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SOMMAIRE

hausse des températures extrêmes sous abri, comparativement à la normale 1981-2010 sur

l’ensemble du pays ;

baisse de l’humidité relative de l’air par rapport à la normale 1981-2010, sur la majeure partie du

territoire;

variation de l’évapotranspiration potentielle (ETP) et baisse de l’évaporation du BAC Classe « A »

comparativement à la normale 1981-2010;

besoins en eau d’irrigation pour quelques cultures de saison-sèche.

perspectives sur l’évolution de l’ETP climatique et de l’évolution du temps pour la prochaine décade;

Suivi de l’évolution de la végétation par satellite.

N°35

64

MINISTERE DES TRANSPORTS, DE LA MOBILITE

URBAINE ET DE LA SECURITE ROUTIERE BURKINA FASO

-=-=-=- -=-=-=-

SECRETARIAT GENERAL UNITE - PROGRES - JUSTICE

-=-=-=- -=-=-=-

DIRECTION GENERALE

DE LA METEOROLOGIE

-=-=-=-

01 B.P. 576 OUAGADOUGOU 01

TEL:+ 226 25-35-60-32

2

Bulletin agrométéorologique décadaire n°35/2016 Direction Générale de la Météorologie

I Situation climatologique

La deuxième décade du mois de décembre 2016 a été marquée par une hausse des températures extrêmes sous

abri sur l’ensemble du pays occasionnée par une faible activité des vents d’harmattan sur la quasi-totalité du

pays. Les températures maximales ont varié entre 32.6 °C à Bobo-Dioulasso et 36.1°C à Niangoloko, tandis

que les minimales ont oscillé entre 15.2°C à la Vallée du Kou et 24.0°C à Niangoloko. L’évapotranspiration

potentielle (ETP) a oscillé entre 43mm à Dori et 62 mm à la Pô. L’évaporation du bac « A » a varié entre 37

mm à la vallée du Kou et 95 mm à Bogandé.

I.1. Evolution de la température

Au cours de la deuxième décade de décembre 2016, les températures maximales se sont

étalées entre 32.6°C à Bobo-Dioulasso et 36.1°C à Niangoloko (fig. a). Confrontées à celles

de la normale 1981-2010, pour la même période, ces valeurs de températures maximales ont

été en hausse sur l’ensemble du territoire à l’exception de quelques localités situées à l’ouest

du pays où une légère baisse est notée. (fig. b)

Quant aux températures minimales sous abri, elles se sont étendues entre 15.2°C à la Vallée

du Kou et 24.0°C à Niangoloko (fig. c). En comparaison de la normale 1981-2010, elles ont

Fig. a Fig. b

Fig. c

Fig. c

Fig. d

3


connu des hausses sur l’ensemble du pays comprises entre 1.2°C à Gaoua et 5.6°C à

Niangoloko (fig. d).

I.2. L’humidité relative de l’air

La présente décade a vu l’humidité relative maximale de l’air sous abri osciller entre 29% à

Ouahigouya et 81% à la Vallée du Kou (fig. e).

Relativement à celle de la série 1981-2010 pour la même période, elle a été en baisse dans la

majeure partie du pays avec -10% à Ouahigouya. Toutefois quelques localités de l’ouest, du

sud et de l’extrême nord ont connu des hausses avec 12% à Bobo-Dioulasso (fig. f).

Pour ce qui est de l’humidité relative minimale sous abri toujours au cours de la deuxième

décade de décembre, elle s’est échelonnée entre 9% à Bogandé et 29% à la vallée du Kou

(fig.g). Par rapport à la normale 1981-2010, elle a été en baisse dans la majeure partie du

Fig. e

Fig. f

Fig. g

Fig. h

4


pays. Par ailleurs, des hausses ont été constatées dans les parties sud, centre et ouest du

territoire (fig. h).

:

Attention ! Les températures extrêmes enregistrées dans les bas fonds en cette période

sont généralement inférieures de 1 à 2°C à celles observées dans les stations.

Il faut noter que la température optimale de croissance pour la plupart des variétés de

tomate se situe entre 21 et 24°C. Ces plantes peuvent supporter un certain intervalle

de température, mais en dessous de 10°C et au dessus de 38°C, les tissus des plantes

seront endommagés. Leur température optimale de germination se situe entre 16 et

29°C.

L’avènement de températures extrêmes en cette période pourrait avoir aussi un effet

néfaste sur la floraison, la pollinisation et la fructification des tomates et des poivrons.

En effet, chez la tomate :

une température supérieure à 35°C entraine une mise à fruit réduite ;

de 18.5°C à 26.5°C, on a une température optimale pour la mise à fruit ;

par contre une température inférieure à 13°C occasionne le manque ou

l’altération de la floraison.

