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1
PIERRE PREVOT
L’HOSPICE ET LES ŒUVRES DE BIENFAISANCE
A FLEURUS
ou
PLAISIRS et CHARITE
2
Reproduction totale ou partielle interdite sans l’autorisation de l’auteur
Pierre PREVOT, 101 rue de Bon Secours, 6220 FLEURUS – A.E.S.S Histoire - Ulg
Du même auteur :
Souvenirs de la famille Gailly - Ce texte a été publié en première version dans le bulletin 17
de 1989 de la Société d’Histoire, Arts et Folklore des communes de Fleurus. Ce texte est une
seconde version en format PDF.
La fondation de la mutuelle Sainte Barbe. - L’article initial a été publié dans Société
d’Histoire, Arts et Folklore des Communes de Fleurus, bulletin n°17, pp.21 à 23 Ce texte est
une seconde version en format PDF.
L’hospice et les œuvres de bienfaisance à Fleurus ou Plaisirs et Charité Ce texte a été publié
en version originale dans le bulletin 25 de 1992 de la Société d’Histoire, Arts et Folklore des
communes de Fleurus. Ce texte est une seconde version en format PDF.
Les moulins de la famille Naveau : mythe et réalité, Seconde édition en format PDF.
Souvenirs de la famille Folie Seconde édition en format PDF
Du moulin de Fleurus… aux moulins de sulfate de baryte, Seconde édition en format PDF
Un vrai Fleurusien : Paul Vassart - Seconde édition en format PDF
La brasserie Dubois Seconde édition en format PDF
Réédition du livre de Charles Jacquet : Souvenirs sur la petite ville de Fleurus sur la
révolution de 1830 (…) – présentation – commentaires et illustrations
Une querelle oubliée : la question de l’inhumation 2006
Gaston De Spandl : (1775 - 1836) - Maître de fosse- Régisseur financier du baron Philippe de
Néverlée. 2011 - Seconde édition en en format PDF.
La vente des biens nationaux à Fleurus - 2008
Le démembrement de l’abbaye de Soleilmont - 2010
Deux frères dans les biens noirs : les Derkenne.
Un quartier oublié – le Vieux Campinaire à Fleurus – ou - la mutation d’un zone forestière
en zone industrielle au XIXeme siècle (en cours d’élaboration).
3
L’hospice et les œuvres de bienfaisance à Fleurus
ou
PLAISIRS et CHARITE
Préambule : rappel institutionnel.
Après la victoire de Fleurus en 1794, les Français mirent en place un nouveau régime institutionnel
dans nos régions. Par la loi du 16 vendémiaire de l'an V (7 octobre 1796), ils créèrent les Hospices
civils qui vont disposer des biens appartenant auparavant aux Tables des Pauvres. Tous les
établissements hospitaliers réservés aux personnes indigentes dans un même canton sont réunis en une
seule administration dirigée par une commission de 5 membres sous le contrôle de la municipalité et
l'autorité du Gouvernement.
Les lois des 7 frimaire (27 novembre 1796) et 20 ventôse de l'an V (10 mars 1797) instaurent les
Bureaux de Bienfaisance dont la tâche principale sera l'octroi des secours aux pauvres.1. Le Bureau de
Bienfaisance de Fleurus fut créé par un arrêté du sous-préfet de Charleroi pris le 14 ventôse de l'an IX
(5 mars 1801)2. La Commission administrative des Hospices civils reprit les droits, les devoirs et la
gestion de «l'hôpital» autrefois propriété de la Table des Pauvres de Fleurus. La genèse du Bureau de
Bienfaisance et de la Commission administrative nous est mal connue. Nos plus anciens documents
sont des budgets et comptes datant de 1824. Notons que ces institutions ont souvent eu des secrétaires
et receveurs communs. (Nous pensons plus spécialement à H. Ladrie et L. Jacquemin; à A. Lebon et
N. Oudenne., François Philippart3) Les secrétaires consigneront d'ailleurs les procès-verbaux des deux
1 P. DEGAND, M. RENAUDIERE, A VANDEWAGHE et L. VANDEPUT, Assistance
publique. Loi du 10 mars 1925. Commentaires, législation et jurisprudence, Bruges, 1953, pp.
46-47, et N. HANSENNE-PEREMANS, La pauvreté dans la région liégeoise à l’aube de la
révolution industrielle. Un siècle de tension sociale (1730-1830), Paris, 1981, pp.425 à 437. -
J. LOTHE, Paupérismes et bienfaisance à Namur au XIXe siècle, 1815-1914, Bruxelles,
1978. 2 Léon JACQUEMIN, Monographie de la ville de Fleurus, in Documents et rapports de la
société paléontologique et archéologique de Charleroi, t. XXVII, 1903, p. 271. 3 A.E.M., Notariat, n° 6678, notaire Soupart, acte du 6 juillet 1882 – acte 722. Pour garantir
sa gestion de receveur, François Philippart accepte d’hypothéquer à concurrence de 45.000
francs pour la commune, de 2.000 francs pour le bureau de bienfaisance et de 500 francs pour
les hospices civils, une propriété sise à Fleurus, à la chaussée de Charleroi , composée de
maison, grange, écurie, étable, loges cour et jardin, formant un ensemble de 17 ares 90
centiares, cadastré section D 513 et 514, joignant la chaussée à porcs, remises, et, la demeure
de la famille Hanolet (actuellement la grande surface Carrefour). Cette propriété lui
appartenait en indivision avec son frère Auguste et sa sœur Françoise. François Philippart
était le fils de Simon Joseph Philippart et d’Ursule Joséphine Dauphin, mariés à Fleurus en
1856, dont les enfants furent :
Marie Philippart, épouse Jules Vassart, négociant. - Elise Philippart, sans profession - Isidore
Philippart, négociant - Jules Philippart, négociant - Camille Philippart, commis de messagerie
4
institutions dans un registre unique, ce qui peut provoquer parfois des erreurs sur l'identification de
l'administration ayant pris telle ou telle décision. L'organisation de l'Assistance publique - créée en
deux branches distinctes (hospices; aides en nature ou en argent) - subsista ainsi jusqu'au vote de la loi
du 10 mars 1925. Par celle-ci, le législateur belge opérait la fusion des Hospices civils et des Bureaux
de Bienfaisance en une nouvelle institution: les Commissions d'Assistance publique (C.A.P.). La
C.A.P. de Fleurus gérera l'hospice et l'aide aux indigents de 1925 à 1977.Par la loi du 8 juillet 1976
furent créés les Centres publics d'Aide sociale (C.P.A.S.). Le 1er avril 1977 fut donc installé le
nouveau Conseil de l'Aide sociale de Fleurus. Il regroupait en une seule entité les anciennes C .A.P.
des communes fusionnées depuis le 1er janvier avec Fleurus (Brye, Heppignies, Lambusart, Saint-
Amand, Wagnelée, Wanfercée-Baulet, Wangenies).
L’hôpital
1. Localisation et environnement
Sous l'Ancien Régime, la Table des Pauvres de Fleurus possédait un «hôpital» - qui se
trouvait dans la rue de la Station au n° 155 à Fleurus (cadastre: section D, n°155 et 156).4 Le
ruisseau - le Ry de Fleurus - longeait le bâtiment. L'endroit n'était guère sain, d'autant plus
que nous trouvions dans les environs immédiats plusieurs tanneries et la raffinerie de sel ayant
appartenu à la famille Jacquet5.
Pourtant, au début de ce siècle, certains Fleurusiens le trouvaient des plus salubres. Sur le
ruisseau et ses émanations, voici une évocation due à l'ancien instituteur communal Jules
Planche (1902-1986) : « (...) Au début de ce siècle (...) le ruisseau servait de dépotoir à
certains: les cabinets anglais n'existaient pas encore chez nous ou si peu. Il n'était pas rare de
voir chiens, chats ou porcelets se décomposer dans le lit du Ry où, depuis l'extension des
galeries des charbonnages [et le percement des nappes aquifères], l'écoulement des eaux
diminuait. Les services d'hygiène nationaux, touchés par des réclamations, vinrent se rendre
compte sur place de la nécessité d'emprisonner le ruisseau (.. .). Les inspecteurs avaient beau
parler des dangers de la multiplication des microbes pour la santé des habitants, nos édiles ne
se décidaient pas facilement. Enfin le receveur de l'époque responsable des deniers publics,
s'adressa aux inspecteurs et, levant les bras vers le ciel, s'écria: Mais, messieurs, les effluves
pestilentielles (sic) dont vous parlez, peuvent par leur degré tuer tous les microbes qui se
hasarderaient à venir survoler le ruisseau et elles (sic) sont ainsi capables de maintenir la
santé de notre population (...).6
– Edmond Philippart, receveur communal. A.E.M., Notariat, N°6751, Notaire Paul Bivort de
Fleurus, acte du 8 juin 1909, n°122. 4 P C POPP, Atlas cadastral parcellaire de la Belgique, Tableau indicatif et matrice
cadastrale de la commune de Fleurus, Bruges, s.d. ; Le Service Public de Wallonie et la
Bibliothèque royale de Bruxelles mettent en ligne un certain nombre de ces plans cadastraux
numérisés avec les tables. 5 P C POPP Op. Cit. ; Archives de l’Etat à Mons, Enregistrement et domaines, Bureau de
Gosselies, Déclaration de succession, 187/3 – année 1820 - Succession d’Hélène Jacquet,
décédée le 2 novembre 1819 - déclaration déposée le 5 avril 1820. Son frère - Charles
François – et sa sœur – Marie Catherine Jacquet reçoivent chacun 8.207 florins. 6 Jules PLANCHE, Souvenirs personnels. L’intéressé a transcrit ses souvenirs personnels sur
la ville dans des cahiers d’écolier. Jules François Joseph Planche est né à Fleurus le 29 mars
1902, était domicilié au 261, chaussée de Charleroi. Il est sorti le 30 juillet 1921 comme
5
Ce récit est à rapprocher d'un passage du roman Ailes de papillons d'Alex Pasquier.
L'action s'en situe en 1899 à Flossecourt, nom d'emprunt imaginé, par l’auteur pour désigner,
en, réalité Fleurus. (Le ruisseau étant baptisé la Chichelotte.). Voici l’extrait dans lequel A.
Pasquier met l’argument du receveur communal dans la bouche du bourgmestre: « (...) l'an
dernier, le conseil [communal] proposa de détourner ce ruisseau qui forme, près de l'hospice
[«l'hôpital>,], une mare putride. L'hygiène commandait cette mesure, mais les intérêts du
maïeur n'y trouvaient pas leur compte. Il s'y opposa en prétendant que les microbes de cette
mare attiraient et tuaient les mauvaises bactéries. Et il allait chaque soir humer la pestilence
de ces eaux stagnantes en disant : Je me prémunis.7 ».
