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Français – Haïti
Introduction à la prise en charge psychiatrique de
la dépressionProgramme de formation
pour les médecins
ManUeL dU PartiCiPant
Zanmi Lasante | Manuel du participant i
Partners In Health (PIH) est une organisation indépendante à but non lucratif, fondée il y a plus de vingt ans en Haïti, ayant pour mission de fournir les meilleurs soins médicaux possibles dans des endroits dénués de centres, le but étant d’accompagner les patients dans leurs soins et leur traitement et de s’attaquer aux causes profondes de leurs maladies. Aujourd’hui, PIH est à l’œuvre dans quatorze pays. Sa démarche globale est de briser le cycle de la pauvreté et de la maladie en dispensant des soins de santé directs aux patients et en menant des interventions communautaires dans les domaines agricole et alimentaire, mais aussi en matière de logement, d’eau potable et de génération de revenus.
Le travail de PIH consiste en premier lieu à soigner et traiter les patients, mais il s’étend bien au-delà, l’objectif étant de transformer les communautés, les systèmes de santé et la politique mondiale en matière de santé. PIH a développé et soutenu cette approche intégrée tout en faisant face à des tragédies telles que le séisme qui a dévasté Haïti. Par le biais de collaborations avec les meilleurs établissements médicaux et instituts universitaires, tels que la Harvard Medical School et le Brigham & Women’s Hospital, PIH œuvre à diffuser ce modèle à d’autres. Par des efforts de sensibilisation auprès des bailleurs de fonds et décideurs de la santé mondiale, PIH cherche à repousser ce qu’il est possible de faire en matière de prestation de soins de santé dans les recoins les plus pauvres de la planète.
PIH mène des actions en Haïti, en Russie, au Pérou, au Rwanda, en Sierra Leone, au Libéria, au Lesotho, au Malawi, au Kazakhstan, au Mexique et aux États-Unis. Pour obtenir plus d’informations sur PIH, veuillez consulter le site www.pih.org.
De nombreux membres du personnel de PIH et Zanmi Lasante ainsi que des partenaires extérieurs ont contribué à l’élaboration de cette formation. Nous tenons à remercier Tatiana Therosme ; Père Eddy Eustache, MA ; Reginald Fils-Aime, MD ; Jennifer Sévère, MD ; Giuseppe Raviola, MD, MPH ; Jenny Lee Utech ; Helen Verdeli, PhD ; Gary Belkin, MD, PhD, MPH ; Dave Grelotti, MD ; Shin Daimyo, MPH ; Seiya Fukuda ; Andrew Rasmussen, PhD ; Helen Knight ; Kate Boyd, MPH ; Leigh Forbush, MPH ; Ketnie Aristide ; Wilder Dubuisson. Nous tenons également à remercier Virginia Allread qui a compilé et édité la version finale du Manuel du facilitateur et les diapositives PowerPoint.
Cette formation comprend des contenus adaptés de : IPT-EST for Depression in Haiti: for Patients Who Have Screened Positive for Depression, Myrna Weissman et Lena Verdeli (Manuel non publié protégé par le droit d’auteur), 2012 ; Organisation mondiale de la santé, disponible à l’adresse http://www.who.int/features/qa/62/en/index.html ; Promoting Mental Health: Concepts, Emerging Evidence, Practice, World Health Organization, Dept. of Mental Health and Substance Abuse, Victorian Health Promotion Foundation, and University of Melbourne (Genève : Organisation mondiale de la santé), 2004 ; The Manas Model for Health Counsellors: A Program to Improve the Care for Patients with Common Mental Disorders in Primary Health Care, 1st edition, Sangath Society for Child Development and Family Guidance (Goa, Inde : Sangath), 2011 ; Rapport sur la santé dans le monde 2001 : Santé mentale : Nouvelle conception, nouveaux espoirs, Organisation mondiale de la santé (Genève : Organisation mondiale de la santé ), 2001 ; Where There Is No Psychiatrist, Vikram Patel (Londres : The Royal College of Psychiatrists [Gaskell]), 2003 ; Manual for Health Counselors, Sangath (Goa, Inde : Sangath) ; Mental health response in Haiti in the aftermath of the 2010 earthquake: a case study for building long-term solutions, Giuseppe Raviola, Eddy Eustache, Catherine Oswald, and Gary S. Belkin (Harvard Review of Psychiatry 2012;20:68–77) ; National Institute of Mental Health, http://www.nimh.nih.gov/health/publications/post-traumatic-stress-disorderptsd/ ; An Introduction to Mental Health: Facilitator’s Manual for Training Community Health Workers in India, BasicNeeds (Warwickshire, UK: BasicNeeds), 2009; National Institutes of Health (NIH): www.nlm.nih.gov/medlineplus.
Nous souhaiterions remercier Grand Challenges Canada pour son soutien financier et technique dans la mise en œuvre de ce programme de formation et de notre vaste développement de systèmes de santé mentale en Haïti.
© Texte : Partners In Health, 2015 Photographies : Partners In Health Conception : Meaghan Harrigan et Partners In Health, 2015
ii Zanmi Lasante | Manuel du participant
Ce manuel est destiné aux milliers d’agents de santé dont les efforts sans relâche font de notre mission une réalité et qui constituent la cheville ouvrière de nos programmes dont le but est de sauver des vies et d’améliorer les conditions de vie dans les communautés démunies. Chaque jour, ils travaillent dans des centres médicaux, des hôpitaux et rendent visite aux membres communautaires afin d’offrir services, éducation et soutien. Ils nous enseignent à tous que la solidarité pragmatique est le remède le plus puissant pour lutter contre la maladie pandémique, la pauvreté et le désespoir.
Zanmi Lasante | Manuel du participant iii
Introduction à la prise en charge psychiatrique de la dépression
Présentation 1
Objectifs 2
Épidémiologie de la dépression et de la stigmatisation 3
Diagnostic de la dépression 6
Évaluation médicale et prise en charge de la dépression 13
Évaluation initiale de santé mentale 15
Le ZLDSI 18
Prise en charge médicamenteuse et autres traitements de la dépression 21
Suivi et documentation 27
Pratique avancée — Dépression et mhGAP 30
Révision 32
Notes 37
Annexes
Checklist relatif à la depression 39
Formulaire de consultation par les medecins 42
Fiche de demande de consultation 43
Formulaire d’évaluation initiale de santé mentale 44
Fiche pharmacologique pour la dépression 52
Formulaire de suivi en santé mentale 53
iv Zanmi Lasante | Manuel du participant
Zanmi Lasante | Manuel du participant 1
Présentation
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (World Health Organization, WHO), les troubles mentaux non traités représentent 13 % de la charge totale de morbidité. Les troubles dépressifs unipolaires constituent la troisième cause de la charge de la maladie, mais les prédictions actuelles suggèrent que d’ici 2030, la dépression sera la principale cause de la charge de morbidité à l’échelle mondiale. En outre, il existe un vaste fossé entre le besoin de traitement et la fourniture de ce traitement à travers le monde. Dans les pays à revenus faibles et intermédiaires, entre 76 % et 85 % de personnes atteintes de troubles mentaux graves ne reçoivent aucun traitement par rapport à leurs problèmes de santé mentale.1
L’invalidité due à un trouble dépressif et au manque de services psychiatriques se fait ressentir avec acuité à Haïti. Le tremblement de terre dévastateur survenu à Haïti en 2010 a mis en évidence une absence de services psychiatriques biomédicaux. Pour Partners In Health et Zamni Lasante, le tremblement de terre a été le point de départ de l’intégration de la santé mentale dans le système de soins de Zanmi Lasante. Ce nouveau système de soins psychiatriques est un modèle qui est intégré au contexte culturel haïtien et soutenu par des modèles biopsychosociaux fondés sur les résultats.2
Ce programme de formation marque une étape majeure dans les efforts déployés par Partners In Health/Zanmi Lasante pour répondre aux besoins de services psychiatriques en Haïti par la formation des prestataires de soins de santé non spécialisés. Ce sont les prestataires de soins de santé de première ligne qui ont joué un rôle important en nous aidant à reconnaître le besoin de services psychiatriques, et qui joueront un rôle déterminant dans l’élargissement de ces services. Il s’agit notamment des agents de santé communautaires, des infirmiers(ères), des psychologues et travailleurs sociaux, et des médecins. Grâce à ce programme de formation, les prestataires de soins de santé possèderont les connaissances et les compétences techniques nécessaires pour identifier, gérer et traiter les troubles dépressifs majeurs. Ils pourront, par ailleurs, agir en tant que défenseurs des droits des patients souffrant de maladie mentale. Au terme de cette formation, les psychologues et les travailleurs sociaux comprendront comment travailler main dans la main avec les agents de santé communautaires, les infirmiers(ères) et les médecins pour fournir aux patients atteints de dépression des soins psychiatriques et médicaux de haute qualité, à visage humain.
1 Secrétariat de l’OMS. Charge mondiale des troubles mentaux et nécessité d’une réponse globale coordonnée du secteur de la santé et des secteurs sociaux au niveau des pays. 1er décembre 2011. Disponible sur : http://apps.who.int/gb/ebwha/pdf_files/EB130/B130_9-fr.pdf 2 Raviola G, Severe J, Therosme T, Oswald C, Belkin G, Eustache E. The 2010 Haiti Earthquake Response. Psychiatric Clinics. Septembre 2013Volume 36, Numéro 3, Pages 431–450.
2 Zanmi Lasante | Manuel du participant
Objectifs
À l’issue de cette formation, les participants pourront :
• Décrire l’épidémiologie de la dépression. • Énumérer les responsabilités du médecin dans le processus de prise en charge de la
dépression. • Décrire l’importance de la prise en charge psychiatrique dans un contexte de droits de
l’homme. • Identifier les stigmatisations liées à la maladie mentale et leur impact sur la prise en
charge des patients et le succès de celle-ci. • Appliquer le modèle biopsychosocial au diagnostic et à la prise en charge de la
dépression. • Énumérer les quatre signes et symptômes (les « ABCD ») de la dépression. • Décrire les diagnostics différentiels des maladies liées à la dépression. • Expliquer comment aborder et évaluer les patients présentant des crises suicidaires. • Identifier l’importance de réaliser un examen médical avant un examen psychiatrique. • Définir le delirium. • Identifier les conditions médicales et les maladies mentales dont les symptômes peuvent
être assimilés à la dépression. • Remplir correctement le Formulaire de consultation du patient. • Développer les bonnes compétences d’entretien. • Remplir correctement les parties du formulaire d’évaluation psychiatrique initiale se
rapportant au médecin. • Réaliser l’inventaire de dépistage de la dépression de Zanmi Lasante. • Expliquer la collaboration entre le médecin et le psychologue dans l’évaluation des
patients présentant des symptômes de dépression. • Décrire les options thérapeutiques pharmacologiques et non pharmacologiques de la
dépression. • Fournir des messages de psychoéducation sur la consommation de médicaments aux
patients. • Énumérer les indications, la posologie, le mode d’action et les effets indésirables associés
à l’amitriptyline et la fluoxétine, des médicaments utilisés dans le traitement de la dépression.
