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Sommaire p°2_Doigts de fée par Carmen Le coin des poètes par Marilou, Jacqueline, Sophie et Camille p°4_La rétro par Alfred et Rolande p°5_A vos papilles par Émile p°6_Les couleurs du temps par Pascale et Michèle p°8_Mémoires d’immigrés par Monique et Pascale p°10_Rencontre... par Pascale p°11_Histoire par Monique p°12_Jouons et rions... un brin par Pascale et Anne-Marie Le 6 juin 2011, avait lieu au Foyer Logement Résidence Jacques Duclos, la réunion d’in- formation lançant la campagne de prévention en prévision d’une éventuelle canicule. Cette année, le soleil s’est pré- cocément invité à nos fenêtres. Si la chaleur est souvent syno- nyme de gaieté, de farniente elle peut aussi pour les per- sonnes fragilisées être source d’inconvénient. La crise sanitaire de 2003 que nous gardons en mémoire nous pousse chaque année à la vigi- lance. L’été dernier, vous avez été nombreux à nous témoigner votre satisfaction d’avoir été contactés ou visités par nos services pendant les fortes chaleurs de juillet. Cette année en- core, les services du CCAS, du pôle gérontolo- gique, associés aux services municipaux seront à la disposition des personnes qui se seront ins- crites sur la liste du plan canicule. Si vous sou- haitez bénéficier de ce dispositif, n’hésitez pas à contacter le CCAS dès à présent. Toute l’équipe de rédaction se joint à moi pour vous souhaiter d’ores et déjà un agréable été. Regards Croisés Le journal des Seniors de Sallaumines n°6 juin 2011 L’Equipe de rédaction Christian Pedowski, Maire de Sallaumines Edito -1- Je suis JAC Carmen Vous ne me connaissez pas, pourtant je ne passe pas inaperçu. Je mesure 4,50 m, tout de rouge vêtu, me promenant dans Sallaumines de- puis les alentours du 4 mars 2011. On peut me rendre visite à la MAC. Mes petits amis du CAJ ont construit mon armature inté- rieure et ces dames du club Louise Michel (Christiane, Berthe, Monique, Renée et Car- men), ont confectionné mon costume rouge à bandes blanches. Quel travail, de nombreuses heures de couture, en tout, près de 50 Heures. Je suis beau, peut-être que l’année prochaine, j’aurai une compagne, Jacqueline, qui sait !

Regards Croises n°6

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Page 1: Regards Croises n°6

Sommairep°2_Doigts de fée par Carmen

Le coin des poètespar Marilou, Jacqueline, Sophie et Camille

p°4_La rétro par Alfred et Rolande

p°5_A vos papilles par Émilep°6_Les couleurs du temps

par Pascale et Michèle

p°8_Mémoires d’immigréspar Monique et Pascale

p°10_Rencontre... par Pascalep°11_Histoire par Moniquep°12_Jouons et rions... un brin

par Pascale et Anne-Marie

Le 6 juin 2011, avait lieu auFoyer Logement RésidenceJacques Duclos, la réunion d’in-formation lançant la campagnede prévention en prévisiond’une éventuelle canicule.Cette année, le soleil s’est pré-cocément invité à nos fenêtres.Si la chaleur est souvent syno-nyme de gaieté, de farnienteelle peut aussi pour les per-

sonnes fragilisées être source d’inconvénient.La crise sanitaire de 2003 que nous gardons enmémoire nous pousse chaque année à la vigi-

lance. L’été dernier, vous avez été nombreux ànous témoigner votre satisfaction d’avoir étécontactés ou visités par nos services pendantles fortes chaleurs de juillet. Cette année en-core, les services du CCAS, du pôle gérontolo-gique, associés aux services municipaux serontà la disposition des personnes qui se seront ins-crites sur la liste du plan canicule. Si vous sou-haitez bénéficier de ce dispositif, n’hésitez pasà contacter le CCAS dès à présent.Toute l’équipe de rédaction se joint à moi pourvous souhaiter d’ores et déjà un agréable été.

Regards CroisésLe journal des Seniors de Sallaumines

n°6juin 2011

L’Equipe de rédaction

Christian Pedowski, Maire de Sallaumines

Edito

- 1 -

Je suis JAC

Carmen

Vous ne me connaissez pas, pourtant je nepasse pas inaperçu. Je mesure 4,50 m, tout derouge vêtu, me promenant dans Sallaumines de-puis les alentours du 4 mars 2011.

