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Table des matières Editorial 2 Un exemple de fraternisation 3 Souvenirs de « guerre » 4 René Holvoet nous communique : 6 Curiosité 7 Les invalides de la chasse 8 L’Imprimerie nationale déménage à Choisy-le-Roi (la presse) 9 Succulentes nouveautés parmi le cru 2003 du bac et du BEPC : 11 Chanceux chasseurs sachant chasser… 13 Vulnerant omnes, ultima necat 14 Fait divers 15 Rubrique culturelle. 16 La salade mythologique 17 « Notre Amitié » n°103 Bulletin Anaaj Région Parisienne janvier 2004 page 1/17

Notre Amitié n°99 janvier 2004

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Journal trimestriel des anciens et amis des auberges de jeunesse de la Région parisienne. Reflète la vie de l'association, mais apporte aussi des témoignages sur les mouvements ajistes, et l'histoire des auberges de jeunesse en France et dans le monde, hier et aujourd'hui.

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Table des matières

Editorial! 2

Un exemple de fraternisation! 3

Souvenirs de « guerre »! 4

René Holvoet nous communique :! 6

Curiosité ! 7

Les invalides de la chasse! 8

L’Imprimerie nationale déménage à Choisy-le-Roi (la presse)! 9

Succulentes nouveautés parmi le cru 2003 du bac et du BEPC :! 11

Chanceux chasseurs sachant chasser… ! 13

Vulnerant omnes, ultima necat! 14

Fait divers! 15

Rubrique culturelle.! 16

La salade mythologique ! 17

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Editorial

Avez-vous lu le chiffre sur la couverture du présent numéro ?… 99 !

Si je sais compter, le prochain sera le n° 100. Un numéro que nous souhaitons hors norme de façon à marquer notre trace dans la continuité du mouvement ajiste.

2004 est une année particulièrement bien remplie pour notre association : après la Fête de l’AnaAJ où nous avons célébré les quarante années de vie de notre groupe, voici, en mai, le Rassemblement national de Ramatuelle qui va permettre de nous rencontrer, d’échanger nos idées ou points de vues sur l’actualité, sur les élections et leurs conséquences, les projets de loi et aussi et surtout les restrictions dans le social, tous sujets qui nous tiennent à cœur, mais toujours avec « l’esprit ajiste » qui se doit de respecter les idées de tous.

Amitié, un grand et beau nom que nous tâcherons de développer dans nos rencontres futures, en pensant aussi à ceux qui ne peuvent plus y participer : lettres, coups de fil, visites les aideront à supporter leurs activités réduites. Ne les oublions pas.

Catherine.

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Un exemple de fraternisation Je ne sais quel rôle avait joué Micha Aznavour, le père de Charles, dans l’organisation de la première tournée en France des Chœurs de l’Armée Rouge mais c’est grâce à cet ami de mon père que nous avons eu le rare privilège d’assister à cette mémorable soirée.

Dans tout Paris, cette représentation était attendue comme un événement considérable. L’Union soviétique vivait alors farouchement repliée à l’intérieur de ses frontières. Les échanges culturels étaient si rares entre ce pays et le reste du monde que, dans le subconscient de chacun, on en arrivait à douter de l’existence même du peuple soviétique. C’était comme si nous nous attendions à voir débarquer des habitants d’une autre planète.

Le jour venu, dans cette Salle Pleyel comble, le public était un mélange explosif composé de communistes français ou arméniens et de Russes blancs.

L’entrée des exécutants se fit dans un silence impressionnant. Tous étaient de jeunes hommes, tout juste sortis de l’adolescence, parfaitement sanglés dans leurs uniformes, mais que l’on devinait timides et luttant contre le trac. Leur teint et leurs yeux clairs, la forme souvent retroussée de leur nez éclairaient leurs visages d’une expression juvénile empreinte de gravité qu’atténuait à peine une impassibilité de circonstance.

Ils entonnèrent aussitôt La Marseillaise que tout le monde écouta et applaudit debout. Mais quand, après une courte pause suffisante pour permettre à tous de se rasseoir, vint le tour de l’Internationale qui était alors l’hymne officiel de l’URSS, un frémissement parcourut la salle et une vague d’hésitations s’empara du public surpris. Fallait-il se relever, rester debout ou s’asseoir ? Il y eut un moment de flottement. Dans un bruit insolite de strapontins les uns se levaient, les autres s’asseyaient avec ostentation. D’autres hésitaient. Mais à la fin, après bien des tiraillements, toute l’assistance se retrouva debout, soit par conviction soit par respect du concept d’hymne national. Les exécutants, ahuris, n’avaient probablement jamais été témoins d’une telle manifestation de désordre.

