Renouvellement Urbain & développement Durable _article ANDRIEU2009

8/14/2019 Renouvellement Urbain & dveloppement Durable _article ANDRIEU2009

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NoroisEnvironnement, amnagement, socit

198 | 2006/1 :Gosymbole, cologie, renouvellement urbain, modlisationVaria

Qualit urbaine et ville durable

lpreuve du renouvellementurbain. Lexemple du GrandProjet de Ville Malakoff PrGauchet NantesUrban quality and sustainable city in the urban renewal. The case ot the urban project Malakoff Pr Gauchet

in Nantes (France)

MARC DUMONTET DOMINIQUE ANDRIEU

p. 7-19

R s u m s

Les nouvelles politiques urbaines engages par les mtropoles franaises manientabondamment nombre de thmatiques en vogue, comme celles du renouvellement urbain etdu dveloppement durable, lequel reste encore surtout utilis sur mode de lincantation et dufaire-valoir de pratiques urbanistiques. Toutefois, au-del de leurs aspects premier abordconsensuels, ces thmatiques peuvent surgir en confrontation loccasion de grandesoprations urbaines et rvler par-l mme les enjeux, mcanismes, contraintes et logiquesspatiales de la production de la ville contemporaine. Cest le cas du Grand Projet de Ville (GPV)Malakoff Pr Gauchet, une opration visant transformer un quartier dit sensible etactuellement en phase oprationnelle dans la mtropole nantaise, dans laquelle uneconfrontation de cet ordre se rvle loccasion du traitement de la qualit architecturale desproduits immobiliers censs contribuer au renouvellement de loffre et de la qualit urbainedun secteur de ville. Les dmarches sont-elles pour autant radicalement antagoniques? Larecherche dune qualit urbaine tant architecturale quenvironnementale reste-t-elle unedmarche haute valeur ajoute incompatible avec la question du traitement des espaces

publics de proximit, la transformation des grands ensembles se situe-t-elle irrmdiablementdans dautres sphres que celles de la sortie de nouveaux programmes immobiliers? Cest surces diffrentes questions que le prsent article souhaite apporter une srie dclairages ensappuyant sur une approche ethnographique dun projet urbain qui couple une lecture destransformations concrtes avec des observations de runions et de discussions entre matrisesdouvrage, matrises duvres et concessionnaires. Il sagit ici moins tant de viser y formuler

lit urbaine et ville durable lpreuve du renouvellement urbain. L... http://norois.revues.org/index2004.html

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des solutions substantielles que de souligner les diffrents dfis qui, par lespace, se posentdsormais lamnagement de quartiers urbains.

Urban quality and sustainable city in the urban renewal. The case ot the urban project

Malakoff Pr Gauchet in Nantes (France)

The new urban development policies of the French metropolises broadly invested a variousnumber of themes, particularly that of sustainable development which, while still employedmore as a marketing argument of town planning practices, is nevertheless present in largescale urban operations.

Sometimes, sustainable development joins the problems of urban renewal, as part ofoperations aiming at the transformation of so-called shaded quarters. It is the case of operationMalakoff Pr Gauchet, at present in operational stage in Nantes city, notably in the context ofthe treatment of architectural quality through the realization of property products, whichshould contribute to the renewal of the urban offer of this city area. But are these approachesindeed radically antagonistic? Do social projects and sustainable City remain practices withhigh added value incompatible with the question of the management of public areas, with thatof the transformation of large housing estates or with that of new property programs?

By following a pragmatic approach, which favors observations of meetings and debatesbetween diverse operators of development, this article underlines how agreements can takeshape beyond the difference of cultures (technical, juridical) and identifies the spatialchallenges that arise today in the context of the development of urban quarters.

En t res d ' in dex

Mots-cls : dveloppement durable, Nantes, renouvellement urbain, mtropoles, pratiquesurbanistiques, projet social, ville durableKeywords : sustainable development, urban planning, urban renewal, metropolis, Nantes(city), social project, sustainable cityIndex gographique : France, Nantes

Notes de la rdaction

Cet article a t reu le 22 novembre 2005 et dfinitivement accept le 21 mars 2006.

