3000 morts aux EU ; la violence en Irak a tué + de 150.000

personnes en Irak depuis 2003 et il y a des attentats tous les jours…

L’immense majorité des musulmans sont absolument hostiles à cette violence qui

aggravent leur sort et ne leur offre aucune perspective d’avenir. * Mais c'est surtout à partir de 2001 que le terrorisme islamiste déborde du cadre du PMO pour toucher violemment le monde occidental avec trois grands vagues d'attentats (voir I) Multiplicité des groupes : Al Qaida3 AQMI DAECH Ces attentats enclenchent un nouveau cycle de guerres au PMO, marqué par l'intervention massive des Occidentaux et surtout des EU :

Guerre en Afghanistan dés l'automne 2001 pour chasser du pouvoir les talibans qui refusent de livrer O Ben Laden

guerre en Irak en mars 2003 sous le double prétexte d'un soutien à Al-Qaïda et d'une menace nucléaire. Cette fois, G Bush Jr fait ce que G Bush senior n'avait pas osé faire en renversant Saddam.

Ces deux conflits s'inscrivent dans la nouvelle stratégie américaine fondée sur l'usage de la force et la guerre préventive pour protéger à tout prix les Etats-Unis. De nombreux pays soutiennent d'ailleurs les EU dans ces actions. Mais ces deux conflits ne contribuent pas du tout à pacifier la région :

l'installation d'un nouvel ordre démocratique est beaucoup plus compliquée que ne l’a été le renversement des régimes : les EU ont du mettre en place une administration directe puis indirecte sur ces deux pays, laissant penser à une colonisation, notamment pour s'approprier le pétrole irakien ;

les EU multiplient les bavures (cf Guantanamo, les sévices sur prisonniers en Irak et les nombreux ''dégats collatéraux'' dont sont victimes les civils.

Les deux pays sont de fait dans un climat de guerre civile o opposition islamistes / modérés ralliés aux Occidentaux en Afghanistan

3 Nb : famille Ben Laden : Ben Laden Group, grande entreprise de BTP fondée par le père d'Oussama Ben Lade

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o opposition chiites / sunnites + quasi sécession kurde en Irak4 les conditions de vie des populations se dégradent malgré l'argent dépensé par

l'Occident pour aider à la reconstruction (insécurité très forte) On assiste donc à une poussée anti-américaine et plus largement anti-occidentale dans les opinions publiques des pays de la région, marquée par une montée de l'islamiste radical. C'est notamment le cas dans les territoires palestiniens où le Hamas (soutenu par Iran et Syrie et militant pour la destruction d'Israël) prend le pouvoir dans la bande de Gaza, marquant l'échec de la voie négociée défendue par le Fatah de Y Arafat puis Mahmoud Abbas (depuis 2004 et la mort d'Arafat).

3) La poudrière du PMO:

Derrière ces tensions se dessine, en réalité, la rivalité entre deux puissances régionales : l’Arabie saoudite (sunnite, wahhabite) et l’Iran, où le chiisme est religion d’État depuis le XVIe siècle. Certes, il existe des différences religieuses entre sunnites et chiites. En réalité, le religieux est un élément parmi d’autres dans ce conflit, aux côtés de l’économie, du pétrole, de l’eau ou encore de l’échec de certains hommes politiques. C’est aussi peut-être, in fine, l’échec du découpage territorial opéré par les grandes puissances à la suite du démembrement de l’Empire ottoman. Les crispations identitaires actuelles, qui se fondent sur des appartenances communautaires ou religieuses, sont liées au fait que chaque camp a le sentiment que sa survie est menacée. Les médias doivent faire attention à ne pas se laisser prendre par ce discours sur la fracture entre chiites et sunnites : c’est surtout un discours de mobilisation. » 5

L’Irak :