On peut me rendre visite à la MAC. Mes petitsamis du CAJ ont construit mon armature inté-rieure et ces dames du club Louise Michel(Christiane, Berthe, Monique, Renée et Car-men), ont confectionné mon costume rouge àbandes blanches.Quel travail, de nombreuses heures de couture,en tout, près de 50 Heures.

Je suis beau, peut-être que l’année prochaine,j’aurai une compagne, Jacqueline, qui sait !

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Doigts de fée

Le coin des poètesLa ducasseLa ducasse de mon temps, c’étaient les lumières, les odeurs.Cela sentait le nougat, la barbe à papa et même la sueur.

Les hommes s’adonnaient aux jeux avec chaleur.Les carabines claquaient à n’en plus finir.Les enfants sur les manèges criaient de plaisir.Les femmes étaient toutes roses, toutes ravies,lorsque leur mari leur gagnait une fleur, une peluche à la loterie.Il y avait aussi un petit restaurant sous chapiteau,où l’on servait des frites moules à gogo,et le vin blanc coulait à flot,que l’on tirait d’un gros tonneau.Les jupons des filles se soulevaient sur les balançoires,les garçons attendaient dans l’espoir de les reconduire le soir

Il y en n’avait pour tous les âges pour tous les goûts,petits et grands s’amusaient comme des fous.Combien de couples se sont mariés,après s’être rencontrés « al » ducasse du quartier.Ils gardent encore dans un coin de leur tête,un doux souvenir des flons flons de la fête.Et racontent à leurs petits enfants,comme elles étaient belles les ducasses d’antan. Marilou

Carmen

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Nous avons eu la chance de te connaitreet de t’estimer à ta juste valeurTon souvenir restera à jamais dans notre cœur,car malgré ta souffrance et tes problèmes personnels,tu avais toujours le sourireet un mot gentil pour ton entourage.Ta présence nous a réconfortés.Ta délicatesse et ta gentillesse vont nous manquer,car tu nous a fait ta dernière révérence.Tu nous a prouvé que tu étais un gentleman.Et tous ceux qui t’ont côtoyé et connuse joignent à moi pour te remercier une dernière fois.Merci Félix.

Anotre ami regretté

Sophie

Le sol craque, lesfeuilles tombentMais le vent est silen-cieux.Les fleurs se fermentAlors que les oiseauxs’envolent haut dansles cieux.

Le ciel pleure de froidLa folie du soleil

devient sageCela fait quelques moisQue la douce neige recouvre le paysage

La nature lentement s’éveilleLes animaux reprennent leur tempsLégère lumière qui m’émerveille

Me rend heureuse à chaque instant.Ô Soleil qui illumine ma journée,Le temps est chaudC’est le bonheur que je reconnaisCar en été, tout me parait plus beau.

Dame nature,Tout est si parfaitQu’il nous serait immatureDe la faire sombrer !

L’automne, l’hiverLe printemps, l’été,C’est dans ces quelques versQue les saisons retrouvent leurs beautés.

Le temps d’une année

Camille

Quand soudain mars apparaîtTout nous semble parfaitDes beaux jours pour bientôtAu cœur nous font chaudLa rosée perle le matinSur les jeunes pousses du jardinLes printanières font leur apparitionToutes déjà en boutonsOn se sent revivre, on rêveSentant monter la sèveQui coule dans nos veinesNous tenant en haleineAme sensible au printempsVois ce que tu attendsEt prends du bon temps

Le printemps

Jacqueline

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La rétroDernier voyage en train à la Napoule...En 1975, les congés payés étaient répartis à cette époque par période de deux semaines, c’étaitun tirage au sort.Après plusieurs inscriptions nousavons été sélectionnés pour partir auchâteau de la Napoule avec nos troisenfants : Patrick qui avait 10 ans, Ar-melle 9 ans qui me tient la main etJoël 7 ans qui était avec son père,malheureusement on ne le voit passur la photo. Ce fut une belle décou-verte, on était pris en charge dans unautobus de notre ville et le ramas-sage nous conduisit jusqu’à la garede Douai, ce fut le dernier voyage entrain couchette qui nous a marqué.Ce long trajet qui n’en finissait plus,quelle nuit, mais quelle surprise devoir à travers les carreaux le matin àla Napoule : le beau soleil, le ciel bleu et la mer au loin.Les valises d’une main, les enfants de l’autre, à pied, nous avons fait l’ascension de la garejusqu’au château ; tout le monde malgré la fatigue ne pourra jamais l’oublier ce dernier voyage,l’avion ayant pris la relève l’année suivante.Nous y sommes allés en 1975, 1980, 1988, 1992 et 2010, quelle transformation ! …