Pour ce qui concerne les poivrons :

une température supérieure à 32°C le jour entraine une stérilité du pollen et une

chute des fleurs ;

la température optimale pour la mise à fruits est de 16°C ;

par contre en dessous de 15.5°C, on a une mise à fruits médiocre.

Le maïs est très apte pour les températures de 20 à 25°C, inapte aux températures

inférieures à 10°C ou supérieures à 40°C.

La température des tubercules dans le sol pour la pomme de terre, idéalement, doit

être inférieure à 15°C.

La température optimale de germination de l’oignon est de 18°C.

Au regard de l’évolution des paramètres météorologiques ci-dessus, il est important de

noter à l’endroit des producteurs que le mildiou, la plus redoutée et la plus célèbre des

maladies de la tomate et de la pomme de terre se développe :

5


lorsque l’atmosphère est humide (système d’irrigation par aspersion mise à

contribution) et que les températures sont douces à fraîches (comprises entre 17 et

27°C);

qu’il se propage par le vent et s’agrippe aux feuilles mouillées. Aussi les pieds de

tomates doivent être suffisamment espacés et aérés, afin de garder les feuilles les plus

sèches, possible. Dans la mesure du possible, orienter les rangs parallèlement aux

vents dominants afin de favoriser une meilleure circulation de l’air propice à

l’assèchement du feuillage ;

qu’il peut survivre plusieurs années dans le sol ;

éviter d’arroser les plants le soir pour éviter que les feuilles restent humides toute la

nuit ;

installer un système d’arrosage goutte à goutte.

I.3. L’évaporation d’eau

I.3.1 Situation de la décade

Durant cette décade, l’évapotranspiration potentielle (ETP) a évolué entre 43 mm à Dori et 62

mm à Pô (fig. i). En la comparant à la moyenne 1981-2010 pour la même période, la demande

évaporatoire a connu une baisse comprise au nord et à l’ouest du pays avec un écart de -5.9

mm à Dori, tandis qu’au centre, à l’est et au sud elle était en hausse avec un écart maximal

relevé de 2.9 mm à Pô (fig. j).

En ce qui concerne l’évaporation mesurée dans le bac «A», elle s’est étendue entre 37 mm à

la vallée du Kou et 95 mm à Bogandé (fig. k). Comparée à la moyenne de 1981-2010, elle a

été en baisse sur la totalité du territoire avec une baisse maximale de 22.6 mm à Dédougou

(fig. l).

Conseils: compte tenu de la faible disponibilité des ressources en eau et évoluant dans un

contexte de changement climatique, il est conseillé aux producteurs qui ont les moyens

de songer à l’implantation des systèmes d’irrigation goutte à goutte. Cette technologie

permet d’économiser l’eau à travers des goutteurs qui livrent l’eau à petite dose au pied

de la culture mais sur un temps étalé.

L’utilisation de résidus de récoltes pour le paillage du sol et la fumure organique est

aussi fortement recommandée.

6


Par ailleurs, au regard de l’évolution des paramètres météorologiques ci-dessus analysés, nous

conseillons aux producteurs d’observer les conditions optimales de pulvérisation des produits

phytosanitaires qui sont les suivantes :

une hygrométrie comprise entre 60 % et 95% ;

une vitesse de vent inférieure à 8 km/h (2.2 m/s) ;

une température inférieure à 21°C ;

la pulvérisation de produits phytosanitaires à la température adéquate permet

d’éviter leur évaporation;

traiter avec une hygrométrie élevée (supérieure à 60%) notamment lors de la

mise en œuvre de produits systémiques appliqués sur le feuillage de préférence le

matin ou le soir.

Fig. i

Fig. j

Fig. k

Fig. l

7


I.3.2 Situation climatologique de l’évapotranspiration et de l’évaporation « bac »

Cumuls du 1er

Décembre au 31 Mars (normales 1981-2010)

stations ETP(mm) BAC (mm)

Bobo 845,2 1447,7

Bogande 802,5 1853,0

Boromo 843,5 1406,1

Dedougou 876,4 1705,6

Dori 852,0 1224,4

Fada 852,8 1375,9

Gaoua 734,0 1238,2

Ouaga 785,9 1348,8

Ouahigouya 769,8 1447,7

Po 756,7 1484,3

I.3.3 Besoins en eau d’irrigation

a. Coefficients culturaux de quelques cultures de saison sèche

Culture: Maïs Cycle: 125 jours Besoin en eau: 500 à 800 mm/ cycle

1 2 3 4 5 7 8 9 11 12 13

0.3 0.3 0.32 0.54 0.77 1 1.18 1.2 1.2 1.2 1.2 1.17 0.98 0.72 0.55

G : Germination AS : Apparution des Soies MCG : Maturité Complète des Grains

DM : Début Montaison DE : Développement de l'Epi

M : Montaison SGP :Stades Grain Pateux

MCG (30 jrs)M-AS (35 jrs)G-DM (20 jrs) DE-SGP (40 jrs)