Chansons populaires et révolutionnaires, marches mili-taires et danses, à mesure que le concert se déroulait, on sentait monter un immense enthousiasme. A la fin, l’émotion était presque palpable. Au cours de l’ovation finale, la foule des spectateurs, toutes tendances confondues, envahit la scène pour se précipiter dans les bras des artistes. Ce fut un grand moment d’émotion. Les émigrés russes, pourtant si réticents au début de la soirée, étaient au bord des larmes. Quelque part ils venaient de prendre conscience qu’au delà de la tempête bolchevique leur chère patrie continuait d’exister. C’est avec soulagement qu’ils la retrouvaient sous l’uniforme militaire tsariste à peine modifié avec les chants traditionnels de leur jeunesse. Quant aux communistes, ils étaient naïvement fiers d’avoir pu enfin présenter au public un modèle de citoyen soviétique talentueux et fréquentable.

Ici, mon témoignage pourrait paraître un peu exagéré mais, en ce qui me concerne, il m’était facile de reconnaître les Russes blancs venus nombreux avant le début du concert : on les entendait échanger à haute voix en russe des propos hostiles au régime soviétique. Quant aux autres, communistes ou sympathisants, ils s’étaient fait remarquer par leurs bruyantes manifestations d’enthousiasme dès l’arrivée du groupe des artistes.

Lucie Bloncourt. Extrait des mémoires.

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Souvenirs de « guerre »

Plantons le décor : printemps 1944, quatrième année d’occupation où les conditions de vie (de survie pour certains) deviennent de plus en plus dures. Dans la misère générale, les mouvements ajistes se sont maintenus tant bien que mal, la L.F.A.J. et le C.L.A.J. n’ayant pas l’heur de plaire aux autorités de l’époque, qu’elles soient d’occupation ou françaises collaborationnistes.

Profitant d’un week-end prolongé, quatre copains du foyer Paris-Latin travaillant dans la même usine d’armement - les contraintes du S.T.O. - se retrouvent au relais de Baillon, proche de l’abbaye de Royaumont, et décident de profiter encore le lundi des joies de la nature. Donc, direction la maison forestière de la Haute-Futaie en forêt d’Halatte, soit une bonne vingtaine de bornes à travers bois et champs par un temps idéal.

Nous passons la nuit en forêt et repartons le lundi soir pour Pont-Sainte-Maxence pour prendre le train qui doit nous ramener à Paris.

Alors que nous allons sortir de la forêt, nous tombons sur une patrouille allemande composée de trois jeunes à peu près de notre âge. Misérable civilisation qui leur a donné un uniforme et un fusil.

On nous demande nos papiers. Nous les exhibons et nous croyons en être quittes. Mais nos nouveaux compagnons de voyage nous font comprendre qu’il convient de les suivre en ville où nous entrons bientôt pour nous trouver sans délai à l’intérieur d’une grande maison qui se trouve être la Kommandantur locale.

Nous commençons à pâlir.

Nous pénétrons dans un bureau où, gardés par une sentinelle en armes, nous sommes interrogés l’un après l’autre par une sorte de feldwebel qui, manifestement, nous soupçonne d’être des « terroristes ». A ses yeux, quatre gars pas rasés et traînant en short à proximité de l’aérodrome militaire de Creil un jour ouvré, c’est louche.

Il ne faisait pas bon, à cette époque, pour un jeune de vingt ans, déambuler sans carte d’identité et sans carte de travail. Fort heureusement, tous nos papiers sont en règle. De plus, nous sommes tous les quatre affectés à Gennevilliers aux usines Chausson où nous participons (le moins vite possible et sans aucun zèle) à l’effort de guerre allemand.

Nous expliquons notre présence dans la région le mieux possible et, après de nombreux appels téléphoniques donnés depuis une pièce voisine,

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notre inquisiteur veut bien admettre que nous ne sommes que d’inoffensifs campeurs avides de nature et de plein air.

