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De la grâce, du charme et une élégance des mots. Si- rine Achkar met en scène la pièce Nuits d’automne à Paris. Des thèmes comme l’exil, la terre et les racines y sont évoqués avec force. Elle n’a rien oublié de son passé, de son enfance ou des années de guerre. La sérénité, l’exil, le déracine- ment… tous ces sujets et bien d’autres encore sont évoqués en toute finesse dans Nuits d’automne. Après la France, la pièce sera peut-être proposée prochainement au Liban. Sirine Achkar est très enthousiaste face à cette éventuelle future rencontre avec le public sur le sol libanais. D’ailleurs, elle s’apprête à traduire le texte en arabe afin de mieux s’y préparer. « Et ce malgré le fait que la majorité des Libanais maîtrisent parfai- tement la langue française, tient-elle à préciser. C’est important de faire coexis- ter les deux langues sur le plateau. » Outre le pays d’origine de l’auteure, la pièce sera proposée dans d’autres pays comme la Jordanie. Toute l’équipe tient à ce que ce spectacle continue à vivre et à évoluer avec et à travers le public. « Nous sommes avides de cette rencontre partout où elle se présente », confirme-t- elle. « Identité multiple » Mais qui est Sirine Ach- kar ? Se voit-elle comme une Libanaise de l’étran- ger, une Française d’ori- gine libanaise ou tout sim- plement une citoyenne du monde ? « Que je le veuille ou non, je suis libanaise avant tout, observatrice de l’état du monde qui se révèle actuellement en écho avec tout ce que ma mémoire affective a pu retenir de la guerre du Li- ban », répond-elle. « L’in- time demeure à l’origine de toutes mes créations, et ce domaine intime est for- cément lié à mon identité libanaise, puisque c’est au Liban que j’ai grandi, que c’est là où j’ai eu mes pre- miers souvenirs. Mais un artiste se doit de s’ouvrir au monde qui l’entoure, dé- passant les frontières géo- graphiques afin d’atteindre cet espace commun qui lie les êtres humains partout où ils se trouvent. » Où en est-elle de ce dé- bat identitaire qui agite ac- tuellement le monde ? « Je pense que la construction identitaire est un processus qui dure toute une vie, dit- elle. L’identité se nourrit des expériences humaines que les personnes tra- versent, et c’est la rai- son pour laquelle je suis contre le cloisonnement des personnes dans le car- can d’une seule et unique appartenance, qu’elle soit territoriale, religieuse ou autre. Pour résumer, je suis une Libanaise qui vit en France depuis presque quinze ans, qui a fait ses études de théâtre en France et qui s’exprime en langue française, donc mes identités sont forcément multiples. » La guerre, omniprésente Nuits d’automne a su cap- ter un public cosmopolite en raison, sans doute, de cette harmonie que Sirine Achkar a su assurer. Les gestes et les mots s’entre- croisent et se complètent en parfaite concordance. Les paroles, ou plutôt la poésie, se marient parfai- tement avec les chorégra- phies et les danses corpo- relles. Son travail avec le chorégraphe et pédagogue Didier Mayemba a eu l’ef- fet souhaité. Le spectateur découvre à travers cette pièce les réalités sociales actuelles et les souffrances des populations, tout en mesurant l’importance et l’impact de l’amour. Car c’est avant tout d’amour dont il est question dans ce spectacle. Suite à une perte qu’elle a subie, une femme décide elle-même de s’enfermer dans un hôpital psychiatrique. S’y succèdent alors son passé et son pré- sent, ses souvenirs mais également ses questionne- ments, son enfermement et sa libération. Outre le thème de l’amour, si primordial dans Nuits d’automne, il y a aussi celui de la guerre. Comme s’il est presque impossible pour un Libanais de ne pas l’aborder. Sirine Achkar le reconnaît. Selon elle, « il y a comme une voix secrète en chacun de nous. Elle nous rappelle un devoir, celui de la mémoire. Et celle-ci s’avère malheureu- sement tachée par trente ans de guerre qui ont forgé un peuple guerrier. Cela devrait encore durer un moment. » Toutefois, pour l’au- teure, parler de la guerre ne signifie pas nécessai- rement s’attarder sur les détails qui l’entourent. Il s’agit plutôt de mettre en scène un esprit fort, com- batif, comme celui que Sirine Achkar a elle-même su développer. À l’instar de tous ces auteurs et artistes d’origine libanaise, elle a tenu à s’ouvrir sur le reste du monde. Si l’auteure voue à ses pairs une grande estime, il y a une écrivaine qu’elle chérit tout particulière- ment : la romancière liba- naise Emily Nasrallah. Son œuvre l’a profondé- ment marquée, que ce soit au niveau des thèmes abordés dans ses romans ou du souffle qui caracté- rise son écriture. À quinze ans déjà, l’auteure de Nuits d’automne se jetait sur ses livres dans la riche biblio- thèque de son père. Des années plus tard, Sirine Achkar a grandi, mais l’in- fluence d’Emily Nasrallah a persisté. 