2. Un établissement ancien
«L'hôpital» était fort ancien. Ainsi parmi les rentes et autres impositions levées en faveur
du comte de Namur, nous trouvons en1265 mention de « l'hôpital » de Fleurus8. A partir de
1573, nous disposons d'archives presque complètes et ce jusqu'à la fin de l'Ancien Régime.
Ces archives, essentiellement comptables, sont conservées aux Archives de l'Etat à Mons9 . Le
chanoine Theys a encore pu les consulter à loisir à l'administration communale de Fleurus.
Cette facilité lui a permis de dresser différentes listes telles que:- les «mambours" 10de
«l'hôpital », (1586-1792);- les «hospitaliers» (1590-1802);- les «mambours des Pauvres»
(1586-1785); les médecins, chirurgiens et pharmaciens (1592-1813).11
Au milieu du XIXème siècle, le Bureau de Bienfaisance, qui avait succédé à la Table des
instituteur primaire de l’Ecole Normale de l’Etat de Morlanwelz ; Il a exercé ses fonctions
d’instituteur primaire à l’école communale primaire pour garçons de Fleurus – centre, du 29
septembre 1923 au 31 décembre 1951. En date du 1 janvier 1952, cette école a fusionné avec
l’école moyenne de l’Etat pour garçons de Fleurus. Il continuera à donner cours jusqu’au
début des années 1960, puis prendra sa retraite bien méritée Il est décédé le 3 janvier 1986. Il
a écrit ses souvenirs sur Fleurus vers 1973 dans des petits cahiers dont nous avions pu avoir
une copie grâce à l’immense gentillesse de sa fille Irma Jeanne, dit Jenny, (1929 – 1997). 7 A. PASQUIER, Ailes de papillons, Paris – Bruxelles, (1942), pp.195 -196. L’auteur était
issu d’une importante famille de Fleurus. Il occupa entr’autres fonctions celle de président de
l’association des Ecrivains belges. Sur sa famille, on lira Pol JACCQUEMIN, Famille
Pasquier, In Bulletin n°34 - 1999 de la Société d’Histoire, arts et folklore des communes de
Fleurus. Enfin, précisons qu’après avoir rejeté tous les égouts dans le ruisseau de Martinroux
pendant près de cent ans, la ville de Fleurus fut obligée par les directives européennes de
séparer l’égout principal du cours d’eau. Ces importants travaux, avec pose de nouvelles
canalisations, ont commencé en 2011 et se sont terminés en 2013. 8 -« Li Hospitaux de Fleuruis, 3 boniers, 2 jorn et 3 mesures, 2 pol. Et 1 jarbe - - Lis ospitaux
de Fleuris, por 4 jorn, 5 boniers – Li hospitaux de Fleruis, por 1 demi jornal de terre, 2
capons, 2 deniers ».
Cité d’après A. THEYS, Histoire de la ville de Fleurus, Couillet, 1938, pp. 379 à 388. Il
donne aussi des extraits des comptes pour les années 1593,1594, 1636 et 1753. 9 A.E.M., Archives communales, Inventaires, t. II, Bruxelles, 1972, pp.97 – 98.
10 Le mot : mambourg signifie en vieux français : administrateur. 11 A. THEYS, op. cit., pp386 -388.
6
Pauvres, avouait: «(…) les recherches faites pour découvrir si l'ancien refuge [«l'hôpital»])
existe en vertu d'une fondation n'ont rien produit (..).». Lorsque le notaire Soupart établit
l'acte de vente du bâtiment, il en est réduit à préciser qu'il « (...) appartient aux Pauvres de
Fleurus [le Bureau de Bienfaisance] par le fait d'une possession paisible, publique, continue,
sans interruption et à titre de propriétaire depuis un temps immémorial (...) 12. Une histoire
complète de «l'hôpital» et de la Table des Pauvres à l'époque moderne reste à écrire. A la fin
du XVIIIème siècle, les comptes de «1 'hôpital», nous apprennent qu'en 1783 des travaux
d'agrandissement furent réalisés. On avait acheté des briques à François Folie pour 10 florins
et 10 sols pour la construction d'une pièce supplémentaire. Le maître-maçon Guillaume
Senterre a reçu 47 florins et 1 sol « (...) suite à l'entreprise qu'il a fait dans la construction
d'une place audit hôpital pour loger quelques pauvres (..) ». Le maréchal-ferrant, Lorent
Frennet, a reçu 28 sols pour des ferrailles servant à placer une étuve fournie par Jean Joseph
Folie, marchand de fer (coût : 4 florins et 11 sols et demi)13.
A la fin de l’Ancien Régime, une extension est ainsi réalisée. Celui-ci s’explique par une
situation économique favorable et, par conséquent, une meilleure prise en charge des
vieillards indigents.
Au XIXème siècle, les ressources du Bureau de Bienfaisance sont constituées par une série
importante de rentes en seigle, froment, épeautre, argent, poules et chapons. A partir de 1827,
les comptes établis par le receveur Pierre François Rousseaux en donnent une liste complète14
Tout au long du XIXème siècle, ces rentes en nature furent transformées en rentes en argent ou
furent rachetées.
Vers 1844, les documents nous apprennent que « l’hôpital » abritait une quinzaine de
vieillards indigents des deux sexes. Une lavandière nettoyait leurs linges (coût : 60 florins par
an). On balayait et nettoyait « l’hôpital » pour 40 florins par an.15
L’hospice
Sa construction
Devant l’exiguïté et la vétusté du bâtiment, le pouvoir politique local, et plus précisément
la nouvelle majorité libérale emmenée par Joseph Lefebvre, se lançait en 1859 dans un projet
d’envergure : la construction et l’aménagement d’un nouvel hospice.
D’opinion libérale, Joseph Lefebvre (06-01-1820 ; 25-10-1899) a exercé les mandats
d’échevins de 1848 à 1858 et de bourgmestre de Fleurus de 1858 à 1891 16. Dans son édition
12 A.E.M., Notariat, n°3585, Notaire Soupart, acte du 14 octobre 1867 : « (…) une maison
avec cour et jardin situés à Fleurus, rue de la station, formant l’ancien hospice, cadastré
section D, numéros 155 et 156, tenant au ruisseau (…) » 13 A.E.M., Administration communale, (A.C.) Fleurus, compte de l’hôpital, année 1784. 14 A.E.M., A.C., Fleurus, Compte du Bureau de Bienfaisance, année 1827. 15 A.E.M., A.C., Fleurus, Compte du Bureau de Bienfaisance, années 1844 à 1848. 16 Michel Gabriel Joseph Lefebvre est né à Fleurus le 6 janvier 1820 et y est décédé le 25
octobre 1899. A son décès, il était renseigné comme négociant. Il est le fils de Pierre Joseph
Lefebvre (1790 – 03- 02- 1838) artiste vétérinaire, et de Marie Anne Ladrie (19 décembre
1788 – 26-02-1854) Après sa mort, la rue de Namur fut rebaptisée par nos édiles : rue Joseph
Lefebvre.
7
du 13 février 1881, La Fleurusienne annonçait que l’intéressé avait été nommé chevalier de
l’ordre de Léopold. Elle citait ses principales réalisations. En voici un extrait : « (…) le format
de notre publication nous empêche malheureusement d’entrer dans les détails et nous ne
pouvons que donner une nomenclature écourtée des travaux d’utilité publique entrepris et
menés à bonne fin sous son administration : extension du service de la distribution d’eau au
moyen de pompes, éclairage des rues par le gaz, création de l’école moyenne (souligné dans
le texte), édification de l’hospice, nouvelle route allant au Spinois (rue de Fleurjoux, reprise
par le Gouvernement de la route de Fleurus à Mellet, création de l’école laïque des filles, etc.,
etc. L’année prochaine, et grâce à ses incessantes démarches, Fleurus deviendra canton de
milice (…)17 ».
Dès lors, grâce au soutien actif de la ville, le Bureau de bienfaisance, et plus exactement la
Commission administrative des Hospices civils de Fleurus (présentement, nous dirions le
comité de gestion de la maison de repos, mutatis, mutandis), put réaliser ce projet.
« (…) le Bureau de Bienfaisance et la Commune interviendront dans la dépense générale
dans les conditions suivantes, à savoir : le Bureau pour 16.000 francs produits présentement
de la vente d’immeubles bâtis, la Commune pour 15.000 francs, montant de l’allocation
portée au budget communal de 1863. La commune, aidée des subsides de l’Etat et de la
Province, se charge en outre du complément de la dépense à porter successivement aux
budgets communaux de 1864 à 1870. L’acquisition du terrain et la construction de l’édifice
seront faites au nom et pour le compte du Bureau de bienfaisance qui en aura la propriété
(…) ». Ainsi, le 3 mars 1863, en avait délibéré le Conseil communal de Fleurus présidé par le
bourgmestre J. Lefebvre18. De plus, le pouvoir politique renonçait à contracter un emprunt
pour financer ces travaux, car il le jugeait « (…) préjudiciable aux intérêts des
Pauvres(…) ».19
Ce projet d’édification d’un hospice est à mettre en parallèle avec la construction de l’école
moyenne de l’autre côté de la chaussée de Charleroi (actuellement, l’ancien bâtiment de
l’Athénée royal). Les plans de l’hospice et de l’école furent établis par un même architecte :
Auguste Cador, de Charleroi20. Malheureusement, les plans originaux de l’hospice ont disparu
des archives de la C.A.P. de Fleurus. La copie conservée à la Commission Royales des
Monuments et Sites était trop peu précise. Aussi, en 1971, pour les travaux de reconstruction
de la maison de repos, l’architecte responsable du projet, L. Depuits, préféra redessiner
l’ensemble de l’ancien bâtiment, d’autant qu’il avait prévu de reconstruire partiellement sur
17 La Fleurusienne, 13 février 1881, p.1, La Fleurusienne est la gazette locale la plus ancienne
que nous connaissions. Elle paraissait le dimanche et était éditée et imprimée par Abel
Pasquier (1850-1881), puis par Arthur Pasquier (1860 – 1893) son frère. Leur père Auguste
Pasquier (1814 -1884) avait épousé Angélique Lefebvre (1823 – 1895) une des sœurs du
bourgmestre Lefebvre. Les éloges faits à l’endroit de ce dernier sont sans doute d’inspiration
familiale ! 18 A.E.M., Centre Public d’Action Sociale de Fleurus, Registre aux délibérations années 1857
– 1869, Copie des délibérations du Conseil communale du 10 juin 1862 et du 3 mars 1863
Ces documents ont été déposés aux AEM en mai 2008 avec un inventaire. 19 A.E.M., CPAS Fleurus, Registre aux délibérations années 1857 – 1869, séance du 1 avril
1864 de la Commission administrative des Hospices civils. 20 A.E.M., CPAS Fleurus, Registre aux délibérations années 1857 – 1869, Séance du 7 mars
1863du Bureau de Bienfaisance. Les plans et le métré général sont arrêtés par l’architecte
Cador le 24 décembre 1862. Sur l’architecte Auguste Cador, on lira : « Cador, j’adore », de
Fontaine-l’Evêque à Charleroi, Sur les traces d’un grand architecte régional du 19e siècle,
mis en ligne à l’adresse suivante : http://www.espace-environnement.be/wp-
content/uploads/2017/04/cataloguescador_final_LG.pdf
8
les anciennes caves.
