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  • 7/26/2019 Mensuel18_LIzcovich

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    Mensuel 18

    Luis Izkovich

    Semblant dobjet et les semblants

    Dans la perspective o nous nous sommes engags cette anne, en

    vue dlucider les consquences pour la psychanalyse de lintroduction par

    Lacan de lobjet a, nous proposons comme recherche supplmentaire de

    prciser un autre terme, conceptualis me semble-t-il partir de 67, celui desemblant.

    Ce qui justifie ce choix est que ce terme est li celui dobjet et par

    voie indirecte peut aider saisir son statut.

    Ainsi , chaque fois quune nouvelle notion apparat chez Lacan la

    tendance est de chercher quoi cela pouvait correspondre dans ce qui a pr-

    cd dans son enseignement.

    Au niveau des termes, on peut saisir laffinit quil peut y avoir entre

    semblant et simulacre, paratre, apparence et mme mascarade ; la liste nest

    pas exhaustive. Tous ces termes ayant une connotation phallique appartien-

    nent une mme srie dont la fonction serait de rgler ce que la nature ne

    donne pas. Autrement dit leur caractristique est dtre au service de sup-

    pler la relation entre les sexes.

    Quest-ce qui justifie alors un terme de plus, celui de semblant,

    quest-ce qui lui donne sa spcificit par rapport aux autres ? Pour rpon-

    dre cette question je prendrai le risque davancer des affirmations que je

    naurai pas le temps de dvelopper.

    Premirement, je pars du fait quil est acquis, dans nos dveloppe-

    ments thoriques, que Lacan change le statut du symbolique. Du symbo-

    lique considr comme autonome, complet, prvalent sur limaginaire et

    dterminant dans ses effets, Lacan passe ensuite une minoration, dans sa

    fonction et ses effets, de celui-l . Cela apparat en vidence partir de la

    place quil rserve au Nom-du-Pre. Alors quil tait pos comme lAutre

    dans lAutre, donc comme ce qui assure la compltude du symbolique, - par

    exemple dans le sminaire Les formations de linconscient - on assiste pro-

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    gressivement une multiplication de ce nom en mme temps quest pos

    un vide inhrent lAutre : lAutre dans sa structure est trou. Ceci impose

    une remarque : plus on assiste une logification de lincompltude signi-

    fiante, plus on note le recours ce qui viendrait recouvrir ce vide sous la

    forme dun objet. En fait trs tt Lacan saperoit du vide dans la structure

    quil sagit de pallier dans le transfert. Ainsi dans Intervention sur le trans-

    fert , propos de linterprtation, il pose quil sagit de remplir par un

    leurre le vide relatif au point de stagnation dans la dialectique. Le leurre,

    quoiquil soit une tromperie, devient essentiel pour relancer le processus.

    On trouve ici un antcdent clair de la fonction du semblant.

    Deuximement, il existe une squence logique chez Lacan qui

    consiste poser un objet l o il y a un manque de signifiant, puis concep-

    tualiser la place de lobjet dans les discours et, finalement, tenter de

    rpondre la question : y a-t- il un discours qui ne soit pas de semblant ?

    Je reviendrai sur ce point, mais une des conclusions de cette squence est

    que les signifiants majeurs qui constituaient jusque l le pivot de lexp-

    rience analytique, comme ldipe, le Nom-du-Pre et le Phallus, ne sont

    que des semblants. Lacan renverse ici sa propre position. Alors que le Nom-

    du-Pre pouvait tre incarn, - thse de Lacan dans le sminaire La relation

    dobjet, avec le tonnerre pour le pre de Hans -, dsormais, tant donn son

    statut de signifiant, il est insrer dans la srie des semblants.

    La question cruciale devient celle de savoir ce qui, dans la structure,

    nest pas ouvert tous sens. Je dis cela car, du Nom-du-Pre on peut sen

    passer, ldipe devient inutilisable et le Phallus constitue une orientation

    sans pour autant tre une ncessit. Ce qui nest pas ouvert est ce qui ne

    relve pas uniquement du langage, savoir : le symptme et le fantasme.