On nous laisse repartir. Il est plus de vingt et une heures et, fort heureusement, il y a encore un train pour Paris que nous mettons cependant plus de deux heures à attendre pour cause de bombardement. Le pont ferroviaire de Creil est kaputt et notre train doit rebrousser chemin par Verberie et Crépy-en-Valois pour arriver à bon port à une heure du matin.

Plus de métro, bien sûr, et je termine cette sortie ajiste par une randonnée nocturne de 5 km, de la gare du Nord à la place d’Italie. Je ne croise cependant aucune patrouille de police, ce qui m’aurait valu d’autres désagréments.

André Franzosini.

P.S. Nous n’avons pas demandé au feldwebel d’apposer le cachet de la Kommandantur sur nos cartes d’ajistes.

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René Holvoet nous communique :

« J’ai été surpris de trouver dans le bulletin la photo de Marc Sangnier entouré d’un groupe de scouts.

« L’article du « Républicain » a oublié de traiter de la position de Marc Sangnier pendant l’Occupation.

« Il y a un fait : le CLAJ a été interdit par les Allemands mais la Ligue a été autorisée à poursuivre ses activités. Marc Sangnier a accepté de récupérer les copains du CLAJ mais, en 1943, il les a priés de vider les lieux de sa permanence, sans explication.

« Mon article sur Jeanne Humbert a des chances d’intéresser d’anciens camarades qui, de 1936 à 1946, militaient pour le contrôle des naissances. Naturellement, les vieux copains de 36/40, il n’en reste plus beaucoup. Mais, au point de vue documentaire, les anciens Ajistes peuvent réfléchir sur nos luttes passées.

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Curiosité L’article sur Marc Sangnier m’a posé un certain problème. Je viens de lire un livre récent sur la vie de Jeanne Humbert qui était animatrice du mouvement néo-malthusien avant la guerre.

Jeanne accuse le député Marc Sangnier d’avoir voté, en 1920, les « lois scélérates », lois qui condamnent à des peines de prison toute personne qui propage les méthodes anti-conceptionnelles (loi abolie en 1974). Elle estime que le député Marc Sangnier (le pacifiste ?) est moralement responsable de son incarcération et de celle de nombreuses militantes du mouvement néo-malthusien.

C’est en 1936 que Jean Bertrand, du CLAJ, m’a mis en relation avec Jeanne Humbert, alors directrice de la revue La Grande Réforme. Courageuse militante féministe, elle fut plusieurs fois condamnée avec son mari, Eugène Humbert.

Eugène Humbert, incarcéré en 1939 comme objecteur de conscience, mourra en prison sous un bombardement anglais.

René Holvoet.

Avertissement : Une homonymie se produit dans le présent numéro entre Jeanne et Eugène Humbert, dont il est question ci-dessus et d’autre part Marie et Vincent Humbert, cités dans l’article de Paulette Jannot.

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Les invalides de la chasse   Si   la  chasse  est  un  plaisir  pour  l’homme,   le  roi  de  la  création,   je  ne  sache  pas  que   les   lièvres  et  les   lapins,   les  plus   peureuses   des  créatures,   aient   jamais  revendiqué  le  massacre  de  leur  espèce  comme  une  distraction.     Encore,   si   ces   animaux   trouvaient   toujours   la   mort   dans   cette   lutte  inégale  !   Mais   hélas   !   le   plus   souvent,   pendant   et   après   la   chasse,   et   grâce   à   la  maladresse  des  chasseurs,  la  plupart  de  ces  rongeurs  ne  vivent  qu’à  moitié.  

