1
© Rolline Laporte EXERCICES DE STYLE LES GRANDES RETROUVAILLES PROGRAMME DE SOIRÉE VIRTUEL Défilez vers le bas pour accéder au contenu ANNE-MARIE OLIVIER Codirectrice générale et directrice artistique Plus que jamais, se retrouver. Depuis plusieurs mois, la vie a changé, des mots comme sanitaire et distanciation sont prononcés plusieurs fois par jour. On a tremblé, pensé à nos ainés, à l’avenir aussi. Des temps troubles, quoi. Durant ces temps troubles nous avons beaucoup pensé à vous, beaucoup pensé à l’avenir de notre métier, à notre communauté d’artistes. Cette année, le Trident a 50 ans. Nous concoctions depuis trois ans des spec- tacles d’envergure pour fêter ça en grande pompe. Et plus les semaines avançaient, plus on refaisait et refaisait des plans. C’était impensable pour nous, de demeurer muets et inactifs. Il nous fallait être là, pour notre communauté et pour vous, formidable public. Il s’agit qu’un lien disparaisse pour qu’on le désire désespérément. Vous nous avez manqué. Nous revoici. Nous vous avons préparé un événement, Les grandes retrouvailles, avec non pas une, mais quatre produc- tions ! La Sagouine, de la merveilleuse Antonine Maillet, Exercices de style de la plume folle et libre de Raymond Queneau, Ce qu’on respire sur Tatouine, une adaptation du fabuleux roman de Jean-Christophe Réhel et Les Barbelés d’Annick Lefevbre, une parole qui nous frappe comme la foudre. Deux grands classiques et deux œuvres contemporaines incontour- nables. Des metteurs en scène que vous connaissez et des petits nouveaux que je veux vous présenter. Nous n’oublions pas les plus fragiles d’entre vous qui doivent rester bien à l’abri, nous aurons aussi quelque chose pour vous. Nous allons trouver le moyen de fêter, trouver la nouvelle façon de faire du théâtre et les nouvelles façons de se retrouver. D’ici là, je nous souhaite à tous de la bienveillance, de la douceur, de la joie pure et que nous renfor- cions nos liens, les uns avec les autres. En espérant que vous pourrez y être, à ces grandes retrouvailles, nous ferons tout pour que la fête soit belle, et qu’elle nous réchauffe. Quel bonheur de vous retrouver. Comme vous nous avez manqué. Aller au théâtre est l’une des rares expériences collectives qui nous soient encore proposées. On s’arrête pour se retrouver ensemble, vibrer ensemble. C’est formidable. Dans cette fantaisie littéraire, il y a 99 exercices : chacune des variations se base sur cette histoire réelle et banale qui commence dans un bus et se termine devant une gare pendant que deux hommes parlent d’un bouton mal placé. Cette histoire qui pourrait sembler sans intérêt deviendra pourtant la matrice de 99 jeux d’écriture et de stylistique. Nous avons arrêté notre choix sur une trentaine de variations. Une fois l’histoire clairement dite une ou deux fois, il n’est même plus question de comprendre, mais simplement d’admirer cette liberté apparemment illimitée dans l’usage de la langue et de la fantaisie. L’auteur joue avec le texte, triture la langue, s’en donne à cœur joie avec la rhétorique, manie, de main de maître le délire verbal, pour le plus grand bonheur de son lecteur et de son équipe de création ! Un terrain de jeu formidable pour des créateurs ! Nous avons eu un plaisir fou à créer une histoire à partir de ses multiples possibilités. Car il y a quelque chose de grisant dans le fragment. La vie n’est pas une ligne droite, mais un ensemble d’éparpillements avec lesquels nous nous sommes amusés à prêter un sens. Exercices de style fut écrit aux heures sombres de l’Occupation. Notre Exercice de style, a été monté au beau milieu de cette époque un peu bizarre. Dans les deux cas, on