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LES ENTRETIENS D'ADMISSION:MÉTHODE ET STRATÉGIES
Marcel Plenchette
DIfaut replacerledispositifdesélectiondansle « cadrede
formation », c'est-à-direpar rapportauxautresparamètresqui organisentet structurentle processuspédagogi-
quemisenœuvre.
Eneffet,lasélectiontrouvesonsens
dansl'articulationentrelesobjectifsà
atteindre,lesmoyensetressourcesdé-ployéset les prérequiset potentiels
qu'il faudrait posséderau départ.Ils'agitpar conséquentd'évaluersi lecandidatpossèdece potentiel- quirestebien entenduà définir- qui lui
permettraderépondreauxexigencesprofessionnelles,aux attentes quenousavonsparrapportàlui etdevéri-fier sile« contrat» pourraêtrepassé.
Rappelonstoutd'abordcequenous
appelonsle « cadrede la formation »(fig.1).
Pourêtredéterminésd'unemanière
rigoureuse,cespréalablesprésuppo-sentJ'élaborationduprojetpédagogi-
quedu centredeformation,la déter-mination du dispositif de sélectionn'étantqu'unedesdernièresétapesdela constructiondecelui-ci.
Une logiquede raisonnement centréeen prioritésur les résultats
Pourconstruirele projetpédagogi-
que,nousutilisonsunelogiquederai-sonnementcentréeenpriorité surlesrésultatsà atteindreet non une logi-
quecentréeenpriorité surlecontenu.La premièrequestionàrésoudreseradoncdedéterminerlesobjectifsgéné-rauxdelaformationavantdedétermi-
nerlecontenu,c'est-à-direlesmoyens
n mois de formation..
pédagogiques,pour y arriver.Cettedifférencedelogiqueestàno-
ter - son importanceétant capitale
lorsquenous travaillonsà l'élabora-tion deprojet-, carelleestsourcedeconfusionsméthodologiques,dediffi-cultésde communicationet de diffi-
cultésdansl'intégrationde la forma-tion par lesétudiants.
En effet,lorsquelesétudiantsarri-venten débutde formation,dansquellelogiqueraisonnent-ils?Il y afort à parierquela majoritéd'entreeuxarriveenraisonnantdansunelo-
giqueenprioritécentréesurleconte-nu.Ils sedemandentce qu'ilsvontfairependantleurformationetnoncequ'ilsserontcapablesde fairedanstroisans.
Cettehypothèsesejustifiepar lalogiquedanslaquelleonlesafait fonc-tionnerpendantdesannéesà l'éduca-tionnationale. En début de rentrée
scolaire,leur présente-t-onun projetpédagogiquecontenantdesobjectifsou un programme, c'est-à-direune
organisationdecontenu?
Il y adoncunèdifférencedelogiquederaisonnemententrecellede l'étu-
diant et celle qui estutilisée par lesenseignantspour construireleur pro-jet Cettelogique(centréeenpriorité
surlesrésultats)va- etdoit- êtrecom-muniquéeparl'équipeenseignanteenmêmetempsqu'ellecommuniqueson
projet Toutefois,l'étudiantneraison-nant pas de la mêmemanière,il va
oblitérerl'expressiondesrésultats,enparticulier des objectifs, puisqu'ilsn'ont pasde sensdanssalogiquederaisonnementIl y adonclà unediffi-cultédecommunicationàrésoudreet
SOINS FORMATION - PÉDAGOGIE- ENCADREMENT- N° 2 - 2e TRIMESTRE1992
I;~.!<~,0'u..
