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Echos de la Compagnie de Jésus Province Belge méridionale et du Luxembourg • P 402014 • Trimestriel • N o 4 • octobre – décembre 2012 • Bureau de dépôt: Namur 1 • Ed. resp.: Pierre Hupez, s.j., Rue Fauchille, 6, 1150 Bruxelles •

Les Echos

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Revue Trimestrielle des Jésuites de Belgique Meridionale

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Echosde la Compagnie de Jésus

Province Belge méridionale et du Luxembourg

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• N o 4 • O C T O B R E – D É C E M B R E 2 0 1 2 •

EditoRoland Francart, s.j.

Belgique méridionale & Luxembourg90 jours dans la Province, Roland Francart, s.j.

Nos défuntsRencontre avec Tommy Scholtes,

Lettre des Anciens du collège d’ErpentIdentité, vocation, Bernard Peeters, s.j.

Année nouvelle au Réseau Jeunesse,érèse Davio et Eric Vollen, s.j.

Initiatives& EvénementsPrier en prison, collectif

Prononcer des vœux ? Jean-Louis Van Wymeersch, s.j.Histoire des Jésuites à Bruxelles, Alain Deneef et Xavier Rousseaux

Vie & PartenariatLa rubrique de Lumen vitae, Florence Noël

La Compagnie en Europe et dans le MondeL’adieu au cardinal Martini, Jean-Louis Ska, s.j.

Le P. Pierre Ceyrac, Pascal André, Yann VagneuxUn mois à Compostelle, Paul Dehove, s.j.

Nota bene

Le billet d’humeurClaude Robinet, s.j.

Le dossierPédagogie ignatienne, Marc Bourdoux

Sommaire

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Editorial

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Après les changements importants survenus en juillet (sept nou-veaux supérieurs, par exemple), le trimestre paraît plus calme.

Le décès d’un seul membre de la Province (encore jeune) fait placeau départ de deux grands jésuites, un Français et un Italien, assezâgés tous deux. Des jeunes Belges s’expriment sur les vœux, sur lavocation, sur la prière en prison, sur Compostelle. Des laïcs nousparlent de pédagogie ignatienne. Au total, un numéro équilibré quivous tentera pour le parcourir, le lire partiellement ou en entier. N’hé-sitez pas à nous faire part de vos impressions.

Il est de tradition en ce numéro de décembre que l’on vous rappelleque vous pouvez, sans obligation, participer aux frais de cette publi-cation en versant ce que vous souhaitez au compte Missions-Œuvresdes Jésuites, 1150 Bruxelles, au compte IBAN BE81 2100 9051 7624(BIC GEBABEBB). Déjà merci pour votre soutien et pour la diffusionde cette revue autour de vous.

Par la prière, vous pouvez aussi encourager les vocations religieuseset sacerdotales. Voici un texte qui reprend les saints d’octobre 2012 :

« Dieu notre Père, nous te rendons grâce pour saint François deBorgia qui a su tout quitter pour devenir compagnon de Jésus. Nouste bénissons pour les martyrs canadiens qui ont donné jusqu’à leurvie pour évangéliser les Amérindiens, et spécialement Kateri Tekak-witha, modèle pour les jeunes, déclarée sainte à Rome le 21 octobredernier. Nous te louons pour saint Alphonse Rodriguez qui a accueilliau jour le jour tous ceux qui se présentaient à la porte de son collège.Donne aussi aux jeunes d’aujourd’hui d’entendre ton appel et d’yrépondre généreusement. »

? Roland Francart, s.j.

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Quentin Coppieters ’t Wallant, entré au no-viciat de Lyon en septembre 2010, aux étudesà Paris, a prononcé ses premiers vœux en lachapelle de la maison Saint-Michel, le 10 no-vembre 2012.

Depuis le 1er septembre, le P. André Ro-berti est membre de la communauté Saint-Claude-La-Colombière. Le P. Martin Ekwa(Afrique Centrale), y est en convalescence.Le P. Jacques Delooz (de la communauté Al-berto Hurtado, Bruxelles) a été victime d’unefracture « spontanée » de la jambe au débutjuillet. Après un séjour à la clinique Sainte-Anne et au Centre hospitalier Valida, il est ar-rivé le 24 septembre à la maison Saint-ClaudeLa Colombière pour la poursuite des soins.

A la communauté Saint-Robert-Bellarminà Bruxelles, le P. René Lafontaine, professeurde théologie dogmatique à l’IET, est collabo-rateur au centre spirituel La Pairelle pour laformation à la spiritualité ignatienne et auxexercices. Le P. Georges eunis, ministre, estaussi préfet de santé de la communauté duBellarminum.

Le Réseau Jeunesse est devenu membre duConseil de la Jeunesse catholique en sep-tembre 2012. Un nouveau secrétariat vient des’ouvrir au Parc Parmentier, à Bruxelles. Deuxjournées (septembre et novembre) et un week-end en novembre ont permis à plus de 40jeunes de se former dans l’animation dejeunes. Une nouvelle coordination du festival

Choose Life prépare activement la douzièmeédition de Pâques, à Soignies. Le RJ s’est en-gagé activement dans l’animation des jeunesà Rivespérance en novembre. Le P. Eric Vollena déménagé de Wépion pour venir à Bruxellesà la communauté Pierre Favre. Il est nommécoordinateur du Réseau Jeunesse.

A Louvain-la-Neuve, aux côtés du P. Phi-lippe Nzoimbengene, de la République Dé-mocratique du Congo, doctorant en linguis-tique générale, le F. ierry Manirambona,scolastique de la Région Rwanda-Burundi,commence une première année de maîtriseen Information et Communication (ils sont150 étudiants, répartis en 4 spécialités : jour-nalisme, communication socio-éducative, re-cherche et relations publiques). Le P. AlainN’Kisi, jésuite congolais, prépare un doctoraten histoire.

Le P. Etienne Ganty est professeur de phi-losophie à l’Institut de philosophie FrancescoBoño, à Saint-Domingue.

A Rome, le P. Etienne Degrez (province deCalcutta), adjoint au délégué du P. Généralpour les maisons romaines internationales,sera remplacé à la fin de l’année 2012 par le P.Ambrose Vedam, originaire de la provincedu Gujarat (Inde).

A Bruxelles, le 13 octobre 2012, la Commu-nauté de vie chrétienne (CVX) de Belgiquefrancophone s’est retrouvée pour une assem-blée générale extraordinaire qui avait pour ob-

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90 joursdans la Province

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jectif d’élire le nouveau président des C.V.X.de Belgique francophone et une nouvelle équi-pe de service national (ESN) pour un mandatde 3 ans. En effet, Denis Dobbelstein a terminéson 2e mandat de Président. C’est maintenantPhilippe Lemaître qui assurera ce service. Ases côtés, l’AG a élu 6 membres : Alain Biron,Anne Brisbois, Alix Crassaert, Marie-PauleGrifnée, Jean-Philippe de Limbourg et Anne-Sophie Locht. Daniel Sonveaux, assistant ec-clésiastique national, fait également partie decette ESN. Il s’agit donc d’une équipe de huitmembres, quatre femmes et quatre hommes,quatre de moins de cinquante ans et quatre deplus de cinquante ans, d’expérience profes-sionnelle dans le secteur marchand et nonmarchand, de différentes régions de la Belgiquefrancophone. L’AG s’est terminée par une priè-re d’envoi en mission de cette nouvelle équipequi aura à continuer de maintenir le charismepropre de la CVX dans l’Eglise et dans le mon-de, et aussi de préparer sa participation à l’as-semblée mondiale CVX qui rassemblera lessoixante communautés nationales à Beyrouthen 2013. Contact : [email protected] 081 22 99 28. www.cvx-belgique.org

Etats-Unis : colloque international sur l’éco-le secondaire jésuite. Pour la première foisdans l’histoire, les responsables de l’éducationsecondaire jésuite du monde entier ont été in-vités à un colloque international sur l’éduca-tion secondaire jésuite (ICJSE) à Boston. Pen-dant cinq jours, du 29 juillet au 2 août, plusde 300 responsables d’autant d’écoles ontéchangé leurs idées et examiné leur missionet leur identité comme jésuites. Leur attentions’est portée spécialement sur deux objectifs :1) la formation d’un réseau mondial pour ré-pondre ensemble aux défis que la dernièreCongrégation Générale et le P. Général lui-même nous ont demandé d’affronter, notam-ment celui de devenir un réseau apostolique

plus efficace ; 2) une réflexion d’ensemble surnotre identité et notre mission comme jésuitesaujourd’hui, pour que grâce à une vision com-mune nous puissions être plus efficaces et pluscréatifs dans notre travail apostolique. Le col-loque a été accueilli par la Boston CollegeHigh School, les travaux se déroulant au Bos-ton College. A la fin, une « déclaration d’in-tention » (vision statement) a été adoptée àl’unanimité. www.icjse.org

? Roland Francart, s.j.

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LE SEIGNEUR A ACCUEILLI DANS SA PAIX

Le P. Guy De Grox s.j. de la communauté Al-�

berto Hurtado à Anderlecht, né le 23 janvier1936 à Frameries, décédé le 1er octobre 2012 àBruxelles. Il était entré dans la Compagnie le 14septembre 1955 et avait été ordonné prêtre le28 juin 1969.

Mme Marie-Jeanne Wilmart Balon-Perin, décé-�

dée le 16 juillet 2012, belle-sœur du P. PhilippeBalon-Perin.M. Guy de Borggraef, décédé le 27 juillet 2012,�

beau-frère du P. Emmanuel Servais.M. Jean Mies, décédé le 10 septembre 2012,�

père de Mlle Françoise Mies, laïque associée.M. Jacques Dax, décédé le 23 septembre 2012,�

beau-frère du P. Charles Pollet.Mme Mathilde de Beer de Laer, décédée le 27�

septembre, sœur du P. Richard Erpicum.

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Il y a un an, le P. Tommy Scholtes a été choisipar les évêques de Belgique pour être leur nou-veau responsable de la communication et dela presse. Depuis de nombreuses années, Tommyest l’un des plus fins observateurs de la vie re-ligieuse en Belgique et, à ce titre, un habituédes plateaux de télévision et des colonnes dela presse écrite. C’est dans son bureau situédans le complexe du collège Saint-Michel, àBruxelles, que nous avons rencontré cet anciende la rhéto 1972 du collège Notre-Dame de laPaix (la première cuvée erpentoise).

Tommy Scholtes, vous fêtez en 2012 vos 40 ansde sortie de rhéto. Comment vous êtes-vous re-trouvé au collège de Namur alors que vous êtesd’origine néerlandaise ?

En 1960, mon père a quitté son travail enHollande pour venir travailler chez Materne,à Jambes. Il souhaitait nous inscrire, mon frèreet moi, au collège dès notre arrivée à Namur,mais nous avons été refusés parce que nousne parlions pas un mot de français. On nousa suggéré donc de nous inscrire dans un in-ternat en Flandres, mais c’est finalement àl’école Saint-Joseph à Jambes que nous avonsfait nos primaires. Un an et demi plus tard,mon frère a pu entrer en secondaire au collègeet je l’ai suivi quelques années après.

A part la rhéto, vous avez passé toutes vos annéesdans les bâtiments de la rue de Bruxelles. Quellesimages gardez-vous de l’ancien collège ?

L’ancien collège avait quelque chose de trèssympathique, entre autres grâce au voisinagedes facultés. Je me souviens de la petite et dela grande cour, reliées par un tunnel. Après larécréation, les surveillants postés au-dessusdes escaliers nous faisaient taire, faute de quoinous recevions deux heures de retenue… Etd’autres souvenirs encore.

Quand apparut l’idée de construire un nou-veau collège et de déménager à Erpent, quellefut votre réaction en tant qu’élève ?

