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Annales de pathologie (2011) 31, 419—426 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com MISE AU POINT Place du pathologiste dans la prise en charge des adénocarcinomes de l’estomac, de la jonction œsogastrique et du tiers inférieur de l’œsophage après traitement néo-adjuvant Role of the pathologist in the processing of adenocarcinoma of the stomach, oesophagogastric junction and lower third of the oesophagus Magali Svrcek , Jean-Franc ¸ois Fléjou Service d’anatomie et cytologie pathologiques, faculté de médecine Pierre-et-Marie-Curie, hôpital Saint-Antoine, hôpitaux universitaires Paris-Est, AP—HP, 184, rue du Faubourg-Saint-Antoine, 75571 Paris cedex 12, France Accepté pour publication le 3 octobre 2011 Disponible sur Internet le 26 novembre 2011 MOTS CLÉS Adénocarcinome ; Estomac ; Jonction œsogastrique ; Bas œsophage ; Réponse tumorale ; Chimiothérapie néo-adjuvante Résumé Les adénocarcinomes de l’estomac, de la jonction œsogastrique (JOG) et du tiers inférieur de l’œsophage demeurent un problème de santé publique dans le monde. L’introduction, ces dernières années, de la chimiothérapie néo-adjuvante dans le traitement de ces cancers a modifié la prise en charge anatomopathologique des pièces opératoires de ces malades. Les traitements néo-adjuvants induisent des modifications des aspects de la tumeur appelées « réponse tumorale ». Cette réponse tumorale doit être évaluée, même si à l’heure actuelle, il n’y a pas d’adaptation de la chimiothérapie adjuvante à cette réponse tumorale histologique. Plusieurs systèmes de grading ont été proposés au niveau des différents sites tumoraux (bas œsophage, JOG, estomac). Nous aborderons successivement la prise en charge en macroscopie de ces pièces opératoires, et les différents systèmes d’évaluation de la réponse tumorale à la chimiothérapie. Une standardisation de l’évaluation de la réponse tumorale his- tologique est un pré-requis indispensable pour mener les études qui permettront de répondre à la question de l’adaptation de la chimiothérapie adjuvante en fonction de la réponse tumorale histologique. © 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Svrcek). 0242-6498/$ — see front matter © 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.annpat.2011.10.008

Place du pathologiste dans la prise en charge des adénocarcinomes de l’estomac, de la jonction œsogastrique et du tiers inférieur de l’œsophage après traitement néo-adjuvant

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Annales de pathologie (2011) 31, 419—426

Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

MISE AU POINT

Place du pathologiste dans la prise en charge desadénocarcinomes de l’estomac, de la jonctionœsogastrique et du tiers inférieur de l’œsophageaprès traitement néo-adjuvant

Role of the pathologist in the processing of adenocarcinoma of the stomach,oesophagogastric junction and lower third of the oesophagus

Magali Svrcek ∗, Jean-Francois Fléjou

Service d’anatomie et cytologie pathologiques, faculté de médecine Pierre-et-Marie-Curie,hôpital Saint-Antoine, hôpitaux universitaires Paris-Est, AP—HP, 184, rue du

Faubourg-Saint-Antoine, 75571 Paris cedex 12, France

Accepté pour publication le 3 octobre 2011Disponible sur Internet le 26 novembre 2011

MOTS CLÉSAdénocarcinome ;Estomac ;Jonctionœsogastrique ;Bas œsophage ;Réponse tumorale ;Chimiothérapienéo-adjuvante