Ce  pauvre  gibier,  quand  il  a  fait  l’appel  et  constaté  l’absence  des  membres  de   la   famille,   compte   les   blessés,   les   recueille  et   les   soigne.   Les   revenus   de   la  société  sont  modiques,  modeste  est  l’installation  de  l’hôpital.     Le   malheur   est   comme   l’amour,   il   rapproche   les   distances   :   de   deux  espèces   antipathiques   l’une   à   l’autre,   il   ne   fait   plus   qu’une   seule   famille.   Les  lièvres   ont   choisi   leur   clairière   la   plus   sûre.   Nul   repaire,   nulle   jouette   ne   la  dénonce  aux  yeux  du  plus  habile   chasseur.  C’est  là  que  les  lapins   se  sont  mis  à  l’œuvre   pour   dissimuler   le   plus   habilement   un   terrier   que   le   furet   lui-­‐même  n’éventerait  pas.  Un  pauvre  bahut  est  dans   l’antichambre,   il  renferme  les   Nioles  dans   lesquelles   les   plus   savants   ont   décanté   les   sucs   curateurs   des   plantes  médicinales.   Le   terrier   lui-­‐même   est   converti   en   inNirmerie   où  chaque  malade  trouve  son  lit  de  mousse  et  son  bouillon  de  serpolet.     L’un  arrive  à  l’ofNicine  porté  sur   ses  deux  béquilles,   l’autre  panse  son  œil  crevé  par  le  plomb  aveugle  ;  celui-­‐ci,  malgré  le  premier  pansement  et   l’appareil  qui   maintient   ses   entrailles   perforées,   agonise   à   côté   d’un   Nlacon   d’élixir   de  longue   vie   ;   celui-­‐là,   l’œil   en   écharpe,   médite   sur   l’amertume   de   la   vie   et   du  breuvage  que  lui  prescrit  l’ordonnance.     Voici   les   convalescents,   ceux  qui  n’ayant   eu  d’endommagée  qu’une  patte,  peuvent  s’appuyer  de  l’autre  sur  un  bâton  obligeant  et  regagner  seuls  le  dortoir.     EnNin,  un  lapin  lépophile,  touché  de  tant  de  malheurs,  lève  les  pattes  au  ciel  et,   après   avoir   pansé   les   blessés,   semble   prier   Dieu   qu’il   les   guarrisse.   C’est  l’Ambroise  Paré  de  la  gent  timide  et  pourchassée.     Le   tableau   de   toutes   ces   misères   que   reproduit   notre   gravure   est  déchirant  ;  il  arracherait  des  larmes  aux  yeux  du  Nemrod  le  plus  endurci.     Ma   droite   vierge   de   tout   sang   innocent   appelle   l’attention   de   la   société  protectrice   des   animaux   sur   les   infortunes   de   ces   pauvres   lièvres   et   de   ces  pauvres  lapins  et  l’invite  à  créer  des  asiles  pour  leurs  convalescents  dans  les  bois  de  Saint-­‐Germain  ou  de  Fontainebleau.  

LÉO  DE  BERNARD.  

Extrait  de  Le  Monde  illustré,  n°  137  -­‐  26  avril  1859.  Collection  particulière  de  Pierre  Denis.  

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L’Imprimerie nationale déménage à Choisy-le-Roi (la presse)

C’en est fini de la rue de la Convention. Trop à l’étroit dans ses murs, l’Imprimerie nationale a explosé à Douai, à Evry, à Strasbourg et maintenant à Choisy-le-Roi.

On la confond parfois avec l’imprimerie des Journaux officiels. Ceux-ci relèvent des services du Premier ministre tandis que la « nationale » est placée sous la tutelle du ministère… des Finances.

Créée en 1640 par Richelieu en même temps que l’Académie française, l’Imprimerie nationale succéda à l’imprimerie royale, créée en 1538 par François Ier. C’est un établissement dont le savoir-faire technique se double d’une « mémoire » des métiers de l’imprimerie et de la typographie. L’atelier des langues orientales en est le parfait exemple : on y trouve aussi bien des hiéroglyphes que des idéogrammes, les différents alphabets arabes, hébreux, sanscrits, arméniens, étrusques ou mandchou. Sa collection de poinçons est l’une des plus importantes et plus complètes au monde.

A sa fondation, à la Renaissance, elle va rivaliser avec les Italiens, les Hollandais, les Allemands et donner au royaume tout son rayonnement. Claude Garamond dessine le caractère « romain de l’Université », devenu un classique. Il sera repris par le « romain du Roi », dessiné par Grandjean. Napoléon ajoutera plus tard le Didot, le Plantin et d’autres caractères encore.

Imprimerie royale, nationale, de la République, impériale, elle retrouve son titre de nationale en 1870.

Trois missions lui sont fixées : exigence artistique, exécution d’un service public, auxiliaire du travail intellectuel et scientifique. Les règles européennes en ont fait une société anonyme dont l’Etat est l’unique actionnaire. Elle a du même coup perdu le monopole dont elle bénéficiait pour les publications de l’Etat.