5 Les Libanais dans le monde lundi 20 février 2017 Information, tourisme et culture sont les axes principaux ouvrant la porte aux descen- dants de Libanais, qui s’inté- ressent de plus en plus à leur pays d’origine, au moment où les tensions communautaires s’accroissent dans le monde. L’action de l’association RJLi- ban se traduit ainsi par un ren- forcement des liens avec les pays de l’émigration libanaise, après avoir commencé au début des années 1980 et au plus fort de la guerre, par l’envoi de livres et médicaments pour le Liban, à partir de Paris. Plusieurs autres associations libanaises exerçant dans divers pays ont emprunté depuis le même che- min, rejointes récemment par le gouvernement libanais, par le biais de ses divers ministères et particulièrement celui des Aaires étrangères. On ne pouvait rêver mieux que la plateforme ainsi créée, en 2014, pour réunir au Li- ban les fils d’émigrés étonnés par cette initiative venant du plus haut niveau. La LDE (Lebanese Diaspora Energy), lancée par le ministre des AE Gebran Bassil, commence à s’étendre à tous les continents où de grandes conventions, comme celles de New York (septembre 2016), São Paulo (novembre 2016) et Johannes- burg (février 2017), ont réuni des centaines de participants, dont de jeunes entrepreneurs libanais bien implantés dans leur pays d’adoption ou venus directement du Liban. Ces réunions viennent se greer sur celles qu’organise l’Union libanaise culturelle mondiale (ULCM) depuis sa formation il y a plus de 50 ans : cette organisation continue d’être active dans de nombreux pays de la diaspora, malgré les dissensions politiques et confessionnelles au Liban qui se répercutent parfois sur son bon fonctionnement. Avec la LDE, l’accent a été mis sur les personnes ayant réussi dans divers domaines et les possibilités d’investisse- ment dans le mère patrie. Vu le succès de cette initiative, il est nécessaire, avant la tenue du prochain sommet à Beyrouth début mai, de pouvoir mieux orienter les participants afin de rendre leur présence pour les trois jours à venir encore plus ecace. De nouvelles perspectives Les conventions de la LDE regroupent à chaque fois 500 à 3 000 personnes, et elles pour- raient attirer un nombre encore plus grand de participants, vu le potentiel énorme de la dias- pora libanaise. Preuve en est, durant les fêtes de fin d’année, des centaines de Libano-Bré- siliens sont venus découvrir le pays du Cèdre en raison de l’impact provoqué à São Paulo par la première Convention la- tino-américaine de novembre dernier. Dans ce contexte, d’aucuns ont souligné l’importance d’une répartition des thèmes, doublée d’une communication plus précise, permettant aux congressistes de pouvoir fixer leurs rendez-vous à l’avance et optimiser ainsi leur partici- pation. Tel est le cas de jeunes Libanais de Guinée, ren- contrés lors de la réunion de Johannesburg au début de ce mois, qui sont prêts à l’assaut de nouveaux marchés dans les domaines du génie civil et des télécommunications. Ils auraient souhaité connaître à l’avance l’identité de tous les participants. À l’avenir, cela sera possible à travers des outils comme l’Annuaire RJLiban sur Internet ou l’application té- léphonique Lebanon Connect. Mais ceci ne les pas empê- chés, lors du congrès de mai 2016 à Beyrouth, de faire la connaissance de Libanais d’Antigua-et-Barbuda dans les Caraïbes et de reprendre en main leur grand projet de construction d’hôtel univer- sitaire destiné à des étudiants américains, arrêté suite au dé- cès de l’entrepreneur d’origine libanaise et dont les enfants ne s’intéressaient plus à l’aaire. Il est évident que de nombreux cas similaires de partenariat ont été établis par d’autres par- ticipants, des cas qu’on gagne- rait à répertorier. L’une des idées à prendre en compte est celle de sectoriser le prochain congrès, où la jeu- nesse devrait être plus présente. Les intervenants et l’assistance se dirigeraient ainsi, durant toute la durée de l’événement, vers les ateliers de travail qui les intéressent, suivant leurs domaines de compétence : en- trepreneuriat, culture, sciences, associations et politique, etc. Il s’ensuivra de grands regrou- pements tels ceux de profes- seurs d’université, d’hommes politiques, de médecins, ou d’artistes et écrivains d’origine libanaise dans le monde. Car, comme l’a souligné dernière- ment à Beyrouth l’ambassa- deur de France, Emmanuel Bonne, « le Liban est un pays dont la valeur politique, sym- bolique, culturelle est beau- coup plus grande que le pays lui-même ». Béatrice Atallah, ministre mal- gache des Aaires étrangères depuis 2015, de père libanais, était présente au congrès de la Lebanese Diaspora Energy (LDE) qui s’est tenu à Jo- hannesburg début février sous l’égide du chef de la diplomatie libanaise Gebran Bassil. Elle y a évoqué l’importance de la tenue de la LDE en Afrique du Sud et a appelé les entre- preneurs