La nouveauté la plus frappante était la pers-pective de la mixité… Nous avions déjà euquelques expériences, avec par exemple unechorale, « Les Sauverdias », que nous avionscréée conjointement avec les sœurs de Notre-Dame. Nous allions répéter là-bas toutes lessemaines, sous la surveillance de sœur Su-zanne, qui vérifiait que ses élèves se compor-taient bien… À part cela, le fait de s’éloignerdu centre-ville inquiétait certains parents pourdes raisons pratiques, mais quand nous avonsappris qu’un service de bus serait assuré, cescraintes se sont apaisées.

Avez-vous un souvenir de la première rentrée àErpent ?

Dans les jours qui ont précédé la rentrée,on nous avait sollicités pour installer le mo-bilier dans les nouvelles classes. Chacun étaitheureux de découvrir le collège, ses vastes es-paces, la grande visibilité intérieure grâce aux

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Rencontre avecTommy Scholtes

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nombreuses vitres… Seulement, nous n’avonsjamais compris pourquoi on avait installé àl’étage du tapis plain de teinte claire car au dé-but, comme les alentours de l’école étaient en-core en chantier, tout le monde rentrait avecles pieds boueux, ce qui a certainement dûchagriner madame Calonne, notre surveillan-te, qui contrôlait notre arrivée dans lesclasses…

Y a-t-il une personne en particulier qui vousa marqué dans votre parcours au collège ?

Le P. Daiche, sans hésiter. Je le revois encoredans l’ancien collège traverser la cour audeuxième coup de cloche pour vérifier que lesilence était parfait, sans quoi il nous faisaitun petit signe de la main qui signifiait « sortezdes rangs et allez m’attendre devant mon bu-reau », ce qui pouvait être très long… Il étaitun « monument » et nous a tous marqués.Nous le voyions en permanence et nous lecraignions à certains moments, en cas d’affairedisciplinaire. En effet, même s’il était d’unejustice parfaite, cette justice pouvait impliquerune sanction…

En tant que jésuite, quel regard portez-voussur les collèges jésuites d’aujourd’hui ?

Ici, à Saint-Michel comme ailleurs, les di-recteurs demeurent soucieux de continuer àtravailler dans un certain esprit, et de perpé-

tuer les bons aspects du projet d’enseignementdes jésuites. Je pense par exemple à l’art de« cheminer avec », d’amener les élèves le plusloin possible, d’éveiller leur esprit critique. Ames yeux, mon titulaire de rhéto, le P. ManuAndré, a très bien incarné cet idéal : pour lui,l’essentiel n’était pas dans la connaissance etles examens mais il recherchait une convivia-lité, un esprit d’écoute, une proximité. Il avaitpar exemple à cœur de connaître les parentset faisait le tour de toutes les familles… Maisles études restaient les études.

Depuis quelques mois, vous êtes « respon-sable presse » pour les évêques ?

Je suis de très près les travaux des évêques,qui se rencontrent tous les mois. Je garde éga-lement les yeux rivés sur l’actualité : l’actualitéreligieuse, mais générale et politique. Monrôle est d’être l’interlocuteur des médias del’ensemble du pays dans leurs contacts avecles évêques. Du côté francophone, j’ai beau-coup de contacts et d’expérience, car j’ai étéjournaliste durant plus de 25 ans, mais jen’avais jusqu’à présent que peu de contactsavec la partie flamande.

Dans votre fonction, vous côtoyez fréquem-ment Mgr Léonard. Avez-vous déjà eu l’oc-casion d’évoquer avec lui le fait que vous étieztous les deux anciens du collège ?

Absolument, il a gardé lui-même un excel-lent souvenir du collège de Namur. Je l’avaisdéjà connu quand il était jeune prêtre à la ca-thédrale de Namur. Cela contribue aux rela-tions cordiales et assez familières que nousentretenons, ce qui nous aide évidemmentquand nous sommes confrontés à des élé-ments très délicats dans notre travail.

Lettre des Anciensdu collège d’Erpent

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« Que ta volonté soit faite »Que de fois n’avons-nous pas prononcé cet-

te demande, sans y porter la moindre atten-tion ! « Que ta volonté soit faite ! »

Ma vocation et ma mission, mon identitéseraient-elles alors simple soumission à la vo-lonté d’un autre ou acceptation d’un projet devie pré-déterminé ?

C’est bien ce que nous reprochent certains :« vous n’avez pas de pensée libre, obéissantsque vous êtes à des commandements, des lois,des dogmes ou à une autorité divine ».

Cette inacceptable atteinte à notre dignité,à notre liberté, nous aurons vite fait de la dé-mentir cela au nom de Jésus venu « annonceraux prisonniers qu’ils sont libres » (Lc 4, 18).

Pourtant n’est-ce pas quelque chose dumême ordre que nous entendons parfois chezcertains jeunes ou moins jeunes, impatientsou déçus, quand malgré leur bonne volontéet leur prière, Dieu, disent-ils, ne leur dit pasce qu’ils doivent faire, ne leur dicte pas le che-min à suivre.

Et que penser d’expressions de ce type :« L’Esprit m’a dit ceci ou cela et donc je doisfaire ceci ou cela sans plus me poser de ques-tion ».

Quelle anthropologie et quelle théologie,quel regard sur Dieu et sur l’homme sont icisous-jacents ?

« Qui suis-je ? Pour quoi faire ?Avec qui ? »

Dans les Exercices spirituels, la contempla-tion pour obtenir l’amour peut nous servir deguide.

Dans ses remarques préliminaires, cettecontemplation situe l’agir humain au cœurd’une relation d’alliance, où l’aimé et l’amantse donnent mutuellement l’un à l’autre. Il n’estdonc pas question d’effacement de l’un au ser-vice de l’autre, ou encore de soumission, maisbien d’échange.

Pourtant, dans la relation entre Dieu etl’homme il y a bien une priorité : l’homme estcréé par Dieu. C’est pour faire droit à cettepriorité que la demande exprimée au débutde la contemplation est celle d’une connais-sance intérieure du don reçu (vocation) pourentrer alors dans un agir, une mission de re-connaissance, un rendre grâces. Notre identitése situe dans la conjonction de cette réceptivitéfondamentale et de cette activité en réponse.

Je suis donc cet « autre » de Dieu, appelépar Lui à vivre une relation d’alliance avec Lui.Dans un monde où existe le mal, cette relationest toujours réconciliation avec Dieu, et avecmon semblable : « Ce que vous avez fait auplus petit de mes frères, c’est à moi que vousl’avez fait » (Mt 25). Et si nous prenons enconsidération notre insertion, notre partici-pation à tout l’univers créé, cette relation d’al-liance est réconciliation aussi avec toute la na-ture. Dans le souffle de l’Esprit du ressusciténous sommes récepteurs et acteurs respon-sables de cette réconciliation.

Qui suis-je ?Reprenons à présent le fil de la contempla-

tion.« Me remettre en mémoire les bienfaits re-

çus. » Je suis un être situé. Situé par le moment

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Identité, vocation

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historique, la culture, le contexte familial, en-vironnemental… Situé corporellement, gé-nétiquement aussi.

Je reçois la vie d’étape en étape, je suis fa-çonné par elle, passant progressivement d’undésordre de non-coordination, de non-arti-culation à une participation de plus en plusactive et articulée, parlée. C’est là tout l’espacedu champ éducatif, espace de parole et de si-lence, espace de maîtrise de soi et d’émer-veillement où passivité et activité s’entrecroi-sent pour construire qui je suis dans une in-teraction constante avec un environnementqui me façonne autant que je le façonne. L’es-pace de liberté, de mémoire, d’intelligence etde volonté, que je suis, est appelé à sans cesses’élargir dans la conscience du Dieu qui, à lafois, donne la vie pour que je vive, et qui aussise donne à moi, établissant en moi sa demeure.Comme Marie je suis comblé de grâces.

Pour quoi faire et avec qui ?De la prise de conscience de ce qui me fonde

va jaillir et se structurer pas à pas la réponsequi est ma réponse, mon entrée dans la réci-procité, dans la reconnaissance : « Prends etreçois tout ce que je suis ».

Dans l’échange d’amour avec Dieu, dans larelation d’alliance, j’apporte tout ce que je suisen le mettant en œuvre.

Ma mémoire, je la développe et je l’exerce :elle m’aide à me situer dans la vérité de monhistoire, mais aussi de l’histoire du monde etde l’histoire sainte, sans oublier la large partd’inconscient.

Mon intelligence, je la développe et l’exercepour lire et construire le monde dans ses ap-pels et ses défis, pour accompagner l’Eglisedans la construction du Royaume.

Ma volonté, je la développe et l’exerce, dansl’engagement de ma personne, corps et âme,au service aimant des autres.

Ma liberté, qui grandit avec et à travers lestrois précédentes facultés (mémoire, intelli-gence, volonté), je la développe et l’exerce dansune écoute et un discernement qui aboutit àdes décisions, des choix de vie.

« Devenir des hommes pour etavec les autres »

L’expression proposée par le P. Pedro Ar-rupe et développée ensuite en y ajoutant le« avec », dit bien notre identité dans ses com-posantes de vocation et de mission.

Vocation d’abord à la vie, en tant qu’hommeou femme. L’enfant que nous sommes est ap-pelé à atteindre sa taille adulte à travers le dé-veloppement progressif de toutes les dimen-sions de son être corporel autant que psycho-logique, intellectuel, spirituel et affectif, indi-viduel autant que social. Il le fait essentielle-ment à travers la parole : parole d’homme, defemme, parole de mère, de père, d’éducateur,mais aussi Parole de Dieu qui les traverse ouqui surgit au cœur d’un « buisson ardent »dans le silence de la prière et de la contempla-tion. Cette parole reçue appelle notre parole,la fait surgir de telle sorte que nous devenonspartenaires : partenaires de Dieu et partenairesde nos semblables.

Peu à peu, le plus souvent, mais parfois dansla soudaineté de l’éclair, le chemin de vie sedévoile. Volonté et intelligence trouvent leurvoie, comme le ruisseau son parcours. Librealors, parce pleinement accordé à son êtreprofond, l’homme, la femme peut s’engagerdans ce « pour et avec les autres » qui réaliseau cœur de l’humanité sa mission de bâtisseurdu Royaume.

? Bernard Peeters, s.j.(extrait de la Lettre de La Pairelle,

juillet-août-septembre 2012)

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« Un jeune sur cinq vit dans la précarité »L’Avent : temps d’espérance pour un avenir meilleur

En Belgique, un jeune sur cinq vit avec un revenu en-dessous du seuil de pauvreté ! Et denombreux autres jeunes ont bien du mal à trouver leur place dans la société. Ils entamentleur vie d’adulte avec un sac à dos rempli bien plus souvent de cailloux que d’atouts. Bonnombre des projets soutenus cette année par Vivre Ensemble s’adressent à des jeunes. Enappuyant Vivre Ensemble, nous offrons aux jeunes un regard de confiance, de bienveillance,nous les aidons à révéler le meilleur qui est en eux, les atouts qu’ils possèdent et qui sontparfois enfouis tout au fond du sac, sous des kilos de cailloux.

Action Vivre Ensemble est mandatée par les évêques de Belgique pour susciter la solidarité,durant l’Avent, avec les personnes démunies. Les sommes recueillies sont destinées à soutenircette année 89 projets de lutte contre l’exclusion sociale en Wallonie et à Bruxelles. Par undon, témoignons de la Bonne Nouvelle pour les jeunes précarisés.

Collecte au profit de VivreEnsemble le week-end des

15 et 16 décembre !