• Expliquer la procédure de suivi des personnes atteintes de dépression. • Remplir correctement les parties du formulaire de suivi se rapportant au médecin. • Expliquer comment utiliser le mhGAP dans la prise en charge de la dépression. • Expliquer comment utiliser le mhGAP dans la prise en charge de l’automutilation ou du
suicide.
Zanmi Lasante | Manuel du participant 3
Épidémiologie de la dépression et de la stigmatisation
Maladie mentale et santé La santé est définie par l’OMS comme « un état de complet bien-être physique, mental et social ». Une bonne santé mentale contribue à la bonne santé générale du corps. Plus qu’une absence de troubles mentaux, la santé mentale est un état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté.
Lorsqu’une personne n’a pas une bonne santé mentale, elle est considérée comme ayant un trouble de santé mentale ou un problème de santé mentale. Dépression - Les principales causes de la maladie La dépression est fréquente dans le monde entier, dans tous les pays et dans toutes les cultures. Les troubles dépressifs unipolaires étaient la troisième cause de la charge de morbidité dans le monde en 2004. Toutefois, il est attendu qu’ils deviennent la principale cause de la charge de morbidité dans le monde en 20303.
Facteurs de risque psychosocial comprennent : • Accompagnement social faible
• Décès précoce d’un parent
• Introversion
• Sexe féminin
• Facteur de stress récent (notamment une affection médicale) Lacunes en matière de traitement Le fossé entre le BESOIN de traitement la FOURNITURE de soins est très vaste : • Pays à revenu faible et moyen : entre 76 % et 85 % des personnes atteintes de troubles
mentaux graves ne reçoivent aucun traitement pour leurs problèmes de santé mentale. • Pays à revenu élevé : entre 35 % et 50 % ne reçoivent pas de traitement.4
3 WHO. 2008. The Global Burden of Disease, 2004 Update. Part 4, Burden of disease: DALYs. Figure 27. Available at: http://www.who.int/healthinfo/global_burden_disease/2004_report_update/en/ 4 WHO Secretariat. 1 December 2011. Global burden of mental disorders and the need for a comprehensive, coordinated response from health and social sectors at the country level. Available at: http://apps.who.int/gb/ebwha/pdf_files/EB130/B130_9-en.pdf
4 Zanmi Lasante | Manuel du participant
Déclaration universelle des droits de l’homme Expliquez qu’en 1948 (après la Seconde Guerre mondiale), des représentants de plus de 48 pays se sont réunis pour élaborer un document appelé la Déclaration universelle des droits de l’homme. La Déclaration cite tous les droits que les êtres humains doivent avoir pour vivre librement et dans la dignité. La Déclaration stipule que « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ». La Déclaration universelle des droits de l’homme énumère de nombreux droits, y compris ceux nommés pendant le remue-méninges. Parmi les droits cités, figure le droit aux soins de santé et à un bon niveau de vie. La Déclaration stipule également que les gouvernements, les communautés et les individus sont tous responsables de la défense et de la protection des droits de l’homme.
TOUS les êtres humains ont le droit de : • Vivre librement et à l’abri de dangers.
• Ne pas être traités avec cruauté.
• Ne pas être asservis.
• Choisir leur religion.
• Penser et s’exprimer librement.
• Participer à la vie politique de leur pays [vote, etc.].
• Se marier et fonder une famille.
• Détenir une propriété.
• Travailler et être rémunéré et traité équitablement.
• Avoir un niveau de vie suffisant pour assurer leur santé, leur bien-être et ceux de leur famille, notamment le droit à l’alimentation, à l’habillement, au logement, aux soins médicaux, ainsi qu’aux services sociaux nécessaires.
• Recevoir une éducation.
Échanges et questions • À votre avis, comment est-ce que le concept de droits de l’homme peut-il être appliqué
(ou pas) aux personnes atteintes de troubles mentaux à Haïti ? • Quelle peut être votre contribution pour améliorer la situation ?
Zanmi Lasante | Manuel du participant 5
La stigmatization et la discrimination Bon nombre de familles haïtiennes sont privées de leurs droits fondamentaux. Les personnes atteintes de problèmes de santé mentale sont particulièrement vulnérables au déni de leurs droits, de leur santé et de leur bien-être.
Les membres de la communauté, les prestataires de soins de santé et même les chefs religieux stigmatisent parfois les personnes atteintes de troubles mentaux. Dans certains cas, la stigmatisation peut amener ces personnes à exercer des discriminations à l’égard des personnes atteintes de troubles mentaux. La discrimination aboutit souvent à la négligence, aux violences physiques, au refus de soins de santé et à d’autres formes d’abus. Questions et échanges • Quelles étaient vos croyances au sujet des personnes atteintes de troubles mentaux ainsi
que vos pratiques à leur égard ? • Quelle a été votre attitude à l’égard des personnes atteintes de troubles mentaux ?
• Que pouvez-vous faire pour changer vos croyances et vos pratiques ?
6 Zanmi Lasante | Manuel du participant
Diagnostic de la dépression
L’approche de Zanmi Lasante pour le diagnostic, les soins et le traitement de la maladie mentale s’inscrit dans une perspective plus large que celle souvent utilisée dans la médecine conventionnelle. Cette approche peut être considérée comme le modèle biopsychosocial.
Le modèle biopsychosocial est une approche plus large et intégrée au comportement humain et à la maladie en comparaison au modèle biomédical, qui est plus traditionnel. Le modèle biopsychosocial peut être appliqué à toute les maladies ou affections. Elle suggère que les facteurs psychosociaux affectent l’apparition et l’évolution de presque tous les troubles physiques et mentaux chroniques et, à ce titre, les aspects comportementaux et émotionnels d’un patient doivent être pris en considération lors de la prise des décisions concernant le traitement et le soutien.
Un modèle biopsychosocial équilibré pour le diagnostic, l’évaluation, les soins et le traitement est essentiel. Facteurs de risques fondamentaux des problèmes de santé mentale • Facteurs biologiques :
– Affections chroniques (exemple : VIH)
– Lésions cérébrales/traumatisme crânien
– Tempérament
– Génétique
• Facteurs sociaux
– Pauvreté
– Facteurs familiaux (exemple : violence domestique, abus, communication)
• Facteurs psychologiques
– Multiples causes externes potentielles de stress et détresse intérieure
Zanmi Lasante | Manuel du participant 7
Cas : Modèle biopsychosocial Leila est une jeune fille de 16 ans qui a récemment été hospitalisée en raison d’idéations suicidaires actives. On a trouvé à Leila à la maison tenant un bidon de pesticide de 2 litres vers sa bouche. Leila a un historique d’idéation suicidaire. Elle a essayé de se couper les veines par le passé, mais le couteau n’avait pas pénétré sa peau. Elle a affirmé qu’elle ne serait pas en mesure de se retenir à nouveau.
Leila présente des signes de dépression depuis 2 ans, et des idées suicidaires depuis les 18 derniers mois. Leila est une femme en surpoids, qui semblait triste, incapable de regarder les gens dans les yeux, et ayant des aptitudes sociales médiocres. Elle dit qu’elle n’a pas d’amis à l’école ; elle présente un affect dépressif et apathique. Leila a fait état de difficultés de sommeil, d’une perte d’énergie, d’une humeur irritable et de problèmes d’appétit. Elle a également affirmé éprouver des sentiments importants d’inutilité, d’impuissance et de désespoir.
Leila a expliqué que sa dépression avait empiré au cours des 2 dernières semaines parce que sa sœur était revenue vivre à la maison. Sa sœur est violente envers elle (la semaine dernière, elle a voulu étrangler Leila pour avoir emprunté ses vêtements), et Leila croit que sa mère ne punit pas sa sœur comme elle le mérite.
Les parents de Leila ont divorcé quand elle avait 10 ans. Sa mère est une victime de violence domestique et son père est un alcoolique. Leila affirme n’avoir aucun antécédent d’abus de substance. Questions liées au cas
1. Du point de vue biopsychosocial, que se passe-t-il dans ce cas ? Quels sont les potentiels facteurs biologiques, psychologiques et sociaux impliqués ?
2. Quels autres aspects doivent être pris en compte ou explorés dans ce cas ? Adapté de : Sekhar, Deepa. 2000. Major Depressive Disorder in Adolescence: a case study. Disponible sur : www.brown.edu/Courses/BI.../Deepa%20Sekhar.doc
8 Zanmi Lasante | Manuel du participant
Biologie : les causes La dépression implique un fonctionnement anormal des neurotransmetteurs, notamment : • Les monoamines (sérotonine, norépinéphrine et dopamine)
• L’acide gamma-aminobutyrique (Gamma-aminobutyric acid, GABA)
• Le glutamate Les gènes contribuent à la vulnérabilité à la dépression : • Plus fréquents chez les parents au premier degré.
• La concordance est plus élevée chez les jumeaux monozygotes que chez les dizygotes.
• Augmentation de la prévalence de l’alcoolisme parmi les proches. En général, les troubles liés à la dépression sont déclenchés par des facteurs non génétiques supplémentaires. ABCD des principaux troubles dépressifs En général, lorsque l’on considère la façon d’aborder et de décrire les symptômes et les signes de maladie mentale, quatre zones de symptômes doivent être prises en compte : les ABCD (abréviation anglaise : A = Affect [affect], B = Behaviour [comportement], C = Cognition [cognition] et D = Development [développement]). Affect et humeur • Affect : indicateurs faciaux, vocaux et gestuels des sentiments et des émotions.
• Humeur : l’état émotionnel du patient (exemple : content, triste, irritable, en colère). Comportement • Les actes et les maniérismes du patient dans ses rapports avec son environnement. Cognition et perception • Cognition : traitement de l’information, application des connaissances et modification
des préférences. • Perception : consiste à prendre conscience et comprendre son environnement en
organisant et en interprétant les informations sensorielles. Développement : • Les étapes normales ne sont pas atteintes.
