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Abstracts / Nutrition clinique et métabolisme 21 (2007) S31–S46 S39 constituer un argument en faveur de l’utilisation de nutriments spécifiques comme adjuvants à la radiothérapie. O017 Effets des cancers sur l’état nutritionnel et la prise alimen- taireþ: la perception des malades X.þHébuterne a , C.þBeauvillain de Montreuil b , E.þLemarié c , M.þMichallet d , F.þGoldwasser e a Pôle digestif, CHU de Nice, Nice, France b ORL, CHU de Nantes, Nantes, France c Pneumologie, CHU de Tours, Tours, France d Hématologie, CHU de Lyon, Lyon, France e Cancérologie, Hôpital Cochin, Paris, France Introduction et but de l’étude. – L’étude Nutricancer a confirmé la forte prévalence de la dénutrition chez les malades porteurs d’affections néoplasiques. Le but de cette étude a été d’évaluer quelle perception des malades avaient sur leur état nutritionnel, leur appétit et la prise en charge nutritionnelle qui leur était proposée. Matériel et méthodes. – Dans le cadre de l’étude Nutricancer, une évaluation de l’état nutritionnel a été réalisée un jour donné chez tous les malades présentant un cancer vus dans 154 unités de 86 services dans 24 villes en France (n=2068, 1þ189þhommes et 879þfemmes, âge moyenþ: 60±13þans). Parallèlement, un auto-ques- tionnaire concernant la perte de poids depuis le début de la maladie et au cours du dernier mois, l’appréciation subjective de la prise ali- mentaire depuis le début de la maladie et le niveau des ingesta le jour de l’étude [échelle visuelle analogique (EVA) de 0 (pas d’ingesta) à 10 (ingesta normaux)] et la prise en charge nutrition- nelle proposée, a été distribué aux malades. Résultats. – 1þ074 auto-questionnaires ont été analysés. Les mala- des étaient hospitalisés en hématologie (17,8þ%), médecine (6þ%), oncologie (45,9þ%), pneumologie (11,8þ%), ORL (17,1þ%) ou autres (1,4þ%). 653 malades (60,8þ%) affirmaient avoir perdu du poids depuis le début de leur maladie. 11,9þ% avaient perdu moins de 2,5þkg, 24þ% entre 3 et 5þkg, 34,8þ% entre 6 et 10þkg, 15,2þ% entre 11 et 15þkg et 14,1þ% plus de 16þkg 464 malades estimaient avoir perdu du poids au cours du dernier mois (moyenne 2,5þkg). 55þ% des mala- des avaient l’impression de s’alimenter moins qu’avant la maladie. 15,7þ% des malades avaient une EVA entre 0 et 3, 27,3þ% entre 3 et 6, 27,5þ% entre 6 et 9 et 29,5þ% à 10. Les cinq premières causes de diminution de la prise alimentaire étaientþ: une anorexie (62,5þ%), une perte du goût (42,2þ% dont 23,6þ% pour le salé et 19,8þ% pour le sucré), des nausées (29,9þ%), des troubles de la déglutition (25,6þ%) et une alimentation mauvaise ou inadaptée (18,9þ%). 41,4þ% des per- sonnes interrogées disaient avoir reçu des conseils nutritionnels. Ces conseils avaient été prodigués par le médecin traitant (12,9þ%), des médecins hospitaliers (31,9þ%), un médecin nutritionniste (10,4þ%), un diététicien (56,3þ%) ou une autre personne (10,2þ%). 36,9þ% des malades ont reçu des compléments nutritionnels oraux. Conclusions. - Ce travail confirme que la dénutrition est un pro- blème majeur chez les malades porteurs d’un cancer. Comparative- ment à la perte de poids et aux difficultés alimentaires alléguées par les malades, la prise en charge nutritionnelle semble encore insuffi- sante. L’anorexie et la perte de goût qui sont les causes principales de la réduction des apports alimentaires, devraient susciter une recherche spécifique. O018A Modalités d’évaluation et de prise en charge nutritionnelles des personnes âgées par les médecins généralistes en France métropolitaine J.