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ISSN 0292-1731 Bimensuel d’actualité sur l’énergie et l’environnement MAÎTRISER L’ÉNERGIE DURABLEMENT 1 ER DÉCEMBRE 2012 496 25 D CEE Description de la fiche dédiée aux systèmes de management de l’énergie Énergie Plus est une revue éditée par 20 D ÉNERGIE & CLIMAT Les débuts du recyclage des panneaux photovoltaïques 10 D ACTUALITÉS World Energy Outlook 2012 : vers un Nouveau monde de l’énergie ? ISSN 0292-1731 STOCKAGE D’ÉLECTRICITÉ Montée en puissance

MAÎTRISER L’ÉNERGIE DURABLEMENT 1 ER DÉCEMBRE ......Dans tous les cas, la maîtrise de l’énergie est de loin la manière la plus sûre de voir la facture énergétique des

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Bimensuel d’actualité sur l’énergie et l’environnement

M A Î T R I S E R L ’ É N E R G I E D U R A B L E M E N T 1 E R D É C E M B R E 2 0 1 2

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25 D CEEDescription de la fi che dédiée aux systèmes de management de l’énergie

Énergie Plus est une revue éditée par

20 D ÉNERGIE & CLIMATLes débuts du recyclage des panneaux photovoltaïques

10 D ACTUALITÉSWorld Energy Outlook 2012 : vers un Nouveau monde de l’énergie ?

ISS

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STOCKAGE D’ÉLECTRICITÉMontée en puissance

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H ÉDITO

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Conception-réalisation : Aline Rivraud et Olivier Guin

Imprimerie CHIRAT744 route de Ste-Colombe 42540 St-Just-la-PendueTél : 01 44 32 05 53

www.imp-chirat.fr

Dépot légal à parution. Commission paritaire n°0516 G 83107

Revue de l’Association technique énergie environnement

47 avenue Laplace 94117 Arcueil Cedex

Rédaction• Tél : 01 46 56 35 44

• Fax : 01 49 85 06 27

• E-mail : [email protected]

• Directeur de la publication : Marc Hiégel

• Rédacteur en chef :Stéphane Signoret (35 42)

• Rédactrices : Christelle Deschaseaux (35 43)Pauline Petitot (35 44)

• Ont participé à ce numéro :Gaël Bassaglia, Club C2EMéziane BoudellalSandra SalèsAlexandre Sredojevic

• Secrétaire de rédaction : Pauline Petitot (35 44)

• Diffusion-abonnements :Jacqueline Préville (35 40)

• Photo en couverture : © Djama/Fotolia.

Publicité Eureka Industries• Chef de publicité :

Olivier TaulierTél : 01 43 97 48 71

Fax : 01 42 83 94 71

[email protected]

Abonnement • Tél : 01 46 56 35 40 20 numéros par an• France : 140 €• Etranger : 159 €

© ATEE 2012Membre du Centre français d’exploitation du droit de copiewww.cfcopies.com

Tous droits de reproduction réservés. Les opinions exprimées par les auteurs dans les articles n’engagent pas la responsabilité de la revue.

(Association régie par la loi 1901)Représentant légal : Marc Hiégel

Stéphane Signoret, rédacteur en chef

L e rapport remis par Louis Gallois au Premier ministre le 5 novembre pointe de nombreuses pistes pour restaurer la compétitivité des entreprises françaises, dont certaines ont trait à l’énergie (1). Dans une vue très traditionnelle, le Commissaire général à l’investis-sement demande le maintien d’un coût de l’énergie bas pour les “électro-intensifs” certes en recourant aux «indispensables éco-

nomies d’énergie et [à] l’amélioration des rendements énergétiques, [et au] développement des énergies renouvelables», mais surtout en maintenant en place les centrales nucléaires françaises dont le capital «est largement amorti», même s’il reconnaît que «des travaux de maintenance importants sont pré-vus». Louis Gallois préconise aussi que la France poursuive la recherche sur les techniques d’exploitation des gaz de schiste, par le biais d’un programme avec ses partenaires européens.Ce dernier point étant a priori rejeté par le gouvernement, il ne reste que les deux premiers. Sur le nucléaire, peu de surprises : même la fermeture d’une centrale d’ici cinq ans ne remettra pas en cause fondamentalement le coût du kWh français, sauf à tenir compte du coût complet de démantèlement et de la construction d’autres EPR. De plus, l’avantage compétitif est cherché relative-ment aux autres pays. Comme le note ce rapport, «l’Allemagne […] s’attache à maintenir le coût du kWh pour les “électro-intensifs” à un niveau égal à celui de la France, alors que sa facture électrique globale est sensiblement plus élevée et s’accroît encore.» Dans ces conditions, si les coûts augmentent en France, les Allemands ne maintiendront pas forcément artifi ciellement des coûts plus bas…Dans tous les cas, la maîtrise de l’énergie est de loin la manière la plus sûre de voir la facture énergétique des entreprises ne pas augmenter considérable-ment. Même si le poids de l’énergie est très inégal dans les gains de produc-tivité selon les secteurs d’activité, des progrès ont déjà été réalisés, comme le montre un récent rapport de la Commission européenne (2). Un signal-prix effi cace ou une fi scalité adaptée (taxe carbone) pourrait inciter les industriels à agir encore plus dans le bon sens. Mais le rapport Gallois effl eure à peine la question et le gouvernement a annoncé reporter la fi scalité écologique à 2016. Dommage, c’est un temps précieux qui est perdu…

(1) mais cet aspect occupe juste une page sur les 60 du rapport…(2) MEMO/12/761, «Leading in energy effi ciency and foreign investment EU industry needs to seize

opportunities in globalization».

Industriels, optez pour l’effi cacité énergétiqueS

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DÉCEMBRE 2012 - N°496 31ER

DÉCEMBRE 2012 - N°496 33

ENTREPRISES ET ACTEURS PUBLICS CITÉS DANS CE NUMÉRO

H SOMMAIRE

Infos pros4 Rendez-vous ATEE. Les nominations. En bref. À lire5 Il l’a dit : Dominique Maillard, président

du directoire de RTE Agenda du mois

Actualités6 En bref8 Les prix des énergies9 Veille et réglementation10 Rapport 2012 de l’AIE : vers un Nouveau monde

de l’énergie ?12 Étude de l’Ademe :

enfi n une vision de la demande d’énergie en 2030 et 2050.

Enquête15 Stockage d’électricité : on monte en puissance

Énergie & Climat19 En bref20 Le recyclage de panneaux photovoltaïques débute22 Serres agricoles : rentabiliser une exploitation

grâce à la production d’énergie

Certifi cats d’économies d’énergie24 En bref25 Opération IND-SE-01

Système de management de l’énergie (SMÉ)

Industrie27 En bref28 La biomasse au service des utilités industrielles

Répertoire des fournisseurs 30

ADEME _____4, 12, 13, 14, 17, 18, 19, 29

AFNOR CERTIFICATION _________ 24

AIE ________________________ 10, 11

ALSTOM ___________________ 16, 27

ANAH _______________________ 24

ARTELYS ______________________ 17

ASN __________________________ 4

ATEE ______________________ 16, 17

BIOFLUIDES ENVIRONNEMENT ___ 4

BLOOMBERG NEW ENERGY

FINANCE ______________________ 6

CANADIAN SOLAR _____________19

CAPÉNERGIES _________________18

CEQUAMI _____________________ 6

CERES ________________________ 21

CERQUAL _____________________ 6

CERTIBAT _____________________19

CERTINERGY __________________ 24

CERTIVÉA __________________ 6, 24

CESER ILE-DE-FRANCE___________ 4

CFE __________________________27

CLAIREFONTAINE _____________ 29

CLEAN HORIZON CONSULTING ___16

COMMISSION EUROPÉENNE ______7

COMPTE.R. ___________________ 29

CONSEIL EUROPÉEN ____________ 15

CONSUEL _____________________ 6

CRE ________________________ 7, 18

CSA ___________________________7

DELOITTE _____________________27

DELTA DORE ___________________27

DGCIS ________________________ 17

EASE _________________________ 15

EDF _______________________ 16, 18

ENEA CONSULTING _____________ 17

ENERGIEBAUERN _______________19

EPE __________________________ 4

EPIA __________________________ 21

EPM __________________________27

ERDF _________________________ 4

EU PROSUN ____________________7

EVERBAL _____________________ 28

FIRST SOLAR ___________________ 21

FONDATION NICOLAS HULOT ____ 4

FROSCHL ______________________ 4

G2ELAB _______________________ 17

GAZNAT SA ____________________5

GDF SUEZ ______________________5

GE ENERGY STORAGE ___________ 17

GENIA GLOBAL ENERGY _________19

GF SERVICES ___________________27

GO 15 __________________________5

GRTGAZ _______________________5

HIGHVIEW POWER STORAGE ____ 17

HYDROCOOP __________________ 17

IBERDROLA ____________________27

JINKOSOLAR ___________________19

JOHNSON CONTROLS ___________27

LINDNER & SOMMERAUER _______27

LONGSOL _____________________19

MCPHY _______________________18

MÉDIATEUR NATIONAL

DE L’ÉNERGIE ___________________7

MEIDENSHA CORPORATION _____ 17

NISSIN ELECTRIC _______________ 17

NR-PRO ______________________ 24

ÖKOFEN ______________________27

ONF __________________________19

PARIS CARAMEL _______________ 29

PARLEMENT EUROPÉEN _________ 15

PC CYCLE __________________20, 21

PHOTOCYCLE INDUSTRIES _______ 21

PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ DERBI __ 22

PROMOTELEC __________________ 6

PV RECYCLING _________________ 21

QUALIT’ENR ___________________ 6

RARE _________________________ 4

RECUPYL ______________________ 21

RÉGION PICARDIE _____________ 29

RTE _________________________5, 6

SAFT _________________________ 17

SAGEMCOM ___________________ 4

SAIPEM _______________________18

SAS LE ROULLEY ________________19

SCHNEIDER ELECTRIC ___________ 4

SER _______________________ 17, 19

SERRES AGRICOLES VILA ________ 22

SIEMENS FINANCIAL SERVICES ___27

SNEC _________________________ 4

SOFEB ________________________19

SOLAIRE 2G ___________________ 4

SOLAR FRONTIER _______________27

SOLARCYCLE __________________ 21

SOLARWORLD _________________ 21

SP3H _________________________27

SUMITOMO ELECTRIC ___________ 17

SUNPOWER ___________________ 17

TECSOL ______________________ 22

THE VOLT MAKERS _____________ 4

THEOLIA _______________________5

TOTAL _____________________ 17, 24

TSK SOLAR ____________________19

TUBTENAX ___________________ 29

UNION PICARDE

DES COOPÉRATIVES LAITIÈRES __ 29

UNIVERSITÉ DE PAU ____________ 11

VATTENFALL ____________________5

WEISS _______________________ 29

XTREME POWER _______________ 17

YINGLI ________________________19

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ACTUALITÉS F

Rendez-vous ATEERetrouvez les programmes de ces manifestations sur www.atee.fr

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TELEX/// ERDF va créer, dans le cadre de son projet Ginko, un nouveau système fondé sur le progiciel Efl uid pour la gestion des relations client. /// Le chiffre d’affaires consolidé la volonté française d’élargir, en matière d’énergie, le partenariat avec l’Arabie Saoudite à de nouveaux domaines à haute valeur ajoutée avec le nucléaire et les énergies et d’assurer la fourniture via la Suisse, de trois communes françaises limitrophes. /// Le CESER Île-de-France s’est doté d’une commission spécialisée énergie permettant une de 860 MW. /// SAGEMCOM a acquis le Groupe allemand Froschl et confi rme son ambition de devenir l’un des principaux acteurs mondiaux des solutions de comptage 2011. /// L’appel à conférences pour le 16e CONGRÈS INTERNATIONAL DE MÉTROLOGIE à Paris en octobre 2013 est en cours et les propositions de sujets sont recevables

ACTUALITÉS F

ATEE GRAND OUEST4 décembre, Saint-Brieuc (22)Réunion technique – Transition énergétique : quelle place pour l’éolien et le photovoltaïque ?

D Contact : [email protected]

ATEE MIDI-PYRÉNÉES4 décembre, Toulouse (31)Réunion technique – Entreprises et collectivités : approche intégrée de la performance énergétique dans l’immobilier d’entreprise

D Contact : [email protected]

ATEE AQUITAINE17 janvier, Pessac (33)Journée d’information sur les réseaux de chaleur au Centre Condorcet

D Contact : Gérard Gardien, [email protected]

En bref

Grand Prix pour CogebioLa 4e édition des Trophées des Énergies renouvelables et de l’Effi cacité énergétique a livré ses résultats le 30 octobre der-nier, au Hive, le siège de Schneider Electric près de Paris. Elle a récompensé trois entreprises. Le grand prix a été attribué à Cogebio pour son brûleur biomasse hybride adaptable aux fours industriels, chaudières et séchoirs. Le Prix spécial a été décerné à DualSun, un panneau solaire combinant production d’électricité photovoltaïque et d’eau chaude proposé par la société Solaire 2G. Enfi n, une mention spéciale a été donnée à The Volt Makers, jeune start-up, pour leur système de recharge des appareils nomades. Énergie Plus, partenaire des Trophées, reviendra sur ces lauréats dans de prochains numéros.

À lireActions Climat des EntreprisesPublié par l’association Entreprises pour l’environnement (EpE) et disponible gratuitement sur son site internet, www.epe-asso.org, 164 pages.

Les entreprises membres d’EpE sont mobilisées depuis longtemps dans la lutte contre le changement climatique et ont souvent mis en place une démarche active de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. Ce livre met en lumière leurs actions à travers 92 fi ches pratiques présentant des exemples concrets. Chaque fi che reprend le contexte à l’issue de la phase de mesures et d’analyses, les objectifs fi xés par l’entreprise, les solutions mises en œuvre, les résultats obte-nus et la mise en perspective de ces bonnes pratiques. Le temps de retour sur investissement est souvent indiqué tout comme un point de contact dans l’entreprise.Les fi ches sont classées selon la méthodologie de l’article 75 de la loi n°2010-788 qui divise le périmètre opérationnel des émissions de

GES d’une entité de la façon suivante : scope 1 (émissions directes), scope 2 (émissions indirectes induites par la consommation d’électricité, de vapeur, de chaleur et de froid), scope 3 (les autres émissions indirectes). L’objectif est de permettre à toutes les entreprises de s’inspirer des exemples présentés et de développer leurs propres bonnes pratiques.