• Les événements ou les circonstances de la vie peuvent précipiter la survenue de crises liées à la santé mentale.
• La maladie mentale peut entrainer des altérations fonctionnelles.
Zanmi Lasante | Manuel du participant 9
Signes et symptômes des principaux troubles dépressifs • Affect et humeur : air triste, éprouve de la tristesse, sentiments d’inutilité
• Comportement : ralentissement psychomoteur, manque d’intérêt pour les activités ludiques, manque d’énergie, insomnie et hypersomnie
• Cognition et perception : problèmes de concentration, ruminations de culpabilité persistantes, pensées suicidaires
• Développement : difficultés à mener à bien les activités habituelles, domestiques ou académiques, ou d’autres domaines fonctionnels
Diagnostic de la dépression sévère Pour diagnostiquer une dépression modérée à sévère, évaluer : • si le patient a présenté des symptômes au cours des deux dernières semaines ;
• si le patient a rencontré des difficultés dans son quotidien à cause des symptômes au cours des deux dernières semaines.
Les résultats suivants suggèrent une dépression sévère : • ZLDSI > 18 ; OU
• Idéation suicidaire ; OU
• Changements fonctionnels (incapacité de travailler ou d’aller à l’école, de maintenir des relations sociales/familiales ou de prendre des responsabilités) ; OU
• Présence de psychose Du moment que la dépression n’est pas imputable à un problème médical, l’état de santé des patients va s’améliorer au fil du temps avec la psychothérapie. Les médicaments (amitriptyline ou la fluoxétine) peuvent être bénéfiques, mais seulement si le patient est atteint d’une dépression sévère. Les autres symptômes La dysthymie
La dysthymie est aussi appelée dépression névrotique, trouble dysthymique ou dépression chronique. C’est un trouble de l’humeur similaire à la dépression, mais avec des symptômes moins sévères, mais plus durables (par définition, au moins deux ans pour les adultes, un an pour les enfants et les adolescents). Les personnes atteintes de dysthymie peuvent croire que la dépression fait partie de leur caractère, à telle enseigne qu’elles ne pensent pas à parler des symptômes avec des médecins. Étant donné que le traitement de cette maladie est différent de celui de la dépression, une distinction claire doit être établie entre les deux maladies. Trouble bipolaire
Nécessite un antécédent d’au moins un épisode maniaque ou psychotique. L’humeur oscille entre la dépression et l’hypomanie ou la manie ; et la dépression peut également être accompagnée de psychose, dans certains cas.
10 Zanmi Lasante | Manuel du participant
Trouble de l’adaptation
Peut être diagnostiqué en présence d’un facteur de stress psychosocial identifiable et lorsque les symptômes ne répondent pas à tous les critères des principaux troubles dépressifs. Trouble de somatisation
Un syndrome chronique de : problèmes somatiques multiples récurrents ne pouvant pas être justifiés du point de vue clinique. Dans toutes les cultures, la majorité des patients atteints de dépression présentent uniquement des symptômes somatiques, la moitié d’entre eux présentant des symptômes inexpliqués : • associés à la détresse psychosociale ;
• associés à des comportements nécessitant une assistance médicale ;
• a tendance à survenir le plus souvent dans les populations pauvres et rurales.
Vérifier les antécédents de parents inconnus ou désaffectés, ou de violences sexuelles ou physiques pendant l’enfance. Trouble de conversion
Le trouble de conversion est une perte ou un changement dans la fonction motrice ou sensorielle, qui est évocateur d’un trouble physique, mais causé par des facteurs psychologiques.
Symptômes fréquents : paralysie, aphonie, crises non épileptiques, troubles de la démarche et de la coordination des mouvements, cécité, vision en tunnel et anesthésie.
Signes de cause psychosociale : • Relation temporelle entre l’apparition des symptômes et les facteurs déclenchants ou les
facteurs de stress environnementaux. Trouble panique
Qui provoque des états épisodiques de peur intense ou d’inconfort dans lesquels les symptômes d’anxiété ont commencé brusquement et atteint leur maximum au bout de dix minutes environ et sont accompagnés d’une attaque de panique ; l’étourdissement, les palpitations, les douleurs thoraciques, la transpiration, les frissons, les tremblements, les engourdissements ou les picotements, l’essoufflement, l’étouffement, les nausées, les sentiments d’irréalité, la peur de perdre le contrôle, la peur de mourir. Trouble de l’anxiété généralisée Caractérisé par une inquiétude excessive et de l’anxiété, presque tous les jours, pendant six mois. La personne a du mal à contrôler ses angoisses ou inquiétudes.
Zanmi Lasante | Manuel du participant 11
Le trouble de stress post-traumatique, qui se caractérise par :
Le fait de revivre l’expérience d’un événement traumatique auquel la personne a été témoin ou victime. L’événement traumatique aurait été intensément horrible. Les patients atteints de TSPT se sentent souvent socialement détachés ou émotionnellement engourdis. Ils peuvent présenter des symptômes d’hyperexcitation ; ceux-ci peuvent provoquer une détresse significative ou une interférence avec l’école, les relations et les activités importantes. Epilepsie
L’épilepsie est une maladie chronique, caractérisée par des crises récurrentes non provoquées. Ses causes sont nombreuses ; elle peut être génétique ou peut survenir chez des personnes qui ont des antécédents de traumatisme de la naissance, des infections cérébrales ou un traumatisme crânien. Dans certains cas, aucune cause spécifique ne peut être identifiée. Les deux principales formes de crises sont la forme convulsive et la forme non convulsive. • L’épilepsie non convulsive a des caractéristiques telles que le changement de la
sensibilité, du comportement, des émotions ou des sens (comme le goût, l’odorat, la vision ou l’audition), qui sont semblables à des troubles de santé mentale avec lesquels la maladie peut être confondue.
• L’épilepsie convulsive présente des caractéristiques telles que la contraction soudaine des muscles, ce qui entraîne une chute de la personne qui s’allonge toute raide, suivie par des muscles qui alternent entre détente et rigidité, avec ou sans incontinence fécale ou urinaire. Ce type est associé à une plus grande stigmatisation et à une morbidité/mortalité plus élevée.
Crises de santé mentale
Les exemples de crises de santé mentale comprennent : • La menace de se suicider
• Un danger pour les autres (violence ou menace de faire mal à quelqu’un)
• Un épisode de psychose aiguë Le suicide est le fait de causer volontairement sa propre mort. L’automutilation est un terme plus large, qui renvoie à l’empoisonnement ou aux blessures qu’on s’inflige soi-même, dont l’intention ou les résultats peuvent être fatals ou pas.
12 Zanmi Lasante | Manuel du participant
Toute personne âgée de plus de 10 ans et présentant les affections suivantes doit être interrogée sur des pensées ou des plans d’automutilation qu’elle aurait eus au cours du mois passé ainsi que sur les actes d’automutilation au cours de l’année passée : • L’une des autres affections prioritaires
• Une douleur chronique
• Une détresse émotionnelle aiguë Évaluer les pensées, les plans et les actes d’automutilation pendant l’évaluation initiale et périodiquement par la suite, selon la nécessité.
Penser à poser ces trois questions :
1. Souhaitez-vous être mort ou pensez-vous à la mort ?
2. Avez-vous des pensées de mettre un terme à votre vie ?
3. Avez-vous volontairement fait quelque chose pour vous faire du mal ?
Tous les patients qui répondent par « oui » à l’une de ces questions doivent être considérés comme étant gravement déprimés. Les patients ayant déjà fait une tentative de suicide ou ayant des plans de suicide présentent un risque plus élevé. Fournir des soins ou l’orienter pour une prise en charge immédiatement.
Zanmi Lasante | Manuel du participant 13
Évaluation médicale et prise en charge de la dépression
Quelques points clés avant de conclure que le patient a un problème psychiatrique
• Il faut disposer de toutes les informations médicales possibles avant de pouvoir poser un diagnostic psychiatrique.
• Exclure le delirium et d’autres causes médicales et neurologiques avant de diagnostiquer une maladie psychiatrique.
• Ne jamais traiter un problème psychiatrique sans savoir quelle est la nature exacte du problème.
En tant que médecins, vous êtes responsables de participer à l’évaluation médicale appropriée des patients. Les patients meurent parce qu’un problème médical est considéré à tort comme un problème psychiatrique, et par conséquent, la personne ne reçoit pas une évaluation médicale adéquate. De même, les patients souffrant de troubles mentaux ne font pas l’objet d’une évaluation en vue de la détection de maladies comorbides, laissant ces patients en proie à des maladies potentiellement évitables. Delirium Un trouble de la conscience ou une conscience de son environnement diminuée. Il se développe sur une période de plusieurs jours et varie au cours d’une même journée. Ce trouble est accompagné de déficits cognitifs ou de problème de réflexion. Le delirium peut être induit par la consommation de substances ou lié à une affection médicale, à savoir des maladies cardiaques, néoplasiques ou infectieuses.
Les différences entre le delirium et la psychose (qui sont souvent confondus) : • Hallucinations, le plus souvent auditives, « entendre des voix ».
• Cas d’hallucinations qui ne sont pas transitoires.
• Se développent habituellement plus lentement ; il s’agit de problèmes que la famille a remarqués depuis longtemps.
• Les symptômes changent habituellement en quelques semaines ou mois.
14 Zanmi Lasante | Manuel du participant
Activité
Groupe 1 • Quels sont les symptômes du sevrage alcoolique ? • Qui pensez-vous être à risque de sevrage alcoolique ?
Pourquoi dites-vous cela ? • Comment distinguez-vous un patient atteint de dépression d’un patient
soumis au sevrage alcoolique ?
Groupe 2 • Quels sont les médicaments et poisons qui peuvent provoquer des symptômes psychiatriques en cas d’ingestion ?
• Selon vous, quelles sont les personnes qui courent le risque d’ingestion/surdosage de médicaments ou de poison ? Pourquoi dites-vous cela ?
• Comment distinguez-vous un patient atteint de dépression d’un patient ayant absorbé une surdose de médicaments ou de poison ?
Groupe 3 • Quelles affections médicales, sans rapport avec l’alcool et les drogues, peuvent ressembler à une maladie psychiatrique ?
• Quelles sont, selon vous, les personnes exposées à ces affections médicales ? Pourquoi dites-vous cela ?
• Comment distinguez-vous un patient souffrant de ces affections médicales d’un patient souffrant de dépression ?
Commencer d’abord par un examen physique !
• Effectuer un examen physique complet et vérifier la présence d’autres symptômes médicaux.