T ex t e i n t g r a l

Le renouvellement urbain et le dveloppement durable font partie desthmatiques investies par les mtropoles dans le cadre de leurs pratiquesurbanistiques (Dumont, 2004). Ils sont une entre particulirement pertinente pourinterroger les relations qui stablissent entre deux grandes logiques actuelles assezdiffrentes de dveloppement urbain que lon retrouve pourtant parfoissimultanment luvre lintrieur de situations de projet. Ces logiques dedveloppement sont en premier lieu celles des projets sociaux et du dveloppement

social plus en gnral : elles concernent en France les pratiques damnagement qui visent transformer les conditions de vie de populations dans le cadre de laPolitique de la Ville, populations qui, plus que dautres, se retrouvent aux prisesavec des difficults matrielles, environnementales et humaines (intgration,marginalisation). Ce sont, par ailleurs, les logiques propres aux pratiques dedveloppement socio-conomique, dont lobjectif est de produire une offre urbainede qualit par des actions en direction de lenvironnement physique, damliorationdu cadre bti et de son contexte urbain. Pour quelles raisons et de quelle manirepeut-on donc examiner ces relations, quel en est lintrt ?

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La premire raison est assez simple : il y a en effet a priori une incompatibilit

radicale entre lamlioration de la qualit de vie et de lenvironnement souventconsidre comme lapanage des classes aises dans les pays dits dvelopps pourles cots importants quelle implique, lintrt quelle suscite, et de lautre lesaspirations de classes sociales prcaires qui nauraient que faire dentendre parler de dveloppement durable . Le premier enjeu consiste donc rexaminer cette

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Entre dveloppement durable et social :le GPV Malakoff Pr Gauchet

Une indispensable clarification smantique

bipartition pour vrifier si elle ne se pose pas en des termes autrement pluscomplexes dans le cadre quotidien de lamnagement oprationnel. Ce cadre restantpar ailleurs souvent mconnu par les analyses gographiques 1, la seconde raison esttrs clairement celle dun enjeu de connaissance. Puis, plus fondamentalement, lajustification dune telle entreprise de connaissance rside dans un pari spatial, cest--dire dans lhypothse que des situations de projet sont mme de donner penser la fois sur des logiques propres lamnagement urbain contemporain mais aussiplus largement sur la gographie dune mtropole. Lintrt de lclairage spatialdune analyse des relations entre diffrentes logiques de dveloppement loccasiondoprations urbaines rside partir de l dans un lien troit pos entre le local et leglobal. Il consiste affirmer que des situations locales voire hyper-localises sont mme dclairer sur des logiques plus profondes qui se jouent des chelles plusvastes que celles du cadre de simples runions, par exemple, une approche par dessituations de projet dont lefficacit a dj t montre (Dumont, 2005).

La perspective vise en ce sens tre la fois scientifique en vue didentifier ce quele local apprend sur le global mais aussi oriente vers laction, pour saisir commentle local interpelle sur des questions plus globales.

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Dans cet objectif, nous partirons de situations damnagement lintrieur

desquelles se posent les questions du renouvellement urbain et du dveloppementdurable via le thme de la ville durable, en prenant pour objet dtude le contexteoffert par le Grand Projet de Ville Malakoff Pr Gauchet Nantes. Cette rflexionsappuie sur une exprience ralise dans le cadre dun collectif de recherche 2 : uneobservation dun projet urbain en train de se faire (ethnographie delurbanisme) consistant suivre au plus prs un projet dans son laboration et saconcrtisation, des runions les plus techniques au plus officielles, de validationcomme de dcision tout en assurant une documentation des transformationseffectives de lespace urbain.

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Il sagira de prsenter cette opration de dveloppement urbain dans laquelle senouent les problmatiques de dveloppement durable et social, puis de suivre

travers deux situations de production dune qualit urbaine, le jeu et la circulationdu modle de la ville durable . Enfin, nous soulignerons la fois les logiques quecette circulation rvle, mais aussi, dans une perspective plus centre sur laction,nous tenterons de dgager les diffrentes logiques et enjeux spatiaux quellespermettent de pointer.

