DRSIDMINSTITUT fRINCIIS lE .ECIEICIE SCIENTIfIIIE

PIU8 LE IEUELIPPEMENT EN COOPERITIIN

LES OIDIUM DES PLANTES MAARICHEAES EN COTE D'IUOIAE .-Cas d'une piphytie d'odium sur JolI/HUm I/elhiopirum en petite

seison sche.

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C.DECLEAT,Phytopethologiste,

Centre DRSTOMd'Adiopodoum

. 01 BP.U 51 RBIDJAN-DlCOTE D'IUOIRE

LES OIDIUII DES PLANTES IIARAICBDES EN COTE D'IVOIRE . -Cas d'une piphytie d'odium sur SoIlIDum 6el1Jiopicum en petite saison sche

C.DECLERT , phytopatbologisteCentre ORSTOM d'Adiopodoum

01 BP V SI ABIDJAN -01

lsua .-Les odium des plantes marachres en Cte d'Ivoire,

en raison de leur intervention pisodique et des dommages rduits qu'ilsoccasionnent, ne reprsentent qu'un volet secondaire de la pathologie.

L'oidium des Solanaces, provoqu par Oidiop.f.i.f16uriQ n'chappe pas cette rgle, cependant que pour d'autres paystropicauI (Sngal par eIemple) il fait figure de priorite. Il semble bien quel'eIplication doive en tre recherche au niveau des donnes climatologiquessingulires de ce pays tropical humide presque equaZ Ptorial.

Une piphytie inattendue, intervenue pendant la petitesaison sche d'aot et septembre 1986, assez srieuse sur aubergine locale,nous a donn l'occasion de tenter la recherche des facteurs ayant tprpondrants dans la situation phytosanitaire.

Le bilan de cette analyse met en relief deuxlements, l'absence de prcipitations pendant les priodes aitiques, etrabaissement des indices actinomtriques minima en dessous du seuil de20C.

Communication au Cycle d'tudes OMM/FAO/OUA sur l'Agromtorologie et laProtection des Plantes dans les Zones Semi-Arides. NIAMEY (NIGER) . 8-12Dcembre 1986

IntroductionDepuis la cration du programme "surveillance sanitaire

des plantes cultives en Cte d'Ivoire "Cas des plantes marachres" en1972, les nombreuses observations ainsi Que la collecte d'chantlllonsdans les diffrentes zones agroclimatiQues du pays, ont permis nonseulement de dresser la 1iste des champignons parasites et desmaladies provoques sur les espces potagres mais encore d'apprclerla gravit relative de ces affect ions (CDECLERT ,1979).

Une des conclusions de ce bilan est la part tout--faitmineure dvolue aux o'1dium par rapport aux autres maladies des partiesaeriennes. Cette situation compare celle d'autres pays tropicauxrcemment explors dans le domaine de la phytopathologie marachre,CABC VERDE, .SENEGAL et CAMEROUN, pourrait s'expliquer par desparticularits climatiques de la Cte d'Ivoire.

Une rcente attaque d'oldium sur aubergine locale enpetite saison sche, attaque tout--falt inattendue par son caractre degravit, a fourni l'auteur l'occasion d'en rechercher les causes. Lesprincipales hypothses seront portes partir des enregistrements duLaboratoire de Biocl1matologie du Centre O,R.S.T.O.M. d'Addiopodoum, lastation mtorologique tant distante de 2S km environ de laplantation.

1. lES OIDIUM.

Les odium sont en franais la fois la dnominat10n desformes imparfaites de certains champignons EuascomyctesPlectascales, celle des maladies provoques et galement celle dessymptmes par lesquels elles se manifestent. Les anglo-saxons sontprcis 10rsQu ls parlent de "mi ldew" et plus exactement de "powderymlldew", eu gard la pulvrulence blanche dont se couvreprincipalement la face Infrieure des feuilles atteintes.

