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Paris, le 24 juin 2017
RAPPORT
DU COMITE TECHNIQUE DE SUIVI DES INCIDENCES
DE LA FERMETURE DES VOIES SUR BERGES RIVE DROITE
La création de la nouvelle aire piétonne des voies sur berges rive droite, s’inscrit dans
une nouvelle logique de répartition des usages de l’espace public à Paris et de lutte contre la
pollution par la réduction des véhicules motorisés en centre-ville.
Cette décision de la ville, qui supprime la circulation des véhicules motorisés sur cet
axe emprunté chaque jour par 43 000 automobilistes, a impliqué une mise en œuvre
particulièrement adaptée. Au regard de ses compétences, en tant que Préfet de Police et Préfet
de zone de défense de Paris, le Préfet de Police a donné son avis conforme à ce projet sous
réserve d’un certain nombre de prescriptions. Un comité technique de suivi a notamment été
créé, afin d’évaluer, sur une période d’observation de 6 mois minimum, les impacts de ce
projet sur la circulation, la pollution atmosphérique et les nuisances sonores.
Au terme de la période d’observation, le présent rapport expose les travaux et
conclusions issus du comité technique de suivi mis en place le 3 octobre 2016.
I. RAPPEL – HISTORIQUE ET METHODOLOGIE
1) Historique
Par arrêté municipal en date du 18 octobre 2016, la maire de Paris a créé la nouvelle
aire piétonne dénommée « berges de seine-centre rive droite », qui concerne les berges dans
leur portion comprise entre le Tunnel des Tuileries, à Paris 1er
arrondissement, et le Tunnel
Henri IV, à Paris 4ème
arrondissement (voie George Pompidou). L’aménagement précité fait
l’objet d’une convention conclue entre la Ville de Paris et Ports de Paris, les berges relevant
du domaine public fuvial.
Conformément à l’article L2512-14 du CGCT, l’arrêté de la Maire de Paris a fait
l’objet d’un avis conforme du Préfet de Police, cet axe faisant partie de ceux permettant la
continuité des itinéraires principaux où les règles de circulation et de stationnement sont
déterminées par la maire de Paris après avis conforme du préfet de police. Cet avis conforme
était assorti des prescriptions suivantes :
2
- Création d’un comité technique de suivi pour une période d’observation de 6 mois au
moins, composé de représentants des différents acteurs institutionnels (conseil
régional, métropole, conseils départementaux, chambre de commerce et d’industrie,
usagers…). Il a pour mission de recueillir la globalité des informations disponibles
quant aux impacts de la fermeture, de les analyser et de proposer toutes mesures
susceptibles d’en améliorer les incidences;
- maintien d'un accès permanent et immédiat des services d’urgence et de police à la
voie sur berge avec le maintien d’une voie de circulation pour leurs véhicules ;
- maintien de la réversibilité de cette voie;
- adaptation de la programmation des chantiers (plan Vélo, Zones 30, Aménagements
des places,…) sur les axes impactés par la voie à la circulation de la voie sur berge.
Dans son arrêté, la maire de Paris a pris l’engagement de tenir compte des propositions
du préfet de police issues du comité technique de suivi.
2) Méthodologie
Le comité technique de suivi a été mis en place le 3 octobre 2016. Sa mission a été de
recueillir les données relatives à l’impact sur le trafic routier, les niveaux de pollution et les
nuisances sonores. Sur la base de l’analyse de ces données, le comité est chargé d’établir des
recommandations.
Le comité est composé des services de l’Etat, des services opérationnels de la
Préfecture de Police, des collectivités territoriales, des établissements publics et associations
chargées d’une mission de service public et de deux associations représentant les usagers. Il
s’est réuni tous les 2 mois depuis sa création. En parallèle de ces réunions bimestrielles, le
Préfet de Police a souhaité un suivi mensuel des principaux indicateurs.
Chaque entité étatique ou locale concernée a mis en place une méthodologie propre
pour recueillir les données. Sur instructions du préfet de police, un travail d’harmonisation de
recueil des données a été réalisé pour assurer une meilleure lisibilité des résultats. Au cours
des débats, des données complémentaires ont été souhaitées et fournies.