LdpeNominations

3 Par décret du Président de la République, Pierre-Franck Chevet a été nommé président de l’Autorité de sûreté nucléaire le 9 novembre dernier.

3 Pascal Roger a été élu président du Syndicat national de l’exploitation climatique et de la maintenance (SNEC).

3 Matthieu Orphelin a rejoint la Fondation Nicolas Hulot en tant que conseiller et porte-parole sur la transition énergétique.

3 La PME Biofl uides Environnement a nommé Denis Fournier au poste de directeur général.

3 Roger Léron est le nouveau président du Réseau des agences régionales de l’énergie et de l’environnement (RARE).

ErratumDans le numéro 494 d’Énergie Plus, une erreur s’est glissée dans la carte de la page 15. Il faut inverser les couleurs des légendes : les chaufferies collectives/tertiaires, plus nombreuses, sont en couleur foncée, tandis que les chaufferies industrielles sont en orange. Les nombres indiqués sont ceux des projets prévisionnels aidés par l’Ademe de 2000 à 2011.

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DÉCEMBRE 2012 - N°496 5

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4 DÉCEMBRE – LA ROCHELLE

D 1erCongrès des collectivités électromobiles et ateliers de l’électromobilité, pour les exécutifs des collectivités territoriales, les parlementaires, les entreprises. www.electromobilite-larochelle.fr

5 DÉCEMBRE – PARIS

D 8e rencontres nationales des réseaux de chaleur : “les réseaux de chaleur au cœur de la transition énergétique locale”, organisées par Amorce, l’Ademe, Via Sèva et le [email protected]

5/6/7 DÉCEMBRE – MONTPELLIER

D Salon EnerGaïa, 6e édition du salon professionnel international dédié aux énergies renouvelables. Cette année, une nouvelle thématique : EnerGaïa’Bat.www.energaia-expo.com

13 DÉCEMBRE – PARIS

D 9e édition des Assises HQE, “Au-delà des bâtiments, l’aménagement” : honneur au quartier, à la ville durable et au cadre de référence HQE Aménagement. Pour les collectivités, élus, et professionnels de la fi lière construction et aménagement.www.assohqe.org

13/14 DÉCEMBRE – NANTES

D 3e édition du colloque national éolien du SER, sur le thème “l’énergie éolienne : source de progrès – réalité énergétique et contrat industriel”.www.enr.fr

de THEOLIA pour les neuf premiers mois de 2012 est en hausse de 19 % par rapport à ceux de 2011. /// NICOLE BRICQ, ministre du Commerce extérieur, souhaite affi rmer renouvelables. /// GAZNAT SA (Suisse) et GRTGAZ (France) ont signé un contrat qui permettra au premier de transporter de nouvelles quantités de gaz naturel vers la Suisse veille stratégique et constante sur la problématique de l’énergie. /// GDF SUEZ a mis en service de nouvelles turbines à gaz à haute performance à Singapour, d’une capacité intelligent. /// VATTENFALL a lancé une procédure d’autorisation pour le retrait de service de sa centrale nucléaire allemande Brunsbüttel, arrêtée depuis le moratoire de jusqu’au 20 décembre 2012.

Agenda

Dominique Maillard, président du directoire de RTE,

président de GO 15 pour l’année 2012

«Les seize membres de GO 15 représentent plus de 70 % de la demande mondiale en électricité, et acheminent l’électricité à plus de 3 milliards de consommateurs. Ils sont notamment en charge de

l’intégration dans le réseau de 527 000 MW produits à partir d’énergies renouvelables, soit 21 % de la capacité totale de production. Nous nous engageons dans une vision commune de la transition énergé-tique pour une société moins carbonée au niveau mondial : intégration massive aux réseaux des énergies renouvelables, maîtrise de la demande, innovation, développement des nouveaux usages de l’électricité, comme pour les véhicules électriques par exemple. Les réseaux devront adapter leurs infrastructures pour être aux rendez-vous des politiques énergétiques. Nous estimons que pour relever ces défi s, il sera nécessaire d’investir 700 milliards de dollars dans le développement des réseaux électriques du GO 15 dans les dix prochaines années. Les réseaux doivent être améliorés et développés pour garantir, sans perte de sécurité d’alimentation, le raccordement aux points de consommation des nouvelles sources d’énergie plus propres. De plus, les délais de construction des grands réseaux de distribution d’électricité sont souvent beaucoup plus longs que le développement des énergies renouvelables et le danger c’est que les réseaux ne soient pas prêts assez rapidement pour valoriser comme il se doit ces nouveaux moyens de production. Enfi n, les nouvelles technologies de l’information et de l’automatisation, ce qu’on nomme les smart grids, doivent être mises en place pour piloter le système et garantir la fi abilité de l’approvi-sionnement. Surtout, il faut investir dans l’innovation pour gérer l’intermittence des EnR, et l’une des clés est le recours à des solutions de stockage. Si dans certains pays, comme en Espagne par exemple, les producteurs d’électricité n’endossent pas suffi samment la responsabilité du stockage de l’énergie, il faudra que les réseaux s’impliquent dans ces solutions.»

* KPX (Corée du Sud), MISO (États-Unis), National Grid (Royaume-Uni), ONS (Brésil), PJM (États-Unis), PGCIL (Inde), RTE (France), SGCC (Chine), SO UPS(Russie), Tepco (Japon), Terna (Italie), Eskom (Afrique du Sud), REE (Espagne), Elia Group (Belgique), Aemo (Australie).

«Les réseaux doivent être au rendez-vous des politiques énergétiques»16 grands opérateurs* de réseaux de transport d’électricité, implantés sur les cinq continents et rassemblés au sein de l’association GO 15 ont adopté une déclaration commune pour la transition énergétique et l’adaptation des systèmes électriques, à l’occasion de l’assemblée générale “GO 15, Réseaux électriques fi ables et durables” les 6 et 7 novembre.

Il l’a dit

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ACTUALITÉS F

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Bilan de la certifi cation BBC-Effi nergieUn tableau de bord de la labellisation BBC-Effi nergie a été réalisé à partir des données communiquées par les organismes certifi -cateurs (Promotelec, Cequami, Cerqual et Certivéa) afi n de faire un bilan de la certifi -cation BBC-Effi nergie dans le neuf et la réno-vation et de la certifi cation Effi nergie+. Entre 2007 et le 30 septembre 2012, le label BBC-Effi nergie a été attribué à 67 262 logements collectifs soit 1 987 opérations sur le territoire français et 25 288 logements individuels ainsi que 97 opérations tertiaires. Les demandes de labellisation ont été exponentielles dans le temps mais fi n septembre 2012, le nombre cumulé de demandes de label BBC-Effi ner-gie était de 396 620 logements collectifs, 72 333 logements individuels et 792 opéra-tions tertiaires. L’écart entre le nombre de demandes et le nombre de projets certifi és est principalement dû au délai de réalisation des projets et non à l’abandon ou à l’arrêt des projets en cours. Entre 2009 et fi n septembre 2012, le label BBC-Effi nergie rénovation a été attribué à 10 704 logements collectifs, 182 logements individuels et 15 opérations ter-tiaires. Concernant le label Effi nergie+ que les organismes certifi cateurs Cerqual et Cequami peuvent délivrer depuis juin 2012, 1 454 loge-ments collectifs et 96 logements individuels ont d’ores et déjà envoyé leurs demandes. Effi nergie a développé un outil d’analyse sta-tistique qui permet d’établir une cartographie des demandes et des projets certifi és pour ces trois labels à différentes échelles territoriales. Cet outil, tout comme le bilan, sont dispo-nibles sur le site www.observatoirebbc.org.

RTE passe l’hiver en douceurExercice rituel, l’analyse du passage de l’hiver pour le système électrique français a fait l’objet d’une présentation de RTE le 8 octobre dernier. Selon le gestionnaire du réseau de transport, le risque de rupture d’approvisionnement est modéré pour les mois à venir. En premier lieu, cela tient à la stabilité de la demande d’électricité : de novembre 2012 à début mars 2013, en conditions météorologiques normales, la pointe de puis-sance appelée le soir oscillerait entre 75 et 84,5 GW et celle du matin serait inférieure d’environ 5 GW ; ces niveaux sont comparables aux données de l’hiver dernier. Si le froid s’avère plus intense, 2 300 MW seront appelés par degré en moins. C’est ainsi que

la vague de froid de février 2012 a conduit à un appel de pointe de 102,1 GW ! Mais le parc de production est beaucoup plus disponible que l’an dernier. Malgré des arrêts prévus dans les plannings prévisionnels des producteurs, et un moindre apport des cogénérations, les nouveaux moyens (notamment éolien et cycle combiné gaz*, solaire photovoltaïque dans une moindre mesure) permettent, toujours en conditions normales, d’avoir un solde exportateur tout l’hiver entre 2,1 et 13 GW (le minimum étant à 300 MW la 3e semaine de janvier). Au cas où les températures seraient inférieures de 6 à 8°C aux normales saisonnières, le solde deviendrait quasi nul les semaines 50, 2 et 10 et il serait importa-teur des semaines 3 à 7. Les niveaux d’importa-tion iraient jusqu’à 5,4 GW, largement compa-tibles avec les capacités d’interconnexions de RTE avec les pays voisins (entre 7,2 et 10 GW). Hormis la Belgique qui sera probablement importatrice d’électricité tout l’hiver, à cause de la fermeture de deux tranches nucléaires pour raisons de

sécurité, aucune restriction de capacité n’est à prévoir avec les autres pays. Pour faire face aux diffi cultés dans les régions PACA et Bretagne, RTE mobilise les particuliers via son dispositif Eco-Watt (jusqu’à 30 MW effaçables ainsi en Bretagne) et a recourt aussi à des offres d’effacement : 70 MW sont ainsi disponibles via les agrégateurs et industriels ayant répondu à l’appel d’offres. Enfi n, si la ligne 400 kV Cotentin-Maine prévue pour l’EPR de Fla-manville est bien mise en service d’ici début 2013, elle permettra de soulager la péninsule bretonne de 200 MW.

La mention “reconnu Grenelle Environnement” a un an

Qualit’EnR qui gère 4 marques (Qualisol, QualiPV, Qualibois, QualiPAC) bénéfi ciant de la mention “reconnu Grenelle Environnement”, profi te du premier anniversaire

de cette mention pour tirer un bilan de son action. Les douze derniers mois, plus de 10 000 qualifi cations ont été attribuées sur les 14 000 demandes reçues. Qualit’EnR

se félicite aussi de sa représentativité sur le marché. En effet, d’après l’organisme Consuel, sur les 3 511 professionnels actifs en 2011 sur le marché photovoltaïque,

3 416 entreprises bénéfi ciaient de la marque QualiPV.

3 Le chiffre

19 200 €/MWIl s’agit du prix moyen annuel en 2012 pour un service complet

d’exploitation et d’entretien de parcs éoliens terrestres (incluant les travaux de maintenance prévus et imprévus et le remplacement de composants) d’après l’index des prix de Bloomberg New Energy

Finance. Il s’élevait à 30 900 euros par MW en 2008.* On pourra tout de même se demander pourquoi avoir construit des cycles com-

binés gaz alors qu’il y avait déjà la puissance disponible des cogénérations…

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DÉCEMBRE 2011 - N°476 7

ATEE – ÉNERGIE PLUS

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communiqués à d’autres personnes morales en téléphonant au 01 46 56 35 40.

La revue m’offre3 les actualités essentielles

du secteur de l’énergie3 des enquêtes spécialisées

et des dossiers d’analyse (Biogaz, Effi cacité énergétique, Biomasse, Cogénération, etc.)3 des retours d’expérience chiffrés et illustrés

(collectivité, industrie, tertiaire, transport, etc.)3 une veille réglementaire3 les prix des énergies, du CO2 et des certifi cats

d’économies d’énergie 3 des informations professionnelles pratiques

(produits nouveaux, nominations, agenda, etc.)

Tous les 15 jours

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Baromètre annuel Énergie-InfoLa 6e édition du baromètre annuel sur l’ouverture des marchés a été lancée en septembre 2012 par le médiateur national de l’énergie et la Commission de régu-lation de l’énergie. L’institut CSA a donc été chargé de l’enquête téléphonique et 1 503 foyers français ont été sondés. Près de 8 foyers sur 10 considèrent l’énergie comme un sujet de préoccupation important et 65 % jugent que leurs factures d’énergie représentent une part importante des dépenses totales du foyer. En conséquence, 42 % des sondés affi rment avoir restreint leur chauffage chez eux au cours de l’hiver dernier pour limiter leur facture. Par ailleurs, 97% des per-sonnes interrogées anticipent une hausse des prix dans les prochains mois. Cinq ans après l’ouverture des marchés de l’énergie, seuls 48 % des foyers savent qu’ils peuvent changer de fournisseur d’énergie et un tiers a déjà entendu par-ler des tarifs réglementés de vente. Plus surprenant encore, à peine 32 % des consommateurs savent qu’EDF et GDF Suez sont deux entreprises concurrentes. Ces résultats montrent le défi cit d’information des Français face à la libérali-sation des marchés de l’énergie et méritent une réaction des pouvoirs publics. Concernant la tarifi cation progressive, 61 % des sondés estiment que ce dispositif les inciterait à diminuer leur consommation mais 50 % pensent que la tarifi ca-tion progressive ferait augmenter la facture. Pour consulter l’ensemble des résultats de cette enquête, www.cre.fr.

