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N°123 du 18 au 24 octobre 2018 3 ÉDITOtenir les interventions militaires. L’ar-mée existe pour défendre le pays, protéger les frontières, mais pas pour tuer les Brésiliens

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3N°123 du 18 au 24 octobre 2018

Foc

usÉDITORechute

Cinq morts, plusieurs blessés, des biens matériels partis en fumée, intervention des

forces de l’ordre pour disperser des manifestants mécontents des résultats proclamés et défavorables à leurs candidats… C’est le triste bilan des élections municipales du 13 octobre. Les conséquences de la crise post-électorale de 2010 semblent déjà se perdre dans la mémoire individuelle et collective de chacun. Pis, ce spectacle auquel nous avons eu droit avant, pendant la campagne et dès la proclamation des résultats, interpelle sur le fait que les vieux démons n’ont jamais été chassés du terrain politique. Avec le RHDP et le PDCI désormais face à face, les craintes renaissent. Le front politique est à nouveau vif, disons très vif. Repli identitaire à re-lent religieux et ethnique, méfiance et menaces se sont de nouveau in-vités dans les débats. Une situation qui donne raison à tous ceux qui ont déploré les arrangements politiques qui ont abouti à une amnistie des crimes commis durant la crise post-électorale. Les cicatrices des plaies d’hier sont encore visibles pour les victimes, mais effacées pour les bourreaux. Qui seront les victimes et les bourreaux de demain ? Le rendez-vous de 2020, qui avance à grands pas, regorge plusieurs en-jeux. Les ingrédients sont-ils réu-nis pour une autre crise avec son corollaire d’assassinats, d’exilés et de procès à n’en point finir ? Les Ivoiriens retiennent leur souffle. La peur s’invite au menu, savamment alimentée par une classe politique qui manipule à souhait le peuple. La paix n’a jamais été aussi fragile depuis la fin 2011. Pourtant, chaque camp se présente comme faiseur de paix, réconciliateur et seul apte à bâtir une nation prospère et apaisée. Les discours tranchent avec la réa-lité et chacun s’enferme de plus en plus dans sa bulle. Pour paraphra-ser les Américains, nous dirons : que Dieu sauve la Côte d’Ivoire !

OuakaltiO OuattaRa

RENDEZ-VOUS

Le pourcentage des femmes rurales en Côte d’Ivoire vivant en dessous du seuil de pauvreté, selon la ministre de la femme, de la famille et de l’enfant, Ly-Ramata Bakayoko.

75

LA PHOTO DE LA SEMAINE

Le 31 octobre, l’Inde va inaugurer la « statue de l’unité », d’une hauteur de 182 mètres, elle représente Vallabhbhai Patel, l’un des pères de l’Inde et figure du nationalisme hindou.

LE CHIFFRE

• « On savait que ça allait être diffi-cile. La pelouse était difficile à jouer. Ils nous ont imposé le défi physique et les garçons ont répondu présents. On venait pour prendre des points, on en a pris un, nous ne sommes pas mal-heureux ». Ibrahim Kamara, coach des Eléphants après le match contre, le 16 octobre.

• « Beaucoup de Brésiliens ignorent que d’autres ont été torturés et as-sassinés pendant la dictature. C’est désespérant de voir des gens sou-tenir les interventions militaires. L’ar-mée existe pour défendre le pays, protéger les frontières, mais pas pour tuer les Brésiliens dans les favelas ». Juninho Pernambucano, ancienne gloire de l’Olympique lyonnais, le lun-di 15 octobre.

ILS ONT DIT...

Le Premier ministre du Yémen, Ahmed ben Dagher, limogé, le 15 octobre pour mauvaises performances économiques.D

OWN

UP

Madagascar qualifié après sa victoire le 16 octobre sur la Guinée Equatoriale, va disputer pour la première fois de son histoire, une Coupe d’Afrique des nations.

UN JOUR, UNE DATE20 octobre 2011 : Le Colonel Mouammar Kadhafi, Guide de la Libye (1969 à 2011) est tué à Syrte après la prise de pouvoir par le Conseil national de transition (CNT).

Naftaly Le soldat de Jah en Concert Live au Parker Place à Marcory Zone 4.

Jeudi 25 octobre 2018 :

« Sofitel Comedy Club » avec Chucken Pat au Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan-Cocody.

Vendredi 26 octobre 2018 :

3ème édition de l’Africa Cyber Security au Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan-Cocody.

Du 24 au 26 octobre :

Geneviève Brou en concert Live au Palais de la culture de Treichville.

Dimanche 28 octobre 2018 :

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4 Journal d’Abidjan - l’Hebdo 5N°123 du 18 au 24 octobre 2018

kou pour le conseil régional de l’Indénié Djuablin (Est) et d’une vingtaine d’autres candidats soutenus de façon officieuse par le RHDP, ou encore de Ma-madou Koulibaly (commune d’Azaguié), qui a préféré ne pas se présenter sous les cou-leurs de son parti », explique-t-il. Les vrais indépendants, peu nombreux, à l’en croire, serait ceux-là « qui auront joué franc jeu avec le peuple qui leur a accordé ses suffrages, sur-tout dans le cadre d’une élec-tion dite de proximité ». Le fait que les deux candidats PDCI/RHDP Patrick Achi et Charles Donwahi aient clairement opté pour le RHDP après leur élec-tion contribuent également à brouiller le jeu, pour une reconfiguration politique qui tarde à se dessiner clairement.

Déconvenue La moisson aura été très faible pour les indé-pendants se réclamant proche de Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale. Au final, sur la quinzaine de can-didats, une poignée a pu être élue, notamment à Ferké, Kas-seré et Gbon (nord). La plus grande surprise parmi ces der-niers, est venue de son bras droit, Alain Michel Lobognon, défait par son ex-directeur de cabinet au ministère des sports Fulbert Beugrefoh et candidat RHDP. La défaite de Théfour Koné dans la com-mune d’Abobo, seul candi-dat pour qui Guillaume Soro avait officiellement annoncé son soutien, a marqué une douche froide pour ce dernier. « Maintenant on sait ce que pèse chaque parti et chaque camp et cela fut un bon test avant 2020 », estime un cadre du RDR pour qui « Guillaume Soro doit en tirer les leçons et adopter une position claire vis-à-vis de son parti et de la nouvelle donne politique. » Peu bavard, ce dernier est resté loin des élections munici-pales, du moins officiellement. Une position qui a poussé certains observateurs à dire que le président du parlement est encore dans une phase « d’observation de l’évolution de la vie politique. »

La configuration de 2020 sera sans doute différente. Il faut s’attendre à une entrée en jeu de la tendance Sangare du FPI. Il y a aussi la question de Guillaume Soro. Que va-t-il faire? Mais les enseignements de ces élections sont néces-saires pour chacune des par-ties engagées en vue d’établir une stratégie.

3 QUESTIONS À

En terme politique, le scrutin confirme l’incertitude de 2020. Le RHDP apparaît comme la première force politique mais la percée des indépendants, la résistance du PDCI, le taux de participation et l’incerti-tude quant au choix définitif des candidats PDCI du RHDP et de leurs votants bémolisent considérablement la victoire du RHDP et montrent que tout est envisageable pour 2020.

Historien

ARTHUR BANGA

1 Quelles sont les leçons à tirer du scrutin ?

2 Peut-on parler d’une reconfiguration poli-

tique ?