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Nantes, le projet urbain Malakoff Pr Gauchet concerne une vaste opration deRenouvellement Urbain ralise dans le cadre de la Politique de la Ville subdiviseen deux axes daction : la transformation dun secteur dhabitat existant (dmolition rhabilitation reconstruction) et la valorisation dune zone de friche industrielledans des objectifs de production dun nouveau quartier urbain dhabitat etdimmobilier tertiaire, EuroNantes. Cette bipartition se traduit dans lorganisationmme des dispositifs institutionnels du projet avec la distinction entre une matrisedouvrage directe conserve par linstitution la Communaut Urbaine NantesMtropole sur un quartier existant (Malakoff), et lamnagement du secondsecteur dlgu un amnageur dans le cadre juridique dune Zone dAmnagement

Concerte (Pr Gauchet)3

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Les deux volets dune opration complexe dedveloppement Urbain

Il importe avant tout de prciser les utilisations des deux expressions dedveloppement durable et de renouvellement urbain ralises dans le cadre de cetarticle. Sans surprise, le flottement smantique important de lexpression dveloppement durable est not par un nombre important de travaux. Certainsauteurs avancent (De Biasi, 2006) que cest de ce flottement sur sa significationexacte que le terme tirerait son efficacit : il peut tre utilis comme faire-valoirsystmatique tant des pratiques politiques, sociales, environnementales ouconomiques, que du champ scientifique dont il se transforme en gage de srieux etdactualit des recherches 4. Plus donc qu proposer une nouvelle dfinition de lanotion, nous en proposerons une approche pragmatique qui vise lucider sesdfinitions partir des usages quen font des acteurs de projets urbains. Il ne sagitpas dune drobade mais dune position thorique et mthodologique. Thoriquetout dabord : cette perspective pragmatique sinscrit dans les travaux de lasociologie de la traduction (Callon et al., 2001) pour lesquels les oprations dequalification que font les acteurs sociaux en ont aussi beaucoup nous apprendresur des ralits considres, parfois au moins autant que les dfinitions savantes ouplus objectives que les chercheurs peuvent produire. Pour circonscrire unedfinition, on sattache ds lors la manire dont ce terme circule, est utilis,

circule dans les mondes de laction, sert qualifier ou caractriser des tats, desstratgies etc. et sinscrit plus largement dans une activit de production de lurbain.La position est aussi mthodologique puisquelle invite suivre au plus prs lesacteurs, elle rejoint une approche par les situations qui va tre prsente.

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Inversement, du ct du renouvellement urbain, le flottement doitimprativement tre lev cause de brouillages rcents intervenus dans une notionstabilise. La problmatique du renouvellement urbain est loin dtre nouvelle : dsles annes 1970, nombre de travaux avaient clairs sur des pratiques detransformation de la ville sur elle-mme qui rinvestissaient des secteurs urbainsen dprise pour des raisons dopportunit de dveloppement culturel (Webman,1982) ou de dgradation importantes des conditions rsidentielles, de transport et

dquipement (Gibson et Langstaff, 1982) 5.

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Au cours des annes 2000, le terme fait irruption dans la Politique de la Ville enFrance, cet ensemble de politiques publiques lances partir de 1981 en directiondes quartiers urbains traverss par des difficults tant sociales, rsidentiellesquconomiques. Lanc loccasion de la loi Solidarit Renouvellement Urbain(2000) puis prolong par la Rnovation Urbain sous le ministre de Jean-LouisBorloo, le Renouvellement Urbain (galement avec des majuscules) marque untournant radical dans ces politiques (Anderson et Vieillard-Baron, 2000) : aprs unesquence centre sur lamlioration du cadre de quartier, puis une autre derhabilitation, lexpression dsigne alors une phase de dmolitions/reconstructions,

souvent spectaculaires (Baudin et Genestier, 2002) et difficilement vcues par lesrsidents des grands ensembles concerns.