Subventions chinoises illégales à l’industrie solaire

La Commission européenne a accepté la plainte d’EU ProSun, représentant une majorité des industriels de la production solaire en Europe, contre les subven-

tions illégales accordées par la Chine à ses fabricants de panneaux solaires. Cette décision intervient à la suite de l’ouverture d’une enquête le 6 septembre dernier par l’Union européenne sur les pratiques destructrices de dumping des

fabricants chinois qui vendent des produits solaires en dessous de leurs coûts de production grâce au soutien massif de l’État chinois. Les Américains ont fait

le même constat. La Commission du commerce international des États-Unis a voté à l’unanimité pour l’application de droits de douanes antisubventions et

anti-dumping sur les importations chinoises. Il ne reste plus qu’à déterminer le niveau des taux applicables. EU ProSun demande à ce que l’Europe accélère ses enquêtes et mettent en place des mesures de compensation rapidement car la

fi lière souffre. «Nous avons une entière confi ance dans l’Union européenne pour imposer rapidement des droits de douanes compensateurs substantiels»,

a ajouté Milan Nitzschke, président d’EU ProSun.

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Source : UFIP / DGEC – Thomson Reuters

k Marché “spot” du CO2 - BlueNextÉvolution des prix des EUA et des CER* (Euros/t CO2)

k Cours du pétrole BrentMoyenne des prix mensuels (Euros/Baril)

* Moyenne simple des cours de compensation quotidiens du contrat “Front Month” / prochain mois de livraison

k Marché “futures” du gaz - PowernextIndice mensuel* (Euros/MWh)

k Marché “spot” du gaz - PowernextMoyenne journalière des prix (Euros/MWh)

k Marché “spot” de l’électricité - EPEXPrix Base et prix Pointe sur le mois écoulé (Euros/MWh)

Prix moyen mensuel de cession sur le registre national EMMY.

k Prix des Certifi cats d’économies d’énergie (octobre 2012)

4,24 €/MWh cumac

k Parité euro/dollar (octobre 2012)

1 € = 1,29 $* EUA : European Union Allocations / quotas de CO2 du système européen.

CER : Certifi ed Emission Reduction / crédits issus des mécanismes du protocole de Kyoto.

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DÉCEMBRE 2012 - N°496 91ER

DÉCEMBRE 2012 - N°496 9

H VEILLE

JOURNAL OFFICIEL

Calcul du DPELa méthode de calcul 3CL du Diagnostic de performance énergétique (DPE) a été modifiée par arrêté du 17 octobre 2012 (publié au J.O. du 10 novembre 2012). Le texte entre en vigueur le 1er janvier 2013 en France métropolitaine et rend plus précis le modèle de calcul des consomma-tions conventionnelles des logements. Elle permet notamment d’amélio-rer la prise en compte des masques et apports solaires, de remplacer les coeffi cients de déperditions par renouvellement d’air par une méthode de calcul précise faisant intervenir des données d’entrée exigées par ailleurs. Elle impose aussi la variation du coeffi cient d’intermittence en fonction du type de bien diagnostiqué et de l’équipement principal de chauffage, ainsi que la mise en place d’un module de calcul automa-tique des puissances nominales pour les chaudières individuelles et les pompes à chaleur. Plusieurs explications de scénarios conventionnels et de méthodes à suivre dans les situations les moins courantes sont aussi données.

Méthanisation des sous-produits animauxDepuis le 1er octobre 2012 est en vigueur le texte de l’article 3 de l’arrêté du 27 juillet 2012 (publié au J.O. du 8 août 2012) qui précise les règles de stérilisation des sous-produits animaux de catégorie 2. Ne sont pas inclus dans ses sous-produits les lisiers, œufs, lait et produits dérivés (cf. art.13.e) ii du règlement CE n°1069/2009) dès lors que l’autorité com-pétente ne les pas estimés risqués.

CEE : encore plus de programmesPar arrêté du 4 octobre 2012 (publié au J.O. du 30 octobre 2012), le minis-tère de l’énergie a rendu éligibles dix nouveaux programmes au dispo-sitif des Certifi cats d’économies d’énergie. Cinq concernent des pro-grammes d’information, quatre des innovations en faveur de la maîtrise de la demande énergétique et un porte sur le programme de formation FEE Bat. D’autres programmes sont en cours de parution, notamment sur la précarité énergétique.

CEE : la part des fi oulistesDans le cadre du dispositif des certificats d’économies d’énergies, la détermination forfaitaire de la part des ventes de fi oul aux ménages et aux entreprises du secteur tertiaire pour le calcul des obligations des vendeurs de fi oul domestique a été modifi ée par arrêté du 4 octobre 2012 (publié au J.O. du 30 octobre 2012). Les coeffi cients donnés permettent de calculer les obligations des années 2011, 2012 et 2013.

Investissements dans l’hydrauliqueDans leur arrêté du 10 août 2012 (publié au J.O. du 5 septembre 2012), les ministères de l’Énergie et des Finances ont précisé les investisse-ments permettant à une installation hydroélectrique bénéficiant auparavant d’un contrat H-97 d’obtenir un nouveau contrat d’obli-gation d’achat. Le cumul des travaux réalisés sur une période de huit ans doit être au moins de 750 €/kW si la puissance est supérieure à 300 kW et de 550 €/kW si elle est inférieure à 100 kW (extrapolation linéaire entre les deux).

Le dispositif des CEE s’enrichit d’un 10e arrêtéLe 10e arrêté défi nissant les opérations standardisées d’économies d’énergie est paru au Journal Offi ciel le 14 novembre dernier. Pas moins de 23 fi ches sont créées, 30 fi ches existantes révisées et deux fi ches obsolètes supprimées. Très attendues, les fi ches BAT-EQ-26 et BAT-EQ-27 dans le bâtiment tertiaire existant, et la fi che BAT-EQ-07 dans le résidentiel existant valorisent enfi n l’usage de lampes ou luminaires à LED, de type downlight ou pour l’éclairage d’accentuation. La fi che concernant la valorisation de la pose d’horloge astronomique pour l’éclairage public, portée par le SDEC Énergie avec le Club CEE (voir Énergie Plus n°484) a également été publiée. Dans le secteur du transport, les nouvelles fi ches s’adaptent aux pratiques des transporteurs et concernent les actions de gestion externalisée. À noter également la création de la fi che AGRI-TH-10 qui s’applique à la mise en place d’une chaudière à condensation pour le chauffage des serres horticoles, neuves ou existantes. Enfi n, de manière logique, les fi ches BAR-TH-30 et BAT-TH-18 sur la surperformance énérgétique d’un bâtiment neuf avec label de haute performance énergétique, dans le résidentiel comme le tertiaire, ont été revues pour prendre en compte la nouvelle législation de la RT 2012.

NORMES ET BONNES PRATIQUES

Audits énergétiquesLa norme NF EN 16247 – Partie 1 sur les audits énergétiques est parue en septembre 2012. Elle précise les exigences générales.

PétrochimieUn guide des bonnes pratiques BP X43-555 pour le mesurage des émissions diffuses dans le secteur de la pétrochimie a été édité en septembre 2012.

ChaudièresLa partie 1 (exigences générales et essais) de la norme NF EN 15502 sur les chaudières de chauffage central utilisant les combustibles gazeux est parue en septembre 2012.

Isolation thermique des bâtimentsLa détermination de la performance thermique déclarée des produits d’isolation réf léchissants a été publiée en juin 2012 dans la norme NF EN 16012.

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A Selon le ministère de l’Énergie américain, le pays a extrait 6,3 millions de barils de pétrole brut par jour en juillet 2012.

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Vers un Nouveau monde de l’énergie ?

L’Agence internationale de l’énergie a publié le 12 novembre son rapport 2012, concernant les projections de l’évolution des tendances

énergétiques jusqu’en 2035. Efforts sur l’effi cacité énergétique et nouveau paysage

mondial sont au programme.

Si l’effi cacité énergétique est communément reconnue par les décideurs politiques comme un pilier du déve-loppement durable, nous

sommes actuellement «loin d’exploi-ter la totalité du potentiel économique disponible». Selon le World Energy Out-look (WEO) 2012 de l’Agence interna-tionale de l’énergie (AIE). Malgré les mesures annoncées cette année dans ce sens par la Chine, les États-Unis, l’Union européenne et le Japon (1), cou-plées aux dispositifs déjà existants, une large part du potentiel d’amélio-ration de l’effi cacité énergétique va rester inexploitée. Le rapport évoque les chiffres de 80 % du potentiel dans le secteur du bâtiment et de plus de la moitié dans le secteur industriel.

Fatih Birol, économiste en chef à l’AIE a confi rmé à nos confrères du Point : «C’est un échec majeur des politiques publiques dans tous les pays […] mais aussi une grave erreur, car les écono-mies d’énergie sont un instrument clé de la lutte contre le réchauffement. Or l’urgence est là.» Selon le WEO, il serait en effet impossible de limiter le réchauffement de la planète à 2°C en 2050 sans changement majeur dans le paysage énergétique mondial. D’où l’importance de se concentrer sur le développement d’un “monde d’effi ca-cité énergétique”, car le déploiement rapide de technologies appropriées reporterait l’échéance des mesures de réductions des émissions de CO2 de 2017 à 2022. «Ce qui, explique le rap-port, représenterait un gain de temps

pour arriver à un accord mondial sur la nécessaire diminution des émissions de GES.»

Booster l’effi cacité énergétiqueL’Agence a élaboré un scenario cen-tral, intitulé Scénario “nouvelles poli-tiques”, selon lequel la libération de ce potentiel d’économies d’énergie, la réalisation de progrès signifi catifs en matière de croissance économique, de protection de l’environnement et de sécurité énergétique, seraient pos-sibles en supprimant les obstacles aux investissements en faveur de mesures d’effi cacité énergétique éco-nomiquement viables. Les experts proposent six principes politiques afi n d’atteindre cette ambition : rendre l’effi cacité énergétique plus visible

Rapport 2012 de l’AIE

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Quelques chiffres du WEO 3 35 % : augmentation prévue d’ici 2035 de la demande mon-diale d’énergie, toutes sources confondues.

3 99,7 millions de barils par jour : production prévue de pétrole en 2035, contre 87,4 millions en 2011 (+14 %).

3 125 dollars : prix moyen autour duquel devrait tourner le baril de brut en 2035, contre 107 aujourd’hui. Près de la moitié de la progression de la production mondiale de gaz d’ici 2035 sera assurée par les gaz non conventionnels (essentiellement les gaz de schiste).

3 1/3 de la production mondiale d’électricité devrait être assuré d’ici 2035 par les énergies renouvelables (dont l’hy-droélectricité). Mais la progression des EnR repose sur de fortes subventions publiques (88 milliards de dollars en 2011, 240 milliards prévus en 2035).

en en mesurant et publiant les avan-tages économiques ; rendre abordable l’effi cacité énergétique en créant et soutenant des modèles de marchés, de vecteurs de fi nancement et de mesures incitatives ; déployer un bou-quet de réglementations pour décou-rager les approches les moins effi caces et encourager les plus effi caces, et rendre ainsi les technologies éco-éner-gétiques dominantes ; instaurer des mesures de surveillance, de contrôle et de pénalité, essentielles à l’obten-tion du niveau d’économies d’énergie escompté ; soutenir ces investisse-ments dans une gouvernance renfor-cée en matière d’effi cacité énergétique et par une capacité administrative adéquate à tous les niveaux.

Les États-Unis vers une nouvelle indépendanceMais ce sont les perspectives esquis-sées par l’AIE sur le futur énergétique des États-Unis qui font le plus grand bruit : les Américains deviendraient non seulement premiers producteurs de pétrole au niveau mondial dans les années 2020, mais également expor-tateurs nets vers 2030…fl irtant ainsi avec l’autosuffi sance énergétique en 2035. En effet l’extraction exponen-tielle des hydrocarbures de schiste ainsi que les réservoirs imperméables de pétrole léger devraient leur per-mettre de dépasser l’Arabie Saoudite sur le plan de la production de pétrole brut. Alors qu’aujourd’hui les États-Unis importent 20% de leurs besoins en énergie, l’obtention de leur indé-pendance serait, comme le note le rap-port «un renversement spectaculaire de la tendance observée dans les autres pays importateurs d’énergie». Et un renversement susceptible d’entrainer des bouleversements importants tant sur le plan de l’économie mondiale que de la géopolitique énergétique. Économiquement, car la chute du prix de l’énergie aux États-Unis porterait considérablement la compétitivité de son industrie locale à la hausse. Ensuite, selon les prévisions de l’AIE, la demande de pétrole ne cessera de

croître dans les décennies futures, avec une demande très importante du côté de la Chine et de l’Inde (selon le rapport, l’Asie consommera 90 % des exportations en provenance du Moyen-Orient en 2035). Alors, la puis-sance américaine ne trouvera peut-être plus “d’intérêt” à intervenir sur terre et en mer pour sécuriser les res-sources de ces principaux rivaux, ou aux côtés de l’Europe sur les territoires du Moyen-Orient en cas de troubles. L’alerte est donc donnée à l’Europe : sortir de sa propre dépendance pétro-lière pour éviter de subir la redistribu-tion des cartes du monde énergétique et politique.

Hydocarbures non conventionnels : la question de retour ?Revient alors sur le tapis l’épineuse question de l’exploitation des gaz et huiles de schistes, interdite en France à cause des risques environnementaux inhérents à la technique d’extraction par fracturation hydraulique. Fatih Birol émet des réserves sur la capa-cité de la France à réduire sa part de nucléaire et interdire l’exploitation des gaz de schiste tout en encourageant une réduction plus forte des émissions de CO2. François Hollande, au cours de sa première conférence de presse, tenue au lendemain de la publication du rapport de l’AIE, a cependant main-tenu sa position : «Tant qu’il n’y aura pas de nouvelle technique, j’ai dit que durant mon quinquennat il n’y aurait pas d’autorisation de permis d’explo-ration des gaz de schiste, en fonction d’une loi votée par le Parlement (2) avant que nous arrivions aux respon-sabilités.» Il est donc indiscutable que le dossier ne sera pas remis sur la table dans un avenir proche, et la propo-sition faite par le rapport Gallois de mener des recherches sur ces hydro-carbures est d’ailleurs la seule qui n’a pas été retenue par le gouvernement. Certains commentateurs pensent toutefois avoir décelé une certaine nuance dans le discours du Président, celui-ci ayant ajouté que les recherches

sur des techniques alternatives à la fracturation hydraulique se poursui-vaient et qu’il prendrait «ses respon-sabilités le moment venu». Ainsi, la fracturation dynamique de la roche par arc électrique, par exemple, fait l’objet de recherche à l’université de Pau et des Pays de l’Adour, et d’autres travaux expérimentent le remplace-ment du fl uide de fracturation par du dioxyde de carbone à l’état de “fl uide supercritique”. m

Pauline Petitot

(1) La Chine vise une réduction de 16 % de son intensité énergétique d’ici 2015, les États-Unis adoptent de nouvelles normes de consom-mation de carburant, l’UE s’engage à dimi-nuer de 20 % sa demande en énergie d’ici 2020 et le Japon prévoit de couper 10 % de sa consommation d’électricité d’ici à 2030.