3 Ces élections donnent-elle un avant-goût de ce que sera 2020 ?

Il faut avant tout déplorer et dénoncer les violences et les morts liés à ce scrutin et s’inquiéter, à juste titre, pour 2020 où les enjeux seront plus grands. Dès lors, il est néces-saire de prendre des mesures pour sensibiliser le public, et aller rapidement vers la ré-forme de la CEI annoncée par le chef de l’État qui, au regard de ces incidents, devient une nécessité.

26,027. Les indépendants et les candidats PDCI/RHDP se partageant 150 000 voix. « C’est significatif et cela signifie que notre majorité est incontestable », prédit un cadre de la rue Lepic, qui se projette déjà vers la présiden-tielle. Le grand perdant de ce scrutin est le Front populaire ivoirien (FPI), qui s’en sort avec 2 maires élus sur 12 candidats et 1 président de conseil régional sur 2 candi-dats.

Troubles fêtes Vu comme des arbitres du scrutin, les indé-pendants vainqueurs faussent déjà le calcul du jeu politique. Avec une percée dans les bastions traditionnellement RDR (Nord), certains d’entre eux ont annoncé un ralliement au RHDP. De source proche de cette alliance, une tren-taine de maires indépendants élus sur 56 devraient rejoindre le RHDP, contre une dizaine pour le PDCI, alors qu’une autre dizaine devrait conser-ver leur étiquette d’indépen-dant. « Le retour des élus indépendants au sein de leurs partis d’origine, fausse parfois le jeux démocratique. Tout en augmentant le nombre d’élus de partis politiques, ils confir-ment la règle selon laquelle il y’a des faux et de vrais indé-pendants », clarifie Firmin Kouakou. Selon ce dernier, « les faux indépendants » sont parfois ceux suscités par des partis afin de s’attirer l’élec-torat des autres partis ou des indécis. « Ce fut le cas pour le ministre Pascal Abinan Koua-

RECONFIGURATION POLITIQUE : QUI PÈSE QUOI ?Très attendues, les élections couplées comptant pour les municipales et régionales se sont tenues le 13 octobre et ont donné leur verdict le 16 octobre. Dans un contexte de divorce entre alliés au pouvoir, ces élections étaient cen-sées révéler une nouvelle carte politique et permettre aux forces en présence de se jauger avant l’élection présidentielle de 2020. Entre contestations et regrets, l’heure est au bilan pour les différents partis (RHDP, PDCI, FPI), avant d’aborder le dernier virage pour le ren-dez vous fatidique. Dans la capitale économique, on se demande déjà qui pèse quoi, où, et surtout qui peut pré-tendre à quoi ? Ces résultats sont-ils un avant-goût de la présidentielle ? L’heure est au décompte et chaque parti a une idée de ce qui l’attend.

Les verdicts sont connus pour tous. En dépit des violences qui ont émaillé

le scrutin par endroits et des contestations suivies de vio-lences, la Commission élec-torale indépendante (CEI) a proclamé tous les résultats. Les élections seront néan-moins reprises dans deux circonscriptions électorales, Facobly pour le compte du conseil régional du Guemon (ouest), et dans la commune de Port Bouët (district d’Abi-djan). En attendant la confir-mation ou non des résultats par le Conseil constitution-nel, plusieurs listes vaincues s’organisent afin de contester les résultats tels que procla-més par la CEI. On crie à la fraude dans tous les camps, présidentiel, opposition et indépendant, alors que des observateurs électoraux dénoncent plus de 200 inci-dents qui ont parfois entraîné mort d’hommes et des dégâts matériels.

À chacun son poids Ils se sont « mesurés », comme on le dit désormais à Abidjan pour connaître le poids poli-tique de chacun. Car jusque-là, le seul baromètre pour jau-ger les uns et les autres était la carte électorale issue du premier tour de l’élection pré-sidentielle de 2010. En l’ab-sence d’une partie de l’op-position qui boycotte toutes les élections depuis 2011, on peut dire que les partis politiques qui ne cachent pas leur ambition à conserver le

pouvoir ou à le reconquérir en 2020, savent désormais ce qu’ils valent. « Le recul du nombre d’élus des indépen-dants comparativement aux élections locales de 2013 (80 contre 56 cette année), peut être vu sous deux angles. Primo, les électeurs ont com-pris l’enjeu politique autour de ces élections, secundo, ils ont décidé de sanctionner certains candidats », analyse l’historien Abou Diomandé. Là où le Rassemblement des houphouëtistes pour la paix et la démocratie (RHDP) se dit grand vainqueur du scru-tin avec 92 élus pour 201 communes et 176 candidats alignés, l’historien y voit plu-tôt un bilan mitigé. « Si nous considérons la victoire du RHDP en fonction du nombre

de candidats parrainés, ce parti enregistre un peu plus de la moitié d’élus soit un taux de réussite d’environ 55%. Ce n’est pas une grande vic-toire », tranche-t-il. Tout en précisant que cette coalition portée principalement par le Rassemblement des répu-blicains (RDR) se présente désormais comme un parti avec des racines sur l’en-semble du territoire national, marquant par la même occa-sion une avancée face à ses adversaires. Une situation qui

confine le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) dans les zones du centre du pays et du sud-ouest. En alignant 104 candidats, le plus vieux parti du pays a obtenu 50 élus, soit un taux de réussite autour de 48%. « Le PDCI qui comptait 77 communes en 2013, peut

s’estimer perdant mais, il faut relativiser les choses ». Autre fait notable, sur les sept com-munes du district d’Abidjan où il régnait depuis les élec-tions de 2013, il n’en conserve pour l’instant que trois et en cédé autant au RHDP. Le contexte électoral qui inter-vient quelques jours après le divorce au sein du RHDP peut biaiser les résultats. Des cadres PDCI, bien que candi-dats du RHDP, ont surement bénéficié d’un électorat PDCI resté fidèle à leur personne

mais pas nécessairement au RHDP », prévient l’historien. Mais au sein du RHDP l’on voit les choses autrement. Les résultats, selon ces derniers, montrent clairement que l’offre des Houphouëtistes favo-rables au parti unifié « reste la meilleure, celle qui vaille

d’être promue au moment où l’échiquier politique ivoirien est constamment interpellé par un besoin de reconfigura-tion », soutient Yaya Fofana, cadre du RHDP, qui voit en cette victoire un signal fort et une avance psychologique pour cette coalition dans la marche vers 2020. Poussant la réflexion plus loin, le RHDP sur les 2 038 466 votants pour les élections régionales où il comptabilise 18 élus, reven-diquent 802,649, là où le PDCI compte 215,698 voix et le FPI

Largement vainqueur, le RHDP marque une avance psychologique sur ses adversaires dans la course pour 2020.

’’Pour les régionales, Le RHDP compte 802,649 voix, le PDCI 215,698 voix et le FPI 26,027. Les indépen-dants et les candidats PDCI/RHDP se partageant 150 000 voix.

OuakaltiO OuattaRa

Municipales

RHDP : 92INDEPENDANT : 56PDCI-RDA : 50FPI : 2

Régionales

RHDP : 18INDEPENDANT : 3PDCI-RDA : 6FPI : 1PDCI-RDA/RHDP : 2

INDEPEND. INDEPEND.PDCI-RDA PDCI-RDAFPI FPI PDCI-RDA/RHDP

56

RHDP

92 50 2 3

RHDP

18 6 1 2

MUNICIPALES 2018 RÉGIONALES 2018

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6 Journal d’Abidjan - l’Hebdo 7N°123 du 18 au 24 octobre 2018

Après la violence constatée lors des élections locales, doit-on craindre pour 2020 ?

