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Rapport d’activités 2011 Le partenariat pour le changement

Rapport d'activités 2011

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Rapport d'activités de l'année 2011 de l'ONG Solidarité Socialiste

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Rapport d’activités 2011 Le partenariat pour le changement

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Sommaire Introduction

Solidarité Socialiste : le partenariat pour le changement

La succession de crises mondiales – financière, sociale, alimentaire, climatique – modifie en profondeur les relations internationales et accroît les inégalités sociales et la pauvreté. Foncièrement inégalitaire, alimenté par la spéculation financière et la surexploitation des ressources naturelles, le modèle en place est un obstacle à la réalisation des objectifs internationaux de développement. Pour les atteindre, il faudrait que ce système soit profondément transformé et que soient mises en place des politiques ayant des effets bénéfiques durables et équitablement répartis.

Dans ce contexte, la coopération non gouvernementale s’adapte. De l’exécution de « projets » consistant à fournir des « biens et des services » à des populations vulnérables du sud, elle évolue vers le renforcement d’« acteurs de changement », à savoir des organisations de la société civile du Sud - mouvements sociaux, associations, groupements paysans, syndicats, mutuelles, ONG - dans leur combat pour les droits civils, poli-tiques, économiques, sociaux et culturels. Bénéficiant d’un ancrage social dans un contexte qu’ils maîtrisent, ce sont ces « partenaires du Sud » qui prennent le relais sur le terrain, auprès des populations privées de leurs droits. On assiste en même temps à une collaboration croissante entre organisations de la société civile du Sud et du Nord pour la mise en œuvre d’actions politiques autour des principaux enjeux du développement et de la coopération internationale. Cette collaboration contribue à l’approfondissement de la démocratie dans les pays concernés et au sein des relations internationales.

12 pays et 34 organisations partenaires

Solidarité Socialiste se situe dans cette tendance. Elle oriente son travail sur les thèmes de la démocratie et des droits économiques et sociaux, et en particulier sur le droit à la santé, à l’alimentation et au travail décent. Sa stratégie à ce niveau consiste à renforcer des organisations locales constituées par ces popula-tions vulnérables, afin de soulager et d’améliorer leurs conditions sociales et matérielles de vie, mais aussi et surtout à renforcer leur pouvoir d’influence sur les politiques de développement locales et nationales qui les concernent.

Solidarité Socialiste et les 34 partenaires du programme 2010-2013 soutiennent 224 organisations communautaires locales et 81 réseaux d’associations. Outre un accès plus équitable aux droits écono-miques et sociaux, ces associations œuvrent également dans le sens de plus d’égalité entre les hommes et les femmes, vis-à-vis des jeunes et d’autres groupes sociaux marginalisés, et pour des institutions et des politiques plus démocratiques et transparentes.

Renforcer les associations

Le soutien apporté à ces organisations locales se traduit notamment par des formations qui leur permettent d’améliorer le travail d’analyse de leur environnement social et politique et d’élaborer des stratégies d’action adaptées. Elles renforcent également leurs compétences institutionnelles et techniques et leurs capacités à mobiliser elles-mêmes des ressources financières. Une autre dimension de notre appui consiste à favoriser et faciliter les échanges et les interactions entre les associations, aux plans local, national, et international afin de partager les expériences positives et de développer leur pouvoir d’influence auprès des décideurs politiques.

Un contexte politique belge nouveau

Depuis décembre 2011, la Belgique a un nouveau gouvernement. Pour la première fois depuis des décen-nies, la coopération au développement a été confiée à un ministre socialiste, Paul Magnette. Un membre de l’équipe de SolSoc a été détaché pour intégrer le cabinet du Ministre de la coopération. Celui-ci a fait de la cohérence des politiques pour le développement une des grandes priorités de son mandat. Outre l’espoir que suscite pour Solidarité Socialiste cette nouvelle orientation politique après une série de ministres libé-raux, certains changements se profilent également au plan administratif et juridique. Le Ministre entend en effet mener à bien une réforme du financement des « acteurs non gouvernementaux ». Cette réforme vise l’approfondissement de la qualité des interventions. Elle devrait entrer en vigueur en 2013 et être opération-nelle à partir de 2014.

2 Introduction

Sommaire

3 LA SANTÉ, UN DROIT POUR TOUS

Burkina

4 Burundi

5 UN TRAVAIL DÉCENT POUR UNE VIE DIGNE

Cap Vert

6 Colombie

7 RD Congo

8 Palestine

9 Maroc

10 LE DROIT À L’ALIMENTATION

Bolivie

11 Sénégal

12 Brésil

13 Guinée-Bissau

14 Nicaragua

15 Différentes façon d’appuyer nos partenaires

16 Au nord, changer de modèle

L’action politique

17 Eduquer au changement

18 La récolte de fonds : le nerf de la solidarité Solsoc devient proprio !

19 On relook la communication

20 Notre action sur le terrain 21

22 D’où proviennent et comment se répartissent nos ressources financières

23 Les instances et l’équipe

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Carte

d’identité

Le Burkina Faso est un pays d’Afrique

de l’Ouest sans accès à la mer et situé

dans la zone sahélienne. L’agriculture

représente 32 % du produit intérieur brut et

occupe 80 % de la population active. Mais des

sécheresses récurrentes et des politiques agri-

coles et commerciales inadaptées engendrent

des crises alimentaires à répétition ; et le tiers

de la population du pays vit en dessous du seuil

de pauvreté.

Au Burkina Faso, Solidarité Socialiste sou-

tient une organisation (ASMADE) qui, à

son tour, appuie 3 réseaux d’associations :

l’UMUSAC qui compte 7 mutuelles de san-

té, ATY qui encadre 10 groupements de

producteurs agricoles et enfin RAD/B qui

soutient 20 groupements citoyens.

Budget réalisé en 2011 : 226.204,97 €

LA SANTÉ, UN DROIT POUR TOUSBon nombre d’Etats africains tentent aujourd’hui de mettre en place des politiques susceptibles d’améliorer l’accès des populations aux soins de santé. Cependant, pour la plupart, les capacités d’intervention du secteur public restent très faibles. Le modèle des mutuelles y est donc présenté comme une alternative, basée sur la solidarité des adhérents. Solidarité Socialiste et ses partenaires soutiennent leur mise en place au Burkina Faso, au Burundi, au Cap vert, en RDC et au Sénégal.

Burkina : Les femmes restauratrices de rues s’organisent !

2011 n’a pas été une année facile pour le Burkina Faso, agité par une crise sociale, politique et alimentaire.

La santé au pays des hommes intègres

Avec moins de 10 % de la population Burkinabé bénéficiant d’une couverture sociale, la recherche de solutions pour faciliter l’accès des populations aux soins de santé est primordiale. Depuis 1999, les communautés, appuyées par des ONG locales, répondent elles-mêmes à ce problème en concevant des mutuelles de santé. Depuis peu, les différents acteurs du secteur de la santé et l’Etat burkinabé progressent vers la mise en place d’un système d’assurance maladie universelle. Progressivement ce système devrait permettre à toutes les couches de la population, du secteur formel au secteur rural et informel, de bénéficier de soins de santé de qualité.

Du travail à la santé ...

A Ouagadougou, 80 % de la population se restaure dans la rue et pourtant cette activité ne génère que de très faibles revenus. En effet, ce gagne-pain concerne essentiellement les femmes, généralement pauvres et analphabètes, souvent mal organisées en matière de gestion, de promotion des produits, de règles d’hygiène, etc. C’est ainsi qu’en 2003, un collectif d’associations de res-tauratrices de rues entre en action, soutenues par le partenaire de Solidarité Socialiste : Asmade. Plus de 500 femmes vont ainsi bénéficier de petits lots de matériel, de formations mais surtout d’un appui pour accéder au micro-crédit, obtenir des autorisations d’occupation d’espace public. Depuis, le réseau s’est organisé, a acquis une véritable reconnaissance comme corps de métier et le niveau de vie de ces femmes s’est élevé. Soucieuses de la santé de leurs familles, elles ont donc décidé de passer à la vitesse supérieure en organisant leur propre mutuelle de santé « Laafi Beologo ». Cette mutuelle est membre du réseau UMUSAC qui se mobilise depuis plus d’un an pour faire entendre sa voix dans la mise en place de l’assurance maladie universelle. Dans ce cadre, ces mutuelles ont organisé un colloque rassemblant l’ensemble des représentants mutuellistes du Burkina en septembre 2011, mais également des représentants du Sénégal et de Belgique pour porter leurs revendications vers les décideurs politiques concernés.

L’effervescence qu’a suscitée ce colloque nous a por-tés dans notre combat pour une santé pour tous au Burkina ! Que l’on soit homme, femme, pauvre, riche, paysan, fonctionnaire ou vendeuse de rue, tous et toutes nous voulons pouvoir offrir de meilleurs soins à nos enfants

Une participante au colloque sur l’Assurance Maladie Universelle (AMU) de Ouagadougou

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Carte

d’identité

Pays d’Afrique centrale, le Burundi – 4ème pays le

plus pauvre au monde – couvre une superficie

de 27.834 km² pour une population de 8 mil-

lions d’habitants dont plus de 90 % vivent

en milieu rural. Depuis son accession

à l’indépendance en 1962, le pays a

connu plusieurs cycles de violences

interethniques qui l’ont précipité dans

une guerre civile de 1993 à 2005.

