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Mission RDC Sud Kivu Rapport de la mission d’évaluation dans les zones de santé de Minova et Kalehe, Territoire de Kalehe, Province du Sud Kivu, République Démocratique du Congo Du 16 au 26 janvier 2008 Département Suivi-Evaluation Janvier 2008

Rapport de la mission d’évaluation dans les zones de santé ... · Du 16 au 26 janvier 2008 Département Suivi-Evaluation Janvier 2008 . ACF RDC-Est _ Département suivi et Evaluation

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Mission RDC Sud Kivu

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ddee MMiinnoovvaa eett KKaalleehhee,, TTeerrrriittooiirree ddee KKaalleehhee,, PPrroovviinnccee dduu SSuudd KKiivvuu,, RRééppuubblliiqquuee DDéémmooccrraattiiqquuee dduu CCoonnggoo

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Département Suivi-Evaluation Janvier 2008

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Remerciements Il serait ingrat de ne pas reconnaître les efforts consentis par bon nombre de personnes pour la réussite de cette mission d’évaluation dans les zones de santé rurales de Minova et de Kalehe. Pour cela, nous tenons à remercier :

- Les autorités administratives de Kalehe pour leurs contributions dans la facilitation à la réalisation de cette évaluation

- Les responsables des différentes structures sanitaires et services Etatiques de deux zones d’étude pour leur collaboration à tout moment où le besoin se présentait,

- Au bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), organisation internationales et locales intervenant dans ces zones (IRC, MSF-E, CICR, Coordaid, CADRE…) pour les échanges de données et points de vue,

- A toutes les populations des zones de santés rurales de Minova et Kalehe pour avoir accepté de se rendre disponibles afin que nous imprégnions de leur réalité. A tous nous réitérons nos remerciements les plus sincères.

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Résumé Une mission d’évaluation à été menée dans le territoire de Kalehe, dans les zones de santé de Minova et de Kalehe, du 10 au 26 janvier 2008. Au cours de cette évaluation, 13 villages ont été enquêtés (5 dans la ZS de Kalehe, et 8 dans la ZS de Minova). Les principaux résultats de cette évaluation montrent que :

=> les ZS de Minova et Kalehe comptent respectivement 26% et 17% de déplacés parmi la population

=> 19% des résidents accueillent des déplacés, et la taille des ménages passe alors de 7 à 12 personnes en moyenne

=> Les déplacés viennent essentiellement de la province du Nord Kivu et sont répartis dans toute les localités visitées, avec une majorité dans la ZS de Minova. Certains sont dans les familles d’accueil et d’autres dans les quelques sites spontanés (site de la Croix Rouge Congolaise, site de l’ONG locale CADRE, site du CS de Minova) qu’ils ont érigé avec l’aide de certaines organisations locales

=> L’enregistrement des déplacés, effectué par des « comité de déplacés », est anarchique et ne facilite pas l’assistance humanitaire, en particulier la distribution de vivres et non vivres

=> La principale façon d’accéder à la terre est le métayage (32%), suivi de l’héritage (24%), la location (21%) et l’achat (19%)

=> Les principales cultures pratiquées sont le manioc (91%), l’haricot (84%), la banane (59%), le maïs (58%) et l’arachide (13%)

=> Les surfaces cultivées varient entre 0,02 et 8,35 Ha, avec une moyenne de 1,5 Ha à Kalehe et 1,7 Ha à Minova

=> Les boutures de manioc et les plants de bananier proviennent majoritairement du stock alors que le haricot, le maïs et l’arachide proviennent de l’achat

=> 66,7% des enquêtés sont affectés par la mosaïque du manioc et 62,5% sont affectés par le wilt du bananier

=> La mosaïque du manioc affecte 56% des surfaces à Kalehe et 40% des surfaces à Minova

=> Le wilt du bananier affecte 37% des surfaces à Kalehe et 38% des surfaces à Minova, et 66% des agriculteurs interrogés n’ont aucune solution pour faire face à ces maladies phytosanitaires

=> Les principales sources de nourriture sont l’agriculture (47%) et l’achat (44%)

=> Les ménages enquêtés génèrent des revenus en combinant différentes activités : agriculture, vente de la main d’œuvre, élevage, petit commerce et pêche. L’agriculture est la principale source de revenus pour les populations de Minova (42%) et de Kalehe (38%), suivie de la vente de main d’œuvre (respectivement 41% pour Minova et 28% pour Kalehe). Le revenu mensuel moyen est de 26$/mois, avec un minimum moyen de 19$/mois et un maximum de 38$/mois

=> Dans la ZS de Kalehe 37% des interrogés et dans la ZS de Minova 26% des interrogés vivent avec une quantité d’eau inférieure au minimum nécessaire pour couvrir les besoins basiques (15L/jour/personne). Du fait du manque de latrines, les risques de transmission de maladies oro-fécales sont élevés.

=> Les maladies prédominantes sont respectivement le paludisme, les diarrhées, la fièvre typhoïde, les verminoses, et les infections respiratoires aiguës. Les centres de santé manquent d’équipement adéquat et de personnel qualifié. Les malades parcourent des longues distances pour se rendre à un poste de santé et aux hôpitaux de référence.

=> Les deux zones de santé souffrent d’un manque de personnel formé en nutrition, chacune n’ayant qu’un superviseur nutritionniste au niveau du BCZS. Aucun système de surveillance nutritionnelle n’est mis en place dans les deux zones de santé bien qu’on enregistre souvent des cas de malnutrition aiguë qui sont toujours référés dans les structures de prise en charge très éloignées.

A la vue de ces résultats, plusieurs recommandations ont été faites : - Lutter contre la mosaïque du manioc et le wilt du bananier - Favoriser des pratiques préservatrices de l’environnement - Mener une enquête nutritionnelle anthropométrique dans les deux zones de santé

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- Développer un système de surveillance nutritionnelle et d’éducation pour la santé et la nutrition (EPSN) - Améliorer l’accès à l’eau potable et aux latrines et mettre en place des programmes d’éducation à l’hygiène et à la santé. - Renforcer l’aide humanitaire liée aux déplacements de population

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Table des matières

REMERCIEMENTS ................................................................................................................................................. 2 RESUME ............................................................................................................................................................... 3 TABLE DES MATIERES .......................................................................................................................................... 5 1. INTRODUCTION........................................................................................................................................... 6 2. OBJECTIFS .................................................................................................................................................... 7

2.1. Objectif Général....................................................................................................................................... 7 2.2. Objectifs spécifiques................................................................................................................................. 7

3. METHODOLOGIE......................................................................................................................................... 7 4. CONTRAINTES RENCONTREES................................................................................................................ 8 5. RESULTATS .................................................................................................................................................. 9

5.1. Population................................................................................................................................................ 9 5.2. Agriculture ............................................................................................................................................. 11 5.3. Elevage................................................................................................................................................... 17 5.4. Pêche et pisciculture .............................................................................................................................. 18 5.5. Alimentation ........................................................................................................................................... 18 5.7. Mode de vie et activités économiques .................................................................................................... 21 5.8. Eau et assainissement ............................................................................................................................ 23 5.9. Situation sanitaire .................................................................................................................................. 25 5.10. Situation Nutritionnelle ........................................................................................................................ 26 5.11. Situation sécuritaire ............................................................................................................................. 27 5.12. Différents problèmes rencontrés des populations ................................................................................ 28 5.13. Les acteurs intervenant dans les deux zones de santé .......................................................................... 28

6. CONCLUSION ............................................................................................................................................. 29 7. RECOMMANDATIONS.............................................................................................................................. 29

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1. INTRODUCTION Kalehe est parmi les 8 territoires qui composent la province du Sud-Kivu, avec une population totale d’environ 400500 habitants (source : Assistant administrateur du Territoire). Le territoire de Kalehe est situé dans la partie nord de la province du Sud-Kivu. Il est limité au Nord par la Province du Nord Kivu (territoire de Masisi), à l’Ouest par les territoires de Shabunda et Walikale (Province du Nord Kivu), à l’est par le lac Kivu et le Territoire d’Idjwi, et au Sud par le territoire de Kabare (carte 1).

Carte 1: Territoire de Kalehe.

Ce territoire comporte 3 Zones de Santé Rurales (ZS de Minova, ZS de Kalehe, ZS de Bunyakiri). Bien que dépendant administrativement de la Province du sud Kivu, la partie nord ce territoire (ZS de Minova) est économiquement tourné vers le Nord Kivu dont il est géographiquement très proche (48 Km de Goma). En revanche la partie sud (ZS de Kalehe et ZS de Bunyakiri) est exclusivement tournée économiquement vers Bukavu. Les affrontements ayant lieu au Nord Kivu depuis mai 2007 entre les troupes de Laurent Nkunda et les FDLR d’un côté, et les troupes de Nkunda et les FARDC de l’autre côté, ont causé des déplacements de population de cette province vers la province du Sud Kivu, en particulier dans le territoire de Kalehe. D’après OCHA Bukavu, ces déplacements ont eu lieu en trois vagues successives (mai, septembre et décembre 07) et aujourd’hui il y aurait plus de 8000 ménages déplacés (soit environ 50000 personnes) , essentiellement concentrés dans les ZS de Minova (Minova centre, Kalungu, Tchebumba, Numbi, Nyabibwe, Nyamasasa et Kinyezire). Ces déplacés se trouvent soit dans des camps spontanés à Minova ville (3 sites où seraient concentrés 10% de l’ensemble des déplacés), soit dans des familles d’accueil. Plusieurs intervenants sont présents dans la ZS de Minova et interviennent auprès de déplacés dans la distribution de vivres (PAM/Caritas Goma), la distribution de non vivres (CICR), l’eau et assainissement (IRC/RRM), les abris (IRC/RRM), la santé (MSF-E) et les violences sexuelles (CICR et MSF-E).

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En septembre 2007, Action Contre la Faim a mené une mission exploratoire dans la ZS de Minova. Les résultats de l’exploration ne montraient pas de crise humanitaire mais des besoins humanitaires non couverts (eau et assainissement, non vivres, accès aux soins). Les discussions avec les différents intervenants ainsi qu’avec OCHA ont mis en évidence le fait que les populations hôtes n’étaient pas assistées alors qu’elles supportaient le poids des déplacés. De plus, l’état des routes très défectueux a longtemps contribué à l’enclavement humanitaire de ces zones. Aussi ACF a décidé de mener une mission d’évaluation dans les zones de sante de Minova et de Kalehe pour identifier de potentiels besoins en termes de sécurité alimentaire, nutrition ou eau et assainissement.

2. OBJECTIFS

2.1. Objectif Général L’objectif de cette mission était d’évaluer les besoins humanitaires des populations dans les zones de santé de Minova et Kalehe, et identifier les potentiels gaps.

2.2. Objectifs spécifiques Contexte Humanitaire

- Evaluer les mouvements de population - Evaluer les conditions de vie dans les camps de déplacés - Evaluer l’assistance humanitaire fournie par les ONG

Contexte Sécuritaire - Evaluer la présence et mouvement des groupes armés - Evaluer l’accessibilité de la zone

Sécurité Alimentaire - Evaluer la disponibilité et l’accès à la nourriture - Evaluer le poids des personnes déplacés sur les familles d’accueil - Evaluer les besoins en vue d’une possibilité d’intervention

Eau et Assainissement - Evaluer la disponibilité et l’accès à l’eau - Evaluer les conditions d’hygiène de d’assainissement - Evaluer les besoins en vue d’une possible intervention

Nutrition - Evaluer la situation Nutritionnelle des enfants de moins de 5 ans - Evaluer l’existence de système de Surveillance Nutritionnelle dans les structures sanitaires - Evaluer les besoins en vue d’une possible intervention

3. METHODOLOGIE Pendant la phase préparatoire de la mission, l’équipe a rencontré différents acteurs (OCHA, IRC, MSF-E, CICR,…) intervenant ou ayant mené des missions d’évaluation dans la zone afin d’avoir des informations générales sur la zone. Compte tenu de la durée de l’évaluation et du nombre d’enquêteurs (5 personnes), 13 villages ont été sélectionnés : 8 dans la ZS de Minova et 5 dans la ZS de Kalehe. La collecte de données a été réalisée en utilisant des méthodes participatives :

-- DDiissccuussssiioonn aavveecc lleess aauuttoorriittééss llooccaalleess : Les discussions portaient sur la situation sécuritaire et humanitaire des zones.