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Le Réseau Jeunesse bouge, à l’instar des jeunes qui le forment et du monde au-

tour de nous. Nous voulons être à l’écoute des« bruits du monde » et des changements qu’ilsrépercutent, en particulier des déplacementsliés aux jeunes et aux interrogations qu’ils por-tent. Il s’agit d’être on the move, en mouve-ment. Pas à la mode. De la même façon qu’In-igo de Loyola fut toute sa vie un homme pè-lerin qui ne s’est jamais installé, un chercheurde Dieu, un chercheur de Vie. « Chercher ettrouver Dieu en toutes choses » met sans cesseen mouvement.

Après un exercice de relecture et d’évalua-

tion de nos activités entrepris en 2011, nousavons retenu deux lignes de conduite direc-trices pour les années à venir : un développe-ment en Réseau avec : 1. une attention portéeà la spiritualité ignatienne ; et 2. fondé sur lasolidarité et l’amitié.« Tous en mouvement ! » Il s’agit de faire

« mouvement » : s’organiser et se structurer.En marche depuis plus de 20 ans, le RéseauJeunesse, devenu ASBL depuis deux ans, estaujourd’hui membre du CJC (Conseil de laJeunesse catholique). Le mouvement s’eststructuré. Les organes de l’association sontmajoritairement pris en charge par des jeunes

Année nouvelle auRéseau Jeunesse

Initiatives & Evénements

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de moins de 35 ans. Assemblée générale,conseil d’administration, équipes d’animation,groupes de travail sont les lieux de prise deresponsabilité et de formation de jeunes quis’engagent. Animateurs et animés ont entre 7et 35 ans et les activités proposées sont variéeset originales. Le Réseau met en relation diffé-rentes associations qui en sont membres, ilcoordonne leurs actions par une mise en ré-seau et donne un nouvel espace de résonance.Le 2 octobre 2012 à Bruxelles, les représentantsdes activités du RJ se sont retrouvés pour unesoirée d’échanges.« Tous en mouvement ! » Il s’agit de prêter

attention à nos « mouvements intérieurs ».Apprendre à être à l’écoute de nos motivationset de nos questions de sens. Etre à l’écoute dece qui nous émeut et nous meut. Rien d’autreque l’expérience d’Ignace de Loyola en 2012 !« Tous en mouvement ! » Il s’agit bien de

« se mouvoir » : marcher, traverser. Les tra-versées ne sont pas toujours faciles : déserts,

tempêtes… Il s’agit de s’engager, prendre desresponsabilités, se former, évaluer, s’interroger,recommencer, parfois autrement. Faire mieux.Faire plus. Tels sont les piliers de la spiritualitéignatienne vécus par les jeunes.

Nous avons retenu quatre axes pour décrirel’action menée par les membres de notre as-sociation :

Un premier axevise à mettre les jeunes dansdes situations de formation. La méthode ap-pliquée d’éducation permanente permet auxjeunes et aux jeunes adultes d’acquérir et d’en-tretenir les compétences, les aptitudes et lesdispositions nécessaires pour s’adapter à unenvironnement en mutation constante. Lesjeunes se forment dans l’action, de façon nonformelle, dans toutes les activités menées dansle Réseau. Deux week-ends de formations du-rant l’année permettent à une quarantaine dejeunes animateurs du festival Choose Life dese former. En septembre 2012, 25 personnessont venues à Namur pour se former à l’ani-

Initiatives & Evénements

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mation et découvrir le Mouvement eucharis-tique des Jeunes (MEJ) qui regroupe enéquipes d’une dizaine de jeunes, par tranchesd’âge, les jeunes de 7 à 25 ans. En Wallonie(dans tous les diocèses) et à Bruxelles, ainsiqu’au Luxembourg, on compte environ 35équipes du MEJ.

Le RJ met en œuvre des outils de formationpour soutenir les apprentissages et développerla réflexivité. Le RJ met en place des activitésde formation variées au sein des organisationsmembres et tend à organiser de plus en plusdes formations communes pour toutes les as-sociations membres. Les jeunes deviennenteux-mêmes acteurs de formation pour lesautres. C’est ainsi que le samedi 17 novembre2012, une quarantaine de jeunes de 16 à 25ans, animateurs et futurs animateurs du RJ,sont venus se former à La Pairelle, animés pardes formateurs jeunes du RJ.

Le deuxième axe traite du besoin ressentide formation aux questions de motivationset de sens soulevées par les jeunes. Le RJ vienten appui à ces questions et propose d’y ré-pondre au départ d’une vision de l’homme etdu monde, qui donne une place prépondé-rante au respect et à la dignité de chacun. Cettevision est inspirée de valeurs universelles por-tées par l’Evangile. Le RJ invite ainsi sesmembres à vivre les valeurs universelles derespect de chacun, de tolérance, d’écoute, desolidarité, de partage, de justice, etc

Dans un troisième axe, nous mettons l’ac-cent sur des occasions de prise de responsa-bilités que le RJ et ses membres déploient àtous les niveaux. Le RJ encourage les engage-ments et prises de responsabilités des jeunesqu’elles soient individuelles ou collectives. Ilfavorise le développement de la citoyennetéresponsable, active, critique et solidaire chezles jeunes. Toutes les activités du Réseau en-couragent la prise de responsabilité par les

jeunes et pour les jeunes, ceci dans le respectde l’autre. Elles leur donnent les outils pourles évaluer et éventuellement les ajuster. C‘estlà aussi le sens de notre engagement au seindu CJC (Conseil de la Jeunesse catholique)avec une vingtaine d’autres organisations dejeunesse.

Dans le RJ, les jeunes sont pleinement ac-teurs et prennent des responsabilités chacunà leur niveau comme animés (jeux, tâchesquotidiennes, etc.) et comme animateurs etorganisateurs d’activités telles que des camps,des séjours et des activités régulières sur toutel’année, en Belgique et l’étranger. Ils sont ame-nés à élaborer des activités, prendre des dé-cisions, les mettre en œuvre et les évaluer.

Les temps d’échanges et de discussions per-mettent à chacun de réfléchir à sa place et àses responsabilités dans les groupes dont ilfait partie et, plus largement, dans le monde.Cette année, nous développerons notre équiped’animation du RJ à travers divers groupes detravail.

Le quatrième axede développement de nosfinalités est la mise en relation. Le RJ met enrelation des partenaires qui partagent une vi-sion de l’homme positive, attentifs à la richessede la différence et artisans de solidarité. Parsa vocation, le Réseau est un lieu d’échangeset de communication. Le Réseau entretientdes relations avec tous les membres tant enBelgique qu’à l’étranger. Ceci fait de son publicun public varié de jeunes de toutes convictionset d’origines sociales variées. Elle apporte aussison soutien à d’autres personnes ou associa-tions organisant des activités dont les objectifssont compatibles avec l’objet de l’association.

C’est le sens de notre insertion dans le ParcParmentier à Bruxelles et les « Stations de pleinair » créées par l’Abbé Froidure. Nous avonsouvert là un nouveau bureau, en vue de créerdes synergies permettant de vivre ce quatrième

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axe. C’est aussi dans ce cadre que nous avonsparticipé activement à Rivespérance en no-vembre dernier par un atelier sur « Commentfaire des choix » et à l’animation de la soiréedu samedi pour les jeunes de 15 à 35 ans.

Le RJ s’inscrit dans une perspective de miseen relation solidaire : permettant à chacun detravailler en équipe et de s’engager activementdans la société comme citoyen, dans un espritde tolérance et de respect, au-delà des diffé-rences personnelles, culturelles et sociales.

En fin janvier 2013, la brochure « Horizonspour tes vacances » sortira avec plus de 35propositions pour les jeunes durant l’annéeet les vacances. Dès à présent, nous vous in-vitons à consulter régulièrement notre site età vous abonner à notre News Letter.

Enfin, nous avons besoin de vous pour nousaider à financer deux projets importants en2013 : le Festival Choose Life du 9 au 13 avril2013 à Soignies (rencontre de 150 jeunes pourpartager et approfondir leur foi et leurs choix)et les JMJ 2013 (à Rio ou en France). En outre,

votre aide permet aussi à des jeunes de se for-mer pour être à leur tour animateurs dejeunes. Sans vous, nous ne pouvons pas conti-nuer notre action.

?érèse Davio et Eric Vollen, s.j.

Aidez-nous au service des jeunes et de l’Evan-gile : 20 € : un week-end de formation, 30€ : une journée de camp, 100 € : un jeune aufestival Choose Life.

Réseau Jeunesse ASBL25, rue Marcel Lecomte

5100 WépionIBAN : BE 45 0016 5525 5789

BIC : GEBABEBBSecrétariat : Réseau Jeunesse ASBL

19, avenue Parmentier, bte 91150 Bruxelles

tél. : 0474 45 24 [email protected]

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Depuis deux ans, l’équipe d’animation de « Prieravec l’Evangile » du centre sprituel Ignatien deCharleroi propose aux détenus de la prison deJamioulx un temps de prière selon la manièreignatienne de contempler. Témoignage.

Chocs des grilles qui s’ouvrent et se refer-ment. Crachotements des talkies-wal-

kies des gardiens au milieu des détenus quiconversent entre eux et s’avancent par de longscouloirs. Ce soir, ils sont 23 à pénétrer dansla chapelle, au cœur de la prison, pour untemps de prière et de partage.

Pas facile de rentrer dans le calme intérieurquand on attend la lettre de son avocat, la visited’une compagne ou que l’on « encaisse » la dé-cision prise quelques heures plus tôt par le tri-bunal. Une démarche toute simple nous yaide : chacun de nous, détenus, aumôniers,animateurs, inscrit en quelques mots ou undessin le souci, l’angoisse qui pèse pour le mo-ment. Pour avoir le cœurplus libre, chacun choisit deconfier son souci en dépo-sant son message auprès dela statuette de Marie, au piedde la croix ou près du pou-pon emmailloté qui, ce soirde l’Avent, nous tend les bras.

Ce soir, l’une de nous ra-conte le récit de la Nativité.Chacun est invité à se laissertoucher par Jésus nouveau-né, couché dans un bac quisert à mettre la nourrituredes animaux. Des souvenirs

remontent : des vies d’errance, la naissanced’enfants, l’émotion de celui qui a coupé lecordon ombilical de son enfant, leur joie, leurfierté, leur crainte aussi. Des souvenirs de leurpropre enfance resurgissent… C’est parfoisun détail qui les éveille… « Couché dans lapaille » évoque un souvenir heureux de camplouveteaux pour l’un. Le « bac qui sert de man-geoire pour les animaux » rappelle un épisodedouloureux de maltraitance à un autre…

Nous l’éprouvons pour nous-mêmes : quelsque soient les chemins de traverse que nousavons pris, nous sommes intimement touchésquand nous pressentons que le Seigneurn’éprouve aucun dégoût, aucune colère enversnous. Et c’est bien vers cette découverte quenous sommes entraînés, vers Son regard quinous recouvre de paix. Comment se laisserapprivoiser autrement ?

La prière nous guide un pas plus loin, à par-tir du rappel de rencontres qui nous ont faitdu bien : « Chaque fois que mon cœur s’apaise,

Prier en prisonInitiatives & Evénements

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c’est signe, Jésus, que Tu es tout proche de moi.C’est signe que l’Esprit Saint a ouvert la portede mon cœur, que le courant passe entre nous.Je peux Te parler à cœur ouvert, Seigneur : Tum’écoutes. Et je peux T’entendre me parlertout au fond de moi. Mon cœur réagit à ce queTu me dis. » Et certains regards de détenus endisent long.