libanais présents en Afrique à investir à Mada- gascar, dont elle a présenté les grands atouts. Voici des extraits de son dis- cours : « Pour la première fois, les sentiments de fierté et d’humi- lité m’envahissent. Me retrou- ver avec vous, mes chers frères et sœurs libanais, me rappelle mes origines, mes racines, mon cher papa qui doit être fier de là où il est maintenant. « D’ailleurs, dans ma jeu- nesse, il me parlait très souvent d’un certain Michel Aoun. C’était comme une prémoni- tion, et aujourd’hui je suis ravie de voir cet illustre personnage se retrouver à la tête du pays et formule des vœux pour un Liban prospère et uni. « Vous l’aurez compris, mon père est un Libanais du Chouf, arrivé à Madagascar en 1946, dans l’armée française. Après avoir quitté l’armée, il s’est éta- bli au sud de l’île, a fondé une famille et a prospéré dans le commerce et les aaires, trans- formant son village. Très tôt, il nous a inculqué les valeurs de la famille, le respect des aînés, de la tolérance, de l’indépendance et de la détermination. « Ma mère malgache, quant à elle, nous a transmis les va- leurs de solidarité et de géné- rosité. La symbiose de ces deux cultures complémentaires aura été à la base de ma personna- lité. Je suis l’aînée d’une famille de huit enfants, tous nés à Madagascar. Avec l’encourage- ment de mes parents, j’ai suivi de longues études dans la capi- tale de l’île, à 1 220 km de ma ville natale, afin d’obtenir mon diplôme de maîtrise en droit public et d’intégrer l’Institut des études judiciaires pour de- venir magistrate. Aujourd’hui encore, je suis toujours magis- trate. « J’ai rempli le rôle de prési- dente du Tribunal pour enfants pour m’engager en 2003 dans des actions auprès de la société civile, en vue d’assurer davan- tage de parité entre les gens et de renforcer les communautés vulnérables. Dans la même période, j’ai entrepris des dé- marches pour retrouver ma famille libanaise avec laquelle le contact avait été perdu, surtout après le décès de mon père. « J’ai pu ainsi rencontrer les membres de ma famille en 2006, lorsque j’ai foulé pour la première fois, et avec beaucoup d’émotion, le sol libanais : ce fut comme une seconde naissance pour moi. Je suis aujourd’hui mariée et mère d’une fille. Plus tard, ma carrière a été marquée par des expériences enrichis- santes au sein du ministère des Finances et du Budget, où je fus nommée conseillère juri- dique. En 2012, j’ai été élue prési- dente de la commission élec- torale nationale indépendante. Le défi était de taille, car il fallait organiser des élections démocratiques libres, justes, transparentes et surtout recon- nues par tous, alors que le pays traversait une crise politique sans précédent. C’est ainsi que, alors que personne n’y croyait plus, une élection présidentielle fut tenue avec succès le 25 oc- tobre 2013. « Pour terminer, et alors que nous œuvrons au déve- loppement économique de Madagascar, cette rencontre constitue pour moi et pour la délégation que je conduis une occasion de puiser dans l’expé- rience libanaise le savoir-faire dans la mobilisation de la dias- pora. » Diaspora Les congrès de la LDE, des événements qui gagneraient à être sectorisés Discours Une ministre malgache d’origine libanaise appelle les Libanais d’Afrique à investir dans son île Ces rendez-vous annuels sont de plus en plus recherchés par les Libanais de l’étranger pour le réseautage. Toutefois, les diriger mieux rendrait cette expérience optimale. L’histoire de la famille de Béatrice Atallah, ministre des AE de Madagascar, est typique de celle d’autres familles immigrées d’origine libanaise à travers le monde. Naji FARAH Béatrice Atallah, ministre malgache des AE d’origine libanaise. Photo fournie par Naji Farah Le président de la Ligue maro- nite Antoine Klimos revient d’un voyage à Sydney, en Australie, où il a participé aux célébrations de la fête de saint Maron avec la communauté libanaise de ce pays. À l’aéro- port de Beyrouth, M. Klimos a déclaré que « la visite en Aus- tralie était réussie et fructueuse à tous les niveaux ». « J’ai remarqué l’importance accordée au Liban par la com- munauté libanaise en général, et maronite en particulier, à ce pays, a-t-il ajouté. Nous devons en profiter pour développer le soutien de cette communauté au Liban, et collaborer avec elle en toute honnêteté et désinté- ressement. Elle mérite en eet qu’on lui rende hommage et qu’on l’accompagne dans les succès qu’elle a réalisés et les services qu’elle rend à sa nou- velle patrie. Dans les jours qui suivent, nous allons étudier les moyens susceptibles de renfor- cer cette relation entre les rési- dents en Australie et au Liban, pour le bien de tous. » M. Klimos avait clôturé sa tournée australienne par une visite au siège des sœurs de la Sainte-Famille maro- nite, rendant hommage à leur action humanitaire et aux aides qu’elles fournissent aux personnes