Rolande

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Souvenir de la Fosse 13 et 18

Alfred

Les Mineurs étaient transportés par un bus na-vette. De la Fosse 5 au puits n° 18 encore enfonction, puisque le puits n° 13 avait été dé-monté.Donc les mineurs descendaient dans un puitstrès dangereux. Il arrivait que la cage reste coin-cée dans les guides.Les aboutiers devaient alors intervenir pour dé-gager la cage.La cage était en trois parties : 1er étage en sta-tion debout et deux autres étages en station ac-croupie.Ce n’était pas commode avec les outils à la ceinture.A Noter que les ouvriers fumaient une cigarette sur le carreau de laFosse (qu’ils planquaient avant de descendre pour fumer) en atten-dant le bus. C’est le moulineur qui leur donnait du feu.Jamais un incident n’est arrivé.La conscience de chacun était respectée.

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Hâchez finement l’oignon, l’ail et le persil avec l’huile et le beurre. Laissez dorer. Puis ajoutezla viande coupée en morceaux et au préalable roulée dans la farine.

Retournez souvent les morceaux pendant une dizaine de minutes à feu moyen. Mouillez avecune tasse d’eau bouillante dans laquelle vous aurez fait fondre le cube, le concentré de tomateet un peu de sel (tasse ou bol). Couvrir, laissez cuire à feu très doux pendant une heure en re-muant de temps en temps ; puis ajoutez les champignons et laisser cuire pendant une demiheure au moins, goûtez la sauce et salez si nécessaire.

Si celle-ci est trop liquide, découvrir la cocotte et laissez épaissir, ou vous pouvez éventuelle-ment ajouter une cuillerée de fonds de veau. Accompagnez ce plat avec des pommes de terrevapeur, ou des pâtes ou des frites selon votre goût. Bon appétit !

Avos papilles

Emile

Veau aux champignonsIngrédientspour 4 personnes :

- 500 g d’épaule- 1 gousse d’ail- persil- ½ oignon- 1 cuillerée de farine- 60 g d’huile et de beurre- 1 bouillon cube de viande- 2 cuillères de concentré detomate

- 500 g de champignons fraisou en boîte

- sel et poivre.

Tarte mirlitonAvant d’arriver au dessert,je vous suggère une soupe aux ortiesblanches dépuratif sanguin,une tranche de jambon à l’os avec seslégumes et voilà le dessert :

Mélanger 4 œufs avec 100 g de sucre en poudre, ajouter 80 g de poudre d’amandes, 160 cl decrème liquide et une cuillère à soupe de rhum. Beurrer un moule et y verser la moitié de lapâte. Déposer 2 pommes coupées en lamelles préalablement colorées à la poêle et quelquesmyrtilles. Mettre le restant de la pâte et enfourner.Une bonne camomille pour digérer tout cela et un peu d’humour avec une histoire un peu“loufoque”.

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Les couleurs du temps

Cette célèbre citation de Robert Zend (auteuret poète hongrois) traversera le temps sansprendre une ride.Nous oublions souvent que la différence estsource de richesse, que nous sommes tousdifférents mais lorsque la différence est tropgrande, elle est aussi source d’exclusion.Cette année la municipalité a offert aux fa-milles d’enfants et d’adultes porteurs de han-dicap le plus beau des cadeaux.Précurseur dans un projet qui ne pouvaitévoluer qu’avec la confiance et le partenariatdes familles concernées, elle a su mettre enplace des moments de prises en charge pourleurs enfants leur offrant ainsi un peu derépit. Ce projet est aussi un tremplin qui,nous l’espérons, ouvrira le chemin bien tor-tueux qui mènera à l’intégration sociale.