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Le quartier Malakoff Pr Gauchet est une cit extrmement proche du centredcisionnel (Garat et al., 2005) et de lhypercentre de Nantes ; il est le pur produitdune logique de sectorisation : dcoup au sud par un grand boulevard urbain et ses autres bords gographiques par trois lignes de chemin de fer (fig. 1), il contribue

la configuration nantaise dune ville duale 6 , dune dynamique urbaine double jeu (Rapetti, 2004). Si lon y note la prsence incontestable de contraintesphysiques (proximit de terrains inondables) et dune concentration de situationssociales prcaires (taux de chmage lev), elles ne constituent pas pour autant un

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dfaut congnital (Luneau, 2003) : le territoire dispose datouts dont uneintense vie de quartier, la proximit voque du centre-ville et la prsence dunespace naturel class Natura 2000 (la Petite Amazonie). Son primtre, class ZoneUrbaine Sensible (ZUS), a connu lensemble des procdures propres la Politiquede la Ville : intgr au Contrat de ville puis Grand Projet de Ville en 2000 7, il estactuellement lobjet dune convention de Renouvellement Urbain signe endcembre 2004 avec lAgence Nationale de Renouvellement Urbain (ANRU),engageant lEtat, la Rgion Pays de Loire, le dpartement Loire-Atlantique, les bailleurs sociaux, la Communaut Urbaine et la Ville de Nantes dans un vasteprogramme daction. Aux yeux de ces intervenants institutionnels, lintrt de laprocdure de Grand Projet de Ville serait de permettre le dsenclavement duquartier, de produire une diversit des espaces habits, une nouvelle qualiturbaine, et de susciter une dynamique sociale 8. Dans ce cadre, une srie de volets sont dfinis et feront lobjet dautant de conventions : lhabitat (charte derelogement), le projet de territoire, la dmocratie de proximit et le dveloppementde laccs aux ressources numriques. Deux grands secteurs gographiques sontconcerns par cette procdure, Euronantes et Malakoff, chacun ayant desorientations diffrentes.

Sur le secteur Malakoff proprement dit (divise en tranches oprationnellesamont, aval et centre), exclusivement compos dhabitat social (98 %, dtenus par lemme bailleur), quatre grands axes daction sont dfinis. Une transformation delhabitat existant, tout dabord, donnant lieu des oprations dedmolition/reconstruction (294 logements concerns) ou de rhabilitation desimmeubles existant (457 logements), de transformation de leurs abords(rsidentialisation). lchance du projet, le quartier comprendra 1 600 logements(1 300 dans le cahier des charges initial) dont 80 % de logements sociaux contre1 450 actuellement : une diversification de lhabitat est recherche par la cration desurfaces destines tant au tertiaire qu la ralisation de logement accession libre. cela sajoute un lourd programme de transformation de lenvironnement urbain

avec la ralisation dquipements publics (centre socio-culturel, piscine,construction dun nouveau collge gymnase) et dquipement structurels(franchissements des lignes ferroviaires, cration dun nouveau pont sur la Loire,etc.). En ce sens, le volet affiche le souhait rsolu de confrer une nouvelle qualiturbaine lenvironnement du quartier en poursuivant des objectifs dedveloppement durable, de rquilibrer loffre de logement (surconcentrationactuelle de grands logements), de renouveler galement fortement les populationsrsidentes (reloger certaines familles dans dautres secteurs de la mtropole, attirerde nouveaux habitants sur le quartier). Enfin, dernier axe, le projet social deterritoire incluant une srie de dispositifs de prvention, danimations, daction en

matire demploi et dinsertion.

