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La visioconférence : usages, stratégies, moyens Pour le développement de l’usage de la visioconférence dans les établissements d’enseignement supérieur Juin 2000 gemme gemme Groupement d’intérêt scientifique Enseignement supérieur sur Mesure Médiatisé

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  • La visioconfrence :usages, stratgies,

    moyens

    Pour le dveloppement de lusagede la visioconfrence dans les

    tablissements denseignement suprieur

    Juin 2000

    gem

    me

    gem

    me

    Groupement dintrt scientifiqueEnseignement suprieur

    sur Mesure Mdiatis

  • La visioconfrence :usages, stratgies,

    moyens

    Pour le dveloppement de lusagede la visioconfrence

    dans les tablissements denseignement suprieur

  • Introduction

    I Projets : des usages et des exemples P 9

    I.1 Typologies dusages P 10I.1.1 Cadrage pralable P 10I.1.2 Les critres typologiques fondamentaux P 10I.1.3 Une typologie relative aux usages pdagogiques P 11I.1.4 Quelques points de repres P 14

    I.2 Exemples P 14I.2.1 Usages en Sciences humaines P 14I.2.2 Usages en pdagogie des Sciences P 18

    I.2.3 Usages en mdecine et tl-mdecine P 20

    I.2.4 Utilisation de la visioconfrence en tutorat P 20

    I.2.5 La visioconfrence dans le cadre des relations de transfert de technologies et des relations industrielles P 21I.2.5.1 Introduction I.2.5.2 Faciliter et renforcer les pratiques actuellesI.2.5.3 Susciter de nouvelle approches

    I.2.6 Un exemple dans le domaine du handicap : Visio-communication en langue des signes P 24

    I.2.7 Un exemple dans le champ de la communication P 26

    II - Les Moyens confronts aux usages P 28

    Introduction P 29

    II.1 Les rseaux P 29II.1.1 Le rseau RNIS (ISDN) P 29II.1.2 LInternet : les rseaux IP tendus, RENATER P 30

    II.1.2.1 GnralitsII.1.2.2 La diffusion sur InternetII.1.2.3 Les rseaux "d'entreprises" (Intranet)

    II.1.3 Le rseau ATM P 31II.1.4 Les solutions mixtes et l'interoprabilit : les passerelles P 32II.1.5 Les nouveaux apports de RENATER P 33

    II.2 La visioconfrence multipoint P 33II.2.1 PrsentationII.2.2 Fonctionnement

    II.3 Choix du matriel P 35II.3.1 les matriels spcifiques la visioconfrence P 35II.3.2 Les dispositifs de sonorisation P 36II.3.3 Les dispositifs de prises de vues P 36II.3.4 les matriels priphriques P 36II.3.5 les dispositifs de contrle et gestion P 38

    II. 4 Les salles P 38

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  • III - Les Politiques daccompagnement P 40

    Introduction P 41

    III.1 Un projet et un pilotage P 42

    III.2 Les mesures d'accompagnement P 43III.2.1. Intrt d'une cellule "d'experts" des TICE P 43III. 2.2. Formation des techniciens et des utilisateurs P 43III.2.3. Accompagnement pdagogique P 44III.2.4 Evolution des postes : nouveaux mtiers - Redistribution des ressources humaines, cration dquipes

    multimdia. P 44III.2.5. Intrt de s'appuyer sur la coopration interuniversitaire P 44

    III.3 Recommandations P 45III.3.1. Le cahier des charges P 45III.3.2. Russir une visioconfrence P 46III.3.3. Prsentation de cours P 47

    Annexe 1 - Les normes utilises en visioconfrence P 48

    Annexe 2 - Le cahier des charges P 53

    Annexe 3 - Points de repres sur la typologie des systmes P 56

    Annexe 4 - Exemple d'un projet intgr (Universit du Littoral) P 58

    Annexe 5 - Une coopration inter-tablissements : le rseau Ile-de-France P 62

    Annexe 6 - Rfrences et bibliographie P 65

    Annexe 7 - Glossaire P 67

    Annexe 8 - Tarifs RNIS P 70

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  • La visioconfrence est la fois dj ancienne et dune utilisation trsvariable. Les moyens et techniques ne sont encore pas totalement fixs,malgr des volutions rcentes notoires. Les usages sont encore disputs.

    Trs dploye, au niveau mondial, par de trs grandes entreprises, ellecouvre un champ vaste d'outils, de la visiophonie amliore aux conf-rences grand public, tl-runions, formation continue interactive, travailcollaboratif. Ce rapport en prsente quelques exemples.

    Les progrs incessants des technologies lui ouvrent des champs d'ap-plications plus larges mais dans le mme temps en font un lment parmid'autres de systmes plus complexes, utilisant plus compltement les pos-sibilits d'Internet. Ceci structure le dbat entre l'utilisation de RNIS et lesralisations en dveloppement sur l'IP.

    Enfin, sans exclusion des autres utilisations, nous avons choiside retenir l'interactivit et le travail collaboratif distance commelments constitutifs de la visioconfrence.

    Certains secteurs de lenseignement ont t pionniers (CNAM parexemple), de nombreuses quipes de recherche (CNRS notamment) l'utili-sent couramment en tl-runion et travail de groupe, de grandes entre-prises, par exemple dans les champs de l'lectronique, des communica-tions, de la construction automobile (cf. I.6.1), en font un usage courant,mais au prix de forts investissements, souvent de rseaux propritaires, decots de fonctionnement levs. De mme la formation continue, notam-ment prive, et aujourdhui la vie publique (fonctionnement des collectivi-ts locales) commencent s'y investir.

    Dans l'enseignement suprieur, les usages se multiplient (cf. le col-loque de Cachan1 par exemple) mais sans vrai plan d'ensemble et dans unegrande incertitude quant aux solutions adopter. N'est-on pas un peu dansla situation de la messagerie lectronique d'il y a une petite dizaine dan-nes ? Lutilisation devrait connatre une expansion rapide. Lenrichissementde la palette doutils fournis par les TICE du fait de la visioconfrence estdj tabli pour certains enseignants et le sera pour un plus grand nombrebientt.

    L'objectif de ce rapport n'est pas de raliser une somme sur la visio-confrence aujourd'hui, sujet au demeurant en constante volution et sus-ceptible de stratgies d'utilisation trs diverses. Il est d'aider les tablis-sements et les responsables universitaires comprendre les possibi-lits et les enjeux pour pouvoir adopter le cas chant une politiquecohrente face aux sollicitations auxquelles ils vont tre soumis,voire - et c'est ce que nous souhaitons - intgrer cet outil dans leursstratgies pdagogiques et de communication.

    La dmarche a t celle d'un groupe d'utilisateurs "avancs",confrontant leurs expriences sur les difficults rencontres, faisant aussi lepoint sur les volutions qui se sont fates depuis le dbut du travail, cellesqui se profilent, mais aussi les exigences qu'instruisent ces expriences sur lesconditions pdagogiques et techniques de l'usage, sur la "transparence"ncessaire pour les intervenants et donc sur l'accompagnement technique.

    1Journs visiocommunication et formation -Pratiques et usages - 19 et 20 octobre 1998 - ENS Cachan

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  • Le travail du groupe est en lui-mme un rsultat positif. Au cours de la priode d'laboration de ce docu-ment, les matriels et logiciels ont normment volu et les progrs en matire et de rseaux et de codagesdevraient encore faire avancer les choses. Mais, dans le mme temps, un certain nombre de normes ont t pr-cises, montrant lvidence la maturit du secteur, donc des dveloppements rapides probables.

    Le rapport est prsent en trois grandes parties :

    Des exemples et des usages : on ne peut prtendre tout montrer, mais permettre, partir d'exemplesissus de l'exprience des membres du groupe, de mesurer l'ampleur des dveloppements actuels, la variabilitdes utilisations. Ceci entend aider la formulation de projets.

    On a dit que l'interactivit est pour nous un point central de ce qui caractrise la visioconfrence. Nous ne reje-tons pas l'intrt des confrences proprement dites pour des sujets spcifiques. Certains considrent que le tra-vail collaboratif - notamment au travers du partage d'application - est une finalit importante. De ce fait, enpralable aux exemples est prsente une typologie des usages (Ph. Perrey, P. Bazart).

    L'volution des techniques ("streaming video" par exemple) a fortement rapproch visioconfrence et audiovi-suel, incitant rflchir la "mise en bote", la rutilisation de certains passages, la post-production, avectout ce que cela prsuppose comme travail en amont. Les outils se rapprochent et les scnarios se complexi-fient.

    Ceci renvoie au problme de la qualit : l'usage pdagogique tout autant que l'vnementiel ncessitent, plusque la simple tl-runion, une qualit que les outils actuellement les plus utiliss (comme RNIS dbit lev)permettent, et vers lesquels les autres doivent tendre (qualit de service, augmentation des capacits rseauxetc.). Nous renvoyons particulirement la prsentation par C. Mhlstein-Joliette de Paris 3, P. Moeglin de Paris 13et M. Dion de l'universit d'Orlans sur la Visioconfrence comme outil de communication ( I.2.7 ) sur ce point.

    Des moyens confronts aux usages. La seconde partie prsente les rudiments techniques et le vocabu-laire ncessaires pour comprendre dveloppements et projets. La visioconfrence est une chane d'oprations -saisie, codage, transport (et ventilation), dcodage, restitution. d'oprations - bidirectionnelle en situation opti-male. Ces oprations ou les outils qui les oprent interagissent, avec des normes non toujours stabilises (voirepropritaires sur certains segments), mais en cours d'affinement (UIT-T). Des problmes d'interoprabilitapparaissent selon le choix des matriels et logiciels effectus au long de la chane. Ceci est important com-prendre pour le dcideur s'il ne veut pas tre confront de regrettables impossibilits de communication (oud'extension des possibilits de communication).

    Lorsque nous avons commenc ce travail, nombre de ces problmes taient mal ou pas rsolus et le RNIS(Numeris) tait le standard. La visioconfrence sur IP a connu depuis une extension rapide, son usage sur desrseaux haut dbit, comme c'est le cas avec le Mbone, donne des rsultats relativement satisfaisants pour dessminaires, et elle apparat comme une voie d'avenir. Les "passerelles" entre les deux systmes se sont de ce faitmultiplies. Quant la vido en continue, elle promet de rels apports mais masque en mme temps les objec-tifs de la visioconfrence telle que nous l'avons dfinie. Mais dans le mme temps les niveaux de qualit atten-due (et de ce fait en accompagnement au plan de l'ingnierie) se sont accrus. D'o les exigences vis--vis dela qualit de service et les investissements consquents prvoir.

    Il y a une grande richesse d'usages actuels ou potentiels, spcifiques ou intgrs, comme le montre le premierchapitre et les annexes. Il n'y a pas encore de solutions univoques, do l'importance de l'interoprabilit et despasserelles comme d'un projet clair et d'un accompagnement technique et pdagogique solide.