Par un enchaînement de coïncidences,d’opportunités - dont l’Esprit Saint a le secret -nous animons depuis deux ans un temps deprière mensuel à la prison de Jamioulx, épau-lées par les aumôniers. « Ma présence à la pri-son est en lien avec la parole de l’évangile‘j’étais prisonnier, et vous m’avez visité », té-

moigne l’une de nous. Etre en prière avec desprisonniers, c’est être en présence de per-sonnes dont nous ne connaissons rien – cequi évite les jugements – qui partagent lemême désir que nous : être ensemble en che-min vers Dieu. Prier ensemble, partager ceque nous avons découvert, reçu à partir d’untexte biblique est source de réconfort et d’apai-sement pour nos quotidiens, qu’ils se dérou-lent hors ou dans le milieu carcéral »

Témoigner de ce que nous voyons, de ceque nous recevons, est-ce possible dans unarticle ? Serons-nous, vous et nous, sur la bon-ne longueur d’ondes : celle de la bénédiction,de l’humilité et du respect inconditionnel ?

? Anne-MarieBlondeau,

Pierre Depelchin, s.j.,Josée Ledoux,

érèse Crispin

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Le grand « oui » du Christ«Me voici Seigneur, je viens faire ta volon-

té. »Quel est le sens profond des vœux, si cen’est d’entrer dans le grand oui du Christ auPère ? Un oui qu’ont repris Marie et tant desaints à sa suite…

Le Christ a façonné ce ouipar toutesa vie. Le Christ a été tout entier écoutedu Père, recherche de sa volonté, joiede faire cette volonté. Ce oui renvoiedonc à l’obéissancedu Christ, qui avoulu se recevoirtout entier du Père.

Entrer dans lajoie de ce oui duChrist est le grand cadeau de cejour. Un oui à redire quotidien-nement. Un ouiqui doit grandir,tant nos oui sont habituellementmélangés de maiset de peut-être.Un oui qui soit prière, car même ceouiest un cadeau de Dieu, que Lui seulpeut donner de dire avec plus de vé-rité. Un oui humble, mais plein d’es-pérance, car nos contradictions et incohé-rences n’empêchent pas Dieu d’agir si on le lui« permet »… le oui du Christ en nous semontre le plus fort !

La joie du Christ de donner sa vieLa grande joie du Christ, c’est d’aimer. Et

« il n’y a pas de plus grand amour que de don-

ner sa vie pour ses amis » (Jn 15,13). La Croixest le lieu où le Christ aime jusqu’au bout. Elleest le lieu de la plus grande joie du Christ, joiemystique (mais réelle) qui n’enlève rien à toutela souffrance qu’elle a été.

C’est pour cela que l’Eglise aime re-présenter aussi la Croix de façon glo-rieuse. La souffrance réelle est signifiéepar la Croix, mais la gloire de la résur-

rection apparaît déjà :l’immense joie du

Christ de nousdonner une Vienouvelle. Cettejoie du Christ de

nous donner sa Viede ressuscité est la continuité di-recte de la joie d’avoir donné sa viepour nous, sa propre vie, jusqu’àen mourir. A la résurrection éclatecette joie du Christ qui déjà l’ha-

bitait pendant sa Passion : se donnertout entier lui-même. La Croix et laRésurrection sont inséparables.

Le religieux est invité à pointer sur laCroix du Christ, en voyant bien tout l’appel àla joie qu’elle contient. Et il pourra donnerquelque chose de la vie nouvelle du Ressuscitéen donnant de sa propre vie, en suivant le che-min du Christ : chemin d’abaissement, d’hu-milité, de don de soi jusqu’au bout. C’est doncbien cette logique de la Croix que le religieuxest invité à actualiser dans sa propre vie, hum-

Prononcerdes vœux ?

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(suite       

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blement. Il manifeste ainsi que cette Vie estdéjà donnée pleinement dès aujourd’hui. Celale dépasse totalement.

Les trois vœuxLes conseils évangéliques, pauvreté, chas-

teté, obéissance, donnent un cadre concret.Ils recouvrent les grandes dimensions de lavie, et aident ainsi à suivre le Christ en choi-sissant l’opposé de la possession égoïste, de lamain mise sur l’autre et de la volonté de tou-te-puissance.

Ces « conseils » sont valables pour tous, carchaque état de vie est invité à les déployer defaçon différente. Pour le religieux, ces vœux

signifieront aussi le célibat et l’obéissance ausupérieur. Mais plus qu’un cadre, ces vœux-promesses seront surtout un appel à la saintetéoù le religieux trouve des balises pour grandiret pour suivre le Christ, Lui seul qui a été vrai-ment pauvre, chaste et obéissant.

? Jean-LouisVan Wymeersch, s.j.

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Pédagogie ignatienneDOSSIER RÉALISÉ PAR MARC BOURDOUX, COORDINATION DES ÉCOLES JÉSUITES

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La Coordination des collèges et ins-tituts jésuites de la Province a la

mission de garder et de développer lavision éducative ignatienne des écolesqui lui sont confiées.Elle organise la mise en réseau de ces

établissements : pour traduire une tra-dition séculaire, pour faire circuler unesprit commun, et pour permettre unenrichissement des pratiques.Elle assure, dans les écoles dont elle

a la charge, le respect et la mise enœuvre de la convention d’engagementréciproque entre la Compagnie de Jé-sus et les établissements scolaires.

Initialement assurée par une seule per-sonne jusque dans les années 1990, lacoordination compte aujourd’hui qua -tre membres tant les tâches se sont di-versifiées : Marc Bourdoux, inspecteurprincipal, Benoît De Clerck, respon-sable pour l’enseignement fondamen-tal, Bernard Peeters, s.j., attaché, et Sté-phanie Medina, responsable adminis-trative. Ce centre mobilisateur ras-semble plus de 1 200 membres du per-sonnel, 4 000 élèves dans l’enseigne-ment fondamental (maternelles et pri-

maires) et quelques 10500 élèves dansl’enseignement secondaire.Pour mieux appréhender, de façon

originale, quelques facettes du travailde cette équipe, nous allons vous en-traîner dans une semaine un peu char-gée…

Lundi : Cap sur Namur vers notre centrenévralgique au rempart de la Vierge.Comme toutes les deux semaines, nousavons une réunion de bureau en mati-née. Il s’agit d’un moment privilégiépour notre travail d’équipe : partaged’informations, nouvelles des écoles,préparations d’activités futures ou dedossiers, échange sur des questions dé-licates, demande de conseils, etc. L’unde nous aura la redoutable tâche de fai-re le rapport de la réunion pour la quin-zaine suivante. Après un repas frugalpartagé parfois avec l’un ou l’autrechercheur du Centre Interfaces, chacunretournera aux incontournables et in-dispensables activités de bureau : ap-pels téléphoniques, rédaction d’un ar-ticle, lecture d’un dossier ou finalisationd’un document sans compter les envoiset les réponses à de multiples courriels !

LE DOSSIER

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Si la journée se termine vers 17h00pour deux d’entre nous, ce n’est pas lecas pour Bernard qui va se rendre à Ver-viers afin de participer à 17 h 30 auconseil d’administration du collègeSaint-François Xavier (SFX1).Notre présence comme délégué du

Père Provincial dans les différents pou-voirs organisateurs des écoles est un desaspects importants de notre mission.En tant que représentant du Provin-

cial et de la Compagnie de Jésus, le dé-légué est le garant de la perspective etde l’esprit que la Compagnie a mis etveut poursuivre dans les écoles qui luisont liées. Il veille à garder en vie cettetradition en développant l’« esprit defamille » qui circule dans les établisse-ments. Il assure, dans chaque écoledont il a la charge, le respect et la miseen œuvre de la convention d’engage-ment réciproque entre la Compagniede Jésus et les établissements scolaires.Bernard est délégué à Verviers (SFX1

et SFX2), Charleroi (Sacré-Cœur et IETNotre-Dame) et Bru xelles (Saint-Michel).

Mardi : En route pour Charleroi où le di-recteur de l’école primaire du Sacré-

Cœur accueille ses ho-mologues, sous l’égi-de de la coordination,pour une des six ré-unions annuelles.Cette fois, c’est Benoîtqui aura envoyé laconvocation avecl’ordre du jour. Il luireviendra égalementde mener les débatset d’assurer l’anima-tion de la réunion.Mettre en réseau

ceux qui exercent uneresponsabilité institutionnelle, pédago-gique ou pastorale constitue un deuxiè-me aspect de notre mission. Il s’agit biende faire circuler une vision éducativecommune, de partager des expériences,de proposer des temps de formation.Nous réunissons systématiquement lesprésidents de pouvoir organisateur, lesdirections fondamentales et secon-daires, les animateurs pastoraux, les pré-fets des études et d’éducation, les éco-nomes-gestionnaires, les personnes res-sources en informatique et, depuis peu,les secrétaires de direction.La réunion se termine vers 16 h 00.

Cette fois, Marc a de la chance. Il doitassister à l’assemblée générale du POde Mons ; la route ne sera pas troplongue. Début des débats à 19h15, finsouvent incertaine… Officiellementdélégué du Père Provincial pour toutesles écoles, il est plus particulièrementen charge à Mons (Saint-Stanislas Saint-Joseph), à Liège (Saint-Benoît Saint-Servais) et à Godinne-Burnot (Saint-Paul Sacré-Cœur).

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Mercredi : L’équipe de la coordinationdescend (ou monte c’est selon…) sur lacapitale. Benoît s’en va présider une ré-union d’entité des écoles fondamen-tales (rassemblement de vingt écolesmaternelles et primaires). A peu près aumême moment, Bernard participe auSecrétariat général de l’enseignementcatholique (SeGEC) à une réunion de laCommission interdiocésaine de pasto-rale scolaire pendant que, dans une sallevoisine, Marc assiste au conseil d’admi-nistration de l’Institut de formation descadres de l’enseignement catholique.Les collèges et instituts jésuites s’in-

sèrent dans le système scolaire de la Fé-dération Wallonie-Bruxelles et partici-pent aux politiques éducatives de cel-le-ci. Ils sont subsidiés parce qu’ils rem-plissent un service public. Ils le font enpoursuivant les objectifs généraux del’enseignement définis dans le décret«Missions » (24 juillet 1997), selon laperspective ouverte par le réseau del’Enseignement libre catholique (Mis-sion de l’école chrétienne). Ils partici-pent ainsi à ses diverses structures etcollaborent avec les autres écoles, touten développant une approche éduca-tive spécifique, parmi d’autres.

Jeudi : Retour dans nos locaux à Namur.Ce matin, nous accueillons toute la jour-née une douzaine de professeurs du se-condaire de quatre écoles différentespour une formation au projet pédago-gique ignatien. Envoyés par leurs direc-tions, il s’agit d’enseignants en débutde carrière (en général, ils sont dans leurdeuxième année d’enseignement) qui,pour la plupart, ne connaissent pasgrand-chose de la tradition des collègesde la Compagnie. Le même type de for-

mation est offert aux enseignants desécoles primaires et maternelles. Stépha-nie aura minutieusement préparé lesdocuments préparatoires.L’objectif poursuivi est multiple. Leur

permettre de prendre du recul pourmieux relire leur parcours et en déga-ger les lignes de force. Leur offrir l’oc-casion d’enraciner leur pratique dansla tradition pédagogique qui trouveson origine dans l’expérience d’Ignacede Loyola. Leur faire découvrir la viedu fondateur de la Compagnie de Jésusainsi que l’histoire des collèges et, cefaisant, initier un sentiment d’appar-tenance. Leur donner modestementles moyens de recevoir le patrimoinespirituel et pédagogique transmis parles pères jésuites. Il importe de men-tionner que le cheminement d’une tel-le journée s’inspire du schéma des Exer-cices spirituels de saint Ignace.Après le départ des enseignants, ce

sera au tour de Benoît de ne pas avoirterminé sa journée. Il assistera à 18h00au conseil d’administration du CollègeNotre-Dame de la Paix d’Erpent. Il estégalement délégué au collège duChrist-Roi à Ottignies qui a rejoint leréseau jésuite en 2005.