Résumé Les adénocarcinomes de l’estomac, de la jonction œsogastrique (JOG) et dutiers inférieur de l’œsophage demeurent un problème de santé publique dans le monde.L’introduction, ces dernières années, de la chimiothérapie néo-adjuvante dans le traitementde ces cancers a modifié la prise en charge anatomopathologique des pièces opératoires de cesmalades. Les traitements néo-adjuvants induisent des modifications des aspects de la tumeurappelées « réponse tumorale ». Cette réponse tumorale doit être évaluée, même si à l’heureactuelle, il n’y a pas d’adaptation de la chimiothérapie adjuvante à cette réponse tumoralehistologique. Plusieurs systèmes de grading ont été proposés au niveau des différents sitestumoraux (bas œsophage, JOG, estomac). Nous aborderons successivement la prise en chargeen macroscopie de ces pièces opératoires, et les différents systèmes d’évaluation de la réponsetumorale à la chimiothérapie. Une standardisation de l’évaluation de la réponse tumorale his-tologique est un pré-requis indispensable pour mener les études qui permettront de répondre àla question de l’adaptation de la chimiothérapie adjuvante en fonction de la réponse tumoralehistologique.© 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (M. Svrcek).

0242-6498/$ — see front matter © 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.doi:10.1016/j.annpat.2011.10.008

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KEYWORDSAdenocarcinoma;Stomach;Oesophagogastricjunction;Lower oesophagus;Tumoural response;Neoadjuvantchemotherapy

Summary Adenocarcinomremains a major global pumotherapy in the treatmensurgical resection specimengical changes of the tumouevaluated, even if at presehistological tumour responstumour sites (lower oesophthe macroscopic processingassessing the histological regical tumour response is a nof chemotherapy depending© 2011 Elsevier Masson SAS

e cancer gastrique représente le quatrième cancer le plusréquent et la deuxième cause de décès par cancer danse monde. Bien que l’incidence de ce cancer ait dimi-uée au cours des dernières décennies, en particulier enurope occidentale et en Amérique du Nord, son taux deortalité demeure élevé, avec environ 700 000 décès par

n dans le monde. En France, environ 6500 nouveaux case cancers gastriques sont diagnostiqués chaque année.e cancer de l’estomac touche plus souvent les personnesgées de plus de 65 ans (61 % des cas diagnostiqués) etlus souvent les hommes (65 % des cas) [1]. La survieelative à cinq ans est de 59 % pour les formes locali-ées, 21 % pour les formes locorégionales avancées et 2 %our les formes métastatiques. En France, le nombre totale décès estimé en 2010 est de 4420 [2], ce taux ayantiminué de moitié au cours des 30 dernières années. Laiminution du nombre de cancers gastriques s’est faite auxépens des cancers de l’estomac distal, dont le principalacteur de risque est l’infection par Helicobacter pylori.n revanche, on a assisté, dans les pays occidentaux, àne importante augmentation de l’incidence des adéno-arcinomes du bas œsophage, de la jonction œsogastriqueJOG) et de l’estomac proximal. L’adénocarcinome du tiersnférieur de l’œsophage est actuellement plus fréquentue le carcinome épidermoïde, en Europe et en Amérique

u Nord. Cette augmentation de l’incidence de ces can-ers est liée en particulier au reflux gastro-œsophagienet à l’œsophage de Barrett, qu’il génère) et à l’obésité.e n’est toutefois pas encore le cas en France où learcinome épidermoïde reste plus fréquent, malgré uneugmentation de l’incidence des adénocarcinomes du bassophage [3].Le pronostic global de ces cancers demeure mauvais [4].

ien que la chirurgie joue un rôle central dans la prise enharge des malades atteints de cancer jugé résécable, ilst maintenant établi qu’une chimiothérapie néo-adjuvantei.e avant la chirurgie) à base de sels de platine amé-iore la survie [5]. Le rationnel du traitement néo-adjuvantepose sur l’augmentation potentielle de la résécabilitéar diminution de la taille tumorale et sur le traitement,ui-aussi potentiel, de métastases occultes le plus tôt pos-ible. L’essai MAGIC (Medical Research Council Adjuvantastric Infusional Chemotherapy) a montré une réductione 25 % du risque de décès et une augmentation significativee la survie à cinq ans des malades ayant recu une chi-iothérapie périopératoire comparée à celle des malades

raités par chirurgie seule [5]. Des marqueurs de la réponseumorale et de « downstaging », tels que la taille tumorale3 cm versus 5 cm), un stade plus précoce (T1 et T2 versus

Lmadtsclmsd

p

••

M. Svrcek, J.-F. Fléjou

the stomach, oesophagogastric junction and lower oesophagushealth issue. Recently, the introduction of neoadjuvant che-these cancers has changed the pathological processing of thethese patients. The neoadjuvant treatment induces histolo-lled ‘‘tumour response’’. This tumour response needs to bethere is no adaptation of the adjuvant chemotherapy to theeveral grading systems have been proposed for the differentoesophagogastric junction and stomach). We will discuss firste surgical resection specimens and then the different ways of

se to chemotherapy. A standardized assessment of the histolo-sary prerequisite for future studies looking at the adaptationhe histological tumour response.

rights reserved.