Hospice pour vieillards des deux sexes à Fleurus : plan signé A. CADOR, arch 1861 Liège, Centre d’Archives et de Documentation de la C.R.M.S.F., fonds de la C.R.M.S.F., dossier
Fleurus 2.1.
Comme on le voit sur ce plan, l’hospice devait se composer d’un bâtiment central et de
deux ailes perpendiculaires. L’ensemble comportait des caves, un rez-de-chaussée et un étage.
Il était ajouré par de hautes fenêtres (2,70m.). Peu avant sa démolition, commencée en
décembre 1971, nous trouvions au rez-de-chaussée une cuisine de collectivité, une salle de
bain, une douche, des w.-c., un réfectoire pour les pensionnaires, une lingerie, quatre
chambres et une cage d’escalier pour accéder à l’étage où se trouvaient six chambres, deux
salles de bain, la chapelle et la sacristie.21
Afin de limiter la dépense occasionnée par les travaux de construction et d’aménagement,
le pouvoir politique décida de renoncer à construire de suite l’aile droite de l’hospice22. Il
allait essayer de récupérer au maximum les meubles de « l’hôpital ». Pour les dépendances, la
citerne extérieure, la porte d’entrée, le mur de clôture, le calorifère général et l’appareil de
ventilation, le Bureau espérait obtenir des subsides de la Province et de l’Etat. Avec le terrain,
le coût du projet était évalué à 59.167 francs 68 centimes en 186223, puis l’année suivante, à
70.834 francs 60 centimes24. Ce dernier chiffre est très proche de celui donné par l’ancien
secrétaire L. Jacquemin (71.000 francs)25.
En septembre 1863, le Bureau de Bienfaisance passait avec le notaire Soupart, propriétaire,
21 A.E.M., CPAS Fleurus, Plans de l’ancien hospice à démolir. 22 On construisit l’aile droite près de nonante ans plus tard. Les travaux furent inaugurés par le
ministre socialiste Edmond Leburton. Il existe des photos de cet événement. 23 A.E.M., CPAS Fleurus, Registre aux délibérations années 1857 – 1869, copie de la
délibération du Conseil communal du 10 juin 1862. 24 A.E.M., CPAS Fleurus, Registre aux délibérations années 1857 – 1869, copie de la
délibération du Conseil communal du 3 mars 1863. 25 L. JACQUEMIN, op.cit., page 272.
9
une promesse de vente relative à une prairie proche de l’ancienne ferme Chantraine (cour des
gendarmes, rue E. Vandervelde). Il s’agit de l’emplacement actuel de la maison de repos, sise
au numéro 279, chaussée de Charleroi. A la même date, le bureau arrêtait le cahier des
charges, le plan, le métré, le devis estimatif concernant la construction de l’hospice26.
Le 24 mai 1864, le roi Léopold Ier signait l’arrêté royal autorisant la Commission
administrative des Hospices civils de Fleurus à faire exécuter les travaux de construction de
l’hospice. le 13 juin 1864, le Bureau de Bienfaisance décidait de concrétiser la promesse de
vente de la prairie et l’acte d’acquisition était passé le 19 juin 186427.
Le 11 juillet 1964, la Commission administrative désignait comme adjudicataire de
l’entreprise de la construction de l’hospice : Auguste Lerminiaux (1821 – 1869), de
Wanfercée-Baulet. Une hypothèque fut prise sur ses biens et ceux de son frère Frédéric, afin
de garantir la bonne fin des travaux. (Celle-ci fut levée en 1876 seulement.)28.
Les travaux ont probablement débuté en 1865. Les registres et les documents comptables ne
mentionnent que peu de renseignements utiles sur ce point.
Le 30 août 1867, les travaux touchaient à leur fin. Le Bureau évoquait le problème de
l’ameublement et du blanchissement de l’hospice29. Le 5 décembre 1867, il procédait à
l’adjudication d’achat du mobilier, à savoir : 24 chaises, 8 poêles, 10 tables30. On peut penser
que le transfert de « l’hôpital » à l’hospice fut réalisé pour le début de l’année 1868. En effet,
le 23 décembre 1867, le Bureau décidait d’étudier « (…) les moyens à prendre pour activer le
déménagement de l’hospice (…) » .le 25 janvier 1868, on procédait à la nomination d’un
concierge à l’hospice : Gustave Istasse, moyennant 125 francs par an et la culture d’un petit
jardin derrière l’hospice. Il doit laver une chemise à chaque indigent par semaine, une paire de
draps de lits par mois, une couverture par six mois. Il doit maintenir la propreté de l’hospice et
le surveiller comme le prévoit un règlement. Le savon, les ustensiles de lavage sont à sa
charge31.
26 A.E.M., CPAS Fleurus, Registre aux délibérations années 1857 – 1869, Séance du Bureau
de Bienfaisance du 18 septembre 1863 « …le choix de l’emplacement de l’hospice est
heureux (…) » Précise la délibération. A l’époque, la chaussée de Charleroi est encore peu
bâtie, fort calme. De plus, elle est éloignée des mauvaises odeurs du ruisseau. Le grand
bâtiment de l’école moyenne ne sera construit qu’en 1870 -1871 – l’école communal des filles
en 1879- 1880 – Le tram à vapeur de Charleroi – Onoz ne passera sur la chaussée, juste
devant l’hospice, qu’en 1905. De nos jours, le trafic routier est tellement important qu’il y a
désormais 4 feux rouges ! Les camions sont obligés d’emprunter l’autoroute entre Fleurus et
Sambreville avant de ne plus venir encombrer le centre-ville. 27 A.E.M., CPAS Fleurus, Registre aux délibérations années 1857 – 1869, séance de la
Commission administrative des Hospices civils du 13 juin 1864 et A.E.M., Notariat, n°3582,
Notaire Soupart, acte du 19 juin 1864. 28 A.E.M., CPAS Fleurus, Registre aux délibérations années 1857 – 1869, Séances du Bureau
de Bienfaisance des 24 décembre 1868 et 17 février 1877. La main levée de l’inscription
hypothécaire a été donnée le 20 novembre 1876 devant le notaire Misonne à Fleurus par
Edouard Hamoir et Joseph Javaux en qualité de président et de membre de la Commission
administrative des Hospices civils. 29 A.E.M., CPAS Fleurus, Registre aux délibérations années 1857 – 1869, Séance du Bureau
de Bienfaisance du 30 aout 1867. 30 A.E.M., CPAS Fleurus, Registre aux délibérations années 1857 – 1869, Séance du Bureau
de Bienfaisance du 23 décembre 1867. L’adjudicataire était Victor Close pour la somme de
340 francs. 31 A.E.M., CPAS Fleurus, Registre aux délibérations années 1857 – 1869, Séances du Bureau
de Bienfaisance du 23 décembre 1867 et 25 janvier 1868.
10
Enfin le 14 octobre 1867, le Bureau avait vendu « l’hôpital » pour une somme de 9.860
francs. Les acquéreurs étaient Auguste Preud’homme, négociant, et Félix Tobie, maître
maçon. En 1887, l’immeuble devenait la propriété de Goreux et ses enfants. En 1900, il
passait au couple Brabant-Scouperman et en 1903 à Louis Suetens-Boulenberg, mécanicien
qui transforma l’immeuble en un atelier de construction mécanique32.
L’hospice vu de la Chaussée (vers Charleroi) – remarquez l’imposant mur d’enceinte de la propriété (fréquent au XIXème siècle) Sur le fronton de l’édifice, se trouve une pierre avec le mot : HOSPICE. Hormis quelques fondations encore visibles dans les caves, il n’existe plus rien du bâtiment
qui fut démoli en début d’année 1973.
Plaisirs et charité
Comme les travaux coûtaient plus cher que prévu, en raison d’aménagements
supplémentaires, le pouvoir local dut se résoudre à prélever des taxes nouvelles et à faire à la
générosité publique.
Les concessions à perpétuité.
En vertu du décret du 23 prairial de l’an XIII (le12 juin 1805) et du règlement adopté par le
Conseil communal de Fleurus du 20 février 1864, pour obtenir une concession à perpétuité
dans le cimetière, des « dons » pouvaient être faits en faveur de l’hospice. Parmi les premiers
donateurs connus, nous trouvons :
▪ La famille Bivort : 150 francs ;
32 A.EM., Notariat, n°3585, notaire Soupart, acte du 4 octobre 1867 et A.EM., archives
commun ales, Fleurus – second versement non classé – les registres du cadastre de Fleurus
avec les mutations 1834 à 1914.
11
▪ La famille Bolle : 250 francs ;
▪ Julien Hamoir : 150 francs ;
▪ Edouard Hamoir : 108 francs ;
▪ Frédéric de Zualart : 150 francs ;
▪ Delmez : 50 francs ;
▪ Les demoiselles Paradis : 125 francs ;
▪ Ferrand : 100 francs.33
Les dons, les collectes et les manifestations « culturelles ».
Au XIXème siècle, il est fréquent de retrouver dans les documents des mentions relatives à
des collectes au profit des Pauvres ou des Indigents malades. Ainsi en 1848, les comptes du
Bureau de Bienfaisance mentionnent la perception d’une somme de 300 florins. Celle-ci
représente le produit des quêtes, aumônes et collectes organisées par le chirurgien Jean-Joseph
Gonne34.