    De la conduite de projets et de l'accompagnement de l'utilisation. On ne btit pas un quipementde visioconfrence au hasard, et des usages spcifiques impliquent une certaine spcificit des quipements.Tout un travail est donc ncessaire en amont et rares sont ceux - du moins dans le contexte des moyens uni-versitaires, nous avons des contre-exemples dans le priv - qui n'ont pas rencontr de dconvenues. D'o l'im-portance du projet et du cahier des charges.

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  • L'utilisation de la visioconfrence et la technique affrente doivent tre transparentes pour les participants. Latechnique doit donc tre gre le plus indpendamment possible du contenu pdagogique. Cette partie estessentielle car elle concerne et les stratgies et l'environnement humain et la formation ncessaire dans le cadred'une politique d'accompagnement.

    Le rapport tente donc de donner une image, reposant essentiellement sur des expriences, et sou-haite aider ceux qui voudraient rejoindre le "club" des utilisateurs, et donc participer aux volutions, mettre en place leurs applications.

    Le dploiement de RENATER 2 modifie videmment les donnes, mais d'abord l'intrieur du monde scienti-fique. Demeure le problme des relations avec l'extrieur et notamment de certaines relations internationales.Certes l'volution des techniques de passerelles entre les diffrents mondes, l'volution des offres des opra-teurs, peuvent prcipiter le mouvement. Mais les cots totaux d'quipements restent encore levs, et il fautbien matriser les mutualisations

    Il y a donc un enjeu important prolonger le dbat qui s'est cr autour et pendant ce rapport entreles initiateurs de la visioconfrence et les porteurs des avances techniques et mettre en place desgroupes de conseil, qui runissent ceux qui matrisent les techniques les plus pointues et ceux qui sesont confronts aux ralits et exigences de la pdagogie et de la communication.

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  • I. Des exemples et des usages

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  • I.1 Typologies dutilisation2

    I.1.1 Le cadrage pralable

    Les usages de la visioconfrence sont trs varis - cours magistral, conf-rence, travail collaboratif, travaux dirigs, tutorat , cours particulier, tra-vaux pratiques, visio-laboratoire, tl-runion - et se dclinent sous denombreuses nuances tant dans les finalits que dans les modalits.

    Finalits : La communication audiovisuelle apporte par la visioconfrence trouveses usages dans de nombreux secteurs dactivits par son caractre uni-versel et son efficacit. Dans lenseignement suprieur, les finalits sontcentres sur trois axes :

    - Communication externe (vnementielle, mdiatisation), - Communication de groupe (contacts et travail collaboratif), - Finalits pdagogiques (nouveaux projets, nouvelles didactiques)

    Modalits :Les modalits dusage peuvent tre trs diverses selon la nature desacteurs, leur nombre, le degr dinteraction recherch, le caractre occa-sionnel ou institutionnel des changes, lenvironnement rel (caractris-tiques des changes, de lenvironnement physique, ...), les moyens tech-niques mis en uvre (de visioconfrence mais aussi dautres produitsassocis). Il est bien videmment illusoire de penser quune solution peut convenir tant de situations diverses. Ladquation des systmes aux usagesse pose en permanence et doit tre prise en compte dans le projet ini-tial, mais aussi en envisageant lvolution des usages.Ce sont les finalits qui doivent permettre de dfinir les modalitset finalement les systmes. (Le chapitre III traite de cette mthodolo-gie).

    Quelques lments typologiques dcrits ci-dessous peuvent aider quali-fier, classer les usages et systmes envisageables pour vrifier leur ad-quation un projet.

    Nous commencerons par nous intresser aux modalits importantes sap-pliquant toutes finalits puis nous poursuivrons en nous intressant lafinalit pdagogique, essentielle pour les tablissements denseignement.

    I.1.2 Critres typologiques fondamentaux

    l relatifs aux acteurs : le nombre de sites, le nombre et le regroupe-ment des participants.Le plus souvent les visioconfrences sont tablies en point point et per-mettent donc 2 interlocuteurs dinteragir trs simplement.

    Ds quil sagit de groupes, un protocole dintervention doit tre utilisqui tend rduire les interactions et les quipements audiovisuels dex-trmit doivent tre adapts (crans gants ou multiples, camras pro-grammables, micros de table).

    Lorsque les acteurs sont disperss sur plusieurs sites :

    2 Pierre Bazart (Ens de Cachan)10

  • - le systme utilis doit permettre de faon souple linsertion ou le dpart de chaque interlocuteur,- un protocole dintervention et parfois des outils complmentaires adapts sont ncessaires.

    Pour pouvoir prtendre une interactivit correcte, lexprience montre que le nombre de sites doit rester limi-t quelques-uns (au-del de quatre, on perd l'interactivit pour la diffusion). Par ailleurs, la gestion de linter-activit se complique et les atouts de la visioconfrence seffacent au profit du nombre, le processus se rap-proche de celui de la diffusion pour lequel des moyens spcifiques existent (mme si aujourd'hui, on confondde plus en plus les deux approches, mais nous gardons une optique fondamentalement oriente vers l'changeet l'interactivit).

    l relatifs aux systmes : luniversalit, le niveau de qualit (sonore et vido) de transmission, louverture oulintgration des produits complmentaires.

    - Luniversalit peut tre le critre majeur pour certains usages (ex. : contacts internationaux entre chercheurs)"grand public". Le systme doit alors pouvoir tre acquis et exploit par le plus grand nombre, fonctionner surdes rseaux publics et respecter des normes internationales. Par contre, pour communiquer entre sites limits etidentifis, des solutions spcifiques peuvent tre envisages si elles offrent des avantages supplmentaires.

    - La qualit de transmission est galement un facteur essentiel. Deux aspects :l le niveau de qualit des signaux reus (son et vido, chantillonnage) li aux quipements exploits, aux trai-tements oprs, la bande passante du rseau qui limite ou non lusage des sons Hifi et des scnes fines etanimes.l le respect de cette qualit dans le temps : certains rseaux trs utiliss pour la transmission de donnes nof-frent aucune garantie de bande passante. Des retards, des dcrochements intempestifs peuvent alors se pro-duire et compromettre le bon droulement des changes. Les consquences ne seront pas les mmes selon qu'il s'agit d'changes entre chercheurs ou d'une dmarchepdagogique.

    - L'ouverture ou l'interoprabilit du systme c'est--dire la capacit du systme accepter des produitscomplmentaires (partage dapplications courantes et lutilisation de lInternet pour la transmission de donnes,lintgration de priphriques audiovisuels : banc-titre, magntoscopes, matrices de mixage, ...) et sintgrerdans des environnements plus gnraux est la garantie dun investissement durable et de possibilits dusagesdiversifis.

    l Relatifs lenvironnement et lorganisation :La nature et le contexte dimplantation dun projet de visioconfrence fournissent de nombreuses caractris-tiques relatives lenvironnement et lorganisation partir desquelles seront dfinies les spcifications desmoyens utiliser :- salle : spcialise ou un quipement mobile pour plusieurs salles banalises ? - rseau de transport : rseau priv (interne) ou public ou mixte, qualit exige, cots dquipement, dexploi-tation.- usages occasionnels varis ou institutionnels ? - systme polyvalent ou adapt un usage dfini institutionnellement ?- facilit de mise en uvre : ncessit dun personnel spcialis.

    I.1.3 Typologie relative aux usages pdagogiques 3

    La plupart des usages rencontrs et dsigns ci-dessus sont finalit pdagogique. La visioconfrence est utili-se dans de nombreux projets denseignement distance. Nous tenterons de montrer que lenseignement parvisioconfrence couvre toutes les mthodes et activits denseignement universitaire existantes.Les multiples applications pdagogiques de la visioconfrence peuvent tre classes en fonction de deux axes(cf. schma ci-dessous) :l Lapplication est-elle centre sur lenseignant ou sur ltudiant ?l Les tudiants sont-ils en grands groupes, en petits groupes ou isols ?

    3 Philippe Perrey (Universit Nany 2)11

  • Applications centres sur lenseignantLenseignement se fait de manire unidirectionnelle, de lenseignant vers les tudiants. Le dispositif de visiocon-frence est centr sur la source du savoir : lenseignant. Ce dernier garde un contrle quasi total sur le drou-lement du cours et dispose doutils qui lui permettent de piloter la visioconfrence :l Dispositif douverture / fermeture des microphones : cest lenseignant qui distribue la parole aux tudiants,l Dispositif de pilotage des camras et / ou camras sur lesquelles deux trois positions ont t prprogram-mes,l Outils de prsentation de documents tels que camra documents, PC, magntoscope, tableau blanc

    Plusieurs cas de figure se prsentent quant la situation des tudiants. Ces derniers peuvent se trouver :l uniquement distance, sur un ou plusieurs sitesl sur le mme site que lenseignant et distance. Le nombre de sites distants varie.Linteraction a lieu essentiellement entre lenseignant et les tudiants. Ces derniers reoivent de linformation etsont engags dans un processus dapprentissage individuel.

    Cours magistral, Confrence : tudiants prsents et distants 4

    Cours magistral, Confrence : tudiants distants 5

    4 On peut trouver cette configuration dans une visioconfrence en point point et en multipoints5 On peut trouver cette configuration dans une visioconfrence en point point et en multipoints

    Apprenant isol

    Tutorat

    Travailcollaboratif

    Travaux dirigs

    Cours magistral

    Applicationcentre sur ltudiant

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  • Applications centres sur ltudiantTravail collaboratif : tudiants prsents et distants 6Lobjectif est de favoriser lapprentissage collaboratif entre petits groupes dtudiants en leur permettantdchanger ides, expriences et informations travers des tudes de cas et des projets.

    Linteraction se fait principalement entre tudiants. Le dispositif de visioconfrence est centr sur ces derniers.Ils ont leur disposition des outils qui leur permettent :l de prendre la parole comme en situation dinteractivit en face face,l de prsenter des documents,l de piloter la visioconfrence.

    Le rle de lenseignant consiste :l dfinir les objectifs pdagogiques qui vont structurer ltude de cas ou le projet,l faciliter linteractivit.

    Travaux Dirigs : tudiants distants 7Lorsque ce sont les tudiants qui orientent le contenu du cours, comme dans un TD, lenseignant reste la sour-ce du savoir, mais il adapte son intervention aux besoins des tudiants. Ces derniers effectuent gnralementun travail prparatoire.

    Il est important que linteraction se fasse dune part entre les tudiants, dautre part entre ces derniers et len-seignant. Le dispositif de visioconfrence permet aussi bien aux tudiants qu lenseignant :l de prendre la parole comme en situation dinteractivit en face face,l de prsenter des documents.

    Applications pour apprenant isolLes applications pour apprenant isol peuvent prendre diffrentes formes :l Cours magistral, l Travail collaboratif,l Tutorat.

    Lapprenant isol se trouve son domicile, sur son lieu de travail ou encore dans un centre de ressources. Lesdispositifs de visioconfrence sont, dans ce cas, centrs sur lapprenant.