(2) Loi du 13 juillet 2011 votée sous le gouverne-ment François Fillon.

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ACTUALITÉS F

Enfi n une vision de la demande Les chiffres peuvent parfois porter un message. Ceux de

la dernière étude de l’Ademe le font en montrant que la poursuite ambitieuse des

actions de l’Agence permettrait de diminuer nos consommations

d’énergie de 20 % d’ici 2030 et de 50 % d’ici 2050, et d’atteindre

ainsi le Facteur 4.

Annoncé en début d’an-née par le président de l’Ademe François Loos, un exercice de pros-pective énergétique a

été réalisé par les experts de l’Agence et présenté le 6 novembre dernier. L’exercice n’est pas anodin et se révèle même crucial dans le cadre du débat national à venir sur la transition énergétique. Car, un peu à l’image du scénario qui avait été réalisé par négaWatt, la prospective porte sur la demande d’énergie par secteurs et non pas sur sa production ! Plus exac-tement, l’Ademe a profi té de l’occasion pour compiler et structurer plusieurs exercices (comme les feuilles de routes technologiques par exemple) et études des années passées pour voir à quels résultats globaux menait l’application de ses politiques volontaristes axées sur la maîtrise de l’énergie et le déve-loppement de l’offre d’énergies renou-velables. Deux visions distinctes sont données dans l’étude :- l’une à l’horizon 2030, selon les ten-dances actuelles mais avec des choix plus volontaristes, a été faite avec une méthode exploratoire ;- l’autre à l’horizon 2050 est plutôt normative et permet de voir si le Fac-teur 4 est atteignable, c’est-à-dire la division par 4 des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990.Dans les deux cas, malgré une approche ambitieuse, aucun chan-gement drastique et rapide dans

les comportements n’est attendu, ni aucune modifi cation importante des grands indicateurs macro-éco-nomiques (part de chaque secteur d’activité dans le PIB, niveau d’impor-tation ou d’exportation, etc.). Aucune rupture technologique n’est non plus considérée.

Priorité au bâtimentSecteur par secteur, l’Ademe précise les actions envisagées. D’ici 2030, dans le bâtiment résidentiel, elle évoque un plan de 350 000 constructions neuves par an (en moyenne sur 2010-2030), puis ensuite un rythme de 300 000 par an jusqu’à 2050, en rééquilibrant la proportion maisons individuelles-loge-ments collectifs à 40 %-60 % alors que c’est l’inverse aujourd’hui. S’y ajoute la rénovation thermique de 500 000 loge-ments par an d’ici 2030. Avec cette ten-dance, tout le parc de logement social construit avant 1990 serait rénové, plus

5 millions de maisons individuelles. Les logements seraient peu à peu équi-pés de matériels plus performants, notamment des pompes à chaleur aérothermiques réversibles au coeffi -cient moyen de performance amélioré (4 en 2030 contre 3 aujourd’hui). Chau-dières à condensation puis systèmes hybrides et enfi n micro-cogénérations pénétreraient progressivement le parc de chauffage. Pour l’eau chaude sani-taire, les cumulus électriques seraient remplacés par des chauffe-eau ther-modynamiques, ainsi que par des chauffe-eau solaires individuels, dans une moindre mesure. Les consomma-tions d’usages spécifi ques de l’élec-tricité seraient juste stabilisées (plus de matériels mais plus performants). En 2050, les niveaux de consomma-tion d’énergie primaire, tous usages confondus, seraient de 100 kW/m2.an dans le neuf et de 130 kWh/m2.an dans l’ancien.

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d’énergie en 2030 et 2050

Du diffi cile art de prévoirLes scénarios prospectifs ne manquent pas, qu’ils soient réa-lisés au niveau mondial ou national. Même s’ils portent bien plus souvent sur la production d’énergie, il en existe aussi sur la demande. Soit ils reposent sur des modèles empiriques basés sur les tendances passées et dépendant de gran-deurs macroscopiques (PIB, prix des énergies, etc.). Soit ils s’appuient sur des modèles déterministes où les caractéris-tiques de chaque sous-secteur sont précisées et, par méthode ascendante, donnent une vision globale. Élaboration d’une trajectoire, défi nition de la tendance et de la variabilité d’une donnée, différence entre norme et réalité, etc., sont autant de sources d’erreurs dans les modèles. Et il n’est pas rare que l’actualité (accident de Fukushima, exploitation des gaz de schiste) oblige à revoir des prévisions ! L’exercice reste donc périlleux même s’il est plein d’enseignements. On lira à ce sujet deux articles intéressants publiés dans la revue Futuribles : Scénarios de la demande en énergie : une rétrospective critique (n°376 – juillet-août 2011) et plus récem-ment Les scénarios énergie-climat (n°390 – novembre 2012).

Dans le bâtiment tertiaire, l’Ademe envisage une stagnation des sur-faces par employés d’ici 2030 puis une baisse de 20 % d’ici 2050 (service à la personne, télétravail, pression sur le foncier, etc.). Rénovations thermiques et gains sur les performances des équi-pements font baisser les consomma-tions dues au chauffage ; par contre il y a une plus grande part d’employés travaillant dans des bureaux clima-tisés. De cette manière, résidentiel et tertiaire confondus, le secteur du bâti-ment porte une part importante des économies d’énergies possibles à l’ave-nir : plus de 61 % de celles réalisables entre 2010 et 2030 et plus de 37 % de celles entre 2030 et 2050. La rénovation thermique est donc une priorité et doit être facilitée (accès aux fi nancements, au tiers investissement, formation des professionnels du bâtiment, etc.). Au regard des moyens de production énergétiques considérés (large part de l’électricité, augmentation des réseaux de chaleur, diminution des fossiles), le secteur du bâtiment voit ses émissions

de GES baisser de 59 % en 2030 par rap-port à 1990 et de 88 % en 2050 (voir le tableau page suivante).

Un transport sans pétrole !L’autre secteur important est celui du transport et de la mobilité. Plu-sieurs facteurs entrent en jeu pour en réduire l’impact sur la consomma-tion d’énergie et sur les émissions de GES. L’Ademe compte tout d’abord sur le fait que le nombre de kilomètres parcourus en 2030 est le même qu’au-jourd’hui mais avec moins de véhi-cules individuels, notamment dans les fl ux urbains et périurbains, et plus de co-voiturage et de services à la mobilité. Le report modal se fait en bonne part vers les transports en commun et les modes doux (vélos). En 2050, le changement serait plus fort : la mobilité par personne bais-serait de 20 % à cause du télétravail, du vieillissement de la population et d’une meilleure organisation urbaine. Les services à la mobilité représen-teraient 30 % des fl ux de voyageurs en zone urbaine et les transports col-lectifs seraient doublés par rapport à aujourd’hui. Du coup, le parc ne compterait que 22 millions de véhi-cules, contre 35 millions aujourd’hui. Par ailleurs, du côté du transport de marchandises, on verrait une crois-sance du trafi c avec le PIB (1), soit +20 % du nombre de tonnes.kilomètres d’ici 2030, avec une part encore pré-pondérante de la route. En 2050, au contraire, ce trafi c retrouverait son niveau de 2010 (382 Gt.km) dont une moindre proportion serait assurée par la route (262 Gt.km). C’est une évo-lution qui repose sur des efforts de logistique, d’adéquation entre lieux de production et de consommation, et qui nécessite de multiplier par trois la part du transport ferré (100 Gt.km en 2050) et par 2,5 celle du transport fl u-vial/maritime (20 Gt.km).Enfi n, le parc de véhicules changerait de visage. En 2030, il serait composé

à 11 % de véhicules hybrides rechar-geables et de véhicules électriques, chiffre qui bondirait à 66 % en 2050. Le contenu CO2 du kilomètre parcouru baisserait ainsi progressivement jusqu’à 49 g/km. Les véhicules élec-triques verraient aussi leur perfor-mance améliorée (7 à 8 kWh/100 km contre 30 kWh pour une berline aujourd’hui). Surtout, l’Ademe ima-gine que les véhicules thermiques restants (1/3 du parc en 2050) seraient alimentés par du gaz et/ou du biomé-thane carburant pour les véhicules particuliers et utilitaires, tandis que les poids lourds rouleraient avec des biocarburants de 2e ou de 3e généra-tion (2). Ainsi, la France ne serait quasi-ment plus importatrice de ressources pétrolières à l’horizon 2050 ! Avec ces évolutions, le secteur du transport baisserait sa consommation d’énergie de 43 Mtep aujourd’hui à 35,5 Mtep en 2030 et 15,5 Mtep en 2050 mais sur-tout ses émissions de GES, si elles res-teraient relativement élevés en 2030 (105 MtCO2 contre 114 aujourd’hui), chuteraient à 11,5 MtCO2 en 2050.

En route vers le Facteur 4Dans le secteur de l’agriculture et de l’alimentation, l’Ademe vise l’objectif qu’en 2030, 20 % des surfaces agricoles soient consacrés à des modes de pro-duction biologique, puis 30 % en 2050. 10 % seraient dédiés à une production dite “intégrée” (moins d’intrants, plus d’apports organiques, rotations des cultures) en 2030 et 60 % en 2050. Elle envisage aussi que, sur la tendance actuelle, la population mange moins de viande et modifi e son assiette vers plus de céréales et de fruits/légumes, et que soient divisées par deux les pertes évitables, pour un moindre gaspillage de la nourriture. En termes d’utilisation des surfaces, il est ima-giné une division par deux du rythme de l’artifi cialisation des sols jusqu’en 2030 puis l’arrêt de celle-ci. L’impact est sensible sur la consommation

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ACTUALITÉS F

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[ Enfi n une vision de la demande d’énergie en 2030 et 2050 ]

2010 (1990 pour les GES) 2030 2050

HYPOTHÈSESPopulation (millions) 62,881 68,531 74,130Nombre de personnes par ménage 2,31 2,17 2,05Prix du pétrole ($2010 / baril) 78,1 134,5 231Prix du gaz ($2010 / Mtu) 7,5 13 22Part maisons individuelles/logements collectifs 60 % - 40 % 50 % - 50 % 40 % - 60%Émissions moyennes du parc de véhicules (gCO2/km) 130 100 49Part des véhicules individuels dans les fl ux urbains 75 % 54 % 20 %Part des véhicules thermiques (particuliers et utilitaires) dans le parc 100 % 89 % 34 %Taux de réduction de l’usage des engrais azotés dans l’agriculture (par rapport à 2010) / -20 % -37 %

RÉSULTATSRésidentiel : consommation d’énergie fi nale (Mtep) et émissions de GES (MtCO2eq)

46,88 66

32,426

21,69

Tertiaire : consommation d’énergie fi nale (Mtep) et émissions de GES (MtCO2eq)

21,930

17,613

12,52

Transports : consommation d’énergie fi nale (Mtep) et émissions de GES (MtCO2eq)

43,08114

35,5105

15,511,5

Agriculture : consommation d’énergie fi nale (Mtep) et émissions de GES (MtCO2eq)*

3,998,7

376

2,347,4

Industrie : consommation d’énergie fi nale (Mtep) et émissions de GES (MtCO2eq)**

36,8149

33,492

27,950

Total des consommations d’énergie fi nale (Mtep) 152,5 121,9 79,8Total des émissions de GES (MtCO2eq) 563 373 150

d’énergie du secteur agricole qui passe de 3,9 à 2,3 Mtep en 2050 et encore plus sur ses émissions de GES qui sont divisées par deux. On notera néan-moins que sous l’effet du changement climatique, les besoins en irrigation augmentent de 30 %.Pour le secteur de l’industrie, l’Agence a procédé à une analyse par sous-sec-teurs d’ici 2030, et en a prolongé les tendances jusqu’en 2050. Il s’avère que d’un côté il y a une possibilité d’avoir de meilleurs taux de réincor-poration et de recyclage des matières premières, par exemple 90 % de l’alu-minium (au lieu de 78,3 % aujourd’hui) ou 60 % du zinc (au lieu de 44,5 %). Les gains d’effi cacité énergétique ont aussi été identifi és et oscillent entre

7,5 % dans la sidérurgie, 18 % dans la chimie, et 29,4 % dans l’industrie agro-alimentaire. L’analyse donne la répartition de ces gains en fonction de la nature de l’effi cacité énergétique : en grande partie ils sont dus à l’ap-plication de technologies éprouvées aujourd’hui mais également à la mise en œuvre d’innovation (3 à 5 %) et de mesures organisationnelles (1 à 6 %). Au total, l’industrie gagne 19,6 % d’ef-fi cacité énergétique d’ici 2030 et voit sa consommation réduite à 33, 4 Mtep en 2030 et 27,9 Mtep en 2050, tandis que ses émissions de GES sont divisées par 3 d’ici 2050.Finalement, tous secteurs confondus, la France diminuerait sa consomma-tion d’énergie de 52,3 % entre 2010 et

2050, et ses émissions de GES de 74 %. Le Facteur 4 serait ainsi quasiment atteint. Une bonne nouvelle qui ren-force l’Ademe dans le choix de ses priorités tout en donnant une cohé-rence globale à ses actions actuelles et futures. m

Stéphane Signoret

* Les émissions de l’agriculture cumulent celles des consommations énergétiques de ce secteur (tracteur, serres, etc.) et celles des pratiques agricoles (engrais, etc.) qui sont majoritaires à 90 %.