dans le besoin. Il a également eectué une visite au Parlement de New South Wales, où il a eu un entretien avec le ministre australien du Multiculturalisme, Ray Wil- liams. Celui-ci a parrainé un cocktail auquel a été convié M. Klimos juste avant son départ, donné en son honneur par le président de la Ligue du patri- moine arabe, Yves Khoury, au siège du Parlement. Dans un discours prononcé sur place, M. Klimos y a salué la société multiculturelle d’Australie, soulignant qu’il s’agissait d’un trait commun avec le Liban. Liban-Australie Klimos depuis Sydney : « Beaucoup d’intérêt pour soutenir notre pays » Antoine Klimos en visite au siège des sœurs de la Sainte-Famille à Sydney. Photo tirée du site Internet de la Ligue maronite « Dulce Líbano » au Mexique Pour la première fois, les douceurs libanaises, dont le monde raole, viennent d’être introduites dans l’une des plus grandes chaînes de supermarchés de México City. La marque Dulce Líbano, fruit d’une collaboration entre le restaurant Classic Tyros et une grande pâtisserie de Tyr, a fait son entrée ocielle en janvier dernier sur le marché mexicain, sous forme d’une jolie boîte bleu turquoise. Cet événement a coïncidé avec le grand dîner organisé par le Centro libanés pour faire son bilan annuel et annoncer un nouveau comité de direction. Le couvercle de la boîte de Dulce Líbano est frappé du D phénicien ayant donné lieu au grec puis au D latin, accompagné de lettres et d’écritures phéniciennes, ainsi que d’un bateau phénicien. Un grand voyage à la découverte du carnaval de Rio Un nouveau pont vient d’être établi entre le Brésil et le Liban, par l’association RJLiban, qui organisera dorénavant des voyages annuels durant la période du carnaval à Rio de Janeiro, ouverts aux citoyens du monde. Un groupe de Libanais se trouve actuellement à bord d’un bateau de croisière au large des côtes du Brésil, entre Rio de Janeiro et Salvador de Bahia : 32 Libanais et 2 Français participent à la première édition de ce voyage. Un grand dîner d’accueil a été donné à la churrascaria Fogo de Chão, en présence du consul du Liban Kabalan Frangié, de l’ancien président de l’ULCM Élie Hakmé, des hommes d’aaires Toni Chedid et Miled Khoury. Ont également pris part à ce dîner le grand navigateur libano-brésilien Amyr Klink et son épouse Marina – qui seront présents au Liban en mai prochain –, ainsi que des membres des familles Farah et Salha (de Tyr), Maalouf et Matar (de Zahlé) et Marrul (de Aïn Ebel), installées depuis plusieurs décennies à São Paulo, la capitale libanaise dans le monde. Placés sur l’avenida Atlântica, au cœur de Copacabana en ébullition, après une semaine de croisière en mer, les voyageurs vivront durant quatre jours le carnaval, avec en particulier un grand déjeuner festif au Club Monte Líbano et le défilé traditionnel des écoles de Samba au Sambodromo. Le voyage se terminera le 3 mars par la visite des éblouissantes chutes de Foz do Iguacu. Safari au Cap La majorité des participants au congrès de la LDE-Afrique, qui s’est tenu les 2 et 3 février à Johannesburg, ont profité de cette belle occasion pour visiter ensuite Le Cap, près du cap de Bonne-Espérance, joyau de l’Afrique du Sud, qui s’apprêtait à recevoir 20 000 personnes pour un grand congrès sur les investissements miniers. Ainsi, les grandes rencontres internationales de Libanais sont aussi l’occasion de partir à la découverte de nouvelles régions touristiques pendant quelques jours. À cette occasion, les participants ont pu participer à un safari pour admirer les animaux qui font rêver petits et grands, ou à une plongée en cage dans l’océan Indien pour admirer les requins fonçant sur leur proie. Brèves du monde Georges Sabbagh, ingénieur originaire de Jezzine et établi à Johannesburg, goûte aux baklavas « Dulce Líbano », lors du déjeuner de la LDE, en compagnie de son épouse Tik d’origine chinoise. Cette page est réalisée en collaboration avec l’Association RJLiban. E-mail : [email protected] – www.rjliban.com Portrait Sirine Achkar, « libanaise avant tout  », et l’ombre d’Emily Nasrallah... Zoom sur une femme qui a su percer dans le domaine du théâtre en France, tout en préservant une bonne dose d’humilité. Pauline M. KARROUM Sirine Achkar, écrivaine et metteuse en scène franco-libanaise. Photos fournies par Pauline Karroum « Nuits d’Automne », une pièce où cohabitent les thèmes de l’amour et de la guerre. Comédienne, metteuse en scène et pédagogue, Sirine Achkar est diplômée en art du spectacle de l’Université Paris VIII. En tant que comédienne, elle a déjà interprété Andromaque de Racine ou encore Les monologues du vagin d’Eve Ensler. En 2009, sa première pièce, Je me tiens devant toi nue, est jouée sur les planches. Et en 2012, elle met en scène la nouvelle, Ces jours qui dansent avec la nuit, de Caya Makhale. Son projet avait alors été lauréat de plusieurs prix. De Beyrouth à Paris