CONTREPOUR

Le pire est à craindre pour 2020. En ce sens que l’élection présidentielle revêt une importance capitale. Si pour ces élections locales où l’un des 3 plus grands partis politique ivoirien, à savoir le FPI tendance Sangaré, était absent et qu’il y a eu des troubles, ce n’est pas celle de 2020 où ce parti fera sans doute son retour, qui n’enregistrera pas de violence. Ayant été dégagé du pouvoir de façon brutale en 2011, ils ne vont pas se laisser faire au cas où il y aurait des irrégularités. Idem pour le PDCI qui cherche le pouvoir d’État perdu il y a 20 ans. Le RDR n’acceptera pas facilement de perdre, vu le climat actuel.

Je pense qu’il n’y aura rien de plus grave que cela en 2020, il ne faut pas sombrer dans le fatalisme. On ne peut pas évi-ter tous les dangers mais le plus important c’est de ne plus retomber plus bas que que nous l’avons déjà été. Les forces de l’ordre sont là et feront leur travail pour rétablir le calme et la sécurité, et ce qui s’est passé lors de ces élections locales va leur servir de leçons pour l’avenir. L’État devra mettre plus de moyens pour sécuriser le processus électoral de 2020 en comblant les failles qui ont occasionné des incidents et des morts cette fois. Il faut aussi que les Ivoiriens fassent preuve de plus de maturité.

ELYSÉE DJÉHÉ OLIVIER EUGÈNE KOUAMÉ

ÉTUDIANT AGENT DES FORCES DE L’ORDRE

LE DÉBAT

Longtemps contestée par des partis de l’opposition, la commission électorale indépen-dante, version Youssouf Bakayoko, vient d’organiser ses dernières élections. La page de cette commission devrait être tournée dans les mois à venir.

OuakaltiO OuattaRa

Au cœur du débat poli-tique depuis plus d’une décennie, la Commis-

sion électorale indépendante (CEI) n’a jamais fait l’unani-mité. Accusée de partialité, la commission elle-même et les personnes qui la composent n’ont jusqu’à là jamais obtenu la confiance de l’ensemble des acteurs politiques. Après avoir remis en cause l’organisation des scrutins par le ministère de l’Intérieur, plusieurs pays africains ont créé des com-missions électorales indépen-

dantes. Mais les expériences réussies du Sénégal et du Gha-na sont loin d’être partagées.

Avec ou sans les politiques ? Les débats sur la recompo-sition de la CEI, de source proche du Premier ministre, devraient reprendre avant la fin décembre dans le cadre de la reprise du dialogue poli-tique. Dialogue qui sera piloté par Amadou Gon Coulibaly lui-même. L’inconnue à date, de-meure la participation ou non de la branche du FPI incarnée

par Aboudrahamane Sangaré. Le camp présidentiel et celui de Sangaré ont montré ces temps-ci leur volonté de se ren-contrer et d’échanger, au point que pour bon nombre d’ob-servateurs, presque plus rien n’empêche les deux camps de se retrouver autour de la même table de discussion. Mamadou Koulibaly, ex-président du par-lement (2000-2011), mettant le pied dans le débat, souhaite une « commission où il n’y pas d’hommes politiques, car elle doit rester neutre. » Soutenant

son argumentation, ce dernier estime que les « politiques ne peuvent être juge et partie. » Une position que ne partage pas Pascal Affi N’Guessan, pour qui la présence de repré-sentants des partis politiques « ne remet nullement en cause l’indépendance de la structure électorale. » Sans faire de pro-positions dans l’immédiat, mais souhaitant que l’opposition soit mieux représentée, avec une ré-duction du nombre de représen-tants des institutions étatiques, il opte plutôt pour une solution « de consensus entre tous les acteurs politiques. » Autre op-tion évoquée dans les salons de certains cadres du parti au pouvoir, la possibilité de confier la gestion des élections au ministère de l’Intérieur. « C’est une option. C’est d’ailleurs ainsi dans les grandes démocraties auxquelles nos pays se com-parent et il ne faut pas l’écar-ter », soutient un membre du secrétariat national du Rassem-blement des républicains (RDR) en charge des questions élec-torales. Le débat de fond n’est pas encore à l’ordre du jour au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), dont le principal objectif demeure le changement du président de la CEI, Youssouf Bakayoko en poste depuis 2010 et dont le mandat a été renou-velé en 2014.

CEI : PLACE À LA RÉFORME

La nouvelle commission électorale indépendante devrait être plus équilibrée et consensuelle.

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8 Journal d’Abidjan - l’Hebdo 9N°123 du 18 au 24 octobre 2018

Polit

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Polit

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« Il n’y a pas d’âge pour bien faire, la politique ce n’est pas sor-cier », se plait à dire celui qui est actuellement le benjamin de l’Assemblée nationale ivoirienne. Elu en 2016 dans la circons-

cription électorale de Bingerville, à l’âge de 31 ans, ce jeune entre-preneur que rien ne prédisposait à la politique a pourtant bien pris ses marques et veut désormais signer un bail de longue durée avec les habitants de cette ville de la banlieue abidjanaise.

Indépendant sous couvert Homme d’affaires, à 25 ans il diri-geait déjà une entreprise et employait de nombreux jeunes de sa localité au moment où il fut happé par la politique à la vieille des élections législatives de 2016. « C’est à deux mois du scrutin que j’ai dit oui aux parents de Bingerville qui m’ont sollicité pour les représenter. Pourquoi ? Peut-être parce que j’ai toujours été à leurs côtés dans leurs moments difficiles comme lorsqu’ils étaient en joie », lance-t-il. Sans ancrage politique, cet agent du BTP a misé sur son altruisme et ses actions philanthropiques à l’endroit des « bingervillois » pour se faire une place dans leur estime.

Sous le poids des sollicitations et mesurant l’ampleur des tâches à accomplir à Bingerville du point de vue du développement, Issouf Doumbia a décidé il y a quelques mois de se lancer à la conquête de la mairie pour, dit-il, mieux répondre aux besoins de ses popu-lations. « En réalité, cette fonction de maire, nous l’exercions déjà parce que nous avons déjà réalisé au bénéfice de nos parents des travaux d’électrification, d’adduction d’eau potable, de reprofilage des voies et de leur entretien. Des choses qui incombent généra-lement aux mairies, sans compter les investissements à hauteur de plus de 400 millions de francs CFA dans d’autres domaines », soulignait-il à l’entame de la campagne électorale. Des arguments qui auront un écho favorable auprès des électeurs de la « vieille ville », qui ont porté leur choix sur lui le 13 octobre dernier, faisant d’Issouf Doumbia le plus jeune maire de Côte d’Ivoire, face à 5 autres candidats indépendants et issus de la majorité présiden-tielle, comme de l’opposition. Il est le premier indépendant à avoir été reçu en grande pompe par le Président de la République et le premier ministre au lendemain de sa victoire

Avec sa double casquette de député maire de cette localité de plus de 51 000 âmes, « l’honorable Doumbia » est conscient des responsabilités qui lui incombent désormais, et se dit apte à « relever le challenge avec le concours de tous ses administrés ».

Amadou Gon Coulibaly a compris que s’il veut être candidat en 2020, il doit être plus présent sur le terrain et au côté des cadres du RHDP. Il n’a pas manqué de le faire lors de ces deux semaines de campagne.’’