** Les émissions de l’industrie cumulent celles des ses consommations énergétiques et celles des procédés industriels.

k Principales données de l’étude Ademe

(1) L’hypothèse de l’Ademe pour le PIB est celle du Conseil d’analyse stratégique, avec une croissance structurelle de 1,8 % par an en moyenne sur la période 2010-2050.

(2) La disponibilité de la ressource biomasse et de l’électricité pour le transport serait possible grâce à la moindre demande pour les besoins des bâtiments. L’Ademe table aussi sur une meilleure mobilisation de la ressource forestière et sur l’installation de 600 méthaniseurs par an, pour atteindre 9,7 Mtep de biogaz en 2050.

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Après une phase de maturation des mentalités, le stockage d’énergies et spécialement

d’électricité apparaît comme incontournable dans le paysage énergétique. Pour le rendre

concret, les professionnels œuvrent de concert sur la pertinence des modèles économiques,

l’évolution du contexte réglementaire et l’amélioration des technologies.

Si le stockage d’énergie doit prendre une place impor-tante dans nos systèmes énergétiques – et beaucoup d’acteurs en sont à juste titre

persuadés – alors il a besoin d’un sou-tien à tous les niveaux. L’association EASE (European Association for Sto-rage of Energy) a par exemple soutenu en février 2012 la position de la tren-taine de ses membres en répondant à la consultation publique de l’Union européenne sur la politique des EnR

après 2020. Elle a aussi fait connaître son point de vue sur “Horizon 2020”, le programme-cadre sur la recherche et l’innovation qui est en cours de négociation entre le Parlement et le Conseil européens. L’air de rien, ce pro-gramme réunira 80 milliards d’euros sur la période 2014-2020 pour fi nancer des projets prometteurs de chercheurs et d’industriels. Il est important qu’il pointe précisément les besoins relatifs aux projets de stockage d’énergie. EASE a donc proposé une série d’amende-ments dans le chapitre 3 du texte de la Commission conduisant à la mise en place d’Horizon 2020 : y sont notam-ment rappelés les atouts du stoc-kage pour la fi abilité du réseau élec-trique, pour l’intégration des énergies éoliennes et solaire photovoltaïque, pour le déploiement de nouvelles solutions de mobilités (électriques et hydrogène), et pour le développement de solutions solaires thermiques.

Du côté de l’UE, on reconnait qu’il n’y aura pas de directive dédiée au stockage mais, normalement, tous les textes doivent petit à petit inté-grer un chapitre sur le stockage, y compris en ce qui concerne le mar-ché intérieur de l’énergie. Ceci est particulièrement vrai concernant le secteur électrique, qui dans le cadre de marchés d’échanges sur les diffé-rentes plaques européennes, d’inter-connexions mieux optimisées, de prix structurellement en hausse, doit aussi faire face à la bonne intégration de la production des sources renouvelables intermittentes (et non program-mables), principalement l’éolien et le photovoltaïque.

Valoriser les servicesCe n’est donc pas pour rien que, dans le monde ces deux dernières années, les capacités de stockage d’électricité ont augmenté globalement d’environ

H ENQUÊTE

Stockage d’électricité : on monte en puissance

K La plate-forme de recherche et développement solaire et stockage de l’énergie Myrte a été inaugurée

en Corse en janvier 2012.

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S Les Step sont les moyens ultra majoritaires de stockage d’électricité dans le monde et font l’objet de plusieurs projets (ici celui de Limmern en Suisse).

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10,2 %. L’essentiel est porté par les sta-tions de transfert d’énergie par pom-page (Step), très majoritaires, qui sont passées de 127 à 140 GW. Loin derrière, les solutions par air comprimé (Caes – Compressed air energy storage) ont aussi augmenté de 440 à 477 MW. Les technologies électrochimiques sont encore dominées par les batteries Sodium-soufre à 400 MW (+4 MW depuis deux ans). Elles connaissent par contre de forts taux de progression sur les batteries Lithium-ion passées de 20 à 45 MW et celles au Nickel-cadmium (de 27 à 40 MW), ce qui les met désormais au niveau des batteries Plomb-acide (de 35 à 45 MW).On n’en est pas encore là en France. Certes depuis deux ans les menta-lités ont progressé et presque tout le monde reconnaît la nécessité de disposer à terme de plus de moyens de stockage. Lors des Journées “Stoc-kage” organisées par l’ATEE les 26 et 27 septembre derniers, le sénateur Jean Desessard (groupe écologiste) a d’ailleurs exprimé sa certitude que le stockage devait être inclus dans le débat sur la transition énergétique car il est un moyen de répondre concrète-ment à l’intermittence des EnR et de crédibiliser les renouvelables. L’Allemagne, cas d’école d’un fort développement de ces EnR, en connaît les conséquences : au-delà des risques physiques sur le réseau, une forte pro-duction renouvelable concomitante à une faible demande fait apparaître des prix négatifs sur la bourse alle-mande de l’électricité ! Les modèles habituels doivent donc être revus,

par exemple vers un partage des risques, chaque producteur d’EnR devenant alors aussi responsable de la prévision de sa production et garant des services pour le réseau (tension, fréquence, etc.) ce qui oblige au lissage ou au stockage de la production inter-mittente. En cas de non-respect de ses engagements alors ce “smart” produc-teur verrait le tarif d’achat de l’électri-cité baisser.La rentabilité des projets de stockage est donc cruciale. Elle doit être éva-luée au regard de ce qui se passe dans tout le secteur de l’énergie, c’est-à-dire une hausse des prix poussée par des besoins d’investissements pour les réseaux et la sûreté des installations nucléaires, voire aussi par une aug-

mentation des taxes et l’augmentation probable du prix du CO2. Elle doit aussi être évaluée en fonction des services apportés. L’analyse d’un cas théorique faite par Clean Horizon Consulting dans cinq pays d’Europe (France, Alle-magne, Italie, Espagne, Royaume-Uni) montre que la rémunération prend en compte le kW stocké (la capacité) mais surtout le kW délivré (l’énergie four-nie), ce qui fait qu’elle est simplement meilleure là où le prix de l’électricité est le plus élevé. Elle montre aussi que cette rémunération ne varie pas vrai-ment selon que l’énergie est délivrée plus ou moins rapidement et pour de courtes périodes. Or, selon Clean Horizon Consulting, c’est là une diffé-rence importante avec les États-Unis où certains gestionnaires de réseaux

rémunèrent certes la capacité de stockage mais encore plus l’actif déli-vrant l’électricité de manière rapide car il rend plus de service au réseau (par exemple pour l’ajustement de fré-quence). Soit une rémunération qui peut représenter près de 5 fois celle de la capacité !

Étude de potentiel à venirUne évolution dans la réglementa-tion française serait nécessaire pour inciter au stockage, mais par où com-mencer ? Autoriser le gestionnaire de réseau à exploiter des capacités de stockage ? Exonérer de taxes sur le réseau (Turpe) l’énergie délivrée par un moyen de stockage ? Mettre en place un tarif d’achat horosai-sonalisé des EnR ? Comme le disait Jean-Paul Reich, président du Club Stockage d’énergies de l’ATEE lors du colloque, «c’est la question de l’œuf et de la poule», certains pensant qu’il faut mettre en œuvre la réglementa-tion pour faire émerger de nouvelles solutions, et les autres évoquant le contraire, avec la priorité aux dévelop-pements technologiques pour ensuite défi nir les bons moyens réglemen-taires à leur soutien. Le diagnostic est diffi cile, il faut certainement procéder par étape car il reste encore beaucoup de R&D et les enjeux économiques peuvent être multiples : qui saurait dire par exemple aujourd’hui si la bat-terie d’une voiture électrique a plus de valeur quand elle fait rouler le véhi-cule ou quand elle est en charge (ou en décharge) sur le réseau électrique ? Mais les lignes bougent, même pour les solutions traditionnelles et ren-tables que sont les Step. Aujourd’hui, EDF constate que leur modèle écono-mique se dégrade car l’injection d’élec-tricité d’origine photovoltaïque en journée fait baisser la différence de prix de l’électricité avec la nuit. On ne saurait donc faire l’économie de nou-velles conditions nécessaires au déve-loppement du stockage.Cependant, du côté des professionnels des énergies renouvelables, on minore

27 GW de stockage supplémentaires sont prévus en Europe d’ici 2020

ENQUÊTE F

J Un disque de composite McPhy contenant 600 litres d’hydrogène.

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Exemples et idées de par le mondeAu Canada, près de la ville de Regina, le groupe Saft a été choisi pour installer un système de stockage composé de deux conteneurs de batteries Lithium-ion couplés à une éolienne de 800 kW. L’installation, prévue pour début 2013, doit permettre de lisser la production éolienne et garantir une fl uctuation maximale de 10 % par minute de la puissance nominale de la turbine. Il offre aussi une capacité d’écrêtage de 400 kWh.

GE Energy Storage et la société Xtreme Power se sont alliés aux États-Unis pour le développement de solutions de stoc-kage. Le premier apportera la technologie de sa batterie Durathon (Nickel-sodium) et le second son système de gestion Xtreme Active Control Technology. Xtreme réalise déjà des projets de stockage par batterie au Texas, à Hawaï et en Alaska.

Au Japon, une centrale solaire photovoltaïque à concentra-tion composée de 28 unités (pour un total de 200 kW) a été couplée à une batterie redox/fl ow de 1 MW (capacité sur 5 h). Sumitomo Electric collabore à ce projet avec Nissin Electric et pourrait également coopérer avec Meidensha Corporation pour associer des moteurs gaz à la production d’électricité. Le sys-tème ferait partie du projet de ville intelligente de Yokohama.

L’institut des ingénieurs en mécanique anglais fait la pro-motion du système de stockage par cryogénie. L’idée, déjà appliquée par la société Highview Power Storage, consiste à liquéfi er et stocker de l’air à -196°C avec de l’énergie excé-dentaire. En cas de besoin, l’air est vaporisé, libérant son énergie transformable en électricité. Un pilote a été réalisé à la centrale de Slough (Buckinghameshire), et la première installation commerciale est attendue pour 2013.

Deux projets de Step sont portés aux Pays-Bas pour un total de 1,3 GW et une capacité de 16 GWh. Mais ils sont en attente de conditions économiques moins incertaines car pour l’ins-tant la différence de prix sur le marché de l’électricité entre les moments où il y a stockage et le moment où l’énergie est produite n’est pas assurée d’être suffi sante. À l’image de la Step marine de 30 MW à Okinawa au Japon (photo), d’autres pensent déployer cette solution où la mer est utili-

sée comme réservoir inférieur tandis que le réservoir supérieur est tout près des côtes. Selon Hydrocoop, 12 sites des côtes bretonnes et normandes pourraient accueillir techniquement une telle solution, avec 1 ou 2 GW par site.

Du côté des pétroliers, Total concentre les efforts sur le solaire photovoltaïque, via SunPower. Un projet commun avec le MIT sur cinq ans a pour ambition de développer des batteries “low-cost”. Basée sur un empilement auto-assemblé de métaux et de sels fondus, cette technologie haute température suppor-terait un grand nombre de cycles sur une très longue durée de vie, et permettrait d’atteindre un coût de 150 $/kWh. Total croit en effet que le couplage solaire + stockage peut ainsi rapidement atteindre la parité réseau pour les bâtiments qui s’en équiperaient.

les besoins de stockage à moyen terme. Pour Jean-Louis Bal, président du SER,

«il n’y en a pas besoin en métro-pole d’ici 2020 car on peut déjà agir par le biais des interconnexions des réseaux et de leur gestion intelli-

gente. D’ailleurs, dans les objectifs EnR de 2020 sont inclus de nouvelles capa-cités hydrauliques dont l’extension de capacité des Step. La priorité va donc à leur renforcement.» Selon lui, l’injec-tion des EnR sur le réseau est tout à fait possible puisque ce dernier peut accepter un niveau de variabilité de 20 GW et que le niveau des moyens thermiques nécessaires en soutien n’est pas élevé (il y a actuellement 200 MW thermiques en “back-up” pour 7 000 MW d’éolien).«Mais à vrai dire, aujourd’hui, per-sonne ne connaît vraiment les réels besoins et potentiels du stockage en France», note Louis-Marie Jacquelin,

directeur du développement d’Enea Consul-ting. Sa société de conseil a jus-tement été choi-sie, avec ses par-tenaires Artelys

et G2Elab, pour réaliser une étude de potentiel nationale à la demande groupée de la DGCIS (ministère de l’Économie), de l’Ademe et des indus-triels, pour la quasi-totalité membres du Club Stockage. Elle va donner une vision de la fi lière en segmentant par technologie, par application et par taille de marché, et va faire une ana-lyse à la fois à l’échelle de l’Europe et à celle de la France sur les besoins et l’offre technologique industrielle. «La plus-value de cette étude va être de quantifi er le potentiel du stockage en France en modélisant des scénarios sous contrainte de cohérence avec les gestionnaires de réseaux, et ce à dif-férentes échelles territoriales, précise

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ENQUÊTE F

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[ Stockage d’électricité : on monte en puissance ]

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Louis-Marie Jacquelin. Pourront s’y ajouter la prise en compte de critères environnementaux et sociaux. Les recommandations à caractère straté-gique se feront avec des projections à 2015, 2020 et 2030. L’étude devrait être fi nalisée après l’été 2013.»

