microéconomie

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introduction à la microéconomie

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    chapitre 1

    chapitre 1

    Chapitre 1

    La microconomie, instru-ment danalyse du march

    La science conomique cherche comprendre les relations entre production, consommation

    et rpartition des richesses. Si la dmarche scienti que exige labstraction et la modlisa-

    tion, cest bien de ralits concrtes quelle traite. Selon une d nition de Maurice Allais

    (Prix Nobel 1988), la science conomique a pour objet de rechercher comment satis-

    faire au mieux les besoins pratiquement illimits des hommes avec les ressources et les

    connaissances limites qui sont les leurs, et de d nir les institutions dans le cadre desquel-

    les cet objectif peut tre atteint . Ainsi, lconomie est une activit humaine socialement

    organise qui mobilise des ressources diverses : le travail, la force, les connaissances et

    le savoir-faire ; les ressources naturelles, brutes ou transformes par ce travail ; en n, les

    ressources produites, sous forme de biens de production accumuls. Ces ressources, telles

    que le ptrole, sont forcment limites. Lconomie se xe donc pour objectif de d nir

    les modalits de leur emploi rationnel. Ceci est dautant plus important que les ressources

    sont le plus souvent usages alternatifs, cest--dire quelles peuvent tre mobilises pour

    diffrentes activits. Par exemple, une production agricole (mas) peut avoir un dbouch

    alimentaire direct (nourrir les hommes), indirect (nourrir des animaux qui nourrissent des

    hommes) ou non alimentaire (biocarburants).

    La microconomie est la branche de la science conomique qui tudie lallocation de res-

    sources rares entre des ns alternatives ou concurrentes. Nous en donnerons une d ni-

    tion plus dtaille dans la premire section. Nous verrons galement dans les deux sections

    suivantes ce quest un march et quel rle joue la loi de loffre et de la demande dans une

    conomie de march.

    2010 Pearson Education France Microconomie Philippe Aghion, Julia Cag, Franois Denis, Elsa Orgiazzi, Laurent Simula

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    1. Quest-ce que la microconomie ?

    Comment rpartir les ressources disponibles entre les divers usages possibles ? Quels biens produire, comment les produire et pour qui ? La microconomie cherche rpon-dre ces questions en sintressant au comportement des agents conomiques et leurs interactions, notamment par lintermdiaire du march.

    Lhomo oeconomicus1.1.

    La microconomie part de lide que les agents sont rationnels : ils choisissent les moyens les plus adquats pour atteindre leurs objectifs.

    Pour tudier le comportement des agents les consommateurs, les producteurs et ltat , la microconomie sappuie sur des modles . Un modle est une reprsentation simplifie de la ralit qui met laccent sur les traits saillants de celle-ci. En dautres ter-mes, il sagit dun tableau de pense qui accentue les traits les plus caractristiques dune personne ou dune organisation (entreprise ou tat), que nous appelerons agent .

    Pour oprer cette modlisation, on considre que le consommateur est calculateur et rationnel. Dans son aspect le plus gnral, la rationalit est ladquation des moyens aux fins. Elle est parfaite lorsque lagent dispose de toutes les informations ncessaires. Elle est limite si lagent ne dispose pas de toutes les informations ou ne peut pas toutes les traiter. Il peut alors dvelopper une rationalit procdurale, cest--dire utiliser la meilleure mthode pour trouver une solution satisfaisante, compte tenu par exemple du cot quexigerait une recherche plus approfondie. Le calcul du consommateur rationnel lui permet de maximiser son utilit, tandis que le producteur souhaite gnralemement maximiser son profit. Cette maximisation doit tenir compte de contraintes matrielles, budgtaires et technologiques. Contraintes matrielles car tous les biens que les agents souhaitent ne sont pas ncessairement disponibles. Contraintes budgtaires car les choix des agents dpendent de leurs capacits financires. Contraintes technologiques enfin car une entreprise ne peut fabriquer des biens qu laide des technologies existantes. Lhypothse de rationalit des agents conomiques a donc pour traduction formelle une maximisation sous contraintes. Nous y reviendrons plus en dtail dans les chapitres suivants.

    Systme conomique et institutions1.2.

    Lallocation des ressources rares dpend fondamentalement du systme conomique et des institutions qui encadrent les changes. Ce livre traite de lallocation des ressources dans une conomie de march avec proprit prive des moyens de production.

    Dans une conomie de march , les biens et services sont changs librement sur la base de prix relatifs rsultant de la confrontation de loffre et de la demande. Lconomie de march combine laction des agents consommateurs et producteurs et de ltat, dans un cadre institutionnel, social et culturel donn.