y retrouve le plaisir. Car, même dans les moments les plus étranges, le plaisir est une source de réconfort. Exercices de style est un spectacle qui s’est préparé, répété sous le signe du plaisir et de ses nombreuses variations. Le vertige de faire de la mise en scène à partir d’une œuvre phare. Le ravissement de retrouver des alliés de longue date : Jonathan Gagnon, Sébastien Dionne et Christian Garon. Le bonheur d’en découvrir de nouveaux : Steve Hamel et Nyco Desmeules. Le délice de jouer sur la scène Octave-Crémazie, tout près tout de vous. ( Je dois vous l’avouer. C’est un rêve que je caressais depuis plusieurs années ) La joie de travailler encore une fois pour l’équipe du Trident. Cette fabuleuse équipe du Trident qui a accueilli notre fantaisie avec une confiance vertigineuse. Et l’ivresse de vous retrouver, vous, cher.e.s ami.e.s, qui croyez au pouvoir du théâtre. C’est avec toute matière inépuisable que nous avons travaillé ensemble à créer le spectacle que vous allez voir aujourd’hui. On piaffe d’impatience de vous le présenter. «JE SUIS LES LIENS QUE JE TISSE AVEC LES AUTRES.» ALBERT JACQUARD Lorsque ma belle-mère m’a offert ce roman pour Noël, j’ai été transporté par l’auto-dérision de ce person- nage qui a décidé de ne pas mentir sur la souffrance — elle existe, elle nous avale momentanément chaque jour. Jean-Christophe Réhel nuance l’amour autant que les Sidekicks avec délicatesse et transparence, le quotidien avec une lucidité terriblement désarmante et la finitude des choses avec élan. J’ai accompagné Marc-Antoine, Stefanelle et Olivier avec cette idée : célébrer notre condition d’ani- mal mortel. Nous allons tous mourir, c’est un fait. Inexorable. Nous devons le témoigner sur scène en étant terriblement vivant, poreux et perméable et ce, tout en acceptant la banalité des jours qui passent. Être libre ça n’existe pas, mais chercher la liberté c’est déjà l’être. L’utopie est nécessaire mais semble si inaccessible. Que nous reste-il pour rêver au-delà des mondes que l’on nous a donné à consommer ? C’est l’objectif même de l’art vivant : croiser nos destins par le biais de la fiction, se rencontrer pour mieux se comprendre. Merci d’être là malgré les circonstances exceptionnelles. C’est un acte de résilience que nous faisons ce soir. D’être ici, tous ensemble. Élène, Keven, Lé, Marc-Antoine, Olivier, Stéfanelle, Claudia, Jean-Christophe… vibrons ! HABITUELLEMENT ON RACONTE L’EXCEPTIONNEL, CETTE FOIS, LE MERVEILLEUX SURGIT DE CHAQUE DÉTAIL. CE QU’ON RESPIRE SUR TATOUINE LA SAGOUINE LES BARBELÉS REMERCIEMENTS Ariel Charest, Laura Amar, Mélissa Merlo et Marie-Josée Bastien. Judith Fortin pour la couture. Alain Gagné pour la construction du décor. Et l’équipe du Trident pour son soutien exceptionnel. Texte de JEAN-CHRISTOPHE RÉHEL Mise en scène et montage d’OLIVIER ARTEAU Avec MARC-ANTOINE MARCEAU, accompagné de STÉFANELLE AUGER et d’OLIVIER FOREST Assistance à la mise en scène : LÉ AUBIN Scénographie et costumes : ÉLÈNE PEARSON Musique : OLIVIER FOREST Éclairages : KEVEN DUBOIS Assistance à la scénographie : CLAUDIA GENDREAU Le roman Ce qu’on respire sur Tatouine a été publié chez Del Busso Editeur Parler de la Sagouine, c’est parler de tout ce qui préoccupe l’être humain : la vie, la mort, l’appar- tenance, le temps qui passe, la nature, les rêves, les désillusions… Entendre ( ou lire ) ce texte immense, c’est se regar- der dans le miroir : « Si c’était à refaire, est-ce que je referais la même chose ? » Travailler ce texte avec l’équipe, c’est se partager plein de souvenirs. À chaque jour, des membres de nos familles sont réapparus à travers les mots de la Sagouine. Quel plaisir que