- DDiissccuussssiioonn aavveecc lleess aauuttoorriittééss ssaanniittaaiirreess ddeess ddeeuuxx ZZSS : Les discussions portaient sur la situation sécuritaire et sanitaire de la zone

- DDiissccuussssiioonn ddee ggrroouuppee àà ll’’éécchheellllee ddeess vviillllaaggeess La discussion de groupe a pour objectif de collecter de l’information à l’échelle du village afin d’avoir une vision globale de la situation. Une discussion de groupe a été menée dans chaque village, où différents thèmes on été abordés, comme l’accès à la nourriture, l’accès aux revenus, l’accès à l’eau, etc. (Annexe 1).

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- EEnnqquuêêtteess mméénnaaggee Les enquêtes ménage sont des questionnaires semi-structurés, menés à l’échelle des ménages, de préférence avec la personne en charge de la préparation des repas (Annexe 2). Dans chaque village, 5 à 10 enquêtes ont été réalisées (Tableau 1).

Zone de Santé Villages Discussion de groupe

Enquête ménages

Muhongoza 1 5 Kalehe centre 1 5 Nyabibwe 1 10 Mungwahwere 1 5

Kalehe

Nyamukubi 1 5 Budondo 1 5 Bwisha 1 5 Kalungu 1 5 Numbi 1 5 Tchebumba 1 5 Kitembo 1 9 Kinyezire 1 10

Minova

Nyamasasa 1 10 Total 13 84

Tableau 1: Villages enquêtés et nombre d'enquêtes réalisées. Plusieurs outils ont été utilisés pour la collecte de données : - utilisation des données secondaires - « proportional piling » - observation visuelle - bâton de screening - MUAC

4. CONTRAINTES RENCONTREES D’une manière générale, la mission s’est bien déroulée, toutefois, deux contraintes principales ont été rencontrées : - Compte tenu de l’étendue de la zone à parcourir et la nature des données à récolter, le temps imparti pour la mission était insuffisant. - Certains responsables locaux n’ont pas compris l’importance de nous fournir des informations et ont fixé plusieurs fois des rendez vous auxquels ils ne se rendaient pas. Ceci a retardé le travail de l’équipe

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5. RESULTATS

5.1. Population 5.1.1. Caractéristiques de ménages

La taille moyenne des ménages est de 7 personnes dont 5 enfants dans la ZS de Minova et de 9 personnes dont 6 enfants dans la ZS de Kalehe. Comme le montre le tableau 2, les enfants représentent en moyenne 64,4% des membres du ménage ce qui signifie que nous avons une population relativement jeune. Bien que la polygamie soit pratiquée (de 1 à 4 épouses par homme), la proportion d’hommes (17,1%) et de femmes (18,3%) est à peu près équivalente.

Tranche d'âge

Kalehe (%) Minova (%) Moyenne sur les deux ZS (%)

Enfant <5ans 24,4 25;3 24,9

Enfants 5 - 18 ans 42,1 37,3 39,7

Homme>18 ans 16,9 17,2 17,1

Femme > 18 ans 16,5 20,1 18,3 Tableau 2 : Proportion d'enfants, d'hommes et de femmes dans les ménages enquêtés.

Dans notre échantillon nous avons 70,5% de résidents, 22,6% de déplacés, 5,4% de retournés internes et 1, 5% de réfugiés. Si l’on compare le statut des populations entre les zones de santé, nous voyons que la ZS de Minova accueille la plus grande proportion de déplacés ainsi que des réfugiés (tableau 3). .

Statut ZS Kalehe (%) ZS Minova (%) Moyenne sur les deux ZS (%)

Résident 75,2 67,6 70,5 Déplacé 17,2 25,9 22,6 Rapatrié spontané 0 0 0 Rapatrié HCR 0 0 0 Retourné interne 7,6 4,09 5,4 Réfugié 0 2,36 1,5 Tableau 3 : Le statut des populations en fonction des zones de santé (en %).

5.1.2. Mouvements de population et assistance fournie aux déplacés

Les déplacés viennent essentiellement de la province du Nord Kivu et sont répartis dans toute les localités visitées, avec une majorité dans la ZS de Minova. Certains sont dans les familles d’accueil et d’autres (10% de l’ensemble des déplacés d’après OCHA) dans les quelques sites spontanés (site de la Croix Rouge Congolaise, site de l’ONG locale CADRE, site du CS de Minova) qu’ils ont érigé avec l’aide de certaines organisations locales. Parmi les ménages interrogés, 19% accueillent des déplacés chez eux. Les mouvements de population continuent : il y a d’une de nouveaux déplacés qui continuent d’arriver en fuyant les exactions des hommes armés dans les hauts plateaux de Minova et Kalehe. Ces déplacés proviennent essentiellement des villages de Sake, Karuba, Bufamando, Ziralo, Masisi, Ngungu, Nyabarongo, Mushaki, Rubaya, Mugoti, Muramba, Kibabi, Kabingo, Matanda. D’autre part, il y a des déplacés qui changent de localité d’accueil ou qui retournent chez eux. Ces déplacements ainsi que la non existence de camps organisés font que l’identification, l’enregistrement et le dénombrement des déplacés sont difficiles à déterminer. En effet, jusqu’à présent l’enregistrement est fait soit par le chef de localité accueillant ces déplacés, soit par un comité spontané de déplacés. Mais en général ces comités ne sont visibles qu’à travers leur président et leur vice-président. Dans les camps spontanés, l’enregistrement est fait conjointement par les responsables des sites et des comités de déplacés. L’enregistrement est problématique : certains déplacés se font enregistrer à plusieurs endroits, et certains résidents se font enregistrer comme déplacés.

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En ce qui concerne l’assistance fournie aux déplacés, il est difficile d’avoir une vision claire puisque la localisation géographique de la ZS de Minova (plus proche du N Kivu que du S Kivu) fait que l’assistance provient à la fois du Sud et du Nord Kivu, et ce sans coordination systématique entre acteurs. D’après l’ONG CADRE qui travaille dans un site où sont installés des déplacés, au mois de mai et juillet 2007 ces derniers auraient reçu une assistance en vivres de la part de Caritas-Goma et une assistance en non vivres de la part de IRC/RRM. L’assistance en médicament s’est faite par MSF-Espagne via les centres de santé. IRC/RRM a assisté les déplacés en vivres et en eau et assainissement (aménagement de quelques sources, multiplication e bornes fontaine, construction de quelques latrines) en septembre 2007. Une troisième distribution de vivres à eu lieu en décembre par Caritas-Goma. La fondation Solidarités Hommes, à travers son point focal CADRE, a installé une maison d’écoute à Minova centre, appuyée par UNICEF, en faveur des femmes victimes de viol. Le CICR à apporté une assistance en NFI à 4 reprises aux déplacés vivant dans des familles d’accueil à Tchebumba et ses alentours (8 villages) ainsi qu’à Kitembo et ses alentours (7 villages). Cet organisme à également procédé à la distribution de semences et outils aux familles d’accueil de Tchebumba et Nyamasasa en novembre 2007.

5.1.3. Les conditions de vie dans les sites de déplacés

Parmi les trois sites spontanés abritant les déplacés, celui de la Croix Rouge Congolaise semble être le mieux organisé. Dans tous les sites, la plupart des abris sont en feuilles de bananier, ce qui expose les occupants aux intempéries. Les installations sanitaires et les points d’eau sont en nombre insuffisant, aussi les déplacés utilisent les latrines des populations environnantes. Le bois de chauffe et les bâches pour les abris sont également insuffisants. Au final, les déplacés vivent dans des conditions difficiles dans ces sites spontanés. L’insuffisance du système d’enregistrement, qui jusque là est peu fiable, ne facilite pas l’assistance humanitaire. Au moment de l’enquête, il existait encore des zones où, par manque d’accessibilité, les déplacés n’ont pas encore reçu d’assistance humanitaire (cas des hauts plateaux de Numbi).

5.1.4. Poids des déplacés sur les familles d’accueil

Comme mentionné précédemment, 19% des interrogés accueillent des déplacés. Avant l’accueil de déplacés, la taille de ces ménages était de 7 personnes ; avec la présence de déplacés elle va jusqu’à 12 personnes, ce qui représente une augmentation de 71% de la taille du ménage. Sachant que la sécurité alimentaire des populations est déjà fragile à cause des maladies phytosanitaires affectant les cultures (mosaïque du manioc, wilt du bananier, etc), de l’insuffisance des terres cultivables disponibles, des pillages et des faibles opportunités de travail, l’accueil de déplacés représente un poids non négligeable pour les populations hôte. Les déplacements continuent, on peut donc penser que la situation socio-économique de la zone risque de se détériorer si aucun soutien n’est apporté à la fois aux déplacés et aux familles d’accueil.

5.1.5. Distribution ethnique dans les zones enquêtées

Les groupes de discussion menés dans les villages nous ont permis d’avoir une idée de leur composition ethnique. Le tableau suivant résume les compositions ethniques par zone de santé : les Shi représentent l’ethnie dominante dans les deux zones de santé (14,3% dans les deux ZS), suivi des Tembo et des Havu.

Ethnie Kalehe % Minova %

Moyenne sur les deux ZS (%)

Shi 14,30 14,30 14,30 Havu 14,30 12,50 13,40 Tembo 14,30 12,70 13,50 Hutu 10,20 12,30 11,25 Hunde 6,10 11,30 8,70 Nande 4,10 10,90 7,50 Pygmés 4,10 3,20 3,65

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Rega 6,76 1,00 3,88 Tutsi 2,66 4,80 3,73 Autres* 4,66 2,40 3,53

Tableau 4 : Composition ethnique dans les deux zones de santé. * Autres comprend les tribus suivantes : Bangubangu, Nyanga, Luba, Bembe et Rundi

5.1.6. Caractéristiques des villages

Pour les deux de zones de santé, les localités sont constituées des plusieurs villages, dirigés par les chefs de villages. Ces villages sont soit regroupés soit éloignés les uns des autres dans des collines comme dans la plaine (sur le littoral). Dans les moyens et hauts plateaux, les villages sont sur les sommets de collines où la culture de la banane est quasi inexistante. En général, les villages les plus peuplés sont ceux de la plaine et du littoral. Comme le montre le tableau 5, le nombre de ménages par village varie entre 205 et 6015 pour la ZS de Kalehe, soit une population variant entre 1890 et 54135 personnes par village ; et entre 544 et 4045 ménages pour la ZS de Minova, soit une population variant entre 3808 et 28315 personnes.

Zones de santé N° minimal de ménages

N° maximal de ménages

N° moyen de ménages

Kalehe 205 6015 2842 Minova 544 4045 1682

Tableau 5 : Nombre minimal, maximal et moyen de ménages par village dans les deux zones de santé.

5.1.7. Organisation sociale des localités évaluées

Nous avons cherché à savoir comment étaient organisés les villages, comment était réparti le pouvoir au sein d’un village et si les villageois se regroupaient pour faire des activités communes. Chaque zone de santé est, d’une façon administrative, gérée par un chef de poste d’encadrement administratif qui représente l’administrateur du territoire. Chaque poste d’encadrement administratif compte plusieurs localités dirigées chacune par un chef de localité qui gère aussi les chefs de villages de sa juridiction. Ces derniers sont désignés de façon héréditaire. On observe peu de travaux communautaires dans ces deux ZS, néanmoins, il existe de petites activités organisées par certains groupes religieux qui essaient de venir en aide à leurs membres dans le cadre d’entraide mutuelle et quelque fois aux autres membres de la communauté mais moyennant quelques frais qui entrent dans la caisse pour le bon fonctionnement de la dite organisation.

5.2. Agriculture L’agriculture est l’activité principale dans les ZS de Kalehe et Minova et constitue la principale source de nourriture et de revenu des populations.