En 1849, une épidémie de choléra ravagea Fleurus. Elle entraîna notamment des dépenses
extraordinaires d’un montant de 3.118 florins. Les demoiselles Paradis organisèrent une
tombola au profit des victimes de la maladie. Elle rapporta 4.419 florins, montant
considérable pour une œuvre de bienfaisance. L’emploi de cette somme suscita une très vive
controverse entre les demoiselles Paradis et le Collège échevinal, qui fut finalement débouté
de sa demande par les Tribunaux35.
L’idée d’organiser une manifestation culturelle ou folklorique va se développer dans la
seconde moitié du XIXème siècle. On va s’amuser au profit des démunis ou des vieillards
hébergés à l’hospice.
Ainsi, en 1871, la société des Artisans réunis (Le nom de la fanfare libérale de Fleurus) fait
don de deux cent francs à l’hospice à la suite du concert donné le 5 février : « (…) les
donataires (pour donateurs) émettent le vœu que cette somme soit placée pour le revenu être
distribué tous les ans aux Pauvres de cet établissement (…)36 ».
A Charleroi, nous voyons se dérouler le 22 mars 1868, une cavalcade organisée par la
33 A.E.M., CPAS Fleurus, Registre aux délibérations années 1857 – 1869, Séance de la
Commission administrative des Hospices civils du 1 février 1872. Pour les familles citées, on
se reportera aux articles sur les familles fleurusiennes publiés dans les bulletins de la nôtre
société. De plus, pour certains donateurs, comme Alexandre Bivort (1809-1872), Edouard
Hamoir (1812-1892) au d’autres, une pierre commémorative fut apposée sur les murs de
l’Hospice. Elles ont été replacées sur la façade arrière de la maison de repos.
Malheureusement le texte gravé s’efface de plus en plus. E. Hamoir a fait un don de 2.000 fr.
Cfr A.E.M., CPAS Fleurus, Registre aux délibérations années 1857 – 1869, Séance du 15
octobre 1892 de la Commission administrative des Hospices civils. 34 A.E.M., A.C., Fleurus, Comptes du Bureau de Bienfaisance- année 1848. 35 Charles JACQUET, Souvenirs sur la petite ville de Fleurus, sur la révolution de 1830 et les
quatre grandes batailles qui ont eu lieu sur ses plaines, Bruxelles, 1865 (Se vend 1 F. au
bénéfice des Pauvres de Fleurus chez Eugène Wattiaux, imprimeur à Fleurus) pp.39-40 – voir
aussi la copie intégrale disponible sur le présent site et A.E.M., A.C., Fleurus, comptes du
Bureau de Bienfaisance, année 1849. Les demoiselles Paradis ; il pourrait s’agir de Julie et
Pauline, fille du pharmacien Hyppolite Paradis. 36 A.E.M., CPAS Fleurus, Registre aux délibérations années 1857 – 1869, Séance du 30 juin
1871 de la Commission administrative des Hospices civils.
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Société chorale La Lyre ouvrière au profit de l’hôpital civil.37 A Charleroi, une société
d’harmonie existe dès 1817. Elle avait alors son local à la rue Puissant, à la ville basse, dans la
maison de Georges Gauthier Puissant. Les membres – rien que du beau monde - Ferdinand
Puissant, Théodore Prunieau, François Rucloux, Philippe Dereine, Charles Dupret, Olivier
Bertrand, Jean Pierre Champeaux, Jean Halbart et Philippe Dandoy, notamment. Ils
disposaient d’une salle de billard au rez-de-chaussée, de pièces pour les membres. Un cafetier
attitré : Louis Bageart qui servait des bières du pays et étrangères, ainsi que des vins de bonne
qualité. Des bals, fêtes champêtres qui se prolongeaient dans la soirée, y étaient organisés38.
Il est fort probable que cette idée de cavalcade se retrouvait chez les Fleurusiens. Ainsi
dans La Fleurusienne du 5 décembre 1880, Paul Vassart (04/12/1839 – 02/05/1913) 39 lance
« (…) un appel aux Fleurusiens, abstraction faite de tout parti pour faire une grande cavalcade
au carnaval. Tu sais bien comme on a déjà fait dans le (…) temps ». Il souhaite que la fanfare
Union et Concorde renaisse de ses cendres et se joigne pour l’occasion à celle des Libéraux.
Enfin, il évoque brièvement la première cavalcade « (…) à la première cavalcade, Popaul a
dansé les lanciers dans le carré de mes quatre vis bossus (…)40 ».
Cet article de Paul Vassart est confirmé par un autre sans doute dû à Abel Pasquier, dans La
Fleurusienne du 24 octobre 1880 : « (…) Kermesse, bals, concerts, tout est mort ici et pour
parler d’une fête populaire vraiment réussie, l’on doit remonter aux cavalcades que l’on
organisait il y a quelque vingt ans (…) »41.
En ce qui concerne les bals et fêtes, nous avons retrouvé celle du dimanche 24 aout 1851. Le
baron Frédéric De Zualart et sa fille Hyppolite organisèrent un festival42 dans le parc du
château43. Voici le récit de cette belle soirée pour l’époque :44
« …Le parc de M. le baron De Zualart, à Fleurus, rappelle, par sa coupe originale et ses
arbres séculaires, le parc de Bruxelles, par ses allées palissadées45 de verdure le parc de
Beloeil. Il est moins spacieux que ces deux parcs célèbres, mais non moins agréable.
Une estrade avait été élevée tout-à-fait au centre, dans une magnifique rotonde de charmille.
C’est là qu’a eu lieu le concert dont mr. le baron De Zualart, aimable vieillard de soixante et
37 « …c’est le 22 mars que sortira la cavalcade que la société chorale La Lyre ouvrière,
organise au profit de l’Hôpital civil de Charleroi (...) in Le journal de Charleroi, 17 janvier
1868, p.3. Cette cavalcade tenait du principe du « rallye café » puisqu’on précisait : « (...) elle
parcourra les principaux cafés de la ville (…) in Le journal de Charleroi, 10 février 1872, p.3. 38 A.E.M., Notariat, n°1676, Notaire Clément Joseph Delbruyère, acte du 12 avril 1817,
n°219 et acte du 25 aout 1817, n°228. 39 Paul Philippe Joseph Vassart est né à Fleurus le 4 décembre 1839 et y est décédé le 2 mai
1913. Il habitait alors la rue de Bruxelles et est renseigné comme rentier. Il est le fils de Jean
Joseph Vassart, maitre de carrière (Ligny, 15 mai 1802 – Fleurus, 28 juin 1844) et de
Philippine Augustine Bayot, le 27 juillet 1851, page 2. (Fleurus, 19 septembre 1803 – Fleurus,
29 octobre 1890). Son sobriquet était Paul Bayot. Il a signé néanmoins de nombreux articles
folkloriques sous les prénoms Jean Paul. Fleurus lui a rendu hommage en dénommant une
des rues de la ville : rue Paul Vassart. Par testament, il laisse au Bureau de Bienfaisance 500
francs or ! 40 La Fleurusienne, 5 décembre 1881, p.2. 41 La Fleurusienne, 24 octobre 1880, p.1. 42 Le Journal de Charleroi, 27 juillet 1851, p. 2. 43 Actuellement le parc des Sœurs de Notre Dame, à la rue de Bruxelles. 44 Le Journal de Charleroi, 27 aout 1851, p.3. 45 Disparues depuis bien longtemps.
13
quelques années46, accompagné de sa fille, Melle la baronne Hyppolite, faisait les honneurs
avec une grâce et une affabilité vraiment seigneuriales.
Toute la haute société des environs de Fleurus semblait avoir voulu se faire représenter au
festival par une délégation. Charleroi, Gosselies, Jumet, Châtelet, Oignies, Farciennes
avaient répondu à l’invitation de m. le baron De Zualart. Les toilettes étaient d’une fraîcheur
éblouissante. Cette élégante compagnie formait à elle seule un spectacle d’autant plus
ravissant qu’il est rare dans notre contrée. Chacun paraissait surpris et singulièrement
heureux de se voir, en aussi nombreuse société, et en rendait grâce au festival de Fleurus qui
avait opéré ce miracle.
Nous dirons peu de choses des sociétés d’harmonie et de chants d’ensemble qui se sont fait
entendre dans le beau parc de M. De Zualart ; elles ont généralement montré du talent.
L’exécution du Mambourg (charbonnage de Charleroi) et des verreries de Jumet a été
remarquée comme toujours. Charleroi était représenté d’une manière très convenable par la
société des Echos de la Sambre.
Le festival commencé vers deux heures ne s’est terminé qu’à 9 heures ; nous pourrions plutôt
dire qu’il ne s’est terminé que le lendemain matin ; car la foule qui s’est répandue dans les
bals, aussitôt la dernière fusée du feu d’artifice, s’y est laissé surprendre par le grand jour.
Mais le soir, la magnifique propriété de M. De Zualart offrait un coup d’œil vraiment
enchanteur : cette illumination de verres et de lanternes aux milles couleurs, ces lampions
formant une traînée de feu tout le long de ces allées à perte de vu, cette foule, cette musique,
et jusqu’à l’ombre de ces arbres gigantesques surplombant toutes ces lumières et toute ces
ivresses, tout cela ne peut se rendre ; il faut la voir pour en connaître l’effet magique et
saisissant.
Messieurs les directeurs du festival de Fleurus se sont acquis des droits tout particuliers à
notre estime pour l’habileté avec laquelle ils ont organisé cette charmante et délicieuse fête.
Leur essai est un coup de maître. Depuis longtemps on n’avait vu à Fleurus une semblable
animation, une joie aussi grande, et il tarde à chaque habitant de voir arriver l’année
prochaine pour recommencer de plus belle ; M. le baron De Zualart et son superbe parc
aidant, cela va sans dire. »
Bref, les gens riches savaient déjà bien faire la fête à Fleurus en 1851. 45 ans plus tard, une
fancy-fair est organisée, au profit des Pauvres de la commune, à nouveau dans le parc de la
famille De Zualart. Il y avait les manèges de chevaux de bois, la friture, et d’autres échoppes.
A partir de 18 h, le parc fut illuminé et un feu d’artifice clôtura l’événement47.
C’est au mardi gras de l’année 1859, que fut organisée une cavalcade qui attira une masse de
curieux de tous les environs. « La cavalcade qui a eu lieu le jour du mardi gras à Fleurus a
dépassé tout ce qu’on pouvait espérer. Malgré le mauvais temps, elle avait attiré une masse
de curieux de tous les environs.
On remarquait dans le cortège Nana-Sahib, entouré d’un détachement de cipayes, le fils du
soleil et les enfants du Céleste (un mot illisible), les mousquetaires et les dames de la cour de
Louis XIV, une troupe d’Améniens (sic) exécutant des danses nationales, Abd(fin du mot
illisible) ben Moavie, kabile d’Espagne, marchand contre (un mot illisible) chef des
Abassides, la reine de Saba allant rendre visite au grand Salomon, etc..