de se raconter les uns aux autres les mots de nos tantes, oncles, parents et grands-parents, voisins proches… Se raconter. Voilà pourquoi nous sommes encore ensemble dans une salle, non ? Voilà pourquoi on a encore le désir ( si fort ! ) de se rencontrer : pour se raconter ! C’est pour cette raison que je fais encore du théâtre : parce qu’il y a cette magie de l’histoire racontée qui fait vivre en un même temps et en un même lieu le passé, le présent et le futur. Je ne sais pas toujours quelle est ma mission ici-bas, ou quel est mon rôle dans cette courte vie qui m’est allouée. Mais je sais que j’y ai beaucoup reçu. De ma famille, de mes amis, de mes rencontres. Et c’est ce que j’ai de plus précieux à léguer à mon tour à mes enfants, ce legs reçu de mes prédécesseurs. Comme je n’ai pas l’éloquence de la Sagouine, je lui laisse la parole pour maintenant. Mais je me souhaite, je nous souhaite, de continuer à raconter les choses, à les transmettre, à les embellir si ça vous chante ( ça fait partie des droits du raconteux, de la raconteuse, après tout ! ) Il faut raconter haut et fort, tout le temps, partout, pour se souvenir. Raconter. Se souvenir. Quel beau futur ça nous fera, hein ? Merci d’être au rendez-vous ! p.s. : Je dédie ce spectacle à mes parents, Louisette et Ludger; je l’offre également à mes grands-mères colorées Rose et Blanche; et à mes grands-pères Adhémar (oui, c’était le prénom de mes DEUX grands-papas...); à toutes ces personnes qui m’ont conçu en petits bouts d’histoires cousues.. L’automne est déjà bien entamé. Vous vous apprêtez à vous installer dans la cour intérieure du Conservatoire de musique pour assister à un spectacle « en vrai ». Du bonheur ! Il fait probablement frais. Vous vous êtes donc vêtus de vêtements chauds. Vous vous êtes peut- être même enveloppé dans une doudou duveteuse et rassurante rappelant pour certains ces soirées d’en- fance à se laisser raconter des histoires avant d’aller dormir, ou à se coller pour regarder un film dans la cour, devant un écran patenté pour faire comme au cinéparc sans auto et sans sortir de chez soi. Mais Les Barbelés n’ont rien des feel-good- contes-de-fées remâchés par Disney. Vous vous en doutez. Vous avez déjà été prévenus. Vous avez réservé vos places en connaissance de cause. Certains seront peut-être tentés de croire que les barbelés évoqués dans la pièce relèvent de la pure fiction, qu’ils sont un simple produit de l’imagination de l’autrice, et qu’ils s’apparentent sans doute aux créatures monstrueuses de film d’horreur qui vous déchirent littéralement les entrailles en se frayant un chemin à travers votre chair, la transperçant dans un éclat spectaculairement sanglant à la manière de très nombreux films de genre. Mais si on s’arrête un instant, qu’on porte un regard sur soi, sur les histoires et les secrets qui nous habitent à l’insu du reste du monde, on réalise qu’ils sont bien là, en chacun de nous, pour plusieurs d’entre nous. Qu’on les a déjà sentis s’entor- tiller dans notre ventre, dans notre gorge, dans notre cœur, dans notre âme, nous abîmant l’intérieur à l’abri des regards, dans notre intimité la plus secrète, même si les blessures qu’ils nous ont infligées ont laissé nos corps en apparence intacts. Au cours des prochaines minutes, ce n’est pas la présence de sang et de plaies béantes d’où s’échappent des fils de fer aux pointes acérées qui vous indiqueront la souffrance de l’ Individu aux barbe- lés. Ce seront ses mots. Ceux que sa bouche n’avait encore jamais prononcés. Ceux qui s’étaient jusqu’ici contentés de tourner dans sa tête. Ceux qui sont sur le point d’être libérés. Tout ça semble bien sombre, impitoyable, sans