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liIooooI-~:;).~~;
lA PREMIÈREQUESTION
A RÉSOUDRESEIM
DE DÉTERMINER
LESOBJECTIFSGÉNÉIMUX
DE lA FORMATION,
AVANTDE DÉTERMINER
LE CONTENU
MarcelPlenchetteest
psychosociologue,diredeurdu Centrede Managementet de DéveloppementdesCompétences,13760Saint-Cannat
47
findesétudes
l l l1 Prérequis1
Outilsdetransformation
SÉLECTION MOYENS OBJECTIFSPEDAGOGIQUES
ÉtapeIV ÉtapeIII Étape1
Î t1 Résltats1
atteInts
ÉVALUATIONÉtapefi
ÉvaluationÉvaluation Évaluationformative sommative
diagnostique ounormative ounormative
Figure 1. Le cadre de la formation
~ENTRETIEND'ADMISSION
A POUR BUT D'ÉVALUER
LESAPTITUDES
DU CANDIDAT
ÀSUIVRE LA FORMATION
48
LES ENTRETIENS D'ADMISSION: MÉTHODE ET STRATÉGIES
quiexigel'élaborationd'unestratégiedecommunicationquiviseraàtermeàmodifierlalogiquederaisonnementdesétudiants.
Cettemodificationad'autantplusd'importancequ'onleur demanderarapidement(avantla fin de la pre-mière année)d'utiliser cemode de rai-
sonnement,notammentlorsqu'ilsde-vrontutiliserladémarchedesoins.En
effet,lorsquenousutilisonscettedé-marche,aprèsanalysedelasituationet formulationd'undiagnostic,nousdéterminonsdesobjectifscentréssurla personnesoignée,c'est-à-diredeschangementsdanssasituation.C'estla mêmelogiquequenousutilisonslorsquenousélaboronsunprojetpé-dagogique.Et,dela mêmemanière,desconfusionsméthodologiquesapparaissentsi l'onveutdéfinirdesobjectifsalorsquel'onraisonnedansunelogiquecentréesurducontenu(pourcequiestdudomainepédagogi-que)ousurl'action(pourcequiestdudomainedessoins).
Cesconfusionslogiquesexpliquentquelesenseignantsobserventfré-quemmentquelesétudiantsconfon-dentobjectifsetmoyens(ouactions)eténoncent,dansunerubriqueintitu-lée«objectifs»,deschoixd'actions.S'il estacceptablequelesétudiantsraisonnentdecettemanièreendébut
deformation,çanel'estplusenfindesecondeoudetroisièmeannée.S'ils
nemodifientpasleurmodederaison-nementavantla fin dela formation,dèscetteéchéanceils selibérerontde
cetteexigencepour ne retenir qu'unraisonnementcentré en priorité surl'action et qui met au rangdesexer-
Sandrine Dréan, étudiante en 1èreannéeà l'école d'infirmières de Nantes
cicesd'écoleladémarchedesoinset
toutedémarchediagnostique.
Notezquel'onnetrouverajamaislaconfusioninverse,soit desénoncésd'objectifs dansune rubrique demoyens.Cen'estpasunequestiondecolonne!Cen'estpasnonplusunequestiondecompréhension,c'estunequestiond'intégrationd'unnouveaumodederaisonnementquis'acquiert,àconditiond'enprendrelesmoyens.
Evaluer les aptitudesdu candidat
L'entretien d'admission,commeépreuved'admission,apour objetd'évaluerlesaptitudesducandidatàsuivrelaformation.
S'il possèded'embléece modederaisonnement,çanepeutquelui facili-terleschosesetluipermettretrèsrapi-dement d'être capabled'intégrer ladémarchedesoins.Voilàuneaptitudeàsuivrelaformation,quinepeut,bienentendu,àelleseuleconstitueruncri-
tère sélectif, au sensd'éliminatoire,
maisqui peutêtreévaluéeaucoursdel'entretiend'admission.
Cetteprécisionétantapportée,lasélectionsituéedansunrapportdeco-hérenceparrapportauxautresélé-mentsconstitutifsduprojetpédagogi-que,il fautsoulignerqu'iln'yapasquelescandidatsàêtredemandeurs,maisquele centredeformationl'esttoutautant.