Soro, Président du parlement, et Hamed Bakayoko, seul ministre d’Etat et désormais maire de la commune d’Abo-bo, bastion du RDR. Au sein du RHDP, il devra faire face aux ambitions que nourrissent Albert Mabri Toikeusse et Patrick Achi, ou à des degrés moindres, d’autres ex cades

du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) qui ont rejoint la coalition RHDP. « Le choix sera difficile à faire car ils ont leur mot à dire tous autant qu’ils sont, et rien n’est gagné d’avance pour chacun d’entre eux, même si Amadou Gon Coulibaly prend de plus en plus de place », confie l’un des proches de ce dernier.

AMADOU GON COULIBALY MONTE EN PUISSANCE

OuakaltiO OuattaRa

Une dizaine de meeting en deux semaines, des contacts permanents

avec les candidats des listes du Rassemblement des hou-phouetistes pour la paix et la démocratie (RHDP). Le premier ministre Amadou Gon Couli-baly, était sur tous les fronts afin de pousser son camp à la victoire. Les lignes étant désormais claires au sein de la grande famille des houphouë-tistes, ce dernier croit de plus en plus en ses chances d’être parrainé par le RHDP pour bri-guer la fonction suprême.

Positionnement Premier mi-nistre depuis bientôt deux ans, Amadou Gon Coulibaly, même s’il ne le dit pas officiellement, lorgne le fauteuil présidentiel et s’apprête à prendre part à la lutte féroce qui s’ouvre déjà pour la succession du Président Alassane Ouattara.

« Pour l’heure, je suis Premier ministre. Il y a beaucoup à faire et je préfère m’en tenir à cela », lance-t-il quand la question sur son ambition lui est posée. « Amadou Gon Coulibaly a compris que s’il veut être can-didat en 2020, il doit être plus présent sur le terrain et aux côtés des cadres du RHDP. Il n’a pas manqué de le faire lors

de ces deux semaines de cam-pagne », confie un cadre de ce parti pour qui cette présence remarquée, surtout auprès des grosses pointures comme des ministres en fonction, renforce son image auprès de ces der-niers et au sein de l’électorat RHDP.

Pas seul Mais cette course ne se fera pas de tout repos. Pour l’instant, même s’il peut comp-ter parmi les candidats les plus sérieux au sein du RHDP, la bataille reste serrée entre lui et d’autres grosses pointures. D’abord au sein de la famille du Rassemblement des répu-blicains (RDR), ses plus grands challengers restent Guillaume

Depuis la fin de l’idylle entre le Président Alassane Ouat-tara et son aîné Henri Konan Bédié, président du PDCI, les positions sont de plus en plus tranchées. Dans chaque camp, une pression est mise sur plusieurs cadres afin qu’ils choisissent clairement leur camp. Si le PDCI n’hésite pas à remplacer quasi quo-tidiennement des dirigeants qui basculent vers le RHDP, le Président de la République qui tient à une « gouvernance 100% RHDP », n’hésite plus à mettre fin aux fonctions de certains cadres proches de Bédié. Ainsi après Adam Kolia (PCA de la LONACI, président du Conseil général de l’Iffou, Daoukro) et Ger-main N’Dri (porte-parole du PDCI et PCA de la CNAM), limogés lors du Conseil des ministres du 17 octobre et aussitôt remplacés, d’autres membres du PDCI, dont la nomination était politique, se savent sur la sellette. « Faire un choix est désormais impératif car dans chaque camp, on veut être sûr de marcher avec des hommes de convictions », confie un cadre du RHDP/ PDCI qui tarde encore à faire le sien.

EN BREFOUATTARA/BÉDIÉ : DUEL À DISTANCE

Dans des habits de directeur de campagne pour tous les Candidats RHDP, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly en a profité pour lancer des messages forts, tout en se positionnant discrètement pour 2020.

« Un candidat dont la légi-timité et la fidélité ne souffrent d’aucun doute et

qui est actif et discipliné. » Tel est le portrait-robot de celui qui devra porter la candidature du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) à l’élection pré-sidentielle de 2020. Ce dernier sera connu, selon le congrès extraordinaire de ce parti tenu le 15 octobre à Daoukro, au cours de l’année 2019 à l’oc-

casion d’une convention. La date précise n’a pas été révé-lée mais selon des sources proches de ce parti, cela devrait se faire au début du dernier semestre de l’année prochaine. Entre autres pré-tendants, Jeannot Ahoussou Kouadio, Jean Louis Billon, Charles Koffi Diby. Mais des cadres souhaitent que le pré-sident du parti Henri Konan Bédié puisse faire son « dernier

combat avant de transmettre le pouvoir à une nouvelle génération. Il fédère toute les forces du PDCI, tire vers lui les autres partis de l’opposition et plusieurs autres cadres qui ne se reconnaissent pas en le RHDP. Il saura nous conduire aux affaires en 2020 », soutien Gnamien Yao, grand conféren-cier du PDCI. Une thèse qui n’est pas partagée par tous au sein du plus ancien parti

ivoirien. « Il est temps de passer le flambeau afin de relever tous les défis qui nous attendent », pensent d’autres cadres pour qui le PDCI regorge de plusieurs compétences à même de le faire triompher en octobre 2020. Une chose qui devrait se faire avec la collaboration d’autres par-tis, notamment le FPI avec qui il compte mettre sur pied une « plateforme ».

O.O

Présidentielle 2020 Le compte à rebours commence pour le PDCI

Le plus jeune député de Côte d’Ivoire est arrivé en politique un peu comme un cheveu sur la soupe. L’appétit venant en mangeant, Issouf Doumbia a tissé sa toile à Bingerville et nourrit désormais de grandes ambitions pour sa cité.

Malick SaNGaRÉ

ISSOUF DOUMBIA

Le premier ministre Amadou Gon Coulibaly bénéficie de la confiance du Président de la République.

Le prince de Bingerville

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10 Journal d’Abidjan - l’Hebdo 11N°123 du 18 au 24 octobre 2018

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ter un appui à la production, à travers la mise à disposition de matériel végétal et d’intrants agricoles de qualité, et à amé-nager des périmètres irrigués afin d’assurer la disponibilité et la régularité des productions vi-vrières et maraîchères en toutes saisons. Des chiffres qui, selon le ministère, donnent de l’espoir pour l’atteinte de « l’objectif faim zéro. »

OuakaltiO OuattaRa

Le ministre français de l’Eu-rope et des Affaires étran-gères, Jean Yves Le Drian, ef-fectuera les 18 et 19 octobre une visite en Côte d’Ivoire. Un déplacement centré sur les enjeux de diplomatie éco-nomique. Jean-Yves Le Drian visitera le site du futur métro d’Abidjan, un projet qui révo-lutionnera la vie quotidienne des Abidjanais, véritable vi-trine de l’expertise des entre-prises françaises en matière de mobilité urbaine. Il rencon-trera également la commu-nauté française d’Abidjan, qui a progressé de 25% en cinq ans pour atteindre environ 20 000 ressortissants.