• Évaluer les causes médicales de la dépression (hypothyroïdie, anémie, drogues, VIH) et des comorbidités à l’aide l’anamnèse, de l’examen physique et des analyses de laboratoire.
• Documenter les résultats dans le formulaire d’évaluation initiale de santé mentale.
• Rester vigilant en cas besoin d’une intervention médicale rapide. Composantes de l’examen physique
• Signes vitaux (température, fréquence cardiaque, pouls)
• Examen de la tête, des yeux, des oreilles, du nez et de la gorge
• Thorax/poumons
• Examen cardiovasculaire
• Abdomen
• Appareil génital
• Membres
• Peau
• Ganglions lymphatiques
• Examen neurologique
Zanmi Lasante | Manuel du participant 15
Évaluation initiale de santé mentale En tant que médecin généraliste, vous devez savoir comment effectuer une évaluation de santé mentale, notamment l’évaluation psychiatrique, l’examen médical, le diagnostic et le plan thérapeutique. Soins psychiatriques : principes généraux
• Ne pas faire de mal.
• Protéger l’autonomie et la sécurité du patient.
• Maintenir des limites de relations thérapeutiques avec le patient.
• Obtenir de bons antécédents du trouble présenté.
• Une évaluation médicale adéquate est nécessaire avant le diagnostic psychiatrique.
• Préserver la confidentialité du patient.
• Définir les priorités et, le cas échéant, recourir à la méthode de fourniture d’un traitement le moins restrictif possible.
• Fournir au patient et sa famille des informations détaillées sur le diagnostiques, les traitements recommandés et les traitements alternatifs.
Techniques d’entretien de base
• Parler avec le patient dans un endroit confidentiel où il peut se sentir en sécurité.
• Être sensible ; respecter la vulnérabilité émotionnelle du patient.
• Rester conscient de sa propre réaction face au patient. Protéger le patient de ses propres états émotionnels.
• Ne pas laisser le patient se sentir jugé.
• Faire preuve d’empathie.
• Recourir à l’écoute active.
• Poser des questions ouvertes, qui aideront à comprendre le trouble que le patient subit.
• Prendre connaissance de toute l’histoire du patient.
• Rencontrer le patient avec le même niveau d’énergie que lui.
• Suivre la position du patient sur les questions de religion et de spiritualité.
16 Zanmi Lasante | Manuel du participant
Jeu de rôle d’entretien 1 : Josie Informations de base pour orienter le jeu de rôle :
Josie est une femme âgée de 52 ans qui s’est présentée à votre clinique. Elle dit qu’« elle n’a plus aucun intérêt pour quoi que ce soit ». Elle présente les symptômes physiques suivants : baisse d’énergie, tremblements dans tout le corps, flux menstruels irréguliers et insomnie. Lorsqu’on l’interroge sur sa famille, Josie admet qu’elle éprouve du ressentiment envers sa mère et son père (aujourd’hui décédés) : son père s’est marié plusieurs fois. Elle affirme avoir fait l’objet de violences physiques et verbales de la part son père. À cause du divorce d’avec le père de Josie quand elle avait six ans, la mère de Josie a déménagé à Port-au-Prince. Accablée par les difficultés financières et les contraintes de la vie, la mère de Josie est devenue irascible et violente envers elle ainsi que ses frères et sœurs (Josie était l’aînée des enfants).
Josie a quitté la maison à 17 ans, s’est mariée à 25 et a eu quatre enfants. Cet épisode de dépression a été déclenché lorsque sa fille aînée, qui est aujourd’hui âgée de 26 ans, ne répondait pas à ses attentes. Josie commença à manifester de la colère envers sa fille, comme sa mère le fit avec elle il y a plusieurs années. Josie a de sérieux problèmes de communication avec son mari.
Script :
Médecin : Pouvez-vous me parler brièvement de ce qui vous a poussé(e) à venir ici pour un traitement ?
Patient : répond en fonction de l’histoire.
Médecin : Pouvez-vous m’en dire un peu plus (sur le problème/le symptôme/la maladie) ? (Explorer la chronologie des événements.)
Patient : répond en fonction de l’histoire.
Médecin : Êtes-vous actuellement traité(e) pour cela (situation alarmante/symptôme/maladie) ? Comment ? Prenez-vous des médicaments pour cela ? Avez-vous pris des médicaments pour cela ?
Patient : répond en fonction de l’histoire.
Médecin : Au cours des deux dernières semaines, à quelle fréquence avez-vous ressenti une perte d’intérêt ou de plaisir à entreprendre une activité ?
Patient : répond en fonction de l’histoire.
Médecin : Au cours des deux dernières semaines, combien de fois vous-êtes vous senti(e) triste, déprimé(e) ou désespéré(e) ?
Patient : répond en fonction de l’histoire.
Médecin : D’accord. À présent, je vais vous poser quelques questions sur vos antécédents médicaux... (fin du jeu de rôle). Adapté de : Flower Essence Society, Journey out of Depression. Disponible sur : http://www.flowersociety.org/journey.htm
Zanmi Lasante | Manuel du participant 17
Jeu de rôle d’entretien 2 : Catheline Votre patient, Catheline, est une femme de 45 ans dont la fille est morte en donnant naissance il y a environ deux mois. Les gens ont repris leurs activités normales, et on s’attend à ce qu’il en soit de même pour elle. En réalité, Catheline vient à peine de commencer son deuil. Elle est déprimée, confuse, se pose des questions, cherche des réponses, et est en colère contre sa fille récemment décédée qui, dans les jours qui ont précédé sa mort, il y a de cela deux mois, a refusé de se rendre à la maternité lorsqu’elle a commencé à saigner.
Jeu de rôle d’entretien 3 : Emmanuel Le ASC amène Emmanuel, un jeune homme de 35 ans, à la clinique. C’est à peine si Emmanuel parle et, lorsqu’il le fait, son langage est monosyllabique. Son discours est ponctué de longs silences. Les phrases qu’il commence sont presque toujours inachevées. Il n’arrive pas au bout de ses pensées. Cet homme semble quelque peu distrait. Sa femme l’aurait quitté, et il le ressent comme un véritable échec, une honte personnelle et une humiliation.
Jeu de rôle d’entretien 4 : Gaby Élève très brillante au secondaire, votre patient, Gaby, une femme de 19 ans, n’a pas été admise à la faculté de médecine de l’université. Sa vie a été totalement centrée sur cet objectif et maintenant, tout semble s’écrouler autour d’elle. Elle a des troubles somatiques : perte de sommeil, perte d’appétit, perte de poids, tristesse, fatigue.
Examen de l’état mental L’évaluation de l’état mental comprend : • Apparence générale : décrire l’apparence du patient, par exemple s’il fait son âge, s’il
garde un bon contact visuel, s’il s’habille de manière appropriée, etc. • Orientation : attentif et orienté vers le temps (jour de la semaine), l’endroit (lieu où se
trouve le patient ) et la personne (qui peut dire qui il/elle est). L’altération peut suggérer la démence ou le delirium.
• Comportement
• Discours
• Humeur : euthymique (normale), triste, déprimé, irritable, en colère – utiliser les propres mots du patient
• Affect : compatible avec l’humeur, l’anxiété, etc.
• Processus de réflexion : pensées qui défilent/maniaques, pauvreté de la pensée (absence de pensée)
• Contenu des pensées ; hallucinations auditives, hallucinations visuelles, délires paranoïdes, pensées suicidaires, désir de nuire à autrui
• Lucidité : bonne, passable ou mauvaise
• Jugement : bon, passable ou mauvais
18 Zanmi Lasante | Manuel du participant
Le ZLDSI
L’outil de dépistage de la dépression, appelé inventaire de dépistage de la dépression de Zanmi Lasante (Zanmi Lasante Depression Screening Inventory, ZLDSI), comporte 13 éléments et a été mis au point de manière à pouvoir être utilisé par tous les prestataires de soins de santé, indépendamment de leur niveau : ASC, infirmiers(ères), travailleurs sociaux, psychologues et médecins. Le ZLDSI vise à fournir non seulement un score numérique qui peut guider l’évaluation et l’aiguillage, mais aussi un score qui peut guider le traitement au fil du temps et servir de mesure de l’amélioration clinique.
Il est destiné à être un outil simple et facile à utiliser. Cependant, certaines étapes peuvent rendre son utilisation plus facile. L’une d’elle est la préparation du patient à répondre au format des questions ; les questions peuvent déconcerter les patients lorsqu’elles sont mal posées. Les prestataires de soins de santé devraient également s’assurer de prendre le temps nécessaire pour obtenir les réponses des patients, et non pas se précipiter sur les questions. Comment utiliser le ZLDSI • Trouver un endroit calme et discret pour poser les questions.
• Commencer en disant : « Je vais maintenant vous poser quelques questions au sujet de la manière dont vous vous sentez à plusieurs égards. J’aimerais que vous pensiez aux dernières semaines pendant que vous répondez aux questions.
• Commencer par le côté supérieur gauche du ZLDSI, puis poser la première question suivie de l’élément 1.
• Laisser le patient répondre.
• Entourer le numéro de la réponse fournie.
• Présenter à nouveau les quatre descripteurs après chaque question.
• Une fois les questions terminées, additionner les chiffres pour obtenir un score numérique.
Si vous avez un doute sur un diagnostic ou si vous avez une question au sujet d’un cas, alors vous devez consulter l’équipe psychiatrique de l’hôpital.
Zanmi Lasante | Manuel du participant 19
Jeu de rôle ZLDSI 1 Contexte :
David est un homme marié de 28 ans. Il exerce un métier exigeant et très stressant au sein du ministère de la Santé. David a toujours été un travailleur acharné. Il a obtenu son diplôme avec félicitations du jury et se fixe encore des normes personnelles très élevées. Il peut être très autocritique quand il ne parvient pas à les satisfaire. Il y a quelques temps, il s’est livré à une lutte contre des sentiments d’inutilité et de honte persistants à cause de son incapacité à obtenir d’aussi bons résultats que par le passé.
Au cours des dernières semaines, David a ressenti une fatigue inhabituelle et éprouvé de plus en plus de difficultés à se concentrer au travail. Ses collègues de travail ont remarqué qu’il est souvent irritable et retiré, ce qui est étrange pour quelqu’un qu’on sait positif et très sympathique. Il s’est déclaré malade à plusieurs reprises, ce qui ne lui ressemble pas du tout. Pendant ces jours, il est resté au lit toute la journée, à regarder la télévision ou à dormir.