4 Les résultats officiels du scrutin d’avril 2014 ne seront pas proclamés avant la mi-mai. Mais comme aucune des listes n'est

susceptible de remporter la majorité des 328 sièges du Parlement, cette annonce ne suffira pas pour connaître l'identité du prochain premier ministre. Une longue période de tractations entre partis risque de s'ouvrir, comme après les législatives de 2010, quand M. Maliki chiite (A la tête de la Coalition de l'Etat de droit, l'homme fort de l'Irak, un islamiste chiite de 63 ans, vise un troisième mandat consécutif, )avait damé le pion, au bout de neuf mois d'intrigues, à son rival laïque Iyad Allaoui, pourtant arrivé en tête. avec 1 009 personnes tuées dans des attaques, le mois d'avril a été l'un des plus sanglants depuis 2008, l'année de sortie de la guerre civile. Un chiffre qui préfigure les dangers menaçant l'Irak dans l'hypothèse où le premier ministre serait reconduit à son poste. « Si Maliki reste au pouvoir, il faut craindre un éclatement du pays », estime un diplomate occidental. (Le Monde)

5 abrina Mervin, chargée de recherches au CNRS et spécialiste du chiisme : la religion n’est qu’un facteur parmi d’autres de ce conflit opposant principalement Arabie saoudite et Iran. La crainte de ces “États sunnites” devant la menace d’un Irak devenu “État chiite”’ et, plus généralement, de la montée en puissance des chiites vus comme une cinquième colonne de l’Iran.

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La situation est très confuse en Irak après le retrait occidental de 2011 où le pouvoir détenu par les chiites est contesté violemment par les sunnites ; L’État Islamique en Irak et au Levant6 (EIIL ou Daech en arabe), contrôle aujourd’hui une partie du territoire irakien mais aussi syrien. Son organisation repose sur un chef qui a pris le titre de calife7 (Abou Bakr8 al-Bagh-dadi, calife autoproclamé) et qui contrôle une sorte d’État hors la loi qui attire militants et combattants du monde entier. Inconnue il y a un an, cette start-up du terrorisme, née en Irak sous l’occupation américaine, est devenue une multinationale de la terreur. Dans la lutte contre DAECH on trouve les Peshmergas kurdes, les Syriens de Bachar el-Assad Le groupe Etat islamique a réussi à couper la Syrie en deux. Comme l'Irak.

La guerre civile en Syrie depuis 2 ans Situation totalement confuse avec DAECH. http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/visuel/2014/06/25/irak-syrie-au-fait-qui-est-l-eeil_4444888_4355770.html 1970 - Arrivée au pouvoir d’Hafez Al-Hassad Le ministre de la Défense Hafez Al-Assad, membre du parti Baas, procède à un coup d’État et prend la tête du pays. Il sera par la suite confirmé dans ses fonctions de chef de l’État par cinq référendums successifs, et gardera le pouvoir jusqu’à sa mort, trente ans plus tard. Son clan appartient à la minorité alaouite, une branche de l’islam chiite. 2000 - Bachar Al-Assad succède à son père À la mort d’Hafez Al-Assad, survenue le 10 juin, son fils Bachar lui succède. À partir du mois de septembre, un vent de liberté politique souffle pour quelques mois sur le pays : c’est le «

6 Pour DAECH la démocratie est une importation de l’Occident donc mauvais donc interdit.

7 Ici référence par le califat aux monarchies guerrières, aux Abbassides. Mais aussi dimension religieuse car référence à l’attente du MAHDI Le Mahdi est une sainte personne, héritier et descendant du Prophète de l'Islam. De plus

le calife se légitime en faisant référence aux califats sunnites des Abbassides (d’où le noir couleur des Abbassides). 8 632 :, l’un des compagnons du prophète, Abu Bakr, a été choisi pour prendre sa suite = sunnites

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printemps de Damas ». Mais dès le mois de février 2001, le régime se durcit et met fin aux espoirs de libéralisation que l’arrivé au pouvoir de Bachar Al-Assad avait fait naître. En 2011, galvanisés par les espoirs portés par le "printemps arabe", une partie de la population syrienne se soulève pour réclamer plus de démocratie. Les manifestations sont réprimées dans le sang par un pouvoir qui ne veut rien lâcher. C'est le début d'une guerre civile qui va s'intensifier avec l'arrivée des djihadistes.