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    Il y a proprit prive des moyens de production lorsque les entreprises sont dtenues par une partie des consommateurs, qui sont alors actionnaires et sen partagent les bn-fices. Les entreprises utilisent le travail et les autres facteurs de production, en particu-lier le capital, pour produire des biens quelles vendent un prix de march. Les consommateurs utilisent les revenus de leur travail, du capital quils dtiennent (sils sont actionnaires) ainsi que les revenus sociaux pour acheter les biens et services quils dsirent au prix de march1. Amartya Sen souligne que les institutions tat, march, systme juridique, organisations sociales, etc. , concourent au bon fonctionnement des conomies de march si elles contribuent accrotre les liberts humaines2. Le bien-tre se dfinit alors comme la libert de choisir le mode de vie que lon souhaite.

    Approches positives et normatives1.3.

    La microconomie sappuie sur deux approches diffrentes, mais complmentaires.

    Lapproche positive consiste dcrire et expliquer ce qui est, par exemple lincidence dune hausse des taxes sur la consommation de tabac. Elle cherche aussi prvoir quels seront les effets de cette hausse en se fondant sur ltude dexpriences antrieures comparables.

    Lapproche normative consiste dcrire ce qui doit tre. J. A. Mirrlees, Prix Nobel 1996, soulignait ainsi : Une bonne faon de gouverner est de sentendre sur les objectifs, dcouvrir ce qui est possible et optimiser. Compte tenu des contraintes qui psent sur la ralisation des politiques publiques, le rle de lconomiste est de trouver quelles sont les mesures qui permettent de se rapprocher le plus possible des objectifs dfinis par le gou-vernement. La dfinition de ces objectifs nest pas du ressort de lconomiste, mais dor-dre politique et thique. Ainsi, les objectifs tant fixs, lconomiste a pour ambition de trouver quelles sont les mesures ralisables qui permettent de les satisfaire le mieux possible.

    Par exemple, le gouvernement peut souhaiter redistribuer les revenus des personnes les plus riches vers les plus pauvres. Dans ces conditions, le rle de lconomiste est de dterminer si un impt sur le revenu est linstrument de redistribution le plus adquat et, si cest le cas, dindiquer quel barme dimposition mettre en place. Cette dmarche est dordre normatif.

    Microconomie et macroconomie1.4.

    Dans une conomie de march, les prix et leurs variations remplissent une fonction de coordination. Dune part, ils permettent de concilier les choix indpendants (ou dcen-traliss) des agents ; dautr e part, ils orientent les agents vers les choix qui maximiseront leur satisfaction. Comment sont dtermins les prix ? Par exemple, quel doit tre le prix du papier ? La consommation de papier dpend-elle troitement du prix de celui-ci ? Lintroduction de supports lectroniques concurrents diminue-t-elle les quantits de papier demandes ? A-t-elle des effets sur son prix ? Quel est leffet dune taxe cologique ?

    1. Du point de vue conomique, un service est simplement une forme particulire de biens. Dans le livre, nous ne distinguons donc pas les biens des services et parlons simplement de biens.2. Amartya Sen, Poverty and Famines: An Essay on Entitlement and Deprivation, Oxford University Press, 1983.

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    Comment dterminer les salaires ? Assurent-ils lquilibre entre loffre et la demande de travail ? Dpendent-ils de la productivit des travailleurs ? Le libre fonctionnement du march permet-il de prvenir le chmage ? Pourquoi un travailleur dcide-t-il de tra-vailler temps plein ou temps partiel ?

    Que reprsente le taux dintrt ? Comment faut-il grer son portefeuille dactions ? Comment prendre des dcisions dans un environnement risqu ?

    Schmatiquement, on peut rpondre ces questions suivant deux approches : la macro-conomie et la microconomie. La premire part de donnes conomiques agrges, comme le produit intrieur brut ou la demande sur un march, pour expliquer lvolu-tion conomique. La seconde effectue le cheminement inverse. Par exemple, pour com-prendre quels sont les dterminants de la demande, la microconomie considre tout dabord comment les individus rpartissent leur revenu entre diffrents biens. On dter-mine ainsi quelle est la demande dun individu pour un bien particulier. La demande totale, exprime sur le march de ce bien, est alors conue comme la somme de toutes les demandes individuelles. Ce livre expose cette seconde approche qui considre en quelque sorte le tout comme la somme les parties. La microconomie adopte la dmar-che de lindividualisme mthodologique : pour comprendre les phnomnes collectifs, il faut tudier les choix et les comportements individuels.