À la maison, l’épouse de David a aussi remarqué ce changement d’attitude. David manifeste peu d’intérêt sexuel et a eu des difficultés à s’endormir le soir. Son insomnie l’a tenue éveillée puisqu’il n’a cessé de se tourner et se retourner pendant une heure ou deux après qu’ils se soient couchés. Elle l’a plusieurs fois entendu avoir des conversations téléphoniques plutôt tristes avec un frère, ce qui l’a inquiétée. Lorsqu’elle essaie d’aborder la question avec lui, il la repousse brusquement en disant que « tout va bien ».
Bien qu’il n’ait jamais envisagé de se suicider, David se sent de plus en plus insatisfait de sa vie. Il est frustré envers lui-même parce qu’il a le sentiment d’avoir toutes les raisons d’être heureux, mais ne parvient pas à ébranler le sentiment de pessimisme qui, depuis quelques temps, assombrit son quotidien. Instructions pour les jeux de rôle :
Le médecin doit utiliser le ZLDSI pour le dépistage de la dépression. Le patient devrait répondre en fonction des informations fournies dans la section intitulée contexte. Adapté de : DeepDiveAdmin. PsyWeb.com. 15 mai 2013. Disponible sur : http://www.psyweb.com/Casestudies/CaseStudies.jsp
20 Zanmi Lasante | Manuel du participant
Étude de cas ZLDSI Questions liées au cas
1. Vous voyez un jeune homme à la clinique. Vous effectuez une évaluation comme vous l’avez appris. Il présente des symptômes de dépression potentiels. Vous découvrez qu’il a un score ZLDSI de 13. Quel sera votre plan d’action ?
2. Une femme de 35 ans, qui a eu des difficultés à mener ses activités normales au cours des six derniers mois, est soumise à un dépistage de la dépression par un ASC à l’aide du ZLDSI. Cette femme a un score de 32, et vous a été envoyée. Vous effectuez une évaluation comme vous l’avez appris. Vous déterminez qu’il est fort probable que la femme soit déprimée. Quel sera votre plan d’action ?
Zanmi Lasante | Manuel du participant 21
Prise en charge médicamenteuse et autres traitements de la dépression
Traitement : principes généraux • Le traitement psychosocial et le traitement psychopharmacologique de la dépression sont
tous les deux efficaces. • Les symptômes dépressifs légers peuvent souvent être traités grâce à la psychothérapie et
à des interventions psychosociales uniquement. • Le meilleur moyen de traiter la dépression modérée et sévère est une combinaison de
médicaments de psychothérapie et d’assistance sociale. Médicaments pour la dépression Amitriptyline (Dépression ; trouble de l’anxiété y compris le trouble de stress post-traumatique) • Efficaces, mais les effets secondaires anticholinergiques limitent leur utilisation comme
antidépresseurs primaires. • Fatals en cas de surdosage.
• Effets secondaires :
– Risque de pensées suicidaires au cours des 2 premières semaines, aggravation de la dépression/anxiété.
– Apparition de la manie chez les patients atteints de trouble bipolaire.
– Syndrome de la sérotonine.
– Autres effets secondaires possibles : sédation, sécheresse de la bouche, vision floue, constipation, rétention urinaire, tachycardie et confusion ou délirium, notamment chez les personnes âgées.
– Augmentation du risque d’arythmie cardiaque/mort subite liée à l’allongement de l’intervalle QT, augmentation éventuelle du risque d’IDM ; certains recommandent d’interroger le patient sur les symptômes de troubles du système de conduction et de maladies coronariennes, ou d’effectuer un ECG (notamment chez les patients âgés de 40 ans ou plus), avant de commencer le traitement.
Fluoxétine (Dépression ; trouble de l’anxiété y compris le trouble de stress post-traumatique) • Moins d’effets secondaires que amitriptyline.
• Pas fatals en cas de surdosage.
• Effets secondaires :
– Risque de pensées suicidaires au cours des deux premières semaines, aggravation de la dépression/anxiété.
– Apparition de la manie chez les patients atteints de trouble bipolaire.
– Syndrome de la sérotonine.
22 Zanmi Lasante | Manuel du participant
– Dysfonction sexuelle (éjaculation retardée, diminution de la libido) qui peut diminuer au cours des premières semaines.
– Autres effets secondaires possibles : énervement, agitation, somnolence, maux de tête, nausée, diarrhée, insomnie.
Les médicaments, autres que la fluoxétine et l’amitriptyline, qui sont couramment prescrits pour le traitement des maladies mentales autres que la dépression incluent : • Le diazépam, qui est indiqué pour les troubles anxieux, la catatonie, l’insomnie, les
convulsions (status epilepticus), le sevrage alcoolique. • Le lorazépam, qui est indiqué pour les troubles anxieux, la catatonie, l’insomnie, les
convulsions (status epilepticus), le sevrage alcoolique. • L’halopéridol, qui est indiqué pour le traitement de la schizophrénie, du trouble schizo-
affectif, du trouble bipolaire chez les femmes enceintes, de l’agitation en cas de delirium. • Le rispéridone, qui est indiqué pour le traitement de la schizophrénie, du trouble schizo-
affectif, du trouble bipolaire, de l’irritabilité en cas d’autisme. • L’acide valproïque, qui est indiqué dans le traitement des crises et des troubles
bipolaires. Les effets secondaires sont les suivants : tremblements, perte de cheveux, pancréatite, hépatotoxicité, thrombocytopénie, anémie aplasique, hyperammoniémie, sédation.
Syndrome de la sérotonine • Très souvent, et en raison de l’utilisation simultanée de deux substances
sérotoninergiques, p. ex. ISRS (comme la fluoxétine), carbamazépine, tramadol, amitriptyline, pentazocine, lithium, cocaïne.
• Peut survenir suite à l’augmentation de dose d’un ISRS.
• Les symptômes peuvent comprendre au moins trois symptômes de la liste suivante : agitation, ataxie, diaphorèse, diarrhée, hyperréflexie, changements de l’état mental, myoclonie, grelottement, tremblements ou hyperthermie. – (Se distingue du syndrome malin des neuroleptiques, qui se manifeste par la rigidité
et le ralentissement des mouvements.) • Traitement : arrêter les médicaments sérotoninergiques, glace, antipyrétiques, mettre en
place des ventilateurs en cas de fièvre, réhydratation pour hypotension. Traiter les autres anomalies liées aux signes vitaux en cas de nécessité.
Dépression pendant la grossesse • 20 % des femmes souffrent de dépression ou d’anxiété pendant la grossesse.
• La thérapie médicamenteuse doit permettre un juste équilibre entre les risques liés aux médicaments et les risques de maladies psychiatriques chez la mère et l’enfant.
Zanmi Lasante | Manuel du participant 23
Dépression gériatrique • Les personnes âgées sont les plus exposées au risque de dépression à cause de l’isolation,
des deuils et des affections médicales. • Symptômes supplémentaires : la « pseudodémence » qui peut comprendre la confusion,
la perte de mémoire et le ralentissement de la fonction cognitive/motorielle s’améliore pendant le traitement.
• Un examen physique et des analyses de laboratoires minutieux sont importants pour exclure une affection médicale.
• Les antidépresseurs doivent être utilisés avec précaution et initiés à 50 % de la dose initiale.
Dépression pédiatrique • Survient chez 2 % des enfants et 4 à 8 % des adolescents aux États-Unis.
– Plus fréquente en tant que trouble concomitant.
– Les troubles concomitants les plus fréquents sont les suivants : anxiété, comportement perturbateur, TDAH et troubles liés à la toxicomanie.
• Durée moyenne de l’épisode de 8 mois pour les jeunes réorientés vers une clinique.
• 60 % des jeunes atteints de dépression pensent au suicide, 30 % font une tentative de suicide.
• Les antidépresseurs doivent être utilisés avec précaution et initiés à 50 % de la dose initiale.
Psychoéducation L’éducation du patient est un aspect extrêmement important en ce qui a trait au traitement. Le prestataire de soins de santé devrait être guidé par les questions du patient et sa présentation. Le prestataire peut avoir à répéter ou dire des choses d’une manière différente de manière à ce que le patient puisse comprendre. Messages clés de psychoéducation • La dépression est un trouble très fréquent.
• Il existe des traitements, et ceux-ci sont efficaces
• L’observance du traitement prescrit est importante.
• Il est important de poursuivre les activités que l’on trouvait intéressantes et amusantes, peu importe si c’est encore le cas ou pas.
• Maintenir un horaire de sommeil régulier.
• Diminuer la consommation d’alcool.
• Il est essentiel de pouvoir reconnaître les pensées d’automutilation ou de suicide et demander de l’aide si elles surviennent.
24 Zanmi Lasante | Manuel du participant
Psychoéducation sur le traitement
Amitriptyline • Fréquents : sédation, vertiges/(hypotension orthostatique), constipation/troubles
urinaires. sécheresse de la bouche, vision floue. – Conseiller au patient de boire beaucoup d’eau.
• Graves : arythmie cardiaque, symptômes maniaques, idéation suicidaire.
– Arrêter l’amitriptyline immédiatement. Fluoxétine • Fréquents : nervosité, insomnie, nausée, maux de tête, dysfonction sexuelle.
– Si le patient peut tolérer les effets secondaires, expliquer qu’ils diminueront avec le temps.
• Graves : symptômes maniaques, idéation suicidaire.
– Arrêter la fluoxétine immédiatement.
Études de cas sur le traitement, Cas 1 : Un homme de 68 ans qui est agité et qui se plaint d’une perte d’appétit et d’une humeur dépressive depuis les deux derniers mois. Au cours de l’examen, il est visiblement triste, se plaint de l’incapacité de dormir et de la perte d’intérêt pour l’agriculture et les visites aux enfants et petits-enfants. Il affirme avoir toujours eu l’habitude d’aller travailler dans sa plantation six jours par semaine, mais dernièrement il n’a plus d’énergie pour vaquer à ses occupations. Le patient nie avoir des pensées suicidaires. L’examen physique et d’autres examens sont normaux, et le diagnostic de dépression majeure est fait par le psychologue/travailleur social.
Si vous deviez prescrire un médicament, lequel serait votre premier choix et pourquoi ? Quelle est la dose initiale ?
Adapté de National Prescription Service Limited, Étude de cas 10 : Dépression (septembre 2000). Disponible sur : http://www.nps.org.au/__data/assets/pdf_file/0006/35367/Case_10_results.pdf
Zanmi Lasante | Manuel du participant 25
Études de cas sur le traitement, Cas 2 : Une femme de 18 ans qui pleure tous les jours depuis un mois, et enregistre un score de 25 sur le score ZLDSI. Après l’évaluation, vous estimez qu’elle présente un épisode de dépression.