5.2.1. Accès à la terre

Ces zones de santé étant fortement peuplées, les terres disponibles sont insuffisantes et le métayage est le mode d’accès prédominant. Dans la ZS de Kalehe, l’achat de terre représente le deuxième mode d’accès le plus répandu (26%) alors que dans la ZS de Minova il s’agit de l’héritage (26%).

Mode d'accès à la terre

ZS de Kalehe (%)

ZS de Minova (%)

Moyenne sur les deux ZS (%)

Achat 26 14 19 Location 20 22 21 Métayage 28 33 32 Attribution par chef 4 4 4 Héritage 22 26 24 Total 100 100 100

Tableau 6 : Mode d'accès à la terre dans les deux ZS.

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Vu le relief montagneux de la zone, la population cultive essentiellement sur les collines (33,3% de la population dans la ZS de Kalehe, 38,1% dans la ZS de Minova). On cultive également sur les plaines ou dans des zones de marais.

Lieu de culture

ZS de Kalehe (%)

ZS de Minova (%)

Moyenne sur les deux ZS (%)

Colline 33,3 38,1 35,71 Plaine 20,0 28,6 24,29 Forêt 26,7 23,8 25,24 Marais 20,0 9,5 14,76 Total 100 100,0 100,00

Tableau 7 : Lieux de culture dans les deux ZS.

5.2.1. Cultures principales

Les agriculteurs font 2 à 3 saisons culturales en fonction de la disponibilité en terres irriguées (marais). La saison A s’étale du mois de septembre au mois de février, la saison B du mois de février au mois de mai-juin, et la saison C de juin à août. Sur l’ensemble des zones, 61,5% des agriculteurs cultivent uniquement pendant la saison A et B et 38,5% cultivent pendant les 3 saisons. Le tableau 8 montre les cultures pratiquées durant les différentes saisons agricoles.

Saison Cultures Saison A Manioc, Haricot, maïs, arachide,

patate douce Saison B Manioc, Haricot, Maïs, arachide,

patate douce Saison C Patate douce, Maïs, cultures

maraîchères

Tableau 8 : Cultures pratiquées pendant les différentes saisons agricoles.

Le tableau 9 montre que les principales cultures pratiquées sur les deux zones sont le manioc (pratiqué par 91% des agriculteurs interrogés), suivi du haricot (84%), de la banane et du maïs (58%) et de l’arachide (13%). Il faut noter que dans la ZS de Minova la culture est peu pratiquée (5%) alors qu’elle à une part non négligeable dans la ZS de Kalehe (25%). Bien que la banane occupe des superficies importantes et soit l’une des principales sources de revenus, cette culture n’est pas considérée comme une culture principale car c’est « une culture qui a toujours existé et qui ne doit pas être renouvelée d’une saison à l’autre ».

Culture

ZS de Kalehe (%)

ZS de Minova (%)

Moyenne sur les deux ZS (%)

Manioc 89 93 91 Banane 61 56 58 Haricot 86 83 84 Maïs 64 54 58 Arachide 25 5 13

Tableau 9 : Proportion d'agriculteurs pratiquant les différentes cultures dans les deux ZS.

Ces cultures sont souvent associées sur un même espace, les associations les plus courantes sont : - Banane / haricot - Haricot / maïs / manioc - Banane / manioc - Maïs / haricot / arachide / manioc

5.2.2. Surfaces cultivées totales

Les surfaces totales cultivées varient entre 0,02 et 12,7 Ha, avec une moyenne de 1,5 Ha pour la ZS de Kalehe et une moyenne de 1,7 Ha pour la ZS de Minova.

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ZS Kalehe ZS Minova Moyenne sur les 2 ZS

Surface minimale (Ha) 0,03 0,02 0,025 Surface maximale (Ha) 4 12,7 8,35 Surface moyenne (Ha) 1,5 1,7 1,6

Tableau 10 : Surfaces minimales, maximales et moyennes cultivées dans les ZS.

Comme le montre la figure 1, la majorité des enquêtés sur les deux zones de santé cultivent soit plus de 1,5Ha (44% dans la ZS de Kalehe et 40% dans la ZS de Minova) soit moins de 0,5 Ha (37% dans la ZS de Kalehe, 35% dans la ZS de Minova). Ceci met donc en évidence une inégalité d’accès au foncier. En effet, dans ces zones, il existe de grandes propriétés foncières qui sont exploitées soit comme des fermes et mises en métayage, soit comme plantation.

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

< 0,5 Ha 0,5 - 0,75 Ha 0,75 - 1,5 Ha > 1,5 Ha

%

ZS Kalehe ZS Minova Moyenne sur les 2 ZS

Figure 1 : Taille des exploitations dans les ZS.

Il aurait été intéressant de connaitre les rendements de chaque culture afin de voir si l’ensemble des productions suffit à couvrir les besoins d’un ménage, malheureusement il est difficile pour les enquêtés d’estimer les productions aussi nous n’avons pas ces données. Nous avons également cherché à connaitre les surfaces minimales et maximales pour les cultures principales. Le tableau 11 montre que les surfaces les plus grandes concernent les bananes (jusqu’à 5Ha dans la ZS de Minova), le manioc (jusqu’à 3,2 Ha) et les haricots (jusqu’à 2 Ha).

ZS Kalehe ZS Minova

Culture

Surface Minimale (Ha)

Surface Maximale (Ha)

Surface Minimale (Ha)

Surface Maximale (Ha)

Manioc 0,001 2 0,01 3,2 Haricot 0,02 1 0,015 2 Maïs 0,02 1 0,02 1,5 Banane 0,02 2 0,02 5 Arachide 0,06 1 0,075 1,25

Tableau 11 : Surfaces minimales et maximales pour les principales cultures dans les ZS.

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5.2.4. Accès aux semences

Les semences peuvent provenir du stock issu de la récolte précédente, du marché, du don ou du prêt par d’autres villageois comme le montre la figure 2. La principale façon d’accéder aux semences dans les deux ZS est de stocker des semences d’une saison sur l’autre (58,3% en moyenne sur l’ensemble des ZS). L’achat est la deuxième source de semences (32%) suivi du don (9,1%).

31,7 31,5 32,0

60,156,5

58,3

0,2 0,9 0,4

8,110,1 9,1

1,0 0,602468

1012141618202224262830323436384042444648505254565860

ZS Kalehe ZS Minova Moyenne des 2 ZS

%

Achat Stock Echange Prêt Don

Figure 2 : Origine des semences dans les deux ZS.

Toutefois, il ne faut pas oublier que dans la plupart des cas, les agriculteurs prélèvent les boutures de manioc et les rejets de bananier dans leur propre champ pour aller les replanter dans un nouveau champ. Ce qui contribue fortement à la propagation de la mosaïque du manioc et du wilt du bananier. Si l’on regarde plus précisément l’origine des semences vivrières (haricot, maïs, arachide, tableau 12) en excluant le manioc et la banane, on se rend compte que les semences sont principalement achetées (57,7% dans la ZS de Kalehe, 75,6% dans la ZS de Minova). La plupart des agriculteurs vendent leur récolte et rachètent des semences à la saison suivante.

Culture Achat (%) Stock (%) Echange (%) Prêt (%) Don (%) haricot 72,0 27,3 0,0 0,0 0,3 maïs 45,5 54,3 0,0 0,0 0,2 arachide 55,7 44,3 0,0 0,0 0,0

ZS Kalehe

moyenne 57,7 41,9 0,0 0,0 0,2 haricot 66,4 30,9 2,4 0,0 0,3 maïs 60,5 33,3 0,0 2,9 3,3 arachide 100,0 0,0 0,0 0,0 0,0

ZS Minova

moyenne 75,6 21,4 0,8 1,0 1,2

Tableau 12: Origine des semences vivrières.

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5.2.5. Problèmes phytosanitaires

Les principaux problèmes auxquels font face les agriculteurs actuellement sont la mosaïque du manioc et le Wilt bactérien de bananier. Comme le montre le tableau 13, parmi les agriculteurs interrogés, 66,7% se disent affectés par la mosaïque du manioc et 62,5% par le Wilt du bananier. La ZS de Minova est la plus touchée à la fois par la mosaïque et par le Wilt.

ZS Kalehe ZS Minova Moyenne des 2 ZS Mosaïque manioc (%) 60,7 70,7 66,7 Wilt bananier (%) 35,3 82,6 62,5 Autres problèmes phytosanitaires(%)

32,15 51,2 43,5

Tableau 13: Proportion d'agriculteurs affectés par des maladies phytosanitaires.

Nous avons demandé aux enquêtés quelle était la surface de leur champ affectée par la mosaïque du manioc et le wilt du bananier. La figure 3 montre que 56% des champs manioc sont affectés dans la ZS de Kalehe et 38% des bananeraies sont affectées dans la ZS de Minova.

3740 38

56

0

10

20

30

40

50

60

Surface affectée en mosaique (%) Surface affectée en w ilt (%)

%

ZS Kalehe ZS Minova

Figure 3 : Proportion des surfaces affectées par la mosaïque du manioc et le wilt du bananier dans les deux ZS.

La mosaïque est bien connue par les agriculteurs, en revanche, pour le wilt, beaucoup d’agriculteurs ne savent pas exactement ce que c’est et beaucoup confondent la maladie avec un jaunissement des plants du aux intempéries. Ces maladies ont tendance à se propager rapidement car le matériel végétal (boutures de manioc et rejets de bananier) n’est pas renouvelé et les agriculteurs utilisent des plants atteints par ces maladies pour les planter dans de nouveaux champs. La distribution de boutures saines de manioc et la sensibilisation sur les stratégies de lutte contre le Wilt bactérien de bananier ne sont pas encore très développées dans les zones évaluées. Les agriculteurs n’ont pour l’instant aucune solution efficace à ces problèmes et la majorité d’entre eux ne font rien pour lutter contre ces maladies. Certains ont quelques notions de lutte contre ces maladies car ils ont vu des affiches de sensibilisation réalisées par CRS, et arrachent les plants malades (entre 12 et 21% pour le manioc et entre 16 et 1% pour le bananier). D’autres remplacent les plants malades par des boutures qui semblent être saines provenant des champs des voisins (entre 3 et 6%). Il faut noter que certains agriculteurs utilisent du compost dans leur champ de manioc pour lutter contre la mosaïque car ils sont persuadés que la maladie est liée à l’infertilité du sol. Il est donc primordial de continuer la sensibilisation sur la lutte contre ces maladies afin de limiter leur propagation.

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Maladie Solution apportée ZS de Minova (%)

ZS de Kalehe (%)

Aucune 69 70 Arrachage des plants malades 21 12 Utilisation de compost 7 6 Remplacement par d'autres boutures qui semblent être saines provenant des voisins 3 6

Mosaïque

Sélection de boutures du même champ qui semblent être saines 0 6 Aucune 63 50 Arrachage des plants atteints 16 17 Arrachage des plants atteint et abandon de la culture 5 16,5 Conversion du champ en parcelle d’habitation 5 0 Coupe des plants malades 5 16,5

Wilt

Remplacement par rejets du même champ qui semblent être sains 5 0

Tableau 14 : Solutions apportées par les agriculteurs pour faire face à la mosaïque du manioc et au wilt du bananier dans les deux ZS.

Les cultures d’arachide, de haricot, de maïs ainsi que les arbres fruitiers connaissent des maladies (tableau 15) mais les agriculteurs n’ont pas forcément les moyens d’acheter des produits phytosanitaires pour les traiter.

Zone de Santé Cultures Affectées Surface affectées

(%)

Arachide 11 Arbres fruitiers 15 Café 47 Haricot 46 Maïs 25

ZS Kalehe

Pomme de terre 20 Café 18 Haricot, 28 Maïs 46 Choux 26

ZS Minova

Pomme de terre 20

Tableau 15 : Pourcentage des surfaces ayant des problèmes phytosanitaires dans les ZS.

La culture la plus touchée est l’haricot dans la ZS de Kalehe et le maïs dans la ZS de Minova.