Pousser la fi lière françaiseEn attendant ces résultats, les pro-fessionnels du secteur n’ont pas les mains dans les poches. Le dévelop-pement de nouvelles solutions de stockage d’électricité est nécessaire dans les zones non interconnectées (ZNI) qui ont un taux élevé d’EnR. La position d’acteur intégré d’EDF SEI (systèmes électriques insulaires) lui permet d’accueillir déjà des expéri-mentations sur ces territoires, solu-tions qui seront mobilisables par la suite en métropole, si les conditions économiques le permettent. Le projet Myrte a ainsi vu le jour à Ajaccio en Corse, labellisé par le pôle de compéti-tivité Capénergies : il couple une pro-duction solaire photovoltaïque et un système de stockage par hydrogène avec un système de contrôle com-mande pour gérer son inclusion dans le réseau électrique corse.D’autres projets existent. Sans être exhaustif on peut citer sur le stoc-kage d’hydrogène, la seule société McPhy qui participe aux projets Pushy (hydraulique + stockage), Grhyd (stoc-kage + injection H2 dans le réseau de gaz naturel) et Ingrid en Italie. Sur les systèmes embarqués, il existe la plateforme Steeve ; sur l’intégration aux territoires on peut compter les projets Millener, Pegase, Nicegrid qui incluent tous du stockage. Pour les solutions électrochimiques, Procyion2 vise à améliorer la technologie Li-ion. Le domaine du stockage thermique sous forme de chaleur sensible avance aussi grâce au projet Sether et la société Saipem envisage déjà de faire un démonstrateur de 1 MW (pour 5 MWh).En effet, au-delà des expérimenta-

tions, il y a un besoin pressant de mettre en place des démonstrateurs industriels pour faire remonter plus d’expérience sur les modèles d’affaires et les performances des technologies. Ce serait aussi un moyen de donner confi ance aux acteurs du stockage et aux décideurs, un élément essentiel pour la suite des événements. Néan-moins, de ce côté, on ressent une cer-taine frilosité des pouvoirs publics à investir. Sur les deux appels d’offres lancés par la CRE pour le dévelop-pement de projets EnR dans les ter-ritoires insulaires avec systèmes de stockage, l’un de 95 MW pour de l’éo-lien et l’autre de 50 MW pour le solaire photovoltaïque, ce dernier a été déclaré infructueux. Et du côté de l’ap-pel à manifestations d’intérêt (AMI) de l’Ademe qui faisait suite à sa feuille de route, les résultats sont encore en attente sur les 13 projets qui avaient été proposés…

Dans toutes ces technologies, la France a la chance d’avoir un réseau d’entreprises– start-up, PME ou grands groupes – et d’équipes de recherche compétentes. L’intérêt pour la fi lière française du stockage est certes tourné vers des développements sur notre territoire mais également à l’export. Car en Europe, 27 GW supplé-mentaires sont prévus d’ici 2020 et les experts estiment que les capacités mondiales pourraient être multipliées par 4 ou 5 d’ici 2040, 60 GW étant d’ores et déjà planifi és d’ici 2013, prin-cipalement en Asie. Un marché d’où il serait dommage d’être absent. m

Stéphane Signoret

F Pour plus d’informations :- le dossier spécial d’Énergie Plus n°458- les actions menées par EASE

sur www.ease-storage.eu- un dossier stockage sur www.smartgrids-cre.fr- le point de vue d’Enea Consulting sur www.enea-consulting.com, rubrique “publications”

Niveau de maturité technologique des différents moyens de stockage d’électricité

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H ÉNERGIE & CLIMATEn bref

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H ÉNERGIE & CLIMATEn bref

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Mine d’énergie solaireUne mine à ciel ouvert abandonnée en Allemagne va être convertie en centrale photovoltaïque. JinkoSolar fournit 5,7 MW de modules solaires pour cette installation de 11,6 MW à Starkenberg. Il s’agit pour le fabricant de produits pho-tovoltaïques d’une collaboration avec l’installateur Energiebauern.

Partenariat ONF et Le Roulley pour le bois de chauffageUne plate-forme de production de bois de chauffage a été inaugurée à Pin-la-Garenne (61) le 31 octobre par Philippe Le Roulley, président de la SAS Le Roulley, et Pascal Viné, directeur général de l’Offi ce national des forêts (ONF). Cette nouvelle unité vient compléter celle déjà située à Molay Littry et va permettre de commercialiser 30 000 stères par an de bois de chauffage par la société “ONF Le Roulley”, née du partenariat entre les deux structures. Le bois sera vendu sous la signature ONF Énergie Bois®, charte environnementale

et technique qui garantit une ressource issue de la gestion durable des forêts publiques et des produits de qualité, cer-tifi és PEFC. Par ailleurs, l’ONF poursuit le déploiement de sa marque ONF Énergie Bois par l’intermédiaire de distributeurs affi liés approvisionnés en bois par ses 10 fi liales de production de bois de chauf-fage. Le 17 octobre dernier, le premier contrat d’affi liation au réseau ONF Énergie Bois a été signé avec le Société forestière bois énergie (Sofeb).

Nouveau label AQPV-Contractant GénéralSER-Soler, branche photovoltaïque du Syndicat des énergies renouvelables, a mis en place AQPV-Contractant Général, un référentiel de qualité qui concerne les opérations de dévelop-pement et d’exploitation d’un ouvrage photovoltaïque sur la durée de vie du générateur. Le label vient répondre aux diffi cultés auxquelles les professionnels étaient confrontés pour la mise en œuvre des sytèmes photovoltaïques : un accès limité aux dispositifs de qualifi -cation, qui, de plus, ne traitent généralement pas des installations de fortes puissances. AQPV-Contractant Général s’applique donc à la conception, l’installation et l’exploitation-maintenance de systèmes photovoltaïques mis en place dans le bâtiment, et par extension aux ombrières photovoltaïques. La marque sera attribuée aux entreprises ayant initié une démarche de certifi cation ISO 9001 à la date de dépôt du dossier de demande de labellisation. La gestion du nouveau label est confi ée à Certibat.

Chauds les appels

à candidatures !L’Ademe Île-de-France a lancé fi n octobre les appels à candidature “réseaux de chaleur” et “géother-

mie profonde”. Le premier doit permettre de raccorder à des

réseaux de chaleur 450 000 équi-valents-logements supplémen-

taires d’ici 2020. Il s’adresse aux réseaux alimentés principalement

par des EnR ou des sources de récupération, qu’il s’agisse de

projets de création de nouveaux réseaux, de projets d’extensions structurantes de réseaux ou des

interconnexions de réseaux. L’appel à candidatures “géothermie

profonde” est complémentaire et vise à accompagner les créations de nouvelles installations de géo-

thermie et les réhabilitations d’ins-tallations existantes, particulière-

ment pour le remplacement des forages existants par de nouveaux doublets. Date limite des candida-

tures : 21 février 2013.3 Pour en savoir plus :

www.ile-de-france.ademe.fr, rubrique “Appels à projets”.

Centrale en Charente-Maritime

L’opérateur international Longsol a inauguré fi n octobre son second projet

photovoltaïque à Saint Léger en Charente-Maritime, après celui de Valence-sur-Baïse

dans le Gers. En service depuis la fi n de l’année 2011, la centrale, étendue sur 17 ha et d’une puissance installée de 10,7 MW, a été développée avec le soutien du bureau d’ingénierie Genia Global Energy et a été

construite par TSK Solar. Avec 46 000 pan-neaux cristallins de marques Yingli et

Canadian Solar, l’installation pourrait pro-duire annuellement 12,55 MWh, l’équivalent

des besoins en électricité de 4 924 foyers.

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ÉNERGIE & CLIMAT F

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Cycle

Le recyclage de panneaux Chaque année en Europe plusieurs centaines de tonnes de panneaux solaires

photovoltaïques sont hors d’usage. Ce nombre ne va aller qu’en croissant, mais les solutions de recyclage commencent à se développer.

On estime que fi n 2011, près de 5 millions de tonnes de panneaux photovoltaïques étaient installées en Europe.

En se basant sur une durée de vie des panneaux de 25 à 30 ans, le volume à recycler uniquement en Europe passe-rait de 7 700 t en 2010 à 17 000 t en 2015 puis 35 000 t en 2020 pour atteindre 130 000 t en 2030. Il s’agit d’une tech-nologie récente (début des années 1990) mais les premiers panneaux arrivent en fi n de vie à cause d’un rendement diminué par exemple. Ils sont démontés puis éventuellement remplacés par d’autres de puissance supérieure. Lors du transport ou de l’installation, des panneaux peuvent aussi être abimés et rendus non utili-sables pour cause de bris de la plaque de verre, de défauts électriques, de

délamination, etc. Les panneaux usa-gés – et idéalement à recycler – pro-viennent donc de fabricants de pan-neaux, de gestionnaires de parcs photovoltaïques, de distributeurs, d’installateurs ou de particuliers. En Allemagne, le service de l’environne-ment de Bavière a analysé les rebuts : les défauts de production représentent environ 0,2 %, le transport et l’instal-lation environ 0,5 % et les défauts 1re

année environ 0,8 % des panneaux installés.

Organismes de collecte et mode de fonctionnementPour l’Europe, deux organismes importants se partagent la collecte des panneaux. PV Cycle, association à but non lucratif créée en 2007, et dont le siège est à Bruxelles, gère la collecte, le recyclage et l’administra-

tion, le fi nancement et le reporting aux autorités offi cielles et s’appuie sur un réseau de partenaires pour recy-cler les panneaux. Elle gère d’une part un réseau de 270 points de collecte en Europe à mi-2012, dont 34 en France, pour les faibles quantités (moins de 40 panneaux) alors que les quanti-tés plus importantes sont récupérées directement sur site. Ces services sont gratuits pour le propriétaire de panneaux des membres PV Cycle qui organise ensuite le transport vers les centres de recyclage, une dizaine en Europe actuellement.Pour Pia Alina Lange, chargée de communication de PV Cycle, «la coo-pération avec des sociétés spéciali-sées dans le recyclage des panneaux solaires photovoltaïques permet d’of-frir la meilleure approche technique. N’ayant pas d’intérêts fi nanciers dans ces sociétés nous pouvons toujours garantir la meilleure solution écolo-gique et économique.»PV Cycle assure un support admi-nistratif et législatif à ses membres,

F Le silicium de la production de SolarWorld est conduit dans un cycle interne de recyclage et préparé à une revalorisation de la production de wafers.

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photovoltaïques débuteLe PV sous la coupe de la DEEELa DEEE, initiée en 2002, régit le recyclage des équipements électriques ou électroniques. La nouvelle directive est entrée en vigueur le 13 août 2012 et inclut les panneaux solaires pho-tovoltaïques. Les États membres devront transposer cette directive dans leur législation nationale avant le 14 février 2014. L’utilisateur qui veut recycler ses panneaux devra les déposer en un lieu désigné (collecte par une association ou point spécial de déchetterie).

l’organisation de conférences inter-nationales ou la participation à de nombreux salons. Le fi nancement est assuré par les cotisations des membres, fabricants et importateurs de modules en Europe, au nombre de 250 mi-2012. L’objectif est de collecter au moins 85 % de tous les panneaux en fi n de vie en Europe.Un autre organisme, le Ceres (Centre européen de recyclage de l’énergie solaire), aussi à but non lucratif, a été fondé en 2012 à Paris et se base, pour les collectes de petites quantités, sur les déchetteries existantes avec une benne dédiée, et sur le réseau de col-lecteurs de déchets couverts par la directive sur les déchets d’équipe-ments électriques et électroniques (la DEEE, voir encadré). Le recyclage est effectué par un réseau de sociétés partenaires. Les frais d’adhésion aux membres (une centaine au niveau mondial) sont faibles, le fi nancement provenant de la vente des maté-riaux récupérés. Nicolas Defrenne, administrateur délégué, précise que le Ceres «recycle tous types de pan-neaux, déchets de production ou ceux brûlés par exemple. Les cellules repré-sentent 70 % de la valeur du matériau brut et c’est le recyclage de ces maté-riaux qui nous permet de proposer une autre approche à nos adhérents.» Le Ceres s’est aussi associé à d’autres organismes comme Photocycle Indus-tries pour des technologies de recy-clage effi caces ou pv recycling, llc aux États-Unis. Depuis 2001 SolarWorld, un des membres fondateurs de PV Cycle, avait investigué les technologies de recyclage et créé une unité pilote à Freiberg en Allemagne. Depuis 2011, SolarWorld n’est plus membre de PV Cycle et organise la collecte des panneaux issus de ses usines; le recy-clage est assuré par la société Solar-Cycle qui a bénéfi cié du savoir-faire et dont SolarWorld contrôle 24 %.

Le recyclage a fait et fait toujours l’objet de programmes spécifi ques européens – Sense ou Resolved – ou nationaux comme Voltarec en France avec la société Recupyl qui a l’objec-tif de développer une ligne préindus-trielle. Il existe aussi des groupes de travail de l’Epia (European photovol-taic industry association), et certains fabricants de cellules (First Solar, SolarWorld, etc.) ont aussi des lignes de recyclage.

L’élément le plus important est le verreQuelle que soit la technologie, le matériau principal à recycler est le verre (75 à 90 % en poids). L’alumi-nium représente entre 10 et 15 %. Viennent ensuite les éléments comme les polymères, le cuivre, l’argent, le zinc, le plomb ou, selon les technologies, les terres rares (indium, gallium, tellurium). Les modules CdTe contiennent du cadmium consi-déré comme toxique.La méthode de recyclage dépend de la technologie utilisée. Pour les modules au silicium (environ 90 % du marché), un traitement à 600°C éli-mine les composants volatiles puis les éléments sont séparés, aujourd’hui manuellement : verre après broyage et métal qui sont réutilisés, puis cellules. Une série de traitements chimiques des cellules permet de ne garder que la base de silicium qui sera fondue en un lingot. Pour la technologie CdTe de

First Solar, le recyclage commence par un déchiquetage suivi d’un broyeur qui aboutit à des morceaux de 4 à 5 mm. Un traitement à l’acide per-met de séparer le fi lm semi-conduc-teur. Les solides sont ensuite séparés du liquide par précipitation. Après concentration, ils contiennent envi-ron 95 % du cadmium et du tellurium. Le verre est séparé des autres déchets, rincé et nettoyé pour utilisation.