Quel médicament prescririez-vous en premier et pourquoi ?
Études de cas sur le traitement, Cas 3 : Une femme de 45 ans présente des symptômes de maux de tête violents. Après l’évaluation, vous estimez qu’elle a des maux de tête liés aux migraines.
Quel traitement prescririez-vous au patient pour sa migraine ? Que pouvez-vous vérifier d’autre ?
26 Zanmi Lasante | Manuel du participant
Études de cas sur le traitement, Cas 4 : Une mère de quatre enfants, âgée de 30 ans qui a été mariée pendant huit ans. Elle vivait avec son mari et ses beaux-parents dans un petit village. Elle a donné naissance à son quatrième enfant il y a trois mois. La grossesse et l’accouchement se sont passés sans incident, et une sage-femme traditionnelle sans formation l’a aidée à accoucher à la maison. Elle n’a pas reçu de soins prénatals ou postnatals. Un mois après l’accouchement, la patiente se sentait normale ; mais par la suite, elle a commencé à présenter un comportement inhabituel. Elle s’est repliée sur elle-même, a cessé de parler aux membres de sa famille, a perdu tout intérêt pour ses activités quotidiennes et a cessé de prendre soin de ses enfants. On la voit se parler à elle-même et elle prétend entendre des voix. Un jour, lorsque tous les membres de sa famille étaient allés travailler aux champs, elle a tenté de se suicider avec le fusil du voisin. Certains voisins l’ont vue, l’ont arrêtée et l’un d’eux a couru aux champs chercher sa famille. Ils ont appelé un taxi pour l’emmener à la clinique, où elle se trouve maintenant, assise en face de vous.
1. Considérant que cette patiente allaite toujours son nourrisson de trois mois, allez-vous faire une ordonnance pour ce cas ? Pourquoi ou pourquoi pas ?
2. Si vous devriez prescrire un médicament, lequel serait votre premier choix et
pourquoi ? Quelle est la dose initiale ?
3. Quelle serait votre réponse à la question si, au lieu d’allaiter comme c’est le cas ici,
la patiente en était à quatre mois de grossesse ?
Adapté de : Gard, BS. The Network, “Case Study: Postpartum Depression, Sheela’s Story. Disponible sur : http://www.the-networktufh.org/sites/default/files/attachments/basic_pages/Postpartum%20Depression-Case%20Study.pdf
Zanmi Lasante | Manuel du participant 27
Suivi et documentation
Responsabilités du médecin : évaluation de suivi
• Passer en revue l’évaluation initiale de santé mentale avec le psychologue ou le travailleur social.
• Vérifier si l’état du patient s’améliore.
• En cas de crises suicidaires, déterminer le risque et assurer le plan de sécurité avec le psychologue ou le travailleur social.
• Traitement : continuer ou changer sur la base des effets secondaires et de la réponse.
• Documenter l’évaluation et le plan dans le formulaire de suivi de santé mentale. Fréquence du suivi Lorsqu’un nouveau traitement est entamé, le médecin doit voir le patient dans un délai de 2 à 4 semaines. À mesure que le médicament commence à stabiliser l’état du patient, les rendez-vous peuvent être réduits à des rencontres mensuelles, puis tous les deux mois, puis tous les trois mois (selon le patient et sa situation). Si un patient est dépressif, mais ne prend pas de médicaments, le ASC et le psychologue/travailleur social devront travailler avec le patient et le référer au médecin si nécessaire.
Déterminer si l’état du patient s’améliore Le médecin et le psychologue/travailleur social vont travailler ensemble pour décider si l’état du patient s’améliore. Déterminé à la suite d’une combinaison : • Une amélioration des ABCD (affect, comportement, cognition et développement) ; et
• Scores ZLDSI Traitement : continuer ou changer Déterminer s’il faut poursuivre l’administration des antidépresseurs ; si tel est le cas, décider s’il faut changer les doses. • Amitriptyline : les patients répondent très souvent correctement à la dose de 25 mg, mais
ils ont parfois besoin de 50 mg. • Fluoxétine : les patients répondent très souvent correctement à la dose de 10 mg, mais ils
ont parfois besoin de 20 mg.
Si le patient présente des effets secondaires, envisager une baisse du dosage, un changement de l’antidépresseur ou une interruption du traitement. Dans les cas de dépression sévère, il est important de continuer le traitement jusqu’à la rémission des symptômes. Après la rémission complète des symptômes, il est recommandé de continuer le traitement pendant plusieurs mois (ne pas arrêter le traitement jusqu’à ce que le patient se sente mieux). Une fois que le patient s’est rétabli, parler avec l’équipe psychiatrique (voir le psychiatre) avant d’arrêter le traitement.
28 Zanmi Lasante | Manuel du participant
Documenter l’évaluation et le plan
• Documenter dans le formulaire de suivi de santé mentale.
• Le médecin documente ses résultats dans quatre sections du formulaire de suivi de santé mentale : – Évaluation de l’état mental (p. 1, en bas)
– Résultats positifs de l’examen physique/analyses de laboratoire (p. 2)
– Réponse aux interventions récentes (p. 2)
– Plan (p. 2)
• Ce formulaire est initié et complété par le psychologue/travailleur social, à qui il doit être retourné après que le médecin a rempli ses sections.
Zanmi Lasante | Manuel du participant 29
Étude de cas : suivi Plainte principale :
Une femme de 25 ans, que vous avez consultée il y a quatre mois pour un problème de dépression, revient à la clinique. Elle continue d’être déprimée. Elle vous dit qu’elle est fatiguée, qu’elle a des maux de tête et qu’elle se sent encore très mal. Antécédents de la maladie actuelle :
Au début, elle présentait des signes de fatigue, des difficultés de concentration, une prise de poids et avait des pensées suicidaires. Elle affirme que depuis qu’elle prend des antidépresseurs, son état ne s’est vraiment pas amélioré. Elle passe une grande partie de ses journées au lit et trouve qu’elle n’éprouve plus de plaisir à mener ses activités comme par le passé, notamment être avec des amis et aller à l’église. Examen physique :
• Signes vitaux : Bradycardie (HR 56), hypotension (BP 80/40)
• Sa peau est rugueuse et sèche. On note une diminution généralisée des réflexes. L’évaluation de l’état mental révèle une tendance à parler lentement avec une voix grave. Elle ne peut se souvenir que d’un objet sur trois cités après cinq minutes, et a des difficultés à compter à l’envers de sept en sept. Elle a terminé ses études secondaires et s’est inscrite à l’université.
Analyses de laboratoire :
• Électrolytes et NFS : normal
• RPR : non réactive
• VIH : négatif
• Vous l’envoyez faire des tests de la fonction thyroïdienne, qui révèlent une augmentation de la TSH et un faible taux de T4 totale.
Questions sur le cas
1. Discutez du diagnostic différentiel pour ce cas.
2. Quel traitement appliquerez-vous dans ce cas ? Adapté de : Bhushan V, Le T, Amin C, et al. Underground Clinical Vignettes: Psychiatry. S2S Medical Publishing. 1999.
30 Zanmi Lasante | Manuel du participant
Pratique avancée – Dépression et mhGAP
En 2011, l’Organisation mondiale de la Santé a élaboré le Guide d’intervention mhGAP pour lutter contre les troubles mentaux, neurologiques et liés à l’utilisation de substances psychoactives dans les structures de soins non spécialisées.
Le mhGAP a été élaboré pour une utilisation dans des structures de soins non spécialisées, en particulier pour les prestataires de soins de santé non mentale tels que les médecins, les infirmiers(ères), les psychologues/travailleurs sociaux des établissements de premier et de deuxième niveau (cliniques locales et hôpitaux de district).
Il est courant que les patients souffrent à la fois de plusieurs maladies mentales ou physiques. Les maladies doivent être traitées suivant les besoins.
Étude de cas mhGAP Contexte :
Aujourd’hui, un homme marié âgé de 30 ans vous a été envoyé ; sa femme et lui ont été accompagnés à la clinique par le ASC. Le ASC l’a amené à la clinique après que le dépistage de la dépression effectué par le ASC en question se soit révélé positif : il a fait savoir au ASC qu’il se sent très fatigué ces derniers temps, qu’il n’a plus du tout envie de travailler (il est un vendeur de vêtements au marché local). Il n’est pas allé au travail toute la semaine dernière. Et le pire, c’est qu’il se sent coupable, d’autant plus qu’il a une femme et deux enfants à charge, il ne dort pas bien et ne peut plus manger.
Cet homme n’a pas d’épisodes de symptômes maniaques et il ne présente pas de caractéristiques psychotiques ou d’autres affections concomitantes. Le médecin doit poser toutes les questions de dépistage sur les pages 10 et 11 du guide mhGAP.
Le médecin remplace provisoirement le psychologue de la clinique qui gère actuellement une situation d’urgence. Le médecin et l’observateur doivent se référer à la page 10 du Guide mhGAP sur la dépression et initier l’entretien comme si cet homme était un nouveau patient.
Script :
Le médecin : Bonjour, en quoi puis-je vous être utile aujourd’hui ?
Le patient : Salue le médecin. Parle à contrecœur au médecin de son dépistage ZLDSI réalisé par l’agent de santé communautaire.
L’épouse : Remplit les informations supplémentaires que le patient n’a pas mentionnées.
Le médecin :
• Au cours des deux dernières semaines, combien de fois vous-êtes vous senti abattu, déprimé ou désespéré ?
• Au cours des deux dernières semaines à quelle fréquence avez-vous ressenti un manque d’intérêt ou de plaisir à effectuer des activités ?
• Au cours des deux dernières semaines combien de fois avez-vous eu du mal à vous
Zanmi Lasante | Manuel du participant 31
endormir ou à rester endormi ou à trop dormir ?
• Au cours des deux dernières semaines combien de fois avez-vous ressenti de la fatigue ou une perte d’énergie ?
• Comment a été votre appétit au cours des deux dernières semaines ? (Examinez la suralimentation et le manque d’appétit.)
• Au cours des deux dernières semaines, combien de fois vous-êtes vous senti mal dans votre peau, en ayant le sentiment d’être en échec ou d’avoir perdu l’estime de vous-même et d’avoir abandonné votre famille ?
• Au cours des deux dernières semaines, avez-vous eu des problèmes de concentration, notamment lors de la lecture ou dans l’accomplissement de vos tâches quotidiennes ?