    Il serait nanmoins inexact dopposer microconomie et macroconomie. Agrger per-met de simplifier lanalyse et de dgager des rgularits ou des faits styliss ; le processus inverse permet de dgager la complexit des dcisions individuelles et de leurs interac-tions. La macroconomie moderne sest attache donner des fondements microcono-miques ses analyses. La microconomie est donc lun des instruments de base du macroconomiste. Cependant, ce qui est vrai lchelle microconomique (pour un agent) ne lest pas toujours lchelle macroconomique.

    2. Quest-ce quun march ?Lorsque lon parle du march , on se rfre tout un ensemble de marchs de biens sp-cifiques. Ce faisant, on souligne implicitement que les marchs sont dpendants les uns des autres.

    Le march dun bien particulier est le lieu de rencontre des offreurs et des demandeurs. Il permet lchange un certain prix, appel prix de march, dun bien contre de la monnaie. Ceci suppose un systme juridique et une unit montaire.

    Lchange marchand doit en effet tre encadr par des rgles de droit qui doivent en particulier garantir les droits de proprit. En outre, il recourt la monnaie pour rsou-dre le problme de la double concidence des besoins3 . En supprimant ce problme, la monnaie permet de fluidifier les changes.

    3. En labsence de monnaie, il convient de trouver un partenaire lchange qui dispose du bien que lon souhaite acqurir et qui souhaite disposer du bien que lon est prt cder en change.

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    Marchs concurrentiels et non concurrentiels2.1.

    Les entreprises sont plus ou moins nombreuses sur les diffrents marchs. Le prix pay par les consommateurs est-il plus lev quand il y a peu dentreprises ? Si cest le cas, cela justifie-t-il lintervention de ltat pour rguler le march ? On distingue plusieurs types de marchs en fonction des formes de concurrence qui sy exerc ent.

    2.1.1 La concurrence parfaiteUn march de concurrence parfaite satisfait les conditions suivantes :

    Le nombre doffreurs et de demandeurs est lev. Ainsi, loffre ou la demande de chaque agent est ngligeable par rapport loffre ou la demande totale. Par cons-quent, aucun agent ne dispose dun pouvoir de march qui lui permettrait dinfluen-cer les prix. Les marchs agricoles sont assez proches de cette situation.

    Les biens changs sur le march sont semblables en qualit et en caractristiques. Ils sont donc interchangeables. Cela signifie que si deux biens sont suffisamment diff-rents, il y aura un march pour chacun.

    Le march est transparent , cest--dire que les agents disposent gratuitement de toute linformation ncessaire leurs choix. Par exemple, un consommateur connat les prix pratiqus chez les diffrents commerants. Il peut donc acheter les biens quil souhaite consommer au moindre prix. Cela signifie quun commerant qui prati-querait un prix plus lev que les autres naurait aucun client tant que les autres vendeurs auraient des stocks suffisants pour faire face la demande. Tous les ven-deurs vont donc vendre leurs produits au mme prix.

    Les consommateurs et les producteurs sont libres dentrer et de sortir du march. Considrons par exemple un march sur lequel le cot de production des vendeurs est infrieur au chiffre daffaires. Les vendeurs ralisent donc un profit strictement positif. Si lhypothse de libre entre est vrifie, de nouvelles entreprises, attires par les perspectives de profit, vont dcider dentrer sur le march. Cela va augmenter la quantit de biens disponibles sur le march et vraisemblablement favoriser une baisse du prix de vente. Larrive dentreprises nouvelles va se poursuivre jusqu ce que les perspectives de profit disparaissent. Toutes les entreprises intervenant sur le march auront alors un cot de production gal leur chiffre daffaires et feront un profit nul.

    Les facteurs de production circulent librement . Le capital et la main-duvre se diri-gent spontanment vers les marchs o la demande est suprieure loffre.

    La concurrence parfaite est rarement observe dans la ralit, mais constitue une situa-tion de rfrence utile.

    2.1.2 La concurrence imparfaiteOn parle de concurrence imparfaite pour qualifier un march qui ne vrifie pas au moins lune des hypothses de la concurrence parfaite. La concurrence parfaite lamine les profits des producteurs ; ils cherchent donc limiter la concurrence pour acqurir un pouvoir de march. Traditionnellement, on distingue deux grandes catgories de mar-chs caractristiques de la concurrence imparfaite : les marchs oligopolistiques et les marchs de concur rence monopolistique. La thorie des marchs de concurrence impar-

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    faite permet danalyser la formation des prix et la rpartition du bien-tre entre les cat-gories dagents en fonction des formes de concurrence.