Abidjan abritera le 19 octobre une réunion des ministres des Transports de la CEDEAO. Le projet de corridor Abi-djan-Lagos a pour objectif de faciliter la libre circulation des personnes et des biens le entre la ôte d’Ivoire et le géant nigérian. Long de 1022 km, il traverse également le Ghana, le Togo et le Bénin, avant d’atteindre le Nigeria. Les 5 pays concentrent 75% des activités économiques de la région. Les principaux bail-leurs de fonds du projet sont la Banque africaine de déve-loppement (BAD) et l’Union européenne (UE).

autour de 22 000 francs CFA. Il doit verser 17 000 francs CFA au propriétaire et garder 5 000 francs CFA pour lui. Cela, du lundi au vendredi. Les samedis et dimanches, la recette baisse à 18 000 francs. 15 000 pour le propriétaire et 3 000 pour le conducteur » poursuit M. Cis-sé. Ainsi, le sa-laire moyen d’un chauffeur de taxi tourne autour de 90 000 francs CFA par mois. Ibrahim Diaby, le président de l’Association des détenteurs de taxis compteurs de Côte d’Ivoire (ADTC-CI), explique les difficultés actuelles par le faite qu’il y a 20 ans, le pays comptait environ 7 000 taxi-

compteurs. « Aujourd’hui, il y en a près 20 000 », détaille Ibrahim Diaby. « Beaucoup viennent dans le métier mais font faillite. C’est parce qu’il y a beaucoup d’éléments à prendre en compte. Nous sommes à un tournant diffi-

cile », explique-t-il. D’un côté, la démographie et l’urbanisation galopante et de l’autre, l’avène-ment prochain

du métro. « La concurrence des autres taxis n’est pas le problème. Car la demande est encore supérieure à l’offre, in-siste M. Diaby, qui pense que le futur du taxi appartiendra aux compagnies mieux orga-nisées.

TAXIS-COMPTEURS : À LA CROISÉE DES CHEMINSLa vie n’est plus un long fleuve tranquille pour les chauffeurs et propriétaires de taxis-compteurs. L’urbanisation et la forte démographie ivoirienne n’ont pas arrangé les affaires.

Raphaël taNOh

Vingt ans en arrière, le mé-tier de chauffeur de taxi-compteur n’était pas ce

qu’il est devenu aujourd’hui. Le litre de gasoil coûtait à peine 200 francs CFA, et à la fin de la journée, la recette avoisinait 60 000 francs CFA. Mais ça, c’était avant. « Aujourd’hui, vous ne pouvez plus deman-der à un conducteur de taxi de mettre le compteur, parce qu’il roulerait à perte », explique Moussa Traoré, qui fait ce mé-tier depuis 22 ans et possède maintenant son propre bahut.

Concurrence déloyale Pour les chauffeurs et propriétaires, les compteurs ne sont plus adaptés aux réalités actuelles, ce qui favorise les tarifs « né-gociés ». Et Moussa Traoré d’ajouter que le deuxième élé-ment, est la concurrence « dé-loyale » que leur mènerait les véhicules banalisés transfor-més en taxi intercommunaux qui ne paient aucune taxe ni assurance. « On pense que les taxis ont commencé à avoir des difficultés avec l’avène-ment des véhicules banalisés, mais c’est faux. Les difficultés des taxis compteurs ont dé-buté après la dévaluation et la disparition des grandes com-pagnies de taxis qui existaient dans les années 1990 », sou-ligne Hamed Cissé, également chauffeur de taxi. « La recette journalière pour un taxi, tourne

EN BREFCOOPÉRATION :LE DRIAN À ABIDJAN

CORRIDOR ABIDJAN-LAGOS : LES MINISTRES SE CONCERTENT

tendance, selon le ministère de l’Agriculture devrait être renforcée et améliorée par la mise en œuvre du PNIA 2ème génération, qui mettra l’accent sur la transformation structu-relle de l’agriculture. D’impor-tants projets de développe-ment des cultures vivrières sont en formulation ou en exécution, dont le programme d’appui au secteur vivrier pour un montant de 13 milliards de francs CFA, qui vise à appor-

La mise en œuvre du Pro-gramme national d’in-vestissement agricole

1ère génération (PNIA 1) sur la période 2012-2016, porte des résultats encourageants. Selon des chiffres du ministère de l’Agriculture rendus publics dans le cadre de la 38ème journée mondiale de l’alimen-tation célébrée le 16 octobre, on note une augmentation ré-gulière des productions avec un taux moyen de croissance

annuelle de 11,5% pour les cultures vivrières, faisant passer la production globale de 12 millions de tonnes en 2011 à 18 millions de tonnes en 2017, soit une augmen-tation de 51% sur sept ans. Toujours selon ces chiffres, la sécurité alimentaire des po-pulations s’est améliorée et le taux de pauvreté en milieu rural a enregistré une forte baisse, passant de 62,5% en 2008 à 56,8% en 2015. Cette

Agriculture Le PNIA porte ses premiers fruits

Les taxi-compteurs n’existe presque plus.

treprenariat pour contribuer à faire changer les paradigmes. Il invite pour ce faire les jeunes au « devoir de transformation de leur pays et de son écosys-tème économique en posant des actes guidés par l’envie de dépasser leurs limites et d’être les meilleurs dans leurs différents domaines ».

Malick SaNGaRÉ

Après une longue et riche carrière dans différentes entre-prises, aussi bien à l’international qu’en Côte d’Ivoire, Victor Ehoussou n’a pu résister à son désir d’entreprendre. Et de-puis il y fait chemin avec sous les bras son « Café Bawley. »

Victor Ehoussou Valoriser le terroir ivoirien

qui sont des élites dans leur domaine respectif ».

Victor Ehoussou dirige au-jourd’hui une entreprise d’une trentaine d’employés, et réalise un chiffre d’affaires évalué à 300 millions de francs CFA à la fin 2017. Ce dernier se reven-dique membre actif de l’Afrique qui ose et gagne, et entend transmettre sa vision de l’en-

Depuis 2015, Victor Ehoussou a mis sur pied la société « Baw-

ley Group », propriétaire de la marque Café Bawley. Une entreprise à travers laquelle il entend valoriser les produits de la culture du café, issus des terroirs ivoiriens. Ce sont des « capsules de café compatibles Nespresso » confectionnées avec sa touche personnelle, et qui lui ont valu de remporter de nombreux prix aussi bien en Côte d’Ivoire qu’à l’étranger.

Oser Avec 20 années d’expé-rience professionnelle, dont une grande partie dans l’agro-industrie, Victor est titulaire d’un master professionnel en administration des entreprises. Un diplôme qu’il a enrichi en obtenant plusieurs certifica-

tions professionnelles interna-tionales qui ont renforcé ses capacités et fait de lui un for-mateur compétent et sollicité.

Il débute sa carrière profes-sionnelle dans un cabinet de formation et d’études de marché avant de poser ses valises dans des multinatio-nales de l’agro-industrie. Les nombreuses crises qui ont se-coué la Côte d’Ivoire ces der-nières années ont beaucoup influencé ses choix de carrière, avoue-t-il. Devant faire face à chaque fois au départ de ses employeurs, il nourrit l’idée de se mettre à son propre compte. Idée matérialisée depuis 3 ans maintenant avec « Bawley Group », structure au sein de laquelle il emploie « des gagnants, des personnes

Victor Ehoussou veut compter parmi les ambassadeurs de la Côte d’Ivoire.