Au Burundi, Solidarité Socialiste soutient

deux organisations (la CNAC et ADISCO)

qui, à leur tour, renforcent un réseau de

35 mutuelles de santé, regroupées en cinq

unions et une fédération de mutuelles,

ainsi qu’une quarantaine de petites asso-

ciations de producteurs.

Budget réalisé en 2011 : 207.460,67 €

Comme j’ai été l’un des premiers à adhérer à la mutuelle de mon union, j’ai pu bénéficier d’un fonds avec lequel j’ai acheté des micro-plants de bana-niers. Je sais maintenant que chaque année je vais pouvoir payer ma cotisation à la mutuelle et mettre ma famille à l’abri en vendant un seul régime. J’ai aussi pu rembourser mon emprunt pour que d’autres mutuellistes puissent en profiter

Marc MISAGO, membre de la Mutuelle de Santé AMAGARAYACU de BUSIGA/NGOZI

Burundi : Après la guerre, la reconstruction

Aujourd’hui, la guerre est officiellement terminée et le pays tente de se reconstruire, notamment dans le domaine de la santé. Mais malgré la volonté affichée des pouvoirs publics de donner aux populations les plus vulnérables un accès gratuit aux soins de santé, le combat reste ardu.

La solidarité c’est la santé

La culture du café est pratiquée par 45 % de la population. Plus de 120.000 caféiculteurs se sont organisés dans des associations, regroupées au sein d’une confédération – la CNAC. Préoccupées par l’amélioration de la santé des populations et le financement durable des soins, la CNAC et l’ONG burundaise ADISCO, se mobilisent pour trouver des solutions. Convaincue que la levée de l’obstacle financier constitue une étape décisive vers l’accès des populations pauvres aux Soins de Santé Primaires, la CNAC s’est engagée dans la créa-tion de 35 mutuelles de santé basées sur la solidarité entre les membres. Les mutuelles gérées par les populations elles-mêmes permettent de mobiliser des ressources et contribuent à répartir la charge du coût des soins entre les per-sonnes malades et bien portantes. Aujourd’hui, 25 mutuelles fonctionnent et contribuent aux soins de plus de 14.000 ménages de caféiculteurs soit près de 87.000 personnes couvertes. En outre, les mutuelles de santé cherchent aussi à favoriser la qualité des soins par la mobilisation des adhérents et l’instauration d’un dialogue avec le personnel de santé. A l’avenir, ce mouvement pourrait être le moteur de dynamiques nouvelles au sein de la société burundaise.

Une juste rémunération pour les producteurs de café

Outre des mutuelles de santé, les caféiculteurs créent des coopératives et construisent leurs propres stations de transformation du café pour le commer-cialiser sur le marché international. Dans un contexte de privatisation d’une filière qui était contrôlée par l’Etat, les producteurs cherchent ainsi à améliorer leurs revenus en obtenant la juste rémunération du fruit de leur travail.

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Carte

d’identité

Le Cap Vert est un archipel situé

au large des côtes du Sénégal. Il

est constitué de 9 îles peuplées par

500.000 habitants. Il n’y a pas de politiques

publiques adaptées pour les communautés iso-

lées sur les îles, sinon des propositions socia-

lement et culturellement inappropriées, comme

le déplacement des populations, avec pour effet

de les déraciner et de briser les liens sociaux.

Au Cap-Vert, Solidarité Socialiste soutient

deux organisations : Citi Habitat sur l’île de

Santiago, et l’Atelier Mar sur les îles de

Santo Antão, São Vicente et São Nicolau

qui, à leur tour, appuient 52 organisations

communautaires villageoises.

Budget réalisé en 2011 : 212.449,83 €

UN TRAVAIL DÉCENT POUR UNE VIE DIGNEParce qu’en ville, plus d’un milliard de personnes vivent dans la pauvre-té, Solidarité Socialiste soutient plus de 100 associations et 37 réseaux qui agissent au quotidien dans les quartiers, avec leurs habitants, pour améliorer leurs conditions de vie et défendre leurs droits sociaux en Afrique (Cap Vert, RDC, Guinée Bissau et Maroc), en Amérique latine (Bolivie, Brésil, Colombie) et en Palestine.

Cap Vert : Sans eau, pas de vie

Santo Antão, réputée pour ses montagnes escarpées et ses vallées ver-doyantes, est l’île la plus septentrionale de l’archipel du Cap-Vert. Mais une partie de l’île est très aride.

Les enfants doivent y parcourir de pénibles chemins à la recherche quotidienne de l’eau, tout comme les femmes, qui doivent également se procurer le bois de chauffe pour la cuisine. Les hommes, eux, ont toujours été des bergers et fabriquent du fromage, mais ils voient leurs chèvres mourir de soif et de faim pendant les périodes de sécheresse.

Les résistants du « Planalto Norte »

Dans la région du Planalto Norte, les habitants n’ont pas voulu partir. Les femmes veulent obstinément élever leurs enfants là où ils sont nés et leur enseigner l’espoir de la pluie et, avec elle, des jours meilleurs. Avec l’ONG capverdienne Atelier Mar, la communauté a cherché des solutions à sa situation. Les habitants ont fait l’in-ventaire des principaux problèmes : l’approvisionnement en eau et en produits de

première nécessité, l’utilisation de la rare eau de pluie et la continuité de l’élevage de chèvres. Une réponse a été trouvée au travers de la création en 2008 de la Coo-pérative des résistants du Planalto Norte. En 2012, elle compte 45 membres, dont 13 femmes, et a pour objectif l’approvisionnement de la localité en marchandises, contribuer au bien-être et garantir les droits sociaux, économiques, politiques et culturels des habitants. Avec l’appui de l’Atelier Mar, ceux-ci ont construit le maga-sin de la coopérative, où tout le monde peut acheter meilleur marché les produits qu’avant il fallait aller chercher en ville, des citernes pour recueillir l’eau de pluie, un mur pour séparer les pâtures des zones cultivées et ont acheté des nouvelles chèvres pour produire davantage de fromages.

Ecrire l’histoire avec de la solidarité et de l’autonomie

Le plus important est que les habitants du Planalto Norte sont en train d’écrire leur histoire avec de la solidarité, de l’autonomie, dans la recherche de solutions comme dans la gestion quotidienne de leur vie. Ils sont aujourd’hui un exemple de bonne gestion coopérative, et de résistance à l’environnement aussi bien naturel que politique.

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Colombie : Les gestionnaires de Vie

Dans le sud-ouest de la ville de Popayan vivent de nombreuses familles qui ont été contraintes à émigrer vers la ville, soit à cause de la pauvreté, soit à cause de la guerre, soit les deux.

En Colombie, beaucoup de paysans se voient confisquer leur propriété par des groupes armés ou par le gouvernement qui cède les terres à de grandes entreprises agro-industrielles ou minières. Arrivés en ville, les adultes trouvent difficilement un emploi stable et des revenus réguliers. Les familles souffrent de la faim et manquent d’alternatives pour améliorer leur situation.

La santé passe par l’alimentation

En 2002, à partir d’un projet de réhabilitation d’espaces publics dans le sud-ouest de Popayan, se met en place un groupe de leaders communautaires, les « Gestionnaires de vie ». Leur but : la santé globale de la communauté grâce à la défense de la terre, l’accès aux connaissances, l’exigibilité des droits fondamentaux, une alimentation saine et la protection de l’environnement.

En août 2004, l’organisation se constitue légalement en tant que Corporación Red de Gestores de Vida - CORPOCIUR appuyée par l’ONG colombienne FUNCOP. Ce réseau rassemble aujourd’hui 4 hommes et 12 femmes (dont la plupart sont des chefs de famille) entre 17 et 70 ans. Par le biais de stratégies de communication pédago-giques et politiques, il est parvenu à générer une nouvelle approche de l’utilisation et de la consommation d’aliments par les communautés. Les « Paniers communau-taires », par exemple, mettent en contact direct producteurs et consommateurs de produits agricoles. Dans les écoles, les « Tentes Scolaires Alternatives » offrent des aliments sains et savoureux aux enfants en lieu et place de confiseries industrielles, et procurent des revenus aux groupes communautaires qui les préparent. Une autre initiative est celle de la boulangerie qui utilise exclusivement des céréales locales.

Impliquer les pouvoirs publics dans l’économie solidaire

Dans le futur, l’organisation veut se projeter davantage sur le marché local et régional afin d’assurer des rentrées pour elle-même et pour ses membres, selon les principes et les pratiques de l’économie solidaire. Sur base d’un accord signé avec le Conseil Municipal, Corpociur compte impliquer les institutions éducatives de la ville dans ses projets. Forte de sa propre expérience, elle se propose également de fournir des services pédagogiques et de communication à d’autres organisations locales.

Carte

d’identité

Depuis plusieurs décennies, la Colombie est

un pays profondément marqué par le conflit

armé. Les populations, en zone rurale surtout,

sont prises en otages tantôt par différents

groupes armés, tantôt par l’armée gouver-

nementale. Et malgré l’image de démocratie

libérale que tentent d’exporter ses dirigeants,

elle détient des records en matière de viola-

tions des droits humains.