Donc la concentration du pouvoir, en particulier militaire et sécuritaire, et de plus en plus économique, autour de la communauté alaouite, même si celle-ci ne constitue que 11 à 12% de la population totale, tandis que les musulmans sunnites en représentent la majorité, au côté des autres groupes minoritaires (chiites, chrétiens, kurdes...). Le climat est à la guerre civile lorsque les citoyens cessent de se référer à leur identité nationale – en l’occurrence syrienne – pour en revenir à leur identité communautaire : alaouite, sunnite ou chrétienne. Ce fut le cas en Yougoslavie avant le début de l’éclatement et de la guerre de 1991 ; c’est aujourd’hui le cas en Syrie.i

En fait ici le conflit illustre la complexité totale de la situation au PMO :

le pouvoir d’Assad cherche d’abord à perpétuer son contrôle dictatorial du pays ; La Syrie fait partie d’un tissu complexe d’alliances à l’échelle régionale et

internationale qui en fait un enjeu de choix : o au Moyen-Orient, la Syrie est l’alliée de l’Iran et du Hezbollah libanais ; elle

joue un rôle-clé dans la vie de son voisin libanais, pour son plus grand malheur, et dans l’éternel conflit israélo-arabe, en raison de l’occupation du plateau du Golan par l’Etat hébreu depuis 1967 ;

o au niveau international, elle bénéficie toujours de la protection bienveillante de la Chine et surtout de la Russie, deux membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU qui ont mis leur veto la semaine dernière à une résolution inspirée par les Occidentaux. les Russes sont dans l’affirmation de leur puissance renaissante ;

les puissances du Golfe qui soutiennent l’opposition, mènent, par Syriens interposés, leur éternel conflit avec l’Iran chiite ;

la Turquie s’affirme comme nouvelle puissance régionale dans l’ancien empire ottoman. Turquie, et Jordanie accueillent des milliers de réfugiés

Les Occidentaux, pour leur part, sont totalement engagés dans ce jeu complexe. Ils se sont impliqués à reculons dans le conflit syrien, en raison justement de la situation stratégique différente de ce pays.

NB : les Alaouittes9

9 Les Alaouites sont une minorité d'origine religieuse, dont la doctrine, issue du chiisme

Si la communauté alaouite est d'origine religieuse, "les principaux critères d'appartenance ne sont plus tant

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l'Afghanistan voit le retrait progressif des Occidentaux (Fr en 2012, EU en 2014) mais les talibans semblent en mesure de reprendre le pouvoir dés leur départ

l'Iran est aujourd'hui perçu comme la principale menace pour Israël. Mais les EU n’apportent plus le même soutien inconditionnel à Israël. De ce fait les avancées dans les relations entre Occidentaux et Iraniens se sont améliorées10

. Surtout face à DAECH… voir les décodeurs site le monde http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/07/14/tout-ce-que-vous-devez-savoir-sur-l-accord-conclu-a-vienne-sur-le-nucleaire-iranien_4682968_4355770.html

Pourquoi l’Iran veut-il le nucléaire ?

La volonté de se doter de l’arme nucléaire est avant tout le résultat de la guerre contre l’Irak (1980-1988), qui a beaucoup marqué le nouveau régime iranien issu de la révolution islamique de 1979. La montée en puissance militaire d’Israël, son grand ennemi, motive également Téhéran et ses alliés, la Syrie et la Libye, à se doter de l’arme nucléaire, à partir de 1985. Cette démarche peut aussi se voir comme une volonté de se hisser dans la « cour des grands », celles des pays dotés de la puissance nucléaire, afin de peser davantage sur les scènes régionale et mondiale.

aujourd'hui religieux, en raison du recul de l'initiation et de la marginalisation des élites religieuses, que

familiaux et de parenté (Bruno PAOLI )

Leur conception de l'âme implique des cycles de réincarnation. La religion alaouite est de type initiatique. A

l'instar des Alevis turcs avec lesquels il ne faut pas les confondre, ils se caractérisent par l'absence de

mosquées, la tolérance de l'alcool et le fait que les femmes ne sont pas voilées

Les Alaouites ont toujours été considérés comme hérétiques par les autres branches de l'Islam.