L’ensemble des données fournies a été systématiquement mis en ligne sur le site
internet de la préfecture de police ; ce qui les rend accessibles au grand public.
II- ANALYSES DES EVOLUTIONS CONSTATEES
1) Les données relatives au trafic routier régional
Ces données ont été recueillies et analysées par la Direction Régionale et
Interdépartementale de l’Equipement et de l’Aménagement d’Ile de France (DRIEA). Son
objectif était d’évaluer l’impact de la fermeture à la circulation de la voie sur berges – rive
droite sur le réseau routier national.
3
Pour son analyse, la DRIEA a fait l’hypothèse que les usagers seraient susceptibles de
modifier leur itinéraire en passant par l’autoroute A86. Dans ce cas, le trafic serait
susceptible :
- d’augmenter sur A86 au Nord et/ou au Sud ;
- de baisser sur les radiales de l’Ouest francilien à l’arrivée sur le boulevard
périphérique parisien (A13 et A14), sur la radiale de l’Est à proximité du boulevard
périphérique parisien (A4) et sur la RN118.
De septembre 2016 à mai 2017, globalement, le trafic a eu tendance à baisser sur
l’A86 Nord. L’hypothèse de report de trafic sur cet axe n’est donc pas corroborée.
L’augmentation de trafic sur l’A86 Sud, dans les deux sens, le matin comme le soir,
n’est pas accompagnée de la même tendance sur l’A86 Sud-Est qui, au contraire, est à la
diminution dans les deux sens le matin et à la diminution vers Paris uniquement le soir. De
plus, l’ampleur de l’augmentation est modeste (entre +189 et +111 véh/h).
A86 SUD EXTERIEUR A86 SUD INTERIEUR
Sur les radiales A13 et A14, les évolutions de trafic ne sont pas significatives. Sur
l’A4, on observe une baisse significative le matin vers la province tandis que les évolutions du
trafic sur l’A4 vers Paris ne sont pas significatives.
Sur la RN118 Nord, le trafic baisse le soir dans les deux sens, de manière significative
vers Paris. Le matin, il augmente vers Paris alors qu’il diminue de manière significative vers
la province.
Aucune tendance franche ne se dégage à l’issue des 8 mois d’observation, mise à part
l’augmentation avérée du trafic sur l’A86 Sud. Cet éventuel report sur l’A86 reste limité
et absorbable par la capacité de l’infrastructure, aucune formation de congestion
n’ayant été constatée à cet endroit.
4
2) Les données relatives au trafic routier parisien
Les données relatives au trafic parisien sont recueillies et analysées par la Direction de
la Voirie et des Déplacements de la Mairie de Paris.
Dans le cadre de l’étude d’impact, la Ville de Paris a sollicité une étude réalisée par la
société SYSTRA, visant à évaluer les conséquences, sur le trafic dans Paris, de la fermeture à
la circulation de la voie sur berges rive droite. Cette étude intégrait d’autres projets
d’envergure de la Ville prévus en 2016 et 2017 pour analyser leur effet cumulatif. Elle
décrivait dans ses résultats une situation dégradée en termes de difficultés de circulation sur
les deux axes principaux de report (quais hauts et le bd Saint Germain) mais acceptable et
stabilisée à 6 mois en raison des changements de comportement des automobilistes.
Dans le cadre des travaux du comité, l’objectif a été de vérifier la conformité des
résultats de l’étude SYSTRA avec la réalité.
Depuis janvier 2017, la ville analyse l’évolution des volumes de trafic et des temps de
parcours. La combinaison de ces deux données permet d’évaluer le niveau de congestion. Les
évolutions sont appréciées dans le temps, entre septembre 2016 et mai 2017, mais aussi par
rapport à l’année précédente.
Evolution du volume de trafic
Avant la fermeture de la VGP, le trafic à l’heure de pointe était en moyenne de
1.300 véhicules/heure le matin (HPM) et 1600 véhicules/heure le soir (HPS) sur les quais
hauts et de 1.300 véhicules/heure le matin et 1.900 sur le boulevard St Germain.
L’étude SYSTRA estimait à 2.220 le nombre de véhicules/heure en HPM sur les quais
hauts et à 1.747 sur le boulevard Saint-Germain ; en HPS, son estimation est de 2.664 pour les
quais hauts et de 1.990 pour le boulevard Saint-Germain.