    Ds lors, la solution consistant poser le degr de symbolisation

    maximal, comme horizon de notre pratique - ce qui a t voqu dans nos

    soires - selon un vecteur qui irait du rel au symbolique, est juste, condi-tion quon ajoute quelle est restreinte. En effet, si le symbolique savre

    insuffisant pour raliser lopration analytique, cela tient ce que, pour

    Lacan, le statut du sujet change.

    Le sujet divis dsigne le sujet de linconscient, mais est-ce que cela

    dsigne aussi la part de jouissance, constitutive du sujet mais extrieure au

    registre signifiant et donc insaisissable par linterprtation ? Je crois que

    cest cette problmatique que rpondent les termes la fois de semblant

    et dobjet.

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    La question, en effet, est de cerner dans la structure puis dans la pra-

    tique analytique le devenir de ce qui excde la prise par le signifiant. Il y

    aurait une faon facile de rpondre : ce serait la place de lobjet de la pul-

    sion. Cela rglerait, par consquent, ce quon entend par semblant dobjet

    dans lexprience analytique : lanalyste ferait semblant dobjet pulsionnel

    pour le convoquer afin que le sujet puisse le rintgrer sa cause.

    Le problme est que lobjet anest pas identique, nest pas quiva-

    lent lobjet de la pulsion , mme sil est articul lui.

    Le point, qui me parat essentiel, est que Lacan change, partir de sa

    conception de lobjet a, ce quil va dsigner comme position du psychana-

    lyste dans lexprience.

    Si cet objet indique le point le plus opaque dans leffet de discours, savoir ce quun discours rejette, cela conditionne la place de lanalyste

    comme incarnant ce rejet. Cest ce que le discours analytique permet de

    prciser, une opration qui a son point dinsertion dans ce rejet de discours.

    L, la conception est solidaire de toute larticulation que Lacan a faite

    propos du discours analytique et du discours scientifique. Et sa conclu-

    sion nest pas que le discours analytique est du semblant alors que le dis-

    cours scientifique ne lest pas puisque sa thse dit que ds quon est dans

    le signifiant, dans le discours donc, nous sommes dans le semblant. Celasignifie que le discours scientifique fait semblant autrement et que le dis-

    cours analytique prend en compte, sa charge, le rejet du discours scienti-

    fique.

    Cest ce qui permet Lacan davancer que la position du psychana-

    lyste est faite de lobjet a. Ce nest pas la mme chose de dire : lanalyste

    fait semblant dobjet, et la position de lanalyste est faite de lobjet a.

    Dire que lanalyste fait semblant dobjet peut sinterprter dans le sens

    o lanalyste doit mimer cet objet, doit faire semblant dtre lobjet. Ce nestpas, mon avis, ce que Lacan a voulu soutenir. Dire, par contre, que sa posi-

    tion est faite de lobjet a, cest envisager que lanalyste puisse faire fonctionner

    cet objet dans le discours, lintrieur de lexprience analytique.

    Mimer lobjet, ce serait le rduire son imaginarisation, cest ce que

    Lacan avait dj crit comme i (a).

    La position de lanalyste comme semblant dobjet est donc distin-

    guer de se mettre en place de i(a). Faire i(a), cest tre la place de lobjet

    aimable de lanalysant, constitu partir de sa propre image.

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    La perspective que Lacan introduit avec la catgorie de semblant dob-

    jet est plutt la ncessit que lanalyste rende possible, pour le dire de faon

    schmatique, trois dimensions de lobjet : angoisse, dsir et plus-de-jouir.