Premiers résultatsLes premières expériences de recyclage ont eu lieu en 2005 par SolarWorld avec le parc solaire de Pel-lworm en Allemagne (16 000 modules polycristallins datant de 1982) puis en 2009 celui de Chevetogne en Bel-gique (1 900 modules monocristallins installés en 1983). Entre le démar-rage de l’opération en juin 2010 et août 2012, PV Cycle a récupéré plus de 4 200 tonnes en Europe, la plus grande partie (environ 2 000 t) provenant d’Allemagne. PV Cycle se consacre exclusivement aux panneaux post-production (déjà sur le marché). De son côté le Ceres a récupéré cette année près de 700 tonnes (en sep-tembre 2012) avec un objectif de 95 % des panneaux issus des membres.La collecte et le recyclage des pan-neaux solaires photovoltaïques relèvent d’une approche d’optimi-sation des ressources et de l’éner-gie. Quelle viabilité économique ? Aujourd’hui, les quantités récupé-rées (surtout verre, aluminium) sont encore relativement faibles. Face à la pénurie de matières premières, y compris les terres rares, les volumes à recycler les prochaines décen-nies représenteront un potentiel de récupération qui va aller rapide-ment croissant, assurant un fi nance-ment de plus en plus rentable de la fi lière. m

Méziane Boudellal

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ÉNERGIE & CLIMAT F

Entretien avec André Joffre, président du pôle de compétitivité Derbi et PDG de Tecsol.

«L’auto-consommation permettra d’alléger le réseau»«Malgré la hausse récente du tarif d’achat des petites puissances, les tarifs d’achat de l’électricité solaire vont continuer à baisser. La fi n des tarifs électriques réglementés est prévue pour 2015 et la hausse des prix de l’électricité est d’ores et déjà programmée : +30 % d’ici 2016 et +50 % d’ici 2020. En parallèle, le prix des installations PV va continuer à baisser. Aujourd’hui, en France 6 500 installateurs spécialisés QualiPV sont en activité. Nous entrons dans une deuxième étape : celle de l’auto-consommation. Entreprises, col-lectivités et particuliers consommeront leur propre production d’électricité et réinjecteront gratuitement le surplus dans le réseau. Il y a un engouement pour le fait de consommer sa propre production maraî-chère, cette même appétence commence à voir le jour au niveau de l’électricité. L’auto-consommation permettra également d’alléger le réseau pour éviter les pics de saturation. Tecsol vient de lancer une étude sur la possibilité de la centrale d’éclatement des légumes Saint-Charles de Perpignan, équipée de 4 MW de PV, de consommer une partie de sa production solaire. L’auto-consommation engendre aussi le geste solidaire de donner le surplus, car installer un second raccordement pour conserver le surplus, et ouvrir un second compteur reviendrait plus cher que de réinjecter gratuitement dans le réseau par la même ligne que celle qui alimente. Bien entendu, on est encore très loin du bâtiment déconnecté à 100 % du réseau, qui pour le moment est un rêve irréalisable en France.»

Serres agricoles Vila à Corneilla del Vercol

Rentabiliser une exploitation grâce à la production d’énergieAfi n de réduire leurs dépenses en chauffage et électricité, les agriculteurs Vila ont intégré la maîtrise de l’énergie dans leur exploitation de légumes sous serre. Cogénération et panneaux photovoltaïques leur permettent de faire face aux dépenses énergétiques importantes dans leur activité.

Au cœur de la campagne perpignanaise et du ter-ritoire du pôle de com-pétitivité Derbi dont la 7e édition s’est déroulée

du 15 au 17 octobre dernier, Franck et Bruno Vila ont repris l’exploitation familiale d’agriculture de légumes sous serre. Faire pousser ces produits frais et sensibles nécessite de chauffer en période hivernale 4,5 hectares de serres. Une énorme dépense de chauf-fage ! Pour réduire leur consomma-tion d’énergie thermique, qui repré-

sente 30 % du coût de production des légumes, ils ont opté pour deux solu-tions de production d’énergies : une centrale de cogénération, exploitée depuis douze ans par Clarke Energy et, depuis l’an dernier, deux serres de 25 000 m2 équipées de panneaux pho-tovoltaïques (PV).«Produire des légumes sous serre toute l’année demande beaucoup d’énergie. Comprenez bien, nous ne sommes pas des producteurs d’énergie, mais des agri-culteurs. L’énergie représente pour nous un complément de revenus qui nous permet de rester compétitifs dans le sec-teur agricole fortement concurrencé par les autres pays de la Méditerranée, et de faire face aux crises qui nous affectent régulièrement (NDRL : comme celle du E-coli l’an dernier qui leur a fait perdre 15 jours de production)», tiennent à pré-ciser les frères Vila. La centrale de cogénération est com-

posée d’un moteur de 4 MW alimenté par du gaz naturel dont le tarif d’achat est renégocié chaque année avec le fournisseur. Elle produit 2 MW élec-triques pendant 3 600 heures réin-jectés dans le réseau ERDF et 2 MW thermiques qui servent à chauffer les 4,5 ha de serres. Le site consomme 25 GW de gaz par an pour produire de la chaleur qui est stockée dans une bâche-tampon de 1 500 m3 adaptée à la taille de l’exploitation. «La cogénéra-tion nous permet depuis douze ans de faire baisser nos dépenses énergétiques de 40 %. L’électricité produite par la centrale est rachetée par ERDF au tarif réglementé de 142 euros le MWh», explique Franck Vila.

Des panneaux très rentablesDans les serres chauffées, tomates, concombres, poivrons, haricots, salades, etc. poussent toute l’année. Ils ont donc besoin de chaleur en hiver. Visionnaires, les frères Vila expéri-mentent depuis un an exactement des serres équipées de panneaux photovoltaïques, non chauffées celles-ci, contrairement aux serres traditionnelles. «L’idée de départ était de recycler les vieilles serres, bâties en 1970, qui n’étaient plus des outils de production adaptés», sou-ligne Bruno Vila. Dans cette région réputée pour son très fort ensoleil-lement, les deux vieilles serres de 25 000 m2 ont été reconstruites et équipées de 12 000 m2 de panneaux photovoltaïques produisant 1 700 kW d’électricité en pleine puissance sur 1 300 heures en moyenne par an ; soit 2,2 GWh annuels. Même avec la baisse du tarif de rachat de l’électri-cité PV, aujourd’hui à 42 centimes

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F Pour réduire leur consommation d’énergie thermique, les frères Vila ont opté notamment pour une cogénération équipée d’un moteur de 4 MW.

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d’euros le MWh, les deux serres équi-pées rapportent gros. «Grâce à cette “centrale électrique”, on peut perdre de l’argent et arriver tout de même à atteindre un chiffre d’affaires équi-libré», analysent les frères Vila. Ces serres sont encore au stade expé-rimental : 3 % des bénéfi ces de la vente d’électricité sont dédiés à la recherche. Non chauffée, l’une de ces deux serres permet de cultiver des légumes biologiques d’avril à août. En période estivale, ces serres équi-pées de panneaux présentent des avantages non négligeables. Moins exposée à la chaleur, la culture de ces légumes permet une économie d’eau de 10 % à 15 %. De plus, l’opacité des panneaux donne aux cultures 55 % d’ombrage, ce qui permet d’évi-ter l’opération de blanchiment à la chaux nécessaire dans les serres tra-ditionnelles en plein été pour réduire l’apport de lumière.

L’asperge, modèle économiqueGrâce aux bénéfi ces générés par les panneaux photovoltaïques, les Vila

peuvent consacrer du temps à la recherche pour trouver les produits maraîchers les mieux adaptés à ces serres à énergie renouvelable. Dans l’une d’elles, ils ont planté l’an der-nier des asperges pour compléter leur gamme de légumes. «Notre choix s’est porté sur l’asperge, car elle semble bien adaptée à la culture sous serres photo-voltaïques. Leur culture est exploitée pendant dix ans après plantation et se met naturellement en repos végé-tatif en hiver, donc ne nécessite pas de chauffage. Sous serres, elles sont proté-gées des intempéries, notamment du fort vent fréquent dans les Pyrénées-Orientales. Et leur culture n’engendre pas d’investissement particulier à part le coût de la main-d’œuvre», précise Franck Vila.Bercés par les innovations du pôle de compétitivité Derbi, Bruno et Franck Vila, les deux frères formés à l’ingénie-rie agricole veulent profi ter des nou-velles technologies pour poursuivre l’activité créée par leurs parents, et dans laquelle ils ont grandi. Opti-mistes, ils sont néanmoins conscients

d’être présents sur un marché fragile, exposé aux intempéries et aux risques sanitaires, et très concurrentiel. Afi n de toujours garder un train d’avance, ils mènent des projets expérimen-taux. Ils travaillent actuellement à un projet d’énergie fatale sur un autre site : exploiter la chaleur d’une source d’eau chaude en partenariat avec un industriel. m

Sandra Salès

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CERTIFICATS D’ÉCONOMIES D’ÉNERGIE F

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CERTIFICATS D’ÉCONOMIES D’ÉNERGIE FEn bref

Où en est le programme “Habiter mieux” ?Le programme “Habiter mieux” de l’Agence nationale de l’habitat (Anah) a été déployé depuis 2011 et donne déjà des résultats. En effet, 13 000 logements ont ainsi pu être rénovés et, comme le programme cible tout particulièrement les passoires thermiques, les résultats sont tout particulièrement probants. Plus de 90 % des logements aidés ont gagné au moins une classe sur l’étiquette énergétique après les travaux, 21 % en ont même gagné deux et 7 % trois. Le gain énergétique moyen conventionnel est de 39 % contre un seuil exigé de 25 % dans le cadre du programme. Enfi n, l’accompagnement des bénéfi ciaires les a incités à se concentrer sur l’isolation des combles ou sur le système de chauffage, des travaux plus effi caces que le simple changement des fenêtres. Les 23,74 millions d’euros de prime “Investissements d’avenir” ont ainsi permis la réalisation de 234,6 millions d’euros de travaux. Si ces premiers résultats sont encourageants, l’Anah souhaite cependant une accélération et notam-ment une mobilisation accrue des acteurs locaux afi n d’identifi er des bénéfi -ciaires potentiels. Même si la rénovation énergétique a pour l’instant surtout concerné l’ouest et le nord du pays, le programme couvre désormais 100 % des communes du territoire métropolitain.

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Les employés de Total sont mis à contributionLe groupe Total propose à ses 40 000 colla-borateurs en France de fi nancer la moitié du diagnostic énergétique de leur logement. Les employés qui s’engageront ensuite dans la réa-lisation de travaux ou l’acquisition d’équipe-ments pourront alors bénéfi cier d’aides dans le cadre du dispositif des certifi cats d’économies d’énergie et de tarifs préférentiels de la part de professionnels du bâtiment partenaires du groupe. Une offre solaire photovoltaïque avait déjà été lancée par Total pour ses salariés.

Certinergy s’activeL’Afnor Certifi cation a demandé à Certinergy, entreprise spécialisée dans les certifi cats d’économies d’énergie, de créer et d’animer son atelier sur le thème “organisez votre per-formance énergétique en milieu industriel” en octobre dernier. Destiné aux acteurs du secteur industriel, il avait pour objectif de présenter les outils pour mener une politique d’économies d’énergie viable notamment au travers de la promotion du système de management de l’énergie décliné dans le référentiel ISO 50 001 et du dispositif des CEE. Période prolixe, Certinergy vient également de signer un accord de partenariat avec l’organisme certifi cateur de la qualité environnementale des bâtiments non résidentiels, Certivéa, pour aider les acteurs qui souhaitent obtenir une certifi cation à utiliser le dispositif des CEE comme levier fi nancier. En effet, Certinergy réalisera en amont des projets de travaux portés par des organismes publics ou privés une estimation des primes pouvant être allouées afi n de les aider dans la prise de décision.

Les directeurs immobiliers connaissent les CEE mais les utilisent peu

Nr-pro, plate-forme de fi nancement de projets d’effi cacité énergétique pour les professionnels, a mené une étude auprès des directeurs immobiliers sur le

thème des certifi cats d’économies d’énergie. Ainsi, 98 entreprises de différents secteurs dont l’actif immobilier dépasse 20 millions d’euros ont été contactées

et 78 % des directeurs immobiliers ont déjà entendu parler du dispositif des CEE. En revanche, seuls 35 % l’ont

déjà utilisé. Il semblerait que cette faible proportion soit

due à la méconnaissance des travaux ouvrant droit

aux CEE. Cependant, ces responsables de parc ont un

intérêt important pour le dispositif qu’ils perçoivent comme un moyen de faire

baisser les coûts des travaux de rénovation.

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H CERTIFICATS D’ÉCONOMIES D’ÉNERGIE[ Opérations standardisées ]

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CERTIFICATS D’ÉCONOMIES D’ÉNERGIE F[ Opérations standardisées ]

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IND-SE-01

L’ef f icacité énergé-tique constitue un objectif prioritaire et stratégique pour les entreprises dans un

contexte d’augmentation du coût de l’énergie, d’anticipation de la taxe carbone et de partici-pation à la réalisation des objectifs de réduc-tion de la consomma-tion énergétique. Afi n de les accompagner et de leur faciliter l’accès à la mise en œuvre et la certifi cation des sys-tèmes de management de l’énergie (SMÉ) selon la norme ISO 50 001 publiée le 15 juin 2011, deux fiches ont été publiées dans l’arrêté du 28 mars 2012 : IND-SE-01 et BAT-SE-02. Elles sont d’ailleurs valables pour tout organisme.La mise en place d’un SMÉ offre un moyen concret pour : améliorer de façon conti-nue la performance énergétique en développant une démarche méthodique basée sur le cycle PDCA (Plan-Do-Check-Act) ; réduire les émissions carbone et les autres impacts environ-nementaux associés ; maîtriser les coûts fi xes liés aux différents postes énergétiques ; mettre en place une gestion comptable de

Système de management de l’énergieLa norme internationale ISO 50 001 “Systèmes de

management de l’énergie” est destinée à toute entité, de droit public ou privé. Désormais, les

organismes certifi és ou en cours de certifi cation ISO 50 001 voient leurs actions d’économies d’énergie

bonifi ées dans le cadre du dispositif des CEE.

l’énergie, basée sur un diagnos-tic et un suivi régulier.Au démarrage de la démarche, la désignation d’un responsable Énergie et plus globalement de tous les acteurs de la maîtrise énergétique de l’entreprise est nécessaire. Cela suppose l’impli-

cation de la direction générale de l’entreprise, qui définit les objectifs et les responsabilités, et alloue les ressources correspon-dantes. Une revue énergétique est menée sur un périmètre précis, pour établir la consom-mation de référence et tirer un premier bilan, à partir duquel on peut défi nir précisément les indicateurs énergétiques et leur suivi, et tracer un plan d’action.