5.2.6. Contraintes liées à l’agriculture

D’après nos enquêtes, les principales contraintes liées à l’agriculture, sur l’ensemble des deux ZS, sont l’accès à la terre (23%) et les pillages des champs par les groupes armés (23%), suivis des maladies phytosanitaires (19%) et de l’accès aux intrants (17%) .

ZS de Kalehe (%)

ZS de Minova (%)

Moyenne sur les deux ZS (%)

Accès aux intrants 12 19 17 Main d'œuvre 6 0 2 Accès à la terre 23 22 23 Facteurs climatiques 6 8 7 Maladies phytosanitaires 18 20 19 Ravageurs 6 11 9 Pillage des champs 29 20 23

Tableau 16 : Contraintes rencontrées par les agriculteurs dans les deux ZS.

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L’accès à la terre limité, du fait de l’existence de grandes plantations, combiné à un manque d’accès à des intrants de qualité (en particulier semences) et à un pillage systématique des champs peut donc mettre en péril la sécurité alimentaire des populations

5.2.7. Problèmes environnementaux

Le relief des zones évaluées est montagneux est les populations cultivent sur les pentes, souvent sans appliquer de techniques de lutte anti-érosive. De plus, la déforestation est accentuée par la recherche de bois de chauffe et la fabrication de braises, ce qui contribue à augmenter l’érosion dans la zone. L’accès à la terre étant limité, les populations cultivent plusieurs fois consécutives le même champ, sans appliquer de jachère ou de rotation des cultures. Ainsi les mauvaises pratiques culturales associées à la déforestation favorisent l’érosion des sols et contribuent donc à la diminution de leur fertilité, ce qui à terme à un impact négatif sur le rendement des cultures. Il est donc important de sensibiliser/former les agriculteurs sur les techniques agricoles respectueuses de l’environnement (cultures en courbes de niveau, rotation des cultures, utilisation de compost, etc.).

5.3. Elevage Parmi les ménages enquêtés, 32% pratiquent l’élevage dans la ZS de Minova et 32% dans la ZS de Kalehe. Toutefois, l’élevage ne constitue pas la principale activité des ménages dans la zone enquêtée : à l’exception des grands éleveurs des hauts plateaux de Minova et Kalehe, la plupart des éleveurs considèrent leur bétail comme capital sur pieds qui est rapidement mobilisable en cas de besoin. Nous avons cherché à connaitre l’évolution du cheptel dans ces zones de santé. Au moment de l’enquête, les espèces les plus représentées étaient la volaille (poules, dindons, pintades, 33% à Kalehe, 36% à Minova) ainsi que les lapins et les cobayes (37% à Kalehe, 24% à Minova). En revanche, l’an dernier à la même période, la proportion de chèvres, de mouton et de cochons était supérieure dans la ZS de Kalehe.

ZS de Kalehe (%)

ZS de Minova (%)

Espèces Année 2007

Année 2008

Année 2007

Année 2008

Chèvre 26 16 23 24 Mouton 14 4 7 9 Vache 8 5 0 0 Cochon 11 5 9 7 Volaille 20 33 21 36 Lapin/cobayes 21 37 40 24

Tableau 17 : Composition du cheptel dans les deux ZS.

Le nombre moyen chèvres possédées à fortement diminué dans la ZS de Kalehe (passant de 10,5 en 2007 à 4,5 cette année). Le nombre de mouton et cochon suit également cette tendance. D’après les éleveurs interrogés, cette diminution est liée aux maladies (peste porcine et diarrhée chez les chèvres) ainsi qu’aux vols perpétrés par les groupes armés, et aux ventes d’animaux pour subvenir aux besoins de la famille (paiement des frais scolaires). Chèvre Mouton Vache Cochon Volaille Lapins/cobayes

Nombre possédé 1 à 8 1 à 1 1 à 2 1 à 2 1 à 18 1 à 20 Année 2008 Nombre moyen 4,5 1 1,5 1,5 9,5 10,5

Nombre possédé 1 à 20 1 à 10 1 à 5 1 à 8 1 à 15 1 à 16 ZS de Kalehe Année

2007 Nombre moyen 10,5 5,5 3 4,5 8 8,5 Nombre possédé 1 à 10 1à 3 0 1à 2 1à 15 1 à 10 Année

2008 Nombre moyen 5,5 2 0 1,5 8 5,5 Nombre possédé 1 à 15 1 à 4 0 1 à 5 1 à 14 1à 27

ZS de Minova Année

2007 Nombre moyen 8 2,5 0 3 7,5 14

Tableau 18 : Nombre d'animaux possédés par ZS.

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Les principales contraintes rencontrées par les éleveurs concernent les maladies (32%), l’alimentation des animaux (24%), les vols (21%), le gardiennage (10%) et le manque de revenus pour augmenter le cheptel (13%).

5.4. Pêche et pisciculture La pêche et la pisciculture sont pratiquées comme des activités secondaires dans les zones enquêtées. En effet, aucun pêcheur ou pisciculteur ne vit exclusivement de la pêche ou de la pisciculture. Dans la ZS de Kalehe seule la pêche dans le lac Kivu est pratiquée, alors que dans la ZS de Minova la pêche se fait en rivière dans 25% des cas et en lac dans 75% des cas. Notons que dans cette ZS, une association locale (APROS/asbl), est entrain d’expérimenter la pisciculture lacustre intégrée à l’élevage des porcs : cette association dispose des cages dans le lac, y met des alevins et les nourris avec du lisier. L’accès à un équipement de pêche adéquat reste un sérieux problème pour les pêcheurs dans le territoire de Kalehe (cité par 60% des interrogés). L’usage de filet maillant par certains pêcheurs crée souvent des conflits entre pêcheurs car la population pense que ce genre de filet compromet l’avenir de la pêche en capturant les alevins, ce qui diminue le taux de capture. Les pisciculteurs ne sont pas formés sur les méthodes et techniques piscicoles et beaucoup se buttent au problème du manque d’alevins.

5.5. Alimentation 5.5.1. Sources de nourriture

Il existe différentes façons d’accéder à la nourriture : sa propre production (agriculture, élevage ou pisciculture), l’achat, la pêche, la cueillette, le don, l’emprunt ou l’aide humanitaire. Dans les zones enquêtées on observe majoritairement une combinaison de deux à trois sources de revenus, dont les principales sont agriculture/achat (47%) et agriculture/achat/élevage (16,1%, tableau 19). Mais dans 4,7% des cas, il n’y que l’achat comme source de nourriture.

SOURCES DE NOURRITURE % Agriculture/Achat 47,0 Agriculture/ Achat/ Elevage 16,1 Agriculture/ Achat/Don 12,1 Achat 4,7 Achat/ Pêche 4,7 Agriculture/ Achat/ Pêche 4,0 Achat/ Autres 3,4 Agriculture/ Achat/ Elevage/ Pêche 2,0 Agriculture/ Elevage/ Pêche 2,0 Agriculture / Achat / Autres 1,3 Agriculture / Elevage/ Achat/ Aide Alimentaire 0,7 Agriculture /Don 0,7 Agriculture/ Achat/ Elevage/ Pêche /Cueillette 0,7 Agriculture/ Pêche/Don/Achat 0,7

Tableau 19 : Combinaison de sources de nourriture dans les zones enquêtées.

Si on considère chaque source des nourritures prise isolement, on constate que la majorité provient de l’agriculture (47%), suivi de l’achat (43,8%), du don (5,3%) comme le montre le tableau 20. L’élevage (2,5%), la pêche (1%) et la cueillette (0,5%) représentent une proportion négligeable dans les sources de nourriture.

Agriculture

(%) Achat (%) Elevage (%) Pêche (%) Cueillette (%) Don (%)

ZS Minova 49,0 39,5 3,0 2,0 1,0 5,5ZS Kalehe 45,0 48,0 2,0 0,0 0,0 5,0MOYENNE 47,0 43,8 2,5 1,0 0,5 5,3

Tableau 20: Source de nourriture dans les zones enquêtées.

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5.5.2. Mécanisme d’adaptation au manque de nourriture

Au cours de l’année, les populations se heurtent toujours au problème de manque de nourriture, en particulier pendant la période de soudure (aout-janvier). Au cours de ces périodes de manque ou d’insuffisance de nourriture, les ménages développent différentes stratégies d’adaptation dont les principales sont la réduction de la quantité de nourriture par repas (31%), la réduction du nombre de repas par jour (29,5) et la vente de main d’œuvre (28,5%).

STRATEGIE DE SURVIE ZS de Kalehe

(%)

ZS de Minova (%)

Moyenne sur les deux

ZS (%) Réduction de la quantité de nourriture 33 29 31 Réduction nombre de repas 30 29 29,5 Vente de main d'œuvre 21 36 28,5 Vente de biens 7 4 5,5 Réduction du nombre des personnes mangeant 3 0 1,5 Extraction minière 1 0 0,5 Fabrication et vente de charbon 4 0 2 Immigration saisonnière 0 2 1 Collecte et vente de bois 1 0 0,5

Tableau 21 : Les différentes adaptations au manque de nourriture.

Dans le cas où il y a une réduction du nombre de personnes mangeant, ce sont généralement les enfants qui sont privilégiés et les parents jeûnent.

5.6.3. Habitudes alimentaires

Dans les ZS de Kalehe et de Minova il existe plusieurs aliments de base mais le principal reste le fufu de manioc (86%, tableau 22) suivi de la banane (6%) et de la pomme de terre (6%).

ZS de Kalehe (%)

ZS de Minova (%)

Moyenne sur les deux ZS (%)

Fufu de manioc 90 83 86 Banane 3 7 6 Riz 0 2 1 Pomme de terre 3 7 6 Fufu de maïs 3 0 1

Tableau 22 : Aliments de base dans les ZS.

Avec le fléau de la mosaïque de manioc, l’habitude alimentaire de la population est perturbée mais la population n’abandonne pas pour autant le foufou de manioc. C’est pourquoi, elle recourt à l’achat de la farine de manioc provenant des zones qui ne sont pas encore touchés par la mosaïque de manioc. Ceci explique encore davantage le taux élevé de l’achat comme source d’accès à la nourriture. Le fufu peut être accompagné de poisson, de légumes (feuilles de manioc ou amarante), d’haricots, de bananes ou de patates douces comme le montre le tableau 23.

ZS Kalehe (%)

ZS Minova (%)

Moyenne sur les deux ZS (%)

Banane verte + Haricot 0 7,4 3,7 Foufou de maïs+ Haricot 3,3 0,0 1,7 Foufou de manioc + légumes 0,0 7,4 3,7 Foufou de manioc + légumes + Banane verte + Haricot 0,0 1,9 0,9 Foufou de manioc + légumes + poisson 6,7 3,7 5,2 Foufou de manioc + légumes + Haricot 10,0 9,3 9,6 Foufou de manioc + poisson 20,0 16,7 18,3 Foufou de manioc + poisson + Banane verte + Haricot 6,7 1,9 4,3 Foufou de manioc + poisson + Haricot 16,7 5,6 11,1

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Foufou de manioc + Haricot 13,3 7,4 10,4 Foufou de manioc + Haricot + Banane verte 0,0 7,4 3,7 Foufou de manioc + Haricot + légumes + poisson 3,3 0,0 1,7 Foufou de manioc + Haricot + Légumes 3,3 9,3 6,3 Foufou de manioc + Haricot + Patate douce 3,3 0,0 1,7 Foufou de manioc + Haricot + Pomme de terre 3,3 0,0 1,7 Foufou de manioc + Légumes 0,0 11,1 5,6 Foufou de manioc + viande 0,0 1,9 0,9 Haricot + Patate douce + Banane verte 3,3 0,0 1,7 Haricot + Pomme de terre + Légumes 3,3 0,0 1,7 Patate douce + Légumes 3,3 0,0 1,7 Pomme de terre + Haricot 0 7,4 3,7 Riz + Haricot 0 1,9 0,9

Tableau 23 : Accompagnement des aliments de base dans les ZS.