Vendredi : Arrivée à la gare du Midi à7h 45 pour embarquer dans le Thalysà destination de Paris. Nous y avonsrendez-vous avec nos homologues duCentre d’études pédagogiques igna-tien. Les deux équipes préparent en-semble une session pour les chefs d’éta-blissement franco-belges. Tous les troisans, un temps commun est proposé àtoutes les directrices et directeurs desréseaux jésuites belges et français. Laprochaine édition prévue en janvier

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LE DOSSIER

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2013 aura pour thème : « Conduire leschangements à la lumière d’une tradi-tion vivante ». Regroupant plus dequatre-vingts personnes, elle se dérou-lera pour la première fois en Belgique.Outre les liens privilégiés avec la Fran-

ce tout comme avec nos collègues de laProvince Septentrionale, c’est avec tou-te l’Europe que nous collaborons au seindu Jesuit European Committee for pri-mary and Secondary Education (JECSE).Cette organisation poursuit trois objec-tifs : promouvoir les idéaux et les pra-tiques de l’éducation jésuite en Europe,encourager la coopération ainsi que leséchanges entre institutions et soutenirles délégués à l’éducation dans leur mis-sion. Cet ensemble regroupe 157 écoleset compte plus de 160000 élèves. Au ni-veau européen, notre Province est latroisième en ordre d’importance parrapport au nombre d’élèves après l’Es-pagne et la France.

L’accompagnement de proximité :une création « maison »

En mars 2007, le vote d’un décret surl’inspection a institué un corps deconseillers pédagogiques propre à l’en-seignement catholique et, ce faisant, amis un terme à l’inspection congréga-niste. Soucieux de conserver des per-sonnes ressources susceptibles d’aiderleurs collègues à mettre en œuvre l’op-tique éducative ignatienne, les inspec-teurs jésuites en charge des matières dis-ciplinaires furent remplacés par des ac-compagnateurs de proximité. Il s’agitde professeurs ou d’éducateurs détachéspour quelques heures en vue d’accom-pagner les corps professoraux dans des

domaines transversaux tels que :- l’a priori favorable qui a débouchésur la création d’un jeu de société dé-nommé «En jeu… d’école». Destinéautant aux adultes qu’aux jeunes, ilincite à une réflexion sur les pra-tiques pédagogiques et éducatives ;- le projet pédagogique ignatien quia abouti à la rédaction d’un canevaspour conduire une journée pédago-gique type ;- l’accompagnement et la coordina-tion des professeurs de religion ;- l’animation pastorale ;- le travail avec les éducateurs.

En réalisant ce dossier, notre objectifétait bien de rendre plus concrets dif-férents aspects d’un travail qui seconstruit autant dans l’action que dansle discernement. Il n’était pas possible— et ce n’était d’ailleurs pas notre in-tention — d’y reprendre l’ensembledes missions assurées par l’équipe dela coordination. Structure sur laquelleles écoles peuvent s’arc-bouter, elle apour vocation d’être à leur service avecle souci constant de voir offrir aux jeu -nes une formation de qualité : forma-tion du cœur, du corps et de l’esprit.Dans un monde en perpétuelle évolu-tion, il est capital de se tenir informé,de prendre du recul et de s’adapter lecas échéant. Les écoles, rivées sur la ges-tion du quotidien, n’ont pas toujoursl’opportunité de le faire et délèguentce rôle à la coordination. •

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Nous nous adressons aux lecteurs des Echospour leur signaler la parution

d’un beau livre relatant l’histoire des Jésuitesà Bruxelles, Quatre siècles de présence jésuiteà Bruxelles, dont nous avons eu le plaisir decoordonner la parution comme éditeur et di-recteur scientifique. Si les lecteurs des Echosconnaissent le collège Saint-Michel d’Etter-beek, ils ne savent peut-être pas que ce ne futpas — loin s’en faut — le premier collège jé-suite dans l’histoire de Bruxelles. En effet, ar-rivés chez nous en 1589, les Jésuites ouvrirentun collège dès 1604 qui fonctionna jusqu’en1773, date de la suppression de la Compagnie.Revenus à Bruxelles en 1832, ils rouvrirentun collège en 1835 : le collège Saint-Michel,sis rue des Ursulines. Celui-ci se dédoubla en1905 quand fut inauguré à Etterbeek le « nou-veau » Saint-Michel, c’est-à-dire le nôtre…L’« ancien » Saint-Michel fut rebaptisé Saint-Jean-Berchmans en 1921, puis Sint-Jan-Berchmans quand il ouvrit des classes néer-landophones en 1938 alors que sa sectionfrancophone s’éteignait en 1953.

La Compagnie de Jésus eut dans le coursdes XIXe et XXe siècles d’autres résidencesdans notre capitale, comme celle du Gesù enhaut du boulevard Botanique. A partir de cesbastions, les Jésuites de l’ancienne et de la nou-velle Compagnie ont développé à Bruxellesune surprenante diversité d’apostolats. Le livreque nous proposons évoque cette activité foi-sonnante en présentant les quarante contri-butions d’un colloque tenu à Bruxelles en no-

vembre 2006. Ses 720 pages et ses 500 illus-trations en font un beau livre qui propose denombreux articles touchant entre autres aucollège Saint-Michel d’aujourd’hui. Son prixde vente est normalement de 95,00 € TTC. Entant que lecteur des Echos et jusqu’au 31 dé-cembre 2012, vous pouvez bénéficier du prixexceptionnel de souscription de 59,00 € (fraisde port en sus de 10,00 € pour la Belgique oude 20,00 € pour l’Europe). Vous trouverez plusd’informations sur notre ouvrage en vous ren-dant sur www.actesjesuites.be. Vous pouvezcommander le livre au prix spécial de sous-cription, exclusivement en envoyant un cour-riel à l’adresse suivante : [email protected]

? Alain Deneef et Xavier Rousseaux,Anciens élèves du collège Saint-Michel

Histoire desJésuites à Bruxelles

Initiatives & Evénements

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L’année 2012 a vu l’éclosion et le rapide en-richissement de la collection « Soins et

Spiritualité » dont nous présentons ici les deuxdernières parutions.

Stéfanie Monod-Zordi, forte de son vécude médecin gériatre au CHU de Lausanne,aborde la difficile question de la prise en comp-te de la spiritualité dans les Soins aux personnesâgées. Aujourd’hui, face à une médecine« déshumanisante », réapparaît l’importancede rendre sa dimension au patient par une vi-sion holistique qui intègre notamment la spi-ritualité de la personne. Le propos de l’auteurse déploie en trois volets : quels enjeux éthiquesde la prise en charge des personnes âgées vul-nérables ? Quelle prise en compte de la spiri-tualité du patient en institution de soin au tra-vers d’une évaluation des besoins de sens, detranscendance, de valeurs du patient ainsi quedes aspects psychosociaux de son environne-ment et de son identité ? Comment repérer ladétresse spirituelle fréquente parmi les per-sonnes âgées hospitalisées et orienter l’actiondes équipe interdisciplinaires (aumônier, mé-

decins, infirmiers,.) dans l’intérêt du bien-êtremais aussi de l’amélioration de la santé du pa-tient ? Dans un langage clair, fourmillantd’exemples, cet ouvrage livre des outils pourrepérer, analyser, et répondre à ces besoins pri-mordiaux des patients. (104 p. 15,00 €)

Guy Jobin, titulaire de la chaire Religion,Spiritualité et Santé à l’Université de Laval,aborde dans son ouvrage Une approche bio-médicale du religieux dans l’hôpital l’intérêtrelativement récent de la biomédecine pourla spiritualité. Cet ouvrage vise trois objectifs :rendre compte de la manière dont la biomé-decine définit de manière propre la spiritua-lité, identifier les sources de ce style de défi-nition et proposer un modèle de collaborationinterprofessionnelle qui tienne compte desquestions éthiques et cliniques que soulèvel’intégration de la spiritualité dans les soinsmédicaux. (112 p., 15,00 €)

Au chapitre de méditation des Ecritures,deux beaux livres se sont ajoutés à nos collec-tions. Dans son ouvrage de commentairesd’Evangiles, Un sentier dans le jardin. Saveurs

Vie & Partenariat

La rubriquede Lumen vitae

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d’Évangile, José Reding, théologien et anima-teur de groupes de lecture biblique dans lediocèse de Namur, nous introduit à la saveurdes textes clés de l’année liturgique tout endéposant quelques touches de lumière pouren élucider la lecture. En effet, l’auteur désire,loin du dogmatisme et des sermons morali-sateurs, rendre les Ecritures accessibles afinqu’elles nous livrent des surprises de joie aucœur du temps. Il nous ramène, à la manièrede Jésus, aux lignes de fracture de nos propresexistences comme aux zones frontières de nossociétés, là où l’Evangile peut venir faire œuvred’ouverture et de renouvellement pour unmonde autre. Ces textes longuement mûrisinspireront autant un groupe de partage bi-blique que la méditation de tout chrétien endialogue avec la Parole. (144 p., 18,00 €)

A la suite de cinq passages du Nouveau Tes-tament où la question « Que dois-je faire ? »est posée, le théologien Michel Istas nous ren-voie à toutes ces situations où la routine cessede nous guider et nous oblige à nous ques-tionner sur nos choix et notre engagement.Selon les cas, ces moments de réflexion sontpassionnants ou angoissants, et souvent cru-ciaux, parce qu’ils déterminent notre aveniret nous-mêmes. Ces cinq moments de l’Evan-gile sont décrits, tels qu’ils ont été vécus pardes personnages divers, puis analysés selonleur contexte. Chaque fois la réponse donnéeappelle à un autre engagement. Ces récits re-flètent quelque chose de notre situation, quandnous cherchons à savoir ce que nous devonsfaire. Si les réponses données dans les évan-giles n’offrent aucun raccourci — car personnene peut faire l’économie du discernement —elles ouvrent des perspectives qui nous aidentà donner notre propre réponse à la questionqui nous interpelle. (232 p., 23,00 €)

Au rayon de la pastorale, la Commissioninterdiocésaine de catéchèse, sous la présiden-

NOMMINATIONS

Le Père Général a nommé les Pères Severin Leit-ner (Autriche) et Fratern Masawe (Tanzanie) res-pectivement Assistant d’Europe Centrale etOrientale et Assistant d’Afrique ainsi queConseillers Généraux, en remplacement desPères Adam Zak (Pologne) et Roger Ndombi(Congo Brazzaville). Les nouveaux assistants ontpris leur charge en septembre 2012. Entre autresmissions, le P. Leitner a été Provincial d’Autriche.Au moment de la présente nomination il étaitrecteur du collège à Innsbruck et Délégué du Pré-sident de la Conférence des Provinciaux Euro-péens pour les centres de formation européens.De son côté, le P. Masawe a lui aussi exercé di-verses responsabilités, les plus récentes étantcelles de Provincial d’Afrique Orientale et dePrésident de la Conférence des Supérieurs Ma-jeurs d’Afrique et de Madagascar. Le P. Zak acommencé sa charge comme Assistant d’EuropeOrientale et Conseiller Général en 2003, et il estdevenu Assistant de la nouvelle Assistance d’Eu-rope Centrale et Orientale après la dernièreCongrégation Générale. Lors de cette mêmeCongrégation le P. Ndombi a été nommé Assis-tant régional d’Afrique et Conseiller Général. LesPères Ndombi et Zak retrouveront leurs Pro-vinces d’origine.

UN PROVINCIAL COMMUN

Depuis le 15 août 2012, les Provinces jésuites deFlandre et des Pays-Bas ont un provincial com-mun en la personne du P. Johan Verschueren, néen Belgique en 1960. Il était directeur du Xave-riuscollege à Borgerhout. Il réside à Anvers dansla communauté Romero (Prinsstraat), alors queses deux adjoints, les Pères Frans Mistiaen(Flandre) et Chris Swüste (Pays-Bas) résident res-pectivement à Bruxelles (Koninginnelaan) et àNij megen (Houtlaan). Les deux provinces avaientdéjà un catalogue commun en 2002. Depuis 2011,leur catalogue « Europe du Nord-Ouest » estcommun avec la Grande-Bretagne et l’Irlande.

