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EHESS L'Enseignement secondaire public des Frères éducateurs (1920-1970). Utopie et modernité by Paul-André TURCOTTE Review by: Jean Séguy Archives de sciences sociales des religions, 34e Année, No. 67.2 (avril-juin 1989), pp. 331-332 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41623384 . Accessed: 15/06/2014 17:33 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 188.72.126.181 on Sun, 15 Jun 2014 17:33:51 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

L'Enseignement secondaire public des Frères éducateurs (1920-1970). Utopie et modernitéby Paul-André TURCOTTE

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L'Enseignement secondaire public des Frères éducateurs (1920-1970). Utopie et modernité byPaul-André TURCOTTEReview by: Jean SéguyArchives de sciences sociales des religions, 34e Année, No. 67.2 (avril-juin 1989), pp. 331-332Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/41623384 .

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BULLETIN DES OUVRAGES

chez les nombreux laïcs et ecclésiastiques dont les portraits sont tracés : Mgr. Lorenzo Schiavi, professeur et poète, le pédagogue Ugo Mioni, l'archéologue Paolo Lino Zovatto, Silvio Rutteri directeur de Musée, les poètes Biagio Marin, Giotti, Lina Galli, Alojz Gradnik.

Une ville et sa foi, tel est le thème général de cette intéressante publication qui permet ďentrevoir la réalité religieuse de cette région frontière.

Jean-Dominique Durand.

67.461 TURCOTTE (Paul-André). L'Enseignement secondaire public des Frères éducateurs (1920-1970). Utopie et modernité. Montréal, Bellarmin, 1988, 220 p.

P.-A.T. se livre ici à une entreprise de désoc- cultation socio-historique ; il s'agit pour lui, à rencontre de ceux qui ont aujourd'hui intérêt à occulter ce passé récent, de rechercher et d'exposer ce que fut l'apport des Frères ensei- gnants dans le développement d'un « ensei- gnement secondaire public » au Québec, dans l'entre-deux-guerres.

Le problème apparaît double : première- ment il s'agit de raviver le souvenir d'un épisode des rapports entre christianisme et modernité dans une conjoncture donnée ; d'autre part, d'expliquer pourquoi et comment les rapports en question purent être positifs, dans la mesure où ils furent le fait de congré- gations religieuses et non de l'Église hiérar- chique.

Comme les ouvrages précédents de l'A. {Arch., 53, n° 594 et 61, n° 385), celui-ci se recommande par son information de première main. Toutes les archives pertinentes, publi- ques et privées, celles des congrégations concernées en premier lieu, ont été - à ce qu'il semble - soigneusement visitées et exploitées.

Pour P.-A.T., le scénario socio-historique du cas étudié s'articule en trois étapes : de 1914-18 à 1939-45 ; il s'agit pour les congré- ganistes concernés de « consolider leur aire d'action et son contrôle direct, au moment de la mise sur pied de l'enseignement secondaire public long ». Cet enseignement unissant culture humaniste latine et ouverture à la modernité anglo-saxonne technique, écono- mique, commerciale a en effet été conçu par

les congrégations et se trouve pratiquement tout entier dans leurs mains.

De 1945 à la fin des années soixante, le problème devient, pour les intéressés, de maintenir en existence l'empire édifié précé- demment et qui commence à se lézarder, pour des raisons diverses ici longuement exposées et analysées.

Enfin, à partir de 1960 et la « Réforme scolaire », les Frères enseignants voient leur œuvre étatisée pour l'essentiel, et leur rôle fortement minoré ; de cette situation naît une crise d'identité individuelle et collective dans les congrégations concernées. P.-A.T. en a analysé les effets - rejoignant ceux de la Révolution tranquille et de Vatican II - dans un de ses travaux précédents, s'agissant des Clercs de S. Viateur.

L'A. montre très bien comment l'utopie des Frères enseignants inspirateurs de l'enseigne- ment secondaire public québécois reformule, dans les termes d'un projet éducatif, 1'« utopie de reconquête » que le curé Labelle avait conçue et patronnée (Arch., 56, n° 344).

Dans l'un comme dans l'autre cas, il s'agit d'une protestation et d'un programme d'action anti-anglais (et donc anti-protestant) ayant en vue de renverser les rapports de domination- dépendance dans lesquelles les Canadiens francophones (et catholiques) se trouvent Mais dans le cas des Frères, l'utopie favorise plus nettement que ce n'était le cas avec Labelle, un idéal de modernité mariant apports anglo-saxons (détournés) et latins (sinon fran- çais). Se révèle-t-elle pour autant plus effica- cement protestataire ? Nous ne saurions l'affirmer.