issue. Et pourtant, il y a de la lumière dans ce texte. Quelque chose qui finit par faire du bien. Quelque chose qui donne envie de s’arrêter pour prendre un grand respire. On est dehors, de soir ou peut-être de jour, dans un environnement qu’on ne peut tout à fait contrô- ler comme on le fait normalement dans une salle de théâtre. Ici, personne ne pourra complètement disparaître dans le noir. Des sons qui n’étaient pas prévus surviendront peut-être. Possible aussi que la météo fasse un peu des siennes. Tout peut arriver. Mais vous êtes à l’abri. On se lance. On vous remercie d’être là, avec nous, pour vivre tout ça. Ensemble. « En vrai ». REMERCIEMENTS : À Mél, Marianne, JF, Keven, Vincent et Auréliane pour votre présence, votre ouverture, votre créativité et votre résilience. À Annick pour ces mots. À Anne-Marie Olivier et ton équipe, pour la confiance dans ce projet un peu fou. À Do et Diane, pour l’écoute et le support. À la gang des Gros Becs, pour m’avoir permis de me plonger là-dedans en plus de tout le reste ! Texte d’ ANNICK LEFEBVRE Mise en scène d’ AMÉLIE BERGERON Avec MÉLISSA MERLO Assistance à la mise en scène : AURÉLIANE MACÉ Scénographie et costumes : MARIANNE LEBEL Musique : VINCENT ROY Éclairages : KEVEN DUBOIS Conseiller en mouvements : JEAN-FRANÇOIS DUKE REMERCIEMENTS Olivier Normand, Rachel-Anne Bédard, Stéphane Caron et le Théâtre Niveau Parking LES EXERCICES QUE VOUS ENTENDREZ : Notations, Récit, Analyse logique, Animiste, Moi je, Homéothéleutes, Métaphoriquement, Télégraphique, Pronostication, Autre subjectivité, Impuissant, L’arc en ciel, Interrogatoire, Prière d’insérer, Ensembliste, Exclamations, Inattendu, Apostrophe, Vers Libres, Maladroit, Alexandrins, Comédie, Désinvolte I II III, Distinguo, Négativités, Rêve, Visuel, Auditif, Gustatif, Olfactif, Tactile, Ampoulé, Composition de mots, Interjections AINSI QUE DES EXTRAITS DE : Présent, Passé, Passé simple, Passé indéfini, Paysan, Précieux, Gastronomique CRÉDITS : Texte de RAYMOND QUENEAU Mise en scène et montage de MARIE-JOSÉE BASTIEN Avec JONATHAN GAGNON, accompagné de STEVE HAMEL Assistance à la mise en scène : CHRISTIAN GARON Scénographie et costumes : SÉBASTIEN DIONNE Musique : STEVE HAMEL Éclairages : NYCO DESMEULES Assistance à la scénographie : ÉMILIE POTVIN MARIE-JOSÉE BASTIEN Metteure en scène © Dave Cannon © Kevin Millet JONATHAN GAGNON STEVE HAMEL OLIVIER ARTEAU Metteur en scène © David Mendoza Helaine © Nicola-Frank Vachon © Vincent Champoux © Alexandra Furminger © Eva-Maude TC © Nicola-Frank Vachon © Nicola-Frank Vachon MARC-ANTOINE MARCEAU STÉFANELLE AUGER LORRAINE CÔTÉ STÉPHANE CARON MÉLISSA MERLO OLIVIER FOREST PATRICK OUELLET Placeux de racontage ( Metteur en scène ) REMERCIEMENTS Le Pays de la Sagouine Alain Gagné et Serge Hotton Mme Francine Chabot, sans qui la rencontre avec Mme Maillet n’aurait jamais eu lieu ( ni toutes ces aventures théâtrales au Pays de la Sagouine et dans l’univers romanesque de Mme Maillet ! ) ; Et, bien entendu, Antonine Maillet qui, depuis une dizaine d’années, appuie nos projets et suit notre travail ; elle a accepté de collaborer à cette nouvelle mouture de la Sagouine avec l’enthousiasme qui témoigne bien de sa jeunesse ! Texte d’ ANTONINE MAILLET Mise en scène de PATRICK OUELLET Montage de GENEVIÈVE TREMBLAY Avec LORRAINE CÔTÉ, accompagnée de STÉPHANE CARON Assistance à la mise en scène : CATHERINE SIMARD Scénographie : VANO HOTTON et GENEVIÈVE TREMBLAY Costumes : GENEVIÈVE TREMBLAY et VANO HOTTON : Musique : STÉPHANE CARON Éclairages : NYCO DESMEULES Confection des costumes : JANIE GAGNON © Stéphane Bourgeois AMÉLIE BERGERON Metteure en scène © Helene Bouffard