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    7 On peut trouver cette configuration dans une visioconfrence en point point et en multipoints

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  • Travail entre deux apprenants isols 8

    Tutorat 5

    I.1.4 Quelques points de repres :

    Pour essayer de rsumer, nous prsentons en annexe 3, un tableau qui classe les solutions en fonction d'un cer-tain nombre de critres : qualit du transport, nombre de sites, taille du groupe, universalit, adaptabilit, mobi-lit, cours, travail collaboratif, tutorat, cots directs d'exploitation, cots d'infrastructure.

    I.2 Exemples

    I.2.1 Usages en langues et sciences humaines 9

    Dans la mesure o la culture informatique est moins prsente dans les universits littraires en France, la visio-confrence sy est implante plus tard et reste plus rare.

    Principes pralables

    En langues et en sciences humaines, la priorit dans lusage de la visioconfrence nest pas de permettre des tudiants distants de suivre des cours magistraux, dj dispenss la tlvision (cf. lexprience universitai-re des Amphis de la Cinquime, pilote par Vidoscop/Nancy 2), la radio (cf. Radio Sorbonne), sur Internet (cf.AudiosupNet) ou sur cassettes vido.

    Il sagit bien davantage de mettre au point des stratgies pdagogiques susceptibles de favori-ser la prise de parole et les changes culturels.

    Dans le mme ordre dide, le tlchargement de transparents lectroniques nest pas toujours un avantage caril risque de figer la pdagogie. Il faut absolument que la visioconfrence en langues et en sciences humaines soitavant tout de la visiocommunication, capable dexploiter toutes les ressources multimdia. Les exemples dutili-sation Paris-Nord Villetaneuse et Paris 3 sont, ce titre, rvlateurs.

    8 Cette configuration est valable pour une visioconfrence en point point et en multipoints9 Claudine Muhlstein-Joliette (Universit Paris 3) et Dominique Brunot (Universit dOrlans) et Pierre Moeglin (Universit Paris 13)

    14

  • 1. Quelques usages effectifs expriments pour la plupart Orlans, Paris 3 et Paris 13 .

    l Visiocommunication dans les cours de languesLexprience dOrlans avec la Sude offre, depuis six ans quelle fonctionne, un bon exemple dinteractivit la fois conviviale et efficace (elle sera prsente plus en dtail dans la troisime partie de cet article) ; le coursmis en place depuis 1997 par Paris 3 avec les tudiants sudois du niveau suprieur reprend les mmes prin-cipes pdagogiques en intgrant des outils de suivi des tudiants, regroups en classe virtuelle, grce au logicielWeb-CT (envoi et correction des devoirs, consignes de travail et aide pdagogique, messagerie prive, forum,chat, calendrier).

    l Cours multipoints dont plusieurs sites profitent simultanmentEn 1995, par exemple, un sminaire de photobiologie de 50 heures, organis par le professeur Averbeck delInstitut Curie a runi virtuellement des tudiants de Londres, Utrecht, Erlangen et Orlans par visioconfrencemultisite pendant deux semaines. Un diplme de 3me cycle sanctionnait cette formation.Il faut noter toutefois que les liaisons multipoints sont pdagogiquement dlicates car les sites relis ont rare-ment tous le mme statut. On observe souvent que deux sites entretiennent des liens privilgis au dtrimentdes autres qui sont alors laisss lcart.

    l Confrence donne par un intervenant exceptionnel, suivie dun change ou dun dbat Une prio-de hors liaison peut sparer la confrence et la discussion. Cela laisse le temps chaque site de prparer sesquestions ou ses interventions. Ainsi, en 1995 et 1996, les Universits dOrlans et de Toronto ont organis conjointement deux cycles de conf-rences-dbats par visioconfrence. Jean Baudrillard, Julia Kristeva, Jean-Pierre Changeux, Derrick de Kerkhove etune quinzaine de spcialistes des nouvelles technologies et des rseaux ont dialogu avec les tudiants des deuxtablissements.Plus rcemment, un conseiller technique de Martine Aubry a t reu Paris III pour dbattre des 35 heures, parvisioconfrence, avec des tudiants de lInstitut Commercial de Nancy.

    l Suivi pdagogique dun tudiant prparant un mmoire ou une thse, et soutenance Cela se fait aujourdhui couramment dans la plupart des universits scientifiques. Sur le mme principe, desrecrutements denseignants peuvent se faire galement par visioconfrence (exemple de Paris 3 avec lIle de laRunion).

    l Premier contact avec des correspondants trangers, dbat sur un thme avec des lves ou tu-diants dun autre pays ou prparation dun voyage scolaireEn 1998, Paris III a convi, avec leurs parents et leurs enseignants, des lves du Lyce International de Saint-Germain-en-Laye et de lcole Jules Ferry de Blois participer une discussion sur les droits des enfants avecdes lves du lyce Majorana de Rome, dans le cadre du projet Euro Ssame et en association avec leMinistre Italien de lInstruction.Enfin, lInstitut des Langues de la Facult des Lettres dOrlans sest investi depuis huit ans dans la visioconf-rence pour en faire un complment original de lenseignement traditionnel : des rencontres virtuelles dtudiantsamricains et franais sur des sujets dactualit (racisme, toxicomanie, vie sociale tudiante, systmes duca-tifs...) sont organises alternativement en franais et en anglais. A titre dexemple, les cursus de la matrise deLEA et le DESS Langues et Affaires Internationales comprennent chacun 10 heures de TD par visioconfren-ce.

    l Formation distance ou recyclage de professeurs de franais trangersEn 1995 et 1997, des recyclages de professeurs de franais sudois ont bnfici des avantages de la visiocon-frence pour la prparation de stages intensifs en Val de Loire.Plus rcemment, lAmbassade de France en Isral et lInstitut Franais de Tel-Aviv ont initi un partenariat per-mettant lUniversit Bar Illan de complter distance, avec un enseignant dOrlans, la formation en franaisde ses futurs professeurs.

    l Recours la visioconfrence lorsque ltablissement ne dispose pas denseignant dans la discipline : cours de

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  • FLE ax sur la production orale lUniversit de Technologie de Troyes pour une mise niveau linguistique des doctorants et des professeurs invits dispenser par Paris3 partir dune exploitation pdagogique de documentsauthentiques vido (extrait de films grand public).

    l Bien dautres applications existent. Gestion de projets europens (FLE et multimdia Paris3 avec laSude, le Portugal, lEspagne, lItalie et la France ; projet Sidalis sur le multimdia en italien). En effet, les possi-bilits se multiplient avec linternationalisation des rseaux, comme en tmoigne, par exemple, le 13 juillet 1999,louverture par France Telecom de son rseau Numris International avec la Chine, partir du studio de visio-confrence du campus dOrlans.

    2- Quelques commentaires sur la technique

    l La disposition de la salle est essentielle pour encourager linteractivit (cf. le projet europen BIC initi parPhilippe Perrey de Vidoscop/Nancy 2). Les tudiants distants doivent avoir limpression de faire partie du grou-pe classe (le plot central est intressant ce titre) 10 et les tudiants prsents (sil y en a) doivent pouvoir prendrela parole aisment en se faisant face. Une disposition en amphithtre peut sembler moins approprie.

    l Dans tous les cas, il faut veiller ce que les intervenants regardent bien la camra qui les filme (ou limage deleurs interlocuteurs distants place le plus prs possible de cette camra) et non lcran de contrle qui leur ren-voie leur propre image. Il ne doit pas y avoir de conflit dintrt entre ces deux images. En effet, si notre inter-locuteur nous parle sans nous regarder "dans les yeux" ou en laissant fuir constamment son regard sur les cts,le courant ne passe plus et notre attention se relche.

    l Lquipement de la salle est galement trs important. Les priphriques multimdias (Cdrom, lecteur de diapositives, magntoscope, banc titre, accs Internet...)doivent tre accessibles depuis le bureau de lenseignant, facilement pilotables,par cran tactile, et rgulirement entretenus. Ils peuvent tre intgrs au mobilier pour rester discrets. Il faut cependant souligner quun dispositif technique, aussi perfectionn soit-il, ninduit pas par lui-mme duti-lisations pdagogiques particulires. Il peut seulement en favoriser ou en dfavoriser certaines. Selon les publicset la matire enseigne, cest au professeur de rechercher et de proposer les outils les plus appropris.En cours de langues, la facilit denregistrement des prestations est un atout pour ltudiant qui peut se rcou-ter et retravailler loral aprs la visioconfrence comme il ferait une autocorrection de devoir.

    l Toujours en langues vivantes, il semble que le rseau Numris ne permette pas dobtenir une qualit suffi-sante pour travailler efficacement linterprtation ou la phontique. Louverture aux rseaux hauts dbits va cer-tainement contribuer rsoudre ces problmes. Le cours darchitecture Paris 3 avec Buenos-Aires intgre lelecteur de diapositives dans les visioconfrences.Dans le cadre dune licence de sciences de lducation propose par Rennes 2 des malentendants, unerecherche est en cours sur lutilisation du tableau blanc lectronique sur le logiciel Oxalis, diffus par une filialede France Tlcom, etc...

    3- Analyse dune dmarche pdagogiqueLargement inspire des cours de langue et civilisation franaises dispenss depuis 1992 par lUniversitdOrlans, et depuis 1997 par Paris 3, destination de lUniversit Mitthgskolan en Sude.

    l L'intgration de la visioconfrence dans un dispositif plus large : dans lidal, la visioconfrence en scienceshumaines ne doit tre qu'un lment du dispositif pdagogique mis en oeuvre :

    - Des rencontres "relles" prparent puis valident le travail de l'anne.- Un change de courrier contribue consolider les comptences l'crit. - Des dossiers thmatiques, des ouvrages littraires ou documentaires servent de supports aux visioconfrences.- Des enregistrements vido de films rcents, dmissions, de reportages compltent le matriel pdagogique.

    10 Universits Nancy 2 et Paris 3

    16

  • Enfin, Internet offre la possibilit danimer des classes virtuelles entre deux visioconfrences, de dialoguer grce au forum, au chat et la messagerie lectronique ou doffrir aux apprenants des outils de suivi pdagogique,en utilisant une plateforme multimdia.

    l La mise profit de certaines spcificits de la visioconfrenceLe travail de l'enseignant s'inscrit principalement en amont de la visioconfrence : constitution de dossiers ras-semblant toutes sortes de documents, conception de leur exploitation pdagogique, rdaction des consignes detravail. En revanche, les priodes de liaison doivent surtout tre consacres aux activits orales des tudiants,l'intervention du professeur se limitant quelques corrections ou apports d'informations complmentaires (Webpar exemple Paris 3).