De cette utopie rêvée, puis écrite et prati- quée, l'A. suit le cheminement jusqu'à l'échec dans les bouleversements des années 50-70, au Québec et ailleurs. Cette histoire, dans laquelle l'A. est partie prenante (comme Clerc de S. Viateur) laisse un goût de cendres. Ce n'est pas le moindre mérite de P.-A.T. que de l'expo- ser et de l'analyser, à la fois de près et avec distance, non sans rigueur. C'en est un autre sûrement que d'avoir su montrer avec vigueur et finesse comment l'utopie des Frères s'était imposée - un moment - de façon conflic- tuelle, dans la société et dans l'Église québé- coises. L'analyse des rapports entre les Frères, la hiérarchie ecclésiastique et leurs bases sociales réciproques renvoie à des éléments de théorie empruntés à Weber et à Troeltsch (au présent recenseur également). On est loin des

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

représentations fonctionnalistiquement paci- fiantes fréquentes dans l'analyse sociologique des rapports entre société, Eglise et ordres religieux (ordres ou congrégations comme c'est le cas ici). En dépit de ses lourdeurs stylistiques, l'ouvrage retiendra l'attention de tous ceux que la sociologie des conflits, de l'utopie et des groupes volontaires intéresse.

Jean Séguy.

67.462 UGEUX (Bernard). Les petites communautés chrétiennes. Une alternative aux paroisses. L'expérience du Zaïre, Paris, Éd. du Cerf, 1988, 321 p. (Préf. de Mgr L. Monsengwo Pasinya). (Coll. « L'his- toire à vif »).

La thèse soutenue en Sorbonne en juin 1987 comptait plus d'un millier de pages et valut à son auteur la mention Très Bien. Pour les besoins de l'édition, il a fallu la ramener à des proportions plus raisonnables. Toutefois, dans sa nouvelle présentation, l'étude de B. U. reste de toute évidence la meilleure que nous ayons actuellement sur ces petites communautés 1 chrétiennes, dites « communautés ecclésiales vivantes » (C.E.V.), qui depuis deux décennies, se sont multipliées dans certains diocèses du Zaïre. La lecture de l'ouvrage révèle qu'elles ont été presque toujours suscitées par l'autorité hiérarchique elle-même (p. 46) et que cette initiative n'a pas reçu, à beaucoup près, le même accueil dans tous les milieux sociaux. En fait il apparaît que l'écho favorable est surtout venu « de populations défavorisées, dont le niveau d'instruction est resté très bas » (p. 78) alors que les jeunes, les intellectuels et plus généralement les milieux dits favorisés manifestaient une profonde réserve (p. 142, 163-66). L'A. étudie avec minutie le fonction- nement de ces petites communautés et spécia- lement les difficiles problèmes de pouvoir qui s'y révèlent Ainsi découvre-t-on que si le responsable de la communauté est un person- nage indispensable, il n'en reste pas moins fragile, placé en porte-à-faux entre la commu- nauté qui l'a élu et l'autorité hiérarchique qui seule l'intronise et le confirme dans sa tâche (p. 184-200).

A l'évidence, et c'est l'un des grands mérites de l'A de le montrer aussi clairement, les « petites communautés chrétiennes » ne sont pas la panacée miraculeusement offerte à toutes les difficultés que les diocèses, zaïrois et

autres, rencontrent aujourd'hui et l'on peut être un chrétien convaincu sans entrer néces- sairement dans la logique de cette pastorale. Toutefois il est vrai qu'elles marquent un renouveau ecclésiologique très important et qu'on ne peut pas ne pas en tenir compte.

Il est fort dommage qu'un ouvrage de cette qualité soit desservi par un nombre inexcusa- ble d'erreurs et de fautes auxquelles les éditions du Cerf semblaient jusqu'à présent avoir échappé. La relecture des épreuves s'avère-t- elle aujourd'hui si onéreuse qu'on puisse accepter un texte où l'on écrit : « dirrective, cathéchèse, afirmation, crapeau, symtôme, dioscésain » et le reste à l'avenant Pas moins de huit fautes dans les trois pages que comporte la bibliographie. Bukavu, la grande ville de l'Est zaïrois, est également orthographiée « Bakavu, Buhavu »... En deux ou trois cir- constances, le nom de l'A. lui-même n'est pas épargné : Ugueux pour Ugeux. Parce qu'il vit en Tanzanie depuis près d'une année, nul ne le tiendra pour responsable. Qui donc n'a pas relu les épreuves de son livre ?

René Luneau.

67.463 VAN BEEK (Walter E.A.), ed. The Quest for Purity. Dynamics of Puritan Movements. Berlin, De Gruyter, 1988, 273 p.

Ce livre écrit en anglais par des universi- taires néerlandais (anthropologues et histo- riens des religions) s'intéresse aux « mouve- ments de pureté », au puritanisme en somme, mais en un sens transhistorique et transcultu- rel. Les dix collaborateurs étudient chacun un cas. Quatre d'entre eux traitent de mouve- ments relevant de l'orbite chrétienne (la Genève de Calvin, les Puritains de la Nouvelle Angleterre, le « puritanisme » de la « seconde Réforme » néerlandaise, les évangéliques néerlandais). Trois autres participants étudient des mouvements de terrain musulman. Les trois communications restantes se penchent sur des cas dispersés : la rebellion Taïping, des mouvements puritains du Surinam et de Tanzanie issus de cultures traditionnelles; enfin - inattendu - le communisme et ses « mouvements de pureté » se voient évoquer par le dernier participant On note l'absence de tout cas juif, et des religions extrême- orientales.

La contribution d'ouverture, par le respon- sable de l'ouvrage, tire quelques conclusions

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