LES GRANDES RETROUVAILLES€¦ · Vous nous avez manqué. Nous revoici. Nous vous avons préparé un événement, Les grandes retrouvailles, avec non pas une, mais quatre produc-toi

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: LES GRANDES RETROUVAILLES€¦ · Vous nous avez manqué. Nous revoici. Nous vous avons préparé un événement, Les grandes retrouvailles, avec non pas une, mais quatre produc-toi

© R

ollin

e La

por

te

EXERCICES DE STYLE

LES GRANDES RETROUVAILLES

PROGRAMME DE SOIRÉE VIRTUELDéfilez vers le bas pour accéder au contenu

ANNE-MARIE OLIVIERCodirectrice générale et directrice artistique

Plus que jamais, se retrouver.

Depuis plusieurs mois, la vie a changé, des mots comme sanitaire et distanciation sont prononcés plusieurs fois par jour. On a tremblé, pensé à nos ainés, à l’avenir aussi. Des temps troubles, quoi.

Durant ces temps troubles nous avons beaucoup pensé à vous, beaucoup pensé à l’avenir de notre métier, à notre communauté d’artistes. Cette année, le Trident a 50 ans. Nous concoctions depuis trois ans des spec-tacles d’envergure pour fêter ça en grande pompe. Et plus les semaines avançaient, plus on refaisait et refaisait des plans. C’était impensable pour nous, de demeurer muets et inactifs. Il nous fallait être là, pour notre communauté et pour vous, formidable public.

Il s’agit qu’un lien disparaisse pour qu’on le désire désespérément.

Vous nous avez manqué. Nous revoici.

Nous vous avons préparé un événement, Les grandes retrouvailles, avec non pas une, mais quatre produc-tions ! La Sagouine, de la merveilleuse Antonine Maillet, Exercices de style de la plume folle et libre de Raymond Queneau, Ce qu’on respire sur Tatouine, une adaptation du fabuleux roman de Jean-Christophe Réhel et Les Barbelés d’Annick Lefevbre, une parole qui nous frappe comme la foudre. Deux grands classiques et deux œuvres contemporaines incontour-nables. Des metteurs en scène que vous connaissez et des petits nouveaux que je veux vous présenter.

Nous n’oublions pas les plus fragiles d’entre vous qui doivent rester bien à l’abri, nous aurons aussi quelque chose pour vous.

Nous allons trouver le moyen de fêter, trouver la nouvelle façon de faire du théâtre et les nouvelles façons de se retrouver.

D’ici là, je nous souhaite à tous de la bienveillance, de la douceur, de la joie pure et que nous renfor-cions nos liens, les uns avec les autres. En espérant que vous pourrez y être, à ces grandes retrouvailles, nous ferons tout pour que la fête soit belle, et qu’elle nous réchauffe.

Quel bonheur de vous retrouver.

Comme vous nous avez manqué.

Aller au théâtre est l’une des rares expériences collectives qui nous soient encore proposées.

On s’arrête pour se retrouver ensemble, vibrer ensemble.

C’est formidable.

Dans cette fantaisie littéraire, il y a 99 exercices : chacune des variations se base sur cette histoire réelle et banale qui commence dans un bus et se termine devant une gare pendant que deux hommes parlent d’un bouton mal placé.

Cette histoire qui pourrait sembler sans intérêt deviendra pourtant la matrice de 99 jeux d’écriture et de stylistique. Nous avons arrêté notre choix sur une trentaine de variations.

Une fois l’histoire clairement dite une ou deux fois, il n’est même plus question de comprendre, mais simplement d’admirer cette liberté apparemment illimitée dans l’usage de la langue et de la fantaisie. L’auteur joue avec le texte, triture la langue, s’en donne à cœur joie avec la rhétorique, manie, de main de maître le délire verbal, pour le plus grand bonheur de son lecteur et de son équipe de création !

Un terrain de jeu formidable pour des créateurs !

Nous avons eu un plaisir fou à créer une histoire à partir de ses multiples possibilités.

Car il y a quelque chose de grisant dans le fragment.

La vie n’est pas une ligne droite, mais un ensemble d’éparpillements avec lesquels nous nous sommes amusés à prêter un sens.

Exercices de style fut écrit aux heures sombres de l’Occupation.

Notre Exercice de style, a été monté au beau milieu de cette époque un peu bizarre.

Dans les deux cas, on y retrouve le plaisir.

Car, même dans les moments les plus étranges, le plaisir est une source de réconfort.

Exercices de style est un spectacle qui s’est préparé, répété sous le signe du plaisir et de ses nombreuses variations.

Le vertige de faire de la mise en scène à partir d’une œuvre phare.

Le ravissement de retrouver des alliés de longue date : Jonathan Gagnon, Sébastien Dionne et Christian Garon.