Ce n'est qu'en 1936 qu'une fatwa est prononcée par une autorité sunnite pour les reconnaître officiellement

comme musulmans (afin de souder les différentes communautés face aux colonisateurs). Et en 1973

seulement, ils sont admis comme partie prenante de la communauté chiite par l'imam libanais Moussa Sadr,

à la demande de Hafez el-Assad, là encore pour des raisons politiques.

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/syrie-rempart-de-bachar-el-assad-les-alaouites-

sont-aussi-ses-otages_1151237.html

10 le groupe des « 5+1 » (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) et l'Iran se sont

mis d'accord sur un accord définitif à Vienne le 14 juillet 2015. L'Iran a accepté de réduire des deux tiers le

nombre de ses centrifugeuses, les machines servant à transformer l'uranium qui, enrichi à 90 %, sert à la

fabrication d'une bombe.

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Que dit l’ accord définitif à Vienne le 14 juillet 2015:

o une limitation du programme nucléaire iranien pendant au moins une décennie ;

o une levée des sanctions internationales contre l’Iran ; o un renforcement des contrôles

En échange, les sanctions économiques à l’encontre de l’Iran seront levées graduellement, notamment les avoirs gelés à l’étranger qui représentent près de 150 milliards de dollars (environ 135 milliards d’euros).

Mais attention ne soyons pas naïfs ! Les accords sont censés empêcher la construction d’une bombe nucléaire iranienne, mais rien n’indique que les dirigeants iraniens – actuels ou futurs – ne relancent pas, en secret, un programme militaire.

Pour les diplomates présents à Vienne qui défendent l’accord, les Iraniens étaient de toute façon sur le point d’obtenir la bombe, et le plus urgent était donc de désamorcer le conflit qui s’envenimait depuis une décennie. Selon les experts, l’imposition de sanctions internationales de plus en plus contraignantes a ralenti le développement du programme nucléaire iranien, mais ne l’a pas enrayé. Les protagonistes de l’accord font néanmoins le pari qu’il est plus bénéfique pour l’Iran de voir la levée des sanctions internationales, le dégel progressif des avoirs bloqués à l’étranger et le réchauffement des relations avec les Etats-Unis, que de redémarrer l’enrichissement à usage militaire de matériaux fissiles. Une normalisation de la situation du pays pourrait améliorer le quotidien des Iraniens et offrir des occasions économiques pour de nombreuses entreprises internationales – et notamment françaises.

le conflit israélo-palestinien est dans une impasse totale :

o Israël profite de chaque acte de violence palestinien (surtout venant de Gaza et

du Hamas) pour bloquer tout processus de paix et poursuit une active politique de colonisation, notamment à Jérusalem-Est (la ville arabe), soutenu par les EU (cf Obama en Israël en mars 2013 : les EU garants de la sécurité du pays).

o Face à cette situation de blocage, les Palestiniens répliquent de deux façons différentes :

le Hamas qui domine Gaza utilise la violence

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tandis que l'Autorité palestinienne qui dirige avec le Fatah la Cisjordanie cherche à obtenir la reconnaissance d'un Etat palestinien qu'Israël continue de lui refuser (en novembre 2012, l’Assemblée de l’ONU a donné aux Palestiniens le statut de membre observateur non membre de l’ONU, marquant la naissance de l’Etat palestinien, malgré l’opposition d’Israël et des Etats-Unis + entrée à UNESCO).

o Aujourd’hui (mai 2014) : les pourparlers piétinent sur l'ensemble des questions au cœur du conflit: les frontières, les colonies, la sécurité, le statut de Jérusalem et les réfugiés palestiniens. La réconciliation Hamas (dirige Cisjordanie, favorable à des accords avec Israël) et Fatah (groupe pol islamiste dirigeant la bande de Gaza, opposé à toute négociation avec Israël et exigeant la reconquête de tous les territoires palestiniens y compris israéliens) tend à nouveau les relations palestiniennes et israéliennes11.

l'absence de démocratie et la corruption de nombreux dirigeants de la région rejettent les populations vers l'islamisme radical (discours de probité, substitution aux Etats défaillants dans l'assistance aux populations démunies, etc …) et plusieurs révolutions ou tentatives de révolutions ont éclaté à la suite du printemps arabe. Cependant la confrontation des Islamistes au pouvoir est limitée comme le montre les suites des printemps arabes : Révolution en Egypte, … mais avec un risque de confiscation d’abord par les Islamistes et à présent par l’armée et Mr Sissi12.

