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S312 87 e réunion annuelle de la Société franc ¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique variations déterminent le choix du traitement comme c’est le cas dans les autres luxations congénitales (hanche genou). Les défi- nitions frontières, comme le talus oblique de Hamanishi, sont discutables et semblent pouvoir s’intégrer dans une pathologie unique. Une classification simple, sans donnée angulaire chiffrée pourrait permettre de mieux analyser cette pathologie médio tarsienne : type I : luxation médio tarsienne réductible. Type II : luxation irréductible sans équin de l’arrière pied. Type III: Luxation irréductible avec équin de l’arrière pied. Chaque type peut : être idiopathique ou non avoir une atteinte de la calcaneo cuboïdienne ou non et avoir ou non une abduction du bloc calcaneo pédieux. Conclusion.— Le PCC peut être défini comme une luxation médio tarsienne congénitale et être classé en trois types de gravité crois- sante. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.095 130 L’ostéotomie haute de l’ulna dans la prise en charge des lésions de Monteggia négligées chez l’enfant Marion Delpont , Djamel Louahem , Gérard Bollini , Jean-Luc Jouve , Jean-Paul Damsin , Raphaël Vialle , Jérôme Sales De Gauzy , Franck Accabled , Jérôme Cottalorda Service de chirurgie orthopédique pédiatrique, CHU Lapeyronie, 371, avenue du Doyen-Gaston-Giraud, 34000 Montpellier, France Auteur correspondant. Introduction.— Le but de notre étude était d’analyser et comparer les résultats à moyen et long terme de l’ostéotomie haute de l’ulna sans et avec ligamentoplastie dans les lésions de Monteggia vieillies chez l’enfant. Patients et méthodes.— Cette étude rétrospective, multicentrique, inclut 40 patients. Les critères cliniques concernaient la mobilité, la douleur, et le score MEPI. Nous avons effectué des radiographies du coude de face et de profil, où nous avons utilisé la ligne de Sto- ren, le head-neck ratio, l’angulation du col radial, et la recherche de remaniements ostéo-arthritiques. L’évaluation statistique a été effectuée grâce aux tests de Wilcoxon, de Fisher et les tests de corrélation de Wilcoxon et de Pearson. Résultats.— Vingt-huit patients (70 %) ont été revus, avec un recul moyen de six ans (2—34 ans). Dix-neuf patients (47,5 %) ont eu une ostéotomie proximale de l’ulna sans ligamentoplastie, 21 patients (52,5 %) ont eu une ligamentoplastie. Les deux groupes ont eu une amélioration significative clinique et radiologique (p < 0,05). Il n’a pas été retrouvé de différence significative en comparant leurs résultats. Il existait un cas de synostose radio-ulnaire dans le groupe « ligamentoplastie ». Le nombre de récidive de luxations ou sub- luxations était supérieur dans le groupe « sans ligamentoplastie », sans qu’il y ait de relation significative. Les cinq patients ayant eu une broche trans-condyloradiale ont eu une récidive précoce de la luxation et des remaniements ostéo-arthritiques. Les patients opérés dans un délai inférieur à 1 an présentaient de meilleurs résultats cliniques et radiologiques (p < 0,05). Il n’existait pas de corrélation entre l’âge d’intervention et la qualité des résul- tats. Les cas Bado 1 avaient les meilleurs résultats. Quatre des cinq cas Bado 3 ont eu une luxation précoce de la tête radiale. Discussion.— Les forces de cette étude sont : le nombre de patients inclus et le recul importants, l’utilisation de méthodes statistiques et la comparaison de deux groupes ayant eu ou non une ligamento- plastie. Les faiblesses concernent le peu de patients vus en fin de croissance, et l’impossibilité d’avoir pu répondre formellement sur la conduite à tenir concernant la ligamentoplastie. Conclusion.