L’Imprimerie nationale est responsable de la parution de l’annuaire des téléphones, entre autres. Mais aussi de textes officiels, parfois confidentiels comme les sujets du bac ou des concours d’accès aux Grandes écoles, des documents dits « sécurisés » comme les passeports, permis de conduire ou les cartes d’identité. D’autres documents de très grande diffusion comme les formulaires des services du fisc ou des imprimés administratifs à usage interne, les directives données aux différents services.

Mais l’entreprise est aussi éditeur d’art. On y compose encore « à la main », on y grave encore en taille douce pour des ouvrages à tirage limité, des rééditions d’ouvrages devenus rares.

Le savoir-faire des ouvriers de la « nationale » est irremplaçable. Hélas, la notion de rentabilité, de prix de revient et de libre concurrence obèrent la qualité de

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la « belle ouvrage » et la pérennité de certains ateliers est aujourd’hui fortement remise en question. Les commandes se font plus rares, les moyens modernes de reproduction de la langue écrite ont évolué. L’Imprimerie s’est donc mise à éditer des CD-ROM afin de suivre la mode et la demande. Mais, ouverte aux marchés européens, elle entend se placer en concurrente (et rivale) de premier plan grâce à son apport potentiel et à son immense savoir-faire.

Les impressionnantes collections de la nationale en font aussi un musée : plus de 500 000 poinçons dont certains datent de François Ier, 15 000 caractères en bois pour affiches, 2 500 fers à dorer, 14 000 poinçons pour la musique… Mais on peut encore y voir dans ses ateliers des machines entretenues en état de marche depuis le XIXe siècle. Un patrimoine très bien conservé.

Quelques dates :

1538 : François 1er accorde à Conrad Néobar le titre d’imprimeur du roy,

1540 : Robert Estienne est nommé imprimeur du roy pour le grec, Claude Garamond est nommé graveur officiel du roy,

1640 : création de la manufacture royale qui devient imprimerie royale,

1749 : parution des premiers volumes de l’Histoire naturelle de Buffon,

1795 : création de l’Imprimerie de la République,

1809 : l’imprimerie devient « impériale » et quitte le Louvre pour l’hôtel de Rohan,

1903 : installation de l’Imprimerie nationale dans la plaine de Javel,

1921 : installation des ateliers rue de la Convention,

1994 : en vertu du marché unique européen, la nationale change de statut et

devient une société anonyme.

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Succulentes nouveautés parmi le cru 2003 du bac et du BEPC :

Les montagnes sont d’immenses plaines vallonnées.

Les montagnes se sont formées à l’époque préhistorique pour séparer les vallées les unes des autres.

Les rivières partent de Lamon et s’arrêtent à Laval. Les rivières coulent toujours dans le même sens que l’eau.

Le zéro est le seul chiffre qui permet de compter jusqu’à un.Tous les chiffres pairs peuvent se diviser par zéro.

Une racine carrée est une racine dont les quatre angles sont égaux.Pour trouver le périmètre d’un cercle, il suffit de multiplier pi par 3,14.

L’alcool permet de rendre l’eau potable.On dit que l’eau est potable quand on ne meurt pas en la buvant.

Les bombes atomiques sont inoffensives quand elles servent à faire de l’électricité.L’atome est si petit qu’il en faut plusieurs pour le voir.

Quand deux atomes se rencontrent on dit qu’ils sont crochus.Archimède a été le premier à prouver qu’une baignoire peut flotter.

Le cinéma était une énergie encore inconnue au XIXe siècle.Dans le cinéma muet les acteurs parlaient avec des mots qu’ils écrivaient en bas du film.

La photographie a été inventée par Niepce pour photographier le visage des gens sans qu’ils le sachent.

Une langue morte est une langue qui n’est parlée que par les morts.Pascal a consacré sa vie à écrire les essais de Montaigne.

Victor Hugo écrivait des publicités pour les pauvres misérables.Molière est mort sur la Seine.

George Sand était une homosexuelle qui aimait les hommes. Marius Pagnol se servait de son accent pour écrire.

Lapidaire a inventé le mot formule. Balzac écrivait assis au milieu de ses personnages.

Le seul poème de Ronsard que l’on connaît raconte l’histoire d’une fille qui veut aller voir des roses. Martin Luther était un roi qui s’est fait appeler Martin Luther King.

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Une bibliothèque c’est une sorte de cimetière pour les vieux livres.