3 et T4), un statut ganglionnaire moins avancé (N0 ou N1ersus N2 ou N3), étaient significativement plus fréquentsans le groupe de malades ayant recu une chimiothéra-ie périopératoire comparé au groupe ayant été opérés’emblée [5].

L’introduction d’un traitement néo-adjuvant des adéno-arcinomes de l’estomac, du bas œsophage et de la JOG aodifié la prise en charge anatomopathologique des pièces

pératoires, comme cela a été le cas quelques années aupa-avant pour d’autres tumeurs, notamment le cancer duectum.

Nous aborderons successivement, dans cet article, larise en charge en macroscopie de ces pièces opératoires, etes différents systèmes d’évaluation de la réponse tumoralela chimiothérapie.

rise en charge macroscopique des piècespératoires d’œsogastrectomie ou deastrectomie pour cancer de l’estomac,u bas œsophage ou de la jonctionsogastrique après chimiothérapie

éo-adjuvante

’essentiel de cette prise en charge macroscopique est leême qu’en cas de chirurgie première. Le compte-rendu

natomopathologique doit contenir des données minimaleséfinies par l’Institut national du cancer (INCa) en collabora-ion avec la Société francaise de pathologie. Il est disponibleur le site de l’INCa (Annexe 1). On peut noter que parmies items figure, dans la version actuelle, la mention de’éventuelle absence de reliquat tumoral en cas de traite-ent néo-adjuvant. La version actualisée de ces items, qui

era bientôt publiée, fera figurer une véritable évaluatione cette régression.

Nous insisterons, dans ce paragraphe, sur ce qui est plusarticulier à la situation néo-adjuvante.

L’examen macroscopique devra comporter :le type de pièce opératoire (gastrectomie partielle, proxi-male ou distale, gastrectomie totale, œsogastrectomiepolaire supérieure, ou autre type d’intervention) ;la localisation tumorale ;le nombre de foyers retrouvés, en n’hésitant pas à faireun schéma, avec une cartographie précise des lésions, quipeuvent aussi être repérées sur une photographie numé-rique de la pièce opératoire ;la taille et l’aspect de la tumeur. Après traitement néo-adjuvant, la tumeur est théoriquement plus petite qu’en

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Place du pathologiste dans la prise en charge des adénocarcinomes 421

e, déprèsdu

se tud onnly ajuva

Figure 1. A. Adénocarcinome du tiers inférieur de l’œsophagadjuvante. Il persiste cette ulcération de 3 cm de grand axe. Aadénocarcinomateux ont été mis en évidence. B. Adénocarcinomedizaine de prélèvements ont été réalisés sur cette lésion. La réponA. Adenocarcinoma of the lower third of the oesophagus, developeof a 3-cm ulceration. After examination of the whole ulceration, ocarcinoma of the cardia measuring 4.5 cm in diameter after neoadThe histological tumour response was poor.

l’absence de traitement et présente un aspect déprimé,(Fig. 1).

Selon la nouvelle classification de l’OMS, la JOG estdéfinie comme la jonction entre l’œsophage tubuleux etl’estomac, et ce quel que soit le type d’épithélium bordantl’œsophage [6]. La classification de l’OMS définit les can-cers œsophagiens comme des cancers entièrement situés

au-dessus de la JOG et les cancers gastriques proximauxcomme des cancers entièrement situés au-dessous de lajonction œsogastrique. Tous les cancers qui intéressent laJOG sont donc des cancers de la JOG, terme qui doit êtrepréféré à celui de cancer du cardia [6,7]. Bien que l’originegastrique ou œsophagienne de ces cancers reste controver-sée, des données récentes les font considérer comme le plussouvent d’origine œsophagienne [8].