Depuis le début de la période d’observation en septembre 2016 jusqu’au mois de mai,
les données recueillies par la ville concernant le trafic cumulé de septembre 2015 à mai 2017
démontrent en HPM 8h-9h un report du trafic principalement :
- sur les quais hauts rive droite (quais des Tuileries – jusqu’au quai de l’Hôtel de
Ville) : 2.233 véhicules/heure, soit +933 véhicules/heure (+72 %) par rapport à la situation
avant fermeture et correspondant à +13 véhicules/heure par rapport aux prévisions de l’étude
SYSTRA;
- sur le boulevard Saint-Germain : 1.733 véhicules/heure, soit + 433 véhicules/heure
(+ 33 %) par rapport à la situation avant fermeture et correspondant à -14 véhicules/heure
par rapport aux prévisions de l’étude SYSTRA.
Ce report de trafic est plus mesuré en HPS 18h-19h:
- sur les quais hauts rive droite : 2.091 véhicules/heure, soit +791 véhicules /heure par
rapport à la situation avant fermeture et correspondant à -573 véhicules/heure par rapport aux
prévisions de l’Etude SYSTRA ;
5
- sur le boulevard Saint-Germain : 2.024 véhicules/heure, soit +124 véhicules/heure
par rapport à la situation avant fermeture et correspondant à +34 véhicules/heure par rapport
aux prévisions de l’étude SYSTRA.
Les volumes de trafic ont augmenté par rapport à la situation existante avant la
fermeture de la VGP et demeurent contenues dans les prévisions hautes de l’étude SYSTRA.
Evolution des temps de parcours
Depuis son rapport du mois de mars, la ville de Paris présente sous forme de courbes,
l’évolution hebdomadaire des temps de parcours.
Les chiffres font apparaître que les temps de parcours cumulés en moyenne (septembre
2016 à mai 2017) sur les trajets centraux sont conformes aux prévisions de l’étude SYSTRA
voire inférieurs.
Avant la fermeture, en HPM, les temps de parcours étaient en moyenne de 13,1 mn
sur les quais hauts et 10 ,7 mn sur le Bd Saint Germain.
Les prévisions de l’étude SYSTRA établissaient des temps de parcours moyens en
HPM à 17 mn pour les quais hauts et 15 mn pour le Bd Saint Germain.
Les chiffres observés entre septembre 2016 et mai 2017, en HPM établissent des
temps de parcours en moyenne cumulée à 14,8 mn sur les quais hauts et 12,8 mn sur le
Bd Saint Germain.
Ces chiffres sont inférieurs à ceux de l’étude SYSTRA. En effet, en HPM, sur les
quais hauts rive droite et le boulevard Saint-Germain, les temps de parcours cumulés en
moyenne sont inférieurs de 2,2 mn à ceux de l’étude Systra.
Avant la fermeture, en HPS, les temps de parcours étaient en moyenne de 15,9 mn sur
les quais hauts et 10,9 mn sur le Bd Saint Germain.
Les prévisions de l’étude SYSTRA établissaient des temps de parcours moyens en
HPM à 23 mn pour les quais hauts et 17 mn pour le Bd Saint Germain.
Les chiffres observés entre septembre 2016 et mai 2017, en HPS établissent des temps
de parcours en moyenne cumulée à 21,1mn sur les quais hauts et 15,4 mn sur le Bd
Saint-Germain.