SOINS FORMATION - PÉDAGOGIE - ENCADREMENT - N° 2 - 2e TRIMESTRE 1992
La sélection envisagéecomme un recrutement
En ce sens, celui-ci doit communi-
quer sa proposition, non seulement
aux candidats inscrits aux épreuves de
sélection, mais également aux candi-
dats potentiels avant même qu'ils nesoient demandeurs.
En effet, le centre de formation doit
concevoir une stratégie de communi-
cation de sa proposition de formation.
Il doit pouvoir la diffuser aux candi-
dats potentiels, c'est -à-dire correspon-
dant aux mieux au profil recherché et
étant susceptibles de se présenter.
Il s'agit d'une attitude plus dynami-
que, qui n'envisage pas la sélectioncomme « faire un tri dans un lot de
candidats »,mais comme la recherche
d'une adéquation entre une offre etune demande de formation. Nous
devons donc créer un certain état d'es-
prit d'ouverture chez le candidat avant
même qu'il ne se présente. La relation
est alors déjà établie sur des bases
« contrôlées ». L'étudiant vous choi-
sit et vous le choisissez. Ce rapport dy-
namique, envisagé comme un recrute-
ment, devient dans certains cas une
nécessité lorsque le nombre de candi-dats est déficitaire.
Il y a des données quantitatives et
qualitatives à respecter. Un des objec-
tifs de la sélection n'est-il pas non plusde recruter suffisammentd'étu-diants ? La sélection s'inscrit donc lo-
giquement dans la construction du
projet pédagogique et les stratégiesde
communication qui l'accompagnent
ou, pourrait-on dire également, qui leconstituent.
Les enjeuxde la sélection
L'enjeu de la sélection tient pour
une part au fait que l'on passe contratavec le candidat.
Une fois celui-ci admis, il y a des
choses sur lesquellesnous ne pouvons
plus, ou pratiquemment plus, revenir.
Nous allons passer avec l'étudiant un
contrat de formation professionnelle
et non personnelle. Autrement dit, les
qualités personnelles de l'étudiant se-
ront ce qu'elles seront, elleslui facilite-
ront l'accès aux capacités profession-nelles ou lui compliqueront la tâche,
mais les exigences de changement ne
porteront pas sur ce point. Il sera en
quelque sorte trop tard.
C'estjustementaumomentdelasé-lection que peuvent s'admettredes
exigencesdansle domainedesquali-tésetlogiquesdefonctionnementper-sonnelles,puisquele contratn'estpasencorepassé.
Une fois l'étudiant admis, on lui
communique d'une certaine manière
qu'on l'accepte tel qu'il est (du point
de vue de ses qualités personnelles).
De son côté, il admetla proposition de
formation professionnellepréalable-ment communiquée. Changer les élé-
ments du contrat par des choix péda-
gogiques incohérents serait certaine-
ment très risqué. Les risques seront
d'une part la non-atteinte des objec-
tifs, c'est-à-dire que les changements
visés nese produiront pas, d'autre part
de produire comme effetdes attitudesd'inertie, d'absentéisme, etc.
L'enjeu de cette sélection tient éga-
lementàsonaspect« test ».Eneffet,il
faut rappeler que les écoles d'infir-
mières ont déjà eu en charge cette
tâche Gusqu'en 1983, si ma mémoire
est bonne). A cette époque, la valeurdes entretiens de sélection était sévè-
rement remise en cause. Pas seule-
ment ceux effectués dans les écoles
d'infl11l1ières,mais également dans lesautres écoles du secteur sanitaire et
social (assistante sociale, éduca-
teurs...), le ministère diffusant à cette
époque desappels d'offrede recherchesur l'évaluation de la valeur de ces en-
tretiens en partant de l'hypothèse
qu'ils étaient mal maîtrisés et donc
peu fiables.