La totalité de la tumeur sera coupée transversalement,afin d’apprécier la zone la plus infiltrante.

Nous proposons un échantillonnage de la tumeur calquésur celui de la pathologie rectale après radiothérapie asso-ciée ou non à une chimiothérapie. Si la tumeur résiduellemesure moins de 3 cm, il est préférable de l’inclure en tota-lité. En cas de tumeur résiduelle mesurant plus de 3 cm, onpourra réaliser un prélèvement par centimètre de tumeur.Si, sur les blocs sélectionnés ne persiste pas de résidu tumo-ral, la totalité de la lésion sera incluse en totalité, dans unsecond temps [9].

Tous les ganglions individualisés sur la pièce doivent êtreexaminés.

Place de la morphologie

L’examen anatomopathologique précise :

veloppé sur endo-brachy-œsophage, après chimiothérapie néo-inclusion en totalité de cette ulcération, seuls quelques amas

cardia mesurant 4,5 cm après chimiothérapie néo-adjuvante. Unemorale histologique était minime.Barrett oesophagus, after neoadjuvant chemotherapy. Persistancefew residual adenocarcinomatous cells were observed. B. Adeno-

nt chemotherapy. The tumour was sampled in 10 selected blocks.

• le type histologique de la tumeur ;• le grade selon la classification de l’OMS ;• l’existence ou non d’emboles vasculaires (lymphatiques

et/ou veineux) ;• l’existence ou non d’engainements péri-nerveux ;• la classification ypTNM, le préfixe y devant être utilisé en

cas de traitement néo-adjuvant ;

Il est à noter que les tumeurs de la JOG sont classées en

utilisant la classification TNM des cancers de l’œsophage,qui est un peu différente de celle des cancers de l’estomac(cf classifications TNM 7e édition, des cancers de l’œsophageet des cancers de l’estomac, AJCC 2010).• l’effet des traitements néo-adjuvants (Fig. 2A à D).

Les traitements néo-adjuvants induisent des modifica-tions de la tumeur appelées « réponse tumorale ». Lesmodifications anatomopathologiques les plus fréquemmentobservées sont la présence d’histiocytes spumeux, les modi-fications vasculaires, notamment l’endartérite oblitéranteet les thrombi organisés (en particulier dans le tissu adipeuxpéri-gastrique), une fibrose marquée, ainsi que les flaquesde mucus acellulaires [10]. Par homologie avec le cancer durectum, les flaques de mucus dépourvues de cellule tumo-rale sont considérées comme des modifications de naturerégressive ou à de la tumeur ayant totalement régresséet ne sont donc pas prises en compte dans la classifica-tion ypTN, à l’inverse des flaques de mucus comportant descellules tumorales viables. D’autres modifications peuvents’observer, à type d’ulcération, d’œdème de la muqueuse,d’infiltrat inflammatoire, de granulomes résorptifs avec cris-taux de cholestérol ou de nécrose [10].

La régression tumorale peut également être observée auniveau des ganglions et se traduira par la présence d’amas

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422 M. Svrcek, J.-F. Fléjou

F rading « CAP ») : A. TRG1 : présence de quelques rares structures glandu-l s de cellules tumorales résiduelles associés à de la fibrose (grossissement× t quelques travées de fibrose ; D. granulomes macrophagiques résorptifs(G grading): (A) TRG1: presence of occasional small groups of cancer cells( th fibrosis (×25); TRG3: presence of an important residual tumor withs

dd

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m•

trbvdster

ddtou

opérés après chimiothérapie. Ce système comporte cinqcatégories (Tableau 1).