• Au cours des deux dernières semaines, avez-vous ou quelqu’un a-t-il remarqué que vous bougiez ou parliez lentement ou, au contraire, que vous étiez agité ?
Le patient : Répond en fonction du contexte de l’histoire.
Le médecin : Procède au dépistage de la dépression bipolaire, des caractéristiques psychotiques et des affections concomitantes conformément à la page 11 du Guide mhGAP.
32 Zanmi Lasante | Manuel du participant
Révision
Étude de cas 1 Marie-Flor Utilisez la Checklist relatif à la dépression pour déterminer comment gérer ce cas.
Le psychologue vous présente ce cas en utilisant le formulaire d’évaluation initiale de santé mentale et le ZLDSI : Marie-Flor est une femme de 24 ans dont la mère est morte il y a un an, la laissant prendre soin de ses sept frères et sœurs. Elle a terminé ses études primaires et souhaite aller à l’université, mais tout son argent doit être dépensé pour ses frères et sœurs. Elle n’a personne pour l’aider à prendre soin de ses frères et sœurs. Son score ZLDSI est de 30, elle ne dort pas, ne mange pas bien et a perdu du poids. Questions liées à l’étude de cas
1. Quelles sont vos responsabilités cliniques de base vis-à-vis de cette patiente la première fois que vous la rencontrez ?
2. Quelles formes allez-vous utiliser ?
Zanmi Lasante | Manuel du participant 33
3. Le psychologue/travailleur social diagnostique une dépression sévère chez
Marie-Flor parce que son fonctionnement est altéré (elle ne dort pas ou ne mange pas), et son score ZLDSI est élevé. Vous découvrez également qu’elle a souvent des pensées suicidaires. Allez-vous prescrire un médicament ? Quel médicament allez-vous prescrire ? Quelle posologie allez-vous prescrire ?
4. Quelles informations donneriez-vous à Marie-Flor au sujet de son médicament ? Expliquez-lui comment prendre les médicaments correctement et indiquez-lui les effets secondaires.
34 Zanmi Lasante | Manuel du participant
Étude de cas 2 Jean Utilisez la Checklist relatif à la dépression pour déterminer comment gérer ce cas.
Jean est un homme de 20 ans qui vient à la clinique psychiatrique accompagné de ses parents et d’un agent de santé communautaire qui déclarent qu’il a récemment été très excitable, qu’il reste éveillé toutes les nuits et éprouve un certain enthousiasme à parler à tout le monde. Au cours de l’évaluation initiale, le psychologue/travailleur social découvre que Jean dort mal et a des pensées grandioses. Lors de l’évaluation, Jean commence à affirmer que tout va bien, et il quitte la session. Le psychologue/travailleur social arrête l’évaluation et viens vers vous parce qu’il pense que Jean est bipolaire.
Questions liées à l’étude de cas
1. Quelle est votre prochaine étape ? Jean a-t-il un trouble bipolaire ? 2. Lorsque vous recueillez des informations auprès de l’agent de santé
communautaire, vous apprenez que Jean a récemment échoué à son examen de baccalauréat. En tant que fils aîné d’une famille de huit enfants, il avait souhaité obtenir de bonnes notes à l’examen, aller à l’université, et ensuite trouver un bon travail pour soutenir ses frères, sœurs et parents. Pendant que l’agent de santé communautaire partage cette histoire, vous constatez que Jean est revenu. Il est maintenant assis sur un banc non loin de la clinique. Quelle est votre prochaine étape ? Utilisez la Checklist relatif à la dépression.
3. Le psychologue/travailleur social remplit le formulaire d’évaluation initiale de
santé mentale avec Jean. Jean a un score de 30. Il présente certains symptômes maniaques (euphorie, diminution du sommeil) qui ont tous fait surface après son examen de baccalauréat. Le psychologue a recommandé qu’il reçoive des médicaments. Quelle est votre prochaine étape ?
Zanmi Lasante | Manuel du participant 35
Étude de cas 3 Yveline Plainte principale :
Vous devez consulter une femme de 72 ans nommée Yveline qui présente des symptômes de perte de poids, de fatigue et d’insomnie depuis les 2 derniers mois. Lorsque vous la rencontrez et lui demandez comment elle se porte, elle répond : « Je suis très fatiguée... » Antécédents de la maladie actuelle :
Yveline dit que son état de santé n’est plus le même depuis qu’elle a emménagé chez sa fille. Elle a le sentiment d’être un poids pour sa fille, mais a une santé défaillante et n’a pas d’autre choix. Ses amis sont tous décédés, et elle dit qu’elle n’a plus aucune de raison de vivre et pense à la mort fréquemment. Elle nie tout plan suicidaire mais estime qu’il vaudrait mieux qu’elle soit morte. Elle signale également le manque de concentration et la difficulté à se souvenir. Elle n’éprouve plus de plaisir à faire ce qu’elle avait coutume de faire et se sent souvent inutile. Examen physique :
• Signes vitaux : normaux • Évaluation de l’état mental importante pour l’humeur dépressive, le retard
psychomoteur, les troubles de la mémoire à court terme, et des difficultés à assister à l’entretien.
Analyses de laboratoire :
• Électrolytes et NFS : normal • RPR : non réactive • VIH : négatif Questions et réponses liées à l’étude de cas
1. Quels ABCD des principaux troubles dépressifs sont présents dans ce cas ? 2. Quels sont les facteurs potentiels de risques psychologiques et sociaux dans ce
cas (le modèle biopsychosocial) ?
36 Zanmi Lasante | Manuel du participant
3. Si vous soupçonnez la dépression, quelle serait votre prochaine étape ? 4. Si le score ZLDSI est assez élevé, quel médicament pourrait être administré ? 5. Que devez-vous communiquer à Yveline ? Adapté de : Bhushan V, Le T, Amin C, et al. Underground Clinical Vignettes: Psychiatry. S2S Medical Publishing. 1999.
Zanmi Lasante | Manuel du participant 37
Notes
38 Zanmi Lasante | Manuel du participant
Annexe
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Zanmi Lasante | Manuel du participant 43
Date : Service demandeur : Prestataire :
Téléphone du Prestataire :
Informations sur l’usager (e)
Prénom : Nom : Surnom :
No Dossier : Date de Naissance : Sexe :
Téléphone :
Adresse :
Principaux symptômes :
ZANMI LASANTE – DÉPARTEMENT DE SANTÉ MENTALE ET SERVICE PSYCHOSOCIALFICHE DE DEMANDE DE CONSULTATION
Motifs / Impressions diagnostiques :
Traumatisme psychologiqueAgression sexuelleTentative de suicideUrgence psychiatriqueConfusion mentalePsychoses / Trouble bipolaireTroubles du comportementTroubles somatoformesTroubles affectifs
EnurésieEncoprésie
Troubles de l’apprentissageRetard mentalToxicomanieEpilepsieDépressionDépression et MigraineAutres :
Service (s) sollicité (s) :
Evaluation psychologiquePsychotherapies
De deuil, de soutienThérapie interpersonnelle
PsychotraumatologieCounselling
Pré-opératoirePost-opératoirePost- test De suiviD’adhérencePre-HAART
Autres : ANTECEDENTS IMPORTANTS :
Signature du prestataire demandeur :
Prestataire de Santé Mentale ayant reçu la demande :
Date de la réception : Heure :
Remarques :
Signature :
44 Zanmi Lasante | Manuel du participant
1
ZANMI LASANTE - DÉPARTEMENT DE SANTÉ MENTALE ET SERVICE PSYCHOSOCIAL
EVALUATION DE SANTÉ MENTALE – ADULTE
Numéro de dossier : Numéro EMR : Date: / /
Centre :
Prénom : Nom : Surnom :
Sexe : M F Date de naissance (J/M/A): / / Age :
Referré par :
Addresse :
Commune: Profession: Téléphone :
Religion: Statut matrimonial :
Contact en cas d’urgence : Relation:
Addresse : Téléphone :
Nom du Prestataire :
Nom de l’Agent Communautaire /Téléphone de l’AC :
Motif Principal (Avec les propres mots du patient) :
Histoire De La Maladie Actuelle (Date de début des symptomes, precipitants, cours, tout traitement antérieur) :
Zanmi Lasante | Manuel du participant 45
2
EXAMEN PSYCHIATRIQUE DES SYMPTÔMES
DEPRESYON MANI KÈ SERE PÈDI BON SANS
Eske w te santi w tris, delala pandan 2 semèn ki sot pase la yo ?
Eske w te santi w pa enterese nan anyen oubyen yon ti kras sèlman ?
Zanmi Lasante Depression Symptom Inventory (ZLDSI): / 39
Eske w te santi w vrèman kontan anpil san w pa konn pouki rezon nan jou ki sot pase yo ?
Eske gen bagay oubyen moun fè w fache pi fasilman nan dènye jou sa yo ?
Eske w : Gen difikilte pou fikse atansyon ou sou yon bagay pou yon ti moman ?
Pale nenpòt ki bagay ou pat dwe pale ?
Santi w gen plis valè pase jan w konn ye avan ?
Ou gen anpil lide kap pase, k’ap file nan tèt ou?
Aktivite ou ogmante ?
Ou dòmi mwens ?
Pale san rete ?
Eske w gen kè sere ?
Kisa kap ba w pwoblèm ?
Eske w gen :
Lapèrèz ?
Pwoblèm pou dòmi ?
Difikilte pou konsantre w ?
Gen Fatig
Fache fasil
Santi vyann kò w rèd ? Ou venn ou rèd ?
Santi w pa ka rete an repo ?
Restlessness
Eske sanzatann ou konn santi pou piti 4 nan pwoblèm sa yo ?
kè bat fò
santi wap toufe
wap swe
tranble
ou pè, ou pè pou pa pèdi kontwòl tèt ou, pou w pa fou, pou w pa mouri
santi tèt ou ap vire
w anvi pèdi konesans
Eske w tande bagay tankou vwa lòt moun pa ka tande ?
Eske w wè bagay lòt moun pa wè?
Eske w santi w kòmsi moun ta ap fè konplo pou fè w mal, menm moun ou pa konnen ?
Eske w panse moun ka antre nan tèt ou epi di w sa wap panse?
46 Zanmi Lasante | Manuel du participant
3
DWÒG
Eske w itilize anpil youn nan bagay pi ba yo ?
Byè Kleren Alkòl Tabak Mariwana Kokayin Lòt bagay
Tan Pase
Kounye a
Si se wi, eksplike kantite a, premye fwa a ak dènye fwa ou te itilize l : Ou bezwen kanpe ?
