Au cours de la séance, au tou r d 'une table, l 'art-théra- peute discute avec une pat iente de son pro je t de pe in tu re ; deux par t ic ipants donnent leur avis. On r e m a r q u e r a le côté hétérocl i te des objets exposés qui témoigne de l ' individualisme de la product ion de chacun.

Mlle X... effectue pour la première fois une a rabesque (exercice p. 72). L 'ar t - thérapeute , en lui tenant la main, l 'aide à réal iser le t racé et contrôle également le niveau de décont rac t ion du bras, du poignet et des doigts.

LES ATELIERS THERAPEUTIQUES D'EXPRESSION PLASTIQUE

V - """

1 1 il

ANNE DENNER, attachée à la Section de bio-psycho-pathologie de l'enfant de l'Hôpital Henri-Rouselle, Professeur de psychologie à l'Ecole Spéciale d'Architecture. en collaboration avec Marie HADDOU, Psychologue et avec les participations de Mesdames CAPO, JAOUL, JASPARD, OELKER et de quelques membres des ateliers qui ont accepté d'être interviewés ou ont bien voulu, au cours de discussions, donner leur avis. Nous tenons à remercier particulièrement le Docteur J.-C. BENOIT, qui nous a encouragée dans notre tâche, en a suivi le déroulement avec la plus perspicace attention et nous a offert le fruit de ses réflexions dans le domaine de l'ART-THÉRAPIE qu'il a toujours encouragé et soutenu et dont il a étudié de près l'évolution des méthodes.

DU MEME AUTEUR :

L'EXPRESSION PLASTIQUE — PATHOLOGIE ET REEDUCATION DES SCHIZOPHRENES. Editions E S F , Paris, 1967. L'ENVIRONNEMENT DE L'ENFANT. A. DENNER et J. DANA. Paris, Le Seuil, 1970. L'ECRITURE DE L'ENFANT. Professeur J. de AJURIAGUERRA, M. AUZIAS, A. DENNER. Genève, Delachaux et Niestlé, 1960.

PSYCHOTHÉRAPIES - MÉTHODES ET CAS COLLECTION SOUS LA DIRECTION DU PROFESSEUR P. SIVADON

ET DE J.-C. BENOIT, J. GUILHOT, A. MATHÉ

A N N E j D E N N E R I

LES ATELIERS

THERAPEUTIQUES

D'EXPRESSION

PLASTIQUE

LES É D I T I O N S E S F

17, rue Viète, 75017 Paris

COLLECTION

PS Y CHOTHERAPIES - METHODES ET CAS

L'ANALYSE PAR LE REVE-EVEILLE-DIRIGE UNE ETUDE CLINIQUE

Nicole FABRE

LE FACE A FACE EN PSYCHOTHERAPIE Jean-Claude BENOIT

DES ENTRETIENS COLLECTIFS AUX THERAPIES FAMILIALES EN PSYCHIATRIE DE SECTEUR

A. DAIGREMONT, C. GUITTON, B. RABEAU

LES ATELIERS THERAPEUTIQUES D'EXPRESSION PLASTIQUE Anne DENNER

PSYCHOTHERAPIE DE GROUPE POUR LES COUPLES Marie-Aimée et Jean GUILHOT

SEXE, CORPS ET GROUPE L'ABORD PSYCHOCORPOREL EN SEXOLOGIE

Marie-Aimée GUILHOT et Alain LETUVE

© L E S E D I T I O N S E S F 1 9 8 0 - I S B N 2 . 7 1 0 1 . 0 2 6 8 . 4

La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d 'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou re- production intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l 'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1 " de l'article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanc- tionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.

TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION 7

PREMIERE PARTIE

LES ATELIERS THERAPEUTIQUES AU SEIN DE L'INSTITUTION PSYCHIATRIQUE

L'atelier et l'institution 12 Atelier intégré au pavillon 12 Atelier hors-pavillon 13

L'art-thérapeute et les équipes soignantes 14 L'art-thérapeute 14 L'art-thérapeute et ses co-thérapeutes 17 L'art-thérapeute et l'équipe soignante 18

La constitution des groupes et les types de malades 22 Les temps d'observation 22 Les groupes de malades et les temps thérapeutiques 27 Atelier : lieu de rencontre 27 Les types de malades 28

Les thérapies associées 30 Chimiothérapie 31 Psychothérapies 32 La relaxation 34 La psychomotricité 34 L'ergothérapie 35 Les thérapies artistiques associées 36

DEUXIEME PARTIE

FONCTIONNEMENT DES ATELIERS THERAPEUTIQUES

1) AMÉNAGEMENT DES LOCAUX ET INSTALLATION DES MALADES 42 Aménagement des locaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43 Installation des malades . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 Matériel à utiliser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

2) ACTIVITÉS ET RELATIONS DANS L'ATELIER 52 Méthodes d'accueil 53 Les entretiens, la relation verbale et le regard porté sur

l'œuvre 53 La rencontre avec l'œuvre 55

3) LES TECHNIQUES ET LES MÉTHODES DE L'ART-THÉRAPEUTE 64

Les exercices picto-graphiques de détente 64 Utilisation des exercices 64 Description des principaux exercices picto-graphiques de

détente 66

Observation et réhabilitation du réel en art-thérapie 72 Types de sujets auxquels ces techniques s'adressent 72 La réhabilitation du réel 73 Rôle de l'art-thérapeute au cours des méthodes d'observation

du réel 76

L'exemple de la nature morte 78 Choix et composition d'une nature morte par un groupe de

malades 80 Analyse de l'objet isolé 82 Choix des objets en fonction de leurs données formelles :

dimensions, formes, couleurs, matières 85

L'exemple du portrait 87 lia représentation de l'être humain sans modèle 89 La représentation de l'être humain avec modèle 95 La signature de l'œuvre 98

TROISIEME PARTIE

LES AUTRES MODELES D'ATELIERS THERAPEUTIQUES

1) Les ateliers de malades adultes en hôpital de jour 102 2) Les ateliers dans les centres sociaux 105 3) Les ateliers d'expression pour personnes âgées 107 4) Les ateliers de formation en art-thérapie 109

CONCLUSION : LA FORMATION DEPART-THERAPEUTES . . . . . . . . 111

INDEX DES NOMS D'AUTEURS CITÉS . \ . . . . . . . . . 113

INTRODUCTION

« Il n'était pas en effet d'occupation qui absorbât à ce point toutes les pensées et tous les sentiments. »

Auguste STRINDBERG.

« Ma peinture, c'est comme le chinois, ça s'apprend. »

PICASSO.

Les ateliers d'expression plastique sont très répandus dans les ins- t i tutions psychiatriques, les hôpitaux de jour, des organismes les plus médicaux aux plus socio-culturels. Des ateliers sont même créés de façon quasi spontanée, soit pa r des art istes soit pa r des animateurs, en réponse à des besoins souvent mal précisés de la par t d 'un groupe ou d 'une population. A travers ces diverses pratiques, une demande thérapeutique affleure sans être toujours formulée. Il peut s'agir aussi d 'une activité sublimatoire émanant de la dialectique du « beau » mais qui n 'est pas davantage reconnue. Le « beau » dans notre société apparaî t souvent comme une enti té inaccessible ou interdite à laquelle il serait prétentieux, vain, voire même ridicule de vouloir accéder. Il existe une certaine confusion dans les esprits : on pense souvent que l 'expression art ist ique est une occupation qui « si elle ne fait pas de bien, ne peut pas faire de mal ». Le Professeur R. VOLMAT avait pour tan t déjà précisé l ' importance de l 'expression plastique dans la dynamique de la personnali té ; il a mis en évi-

j dence combien elle est différente de celle qui ne l'exerce pas ou qui choisit un autre mode d'expression. Ce livre a pour but de mont re r comment ces ateliers peuvent rem- plir un rôle impor tant dans le concert des méthodes thérapeut iques dont dispose la psychiatrie moderne. Tout dépend de la précision des objectifs et des méthodes que l 'on entend poursuivre, de l'in- sertion de ces ateliers au sein des institutions, de la qualité de la