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ce de Mgr Guy Harpigny, évêque de Tournai,propose un nouvel ensemble d’outils catéché-tiques à destination des communautés locales :Nous sommes en Eglise constitue le premiervolume d’une série de cinq à paraître dans lesdeux années à venir. Basé sur la conviction quela catéchèse concerne tout un chacun dans lescommunautés paroissiales, ces cahiers déve-loppent une pastorale catéchétique intergé-nérationnelle et permanente pour les quatrediocèses francophones belges. L’ouvrage pro-pose deux parcours à vivre en communauté,le premier basé sur l’Eglise comme corps duChrist selon la première lettre de saint Paulaux Corinthiens, le second sur les quatre tempsqui rythment la vie de l’Eglise : foi, prière, li-turgie et engagement. En annexe, des fichesdétachables proposent photos, puzzles detextes, chants, photomontages pour animerces rencontres pastorales. (80 p., 17,50 €)

Avec Scènes d’alliance. Catéchèse et homéliesthéâtrales pour les fêtes de l’année liturgique,Luc Aerens, diacre, pédagogue et directeur dela compagnie de théâtre CatéCado nous pro-pose un livre très concret au service des com-munautés chrétiennes paroissiales, scolairesou autres. L’auteur rappelle quelques jalonsmarquants de l’utilisation du théâtre pour en-richir et compléter les activités liturgiques etcatéchétiques de l’Eglise : jeux de la Passion ,crèches vivantes, récits bibliques mis en scène,réflexions scénarisées… L’auteur, lui-mêmemetteur en scène, comédien et célébrant, offreici un apport pédagogique substantiel en pro-posant des textes au contenu rigoureux dont lamise en scène fut largement expérimentée dansde nombreuses communautés chrétiennes. Ilinvite chaque responsable de communauté àreprendre telles quelles les pièces proposées ouà les adapter aux possibilités et surtout au servicede l’assemblée. (208 p., 20,00 €)

Enfin, la revue internationale de catéchèse

et de pastorale Lumen Vitae aborde dans sestrois derniers numéros des questions crucialesde la vie de nos églises européennes : « La nou-velle Evangélisation » d’abord, dont le concept,né en 1979 lors d’un discours de Jean-Paul IIà Nowa Huta, a fait prendre conscience de lanécessaire réactualisation de l’évangélisationau regard des mutations culturelles et socialescontemporaines. A l’heure où un synode desévêques se réunit à Rome sur la promotion dela foi chrétienne (octobre 2012), ces contri-butions posent les fondements du vaste chan-tier qui sera de plus en plus au cœur des pra-tiques pastorales de nos communautés.

Autre mutation de l’Eglise, le manque deprêtres et le souci de regrouper les forces pas-torales ont amené le remodelage des paroissesdans de nouvelles entités plus vastes. Avec « Lesregroupements paroissiaux. Bilan et perspec-tives », la revue aborde les enjeux ecclésiolo-giques, canoniques et pastoraux qui ressortentde ces nouveaux modèles dans plusieurs pays(Canada, France, Belgique, Allemagne, Au-triche, Italie, Suisse Alémanique et Romande)et dégage des perspectives d’avenir sur les po-tentialités évangélisatrices des « unités pasto-rales » dans notre monde d’indifférence.

Le dernier numéro paru sur le thème « Ca-téchèse et diaconie », explore les liens étroitsqui unissent la catéchèse et la mise en œuvreconcrète des béatitudes et du service à l’êtrehumain, dans toutes ses dimensions, ses li-mites matérielles, physiques et spirituelles.Que ce soit dans nos paroisses, nos vies fami-liales ou au sein de la société contemporaine,ce numéro explore selon les paroles d’AndréFossion comment faire de l’annonce de laBonne Nouvelle « un acte de charité dans ledéploiement gracieux de la diaconie pour quela joie soit complète ». (120 p., 15,00 €)

? Florence Noël

Vie & Partenariat

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Nous avons vécu, ces dernières années, de nombreuses célébrations. Le 75e,

le 80e, le 90e et le 100e anniversaire de la fon-dation de l’Institut biblique, dont la bulle defondation porte la date du 7 mai 1909. En1989, les étudiants de notre Institut avaientorganisé une table ronde. Ils avaient invité lecardinal Martini à venir s’exprimer sur un su-jet bien précis : de tout ce que vous avez étudiélorsque vous suiviez les cours de l’Institut bi-blique, qu’est-ce qui s’est révélé utile pourvotre travail d’archevêque, et qu’est-ce qui, au

contraire, s’est révélé inutile ? Le cardinal Mar-tini a réussi à nous tenir en haleine pendantprès d’une heure en décrivant les cours qu’ilavait suivis et les méthodes d’exégèse qu’ilavait pratiquées. Il expliqua ensuite commentil s’en était servi dans son ministère. Il terminacet entretien en reposant la seconde partie dela question : « Et qu’est-ce qui n’a pas été utiledans toutes les matières enseignées ? Je pense,dit-il, que c’est seulement ce que je n’ai pas eul’occasion d’étudier. »

Il ajouta ceci à propos des traductions : « Il

L’adieu aucardinal MartiniLes petites histoires d’un grand homme

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est question de revoir et de corriger les tra-ductions liturgiques en italien. Je le regretteun peu. Car lorsque je prépare une homélie,je vérifie toujours le texte original. Je me rendssouvent compte que la traduction n’est pastoujours heureuse. Mon homélie est toutetrouvée dans ce cas, car je commence par ex-pliquer que le texte qui a été lu est une façonde traduire. Il y en a sans doute d’autres et ilfaut choisir entre plusieurs traductions et in-terprétations possibles du même texte. En gé-néral, les fidèles sont très attentifs lorsque jepose des questions de ce type. Mais, si les tra-ductions sont meilleures, il me faudra trouverautre chose. »

Selon le cardinal Martini, il y a trois façonsprincipales de lire la Bible. La première estcelle du prédicateur qui lit son texte et se posela question : « Qu’est-ce que je vais dire ? »Lorsqu’il a trouvé quelque chose à dire, il re-ferme sa Bible et prépare son homélie. La se-conde façon de lire les Ecritures est celle detous ceux qui méditent la Parole de Dieu. Ilsouvrent la Bible et se demandent : « Qu’est-ce que le texte me dit ? » Lorsque la personnea trouvé une pensée intéressante, elle s’arrêteet ne cherche pas plus loin. Mais il y a une troi-sième façon de lire la Bible, sans doute plusfructueuse encore, parce qu’elle laisse parlerl’Écriture. C’est de se poser une question toutesimple : « Que dit le texte ? »

Le chauffeur du cardinal Martini a confiéau journal Il Corriere della Sera une séried’anecdotes sur son expérience qui dura vingt-deux ans. Le cardinal Martini, en effet, a sou-vent changé de secrétaire — il en a eu sept —,il a changé ses auxiliaires, mais il a toujoursconservé le même chauffeur. Il aimait s’asseoirà sa droite et non sur le siège arrière commele font en général les grands personnages. Ilvoulait une voiture avec des vitres transpa-rentes pour voir les gens. Et il remplissait le

dessus du tableau de bord avec un certainnombre de livres. Il ne manquait jamais deprendre avec lui une édition du Nouveau Tes-tament en grec. En général, il passait sontemps à travailler, à étudier, à prier. C’est pour-quoi il faisait ajouter une petite lampe au pla-fond de la voiture pour pouvoir lire en touttemps.

Lorsqu’il fallait aller à Rome en empruntantl’autoroute du soleil, le cardinal Martini de-mandait à son chauffeur de s’arrêter peu aprèsBologne. Il lui proposait alors de prendre lui-même le volant qu’il lui restituait fidèlementun peu avant d’arriver à Florence. La cardinalMartini adorait négocier les nombreux tour-nants de cette partie de l’autoroute qui traverseles Apennins. Il trouvait au contraire leslongues lignes droites plutôt ennuyeuses.

Le président Francesco Cossiga tenait ab-solument à ce que le cardinal Martini, à cha-cun de ses passages à Rome, vienne célébrerla messe au palais du Quirinal. Il n’y avait pasmoyen d’y échapper. Une fois, même, le pré-sident voulut que la messe soit célébrée nonpas dans la petite chapelle de l’Annonciation,mais bien dans la grande chapelle Pauline,celle où furent d’ailleurs élus plusieurs papes,entre autres Clément XIV et Pie IX. Ce ma-tin-là, à sept heures, il n’y avait que trois per-sonnes dans cette immense chapelle : le car-dinal Martini, le président Cossiga et Sandro,le chauffeur du cardinal.

Chaque fois qu’ils se rendaient de Milan àVenegono, siège du grand séminaire de sondiocèse, le cardinal insistait pour que sonchauffeur prenne la route qui traverse les bois.«  Plus didici in silvis quam in libris  » (« J’ai plusappris dans les bois que dans les livres »), avaitdit un jour Bernard de Clairvaux.

Un jour, un pneu creva en plein centre deMilan. Le chauffeur proposa aussitôt à sonillustre passager d’appeler une autre voiture.

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Mais le cardinal Martini s’yrefusa énergiquement. « Jeveux voir comment tu fais,Sandro, dit-il, parce que sije suis seul, je veux savoircomment m’y prendre. » Ilassistait à l’opérationlorsque les passants recon-nurent bien vite sa haute ethiératique silhouette. Unepetite foule s’attroupait, lesvoitures freinaient en pas-sant, et cela risquait de blo-quer le trafic. Il fallut de-mander au cardinal de bienvouloir rentrer dans unepharmacie toute procheavec ses interlocuteurs. Lepharmacien se souvient en-core de cette histoire de pneu crevé et il montrele livre qu’il a demandé au cardinal de lui dé-dicacer avant que son illustre hôte d’un mo-ment ne reparte pour l’archevêché.

Chaque année, le jour de l’an, il allaitprendre le repas de midi avec la famille de sonchauffeur qui habitait à l’archevêché. Il passaitde temps à autre, d’ailleurs, pour offrir unecrème à la glace à ses enfants.

Pour fêter leur trentième anniversaire demariage, Sandro et sa femme sont venus re-trouver le cardinal Martini, émérite, dans sarésidence italienne de Galloro, à une trentainede kilomètres au sud de Rome, sur la Via Ap-pia. Le cardinal les invite au restaurant, unbeau petit restaurant avec vue sur le lac deNemi, célèbre pour ses cultures de fraises etses jardins fleuris. Il leur dit, en souriant : « J’es-père que ce restaurant est digne de vous parceque j’y ai amené aussi le maire de Milan, Ga-briele Albertini. »

La dernière fois que Sandro alla visiter soncher passager fut en mai dernier, à Gallarate,

l’infirmerie des jésuites au nord de Milan. Lecardinal était de plus en plus affecté par la ma-ladie de Parkinson. Il avait les larmes aux yeux— « Lascia che io pianga » (« Laisse-moi pleu-rer »), semblait-il dire, comme dans un ora-torio de Haendel. Il tenait la main de Sandro,son chauffeur, et lui répétait : « Reste assis ! »Le cardinal Martini aurait dû prendre ses mé-dicaments, il était donc temps de se séparer,de se dire adieu. Mais le cardinal ne voulaitpas se séparer de son chauffeur. Il savait qu’ilallait entreprendre un long et dernier voyage.Il aurait tant aimé ne pas devoir le faire toutseul.

? Jean-Louis Ska, s.j.