46 A l’Etat Civil de Fleurus lors de son décès, on précise : Frédéric Joseph Louis (de) Zualart,
fils de Nicolas Louis et de DHINSLIN Angélique Philippine, né à Namur et âgé de 90 ans à
son décès, veuf de Jeanne Joseph DELALOUX.
47 Le Journal de Charleroi, le 25 septembre 1896, p.2.
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Tous les costumes se distinguaient par leur élégance et leur (un mot illisible). La société de
musique de Farciennes figurait dans le cortège qui a débouché vers 5 heures sur la place. La
foule était énorme, toutes les fenêtres étaient garnies de spectateurs. La promenade aux
flambeaux qui a eu lieu dans la soirée a été magnifique. »48
On remit cela l’année suivante à la mi-carême.
« Grande Cava’cade historique de la mi-carême
La Belgique entière applaudissait, il y a un an à peine, la fête magnifique organisée dans
notre ville. Son souvenir est encore vivant dans tous les cœurs. Fleurus, orgueilleux de ces
premiers lauriers, convie pour le 18 mars tous les peuples de l’univers, à une solennité sans
pareille dans les annales du monde. Les chantres de l’Antiquité et les poètes modernes
reprendront leur lyre, pour raconter dans leurs chants sublimes, le retour de l’âge d’or,
ressuscité dans la plaine de l’immortel Fleurus49. Dès l’aurore, la voix d’airain du canon
annoncera avec la rapidité de l’électricité, la naissance du jour qui avant sa chute, aura peut-
être arrêté le soleil, saisi de stupeur, à la vue des miracles opérés par les enfants de Fleurus.
Programme :
1. Tambours et fifres.
2. Musique du régiment de la garde.
3. Compagnies de sapeur en tenue de campagne.
4. Les grenadiers de la garde.
5. L’Empereur Napoléon Ier, suivi de son état-major, composée de 123 généraux en
grande tenue50.
6. Le char de l’industrie, attelé de 16 chevaux richement caparaçonnés. Ce char
exhibera les richesses industrielles de la province de Hainaut et sera escorté d’une foule de
houilleurs et de houilleuses en costume de travail.
7. La princesse Ulric Hosltein Gostrop, avec sa suite, montée sur un char, étant un luxe
vraiment oriental.
8. Esculape et ses disciples. Du haut de son char, le père de la médecine prodiguera les
bienfaits de la science à ceux qui lui demanderont ses soins.
9. Compagnie d’esquimaux dans le costume du pays et dévorant des animaux vivants.
10. Régiment de Maures, sous la conduite du célèbre Benachimoribey.
11. La cavalerie des Cypayes, commandée par Orilabentabouchy.
12. Les Zouaves de la garde, au nombre de 230 (ou 200- lecture difficile) environ.
13. Troupe de Gueux, allant au siège de Zerpenschlense.
14. Peloton de Turcos, revenant des déserts dans le plus grand dénuement.
15. Grand ’Papa Alibaba, grand devin du Manstchatska, monté sur son char, exécutera
les danses les plus nouvelles de son pays.
16. La garde d’honneur indienne du prince Aaboult Mononsuiff Kascas, etc…, etc…
A onze heures, l’Empereur, escorté de sa fidèle garde, partira du Vieux Moulin Naveau51,
traversera la place, se dirigeant vers la station à la rencontre de la prince Ulrich Hosltein
Gostrop et sa suite, qui vient déposer à ses pieds, le tribut de son admiration pour les
48 Le courrier de l’Escaut, le 12 mars 1859, p.3. 49 Nous ignorons l’auteur du texte, mais mettre le Fleurus de 1860 au centre du monde, c’est
exagéré. Toutefois, il reflète bien l’esprit du Fleurusien ; rien ne vaut sa petite patrie, son
clocher. Certaines familles s’y plaisent fort bien. La mienne est présente depuis 1705. Mais je
reconnais d’autres villages et villes ont leurs charmes. 50 Ce n’est plus l’armée impériale mais l’armée mexicaine ! 51 Ah ! Le moulin Naveau et Napoléon, cela reste une longue histoire dont nous avons déjà
parlé dans notre article sur Les moulins Naveau, mythe et réalité.
15
triomphes qui l’ont rendu supérieur à Alexandre le Grand.
A 8 heures - grand feu d’artifice
Précédé de la promenade éclairée par deux orientaux, qui répandront sur les chars un éclat
entièrement nouveau.
A 9 heures - grand bal
Chez les propriétaires d’établissements publics.52
Voilà des éléments qui nous permettent de répondre à feu Charles Mathieu qui, se posait
dans son livre : Un siècle de folklore, la question suivante : « (…) un premier cortège (…)
avait-il déjà formé au cours de l’une des années précédentes (à 1884) ? (….) »53.
Effectivement, comme nous venons de le découvrir, il a existé une cavalcade à Fleurus, qui
fut une vraie fête populaire et où l’on appliquait la devise : « Plaisir et Charité ». Il ne pouvait
être question de s’amuser sans donner à l’Hospice et aux Pauvres. Les Fleurusiens
constituaient les groupes et divertissaient ainsi leurs amies et connaissances. Cette cavalcade
avait lieu au Carnaval, époque où le port du masque et le déguisement étaient usuels. Il faut
d’ailleurs se souvenir qu’au XVIIIème siècle, les trois jours du Carnaval étaient prétextes à
amusements masqués et travestis qui parfois tournaient à querelles et bagarres54. Le Carnaval
perdra de sa vigueur au XIXème siècle, sans doute, sous l’influence de l’Eglise qui réprimande
les comportements débridés. En 1881, Abel Pasquier se plaint que le Carnaval agonise depuis
longtemps dans notre ville55. Que dirait-il un siècle plus tard ?
Revenons à nos dons en faveurs de l’hospice. En 1871, Paul Vassart écrit à la Commission
administrative des Hospices civils qu’il tient à sa disposition : « (…) la somme de dix-sept
francs dix-sept centimes, produit des collectes faites au Carnaval et que le vœu des donataires
(sic) est que cette somme soit placée à intérêts par les soins de ladite administration et le
revenu distribué aux Pauvres de l’hospice (...) ». En 1872, Les Hercules du carnaval, groupe
folklorique local sans doute, font un don de dix-sept francs cinquante centimes à l’hospice56.
52 Le Journal de Charleroi, Mardi 13 mars 1860, page 3. A noter que les organisateurs avaient
obtenu un convoi spécial vers Charleroi à 11 du soir pour ramener les gens venant des villages
placés sur la ligne de chemin de fer.
A la lecture du programme, je comprends enfin parfaitement le désarroi des anciens
fleurusiens qui dès les années 1960, se plaignaient de l’indigence des cortèges carnavalesques. 53 Charles MATHIEU, Op. Cit., p.136. 54 A. THEYS, Op. Cit., p.753. 55 « (…) depuis longtemps, le Carnaval agonise à Fleurus. Des bandes d’enfants masqués, des
groupes en femmes ou affublés d’oripeaux, faisant beaucoup de bruit et mendiant tout le long
de leur chemin, voilà le carnaval de jour. Le soir, quelques jeunes gens se revêtent de dominos
pour avoir l’entrée des maisons bourgeoises où il y a des demoiselles. La nuit on se bat dans
les cabarets et il se passe des scènes de sauvagerie dans les salles de danse. Pauvre carnaval, si
joyeux naguère, comme on t’a rendu triste et maussade ! Il faut pourtant faire une exception
en faveur d’une société de masques qui a parcouru mardi dernier (mardi-gras), les principaux
estaminets. Elle parodiait les séances du conseil communal et, ma foi, la satire était bonne, les
acteurs s’étaient complètement identifiés aux personnages qu’ils représentaient. Et voilà
comment la torpeur de nos conseillers a au moins servi à quelque chose (…) ». - La
Fleurusienne, 6 mars 1881, p.1. 56 A.E.M., CPAS Fleurus, Registre aux délibérations années 1857 – 1869, séances de la
Commission administrative des Hospices civils et du Bureau de Bienfaisance du 1 février et
16 mai 1672.
16
Nous nous demandons s’il ne s’agit pas là de dons émanant deux années de suite des mêmes
personnes. Nous retrouvons cet état d’esprit dans des documents postérieurs et relatifs
directement à la cavalcade que nous connaissons bien. En effet, en 1892, celle-ci était
organisée « (…) au profit des Pauvres (….) »57. En 1907, le Comité organisateur collectait
lors de la cavalcade au profit du Bureau de Bienfaisance et de l’Hospice civil.58
On collectait aussi dans les cafés de Fleurus où des troncs étaient placés. Ainsi a-t-on
récolté :
▪ 5 francs chez Jean Baptiste Javaux ;
▪ 28 francs 50 centimes chez Joseph Carpent (Le café belge) ;
▪ 92 francs 78 centimes chez Philippe Delgouffre.59
Le café de ce dernier est un haut lieu de l’histoire locale. Il faut se souvenir que c’est là que
se sont réunis les futurs volontaires fleurusiens de 1830 pour décider d’aller au secours des
Bruxellois en lutte avec les troupes hollandaises.60 Il se trouvait sur la chaussée de Charleroi
où les voyageurs devaient s’arrêter volontiers et colporter les dernières nouvelles du pays. De
là, la rumeur publique, si prompte et si déformante, devait se propager dans notre petite ville.
En 1834, le cadastre renseigne une maison et un atelier, propriété de Philippe Delgouffre,
cabaretier. En 1866 et 1872, divers travaux d’agrandissement et d’amélioration étaient
réalisés. Sans doute, l’ancien atelier a-t-il été transformé en un salon de danse !61 En 1874,
57 Charles MATHIEU, Op. Cit., p.136 58 A.E.M., A.C. Fleurus, Registre des délibérations du Bureau de Bienfaisance, Copie de la
correspondance
Le 26 aout 1908, le Bureau écrit à monsieur le président et aux membres de la société
Fleurus- Attractions un courrier dont voici un extrait significatif : « (…) nous avons l’honneur
de vous inviter à verser dans la caisse de cette administration le produit des collectes
effectuées à son profit lors de la cavalcade de 1907 (…) » Le Bureau et irrité du retard
exagéré du versement du montant de la collecte, d’autant plus que la société Fleurs-
Attractions s’est permis de distribuer 3.500 francs de prix en espèces en 1908 - Cfr Charles
MATHIEU, Op. Cit., pp. 38 et 42, note 13. 59 A.E.M., CPAS Fleurus, Registre aux délibérations années 1870 – 1924, séances de la
Commission administrative des Hospices civils des 1 février et 16 mai 1872. 60 C. JACQUET, op.cit., p.16. 61 En 1846, la maison d’habitation de Philippe Delgouffre se compose d’un grand salon et
deux autres places et vestibule à rez-de-chaussée, caves, étages et grenier avec cour et atelier
de tonnelier et toutes ses appendances et dépendances sis à la chaussée de Fleurus A.E.M.,
Notariat, n°3559, notaire Soupart, acte du 14 juin 1846- n°1231 - La maison est cadastrée
D507a - A.E.M., A.C. Fleurus, deuxième versement, archives du cadastre de Fleurus.