— L’intervention de Bouyala donne de bons résultats à long terme, dans les lésions Bado 1, quel que soit l’âge, en cas de prise en charge avant un an. Le choix d’y associer ou non une liga- mentoplastie dépend du type de complication à laquelle on choisit de s’exposer. La broche trans-condylo-radiale est à proscrire. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.096 131 Néo-articulation par greffe de cartilage de croissance de crête iliaque dans les amputations congénitales transverses du poignet et de la main Franc ¸ois Deroussen , Richard Gouron , Marie Juvet-Segarra , Catherine Maes-Clavier , Marie-Christine Plancq , Louis-Michel Collet Service de chirurgie orthopédique pédiatrique, hôpital Nord CHU Amiens, place Victor-Pauchet, 80054 Amiens, France Auteur correspondant. Introduction.— Les amputations congénitales transverses de la main et du poignet sont des malformations rares du membre supérieur. Leur traitement relève habituellement de l’appareillage. Pour aug- menter la longueur et la mobilité du membre amputé et faciliter son appareillage, nous avons élaboré une technique chirurgicale origi- nale visant à créer une néo-articulation distale. Cette intervention consiste en une transplantation hétérotopique autologue d’un gref- fon osseux et cartilagineux de crête iliaque en croissance. La portion cartilagineuse de ce greffon non vascularisé est placée en regard des surfaces articulaires radiale et ulnaire. Patients et méthode.— Deux enfants présentant cette malformation ont été opérés. Une évaluation basée sur la clinique, la fonction et l’imagerie a été réalisée avec un recul de 14 ans pour le premier cas, et un recul de cinq ans pour le second. Résultats.— L’étude fonctionnelle permet de suggérer que ces deux enfants ont une habilité supérieure à celle qu’ils auraient pos- sédé sans greffe. Les radiographies au recul montrent un greffon mobile. L’IRM confirme la structure osseuse du greffon et montre une interligne, avec un tissu de signal identique au signal carti- lagineux recouvrant les surfaces osseuses de part et d’autre de cette interligne. Ces différents éléments s’organisent comme une néo-articulation entre l’avant bras et le greffon. Discussion.— Les études fondamentales sur le cartilage et les chon- drocytes permettent de comprendre la présence et la persistance de tissu cartilagineux au niveau de la partie articulée du greffon. Nos deux patients n’ont pas ressenti la nécessité du port de leur prothèse, nous pensons que l’augmentation de la longueur et l’amélioration de la fonction du membre y ont contribué. Conclusion.— Devant la satisfaction des patients quant à leur gref- fon néo-articulé et les possibilités fonctionnelles que cela génère, nous proposons cette technique aux nouveaux cas d’agénésie trans- verse du poignet et de la main. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.097 132 Plaies de guerre de l’enfant en Afghanistan : expérience franc ¸aise de l’hôpital médicochirurgical KaIa à propos de 81 cas entre juillet 2009 et mars 2012 Antoine Bertani , Jean-Louis Daban , Tristan Monchal , Hussam El Chehab , Philippe Candoni , Jean-Marc Delmas , Franc ¸ois Pons , Sylvain Rigal Service de chirurgie orthopédique, HIA Percy, 101, avenue Henri-Barbusse, 92140 Clamart, France Auteur correspondant. Introduction.— L’hôpital médicochirurgical (HMC) de Kaboul Inter- national Airport (KaIA), sous commandement franc ¸ais, assure le soutien sanitaire des forces de l’Otan pour la région de Kaboul. L’aide médicale aux populations est l’autre mission de cet hôpital