Dans l’étude de Mandard et al., la taille de la tumeur, lestatut histologique des ganglions lymphatiques, le TRG et laprofondeur de l’envahissement de la paroi eosophagienne

igure 2. Grading selon le collège des pathologistes américains (giformes (grossissement ×25) ; (B) TRG2 : présence de nombreux ama25) ; TRG3 : présence d’un important résidu tumoral avec seulemen

grossissement ×200).rading according to the College of American Pathologists (‘‘CAP’’×25); (B) TRG2: presence of numerous groups of tumoral cells wiome fibrotic strands; (D) Giant cells granuloma (×200).

’histiocytes spumeux, une fibrose nodulaire et des secteurse hyalinose [10].

La réponse tumorale à une thérapie néo-adjuvante doittre évaluée. Elle varie d’un malade à l’autre, définissantinsi des « bons » et des « mauvais » répondeurs.

La réponse tumorale peut être évaluée de deuxanières :la réponse ypTN, avec deux principales catégories :le « downstaging (« bons » répondeurs ypT0-2 N0 versus« mauvais » répondeurs ypT3-4 et/ou N1) et la réponseanatomopathologique complète, qui est classée ypT0N0 ;les systèmes de grading basés sur la réponse cellulaire.

Actuellement, la mesure de la réponse cellulaire auraitement la plus couramment utilisée est le grade deégression tumorale (ou TRG pour tumor regression grade),asé sur le ratio entre la fibrose et les cellules tumoralesiables. D’autres systèmes se basent sur le pourcentagee cellules tumorales résiduelles viables, par rapport à laurface totale du lit tumoral identifiable. Ces différents sys-èmes sont utilisés pour apprécier la signification prédictivet pronostique de la réponse histologique après chimiothé-apie néo-adjuvante sur la survie des malades.

Différents systèmes ont été proposés au niveau de chacunes sites tumoraux (bas œsophage, JOG et estomac). L’unes plus anciens est celui de Mandard et al., développé ini-ialement pour les carcinomes épidermoïdes de l’œsophagepérés après radio- et chimiothérapie [11], et qui a ététilisé ensuite pour les adénocarcinomes du bas œsophage

é[(d

taient hautement corrélés avec la survie sans récidive11]. Cependant, en analyse multivariée, seul le TRGTRG1-3 versus TRG4-5) restait significativement prédictife la survie sans récidive.

Tableau 1 Grading de régression tumorale selon Man-dard.Tumour regression grade by Mandard.

Grade Description histologique

TRG1 Réponse complète au niveau du site primitif,sans résidu tumoral

TRG2 Quelques cellules tumorales résiduelles

TRG3 Présence d’un grand nombre de cellulestumorales résiduelles, avec une fibrosetoutefois plus importante que les cellulestumorales

TRG4 Présence d’un résidu tumoral plus importantque la fibrose

TRG5 Absence de régression tumorale

Mandard, 1994.

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inom

Place du pathologiste dans la prise en charge des adénocarc

Toutefois, le grading de Mandard correspond à uneévaluation qualitative de la régression tumorale, trèsdépendante de l’expérience du pathologiste et donc peureproductible d’un observateur à l’autre. Toutes les étudess’accordent à reconnaître qu’un système à trois catégo-ries permet une meilleure reproductibilité inter-observateurqu’un système à cinq catégories [12]. L’OMS propose donc,pour les adénocarcinomes du bas œsophage, un système degrading en trois catégories, qui semble le meilleur reflet dela réponse tumorale au traitement néo-adjuvant. Ce gradingest basé, cette fois-ci, sur le pourcentage de résidu tumoral[7,13] :• régression tumorale complète, en l’absence de résidu

tumoral ;• régression tumorale subtotale ou partielle, si présence de

1 à 50 % de résidu tumoral ;• régression tumorale minime ou absente, si supérieure à

50 % de résidu tumoral.

Une régression tumorale complète et l’absence de méta-stase ganglionnaire et à distance semblent être les facteurspronostiques les plus pertinents [14].