Philippe Delgouffre est décédé à Fleurus le 22 décembre 1872 à l’âge de 80 ans. Son épouse,
Rosalie Lenoir, était décédée le 2 juillet 1866. Les trois enfants : Louis – Eugène et Jules sont
tous négociants et domiciliés à Bruxelles. La maison sur la chaussée est alors évaluée à
11.365 francs 60 centimes. A.E.M, Enregistrement et domaine, Bureau de Gosselies,
Déclaration de succession, 187/60, déclaration déposée le 14 juin 1873.
La tombe de Philippe Delgouffre est encore visible dans le premier cimetière de Fleurus. On y
lit avec difficultés : A la mémoire de Mélanie Delgouffre : 1828 – 1829 - (?) Delgouffre –
épouse de Edmond De Paul Barchifontaine (2 dates trop effacées) Ici reposent Rosalie
Lenoir, épouse de Philippe Delgouffre (1795 ? – 1866) - Philippe Delgouffre - 1790 - 1872.
En 1836, la mère de Philippe Delgouffre et ses sœurs louent une boutique à la rue neuve à
Charleroi. Celle-ci appartient à Frédéric Paul de Barchifontaine. A.E.M., Notariat, n° 1734,
notaire Lothaire Vandam de Charleroi, acte du 9 janvier 1836. Le père de Philippe Delgouffre
17
Melchior Guyaux rachète l’immeuble et, en 1880, il y vend des meubles exposés dans une
salle et fait bal dans une autre62. Ensuite, il fut occupé par un magasin de machines agricoles
tenu par monsieur Falisse. Enfin la maison fut transformée en un vaste garage après un violent
incendie dans les années soixante63. Actuellement, nous trouvons un magasin de tapis de
vinyle.
En 1872, le café de Philippe Delgouffre est fréquenté par un personnage que nous avons
déjà rencontré : Paul Vassart. Celui-ci a marqué la vie fleurusienne de la seconde moitié du
XIXe siècle. D’opinion libérale, il siège comme conseiller communal de 1888 à 1898, année
au cours de laquelle il devint échevin faisant fonction de bourgmestre et le resta jusqu’en
1908. On lui doit, en autre, la chanson Cu qu’ c’est qu’in Fleûruzyin (composée en 1865).
Lors d’un don à l’hospice, il écrit ces quelques strophes fort bien tournées :
Le club farocratique
A Messieurs les Membres de la Commission administrative
de l’Hospice civil
Messieurs
Peut-être disait-on : le club farocratique
Est un tas de pochards qui, comme de la clique,
Passent leurs temps à boire et jouer au couyon,
Sacrant à qui mieux mieux, n’ayant pour tout guignon
Que de se rafraîchir aux dépens d’un novice
Sans se préoccuper des pauvres de l’hospice.
Oh ! Messieurs quelle erreur ! Le premier versement
Que le club vous envoie, est pour mettre à néant
La bile qu’on déverse avec tant de furie
Sur les chauds partisans de la farocratie ;
C’est pour faire comprendre à tous nos envieux
Que si nous buvons bien nous donnons encore mieux
Nous avons commencé le premier de l’année
Septante deux, à faire une simple tournée,
Les dimanches au soir à l’heure où l’on est tous
Arrivés (sic) bruyamment, chez Philippe au rendez-vous.
Et chacun dans le tronc, car tout le monde donne,
Automatiquement, dépose son aumône
était décédé à Charleroi le 30 septembre 1827 en y laissant une maison sise rue de
Marchiennes-au-Pont, évaluée 2.000 florins avec son mobilier. A.E.M, Enregistrement et
domaine, Bureau de Charleroi I, Déclaration de succession, 187/15, déclaration de
succession de Jacques Joseph Delgouffre déposée le 28 mai 1827. 62 La Fleurusienne, 23 mai 1880, p.4. Cette gazette annonce l’ouverture d’un magasin de
meubles sur la chaussée de Charleroi : « ancienne maison Delgouffre ». Elle annonce aussi
que « (…) Les 30 et 31 mai à 20 h., le sieur Guyaux donnera deux bals populaires dans son
salon sur la chaussée (…) ». 63 « (…) on dansait aussi au café Del Gouffe, chaussée de Charleroi. L’étage de l’immeuble
comportait une grande salle. Cette demeure appartenait d’abord à un nommé Delgouffre, plus
tard remplacé par monsieur Melchior Guyaux (…) » J. PLANCHE, Souvenirs personnels.
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En attendant, Messieurs, d’autres donations
Agréez entre-temps, nos salutations.
Signé : Jean Paul
Le 4 février 1873, la Commission des Hospices civils adressait le courrier suivant :
Au club farocratique de la Ville de Fleurus,
La Commission des Hospices civils reconnaissante.
La commission des Hospices tient à l’honneur de constater que le tronc placé au siège du
club farocratique a été cette année le plus fructueux pour les vieillards de l’hospice.
Elle s’estime heureuse de pouvoir donner ce témoignage de gratitude aux membres de
cette société qui par leurs généreux concours ont amené ce résultat. 64)
Ce nom de club farocratique est sans doute la conjonction du mot faro, qui est le nom d’une
ancienne bière locale, et la finale usuelle cratique. Nous trouvons une variante du nom dans le
texte datant de février 1871 dû à Paul Vassart Ene ribote à Fleurus :
« (…) chez Pierre Cosse, c’estait différent
Gn’avait des farocrates (…) »65
La faro était fabriquée à la brasserie du Bon Dieu de Pitié, où se trouvaient des puits alimentés
par d’importantes sources. C’était une bière – style gueuze-kriek – de couleur brune. Elle a
cessé d’être fabriquée pendant l’entre-deux-guerres.66
64 A.E.M., CPAS Fleurus, Registre aux délibérations 1870 – 1924, séances de la Commission
administrative des Hospices civils et du Bureau de Bienfaisance des 1 et 4 février 1873. 65 Charles MATHIEU, op.cit. Ene ribote à Fleurus, pp.111 à 116, paragraphe 17. 66 La brasserie se trouvait dans la vaste demeure de Jacques Tirtiaux et Malvina Goffaux, 200,
route de Saint Amand à Fleurus, Dans les dernières années d’activité de la brasserie, la bière
était livrée par Fernand Robert, dit Faro. Les derniers tonneaux de la brasserie ont été vendus
en vente publique en mai 1911 – A.E.M., Notariat, n°6754, notaire Paul Bivort de Fleurus,
acte du 14 mars 1911 – acte 56.
19
Ancienne photo couleur prise vers 1900- 1905 La brasserie dit de la Madeleine au quartier appelé présentement le Bon Dieu de Pitié, (avant le petit Fleurus), le long de la route reliant Fleurus à Saint Amand. Le quartier a peu changé mais l’urbanisation va bientôt rejoindre ce quartier isolé entre Fleurus et Saint Amand.
La lettre est adressée à Théodore Lintermans au service militaire.
Les manifestations culturelles
Dans le domaine du théâtre, retenons pour l’essentiel des représentations exécutées par les
élèves de l’école moyenne communale qui se sont regroupés sous le nom de Comédiens
philanthropes. Ils ont fait deux dons : ils ont fait deux dons : cinquante francs dix-huit
centimes en 1871 et vingt-sept francs cinquante-trois centimes en 187267. Ils prolongent en
cela une tradition ancienne.
En effet, au XVIIIème siècle, la Cour échevinale de Fleurus accorda à diverses reprises des
subventions pour la construction d’un théâtre en bois utilisé par des élèves du Collège des
Pères Récollets. En 1771, une comédie et une tragédie furent jouées sur la place de Fleurus68.
Gageons qu’il y avait foule pour y assister.
Enfin dans le domaine littéraire, nous avons la plaquette des souvenirs de Charles Jacquet
(1811 – 1882), qui est le beau-père d’Edouard Brunard, exploitant une des deux minières de
sulfate de baryum à Fleurus69. En 1865, Charles Jacquet publiait son livre Souvenirs sur la
67 A.E.M., CPAS Fleurus, Registre aux délibérations 1870 – 1924, séances de la Commission
administrative des Hospices civils des 1 février et 29 mars 1872. 68 A. THEYS, Op. Cit., pp.396-397 « (…) 1771 – Payé à Albert Carpent, maitre charpentier,
pour le théâtre construit sur la place de cette ville, servant de représentation d’une comédie et
tragédie par les étudiants de ce Collège par ordonnance du 29 aout 1770 (…) ». 69 Sur les familles Brunard et Jacquet et le sulfate de baryum, on lira P PREVOT, Du moulin
de Fleurus aux moulins à sulfate de baryte, sur : http://www.fleurusouvenirs.be/ - Bien que
scientifiquement il est préférable de parler de sulfate de baryum, les Fleurusiens parlent tous
du sulfate de baryte.
20
ville de Fleurus qui se vendait un franc au bénéfice des Pauvres de Fleurus. Brochure de
valeur inégale, elle constitue cependant une source précieuse sur les événements de 1830 à
Fleurus.70
La couverture du livre de Charles Jacquet
L’arrivée des Religieuses.
Les Sœurs qui ont desservi l’hospice pendant de longues années, n’arrivèrent en fait qu’en ce
début de XXème siècle. Le premier projet d’appel à une congrégation religieuse pour soigner
les vieillards indigents date de 1871.
C’est en effet le 30 juin de cette année-là que le Bureau de Bienfaisance et la Commission
administrative des Hospices civils, présidés par le bourgmestre J. Lefebvre, proposaient une
école gardienne dans une partie inoccupée de l’hospice. En cas d’épidémie, ces locaux
seraient alors provisoirement transformés en hôpital. L’école gardienne et l’hospice restaient
sous la tutelle de l’autorité publique tout en étant desservis par les Sœurs de Notre-Dame.