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De la grâce, du charme et une élégance des mots. Si-rine Achkar met en scène la pièce Nuits d’automne à Paris. Des thèmes comme l’exil, la terre et les racines y sont évoqués avec force. Elle n’a rien oublié de son passé, de son enfance ou des années de guerre. La sérénité, l’exil, le déracine-ment… tous ces sujets et bien d’autres encore sont évoqués en toute finesse dans Nuits d’automne. Après la France, la pièce sera peut-être proposée prochainement au Liban.

Sirine Achkar est très enthousiaste face à cette éventuelle future rencontre avec le public sur le sol libanais. D’ailleurs, elle s’apprête à traduire le texte en arabe afin de mieux s’y préparer. «  Et ce malgré le fait que la majorité des Libanais maîtrisent parfai-tement la langue française, tient-elle à préciser. C’est important de faire coexis-ter les deux langues sur le plateau. »

Outre le pays d’origine de l’auteure, la pièce sera proposée dans d’autres pays comme la Jordanie.

Toute l’équipe tient à ce que ce spectacle continue à vivre et à évoluer avec et à travers le public. « Nous sommes avides de cette rencontre partout où elle se présente  », confirme-t-elle. « Identité multiple »

Mais qui est Sirine Ach-kar ? Se voit-elle comme une Libanaise de l’étran-ger, une Française d’ori-gine libanaise ou tout sim-plement une citoyenne du monde ? « Que je le veuille ou non, je suis libanaise avant tout, observatrice de l’état du monde qui se révèle actuellement en écho avec tout ce que ma mémoire affective a pu retenir de la guerre du Li-ban », répond-elle. « L’in-time demeure à l’origine de toutes mes créations, et ce domaine intime est for-cément lié à mon identité libanaise, puisque c’est au Liban que j’ai grandi, que c’est là où j’ai eu mes pre-miers souvenirs. Mais un artiste se doit de s’ouvrir au monde qui l’entoure, dé-passant les frontières géo-graphiques afin d’atteindre cet espace commun qui lie les êtres humains partout

où ils se trouvent. » Où en est-elle de ce dé-

bat identitaire qui agite ac-tuellement le monde ? « Je pense que la construction identitaire est un processus qui dure toute une vie, dit-elle. L’identité se nourrit des expériences humaines que les personnes tra-versent, et c’est la rai-son pour laquelle je suis contre le cloisonnement des personnes dans le car-can d’une seule et unique appartenance, qu’elle soit territoriale, religieuse ou autre. Pour résumer, je suis une Libanaise qui vit en France depuis presque quinze ans, qui a fait ses études de théâtre en France et qui s’exprime en langue française, donc mes identités sont forcément multiples. »La guerre, omniprésente

Nuits d’automne a su cap-ter un public cosmopolite en raison, sans doute, de cette harmonie que Sirine Achkar a su assurer. Les gestes et les mots s’entre-croisent et se complètent en parfaite concordance. Les paroles, ou plutôt la poésie, se marient parfai-

tement avec les chorégra-phies et les danses corpo-relles. Son travail avec le chorégraphe et pédagogue Didier Mayemba a eu l’ef-fet souhaité. Le spectateur découvre à travers cette pièce les réalités sociales actuelles et les souffrances des populations, tout en mesurant l’importance et l’impact de l’amour.

Car c’est avant tout d’amour dont il est question dans ce spectacle. Suite à une perte qu’elle a subie, une femme décide elle-même de s’enfermer dans un hôpital psychiatrique. S’y succèdent alors son passé et son pré-sent, ses souvenirs mais également ses questionne-ments, son enfermement et sa libération.

Outre le thème de l’amour, si primordial dans Nuits d’automne, il y a aussi celui de la guerre. Comme s’il est presque impossible pour un Libanais de ne pas l’aborder. Sirine Achkar le reconnaît. Selon elle, « il y a comme une voix secrète en chacun de nous. Elle nous rappelle un devoir, celui de la mémoire. Et celle-ci s’avère malheureu-sement tachée par trente ans de guerre qui ont forgé

un peuple guerrier. Cela devrait encore durer un moment. »

Toutefois, pour l’au-teure, parler de la guerre ne signifie pas nécessai-rement s’attarder sur les détails qui l’entourent. Il s’agit plutôt de mettre en scène un esprit fort, com-batif, comme celui que Sirine Achkar a elle-même su développer. À l’instar de tous ces auteurs et artistes d’origine libanaise, elle a tenu à s’ouvrir sur le reste du monde.

Si l’auteure voue à ses pairs une grande estime, il y a une écrivaine qu’elle chérit tout particulière-ment  : la romancière liba-naise Emily Nasrallah. Son œuvre l’a profondé-

ment marquée, que ce soit au niveau des thèmes abordés dans ses romans ou du souffle qui caracté-rise son écriture. À quinze ans déjà, l’auteure de Nuits d’automne se jetait sur ses livres dans la riche biblio-thèque de son père. Des années plus tard, Sirine Achkar a grandi, mais l’in-fluence d’Emily Nasrallah a persisté.