Plaies de guerre de l’enfant en Afghanistan : expérience française de l’hôpital médicochirurgical KaIa à propos de 81 cas entre juillet 2009 et mars 2012

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Page 1: Plaies de guerre de l’enfant en Afghanistan : expérience française de l’hôpital médicochirurgical KaIa à propos de 81 cas entre juillet 2009 et mars 2012

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Introduction.— L’hôpital médicochirurgical (HMC) de Kaboul Inter-

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a calcaneo cuboïdienne ou non et avoir ou non une abduction duloc calcaneo pédieux.onclusion.— Le PCC peut être défini comme une luxation médioarsienne congénitale et être classé en trois types de gravité crois-ante.

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30’ostéotomie haute de l’ulna dans la prise enharge des lésions de Monteggia négligées chez’enfantarion Delpont ∗, Djamel Louahem , Gérard Bollini ,ean-Luc Jouve , Jean-Paul Damsin , Raphaël Vialle ,érôme Sales De Gauzy , Franck Accabled , Jérôme Cottalorda

Service de chirurgie orthopédique pédiatrique, CHU Lapeyronie,71, avenue du Doyen-Gaston-Giraud, 34000 Montpellier, FranceAuteur correspondant.

ntroduction.— Le but de notre étude était d’analyser et compareres résultats à moyen et long terme de l’ostéotomie haute de l’ulnaans et avec ligamentoplastie dans les lésions de Monteggia vieillieshez l’enfant.atients et méthodes.— Cette étude rétrospective, multicentrique,nclut 40 patients. Les critères cliniques concernaient la mobilité,a douleur, et le score MEPI. Nous avons effectué des radiographiesu coude de face et de profil, où nous avons utilisé la ligne de Sto-en, le head-neck ratio, l’angulation du col radial, et la recherchee remaniements ostéo-arthritiques. L’évaluation statistique a étéffectuée grâce aux tests de Wilcoxon, de Fisher et les tests deorrélation de Wilcoxon et de Pearson.ésultats.— Vingt-huit patients (70 %) ont été revus, avec un reculoyen de six ans (2—34 ans). Dix-neuf patients (47,5 %) ont eu une

stéotomie proximale de l’ulna sans ligamentoplastie, 21 patients52,5 %) ont eu une ligamentoplastie. Les deux groupes ont eu unemélioration significative clinique et radiologique (p < 0,05). Il n’aas été retrouvé de différence significative en comparant leursésultats. Il existait un cas de synostose radio-ulnaire dans le groupeligamentoplastie ». Le nombre de récidive de luxations ou sub-

uxations était supérieur dans le groupe « sans ligamentoplastie »,ans qu’il y ait de relation significative. Les cinq patients ayant eune broche trans-condyloradiale ont eu une récidive précoce de lauxation et des remaniements ostéo-arthritiques.es patients opérés dans un délai inférieur à 1 an présentaient deeilleurs résultats cliniques et radiologiques (p < 0,05). Il n’existaitas de corrélation entre l’âge d’intervention et la qualité des résul-ats.es cas Bado 1 avaient les meilleurs résultats. Quatre des cinq casado 3 ont eu une luxation précoce de la tête radiale.iscussion.— Les forces de cette étude sont : le nombre de patients

nclus et le recul importants, l’utilisation de méthodes statistiquest la comparaison de deux groupes ayant eu ou non une ligamento-lastie. Les faiblesses concernent le peu de patients vus en fin deroissance, et l’impossibilité d’avoir pu répondre formellement sur

a conduite à tenir concernant la ligamentoplastie.onclusion.— L’intervention de Bouyala donne de bons résultats à

ong terme, dans les lésions Bado 1, quel que soit l’âge, en cas derise en charge avant un an. Le choix d’y associer ou non une liga-

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31éo-articulation par greffe de cartilage deroissance de crête iliaque dans les amputationsongénitales transverses du poignet et de la mainrancois Deroussen ∗, Richard Gouron , Marie Juvet-Segarra ,atherine Maes-Clavier , Marie-Christine Plancq ,ouis-Michel Collet

Service de chirurgie orthopédique pédiatrique, hôpital Nord CHUmiens, place Victor-Pauchet, 80054 Amiens, FranceAuteur correspondant.

ntroduction.— Les amputations congénitales transverses de la maint du poignet sont des malformations rares du membre supérieur.eur traitement relève habituellement de l’appareillage. Pour aug-enter la longueur et la mobilité du membre amputé et faciliter son

ppareillage, nous avons élaboré une technique chirurgicale origi-ale visant à créer une néo-articulation distale. Cette interventiononsiste en une transplantation hétérotopique autologue d’un gref-on osseux et cartilagineux de crête iliaque en croissance. La portionartilagineuse de ce greffon non vascularisé est placée en regard desurfaces articulaires radiale et ulnaire.atients et méthode.— Deux enfants présentant cette malformationnt été opérés. Une évaluation basée sur la clinique, la fonction et’imagerie a été réalisée avec un recul de 14 ans pour le premieras, et un recul de cinq ans pour le second.ésultats.— L’étude fonctionnelle permet de suggérer que ces deuxnfants ont une habilité supérieure à celle qu’ils auraient pos-édé sans greffe. Les radiographies au recul montrent un greffonobile. L’IRM confirme la structure osseuse du greffon et montre

ne interligne, avec un tissu de signal identique au signal carti-agineux recouvrant les surfaces osseuses de part et d’autre deette interligne. Ces différents éléments s’organisent comme uneéo-articulation entre l’avant bras et le greffon.iscussion.— Les études fondamentales sur le cartilage et les chon-rocytes permettent de comprendre la présence et la persistancee tissu cartilagineux au niveau de la partie articulée du greffon.os deux patients n’ont pas ressenti la nécessité du port de leurrothèse, nous pensons que l’augmentation de la longueur et’amélioration de la fonction du membre y ont contribué.onclusion.— Devant la satisfaction des patients quant à leur gref-on néo-articulé et les possibilités fonctionnelles que cela génère,ous proposons cette technique aux nouveaux cas d’agénésie trans-erse du poignet et de la main.