Le grading de Mandard a également été utilisé pourapprécier la valeur pronostique et prédictive de laréponse histologique après chimiothérapie dans les adé-nocarcinomes gastriques opérés [15,16]. Ces études ontégalement montré un bénéfice en terme de survie chezles malades chez lesquels était observée une « bonne »réponse anatomopathologique à la chimiothérapie. Dansl’étude de Fareed, on pouvait observer, chez les « bons »répondeurs, un « downstaging » significatif (stades ypT pré-coces). De plus, dans les cancers gastriques, les « bons »répondeurs (TRG 1, 2 ou 3) présentaient significativementmoins de métastases ganglionnaires et d’emboles vascu-laires [17]. Il semble également que la prise en comptede la réponse, au niveau ganglionnaire, ainsi que lataille des foyers tumoraux résiduels soient intéressantespour définir la survie des malades après chimiothérapie[16].

La réponse histologique utilisant le grading en troiscatégories basé sur le pourcentage de cellules tumoralesrésiduelles viables semble intéressante pour les adénocar-

cinomes gastriques. Toutefois, la valeur pronostique de cegrading de réponse tumorale est nettement améliorée parl’ajout de variables telles que la taille de la tumeur etl’existence d’emboles vasculaires [10].

L’OMS ne propose aucun grading de la réponse tumoralehistologique pour les adénocarcinomes gastriques.

Aucune étude ne s’est intéressée spécifiquement à la cor-rélation entre la réponse tumorale histologique et la surviedes malades, dans les cancers de la JOG.

Le Collège américain des pathologistes (CAP) propose, àla fois pour les adénocarcinomes du bas œsophage et de laJOG, et pour les adénocarcinomes gastriques, le système degrading suivant, en trois catégories :• TRG0 (réponse complète) : pas de cellule tumorale viable

résiduelle ;• TRG1 (réponse modérée) : cellules tumorales isolées ou

petits groupes de cellules tumorales ;• TRG2 (réponse minime) : cellules tumorales résiduelles

plus importantes que la fibrose ;• TRG3 (réponse faible) : mort tumorale minime ou nulle ;

important résidu tumoral.

L’existence de plusieurs systèmes de grading de réponsetumorale au niveau de chacun des sites tumoraux, ainsi quele manque de standardisation dans l’évaluation histologique

es 423

de cette réponse tumorale rendent difficile l’appréciationde l’effet de la chimiothérapie néo-adjuvante sur la surviedes malades, même s’il semble à peu près clair qu’une bonneréponse histologique soit corrélée à une meilleure surviesans récidive. Actuellement, le traitement utilisé en pré-opératoire est poursuivi en postopératoire, que les maladessoient « bons » ou « mauvais » répondeurs. Or l’absencede réponse histopathologique au traitement néo-adjuvantsemble corrélée à une mauvaise survie sans récidive [17].Cela pourrait suggérer la nécessité de changer de ligne detraitement chez les non-répondeurs. Cependant, d’autresétudes sont nécessaires pour répondre à cette question.Quoiqu’il en soit, les réponses à ces questions passerontpar une standardisation de l’évaluation de cette réponsetumorale histologique.

De même, bien qu’il ne semble pas que la chimiothéra-pie néo-adjuvante ait des conséquences néfastes sur la priseen charge chirurgicale, son utilisation chez des malades quis’avéreront non répondeurs peut faire différer le geste chi-rurgical et, par la même, grever la survie de ces malades.Actuellement, il n’existe pas de marqueur prédictif de laréponse tumorale au traitement néo-adjuvant. Toutefois,une étude rétrospective menée par une équipe chirurgi-cale lilloise sur plus de 3000 malades atteints de cancergastrique semble suggérer que les carcinomes à cellulesindépendantes en bague à chaton répondent moins bien à lachimiothérapie. C’est pourquoi elle propose que les maladeschez qui la biopsie réalisée pour le diagnostic met en évi-dence ce type histologique ne recoivent pas de chimiothé-rapie néo-adjuvante [18]. Ces résultats restent toutefois àconfirmer.