Les odium en tant Que cryptogames se caractrisent par1leur mycelium hyalin superf1ciel2leurs haustoria ou suoirs dans les cellules de leurs

plantes htes3leur dve loppement luxuriant en saison sche4 leurs grandes conidies turgescentes dissminables par

l'air, trs riches en eau.Sleur spcificit parasitaire6leur vulnrablllt aux applications fongicides

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Leur place dans le spectre paraSltalre des plantesmarakhres en Cte d'Ivoire est relativement restreinte par rapport celle des mildiou sens(J lato. On distingue essentiellement troisgroupes.

Oldi(Jm cicIJoraear(J!!7, parasite des cucurbitaces(concombre et cornichon, courgette, melon, pastque et potiron),

Oidi(Jm abelmosclJi~ parasite du gombo et de la roselleOidiopsis ta(Jr/ca ('forme imparfaite de Leve/II(Jla ta(Jrtca~~

parasite de l'aubergine, du piment, du poivron et de la tomate.Les piphyties les plus graves, celles dont les dgats entralnent des pertesdommageables pour les horticulteurs, sont l'odium de la Courgette et celui duGombo et de la Roselle.Les symptmes de l'o'fdium des Solanaces consistent en l'altration desfeuilles qui prsentent au dbut des taches diffuses, claires puis Jauntres.A la face infrieure, elles se recouvrent assez rapidement d'un saupoudrageblanc. Les taches se ncrosent de faon irrgulire en leur centre. Lesdgats se rsument en la destruction des feuilles atteintes et surtout leurabscission. Les fruits forms subissent des brlures du fait de leurexposition brutale aux radiations solaires.

L'identification du champignon parasite est particulirementaise sur des lames microscopiques o sont montes au bleu coton desfragments de ruban d'adhsif appliqu sur la pulvrulence garnissant lesfeuilles taches. Les conidies, hyalines, en forme de quenouille renfle labase ( ou encore de flamme de bougie) mesurent 60 x 13 microns.

L' Oid/ops/s la(Jr/ca n'a Jamais encore t observ sous sarorme parfaite en Cte d'Ivoire. Il se dlst Ingue des autres o'ldium1- par sa conidie de forme cylindro...conique, solitaire l'extrmit duconidiophore, les autres odium produIsant des chalnes de conIdies,2- par son thalle dvelopp en partie l'Intrieur de l'hte (hyphesintercellulaires ).

On l'observe sur Aubergine (Solan(Jm melongenJ, surAubergine locale ou Ndrowa (Solan(Jm aaetIJ/opic(Jm, sur Piment et Poivron(Capsic(Jm fr(Jtescens et Capsic(Jm ann(J(Jn1J, et sur Tomate (Lycopersic(Jmesc(Jlent(Jm). BOISSON & RENARD (1967) ne le citent que sur Aubergine.L'herbier du laboratoire comporte deux exsiccata de Piment et de Tomatercolts respectivement le 8.7.78 et le 12.10.79 Adiopodoum. La majOritdes chantfllons rcolts l'ont t dans le Nord pendant la saison sche.

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En aot 1986, le laboratoire de Phytopathologie del'O.R.5.T.O.M. Adiopodoum s'est vu confier pour diagnostic des chantillonsde feuilles d'Aubergine locale manifestement atteintes d'oldlum..L'identification a t positive. La plantation, d'une dizaine d'ha, situe quelques km de l'agglomeration de Bingervi lle tait particul irementendommage par une dfoliation svre des plants. L'Intensit des dgats adiminu en septembre et encore rgress en octobre sans toutefoisdlsparaltre compltement

Solanum aefIJ/op;cum est la plus sensible des Solanacesmaralchres vis--vis de l 'O/d/ops/s faur/ca. D'autre part, en raison de sadispersion dans les Jardins de case et dans les abords des campements, elleconstitue un support permanent permettant la survie du champignon (parasitestrict), Ainsi, il ne semble pas probable que les foyers primaires d'infectionrsultent d'un tat de contamination par pollution de conidies, mals plutt demodifications climatologiques permettant leur dveloppement.