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«Nous sommes faits pourdonner, nous sommes desêtres pour les autres. »

Décédé le 30 mai der-nier à Madras, à l’âge

de 98 ans, le P. PierreCeyrac était presque aussicélèbre et adulé en Inde queMère Teresa. Arrivé dans cevaste et merveilleux pays en1936, il n’a jamais dévié desa ligne : le service des pluspauvres. Ce qui en fait l’une des grandes fi-gures spirituelles de notre ère.

Né le 4 février 1914 à Meyssac, en Corrèze(France), dans une famille bourgeoise catho-lique, Pierre Ceyrac n’avait que dix-sept ansquand il décida d’entrer dans la Compagniede Jésus. Il souhaitait en effet marcher sur lestraces de son oncle jésuite, Charles Ceyrac,dont il entendait beaucoup parler lorsqu’ilétait enfant. « La figure de cet oncle inconnufit naître en moi la vocation missionnaire quisignifiait deux choses à mes yeux : partir sansespoir de retour, mais aussi aller vers un paysde grande misère, car, dès l’enfance, j’ai ressentile désir de secourir les plus pauvres. » Sa dé-cision d’entrer dans la Compagnie de Jésuss’accompagnait d’ailleurs d’une condition :être envoyé en Inde. Une requête un peu in-habituelle, mais qui fut finalement acceptée,même s’il dut attendre six ans avant de pouvoirpartir.

C’est ainsi qu’en 1937, il débarqua au LoyolaCollege, la grande université jésuite de Ma-dras, où il apprit le tamoul et le sanskrit, ets’initia à la culture et aux religions de l’Indequ’il considérait comme autant de « cheminsvers Dieu ». « De la même manière que leChrist s’est vidé de lui-même pour devenirl’un de nous à jamais », expliquait-il, « le mis-sionnaire doit renaître pour devenir éternel-lement un avec son nouveau peuple. »

Un don total aux plus pauvres« Ma vie de jésuite, résumait-il, s’est dérou-

lée par tranche de quinze ans. Quinze ans deformation intellectuelle et d’immersion pro-fonde dans la culture indienne. Quinze anscomme aumônier national des universités del’Inde. Quinze ans dans les bidonvilles de Ma-dras et de développement rural dans le Tal-minadou. Et enfin, quinze ans au service des

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Le P. Pierre CeyracUne vie donnée

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réfugiés, dans les camps deaïlande et du Cambodge,et dans le camp de Méhébaen Zambie. » Durant toutesces années, son objectif nefut pas de « faire grandirl’Église », mais de sauverl’homme, quel qu’il soit.

Mal à l’aise avec une ins-titution qui, sur place, pré-sentait à ses yeux un visageencore trop riche, notam-ment à cause du pouvoir quelui conférait son importantréseau sanitaire et éducatif,il préféra s’engager pour la justice, auprès desenfants des rues, des lépreux et des intou-chables. Suivant les traces du Mahatma Gand-hi, qu’il avait bien connu, il se mit en effet à dé-noncer le système des castes et à manifester enfaveur de l’intégration des dalits. « Notre com-bat est un combat non pour les droits de l’hom-me », expliquait-il, « mais pour le droit d’êtreun homme, ce qui est très différent. »

Jusqu’au boutJusqu’à sa mort, le P. Ceyrac est resté fidèle

à sa mission et n’a cessé de révéler l’amour deDieu envers les plus pauvres. « Il ne peut gar-der la moindre roupie plus de quelques mi-

nutes », disait d’ailleurs de lui un de ses frèresjésuites. Pour le religieux, en effet, « tout cequi n’est pas donné est perdu ». Cette phrase,qui a servi de titre à l’un de ses livres, « ditquelque chose d’essentiel sur ce que noussommes en profondeur, expliquait-il. En effet,nous sommes faits pour donner, nous sommesdes êtres pour les autres. C’est le don aux autresqui nous libère et nous permet d’être nous-mêmes. Et quand je dis cela, je ne parle pasd’autre chose que d’amour. Aimer, c’est toutdonner, c’est se donner. »

? Pascal André (Cathobel)

Toute sa vie était don

Le P. Ceyrac, qui avait eu un grave accidenten 2005, perdant progressivement de son au-tonomie et vivant quasi reclus au Loyola Col-lege de Madras, avait réalisé le dépouillementultime auquel il aspirait, vivant presque com-me l’ermite qu’il avait souhaité devenir.

Son obsession était de tout mesurer à l’aunede l’amour et de l’accueil. Plus il avançait dansla vie, plus il se simplifiait pour laisser toute

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la place à l’amour et à l’accueil de l’autre. Ilétait l’intelligence qui se réduit à la simplicitéde l’amour. Son visage n’a jamais été aussi bou-leversant qu’à la fin de sa vie : plus dépouillémais plus lumineux, un visage buriné et mar-qué, mais avec des yeux d’enfant émerveillé.

Intellectuel et homme d’actionLe P. Ceyrac était un intellectuel puissant, li-

sant beaucoup, annotant les ouvrages. Bien quetitulaire d’un doctorat, il n’a jamais enseigné.Héritier de « l’école de Fourvière », il avait eudes maîtres et confrères impressionnants : Henride Lubac, Jean Danielou… Mais c’est l’Inde quia éveillé puis façonné son intelligence avant dela passer à l’épreuve de son humanité.

Cependant, le P. Ceyrac était aussi un hommed’action, prêt à soulever des montagnes pourses pauvres. Il n’aurait jamais pu accomplir cetteœuvre immense en faveur des plus pauvres, s’iln’avait pas été ancré dans une vie spirituelle pro-fonde.

Consacré aux hindousIl était persuadé que l’Inde était profondé-

ment en quête et en attente de Dieu. Il répétaitsouvent que son sacerdoce devait être consa-cré d’une manière particulière aux hindous.Tout comme le Père Monchanin, il avait re-joint l’Inde dans sa quête la plus intime, la plusspirituelle. Il voulut épouser l’Inde, et renaîtreindien, plongé dans la culture indienne.

Le P. Ceyrac voulait d’ailleurs mourir enInde. Pour lui, le grain destiné à donner dufruit, devait mourir sur la terre où il avait étésemé, dans cette Inde à laquelle il avait toutdonné, dont il avait tout reçu, qui l’avait faitrenaître une seconde fois.

Un héritageAinsi, l’héritage du P.

Ceyrac, c’est une aventurequi se transmet, en particu-lier le regard particulier qu’ilposait sur le monde, un re-gard double : un œil ouvertsur la douleur et plongeantdans la souffrance du mon-de et l’autre voyant la beautéet l’espérance du monde etdes personnes.

? Yann Vagneux

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En juillet dernier, la Providence m’a envoyé un mois à Saint-Jacques pour écouter

les pèlerins, aider les pères âgés de la Com-munauté de la « Vergen de la Cerca » à Com-postelle. Le « soin des âmes » (« cura anima-rum ») dans ce contexte de pèlerinage à cetteépoque où les jeunes d’Europe sont plus librespour voyager à pieds : quelle expérience fa-buleuse… en langues diverses ! Pas seulementpour confesser dans la cathédrale dans unevingtaine de confessionnaux — parfois, il y aplus de prêtres que de pénitents —, mais aussidans la rue ! Le scénario spirituel, dans lemeilleur des cas, est souvent de ce type : onquitte son pays découragé par les problèmes

de chômage, les impasses relationnelles, la re-cherche d’un sens à sa vie. La marche, peu àpeu, décape la personne, la rend à elle-même.La foi en la vie d’abord — entre par les pieds,par les imprévus des rencontres sur le chemin.Et à l’arrivée, les pèlerins sont souvent en de-mande d’une écoute pastorale, d’un « vis-à-vis de l’Église » qui les comprend, pose l’uneou l’autre bonne question, confesse si néces-saire, propose un autre rendez-vous. La vraiedifficulté reste : comment préparer « le retourchez soi » car la situation d’origine n’a paschangé ? Seuls le cœur du pèlerin, son regard,

Un moisà Compostelle

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No se sont modifiés et l’espérance s’est réveilléecomme une aurore toute jeune.

Pour moi, que de joies subtiles de voir l’Es-prit au travail dans le cœur des gens, en ac-ceptant de les écouter, devant une bière enpleine rue aussi… ou dans un parloir de laCommunauté ! Une rencontre importante :celle de Mme Adeline Rucquoy, historiennedu moyen-âge, présidente de Amitiés Fran-co-espagnoles pour Saint-Jacques de Com-postelle. Elle m’engage avec les autorités lo-cales à passer deux mois, juillet et août 2013(plus seulement un mois) pour l’accueil desFrancophones. En ce domaine, les jésuites al-lemands sont en tête pour les germanophones.Sursum corda ! À Saint-Jacques comme dansd’autres lieux de pèlerinage (cf. revue Geo)l’Esprit Saint souffle et beaucoup font une ex-périence spirituelle certaine, ils avancent, sansreculer, ni piétiner, en chantant. Ainsi, au lieu

de passer deux mois an Amérique latine, com-me les années précédentes, je suis bien heu-reux de vivre à Compostelle, pour ces de-mandes indéniablement spirituelles, purifi-cations, recherche de sens, attrait des béati-tudes, expiation parfois, simplification, etdésir d’aimer en vérité.

Que saint Jacques, frère de saint Jean l’évan-géliste, fils de Zébédée, accompagne (cumpane) le voyageur du pèlerinage (mot du XIIesiècle) homo viator, un étranger en marchevers la vraie Vie. Le botafumeiro, l’encensoirgéant destiné à purifier l’air vicié des dormeursdans la cathédrale au XIIIe siècle, symboliseaussi aujourd’hui la rénovation intérieure. Del’air frais ! Une nouvelle respiration de l’âmequi, passant par le cœur, mobilise les mains !

? Paul Dehove, s.j.

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LA PAIRELLE

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(9 h 30) au 13 (17 h 00) janvier avec ElisabethGoethals, soprano, Professeur de chant diplô-mée du Conservatoire Royal de Bruxelles.

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10), parcours biblique de 9 h 00 à 11 h 30, les sa-medis 12 janvier, 9 février, 9 mars, 13 avril avecSr Marie-Adèle Verheecke, r.s.a., le P. PierreFerrière, s.j.

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roissiaux et animateurs pastoraux : « Discerne-ment spirituel chez saint Ignace » le lundi 21janvier de 9 h 30 à 16 h 30.

Avec Moïse, de la servitude au service. Le�

Livre de l’Exode, du 25 (18 h 30) au 27 (17 h 00)janvier avec Didier Luciani, bibliste, Professeurà l’Université Catholique de Louvain ; P.Etienne Vandeputte, s.j.

Atelier d’écriture : Ecrire en continu suivant�

un projet personnel du 25 (18 h 30) au 27(17 h 00) janvier 2013 avec Jeannine Bonnefoy(Paris), Professeur de lettres, animatrice d’ate-liers d’écriture

Journée de La Pairelle : « Quels ministères�

(ordonnés ou laïcs) au service de l’Église dedemain ? », le samedi 26 janvier de 9 h 30 à17 h 00 avec le P. Joseph Famerée scj, thélo-gien, Professeur à l’Université Catholique deLouvain, auteur de plusieurs ouvrages

« Je mettrai mon souffle en vous pour que�

vous viviez » (Ez  37, 14) du 28 (9 h 30) janvier au

29Echos • no 4 • octobre - décembre 2012 •

Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene

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30 Echos • no 4 • octobre - décembre 2012 •

1er (17 h 00) février 2013 avec le P. Daniel deCombrugghe, s.j., Cécile Gillet, Chris Peloquin

Devenir disciple avec Pierre du 11 (18 h 30)�

au 17 (9 h 30) février avec Frère Dominique, bi-bliste, moine de la Famille de Saint Joseph ;Natalie Lacroix

Cheminer au long terme en couple - Pour�

couples de moins de 10 ans de mariage (avecenfants) du 1er (18 h 30) au 3 (17 h 00) févrieravec le P. Tommy Scholtes, s.j., spécialisé encommunication et Conseiller spirituel nationaldes équipes Notre-Dame, avec l’aide decouples des équipes Notre-Dame.

