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EnïŹn, par sa conception plus libre et l’indĂ©pendance volontaire de ses acteurs, du vigneron au consomma- teur en passant par le caviste ou le restaurateur, le vin nature est au vin ce que l’utopie est Ă  la sociĂ©tĂ©. Mais, en quoi consiste-il? D’abord, il y a des sols et des vignes sans engrais ni dĂ©sherbants ou pesticides chimiques, qui donnent des fruits honnĂȘtes, dont on extrait des jus inaltĂ©rĂ©s, lesquels, sous l’action de levures indigĂšnes, se transforment naturellement en vin, qu’on mettra en bouteilles. Ce n’est pas une action magique, cela exige de l’attention, du travail, des caresses: mais des centaines, des milliers de vignerons-ne-s Ă  travers le monde ont depuis longtemps dĂ©montrĂ© qu’on pou- vait faire un vin diffĂ©rent et dĂ©licieux Ă  partir de raisins bio. Depuis quelques temps, la Cabrery produit du vin nature, une Ă©tape de plus dans le long processus d’apprentissage et dans la recherche cohĂ©rente de la construction des alternatives, inscrite dans le rĂ©el et le prĂ©sent. En fournissant la preuve de leurs viabilitĂ©s, ce processus rĂ©vĂšle les contradictions de l’ordre Ă©tabli. Le vin nature s’oppose aux vins conven- tionnels ou traditionnels, qui reïŹ‚Ăštent, eux, l’image d’une agriculture produc- tiviste et destructrice. Ces vins sont bardĂ©s d’un arsenal potentiel d’une cinquantaine de produits Ɠnologiques, sans oublier les rĂ©sidus de pesticides (jusqu’à treize ou quatorze molĂ©cules diffĂ©rentes) qu’ils embarquent systĂ©- matiquement. La Cabrery confectionne ses vins uniquement avec du raisin, on pourrait mĂȘme Ă©crire sur les bouteilles, 100 % jus de raisin. Alors, on travaille sans ïŹlets. On surveille de prĂšs chaque Ă©tape des fermentations, on est soi- gneux, on imagine les assemblages futurs, mais surtout on ne dirige rien, on observe, on essaye de comprendre, on accompagne modestement la lente Ă©volution du raisin pressĂ© qui, en barriques ou en cuves, deviendra le vin que nous avons espĂ©rĂ©. Les vins natures ont tĂŽt fait de nous surprendre. Ils peuvent ĂȘtre capricieux, on ne les force pas. Parfois, ils nous apprennent la patience. Si certains se font vite, d’autres peuvent dĂ©cider de se mettre au repos, et Ă©voluer tran- quillement jusqu’au printemps suivant, c’est comme ça, il faut faire avec. En les dĂ©gustant, on peut ĂȘtre surpris, habituĂ©s que nous sommes aux goĂ»ts standardisĂ©s, mais trĂšs vite, on com- prend, on redĂ©couvre les saveurs du fruit, des Ă©pices oubliĂ©es, ou le parfum des ïŹ‚eurs. On boit du raisin, on avait oubliĂ© que cela fĂ»t possible. Soigner et bichonner Mais pas de vin sans la vigne, com- ment imaginer un vin libre et propre, exempt de tout intrant, si le raisin rĂ©coltĂ© n’est pas de qualitĂ© exception- nelle, Ă©quilibrĂ©, Ă  point de maturitĂ© lors de la rĂ©colte. Chez nous, chaque grappe est ramassĂ©e manuellement, dĂ©posĂ©e en caisses pour qu’il n’y ait aucune altĂ©ration. Les vignes sont soignĂ©es, inutile de leur en demander trop; en les respectant, on s’accorde sur la qualitĂ© plutĂŽt que le rendement. Entre leurs rangs, multiples variĂ©tĂ©s de plantes, arrivĂ©es lĂ  spontanĂ©ment, ou choi- sies et implantĂ©es. Pas d’azote des grandes compagnies, mais du trĂšïŹ‚e, de la vesce, fĂ©veroles et autres lĂ©gumi- neuses; pas de dĂ©sherbant, qui rend le sol si triste, et aride, mais des insectes en pagaille, de la vie microbienne, de la vie qui s’active encore et encore sous les ceps. Tel le pain industriel, bon nombre de vins ne fermentent qu’à l’aide de levures lyophilisĂ©es vendues sous vide en sachets. Notre levain Ă  nous, nos levures, sont lĂ , prĂ©sentes dans la vigne. On les nomme indigĂšnes et qui, par millions, se multiplieront entre elles pour transformer les sucres en alcool et arĂŽmes. Il faut du temps pour apprĂ©hen- der tout cela. Il faut l’envie, la soif de comprendre, s’attacher Ă  la passion qui dĂ©vore sans se faire dĂ©vorer, sans cesse s’interroger, interroger les amis, confronter les expĂ©riences et s’enrichir en tout point de l’expĂ©rience de l’autre. Et la faire sienne. Chaque annĂ©e est diffĂ©rente, aucune vendange ne se ressemble; quelle surprise nous pro- mettent les vignes cette annĂ©e? Tout peut changer si vite. Une canicule, de la grĂȘle, des orages incessants. Quoi qu’il advienne, c’est sĂ»r, dĂ©but septembre les vendanges nous attendent. On s’y attellera ensemble, de la cueillette Ă  la cave, on fera du vin, il sera bon, mais il faudra attendre le printemps pour le savoir. L’équipe de la Cabrery École buissonniĂšre L’art de la viniïŹcation du vin nature Depuis 1993 la coopĂ©rative de Longo maĂŻ «la Cabrery» au pied du LubĂ©ron en Provence produit et viniïŹe sur place, constituant une gamme de vins natures rouges, blancs et rosĂ©s. Le vin nature est, aujourd’hui, la manifestation la plus visible d’une agriculture artisanale et autonome. C’est aussi un modĂšle Ă©conomique alternatif, viable et durable. L’heure de la mise en bouteille nouvelles de nouvelles de N o 126 automne 2018