Il faudra donc prévoir les moyens
d'évaluer l'efficacité du dispositif mis
en œuvre, de sorte à pouvoir le réajus-
ter et pouvoir rendre compte de la va-
leur des stratégies mises en œuvre, les
centres de formation devant en quel-que sorte faire la démonstration de
leur capacité à utiliser de manière per-
tinente ce type de moyen.
L'élaboration de lastratégie des entretiensd'admission
La première démarche consiste à
partir des objectifs généraux et spécifi-
ques de la formation pour déterminer,
au regard du niveau à atteindre en fi-
nal, un niveau minimum à posséder au
départ et qui serait susceptible d'être
évalué pendant l'entretien d'admis-
sion. Ainsi nous pouvons reprendre
objectif général par objectif général,
capacité par capacité, pour faire appa-
raître des capacités minimales, des ni-
veaux minimums, qui peuvent être
évalués et qui faciliteront le suivi de laformation.
SOINS FORMATION - PÉDAGOGIE - ENCADREMENT - N° 2 - 2e TRIMESTRE 1992
LECENTREDE FORMATION
DOIT CONCEVOIR
UNE STRATÉGIE
DE COMMUNICATION
DE SA PROPOSITION
DE FORMATION
LA PREMIÈREDÉMARCHE
CONSISTEÀ PARTIR
DES OBJECTIFSGÉNÉRAUX
ET SPÉCIFIQUES
DE LAFORMATION POUR
DÉTERMINER UN NIVEAU
MINIMUM ÀPOSSÉDER
AUDÉPART
49
lA SECONDEDÉMARCHE
CONSISTEA RÉPERTORIER
LESQUALITÉS
PERSONNELLESQUI
FACILITERONT~EXERCICE
DE LA PROFESSION
50
LES ENTRETIENS D'ADMISSION: MÉTHODE ET STRATÉGIES
Citonsquelquesexemplesd'objec-tifs générauxquel'on retrouvefré-quemmentdanslesprojetsdescen-tresdeformationensoininfirmierset
par rapportauxquelsnouspouvonsfaireapparaîtredescapacitésmini-males:
Nous demanderonsaux étudiants
d'êtrecapablesd'élaborerdesprojets
desoins.Ce qui renvoieà:
- Lacapacitéàseprojeter(dia diffé-renceentrelogiquesderaisonnementcentréessur lesrésultatsou sur l'ac-
tion).- La capacité deraisonner par analyse
et passeulementparprincipe.Il faut
alorsvérifiersilecandidatestcapablede distinguerles constatsdeshypo-thèses(ce qu'il observeet cequ'il enpense),s'il est capablede diversifier
seshypothèsesou lespoints devue.
- La capacitédes'entretenir.Il fautévaluersacapacitéàécouter,àpartir
desesmodesd'intervention,sarécep-tivité.
- L'étudiantdevraêtrecapabledeconsulterdesdossierset documents.
Nouspourrionsalorsévaluersesca-pacitésde compréhensionde la lan-
gue française,sescapacitésde syn-thèse, ce dernier point devantnormalementêtreacquiset déjàéva-lué par les épreuveset conditionsd'admissibilité.
Nous demanderonsaux étudiants
d'êtrecapablesderéaliserdessoinsdenaturetechnique,cequi renvoieà:
- Descapacitésgestuelles,demanipu-lation,unecertainehabileté.
- Desqualitéspersonnellesdutyperigueur,exigencepersonnelle,recon-
naissancede l'autre,et desa diffé-rence.
Nousleurdemanderonsd'êtreca-
pablesd'organiserles soins,ce quinousrenvoieàdescapacitésd'organi-sation,certes,maisnécessiteégale-mentdepouvoirsesituerdansunestructureorganisée,depouvoirsesi-tuerdansunerelationd'autorité,etc.
Nousleurdemanderonsd'êtreca-
pablesde conduire desrelationsd'aide,cequinousrenvoieauxcapaci-tésd'analyse,aurespectd'autruietau
contrôlede l'implication de soi dansunesituation.