Après cette première étape, l’ap-proche ISO 50 001 se complète par la mise en œuvre du sys-tème de management, en com-mençant par identifi er les rôles et les besoins en compétences, et en sensibilisant les acteurs internes et externes sur les éco-nomies d’énergie. Le plan d’ac-tion est déployé, en veillant à ce que la maîtrise de l’énergie soit intégrée aux processus et ser-vices existants, et le suivi régu-lier des indicateurs et du plan d’action est intégré au mana-gement global de l’organisme.

Ces étapes font l’objet d’audits de certification menés par les organismes certifi cateurs accré-dités selon la norme ISO 17 021.

Les CEE peuvent être doublésLa fi che IND-SE-01 (tout comme BAT-SE-02) permet aux entre-prises de déposer un dossier de demande de CEE dans le cadre d’une certification ISO 50 001

en cours ou achevée*. Pour les entreprises qui sont en train de mettre en place un système de management de l’énergie selon la norme (étape 1 atteinte), et qui l’ont fait auditer, le coeffi cient de bonifi cation sera de 1,5. Si la cer-tifi cation a déjà été obtenue, le nombre de CEE pourra alors être multiplié par deux. La bonifi ca-tion porte sur toutes les actions (standardisées et spécifiques) réalisées sur le périmètre du site.Selon les premiers retours d’ex-périences, les économies poten-tielles sur la consommation

annuelle lors des pre-mières années suivant la mise en place d’un SMÉ représentent typi-quement de 10 à 15 % du périmètre consi-déré, avec parfois des gains de plus de 20 %. Les gains immédiats, obtenus par les modi-fications de réglage des installations et de comportement des usagers, représentent usuellement 5 à 10 % d’économies. Les éco-nomies supplémen-taires proviennent des systèmes de régu-lation et d’optimisa-

tion de zonage. Au-delà de ces gains, le SMÉ permet ainsi un suivi dans le temps des effets de ces opérations, évitant ainsi l’effet rebond (compensation d’une économie par surcons-ommation à un autre poste). m

Gaël Bassaglia, Club C2E

* une fi che explicative est en cours de rédaction à ce sujet.

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H INDUSTRIE

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H INDUSTRIEEn bref

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CPE à MonacoJohnson Controls, entreprise spécialisée

dans l’effi cacité énergétique des bâtiments, s’est vue attribuer par la Principauté de

Monaco, un contrat de deux millions d’euros pour améliorer la performance énergétique

de cinq bâtiments publics (la caserne des carabiniers, les locaux de la sûreté publique,

le centre de conférence et l’auditorium Rainier III, le centre de rencontres interna-

tionales et le lycée Albert 1er). L’objectif de la Principauté est de réduire sa facture énergé-

tique annuelle de 27 % grâce à ce contrat de performance énergétique (CPE) dont l’inves-

tissement est intégralement fi nancé sur la durée par les éco-nomies d’énergie garanties. Ce CPE s’inscrit dans le cadre du

programme Climat et énergie de la Principauté.

Contrat pour Alstom en ColombieLe groupe Alstom vient de remporter un contrat de 170 millions d’euros auprès d’Empresas Publicas de Medellin (EPM) pour la fourniture de huit turbines et alternateurs à la cen-trale hydroélectrique d’Ituango. Il s’agit de la plus importante centrale hydroélectrique de Colombie avec une capacité de 2 400 MW. Les quatre pre-mières unités seront livrées en 2018 et les quatre autres à l’horizon 2021.

Association de distributeursDepuis sept ans, GF services assure la distribution des pro-duits Lindner & Sommerauer, constructeur spécialisé dans la chaudière à bois déchiqueté de moyenne et grosse puis-sance. Il vient de s’associer avec le réseau des agences ÖkoFEN, distributeur des pro-duits de la marque éponyme, spécialiste du chauffage à granulés de bois de petite et moyenne puissance. Il y a une forte complémentarité entre l’offre de ces deux constructeurs et ce rapprochement permet-tra au réseau des agences ÖkoFEN de propo-ser aux chauffagistes une gamme complète de chauffage automatique au bois. L’accord est d’ores et déjà opérationnel.

Une entreprise française dans le top 3 du Cleantech OpenLa société SP3H a obtenu la seconde place au concours mondial des innovations dans le domaine des technologies propres, Clean-tech Open. La technologie primée est un système de capteurs qui analysent et ajustent en temps réel la consommation des moteurs à combustion interne avec bien sûr des gains en termes de réduc-tion des émissions polluantes et de baisse de la consommation.

3 Le chiffre

2 703 M€C’est le montant des économies qui pourraient être réalisées

dans les cinq prochaines années dans le secteur industriel français si des variateurs de vitesse étaient installés sur toutes les applications adaptées à cette technologie effi cace énergé-tiquement, d’après une étude de Siemens Financial Services.

Premier projet mexicain pour IberdrolaSolar Frontier et Iberdrola Ingenieria & Construccion Mexico S.A de C.V. ont signé un accord de fourniture de modules CIS en couche mince Solar Frontier pour la centrale photovoltaïque située à Cerro Prieto au Mexique. Sur une capacité totale du projet de 5 MWc, les modules Solar Frontier de 130 Wc chacun représenteront 1,5 MWc. Le projet est détenu par CFE, la société publique de fourniture d’énergie au Mexique et sera la plus grande installation photovoltaïque du pays lors de sa mise en service.

Delta Dore remporte un prix

Le trophée Deloitte Technology Fast 50 Ouest qui met à l’honneur les

entreprises technologiques et inno-vantes à forte croissance dans l’Ouest, vient de décerner le prix coup de cœur

2012 au groupe Delta Dore, spécialisé dans la maîtrise des consommations d’énergies et du pilotage du confort dans le bâtiment. Le groupe dispose

de deux usines en Bretagne qui fabriquent 100 % des cartes électro-

niques, l’intelligence des produits.

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La biomasse au service des utilités industriellesLes performances énergétiques des utilités industrielles sont soutenues par l’Ademe.

Exemple en Picardie avec l’usine de papeterie d’Everbal à Évergnicourt. Quand vous découvrez qu’une machine à papier occupe la longueur d’un terrain de football, qu’elle

dégouline d’eau et fulmine de vapeur, vous comprenez mieux alors pourquoi ce système a tant besoin d’énergie. Avec une capacité de production de 40 000 tonnes de papier recyclé par année, la machine de l’usine d’Everbal demande à être “nourrie” constam-ment*. Car le principal objectif tout le long des 80 mètres de tapis, presses, rouleaux et moteurs qui composent la machine est de sécher, encore sécher, toujours sécher la pâte à papier. L’usine consomme aujourd’hui de l’énergie thermique à hauteur de 66 GWh ainsi que 25 GWh d’énergie électrique par an. Pour arriver à un tel niveau, l’usine a connu une transfor-mation majeure en 2008-2009.

Relever le challenge de la transition énergétiqueIl s’agit en effet de faire face à une demande croissante de papier recyclé, due en grande partie à l’appel d’air du marché allemand, et donc d’augmen-ter la production de 30 000 tonnes par an à 40 000 tonnes de papier recyclé. Yves Strub, directeur général d’Everbal, décide de redimensionner la machine à papier, tout en sachant que par ailleurs il était «confronté d’une part à une problématique de coût du fi oul lourd ainsi qu’à un besoin de renouvellement d’une chaudière vieillissante». La direction envisage plusieurs pistes. Le gaz ? Le point de raccordement, très éloigné, aurait demandé beaucoup trop d’investis-sement. Changer complètement la machine pour atteindre une meilleure cadence de traitement du papier ? Ou bien modifi er certains éléments et

S Pour produire 8 tonnes de vapeur par heure à 13 bars, le choix d’Everbal s’est porté sur une chaudière biomasse.

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H Un nouveau bâtiment devrait bientôt rejoindre la première chaufferie, afi n d’accueillir une seconde chaudière biomasse, en 2013.

Soutien aux industriels en PicardieLa performance des utilités industrielles intéresse de très près l’Ademe qui encourage les efforts en ce sens. «La maîtri se de l’énergie est toujours rentable», assène avec le sourire Vincent Pibouleu, coordinateur du pôle Activités économiques auprès de la direction régionale Picardie de l’Ademe. Ce souci concerne toutes les entreprises de la région. Avec sans doute une attention particulière pour les 60 entreprises à plus de 1 million d’euros en facture énergétique qui, sur les 4 200 que compte le territoire régional, couvrent 70 % de la consommation totale. Les utilités désignent les moteurs, les éclairages, la production de chaleur, la ventilation, les forces motrices, les chauffages (locaux et process), bref “les organes” des entreprises à forte dépendance énergétique. Les secteurs de la chimie, plasturgie, des métaux et de l’agroalimentaire sont les principaux concernés. L’Ademe estime qu’il y a là un gisement de 40 % d’économies d’énergie à réaliser. Deux axes de travail sont étudiés : la valorisation de la chaleur perdue et l’amélioration de la gestion de l’énergie et des systèmes de contrôle-commande (ce qui a été le cas d’Everbal). Selon quels cri-tères ? Il y a bien entendu la taille de l’entreprise et la performance du projet : les résultats attendus sont de l’ordre de 15 % d’économies d’énergie réalisées, avec une bonifi cation lorsqu’il y a 30 % réalisés. L’aide couvre 20 à 40 % de l’investissement. Une contrainte économique accompagne ces critères : le coût à la tep économisée sur la durée de vie du projet ne doit pas excéder 600 €/tep. Dans cette optique, un appel à projets a retenu trois lauréats en 2012 : Paris Caramel – PME de 40 salariés – pour la récupération d’éner-gie (45 kW d’origine électrique récupérés) ; Tubtenax, PME, pour la récupération d’énergie (32 % d’énergie économisée qui ont donné droit à un bonus de 195 euros/tep) et l’Union picarde des coopératives laitières (vapeurs recomprimées et revalorisées ; 630 tep économisées par an et un fi nancement à hauteur de 20 %).

porter l’effort sur la gestion de l’éner-gie en modernisant le process ? Pour arriver à produire 8 tonnes de vapeur par heure à 13 bars, c’est la deuxième solution qui a été retenue avec le choix de construire une chaudière biomasse. Deux arguments ont convaincu Yves Strub d’opter pour cette solution. D’abord la volonté d’échapper au prix très fl uctuant du fi oul qui varie sans cesse en fonction du cours du pétrole, puis l’argument environnemental de la réduction des émissions en CO2 (émission réduite à 10 000 tonnes de CO2 contre 20 000 lors du tout fi oul) en complète cohérence avec la produc-tion de papier recyclé. La décision a été prise et Yves Strub a eu la volonté de l’appliquer immédiatement. La construction de la chaudière a été confi ée à l’entreprise Weiss. Les modi-fi cations de la machine ont mobilisé les ressources et le matériel du groupe Clairefontaine. Le résultat est à la hau-teur de l’attente. Avant travaux, Ever-bal utilisait 2,55 kg vapeur pour traiter un kg papier, contre 2,18 après travaux. Avec l’amélioration des performances des utilités industrielles, l’usine éco-nomise 1,2 MWh par an. Coût de l’opé-ration ? Trois millions d’euros. L’indus-triel a bénéfi cié du soutien de l’Ademe (voir encadré), de la Région Picardie et du Feder. Cette aide a été décidée fi n 2010 dans le cadre du Fonds régional environnement et maîtrise de l’éner-gie : elle a été de 12 % sur le coût total

du projet, soit 360 000 euros. La nou-velle chaudière bois est couplée à une chaudière fi oul. Le bois est fourni par des producteurs locaux sous contrat (en moyenne 4 à 5 ans) ce qui assure un prix stable à la biomasse.

Toujours plus loin ?Mais pourquoi s’arrêter en si bon che-min ? Pourquoi ne pas continuer à s’affranchir toujours plus des énergies fossiles, s’affi rmer dans la transition énergétique et augmenter encore la capacité de production et répondre à la demande du marché ? Yves Strub, en industriel avisé et pragmatique, a engagé de nouveaux travaux pour que, en avril 2013, une nouvelle chau-dière biomasse vienne épauler la première et augmenter ainsi la puis-sance énergétique de 20 MW. Yves Strub a fait appel au Fonds chaleur : «Nous avons déposé un dossier dans le cadre du BCIAT (Biomasse chaleur industrie agriculture tertiaire) auprès de l’Ademe. Dans le cadre de ce dos-sier, un certain nombre de paramètres sont étudiés. Et notre dossier a été retenu.» Depuis, les fondations du nouveau bâtiment qui abritera la nou-velle chaudière, confi ée au construc-teur Compte.R., ont été posées. Encore un nouveau challenge pour Everbal.

Alors, ce chemin vers l’exploitation d’une nouvelle énergie, par quoi passe-t-il Monsieur Strub ? «La maî-trise de la biomasse se caractérise par une variabilité forte du combustible nécessitant sans cesse de trouver les meilleurs réglages de combustion (il n’existe à ce jour aucun système qui adapte les paramètres de combustion à ce combustible – il faut une inter-vention continue de l’homme), ainsi que la gestion d’une réactivité plus faible de la biomasse par rapport aux autres énergies fossiles et une iner-tie plus importante. La régulation de deux chaudières bois et fi oul fonc-tionnant de pair, avec une priorité de production pour le bois, est un autre challenge.» Le prix du MWh (sortie chaudière) avoisinait en moyenne les 50 euros à l’époque du tout fi oul, contre 41 euros approximativement avec une chaudière bois, et il devrait atteindre 24 euros après la mise en service de la deuxième chaudière bois. C’est peut-être ça, le prix à gagner, quand le pragmatisme s’associe à la biomasse. m

Alexandre Sredojevic

* La visite de cette usine était au programme d’une présentation organisée par l’ATEE Picardie le 25 octobre 2012.

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