    La simple prsence de la camra face aux apprenants doit donc tre utilement mise profit pour susciter, encou-rager et valoriser la prise de parole, et la ncessit d'une programmation prcise de chaque visioconfrence favo-rise la rigueur et l'efficacit de chacun.Pendant les visioconfrences, les tudiants ne sont pas seulement installs devant un cran qui leur transmetl'image du (ou des) professeur(s). Ils sont aussi films, et cette situation particulire peut jouer un rle trs sti-mulant pour leurs activits orales, condition que la camra y soit bien intgre.

    Il faut faire en sorte que celle-ci trouve naturellement sa place dans la plupart des activits prpares par les tu-diants : scnes de films rejoues ou inventes, dbats tlviss rassemblant diverses personnalits (prsentesdans le dossier pralable et dont les rles sont jous par les tudiants), journaux tlviss intgrant toutes sortesde reportages en liens avec le sujet abord dans le cours.

    l Un autre avantage trs important de lutilisation des visioconfrences est l'apprentissage de la gestion dutemps. Si la stimulation par l'image encourage les tudiants la prise de parole, un emploi du temps trs pr-cis les oblige plus de rigueur et de clart dans leurs interventions orales. Les enseignants eux-mmes, par natu-re si bavards, apprennent aussi tre brefs et efficaces dans leurs commentaires ou reprises. La connaissance, bien avant chaque rencontre, du programme prcis de la visioconfrence exige de tous les par-ticipants une prparation srieuse de chaque intervention.

    l L'attnuation de certains inconvnients de la visioconfrence.La distance inhrente au mdia et la fatigue occasionne par le face face avec un cran sont sans doute lesdeux principaux dfauts de ce type d'enseignement. Or, certaines dispositions se rvlent trs efficaces pour pal-lier ces dfauts :

    - La prise de contact pralable avec les tudiants. En effet, il est difficile de faire vraiment connaissance parcrans interposs et, lorsque cest possible, il est prfrable que lenseignant passe quelques jours avec ses futurstudiants pour tablir le contact avec eux et les initier aux travaux prparatoires chaque visioconfrence quiseront exigs deux et aux diverses prestations quils devront raliser devant la camra. Lorsque deux groupesdtudiants distants sont concerns, une rencontre pralable est galement souhaitable pour que lambiancesoit plus dtendue et plus conviviale pendant les visioconfrences ultrieures.

    - La prsence de deux professeurs face aux tudiants. Elle apporte plus de confort aux enseignants dans l'usa-ge de ce mdia et confre plus de vie aux discussions engages avec les tudiants.

    - La rpartition des tudiants en petits groupes, qui travaillent en alternance, dune part dans des salles adja-centes au studio pour mettre en commun le rsultat de leurs recherches personnelles et prparer des activits,dautre part devant la camra pour prsenter leurs exposs individuels ou leurs activits communes.

    Ce dispositif rompt la monotonie du cours, tout en favorisant la mise en commun des connaissances et des com-ptences.

    Conclusion

    Comme dans dautres applications de la visioconfrence, mais peut-tre plus encore en langues et en scienceshumaines, il est trs important de former les enseignants, non seulement une utilisation efficace et raisonne

    17

  • des ressources multimdias, mais aussi une dmarche pdagogique spcifique, trs active, qui permette desolliciter le plus possible les tudiants, vitant ainsi le risque pervers dun accroissement de la passivit devantlcran.

    Une formation linterculturel semble galement trs importante ds lors que lon travaille rgulirement avecdes tablissements trangers, car le respect des horaires, le mode dcoute de la parole de lautre, les maniresdencourager ou de critiquer les apprenants, parmi bien dautres donnes culturelles, sont variables selon lespays.

    Il convient donc dassocier une culture audiovisuelle et informatique une approche multiculturelle de lapdagogie et des relations humaines.

    I.2.2 Les usages en pdagogie des Sciences (La visioconfrence dans les domaines scientifiques et tech-nologiques) 11

    I.2.2.1 Les usages de la visioconfrence en science sont varis :

    l Le cours complet Le recours la visioconfrence peut s'avrer ncessaire dans le cas d'un enseignement de haut niveau donc comptence rare ou lorsque la structure pdagogique est absente sur un site.

    l L'intervention ponctuelle d'experts et d'industriels Les tmoignages d'experts d'une profession ou d'un domaine scientifique constituent souvent les temps fortsd'une formation. La visioconfrence constitue un moyen souple permettant de multiplier ces moments privil-gis.

    l Le visio-laboratoire : La mutualisation des ressourcesLe plus souvent les laboratoires, si indispensables la formation scientifique, ne peuvent accueillir des groupesd'tudiants par manque de place ou en raison d'un environnement inadapt (milieux dangereux, salles blanches,etc.). Parfois ltablissement ne dispose pas localement du laboratoire correspondant lenseignement dispen-s, il partage alors les ressources dun autre tablissement.Une solution consiste rendre les expriences accessibles partir de lamphithtre ou de la salle de cours enutilisant les qualits des rseaux modernes (dbit lev et garanti). Diverses solutions sont possibles qui rpon-dent des besoins nombreux et varis. Des dtails sont fournis plus loin.

    - Les colloques Rassembler de nombreux confrenciers pour un colloque est toujours difficile. Les plus demands sont difficiles obtenir des conomies substantielles peuvent tre obtenues en vitant les pertes de temps et les frais dusaux transports.

    - Les runions de projets, qui concernent essentiellement les chercheurs, les travaux dirigs et le tutorat n'in-duisent pas de contraintes particulires en sciences.

    I.2.2.2 Les spcificits de la visioconfrence scientifique :

    En cours, l'enseignant a trs souvent recours des prsentations graphiques dtaillant son propos Il utilisetour tour du texte, des quations complexes ou des schmas colors, des images et parfois des objets rels.L'lve a donc son attention plus centre sur les nombreuses donnes exposes que sur l'enseignant lui-mme.Diverses caractristiques propres l'enseignement scientifique doivent tre prises en compte dans l'tablisse-ment d'un cahier des charges et le choix d'un systme de visioconfrence :l La salle doit donc tre adapte au multimdia avec possibilit de traitement spar du son et de l'image(micros HF de qualit, boutons de prise de parole, image rtro projete pour les donnes).l La gestion des crans sur le site distant doit tre soigne. Ecran TV de taille convenable, proche de l'crandes donnes, pour l'image de l'enseignant, o encore partage dynamique de l'cran.

    11 Pierre Bazart (ENS de Cachan) et Michel Burdoncle (CNAM) 18

  • l Plusieurs camras contrles par une petite rgie pour varier les plans, le surlignage des transparents lec-troniques constituent des moyens efficaces pour dynamiser le cours. l Lintgration d'autres systmes mettant des images ncessitent des convertisseurs ou adaptateurs designaux.l Les contextes tant souvent diffrents, une gestion trs souple de l'clairage est ncessaire.

    Les usages scientifiques sont techniquement parmi les plus exigeants. Ces recommandations sontdonc particulirement importantes. La qualit du dispositif (et de sa mise en uvre) est dterminan-te dans le succs du cours car elle peut valoriser ou au contraire contrarier la prestation du confrencier.

    - Le visio-laboratoire :Le confrencier en amphi peut faire excuter au laboratoire par son assistant, en direct, des expriences

    daccompagnement de son cours ou des dmonstrations de fonctionnement de systmes divers. Lintrt duntel systme rside dans :- lobservation en temps rel qui est un facteur essentiel de motivation. Ltudiant participe llaboration delexprience, avec ses impondrables. Il apprhende la ralit.- linteractivit qui permet ltudiant dtre acteur de lexprience et pas seulement spectateur.Le dispositif comprend des moyens audiovisuels (mission et rception) mobiles ct laboratoire, fixes cotamphi. Les signaux vido sont comprims, cods et transmis par un botier reli un rseau informatique dbitlev et garanti. Un botier identique lautre extrmit dcode et restitue les signaux vido au public distant.Lquipement audiovisuel au laboratoire doit tre adapt chaque situation.

    - on emploie plusieurs camras programmables afin dobtenir facilement les plans correspondant au sc-nario tabli.

    - des systmes ou interfaces dadaptation aux signaux gnrs peuvent tre ncessaires : camra muniedun dispositif de synchronisation automatique pour filmer certains crans, ou utilisation d'crans cristauxliquides ou interface dadaptation des signaux vido.

    - Des micros de qualit, directifs, sont ncessaires pour viter les nuisances des bruits de fond. - La sparation des sources audio et vido est prvue pour faciliter leurs traitements ou corrections, ce qui

    implique une mini rgie locale sur chariot dont la commande doit tre centralise et trs simple.

    Ces recommandations peuvent paratre exigeantes. Elles se sont imposes lusage pour la satisfaction des op-rateurs et du public et sont le gage de la russite.

    Une solution exprimente et exploite par lENS de Cachan et lUniversit Diderot Paris 7 est dcrite en annexe.Elle utilise le rseau ATM Francilien et permet des visioconfrences de type " visio-laboratoire " ou classiqueen mode multipoint de haute qualit.Voici quelques usages renouvels annuellement et d autres en perspective :h Un apprentissage l'utilisation d'un microscope lectronique balayage.h Une initiation la recherche documentaire par une "visite virtuelle" de la bibliothque avec accs interactif,via le rseau IP, aux serveurs de CD et bases de donnes documentaires.h Un module de formation la "conception distribue de machines industrielles" en licence de gnie mca-nique o les participants rpartis sur plusieurs sites cooprent la conception d'un produit. Le rseau est consi-dr la fois comme moyen et contenu denseignement.h Un cours scientifique diffus sur plusieurs sites.

    En projet, dans le cadre de lexprimentation SATEL-IT du MENRT, la transmission de sances de visio-laboratoi-re mais aussi dun cours rgulier du DESS Tlmatique de luniversit Paris 7- Denis Diderot sur un rseau virtuelpriv de Renater 2 jusqu un metteur et la diffusion par le satellite Hotbird (qui couvre lEurope et leMaghreb). La rception seffectue laide dune station de type PC munie dune carte spcifique et relie uneparabole ordinaire. Elle est donc possible dans des lieux trs isols et avec un dbit constant trs convenable.

    Dautres solutions existent sur rseau ATM. (Cf. formation en chirurgie dans le paragraphe suivant). Diciquelques annes, avec lamlioration de la qualit de service sur les rseaux IP et des techniques de compres-sion matrielles ou logicielles, de tels usages seront possibles moindres cots et pourront donc se gnraliser.Les moyens audiovisuels daccompagnement resteront indispensables, mais des outils facilitant leur exploitationpermettront dviter le recours des professionnels qualifis.

    19

  • I.2.3 Les usages en mdecine et tl mdecine 12

    Le propos n'est videmment pas d'aborder le domaine norme de la tl-mdecine. Simplement dans le domai-ne de la sant et de la mdecine, que ce soit pour le praticien ou en enseignement, les applications de la visio-confrence sont nombreuses et son usage pour laide au diagnostique a de nombreuses fois t rapporte dansla littrature. Notamment lobligation donne aux mdecins par le Ministre de la Sant de procder rgulirement uneactualisation de leurs connaissances a donn lieu la mise en place de nombreuses oprations, pour la plupartinities par des organismes privs (groupements de mdecins et laboratoires), reposant sur une utilisation sys-tmatique de la visioconfrence.Nous dcrivons ici l'exemple d'une opration mene entre un laboratoire pharmaceutique priv et lUniversitLyon 1 (CISM) en direction de mdecins spcialistes en dermatologie. Des ralisations plus systmatiques sontprvues au niveau de la rgion Rhne-Alpes.