nachrichten longomai 126 fr

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Page 1: nachrichten longomai 126 fr

Enfin, par sa conception plus libre et l’indĂ©pendance volontaire de ses acteurs, du vigneron au consomma-teur en passant par le caviste ou le restaurateur, le vin nature est au vin ce que l’utopie est Ă  la sociĂ©tĂ©. Mais, en quoi consiste-il? D’abord, il y a des sols et des vignes sans engrais ni dĂ©sherbants ou pesticides chimiques, qui donnent des fruits honnĂȘtes, dont on extrait des jus inaltĂ©rĂ©s, lesquels, sous l’action de levures indigĂšnes, se transforment naturellement en vin, qu’on mettra en bouteilles. Ce n’est pas une action magique, cela exige de l’attention, du travail, des caresses: mais des centaines, des milliers de vignerons-ne-s Ă  travers le monde ont depuis longtemps dĂ©montrĂ© qu’on pou-vait faire un vin diffĂ©rent et dĂ©licieux Ă  partir de raisins bio. Depuis quelques temps, la Cabrery produit du vin nature, une Ă©tape de plus dans le long processus d’apprentissage et dans la recherche cohĂ©rente de la construction des alternatives, inscrite dans le rĂ©el et le prĂ©sent. En fournissant la preuve de leurs viabilitĂ©s, ce processus rĂ©vĂšle les contradictions de l’ordre Ă©tabli. Le vin nature s’oppose aux vins conven-tionnels ou traditionnels, qui reflĂštent,

eux, l’image d’une agriculture produc-tiviste et destructrice. Ces vins sont bardĂ©s d’un arsenal potentiel d’une cinquantaine de produits Ɠnologiques, sans oublier les rĂ©sidus de pesticides (jusqu’à treize ou quatorze molĂ©cules diffĂ©rentes) qu’ils embarquent systĂ©-matiquement. La Cabrery confectionne

ses vins uniquement avec du raisin, on pourrait mĂȘme Ă©crire sur les bouteilles, 100 % jus de raisin. Alors, on travaille sans filets. On surveille de prĂšs chaque Ă©tape des fermentations, on est soi-gneux, on imagine les assemblages futurs, mais surtout on ne dirige rien, on observe, on essaye de comprendre,

on accompagne modestement la lente évolution du raisin pressé qui, en barriques ou en cuves, deviendra le vin que nous avons espéré.

Les vins natures ont tĂŽt fait de nous surprendre. Ils peuvent ĂȘtre capricieux, on ne les force pas. Parfois, ils nous apprennent la patience. Si certains se font vite, d’autres peuvent dĂ©cider de se mettre au repos, et Ă©voluer tran-quillement jusqu’au printemps suivant, c’est comme ça, il faut faire avec. En les dĂ©gustant, on peut ĂȘtre surpris, habituĂ©s que nous sommes aux goĂ»ts standardisĂ©s, mais trĂšs vite, on com-prend, on redĂ©couvre les saveurs du fruit, des Ă©pices oubliĂ©es, ou le parfum des fleurs. On boit du raisin, on avait oubliĂ© que cela fĂ»t possible.

Soigner et bichonnerMais pas de vin sans la vigne, com-ment imaginer un vin libre et propre, exempt de tout intrant, si le raisin rĂ©coltĂ© n’est pas de qualitĂ© exception-nelle, Ă©quilibrĂ©, Ă  point de maturitĂ© lors de la rĂ©colte.

Chez nous, chaque grappe est ramassĂ©e manuellement, dĂ©posĂ©e en caisses pour qu’il n’y ait aucune altĂ©ration. Les vignes sont soignĂ©es, inutile de leur en demander trop; en les respectant, on s’accorde sur la qualitĂ© plutĂŽt que le rendement. Entre leurs rangs, multiples variĂ©tĂ©s de plantes, arrivĂ©es lĂ  spontanĂ©ment, ou choi-sies et implantĂ©es. Pas d’azote des grandes compagnies, mais du trĂšfle, de la vesce, fĂ©veroles et autres lĂ©gumi-neuses; pas de dĂ©sherbant, qui rend le sol si triste, et aride, mais des insectes en pagaille, de la vie microbienne, de la vie qui s’active encore et encore sous les ceps.