Ces chiffres sont inférieurs à ceux de l’étude SYSTRA. En effet, En HPS, ces temps
de parcours cumulés en moyenne sont inférieurs de 1,9mn sur les quais hauts et de 1,6mn sur
le boulevard Saint-Germain
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S36 S37 S38 S39 S40 S41 S42 S43 S44 S45 S46 S47 S48 S49 S50 S51 S52 S1 S2 S3 S4 S5 S6 S7 S8 S9 S10 S11 S12 S13 S14 S15 S16 S17 S18 S19 S20 S21 S22
Evolution hebdomadaire des temps de parcours (mn), quais hauts RD - Tuileries / Bourdon (HPM)
Année A - 1 Année en cours (berges fermées) SYSTRA Moy TP avant fermeture Moy TP depuis fermeture
Circ. différenciée
Vac. scol. 2017
Circ. alternée
Vac. scol. 2016
Vac. scol. 2017
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S36 S37 S38 S39 S40 S41 S42 S43 S44 S45 S46 S47 S48 S49 S50 S51 S52 S1 S2 S3 S4 S5 S6 S7 S8 S9 S10 S11 S12 S13 S14 S15 S16 S17 S18 S19 S20 S21 S22
Evolution hebdomadaire des temps de parcours (mn) quais hauts RD -Tuileries / Bourdon (HPS)
Année A - 1 Année en cours (berges fermées) SYSTRA Moy TP avant fermeture Moy TP depuis fermeture
Vac. scol. 2017
Circ. différenciée
Circ. alternée
Vac. scol. 2017
Vac. scol. 2016
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Evolution hebdomadaire des temps de parcours (mn) sur le boulevard Saint Germain (HPM)
Année A - 1 Année en cours (berges fermées) SYSTRA Moy TP avant fermeture Moy TP depuis fermeture
Vac. scol. 2017
Vac. scol. 2016
Circ. alternée
Vac. scol. 2017
Vac. scol. 2016
Circ. différenciée
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S36 S37 S38 S39 S40 S41 S42 S43 S44 S45 S46 S47 S48 S49 S50 S51 S52 S1 S2 S3 S4 S5 S6 S7 S8 S9 S10 S11 S12 S13 S14 S15 S16 S17 S18 S19 S20 S21 S22
Evolution hebdomadaire des temps de parcours (mn) sur le boulevard Saint Germain (HPS)
Année A - 1 Année en cours (berges fermées) SYSTRA Moy TP avant fermeture Moy TP depuis fermeture
Vac. scol. 2017
Circ. différenciée
Circ. alternée
Vac. scol. 2017
Vac. scol. 2016
Vac. scol. 2016
Sur l’axe de report complémentaire nord (Grands Boulevards, de Concorde à
République), les temps de parcours augmentent en HPM et en HPS : en mai 2017, ils sont
allongés de 1,7mn en HPM et de 2,9mn en HPS.
Sur celui de contournement Sud (Gallieni-Bercy), les temps de parcours sont
sensiblement identiques sauf en mai 2017 (+4,7mn en HPS).
8
De plus sur les boulevards périphériques, les évolutions constatées ne permettent pas
de conclure à un impact significatif de la piétonisation des VSB, la vitesse de l’ouvrage ayant
diminué dans son ensemble et les travaux étant nombreux sur les portes et sur les maréchaux.
.
Malgré quelques constats de dépassement, notamment au début d’application de la
mesure, les résultats des observations des 8 derniers mois sont globalement conformes à
l’étude SYSTRA.
3) Les données relatives aux conditions de circulation des véhicules de police
et des engins de secours
Les services d’urgence et de secours disposent d’un accès permanent à la voie sur
berges pour garantir leurs déplacements.
Dans le cadre des travaux du comité de suivi, l’objectif a été de veiller à ce que les
véhicules d’urgence, de secours et de police puissent circuler dans des conditions acceptables
aussi bien en surface qu’exceptionnellement sur le tronçon de la voie sur berges.
A cet effet, les services opérationnels de la Préfecture de Police (BSPP, DSPAP,
DOPC) ont réalisé des tests de déplacements hebdomadaires qui ont consisté à assurer le suivi
statistiques du délai de présentation des véhicules de secours et d’urgence.
Pour les 9 centres de secours de la BSPP à proximité des voies sur berges sur les
créneaux horaires les plus sensibles (de 8h00 à 10h00 et de 18h00 à 20h00), aucune
dégradation des temps d’intervention (présentation du 1er engin) n’est à déplorer dans le
secteur de la voie sur berges fermée ou dans tout Paris. La bonne connaissance du secteur par
la Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris lui permet d’éviter les points de congestion connus.
Le maillage des centres de secours (pas plus de 2km de distance entre eux) est également un
atout.