Nombre de taxis : 20 000

Recette journalière : 22 000 francs CFA

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Jokkolabs Côte d’Ivoire a procédé ce mardi 16 oc-tobre, au lancement officiel d’« Africa code week », un programme d’éducation et de formation sur le langage informatique. Le lycée de jeunes filles Mamie Adjoua de Yamoussoukro a abrité cette 4ème édition. A cet effet, du 15 au 26 octobre, les élèves âgés de 8 à 24 ans recevront une formation gra-tuite au langage informatique via le logiciel « SCRATCH. » Pour cette édition, plus de 250 enseignants et 600 élèves-instituteurs ont été formés. L’année dernière, c’est plus de 73 000 élèves qui ont suivi la formation, permettant à la Côte d’ivoire d’occuper le 4ème rang en Afrique. A terme, le pays compte intégrer les techno-logies de l’information dans le système éducatif, en tant que matière à part entière.

Le Compendium des com-pétences féminines de Côte d’Ivoire (COCOFCI), œuvrant pour la promotion du genre, a lancé le mardi 16 octobre, les activités d’une tribune d’échanges et de partage d’expériences entre ses membres. Dénommée « Dis-moi tout, je veux réussir », l’initiative permettra à ses membres de s’inspirer des expériences pertinentes et novatrices de réussites fé-minines pour construire leur carrière professionnelle, leur leadership et affiner leurs compétences. Invitée pour l’occasion, la sprinteuse Murielle Ahouré a partagé les secrets de sa réussite avec les membres du com-pendium.

On ne prend pas la peine de les connaître, de les écou-ter. J’ai donc décidé d’être le porte-voix de ces personnes », explique Suzanne Mente-non. Une œuvre si sol-licitée qu’elle envisage d’installer à l’avenir des repré-sentations de Save the Olders à l’intérieur du pays. En effet, la grande villa qui lui sert de local commence à surchargée. « Nous prenons les personnes âgées en charge à partir de 60 ans, quelle que soit leur couche sociale », explique-t-elle. Le droit d’adhésion ? 2 000 francs CFA. Malgré cette insignifiante contribution, l’ONG parvient à faire face à ses charges. « Nous donnons des conférences, des repas communautaires, et organi-sons des sorties détentes. Ils en ont besoin. Nous faisons également des séances de prise de parole. Il y a des pen-sionnaires qui sont maltraités par leurs proches, qui sont

traités de sorciers. Le fait d’en parler les aide », note-t-elle. À l’entendre, la plupart d’entre eux sont malades. Quand elle le peut, l’ONG les aide à faire face à leurs frais d’ordonnance. « Mais pour les cas extrêmes, en général, nous faisons des demandes d’aides », fait savoir Suzanne Mentenon.

ÉCHOS DES RÉGIONS

Le secrétaire général 1 de préfecture, Sana Soro a déploré le faible taux de participation des élèves aux compétitions de l’Office ivoirien des sports scolaires et universitaires (OISSU) dans la région du N’Zi, lors de la réunion de rentrée de la saison 2018-2019 qu’il présidait, le jeudi 18 octobre à la direction régionale des Sports à Dimbokro. «Au secondaire sur 24 276 élèves, seuls 1263 élèves détiennent la licence, soit un taux de participation de 5,20%. Au primaire, sur 44 805 écoliers, 588 ont la licence, soit 01, 31%. Cela n’est pas bon », a regretté le représentant du préfet de région, recommandant que ce taux soit relevé. Selon M. Soro, le sport fait partie intégrante de la formation physique, morale et intellectuelle de l’enfant. «J’exhorte toutes les parties prenantes notamment les chefs d’établissements à s’impliquer dans l’organisation de ces compétitions en présentant des équipes dans toutes les disciplines », a-t-il invité, rappelant que ces compétitions de l’OISSU permettent aux jeunes filles et aux jeunes garçons sur tout le territoire national, de vivre leur passion en continuant d’aller à l’école.

OISSU : LA RÉGION DU N’ZI VEUT BOOSTER LE TAUX DE PARTICIPATION DE SES ÉLÈVES

Il y a des pensionnaires qui sont maltrai-tés par leurs proches, qui sont traités de sorciers. Le fait d’en parler les aide.’’

AIDE SOCIALE : DANS LA GALÈRE DES PERSONNES ÂGÉES

Save the olders se présente comme un espoir pour les personnes du troisième âge.

C’est un créneau ingrat et absorbant, pourtant l’ONG Save the Olders s’est donné comme but d’aider les personnes âgées démunies. Une mission qu’elle mène jusque-là avec passion.

Raphaël taNOh

Créé en 2014 pour venir en aide aux personnes âgées, le centre de re-

traite, Save the Olders, n’a ja-mais été autant éprouvé. Plus de 200 pensionnaires figurent déjà dans sa base de données, composée de retraités venus des quatre coins du pays. Si-tuée dans la commune d’Abo-bo, le siège est une grosse villa confondue aux nombreuses habitations du même type qui pullulent dans le quartier. Ard-jouman Coulibaly, 63 ans, venu de Korhogo pour soigner ses yeux, vient de quitter l’hôpital, la mort dans l’âme, muni d’une ordonnance qui lui fait froid dans le dos. C’est tout déses-péré qu’il allait regagner ses pénates lorsque son ancien patron, Seydou Seydou 67 ans, membre de Save the Ol-ders, lui a suggéré de venir voir « Maman » le surnom donné à Suzanne Mentenon, la prési-

dente de l’ONG. « Je vois flou. Ça s’aggrave. On ne peut pas me prescrire des lunettes. Je viens ici pour la première fois. J’espère que le centre pourra m’aider à faire face aux frais », prie Ardjouman. « Ce qu’elle fait pour nous est inestimable. C’est l’année dernière qu’un ami est venu m’apprendre qu’une dame a ouvert une maison de retraite. » En atten-

dant que « Maman » parvienne à trouver une aide pour la plu-part de ses pensionnaires, elle s’est fixée pour mission de les occuper sainement avec des jeux de dames, de cartes, etc. « Depuis toute petite, ai-der les personnes âgées, me passionne. En général ce sont des gens qui sont renfermées.

EN BREF

« AFRICA CODE WEEK » : ENVIRON 200 000 JEUNES ÉLÈVES FOR-MÉS

LEADERSHIP FÉMININ : « DIS-MOI TOUT, JE VEUX RÉUSSIR »

chiffre d’une centaine de blessés, selon les informations recueillies par l’AFP.

Sept blessés graves, dont un se trouve en réanimation et trois en soins intensifs, ont été pris en charge à l’hôpital militaire de Rabat, selon l’agence MAP. « Une en-quête a été ouverte pour déterminer les causes de l’accident », a déclaré Moha-med Rabie Khlie, le directeur général de l’ONCF, qui s’est rendu sur les lieux de l’accident. Des experts de la compagnie en étudient les causes. Le roi a décidé de prendre en charge les frais d’inhumation des victimes, a indiqué un communiqué du cabinet royal. B.S.H

des opposants et des journalistes victimes d’exécutions, de détentions arbitraires et d’enlèvements. Ancien correspondant de la BBC à Banjul, Lamin Cham, a raconté à l’AFP son arrestation en juin 2006 et les tortures qu’il a subies de la part des gardes du corps du président gambien au siège de la toute-puissante NIA, agence nationale du renseignement, instrument de répres-sion du régime. D’autres ont eu moins de chances que lui: le journaliste Deyda Hyda-ra, cofondateur du journal privé The Point et correspondant de l’Agence France-Presse, a été assassiné par balles en décembre 2004, et l’opposant Solo Sandeng est mort en détention en avril 2016.