5Les Libanais dans le mondelundi 20 février 2017

Information, tourisme et culture sont les axes principaux ouvrant la porte aux descen-dants de Libanais, qui s’inté-ressent de plus en plus à leur pays d’origine, au moment où les tensions communautaires s’accroissent dans le monde. L’action de l’association RJLi-ban se traduit ainsi par un ren-forcement des liens avec les pays de l’émigration libanaise, après avoir commencé au début des années 1980 et au plus fort de la guerre, par l’envoi de livres et médicaments pour le Liban, à partir de Paris. Plusieurs autres associations libanaises exerçant dans divers pays ont emprunté depuis le même che-min, rejointes récemment par le gouvernement libanais, par le biais de ses divers ministères et particulièrement celui des Affaires étrangères.

On ne pouvait rêver mieux que la plateforme ainsi créée, en 2014, pour réunir au Li-ban les fils d’émigrés étonnés par cette initiative venant du plus haut niveau. La LDE (Lebanese Diaspora Energy), lancée par le ministre des AE Gebran Bassil, commence à s’étendre à tous les continents où de grandes conventions, comme celles de New York

(septembre 2016), São Paulo (novembre 2016) et Johannes-burg (février 2017), ont réuni des centaines de participants, dont de jeunes entrepreneurs libanais bien implantés dans leur pays d’adoption ou venus directement du Liban.

Ces réunions viennent se greffer sur celles qu’organise l’Union libanaise culturelle mondiale (ULCM) depuis sa formation il y a plus de 50 ans : cette organisation continue d’être active dans de nombreux pays de la diaspora, malgré les dissensions politiques et confessionnelles au Liban qui se répercutent parfois sur son bon fonctionnement.

Avec la LDE, l’accent a été mis sur les personnes ayant réussi dans divers domaines et les possibilités d’investisse-ment dans le mère patrie. Vu le succès de cette initiative, il est nécessaire, avant la tenue du prochain sommet à Beyrouth début mai, de pouvoir mieux orienter les participants afin de rendre leur présence pour les trois jours à venir encore plus efficace. De nouvelles perspectives

Les conventions de la LDE regroupent à chaque fois 500 à 3 000 personnes, et elles pour-raient attirer un nombre encore

plus grand de participants, vu le potentiel énorme de la dias-pora libanaise. Preuve en est, durant les fêtes de fin d’année, des centaines de Libano-Bré-siliens sont venus découvrir le pays du Cèdre en raison de l’impact provoqué à São Paulo par la première Convention la-tino-américaine de novembre dernier.

Dans ce contexte, d’aucuns ont souligné l’importance d’une répartition des thèmes, doublée d’une communication plus précise, permettant aux congressistes de pouvoir fixer leurs rendez-vous à l’avance et optimiser ainsi leur partici-pation. Tel est le cas de jeunes Libanais de Guinée, ren-contrés lors de la réunion de Johannesburg au début de ce mois, qui sont prêts à l’assaut de nouveaux marchés dans les domaines du génie civil et des télécommunications. Ils auraient souhaité connaître à l’avance l’identité de tous les participants. À l’avenir, cela sera possible à travers des outils comme l’Annuaire RJLiban sur Internet ou l’application té-léphonique Lebanon Connect.

Mais ceci ne les pas empê-chés, lors du congrès de mai 2016 à Beyrouth, de faire la connaissance de Libanais d’Antigua-et-Barbuda dans

les Caraïbes et de reprendre en main leur grand projet de construction d’hôtel univer-sitaire destiné à des étudiants américains, arrêté suite au dé-cès de l’entrepreneur d’origine libanaise et dont les enfants ne s’intéressaient plus à l’affaire. Il est évident que de nombreux cas similaires de partenariat ont été établis par d’autres par-ticipants, des cas qu’on gagne-rait à répertorier.

L’une des idées à prendre en compte est celle de sectoriser le prochain congrès, où la jeu-nesse devrait être plus présente. Les intervenants et l’assistance se dirigeraient ainsi, durant toute la durée de l’événement, vers les ateliers de travail qui les intéressent, suivant leurs domaines de compétence : en-trepreneuriat, culture, sciences, associations et politique, etc. Il s’ensuivra de grands regrou-pements tels ceux de profes-seurs d’université, d’hommes politiques, de médecins, ou d’artistes et écrivains d’origine libanaise dans le monde. Car, comme l’a souligné dernière-ment à Beyrouth l’ambassa-deur de France, Emmanuel Bonne, «  le Liban est un pays dont la valeur politique, sym-bolique, culturelle est beau-coup plus grande que le pays lui-même ».

Béatrice Atallah, ministre mal-gache des Affaires étrangères depuis 2015, de père libanais, était présente au congrès de la Lebanese Diaspora Energy (LDE) qui s’est tenu à Jo-hannesburg début février sous l’égide du chef de la diplomatie libanaise Gebran Bassil. Elle y a évoqué l’importance de la tenue de la LDE en Afrique du Sud et a appelé les entre-preneurs libanais présents en Afrique à investir à Mada-gascar, dont elle a présenté les grands atouts.