Tel le pain industriel, bon nombre de vins ne fermentent qu’à l’aide de levures lyophilisĂ©es vendues sous vide en sachets. Notre levain Ă  nous, nos levures, sont lĂ , prĂ©sentes dans la vigne. On les nomme indigĂšnes et qui, par millions, se multiplieront entre elles pour transformer les sucres en alcool et arĂŽmes.

Il faut du temps pour apprĂ©hen-der tout cela. Il faut l’envie, la soif de comprendre, s’attacher Ă  la passion qui dĂ©vore sans se faire dĂ©vorer, sans cesse s’interroger, interroger les amis, confronter les expĂ©riences et s’enrichir en tout point de l’expĂ©rience de l’autre. Et la faire sienne. Chaque annĂ©e est diffĂ©rente, aucune vendange ne se ressemble; quelle surprise nous pro-mettent les vignes cette annĂ©e? Tout peut changer si vite.

Une canicule, de la grĂȘle, des orages incessants. Quoi qu’il advienne, c’est sĂ»r, dĂ©but septembre les vendanges nous attendent. On s’y attellera ensemble, de la cueillette Ă  la cave, on fera du vin, il sera bon, mais il faudra attendre le printemps pour le savoir.

L’équipe de la Cabrery

École buissonniùre

L’art de la vinification du vin natureDepuis 1993 la coopĂ©rative de Longo maĂŻ «la Cabrery» au pied du LubĂ©ron en Provence produit et vinifie sur place, constituant une gamme de vins natures rouges, blancs et rosĂ©s. Le vin nature est, aujourd’hui, la manifestation la plus visible d’une agriculture artisanale et autonome. C’est aussi un modĂšle Ă©conomique alternatif, viable et durable.

L’heure de la mise en bouteille

nouvelles denouvelles deNo 126 automne 2018

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En 2008, l’association Passion rurale a repris une ancienne colonie de vacances dans le Triùves, pour y

construire un lieu d’écologie pratique, fĂ©ministe et en autogestion. L’asso-ciation s’appuie sur une quarantaine

de bĂ©nĂ©voles et un noyau d’une quinzaine de membres aux multiples compĂ©tences, allant de la plombe-rie au maraĂźchage, en passant par l’électricitĂ©, l’herboristerie, la rĂ©alisa-tion de documentaires, l’ostĂ©opathie ou encore la menuiserie. Tous-tes participent aux activitĂ©s du lieu: rĂ©ha-bilitation des bĂątiments avec l’amĂ©na-gement de «communs», dĂ©frichage, reboisement, terrassement pour les jardins, serre et vergers, organisation d’évĂ©nements collectifs et publics. La soliditĂ© juridique est assurĂ©e par une propriĂ©tĂ© associative sans part indi-viduelle. Pour ce qui est de la dimen-sion Ă©conomique, la propriĂ©tĂ© a Ă©tĂ© achetĂ©e sans dette pour permettre une indĂ©pendance vis-Ă -vis des pouvoirs publics et des prĂȘts bancaires. Une production auto-vivriĂšre permet Ă©ga-lement de rĂ©duire les coĂ»ts quotidiens et des levĂ©es de fonds sont rĂ©alisĂ©es pour la rĂ©novation du site.

L’eau utilisĂ©e par ce lieu vient d’une source plus haut dans la montagne, protĂ©gĂ©e par un abri et canalisĂ©e vers un rĂ©servoir intermĂ©diaire 1km en aval. Mais le dĂ©bit d’eau est limitĂ© et inĂ©gal, du fait de fuites importantes. Il faut rĂ©nover. La rĂ©gion est riche en eau mais Ă  l’échelle du village plus bas dans la vallĂ©e, les rĂ©seaux sont aussi

en mauvais Ă©tat, avec beaucoup de pertes. Au lieu d’entretenir les cap-tages et les conduites municipales, la Mairie prĂ©empte les petites sources privĂ©es comme celle de Passion rurale pour gagner en dĂ©bit Ă  faible coĂ»t. L’eau dĂ©tournĂ©e vers la vallĂ©e serait alors traitĂ©e, puis remontĂ©e par des pompes Ă©lectriques vers les diffĂ©rents hameaux ... auparavant alimentĂ©s par cette eau pure et ce sans technolo-gie! Une absurditĂ© Ă©cologique et une mise en danger de l’autonomie des lieux existants. La Mairie, trop pauvre pour investir dans la rĂ©novation de ses propres rĂ©seaux, risque bien, dans les annĂ©es Ă  venir, de cĂ©der la gestion de l’eau Ă  VĂ©olia (ex-Vivendi Environne-ment), fi rme gĂ©ante et sans scrupule Ă  l’instar de NestlĂ©, qui s’implante actuellement dans la rĂ©gion. En cas de prĂ©emption, Passion rurale est en bonne position pour conserver un droit d’eau, si elle fait valoir la rĂ©novation de son propre rĂ©seau. Ces gros travaux doivent donc ĂȘtre lancĂ©s rapidement, avant la reprise par un gestionnaire privĂ© et multinational, mĂ©prisant les initiatives autonomes.