þDesport a , B.þDorigny b , J.þZazzo c , V.þMazon b , B.þLesourd d , X.þHébuterne e a Unité de Nutrition et EA 3174, CHU Dupuytren, Limoges, France b Nutricia Nutrition Clinique, Rueil Malmaison, France c Service de Réanimation, Hôpital Béclère, Clamart, France d Service de gériatrie, CHU, Clermont-Ferrand, France e Fédération d’Hépato Gastroentérologie et Nutrition Clinique, CHU, Nice, France Introduction et but de l’étude. – La dénutrition concerne les patients dans les établissements de santé, mais aussi à domicile, en particulier les personnes âgées (PA)(prévalence de 2-4þ% à 75þans, 10þ% après 80þans). Dans cette dernière situation, elle implique en premier lieu les médecins généralistes (MG). L’étude avait pour but de mieux connaître les pratiques des MG dans le domaine de l’éva- luation et de la prise en charge nutritionnelle des PA de 70þans et plus. Matériel et méthodes. – L’enquête a été effectuée par la société TNS Healthcare après déclaration à la CNIL. Ont été interrogés par téléphone 301þMG représentatifs pour l’âge (48,8 ±þ9,9þans), le sexe (hommes 73þ%), la région et la catégorie d’agglomération (méthode des quotas). Les questions portaient sur la mesure du poids des patients, les situations incitant à dépister la dénutrition, ses critères, sa prise en charge, les opinions sur la dénutrition. L’analyse statis- tique a fait appel au test t et au Z test. Résultats. – Les MG voyaient 28 ±32,9þPA par semaine. En prati- que, 4þ% des MG ne pesaient jamais les patients 34þ% parfois. Les situations incitant à dépister la dénutrition étaient une perte de poids (93þ% des cas), l’existence d’escarres (87þ%), un cancer (81þ%), des signes physiques (79þ%), une démence (65þ%). Pour 67þ% des MG, le dépistage de la dénutrition associait la mesure de l’IMC, le pourcen- tage de perte de poids et le dosage de l’albuminémie ou de la transthy- rétinémie. 51þ% des MG pensaient qu’une perte de poids >þ10þ% en 6þmois signait une dénutrition, 42þ% une perte de poids >þ5þ% en 1 mois. 40þ% des MG estimaient qu’un IMC <ou=21 permettait de faire le diagnostic de dénutrition, pour 37þ% un IMC <ou=18,5 était nécessaire. La prise en charge de la dénutrition faisait appel à une complémentation nutritionnelle orale dans 88þ% des cas, à des con- seils diététiques dans 73þ% des cas et à un traitement orexigène dans 38þ% des cas. Les résultats étaient considérés comme bons ou excel- Tableau 1 Effet de la glutamine ou de nucléotides sur la radiosensibilité cellulaire þ DMEM HT-29 Nombre de cellules HT-29 Colonies Caco-2 Nombre de cellules Caco-2 Colonies + 0 Gy 100 ±þ15 100 ±þ17 100 ±þ18 100 ±þ13 + 4 Gy 108 ±þ14 41 ±þ11 92 ±þ37 22 ±þ16 + Gln +þ0 Gy 163 ±þ45 114 ±þ40 109 ±þ41 378 ±þ259 + Gln +þ4 Gy 154 ±þ23 31 ±þ34 117 ±þ37 24 ±þ13 + dNs +þ0 Gy 135 ±þ37 60 ±þ15 114 ±þ27 38 ±þ56 + dNs +þ4Gy 101 ±þ21 17 ±þ17 67 ±þ31 16 ±þ4 Moyenne (%) ± déviation standard. 05_Communications_orales.fm Page 39 Mardi, 13. novembre 2007 1:15 13