Le bonheur d’en découvrir de nouveaux : Steve Hamel et Nyco Desmeules.

Le délice de jouer sur la scène Octave-Crémazie, tout près tout de vous. ( Je dois vous l’avouer. C’est un rêve que je caressais depuis plusieurs années )

La joie de travailler encore une fois pour l’équipe du Trident. Cette fabuleuse équipe du Trident qui a accueilli notre fantaisie avec une confiance vertigineuse.

Et l’ivresse de vous retrouver, vous, cher.e.s ami.e.s, qui croyez au pouvoir du théâtre.

C’est avec toute matière inépuisable que nous avons travaillé ensemble à créer le spectacle que vous allez voir aujourd’hui.

On piaffe d’impatience de vous le présenter.

«JE SUIS LES LIENS QUE JE TISSE AVEC

LES AUTRES.»ALBERT JACQUARD

Lorsque ma belle-mère m’a offert ce roman pour Noël, j’ai été transporté par l’auto-dérision de ce person-nage qui a décidé de ne pas mentir sur la souffrance — elle existe, elle nous avale momentanément chaque jour. Jean-Christophe Réhel nuance l’amour autant que les Sidekicks avec délicatesse et transparence, le quotidien avec une lucidité terriblement désarmante et la finitude des choses avec élan.

J’ai accompagné Marc-Antoine, Stefanelle et Olivier avec cette idée : célébrer notre condition d’ani-mal mortel. Nous allons tous mourir, c’est un fait. Inexorable. Nous devons le témoigner sur scène en étant terriblement vivant, poreux et perméable et ce, tout en acceptant la banalité des jours qui passent.

Être libre ça n’existe pas, mais chercher la liberté c’est déjà l’être.

L’utopie est nécessaire mais semble si inaccessible. Que nous reste-il pour rêver au-delà des mondes que l’on nous a donné à consommer ? C’est l’objectif même de l’art vivant : croiser nos destins par le biais de la fiction, se rencontrer pour mieux se comprendre.

Merci d’être là malgré les circonstances exceptionnelles.

C’est un acte de résilience que nous faisons ce soir.

D’être ici, tous ensemble.

Élène, Keven, Lé, Marc-Antoine, Olivier, Stéfanelle, Claudia, Jean-Christophe… vibrons !

HABITUELLEMENT ON RACONTE L’EXCEPTIONNEL, CETTE FOIS, LE MERVEILLEUX SURGIT DE CHAQUE DÉTAIL.

CE QU’ON RESPIRE SUR TATOUINE

LA SAGOUINE

LES BARBELÉS

REMERCIEMENTSAriel Charest, Laura Amar, Mélissa Merlo et Marie-Josée Bastien. Judith Fortin pour la couture. Alain Gagné pour la construction du décor. Et l’équipe du Trident pour son soutien exceptionnel.

Texte de JEAN-CHRISTOPHE RÉHEL Mise en scène et montage d’OLIVIER ARTEAU Avec MARC-ANTOINE MARCEAU, accompagné de STÉFANELLE AUGER et d’OLIVIER FOREST

Assistance à la mise en scène : LÉ AUBIN Scénographie et costumes : ÉLÈNE PEARSON Musique : OLIVIER FOREST Éclairages : KEVEN DUBOIS Assistance à la scénographie : CLAUDIA GENDREAU

Le roman Ce qu’on respire sur Tatouine a été publié chez Del Busso Editeur

Parler de la Sagouine, c’est parler de tout ce qui préoccupe l’être humain : la vie, la mort, l’appar-tenance, le temps qui passe, la nature, les rêves, les désillusions…

Entendre ( ou lire ) ce texte immense, c’est se regar-der dans le miroir : « Si c’était à refaire, est-ce que je referais la même chose ? »

Travailler ce texte avec l’équipe, c’est se partager plein de souvenirs. À chaque jour, des membres de nos familles sont réapparus à travers les mots de la Sagouine. Quel plaisir que de se raconter les uns aux autres les mots de nos tantes, oncles, parents et grands-parents, voisins proches…

Se raconter. Voilà pourquoi nous sommes encore ensemble dans une salle, non ? Voilà pourquoi on a encore le désir ( si fort ! ) de se rencontrer : pour se raconter ! C’est pour cette raison que je fais encore du théâtre : parce qu’il y a cette magie de l’histoire racontée qui fait vivre en un même temps et en un même lieu le passé, le présent et le futur.