L’eau, un bien communConcrĂštement, une partie des travaux a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e en 2017. Il s’agit de la phytoĂ©puration et de la rĂ©fection du captage Ă  la source. Pour 2018, les prioritĂ©s sont la rĂ©alisation d’une nouvelle conduite enterrĂ©e sur 140 m de forĂȘt pour parer aux fuites les plus importantes ainsi que l’agran-dissement du rĂ©servoir. Il restera ensuite la mise hors gel du rĂ©seau d’eau Ă  l’intĂ©rieur du hameau et une canalisation de la source au rĂ©servoir avec l’installation d’une micro-turbine pour une petite production Ă©lectrique.

La fonte du glacier a ensuite libĂ©rĂ© une Ă©norme quantitĂ© d’eau, crĂ©ant les zones marĂ©cageuses et les riviĂšres caractĂ©ristiques de cette rĂ©gion.

A la recherche d’une autarcie alimentaire, l’État allemand dans les annĂ©es trente, puis la RDA dans les annĂ©es soixante-dix, mirent en Ɠuvre de grandes opĂ©rations de drainage dans les zones humides, pour les rendre cultivables et surtout acces-sibles Ă  de grosses machines. L’entre-tien de ces drainages s’arrĂȘta dans les annĂ©es quatre-vingt-dix, aprĂšs la chute du mur.

La ferme d’Ulenkrug, Ă  l’origine un champ de quarante hectares, se trouve dans une de ces zones. Depuis ses dĂ©buts en 1996, la coopĂ©rative rĂ©fl Ă©-chit sur la gestion de l’eau, l’approvi-sionnement Ă©nergĂ©tique et alimentaire. Comment une ferme de trente per-sonnes peut-elle devenir plus indĂ©pen-

dante en se basant sur les Ă©nergies renouve-lables, les ressources locales, l’autoproduc-tion, dans un projet Ă©cologique adaptĂ© au terrain et Ă  la rĂ©gion?

Concevoir l’agriculture autrementNombre de solutions y ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© mises en place: une station de phytoĂ©puration pour les eaux usĂ©es, la rĂ©cupĂ©ration de l’eau de pluie pour arroser le jardin et alimenter un systĂšme parallĂšle d’eaux grises pour les toilettes (et bien sĂ»r des toilettes sĂšches!). CĂŽtĂ© Ă©nergie: des panneaux solaires combinĂ©s avec une chaudiĂšre Ă  bois produisent l’eau chaude, un chauffage central alimente l’ensemble des bĂątiments, des panneaux photo-voltaĂŻques sont en service, et un projet Ă©olien en cours permettra l’autonomie en production Ă©lectrique.

Depuis quelques annĂ©es une vague de phĂ©nomĂšnes climatiques extrĂȘmes, combinĂ©e au mauvais Ă©tat des drainages rend les travaux agri-coles difficiles Ă  la ferme mais il en est de mĂȘme pour toute la rĂ©gion. Les hivers Ă©tant tardifs et trop doux, la terre ne gĂšle pas assez. L’accĂšs Ă  la forĂȘt est rendu difficile et nous devons retarder nos camps de bĂ»cheronnage.

Ulenkrug

L’eau vive 
 la suiteIl Ă©tait une fois, il y a 10 000 ans, dans le Mecklembourg- PomĂ©ranie-AntĂ©rieure, un glacier qui reculait. Il a d’une maniĂšre spĂ©cifi que rabotĂ© certains reliefs et entamĂ© le sol avec sa glace Ă©paisse.

Projet d’amis

La bataille de l’eauDepuis 10 ans, l’association «Passion rurale» construit un lieu alternatif dans les Alpes françaises sur des bases Ă©cologiques et fĂ©ministes. Longo maĂŻ connaĂźt ce projet depuis ses dĂ©buts et des Ă©changes ont lieu rĂ©guliĂšrement. Son dĂ©fi actuel: s’assurer autonomie et pĂ©rennitĂ© dans l’accĂšs Ă  une ressource vitale, l’eau.

Trop d’eau: un nouveau drainage pour dĂ©bloquer la situation

«Girl power»: pose de la bùche pour la phytoépuration.

No 126 automne 2018nouvelles de

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Le 19 juin, c’est le contraire que notre dĂ©lĂ©gation internationale a essayĂ© de faire au cƓur du massif de Svydovets dans les Carpates ukrainiennes. Car lĂ , oĂč seules quelques cabanes de bergers tĂ©moignent de la prĂ©sence humaine, des promoteurs, actuelle-ment anonymes, veulent faire pousser un gigantesque domaine skiable. Un complexe touristique est planifi Ă©, avec 33 installations de remontĂ©es mĂ©ca-niques et 230 km de pistes. S’ajoutent Ă  cela plus de 60 hĂŽtels, des centres commerciaux, des parkings de plu-sieurs Ă©tages et mĂȘme une piste d’at-terrissage pour de petits avions. Une ville de taille moyenne, conçue pour 28 000 touristes et 5000 employĂ©s, sortirait de terre au dĂ©triment des 14 000 ha de forĂȘts qu’il faudrait abattre en consĂ©quence.

Tout ceci se passe dans une rĂ©gion qui subit des coupes rases depuis des dĂ©cennies. Des autorisations de coupes sur des surfaces immenses de forĂȘts d’Etat sont dĂ©livrĂ©es sous le prĂ©texte que la forĂȘt serait attaquĂ©e par des parasites. Une forte Ă©rosion des sols, des glissements de terrain et des inondations s’ensuivent. L’équilibre hydrologique de toute la rĂ©gion risque d’ĂȘtre infl uencĂ©, car les sources des fl euves Tissa et Tereswa se trouvent dans le massif de Svydovets.