Technique complémentaire : ladétermination du statut de HER2

Une thérapeutique ciblée a fait son apparition fin 2009 dansles adénocarcinomes de l’estomac, du bas œsophage et dela JOG à un stade localement avancé et/ou métastatique :il s’agit de l’herceptine (trastuzumab), utilisé depuis plu-sieurs années dans les cancers du sein surexprimant HER2 en

situation métastatique et adjuvante [19]. Le trastuzumab,association avec la capécitabine ou le 5-fluorouracil etle cisplatine, été approuvé par l’agence européenne desmédicaments pour le traitement de ces cancers avec un sta-tut HER2 positif (score 3+ en immunohistochimie ou 2+ enimmunohistochimie/hybridation in situ fluorescente [FISH]ou argentique [SISH] positive). Une surexpression et/ou uneamplification de HER2 est décrite dans 10 à 30 % des adéno-carcinomes gastriques [20—22]. Un statut HER2 positif estun facteur de mauvais pronostic, associé à une maladie plusagressive [23].

Les modalités « techniques » de la détermination du sta-tut de HER2 dans le cancer de l’estomac ont fait l’objet derecommandations dans un numéro récent des Annales dePathologie, et ne seront donc pas reprises dans ce texte[24].

Actuellement, le trastuzumab n’est donné que pour desmaladies avancées et/ou métastatiques, et non en situationnéo-adjuvante ou adjuvante. Toutefois, les pathologistespeuvent être amenés à réaliser le statut de HER2 sur despièces opératoires provenant de malades ayant recu unechimiothérapie néo-adjuvante. Or il n’existe que peu dedonnées, à l’heure actuelle, sur l’impact de la chimiothéra-pie néo-adjuvante sur l’expression de HER2 par les cellulestumorales [25]. Sur une série de 39 malades présentant un

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4 M. Svrcek, J.-F. Fléjou

adtleseàeœrp

• L’OMS propose, uniquement pour lesadénocarcinomes du bas œsophage, un gradingen trois catégories, basé sur le pourcentage decellules tumorales résiduelles viables, qui semblele meilleur reflet de la réponse tumorale autraitement néo-adjuvant.

• Une standardisation de l’évaluation de laréponse tumorale histologique est un pré-requis indispensable pour mener les étudesqui permettront de répondre à la question del’adaptation de la chimiothérapie adjuvante en

24

dénocarcinome du bas œsophage, le statut de HER2 étaitifférent entre la biopsie préopératoire et la pièce opéra-oire dans 26 % des cas (dix malades). Chez huit malades,e statut de HER2 était positif sur la biopsie préopératoiret négatif sur la pièce opératoire et, dans deux cas, letatut de HER2 était négatif sur la biopsie préopératoiret positif sur la pièce opératoire. Ces données demandentêtre confirmées sur de plus grandes séries de malades

t au niveau de différentes localisations tumorales (bassophage, JOG, estomac proximal et distal). Un essai

étrospectif multicentrique francais est actuellement menéour répondre à cette question.

POINTS À RETENIR

• L’introduction, ces dernières années, de lachimiothérapie néo-adjuvante dans le traitement

des malades atteints d’adénocarcinome gastrique,de la JOG et du bas œsophage a modifié laprise en charge anatomopathologique des piècesopératoires de ces malades.

• Un échantillonnage conséquent de la tumeur, surla pièce opératoire, est nécessaire pour apprécierau mieux la réponse tumorale histologique.

• Les traitements néo-adjuvants induisent desmodifications des aspects de la tumeur appelées« réponse tumorale ». Cette réponse tumorale doitêtre évaluée, même si, à l’heure actuelle, il n’y apas d’adaptation de la chimiothérapie adjuvanteà cette réponse tumorale histologique.

• Plusieurs systèmes de grading ont été proposésau niveau des différents sites tumoraux (basœsophage, JOG, estomac).

• Un système de grading de la réponse tumoralecomportant trois catégories semble plusreproductible. Un système de grading allantdans ce sens, identique pour l’ensemble des sitestumoraux, a été proposé par le collège américaindes pathologistes (CAP).

D

Lr

fonction de la réponse tumorale histologique.• Actuellement, il n’existe pas de marqueur

prédictif de la réponse tumorale au traitementnéo-adjuvant. Toutefois, même si les donnéesrestent à confirmer, il semble qu’il n’y ait

pas d’intérêt à donner une chimiothérapie néo-adjuvante chez les malades ayant un carcinome àcellules indépendantes.