formation des personnes qui les dirigent. Ce livre s'attache à mettre en évidence les méthodes de fonctionnement de ces ateliers visant à développer : — l'expression archaïque et symbolique du message graphique, — la rééducation graphomotrice du geste, — la dynamique sociale et culturelle inhérente à ces activités, conduisant à une réadaptation extra-hospitalière. Il montre à quelles conditions ces ateliers peuvent être thérapeu- tiques, conditions qui, si elles ne sont pas remplies, les rendent inefficaces ou parfois gravement préjudiciables en raison de l'im- portance de l'investissement que certains malades peuvent réaliser, soit sur l'activité créatrice elle-même, soit sur les personnes qui l'animent.

Ce livre s'adresse aussi aux médecins, qui peuvent donner à ces ate- liers une efficacité optimale en les intégrant pleinement à leurs ser- vices, en en valorisant leur pratique par l'intérêt qu'eux-mêmes y portent. L'art fait partie d'un patrimoine commun qui devrait avoir pour effet de réunir et non de séparer. Bien que cette expression ne soit pas souvent de leur spécialisation et semble parfois, à tort, les exclure, l'art-thérapeutique saura leur faciliter cette approche, unir à leur intention les langages de l'image et de la parole, et faire en sorte que les deux domaines qui paraissent en fait si éloignés l'un de l'autre, se trouvent liés par des processus communs de compré- hension et de lecture.

Cet ouvrage devra montrer au futur art-thérapeute l'importance d'une connaissance à la fois théorique et pratique dans deux domai- nes qui, apparemment, n'avaient pas de raison de se rejoindre : la psychiatrie et l'art, et, comment, grâce à une connaissance appro- fondie de méthodes précises adaptées à chaque cas, il pourra collaborer avec des spécialistes, en pleine conscience de ses pos- sibilités, de ses moyens et par là-même de sa responsabilité. Les méthodes que nous allons décrire ne sont pas nouvelles ; elles ont été mises au point, tout d'abord grâce au Docteur PAUMELLE, en 1960, dans le XIIIe arrondissement, puis encouragées par le Professeur SIVADON et le Docteur J.-C. BENOIT, à l'hôpital de la Ver- rière et en hôpital de jour où ces techniques sont appliquées, dans des institutions permettant au plus haut point les conditions adé- quates à leur bon déroulement, à savoir : la diversité des approches qui n'excluent pas une méthodologie rigoureuse, la continuité des soins grâce à l'existence, auprès de l'art-thérapeute, d'une équipe de co-thérapeutes créant un corpus de soignants harmonieux et sans conflit. Ces structures permettent de suivre des cas durant de longues

années, l'atelier d'expression servant d'abord de lieu de soin inten- sif, pour devenir ensuite un espace de rencontre où la permanence des soignants assure la cohérence, l'efficacité et la continuité du dialogue en thérapie de soutien ; puis ces ateliers, pour les patients, finissent par devenir, tout simplement un endroit agréable à vivre, leur procurant une halte bénéfique, un moment de détente et de réflexion pendant lequel le regard parcourt les œuvres des cama- rades et amis. Des liens se créent entre les patients et aussi entre les soignants au cours de nombreuses années de rencontres régu- lières puis espacées, correspondant à la demande du soigné qui trouve à l'atelier le plaisir de peindre, de parler d'art mais aussi une réponse aux problèmes de sa vie quotidienne. Une expérience, plus récente, a lieu au Centre Hospitalier Spé- cialisé de Villejuif, sous l'impulsion du Docteur J.-C. BENOIT. Un atelier d'expression plastique interpavillonnaire y fonctionnait depuis longtemps. Son animation par des art-thérapeutes a permis de mettre en évidence le problème de l'intégration de ces ateliers dans les institutions, ainsi que le besoin d'étudier systématique- ment les processus de communication de l'information au sujet des patients et de leurs productions plastiques. Ce sont ces pro- cessus que nous avons tenté de décrire et dont nous avons montré l'absolue nécessité avant tout engagement thérapeutique. Nous avons tenu à présenter les activités créatrices projectives à trois dimensions : sculptures, modelages, constructions diverses... avant de parler des œuvres sur papier, à deux dimensions, respec- tant ainsi la progression génétique du contact avec l'objet et la réalité de la force archaïque et symbolique de matériaux maléa- bles, le dessin et la peinture se situant déjà à des niveaux d'élabo- ration plus abstraits, supposant codés certains aspects socio- culturels de l'espace. Puis nous avons montré l'importance des aspects psychomoteurs de ces techniques, comment le corps y est intégré et comment celui-ci nous informe et complète le dit ou le non-dit de l'œuvre, par sa tonicité, ses postures, sa gestualité. Nous avons repris l'étude de l'analyse du réel, qui permet au malade psychotique de prendre contact avec le monde qui lui est si étranger parce qu'il lui est si hostile. L'objet esthétisé est capable de réconcilier celui-ci avec le monde extérieur, grâce à la reprise de contact effectuée au cours de la relation thérapeutique avec l'art-thérapeute. De nombreuses autres applications de l'art-thérapie peuvent se montrer bénéfiques. Nous n'avons pu les passer toutes en revue. Notre but est essentiellement d'avoir essayé de montrer quelles étaient les conditions indispensables à leur efficacité.