    Langoisse concerne lmergence de lobjet en connexion avec le dsirde lAutre, de lanalyste quand cest dans le cadre de la cure. Le dsir impli-

    que une lucidation de ce rapport au dsir de lAutre. La valeur de plus-de-

    jouir concerne le joint irrductible entre le symbolique et le rel : le retour

    dun plus de jouissance visant compenser sa dperdition. Bien que ces

    trois versants de lobjet soient intriqus tout au long de la cure, langoisse

    est plutt lie la prsentification de lobjet au dbut de lexprience, le

    dsir relve du maniement de lobjet dans le transfert, et la plus value de

    lobjet, en tous cas dans son versant dlimit, concerne plus particulire-

    ment la fin de la cure.

    En effet, ce que la fin dune analyse permet dapercevoir est que, si

    les discours constituent des modalits pour cerner lobjet de jouissance, cela

    ne veut pas dire que toute la jouissance est localise autour dun objet,

    mme pas pour le discours analytique. Pour le dire autrement, et suivant

    une autre formulation de Lacan, lobjet a est condensateur de jouissance.

    Cela signifie quil est exigible, dans la cure analytique, quune opration

    seffectue dans lconomie de jouissance du sujet, et ce serait rducteur de

    le formuler en termes de ngativation.

    Il est assez surprenant quon repre dun ct les limites dune lec-

    ture freudienne, centre sur le versant conomique, et que, dun autre ct,

    on avance que lopration de jouissance est de la rduire.

    Ce qui est certain, cest que lefficacit de lopration analytique ne

    se limite pas un dchiffrage de linconscient et exige donc quon prcise

    ce quon entend par sujet suppos savoir. Il y a, certes, dans cette formula-

    tion un versant qui est la signification inconsciente en suspens. Cette

    dimension est ouverte par le dsir de lanalyste, comme nigme, comme x.

    Ce qui est nigmatique, dans ce dsir, cest ce qui mobilise la chane asso-

    ciative de lanalysant. Mais le sujet suppos savoir est aussi condition

    dmergence de lamour du transfert. Cest la thse du sminaire Encoreo

    Lacan pose que lamour sadresse au semblant.

    Mais il existe une troisime dimension, que Lacan dveloppe comme

    fonction du semblant, qui est de cerner la jouissance au point - il ne peut

    pas tre plus explicite - que la jouissance ne se traque, ne slabore qu par-

    tir du semblant.

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    Lon peut donc dduire que les termes de constitution et de destitu-

    tion du sujet suppos savoir indiquent, corrlativement, louverture et la

    fermeture de linconscient. Mais un au-del de la chane signif iante est aussi

    indiqu dans le sujet suppos savoir. Cest ce qui se dduit de la proposi-

    tion que linconscient ne fait pas semblant.

    Poser que linconscient ne fait pas semblant est une distinction nette

    par rapport linconscient freudien, ou par rapport la conception de

    Lacan comme linconscient comme discours de lAutre, ou aussi, quand

    mettant laccent dans la constitution de linconscient, il posait quil tait

    structur comme un langage.

    Ce qui permet davancer que linconscient ne fait pas semblant est

    dadmettre quil nest pas rductible au discours. Pour le dire clairement, siLacan renouvelle sa thorie, cest en raison de la mprise du symbolique sur

    la jouissance, et cest ce qui conditionne le cur de lexprience, savoir :

    comment cerner le noyau de jouissance de lanalysant, et comment un dis-

    cours peut venir dranger ce programme ?

    Donc, sil parat admis que lobjet anest pas lobjet imaginaire, et

    que mme sil est constitu partir du symbolique il lui reste extrieur,

    nanmoins, il ne concide pas avec le rel.

    Lobjet afait partie de la catgorie des semblants et constitue une desdimensions du sujet suppos savoir. L-dessus, Lacan est encore plus expli-

    cite quand il avance que lanalyste est suppos cet objet quest le a1.