Les notes de musique s’écrivent avec des signes qui représentent des notes.Une cathédrale est une église dans laquelle sont écrits les livres de cathéchisme.

Le livre de poche a été inventé par Gutemberg.Le tome d’un livre c’est lorsqu’il est trop gros et qu’on le découpe en morceaux pour le transporter.

La lecture est faite pour ceux qui n’aiment pas écrire.Les latins parlaient le grec ancien.

Le 14 juillet c’est la fête de l’Opéra Bastille. Napoléon est le neveu de son grand-père.

Sur les tableaux de peinture on voit que Napoléon cachait son gros ventre avec ses deux mains.Néron se servait des chrétiens pour faire des lampes en leur mettant le feu.

L’histoire du Moyen-Age nous est expliquée par Christian Clavier dans Les Visiteurs.La guerre de cent ans a duré de 1914 à 1918.

La première guerre mondiale a fait une dizaine de morts mais seulement chez les Allemands. Tous les 11 novembre, le président décore les parents du soldat inconnu.

Le débarquement de Normandie a eu lieu sur des plages, en Angleterre. Avant la guillotine les condamnés à mort étaient exécutés sur une chaise électrique.

Une montre est divisée en douze fuseaux horaires d’égale intensité.L’arrêt du cœur peut entraîner la mort. Exemple : quand on fait cesser le poul, le cœur cesse de

battre. La chauve-souris est un oiseau mammifère qui n’a pas de plumage.

Le pélican, comme le kangourou, transporte ses petits dans la poche de son bec. Dépravé, c’est quand un bateau ne peut plus servir. On le laisse pourrir sur place et ça pollue les

plages.Autrui, c’est les gens qui ne méritent pas qu’on s’intéresse à eux.

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Chanceux chasseurs sachant chasser… Dans la nuit du 29 au 30 janvier 2004, nos députés ont voté une loi

selon laquelle Le jour s’entend du temps qui commence une heure avant le lever du soleil au chef-lieu du département et finit une heure après son coucher. On l’aura deviné, il s’agissait - dans la hâte d’une perspective électoraliste - d’offrir deux heures de loisirs supplémentaires à nos amis chasseurs.

Jusqu’alors, pour les aviateurs et les marins, la définition de la durée légale du jour était fixée de « la demi-heure qui précède l’apparition du soleil » à « celle qui suit son coucher ». J’ai bien écrit la demi-heure.

Roselyne Bachelot, Diane défenseresse de la nature en charge du ministère de l’Environnement, a jugé urgent de (je cite) donner à ses interlocuteurs naturels une place plus importante. Cette dame a expliqué qu’il était temps de revenir à la situation d’avant 2000.

Merci !… Dominique Voynet appréciera.

Le Conseil supérieur de la Chasse, grand concile de la secte, a vu augmenter le montant des subsides qu’il gère (nos sous !). C’était le moindre geste à faire avant les cantonales. Par ailleurs, M. Raffarin a reçu les représentants de la Fédération nationale des chasseurs lesquels se sont félicités d’une grande convergence d’analyse avec le Premier ministre. Que demander de plus ?

Aussi, Anaajistes randonneurs bucoliques, Anaajistes promeneurs épris de campagne, de verdure et de sous-bois, suivez surtout ce conseil : munissez-vous désormais d’instruments sonores puissants afin que, entre chiens et loups, vous signaliez votre présence à nos amis qui ont tendance - petits verres de pastis aidant - à avoir la gâchette facile. Et ce, bien avant le coucher du soleil.

Ne manquez surtout aucune occasion de rappeler aux chasseurs que la forêt n’est pas leur propriété exclusive.

L’in-secte.

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Vulnerant omnes, ultima necatToutes blessent, la dernière tue.

En parlant des heures, inscription latine placée ancien-nement sur les cadrans d’horloges des monuments publics.

Et avant l’invention de la montre, on faisait comment ? 2.800 ans avant J.C., les Egyptiens se situaient dans le temps grâce au cadran solaire. La nuit, ils interprétaient la position des étoiles. En cas de ciel couvert, des bougies graduées ou des mèches lentement consumées faisaient l’affaire. 1.500 ans avant J.C., la précision s’accroît avec l’horloge à eau, la clepsydre, d’origine égyptienne, qui mesurait le temps en faisant écouler de l’eau d’un vase dans un autre muni d’une échelle horaire. La clepsydre fut utilisée pendant trois millénaires, jusqu’à l’invention de l’horloge mécanique, en 1360. D’une technologie rustique, celle-ci avançait ou reculait de deux heures par jour. Les premières montres de gousset apparaissent au XVIe siècle, dès 1789, chaque homme qui en a les moyens en possède une. L’histoire retiendra comme première montre-bracelet celle commandée en 1904 à un horloger de Paris pour l’aviateur brésilien Santos-Dumont.