Vivre avec un enfant handicapé mental oupolyhandicapé, qu’est ce que c’est ?Une maman nous raconte :La vie quotidienne avec un enfant handicapén’est pas un long fleuve tranquille, l’isole-ment, le besoin constant de se justifier quand

le comportement de notre enfant choque oufait rire les passants. Les lieux publics quenous fréquentions naturellement nous sem-blent aujourd’hui hostiles. Le handicap faitpeur et derrière son visage et sa représenta-tion on en oublie l’enfant.Pourtant même s’ils n’ont pas la même capa-cité que les autres ils éprouvent du plaisir àpartager un sport, à regarder les images d’unlivre, à écouter des histoires. Ils sont des en-fants avant tout. Ils endurent déjà tant desouffrances, pourquoi faut-il aussi qu’ils sesentent exclus !Pour nous les familles c’est toute notre viequi est fracassée, terminées les soirées entreamis, les vacances tranquilles, l’école au boutde la rue n’est pas pour lui, ni le centre aéré,il n’y a pas suffisamment de structures.Alors, parfois il reste à la maison, c’est la ga-lère pour rentrer en SESSAD par manque deplace, quand on a la chance de trouver unI.M.E. pour ses 7 ou 8 ans on sait que dès sasortie, vers 18 ans alors qu’on aura vieilli, il yaura si tout va bien, 10 ans d’attente pour re-

Rencontre avec “Familles en harmonie”

“Les gens ont quelque chose en commun,ils sont tous différents.”

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La vie nous oblige parfois à vivre de terribles épreuvesEn voici la preuveHier je riais, je m’amusaisAujourd’hui je n’ai plus qu’un cœur pour pleurerCe matin très tôt j’ai apprisQu’à l’âge de 50 ans tu es partiHospitalisé d’urgenceDe survivre tu n’auras pas eu la chanceTu étais mon compagnon irremplaçablePour te témoigner mon amour j’ai voulu mettre ces vers sur table

Michèle

La vie nous oblige...

joindre un centre qui sera sans doute loin dechez nous. Impossible d’effectuer les tâchesménagères quand il est là ; il faut le surveil-ler constamment, nous n’avons pratiquementplus d’amis et la famille nous tourne souventle dos, la fratrie souffre et le couple aussi. Lesportes se ferment tellement devant nous, quenous ne demandons plus rien comme si nousétions coupables d’avoir mis cet enfant aumonde comme s’il nous fallait passer notrevie derrière une fenêtre à regarder vivre lesautres.

Nous n’avons plus d’existence sociale, car laplupart du temps nous avons dû quitter notretravail. Les parents n’en peuvent plus et ilsont besoin de répit !

Quelques heures que l’on peut s’accorderpour faire son repassage autrement que lesoir quand tout le monde est couché, pouvoirse dire que l’on peut aller chez le dentiste ouchez le coiffeur comme les autres, avoir neserait-ce qu’une heure ou deux que nouspouvons consacrer pleinement à nos autresenfants, tels sont nos rêves ! Ce qui parait or-dinaire pour tous est devenu pour nous inac-cessible. Un beau jour aux informations unfait divers attire l’attention, une maman ouun papa a mis fin à ses jours ou à ceux de sonenfant handicapé, on se demande commentc’est possible, pourquoi rien a été fait !Dix minutes après, tout le monde a oublié,rien ne sera fait. Famille en harmonie c’est unrépit qui nous est offert, c’est aussi un regardami qui se porte sur nous, c’est un espoir etune reconnaissance de notre existence et decelui de notre enfant, c’est du bonheur !

Pour les familles de tous ces enfants ouadultes porteurs de handicap le projet est

une réussite, le handicap est différent d’unenfant à l’autre alors l’accompagnement l’estaussi. La maman de David (jeune adulte tri-somique) nous dit : “lorsque les jeunes d’uniscités doivent venir à la maison, David le saitet il est énervé depuis tôt le matin, il fait desjeux, pour lui c’est comme si il avait des co-pains. Il a une vie sans nous, il rencontre desautres personnes quand il part avec eux, c’estimportant car cela fait deux ans et demi qu’iln’a plus de structure d’accueil nous sommescontents de le voir si heureux !”

Pour la jeune Aicha c’est le début de l’alpha-bétisation, elle a rejoint le groupe de Mo-nique, apprendre à lire c’était un rêve qu’elleréalise aujourd’hui. En plus, rencontrer desjeunes de son âge et pouvoir sortir un peuc’est vraiment bien.