2 CLIMATOLOGIE et OIDIUM.

La rgion mrIdionale de la Cte d'Ivoire, souvent dnommeBasse Cte d'Ivoire, Jouit d'un climat tropical humIde caractrIs par unepluviometrie importante (moyenne annuelle = 2.113 mm ABIDJAN), lesprcipitations se rpartissant en deux saisons des pluies. la "grande"svissant d'avril juillet, et la "petite" d'octobre dcembre (fig n- 1). Deuxsaisons sches les encadrent, la "grande" couvrant janvier, fvrier, mars etavril et la "petite" aot et septembre.

Les temperatures moyennes mensueIles sous abri varient de

31-3 (fvrier) 26-8 (septembre) pour les maximales24-4 (avril> 21-4 (septembre) pour les minimalesIl faut relever d'une part le niveau relativement lev des

temperatures m1n1males moyennes mensuelles et d'autre part le faible cartnycthmeral pour les temperatures. Le climat de Basse Cte d'IvoIre subit uneinfluence ocanique 1mportante, que renforce encore sa situation gographiquesous basse latitude (ABIDJAN est 4- Nord) .La petlte saison sche Bingervllle n'a pas t sensiblement d1ffrente decelle d'Adiopodoum (tableau n-1 et 2).

Tableau n- 1 .- Pluviometrie mensuelle (en mm)

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Moyenne Saison Saisondcennale 86 86Abidjan Adiopodoum Bingerville

JUILLET 207 117 165

AOUT 30 21.2 45.5

SEPTEMBRE 54 69 72.6

Tableau n-2.- Moyennes mensuelles des temperaturesmaxima et minima ( en -C>.

Moyenne Saison Saisondcennale 86 86Abidjan Adlopodoum BIngervi Ile

JUILLET 2r9-22-5 2r3-22-8 26-8-23-0

AOUT 2rl-21-7 28-0-22-0 2r7-22-1

SEPTEMBRE 26-8-21-4 28-3-22-8 2r8-23-1

Les relevs de temperature journallre maximum et minimum Bingerville ont t effectus l'Institut de Recherches sur le Caf et leCacao. La comparaison entre les distributions de temperatures journal iresminimum sous abri Adlopodoum et Bingervi Ile pour la periode d'aot 86 nelaisse apparatre aucune diffrence significative (t calcul =0.35 pour 60D.d.J)......................Les facfeurs climatiques du mllleu, Intervenant dansl'pidmiologIe des odium, sont essentiellement la pluviomtrIe, latemperature et la lumire. Ces trois facteurs sont en gnral trstroitement corrls entre eux pour raliser des situations favorables oudfavorables l'apparition de la maladie (YARWOOD, 1957) . On admet(BOISSON, 1967; MESSI AEN, 1974; YARWOOD, 1957) que les prcipitationssont dfavorables aux odium, alors que des temperatures variant de 22- 25-C ainsi qu'une luminosit rduite concourent favoriser de tellesmaladies.

J. RECHERCHE DES FACTEURS CLIMATIQUES OOENTRAINEMENT

DECkERTpage 7Le caractre bnin et pisodique des odium

Odiopsis taurica en COTE 0'1 VOIRE, contrairement ce qui a t observdans d'autres pays tropicaux comme le CABO VERDE, le SENEGAL, et leBURKINA FASO, permet de penser que les facteurs cl imatlques exercent iciun blocage sur les piphyt ies.

En Basse Cte d'Ivoire, les attaques sont encore plus rares quepour le reste du pays. Des cas bnins, accompagns de dgats limits, peuventtre observs parfois sur Tomate, Piment, ou Aubergine en petite saisonsche ou en dbut de grande saison sche, Ces priodes correspondent dessquences plus ou moins longues de jours sans pluie. Cependant ce seulfacteur ne suffit pas expliquer le dclenchement des piphyties d'o'ldium,puisqu'il s'en prsente galement au cours des saisons dites "des pluies", Par

.exemple, le relev climatologique de Mai 86 (Fig.n2) montre de tellessquences les 5-6, 8-9, 13-14, 16 20, et 24-25.