Cette congrégation religieuse était déjà bien installée à Fleurus avec son école pour jeunes
70 C. JACQUET, Op. Cit. – On peut penser qu’elle a été imprimée à environ 250 exemplaires
(estimation basée sur les recettes perçues).
21
filles, située rue du Couvent71. Les Sœurs auraient été rémunérées par le Bureau de
Bienfaisance et par la charité privée au moyen de souscriptions périodiques. Une sœur se
vouerait gratuitement au service de l’hospice et deux autres seraient attachées à l’école
gardienne.
En septembre 1871, le conseiller Urbain André72 présentait le rapport suivant : la Sœur
supérieure aurait eu la charge du service de l’hospice et de l’école gardienne. Celle-ci serait
composée d’une classe de filles de 3 à 6 ans et d’une autre de 6 à 8 ans. Le Bureau de
Bienfaisance et la Commission administrative s’engageraient à fournir les ustensiles de
cuisine et la literie ; une partie du jardin aurait été cultivée par les vieillards (les plus valides
sans doute) et l’autre partie transformée pour la cause en cours d’école.
Selon Urbain André, ce projet était le « (…) moyen d’arriver au but tant désiré des habitants
de Fleurus la suppression de la mendicité (souligné dans le texte original) pour les vieillards
de l’hospice (…) ».73
Pourtant, ce projet ne réalisa pas. Les sources ne nous ont apporté aucun renseignement sur
les causes de l’échec. A cette époque, on dénombre 15 vieillards hébergés à l’hospice
seulement. Il est possible que le Bureau de Bienfaisance n’ait pas voulu s’engager dans la
mise en place d’un système nettement plus onéreux que la situation existante. Il ne faut pas
perdre de vue que le Bureau intervenait dans bien d’autres domaines tels que l’aide
alimentaire, financière, médicale, des secours de chauffage (distribution de charbon), des
vêtements pour les pauvres. Enfin chaque année, il prenait en charge le coût de l’instruction et
de la communion des enfants pauvres. Par ailleurs, on peut penser que les Libéraux les plus
71 A. THEYS, Op. Cit., pp.425 à 427 et P. JACQUEMIN et P. PREVOT, Les principaux
propriétaires fonciers à Fleurus au milieu du XIXème siècle, in Bulletin de la Société
d’Histoire, Arts et Folklore des communes de Fleurus, n°19, avril 1990, pp.17-18. 72 Urbain André, médecin vétérinaire, chevalier de l’ordre de Léopold, né à Gilly, le 22
décembre 1819 et décédé à Fleurus le 22 décembre 1893. Il a secondé le bourgmestre
Lefebvre dans le développement des fois à Fleurus. Leur fille, Urbina André, avait épousé
Oscar Cornil. La maison de famille se trouvait sur la chaussée de Charleroi, en face l’actuel
magasin Match. En mai 1913, la maison fut divisée en deux. La seconde moitié devint la
propriété d’Auguste Pourbaix, professeur à l’Institut Saint Victor de Fleurus. A.E.M.,
Notariat, n°6757, notaire Paul Bivort, acte du 15 mai 1913, n° 130.
La tombe de la famille André – Bayot (Béatrix Emilie) est toujours visible dans le premier
cimetière – allée de droite – contre le mur d’enceinte.
Leurs fils, Hubert André, est né à Fleurus le 26 février 1845. Après avoir fréquenté l’école
communale de mr. Renaud père, il acheva ses humanités en partie à Wavre, en partie à
l’athénée royal de Namur. Il subit son graduat pour l’université libre de Bruxelles en 1865 et
passa ses examens avec distinction. En 1866, alors que l’épidémie de choléra asiatique
exerçait de grands ravages dans la capitale, il s’offrit comme élève externe volontaire à
l’hôpital Saint Pierre. Il se distingua encore lors de l’épidémie typhoïde de 1870. Revenu à
Fleurus, il exerça ses talents de médecin et fit partie de la commission scolaire. Il est décédé
brutalement le 6 janvier 1883. Son enterrement attira environ près de 2.000 personnes selon
La Gazette de Charleroi du 12 janvier 1883, page 2. 73 A.E.M., CPAS Fleurus, Registre aux délibérations 1870 – 1924, séances du Bureau de
Bienfaisance et de la Commission administrative des Hospices civils des 30 juin et 22
septembre 1871. A.E.M., CPAS Fleurus, Registre aux délibérations 1870 – 1924, séance de la
Commission administrative des Hospices civils du 15 mars 1911. Dans ses souvenirs Jules
Planche évoque cette concierge, mais en lui attribuant à tort la fonction de directrice « (…) les
bonnes sœurs et avant elles, la vieille Marie, directrice de l’hospice, en virent de toutes les
couleurs (…) ».
22
radicaux se soient opposés à ce projet qui mettait à l’honneur une congrégation religieuse.
C’était remettre en vigueur le cléricalisme de la bienfaisance.
Aussi pendant près de 40 ans, la vie va continuer à l’hospice avec un concierge chargé de
l’entretien et la gestion de l’établissement74.
En février 1911, trois membres de la Commission administrative des Hospices civils – Arthur
Bivort, Eudore De Hennault, Ernest Fichefet – vont réactualiser ce projet. Ils le justifiaient par
le manque de soins, de surveillance et de confort donnés aux hébergés.75
Malgré l’opposition, la Commission signait le 22 mars 1911 une convention trentenaire avec
les Sœurs franciscaines, afin de soigner les vieillards de l’hospice76. Le choix de cette
congrégation s’explique par sa vocation hospitalière et sa présence dans une maison
particulière à Fleurus depuis mai 190077.
C’est le manque de vocation religieuse qui fut à la base du départ des Sœurs en 1985. Cela,
c’est déjà une autre histoire qu’il faudra écrire plus tard.
Pierre J.A.G. PREVOT.
74 En 1911, la Commission accordait une pension annuelle et viagère à Marie Bastin, ancienne
concierge 75 A.E.M., CPAS Fleurus, Registre aux délibérations 1870 – 1924, séance de la Commission
administrative des Hospices civils du 4 février 1911. 76 A.E.M., CPAS Fleurus, Registre aux délibérations 1870 – 1924, séance de la Commission
administrative des Hospices civils du 22 mars 1911. 77 A THEYS, op. cit., p. 766. Le 6 mai 1900, des religieuses franciscaines de Jésus de
Luingne s’établissaient dans une maison du faubourg (Chaussée de Charleroi). Elles
s’installaient le 24 avril 1911 à l’hospice.
23
ANNEXES
I
Arrêté royal en date du 24 mai 1964 autorisant l’acquisition du terrain pour l’hospice de
Fleurus.
Léopold, Roi des Belges
A tous, présents et à venir, salut.
Vu la délibération en date du 18 décembre 1863 par laquelle la Commission administrative
des Hospices civils de Fleurus, sollicite l’autorisation d’acquérir pour la somme de 7.430
francs 75 centimes, un terrain contenant 29 ares 29 centiares 53 milliares, situé à Fleurus,
ayant fait partie de dépendances à l’ancienne ferme de Chantraine et appartenant au sieur
Soupart, notaire en ladite ville.
Vu les avis du Conseil communal et de la Députation permanente du Conseil provincial du
Hainaut, respectivement datés du 23 septembre et du 2 octobre 1863.
Vu l’article 76 de la loi du 30 mars 1836,
Sur la proposition de Notre Ministre de la Justice,
Nous avons arrêté et arrêtons :
Article unique : la Commission administrative des Hospices civils de Fleurus est autorisée à
acquérir les biens ci-dessus mentionnés sur (sic) le prix indiqué dans sa délibération du 18
septembre 1863, visés ci-dessus.
Notre Ministre de la Justice est chargé de l’exécution du présent arrêté.
Donné à Laeken, le 24 mai 1864
(signé) Léopold.
Par le Roi :
Le ministre de la Justice :
(signé) Victor (illisible - probablement TESCH, qui est le titulaire du portefeuille.)
A.E.M., CPAS Fleurus, Registre aux délibérations 1857- 1869, séance de la Commission
administrative des Hospices civils du 13 juin 1864.
Victor Tesch ne fut pas seulement un ministre libéral de la justice ; il fut surtout l’homme de
la construction du chemin de fer du Grand Luxembourg (Quartier Léopold à Arlon en 1858)
et de la société des forges de Sarrebrück. Cfr Marcel BOURGUIGNON, L’ère du fer en
Luxembourg (XV-XIXeme siècles), In Annales de l’Institut Archéologique du Luxembourg,
tomes CXXIV- CXXV, années 1993-1994.
24
II
Arrêté royal en date du 24 mai 1864 autorisant la construction d’un hospice
Léopold, Roi des Belges,
A tous, présents et à venir, salut.
Vu les délibérations respectivement datées du 18 septembre 1863 et du 1 avril 1864 par
lesquelles la Commission administrative des Hospices civils de Fleurus sollicite l’autorisation
de construire un hospice destiné aux vieillards des deux sexes,
Vu le plan et devis des travaux à exécuter s’élevant à la somme de 63.403 francs.
Vu le rapport de la Commission royale des Monuments et du Conseil supérieur d’hygiène
publique.
Vu les avis du Conseil communal en date du 23 septembre 1863 et du 15 mars 1864 et de la
Députation permanente du Conseil provincial du Hainaut en date du 2 octobre 1863,
Vu le décret du 10 brumaire an XIV (1er novembre 1804),
Sur la proposition de notre Ministre de la Justice,
Nous avons arrêté et arrêtons :
Article unique : La Commission administrative des Hospices civils de Fleurus est autorisée à
faire exécuter les travaux ci-dessus mentionnés conformément aux plans ci-annexés, visés par
notre Ministre de la Justice chargé de l’exécution du présent arrêté.
Donné à Laeken, le 24 mai 1864
(signé) Léopold.
Par le Roi :
Le ministre de la Justice :
(signé) Victor (illisible - probablement TESCH, qui est le titulaire du portefeuille.)
A.E.M., CPAS Fleurus, Registre aux délibérations 1857- 1869, séance de la Commission
administrative des Hospices civils du 13 juin 1864.
25
III
Lettre de condoléances du Bureau de Bienfaisance adressée au roi Léopold II
Fleurus, le 29 décembre 1865
A Sa Majesté Léopold II, Roi des Belges,
Sire,
Un grand malheur vient de frapper la Belgique entière. Le glorieux fondateur de n tore
indépendance est enlevé à l’affection de notre peuple et de son illustre famille.