Pour le jeune Alexi c’est autre chose, une dé-ficience visuelle ne lui permet pas de vivretout à fait comme les jeunes adolescents deson âge, bien sûr il fréquente un établisse-ment scolaire ordinaire, mais après l’école lescopains se font rare. Avec familles en harmo-nie c’est moins de solitude, c’est pouvoir par-tager des moments de jeux avec d’autresjeunes.Pour toutes les autres familles, ce sont sur-tout des moments de répit.

Familles en harmonie c’est une rencontre,c’est aussi l’espoir que demain sera unmonde meilleur où la tolérance, le respect desdifférences et le désir de vivre ensemble de-viendront une réalité pour tous.

Pascale

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Mémoire d’immigrés...

Mes grands parents sont arrivés à Sallau-mines en 1923. Contrairement aux autrescommunautés émigrées, ils ne sont pasvenus en nombre et sont donc restés un peuéparpillés dans le bassin minier. Les slo-vènes se sont malgré tout organisés, ilsavaient un prêtre, un patronage et des acti-vités culturelles autour de l’église.A leur arrivée en France, ils avaient déjà 4enfants, mon oncle François âgé de 10 ansmes tantes Marie et Emilienne avaient 8 et6 ans, Louise 4 ans. La famille s’est agranditun peu plus tard sur le sol Sallauminois avecla naissance de ma mère Slava puis de la pe-tite dernière : Paulette en 1927.Avant d’obtenir une maison en briques au2, rue de Cassel, ils ont vécu dans des demi-lunes, logement provisoire.Mon grand père et mon oncle ont pris lechemin de la fosse, mes deux tantes plusâgées n’ont pas été à l’école, très vite ellesont rejoint le monde du travail, d’abordcomme petites mains chez les tailleurs, puiselles sont parties comme on disait « en ser-

vice » chez les industriels de Tourcoing. Matante Marie est partie un jour avec ses pa-trons à Juan les pins, elle y a rencontré sonmari et n’est plus jamais revenue. Elle estpartie au pays du soleil et a passé sa vie àfaire des ménages pour des familles aisées.Mes grands parents n’ont jamais revu leurpays. Ma grand-mère était très croyante,elle était porte drapeau de la communautécatholique slovène.Ma mère et mes deux tantes ont été scola-risées jusqu'à l’âge de 13 ans puis elles onttravaillé, ma mère était lampiste. TanteLouise quant à elle eut un destin fort tra-gique, son mariage fut un désastre et ellemourut à 24 ans laissant derrière elle unepetite fille de 6 ans.Cette petite fille appelée Anne-marie à étéélevée par mes grands-parentsjusqu’au jouroù son père est venu avec la police la re-prendre à l’école, mes grands parents n’ontplus jamais eu de nouvelles. Ils ne savaientpas se défendre et ne parlaient pas le fran-çais.

Une petite fille d’émigrés slovène

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Ma tante Emilienne est revenue à Sallau-mines, elle a travaillé à l’usine jusqu'à sonmariage avec un mineur. Comme elle avaitquitté le coron pendant plusieurs années ellen’avait pas les mêmes manières que les fillesd’ici, elle était plus élégante et parlait diffé-remment.Ma mère quant à elle, s’est mariée avec unhomme qui venait de la légion étrangère,c’était sa marraine de guerre, elle a eu 4 filles.J’étais la première et des problèmes de santém’ont éloigné 7 ans de ma famille et de Sal-laumines..Mon père était un homme de gauche, alors ilnous avait mis dans l’association laïque you-goslave. On y apprenait à chanter, à faire despetits spectacles. Le dimanche et le jeudinous allions à la messe.Pour mes sœurs et moi-même, pour mes cou-sins, il ne reste pas grand-chose de la cultureslovène. Un peu d’émo-tion lorsqu’on entendune musique ou des pa-roles qui portent l’ac-cent de notre paysd’origine, quant à la cui-sine elle se rapprochebeaucoup de la cuisinepolonaise. Cependantmes sœurs ont eu lachance de connaître laYougoslavie puisqueSallaumines y organisaitdes colonies de va-cances.La maison de mes pa-rents était toujours ac-cueillante pour recevoirles yougoslaves en sé-jour ou les musicienspour la fête nationale.Ce sont les souvenirsque j’ai de ma famille,de cette tranche de vieque je n’ai pas toujours partager, mais quim’a été racontée.Etre enfant d’émigré, n’est pas simple. La vieelle-même n’est pas toujours simple mais l’onse construit avec son histoire. On dit parfoisqu’un ange veille sur chaque enfant, j’ai long-temps cru que le mien m’avait oublié.Durant les sept années où séparée de ma fa-mille j’étais alitée, emmurée dans un carcande plâtre, regardant à travers la fenêtre del’hôpital vivre les autres, je me suis construiteun univers bien à moi, imperméable, unmonde où je ne vivais que dans ma tête, ob-servant les autres s’agiter autour de moi.