Lors des enquêtes, nous avons cherché à savoir quels groupes d’aliments avaient été consommés par les interrogés les 7 jours précédant l’enquête. Le tableau 24 montre que le groupe d’aliment le plus consommé concerne les légumes (22%), suivi des tubercules (17%), des aliments d’origine animale (12%), des fruits (11%), des légumineuses, graisses et condiments (10%), des céréales (7%) et des produits laitiers (1%).

Types d’aliments Fréquences de consommation (%)

Légumes 22 Tubercules 17 Les aliments d’origines animales 12 Fruits 11 Légumineuses 10 Graisses 10 Sucre et sel 10 Céréales 7 Produits laitiers 1

Tableau 24 : Groupes d'aliments consommés par les ménages la semaine précédant l'enquête.

Notons que pour ce qui est des céréales, le maïs frais (en épis ) grillé ou bouilli est plus consommé que d’autres types (le riz et le sorgho très faiblement consommés) surtout en période de récolte. Pour beaucoup des enquêtés, le riz est une « nourriture de riches ». En ce qui concerne les tubercules, c’est le foufou de manioc et quelques fois la patate douce, taro et pomme de terre qui sont le plus consommés. Ces produits sont généralement accompagnés des légumes (feuille de manioc surtout). Il est nécessaire de rappeler que les tubercules constituent les aliments de base dans les deux zones (le foufou de manioc surtout). Il faut également remarquer que le pourcentage des légumes est élevé à cause des oignons et tomates qui sont utilisés comme condiments pour assaisonner presque chaque repas. Dans les ZS de Kalehe et de Minova, les légumineuses les plus consommées sont les haricots ; les arachides sont consommées soit en farine comme condiment, soit sous forme de graines (grillées ou bouillies) entre les repas sous forme d’amuse-gueule. Les produits laitiers ont été quasi absents pendant cette semaine de l’alimentation des ménages enquêtés. Le poisson frais est plus consommé pour les populations riveraines du lac Kivu et celles des moyens et hauts plateaux, la viande de bœuf reste consommée surtout dans les centres urbains (Minova centre, Numbi, Nyabibwe et Kalehe centre). Parmi ces différents groupes d’aliment, la majorité provient de l’achat (60%), suivi de l’autoproduction (29%), du don (10%) et de la cueillette (1%). Nous avons cherché à comparer le nombre de repas quotidien dans les zones enquêtées en période normale et en période de soudure (Tableau 25). En période normale, la majorité des interrogés (83%) prennent deux repas par jour et une faible proportion en prend trois (16%). Il faut noter que dans la ZS de Kalehe, 4% des interrogés ne prennent qu’un repas par jour en période normale. En période de soudure, 85% des ménages ne prennent qu’un repas par jour et 15% en prennent deux.

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Nombre repas/jour ZS Kalehe (%) ZS Minova (%)

Moyenne sur les deux ZS (%)

1 76 89 85 2 24 11 15

Période soudure 3 0 0 0 1 4 0 1 2 72 89 83 Période Hors

soudure 3 24 11 16

Tableau 25 : Nombre de repas quotidien pendant et hors période de soudure.

5.6.4. Pratiques d’allaitement

Toutes les femmes enquêtées allaitent leur enfant dès la naissance, toutefois, la durée de l’allaitement exclusif varie entre 2 mois (2,5%) et 8 mois (1,27%). Dans la majorité des cas il dure 6 mois comme le montre le tableau 26.

ZS Kalehe (%)

ZS Minova (%)

Moyenne sur les deux ZS (%)

2 mois 0 3,92 2,53 3 mois 3,57 5,88 5,06 4 mois 35,71 17,65 24,05 5 mois 17,86 19,61 18,99 6 mois 39,29 50,98 46,84 7 mois 0,00 1,96 1,27 8 mois 3,57 0,00 1,27

Tableau 26 : Durée de l'allaitement exclusif dans les ZS.

Dès l’âge de 4 mois la majorité des nourrissons reçoivent un complément : il peut s’agir de bouillie de banane, de bouillie à base de farine de manioc ou de farine de sorgho. Le sevrage de l’enfant à lieu entre 7 et 10 mois dans 58% des cas sur les deux zones de santé, et entre 15 et 19 mois dans 17% des cas.

ZS Kalehe (%)

ZS Minova (%)

Moyenne sur les deux ZS (%)

4 - 6mois 13 12 12 7 - 10mois 63 55 58 11 - 14 mois 5 2 3 15 - 19 mois 8 22 17 Plus de 19 mois 8 7 8

Tableau 27 : Le sevrage des enfants dans les deux ZS.

Certaines femmes ont donc de mauvaises pratiques d’allaitement, la sensibilisation des femmes allaitantes sur la nutrition et la santé doit donc être renforcée.

5.7. Mode de vie et activités économiques 5.7.1. Opportunités de travail et sources de revenus

Les opportunités de travail, et donc de génération de revenus, sont aujourd’hui faibles car : - les artisans ont perdu leurs outils pendant la guerre et n’ont pas forcément encore le capital

pour redémarrer leur activité ; - le bétail a été pillé ou tué durant la guerre ; - la production agricole a diminué, du fait des problèmes phytosanitaires et de l’infertilité des

sols, et la partie destinée à la vente est faible ; - les structures gouvernementales (hôpitaux, écoles, etc.) n’ont pas encore les moyens de

payer leurs employés.

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Les activités pratiquées sont l’agriculture, l’élevage, le petit commerce, la vente de main-d’œuvre, et la pêche. La plupart des activités étant saisonnières (agriculture, vente de main d’œuvre, pêche), les populations sont donc obligées de diversifier leurs activités, de les combiner pour générer des revenus. L’agriculture reste la principale source de revenu pour les populations de Minova (42%) comme pour celle de Kalehe (38%), suivi de la vente de la main d’œuvre (respectivement 41% pour Minova et 28% à Kalehe).

ZS Kalehe (%)

ZS Minova (%)

Moyenne sur les deux ZS (%)

Agriculture 38 42 40 Vente de main d'œuvre 28 41 34,5 Elevage 12 12 12 Petit commerce 22 4 13 Pêche 0 1 0,5

Tableau 28 : Sources de revenus dans les deux ZS.

Nous avons essayé d’estimer les revenus mensuels des ménages interrogés. Sur les deux zones de santé, le revenu moyen est de 26$/mois, avec un minimum moyen de 19$/mois et un maximum de 38$/mois. La figure 4 montre que les revenus dégagés dans la ZS de Kalehe sont supérieurs à ceux dégagés dans la zone de Minova.

32

25

46

23

16

34

05

101520253035404550

Moyenne Minimum Maximum

$/m

ois

Kalehe Minova

Figure 4 : Revenus mensuels minimum et maximum dans les deux ZS.

Si l’on considère la taille moyenne des ménages des ZS de Kalehe et de Minova, respectivement 9 et 7 personnes, le revenu moyen par personne et par jour est semblable et très bas (0,12$ pour la ZS de Kalehe, 0,11$ pour la ZS de Minova).

5.7.2. Sources de dépenses

Les principales sources de dépense des ménages sont l’alimentation (50%), suivie de l’éducation (16%), la santé (13%), l’habillement (11%), ainsi que l’habitation, les équipements productifs et les taxes et amendes (2% chacun).

Dépenses en (%) Alimentation Santé Education Habillement Habitation Social Equipement productif

Taxes et amendes

ZS de Kalehe 47 11 17 10 4 3 2 5 ZS de Minova 52 14 15 11 1 3 3 1 Moyenne sur les deux ZS 50 13 16 11 2 3 2 2

Tableau 29 : Les sources de dépense des ménages.

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5.7.4. Accès au marché

Dans la zone de santé de Minova on trouve 2 grands marchés : celui de Minova qui se tient 2 fois par semaine (mardi et Vendredi) et celui de Kalungu qui se tient les mêmes jours que le précèdent. Dans la zone de santé de Kalehe également, on trouve trois grands marchés, à Kalehe centre (Ihusi), à Nyamukubi et à Nyabibwe. A part ces grands marchés qui servent de point d’approvisionnement des produits de première nécessité pour les petits marchands et d’écoulement des produits agricoles vers les centres urbains, il existe des petits marchés qui se tiennent dans les villages toute la semaine et cela pendant la soirée. Il faut cependant noter que les produits de première nécessité ne sont pas toujours disponibles régulièrement dans ces petits marchés du soir. Les produits venant de l’extérieur de la zone (produits importés), en particulier les poissons salés, les fretins secs, le sucre, la viande, la farine de maïs, la farine de soja, manquent souvent. Le marché de Goma (province du Nord Kivu) et celui de Bukavu constituent les lieux d’approvisionnement en produits manufacturés et nourritures importés (Riz, poissons salés, sel, sucre).

5.8. Eau et assainissement 5.8.1. Accès à l’eau

Comme le montre le tableau 30, les principales sources d’eau utilisées pour la boisson et la cuisine sont les bornes fontaine, les sources captées, les sources non captées et le lac Kivu. Les bornes fontaines sont anciennes et les tuyauteries sont en mauvais état, occasionnant parfois des pénuries d’eau (cas de Minova ville, Nyamasasa, Nyabibwe et Kalehe ville). Les sources captées sont également anciennes et présentent des fuites. L’irruption volcanique de 2001 a endommagé certaines d’entre elles qui n’ont jamais été réhabilitées.

ZS Point d’eau Lac (%) Rivière (%) Source non Captée (%)

Source Captée (%)

Borne fontaine (%)

Boisson 3,33 0 23,33 10,00 63,33 Cuisson 6,67 6,67 23,33 6,67 56,67 Kalehe Lavage 6,67 13,33 20,00 6,67 53,33 Boisson 3,70 0 31,48 0,00 64,81 Cuisson 5,56 0,00 35,19 0,00 59,26 Minova Lavage 20,37 12,96 29,63 0,00 37,04 Boisson 3,52 0,00 27,41 5,00 64,07 Cuisson 6,11 3,33 29,26 3,33 57,96

2 Zones de Santé

Lavage 13,52 13,15 24,81 3,33 45,19

Tableau 30 : Les différentes sources d'eau dans les ZS.

Le travail de puisage de l’eau est exclusivement réservé aux femmes et enfants. D’après les standards Sphère, le besoin minimum vital en eau (boisson+cuisine) est compris entre 2,5 et 3 litres d’eau par jour et par personne, et le minimum pour satisfaire les besoins basiques (boisson, cuisine, hygiène) est compris entre 7,5 et 15 litres d’eau par jour et par personne. La figure 5 montre que dans la ZS de Kalehe, 10% des interrogés vivent avec moins de 3 litres d’eau par jour, tandis que dans la ZS de Minova, seulement 2% des interrogés vivent avec le minimum vital en eau.

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10

20

70

29

89

0

10

20

3040

50

60

70

80

90

100

<2,5L 2,5-3L >3L

%

ZS Kalehe ZS Minova

Figure 5: Quantité d'eau quotidienne par personne pour la boisson et la cuisson dans les deux ZS. Lors de nos enquêtes nous n’avons pas pu estimer la quantité d’eau utilisée pour l’hygiène dans le cas ou les villageois allaient se laver dans la rivière ou dans le lac Kivu. En revanche, nous avons estimé cette quantité lorsque les villageois remplissaient des bidons d’eau pour se laver. Il apparait que dans la ZS de Kalehe 37% des interrogés et dans la ZS de Minova 26% des interrogés vivent avec une quantité d’eau inférieure au minimum nécessaire pour couvrir les besoins basiques (Figure 6).

13

37

50

30

44

26

05

10152025303540455055

<7,5L 7,5-15L >15L

%

ZS Kalehe ZS Minova

Figure 6 : Quantité d'eau quotidienne pour assurer les besoins basiques dans les deux ZS.

Lorsque nous avons demandé aux villageois s’ils étaient satisfaits de l’eau disponible, 64% ont estimé la quantité suffisante, et 74% ont estimé que la qualité de l’eau était bonne. Il faut tout de même nuancer cette dernière réponse puisque pour beaucoup de personnes, l’eau est de bonne qualité si elle est « relativement claire ». Or beaucoup de points d’eau ont de multiples usages (boisson humaine, boisson animale et toilette), et les risques de contamination sont élevés. Seules les bornes fontaines et les sources captées présentent moins de risque de contamination car ce sont des points d’eau couverts. Mais ces points d’eau sont vieillissant et ne sont pas entretenus.