Je ne sais pas toujours quelle est ma mission ici-bas, ou quel est mon rôle dans cette courte vie qui m’est allouée. Mais je sais que j’y ai beaucoup reçu. De ma famille, de mes amis, de mes rencontres. Et c’est ce que j’ai de plus précieux à léguer à mon tour à mes enfants, ce legs reçu de mes prédécesseurs.

Comme je n’ai pas l’éloquence de la Sagouine, je lui laisse la parole pour maintenant. Mais je me souhaite, je nous souhaite, de continuer à raconter les choses, à les transmettre, à les embellir si ça vous chante ( ça fait partie des droits du raconteux, de la raconteuse, après tout ! ) Il faut raconter haut et fort, tout le temps, partout, pour se souvenir.

Raconter. Se souvenir.Quel beau futur ça nous fera, hein ?Merci d’être au rendez-vous !

p.s. : Je dédie ce spectacle à mes parents, Louisette et Ludger;

je l’offre également à mes grands-mères colorées Rose et Blanche;

et à mes grands-pères Adhémar (oui, c’était le prénom de mes DEUX grands-papas...);

à toutes ces personnes qui m’ont conçu en petits bouts d’histoires cousues..

L’automne est déjà bien entamé. Vous vous apprêtez à vous installer dans la cour intérieure du Conservatoire de musique pour assister à un spectacle « en vrai ». Du bonheur ! Il fait probablement frais. Vous vous êtes donc vêtus de vêtements chauds. Vous vous êtes peut-être même enveloppé dans une doudou duveteuse et rassurante rappelant pour certains ces soirées d’en-fance à se laisser raconter des histoires avant d’aller dormir, ou à se coller pour regarder un film dans la cour, devant un écran patenté pour faire comme au cinéparc sans auto et sans sortir de chez soi. Mais Les Barbelés n’ont rien des feel-good-contes-de-fées remâchés par Disney. Vous vous en doutez. Vous avez déjà été prévenus. Vous avez réservé vos places en connaissance de cause.

Certains seront peut-être tentés de croire que les barbelés évoqués dans la pièce relèvent de la pure fiction, qu’ils sont un simple produit de l’imagination de l’autrice, et qu’ils s’apparentent sans doute aux créatures monstrueuses de film d’horreur qui vous déchirent littéralement les entrailles en se frayant un chemin à travers votre chair, la transperçant dans un éclat spectaculairement sanglant à la manière de très nombreux films de genre. Mais si on s’arrête un instant, qu’on porte un regard sur soi, sur les histoires et les secrets qui nous habitent à l’insu du reste du monde, on réalise qu’ils sont bien là, en chacun de nous, pour plusieurs d’entre nous. Qu’on les a déjà sentis s’entor-tiller dans notre ventre, dans notre gorge, dans notre cœur, dans notre âme, nous abîmant l’intérieur à l’abri des regards, dans notre intimité la plus secrète, même si les blessures qu’ils nous ont infligées ont laissé nos corps en apparence intacts.

Au cours des prochaines minutes, ce n’est pas la présence de sang et de plaies béantes d’où s’échappent des fils de fer aux pointes acérées qui vous indiqueront la souffrance de l’Individu aux barbe-lés. Ce seront ses mots. Ceux que sa bouche n’avait encore jamais prononcés. Ceux qui s’étaient jusqu’ici contentés de tourner dans sa tête. Ceux qui sont sur le point d’être libérés.

Tout ça semble bien sombre, impitoyable, sans issue. Et pourtant, il y a de la lumière dans ce texte. Quelque chose qui finit par faire du bien. Quelque chose qui donne envie de s’arrêter pour prendre un grand respire.

On est dehors, de soir ou peut-être de jour, dans un environnement qu’on ne peut tout à fait contrô-ler comme on le fait normalement dans une salle de théâtre. Ici, personne ne pourra complètement disparaître dans le noir. Des sons qui n’étaient pas prévus surviendront peut-être. Possible aussi que la météo fasse un peu des siennes. Tout peut arriver. Mais vous êtes à l’abri. On se lance. On vous remercie d’être là, avec nous, pour vivre tout ça. Ensemble. « En vrai ».