En Colombie, Solidarité Socialiste sou-

tient quatre organisations : IPC et ENS

à Medellin, FUNCOP à Popayan et ATI à

Bogota qui, à leur tour, appuient quatre

organisations paysannes et huit associa-

tions d’économie sociale et solidaire.

Budget réalisé en 2011 : 241.550,19 €

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Page 7: Rapport d'activités 2011

RD Congo : Un Processus électo-ral toujours en cours

La Maison de la Femme, appuyée par le PRODDES, a décidé de mener un travail de sensibilisation dans les quartiers populaires de Kinshasa, en particulier vis-à-vis des femmes et des jeunes afin de les mobiliser en faveur de l’organisation des élections locales. L’objectif est éga-lement de stimuler les femmes à être candidates, à promouvoir leurs droits et à défendre une gestion participative des biens publics.

La solidarité des femmes pour changer les rapports de force

La Maison de la femme accompagne 20 femmes convaincues du rôle qu’elles ont à jouer dans la gestion de leur commune pour que leurs priorités soient prises en compte. Avec l’aide du PRODDES, les animatrices préparent les femmes à mener campagne, aussi bien à l’écriture d’un programme qu’à la prise de parole en public, en passant par l’apprentissage des techniques de négocia-tion. L’objectif est qu’elles soient élues afin de défendre leurs droits et ceux des populations défavorisées des quartiers où elles vivent. Elles travaillent aussi une communication sur mesure qui favorisera la solidarité et la complicité avec les autres femmes et contribuera à casser le mythe selon lequel « Les femmes ne votent jamais pour les femmes ».

Le contrôle citoyen : un défi que les femmes veulent relever

A la Maison de la Femme, l’équipe est convaincue: les élections locales sont une priorité et elles porteront probablement à la tête des municipalités les femmes qu’elle accompagne. Mais encore faudra-t-il que ces nouvelles élues soient réellement au service de leurs électeurs. La Maison de la Femme sensibilise déjà les habitants des quartiers sur leur futur rôle de contrôle et de suivi de l’action publique. Un Contrat Électoral doit être signé entre les futures femmes candidates et les communautés de base. Au travers de ce dernier, les futures candidates s’engagent, une fois élues, à se mettre au service de la population.

Carte

d’identité

A la veille de fêter les 50 ans de

son indépendance, la République Démocra-

tique du Congo peine à sortir d’un marasme

économique et social qui n’en finit pas. Mal-

gré l’énorme potentiel du pays en termes de

ressources naturelles et humaines, l’Etat reste

très faible et très dépendant de l’aide exté-

rieure. En 2011, la RDC a connu des élections

présidentielles et législatives, réaffirmant ainsi

à la face du monde son ouverture à la démo-

cratie. Malheureusement les élections locales

prévues par la Constitution, n’ont jamais eu

lieu et semblent menacées d’un nouvel oubli.

En RD Congo, Solidarité Socialiste sou-

tient 4 organisations (le Cenadep et le

PREFED à Kinshasa, le Crafop en Equa-

teur, la Plate-forme Diobass au Sud Kivu)

regroupées au sein du Réseau Pour la

Promotion de la Démocratie et des Droits

Economiques et Sociaux (PRODDES).

Ensemble ce sont trois Fédérations

paysannes, 15 réseaux d’organisations

urbaines, 12 d’organisations rurales et

une vingtaine d’associations qu’elles

accompagnent.

Budget réalisé en 2011 : 365.102,14 €

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Page 8: Rapport d'activités 2011

Palestine : Un projet théâtral porteur de changements

Naplouse, une des principales villes palestiniennes, est située au nord de la Cisjordanie. Depuis 1967, à l’instar du reste du territoire palesti-nien, elle est occupée par l’armée israélienne et le terre se voit peu à peu confisquée par des colons.

Les Palestiniens dans l’étau de l’occupation et de la colonisation

En plus des confiscations et des destructions, l’occupation israélienne met une série d’obstacles à la circulation des Palestiniens. La violation quotidienne des droits humains les plus élémentaires induit un climat de tensions exacerbées. En même temps la société palestinienne affronte des tendances conservatrices au plan social, culturel et politique et les jeunes, en particulier, affrontent actuel-lement de nombreux défis sociaux.

De jeunes acteurs engagés

En 1998, face à la marginalisation croissante et à l’augmentation du chômage chez les jeunes, le « Multipurpose Community Ressource Center » (MCRC) a été créé avec l’objectif d’offrir de nouvelles perspectives aux jeunes et aux enfants de la vieille ville de Naplouse. Aujourd’hui, l’association est devenue incontour-nable : elle touche une population de près de 10.000 personnes et a développé successivement des programmes de soutien scolaire, de santé communautaire, des projets culturels ou encore des initiatives spécialement destinées aux jeunes femmes. C’est pour cette expérience qu’elle a été sélectionnée par les parte-naires du programme : non seulement elle a tout un bagage de connaissances et de compétences à partager avec les jeunes organisations, mais aussi un public et une assise sociale. Avec le soutien de Solidarité Socialiste et de ses parte-naires palestiniens, une quinzaine de jeunes entre 15 et 18 ans, sélectionnés par le MCRC pour leur engagement et leur intérêt artistique, ont décidé de se former pour créer une pièce de théâtre d’ombres. Le but ? Aborder des questions sociopolitiques sensibles telles que le mariage précoce, les dots, l’éducation, ... d’une manière pacifique, ludique et universelle.

Carte d’identité

Si 2011 a été l’année de la

reconnaissance de la Palestine

comme membre à part entière

de l’UNESCO, la situation sur le terrain

n’a, elle, pas changé.

En Palestine, Solidarité Socialiste sou-

tient trois organisations (MA’AN, Bisan

Center for Research and Development et

le Popular Art Center) qui, à leur tour, en-

cadrent 15 associations communautaires

et clubs de jeunes dans les districts de

Naplouse et Ramallah ainsi que dans la

bande de Gaza.

Budget réalisé en 2011 : 224.637,22 €

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Un outil itinérant

Grâce au théâtre, les jeunes ont pu gagner en confiance et développer leurs capacités créatives pour présenter leur message. Ils n’en restent pas là : ils pro-fitent également de leurs représentations pour débattre avec leur public. Ils ont prévu de diffuser leur pièce dans plus de 25 villages alentours et de partager leur expérience avec d’autres clubs de jeunes également soutenus par le pro-gramme de Solidarité Socialiste une initiative qui en inspirera peut-être d’autres aux jeunes de la région !

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Maroc : Un air printanier

Le Grand Casablanca est l’une des seize régions du Maroc. Principale métropole économique et région la plus peuplée - sa population dépasse les 4 millions d’habitants – le « grand Casa » concentre un tiers des bidonvilles du pays dans lesquels vivent plus de 500 mille personnes.

Un tournant dans l’histoire du royaume

Le dimanche 20 février 2011 marquera l’histoire du Maroc des années 2000. Ce jour-là, 200 mille manifestants se sont mobilisés dans tout le pays. Les mois qui ont suivi, des centaines de milliers d’hommes et de femmes et principalement des jeunes, manifestent revendiquant l’abolition de l’absolutisme et la transfor-mation du régime en monarchie parlementaire.

Parallèlement à ces manifestations, d’autres groupes de population ont occupé la rue ou ont rejoint les manifestants du mouvement 20 février : femmes rurales, paysans revendiquant la baisse du prix de l’eau d’irrigation, diplômés chômeurs revendiquant un emploi, habitants des bidonvilles revendiquant un logement décent, etc.

« Nous avons fait sortir le Roi de son palais »

C’est cette phrase que clament avec fierté les jeunes du 20 février. Les princi-pales innovations issues du référendum du 1er juillet sur la réforme de la Consti-tution résident dans le mode de désignation du premier ministre qui ne sera plus le fait du Roi mais de la formation politique arrivée en tête des élections. Elles consistent aussi dans l’inscription des droits de l’homme, de la présomption d’in-nocence, de la lutte contre les discriminations et de l’égalité entre les hommes et les femmes, de la liberté d’opinion, du droit et de l’accès à l’information et de la reconnaissance du berbère comme seconde langue officielle.

Des réformes jugées insuffisantes

Par contre, la revendication principale à savoir l’érection d’une monarchie parle-mentaire n’est pas satisfaite. Bien qu’il ait théoriquement perdu sa sacralité, le monarque reste le maître du jeu dans les domaines de la défense, de la diploma-tie, de la sécurité intérieure et de pans entiers de l’activité économique. Ainsi, les protestataires continuent à s’organiser et à manifester.

Il est à noter la participation active et le rôle moteur joué par nombre de jeunes et de femmes issus des associations de quartier de Casablanca soutenues par Solidarité Socialiste.

Espoirs et défis

Le réveil du mouvement social et démocratique marocain est porteur d’espoir et de changement profond dans le pays. Les militants associatifs casablancais restent des acteurs de premier plan de ce mouvement pour la démocratie et les droits sociaux.

Cependant, 2011 aura été une année difficile dans la vie institutionnelle du RE-SAQ, le Réseau des associations de quartier, qui a abouti à sa fracture en deux tendances. Le flambeau est actuellement repris par les Réseaux des femmes et des jeunes des associations de quartier.