Sa anniye’w oubyen fè’w fache lè moun ap pale de ou ki ap bwè ?
Ou santi w koupab paske w itilize l ?
Ou bezwen yon gwòg kòm premye bagay lè’w leve maten pou’w ka fonksyone ?
TRAUMA
Ou pat janm sibi yon gwo chòk nan kò w , nan lavi seksyèl ou tankou kadejak oubyen nan emosyon ou ki anpeche ou fonksyone jan pou w ta fonksyone?
Nan Kò w Emosyon w Lavi Seksyèl ou Reviv sak tepase
Wap veyetoutan
Wap chèche evite sak te pase
w la, oubyen tout sa kif è w
sonje l
Tan Pase
Kounye a
Si se wi, eksplike : Eske w santi w an sekirite kote wap viv la ?
TOUYE TÈ VYOLANS /TOUYE MOUN
Eske kounye a oubyen lontan ou te konn ap panse pou fè tèt ou mal oubyen retire lavi ou? Eske w pa janm eseye touye tèt ou ?
Eske w pa janm konn ap panse pou fè lòt moun mal ? Ou pa janm konn nan goumen , joure , atake oubyen fè yon moun mal?
Lide Tantativ Lide Lide
Tan Pase Wi Non Wi Non Wi Non Wi Non
Kounye a Wi Non Wi Non Wi Non Wi Non
Si se wi, eksplike Eske w genyen yon plan ? Wi, eksplike Non
Eske gen zam nan kay la oubyen lòt bagay ou ka sèvi pou fè tèt ou / oubyen lòt moun mal ? Wi Non
Zanmi Lasante | Manuel du participant 47
4
DOULÈ CHAPANT KÒ W TÈT/ ZÒRÈY/ JE/NEN/ GÒJ KOU
Eske w gen doulè yon kote nan kò w ?
Eske w gen chanjaman nan...
Pwa ou ?
Fyèv ?
Swaf anpil ?
Pa wè byen ?
Chanjman nan tande?
Chanjman nan Vwa?
Tèt vire?
Eta jansiv ak dan?
Pwoblèm pou vale?
Eske w gen Kou rèd ?
RESPIRASYON KÈ AK VENN SISTÈM MANJE: POU
Pwoblèm pou respire ?
Ou touse ?
Gen san nan rim ou lè w touse ?
Eske w santi kè w ap pile ?
Ou gen doulè pwatrin oubyen Malèz ?
Kote ki anfle ?
Kè boule ?
Kè plen ?
Vomisman ?
Ou sere /Dyare/ Gaz ?
Okenn chanjman nan po ou ?
VYANN KÒ W PWENT KÒ W (TANKOU PYE, MEN)
APARÈY JENITAL AK PIPI NEWOLOJIK
Yo pa rèd ?
Anfle ?
Tou wouj ?
Anfle ? Eske w gen ti dlo kap koule nan pati ou ?
Chak kilè, ki kantite, pandan konbyen tan
Chak kilè, ki kantite, pandan konbyen tan ?
Okenn angoudisman, foumiyman ?
Tranblemen oubyen lòt mouvman ou pa ka kontwole?
SENTOM NAN KÒ:
48 Zanmi Lasante | Manuel du participant
5
MALADI SIKYATRIK NAN TAN PASE
NON MALADI A OSPITALIZASYON / TRÈTMAN LAKAY MEDIKAMAN
Okenn Okenn Okenn
Pwoblèm Medikal Pase / Kounye A :
Frape tèt : Dat Dènye règ ou : / /
Pèdi konesans : Lòt bagay :
Médicaments / Allergies / Réactions Indésirables :
Istwa Medikal Fanmi An :
Istwa Sosyal Ak Kiltirèl (Mete ladann jan fanmi an te ye lè l te timoun, nan vil oubyen nan andeyò, nivo edikasyon,relasyon santimantal, travay ak lòt mwayen pou l viv) :
Pwoblèm avèk lalwa :
Zanmi Lasante | Manuel du participant 49
6
EXAMEN PHYSIQUE
Signes vitaux :
Tête et cou :
Thorax :
Cardio-vasculaire :
Abdomen :
Genital :
Extremités :
Po :
Adenopathies :
EXAMEN NEUROLOGIQUE
Nerfs Craniens II à XII Intact Si altéré, specifier
Moteuir :
Dérive Pronatrice :
Sensoriel :
Vibration: Position:
Reflexes : DTR Clonus Babinsky
Coordination et Démarche : Mouvements alternatives rapides Test doigt nez
Romberg Démarche Test Talon Genou
50 Zanmi Lasante | Manuel du participant
7
Apparence générale Soigné (e) débraillé (e) Surhabillé, compliqué
Orientation O x 3 non orienté dans dans l’espace dans la personne le temps
Psychomoteur WNL ralentissement agitation tremblement tics
Discours WNL lent Sous pression Mauvaise articulation
Humeur __________________________________________________________________________________
Affect: euthymique dysphorique euphorique anxious
irritable méfiant labile plat
congruent au incongruent autre : contenu du discours contenu du discours
Processus de Pensée linéaire tangentiel persevératif illogique
relachement des associations
Contenu de la pensée
WNL vague
préoccupation persistente avec:
Idées suicidaires
Idées homicidaires
Délires:
aucun paranoiaque grandiose autre :
Trouble de Perception / Hallucinations:
none auditive visuelle olfactive gustative tactile
Insight / Introspection
pauvre limité bon
Jugement/Controle de l’impulsion
pauvre limité bon
EXAMEN DU STATUT MENTAL
Impressions Generales :
FORMULATION BIOPSYCHOSOCIAL (y compris les forces de patients et les stratégies d’adaptation)
Zanmi Lasante | Manuel du participant 51
8
DIAGNOSTIC :Axis I:
Autres considerations :
Axis II:
Axis III:
Axis IV:
PLAN / ORIENTATION:
Prochaine visit :
Suivi :
Réévaluation avec ZLDSI : Quand?
CHW : Quand ? Nom du CHW : Contacté
Psychothérapie : Quand ? Nom du/ de la thérapeute : Contacté
Hospitalisation : Quand ?
Evaluation médicale : Quand ? Référence effectuée Vers
Intervention nécessaire :
Sécurité :
Psychoéducation :
Médication (inclure nom , dose, frequence, quantité , date de recharge) :
Autre :
Signature du Prestataire Date
Nom du Prestataire Discipline (Psychiatrie, Psychologie, Trav. Social, Soins Primaires)
52 Zanmi Lasante | Manuel du participant
KAT MEDIKAMAN POU DEPRESYON
FLUOXETINE AMITRIPTYLINEAntidepresè, SSRI: depresyon, kè sere
Itilize pou: depresyon, kè sere, twoub estrès pos-twomatik
Antidepresè trisiklik: depresyon, kè sere, migrèn, doulè newopatik
Itilize pou : depresyon, kè sere, twoub estrès apre yon chòk, migrèn, doulè newopatik
Pa itilize si Manyak
DWE KONSILTE EKIP SANTE MANTAL LA
Dòz pou kòmanse (adilt)
“Etap” pou Ogmante Dòz La
Pi gwo dòz pasyan an ka pran
Toksisite Serye Avètisman espesyal : Avètisman espesyal :
Sendwòm Sewotonin
Tretman :
Komen
Redwi dòz la ti kraspa ti kras/Sispann li
Fanm k ap bay tete
Zanmi Lasante | Manuel du participant 53
1
Département de Santé Mentale et Services PsychosociauxFormulaire de suivi en santé mentale
Numéro de Dossier :
Numéro de EMR :
Centre :
Date:
/ /
Nom du ASC : Nombre de visites: Date de la dernière visite : / /
Information Démographique
Nom : Surnom :
Prénom :
Sexe: M F
Adresse :
Changement de numéro de tél : Oui Non
Date d’anniversaire : / / Age:
1. Diagnostic initial
Diagnostic initial :
Contacts depuis la dernière visite :
Usager Parent Famille Médication CHW Autre
2. Evolution: (Commenter les symptômes, aggravation et amélioration: localisation, qualité, sévérité, durée, horaire, contexte, facteurs modifiants, et forces associées) :
3. Psychothérapie en cours (Progrès)
Score pour la Dépression, ZLDSI (s’il y a lieu) :
Date des dernières règles : / /
Médications en cours Oui Non
Médication/s Dose/Freq
Effet/s Secondaires Commentaires
Oui Non Inc
Oui Non Inc
Oui Non Inc
Oui Non Inc
54 Zanmi Lasante | Manuel du participant
2
4. Examen du statut Mental
Apparence Générale wnl Oui Non
Discours wnl Oui Non
Comportement wnl Oui Non
Tonus et force Oui Non musculaire wnl
Fonctionnement Oui Non cognitif wnl
Trouble de l’humeur Oui Non
Introspection pauvre Oui Non
Processus de pensée wnl Oui Non
Contenu de la Oui Non pensée wnl
Affect wnl Oui Non
Danger pour Oui Non soi / suicidaire
Danger pour les autres Oui Non
Anxieté / Phobie Oui Non
Jugement pauvre Oui Non
Observations à partir de l’examen du statut mental :
5. Trouvailles positive à l’examen physique /au laboratoire :
6. Diagnostic (DSM-IV) :
7. Réponse aux récentes interventions :
8. Interventions de l’actuelle Session (I), Plan de traitement pour le Futur (P)
Thérapie interpersonnelle – Séance #
Ecoute active
Travail sur l’alliance
Encouragement / soutien
Psychoeducation
Identifier / exprimer des sentimemnts
Discuster des questions de protection
Evaluation/Plannification de la Sécurité
Relaxation
Acupuncture
Médication discutée
Review social activities
Identifier les roles familiales
Travail sur la Communication
Explorer les conflits
Travailler sur les ressources
Travailler sur un plan de changement
Plan thérapeutique / Activité sociales
Thérapie cognitive-comportementale
Gestion de la colère
Explorer les motivations
Régulation emotionnelle
Régulation comportementale
Entrainement pour la self-regulation
Développer un plan de comportement
Intervention cognitive
Intervention sensorielle
Plan / Revue des progrès
Collaborer avec d’autres cliniciens
Autre
9. Autres Recommandations (si nécessaire)
Zanmi Lasante | Manuel du participant 55
3
10. Plan
Plan discuté avec l’usager et il (elle) l’a approuvé : Oui Si Non, expliquer :
Nom de la personne qui remplit l’évaluation : Date: / /
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