Voici des extraits de son dis-cours :

«  Pour la première fois, les sentiments de fierté et d’humi-lité m’envahissent. Me retrou-ver avec vous, mes chers frères et sœurs libanais, me rappelle mes origines, mes racines, mon cher papa qui doit être fier de là où il est maintenant.

«  D’ailleurs, dans ma jeu-nesse, il me parlait très souvent d’un certain Michel Aoun. C’était comme une prémoni-tion, et aujourd’hui je suis ravie de voir cet illustre personnage se retrouver à la tête du pays et formule des vœux pour un Liban prospère et uni.

« Vous l’aurez compris, mon père est un Libanais du Chouf, arrivé à Madagascar en 1946, dans l’armée française. Après

avoir quitté l’armée, il s’est éta-bli au sud de l’île, a fondé une famille et a prospéré dans le commerce et les affaires, trans-formant son village. Très tôt, il nous a inculqué les valeurs de la famille, le respect des aînés, de la tolérance, de l’indépendance et de la détermination.

« Ma mère malgache, quant à elle, nous a transmis les va-leurs de solidarité et de géné-rosité. La symbiose de ces deux cultures complémentaires aura été à la base de ma personna-lité. Je suis l’aînée d’une famille de huit enfants, tous nés à Madagascar. Avec l’encourage-ment de mes parents, j’ai suivi de longues études dans la capi-

tale de l’île, à 1 220 km de ma ville natale, afin d’obtenir mon diplôme de maîtrise en droit public et d’intégrer l’Institut des études judiciaires pour de-venir magistrate. Aujourd’hui encore, je suis toujours magis-trate.

« J’ai rempli le rôle de prési-dente du Tribunal pour enfants pour m’engager en 2003 dans des actions auprès de la société civile, en vue d’assurer davan-tage de parité entre les gens et de renforcer les communautés vulnérables. Dans la même période, j’ai entrepris des dé-marches pour retrouver ma famille libanaise avec laquelle le contact avait été perdu, surtout

après le décès de mon père. « J’ai pu ainsi rencontrer les

membres de ma famille en 2006, lorsque j’ai foulé pour la première fois, et avec beaucoup d’émotion, le sol libanais : ce fut comme une seconde naissance pour moi. Je suis aujourd’hui mariée et mère d’une fille. Plus tard, ma carrière a été marquée par des expériences enrichis-santes au sein du ministère des Finances et du Budget, où je fus nommée conseillère juri-dique.

En 2012, j’ai été élue prési-dente de la commission élec-torale nationale indépendante. Le défi était de taille, car il fallait organiser des élections démocratiques libres, justes, transparentes et surtout recon-nues par tous, alors que le pays traversait une crise politique sans précédent. C’est ainsi que, alors que personne n’y croyait plus, une élection présidentielle fut tenue avec succès le 25 oc-tobre 2013.

«  Pour terminer, et alors que nous œuvrons au déve-loppement économique de Madagascar, cette rencontre constitue pour moi et pour la délégation que je conduis une occasion de puiser dans l’expé-rience libanaise le savoir-faire dans la mobilisation de la dias-pora. »

Diaspora

Les congrès de la LDE, des événements qui gagneraient à être sectorisés

Discours

Une ministre malgache d’origine libanaise appelle les Libanais d’Afrique à investir dans son île

Ces rendez-vous annuels sont de plus en plus recherchés par les Libanais de l’étranger pour le réseautage. Toutefois, les diriger mieux rendrait cette expérience optimale.

L’histoire de la famille de Béatrice Atallah, ministre des AE de Madagascar, est typique de celle d’autres familles immigrées d’origine libanaise à travers le monde.

Naji FARAH

Béatrice Atallah, ministre malgache des AE d’origine libanaise. Photo fournie par Naji Farah

Le président de la Ligue maro-nite Antoine Klimos revient d’un voyage à Sydney, en Australie, où il a participé aux

célébrations de la fête de saint Maron avec la communauté libanaise de ce pays. À l’aéro-port de Beyrouth, M. Klimos a

déclaré que «  la visite en Aus-tralie était réussie et fructueuse à tous les niveaux ».

«  J’ai remarqué l’importance accordée au Liban par la com-munauté libanaise en général, et maronite en particulier, à ce pays, a-t-il ajouté. Nous devons en profiter pour développer le soutien de cette communauté au Liban, et collaborer avec elle en toute honnêteté et désinté-ressement. Elle mérite en effet qu’on lui rende hommage et qu’on l’accompagne dans les succès qu’elle a réalisés et les services qu’elle rend à sa nou-velle patrie. Dans les jours qui suivent, nous allons étudier les moyens susceptibles de renfor-cer cette relation entre les rési-dents en Australie et au Liban, pour le bien de tous. »

M. Klimos avait clôturé

sa tournée australienne par une visite au siège des sœurs de la Sainte-Famille maro-nite, rendant hommage à leur action humanitaire et aux aides qu’elles fournissent aux personnes dans le besoin. Il a également effectué une visite au Parlement de New South Wales, où il a eu un entretien avec le ministre australien du Multiculturalisme, Ray Wil-liams. Celui-ci a parrainé un cocktail auquel a été convié M. Klimos juste avant son départ, donné en son honneur par le président de la Ligue du patri-moine arabe, Yves Khoury, au siège du Parlement. Dans un discours prononcé sur place, M. Klimos y a salué la société multiculturelle d’Australie, soulignant qu’il s’agissait d’un trait commun avec le Liban.

