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1 Michel Leiris (1901-1990) Portrait de Michel Leiris par Francis Bacon Source : http://inton.over-blog.com/archive-08-2005.html. L’Âge d’homme de Michel Leiris « […] l’ultime propos : recherche d’une plénitude vitale, qui ne saurait s’obtenir avant une catharsis, une liquidation, dont l’activité littéraire — et particulièrement la littérature dite “de confession” — apparaît l’un des plus commodes instruments« […] parler de lui-même avec le maximum de lucidité et de sincérité. » « Mettre à nu certaines obsessions d’ordre sentimental ou sexuel, confesser publiquement certaines des déficiences ou des lâchetés qui lui font le plus honte, tel fut pour l’auteur le moyen — grossier sans doute, mais qu’il livre à d’autres en espérant le voir amender — d’introduire ne fût-ce que l’ombre d’une corne de taureau dans une oeuvre littéraire. » « […] la douleur intime du poète ne pèse rien devant les horreurs de la guerre et fait figure de rage de dents sur laquelle il devient déplacé de gémir; […]. » De la littérature considérée comme une tauromachie. Quelques distinctions Picasso (1881-1973) Les Demoiselles d’Avignon (1906-1907) Qu’analyse-t-on dans une oeuvre ? Le fond et la forme de cette oeuvre

Michel Leiris (1901-1990) L’Âge d’homme de Michel Leiris · ... la douleur intime du poète ne pèse rien devant les horreurs de ... De n’aimer plus… quand… j’aime plus!

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Michel Leiris (1901-1990)

Portrait de Michel Leiris

par Francis Bacon

Source : http://inton.over-blog.com/archive-08-2005.html.

L’Âge d’homme de Michel Leiris

• « […] l’ultime propos : recherche d’une plénitude vitale, qui nesaurait s’obtenir avant unecatharsis,une liquidation, dont l’activitélittéraire — et particulièrement la littérature dite “de confession” —apparaît l’un des plus commodes instruments. »

• « […] parler de lui-même avec le maximum de lucidité et desincérité.»

• « Mettre à nu certaines obsessions d’ordre sentimental ou sexuel,confesser publiquement certaines des déficiences ou des lâchetés quilui font le plus honte, tel fut pour l’auteur le moyen — grossier sansdoute, mais qu’il livre à d’autres en espérant le voir amender —d’introduire ne fût-ce que l’ombre d’une corne de taureau dans uneœuvre littéraire.»

• « […] la douleur intime du poète ne pèse rien devant les horreurs dela guerre et fait figure de rage de dents sur laquelle il devientdéplacé de gémir;[…]. »

De la littérature considérée comme une tauromachie.

Quelques distinctions Picasso (1881-1973)

Les Demoiselles d’Avignon (1906-1907)

Qu’analyse-t-on dans une œuvre ?

Le fond et la forme de cette œuvre

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Analyser une œuvre :les deux grandes dimensions

FOND

(quoi ?)

FORME

(comment ?)

Synonymes

Éléments

Contenu

Signifié

Manière

Procédés

Signifiant

Figures de style

Narration

Temps

Espace

Champs lexicaux

Sujet, propos d’un texte

Idées, valeurs

Histoire

Personnages, thèmes

Analyser une œuvre :les deux grandes dimensions• Le fondAspect thématique

Aspect actantiel

Aspect axiologique

• La formeLa structure4. Les procédés d’énonciation5. Les procédés lexicaux6. Les procédés grammaticaux7. Les procédés syntaxiques8. Les procédés de ponctuation9. Les procédés stylistiques10. Les tonalitésLes procédés musicauxParticipation des cinq sensLe lieu, l’espace (aspect spatial)Le temps (aspect temporel)Aspect narratifAspect descriptifPrésentation graphique du texte

Cyrano de Bergerac (1897), d’Edmond Rostand

CHRISTIAN, s’assied près d’elle, sur le banc. Un silence.Je vous aime.

ROXANE, fermant les yeux.Oui, parlez-moi d’amour.

CHRISTIANJe t’aime.ROXANE

C’est le thème.Brodez, brodez.

CHRISTIANJe vous…ROXANEBrodez!

CHRISTIANJe t’aime tant.

ROXANESans doute. Et puis?

Cyrano de Bergerac (1897), d’Edmond Rostand

CHRISTIAN

Je voudrais vous parler.CYRANO, sous le balcon, à Christian.

Bien. Bien. Presque à voix basse.ROXANE

Non! Vous parlez trop mal. Allez-vous-en!CHRISTIAN

De grâce!ROXANE

Non! Vous ne m’aimez plus!CHRISTIAN, à qui Cyrano souffle ses mots.

M’accuser, – justes dieux!De n’aimer plus… quand… j’aime plus!

ROXANE, qui allait refermer sa fenêtre, s’arrêtant.

Tiens, mais c’est mieux!

Cyrano de Bergerac (1897), d’Edmond Rostand

ROXANE

Quels mots me direz-vous?CYRANO

Tous ceux, tous ceux, tous ceuxQui me viendront, je vais vous les jeter, en touffe,Sans les mettre en bouquets : je vous aime, j’étouffe,Je t’aime, je suis fou, je n’en peux plus, c’est trop;Ton nom est dans mon cœur comme dans un grelot,Tout le temps, le grelot s’agite, et le nom sonne!De toi, je me souviens de tout, j’ai tout aimé :Je sais que l’an dernier, un jour, le douze mai,Pour sortir le matin tu changeas de coiffure!J’ai tellement pris pour clarté ta chevelureQue, comme lorsqu’on a trop fixé le soleil,On voit sur toute chose ensuite un rond vermeil,Sur tout, quand j’ai quitté les feux dont tu m’inondes,Mon regard ébloui pose des taches blondes!

ROXANE, d’une voix troublée.

Oui, c’est bien l’amour…

Petit rappel (votre mantra)

• LA FORME EST PORTEUSE DE SENS.

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«Le médium, c’est le message.»McLuhan

Exercice à faire…