Le constat est identique pour les véhicules d’intervention d’urgence (véhicules de
police), qui ne relèvent pas de dégradation du temps d’intervention qui pourrait être imputable
à la création de l’aire piétonne.
Par note du 24 mai 2017, le Préfet de police a donné pour instructions de poursuivre
les tests de circulation sur la voie sur berge de la rive droite selon une fréquence mensuelle.
Aucune dégradation des temps d’intervention liés à la fermeture de la voie sur berges
n’est constatée pour les véhicules d’urgence et de secours.
9
4) Les données relatives aux transports publics
La RATP a examiné l’évolution des temps de parcours, la régularité et les pertes
kilométriques des lignes de bus parallèles à la Seine et celles traversant le fleuve (lignes
sécantes).
Sur la période d’observation (moyenne de septembre 2016 à avril 2017) comparée à la
période de référence (moyenne de septembre 2015 à avril 2016), la RATP relève que
l’augmentation des temps de parcours par tronçons est plus marquée le soir sur les lignes
parallèles à la Seine (+6mn pour la ligne 72). Cette dégradation s’estompe au fil des mois et
l’augmentation semble se stabiliser. Les lignes sécantes sont également perturbées mais de
façon moindre, en raison des difficultés de franchissement des carrefours et des ponts,
notamment le soir. Celles-ci subissent des augmentations de l’ordre de 1 à 2mn par direction.
Les indicateurs de régularité et de pertes kilométriques externes indiquent quant à eux
une situation dégradée. Cette dégradation tend à se réduire grâce au travail de régulation des
équipes de la RATP. Quant à la fréquentation, l’évolution observée est dans l’ordre de
grandeur des évolutions du trafic du réseau de bus parisien.
Variation en minute du temps de parcours RATP (heures de pointe du matin : 6h-
10h)
10
Variation en minute du temps de parcours RATP (heures de pointe du soir : 16h-
20h)
A l’échelle régionale, le STIF a relevé une fréquentation stable. Le temps de parcours
s’allonge en moyenne de 1 mn le matin et de 2-3 mn le soir. Le sens Ouest/Est est plus
pénalisé que le sens contraire.
Les données établies par la RATP qui souligne l’impact d’aléas extérieurs notamment
des travaux, font apparaître des évolutions négatives qu’elle ne qualifie cependant pas
de significatives et qui ont tendance à s’atténuer avec le temps, les carrefours constituant
sa préoccupation première.
5) Les données relatives à la pollution atmosphérique
Ces données sont recueillies par AirParif, qui dispose de 60 stations permanentes de
mesures. Dans le cadre d’une convention passée avec la Mairie de Paris, 80 points
supplémentaires de mesure ont été installés dans Paris et la proche banlieue, dont 1 point tous
les 300 mètres le long des voies sur berges.
Airparif a effectué une campagne de mesures sur la période de mi-novembre à
mi-décembre 2016. Pour apprécier les évolutions de la qualité de l’air, elle a comparé les
résultats de cette campagne avec les données du trafic de 2015 et à conditions
météorologiques constantes.
Les résultats de cette campagne hivernale ont été rendus publics début avril. Les
niveaux de pollution relevés le long du parcours, de 57 à 88 µg/m3, restent comparables aux
seuils de l’ensemble de l’agglomération, qui oscillent entre 60 et 93 µg/m3. Les niveaux les
plus hauts s’observent quais de Louvre et de la Mégisserie (80 à 90 µg/m3).
11
Les résultats mettent en évidence une amélioration de la qualité de l’air le long des
quais fermés à la circulation pouvant atteindre -25%. Une dégradation de +5 à +10 % est
observée en fin de zone piétonnisée vers l’Est parisien, au niveau du quai Henri IV puis le
long du quai de Bercy. Enfin, une dégradation de l’ordre de +1 à +5% est également constatée
sur les quais hauts, au niveau des carrefours dans la zone où la congestion s’est accrue. Des
impacts sont aussi perceptibles, mais moins marqués, sur les itinéraires de report comme le
boulevard Saint-Germain (jusqu’à +5%).
la piétonisation des VSB Zoom sur les quais
Outre la baisse des niveaux de pollution au niveau de la voie sur berges, les résultats de
cette première campagne mettent aussi en évidence un impact positif sur les niveaux de
pollution atmosphérique observés sur les quais hauts qui cumulait auparavant, la
pollution des deux axes. Cependant ce constat est inversé sur certains secteurs
notamment au niveau du quai Henri IV. La 2ème
campagne devrait permettre
de confirmer ou d’infirmer cette analyse. Etant observé que ces analyses s’inscrivent
dans une évolution globale impactée par plusieurs autres facteurs.