O017 Effets des cancers sur l’état nutritionnel et la prise alimentaire : la perception des malades

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Page 1: O017 Effets des cancers sur l’état nutritionnel et la prise alimentaire : la perception des malades

Abstracts / Nutrition clinique et métabolisme 21 (2007) S31–S46 S39

constituer un argument en faveur de l’utilisation de nutrimentsspécifiques comme adjuvants à la radiothérapie.

O017Effets des cancers sur l’état nutritionnel et la prise alimen-taireþ: la perception des maladesX.þHébuternea, C.þBeauvillain de Montreuilb, E.þLemariéc,M.þMichalletd, F.þGoldwassere

aPôle digestif, CHU de Nice, Nice, FrancebORL, CHU de Nantes, Nantes, FrancecPneumologie, CHU de Tours, Tours, FrancedHématologie, CHU de Lyon, Lyon, FranceeCancérologie, Hôpital Cochin, Paris, France

Introduction et but de l’étude. – L’étude Nutricancer a confirméla forte prévalence de la dénutrition chez les malades porteursd’affections néoplasiques. Le but de cette étude a été d’évaluerquelle perception des malades avaient sur leur état nutritionnel, leurappétit et la prise en charge nutritionnelle qui leur était proposée.

Matériel et méthodes. – Dans le cadre de l’étude Nutricancer,une évaluation de l’état nutritionnel a été réalisée un jour donnéchez tous les malades présentant un cancer vus dans 154 unités de86 services dans 24 villes en France (n=2068, 1þ189þhommes et879þfemmes, âge moyenþ: 60±13þans). Parallèlement, un auto-ques-tionnaire concernant la perte de poids depuis le début de la maladieet au cours du dernier mois, l’appréciation subjective de la prise ali-mentaire depuis le début de la maladie et le niveau des ingesta lejour de l’étude [échelle visuelle analogique (EVA) de 0 (pasd’ingesta) à 10 (ingesta normaux)] et la prise en charge nutrition-nelle proposée, a été distribué aux malades.

Résultats. – 1þ074 auto-questionnaires ont été analysés. Les mala-des étaient hospitalisés en hématologie (17,8þ%), médecine (6þ%),oncologie (45,9þ%), pneumologie (11,8þ%), ORL (17,1þ%) ou autres(1,4þ%). 653 malades (60,8þ%) affirmaient avoir perdu du poidsdepuis le début de leur maladie. 11,9þ% avaient perdu moins de2,5þkg, 24þ% entre 3 et 5þkg, 34,8þ% entre 6 et 10þkg, 15,2þ% entre 11et 15þkg et 14,1þ% plus de 16þkg 464 malades estimaient avoir perdudu poids au cours du dernier mois (moyenne 2,5þkg). 55þ% des mala-des avaient l’impression de s’alimenter moins qu’avant la maladie.15,7þ% des malades avaient une EVA entre 0 et 3, 27,3þ% entre 3 et6, 27,5þ% entre 6 et 9 et 29,5þ% à 10. Les cinq premières causes dediminution de la prise alimentaire étaientþ: une anorexie (62,5þ%), uneperte du goût (42,2þ% dont 23,6þ% pour le salé et 19,8þ% pour lesucré), des nausées (29,9þ%), des troubles de la déglutition (25,6þ%)

et une alimentation mauvaise ou inadaptée (18,9þ%). 41,4þ% des per-sonnes interrogées disaient avoir reçu des conseils nutritionnels. Cesconseils avaient été prodigués par le médecin traitant (12,9þ%), desmédecins hospitaliers (31,9þ%), un médecin nutritionniste (10,4þ%),un diététicien (56,3þ%) ou une autre personne (10,2þ%). 36,9þ% desmalades ont reçu des compléments nutritionnels oraux.

Conclusions. - Ce travail confirme que la dénutrition est un pro-blème majeur chez les malades porteurs d’un cancer. Comparative-ment à la perte de poids et aux difficultés alimentaires alléguées parles malades, la prise en charge nutritionnelle semble encore insuffi-sante. L’anorexie et la perte de goût qui sont les causes principalesde la réduction des apports alimentaires, devraient susciter unerecherche spécifique.