    Les sites participants taient au nombre de trois :l deux sites accueillaient des experts reconnus dans leur spcialit mdicale ( Nantes et Lyon)l une grande salle ( Paris) recevait un public de praticiens de cette mme spcialit.

    Les trois sites taient relis par visioconfrence en multipoint et le schma de fonctionnement tait le suivant : tour de rle chacun des sites dexperts prsentait la salle de mdecins praticiens un cas clinique, compltpar des pages enregistres sur un site Web.l Lexpert commentait les diffrents documents fournis : description du cas, historique de la maladie, photosdes lsionsl Les mdecins de la salle pouvaient demander des examens complmentaires dont le rsultat leur tait fourni(dans la mesure o il tait disponible dans la base de donnes), analyses, radiographies, lectrocardiogramme,ceci afin dapprocher au mieux la situation du mdecin dans son cabinet, face au malade.l Lexpert proposait alors quatre ou cinq diagnostics diffrents pour ce cas.

    Lorsque la salle estimait avoir suffisamment dinformations pour porter un diagnostic, il tait procd au vote laide de botiers interactifs.Pour finir, lexpert commentait les rsultats du vote et explicitait le diagnostique exact.

    Ces sances avaient lieu en soire, afin de pas interfrer avec une journe de travail et rencontraient un vif suc-cs. Elles taient destines la mise au point dun protocole dexploitation rgulier utilisant un matriel de visio-confrence mobile, ce qui permettait de raliser cette session dans diffrentes villes de province.

    Maternet : Les Obsttriciens de la rgion de Nmes peuvent bnficier de l'aide au diagnostic prnatal de l'h-pital au moyen de la visioconfrence sur RNIS.Chirurgie : L'hpital St-Louis quipe, pour la formation des tudiants, une salle d'opration en chirurgie plas-tique d'un systme de visioconfrence sur rseau ATM utilisant la technique de compression par ondelettes .

    I.2.4 Utilisation de la visio-confrence pour la formation bureautique13

    Une socit a dvelopp un usage particulier de la visioconfrence. L'exemple montre bien l'utilisation dans lecadre du tutorat, voire de l'autoformation guide.Cet usage remplace la traditionnelle formation en stage pour les utilisateurs de logiciels bureautiques tels queWord, Excel, PowerPoint etc. Il permet de former leur rythme et distance des employs dentreprise, peu dis-ponibles ou trop loigns des centres de formation traditionnels. Lapprentissage se fait principalement de faon autonome, selon une mthode trs structure et laide deslogiciels dautoformation ("progression"). Lapprenant travaille seul sur PC. Il progresse dans une successiondactivits pdagogiques allant dun auto-diagnostic permettant de dfinir un parcours individuel de formation une mise en pratique finale complte par une auto-valuation. Chaque sance dure entre une et deux heures.La visioconfrence complte lautoformation de la faon suivante :

    12 Brigitte Kieffer (CISM de luniversit de Lyon 1)13 Marion Blanc (PROTRAINING, diteur franais de la mthode dautoformation bureautique systme PROGRESSION)

    20

  • l le PC qui sert lapprentissage est quip dun kit de visioconfrence PC de type PictureTel Live 200. Il estreli par ligne Numris au PC dun tuteur, quip du mme kit.l lapprenant lance son programme dauto-formation et progresse son rythme. Quand il rencontre une diffi-cult ou souhaite poser une question, il clique sur une icne qui tablit automatiquement la connexion avec sontuteur.l le tuteur qui reoit lappel voit et entend lapprenant, et surtout, grce la fonction de partage dapplication,peut prendre la main sur le PC de lapprenant pour lui montrer une manipulation. Il observe ensuite si lappre-nant est capable de raliser seul la manipulation.Les interventions du tuteur sont toujours brves (3 5 minutes en moyenne) car la mthode pdagogique dau-toformation est trs structure et le tuteur est donc capable didentifier rapidement la difficult rencontre parlapprenant. Un mme tuteur peut donc se mettre la disposition dune dizaine dapprenants parpills se for-mant simultanment.Cet usage est donc beaucoup plus conomique que de la tlformation du type cours particulier distance,mais il est peru comme quivalent, sinon meilleur par les apprenants.

    I.2.5 La visioconfrence dans le cadre des relations de transfert de technologies et des relations indus-trielles15

    I.2.5.1 Introduction

    Le transfert de technologie entre tablissements d'enseignement et lindustrie prend de nombreuses formes, parexemple les stages en entreprise, les projets de fin d'tudes, les contrats industriels, la recherche, la participa-tion d'industriels la pdagogie, la formation continue...

    La visioconfrence a trouv aujourd'hui sa place dans les relations industrielles et a de plus en plus tendance se banaliser dans les usages professionnels. A titre d'exemple une rapide consultation de nos partenaires indiqueque pratiquement l'ensemble des entreprises du secteur automobile (quipementiers compris) sont dots de lavisioconfrence au niveau des usines, tant en France qu' l'tranger.

    Elle peut donc naturellement conforter ces relations enseignement - industrie et il importe donc aussi de pr-parer nos lves et tudiants l'utilisation future de ces quipements.

    Cette exprience de l'industrie dans le domaine de la visioconfrence peut tre aussi source de rflexions surnos pratiques, le transfert de technologies et de comptence tant double sens.

    Les changes enseignant - entreprise peuvent apporter des connaissances l'entreprise, mme s'il s'agit pluttde connaissances thoriques. En sens inverse, l'entreprise vit sous le regard de l'enseignant. Il la voit voluer, enressent les besoins et les aspirations. L'enseignant peut en tirer des leons et vite une sclrose de son ensei-gnement.

    C'est dans le cadre de cette conception du transfert de technologie que le dispositif de visio confrence (moyenshumains, techniques et organisation) pourra faciliter et renforcer les pratiques actuelles et susciter de nouvellesapproches.

    La mise disposition de la visioconfrence ne vise pas remplacer par principe les contacts directsmais en renforcer lefficacit et crer de nouvelles opportunits dans le dveloppement des trans-ferts de technologies.

    I.2.5.2 Faciliter et renforcer les pratiques actuelles

    Stages et projets de fin d'tudes

    La visioconfrence rduit les temps de dplacement et les cots associs, y compris en tenant compte des fraisde connexion et amortissements des quipements, avec des carts plus importants si elle utilise le rseau ATMou Internet. Quant au rseau Numris les tarifs sont en baisse rgulire.

    14 Ecole Nationale dingnieurs de Metz 21

  • Nous avons retenu les tapes de mise en uvre suivantes des squences de formations industrielles (d'autresapproches peuvent tre redevables de technologies et de modes d'organisations diffrents).

    l ProspectionA partir d'un annuaire visioconfrence constitu sur la base de nos partenaires nous mettons en place des

    runions de prsentation de nos activits pouvant runir plusieurs personnes de services diffrents de l'entre-prise en leur prenant un minimum de temps. La visioconfrence renforce les actions habituelles conduites parmailing et contacts tlphoniques. Une telle rencontre doit tre particulirement prpare d'un point vue orga-nisationnel et technique car les effets ngatifs en terme dimage de ltablissement peuvent tre amplifis encas de droulement insatisfaisant :

    - prparation de la runion avec connaissance des interlocuteurs industriels.- essais techniques pralables (Solution de secours sur la base d'un kit de visioconfrence autonome)* annexe sur les derniers tarifs Numris avec la date- message attractif utilisation dauxiliaires pdagogiques.- utilisation dun cablage vido permettant dinstaller une camra dporte dans les laboratoires de ltablissement, afin de faire des prsentations interactives (En projet lENIM connexion sur le rseau informatique interne).

    l Slection des candidatsDe plus en plus complment du CV classique les entreprises souhaitent rencontrer les stagiaires avant de

    les retenir. Cela peut tre peru comme une contrainte, cest en tout cas une ralit et, dans la mesure du pos-sible, nous devons aider nos tudiants.Peugeot GB a ainsi mis comme condition pour recruter un de nos stagiaires de le slectionner parmi plusieurssur sa motivation et sa pratique de langlais. Sans visioconfrence, nous naurions pu obtenir ce stage.

    l Suivi Le tutorat et les rencontres pour un point rapide pourront s'accommoder tout aussi bien de la visioconf-

    rence par Internet avec partage de documents (netmeeting).Par contre, pour tout travail sur plan ou prsentation de pices ralises, lutilisation du haut dbit peut trencessaire. Cette exigence peut tre contourne par lenvoi pralable de ces documents et ventuellement dematriels par tous moyens (lectronique fichier CAO, voire par voie postale).La discussion par visioconfrence peut sappuyer dans les deux sites distants sur des supports disponibles entemps rel.

    l Soutenance Dans les jurys tels quils sont en vigueur lENIM, la prsence de lentreprise daccueil est obligatoire (

    ltranger il en va diffremment), le fait doffrir la possibilit dintervenir par visioconfrence est apprci de lapart de nos partenaires.Pour que le jury se passe dans de bonnes conditions, la technique doit se faire compltement oublier.De plus, nous avons cr une salle de runion connecte au visioamphi CITCOM, qui procure une installationplus conviviale. Si les entreprises ne disposent pas dquipement de visioconfrence, il est possible de proposer des sites dac-cueil.Lors dune soutenance, la socit Chaffoteaux & Maury a pu utiliser la salle cre par la ville de Saint-Brieuc,vitant un dplacement lingnieur la fois long et coteux.Bien entendu, pour les stages et P.F.E. ltranger, la visioconfrence trouve sa pleine mesure et nous permet departiciper aux soutenances qui, sauf exception (mission dun enseignant de lcole sur place), taient sous-trai-tes lentreprise ou luniversit partenaire.

    Pour prparer nos lves lutilisation de cet outil, ils sont tous amens (promotions de 180 tudiants) faireun expos dans le cadre de lenseignement de gestion depuis le kit de visioconfrence qui dispose de son propreaccs Numris vers lamphi visio o se trouvent leurs camarades.

    Dautre part, une prsentation de deux heures qui aborde les aspects techniques est faite par groupe de travauxdirigs, une fiche sur la prparation de runions est remise (document annexe), et terme le rapport GEMMEsera joint. Pour les enseignants, lapproche est base sur le volontariat.

    22

  • En agissant ainsi, nous prparons nos lves leur future vie professionnelle. Nous en faisons les ambassadeursactuels et futurs qui feront connatre les possibilits de nos quipements, tant auprs des entreprises quen inter-ne. Ayant t forms, ils seront mme de proposer des usages adapts en fonction des possibilits et limitesde cette technologie.