5.8.2. Assainissement

Les latrines rencontrées sont de simples fosses dans le sol, entourées de clôtures de feuilles de bananier ou de murets en adobe, sans toiture.

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Bien qu’en moyenne 89% de la population (93% dans la ZS de Kalehe et 86% dans la ZS de Minova) ait accès aux latrines, le nombre de latrines disponible n’est pas suffisant puisque certaines d’entre elles sont partagées entre 3 et 10 ménages. Les populations riveraines du Lac Kivu et quelques unes des moyens et hauts plateaux font leurs besoins dans la nature. Nous avons demandé si les populations avaient un système d’évacuation des déchets et ordures ménagères. Il s’avère que seulement 31% des interrogés gèrent leur déchets et qu’ils le font sans technique appropriée. En effet, les déchets sont souvent jetés dans les champs (100% des cas dans la ZS de Kalehe, 67% des cas dans la ZS de Minova) ou enfouis (33% des cas dans la ZS de Minova). Un fait particulier à relever est celui du marché de Minova ville où aucun système d’évacuation des déchets n’est présent. Il n’y a pas de latrines publiques dans le marché, pas de point d’eau à l’abattoir comme au marché. Aussi, les bouchers, les vendeurs, les acheteurs, les passants et les habitants environnants, utilisent la petite rivière (Kabunwa/Minova) qui traverse le dit marché pour la vaisselle, la lessive, le nettoyage des aliments dont la viande. En amont du marché, cette rivière est aussi utilisée comme dépotoir de déchets par les habitants de Minova centre.

5.9. Situation sanitaire La Zone de Santé Rurale de Minova, encore jeune avec 2,5 ans d’existence, comprend 16 aires de santé fonctionnelles et 1 hôpital général de référence géré par le Bureau Diocésain des Œuvres Médicales de Goma. La Zone de Santé Rurale de Kalehe comprend 10 aires de santé et un hôpital général de référence géré par le Bureau Diocésain des Œuvres Médicales de Bukavu. Le bureau central de la zone de santé de Minova est appuyé par l’Unicef en médicaments, celui de Kalehe est appuyé par IRC, mais il semble que dans les deux cas il y ait une rupture de stock en médicaments. Les maladies les plus fréquemment mentionnées sont le paludisme (21%) et la diarrhée (21%).

Maladies courantes Pourcentage Paludisme 21 Diarrhée 21 Fièvre typhoïde 8 Verminose 8 IRA 6 Choléra 4 Grippe 4 Malnutrition 4 Rhumatisme 4 Hernie 4 IST/Sida 4 Appendicite 2 Maladie des yeux 2 Polype 2 Syndrome gastrique 2 TBC 2 Toux 1 Rougeole 1

Tableau 31: Maladies les plus fréquentes dans les deux ZS (en %).

Les populations ne différencient pas maladies et symptômes. C’est pourquoi la diarrhée est toujours considérée comme une maladie alors qu’elle peut être un symptôme d’une pathologie médicale : verminose, gastro-entérite, etc. La rougeole et la tuberculose sont peu citées car la couverture vaccinale des femmes enceintes et des enfants de 0 à 5 ans est relativement bonne (respectivement 67% et 55%).

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Pour les traitements médicaux, les gens se rendent dans les postes de santé mais ces derniers manquant souvent de médicaments, les infirmiers référent les patients à l’hôpital de référence. Aussi, les patients doivent parfois parcourir de grandes distances pour se faire soigner.

5.10. Situation Nutritionnelle Les deux zones de santé évaluées souffrent d’un manque de personnel formé en nutrition, chacune n’ayant qu’un superviseur nutritionniste au niveau du BCZS. Aucun système de surveillance nutritionnelle n’est mis en place dans les deux zones de santé bien qu’on enregistre souvent des cas de malnutrition aigue qui sont toujours référés dans les structures de prise en charge très éloignées. Dans la zone de santé de Minova, il n’y a aucune structure de prise en charge de la malnutrition et les cas de malnutrition sont référés dans le Nord Kivu, à Kirotche (à 27 km de Minova), où il existe un CNT et au CNS de Bweremana toujours au Nord Kivu. Pour la zone de santé de Kalehe, le même problème se pose, les malnutris sont référés à l‘hôpital pédiatrique de Lwiro dans la zone de santé de Katana (Sud Kivu) à plus ou moins 32 km de Kalehe. La ZS de Kalehe compte deux CNS gérés par les religieuses dans lesquels on trouve des cas de malnutrition aiguë. Ceci est d’une part dû à l’ignorance du personnel du CNS qui ne sait pas différencier les cas de malnutrition sévère et de malnutrition modérée et qui prend en charge les deux cas de la même façon. D’autre part, les accompagnants des malnutris sont réticents à effectuer de longues distances jusqu’au lieu de référence. Afin d’avoir une idée de la situation nutritionnelle dans ces ZS, nous avons effectué un dépistage de présence d’oedèmes sur des enfants de 6 mois (65 cm) à 2 ans (85 cm) , pris au hasard dans les 13 villages enquêtés. Le tableau 32 synthétise les résultats du dépistage rapide. Parmi les dépisté, nous avons enregistré 9% de malnutris sévères selon le critère oedèmes. Ce taux est très élevé, mais il faut prendre en considération que ces résultats ont été obtenus sur un échantillon non représentatif, et ne peuvent avoir valeur de prévalence pour les 2 zones. Il est recommandé de réaliser des enquêtes nutritionnelles pour obtenir une estimation fiable du taux de malnutrition aigue.

Zone de Santé Villages

Nombre de cas dépistés

Nombre de cas d’oedèmes

% des cas d'oedèmes

Kalehe/centre 12 2 16.7% Muhongoza 11 1 9.1% Mungwahwere 9 1 11.1% Nyabibwe 20 0 0.0%

Kalehe

Nyamukubi 9 1 11.1% Total Kalehe 61 5 8.2%

Kalungu 10 2 20.0% Budondo 10 0 0.0% Bwisha 11 3 27.3% Tchebumba 16 2 12.5% Kinyezire 10 0 0.0% Kitembo 9 0 0.0% Numbi 10 0 0.0%

Minova

Nyamasasa 9 1 11.1% Total Minova 85 8 9.4% Total sur les 2 zones 146 13 8.9%

Tableau 32 : Synthèse du dépistage rapide MUAC de l'état nutritionnel des enfants de moins de 85cm dans les deux ZS

Après le départ de l’ONG Vision Mondiale en 2005 dans la zone de santé de Minova, aucune enquête nutritionnelle anthropométrique classique n’a été effectuée, seules quelques évaluations rapides ont été menées par certaines organisations :

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• en novembre 2007, MSF-E a organisé une évaluation rapide auprès des enfants autochtones et déplacés des localités de Ruhunde et Nyamasasa âgés de 6-59 mois (65-110 cm de taille) sur la technique de MUAC. Les résultats montrent que la situation de la malnutrition aiguë était inférieure à 3% à Ruhunde comme à Nyamasasa. • en janvier 2008, le PRONANUT/ Sud Kivu et UNICEF ont mené une évaluation rapide dans les localités de Bulenga, Bwisha, Minova et Buhumba sur 960 enfants avec prélèvement du MUAC. Les résultats de cette évaluation montrent des taux de malnutrition aiguë sévère de 9,5 %, des taux de malnutrition modérée de 19,5%. (Résultat communiqué lors de la réunion de coordination OCHA du 15 février 2008). Dans la ZS de Kalehe, deux enquêtes nutritionnelles ont été menées en 2005 et en 2007, les résultats de ces enquêtes sont résumés dans le tableau 33. Organisation Année Malnutrition Aiguë

Modérée Malnutrition Aiguë Sévère

Malnutrition Aiguë Globale

Œdèmes

Malteser 2005 2,4% 1,1% 3,5% -------- Caritas Bukavu Avril 2007 2,3% 3,0% 5,3% 2%

Tableau 33 : Résultats des enquêtes nutritionnelles réalisées dans la ZS de Kalehe (Source : BCZ Kalehe).

Le BCZ de Minova nous a donné des informations sur les cas de malnutrition provenant de la ZS de Minova, pris en charge au mois de mai 2007 dans le CNT de Kirotche (N Kivu) et entre janvier et avril 2007 dans le CNS de Bweremana (N Kivu) : 33 cas de malnutrition sévère ont été pris en charge à Kirotche et 197 cas de malnutrition modérée ont été pris en charge à Bweremana. Le tableau 34 reprend les cas de malnutrition aiguë sévère de la ZS de Kalehe détectés et référés au CNT de Katana entre octobre et décembre 2007. Au total, parmi les 1173 cas détectés, 119 ont été référés au CNT de Katana.

Nombre détecté Total Nombre référé

Lieu de référence Mois

Stade I Stade II Stade III Octobre 205 82 44 331 21 CNT/ Lwiro-Katana à 32km Novembre 155 97 36 288 26 CNT/Lwiro-Katana à 32km Décembre 319 152 83 554 73 CNT/Lwiro-Katana à 32km TOTAL 679 331 163 1173 119

Tableau 34 : Les cas de malnutrition de la ZS de Kalehe référés au CNT de Katana entre octobre et décembre 2007 (Source : BCZ Kalehe).

A la vue de ce qui précède, il s’avère que la situation nutritionnelle dans les zones de santé de Kalehe et de Minova n’est pas bonne. Afin d’avoir une vision globale sur l’état nutritionnel des populations il faudrait mener une enquête nutritionnelle anthropométrique dans ces deux ZS. De plus, il faudrait mettre en place un système de surveillance nutritionnelle.

5.11. Situation sécuritaire D’après la population, la situation sécuritaire était difficile pendant la présence de la 14ème brigade intégrée dans la ZS de Minova. Pendant la mission d’évaluation, nous avons observé le mouvement de plusieurs convois militaires (et e leur famille) de la 14ème brigade. En effet, cette dernière à été délocalisée à Kabare et remplacée par la 8ème brigade intégrée à Numbi et la 16ème brigade intégrée à Minova. La population se sent soulagée par ces changements de brigade. Cependant, les exactions (pillages, viols, tracasseries, meurtres) envers la population continuent du fait de la présence de différents groupes armés dans la zone. La situation dans ces zones reste donc instable du fait de la poursuite de combats sporadiques au Nord Kivu en attendant les retombées de l’accord passé à Goma en janvier lors de la conférence de paix.

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5.12. Différents problèmes rencontrés des populations Parmi les interrogés, 60% estiment qu’ils rencontrent des problèmes. Les principaux problèmes rencontrés par la population (figure 7) concernent plusieurs domaines, dont les principaux sont l’agriculture et la pêche (35%), la santé (24%), l’eau et l’assainissement (16%).

02,5

57,510

12,515

17,520

22,525

27,530

32,535

agric

ulture

et pê

che

santé

eau e

t ass

ainiss

ment

educ

ation

acce

ssibi

lité

econ

omie

nutrit

ion

insécu

rité

%

Figure 7: Principaux problèmes rencontrés par les populations dans les deux ZS.

Dans le domaine agriculture et pêche, on retrouve le manque d’intrants (semences, outils, produits phytosanitaires), les maladies phytosanitaires, l’insuffisance des terres et la pauvreté des sols. Les problèmes relatifs à la santé concernent le manque de structures sanitaires et le manque de soins de qualité. Ceux relatifs à l’eau et l’assainissement concernent le manque d’eau potable, et la présence de sources d’eau non captée ou non aménagées. Les problèmes d’accessibilité concernent à la fois l’accessibilité physique (mauvais état des routes) et l’accessibilité administrative (la ville de Bukavu, le chef lieu de la province, est éloignée de la ZS de Minova). L’insécurité vient parmi les dernières contraintes citées, en effet, la situation s’est améliorée avec le remplacement de la 14ème brigade intégrée.