O018AModalités d’évaluation et de prise en charge nutritionnellesdes personnes âgées par les médecins généralistes en FrancemétropolitaineJ.þDesporta, B.þDorignyb, J.þZazzoc, V.þMazonb, B.þLesourdd,X.þHébuternee

aUnité de Nutrition et EA 3174, CHU Dupuytren, Limoges, FrancebNutricia Nutrition Clinique, Rueil Malmaison, FrancecService de Réanimation, Hôpital Béclère, Clamart, FrancedService de gériatrie, CHU, Clermont-Ferrand, France eFédération d’Hépato Gastroentérologie et Nutrition Clinique,

CHU, Nice, France

Introduction et but de l’étude. – La dénutrition concerne lespatients dans les établissements de santé, mais aussi à domicile, enparticulier les personnes âgées (PA)(prévalence de 2-4þ% à 75þans,10þ% après 80þans). Dans cette dernière situation, elle implique enpremier lieu les médecins généralistes (MG). L’étude avait pour butde mieux connaître les pratiques des MG dans le domaine de l’éva-luation et de la prise en charge nutritionnelle des PA de 70þans etplus.

Matériel et méthodes. – L’enquête a été effectuée par la sociétéTNS Healthcare après déclaration à la CNIL. Ont été interrogés partéléphone 301þMG représentatifs pour l’âge (48,8 ±þ9,9þans), le sexe(hommes 73þ%), la région et la catégorie d’agglomération (méthodedes quotas). Les questions portaient sur la mesure du poids despatients, les situations incitant à dépister la dénutrition, ses critères,sa prise en charge, les opinions sur la dénutrition. L’analyse statis-tique a fait appel au test t et au Z test.

Résultats. – Les MG voyaient 28 ±32,9þPA par semaine. En prati-que, 4þ% des MG ne pesaient jamais les patients 34þ% parfois. Lessituations incitant à dépister la dénutrition étaient une perte de poids(93þ% des cas), l’existence d’escarres (87þ%), un cancer (81þ%), dessignes physiques (79þ%), une démence (65þ%). Pour 67þ% des MG, ledépistage de la dénutrition associait la mesure de l’IMC, le pourcen-tage de perte de poids et le dosage de l’albuminémie ou de la transthy-rétinémie. 51þ% des MG pensaient qu’une perte de poids >þ10þ% en6þmois signait une dénutrition, 42þ% une perte de poids >þ5þ% en1 mois. 40þ% des MG estimaient qu’un IMC <ou=21 permettait defaire le diagnostic de dénutrition, pour 37þ% un IMC <ou=18,5 étaitnécessaire. La prise en charge de la dénutrition faisait appel à unecomplémentation nutritionnelle orale dans 88þ% des cas, à des con-seils diététiques dans 73þ% des cas et à un traitement orexigène dans38þ% des cas. Les résultats étaient considérés comme bons ou excel-

Tableau 1

Effet de la glutamine ou de nucléotides sur la radiosensibilité cellulaire

þDMEM

HT-29Nombre de

cellules

HT-29Colonies

Caco-2Nombre de

cellules

Caco-2Colonies

+ 0 Gy 100 ±þ15 100 ±þ17 100 ±þ18 100 ±þ13

+ 4 Gy 108 ±þ14 41 ±þ11 92 ±þ37 22 ±þ16

+ Gln +þ0 Gy 163 ±þ45 114 ±þ40 109 ±þ41 378 ±þ259

+ Gln +þ4 Gy 154 ±þ23 31 ±þ34 117 ±þ37 24 ±þ13

+ dNs +þ0 Gy 135 ±þ37 60 ±þ15 114 ±þ27 38 ±þ56

+ dNs +þ4Gy 101 ±þ21 17 ±þ17 67 ±þ31 16 ±þ4

Moyenne (%) ± déviation standard.

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