La montre-bracelet arrive en tête en 1930 tandis que l’exclusivement masculine montre de gousset disparaît. La montre-bracelet, plébiscitée par les femmes, devient un objet universel chez les humains.

Si l’on parlait d’heure chez les humains, il y aurait entre autres le gnomon, l’astrolabe, le cadran solaire portatif romain, la nocturlabe… jusqu’à la montre électronique et l’horloge atomique au césium.

A l’intérieur du monde occidental, la façon de compter le temps, les instruments utilisés à cette fin ont considérablement évolué. Enluminures, sculptures, pièces d’horlogerie et à piles, almanachs racontent la représentation au fil des siècles. Parler du temps, c’est un exercice qui n’a pas de fin.

Quelle heure est-il ? Il est plus tard que vous ne croyez.

Maurice Thomé.

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Fait diversVincent Humbert et sa mère Marie ont bouleversé la France. Un procès va s’ouvrir.

Peut-on laisser condamner cette mère qui, par amour, a voulu aider son fils à mourir car réclamant la fin de ses souffrances et d’une vie qui n’en est plus une ?

Peut-on laisser condamner ce médecin qui, en accord avec son service, a décidé l’arrêt de la réanimation ?

Pour cette raison, l’A.D.M.D. (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité) milite afin que l’euthanasie réfléchie soit dépénalisée et reconnue comme un acte d’amour et de charité.

Mourir dignement devrait être un droit reconnu lorsque, médicalement, on se trouve devant l’impossibilité de poursuivre une vie digne et sans souffrance. Tu ne tueras point s’applique aux querelles des hommes, à la guerre. Si ce Dieu tant admiré veut infliger davantage de souffrances aux hommes, c’est qu’il est pervers et peu digne de leur amour.

Si vous vous sentez concerné, vous pouvez adhérer à cette association fondée par le sénateur Henri Caillavet et parrainée notamment par : Louis Bériot, André Brincourt, Michel del Castillo, François de Closets, Régine Deforges, Mireille Dumas, Gilles de Gennes, Benoîte Groult, Albert Jacquard, Jean Lacouture, Geneviève Page, Gilles Perrault, Hubert Reeves. Cela renforcera son poids vis-à-vis des instances gouverne-mentales et de ceux que nous avons élus pour nous représenter.

Paulette Jannot.

ADMD - 50, rue de Chabrol - 75010 Paris (T. 01 48 00 04 16)

On notera que notre ami Erminio Buratto, récemment disparu, était membre de cette association ainsi qu’un certain nombre d’entre nous à l’AnaAJ.

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Rubrique culturelle. On se réjouit toujours de voir l’essor que prend la culture au pays de Montaigne, Voltaire et Lavoisier.

Réjouissons-nous donc d’apprendre que les sites Internet du distributeur Yahoo les plus consultés en 2003 ont été entre autres ceux de : Sophie Marceau, Harry Potter, Matrix, Mylène Farmer, Madonna, Star Academy, Nice People, Popstar, Ile de la Tentation, Charmed, Zinedine Zidane, Thierry Henry, Tony Parker. (Plus le cul, qui s’interdit de figurer dans la statistique)

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La salade mythologique Pénélope Enée d’Oreste et Acis que je vous Archonte Ulysse-toire.

C’était le premier jour de Minos, Iliade cela deux ou Troyens. Je Vénus de Dejanire ; il n’était pas Tartare, peut-être une Eurycide ou Pluton une heure Icare, mais il é-Titan que cela Phénix bien que je ne fus Pallas.

M’ét-Amphore Borée d’Homère Encelade, peu s’en Phallus que je n’Eurotas et que je ne Médée Gorgias tant je sentais l’Eros se re-Bellerophon de mon Nestor-mac. Fallait voir comme j’é-Thébain et même Achéron. Je Melpomène en Hespérides d’un pas Hachille et bien que je ne sois Pâris, j’avais pris mon Styx à Pomone d’Achate pour être plus Cocyte.