5.13. Les acteurs intervenant dans les deux zones de santé Le tableau 35 montre les différents intervenants présents sur les deux zones de santé et les actions menées.

ONG Domaines d’intervention Zones d’intervention

IRC Santé, Eau et assainissment développement communautaire, Urgence, VVS Kalehe et Minova

Caritas/Goma Vivres MinovaCaritas/Bukavu Vivres KaleheMSF – Espagne Santé Minova

CICR NFI, ENA, semences et outils Kalehe/Nyabibwe et

MinovaBDOM/Goma Santé MinovaOxfam quebec Eau et assainissement Minova/NyamasasaBDOM/Bukavu Santé KalehePMU VVS KaleheSolidarité Internationale NFI Minova

Tableau 35 : Les différents intervenants dans les deux ZS.

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Parmi ces intervenants, seuls trois sont basés dans le territoire de Kalehe : - MSF-Esapgne à Minova - Oxfam-Québec à Nyamasasa - IRC à Kalehe Les autres intervenants sont soit basés à Bukavu (Caritas-Bukavu, CICR, PMU, BDOM-Bukavu) soit à Goma (Caritas-Goma, BDOM-Goma, Solidarité Internationale) et font des aller retours vers ces zones de santé. Certains travaillent seuls et d’autres en partenariat avec des ONG locales et des structures étatiques. Il y a également plusieurs ONG locales qui interviennent : CADRE, ANAMAD, APPROS, APRODEPED, CADERCO, GALE, PAIDEK, PRODES, 5ème CELPA. Pour le moment, aucun acteur n’intervient dans le domaine de la nutrition, de l’éducation et de la réhabilitation des infrastructures. De plus, il y a peu d’interventions en sécurité alimentaire malgré l’ampleur des problèmes existants et la superficie de la zone.

6. CONCLUSION La diminution de la production agricole, liée d’une part aux maladies phytosanitaire et d’autre part à l’accès limité à la terre, limite la part de vente des produits agricoles. Ceci accentue le manque de revenus au sein des ménages qui doivent prioriser leurs dépenses. En effet, comme les revenus sont faibles pour couvrir tous les besoins, certains ménages n’envoient pas leurs enfants à l’école. D’autre part, certains sont obligés de vendre leurs biens pour se procurer de la nourriture, et donc décapitalisent. Les populations vivent avec des installations sanitaires inadaptées, ce qui rend les populations vulnérables aux maladies, en particulier les enfants. Tous les facteurs menant à la malnutrition sont rassemblés dans les zones enquêtées : l’accès limité aux revenus qui ne permet pas aux populations d’acheter une nourriture adaptée, le faible niveau d’éducation qui limite les connaissances sur les pratiques d’allaitement et d’hygiène ainsi que sur une diète équilibrée, et un environnement sanitaire insalubre.

7. RECOMMANDATIONS -- LLuutttteerr ccoonnttrree llaa mmoossaaïïqquuee dduu mmaanniioocc eett llee wwiilltt dduu bbaannaanniieerr Les problèmes phytosanitaires comme la mosaïque et du manioc et le wilt du bananier sont une plaie pour les agriculteurs des ZS de Kalehe et Minova, alors que ces deux cultures sont primordiales pour les populations d’un point de vue alimentaire et économique. Il est donc souhaitable de lutter contre ces fléaux à travers la distribution de boutures saines de manioc accompagnée d’une sensibilisation sur la maladie et sa propagation, et l’assainissement des bananeraies par une substitution temporaire des bananiers par des cultures vivrières, accompagné de sensibilisation sur la maladie et sa propagation. -- FFaavvoorriisseerr ddeess pprraattiiqquueess pprréésseerrvvaattrriicceess ddee ll’’eennvviirroonnnneemmeenntt La déforestation et les pratiques culturales mises en place mettent en danger l’écosystème dans lequel les populations évoluent. De plus, les terres disponibles sont limitées et des problèmes d’infertilité du sol sont présents. Il faudrait donc sensibiliser les populations sur la fragilité de leur milieu, leur montrer des pratiques culturales adaptées (maximisation de la fertilité du sol, association de cultures, lutte phytosanitaire naturelle, plantation en courbe de niveau), ainsi que favoriser la cultures d’espèces à cycle court (maraichage, légumineuses). -- MMeenneerr uunnee eennqquuêêttee nnuuttrriittiioonnnneellllee aanntthhrrooppoommééttrriiqquuee ddaannss lleess ddeeuuxx zzoonneess ddee ssaannttéé Les différentes évaluations rapides menées par différents intervenants montrent des taux de malnutrition non négligeables. De plus, les cas de malnutrition, lorsqu’ils sont découverts, sont soit référés au Nord Kivu, soit pris en charge dans des structures non adaptées (ex: malnutris sévères pris en charge dans des CNS). Aussi, il est urgent que les ONG spécialisée en nutrition puissent conduire des enquêtes nutritionnelles afin d’avoir une vision claire de la situation nutritionnelle des populations dans ces zones, et développer des programmes de prise en charge de la malnutrition le cas échéant.

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- DDéévveellooppppeerr uunn ssyyssttèèmmee ddee ssuurrvveeiillllaannccee nnuuttrriittiioonnnneellllee La malnutrition dans ces zones est une réalité mais son dépistage est incertain. Il serait donc souhaitable d’encourager la mise en place d’un système de surveillance nutritionnelle à travers la formation de relais communautaires et la mise en place de comités locaux de nutrition. - AAmméélliioorreerr ll’’aaccccèèss àà ll’’eeaauu ppoottaabbllee eett aauuxx llaattrriinneess eett mmeettttrree eenn ppllaaccee ddeess pprrooggrraammmmeess dd’’éédduuccaattiioonn àà ll’’hhyyggiièènnee eett àà llaa ssaannttéé. Les populations consomment de l’eau de bornes fontaines endommagées ou de sources non captées qui ne sont pas saines. De plus, le manque de latrines et d’éducation à l’hygiène augmente le risque de maladies, ce qui augmente également le risque de malnutrition. Enfin, les populations ont une mauvaise gestion des déchets et vivent souvent dans des conditions insalubres. Il est donc important que les ONG spécialisées en eau et assainissement s’attèlent à la réhabilitation des bornes fontaines et des sources captées, ainsi qu’au captage de sources et à la construction de latrines dans les zones enquêtées, ainsi qu’à l’éducation à l’hygiène. - RReennffoorrcceerr ll’’aaiiddee hhuummaanniittaaiirree lliiééee aauuxx ddééppllaacceemmeennttss ddee ppooppuullaattiioonn Afin que l’assistance humanitaire apportée soit efficace il est nécessaire que la coordination entre acteurs soit renforcée (par rapport au type et au lieu d’intervention), et que plus d’acteurs interviennent dans la zone afin de couvrir tous les besoins identifiés (sécurité alimentaire, eau et assainissement, nutrition). De plus, l’accueil de déplacés représentant un poids pour les familles d’accueil, l’appui à ces dernières, à travers des distributions de semences et outils par exemple, permettrait d’éviter de fragiliser davantage leur sécurité alimentaire. Enfin, l’afflux de déplacés continuant, il est primordial de soutenir les infrastructures existantes pour faire face à l’augmentation de population.

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ANNEXE 1 : Questionnaire village (FGD) Date : / /2008 Nom enquêteur : Informations générales Village: Territoire : ZS : AS : GPS: x:_________ y:_________

Population totale (ménages) : Taille ménage moyen :

Population Utiliser le proportional piling ! % Hommes Femmes Enfants

Ethnies & statut : Utiliser le proportional piling ! Ethnies % Statut % Résident

Déplacé

Rapatrié spontané

Rapatrié assisté (HCR)

Retourné interne

Refugié

Différences entre ethnies ? Oui Non

Si oui, lesquelles ?_________________________________

_________________________________________________

Différences entre statuts ? Oui Non

Si oui, lesquelles ?_____________________________

____________________________________________

Mouvement de population Nombre de ménages vivant ici avant le conflit?_________________

Nombre de ménages s’étant déplacé? _________________________

Lieu de déplacement?__________________________________________________

Date de retour/ Perspectives de retours ? ______________________________________

S’il y a des déplacés dans le village, d’où viennent-ils ?___________________

Depuis combien de temps les déplacés sont-ils présents :

<1 mois entre 1 et 3 mois entre 3 et 6 mois

S’il y a des déplacés, sont ils : regroupés dans un camps dans des familles d’accueil

regroupés dans les écoles/églises

Existe-t-il un système d’enregistrement des déplacés ? Oui non

Si oui, par qui est-il effectué? ________________________________________________________

Existe-t-il une assistance pour les déplacés ? Oui non

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Si oui, quoi, par qui et quand : Distribution vivres :

Organisation : Fréquence : Dernière distribution : Distribution non vivres :

Organisation : Fréquence : Dernière distribution : Distribution eau :

Organisation : Fréquence : Dernière distribution : Assistance médicale :

Organisation : Fréquence : Dernière distribution : Autre (préciser) : _______________________

Organisation : Fréquence : Dernière distribution :

Sécurité alimentaire

Sources de nourriture (%) Agriculture Élevage Pêche Cueillette Achat Don Emprunt Aide

alimentaire Autre (spécifier)

%

Si aide alimentaire : Quoi ? _______________________________________

De quelle ONG ? _______________________________

Quand a lieu la période de soudure ? ___________________________________

Quel est l’aliment de base (repas type) _________________________________________________

Existe-t-il un marché dans le village ? Oui Non Si oui, a quelle fréquence ? ________________________________________________________ Si non, où vous approvisionnez-vous ? ___________________________________________ Y a-t-il de la nourriture disponible sur le marché ? Oui Non Si oui : Céréales Viandes Fruits Nourriture importée Nourriture de cueillette

Sources de revenus Quelles sont les activités qui génèrent des revenus dans le village ? (Remplir le tableau)

Source de revenus % Activité 1 :

Activité 2 :

Activité 3 :

Activité 4 :

Activité 5 :

Activité 6 :

Autre (spécifier)

Sources de dépenses Quelles sont vos principales dépenses ? (Proportions)

Alimentation Santé Education Habillement Habitation Social Equipement productif

Autres (preciser)

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Agriculture Pratiquez-vous l’agriculture dans ce village ? Oui Non Comment accède-t-on à la terre dans ce village?