Quelques habitants courageux de Lopuchowo, l’un des trois villages touchĂ©s par la station de ski, ainsi que des activistes d’associations Ă©colo-giques ukrainiennes, des juristes et des membres de Longo maĂŻ luttent contre ce gigantesque centre touris-tique et les coupes illĂ©gales. Ils se sont rĂ©unis dans le groupe d’initiative Free Svydovets et s’engagent pour une ges-tion Ă©cologique de la forĂȘt et un tou-

risme doux dans les Carpates. C’est pour mieux connaĂźtre la situation sur place et pour soutenir les demandes de Free Svydovets que nous sommes allĂ©s sur place avec des reprĂ©sentants d’ONG de France, d’Autriche et de Suisse.

Nous avons vite senti l’ambiance tendue sur place et compris que l’op-position au projet pour les habitants du lieu n’était pas simple: au dernier moment, il a fallu changer d’itinĂ©raire, parce que des bĂ»cherons riquaient de bloquer les routes. AprĂšs trois heures de dĂ©tours sur de mauvais chemins, les membres de Free Svydovets ont pu nous amener au cƓur du massif, lĂ  oĂč le complexe de ski est planifi Ă©, et nous ont expliquĂ© les nombreuses consĂ©quences nĂ©fastes auxquelles il faut s’attendre.

Alerter au-delà des frontiÚresLe lendemain, nous avons participé à une conférence de presse de Free Svydovets suivie par un grand nombre de journalistes de médias locaux, régionaux et nationaux. Les articles et les communiqués parus ont enfi n permis de rendre publics, en Ukraine, les effets de ce projet contesté.

En tant que dĂ©lĂ©gation invitĂ©e nous avons exprimĂ© nos inquiĂ©tudes par rapport Ă  ce projet gigantesque, mĂȘme si nous comprenons qu’un dĂ©velop-pement Ă©conomique est nĂ©cessaire dans cette rĂ©gion touchĂ©e par l’exode rural et la pauvretĂ©. Les sommets du massif de Svydovets culminent Ă  moins de 2000 m et les expĂ©riences en Suisse et en Autriche montrent que les domaines de ski Ă  ces altitudes sont confrontĂ©s aux problĂšmes du changement climatique et doivent lut-ter pour leur survie. Il a Ă©galement Ă©tĂ©

mentionnĂ© que la population locale n’a pas Ă©tĂ© suffisamment informĂ©e et que l’origine des fi nances pour le projet n’est pas connue publiquement.

Les membres ukrainiens de la dĂ©lĂ©-gation, Bogdan Prots du WWF Ukraine et l’avocat Sergey Voychenko, ont Ă  leur tour exposĂ© leurs critiques. C’est cet avocat qui reprĂ©sentera prochai-nement la cause de Free Svydovets devant la Cour suprĂȘme d’Ukraine.

A l’heure des questions des jour-nalistes, c’est le prĂ©sident du Conseil de district de Tyachevo, Ivan Fabritsi, qui a pris la parole en premier; avec un discours fl euri, il a argumentĂ© en faveur des avantages Ă©conomiques du projet pour la rĂ©gion. Il n’a cependant pas su rĂ©pondre lorsqu’il a Ă©tĂ© inter-rogĂ© sur les promoteurs et les fi nan-ciers du projet. Il a prĂ©tendu ne pas les connaĂźtre, ce qui paraissait peu crĂ©-dible, suite Ă  son plaidoyer passionnĂ© pour la station de ski.

Free Svydovets est l’un des pre-miers mouvements de protestation nationale pour l’environnement en Ukraine. Par une campagne de lettres au prĂ©sident d’Ukraine que de nom-breuses personnes ont envoyĂ©es, nous avons pu soutenir les activistes sur place. Cet automne, nous lançons une pĂ©tition, avec le Bruno Manser Fonds qui participait Ă  la dĂ©lĂ©gation, pour prĂ©server la nature et l’environne-ment exceptionnel dans ces forĂȘts des Carpates.

Esther

Au printemps, nous sommes obligĂ©s de garder les troupeaux Ă  l’étable pour protĂ©ger les pĂąturages trop meubles. Le hersage des prairies au tracteur est alors impossible. Le vent et la sĂ©cheresse qui les rendront Ă  nouveau praticables ont des effets plus nĂ©gatifs au jardin. Nos semis dessĂ©chĂ©s en surface nĂ©cessitent de plus en plus d’arrosage, nous contraignant Ă  utiliser davantage l’eau prĂ©vue pour l’étĂ©.

Ces changements nous obligent Ă  composer entre des pĂ©riodes oĂč il y a trop d’eau et d’autres pas assez. DiffĂ©rentes situations sur notre terrain appellent des solutions diffĂ©rentes et une autre conception de l’agriculture.