Index

des noms d 'auteurs cités

ABRAHAM A., 89, 90, 92. DE AJURRAGUERRA J., 32, 48,

71 75, 94. AUZIAS M., 32, 48.

BARTHES R., 42. BATESON G., 29. BAUDOIN CH., 84. BEAU J.PH., 43. BENASSY J., 89. BENOIT J.C., 18, 36, 37. 54. BERGES J., 34, 55, 75. BERTA M., 18. BLANCHE R., 77. BOBON J, 70. BOURDIER J., 92. BRAQUE G., 29, 73. BRAUNER A. et F., 51. BUYTENDIJK F.J.J., 145.

CENNINO-CENNINI, 73. CHARPIER J., 73. CLEVELAND, 92. COROT J.B., 73.

DENNER A., 30, 44, 47, 48, 64. DIDEROT, 97. DUFRENNE M., 30, 35, 76.

FAURE H., 31, 75, 84, 93. FERDIERE G., 46, 64, 90.

FISHER, 90. FOCILLON H., 46, 47. FORD FOUNDATION CHEST-

NUT LODGE, 85. FOUCAULT J., 87. FREUD S., 55, 77, 88, 99.

GIRAUDY D., 30. DE GOBINEAU H., 55. GORCEIX A., 63. GREEN A., 92. GRENIER J., 73.

HECAEN J., 94. HUBAC, 84. HUMAIR D., 38.

JAEGGI F., 32. JAKAB J., 91. JANET P., 76. JEANNEAU P., 92.

KRETCHMER, 56. KUHN R., 90.

LACAN J., 55. LEZINE J., 75.

MACHOVER, 89, 93, 98. MALE P., 82. MATHIEU G., 67.

MAURETTE J., 43. MEYERSON I., 86. MERLEAU-PONTY M., 55, 75,

81. MINKOWSKY E., 76, 81, 102. MOLES A .A., 104.

NAVILLE P., 56. NELSON P., 43.

PANKOWO, 51. PARMELIN H., 96. PERRON R., 55. PIAGET J., 74, 75, 83.

REITMAN F., 86 ROHMER E., 104. ROSOLATO R., 99. ROUART J., 90.

SCHNEIDER P.B.S., 17. SECHEHAYE M.A., 67,76.

SEGHERS P., 73. SCHULTZ J.H., 71. SCHWEICH M., 60. SIVADON P., 19, 60. SONOLET, 42. SOURIAU E., 75, 86. STEVENIN L., 43, 108. STERLING C.H., 76, 79, 82. STRINBERG A., 21. SULZBREGER S., 79.

TAIT G., 91.

DE VINCI L., 94. VINCHON J., 85. VOLMAT R., 55, 92, 93.

WALLON H., 34, 74. WIART C., 55, 89. WIDLOCHER D., 86.