Carte

d’identité

Le vent des printemps arabes a

soufflé sur le Maroc. Portés par le

Mouvement du 20 février, les manifestants

ont exprimé des demandes d’accès au travail,

à la justice sociale, à l’éducation, à la santé, à

la dignité et à la liberté.

Au Maroc, Solidarité Socialiste soutient

deux réseaux associatifs, Action jeunes

RESAQ (AJR) et Action des femmes des

associations de quartier (AFAQ) qui, à

leur tour, appuient 6 réseaux d’associa-

tions de quartier et 47 associations.

Budget réalisé en 2011 : 75.956,14 €

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LE DROIT À L’ALIMENTATIONPlus d’un milliard de personnes sous-alimentées vivent dans les zones rurales. Il s’agit, pour la plupart, d’agriculteurs familiaux. En Bolivie, au Brésil, au Burkina, en Colombie, en RDC, en Guinée-Bissau, au Nicaragua et au Sénégal, Solidarité Socialiste et ses partenaires ren-forcent les organisations paysannes et leurs fédérations. Ils améliorent concrètement les conditions matérielles et sociales de vie des paysans et constituent une force de pression pour influencer les politiques agri-coles publiques.

Bolivie : « PORO-BAYA », comment vivre sans eau ?

Porobaya est une petite communauté andine isolée, perchée à 55 km de Sorata, siège de la municipalité et ville la plus proche (170 km au NE de La Paz - Bolivie). 18 familles, 70 personnes, y luttent quotidiennement pour leur survie dans un environnement escarpé et rocailleux où l’eau manque.

Survivre : une lutte quotidienne

« Le problème de notre communauté, nous dit Eugenio Mendoza, un membre de la communauté de Porobaya, c’est le manque d’eau pour produire, et beaucoup de nos terres ne peuvent être travaillées ». Les conséquences : malnutrition, pauvreté et exode de la population, en particulier des jeunes, vers les villes.

La communauté prend l’initiative

En 2010, à l’initiative de son leader Gonzalo Incapoma, et avec l’appui de la « Fondation interculturelle Nor Sur », la communauté a décidé de construire un réseau d’irrigation d’une longueur de 8 kilomètres. Elle gère entièrement la réa-lisation du projet – y compris l’achat et le transport du matériel – et fournit la main d’œuvre pour creuser les tranchées et deux tunnels de 45 et 70 mètres pour acheminer l’eau. A ce stade, les tranchées et le premier tunnel ont été creusés, le second tunnel est en voie d’achèvement. La « Fondation Nor Sur » met à disposition les fonds pour l’acquisition du matériel et des équipements et assure la formation et l’assistance technique pour la réalisation des travaux. Une fois le système opérationnel, le quotidien de la communauté sera radicale-ment changé. L’eau permettra d’irriguer 40 ha de potager. La production d’une gamme diversifiée de légumes sera une source importante de revenus pour les 18 familles et améliorera de façon significative la qualité de l’alimentation.

Vers plus d’autonomie

Le projet renforce aussi les capacités et l’autonomie de la communauté. Il concourt à l’intégrer dans un environnement socio-économique dont elle est exclue. Il transforme ses relations avec les autorités publiques, les banques, les commerçants. En améliorant la confiance de la population en ses capacités, le projet favorise son émancipation.

Le travail appuyé par Solidarité Socialiste et la Fondation est très important pour nous, d’une part parce qu’ils interviennent dans les communautés où la municipalité est inactive et d’autre part parce que les projets permettent d’améliorer la production et donc l’alimentation de toutes les personnes qui vivent dans ma communauté

Antonia Tamares, Communauté de Sapse – Poroma. Bénéficiaire du Système de Micro irrigation.

(Vice-présidente de l’organisation communautaire).

Carte

d’identité

Avec l’arrivée au pouvoir, en 2005, du

syndicaliste Evo Morales, un ancien culti-

vateur d’origine indigène, on croyait la

Bolivie sur la voie d’une pacification sociale

longtemps jugée impossible. Malgré une série

d’avancées aux plans social et économique, la

Bolivie reste le pays le plus pauvre d’Amérique

Latine.

En Bolivie, Solidarité Socialiste sou-

tient deux organisations (La « Fondation

interculturelle Nor Sur » et la « Fonda-

tion ASUR ») qui, à leur tour, appuient

39 communautés rurales et plus de trois

mille familles dans les régions de Sorata,

Tacobamba et Poroma.

Budget réalisé en 2011 : 218.714,53 €

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Page 11: Rapport d'activités 2011

Sénégal : « FASS DIOM », un groupement de femmes

L’année 2011 au Sénégal s’est essentiellement caractérisée par le démarrage de la campagne pour les élections présidentielles dans un climat de tensions sociales et politiques ; et sur le plan économique, cela a été une année particulièrement désastreuse dans le domaine agricole.

Quand des politiques inappropriées créent la pauvreté

Thiénaba, un village du bassin arachidier à l’ouest du Sénégal à 80 kilomètres de Dakar, un endroit économiquement viable il y a une vingtaine d’années lorsque le gouvernement achetait à prix stable toute la production d’arachides. Plus rien de tel aujourd’hui: depuis que le pays a adopté une politique ultralibérale et s’est désengagé des services sociaux, 93 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, 20 % seulement bénéficie d’une protection sociale, et la majorité des foyers éprouve d’énormes difficultés à faire face aux dépenses de santé ... Peu à peu, les forces vives partent s’installer en ville et l’essentiel de l’activité économique relève de la débrouille ...

Des actrices économiques et politiques incontournables

C’est en 2001 que les femmes ont décidé d’améliorer les revenus de leurs familles, et ainsi leur propre quotidien. Elles ont créé Fass Diom, une petite entreprise de transformation de noix de cajou qui regroupe 674 femmes. Régu-lièrement, certaines d’entre elles se rendent à quelques centaines de kilomètres de là, juste de l’autre côté de la frontière avec la Gambie afin d’acheter les noix d’anacarde (fruit qui donne la noix de cajou). De retour au village, elles les font cuire dans un four spécial, puis les décortiquent, les mettent en sachets et vont les vendre dans de grandes villes comme Diourbel, Mbour et Dakar. Grâce à l’appui de l’ONG Green elles ont financé le four et mis en place un fonds rotatif. Ce fonds leur a permis de prêter des sommes de 25.000CFA (38€) sans intérêt afin de permettre aux membres d’acheter des noix, de les transformer et d’en dégager une plus-value. De leurs bénéfices, elles prélèvent 2 % afin de financer différents projets d’utilité générale, le plus souvent pour améliorer les postes de santé locaux ou pour financemer des programmes de prévention du paludisme ou encore l’achat de couveuses pour les centres de santé. Les femmes de Fass Diom, sont devenues aujourd’hui des acteurs économiques incontournables dans la région, et même des interlocutrices politiques auprès des pouvoirs locaux.

Un futur meilleur pour et par les femmes

Auparavant, de nombreuses jeunes filles du village devaient partir en ville comme domestiques afin de gagner un peu d’argent pour la famille. hélas, les abus étaient nombreux ... Depuis, ces jeunes filles gagnent leur vie en vendant des noix de cajou et peuvent continuer à aller à l’école. Les femmes du village projettent d’investir dans des formations qui leur permettront d’améliorer leurs produits finis. Elles comptent aussi planter des anacardiers non loin du village sur un terrain qui leur a été concédé par les autorités locales et viennent de construire un nouvel hangar pour stocker l’anacarde dans de bonnes conditions.

Carte

d’identité

Comparé aux autres pays du conti-

nent africain, le Sénégal est très

pauvre en ressources naturelles, ses princi-

pales recettes provenant du tourisme et de

la pêche, bien que cette dernière profite de

moins en moins aux sénégalais eux-mêmes.

Le poids de la dette extérieure et le secteur

agricole qui emploie à peu près 70 % de la

population sénégalaise laissent peu de marge

pour un réel décollage économique. De plus,

l’agriculture sénégalaise est très sensible aux

aléas climatiques.

Au Sénégal, Solidarité Socialiste soutient

quatre organisations (Green, FONGS,

Oyofalpaj et Aprofes) qui, à leur tour, en-

cadrent des associations locales : 24 ré-

seaux et groupements de producteurs et

de productrices agricoles, coopératives,

organisations de femmes, impliqués dans

la création de 11 mutuelles de santé et

dans l’agriculture familiale.

Budget réalisé en 2011 : 185.536,20 €

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Page 12: Rapport d'activités 2011

Brésil : Dans les banlieues de Recife, la débrouille au quotidien

La vie n’est pas tous les jours facile pour les 65.000 habitants des quar-tiers populaires d’Ibura et Jordão. Instabilité d’un terrain fortement acci-denté, habitat précaire, infrastructures publiques déficientes, chômage, travail informel, violence sociale – en particulier vis-à-vis des femmes, criminalité liée à la drogue, etc. Pour les habitants du quartier c’est la débrouille au quotidien.

Des associations très dynamiques

Créée en 1986, la Fédération Ibura Jordão (FIJ), regroupe 56 associations dans la banlieue de Recife, cinquième ville du Brésil. Ces associations affrontent les défis de la vie quotidienne, communs à tous les quartiers pauvres des grandes villes brésiliennes : le prix de l’eau, les transports, du travail et des revenus pour les femmes (près d’un tiers des chefs de famille sont des femmes), des écoles de devoir pour les enfants, la qualité de l’habitat et de l’environnement, une radio communautaire, etc.