    Les marchs oligopolistiques

    Sur les marchs oligopolistiques , le nombre peu lev ou la taille de certains producteurs en situation de domination sur les autres firmes rduit la concurrence par les prix. Les producteurs peuvent alors vendre un prix suprieur au prix de concurrence parfaite, ce qui leur procure un surprofit mais nuit aux acheteurs. Le monopole est un cas extrme : dans cette situation, un seul vendeur fait face un grand nombre dacheteurs. La SNCF est par exemple encore largement en situation de monopole pour le transport de passagers en France. Cependant, ce march est ouvert la concurrence depuis 2010 et nous verrons comment cela peut se justifier dans le chapitre 10. En revanche, sur un march en situation de monopsone , un seul acheteur fait face un grand nombre de vendeurs. Les producteurs agricoles peuvent se trouver dans une situation proche face la grande distribution.

    Les marchs de concurrence monopolistique

    Sur les marchs de concurrence monopolistique , de nombreux producteurs sont en concurrence effective, mais chacun peut diffrencier ses produits de ceux de ses concur-rents. Le consommateur peut choisir dans une gamme largie de produits, ce qui le satisfait, mais le prix est suprieur au prix de concurrence parfaite (par exemple, une marque de lessive qui dveloppe un produit plus efficace et plus respectueux de lenvi-ronnement ou, plus gnralement, leffet des marques sur les consommateurs).

    Ltendue du march2.2.

    Un march est caractris par une certaine homognit des biens qui sy changent et une certaine tendue gographique. Il est important la fois pour les producteurs et les pouvoirs publics de discerner ltendue du march respectivement pour identifier leurs concurrents et prendre des dcisions de politiques conomiques.

    Par exemple, on peut se demander sil fait sens de parler dun march du travail franais. A priori, en raison de la mobilit imparfaite des travailleurs, il y aurait en France plu-sieurs marchs locaux du travail, par exemple un march pour la rgion lyonnaise. En outre, de nombreux emplois requirent une offre de travail particulirement qualifie. Il est alors impossible de substituer du travail non qualifi au travail qualifi. En dautres termes, travail qualifi et travail non qualifi ne sont pas homognes et devraient donc schanger sur des marchs distincts.

    En fonction du degr de prcision souhait, il est possible de distinguer un nombre plus ou moins important de marchs. Parfois, une vue panoramique est trs pertinente ; dans dautres cas, un dcoupage plus fin simpose.

    Prix nominaux, relatifs, rels et constants 2.3.

    Les prix sont un vecteur dinformation essentiel au fonctionnement dune conomie de march. Les prix que lon observe chaque jour sont exprims en euros courants, en dol-lars, etc. Il sagit de prix nominaux .

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    Lanalyse microconomique raisonne gnralement en termes de prix relatifs. Un prix relatif correspond la quantit dun bien que lon peut changer contre une unit dun autre bien. Par exemple, un ordinateur qui cote 900 (prix nominal) est trois fois plus cher quune console 300 (prix nominal), indp endamment de lunit montaire : son prix relatif est alors gal 3, en retenant une console comme unit. Cela signifie que lon peut acheter un ordinateur ou trois consoles en effectuant une mme dpense.

    Le prix rel est un prix relatif particulier. Il rapporte le prix nominal dun bien celui du travail. Il montre donc la quantit de travail ncessaire pour pouvoir acqurir ce bien.

    Linflation modifie les prix nominaux sans changer les prix rels. Les prix constants ou en valeur constante mesurent lvolution dans le temps des prix nominaux dflats de linflation.

    3. La loi de loffre et de la demandeLoffre et la demande dsignent respectivement les quantits de biens que les acteurs sur un march sont prts vendre ou acheter pour un prix donn.

    Les courbes doffre et de demande3.1.

    Toutes choses gales par ailleurs, la courbe doffre indique comment loffre dun bien volue en fonction du prix de vente. Cette courbe est gnralement croissante : lorsque le prix augmente, les entreprises dcident de produire davantage. Une courbe doffre S1 est reprsente la figure 1.1 : par exemple, les entreprises offrent une quantit Q1 lors-que le prix est gal P1. Toute s choses gales par ailleurs, la courbe de demande indique comment la demande dun bien volue en fonction de son prix. Pour la plupart des biens, la demande diminue avec le prix. La figure 1.2 reprsen te une courbe de demande typique D1.

    1.1Figure

    Courbes doffre.S1Prix

    QuantitsQ1

    P1

    Q2

    S2

    LLoffre et la d

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    1.2Figure

    Courbes de demande.Prix

    QuantitsQ1

    P1

    D1 D2

    Q2

    Loffre et la demande peuvent tre plus ou moins sensibles au prix du bien considr. Par exemple, si les entreprises utilisent leurs capacits de production au maximum, elles ne pourront, du moins court terme, augmenter significativement leur production mme si le prix augmente. Loffre sera alors trs peu sensible au prix, comme illustr dans la partie gauche de la figure 1.3 : la courbe doffre est trs verticale. linverse, si les capa-cits de production sont excdentaires, les entreprises pourront dcider de produire beaucoup plus pour une petite augmentation de prix. On sera alors dans la situation reprsente droite sur la figure : la courbe doffre est trs aplatie.