Lien avéré avec la piétonisation
des VSB
Lien possible Lien peu probable
+ 5 à +10%
Paris Rive Droite :
Quai Henri IV
Paris Rive gauche : Quai
Anatole France
+1 à +5%
Paris :
- voies de report,
- carrefours des Quais Hauts
Paris :
- Quai de Bercy
- BP
Petite Couronne :
- 1ers
km de l’A4
- A86
- A6a
- portions de l’A1
- A4 au-delà de Villiers-
sur-Marne
-1 à- 5% Paris centre :
Quais de Seine
-A3
-Axes Paris 20ème
jusqu’à -25%
Voies sur berges et quais de Seine
12
6) Les données relatives aux nuisances sonores
Les données sont recueillies par BruitParif, qui dispose de 12 stations de relevés
permanents (dont 9 intramuros et 3 en petite couronne). A cette occasion, 14 stations
complémentaires ont été déployées, et positionnées sur les axes où les modifications de trafic
induites par la fermeture de la voie sur berges sont a priori les plus importantes. En outre,
64 sites ont fait l’objet de mesures complémentaires sur une semaine.
Un premier rapport d’analyse a été produit en décembre 2016 concernant les mesures
réalisées en novembre 2016 sur les quais hauts rive droite et leur comparaison aux mesures
réalisées un an auparavant dans le cadre de l’étude d’impact : on relève une tendance globale
à l’augmentation sur les quais, notamment la nuit (+1,9 à +3,4 dB(A)), et une augmentation
significative (+2dB(A)) sur 3 sites : 42 quai Henri IV, quai de la Mégisserie et quai de
Gesvres. Sur la période diurne (6h-22h), les niveaux augmentent mais les variations,
comprises entre +0,3 et +2,5 dB(A), sont moindres et dépendent davantage d’évènements
intempestifs de type klaxons ou sirènes.
Un deuxième rapport, en mars 2017, a porté sur l’exploitation combinée des
90 mesures réalisées au cours de l’hiver 2016/2017. Ce rapport confirme l’évaluation
précédente et indique que les conséquences acoustiques se manifestent essentiellement dans
Paris intramuros, et notamment sur le secteur des quais hauts. La fermeture à la circulation de
la voie sur berges y a entraîné des reports importants de trafic qui ont généré une
augmentation importante des niveaux de bruit la nuit, pouvant aller jusqu’à 4 dB(A) sur une
partie des quais hauts rive droite. Sur la période nocturne, les niveaux de bruit en façade des
riverains sur ces secteurs des quais hauts s’établissent désormais entre 65 et 71 dB(A). Sur la
période diurne, les augmentations sont moindres, les hausses étant inférieures à 2dB(A). Les
niveaux s’établissent entre 70 et 73 dB(A).
D’autres axes dans Paris intramuros ont également subi des augmentations de bruit en
lien probable avec les reports de trafic induits par la fermeture des voies sur berges : il s’agit
du boulevard Saint-Germain, du boulevard des Capucines et de la rue La Fayette, pour
lesquels les hausses sont estimées entre 0,4 dB(A) et 1,3 dB(A) la nuit et entre 0 et 1 dB(A) le
jour.
A l’inverse, une diminution du bruit est observée en amont et en aval des berges rive
droite piétonnisées, entre la sortie du tunnel des Tuileries et le tunnel Henri IV. Les niveaux
baissent, ceux-ci atteignant localement -8 à -10 dB(A) en période diurne comme en période
nocturne. De même, une diminution du bruit, de -3 à -4 dB(A), est observée au niveau des
premiers bâtiments situés en face sur l’île Saint-Louis et l’île de la Cité.