Je m’en fus rendre visite à Mathonte. Je frappe à sa Cambyse - Pan ! Pan ! - « Atrée, dit-elle. J’Atrée dans Saturne, Egérie car j’arrivais fort Atropos : a Lethé Anchise Persée, en train d’Uranie et de Chio. « Actéon d’être Vénus ! » dit-elle et je Nessus Practocle comment elle Cypris ou si Alphée en se levant un Paphos sur une Dédale Numide, mais Alphée le grand Icare et Pan, j’y Vulcain, des Junon jusqu’aux Titans. Il n’était pas Aphrodite mais Apollon et tout Pollux en belle Hélène noire car elle Circé poils Assémélée afin qu’il Narcisse. C’était une Antée qui Prométhée.

Ravi de la voir Cybele, je tombe à ses Junon, je jette ses Jupiter, je la porte au bord d’Ulysse où je Chloé. Là j’Illyssus Lycaon Hélène Enée, je lui fais des pattes d’Arachné et Minos sur s’Abydos. « O ! arrête, tu m’Ajax, tu Minerve d’Eutrope ! » dit-elle. Alors, je l’Euterpe à bras-le-corps et on se met Thalie.

Déjà en Erechtéion, je Tityre mon Dardanus qui Satyre tout seul d’une Bellone et pour qu’il s’Eurydice point ne Phallus qu’elle Léda. En le voyant, voilà Calypso dessus en s’écriant : « Qu’il Erèbe, et comme il Sparte bien ! Phédon ! » et comme je m’y prenais un peu bas « Plio, dit-elle, Laomédon ! ». Bien que tout le Mont Hymete l’Atrée n’était point Thésée, fallait-il que Janus dans mes Deucalion. Dès qu’elle Laocoon, v’là Castor et qu’elle en Rhadamanthe. J’en Tircis, c’est Beaucis, je ne puis Alexis mais je n’Erato jamais l’Echo, faut Cassandre ou Chalcas. Qu’on me traite de Mentor et qu’on me Pinde si Sapho. Il est vrai qu’Hécube Latone on ne les jauge pas Alecto. Je n’étais Pallas, même il m’Aristée de l’huile dans l’Olympe.

Almée Prométhée Dème Pompée ma Pythagore et de la se-Chloé jusqu’à ce que Janus l’Ovide. « Esculape, me dit-elle en se tapant sur l’Ephèse, regarde si Lesbos ! » Elle Saturne et je l’Hercule Troie fois comme on Herculanum sans qu’elle m’en Priape ni que Jupiter d’elle. Hébé, je Lydie, ç’Atlas, moi ça Morphée. Il est vrai que je suis très Protée Polyphème. Que Cérès si j’avais Proserpine ; Ménélas Junon Neptune, Télémaque !

Au plus fort de l’Ixion, je Nessus Patrocle si elle Vesta ou si Alphée un Pégase mais ça n’était pas parfumé Osiris. Cela sentait Pluton le Chloris Driade d’Amon Eaque. Elle Tentale bien de le con-Cerbère mais elle ne put l’Aréthuse. elle Amphitrite. « Hébé, je Lydie, nous Jason du Sphinx-ter ? Tu as une jolie voix d’Anténor. Je suis a-Sphinx-ié Cassiopée. Ne te gêne plus, Eschyle donc. Je retire mon Eupolis car j’ai peur que tes Péluse Faune Ganymède un Python dans la ligne mé-Diane d’Ephèse pour forcer l’Uranus à Cythère.

Et pas Plutarque Hécate jours après, v’là que mon Nestor et je Psyché des Lamia de rasoir. Que Phaéton en pareil cas ? On Centaure Lapithe de Harpies et de Croton et l’on prend des inj-Ixions. Hellas ça ne servit Ariane. Je ne savais plus que Phèdre. Dire que c’est cette Calliope qui me l’Adonis. Jamais je ne l’aurais Creuse. Aussi, je connais quelqu’un Cassiopée de leurs Thétis. Il ne Phallus pas moins de Simois à un Andromède au Mercure avant que je ne par-Vénus à guérir ma Vierge car je ne tenais pas à ce qu’on me la Cupidon, Agamemnon !

Transmis par Bizet.

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