    1.3Figure

    Sensibilit de loffre au prix : une mme variation de prix P,correspond un ajustement de la demande beaucoup plus grand droite qu gauche.

    Prix Prix

    Quantits

    Offre trssensible

    Offre peusensible

    Q

    P

    Q

    P

    3.1.1 Quantits offertes et cots de productionLes quantits offertes dun bien dpendent de son prix, mais galement dautres varia-bles, en particulier du prix des matires premires ou des salaires et, plus gnralement, de tous les cots de production. Si ses cots de production diminuent, lentreprise pourra produire davantage pour un mme cot. la figure 1.1, elle produira par exem-ple Q2 la place de Q1 lorsque le prix sera P1. Cela se traduit par un dplacement hori-zontal de sa courbe doffre de S1 S2. Autrement dit, le prix demand par lentreprise pour une quantit donne Q1 ou Q2 par exemple diminue.

    3.1.2 Quantit s demandes et revenuLes quantits demandes par les consommateurs ne dpendent pas seulement du prix du bien considr. Elles dpendent galement dautres variables comme le revenu ou les gots. Si les consommateurs deviennent plus riches, ils pourront demander une quan-

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    tit suprieure de biens pour un mme prix. la figure 1.2, ils demanderont par exem-ple une quantit Q2 la place de Q1 lorsque le prix sera P1. Une hausse du revenu se traduira ainsi par un dplacement horizontal de la courbe de demande.

    Le mcanisme de march 3.2.

    Un march est le lieu thorique o se rencontrent loffre et la demande dun bien parti-culier. Les courbes doffre et de demande symbolisent les comportements des offreurs et des demandeurs.

    La figure 1.4 reprsente les courbes doffre et de demande dun bien particulier. On sup-pose que les prix stablissent librement. Lorsque le prix est gal P1, la demande est infrieure loffre. Il y a donc excs doffre. Afin de vendre leur surplus, les producteurs ont tendance diminuer leurs prix. Ce processus se poursuit jusqu ce que lexcs dof-fre disparaisse. Le prix est alors gal P et une quantit Q est offerte sur le march.

    Lorsque le prix est gal P2, loffre est suprieure la demande. Il y a donc pnurie. Certains consommateurs sont prts payer plus pour pouvoir consommer le bien dis-ponible en quantits limites. Ce processus se traduit par une hausse du prix, qui se poursuit jusqu ce que loffre et la demande soient gales. Une quantit Q est alors change au prix P.

    Lorsque le prix est gal P, le march est en quilibre. Il ny a ni excs doffre, ni pnu-rie. Cela signifie quau prix de march, toute la demande qui sexprime est satisfaite. De mme, toute loffre trouve un dbouch. Le prix apparat ainsi comme un mcanisme dajustement entre loffre et la demande. Cest la loi de loffre et de la demande : le prix sajuste automatiquement afin dtablir lquilibre sur le march.

    1.4Figure

    quilibre du march.Prix

    QuantitsQ*

    P*

    Demande Offre

    0

    P2

    P1

    La loi de loffre et la demande assure lautorgulation du march. Cependant, elle fonc-tionnera dautant mieux que les agents la connaissent et en dduisent les choix et les arbitrages qui maximisent leur satisfaction. En ce sens, la loi de loffre et de la demande est un jeu social incluant des rgles implicites, des croyances, et des institutions.

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    quilibre partiel et quilibre gnral3.3.

    Deux biens sont des substituts si la demande de lun augmente lorsque lautre devient plus che r. Les deux biens ont des usages suffisamment proches pour pouvoir rpondre aux mmes besoins des consommateurs. Aussi, si lun des biens devient plus cher, cer-tains consommateurs vont dcider de consommer moins de celui-ci et plus de lautre bien. Un exemple classique est celui du beurre et de la margarine. Si le prix du beurre augmente, certains consommateurs vont rduire leur consommation de beurre mais augmenter celle de margarine.

    Deux biens sont des complments lorsque la demande de lun diminue lorsque lautre devient plus cher. Le consommateur consomme les deux biens conjointement afin de satisfaire ses besoins. Par exemple, il utilise une voiture et de lessence ou une sance de cinma et un paquet de pop corn. Ainsi, la variation du prix dun bien affecte la demande de lautre : la demande de pop corn diminue lorsque le prix des sances de cinma augmente.

