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MARDI 22 DÉCEMBRE – 20H Tomatito, guitare Cristy, guitare David « El Potro », chant Simón Roman, chant Luky Losada, percussion José Maya, danse Fin du concert vers 21h30. Les partenaires média de la Salle Pleyel

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mardi 22 dÉcembre – 20h

Tomatito, guitareCristy, guitareDavid « El Potro », chantSimón Roman, chantLuky Losada, percussionJosé Maya, danse

Fin du concert vers 21h30.

Les partenaires média de la Salle Pleyel

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Difficile de se faire un nom dans le monde exigeant et fermé du flamenco quand on est né loin du triangle d’or (Jerez-Cadix-Séville) des traditions. José Fernández Torres fait partie des rares privilégiés qui y sont parvenus. Il a vu le jour bien plus à l’est, à Almería, en 1958, dans une famille gitane et musicale : son grand-père, surnommé « El Tomate », fut un chanteur respecté il y a un siècle, et ses père et oncles ont tous été guitaristes. Celui qu’on appellera très vite Tomatito, pour faire honneur à la dynastie, se produit pour la première fois en public à dix ans et fait ses premières armes dans les tablaos (cafés-concerts flamencos) de Marbella, une des capitales du tourisme haut de gamme en Andalousie. Un jour, le chanteur Camarón de la Isla est dans les parages et un aficionado insiste pour lui faire rencontrer « un gamin de quinze ans qui joue comme Paco de Lucía ». Cette première rencontre entre la « crevette » (Camarón) et la « petite tomate » scellera leurs deux destins.

Dans le sud de l’Espagne, la réputation du jeune prodige s’étend, on le retrouve dans les festivals, les concours, il accompagne quelques célébrités telles que Pansequito, Rancapino ou même Antonio Mairena (1909-1983), le pape du flamenco en personne : on appelle aujourd’hui mairenismo le respect intransigeant des canons du genre (une voie que Tomatito, heureusement, ne suivra pas).

En 1979, Camarón et son producteur Ricardo Pachón veulent donner un tour plus expérimental à la carrière du chanteur. Paco de Lucía, son guitariste attitré depuis plus de dix ans, et le père de ce dernier, Antonio Sanchez (découvreur de Camarón et auteur de la grande majorité de son répertoire) ne sont pas très motivés. L’heure de Tomatito a sonné : il est choisi pour jouer dans La Leyenda del Tiempo, le premier disque « électrifié » et axé fusion de Camarón. À sa sortie, l’accueil sera plutôt frais : les puristes sont horrifiés par les distorsions et la présence d’une batterie. Quant au public jazz ou rock, il ne s’y reconnaît pas. Les ventes seront désastreuses : 6000 exemplaires en treize ans, selon le label Phonogram. Pourtant, quand la presse espagnole profitera de la fin du millénaire pour établir le palmarès des meilleurs disques du siècle, La Leyenda del Tiempo arrivera en tête. Le temps s’est chargé de réparer l’injustice. Un peu tard pour Camarón, emporté par un cancer du poumon en 1992, à quarante et un ans…

Sur scène aussi, Tomatito reprend l’emploi de Paco de Lucía, de plus en plus accaparé par ses exercices de trapèze volant à travers le monde, en compagnie de John McLaughlin, Larry Coryell ou Al Di Meola… Le guitariste d’Almería privilégie donc ses engagements aux côtés de la rock star du flamenco, mais il participe aussi à d’autres projets : il triomphe à la Biennale d’Art flamenco de Séville et lors de la Cumbre Flamenca, ce festival aujourd’hui mythique organisé de 1984 à 1987 dans le Madrid de la movida, sous les ors du Teatro Alcalá Palace. On le verra à l’occasion jouer avec l’orchestre de salsa new-yorkaise de Ray Barretto, toujours à Madrid. Et le son de sa guitare investira même les discothèques : le groupe Mecano l’invite à jouer sur une rumba instrumentale, « Por la Cara ».

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Au fil des concerts et des disques, l’entente entre Camarón et Tomatito tourne à la symbiose. Le guitariste y forge son style incisif, à la fois économe et très « chantant » : rond et mélodique. Ses falsetas, les introductions et les intermèdes entre les chants sont des modèles de concision, véritables pistes d’envol pour permettre au chanteur d’exprimer sa créativité. Le disque live Paris 1987, enregistré au Cirque d’Hiver, en témoigne. Ce style qui lui appartient, il le dévoile dans un premier album sous son nom, Rosas del Amor (1987), peu diffusé, et surtout en 1991 avec Barrio Negro, sur Nuevos Medios, le label de Mário Pacheco, véritable laboratoire du nuevo flamenco. Sur ce disque magistral sont invités Camarón et la chanteuse Remedios Amaya. Et parmi la variété de palos (types de flamenco) abordés, il en est un qui lui tient particulièrement à cœur : le taranto, à l’origine chant de mineurs propre à la région d’Almería.

La mort de Camarón commotionne le monde musical. Anéanti, Tomatito mettra des mois avant de se remettre au travail. Il le fera d’abord en accompagnant Enrique Morente, ce qui suscite l’incrédulité dans le monde du flamenco, tant le chanteur de Grenade et la star défunte étaient vocalement aux antipodes l’un de l’autre. Le défi est brillamment relevé : la prestation de « Morente with Tomatito » au Carnegie Hall de New York, en 1995, reçoit les éloges de la presse américaine. Et parmi les nombreux fans qui se pressent pour saluer le guitariste, on croise même Sonic Youth… Mais l’essentiel de l’activité de Tomatito est centrée sur son propre groupe, où il accueille, ce n’est pas un hasard, les deux voix les plus « camaroneras » de l’après-Camarón : Duquende et Potito. Sans renoncer aux compagnonnages et aux expériences diverses : sa collaboration avec le pianiste dominicain de latin-jazz Michel Camilo a donné deux CD (Spain et Spain Again, 2000 et 2006) et il a effectué une tournée avec Arif Sag, le maitre turc du baglama (malheureusement sans qu’aucun disque n’ait gardé la trace de cette rencontre méditerranéenne). Tomatito a en outre travaillé ces dernières années pour le théâtre, le cinéma, la danse contemporaine… Sur son dernier disque en date, Aguadulce, du nom de la ville côtière près d’Almería où il vit, on découvre une voix pleine de charme et de promesses : sa fille Mari Ángeles Fernández Torres.

François-Xavier Gomez

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