Héritage achat location attribution par chef village métayage

Autres (préciser) : ________________ Quelles sont les principales cultures du village ? (Classer par ordre d’importance ! 1= la plus importante)

Manioc Arachide Banane Maïs Haricot Soja Autre (préciser) :

Dans quel type d’endroit cultivez-vous ? Colline plaine marais forêt autre (préciser) : ____________________________ Surface cultivée :

Cult. 1

Cult. 2 Cult. 3 Cult. 4 Cult. 5

%

Origine des semences/boutures (proportional pilling) Semences Stock Achat Echange Prêt Don Autre (préciser) Culture 1

Culture 2 Culture 3 Culture 4 Culture 5

Utilisation de la production (proportions pour les principales cultures) Consommation Vente Stock Troc Remboursement Dons Culture 1 Culture 2 Culture 3 Culture 4 Culture 5

Calendrier agricole : Combien de saisons culturales faites-vous par an? 1 2 3 Saison A :

Préparation champs (mois) _______________ Semis (mois) : ________________ Récolte (mois) : ____________

Cultures possibles : manioc arachide mais haricot soja autre (préciser) : _____________________________________ Saison B :

Préparation champs (mois) _______________ Semis (mois) : ________________ Récolte (mois) : ____________

Cultures possibles : manioc arachide mais haricot soja autre (préciser) : _____________________________________ Saison C :

Préparation champs (mois) _______________ Semis (mois) : ________________ Récolte (mois) : ____________

Cultures possibles : manioc arachide mais haricot soja autre (préciser) : _____________________________________

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Calamités naturelles et Problèmes phytosanitaires : Y a-t-il des événements passés qui ont eu un impact sur les cultures ? Oui Non Si oui, de quel type ? Sécheresse Maladies Inondation Insectes Autres (à préciser) ___________

Êtes-vous affecté par la mosaïque du manioc ? Oui Non Si oui, - quel pourcentage de la surface totale cultivée est affecté ? ____________ - quel pourcentage de la population est affecté ? ____________ - comment faites-vous face à ce problème ? ____________________________________ ________________________________________________________________________ Êtes-vous affecté par le wilt du bananier ? Oui Non Si oui, - quel pourcentage de la surface totale cultivée est affecté ? ____________ - quel pourcentage de la population est affecté ? ____________ - comment faites-vous face à ce problème ? ____________________________________ ________________________________________________________________________ Avez-vous des problèmes phytosanitaires avec d’autres cultures ? Oui Non Si oui, quelle culture et quel pourcentage de la surface totale cultivée est affecté et depuis quand ? Quelles sont les principales contraintes liées à l’agriculture ? accès aux intrants main d’œuvre

accès a la terre facteurs climatiques maladies phytosanitaires ravageurs autre (préciser)________________

Elevage : Pratiquez-vous l’élevage dans ce village ? Oui non Proportion d’éleveurs dans le village/population totale (proportional pilling) : _________________ Type d’élevage Chèvre Mouton Vache Cochon Volaille Autre (préciser) Oui/Non

Nombre de têtes

/éleveur

Quelles sont les maladies prédominantes du bétail ? __________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________ Quelles sont les principales contraintes liées à l’élevage ? maladies alimentation vols

parcours gardiennage autres (préciser) Pisciculture/Pêche : Pratiquez-vous la pisciculture/pêche dans ce village ? Oui Non Si oui, ou ? Étang Rivière Lac Eau et assainissement : Quels sont les points d’eau disponibles ? (L=lavage; B=boisson; C=cuisine); S = saison sèche, P = saison pluies

Type (préciser le type point d’eau)

Saison Utilisation Distance (en temps)

point 1

point 2

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point 3

Point 4

Point 5

Quel récipient utilisez-vous pour puiser de l’eau ? (préciser la contenance) : _________________________________________________________________________________ Combien de récipients remplissez-vous par jour ? _________________________________________ Qui va puiser l’eau ? homme femme enfants

Comment est la qualité de l’eau ? bonne moyenne mauvaise

Comment est la quantité d’eau disponible ? Bonne moyenne mauvaise

Nombre et type de latrine ?

nature latrines familiales latrines communautaires autre (préciser) _______________

Si latrine communautaire, Nombre de ménages par latrine ? : __________

Existe-t-il un système d’évacuation des déchets et ordures ménagères ? oui non

Si oui, lequel ? enfouissement incinération compostage autre (préciser) _______________

Santé : Quelles sont les principales maladies rencontrées pendant l’année?

Maladies Personne concernée (A= adultes ; E=

enfants)

Dans le village existe-t-il des services prénatals ? Oui Non Si oui, lesquels ?___________________________________________________________________ Dans le village existe-t-il des services postnatals ? Oui Non Si oui, lesquels ? ___________________________________________________________________ Est-ce que les vaccinations sont faites ? Oui Non Si oui, quel est le taux de couverture vaccinale en routine? Les enfants ont-ils une fiche infantile ? Oui Non Le village a-t-il connu de récentes épidémies ? Oui non Si oui, lesquelles et quand? ___________________________________________________________

_________________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________________

Existe –t’il dans le village : poste de santé centre de santé hôpital Nutrition :

Existe-t-il des cas de malnutrition dans le village ? Oui Non Si oui, combien ? ___________________________________________________________________ Existe-t-il des services de prise en charge de la malnutrition aigue ? Oui Non

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Si oui, par qui sont-ils gérés ? ______________________________________________________ Existe-t-il des nutritionnistes/ agents formés sur la nutrition dans le village ? Oui Non

Stratégies de survie : Quelles stratégies de survie la population adopte-t’elle (préciser la stratégie selon les circonstances) ?

réduction quantité nourriture réduction nombre de repas réduction du nombre de personnes mangeant vente de biens (préciser) ________________ vente de main d’œuvre immigration saisonnière

extraction minière collecte et vente de bois

fabrication et vente de charbon autre (préciser)

_______________________

Quels sont les principaux problèmes qui vous préoccupent actuellement (Lister par ordre d’importance) ?

1) ______________________________________________ 2) ______________________________________________ 3) ______________________________________________ 4) _______________________________________________ 5) _______________________________________________

Assistance humanitaire : Des ONG interviennent-elles dans le village ? Oui Non Si oui, qui et que font-elles ?

_______________________ agriculture pêche/pisciculture élevage santé éducation eau/assainissement réhabilitation route logement nutrition non vivres

_______________________ agriculture pêche/pisciculture élevage santé éducation eau/assainissement réhabilitation route logement nutrition non vivres

_______________________ agriculture pêche/pisciculture élevage santé éducation eau/assainissement réhabilitation route logement nutrition non vivres

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ANNEXE 2 : Questionnaire ménage Date : / /2008 Nom enquêteur : Village AS : ZS : Territoire : Informations générales Groupe ethnique : Sexe de l’enquêté : masculin féminin Age : ___________ Identification du ménage • Chef de ménage : homme femme

•Accueillez-vous des déplacés ? Oui Non

Si oui, combien ? ___________________ Depuis quand les accueillez-vous ? ______________

Quelle était la taille du ménage avant l’accueil de déplacés ? __________________________

• Nombre de personnes vivant dans la maison : ______________________________ •Description du ménage (personnes partageant la même gamelle!):

Enfant < 5ans Enfant 5- 18 ans Homme > 18 ans Femme > 18 ans

• Statut du ménage

Résident Réfugié Déplacé Retourné interne Rapatrié spontané Rapatrié assisté (HCR)

•Si non résident, quel est votre lieu d’origine (pays/province/territoire/ville ou village) : _______________ Quand êtes-vous arrivé (année/mois)? ________________________________ Pourquoi avez-vous quitté votre lieu d’origine?

guerre opportunité de travail rejoindre la famille autre (préciser) _________________________________

Sécurité alimentaire

Sources de nourriture (%) Agriculture Élevage Pêche Cueillette Achat Don Emprunt Aide

alimentaire Autre (spécifier)

%

Si aide alimentaire : Quoi ? _______________________________________

De quelle ONG ? _______________________________

Combien de temps dure la ration ? ________________

Quand a lieu la période de soudure ? ___________________________________

Nombre de repas/jour pendant la période de soudure : 1 2 3 >3

Nombre de repas/jour hors période de soudure : 1 2 3 >3

Quel est l’aliment de base (repas type) __________________________________________________

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Sources de revenus Avez-vous des revenus (même minimes) ? Oui Non Si oui, quelles sont les activités qui génèrent des revenus ? (Remplir le tableau)

Source de revenus % Activité 1 :

Activité 2 :

Activité 3 :

Activité 4 :

Activité 5 :

Activité 6 :

Autre (spécifier)

Quel est votre revenu moyen mensuel ? ______________________________

Quel est votre revenu minimum mensuel ? ____________________________

Quel est votre revenu maximum mensuel ? ____________________________

Sources de dépenses Quelles sont vos principales dépenses ? (Proportions)

Alimentation Santé Education Habillement Habitation Social Equipement productif

Autres (preciser)

Agriculture Pratiquez-vous l’agriculture ? Oui Non Comment accédez-vous a la terre?

Héritage achat location attribution par chef village métayage

Autres (préciser) : ________________ Quelles sont vos principales cultures? (Classer par ordre d’importance ! 1= la plus importante)

Manioc Arachide Banane Maïs Haricot Soja Autre (préciser) :

Surface cultivée :

Culture 1

Culture 2 Culture 3 Culture 4 Culture 5

Surface (preciser l’unite!)

Rendement moyen/Ha (preciser l’unite!)

%

Origine des semences/boutures (proportional pilling) Semences Stock Achat Echange Prêt Don Autre (préciser) Culture 1 Culture 2 Culture 3 Culture 4 Culture 5

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Utilisation de la production (proportions pour les principales cultures) Consommation Vente Stock Troc Remboursement Dons Culture 1 Culture 2 Culture 3 Culture 4 Culture 5

Calamités naturelles et Problèmes phytosanitaires : Y a-t-il des événements passés qui ont eu des impacts sur les cultures ? Oui Non Si oui, de quel type ? Sécheresse Maladies Inondation Insectes Autres (à préciser) ___________

Êtes-vous affecté par la mosaïque du manioc ? Oui Non Si oui, - quel pourcentage de la surface totale cultivée est affecté ? ____________ - quel pourcentage de la population est affecté ? ____________ - comment faites-vous face à ce problème ? ____________________________________ ________________________________________________________________________ Êtes-vous affecté par le wilt du bananier ? Oui Non Si oui, - quel pourcentage de la surface totale cultivée est affecté ? ____________ - quel pourcentage de la population est affecté ? ____________ - comment faites-vous face à ce problème ? ____________________________________ ________________________________________________________________________ Avez-vous des problèmes phytosanitaires avec d’autres cultures ? Oui Non Si oui, quelle culture et quel pourcentage de la surface totale cultivée est affecté et depuis quand ? Quelles sont les principales contraintes liées à l’agriculture ? accès aux intrants main d’œuvre

accès a la terre facteurs climatiques maladies phytosanitaires ravageurs autre (préciser)________________

Elevage : Pratiquez-vous l’élevage? Oui non Type d’élevage Chèvre Mouton Vache Cochon Volaille Autre (préciser) Cette année

L’an dernier a la même

époque

Quelles sont les principales contraintes liées à l’élevage ? maladies alimentation vols

parcours gardiennage autres (préciser) Pisciculture/Pêche : Pratiquez-vous la pisciculture/pêche? Oui Non Si oui, ou ? Étang Rivière Lac Si pisciculture, d’ou viennent les alevins? ______________________________ Quelles sont les principales contraintes liées à la pisciculture/pêche ? équipement vols

autre (préciser) ______________________

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Eau et assainissement : Ou puisez-vous l’eau de boisson ?

Type de point d’eau Récipient utilisé

pour puisage

Nombre de

récipients puises

par jour

Eau de boisson

Eau de cuisson

Eau de lavage

Qui va puiser l’eau ? homme femme enfants

Comment est la qualité de l’eau ? bonne moyenne mauvaise

Comment est la quantité d’eau disponible ? Bonne moyenne mauvaise

Nombre et type de latrine ?

nature latrines familiales latrines communautaires autre (préciser) _______________

Si latrine communautaire, Nombre de ménages par latrine ? : __________

Nutrition : Durant les 7 derniers jours, combien de jours avez-vous consommé les aliments suivants ?

Fréquence Origine Fréquence Origine Céréales 0 à 7 Légumes Riz Tomates Sorgho Oignons Maïs Choux Pain Feuilles Farine de blé Autres légumes Autres céréales

Fruits

Tubercules Bananes Pommes de terre Mangues Patate douce Oranges Igname Ananas Manioc Autres fruits Taro Autres tubercules Proteínas animales boeuf, mouton Légumineuses volaille Arachide Poisson séché Haricots Poisson frais Pois Oeufs Lentilles Produits laitiers Graisses Lait caillé Beurre Lait en poudre Huile végétale Huile de palme Sucre Pâte d’arachide sucre Autres Sel

Origine : 1. autoproduction / 2. Achat / 3. Don / 4. Cueillette

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Jusqu’à quel âge vos enfants sont nourris de cette manière : chiffre en mois ! Allaitement exclusif Allaitement + complément* Repas familial

Stratégies de survie : Quelles stratégies de survie adoptez-vous (préciser la stratégie selon les circonstances) ?

réduction quantité nourriture réduction nombre de repas réduction du nombre de personnes mangeant vente de biens (préciser) ______________ vente de main d’œuvre immigration saisonnière

extraction minière collecte et vente de bois

fabrication et vente de charbon autre (préciser) ____________________

Quels sont les principaux problèmes qui vous préoccupent actuellement (Lister par ordre d’importance) ?

6) ______________________________________________ 7) ______________________________________________ 8) ______________________________________________ 9) _______________________________________________ 10) _______________________________________________

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