    Les marchs sont donc lis entre eux. Ils sont plus ou moins interdpendants. Lanalyse conomique adopte deux optiques diffrentes lorsquelle analyse la formation de lqui-libre de march. Lapproche dquilibre partiel considre un march donn et ltudie sans sintresser aux autres marchs dans lconomie. Elle met ainsi laccent sur les effets de premier tour, cest--dire sur des effets directs. On tudie ainsi limpact dune varia-tion de prix ou de taxe sur loffre et la demande dun bien, en faisant comme sil sagis-sait du seul bien de lconomie. Par exemple, une augmentation des taxes sur le fioul rduira certainement sa consommation. Lapproche dquilibre gnral envisage la loi de loffre et de la demande sur tous les marchs en mme temps. Elle considre ainsi que le prix dquilibre sur un march dpend des prix dquilibre sur tous les autres mar-chs. Elle tient compte des effets de second tour, cest--dire des effets indirects qui dcou-lent de linterdpendance des marchs. Par exemple, laugmentation des taxes sur le fioul pourra se traduire par une augmentation de la demande dlectricit, qui modi-fiera son tour la demande sur dautres marchs, ce qui pourra nouveau modifier la demande de fioul, ventuellement la hausse. Ces effets de second tour peuvent jouer en sens inverse des effets de premier tour et peuvent mme parfois les contrecarrer.

    RsumLconomie tudie lallocation des ressources rares entre fins concurrentes. Lapproche microconomique cherche expliquer le comportement dagents conomiques suppo-ss rationnels. Un agent est rationnel lorsquil utilise les moyens les plus adquats pour atteindre ses objectifs. La microconomie construit des modles pour comprendre com-ment les agents effectuent leurs choix. Ces modles doivent tre compris comme des simplifications de la ralit, qui en accentuent les points saillants. Le tout est peru comme la somme des parties : pour tudier un phnomne, le microconomiste part des comportements individuels et procde ensuite par agrgation.

    Le march dun bien particulier est le lieu o se confrontent loffre et la demande. Le fonctionnement dun march dpend trs troitement des formes de concurrence qui sy

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    exercent. La concurrence parfaite constitue une situation de rfrence. Toute dviation de celle-ci relve de la concurrence imparfaite.

    Les courbes doffre et de demande symbolisent les comportements des consommateurs et des producteurs. Elles mettent en relation les quantits offertes ou demandes et les prix. Les prix constituent un mcanisme dajustement entre loffre et la demande. Lorsquils stablissent librement, la loi de loffre et de la demande conduit leur gali-sation. Le march peut tre tudi du point de vue de lquilibre partiel ou de celui de lquilibre gnral. Lanalyse dquilibre partiel tudie le march dun bien particulier, comme sil sagissait du seul march de lconomie. Elle ne prend pas en compte les interdpendances des marchs contrairement lanalyse dquilibre gnral.

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    Exercices

    Production des agrocarburants et prixExercice 1 :

    Le modle de march de concurrence parfaite dont nous disposons est trs simplifi. Il sera enrichi dans les chapitres suivants. Il permet cependant danalyser les effets de la production de carbu rants partir de matriaux organiques issus de la production agri-cole (agrocarburants ou biocarburants). Les prix subissent des influences multiples ; nous isolerons dans cet exercice les effets de la seule production dagrocarburants, tou-tes choses restant gales par ailleurs (quilibre partiel).

    1. Quel peut tre leffet de la production des agrocarburants sur le prix du baril de ptrole ?

    2. Quel peut tre leffet de la production des agrocarburants sur le prix des produits agricoles utiliss, tels que le mas, le colza ou la canne sucre ? On distinguera le cas des agrocarburants de premire gnration, issus des produits alimentaires eux-mmes (le mas par exemple), et ceux issus des sous-produits ligno-cellulo-siques (feuilles, tiges ).

    Solution

    1. Les biocarburants, utiliss seuls ou en complment des carburants dorigine fossile, sont des substituts de ces derniers. Ceci signifie que pour une consommation gale dnergie, si le prix des agrocarburants est infrieur celui du ptrole, la production dagrocarburants diminuera la demande de ptrole. La production dagrocarburants a donc pour effet de rduire le prix du baril de ptrole, toutes choses tant gales par ailleurs (voir figure 1.5)4. La substitution dagrocarburants rduit la demande de ptrole, qui se dplace de D1 D2. Si loffre de ptrole est inchange, le prix du march baisse alors de P1 P2. plus long terme, si la production dagrocarburants est infrieure laugmentation de la demande dnergie, elle ralentira la hausse du baril.