    Le rel dfini comme impossible, ou comme impasse la formalisa-

    tion, ou comme ce qui ne cesse pas de ne pas scrire, ne peut pas tre qui-

    valent lobjet condensateur de jouissance. Ce dernier relve dune

    construction dans la cure qui cerne la jouissance sans lvacuer et, dans ce

    sens, justifierait quon dise que lobjet a est un semblant. Cest dailleurs ce

    que Lacan explicite avec la formule dans le sminaireEncore

    , lobjeta

    estun semblant dtre.

    Un problme aigu apparat alors : que signifie la position de lanalyste

    comme semblant dobjet ? Il me semble, si lon suit les noncs de Lacan

    concernant la position de lanalyste qui est de faire rgner lobjet a, que cela

    donne une dfinition prcise cette ide, en principe trange, qui serait

    dinterroger comme du savoir ce quil en est de la vrit.

    En effet, faire rgner lobjet nquivaut pas dire que lanalyste est

    1- Lacan J., Le sminaire, Livre XX,Encore, Paris, Seuil, 1975, p. 85.

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    semblant dobjet. Cest la diffrence que Lacan fait quand il pose que lana-

    lyste nest pas semblant, mais quil met lobjet la place du semblant. Ceci

    nous indique que la fonction de lanalyste opre de la cration dune condi-

    tion, celle qui donnerait une possibilit lobjet adoprer pour un sujet,

    cest--dire que lobjet devienne la cause de son dsir. Je comprends ainsi

    que Lacan, en identifiant la voie du symbolique comme se dirigeant vers le

    rel, dmontre la vraie nature de lobjet a. Bien que nous devrions conclure

    la non-quivalence entre lobjet et le rel, il reste que la voie du symbo-

    lique se dirigeant vers le rel dsigne le pivot de lopration analytique.

    Cette voie trouve son point de perspective pas seulement dans lau-del du

    symbolique, mais aussi dans lau-del de lobjet.

    Cet cart entre lobjet a et le rel est ce que Lacan dsigne dun para-

    doxe selon lequel lobjet est, apparemment, quelque chose qui ne se rsout

    que de son chec. Lchec est celui dtre identique au rel.

    Lobjet aest semblant donc, et par consquence faux rel, ce qui sou-

    lve la question de ce qui donne le support ltre du sujet. Je crois que

    ceci rejoint ce que Lacan appelle la jouissance traque, et il lui donne un

    nom, la jouissance inavouable, ce qui ne veut pas dire indicible, et consti-

    tue lhorizon de notre exprience. Au fond, ltre du sujet, cest son tre

    de jouissance.

    Posons-nous donc la question du point pivot qui permet leffectuation

    de cette opration, savoir oprer par le semblant, de faon dshabiller ltre

    de jouissance de lanalysant des semblants qui le recouvrent. Cest la question

    que Lacan soulve dans Le compte-rendu de lacte analytiquesil sagit du texte

    sorti dans Ornicar ?cest a mettre entre .. et pas en italique, savoir quest-

    ce qui permet daffirmer quil y a du psychanalyste, puis de rpondre que le

    psychanalyste se fait produire de lobjet a, avec de lobjet a. On peut rpon-

    dre trs rapidement ce qui produit lopration : cest lanalyse mene son

    terme. Il me semble que ce serait plus prcis si on posait que le point pivottrouve sa condition, son point dapplication, dans ce qui est devenu pour lana-

    lysant lanalyste, la fin de lexprience. Autrement dit, le semblant dobjet

    concerne un savoir y faire, quoi lanalyste doit prparer lanalysant, tout au

    long de la cure, mais dont seulement la rencontre finale fait de cela un vne-

    ment : je parle du dstre de lanalyste.

    Dans ce sens, je peux mexpliquer le paradoxe apparent entre la for-

    mulation semblant dobjet et celle dans le Discours lE.F.P. , selon

    laquelle lacte analytique ne supporte pas le semblant.

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    Cette proposition pose donc lincompatibilit entre lacte et le sem-

    blant et permet de dduire que le centre de lexprience analytique nest pas

    lanalyste comme semblant.