Avec l’appui de l’ONG brésilienne ETAPAS, la FIJ multiplie les initiatives. Elle négocie avec les pouvoirs publics les équipements collectifs et les aménagements de rues et d’escaliers pour faciliter la circulation des personnes d’une colline à l’autre. Elle organise des formations à dif-férents métiers d’artisanat (art décoratif, traiteur, pâtisserie, impression textile ; 220 femmes et 25 hommes en ont bénéficié en 2011), en vue de promouvoir des nouvelles activités économiques et d’améliorer les revenus de la population. En matière d’assainissement et d’environnement, elle accompagne 61 personnes du quartier qui vivent du tri et du recyclage des ordures dans leurs démarches administratives et en matière de protection et de soins de santé. Elle organise des réunions publiques sur les questions de santé, d’éducation et de sécurité. Elle apporte une attention particulière à la condition des femmes.

Maintenant, la FIJ est mieux coordonnée et de nouvelles associations qui n’étaient pas membres le sont devenues. Aujourd’hui, la FIJ participe et représente les habitants dans des concertations avec les autorités au Conseil de la Réforme Urbaine, au Conseil de district, au Conseil de la Santé et au Conseil d’Habitation. Aujourd’hui la parole des habi-tants est enfin entendue

Severina Biuzinha Pereira da Veigala, présidente de la FIJ

Carte

d’identité

Malgré une croissance socio-écono-

mique spectaculaire au cours de cette der-

nière décennie, notamment sous l’impulsion

de gouvernements de gauche (Lula et Rous-

sef, du Parti des Travailleurs), le Brésil affronte

encore le problème de l’exclusion sociale. La

richesse est loin de profiter à tous.

Au Brésil, Solidarité Socialiste soutient

quatre organisations (IFF, Mouvement

des Sans Terre, Etapas, FASE Bahia) qui,

à leur tour, appuient une fédération de 56

associations de quartier à Recife, 8 orga-

nisations ou coopératives d’agriculteurs

et 5 associations d’économie sociale et

solidaire dans le Nord.

Budget réalisé en 2011 : 202.013,20 €

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Page 13: Rapport d'activités 2011

Guinée-Bissau : Le bananier ne meurt jamais

Dans le petit village de Lemberem, au sud de la Guinée-Bissau, des femmes ont créé l’association Raça Banana.Via une série d’activités éco-nomiques, elles révolutionnent la vie du village et promeuvent l’exercice de la démocratie.

Un village perdu dans la forêt

Au sud de la guinée Bissau, la forêt de Catanhez constitue un véritable rempart à l’avancée du désert. habitée par une vingtaine de milliers d’habitants vivant principalement de l’agriculture et de la pêche, la forêt a été récemment décla-rée zone protégée. En son milieu, le petit village de Lemberem est isolé. Ses habitants souffrent du manque d’accès aux services sociaux de base, peinent à commercialiser leurs produits et à s’approvisionner, les prix des biens de consommation courante sont particulièrement élevés.

Raça Banana : la transmission du changement de mères en filles

Le nom de Raça Banana est un vœu de vitalité : le bananier « ne meurt jamais » parce qu’à côté de son unique rameau toujours pousse le « fils » qui deviendra grand le moment venu. « L’association a provoqué un grand changement dans notre vie », explique Nhô-Nhô, fondatrice de l’association. « En premier lieu, nous avons gagné en capacité de participation. En plus, nous pouvons gagner de l’ar-gent au sein de l’association ». L’aventure a commencé par la mise en commun de la force de travail dans les champs. Après les femmes ont décidé de rassem-bler le riz en commun, d’aller le vendre à la ville en évitant les intermédiaires et d’acheter les ustensiles qui manquaient au village, « des arrosoirs, des pots, des vêtements, des pioches, des casseroles ». Le pas suivant, en 1992, avec l’appui de l’ONG locale AD, a été l’acquisition d’une décortiqueuse pour le riz.

Décortiquer le riz était notre châtiment. C’était très fatigant. Chaque femme passait au moins cinq heures par jour à piler le riz, La machine nous a libé-rées de ce fardeau

Mariama, fille de Nhô-Nhô

Carte

d’identité

La Guinée Bissau est un petit pays

d’un million et demi d’habitants situé

en Afrique de l’Ouest. Cette ex-colonie

portugaise a conquis son indépendance en

1975. Mais le pays est marqué par une ins-

tabilité politique chronique qui déteint sur son

développement social et économique.

En Guinée Bissau, Solidarité Socialiste

soutient deux organisations (AD - Action

pour le développement et ADIM - Action

pour le développement intégral de la

femme) qui, à leur tour, encadrent 12

organisations villageoises paysannes

et 5 associations urbaines d’économie

sociale.

Budget réalisé en 2011 : 222.899,62 €

Carte

d’identité

Malgré une croissance socio-écono-

mique spectaculaire au cours de cette der-

nière décennie, notamment sous l’impulsion

de gouvernements de gauche (Lula et Rous-

sef, du Parti des Travailleurs), le Brésil affronte

encore le problème de l’exclusion sociale. La

richesse est loin de profiter à tous.

Au Brésil, Solidarité Socialiste soutient

quatre organisations (IFF, Mouvement

des Sans Terre, Etapas, FASE Bahia) qui,

à leur tour, appuient une fédération de 56

associations de quartier à Recife, 8 orga-

nisations ou coopératives d’agriculteurs

et 5 associations d’économie sociale et

solidaire dans le Nord.

Budget réalisé en 2011 : 202.013,20 €

En 2011, Raça Banana compte dix groupes d’intérêt : cuisine, presse à huile, décorticage du riz, aviculture, production de savon, auberge, hygiène, textiles, pain et couture. L’assemblée des 96 associées décide du sort des candidatures. La plus âgée a 59 ans. La plus jeune, à peine 12, une gamine orpheline qui a hérité de la place de sa mère. Nhô-Nhô fait la remarque sur l’exercice constant de la démocratie à Raça Banana. « Nous avons des réunions où nous discutons des problèmes comme le fait un Conseil des ministres et nos débats peuvent être chaud chaud ... ! ».

Page 14: Rapport d'activités 2011

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Nicaragua : à la conquête de la Terre Promise

AFODECOM est une association de quartier née à partir de la lutte de familles sans-abri de la périphérie de Managua.

Chômage et logement précaire dans les quartiers populaires

Managua, capitale du Nicaragua compte 1 800 000 d’habitants. Située sur des failles sismiques la ville a été détruite par le tremblement de terre de 1972. Les quartiers périphériques ont grandi de façon anarchique, sans politique d’urbani-sation. Gonflés par l’exode rural, ils concentrent les difficultés sociales pour leurs habitants, au premier rang desquelles le logement précaire, souvent bricolé de façon illégale sur des terrains à la propriété douteuse.

L’enjeu de la « terre promise »

« En 1991, lors des élections présidentielles qu’a gagnées Violeta Chamorro, celle-ci avait promis de donner des terres aux personnes les plus pauvres. Nous, habitants sans toit de la périphérie de Managua avons demandé où était la terre promise. Un groupe a alors décidé d’occuper des terrains que nous pensions appartenir à l’Etat, ce qui n’était pas le cas. Mais nous sommes restés jusqu’à l’obtention d’une réponse ». La première a été la répression : une personne âgée et un enfant sont morts. Les habitants ont persisté et les autorités ont fini par ouvrir des négociations pour légaliser la possession des terrains. Les habitants ont d’abord obtenu le droit d’occuper les terrains et c’est seulement en 2008 que leur propriété a été légalisée. Le quartier Tierra prometida était né. De cette lutte a émergé une association de quartier, AFODECOM, qui, avec le soutien de l’ONG nicaraguayenne Funjofudess, s’est organisée en sept comités : éducation, culture, sports, environnement, relations avec les autorités, jeunesse et femmes. A travers ceux-ci, l’association intervient dans plusieurs domaines de la vie du quartier : amé-lioration des services sociaux de base, pavement et réparation des rues, approvi-sionnement en eau potable, évacuation des eaux usées, journées de vaccinations,

écoles de devoirs, alphabétisation des adultes. Les projets ne s’arrêtent pas là : AFODECOM facilite encore l’obtention de bourses pour les jeunes du quartier et gère un fonds rotatif pour soutenir des petites initiatives économiques.

Notre association communautaire, en quête de l’amé-lioration du pouvoir d’achat des familles du quartier, travaille en réseau avec des organisations de produc-teurs, ce qui nous permet de mettre à disposition des habitants des produits de base à un prix populaire et solidaire

Patricia Uriarte, dirigeante d’AFODECOM

Carte

d’identité

La crise économique mondiale a touché

de plein fouet les pays de l’Amérique Centrale :

chute de la production, augmentation du chô-

mage, réduction significative des revenus de la

fiscalité. Les effets touchent particulièrement

les quartiers populaires des grandes villes.

Au Nicaragua, Solidarité Socialiste sou-

tient deux organisations (La Cuculmeca à

Jinotega et Funjofudess à Managua) qui, à

leur tour, appuient huit coopératives agri-

coles et deux associations de quartier.