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32laies de guerre de l’enfant en Afghanistan :xpérience francaise de l’hôpitalédicochirurgical KaIa à propos de 81 cas entre

uillet 2009 et mars 2012ntoine Bertani ∗, Jean-Louis Daban , Tristan Monchal ,ussam El Chehab , Philippe Candoni , Jean-Marc Delmas ,rancois Pons , Sylvain Rigal

Service de chirurgie orthopédique, HIA Percy, 101, avenueenri-Barbusse, 92140 Clamart, FranceAuteur correspondant.

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Page 2: Plaies de guerre de l’enfant en Afghanistan : expérience française de l’hôpital médicochirurgical KaIa à propos de 81 cas entre juillet 2009 et mars 2012

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Résumés des communications

qui prend notamment en charge des enfants victimes de la guerre.L’objectif de cette étude a été l’analyse des caractéristiques desenfants victimes de traumatismes en lien avec des faits de guerre.Patients et méthode.— Nous avons réalisé une étude monocentriqueobservationnelle sur la période allant de juillet 2009 à mars 2012.L’ensemble des enfants (< 15 ans) victimes de traumatismes liés àdes faits de guerre ont été inclus. Nous avons analysé les méca-nismes et la topographie des lésions, les scores de gravité, la priseen charge chirurgicale et la réanimation.Résultats.— Sur la période d’étude, 217 enfants ont été pris encharge dont 81 pour des traumatismes de guerre (âge moyen10,2 ans). Le mécanisme lésionnel était dans 67 % des cas uneexplosion, dans 21 % des cas un traumatisme balistique et dans12 % des cas une arme blanche. Le score ISS moyen était de 16.Quarante-neuf pour cent des enfants ont été admis en réanimation.Trente-trois pour cent des patients ont été transfusés. Le taux demortalité était de 4 % (deux chocs hémorragiques et un plaie cranio-cérébrale). Le nombre moyen de localisations lésionnelles étaitde 2,2 par enfant. Soixante-douze pour cent des blessés étaientatteints aux extrémités, 42 % en région cervico-céphalique, 21 % àl’abdomen et 17 % au thorax. Parmi les 58 enfants victime de lésionsdes membres, 55 % présentaient des lésions osseuses (fractures ouarrachements), 8 % ont bénéficié d’une exo-fixation, 17 % d’une thé-rapie à pression négative et 17 % ont été amputés (sept amputationsmajeures et neuf mineures). La moyenne d’interventions chirurgi-cales était de 2 par enfant.Discussion.— La chirurgie de guerre représente plus du tiers del’activité pédiatrique de l’HMC. Les causes de décès sont cellesclassiquement retrouvées dans les séries de chirurgie de guerrede l’adulte. La traumatologie pédiatrique de guerre concerne desenfants plus grands, plus graves et présentant plus de traumatismespénétrants en comparaison avec des séries en temps de paix. Leslésions des membres sont les plus fréquentes. L’absence de moyensde protection (casque, gilet par balle) chez les enfants expliquel’importance des lésions céphaliques et du tronc. Les explosionssont le principal agent vulnérant retrouvé dans notre série expli-quant la fréquence des polytraumatismes, des délabrements desparties molles et des amputations.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.098

133Reconstruction osseuse par la technique de lamembrane induite. Développement etcaractérisation d’un modèle animal chez le ratRichard Gouron ∗, Romuald Mentaverri , Marie Juvet-Segarra ,Francois Deroussen , Louis-Michel ColletService de chirurgie orthopédique pédiatrique, hôpital Nord CHUAmiens, place Victor-Pauchet, 80054 Amiens, France∗Auteur correspondant.