Conclusion La région du PMO reste profondément instable et source de tensions internationales. Les récentes élections (co en Egypte) dans certains pays montrent que le basculement dans un intégrisme religieux n’set pas si évident. En revanche, la démocratie ne gagne pas, malgré les révoltes, les oppositions et le printemps arabe: la violence perdure en Syrie sous fond de guerre civile, le non respect des droits et libertés fondamentales est quasi-général dans le PMO (voir en Egypte, Territoires palestiniens…). L’année 2014 montre qu’il n’y a pas d’avancée significative et que la situation est même plutôt plus tendue encore.

11

Le gouvernement Netanyahu a suspendu les pourparlers de paix avec les Palestiniens au lendemain de l’accord de réconciliation, avant même l’échéance des neuf mois impartis aux négociations, le 29 avril, sommant le président Abbas de choisir entre la paix et le Hamas, qui prône la lutte armée contre Israël. 12

Le scrutin prévu les 26 et 27 mai doit doter le plus peuplé des pays arabes d'un nouveau président, onze mois après l'éviction,

annoncée par M. Sissi, du premier chef d'Etat du pays élu démocratiquement, l'islamiste Mohamed Morsi. Depuis cette destitution, les Frères musulmans de M. Morsi, première force politique organisée du pays et vainqueurs de toutes les élections depuis la révolte de 2011 ont été déclaré "terroristes". La quasi-totalité de leurs dirigeants sont en prison et encourent la peine de mort tandis que leurs membres sont interdits de se présenter à une élection. Leur boycottage pourrait faire grimper l'abstention. La présidentielle intervient sur fond de violences dépassant toutes celles enregistrées à partir de la révolte de 2011.

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Nb : Salafisme : mouvement sunnite rigoriste, fondamentaliste i De ce fait, il ne suffit pas de faire sauter un homme ou un clan comme en Tunisie ou en Egypte. Les

Alaouites, dans leur grande majorité (il y a de rares exceptions, comme l’écrivaine Samar Yazbek, exilée à

Paris), sont aujourd’hui convaincus que s’ils perdent le pouvoir, il y aura des représailles, et qu’ils subiront,

en tant que communauté, la vengeance des autres après des décennies d’exactions et de pouvoir despotique.

Les autres minorités – Kurdes, chiites, et surtout chrétiens – partagent peu ou prou ce sentiment, comme

l’avait innoportunément exprimé la hiérarchie catholique d’Alep aux premiers temps du soulèvement

populaire.

Un mini Etat-alouite ?

Autre signe qui ne trompe pas : le retour progressif de nombreux Alaouites vers leur région d’origine, au

port de Tartous (qui abrite une base russe) et dans les montagnes, là où certains fantasment déjà sur la

création d’un mini-Etat alaouite comme les Français, dans leur stratégie de diviser-pour-mieux-régner,

l’avaient fait au début de leur mandat, dans les années 20.

Ils durent y renoncer en 1936 sous pression de la bourgeoisie sunnite des villes, non sans qu’une pétition de

protestation de dignitaires alaouites ne soit envoyée à Léon Blum, alors président du Conseil, notamment

signée par... le grand-père de Bachar el-Assad.

Dans une « lettre de Tartous », le site Foreign Policy parle de plusieurs milliers de familles alaouites

réinstallées dans cette région en fuyant les zones d’affrontements de Homs et d’ailleurs. Et en Israël, on se

prépare officiellement au cas de figure improbable d’un afflux de réfugiés alaouites en cas de chute du

régime Assad.

Ce contexte laisse à penser que le régime se battra jusqu’au bout, plutôt que le scénario « soft » d’un départ

de Bachar el-Assad et de sa famille à l’étranger, ou d’un coup de force interne au régime dans l’espoir de

sauver l’édifice en sacrifiant la tête, comme dans le précédent égyptien.