Puis ma mère est venue me chercher, j’avais9 ans, je ne marchais pas, je ne connaissaispas mes sœurs.J’étais une étrangère dans ma propre famille.Alors j’ai commencé à découvrir le monde, lesodeurs de cuisine, la vie de la cité avec leschiens qui aboient, les enfants qui jouentdans la rue. J’ai découvert la différence, dif-férence dans les yeux de mes parents quiavaient honte de moi qui était marquée par lamaladie, différence face aux autres enfantsqui me surnommaient la boiteuse.Peu a peu, je pu marcher à nouveau, pousséepar une force inébranlable qui était en moi,j’ai appris l’amour grâce au regard neuf et in-nocent d’une petite sœur qui naquit lorsquej’eu vingt ans. Avec elle, j’ai appris le déses-poir lorsqu’elle mourut dans mes brasquelques années plus tard..Je suis la continuité de l’histoire d’une famille,

une famille déracinée loin de son pays, uneenfant déracinée loin de sa famille, un che-min de rencontres, de souffrances et de joieset toujours l’espoir d’un demain meilleur.La petite fille boiteuse est bien loin au-jourd’hui. De cette petite fille est née unefemme forte et décidée, cultivée et pleined’humour. Elle avait bien un ange qui veillaitsur elle et qui lui a donné toute cette forcequ’elle a en elle. On peut se sentir étrangerdans le pays qui vous a vu naître, tout dépenddu regard qu’ont les autres sur vous.

Monique et Pascale

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Ils s'appellent, Monique, Geneviève, Mu-guette, Patricia, Georges, Jean-Louis, Jacque-line ou encore Marie-Pierre. Ils sont unevingtaine à s'être regroupés au sein d'un Sys-tème d'Echange Local, le SEL AUXMINES. Ilsont fait le pari un peu fou de contre-carrer latoute puissance de l'argent dans ce monde oùle bien prime sur le lien.A une époque où l'on veut toujours plus, tou-jours plus vite, ils ont décidé de prendre leurtemps et de le redistribuer... aux autres.On les appelle les Sellistes et leur richesse, sesont leurs savoirs, qu'ils échangent.Un tel vient remastiquer la vitre d'une portechez une telle et une telle confectionne un gâ-teau pour un tel.Vous avez compris ? Dans les SEL aux Mines,pas d'argent, pas de monnaie, pas de bien,juste des coups de main et beaucoup, beau-coup, mais alors beaucoup de convivialité.Geneviève me confiait, lors d'une de leur réu-nion à laquelle j'ai eu le plaisir de participer,“avant je n'avais confiance en personne.

J'étais seule. Dans le SEL, j'ai rencontré desgens de confiance avec qui je partage, je mesuis même fait des amies.”Et Muguette de compléter: “un service envaut un autre”, voilà un lieu qui donne toutson sens à ce dicton bien connu.Le 4 juin, nos Sellistes étaient au forum desassociations, pour faire connaître le système,pour rencontrer des gens, qui sait, peut-êtrede nouveaux Sellistes. Mais, ils étaient surtoutlà, pour passer un bon moment ensemble.Autour d'un repas à l'auberge espagnole, à labonne franquette si vous préférez, ils ont par-tagé à nouveau... un bon moment.Muguette a ramené l'entrée, Monique a fait lasalade de pommes de terre, Geneviève un farbreton et Jacqueline a ramené les toasts etune bonne bouteille.

Voilà, c'est ça le SEL,ça donne du goût à la vie !!!

Rencontre

Pascale

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Connaissez vous l’histoirede votre ville ?

Voici quelques dates et données

Charles de Coupigny : sire de Sallau, lieutenantgénéral et gouverneur des villes et châteaux deBéthune, Chevalier en 1616, marié 5 fois – 12 en-fants dont Philippe de Coupigny.

Philippe de Coupigny : Capitaine et Bailly deBeuvry, Sire de Sallau marié 3 fois, 11 enfants.Il deviendra Philippe 1er.