    La progression dune cure exige, en effet, une chute des semblantsjusquau point o le sujet puisse prendre un aperu, au-del de la construc-

    tion singulire de lobjet qui localise la jouissance, du rel dont les sem-

    blants fonctionnent comme une couverture.

    En ce sens, si lon cherche une formulation de Lacan qui prpare celle

    de la position de lanalyste comme semblant dobjet, jen extrairai une

    parmi dautres, celle de la politique du psychanalyste dans La Direction

    de la cure et les principes de son pouvoir , rsidant dans le manque tre.

    En effet, dire le manque tre, cest dsigner un lieu o manque le signi-fiant qui reprsente le sujet. Ce manque de signifiant est un fondement

    pour poser cette place un objet.

    Je reprends donc mon dveloppement. Si le semblant dobjet me

    semble indiquer une position de savoir sur ce que devient lanalyste pour

    lanalysant en fin de cure, lacte analytique en tant quil ne supporte pas le

    semblant, ne relve pas dun maniement des semblants. Lacte fait plutt

    trou dans le semblant.

    Poser donc que lacte ne supporte pas le semblant est poser une spa-ration entre acte et semblant, qui reprend la sparation entre rel dun ct,

    et conjonction entre symbolique et imaginaire de lautre.

    Je reprends la face de linconscient en tant quil ne fait pas semblant,

    qui dsigne ce qui de linconscient participe au rel. Il est certain que cette

    perspective a des consquences dans la conception que nous pouvons avoir

    du sujet suppos savoir.

    En effet, celui-ci nimplique pas une position de lanalyste qui se

    rduirait faire semblant de supposition de savoir, condition du transfert,mais exige que lanalyste se prte la production dun rel, lintrieur du

    transfert.

    Je veux dire par l quil me parat correct dnoncer quune cure doit

    trouver sa finalit dans les effets de la parole, symboliques donc sur le rel

    du sujet, mais condition dajouter que lefficacit de lexprience dpend

    dun rel propre la cure.

    Je crois que Lacan na pas cess de lnoncer de diffrentes faons.

    Que lon songe la notion que lanalyste doit payer de sa personne dans le

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    transfert, ou la dimension du transfert comme corps corps, ou aussi la

    question de la prsence de lanalyste, jusqu lanalyste la place du parent

    traumatique. La mise en srie de ces termes trouve une justification : lana-

    lyse est lexprience qui traite le rel qui prexiste la cure, le convoque

    donc pour le traiter.

    En pratique, quest-ce que cela veut dire et comment mieux rendre

    compte de ce qui, par dfinition, relve dune exprience ?

    Je crois que le mieux serait de se rfrer au discours analytique. Si lon

    admet le principe selon lequel le signifiant est du semblant, on devrait

    conclure que la production des signifiants matres, qui est le propre de ce

    discours, ne suffit pas cerner le terme dune analyse. Car tant que nous

    sommes dans la production de signifiants, nous sommes encore dans la

    dimension du semblant.

    Faire en sorte que la cure soit une exprience du rel, implique un au-

    del qui est possible seulement si lon aborde la zone o linconscient nest

    pas de lordre du langage. Cest ce que Lacan nonce selon lide que la

    cure doit tre mene jusquau point o tremblent les semblants.

    Au fond qui tremble ? On pourrait, dun certain ct, corrler le

    tremblement lhorreur de lacte, ou aussi, suivant la thse du sminaire

    Langoisse, ce quoi le sujet rsiste, et qui est de faire de langoisse son

    point de certitude. Mais on pourrait dire aussi que ce qui tremble, ce que

    lacte analytique doit viser, cest le tremblement des signifiants matres du

    sujet. Cest la seule condition pour que linjonction du surmoi de jouis-

    sance au poste de commande tout au long de la vie dun sujet puisse lais-

    ser la place vide. Lanalyse doit comporter bien sr la vrification que ce

    nest pas un objet qui est venu se loger cet endroit. La passe est ce qui

    permet de dresser un constat de ce rel.