Budget réalisé en 2011 : 215.343,12 €

Page 15: Rapport d'activités 2011

DIFFERENTES FAÇONS D’APPUYER NOS PARTENAIRESOutre les programmes triennaux cofinancés par le Ministère de la Coopération (DGD), Solidarité Socialiste a recours à d’autres lignes de financement de projets de développement durable (WBI - Wallonie Bruxelles International, Union européenne), de prévention des conflits (Ministère des Affaires Etrangères / DGD) et d’aide humanitaire (aide d’urgence, réhabilitation, Ministère des Affaires Etrangères/DGD).

Les projets de développementLes différents projets entrent dans le même cadre que celui du programme cofinancé par la DGD (mêmes pays, partenaires, thématiques, méthodologie, ...) de façon à garder une cohérence globale à notre action. En 2011, deux pro-jets complémentaires ont été réalisés ou sont en cours de réalisation. Le projet d’appui aux riziculteurs burundais de Cibitoke est financé par la ligne « Syner-gie » récemment mise en place par la DGD pour promouvoir les synergies entre les actions des ONG et celles de la coopération entre les Gouvernements. Ce projet est aussi complémentaire avec le programme d’appui aux mutuelles de santé des caféiculteurs (lire page 4), puisque les riziculteurs concernés cultivent également le café et sont pour la plupart membres des associations de caféicul-teurs et des mutuelles. Le projet devrait renforcer la capacité contributive des membres des mutuelles dans cette région.

En 2011, SolSoc a encore initié un travail en consortium – l’alliance AgriCongo – avec cinq autres ONG (TRIAS, Vreideseilanden, SOS Faim, Oxfam Solidarité) en vue d’appuyer l’émergence d’un mouvement paysan national congolais. Dans ce cadre un autre projet a été soumis au financement de la DGD sur la ligne « Synergie » et accepté fin 2011. Le projet doit démarrer en 2012.

Toujours en 2011, trois projets ont été mis en œuvre avec des finan-cements de Wallonie Bruxelles International, deux en Bolivie pour appuyer des communautés rurales dans la région de Sorata (lire page 9) et un dans la Bande de Gaza en soutien à deux associations de jeunes (lire page 8).

Les projets de prévention des conflitsLes projets de prévention des conflits (ligne spécifique du Ministère des Affaires Etrangères) permettent d’appuyer des initiatives spécifiques dans des pays qui vivent dans ce type de contexte et où nous soutenons des partenaires. Un nou-veau programme de promotion des droits des victimes des violences en Colom-bie a été approuvé fin 2008 pour un montant de 326.145 euros et a été clôturé fin 2011. Un projet de sensibilisation et de réflexion sur le conflit Israël Palestine proposé avec Alternative Information Center a également été clôturé en 2011.

La Plate-forme DIOBASS au Kivu soutient le Comité du marché local et la mise en place d’un fonds de crédit par les vendeuses du marché. Pendant long-temps, Joséphine exerçait le dur métier de « porte-faix » qui l’obligeait à parcourir à pieds de longues distances, chargée de marchandises pour le compte de producteurs trop pauvres pour se payer les ser-vices des camions-taxis. En 2010, ses sœurs du marché l’ont sélectionnée comme prioritaire pour bénéficier du fonds de crédit qu’elle a investi dans un sac de haricots. Kg après kg, elle a remboursé son emprunt et s’est constituée un petit capital

Joséphine M’KASHANGABUYE, habite la Commune de Bagira sur les hauteurs de Bukavu (Projet financé par la

province du Brabant wallon).

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Les projets d’aide humanitaireEn ce qui concerne l’aide humanitaire également, Solsoc intervient de manière exceptionnelle toujours à l’initiative de ses partenaires, avec le souci d’inscrire l’intervention dans le long terme, l’idée étant invariablement de renforcer les capacités de la population à faire face aux situations d’urgence. En 2011, Sol-Soc a obtenu un financement de la coopération belge pour un programme de réhabilitation agricole à Gaza et en Cisjordanie, dans le cadre d’un consortium avec Oxfam Belgique.

Prog

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à Ga

za

Page 16: Rapport d'activités 2011

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AU NORD, CHANGER DE MODELELe développement Nord/Sud passe également par des changements d’attitudes, de mentalités, de modèle de production/consommation de la société au Nord. Que pouvons-nous faire ici pour changer les choses ? C’est aussi à travers ce prisme que doit s’exprimer la solidarité inter-nationale. Solidarité Socialiste mène dans ce sens un travail d’informa-tion, de mobilisation et d’éducation au développement. Le public-cible de l’action de Solidarité Socialiste en Belgique est son public d’origine, celui qui constitue également son ancrage social, à savoir les organisations de travailleurs, mutualistes et d’éducation permanente qui appartiennent à l’action commune socialiste, ainsi que les mandataires politiques.

A cet égard Solidarité Socialiste a deux axes d’intervention en Belgique : le plaidoyer et l’éducation au développement.

Agir sur les politiquesL’action de plaidoyer vise à influencer nos décideurs en ce qui concerne les politiques internationales de la Belgique et de l’Union Européenne. Il s’agit d’un travail d’information et de pression politique menés selon différents modes d’intervention. Avec d’autres organisations, Solsoc élabore des argumen-taires destinés à convaincre nos responsables politiques à mener des politiques plus cohérentes en matière de relations internationales. En effet, la coopération au développement ne servira à rien si l’on reprend d’une main, via des politiques commerciales ultra-libérales, ce que l’on donne de l’autre. De même, il faut que l’ UE et la Belgique en particulier, soient aussi attachées aux droits économiques, sociaux et humains et à la démocratie dans les pays avec lesquels elle entretient des relations diplomatiques et commerciales que sur leur territoire. S’appuyant sur les organisations partenaires au Sud et avec des organisations du Nord, Solidarité Socialiste développe donc un travail d’information et de relais essentiellement vers les responsables politiques belges et européens. Par exemple en 2011 sur l’acca-parement des terres, qui touche la plupart des pays où Solsoc est engagée et qui menace la survie des agriculteurs familiaux. Dans la même optique, depuis 2009,

Chers Amis, Même si les stations de lavage vont être vendues demain, notre travail n’aura pas été vain ... Hier l’Assemblée nationale a rejeté une proposition de texte de loi sur la privatisation sou-mise par le Ministère de la bonne gouvernance avec comme argument principal que le processus qui veut être étendu à l’ensemble des entreprises publiques ressemble à celui qui a été proposé pour la filière café ‘’et qui vient d’être rejeté en bloc par les caféiculteurs’’. Il est clair que le forcing de la Banque Mondiale va continuer, mais au moins nous pourrons savourer ces quelques moments de plaisir

Deo NIYONKURU, Secrétaire Général ADISCO (Burundi) Bujumbura, le 29 décembre 2011

Solsoc s’est également fort investie sur la question de la privatisation de la filière Café au Burundi qui menace l’existence de 750.000 familles burundaises. En 2011, Solsoc a également participé aux côtés des organisations partenaires à l’observa-tion des élections législatives et présidentielles en RDC. Les impacts négatifs des traités de libre commerce et d’investissement sur les droits humains, notamment en Colombie, ont aussi continué à faire l’objet d’un travail de sensibilisation. Ce dossier touche également à la défense des libertés syndicales et des droits des travailleurs. Enfin, qu’il s’agisse du Congo ou de la Palestine, Solsoc milite pour le respect du Droit international et entend rappeler les engagements de nos gouver-nements en la matière. Avec ces objectifs, elle participe activement à 8 plates-formes régionales (ex. : plate-forme Afrique Centrale du CNCD, Organisation Inter-nationale pour les Droits humains en Colombie, Association belgo-palestinienne) ou thématiques (ex. : plate-forme Solidarité Santé, Coalition Travail Décent, etc.).

Lancement du hors-série de la Revue Politique réalisé en collaboration avec l’Agence de Presse InfoSud : « L’agriculture familiale peut-elle nourrir la planète ? » au PE le 8 décembre 2011 :

Ludis Carmen Palencia, Présidente Association Tierra y Vida Colombie ; Déogratias Niyonkuru, Secrétaire général ADISCO – Burundi ; Marc Tarabella, eurodéputé ; Alain Coheur, Président

de Solidarité Socialiste.

Page 17: Rapport d'activités 2011

Eduquer au changement Dans le cadre de son action d’éducation au développement, Solsoc poursuit ses collaborations avec deux organisations de la mouvance socialiste : la FGTB et les Femmes Prévoyantes Socialistes (FPS). Ces partenariats visent un renforcement mutuel des compétences et des capacités d’analyse des enjeux Nord/Sud des acteurs éducatifs des dif-férents partenaires concernés.

La FGTB

En 2011, la relation de partenariat s’est recentrée autours de quelques centrales professionnelles et régionales. Les différents acteurs se sont montrés deman-deurs de rencontres et d’échanges avec des partenaires Sud travaillant sur des thématiques communes.