Son fils : Charles II Mallet de Coupigny, seraChevalier Seigneur de Fouquières, Sallau, Au-chinel, Argenter, Petit Herlin...

A suivre...

Histoire

Carmen

de Sallau à Sallaumines

Quelques repères démographiques et économiques de Sallau à Sallaumines :

1469 : 10 feux1569 : 24 feux (guerres successives entre France et Espagne)1648 : Bataille de Lens1710 / 1731 : Famine : 13 feux - 41 habitants / 1759 : 26 feux1766 : 20 feux1790 : 106 habitants1820 : 183 habitants – 30 élèves1832 : Epidémie de choléra1846 : 42 maisons - 173 habitants - 30 électeurs1858 : ouverture de la Fosse 3 à Méricourt par la Compagnie de Courrières1861 : 343 habitants – 66 électeurs1867 : ouverture de la Fosse 4 à Sallau1872 : 540 habitants – 44 élèves – (Ouverture de la Fosse 5)1881 : 1 339 habitants1891 : 2 057 habitants1901 : 3 497 habitants - 400 élèves – 902 électeurs1914 : 8 215 habitants (la guerre)1917 mars : ville évacuée entièrement détruite1921 : 3 565 habitants – dénoyage des fosses et reconstruction1926 : 14 049 habitants1936 : 14 749 habitants1946 : 13 040 habitants dont 6 000 étrangers1962 : 15 335 habitants1968 : 14 768 habitants – 4 332 élèves – 6 608 électeurs

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Jouons et rions... un brin

L’équipe de Rédaction

Conseils à ceux qui n’ont rien à faire

Jacqueline - 82 ans, Jeannine - 86 ans, Olivier - 37 ans, Rolande et Alfred - 66 ans,Saâdi - 48 ans, Monique - 62 ans, Pascale - 48 ans, Carmen - 75 ans,Sophie - 79 ans, Monique F. - 57 ans, Marilou - 69 ans, Ginette - 80 ans.

Vous souhaitez témoigner ou faire part d’une passion, d’une expérience...Contactez le comité de rédaction au : 03.21.70.70.49

Il faut :- Un lot de vaisselle de votre choix, en porcelaine pas tropépaisse- 1 tige filetée (50 à 70 cm), du matériel électrique (filélectrique, douille, fiche, interrupteur), une mèche carbone oudiamantée (diam adapté a celui de la tige filetée en général1 cm), une perceuse facile à manipuler.

Comment faire :- Prendre les pièces de vaisselle une à une.- Marquer l’intérieur de chacunes d’elles en son centre parun point de feutre. Personnellement, j’y colle un bout de spa-radrap et marque le point dessus pour éviter que celà glisse.- Mettre un fond d’eau dans la pièce et la percer toutdoucement en faisant attention qu’elle ne bouge pas.(La faïence peut se casser très facilement il faut faire attentionaux projections de faïence dans les yeux.)- Lorsque les pièces sont percées, les glisser sur la tige enles stabilisants avec des écrous. Laisser 15 cm de tige sur lehaut de la lampe pour l’ampoule et l’abat jour.- Passer le fil électrique à l’intérieur de la tige. Fixer la fiched’un côté, la douille de l’autre.- Placer l’ampoule et l’abat- jour.

Pascale

Anne-Marie

Que faire de votre vaisselle dépareillée ?

Ne pas l’avouer, attendre sans impatience un ordre de travail, ne pasle provoquer. Ne pas empêcher ceux qui travaillent effectivement etsurtout ne pas les jalouser. Adopter une position de repos donnantà s’y méprendre, une impression de travail. Rester décontracté etsupporter sans fatigue apparente une toute inactivité aussi longuesoit-elle. Aimer le travail bien fait et pour cela ne pas hésiter à le fairefaire par un camarade qualifié.On peut aimer le travail et lui préférer le repos, même si certains nesavent pas rester sans rien faire. Ne souffrir d’aucun complexe pourse présenter au payeur après un mois sans travail.Il y a beaucoup plus d’accidents de travail que d’accidents de repos.Si le travail use, le repos rarement. Economisons-nous. Le travail estune belle chose, ne sois pas égoïste, laisse le aux autres.Lis ce qui est écrit. Mais ne fait pas ce qui est dit.

Pourquoi ne pas lui donner une seconde vie en la transformanten une lampe de salon originale et unique ?