Liban-Australie

Klimos depuis Sydney : « Beaucoup d’intérêt pour soutenir notre pays »

Antoine Klimos en visite au siège des sœurs de la Sainte-Famille à Sydney. Photo tirée du site Internet de la Ligue maronite

« Dulce Líbano » au Mexique

Pour la première fois, les douceurs libanaises, dont le monde raffole, viennent d’être introduites dans l’une des plus grandes chaînes de supermarchés de México City. La marque Dulce Líbano, fruit d’une collaboration entre le restaurant Classic Tyros et une grande pâtisserie de Tyr, a fait son entrée officielle en janvier dernier sur le marché mexicain, sous forme d’une jolie boîte bleu turquoise. Cet événement a coïncidé avec le grand dîner organisé par le Centro libanés pour faire

son bilan annuel et annoncer un nouveau comité de direction. Le couvercle de la boîte de Dulce Líbano est frappé du D phénicien ayant donné lieu au ∆ grec puis au D latin, accompagné de lettres et d’écritures phéniciennes, ainsi que d’un bateau phénicien. Un grand voyage à la découverte du carnaval de RioUn nouveau pont vient d’être établi entre le Brésil et le Liban, par l’association RJLiban, qui organisera dorénavant des voyages annuels durant la période du carnaval à Rio de Janeiro, ouverts aux citoyens du monde. Un groupe de Libanais se trouve actuellement à bord d’un bateau de croisière au large des côtes du Brésil, entre Rio de Janeiro et Salvador de Bahia : 32 Libanais et 2 Français participent à la première édition de ce voyage. Un grand dîner d’accueil a été donné à la churrascaria Fogo de Chão, en présence du consul du Liban Kabalan Frangié, de l’ancien président de l’ULCM Élie Hakmé, des hommes d’affaires Toni Chedid et Miled Khoury. Ont également pris part à ce dîner le grand navigateur libano-brésilien Amyr Klink et son épouse Marina – qui seront présents au Liban en mai prochain –, ainsi que des membres des familles Farah et Salha (de Tyr), Maalouf et Matar (de

Zahlé) et Marrul (de Aïn Ebel), installées depuis plusieurs décennies à São Paulo, la capitale libanaise dans le monde. Placés sur l’avenida Atlântica, au cœur de Copacabana en ébullition, après une semaine de croisière en mer, les voyageurs vivront durant quatre jours le carnaval, avec en particulier un grand déjeuner festif au Club Monte Líbano et le défilé traditionnel des écoles de Samba au Sambodromo. Le voyage se terminera le 3 mars par la visite des éblouissantes chutes de Foz do Iguacu. Safari au CapLa majorité des participants au congrès de la LDE-Afrique, qui s’est tenu les 2 et 3 février à Johannesburg, ont profité de cette belle occasion pour visiter ensuite Le Cap, près du cap de Bonne-Espérance, joyau de l’Afrique du Sud, qui s’apprêtait à recevoir 20 000 personnes pour un grand congrès sur les investissements miniers. Ainsi, les grandes rencontres internationales de Libanais sont aussi l’occasion de partir à la découverte de nouvelles régions touristiques pendant quelques jours. À cette occasion, les participants ont pu participer à un safari pour admirer les animaux qui font rêver petits et grands, ou à une plongée en cage dans l’océan Indien pour admirer les requins fonçant sur leur proie.

Brèves du monde

Georges Sabbagh, ingénieur originaire de Jezzine et établi à Johannesburg, goûte aux baklavas « Dulce Líbano », lors du déjeuner de la LDE, en compagnie de son épouse Tik d’origine chinoise.

Cette page est réalisée en collaboration avec l’Association RJLiban. E-mail : [email protected] – www.rjliban.com

Portrait

Sirine Achkar, « libanaise avant tout »,et l’ombre d’Emily Nasrallah...Zoom sur une femme qui a su percer dans le domaine du théâtre en France, tout en préservant une bonne dose d’humilité.Pauline M. KARROUM

Sirine Achkar, écrivaine et metteuse en scène franco-libanaise. Photos fournies par Pauline Karroum

« Nuits d’Automne », une pièce où cohabitent les thèmes de l’amour et de la guerre.

Comédienne, metteuse en scène et pédagogue, Sirine Achkar est diplômée en art du spectacle de l’Université Paris VIII. En tant que comédienne, elle a déjà interprété Andromaque de Racine ou encore Les monologues du vagin d’Eve Ensler. En 2009, sa première pièce, Je me tiens devant toi nue, est jouée sur les planches. Et en 2012, elle met en scène la nouvelle, Ces jours qui dansent avec la nuit, de Caya Makhale. Son projet avait alors été lauréat de plusieurs prix.

De Beyrouth à Paris