En dehors de Paris, les seules évolutions qui pourraient être reliées à la fermeture des
voies sur berges sont observées le jour sur les points à proximité de l‘A4 à Charenton-le-Pont
et à Saint-Maurice, où une tendance à l’augmentation du bruit est observée. Même constat le
long de la RD910 et du quai Stalingrad (RD1) à Boulogne-Billancourt où les niveaux ont
tendance à légèrement diminuer, en lien avec une baisse de trafic.
13
Jour : évolution du niveau à1 ,5m du sol
Jour : évolution du niveau moyen en façade
Valeur mesurée
Quai de la mégisserie (R+3)
+0,3 dB(A)
Valeur mesurée
Quai de Gesvres (R+2)
+0,4 dB(A)
Valeur mesurée
Quai des Célestins (R+1)
+0,5 dB(A)
Valeur mesurée
42 quai Henri IV (R+3)
+1,5 dB(A)
Valeur mesurée
Quai d’Anjou (R+1)
-4,3 dB(A)
Valeur mesurée
10 quai Henri IV (R+5)
-0,9 dB(A)
14
Nuit : évolution du niveau à1 ,5m du sol
Nuit : évolution du niveau moyen en façade
Valeur mesurée
10 quai Henri IV (R+5)
+0,2 dB(A)
15
Une augmentation des nuisances sonores dues à la fermeture des voies sur berges et à
l’augmentation de la circulation qui en découle sur les quais hauts est observée. Les
bâtiments situés sur les quais hauts rive droite, entre le Louvre et la Place du Chatelet,
au niveau du quai de l’Hôtel de Ville et au niveau du quai Henri IV, sont les plus
concernés. L’augmentation, supérieure à 2 dB(A), est jugée significative pour les
riverains et correspond à une dégradation de l’exposition sonore la nuit, cette
augmentation restant stable depuis novembre.
III – CONCLUSIONS
a) Au moment de la création de l’aire « Berges de Seine – centre rive droite », et
lorsqu’a été mis en place le comité technique de suivi voulu par le Préfet de police, l’attention
s’est surtout portée sur deux sujets :
- les conditions de circulation : elles se sont dégradées sur les axes de report, mais
l’évolution observée ne s’écarte par des prévisions de l’étude d’impact. Par ailleurs, il n’a pas
été constaté de dégradation des conditions d’intervention des services de secours et de police.
- la pollution : la situation est contrastée avec des améliorations quais hauts rive droite,
mais des augmentations sur d’autres secteurs.
Au-delà de ces deux aspects, le travail conduit par le comité et ses partenaires a eu le
mérite de mettre en évidence deux sujets qui nécessitent vigilance : les transports en commun,
avec les constats effectués par la RATP ; le bruit, avec le constat d’une augmentation des
nuisances, notamment nocturnes, quais hauts rive droite, l’amélioration étant constatée sur la
rive opposée.
b) La politique générale des déplacements à Paris, avec la diminution de la circulation
automobile, de même que la politique de reconquête de la qualité de l’air, avec les possibilités
ouvertes par la création des vignettes Crit’Air, l’évolution des caractéristiques du parc roulant,
apporteront, dans la durée, réponse aux deux premières préoccupations.
Il serait opportun en revanche de prendre les initiatives utiles pour répondre, dans les
plus brefs délais, à la question du bruit, notamment en investissant dans des revêtements dits
silencieux, et pour garantir la fluidité des transports en commun sur les itinéraires directement
concernés par la fermeture des voies sur berge (gestion des carrefours, contrôles
automatiques…). Il appartient aux acteurs concernés (Ville, STIF, RATP) d’agir en ce sens ;
la préfecture de police apportera tout son concours dans le cadre des compétences qui sont les
siennes.
c) Enfin, et dans l’esprit qui a animé le comité depuis son installation le 3 octobre
2016, le travail partenarial pourrait utilement se poursuivre, pendant une durée n’excédant pas
deux ans, afin de continuer le travail d’observation et d’analyse, d’évaluer les actions
entreprises par les différents partenaires ainsi que leurs résultats, et de recommander, le cas
échéant d’autres préconisations. En ce sens, le Préfet de police propose que cette instance ad
hoc soit coprésidée par la Maire de Paris et par lui-même et qu’elle se compose des mêmes
membres que ceux associés au comité technique de suivi.