6 10

Stade de développement

Décade après semis/plantation

Coefficients culturaux

Culture: Tomate Cycle: 135 jours Besoin en eau: 400 à 800 mm/cycle

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

0.6 0.6 0.6 0.68 0.8 0.95 1.10 1.15 1.15 1.15 1.15 1.12 1.03 0.90

P : Plantation DF : Début Floraison

MF (25 jrs)Stade de développement P - DC (30 jrs) PC-DF (40 jrs) DF-GF (40 jrs)

Décade après semis/plantation


Culture: Oignon Cycle: 95 jours Besoin en eau: 350 à 550 mm/cycle

1 3 4 5 6 8 9

0.7 0.77 0.89 1 1.05 1 1 1.05 1.01

G : Germination FB : Formation de la Bulbe

B : Bourgeonnement MB : Maturation de la bulbe

DDF: Développement des Feuilles

0.960.7

2


10

G-B (20 jrs) DDF (45 jrs) FB (20 jrs)

7Décade après semis/plantation

Stade de développement MB (10 jrs)

8


b. Evaluation des besoins en eau (en mm) maximaux (ETM) de quelques cultures de contre

saison

NB : les tableaux ci-dessous représentent les besoins en eau climatiques de chaque culture pour la troisième

décade de décembre en fonction du stade dans lequel se trouve la culture.

Pour toute irrigation, tenir compte des caractéristiques des différents types de sols en présence culture: Maïs Cycle: 125 jours