De janvier à septembre, la Centrale Générale « Coiffure, Esthétique et Fitness » a réalisé et diffusé, conjointement avec Solidarité Socialiste, une brochure d’infor-mation « Coiffure, esthétique et travail décent au Cap Vert ». Cette brochure est née suite à la visite d’une délégation syndicale sur place l’année dernière. En mai, la FGTB Liège a organisé un colloque sur la question de l’accaparement des terres au cours duquel des représentants d’organisations de défense des Droits humains en Colombie ont apporté leur témoignage sur cette problématique. Dans ce cadre, elle a élaboré, avec l’appui de Solidarité Socialiste, un dossier ap-

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profondissant la thématique. Différentes centrales de la FGTB ont également pu rencontrer des représentants du Mouvement des Paysans sans Terre (MST) du Brésil pour discuter de sujets tels que : la réforme agraire, les OGM, la menace que constituent les engrais chimiques pour les populations et l’environnement. Solidarité Socialiste a également organisé un échange entre la Centrale Alimen-tation – horeca – Services (FGTB hORVAL) et ADISCO, organisation partenaire de Solsoc au Burundi, notamment autour des enjeux de la privatisation du sec-teur caféier, et ses conséquences pour les paysans burundais.

Les Femmes Prévoyantes Socialistes En 2011 la relation de partenariat se poursuit sur le thème de la protection so-ciale au Nord et au Sud, et plus particulièrement sur l’accès à la santé et l’égalité hommes femmes. En février, deux animatrices FPS ainsi que la responsable du secteur socio-culturel sont parties au Sénégal pour rencontrer et échanger avec le réseau de mutuelles de santé communautaire Oyofal Paj. Ce séjour était aussi l’occasion de participer au Forum Social Mondial de Dakar et d’y organiser un atelier sur la protection sociale au Nord et au Sud. À leur retour, elles ont élaboré et diffusé un montage PowerPoint de présentation de leur expérience, afin de la partager et de l’analyser avec d’autres femmes membres de leur association.

Entre septembre et décembre, plusieurs ateliers d’échange avec des partenaires Sud ont été organisés : avec deux représentantes de l’APROFES au Sénégal et du CARTPL au Burkina Faso qui oeuvrent à la mise en place de mutuelles de santé, avec deux représentants du MST-Céarà (Brésil) ainsi qu’avec la directrice de la coalition des organisations de femmes à Gaza en Palestine. Les discussions ont porté sur la protection sociale dans les différents contextes mais aussi sur le rôle des femmes dans la transformation de la société et dans la construction de mouvements sociaux. Entre ces différentes rencontres, le groupe de travail permet également un partage et une acquisition de nouvelles connaissances ainsi que la construction d’un regard plus critique sur les thématiques Nord Sud.

Page 18: Rapport d'activités 2011

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LA RECOLTE DE FONDS : LE NERF DE LA SOLIDARITE En 2011, 772.277,20 € de fonds privés devaient être et ont été réunis pour le cofinancement des programmes.

Mobiliser un réseau de donateurs privés et institutionnels reste un défi crucial pour SolSoc.

En 2011, Solidarité Socialiste a renforcé sa stratégie de communication destinée à encourager les dons réguliers de donateurs privés organisationnels et institu-tionnels et à en rechercher de nouveaux. Solsoc entend aussi les informer sur l’utilisation de leurs dons ou subsides via nos divers supports de communication (bimestriel Alter Egaux, site internet, rapports d’activités, etc.) mais aussi, à l’occasion, par le biais de rencontres avec nos partenaires locaux. L’ONG informe également ses partenaires financiers du suivi des appels à projets, oriente la programmation de certaines missions sur le terrain, et assure une présence via la tenue de stands d’information lors d’événements qu’ils organisent. C’est ainsi que Solidarité Socialiste participait notamment en mars à « la semaine de la Solidarité » avec la Mutualité « Solidaris » Mons-Wallonie picarde à Tournai sur le thème de la santé et en août à herstal au Solidaris Day annuel de Solidaris, qui regroupe les mutualités socialistes de la Province de Liège.

Aux côtés de ses partenaires syndicaux, Solidarité Socialiste était également présente à Bruxelles au 1er mai de la FGTB qui lui avait confié la tenue du bar prin-cipal au bénéfice de l’association. A Liège, nous organisions une vente de nos fameux « cocktails du Sud », tandis qu’à Tournai nous présentions une animation sur le thème du travail décent.

En matière de collecte de fonds, Solsoc a procédé à la vente de ses tradition-nelles cartes de vœux en fin d’année. En 2011, l’ONG est aussi devenue membre de la campagne Testament.be. Dès le début de notre participation, deux « léga-taires » ont annoncé et concrétisé, auprès de leur notaire, leur volonté testamen-taire au profit de Solidarité Socialiste.

Opération 11.11.11. : Qui paye la facture climatique ?

Comme chaque année, SolSoc a participé activement entre le 3 et le 13 no-vembre à la campagne 11.11.11 2011 mise en place par le CNCD, qui portait sur le thème de la justice climatique. La campagne représente une importante source de financement pour nos projets et un moment fort de mobilisation. Les 44.432,69 euros attribués à Solsoc et au CEPAG ont servi à financer le pro-gramme au Brésil, en Guinée Bissau et au Cap Vert, pays où le changement climatique a des impacts négatifs sur l’agriculture familiale et la santé. L’équipe SolSoc s’est également investie : elle a assuré 126 heures de vente et a récolté 9.335,72 euros.

Solsoc devient proprio ! 2011 aura vu la concrétisation d’un projet : l’achat du bâtiment où l’organisation a son siège, situé au 70 de la rue Coenraets. Cette opération s’est faite en par-tenariat avec SMART et Pour La Solidarité (PLS), associations avec lesquelles nous partageons une partie du pâté de maisons avoisinantes. SMART se portant acquéreur de l’ensemble de l’îlot rue Coenraets et rue E. Féron pour un montant total de 4,8 millions €, Solsoc s’est portée candidate à l’acquisition du 70 rue Coenraets pour un montant de 252.000 €. Afin de réaliser ce projet, une Société en Nom Collectif (SNC) dénommée SMARTSOL a été mise sur pied. SMAR-Timmo en détient 86 %, PLS 9 % et Solsoc 5 %. La SNC a contracté un prêt de 15

ans auprès de la banque Triodos pour le montant total de la vente. Soixante-mille euros supplémentaires ont été empruntés par notre ONG afin de réaliser des travaux pour améliorer les conditions et le cadre de travail. Ils devraient débuter en 2013.

Page 19: Rapport d'activités 2011

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ON RELOOKE LA COMMUNICATIONEn 2011, des moyens additionnels (humains et financiers) ont permis un travail important sur les supports et la stratégie de communication de Solidarité Socialiste (site, newsletter Croco, papeterie, communiqués, page Facebook, etc.) aux fins de les moderniser, de rendre l’information plus accessible et l’ONG plus visible. Ce travail, toujours en cours, a déjà donné des résultats positifs.

Solidarité Socialiste s’est adjoint les services d’une agence de communication en vue d’établir une nouvelle charte graphique désormais appliquée aux différents supports et outils de Solsoc. Un nouveau slogan a été proposé et approuvé : « Solidarité Socialiste, Partenaire de changement ». Le site web a été réaménagé et une page Facebook a été créée. Enfin, une nouvelle plaquette de présentation de notre organisation a été publiée et la newsletter électronique mensuelle « le Croco » a été reformatée au mois de septembre en vue d’une meilleure lisibilité. Les résultats peuvent être encore améliorés via un travail en cours sur la banque de données de Solsoc. L’objectif étant d’augmenter sensiblement le nombre de lecteurs de la newsletter et des communiqués de presse de l’ONG.

Le croco (http://croco.solsoc.be/)

10 numéros de la newsletter électronique ont été réalisés de janvier à décembre 2011 et diffusés vers environ 2500 destinataires. Depuis septembre, il inclut un édito, des photos et une vidéo. Le propos du Croco n’est pas de promouvoir Solidarité Socialiste (rôle d’Alter Egaux et de la brochure de présentation), mais bien de relayer vers un public de mandataires politiques et associatifs, et de sympathisants de l’information autour des enjeux Nord Sud. Il nous permet éga-lement de diffuser des infos produites par nos partenaires Nord (MUT, FGTB, FPS, plates-formes d’ONG) et Sud sur les thèmes du Programme.

L’Alter Egaux

Solidarité Socialiste édite un bimestriel d’information destiné à ses donateurs et sympathisants. En 2011, cinq numéros d’Alter Egaux ont été publiés et dif-fusés par voie postale à 1.500 exemplaires. Ils ont également été distribués à l’occasion d’événements auxquels Solidarité Socialiste a participé. Le numéro de septembre-octobre était un numéro spécial consacré à l’Opération 11.11.11..

Bimestriel édité par Solidarité Socialiste. Mai-Juin 2012. Ne paraît pas en juillet-août.

Partenaire de changement

Alter Égaux n° 56

Belgique-BelgiëP.P.

Bruxelles X1/2307

Bureau de dépôt Bruxelles XN° d’agréation P201042Adresse de l’expéditeur :

Rue Coenraets, 68 - 1060 Bruxelles

Édito : Rio+20 : La samba de l'économie vertel Guinée Bissau : Les Femmes s'organi-sent lUn séminaire sur l’économie solidaire en Colombie l Running for Palestine ! lRwanda, Burundi : 50 ans d’indépendance l Fête du travail : Solsoc ne chômait pas !

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Le site (www.solsoc.be)

Outre une présentation de Solidarité Socialiste, le site présente les actions réali-sées au Nord et au Sud, ainsi que les partenaires concernés. Il est régulièrement mis à jour en fonction de l’actualité générale, de celle de Solidarité Socialiste et de ses partenaires.