En 2017, ONG et associations de victimes avaient lancé la campagne internationale Jammeh2Justice afin que l’ex-président gambien réponde de ses actes. Adama Barrow avait indiqué en janvier 2018, un an après avoir succédé à Jammeh, qu’il se prononcerait sur une éventuelle demande d’extradition de ce dernier, à la fin des travaux de la CVRR, tout en assurant que « l’Etat de droit » serait respecté. Créée par une loi adoptée en décembre 2017, la commission dispose de pouvoirs d’inves-tigation et peut, à l’issue de ses travaux, recommander des poursuites ou des répa-rations.

Des manifestants réclament justice pour les exactions commises par Jammeh.

BOuBacaR Sidiki HAIDARA

En 2017, l’actuel président, Adama Barrow, a mis sur pied cette commis-sion qui compte 11 membres. Selon

le ministre gambien de la Justice, Abuba-carr Tambadou, les audiences publiques débuteront peu après la cérémonie de prestation de serment de ses membres qui s’est tenue le 15 octobre.

Présidé par un ancien diplomate des Na-tions unies, Lamin Sise, la commission comprend quatre femmes parmi lesquelles la vice-présidente Adelaide Sosseh qui représente toutes les communautés eth-niques et religieuses du pays. Les com-

missaires auront deux ans pour enquêter sur toute la période du règne de Yahya Jammeh, depuis le coup d‘État de juillet 1994 jusqu‘à son départ en janvier 2017. « Poursuivre les auteurs de violations des droits de l’Homme administre aux autres la leçon que ni le temps ni la distance ne peuvent empêcher la justice de prévaloir », s’est réjoui Madi Jobarteh, un militant des droits de l’Homme.

Tortures, détentions arbitraires, dispa-ritions forcées Les défenseurs des droits de l’Homme accusent le régime Jammeh d’actes systématiques de torture contre

Un train de voyageurs a déraillé mar-di 16 octobre à une vingtaine de kilomètres au nord de Rabat, fai-

sant 7 morts et plus de 80 blessés, dont 7 graves, selon différents bilans officiels. « Sept décès sont à déplorer », a indiqué le directeur régional de la santé de Rabat-Salé-Kenitra, Abdelmoula Boulamizat, cité par l’agence de presse MAP.

Le premier bilan provisoire, donné sur place par le directeur général de la compa-gnie ferroviaire, l’ONCF, Mohamed Rabie Khlie, faisait état de six morts, dont le chef du train et l’assistant du conducteur, et de 86 blessés. Certains officiels évoquent le

Maroc Accident de train meurtrier

GAMBIE : RÉCONCILIER ET RÉPARER APRÈS JAMMEHPlus de 20 mois après le départ en exil de l’ancien président Yahya Jammeh, la Gambie lance la Commission vérité, réconciliation et réparation pour faire la lumière sur les violations des droits humains commises sous son régime.

Après avoir longtemps nié les faits, le gouvernement chinois a admis ce mardi 16 octobre l’existence d’un programme d’internement de citoyens musulmans dans la province du Xinjiang, au nord-ouest du pays. D’après Pékin, le but est d’éduquer ces internés, essentiellement membres de la communauté Ouïghour, et de leur assurer une « formation profes-sionnelle ». Les pensionnaires suivent des cours de chinois ou perfectionnent leurs compétences techniques. Mais en réali-té, au nom de la lutte contre le terrorisme, les autorités y imposent des mesures de sécurité draconiennes : caméras de sur-veillance omniprésentes, prélèvements d’ADN, ou encore puces GPS obliga-toires dans les voitures. Dans un entretien publié mardi 16 octobre par l’agence de presse officielle Chine nouvelle, Shohrat Zakir, le président du Xinjiang, lui-même d’ethnie ouïgour, a défendu ces lieux d’in-ternement, assurant que la région était désormais « en sécurité et stable » grâce à eux. Pékin dit s’inquiéter d’une pous-sée de l’islamisme radical au Xinjiang, où environ la moitié des quelques 24 millions d’habitants est de confession musul-mane. B.S.H

UNE SEMAINE DANS LE MONDECHINE : « EDUQUER »LES OUÏGHOURS

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d’Ivoire de 2000 à 2016 puis champion d’Afrique et vice-champion du monde des moins de 48 Kg en haltérophilie et des moins de 54 Kg en dynamophilie, toutes ses performances permettront à l’athlète de participer aux quatre der-

niers Jeux paralympiques, notamment Athènes (2004), Pékin (2008), Londres (2012) et Rio de Janeiro (2016). « Le powerlifting est un sport merveilleux qui m’a énormément discipliné. En tant qu’athlète, cela m’a donné un mental de fer, puisque j’arrive à me surpasser, à al-ler au-delà de mes limites », avoue-t-il.

Déception « Pour un athlète qui a à son actif 20 médailles, je me sens délaissé par le pays et par la Fédération », estime Alidou Diamouténé. « Les conditions ne sont pas réunies pour que je puisse mieux m’entraîner et réaliser des perfor-mances. Il n’y a pas de moyens au ni-veau diététique et au niveau du matériel », ajoute le champion qui a déjà les yeux rivés sur les Jeux de 2020 à Tokyo, où il souhaite remporter une médaille pour son pays. Pourtant, la Fédération ivoi-rienne des sports paralympiques (FISP), présidée par Serge Pacôme Trazié, dit faire de son mieux avec les maigres moyens mis à sa disposition, pour per-mettre à l’ensemble des athlètes para-lympiques de mieux s’entraîner pour affronter les futurs échéances sportives. Le powerlifting lui aura permis de faire le tour du monde et de rencontrer d’autres athlètes. Ce qui renforce d’ailleurs sa confiance, lui qui estime que le handi-cap n’est pas une faiblesse, mais plu-tôt une force. « Il faut l’accepter pour pouvoir franchir des étapes et faire des merveilles ».

S i la Côte d’Ivoire garde en mé-moire les prouesses footballis-tiques de Didier Drogba, celles

de Cheick Sallah Cissé et Ruth Gbagbi sur les tapis de taekwondo, ou encore la magie du duo Ahouré-Ta Lou sur les pistes d’athlétisme, peu connaissent les exploits ivoiriens en handisport, réservé aux personnes ayant un handicap phy-sique ou sensoriel. Il existe des athlètes au courage impressionnant qui font honneur au drapeau national, et Alidou Diamouténé, 40 ans, fait partie de cette crème d’athlètes paralympiques au pal-marès impressionnant.

Parcours de champion « Je suis ren-tré dans le powerlifting un peu par ha-sard. J’ai participé à une compétition à laquelle je ne devais pas participer, en remplaçant quelqu’un qui s’est blessé au dernier moment. Et lors de cette compétition, j’ai fini sur le haut du po-dium avec une médaille d’Or, sans au-cune notion même de cette discipline », explique Alidou, qui confie être atteint d’une paralysie des deux jambes due à la poliomyélite contractée depuis l’en-fance. Champion paralympique de Côte

ALIDOU DIAMOUTEN, LE CHAMPION OUBLIÉAvec 20 médailles à son actif dont 15 en Or, 3 en Argent et 2 en Bronze, en powerlifting, Alidou Diamoutené est l’un des athlètes ivoiriens d’handisport, qui fait honneur au pays dans cette discipline. JDA s’est penché sur cet halté-rophile peu connu, au parcours atypique.

aNthONy NiaMkE

L’ex-international ivoirien, Didier Drogba, a été honoré le week-end dernier par son club du Phoenix Rising, qui lui a remis un « Icon Awards ». Ce Prix récompense ses 20 ans de carrière en tant que footballeur professionnel, son leadership et son engagement envers le Phoenix Rising.