Nous avons dĂ©jĂ  pris des mesures: remplacement d’une partie du drai-nage souterrain, entretien des «Soll» (petits lacs crĂ©Ă©s aprĂšs l’ùre glaciaire), plantation d’aulnes dans les parties marĂ©cageuses, plantation de haies, cultures sur buttes, au jardin et Ă  grande Ă©chelle dans les champs, pail-lage pour garder l’humiditĂ©.

La diversifi cation de nos pratiques a Ă©tĂ© dĂ©jĂ  pour nous une solution. Nous sommes confrontĂ©s Ă  des chan-gements et la recherche de nouveaux Ă©quilibres n’est possible que dans l’adaptation de nos pratiques aux situations nouvelles.

Valentina et Marcel

A travers ce projet, il s’agit bien sĂ»r pour Passion rurale de pĂ©renniser pour longtemps son autonomie en eau sur son domaine. Mais bien plus que cela, il est ici question de dĂ©fendre un bien commun aussi vital que l’eau contre ses prĂ©dateurs qui souhaitent la priva-tiser Ă  leur bĂ©nĂ©fi ce unique.

Sylvia

Ukraine

Lutte tenace autour d’un massif montagneuxImaginez-vous sur un des sommets alpins en regardant vers la vallĂ©e, avant que le tourisme d’hiver impose son empreinte sur le paysage. Pas de pylĂŽnes, ni de tĂ©lĂ©skis, ni de canons Ă  neige – que de la forĂȘt et des pĂąturages Ă  perte de vue.

Pause dans le prodigieux massif de Svydovets: la délégation internationale accompagnée par des membres du comité de «Free Svydovets»

Vague de mielLes abeilles du Montois ont profi tĂ© des beaux jours de cet Ă©tĂ© pour engranger des centaines de kilos de nectar et de miellat et nous offrir une rĂ©colte de miel exceptionnelle. Nous vous invitons Ă  venir faire vos provisions de miel pour l’hiver chez nous ou Ă  commander miels de fl eurs, de forĂȘt et de sapin Ă  la ferme du Montois. pots de 500g Fr. 15.–; 250 g Fr. 8.–; + frais de port. Adresse postale: Le Montois 1, 2863 [email protected]

PĂ©titionMerci de signer et de faire signer la pĂ©tition jointe Ă  ce journal. Elle sera remise cet automne mĂȘme Ă  l’ambassade d’Ukraine en Suisse.

No 126 automne 2018 nouvelles de

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La grange culturelle se rĂ©jouit de vous accueillir ! La grange culturelle est situĂ©e au coeur du massif mon-tagneux transylvanien. Ce bĂątiment est amĂ©nagĂ© pour l’organisation de confĂ©rences, avec des infrastructures pour des sĂ©minaires, une cuisine et des installations sanitaires. Le jardin du moulin offre de grands espaces pour des activitĂ©s en plein air. Dans le cadre d’un projet encouragĂ© par la DDC*, nous avons ouvert la grange culturelle Ă  Hosman, depuis dĂ©jĂ  un an, comme centre de formation et de rĂ©union. Elle fait partie du vieux moulin que nous faisons fonctionner depuis bientĂŽt 15 ans. Hosman est situĂ©e au centre de la Roumanie, Ă  une demi-heure de route de Sibiu, facile Ă  atteindre en voiture ou en transports publics.

PrĂ©s de 200 mĂštres carrĂ©s sont dĂ©diĂ©s Ă  des initiatives citoyennes, des sĂ©minaires, des concerts et des piĂšces de thĂ©Ăątre. La grange culturelle dispose d’une salle de plus de 75 places et de trois petits espaces complĂ©mentaires. PrĂšs d’une cuisine bien amĂ©nagĂ©e, nous avons bien sĂ»r pensĂ© Ă  des toi-lettes et Ă  une salle de bain. Et, en plus de l’accĂšs usuel Ă  Internet, l’entrĂ©e au jardin du moulin est gratuite.

L’annĂ©e passĂ©e, des ateliers de souffleur de verre et de feutre, ainsi que des animations pour enfants ont eu lieu

Ă  la grange. Des initiatives citoyennes et des producteurs s’y sont rencontrĂ©s. Ici se rĂ©alisent de magnifi ques concerts tout autant que des sĂ©minaires inter-nationaux de groupes de chercheurs. Ainsi cette premiĂšre annĂ©e a bien commencĂ©! Mais il y a encore de la place pour d’autres activitĂ©s. Donc si tout cela vous a donnĂ© envie d’orga-niser ici de nouveaux sĂ©minaires, des stages ou des rencontres, n’hĂ©sitez pas Ă  nous contacter! Jusqu’à 60 personnes peuvent ĂȘtre hĂ©bergĂ©es sur place ou dans les environs proches.