Aussi un deuxime facteur associ doit-il tre recherchparmi les autres paramtres de l'environnement. Les courbes chronologiquesdes temprature moyennes mensuelles prsentent deux flchissements

DECLERTpage 8minima fait apparatre une liaison conforme la rgression suivante(tablie pour le mois d'aot 86):

y = - 13.778 + 1.537 XYtant l'indice actinomtriQue minimum et X la temperature minimale sousabri, ainsi pour X = 22-C , y = 20-C

Dans l'hypothse prcdente, le seuil limite d'inactivation deJ'oidium serait donc de 20-C pour J'indice actinomtriQue minimum (Fig.nO]),

Le cl imatogramme chronologiQue de Mai Septembre 86 (Fig.n-2 6),recouvrant la grande saison des pluies et la petite saison sche, montre Quecertaines sQuences correspondent au franchissement de la barre des 20-C.

L'association de ce critre celui de l'absence de pluie situe les"priodes f,avorables" comme suit (Tableau n-3) :

Tableau neJ .- Intensit des priodes favorables J'odium (nb. deJours)

MAI 0JUIN 2JUILLET 4AOUT 12SEPTEMBRE 4

L'examen du tableau n-4 permet de proposer le modlehypothtiQue suivant pour l'explication de J'piphytie d'odium des Auberginesde Bingerville, ayant atteint une cote d'alerte en aot. L'infection primairepourrait avoir dbut lors de la priode favorable des 27 et 28 juin. Unedeuxime explOSIOn, responsable des dgats d'aot, pourrait correspondre auxconditions du 25 juillet et des 29-30 et 31 juillet. Quant aux priodesfavorables d'aot, le 3 ,puis les 12,13,14,15, et 16 de mme Que celles des21, 22, 23, 24 et 29, 30 ,elles auraient assur la gnralisation de lamaladie sur la plantation. Le 3 octobre, lors d'une visite sanitairecomplmentaire, les dgats sont apparus en rgression par rapport auxeffets observs en aot.

4. CONCLUSIONS

L'hypothse d'une situation de blocage de la maladie par desniveaux contrariants de certains facteurs cl imat iQues, et d'une situat ionlibre par le retour de ces facteurs en de du seuil maximum tolr,pourrait ainsi tre envisag pour le cas des odium Oldiopsis tat/rica enBasse Cte d'Ivoire.

DECLERTpage 9Le premier blocage plus ou moins efficace est la pluviometrie. Y a-

t-j 1un seui 1comme le pense MESSI AEN (1974) ou simplement un effet de toutou rien ? Le second blocage, mis en lumire lors de J'piphitie d'aot Bingervi11e, pourrait tre d au manque de refroidissement nocturne. Le seuilde 22C pour les minima sous abri ou de 20C pour les indicesactinomtriQues minima semble franchi peu de temps avant Que ne semanifestent les dgats importants.

La survei IJance des mmes piphyties au dbut de la prochainegrande saison sche (dcembre-janvier) pourrait permettre de conforter lebien-fond de cette hypothse.

BIBLIOGRAPHIE .-

BOISSON (C,) & RENARD (J.L.), 1967 .- Les malad1es cryptogamiquesdes plantes marachres en Cte d'Ivoire. Agron. Trop. 8, 699-754.

.DECLERT ( C,), 1979.- Communication au Comit Technique du Ministre de la Recherche Scientifique de Cte d'Ivoire, ABIDJAN.mult1gr.ORSTOM.

MESSIAEN (C.M.), 1974 .- Le potager tropical. PressesUniversitaires de France, Paris 1974.

YARWOOD (C.E,), 1957.- Powdery mi1dews. The Bot. Rev1ew XXIII,4,235-301 .

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