    4. Dans les exercices, les prix sont en abscisses et les quantits en ordonnes. Bien sr, on peut tout aussi bien reprsenter les quantits en abscisses et les prix en ordonnes.

    1 L bi b

    Solution

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  • 13

    1.5Figure

    Effet des biocarburants sur le prix du baril de ptrole.

    Prix

    Quantits

    Offre

    D1

    D2

    P2 P1

    2. Les agrocarburants ouvrent un nouveau dbouch lactivit agricole. Si la produc-tion de carburants rsulte de la partie alimentaire (ou noble) de la plante, il y a riva-lit entre lusage alimentaire et lusage nergtique de cette dernire. En supposant la production agricole constante, loffre de produits des fins dalimentation se rduit et le prix des produits alimentaires augmente. Loffre disponible pour lalimentation diminue de S1 S2. Pour une mme demande, la quantit disponible pour lalimen-tation diminue de Q1 Q2 et le prix augmente de P1 P2 (voir figure 1.6). Seule une augmentation de la production pourrait viter cette hausse de prix.

    1.6Figure

    Effet de la production des agrocarburants de premire gnration sur le prix des produits agricoles utiliss.

    Prix

    QuantitsS1

    S2

    Q1

    Q2

    P1 P2

    Demande

    Si la production de carburants rsulte de la partie non alimentaire de la plante, il y a complmentarit entre les deux usages. Loffre de biens alimentaires ne diminue pas et le nouveau dbouch permet de rduire les cots de production. Dans ce cas, le prix des biens alimentaires devrait diminuer.

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  • 14

    Courbes doffre et de demandeExercice 2 :

    Un marchand de glaces install proximit dun parc public a lhabitude de vendre ses glaces au prix de 1 la boule.

    1. Sur un graphique, tracez la courbe doffre puis la courbe de demande un aprs-midi ensoleill et un aprs-midi pluvieux.

    2. Ces courbes de demande sont-elles parallles ? Commentez et expliquez.

    Solution

    1. La courbe doffre est verticale puisque le marchand vend les glaces au mme prix, quelle que soit son activit. Lorsque le temps change, les prfrences des consom-mateurs varient : deux courbes de demande diffrentes sont ainsi reprsentes la figure 1.7. La courbe D1 correspond aux jours ensoleills : la demande est forte pour tous les niveaux de prix. La courbe D2 correspond aux jours pluvieux : la demande est faible et ne saccrot que lorsque le prix est trs bas. Par beau temps et au prix pra-tiqu (1 /boule), la demande est forte et le marchand vend Q1 ; par temps pluvieux, la demande est trs faible et le marchand ne vend que Q2.

    1.7Figure

    Demandes par beau temps et par temps de pluie.

    Prix

    Quantits Offre

    D1Q1

    1

    D2Q2

    2. Les deux courbes de demande sont des fonctions dcroissantes du prix. Mais elles ne sont gnralement pas parallles car lintensit du besoin varie. Lorsquil fait trs chaud, de nombreux consommateurs ne renonceraient pas leur glace mme pour un prix lev. En revanche, si le temps est pluvieux, les amateurs de glaces renon-ceront rapidement consommer et le prix devra tre trs faible pour les inciter acheter.

    1 L b d

    Solution

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  • 15

    Loi de loffre et de la demande et quilibre de marchExercice 3 :

    Loffre et la demande dun bien dpendent de son prix p, qui sajuste librement. La fonc-tion de demande a pour expression D = 100 0,5p. La fonction doffre est S = 2p 20. On suppose que 10 p 200.

    1. Tracez les courbes doffre et de demande sur un graphique.

    2. Le march est en quilibre lorsque loffre et la demande sont gales. Dterminez lquilibre du march, cest--dire le prix et la quantit dquilibre.

    3. Que se passe-t-il si le prix pratiqu diffre du prix dquilibre ?

    Solution

    1. Les courbes doffre et de demande sont reprsentes la figure 1.8.

    1.8Figure

    Courbes doffre et de demande.

    50 100 150 200Prix

    Quantits

    Demande

    Offre

    50

    100

    150

    200

    250

    300

    350

    2. Loffre et la demande sont gales quand D = S, cest--dire 100 0,5p = 2p 20. En rsolvant, on trouve p = 48. Loffre et la demande sont alors de 2 48 20 = 76. Cet quilibre correspond au point dintersection entre loffre et la demande la figure 1.8.