S’associant au deuil général qui couvre le pays et plonge dans la consternation tous les
(cœurs ?) reconnaissants, le Bureau de Bienfaisance de la Ville de Fleurus vient vous
témoigner, Sire, toute l’affection que lui a causé la mort du Monarque bien-aimé à qui nous
devons trente années de bonheur et de prospérité.
Si une seule considération est capable d’atténuer notre vive douleur, c’est que nous pouvons
acclamer avec enthousiasme le digne successeur de Léopold Ier qui lui aussi saura maintenir
libre et prospère une nationalité enviée par tous les peuples du monde entier.
Les membres du Bienfaisance sont, Sire, de votre Majesté, les très humbles, très obéissants et
très dévoués serviteurs.
(signé) J. Lefebvre, Le Président
Bourgmestre du Bureau de Bienfaisance
(signé) Pasquier-Gillot.
(Les conseillers)
L. Stalon J.J. Clarembaux
Eug. Watiaux J. Hamoir
Eugène Oudenne (receveur des Hospices)
A.E.M., CPAS Fleurus, Registre aux délibérations 1857- 1869, séance du Bureau de
Bienfaisance du 29 décembre 1865.
26
IV
Programme d’une soirée musicale suivie d’un bal à Fleurus en 1872
La Société des fanfares, Les Artisans réunis, donnera le dimanche 14 avril 1872 dans son
local, rue de Châtelet, actuellement rue E Vandervelde), une grande soirée musicale suivie
d’un bal. Voici le programme :
1ere partie
1. L’âme en peine, pot pourrir exécuté par la Société, musique de Flotow arrangé par
VAN HOESEN.
2. Les adieux du Martyr, mélodie chantée par le président Dallons
3. Air varié pour trombone (sic), par Félicien Javaux – J. RANDA
4. L’avocat des bêtes, chansonnette par Félicien Gogneaux
5. Air varié pour baryton exécuté par Julien Maniet – H. KLOSE
6. Air varié pour alto, par Léon Dallons – MANGAL jeune
2eme partie
1. Roberto d’Hevreu, fanfare exécutée par la Société – BENDER
2. Air varié pour Clarinette par Désiré Libotte
3. Les locutions vicieuses, chansonnette par Félicien Gogneaux
4. Air varié pour bugle par Léon Geniesse
5. La tulipe, valse par la Société – E. STRADIOT
Le piano sera tenu par le professeur Vandemaele.
Prix d’entrée : 1 francs par personne.
Extrait du Journal de Charleroi, 9 avril 1872, p.33.
1 Les Artisans réunis : c’est le nom de la fanfare libérale.
27
V
Le bal du 19 décembre 1880
(…) Au moment où nous entrons (sans doute Abel Pasquier, sa famille et ses amis) dans le
salon de M. Libotte (8 heures) l’orchestre joue la première valse de l’ordre du bal et nous
restons véritablement stupéfaits. Vu de la scène, le coup d’œil est vraiment féérique ;
impossible de rien imaginer de plus gracieux que ce fouillis de jeunes et jolies femmes. Non
seulement tout ce qu’il aya de gai, de joyeux dans la jeunesse de la ville assiste au bal ; mais
les environs ont fourni un contingent inespéré. Les demoiselles étrangères sont très
nombreuses et les jeunes gens pullulent (sic). Les toilettes sont riches et de très bon goût ; les
crayons courons fiévreusement sur les programmes qui se trouvent tous remplis au bout de
dix minutes et le succès sur lequel on ne comptait plus s’affirme, s’accentue et va crescendo
jusqu’à la fin du bal.
*
* *
Mais il n’y a pas que les danseurs qui soient occupés et une fusillade bien nourrie atteste que
le champagne est attaqué avec vigueur. Le repos arrive, est-ce bien repos car à peine assis, un
des membres de la commission (organisatrice du bal) se lève pour prononcer un speech à
l’adresse des demoiselles de Fleurus, malheureusement, il n’arrive pas jusqu’à nous. L’orateur
offre des bouquets aux demoiselles qui ont organisés le bal du 25 juillet, celles-ci remercient
et font une collecte au profit de familles nécessiteuses.
Plaisir et charité ! Jeunesse, n’oubliez jamais cette belle noble devise.
L’animation est à son comble, un brouhaha incroyable règne dans la salle, les rires francs et
joyeux succèdent aux rires, les quolibets, les bons mots, détonent dans tous les coins de la
salle, les amoureux les plus timides décochent leurs déclarations les plus éloquentes.
La fusillade devient de plus en plus intense, les tirailleurs se sont formés en compagnie et le
service des ambulances à fort à faire pour enlever les cadavres.
*
* *
Mais voilà la musique qui donne le signal et le bal recommence avec un entrain qui ne faiblira
pas, car à 5 heures du matin tous les danseurs trouvent encore très naturel de crier bis (…)
Extrait de La Fleurusienne, 26 décembre 1880, p.1.
28
VI
Liste des Membres du Bureau de Bienfaisance depuis 1836 jusqu’à 1905
Charles Vangeleuken, vicaire du 11 novembre 1936 au ……..
Michel Carpent, du 11 novembre 1836 au ………
Martin Folie, du 11 novembre 1836 au 9 mars 1855
Anselme Piton, du ……… au 17 janvier 1837
Germain Thibaut, du 17 janvier 1837 au ……….
Jean Joseph Dehennault, du 24 janvier 1838 au ………..
Anselme Lebon du …… au 20 janvier 1839
Jean Jacques Gailly, du ………..au 12 janvier 1839
Henri Grégoire, du 17 janvier 1839 au ………..
Clément Barboux, curé, du 1 janvier 1839 au 7 septembre 1849
J.-B. Wauthier, du 23 janvier 1843 au ……………..
J.-B. Auguste Pasquier-Gillot, du 4 janvier 1850 au 15 avril 1870
Paul Bayot, du 14 janvier 1852 au 13 décembre 1864
Désiré Fontaine, vicaire, du 1 janvier 1853 au 9 mars 1855
Emmanuel Gonne, du 1 janvier 18574 au 31 décembre 1858
Léopold Stalon, du 9 mars 1855 au 29 février 1872
Julien Hamoir fils, du 9 mars 1855 au 16 décembre 1869
Emile Bolle-Hambersin, du 28 février 1857 au 31 décembre 1857
Paulin Dallons, du 1 janvier 1859 au 31 décembre 1860
Jean Jacques Clarembaux, du 1 janvier 1861 au 7 décembre 1866
Eugène Watiaux, du 1 janvier 1865 au 17 février 1877
Hector Carpent, du 1 janvier 1867 au 31 décembre 1886
Joseph Javaux, du 1 janvier 1870au 28 octobre 1882
Urbain André, du 12 septembre 1870 au 31 décembre 1874
Edouard Hamoir, du 17 mai 1872 au 31 décembre 1878
Antoine Stalon, du 1 janvier 1873 au 20 décembre 1884
Désiré Leclercq, du 21 février 1877 au 31 décembre 1899
Auguste Preud’homme, du 3 décembre 1882 au 19 février 1898
Victor Roussier, du 1 janvier 1884 au 9 avril 1889
Victorien Pasquier, du 1 janvier 1887 au 18 avril 1891
Gustave Verbockhaven, du 1 janvier 1891 au 13 février 1894
Léon Dallons, du 23 mai 1891 au 10 juillet 1900
Paul Vassart, du 3 mars 1894 au 31 décembre 1895
Léopold Leclercq, du 20 janvier 1894 - en fonction
Hubert Lagneaux, du 8 décembre 1894 au 24 avril 1897
Pierre Joseph Stassart, du 1 janvier 1896 - en fonction
Ernest Bauloye, du 7 mai 1897 au 12 juin 1900
Jean-Baptiste Javaux-Debry, du 1 avril 1898 - en fonction
Vital Bocqué, du 13 juillet 1900 – en fonction
Joseph Gilbert Wairy, du juillet 1900 – en fonction.
29
VII
Liste des membres de la Commission des Hospices depuis la fondation jusqu’à 1905
Jean-Baptiste Pasquier-Gillot, de 1865 au 15 avril 1870
Léopold Stalon, de 1865 au 29 février 1872
Julien Hamoir fils, de 1865 au 16 décembre 1869
Jean-Jacques Clarembaux, de 1865 au 7 décembre 1866
Eugène Watiaux, du 1 janvier 1865 au 17 février 1877
Hector Carpent, du 1 janvier 1867 au 31 décembre 1886
Joseph Javaux, du 1 janvier 1870 au 28 octobre 1882
Urbain André, du 12 septembre 1870 au 31 décembre 1874
Edouard Hamoir, du 17 mars 1872 au 31 décembre 1890
Antoine Stalon, du 1 janvier 1875 au 20 décembre 1884
Désiré Leclercq, du 21 février 1877 au 31 décembre 1878
Aristide Bouton, du 31 décembre 1878 au 20 décembre 1899
Auguste Preud’homme, du 5 décembre 1882 au 19 février 1898
Victor Roussier, du 1 janvier 1884 au 9 avril 1889
Victorien Pasquier, du 1 janvier 1887 au 18 avril 1891
Hector Carpent, du 31 aout 1889 au 29 janvier 1905
Léonard Collet, du 23 mai 1891 – en fonction
Joseph Bénit, du 3 mars 1894 – en fonction
Alexis Bouffioux, du 30 décembre 1897 – en fonction
Michel Maucourant, du 23 décembre 1899 – en fonction.
L. JACQUEMIN, op.cit., exemplaire tiré à part de septembre 1904 (Ces deux listes, ajoutées à
la fin du livre, ne se retrouvent pas dans tous les exemplaires.)
Léon Jacquemin – de par ses fonctions de secrétaire communal et secrétaires des deux
institutions charitables – a pu avoir accès à un registre du bureau de bienfaisance couvrant la
période 1836 à 1856 qui a depuis disparu.
30
VIII
Plan de l’ancienne ferme de Chantraine, devenue gendarmerie
1827
A.E.M., Gouvernement provincial, période hollandaise, n°5.462, croquis du plan de la
caserne de maréchaussée, stationnée à Fleurus, dressé ensuite de la lettre de monsieur le
Gouverneur en date du 12 décembre 1826 – F.26. (Certifié exact par Th. Moreau, géom. juré)
Sur la gendarmerie à Fleurus, Confer, L.BERNARD, Les polices en Belgique de 1794 à la
campagne de 1815 – Chronologie sommaire de l’histoire institutionnelle de la gendarmerie -
La caserne de gendarmerie – in Bulletin de la société d’histoire, arts et folklore des
communes de Fleurus, Bulletin n°48, année 2013.