• Une thérapie ciblée, l’herceptine (trastuzumab),fait désormais partie de l’arsenal thérapeutiqueutilisé en cas d’adénocarcinome de l’estomac, dubas œsophage et de la JOG surexprimant HER2, àun stade localement avancé et/ou métastatique.

• Il n’existe encore que peu de données sur lerôle de la chimiothérapie néo-adjuvante surl’expression de HER2 par les cellules tumorales.Un essai rétrospectif multicentrique francaisest actuellement mené pour répondre à cettequestion.

éclaration d’intérêts

es auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts enelation avec cet article.

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Place du pathologiste dans la prise en charge des adénocarcinomes 425

Annexe 1.

Compte-rendu d’anatomopathologie : données minimales à renseigner pour une tumeur primitive de l’estomac (téléchargeable sur le site de l’INCA).

1. DONNÉES D’IDENTIFICATION DU DOSSIER PATIENT RATTACHÉES AU COMPTE RENDU ANATOMOPATHOLOGIQUE

Établissement autorisé où a été effectué le prélèvement* Nom de l’établissement et n° FINESS

Identifiant patient (l’établissement autorisé où a été effectué le prélèvement a la responsabilité de fournir ces données au pathologiste)* Nom patronymique Prénom Nom d’épouse Date de naissance (JJ/MM/AAAA) (en l’absence de date de naissance et par défaut : âge) SexeN° d'identification (n° de sécurité sociale ou NIP ou identifiant patient) Code postal de résidence

Identifiant médecin demandeur (l’établissement autorisé où a été effectué le prélèvement a la responsabilité de fournir ces données au pathologiste)* Nom du préleveur Date de prélèvement

2. COMPTE RENDU ANATOMOPATHOLOGIQUE DONNÉES MINIMALES À RENSEIGNER POUR UNE TUMEUR PRIMITIVE ESTOMAC (C16) – PIÈCES OPÉRATOIRES

Identifiant médecin pathologiste N° de compte rendu Nom de la structure d’anatomie et cytologie pathologiques et n° FINESS Signataire du compte rendu Date de signature du compte rendu

Compte rendu de la pièce opératoire Description de la pièce opératoire (sous la responsabilité du préleveur)* Type de prélèvement Oesogastrectomie totale/gastrectomie totale/gastrectomie proximale/gastrectomie distale/exérèse localeendoluminale/autreOrgane/région anatomique Estomac

Localisation de la/des tumeur(s) dans l'organe Cardia/grosse tubérosité/corps/antre/pylore/autre

Description histopathologique1

Type histologique Absence de reliquat tumoral (après traitement néoadjuvant) Adénocarcinome : tubuleux/papillaire/mucineux/à cellules indépendantes/autre Carcinome adénosquameux/carcinome épidermoïde/carcinome indifférencié/autre

Grade histopronostique Pour les adénocarcinomes : bien différencié/moyennement différencié/peu différencié

Extension tumorale

État des limites chirurgicales de résection : État de la limite de résection proximale : saine/envahie. Si saine : marge minimale en mm État de la limite de résection distale : saine/envahie. Si saine : marge minimale en mm

Autres facteurs pronostiques et prédictifs Emboles vasculaires : non/oui Infiltration péri-nerveuse : non/oui

Critères permettant de déterminer le pT/pN Critères relatifs à la tumeur : Degré d’infiltration de la paroi gastrique, péri-gastrique, et des organes adjacents Critères relatifs aux ganglions : Nombre de ganglions envahis Nombre de ganglions examinés

pT/pN2

Notes* Le pathologiste ne peut renseigner ces données que si elles lui ont été transmises. Un «/» dans le texte équivaut à « ou ». 1 Selon la classification OMS en vigueur. En son absence, la classification utilisée est à préciser. 2 L’année de la classification UICC utilisée est mentionnée dans le texte.

Page 8: Place du pathologiste dans la prise en charge des adénocarcinomes de l’estomac, de la jonction œsogastrique et du tiers inférieur de l’œsophage après traitement néo-adjuvant

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