    Participation des industriels la pdagogie.

    La mise en uvre des confrences, des squences de cours avec des partenaires industriels tant en France qultranger est facilite par lusage de la visioconfrence. La qualit technique est une condition ncessaire , elle ne dispense pas de rechercher la qualit pdagogique.La force du tmoignage en direct par un praticien ne suffit pas toujours pour capter lattention dun auditoirequi de plus sera distant physiquement.On envisage dans le cadre de confrences rgulires de proposer aux intervenants de participer une prpa-ration de leurs interventions en particulier si ils ne sont pas familiers avec lusage de la visioconfrence.

    Pour ce type dintervention nous disposons dun amphi interactif 32 places et une possibilit de projection dansune salle pouvant accueillir 100 personnes avec camra dporte et micro la demande.

    Formation continue

    Dans ce cas ltablissement est metteur, la formation tant assure par un enseignant habituel (titulaire ouvacataire) qui a t prpar aux contraintes de la visioconfrence et intervient depuis le bureau professeur Lorsque le confrencier est occasionnel, nous installons un pupitre confrencier avec une camra directementoriente sur lui, et le bureau professeur devient de fait une rgie qui prendra en charge les auxiliaires pdago-giques, le choix des vues (salle prsentielle, transparents, ...).Bien entendu, comme pour les points prcdents dissocier la visioconfrence de lutilisation combine dautreTIC et du projet de formation qui les sous tend est rducteur mais lobjet du rapport nest pas de traiter de len-seignement distance mais de la visioconfrence.

    I.2.5.3 Susciter de nouvelles approches

    Cette partie porte essentiellement sur des projets que nous comptons exprimenter dans les prochains mois.

    Actions de communication : prsentations de l'tablissement et de ses activits.

    A partir de lannuaire que nous avons cr, il est envisag dorganiser des runions de prsentations interen-treprises de nos activits de transfert en utilisant un pont multipoint et en se connectant soit au niveau duneentreprise ou de sites daccueils avec lappui de relais comme les chambres de commerce en France.Dans le mme esprit nous entendons tre prsents sur des salons avec les kits de visioconfrence permettantun lien et des rendez-vous directs avec ltablissement Dans les expriences que nous avons menes deux en France une en Allemagne les liaisons Numris (ISDN) ontt simples ; par contre les problmes dclairage de son (ambiance bruyante, interfrences) sont apparus pluscomplexes matriser.

    Actions de relations publiques

    Nous proposons notre dispositif en location ou sur la base daccords de partenariat. Le but nest pas de concur-rencer les oprateurs privs mais doffrir un service li la prsence dune cole dingnieur qui permettra denouer des contacts ultrieurs.Cependant, l aussi nous nous devons dtre professionnels ds lors que nous proposons ce service des entre-prises elles attendent un rsultat quivalent celui dun oprateur priv.A titre dexemple, nous avons assur rcemment deux visioconfrences pour un important groupe industriel ins-tall Grenoble dont une filiale se trouve Metz

    23

  • I.2.6 Un exemple dans le domaine du handicap : Visiocommunication en langue des signes 15

    Compte-rendu d'une action conduite entre la Cit des Sciences de la Villette et le lyce des Arnes de Toulouse .

    Contexte

    Un lyce pilote : Le lyce des Arnes ouvre en septembre 1991 sur un projet : faire de la communicationmultimdia laxe de dveloppement de son activit pdagogique, administrative et ducative. Cest une vri-table recherche au quotidien qui sengage pour inscrire dans les pratiques, lusage des technologies de linfor-mation et de la communication.

    Laccueil dlves sourds : Parce que le lyce des Arnes est un tablissement pilote dans les technologiesde la communication, une association de parents denfants sourds (IRIS) le sollicite pour engager une action din-tgration et de scolarisation de jeunes sourds. Il sagit de leur proposer des enseignements en langue des signes,ce qui est un droit pour les familles depuis janvier 1991.

    Pour un lyce virtuel : Parce quil est difficile de trouver dans chaque discipline des enseignants capablesde communiquer en langue des signes et que la population des jeunes scolarisables est rpartie sur lensembledu territoire, le projet qulabore lassociation IRIS et le lyce dpasse la simple prise en charge locale. Il sagitde dfinir et dexprimenter une structure de formation, qui sappuyant sur les technologies de linformation etde la communication, permettrait de mutualiser les comptences dquipes rparties sur plusieurs sites et debtir ainsi un lyce virtuel de lycens sourds.

    Une exposition la Villette : Dans le cadre de lexposition " Nouvelle image, nouveaux rseaux" que la Citdes Sciences organise pour toute lanne 1998, des oprations de communication en visioconfrence sont orga-nises. Il y a la Cit des Sciences de la Villette une quipe spcialise dans laccueil des enfants sourds (GuyBouchauveau, ...) ; elle ngocie avec lassociation IRIS et le lyce des Arnes un cycle de rencontres en visio-confrence. Ctait pour lquipe toulousaine une faon dapporter des lments prcis pour la construction dulyce virtuel.

    Caractristiques de laction

    Cette opration se caractrise par des rencontres rgulires (une par mois), pour un nombre relativement impor-tant de participants (100 300 personnes par rencontre) ; mais surtout cette communication est essentiellementvisuelle puisquil sagit dchanges en langue des signes entre personnes sourdes.

    La rgularit des changes a permis dtablir un programme. Chaque rencontre dune deux heures aborde unthme concernant les sourds. Ce programme a t ngoci entre la Cit des Sciences de laVillette et lassocia-tion IRIS.

    Leffectif important des participants ces rencontres exige une organisation spcifique des lieux. Il faut en par-ticulier trouver un compromis entre une rception visuelle grand cran qui demande lobscurit et un espaceclair pour que les intervenants et leurs gestes puissent tre saisis par les camras (cf. schma).

    Limage est le support des changes. La langue des signes est une vraie langue o les gestes et les mimiquescorporelles composent une syntaxe complexe et efficace. Ce mode dexpression qui a t longtemps rprim estmaintenant reconnu. La communication en visioconfrence est le seul mode de communication lectroniquedirecte entre personnes sourdes. Ils peuvent utiliser des modes dchanges par crit laide du Minitel oudInternet, mais seule la langue des signes donne assez de fluidit et de spontanit, ncessaires une bonnequalit de relation.

    Observations

    Lorganisation et lobservation de cette srie de rencontres en visioconfrence numrique ont fait ressortir uncertain nombre de difficults et de solutions qui renseignent de faon pertinente sur les spcificits de ce modede communication.

    15 Une autre action est prsente en annexe 24

  • l De lvnement lusagePour la premire rencontre, dans lauditorium des Arnes nous avions prpar un dcor avec tableaux et

    plantes vertes. Un communiqu avait t envoy la presse ainsi quaux autorits rgionales et acadmiques.Nous tions dans un vnement. Invitablement les "prises de parole" furent un peu compasses et lexpres-sion un peu rigide et contrainte. Ds la troisime rencontre, la logique vnementielle a laiss la place lhabi-tude. On a donc volu vers une pratique simplifie, avec une scnarisation minimum, un assouplissement desmodalits de dialogue, interventions plus brves et quilibres entre les sites.Cest bien cette entre dans lusage qui justifie ou non la validit de ce mode de communication ; sans cetteinscription dans la pratique dun groupe socialement dfini, la communication en visioconfrence nest quecuriosit accessoire ou au mieux un auxiliaire intressant.Cependant, lvnement a parfois une utilit ; dans le cas prcis de la communication en langue des signes, lapremire rencontre a t une rvlation pour la communaut sourde rassemble (environ 300 personnes).Ctait la dcouverte, avec la force de lvidence, que pour les sourds existait une communication lectroniquedirecte. Ce choc motionnel est difficilement transmissible, il demande tre vcu. Cest le propre de la visio-confrence, il faut en faire lexprience pour tre en mesure den imaginer vraiment les usages.

    l LinterprtariatComme toute langue, la langue des signes a des interprtes professionnels qui assurent la traduction

    langue des signe, franais parl. Leur intervention en visioconfrence pose des problmes particuliers qui ont faitprfrer aux organisateurs sourds de ne pas interprter les changes. La gestion dun interprte en visioconf-rence est particulirement dlicate. Il y a deux cas possibles : un interprte sur chaque site ou un seul interpr-te sur un des deux lieux. Quel que soit le cas, les difficults viennent de ce quil faut dterminer avec prcisionce que linterprte doit voir et entendre et de qui il doit tre vu et entendu.

    l Sur les avatars du multipoint : une exprience d'intrt gnral 16

    Une des rencontres a eu lieu entre Paris, Toulouse et Poitiers. Un dysfonctionnement grave de la commu-nication sest produit non provoqu par une dfaillance technique mais par le fait que la communication taitessentiellement visuelle. En visioconfrence multipoint le mode courant est celui dit de la commutation lavoix . Le site qui parle (celui qui met un son relativement continu pendant deux ou trois secondes), diffuse sonimage et le son sur les autres sites. En rception visuelle, il garde limage de linterlocuteur prcdent. Desmicrophones avaient t donns aux interlocuteurs sourds et ils avaient pu vrifier quen tapant trois ou quatrefois sur le micro, ils provoquaient la commutation automatique du systme. Cependant dans le droulement deschanges, le dispositif prvu sest trs vite drgl et les entendants prsents, ne comprenant pas la nature despropos, nont pas pu intervenir avant un temps assez long.

    Que sest-il pass ? Paris prend limage en tapant sur le micro et commence prsenter le thme du jour, Parisreoit Toulouse. Toulouse prend limage avec le micro et commence dbattre, il voit Paris ; Poitiers son tourqui avait un interprte rpond, il voit Toulouse. Toulouse alors rpond sans faire basculer limage et entre Poitierset Toulouse lchange a lieu. Paris voit Poitiers dernier interlocuteur mais ne ralise pas tout de suite que Poitiersdialogue avec Toulouse. Paris tente de rpondre Poitiers mais ce dernier ayant un interprte qui traduit ce quise dit entre Toulouse et Poitiers, garde limage sur les sites de Toulouse et Paris. Quiproquos.

    Cette histoire a fait ressortir combien la commutation automatique dans une visioconfrence en multipoint,masque la complexit communicationnelle du dispositif. A trois interlocuteurs il y a trois relations possibles, quatre, six, et huit sites interconnects permettent 28 relations diffrentes (formule : n (n-1) / 2 o n reprsen-te le nombre de sites). On peut noter aussi qutre oblig dutiliser un micro a t ressenti par les intervenantssourds comme lgrement humiliant, tout en renforant aussi le pouvoir magique du son.

    l Remarques sur la lisibilitLaugmentation du dbit 256 kbit/s ou 384 kbit/s amliore la qualit visuelle, par une plus grande fluiditdes mouvements et une meilleure dfinition de limage. Cependant les problmes de cots et les contraintestechniques pour grer ces dbits, malgr quelques essais positifs, ont conduit travailler 128 kbit/s, formatcourant de la visioconfrence Numris.