L’ailier du Bayer Leverkusen (Allemagne), Léon Bailey, a refusé d’honorer sa première sélection avec la Jamaïque, le dimanche 14 octobre, pour la simple raison que son frère, Kyle Butler, qui évolue en deu-xième division autrichienne, n’a pas été sélectionné.

CARTONS DE LA SEMAINE

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À partir de ce jeudi 18 et ce jusqu’au lundi 29 octobre 2018, le parc des sports de Treichville abritera la 40è

édition du championnat d’Afrique des clubs champions de handball. Un tournoi qui, selon le président de la Fédération ivoirienne de handball (FIHB), le Colonel Aboubacar Karaboué, vise à redorer le bla-son du handball national. « Cette compéti-tion est d’une importance capitale car elle va permettre à la Côte d’Ivoire de revivre ses très vieilles et belles années du hand-

ball », a-t-il souligné. 19 équipes au total, dont dix hommes et neuf dames, issues de 10 pays, prendront part à cette grande fête du handball. La Côte d’Ivoire sera représentée par trois grandes équipes, notamment l’Africa Sports d’Abidjan, le Red Star et le Bandama Hand Ball Club de Tiassalé. Sur ces propres installations, les Ivoiriens tenteront de remporter leur deu-xième Coupe et de succéder au champion en titre, le Zamalek (Égypte), qui a rempor-té cette compétition à dix reprises.

Handball 10 pays se donnent rendez-vous à Abidjan

Les handballeuses ivoiriennes ont un autre défi à relever avant la fin 2018.

Avec de maigre moyen, Alidou Diamouten ne baisse pas les bras.

BURIDA : ENCORE DANS UNE ZONE DE TURBULENCELe Bureau ivoirien des droits d’auteurs (BURIDA) traverse depuis plusieurs semaines une énième crise, opposant cette fois sa directrice générale, Irène Assa Viera, au Collectif des artistes pour le changement au BURIDA (CACB). Une crise qui semble loin de connaître un dénouement proche.

il y a quelques jours également demandé la démission du président du conseil d’admi-nistration du BURIDA, Sylvain Séry. Pour-tant, un audit du cabinet indépendant Glo-bal Audit, qui s’est déroulé du 2 février au 15 octobre 2015, révèlait que la maison de gestion des droits des artistes était passée d’une situation financière de 5 milliards de francs CFA de déficit à 1 milliard de déficit. Une nette amélioration de la situation fi-nancière, qui avait du reste était saluée par les auditeurs dans leurs conclusions. Au-delà de ce bon point, cet audit faisait tout de même état de zones d’ombre. Les audi-teurs ayant déploré certaines faiblesses et des manquements qui entâchent la gestion du BURIDA. Sur le plan de la gestion des ressources humaines, l’audit avait relevé une inadéquation entre les salaires décla-rés à la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) et ceux appliqués à cer-tains agents du Bureau. La direction est aussi accusée pour « des transactions en espèces faites au nom du ministère de la Culture et de la Francophonie », tutelle technique du BURIDA. Une situation qui contournerait une disposition stipulant que chaque paiement au-delà de la somme de 100 000 Francs CFA doit se faire par chèque. Malgré le modus vivendi trouvé entre les sociétaires, le conseil d’admi-nistration et la direction générale aux fins d’édicter un « manuel de procédures » ré-pondant aux règles modernes de gestion, les positions restent tranchées.

Les artistes ivoiriens luttent pour le contrôle du BURIDA.

aNthONy NiaMkE

Le Bureau ivoirien des droits d’auteurs (BURIDA), maison des artistes de Côte d’Ivoire, est secoue depuis plu-

sieurs semaines par une crise. Encore une autre. Les crises s’y poursuivent et se res-semblent. Gestion opaque des fonds de la structure, mise à l’écart des artistes, et ré-clamation de la tête de direction générale. Dans ce nouveau bras de fer qui oppose la directrice Irène Assa Viera et le Collectif des artistes pour le changement au BU-RIDA (CACB), l’Inspection générale d’État s’est autosaisie, afin d’auditer le BURIDA.

Statut quo Face à des accusations de dé-tournements de fonds et de mauvaise ges-tion, Madame Viera se dit « non concer-née ». Selon elle, sa révocation, n’est pas à l’ordre du jour et ne peut intervenir qu’en cas de faute lourde constatée. Cela relève de la compétence du conseil d’adminis-tration, qui propose, et du ministre de la Culture, qui seul peut prendre la décision, et non d’une assemblée générale. Cepen-dant, l’Union nationale des artistes du grand Ouest de Côte d’Ivoire (UNAGOCI), par la voix de son porte-parole, Béco Blé, a

Le lundi 15 octobre, la Radiodiffusion télévi-sion ivoirienne (RTI) a fait sa rentrée, mais sans l’une de ses ani-matrices de talent. Éva Amani, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a révélé il y a quelques jours de cela sur les réseaux sociaux, qu’elle ne serait pas de l’équipe de la RTI pour cette nouvelle saison qui démarre. « Cette année, je ne ferai pas l’émission « Matin Bonheur » ou aucune autre émission. Mais pas de soucis. J’ai pris une disponibilité pour m’occuper d’affaires personnelles. On pourra se retrouver sur les réseaux sociaux pour ceux que ça intéresse », a-t-elle laissé entendre dans une vidéo diffusée sur son compte twitter. La belle et sublime ani-matrice a été révélée, il y a une dizaine d’année par « RTI Music TV ».

L’ANIMATRICE ÉVA AMANI QUITTE LA RTI

INFO PEOPLE INFO PEOPLE Directeur de publication : Mahamadou CAMARA [email protected]

Directrice déléguée : Aurélie DUPIN [email protected]

Rédacteur en chef interim : Ouakaltio OUATTARA

Sécrétaire Général :Ouakaltio OUATTARA

Ont collaboré à ce numéro :Malick S. - Anthony N. - Célia d’ALMEIDA.

Infographiste : Boris TIANA

Service commercial : Ismaël OUATTARA - Gisèle MAYIKAN

JOURNAL D’ABIDJAN, édité par JDA SARL, imprimé à Abidjan en 5.000 ex. par SNEPCI Dépôt légal :12871 du 23 Mai 2016 JDA SARL : Cocody, Rue du Lycée Technique, Immeuble N2-Abidjan. Tél : + 225 22 01 99 99 www.jda.ci / [email protected]

Paul Allen, le mil-liardaire américain qui a co-fondé le gé-ant Microsoft avec Bill Gates en 1975, a perdu cette fois-ci son combat contre la maladie après avoir survécu à deux pré-cédents cancers en 1982 et 2009. Il s’est éteint le lundi 15 octobre dans la ville de Seattle (USA) à l’âge de 65 ans, des suites de complications d’un lymphome non-hodgkinie. Au début du mois d’octobre 2018, Paul Allen avait annoncé le retour du cancer dans son organisme. La triste nouvelle de son décès a été partagée sur son compte Instagram et ses admira-teurs lui ont adressé de touchants mes-sages. L’an dernier, il avait fait don de 95 millions de dollars à des œuvres de char-ité. Selon le magazine Forbes, sa fortune s’élève à 20,3 milliards de dollars.

PAUL ALLEN,CO-FONDATEUR DE MICROSOFT, A RANGÉ LE CLAVIER

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