Jochen

Contact par e-mail: [email protected]; par tĂ©lĂ©phone: +40-740-959-389* DDC: Direction du DĂ©veloppement et de la

Coopération

Les fermes de Longo maĂŻ, un rĂ©seau de dix coopĂ©ratives autogĂ©rĂ©es, axĂ©es sur l’agriculture et l’artisanat sont le fondement de notre engagement social et culturel dans les rĂ©gions oĂč elles sont situĂ©es et bien au-delĂ . Tous les ans, les coopĂ©ratives de Longo maĂŻ accueillent plusieurs centaines de personnes venues dĂ©couvrir une autre maniĂšre de vivre en sociĂ©tĂ© et en collectif. Certains dĂ©sirent ici tenter la vie en commun et ses implications; d’autres sont lĂ  pour apprendre une activitĂ© spĂ©cifi que. Ce sont surtout des jeunes qui, ressentant les consĂ©-quences d’une situation Ă©conomique trĂšs tendue, cherchent des perspec-tives pour leur avenir. Quelques uns parmi eux souhaitent rester. Au fi l des annĂ©es, Longo maĂŻ s’est Ă©normĂ©ment agrandi et est ainsi devenu une commu-nautĂ© multigĂ©nĂ©rationnelle. Pour conti-nuer Ă  construire le futur ensemble, nous nous sommes rencontrĂ©s cet Ă©tĂ© durant une semaine sur la coopĂ©rative le Pigeonnier-Grange neuve (Pro-vence). Les Ă©changes Ă©taient denses et crĂ©atifs. Ceci a Ă©tĂ© rendu possible grĂące au groupe du Tarn et leurs amis qui nous ont rĂ©galĂ©s matin, midi et soir de succulents repas et grĂące Ă  d’autres parmi nos enfants adultes qui ont pris la responsabilitĂ© des fermes pendant une dizaine de jours. Les parents des enfants en bas Ăąge et des bĂ©bĂ©s ont organisĂ© une crĂȘche pour les garder Ă  tour de rĂŽle, une bonne occasion

pour se rapprocher. Les thĂšmes de ces rencontres ont Ă©tĂ© fi xĂ©s quelques mois auparavant, prĂ©parĂ©s ensuite par une coopĂ©rative ou un groupe intercoopĂ©-ratif. Il Ă©tait important d’apprendre Ă  mieux se connaĂźtre et de savoir com-ment chacun et chacune imaginent sa vie dans le futur de Longo maĂŻ. Afi n que les coopĂ©ratives restent initia-trices d’une Ă©conomie solidaire, de nombreuses actions de contestation et de campagnes de solidaritĂ© Ă  travers le monde. L’idĂ©e a surgi de crĂ©er un «marchĂ© des possibles», pour soute-nir des groupes plus petits en Trans-carpatie et en Roumanie dans leur recherche pour trouver une troisiĂšme voie entre le capitalisme dĂ©bridĂ© et le nationalisme post-soviĂ©tique. Un autre thĂšme important concernant l’économie des coopĂ©ratives Ă©tait de rĂ©fl Ă©chir aux activitĂ©s intĂ©ressantes Ă  dĂ©velopper en vue d’une plus forte valeur ajoutĂ©e, sans rompre avec la cohĂ©rence de la philosophie et des principes de Longo maĂŻ; dans quels domaines rĂ©duire les dĂ©penses, Ă©pargner, ainsi que dĂ©velop-per nos propres sources Ă©nergĂ©tiques. Nombreuses nouvelles pistes sont Ă  creuser mais aussi d’anciennes Ă  repenser. Avec l’assurance que cette rencontre Ă©tait un grand pas en avant pour que Longo maĂŻ dure longtemps et que nous continuerons Ă  construire des mondes solidaires, chacune et chacun s’en est retournĂ© dans sa coopĂ©rative.

Elke

Roumanie

Accueil Ă  la grange culturelle

Longo maĂŻ en Provence

Que ça dure longtemps!

Puiser dans son imagination et s’évader

No 126 automne 2018nouvelles de

Le Mas de Granier, un petit Ăźlot dans une mer de modernitĂ© en Crau, bien connu pour son foin et ses moustiques, mais aussi pour son pain! Blague Ă  part, parmi les secteurs en dĂ©velop-pement, le pain fi gure en tĂȘte de liste. Ce pain, outre sa fonction nutritive, arbore aussi une dimension politique. Il permet de communiquer sur la valo-risation des variĂ©tĂ©s anciennes de blĂ©s cultivĂ©es Ă  Longo maĂŻ, sur les revendi-cations du droit de mouture Ă  la ferme, du refus des normes imposĂ©es... Une petite Ă©quipe rĂ©fl Ă©chit et Ɠuvre en la matiĂšre pour offrir Ă  la coopĂ©rative et aux alentours un pain de qualitĂ©. Pour ce faire, tous les maillons de la chaĂźne sont Ă©tudiĂ©s minutieusement.

Au sujet de la farine, jusqu’alors, c’est le moulin du Tyrol, vĂ©ritable piĂšce de collection, qui s’y collait. Cet Ă©difi ce tout de bois vĂȘtu, s’avĂšre non seule-ment esthĂ©tique, mais aussi fonction-nel. NĂ©anmoins, l’envie d’amĂ©liorer la qualitĂ© de travail et de la farine nous a amenĂ©s vers un moulin de Type AstriĂ©.

Ce modĂšle a Ă©tĂ© pensĂ©, dessinĂ©, et conçu par deux Ă©rudits de blĂ©, gĂ©nies de la bricole, les frĂšres AstriĂ©. Ils ont pensĂ© le moulin d’une part pour qu’il participe Ă  l’amĂ©lioration qualitative de la farine et, d’autre part, pour qu’il permette l’autonomie des paysans en matiĂšre de farine. En effet, ce moulin de petite taille, outre sa facilitĂ© d’utili-sation et son ergonomie, contribue Ă  l’indĂ©pendance des petites meuneries Ă  la ferme face Ă  l’industrialisation de la meunerie et ses dangers d’uniformi-sation.