    16 Question sur la relation de la technique et de lusage. Il renvoie en particulier au pilotage dans le cas dune opration multisites et posela question de la place des ponts par rapport aux participants et de la ncessit dune assistance de type rgie

    25

  • Diffrents essais ont abouti au choix suivant ; prendre comme format dimage le QCIF (note n 16) qui privil-gie le mouvement plutt que le CIF (note n 17) qui donne une meilleure dfinition de limage. En QCIF lima-ge est plus floue mais elle rend mieux compte des masses en mouvement, pour la personne qui parle en languedes signes, elle est porteuse de plus de significations. Pour un non sourd le choix serait inverse, le mouvementest moins riche de sens que la nettet de limage.

    Un autre facteur de lisibilit est prendre en compte, le type et la taille de lcran. La meilleure lisibilit se trou-ve sur les crans de tlvision de taille moyenne, 60 ou 65 cm. Le grand cran obtenu par vido-projectiondonne une sensation de confort pour un entendant, mais prsente pour un sourd plusieurs handicaps : uneluminosit et des contrastes plus faibles qui permettent une moins bonne perception des tats changeants delimage en mouvement. Ceci est accentu par la dilatation des images qui empchent de saisir en un seul regardun enchanement complexe de gestes signifiants.

    Conclusion

    De cette action qui se termine en dcembre 1998, quels enseignements pouvons-nous retenir ? On retiendra enpremier lieu que la visioconfrence numrique bas dbit gagne voluer de lopration vnementielle uniqueou rare vers un service rgulier qui conduit des personnes sapproprier des usages. Lvnement, souventncessaire pour dclencher une prise de conscience, reste souvent dcevant dautant plus que les participantsny auront pas t prpars. La visioconfrence se nourrit de lchange, elle nest pas spectacle. Pour une visio-communication, cest le degr de ncessit de lchange attribu par les participants qui confirme ou non savalidit.

    En outre, il faut choisir le type de visioconfrence qui correspond la situation de communication donne. Il nya pas une visiocommunication mais des visiocommunications. Ce nest pas parce que le modle technique estunique (une ligne Numris, un codec, un dispositif terminal pour recevoir et diffuser), quil y a un unique mod-le de communication. La taille des groupes, les priphriques associs comme les types dactivits prvues,engendrent des situations de communications distinctes. Il sagit donc darriver dfinir pour chaque situationlenvironnement appropri ; cet environnement dun point de vue de la communication est premier mme silpeut apparatre techniquement accessoire. Une mauvaise apprciation des conditions ncessaires va bloquerplus ou moins totalement le processus de communication. La validit de la chane permettant la circulation dessignaux ne garantit pas la qualit de la communication. Le non clairage dun site, la mauvaise distance duninterlocuteur un micro rendront vide de sens un change. Ces deux remarques concourent formuler quedune faon gnrale, lappropriation et la banalisation de ce mode dchange exigent une vigilance sur lorga-nisation densemble et les dispositifs installs.

    I.2.7 un exemple dans le champ de la communication17

    En quoi la visioconfrence peut-elle tre utile la communication d'un tablissement d'enseignement suprieur ?N'est-elle qu'un coteux gadget ou la future panace de la communication interactive ? Dans ce dbat, l'Universitd'Orlans qui utilise la visioconfrence depuis janvier 1992, surtout pour des formations distance, mais gale-ment pour sa communication interne et externe est en mesure d'apporter son tmoignage travers une dizai-ne d'applications.

    Rpertoire d'usages de la visioconfrence en communication interne et externe l'Universitd'Orlans (1992-1999)

    Runions de rseau entre Universits partenaires (multipoint)Runions de Directeurs de composantes avec sites dlocaliss.Partages d'expriences entre services (ex. Apoge).Recrutement de personnels quand la distance est un obstacle au dplacement des candidats.Suivi pdagogique d'tudiants en sjour dans des Universits trangres.Recrutement d'lves-ingnieurs pour une filire nouvelle.Suivi de stagiaires en sjour dans une entreprise trangre.Prparation de missions l'tranger et bilans de celles-ci.

    17 Michel Dion, Responsable des Relations Extrieures et de la Communication lUniversit dOrlans 26

  • Prsentation de l'Etablissement (avec camra document) des tudiants trangers candidats des changes ou des sjours linguistiques.Prparation de colloques internationaux.Mise disposition du studio pour des partenaires conomiques et institutionnels, entreprises, collectivitslocales, etc...

    La Visioconfrence et la Communication : Avantages et Limites

    Le contact virtuel ne remplace pas le prsentiel, on ne reviendra pas sur cette vidence. Toutefois, l'expriencemontre que pour l'enseignement comme pour la communication, il peut le complter, voire l'amliorer, par desinterventions de spcialistes loigns ou des prsentations de documents difficilement transportables. La froi-deur apparente du virtuel est vite oublie grce au confort d'une communication directe. La visioconfrenceignore le dcalage horaire et la distance, et devient un support efficace des relations internationales. C'est unoutil trs performant du fait de l'interactivit (images, son et donnes), qu'elle parvient crer. Elle a progressen qualit pour l'image et pour le son, et l'image obtenue avec un dbit de 384 kbit/s est presque quivalente une image TV. Son cot a diminu considrablement en termes d'achat et de fonctionnement.La Visioconfrence est rentable quand elle vite certains dplacements lointains, coteux ou pnibles et qu'ellesupprime le temps perdu, la fatigue et les risques. Le fait qu'elle utilise le rseau Numris rend son accs facileet devrait tendre banaliser son emploi.

    Visioconfrence et communication interactive dans l'enseignement suprieur. quel avenir ?

    La Visioconfrence ne connat pas encore le succs que devraient lui valoir ses performances. Son utilisation dansles diffrents domaines d'enseignement reste encore limite. Pour ce qui concerne la communication virtuelle,le constat est comparable.Compte tenu de l'apprhension d'une partie des utilisateurs potentiels par rapportaux nouvelles technologies, il faut prendre en considration le fait qu'une assistance technique est ncessairedans la pratique. (Le libre-service est difficilement envisageable pour un quipement aussi sophistiqu et la pr-sence d'un technicien qualifi dans une salle ddie la visioconfrence est un gage d'efficacit).

    Enfin, communiquer par Numris implique une formation prparatoire. Des exemples probants existent djdans ce domaine et favorisent une appropriation sereine de l'outil. Paralllement, une sensibilisation desconstructeurs et des distributeurs pour rapprocher les quipements des usagers et leur en faciliter l'emploi estparticulirement souhaitable.

    27

  • II.Les Moyens confronts aux usages

    28

  • Introduction

    Lobjectif n'est pas d'tre techniquement exhaustif ni de faire le point surl'tat de l'art, dans un domaine en rapide volution comme l'ont montrles changements depuis le dbut de ce travail. Il est d'aider aux choix,sans proposer les choix eux-mmes et sans se placer, ce stade, en posi-tion d'expert ou de consultant pour la mise en uvre d'un projet. Si ceprojet est un tant soit peu complexe, l'appel un consultant spcialisexterne pour accompagner l'laboration, la mise en uvre et le dmar-rage est sans doute la meilleure stratgie. Ce chapitre doit aider les res-ponsables des tablissements et les chefs de projet travailler avec lesexperts, techniciens et consultants

    Le principe de la visioconfrence consiste faire circuler en temps rel surun RESEAU des informations contenant :l de limage,l du son,l des donnes, l des informations de service.

    Ces informations sont captures par un ensemble de matriels priph-riques (camras, micros etc.) puis traites et compresses par des compo-sants appels codec (COdeur-DECodeur). Ces flux sont ensuite envoyssur le rseau vers le ou les destinataires : comme en tlphonie, une liai-son de visioconfrence est une liaison point point. Selon le type derseau (ou de logiciel) utilis, il existe diffrentes solutions permettant dePARTICIPER A PLUSIEURS SITES une visioconfrence.

    II. 1 Les rseaux18

    Les rseaux utilisables pour la visioconfrence, en milieux ouverts, sontactuellement : le rseau RNIS et le rseau Internet. Leurs caractristiquesdiffrent beaucoup au plan technique mais aussi dans les usages.Le RTC (Rseau Tlphonique Commut classique) noffre pas de dbitsuffisant. Le rseau ATM (mme sil est adapt cet usage) est plutt un rseau "support " quun rseau pour usagers de visioconfrence.Le rseau ADSL, vraisemblablement le cble ou la radio tlphonie, per-mettront prochainement de suppler linsuffisance du RTC chez les par-ticuliers.

    II.1.1 Le rseau RNIS (Rseau Numrique avec Intgration des ser-vices

    Le RNIS (ou ISDN pour les anglo-saxons) est trs largement utilis, car sonimplantation est quasiment mondiale et le dbit est garanti : une fois lacommunication tablie, on est assur dune qualit de service constante.Par contre, amener des lignes RNIS sur chaque bureau peut savrer com-pliqu et trs coteux. Numris est le service correspondant de FranceTlcom.S'il s'agit de faire des visioconfrences hors des rseaux locauxou avec l'tranger, avec la garantie d'un niveau de qualit stable, le RNISreste, pour l'instant, le seul support fiable qui puisse tre rellement pro-pos. Les codecs utiliss doivent rpondre la recommandation H320.Actuellement, seul France Tlcom propose des liens RNIS par l'interm-diaire de son service Numeris.

    18 Pierre Bazart (Ens de Cachan), Brigitte Kiefer (CISM), Guy Bisiaux (Universit de valenciennes),

    Gilbert Sol (Universit de Paris 7) 29

  • Il peut tre intressant dutiliser lautocommutateur (PABX) de ltablissement (sil est numrique et compatibleRNIS, il est indispensable d'effectuer des tests de compatibilit avant d'envisager ce type de liens) pour tablirdes liaisons en exploitant les lignes tlphoniques du site. Cela permet de multiplier les "points visio" possiblesdans ltablissement (mais pas de les utiliser simultanment au-del du nombre de sorties utilisables )Reste dterminer la qualit ncessaire pour dimensionner les accs :. Un accs de base Numris (2 canaux B soit 128 kbits/s) est acceptable pour des tl-runions .Pour des cours distance et plus gnralement, lorsque la qualit de l'image devient importante (mouvements,documents), il faut alors prvoir de 2 3 accs NUMERIS (de 4 canaux B=256kbit/s 6 canaux B= 384 kbit/s). . Certains fournisseurs de matriels de visioconfrence proposent des codecs 4 accs RNIS assurant une bonnequalit de retransmissionRemarque : Ne pas oublier que le prix de la communication est proportionnel au nombre de canaux B utiliss.Les visioconfrences multisites ncessitent le recours des ponts multipoints qui mettent en relation les sitespartenaires. Ce service est le plus souvent assur par des oprateurs (tels que FCR filiale de France Tlcom).Certains systmes de visioconfrence intgrent un pont multipoints (exemple systme Polyspan ViewStation ouSony), il sera alors ncessaire de disposer dun nombre daccs Numris suffisant.