Le récit du Pèlerin. Quand l’histoire d’Ignace�

devient notre histoire…, du 1er (18 h 30) au 3(17 h 00) février 2013 avec Cécile Gillet et P.Pierre Ferrière, s.j.

A-Dieu la culpabilité ! du 8 (18 h 30) au 10�

(17 h 00) février 2013 avec Dominique et Mi-chèle de Lovinfosse

Journée de La Pairelle : « Fin du monde et ju-�

gement dernier. Au-delà des dérives imagi-naires, une Bonne Nouvelle à entendre », le sa-medi 23 février 2013 de 9 h 30 à 17 h 00 avec leP. André Fossion, s.j., théologien, Professeur àl’Institut Lumen Vitae, auteur de nombreuxouvrages dont « Dieu désirable »

Week-end pour les familles : « Celui-ci est�

mon Fils bien-aimé, écoutez-le ! » du 23(9 h 30) au 24 (14 h 00) février avec Ann Gilles,Françoise Uylenbroeck

Passer de l’Âge de Glace à l’Âge de Grâce,�

du 1er (18 h 30) au 3 (17 h 00) mars 2013 avecLuc Aerens, diacre permanent, Professeur àl’Institut Lumen Vitae

Comment faire des choix dans sa vie ? À�

partir de 18 ans. Du 1er (20 h 00) au 3 (17 h 00)mars 2013 avec Marie-Pierre et Denis Latour, P.Eric Vollen, s.j.

Journée de formation pour les assistants pa-�

roissiaux et animateurs pastoraux : « Discerne-ment et prise de décisions dans le travail pas-toral » le lundi 4 mars de 9 h 30 à 16 h 30.

Laisser passer le souffle du 4 (9 h 30) au 8�

(17 h 00) mars avec Elisabeth Goethals, so-prano, Professeur de chant diplômée du

Conservatoire Royal de Bruxelles ; Sr SigrunGross, r.s.a.

Brûler le Bonhomme Hiver, grande fête de�

printemps pour tous, petits et grands, jeuneset moins jeunes le mardi  5 mars 2013 à 18 h 30

De la foi au Christ des apôtres à notre�

propre croire, du 8 (18 h 30) au 10 (17 h 00)mars avec le P. Bernard Sesboüé, s.j., théolo-gien, Professeur au Centre Sèvres, Paris.

« Vers moi… vers Lui » du 15 (18 h 30) au 17�

(17 h 00) mars, avec une équipe de Fondacio

Après-midi « Pause arc-en-ciel » : les mardis�

de 14 h 00 à 17 h 30 : 19 mars, 16 avril, 14 maiavec Dominique Bokor-Rocq (aquarelliste) ; SrRenée Parent ssmn. Possibilité de participer à1, 2 ou 3 après-midi.

WE Ados « Let’s  go » du 22 (18 h 30) au 24�

(17 h 00) mars avec le P. Daniel de Crombrug-ghe, s.j., Sophie Materne, Sr Françoise Schuer-mans ssmn

Célébrer les Jours Saints du 27 (18 h 30) au 31�

(9 h 00) mars avec le P. Guy Vanhoomissen, s.j.,Sr Marie-Adèle Verheecke, r.s.a.

Surprenante jeunesse de l’Évangile du 2�

(18 h 30) au 7 (9 h 00) avril avec le P. JeanMeeûs, s.j. et une équipe de l’Annonciation

L’art du conte biblique : l’acquérir ou l’ap-�

profondir, du 5 (18 h 30) au 7 (17 h 00) avrilavec Martine Millet, Pasteure de l’Église Ré-formée de France, créatrice de l’Association« Chacun-e Raconte » et Odile Lafaurie, for-matrice et conteuse de l’Association

Textes bibliques et chemins de vie du 12�

(18 h 30) au 14 (17 h 00) avril 2013 avec JeannineBonnefoy

NOTRE-DAME DE JUSTICE

9, avenue Pré-au-Bois1640 Rhode-Saint-Genèse

[email protected]

Exercices spirituels de 8 jours individuellement�

accompagnés. P. Jean-Marie Glorieux, s.j., du sa-medi 9 (19h) au dimanche 17 février 2013 (9h)

Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene

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Exercices spirituels de 5 jours selon la péda-�

gogie de saint Ignace de Loyola. Abbé Chris-tian Tricot, diocèse de Malines-Bruxelles dulundi 11 (10h) au samedi 16 mars 2013 (16h)

WEEK-END DE PRIÈRE

Père Dirk Leenman s.j. et Sr Odile Lambert,�

s.c.m. : « se préparer au mystère de Noël…Veiller », temps fraternel de louange, partage,prière, du samedi 15 (16h) au dimanche 16 dé-cembre 2011 (16h)

ADORATION

Sœur Marie-Gabrielle Istas, s.c.m. et Ma-�

dame Chantal Melotte, tous les lundis et tousles jeudis de 14h à 15h

CHAPELET

Sœur Marie-Gabrielle Istas, s.c.m. et l’Abbé�

Guy De Ryckel, aux fêtes mariales, à la grotte, 8décembre 2012, 2 février, 25 mars, de 14h à 16h.

TRIDUUM PASCAL

P. Xavier Dijon, s.j., Sr Odile Lambert, s.c.m.,�

Marie-Thérèse Puissant-Bayens et DominiqueDubbelman : introduction à la prière et la li-turgie en matinée, partage de la Parole deDieu prolongé par un moment artistique dansl’après-midi, offices du Triduum à 20h et che-min de croix à 15h le Vendredi saint, du jeudi28 (10h) au dimanche 31 mars (12h).

CHEMIN DE PRIÈRE CONTEMPLATIVE

Joëlle Desmarets-Mariage, Yvan de Menten,�

formés à l’école de prière contemplative à LaPairelle et Sr Cécile-Marie Raths, s.c.m., unemerveilleuse façon d’entrer dans la prière :contempler comment à travers sa Parole Dieunous rejoint chacun là où nous sommes, 6 dé-cembre, 10 et 31 janvier, 21 février, 21 mars, de19 h 15 à 21 h 30.

REPARTIR DU CHRIST

Bénédicte Ligot-Morimont, Marie-Thérèse�

Puissant-Baeyens, Annalisa Orsini-Cannoni,

Sœurs Cécile-Marie Raths et Odile Lambert,s.c.m., Père Paul Smolders, s.J. : une journée parmois de ressourcement : lire, prier, partager laParole pour en vivre. Possibilité d’accompa-gnement, les mardis 11 décembre, 15 janvier, 5et 26 février, 19 mars de 9h à 15h.

MARCHER ET PRIER EN FORÊT DE SOIGNES

Béatrice Petit, Cécile Cazin, Christine�

Gaisse, Sr Paule Berghmans, s.c.m. « Marcherdans la beauté et le silence de la forêt, médi-ter, prier, chercher Dieu. », le dimanche 10mars, de 9 h 30 à 17 h 30.

RÉVEILLON DIFFÉRENT : NUIT DE PRIÈRE

L’Abbé Jean-Luc Maroy, diocèse de Malines-�

Bruxelles, Marie-Paule Raigoso, Béatrice Petit,Caroline Van Mellaerts, Sœurs Odile Lambertet Paule Berghmans, s.c.m. : « Commencer l’an-née avec le Seigneur » : repas fraternel, louangeet action de grâces, réconciliation, prière pourles vocations, Eucharistie (vers minuit), adora-tion silencieuse, intercession, chapelet, Laudes,petit déjeuner festif, du lundi 31 décembre2012 (18h) au mardi 1er janvier 2013 (9h).

FAMILLES

« La maison des familles », Bénédicte Ligot-�

Morimont, Marie-Thérèse Puissant-Baeyens, P.Alain Mattheeuws, s.j., P. Etienne Masquelier,Patrick et Anne de Mahieu, Pour fonder la viede notre couple ou la préparation de notremariage dans la Parole d’Alliance, avec ensei-gnement, prière personnelle, partage encouple et en groupe, les dimanches 20 janvieret 3 mars, de 9 h 15 à 17 h 30.

« La prière des mères », Marie-Thérèse Puis-�

sant-Baeyens, pour celles qui souhaitent prierpour leurs enfants et petits-enfants, avecd’autres mères, tous les mercredis de 9h à 10h

LES SAINTES ECRITURES

Dominique van Wessem « Lecture du Livre�

de la Genèse (2e année) » les mercredis 5 et 12décembre, 9 et 23 janvier, 6 et 20 février, 6 et20 et 27 mars, de 9 h 30 à 12 h 30.

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TON ACCENT TE TRAHIT

Voilà plus de quarante ans, au Noviciat de Wépion, nousétions à la messe du matin, dans la crypte. Arrive le moment dela première lecture. Je suis devant le pupitre, et je lis d’une voixforte : « Moïse leva la main et, de son bââââton, frappa le rocherpar deux fois. » Après la messe, au petit-déjeûner, un de mesco-novices (nous n’étions pas nombreux !) me dit : « On entendquand même bien que tu viens de la province ! » (de Luxembourg,évidemment !).

« TON ACCENT TE TRAHIT »Il n’y a pas longtemps, après la messe, une dame m’attend à

la sortie et me dit : « Dans vos homélies, vous parlez souventde l’Orient. De fait, j’ai remarqué que vous aviez un petit ac-cent… orthodoxe ! » J’ai répondu : « Madame, mon accent esttout simplement l’accent ardennais ! »

« TON ACCENT TE TRAHIT »Me trouvant en Biélorussie, je parlais russe, bien sûr, et sou-

vent on me demandait : « Mais de quelle république balte ve-nez-vous ? » Je répondais : « Du royaume de Belgique » !

« TON ACCENT TE TRAHIT »En ministère au carmel byzantin de Saint-Rémy-les-Montbard,

en Bourgogne, on me disait souvent : « Vous n’êtes pas d’ici ! »Ma réponse, toujours la même : « Non, je viens du Nord » !

« TON ACCENT TE TRAHIT »Un certain Pierre de Galilée reçut ce compliment : « A coup

sûr, toi aussi tu es des leurs ! Et puis, ton accent te trahit. »

« TON ACCENT TE TRAHIT »Oui, bien sûûûr ! Mais que ce ne soit pas, j’espère, pour

trahir mon « Seigneur et le Maître de ma vie » (saint Ephrem leSyrien).

Ou alors, que retentisse un vibrant « cocorico » ! Décidément,encore du wallon !

Claude Robinet, s.j.

Le billet d’humeur

CLAUDE ROBINET

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Editeur responsable PIERRE HUPEZ, S.J.Rue Fauchille, 6 – 1150 BruxellesCompte Missions-Œuvres des Jésuites 210-0905176-24BIC : GEBABEBB – IBAN : BE81 2100 9051 7624avec la mention : « Soutien aux Échos »

Rédacteur en chef TOMMY SCHOLTES, S.J. Secrétaire de rédaction ROLAND FRANCART, S.J.

Service Communication BMLBd Saint-Michel, 24 – 1040 Bruxellestél. : 0478 26 97 28 – [email protected]

Comité de rédaction JEAN BURTON, S.J., ROLAND FRANCART, S.J.,ROBERT MYLE, S.J., DANIEL DE CROMBRUGGHE, S.J.

Maquette et mise en page JEAN-MARIE SCHWARTZ Impression BIETLOT, 6060 Gilly Routage DIPROMÉDIA, 5000 Namur Site Internet www.jesuites.be

Les derniers numéros des Échos sont consultables sur le site www.jesuites.be.Ceux qui souhaitent déposer des informations (sous forme d’article, nouvelle, récit, etc.) dans les Échos ou sur le site peuvent le fairevia [email protected].

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