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13

20.5 20.5 21.9 36.9 52.6 68.3 82.0 82.0 82.0 79.9 66.9 49.2 37.6

19.0 19.0 20.2 34.1 48.7 63.2 75.8 75.8 75.8 73.9 61.9 45.5 34.8

16.8 16.8 17.9 30.2 43.1 56.0 67.2 67.2 67.2 65.5 54.9 40.3 30.8

21.2 21.2 22.6 38.2 54.4 70.7 84.8 84.8 84.8 82.7 69.3 50.9 38.9

15.7 15.7 16.7 28.2 40.3 52.3 62.8 62.8 62.8 61.2 51.3 37.7 28.8

17.7 17.7 18.8 31.8 45.4 58.9 70.7 70.7 70.7 68.9 57.7 42.4 32.4

17.3 17.3 18.5 31.2 44.5 57.8 69.4 69.4 69.4 67.6 56.6 41.6 31.8

19.4 19.4 20.6 34.8 49.7 64.5 77.4 77.4 77.4 75.5 63.2 46.4 35.5

18.0 18.0 19.2 32.4 46.2 60.0 72.0 72.0 72.0 70.2 58.8 43.2 33.0

19.1 19.1 20.3 34.3 48.9 63.5 76.2 76.2 76.2 74.3 62.2 45.7 34.9

ETM = Kc* ETo : Besoins en eau maximaux de la culture

Dori

Fada N'gourma

Gaoua

Ouagadougou

Ouahigouya

Pô

Stations Décades ETM (mm/décade) à partir du 1er jour après sémis

Bobo Dioulasso

Bogande

Boromo

Dédougou

culture: Tomate Cycle: 135 jours

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

41.0 41.0 41.0 46.4 54.6 64.9 75.1 78.5 78.5 78.5 78.5 76.5 70.3 61.5

37.9 37.9 37.9 43.0 50.6 60.0 69.5 72.7 72.7 72.7 72.7 70.8 65.1 56.9

33.6 33.6 33.6 38.1 44.8 53.2 61.6 64.4 64.4 64.4 64.4 62.7 57.7 50.4

42.4 42.4 42.4 48.1 56.6 67.2 77.8 81.3 81.3 81.3 81.3 79.2 72.8 63.6

31.4 31.4 31.4 35.6 41.8 49.7 57.5 60.1 60.1 60.1 60.1 58.6 53.9 47.1

35.3 35.3 35.3 40.1 47.1 56.0 64.8 67.7 67.7 67.7 67.7 66.0 60.7 53.0

34.7 34.7 34.7 39.3 46.2 54.9 63.6 66.5 66.5 66.5 66.5 64.7 59.5 52.0

38.7 38.7 38.7 43.9 51.6 61.3 71.0 74.2 74.2 74.2 74.2 72.2 66.4 58.1

36.0 36.0 36.0 40.8 48.0 57.0 66.0 69.0 69.0 69.0 69.0 67.2 61.8 54.0

38.1 38.1 38.1 43.2 50.8 60.3 69.9 73.0 73.0 73.0 73.0 71.1 65.4 57.2


Stations Décades ETM (mm/décade) à partir du 1er jour après plantation

Dori

Fada N'gourma

Boromo

Dédougou

Bobo Dioulasso

Bogande

Ouahigouya

Pô

Gaoua

Ouagadougou

9


culture: Oignon Cycle: 95 jours

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

47.8 47.8 52.6 60.8 68.3 71.7 71.7 71.7 69.0 65.6

44.2 44.2 48.7 56.2 63.2 66.4 66.4 66.4 63.8 60.7

39.2 39.2 43.1 49.8 56.0 58.8 58.8 58.8 56.6 53.8

49.5 49.5 54.4 62.9 70.7 74.2 74.2 74.2 71.4 67.9

36.6 36.6 40.3 46.5 52.3 54.9 54.9 54.9 52.8 50.2

41.2 41.2 45.4 52.4 58.9 61.8 61.8 61.8 59.5 56.5

40.5 40.5 44.5 51.4 57.8 60.7 60.7 60.7 58.4 55.5

45.2 45.2 49.7 57.4 64.5 67.7 67.7 67.7 65.1 61.9

42.0 42.0 46.2 53.4 60.0 63.0 63.0 63.0 60.6 57.6

44.5 44.5 48.9 56.5 63.5 66.7 66.7 66.7 64.1 61.0


Gaoua

Ouagadougou

Ouahigouya

Pô

Bogande

ETM (mm/décade) à partir du 1er jour après sémis

Boromo

Dédougou

Dori

Fada N'gourma

Stations Décades

Bobo Dioulasso

Conseils-applications :

disposer du fumier qui est bien décomposé et qui n’est pas trop collant, ni trop

humide ; il ne doit pas être trop sec non plus, car il peut s’avérer difficile de ré

humidifier le fumier

mettre en place des brise-vents pour réduire l’assèchement des aménagements

espacer et adapter les quantités d’eau selon l’infiltration

optimiser l’arrosage :

biner, si possible, avant d’arroser ;

arroser tôt le matin, ou en fin d’après-midi ;

arroser au niveau des racines lorsque le sol est sec ;

utiliser, en fonction des plantations, des techniques d’économie d’eau : « goutte à

goutte », tuyaux poreux, paillages, etc.

Avantages du compost et du fumier

Ils améliorent la fertilité et la structure du sol et réduisent la nécessité d’appliquer du

phosphore (P), de l’azote (N) et du potassium (K). Ils fournissent une diversité

d’éléments nutritifs à la culture et peuvent être préparés en 21/2 à 3 mois.

10


I.4 Perspectives pour la troisième décade de Décembre 2016

Prévision climatologique de l’ETo

Au cours de la dernière décade de l’année, la demande climatique pourrait connaitre une

hausse par rapport à celle de la décade écoulée sur la majeure partie du pays. Elle évoluera de

52.3 mm à Dori à 70.7 mm à Dédougou (figure m).

Figure m : Prévision climatologique de l’ETo à la troisième décade de décembre 2016

I.5. Suivi de la végétation

I.5.1 Indices normalisés de végétation (NDVI)

Au cours de la deuxième décade du mois de décembre 2016, la couverture végétale a continué

de se dégarnir significativement surtout dans la partie sahélienne et l’est du pays où apparait

des ilots de végétation. Mais l’indice demeure dans l’ensemble assez bon à bon dans les zones

soudano-sahélienne et soudanienne et très bonne dans l’ouest du pays (fig. Oa).

Comparée à la moyenne (2001-2010), la couverture végétative apparait similaire ou inférieure

à celle-ci dans la moitié sud et meilleure dans l’autre moitié du pays (fig. Ob). La

transhumance reste toujours timide dans les différentes zones climatiques compte tenu des

Figure na

11


récoltes de certaines spéculations qui se poursuivent dans certaines localités du pays et des

résidus de récoltes disponibles qui contribuent à l’alimentation du bétail.

Nous encourageons les éleveurs à pratiquer l’élevage intensif ; les déplacements

fréquents pour aller chercher l’eau ou la nourriture quand elles manquent affaiblissent

les animaux et les exposent aux risques d’infestation.

,

Figure Oa : niveau de couverture de la végétation à la

deuxième décade de décembre 2016

Figure Ob : indice de végétation à la deuxième décade

de décembre 2016 comparé à la moyenne 2001-2010

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