    Actuellement, seul le rseau RNIS permet raisonnablement de supporter des visioconfrences nationales/inter-nationales et vers les entreprises grce ses 2 atouts :- dbit garanti,- universalit du rseau et facilit de mise en uvre.Linconvnient majeur est le cot dexploitation, lequel devrait baisser dans un contexte de march concurren-tiel.

    II.1.2 Le rseau Internet

    Si le rseau RNIS reste celui qui fournit les supports les plus srs des visioconfrences nationales/internationaleset vers les entreprises, le dveloppement des nouvelles technologies de communication (protocoles de rserva-tion de ressources, Qualit de Service, rseau priv virtuel, augmentation des dbits, liaisons satellites, multicast, ...) multipliel'essor des applications de visioconfrence sur les rseaux IP tendus.

    II.1.2.1 Gnralits :

    Le rseau Internet est compos de rseaux divers transportant des donnes par le protocole Internet (IP). Ce pro-tocole est devenu un standard mondial et luniversalit de ce rseau est donc la meilleure.Ayant t imagin pour transporter des donnes, certaines caractristiques font dfaut, en particulier la garan-tie de dbit. Des phnomnes de variation importante de dlais de transmission peuvent donc apparatre aucours dune liaison pouvant rendre celle-ci mdiocre voire inexploitable.Nanmoins, parce que ce rseau connat une expansion vertigineuse, des solutions de visioconfrence respec-tant la norme H 323 sont proposes et conviennent pour des usages de type tl-reunions, sminaires elles don-nent des rsultats corrects lorsque le rseau nest pas trop sollicit.

    On utilisera autant que possible ce rseau, en complment du RNIS, pour le transport de donnes et le partagedapplications (cas du dispositif Oxalis ). Des dveloppements rcents sur les protocoles supportant IP ou sur IP-V6 vont permettre de rsoudre (pour ceux qui y auront accs) la question de la qualit de service relativementcourt terme. Cest pourquoi les constructeurs de systmes de visioconfrence ont anticip et proposent des pro-duits adapts aux 2 normes H 320 et H 323. Quant au dbit, il samliore rgulirement et la possibilit de ra-liser des rseaux privs virtuels ddis aux applications de visioconfrence est relle (Voir larticle sur les apportsde Renater 2).

    II.1.2.2 La diffusion sur Internet

    Les usages de la visioconfrence sur lInternet ne sont pas limits aux liaisons point point entre 2 utilisateurs.La diffusion est possible par diffrentes voies dcrites ci-dessous.

    Le multicast :La technologie lie Internet offre en outre la possibilit de multicast : diffusion la demande sur de nombreuxsites.

    30

  • Le rseau " Multicast Backbone"" dit Mbone est actuellement utilis dans le monde universitaire pour diffuserdes confrences, des tl-runions, des sances de travail collaboratif. Dploy depuis plusieurs annes surRENATER, il sert de support aux applications de travail collaboratif lors de tl-runion ou de diffusion de smi-naires. Son exploitation est rechercher chaque fois que les conditions le permettent (usages, bande passantedisponible du rseau) en raison de la quasi gratuit de la solution. Des explications complmentaires sont four-nies dans le chapitre sur la visioconfrence multipoint et dans larticle sur les apports de Renater 2.

    La diffusion par satellite : L'exprimentation en cours sur des liens satellites (projet de la Direction de la Technologie du Ministre) permetde valider notamment des services multimdias comme la visioconfrence. Les liaisons satellites pourraientapporter un complment important aux infrastructures terrestres pour le dveloppement de la visioconfrence.Elles sont adaptes dans les cas dune diffusion gnralise et/ou pour atteindre des sites isols ne disposant pasdinfrastructures terrestres suffisantes. Dans ce dernier cas, lutilisateur reoit les flux via une parabole et unadaptateur spcifique sur son ordinateur. Il met par voie terrestre laide dun modem et dune liaison tl-phonique.

    II.1.2.3 Les rseaux d'entreprises (Intranet)

    Les rseaux locaux (LAN) amnent la connectivit un grand nombre de postes clients et permettent ainsi dvi-ter les cots de dploiement de lignes RNIS sur chaque bureau. Ils ont pour la plupart un dbit suffisant poursupporter des connexions de visioconfrence, gnralement trs suprieur celui des rseaux intersites. De plus,la technologie est en constante volution vers des dbits plus levs. Cependant, la bande passante dun rseaulocal est partage entre tous les utilisateurs, ce qui peut nuire la qualit de la transmission des flux de visio-confrence. Un des groupes de travail de lIETF (Internet Engineering Task Force) dveloppe des standardscomme le protocole RTP (Real-time Transport Protocol) et RSVP (Resource reSerVation Protocol), qui utiliss parla visioconfrence sur IP permettent de palier le manque de garantie de service de ces rseaux.

    Pour une utilisation sur un rseau d'tablissement ou de campus, la recommandation H 323 s'impose. Du faitque la recommandation H 323 sappuie sur le protocole IP (Internet Protocol), elle est oprable sur lInternetmais avec une qualit trs alatoire dpendant essentiellement du dbit disponible et du trafic. La qualit vadonc dpendre de la charge du rseau au moment o la visioconfrence aura lieu. Il conviendra alors de dispo-ser d'une architecture rseau haut dbit (ATM, 100 Mbit/s ou Gigabit Ethernet) adapte au transport des fluxvido et audio. Les cots de communication ne sont pas facturs en fonction du temps ni en fonction du dbitutilis mais sintgrent dans les investissements globaux du rseau. En consquence, on peut souvent obtenirdes qualits suprieures sur un rseau local pour un cot moindre que par RNIS. Pour des utilisations indivi-duelles, les logiciels H323 comme Netmeeting sont disponibles gratuitement dans lenvironnement Microsoft.Les systmes matriels pour salle ddie ou compact concernent plutt des groupes de personnes. Ils sont pro-poss des cots situs entre 50 et 100 KF (selon configuration).Dautres solutions peuvent tre mises en place pour obtenir une excellente qualit de type tlvisuelle. Pour cela,il sera ncessaire de disposer des moyens de compression dimages plus performants que ceux utiliss dans larecommandation H323. Les flux gnrs sur le rseau seront par consquent plus importants.La recommandation H 310 permet l'utilisation de la compression MEGP-2 sur les rseaux.

    II.1.3 Le rseau ATM :

    La technologie rseau ATM possde dexcellentes proprits qui lont fait adopter pour des applications exi-geantes en dbit et qualit de service. Elle convient donc tout fait la visioconfrence. Cependant les cutslevs dquipements dune part, le faible nombre dapplications lutilisant de faon native ont report lesusages de ce rseau aux infrastructures rgionales ou nationales ( cf Renater).Une excellente qualit, de type tlvisuelle, nest fournie, actuellement que par le rseau ATM (AsynchronousTransfer Mode) offrant des dbits de 25 155 Mbit/s. Une recommandation H 310 a t approuve par lUIT-Tmais loffre du march nest pas encore trs toffe et lutilisation de MPEG-2 (Moving Pictures Experts Group)en temps rel rend le matriel compatible trs coteux (de lordre de 200 kF). Une autre solution consiste uti-liser du matriel ddi mis au point par Fore System dnomm videobox mettant en uvre un codage MJPEG(Motion Joint Photographic Experts Group) qui consiste compresser les images indpendamment les unes desautres (Environ 50 kF pour le codeur et le dcodeur). A partir de 10 Mbit/s, la qualit est excellente mais ellencessite le mme type de codec chaque extrmit et un rseau ATM.

    31

  • Ce systme est actuellement mis en uvre entre l'ENS de Cachan et l'ENST Paris (Ecole Nationale Suprieure deTlcommunications) et l'universit Denis Diderot Paris 7 pour la transmission d'expriences de laboratoire etde cours.

    La recommandation H 310 permet l'utilisation de la compression MEGP-2 sur les rseaux ATM. La socit FVC(First Virtual Corporation) commercialise un produit de visioconfrence qui utilise cette recommandation. Oncitera en exemple des applications de visoconfrence en H 310 (MPEG-2/ATM) qui ont t exprimentes surSAFIR (rseau exprimental ATM dinterconnexion de sites universitaires prfigurant RENATER 2).Des systmes spcifiques peuvent tre intgrs dans les applications de visioconfrence (ou plutt de vidocon-frence) de haute qualit mais leurs cots ne permettent pas un usage gnralis. On trouve les systmes decodage/encodage d'images animes temps rel :- en Motion-JPEG avec transport du flux sur des rseaux ATM. La socit Fore System commercialise un pro-duit appel VidoBox AVA/ATV. Les dbits gnrs par ce type de compression sont importants (15 Mbit/s) maisrestent toutefois envisageables sur des liaisons ATM 155Mb/s.- - en MPEG-1 (1.5 Mbit/s) ou MEPG-2 (4 8 Mbit/s). Les cots d'investissement des codecs restent encoreimportants.

    II.1.4 Solution mixte rseau IP/RNIS - Passerelle H 320/H 323

    Les rseaux locaux d'tablissement ou rseau de campus sont capables en gnral de raccorder tous les lieuxde travail (amphi, salles, bureau,...). A l'inverse, il est difficilement envisageable de raccorder tous ces lieux enRNIS. Il existe des passerelles (H 323/H 3230) autorisant le passage d'un rseau IP un rseau RNIS afin demutualiser et centraliser le point de raccordement RNIS. On citera en exemple les produits commercialiss parRadvision, Picturetel ou FVC. Actuellement la plupart des constructeurs de codecs ont du matriel compatible H320 et H 323 et donc utilisables aussi bien sur RNIS que sur rseau local ( cut partir de 60kF).Certains assu-rent la fonction de passerelle.Le choix du rseau est encore essentiel mais l'volution des technologies devrait rendre la visioconfrence ind-pendante des supports utiliss (RNIS, rseau local, rseaux tendus IP et ATM).

    Interoprabilit et Rseaux

    Plusieurs infrastructures rseau peuvent tre utilises pour la visioconfrence. Suivant le type de rseau utilis, les flux dinformations ne seront pas mis en forme de la mme faon.Si les participants dune visioconfrence utilisent la mme technologie rseau (RNIS ou IP de bout en bout, parexemple) le respect des normes de visioconfrence doit suffire garantir le fonctionnement de lensemble, dansle cadre dfini par ces mmes normes.

    Si les participants de la visioconfrence sont relis chacun des rseaux de technologie diffrente, il sera nces-saire dutiliser un dispositif permettant de traduire les flux audio-vido et les informations de service mis parchacun des participants au format demand par le rseau de lautre participant.

    Diffrents matriels remplissant cette fonction de passerelle existent et le rapide dveloppement du march dela visioconfrence sur IP devrait voir se dvelopper cette famille de produits.Quelques