Introduction.— La technique de Masquelet est de plus en plusutilisée pour la reconstruction des longues pertes osseuses en chi-rurgie tumorale, septique ou traumatologique. Elle consiste enl’interposition d’une entretoise en polyméthylméthacrylate (PMMA)dans la perte de substance osseuse, autour de laquelle se formeune membrane biologique appelée « membrane induite ». Secon-dairement, des greffons autologues cortico-spongieux fragmentéssont insérées dans la membrane, ce qui, quelle que soit la longueurdu défaut, conduit à la consolidation en un processus cellulaire etmoléculaire qui n’est pas élucidé. Pour mieux comprendre et carac-tériser la membrane et son activité biologique, nous avons reproduitla technique de Masquelet dans un modèle animal de petite taille :le rat Sprague-Dawley.

Matériel et méthode.— Nous décrivons le développement expéri-mental du modèle de reconstruction d’une résection osseuse detaille critique (8 mm) de fémur chez le rat et sa validation. Au sein

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S313

e cette résection fémorale, une entretoise en ciment (PMMA) estnterposée et le fémur est stabilisé par une plaque vissée. La recons-ruction secondaire est ensuite effectuée grâce à une greffe deertèbres caudales autologues, les vertèbres étant réduites en mor-eaux et introduite dans la membrane constituée autour du ciment.’os reconstruit est évalué en radiographie standard et en tomo-ensitométrie par mesure du volume d’os calcifié dans la zone deésection. Des études histologiques et immuno-histochimiques sontéalisées sur des échantillons de membrane.ésultats.— La membrane induite dans ce modèle présente des îlotse minéralisation et à proximité de l’entretoise en PMMA des cel-ules TRAP (phosphatase acide résistante à l’acide tartrique), CTRrécepteur calcitonine) et RANK (récepteur activateur du facteurucléaire kappa B) positives.iscussion.— Ces données suggèrent que ce processus de recons-ruction nécessite la présence d’ostéoclastes responsables de’initiation du remodelage des greffons. Ce modèle représente unetape clé vers l’identification des processus cellulaires qui sontmpliquées dans le remodelage des greffons et la reconstruction desongues pertes de substance osseuses par technique de Masquelet.onclusion.— Nos perspectives visent à montrer que les cellules queous avons identifiées au niveau de la membrane induite participentu remodelage de la greffe. Une stratégie thérapeutique consistantstimuler l’adressage et la différenciation de ces cellules est éga-

ement étudiée dans le but d’optimiser la technique chirurgicalectuellement utilisée en pratique clinique.

ttp://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.099

34echnique de la membrane induite selon Masqueletans la pseudarthrose congénitale de tibia. Àropos de cinq casruno Dohin ∗, Rémi Kohler

Service de chirurgie pédiatrique, CHU Nord Saint-Étienne, 42055aint-Étienne cedex 2, FranceAuteur correspondant.

ntroduction.— Le traitement de la pseudarthrose congénitale deibia est complexe. La pathogénie reste imprécise, cependant, desuteurs (Cho TJ, 2008 ; Schindeler A, 2008 ; Ippolito, 2000) sug-èrent l’implication du périoste. La résection large extra-périostéeend nécessaire la reconstruction. La technique de membranenduite (AC Masquelet, 2000) semble pouvoir répondre à cetteécessité.atients et méthode.— Cinq patients ont été opérés selon laechnique proposée par AC Masquelet. Nous avons étudié lesomplications et incidents rencontrés pendant et à la suite desnterventions et les résultats obtenus tant du point de vue de laeconstruction osseuse que de la consolidation.ésultats.— L’âge moyen des patients était de trois ans lorse l’intervention. Trois patients présentaient une pseudarthroseongénitale type II de Crawford et deux de type III. Dans les cinqas, la reconstruction osseuse a été obtenue, mais à chaque fois uneseudarthrose persistait à une extrémité. Dans trois cas, une résorp-ion subtotale du greffon est survenue avant une reconstructionecondaire spontanée. Le traitement secondaire des pseudarthrosespermis une consolidation satisfaisante dans des délais normaux.iscussion.— La technique proposée par AC Masquelet a permis uneeconstruction osseuse dans tous les cas mais un phénomène deésorption/reconstruction a été observé dans trois cas avec danseux des trois cas une reconstruction survenue après diminutione l’ostéosynthèse. La technique semble autoriser une résectionarge du tissu pathologique et une reconstruction osseuse, cepen-

ant une ostéosynthèse trop rigide pourrait être la cause d’unehase de résorption initiale, celle-ci est classiquement indispen-able à la reconstruction osseuse mais elle serait ici d’autant plus