Nous leur demanderonsd'être ca-
pablesd'élaboreret mettreen œuvre
desprojetséducatifsoudesantépubli-que,cequirenvoie,en-dehorsdecequ'onpeutdire sur l'élaborationdeprojets,à la capacitéd'intégrerdanssonraisonnementdeshypothèsesliéesà desfonctionnementsirration-nels.
Nousleurdemanderonsd'êtreca-
pablesdemenerdestravauxdere~cherche,cequirenvoieàdescapacités
dequestionnement,àdesqualitésdutypeouvertured'esprit,curiosité,sen-.sibilisationauxtechniquesnouvelles(exemple:l'informatique...).
La liste n'est,bienentendu,pasexhaustive.Il s'agit,ici, uniquementd'illustrerunedémarche.Un travail
plusapprofondietpersonnaliséétanteffectuéavecchaquecentre(ougroupedecentres)deformation.
La seconde démarche, complé-mentairede la précédente,consisteà
répertorier les qualitéspersonnellesqui faciliterontl'exercicedela profes-sion et à inventorier les logiquesde
fonctionnementcompatiblesou in-compatiblesaveclesuividelaforma-tionetl'exercicedelaprofession.
Unepremièreétapedeladémarche
consisteà repérerles« cas)}d'élèves
qui ontprésentédesdifficultésetd'enfaire l'analyse.Nousauronsun faiblepourcentagedelogiquesdefonction-
nementpathologiquesqu'il vautmieuxavoirrepéréaumomentdelasélectionquependantla formation.Nous aurons également desexemples
de fonctionnement qui, sans êtrepathologiques,n'en sont pas moinsgênants.Il s'agitdefaireapparaîtreà
traverscesexemplescequ'il y alieuderetenir ou d'éviter comme type de
qualitéspersonnellesou de logiquesdefonctionnement.
Unedeuxièmeétapedela dé-marcheconsisteà listerlesqualitéspersonnellesquel'on souhaitevoirpossédéesparlesétudiantsenréfé-renceà un profil individuelou degroupeidéal. Ces qualitésapparais-sentdéjàdanslesdocumentsutiliséspar le centredeformation,par exem-
ple, danslesfichesd'appréciationdestage,où l'onchercheàapprécierno-tammentdesqualitéspersonnelles.
Nousy retrouvonspar exemple:
- Le respectdu travaild'autruiaveclerespectdeshoraires,desrèglesdepo-litesseet decourtoisie,la tenuevesti-mentairecorrecte,etc.
- Lerespectdusecretprofessionnel,ladiscrétion.
- Prendredesresponsabilités,desini-tiatives.- Utiliser un mode de communication
adaptéàsoninterlocuteur.Nous pourrions rajouter d'appré-
cierlerapportducandidatàsaforma-
SOINS FORMATION - PÉDAGOGIE- ENCADREMENT- N° 2 - 2e TRIMESTRE1992
tion, sacuriositédansledomaine,sacapacitéà communiqueraveclesen-seignantssur la formationsanspolé-
miquer.TIseraitégalementintéressantd'apprécierl'image,la représentationqu'a le candidatde la profession,ducentredeformation,delaformation...,
d'évaluer sescapacités d'analyserl'imagequ'enalepublic.Cesdernierspointsnousentraînantversla notion
deprojetprofessionnel,deprojectiondu candidatversson avenir profes-sionnel.
Toutescesréflexionsdoiventnous
conduireàrépertoriertout cequ'il estsouhaitabled'évaluerdanscettesitua-
tion, afin declassercesdifférentsre-
pères,delespondérerenfonctiondecequi nousparaîtprioritaireetpossi-bled'apprécier.TIn'y apasunecapaci-
té ouune qualitéqui est,à elleseule,sélective(saufà repérerdescritèreséliminatoires,commeunelogiquede
fonctionnement pathologique parexemple),maisunniveaud'ensemblequi se dégageà partir des valeursaccordéesàchacunedeszonesd'éva-
luation.Cespondérations,ou cesni-veauxdeperformances,nouspermet-tront d'établirunegrille denotation.