REMERCIEMENTS :À Mél, Marianne, JF, Keven, Vincent et Auréliane pour votre présence, votre ouverture, votre créativité et votre résilience. À Annick pour ces mots. À Anne-Marie Olivier et ton équipe, pour la confiance dans ce projet un peu fou. À Do et Diane, pour l’écoute et le support. À la gang des Gros Becs, pour m’avoir permis de me plonger là-dedans en plus de tout le reste !

Texte d’ANNICK LEFEBVRE Mise en scène d’AMÉLIE BERGERON Avec MÉLISSA MERLO

Assistance à la mise en scène : AURÉLIANE MACÉ Scénographie et costumes : MARIANNE LEBEL Musique : VINCENT ROY Éclairages : KEVEN DUBOIS Conseiller en mouvements : JEAN-FRANÇOIS DUKE

REMERCIEMENTS Olivier Normand, Rachel-Anne Bédard, Stéphane Caron et le Théâtre Niveau Parking

LES EXERCICES QUE VOUS ENTENDREZ : Notations, Récit, Analyse logique, Animiste, Moi je, Homéothéleutes, Métaphoriquement, Télégraphique, Pronostication, Autre subjectivité, Impuissant, L’arc en ciel, Interrogatoire, Prière d’insérer, Ensembliste, Exclamations, Inattendu, Apostrophe, Vers Libres, Maladroit, Alexandrins, Comédie, Désinvolte I II III, Distinguo, Négativités, Rêve, Visuel, Auditif, Gustatif, Olfactif, Tactile, Ampoulé, Composition de mots, Interjections

AINSI QUE DES EXTRAITS DE : Présent, Passé, Passé simple, Passé indéfini, Paysan, Précieux, Gastronomique

CRÉDITS : Texte de RAYMOND QUENEAU Mise en scène et montage de MARIE-JOSÉE BASTIEN Avec JONATHAN GAGNON, accompagné de STEVE HAMEL

Assistance à la mise en scène : CHRISTIAN GARON Scénographie et costumes : SÉBASTIEN DIONNE Musique : STEVE HAMEL Éclairages : NYCO DESMEULES Assistance à la scénographie : ÉMILIE POTVIN

MARIE-JOSÉE BASTIEN Metteure en scène

© D

ave

Can

non

© K

evin

Mill

et

JONATHAN GAGNON STEVE HAMEL

OLIVIER ARTEAU Metteur en scène

© D

avid

Men

doz

a H

elai

ne©

Nic

ola-

Fran

k V

acho

n

© V

ince

nt C

ham

pou

x

© A

lexa

ndra

Fur

min

ger

© E

va-M

aud

e TC

© N

icol

a-Fr

ank

Vac

hon

© N

icol

a-Fr

ank

Vac

hon

MARC-ANTOINE MARCEAU

STÉFANELLE AUGER

LORRAINE CÔTÉ STÉPHANE CARON

MÉLISSA MERLO

OLIVIER FOREST

PATRICK OUELLET Placeux de racontage ( Metteur en scène )

REMERCIEMENTSLe Pays de la Sagouine

Alain Gagné et Serge Hotton

Mme Francine Chabot, sans qui la rencontre avec Mme Maillet n’aurait jamais eu lieu ( ni toutes ces aventures théâtrales au Pays de la Sagouine et dans l’univers romanesque de Mme Maillet ! ) ;

Et, bien entendu, Antonine Maillet qui, depuis une dizaine d’années, appuie nos projets et suit notre travail ; elle a accepté de collaborer à cette nouvelle mouture de la Sagouine avec l’enthousiasme qui témoigne bien de sa jeunesse !

Texte d’ANTONINE MAILLET Mise en scène de PATRICK OUELLET Montage de GENEVIÈVE TREMBLAY Avec LORRAINE CÔTÉ, accompagnée de STÉPHANE CARON

Assistance à la mise en scène : CATHERINE SIMARD Scénographie : VANO HOTTON et GENEVIÈVE TREMBLAY Costumes : GENEVIÈVE TREMBLAY et VANO HOTTON : Musique : STÉPHANE CARON Éclairages : NYCO DESMEULES Confection des costumes : JANIE GAGNON

© S

tép

hane

Bou

rgeo

is

AMÉLIE BERGERON Metteure en scène

© H

elen

e B

ouff

ard