Facebook

Une page Facebook de Solidarité Socialiste a vu le jour en juin 2011. Elle permet de diffuser des informations liées au programme, à nos partenaires Nord et Sud, ainsi que de relayer des campagnes auxquelles Solidarité Socialiste participe. Elle permet également d’échanger avec les sympathisants.

Page 20: Rapport d'activités 2011

Nicaragua

Colombie

Bolivie

Brésil

Sénégal

Guinée-Bissau

20

Solsoc est présente dans onze pays d’Amérique latine et d’Afrique ainsi qu’en Palestine.

L’action des organisations que nous soutenons sur le terrain permet d’être efficaces à deux niveaux :

Notre action sur le terrain

222.899,62 €

185.536,20 €

215.343,12 €

Activités internationales68.803,27 €

241.550,19 €

218.714,53 €

202.013,20 €

Page 21: Rapport d'activités 2011

Maroc

Belgique429.173,35 €

75.956,14 €

226.204,97 €

224.637,22 €

Burkina Faso

Palestine

R.D. Congo

Burundi

Sécurité et souveraineté alimentaires

Travail Décent – Vie digne

Accès à la santé

Cap Vert

Palestine

J O R D A N

I S R A E L

S Y R I A

Gaza Strip

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2) S’attaquer aux causes structurelles des problèmes et soutenir les organisations dans les pays du Sud à s’organiser, à se mobiliser et à mieux défendre leurs revendications auprès des pouvoirs publics. Solsoc appuie leur lutte contre les inégalités sociales – avec une at-tention particulière portée aux groupes les plus défavorisés, comme les jeunes ou les femmes – et contribue ainsi au renforcement de la démocratie. Toutes ces actions sont décidées en concertation avec 34 organisations-partenaires dans le Sud.

1) Répondre aux besoins immédiats de la population : mieux s’alimen-ter, avoir un logement convenable, trouver un emploi, améliorer leurs revenus ...

207.460,67 €

365.102,14 €

212.449,83 €

185.536,20 €

Page 22: Rapport d'activités 2011

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D’OÙ PROVIENNENT ET COMMENT SE RÉPARTISSENT NOS RESSOURCES FINANCIÈRES

Programmes développement Sud 2.906.154,09 €

Education, Information, plaidoyer 429.173,35 €

Aide humanitaire 378.220,75 €

Prévention des conflits 122.646,00 €

Couts de gestion 333.339,54 €

Couts de structure 207.751,48 €

TOTAL 4.377.285,21 €

Coûts opérationnels des programmes et projets 3.884.547,66 €

Coûts d’administration de SolSoc 508.858,45 €

Coût de gestion des programmes 333.339,53 €

Le chiffre d’affaire* global de SoSoc 4.726.745,64 €

* Le chiffre d’affaire comptable de Solidarité Socialiste pour l’année 2011 est de 5.187.670,92 €

Aides à l’emploi 294.993,48 €

Mutualités socialiste (UNMS, fédérations et Centre hospitalier de Wallonie picarde (ChWAPI)) 121.570,78 €

hORVAL (Fonds social de l’alimentation) 105.000 €

Wallonie Bruxelles International (WBI) 67.277 €

Opération 11.11.11 (CEPAG) 44.432,13 €

Opération 11.11.11 (SolSoc) 44.432,13 €

Fondation Solidaris International 38.079,69 €

P&V 30.000 €

Provinces et Communes 15.000 €

Dons divers 11.490,87 €

TOTAL 772.276,08 €

a) Le chiffre d’affaire global de Solidarité Socialiste

b) Structure des coûts des programmes et projets de Solidarité Socialiste

c) Cofinancement apporté par Solidarité Socialiste

82,2 %

66,4 %

38,2 %

15,7 %

13,6 %

8,7 %

5,8 %

5,8 %

4,9 %

3,9 %1,9 % 1,5 %

9,8 %

8,6 %

2,8 %

7,6 %

4,7 %

10,8 %

7 %

Page 23: Rapport d'activités 2011

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INSTANCES ET L’EQUIPELe Conseil d’Administration

Le Conseil d’Administration de Solidarité Socialiste est l’instance de décision ul-time en ce qui concerne la gestion et l’administration de l’association. En étaient membres au 31 décembre 2011 : Alain COhEUR (Président), Michel DE JAER (Se-crétaire), Dominic BRUMAGNE, Stephan GALON, Annick ThYRE (Vice-présidente), Philippe VAN MUYLDER, Willy TAMINIAUX (Trésorier), Jacques BOURGAUX, Alain hUTChINSON, Véronique JAMOULLE, Philippe MAhOUX, Etienne GODIN, Sfia BOUARFA, Olga ZRIhEN (Administrateur). Le CA désigne en son sein le Bureau Exé-cutif qui se réunit autant de fois que l’exige la gestion journalière de l’association. Le CA s’est réuni trois fois durant l’année 2011.

Le Bureau Exécutif

La composition du Bureau Exécutif au 31/12/2011 était la suivante : Président : Alain COhEUR ; vice-président(e)s : Alain hUTChINSON, Véronique JAMOULLE, et An-nick ThYRE ; secrétaire : Michel DE JAER ; trésorier : Willy TAMINIAUX ; invité per-manent : Stephan GALLON. Le Bureau exécutif s’est réuni à deux reprises en 2011.

L’Assemblée Générale

Elle est composée de tous les membres associés qui sont les seuls à disposer de la plénitude des droits et à exercer le droit de vote aux assemblées générales. Ils sont issus de quatre composantes : le mouvement socialiste au sens large ; la Mutualité socialiste, la FGTB (fédérale, Interrégionale de Bruxelles et Interrégionale Wallonne), et de personnes issues de la société civile, du monde associatif et du monde poli-tique progressiste, reconnues pour leur engagement et leur compétences dans le domaine de la solidarité et des relations internationales.

Gilberto Ferreira, François Sarramagnan, Casimir Nsabimana, Sylvie Demeester, Perrine Crevecoeur, Jacques Bastin, Gladys Cifuentes, Rafael Martins, Géraldine Georges, Saïfe Kayal, Aurore Schreiber

En font partie, au 31 décembre 2011, Thierry BODSON, Eric BUYSSENS, Stephan GALON, Annick ThYRE, Philippe VAN MUYLDER, Jacques BOURGAUX, Jean-Pierre DEROChETTE, Gabrielle JOTTRAND, Alexandre SERON, Denis STOKKINK, Willy TAMINIAUX, Victoria VIDEGAIN, Etienne GODIN, Véronique JAMOULLE, Pierre LARDOT, Dominic BRUMAGNE, Alain COhEUR, Michel DE JAER, Daniel JACQMIN, Jean-Pascal LABILLE, Gisèle MARLIERE, Nathalie PIERART, Inge ROBYN, Yves SMEETS, Sfia BOUARFA, Jean CORNIL, Claude EMONTS, Alain hUTChINSON, Karine LALIEUX, Marie-José LALOY, Philippe MAhOUX, hervé PARMENTIER, Ali SERGhINI, Olga ZRIhEN, Jacques FOREST, Antonio GAMBINI, Maxime LECLERCQ-hANNON, Fouad LAhSSAINI, Paul LOOTENS, Jacques MIChIELS, Tanguy CORNU Pierre ANNET, Jean-Pierre GENBAUFFE, Marie ARENA, Yves GOLDSTEIN, Thierry GIET, Isabelle SIMONIS, Marc TARABELLA, Marnic SPELTDOORN et Fatiha SAIDI. L’AG s’est réunie une fois durant l’année 2011.

Le Comité Directeur

L’association est dirigée par un Comité de direction, composé du Président, Alain COhEUR, du directeur des Programmes, Jacques BASTIN et du directeur Straté-gique et Financier, Thibaut MIChOT, nommés et engagés par le Conseil d’adminis-tration. Les directeurs(trices) rendent compte au Bureau exécutif.

Le Personnel

Jacques BASTIN (directeur des programmes), Thibaut MIChOT (directeur stra-tégique et financier), Patrick ABEELS (Communication), Pascale BODINAUX (Plai-doyer), Odette CAPPE (Administration et secrétariat), Gladys CIFUENTES (Partena-riats Bolivie et Colombie), Perrine CREVECOEUR (Partenariat FPS et veille thématique protection sociale), Sylvie DEMEESTER (Partenariats RD Congo et Burundi), Gilberto FERREIRA DA COSTA (Partenariats Guinée Bissau et Nicaragua), Géraldine GEORGES (Plaidoyer), Chantal JADOT (Coordination pédagogique), Saïfe KAYAL (Logistique et informatique), Delphine NEUPREZ (remplacement G. Georges), Alexandra NOEL (Ressources humaines), Casimir NSABIMANA (Comptabilité), François SARRA-MAGNAN (Partenariats Palestine et Sénégal), Aurore SChREIBER (remplacement P. Crevecoeur), Karima SEBBAh (Suivi budgétaire des programmes), Véronique WEMAERE (Partenariats Burkina Faso et Maroc).

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Solidarité Socialiste Formation, Coopération & Développement

rue Coenraets 68 1060 BruxellesTél.:+32 (0)2 505 40 70 Fax: +32 (0)2 512 88 [email protected]

www.solsoc.be

CCP 000-0000054-54

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