    3. Si le prix sur le march scarte de p = 48, le march nest plus lquilibre. Si p < 48, la demande est suprieure loffre. Tous les consommateurs ne peuvent tre satis-faits. Cette pnurie favorise une hausse des prix (jusqu p = 48). Si p > 48, loffre est suprieure la demande. La production ne peut tre entirement vendue. Cet excdent favorise la baisse des prix (jusqu p = 48).

    Dplacement de la courbe de demande et dplace-Exercice 4 : ments le long de cette courbe

    On considre un consommateur dont la fonction de demande dun bien peut tre repr-

    sente par la courbe de demande dquation D =10 p , o D est la quantit demande

    au prix p. On suppose que 0 p 100.

    1 L b

    Solution

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  • 16

    1. Dplacement sur la courbe de demande.

    a. Quel doit tre le prix pour que la demande soit gale 6 biens ?

    b. Si le prix est gal 36, quelle est la quantit consomme ?

    c. Que se passe-t-il si le prix augmente ?

    d. Que se passe-t-il si le prix diminue ?

    e. Calculez le prix pour lequel la demande est nulle et la quantit consomme pour un prix nul. Tracez la courbe de demande.

    2. la suite dun choc positif, la demande change. Elle devient telle que

    D =16 p .

    a. Tracez cette nouvelle courbe de demande.

    b. Quest-ce quun choc positif de demande ? Donnez un exemple dactualit.

    3. Expliquez la diffrence entre dplacements sur une courbe de demande et dplacement de la courbe de demande.

    Solution

    1.

    a. On a D = 6 10 p = 6 p = 4, cest--dire p = 16.

    b. On a D =10 36 , cest--dire D = 4.

    c. Puisque la courbe de demande a pour quation D =100 p , sa pente est gale

    D / p = 1/ 2 p( ) qui est ngatif. La courbe de demande est dcroissante par rapport au prix : lorsque le prix augmente, les quantits demandes diminuent.

    d. Pour la mme raison, lorsque le prix diminue, les quantits demandes augmentent.

    e. La demande est nulle quand 10 p = 0, cest--dire pour un prix gal 100.

    Lorsque le prix est nul, 10 units de bien sont consommes. La courbe de demande est dcroissante et convexe (voir figure 1.9).

    1

    Solution

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  • 17

    1.9Figure

    Courbe de demande.

    20 40 60 80 100p

    2

    4

    6

    8

    10D

    2. Dplacement de la courbe de demande.

    a. La nouvelle courbe de demande est obtenue par dplacement vertical de la courbe de demande prcdente ; pour un prix donn p, 6 units de bien supplmentaires sont consommes (voir figure 1.10).

    1.10Figure

    Dplacement de la courbe de demande.

    20 40 60 80 100 p

    5

    10

    15

    D

    Nouvelle courbe de demande

    Ancienne courbe de demande

    b. Un choc de demande modifie les arbitrages du consommateur : il conduit donc un dplacement de la courbe de demande. Le choc est positif lorsquil accrot la demande pour tous les niveaux de prix. La courbe de demande se dplace alors vers le haut. La hausse des revenus, une modification des gots ou des besoins sont des exemples de chocs de demande. Ainsi, lautomne 2009, lpidmie de grippe A-H1N1 a entran une augmentation considrable de la demande de solu-tions antibactriennes pour les mains ; une vague de froid gnre galement une augmentation de la demande dlectricit.

    3. La forme (convexit plus ou moins forte) et la pente (plus ou moins verticale ou hori-zontale) de la courbe de demande synthtisent les prfrences (gots) et les contraintes (budget) du consommateur. Tant que celles-ci ne changent pas, la courbe de demande reste la mme : elle caractrise le consommateur. Dans ce cas, si le prix (ou loffre) du march varie, la rponse du consommateur sexprime par un dplacement sur la courbe de demande. Il consommera plus ou moins, en fonction de la variation du prix du march. Cest ce que lon constate la figure 1.9 : si le prix des biens alimentaires

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  • 18

    augmente, la quantit consomme diminue. Un choc de demande change les lments de calcul du consommateur, ses prfrences ou ses contraintes. Le consommateur doit faire de nouveaux arbitrages qui se traduisent par une courbe de demande diffrente. Dune manire gnrale, tout changement dans les prfrences ou les contraintes du consommateur se traduit par une nouvelle fonction de demande et donc un dplace-ment de la courbe de demande. Lorsque les prfrences sont inchanges mais que la contrainte budgtaire varie, la nouvelle courbe de demande est parallle la premire. Dans ce cas, pour le mme prix de march, le consommateur achte plus (choc positif) ou moins (choc ngatif). Cest ce que lon vrifie la figure 1.7 : lorsque la mto varie, la courbe de demande de glaces se dplace, ce qui explique que les quantits vendues changent pour le mme prix.

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