Quelle stratégie?Le déroulementde cet entretien
doitnouspermettredemenernotreévaluationet tenir comptedescontraintesdutexteofficiel.Celui-cidétermineunedurée: 30 minutes
(10 minutesréservéesaucandidatpourpréparersaréponseauthèmeproposé,20minutespourconduirel'entretien).
Le textedit: « Lescandidatsd'une
mêmeséanced'admissionsontinter-
rogéssur un thèmeidentiqueconcer-nant le domaine sanitaire ou social )}.
llfaut releverd'embléel'ambiguïtéqui
existeentre« fairepasseruneépreuveorale)}et« conduireunentretien)}.
Letexteporteunpeuàconfusion.S'agit-il d'un entretien ou d'uneépreuveorale? S'il s'agit d'uneépreuveorale,il s'agitd'évaluerlesconnaissancesducandidatetsesca-
pacitésd'expressionorale.Cequiestbienentendutrèsdifférentdel'utilisa-tiondel'entretien.
Quelleseraitl'utilité decetteépreuveoralealorsquelescandidats
ont déjàétéévaluésplusieursfoissurcetypedecapacité?TInefaut certai-nementpass'enfermerdanscetypedesituation,et conservertoutela valeur
dumoyen«entretien)}. TIfautpren-dre cettepropositioncommeun pré-textepourengagerl'entretien,maisnepas réduire celui-ci à une épreuveorale.
Cequi nousdonnele déroulementsuivant:
1. Nous choisissonsune question
trèsouverte,facile,quelecandidatpeutprépareren 10minutes,à laquelleildevait s'attendre - sanssurprise -, à la-
quelleil commenceraparrépondreet.qui serviraessentiellementàlemettreàl'aise,enconfiance,desorteà facili-
ter sonexpression.
Nouspourronsdanscettepremièreétapedu déroulementde l'entretienévaluer sescapacitésd'expression,
d'analyse,s'il peutdiversifierles
pointsdevue,laqualitédel'argumen-tation,la constructiondel'exposé,,etc.,brefdespropositionstrèsclassi-ques,qui nereprésenterontpasplusde 5 pointssur 20.Cettepremièreétapedure5 minutes.Il s'agiradetrèspeuintervenir(quelquesquestions),maissurtoutsansjamaisinduireundéroulementd'entretien du type«question-réponse)}.
2.La deuxièmeétapea pourbutd'obtenir, sansla critiquer, uneconnaissanceducandidat.Nousde-
vonscomprendresalogiquedefonc-tionnement,appréciersesqualitéspersonnelles.(Durée:8 minutes).TIfautalorsprivilégierl'utilisationd'unetechniqued'écoute.(Note: 8 pointssur20.)
Notezqu'il faudraprévoirdanslaformulationdela questionremiseaucandidatlepassageàcettedeuxièmeétape.
3. La troisièmepartiedel'entretienserviraàmesurerlescapacitésprépro-fessionnellesducandidat.Nouspour-
ronsparconséquentutiliserdesques-tions « tests)} directes.Il faut, bien
entendu,préparercelles-cià l'avance.(Durée: 6 minutes; note: 7 points
sur20.)
4. Conclusion; durée: 1 minute.
Parailleurs,il y lieudeprévoircom-
ment « partager)}à trois la conduitede l'entretien.Qui anime? Qui inter-vient?Quand?Comment?Quelsupportemployer?Il fauteneffetpré-voir la remised'unegrilleà chaqueévaluateurpourqu'il puisseenregis-trer sesobservations.0
SOINS FORMATION - PÉDAGOGIE - ENCADREMENT - No 2 - 2e TRIMESTRE 1992
IL Y A LIEUDE PRÉVOIR
COMMENT «( PARTAGER»
ATROIS LA CONDUITE
DE rENTRETIEN
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