Autour d’eux, un collectif de pay-sans, boulangers et meuniers gravite et se rencontre annuellement. C’est l’occasion de partager les pratiques respectives, les conseils, mais aussi plus largement les prĂ©occupations et

les enjeux de la fi liĂšre. Cette annĂ©e, il Ă©tait question des normes sanitaires. De celles, menaçantes, qui pourraient ĂȘtre imposĂ©es imminemment par les minoteries industrielles inquiĂštes devant l’augmentation du nombre de paysans boulangers. De celles qui ne sont pas adaptĂ©es, ni Ă  la taille de nos fermes, ni Ă  l’emploi de nos moulins. De celles qui nous asservissent, nous contraignent, nous astreignent. De celles qu’on refuse.

L’enjeu Ă  venir rĂ©side dans les rĂ©sistances via le renforcement des rĂ©seaux autour des farines, l’aide Ă  l’installation, l’entraide devant les contrĂŽles, l’affirmation commune de rĂšgles de conduite d’un atelier de meunerie Ă  la ferme, de diffusion de l’information...

Au Mas, l’acquisition du nouveau moulin nous a permis de nous rappro-cher de cette piognĂ©e de passionnĂ©s. Il reste encore du grain Ă  moudre!

Clarisse et Johannes

Mas de Granier

Au four et au moulin

Du grain Ă  moudre!

Stands de NoĂ«l en Suisse A partir de fi n novembre et durant le mois de dĂ©cembre nous sillonnons la Suisse avec nos stands garnis d’une gamme de produits riche et colorĂ©e. Pour bon nombre d’entre vous, c’est l’occasion d’acheter des cadeaux de NoĂ«l, de s’approvisionner en conserves et autres dĂ©lices ou de rencontrer les gens de Longo maĂŻ sur le stand. Deux groupes seront en route, en Suisse alĂ©manique et en Suisse romande. Le calendrier ci-dessous vous indique oĂč nous trouver. Nous attendons encore les autorisations officielles pour quelques dates et lieux.

La Chaux-de-Fonds 22. – 24.11. Place EspacitĂ© Yverdon-les-Bains 27.11. MarchĂ© hebdomadaireRenens 28.11. Place du marchĂ©Martigny 29.11. MarchĂ© hebdomadaireSion 30.11. MarchĂ© hebdomadaireFribourg 1.12. MarchĂ© du St. NicolasLausanne 6. – 8.12 Rue HaldimandVevey 11. / 12.12. MarchĂ© hebdomadaireGenĂšve 13. – 16.12. IlĂŽt 13 NeuchĂątel 21. / 22.12. Rue du Temple-Neuf

Pour le programme défi nitif regardez www. prolongomai.ch ou téléphonez à la ferme du Montois: 032 426 59 71

A partir de fi n novembre et durant le mois de dĂ©cembre nous sillonnons laSuisse avec nos stands garnis d’une gamme de produits riche et colorĂ©e. Pour bon nombre d’entre vous, c’est l’occasion d’acheter des cadeaux de NoĂ«l, de s’approvisionner en conserves et autres dĂ©lices ou de rencontrer les gens de Longo maĂŻ sur le stand. Deux groupes seront en route, en Suisse alĂ©manique et en Suisse romande. Le calendrier ci-dessous vous indique oĂč nous trouver. Nous attendons encore les autorisations officielles pour quelques dates et lieux.

La Chaux-de-Fonds 22. – 24.11. Place EspacitĂ© Yverdon-les-Bains 27.11. MarchĂ© hebdomadaireRenens 28.11. Place du marchĂ©Martigny 29.11. MarchĂ© hebdomadaireSion 30.11. MarchĂ© hebdomadaireFribourg 1.12. MarchĂ© du St. NicolasLausanne 6. – 8.12 Rue HaldimandVevey 11. / 12.12. MarchĂ© hebdomadaireGenĂšve 13. – 16.12. IlĂŽt 13 NeuchĂątel 21. / 22.12. Rue du Temple-Neuf

Pour le programme défi nitif regardez www. prolongomai.ch ou téléphonez à la ferme du Montois: 032 426 59 71

nouvelles de Longo maï, 3 × par an

RĂ©daction: Elke Furet, Babette StippProduction: Michael RösslerImpression: Ropress, ZĂŒrich

Longo maĂŻ, c. p. 1848, CH-4001 BaselTel.: +41 (0) 61 262 01 11, ccp 40-17-9 [email protected]

Le Montois 1, CH-2863 UndervelierTĂ©l. +41 (0) 32 426 59 71Grange Neuve, F-04 300 LimansTĂ©l. +33 (0) 4 92 73 05 98Hof Ulenkrug, Stubbendorf 68, D-17 159 DargunTĂ©l. +49 (0)39 959 23 881Hof Stopar, Lobnik 16, A-9135 EisenkappelTĂ©l. +43 (0)42 38 87 05