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Du ct dEuronantes (35 ha), le nouveau quartier envisag inclut le VieuxMalakoff avec 350 logements prvus terme (309 logements actuels dont 30logements sociaux) ainsi quune friche industrielle de 15 ha (Pr Gauchet). Cettepartie du quartier devrait accueillir terme un programme de 1 300 logementsneufs (dont 30 % de logements sociaux 250 au total) ainsi quun programme de130 000 m dimmobilier tertiaire (bureaux) attendant larrive de 8 000 futursemploys. Cette ligne tertiaire prend place dans le cadre dun vaste programmedensemble dun total de 400 000 m. La ralisation du nouveau quartierEuronantes Gare constitue en effet une des trois ttes dun futur quartier daffairede la mtropole, le triangle tertiaire , compos de deux autres ples (ZAC

Madeleine-Champs-de-Mars et ancien site du Tripode) dont linstitution souhaitequil soit lorigine dune nouvelle centralit mtropolitaine (fig. 1). La matrisedouvrage de lamnagement et de la commercialisation de cette ZAC, tout en tantinclue dans le GPV, est dlgue Nantes Amnagement, une socit dconomie

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Figure 1 : Le Grand Projet de Ville (GPV) Malakoff Pr-Gauchet : du quartier dhabitatsocial au quartier daffaire europenThe GPV Malakoff Pr-Gauchet : from the social housing district to the Metropolitan

Business District

Qualit urbaine et Ville Durable : deuxpreuves de concrtisation de modles

urbanistiques

Mixte (SEM). Le programme affiche demble le souci de produire une qualitarchitecturale et urbaine exemplaire, les institutions insistant sur leur souhait delinstaller davantage grande proximit du centre-ville, misant sur les atout de lagare SNCF et du Palais des Congrs (Madeleine Champs de Mars).

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Dans ce contexte effervescent qui stend des tudes urbaines prliminairesprcdant les conventions (2001-2003) aux phases les plus oprationnelles tellesque celles des chantiers de dmolitions, de la production des rseaux, des rfectionsde voiries et des espaces publics la construction de la nouvelle piscine(2004-2006), les situations dhabitat occupent une place tout fait singulires.Il sagit de moments qui se cristallisent autour des questions ayant trait auxdiffrentes programmations immobilires et leurs transformations priphriques(reconfiguration du foncier, notamment dans le cadre de la rsidentialisation), aucours desquels il est possible dobserver au plus prs le travail des logiquesconomiques, foncires, de dveloppement durable, financires et sociales. Lorsquilsagit de programmer les phases de dmolition, de lancer la ralisation dun ouvragedart sur les lignes ferroviaires, de coordonner la mise en place des rseaux(assainissement, lectricit, etc.), de concrtiser un Ple Multimodal dEchange 9,

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De la HQE au label Qualitel : qualit ou mixiturbaine ?

comme dans tout projet urbain denvergure, on voit apparatre dans les runionsorganises par les matrises douvrages et celles qui leurs sont priphriques, ungrand nombre dacteurs techniques, des experts, des promoteurs immobiliers, descabinets de consultants, amens travailler ensemble. Le suivi de lensemble de cesrunions tant de prparation des orientations que des phases oprationnelles(coordination de matrise douvrage, matrise duvre, chantiers) constituait letravail quotidien de cette recherche. Cest lintrieur des dbats qui ont lieu cetteoccasion entre acteurs et partenaires et qui accompagnent parfois en tempsdirect les transformations concrtes lies au projet, que la circulation de normesde qualit urbaine telle que la Haute Qualit Environnementale (HQE) ou lies aumodle de la ville durable a pu tre observe, ainsi quau cours des runions demise en scne des projets (prsentation du quartier la rencontre internationale despromoteurs immobiliers, le MIPIM, par exemple). Quel type de produit immobiliersortir ? Comment assurer la rentabilit de lopration ? Faut-il o non respecter lesattentes institutionnelle dun taux de logement social lev sur certaines parties duquartier ? Tous ces dbat sont rcurrents dans les situations dhabitats : ilsmettent en lumire le jeu antagonique ou complmentaire des deux logiques dedveloppement, et sont clairants sur les logiques spatiales de la production

contemporaine de lurbain10

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Premier ensemble dobservation, la ralisation dun cahier des chargesconstituant lensemble proprement dit de lappel aux promoteurs-concepteursimmobiliers pour la commercialisation de la ZAC intgre au GPV, orchestr par laSEM Nantes Amnagement. Ce cahier, classique en amnagement, se compose dedocuments variables selon les oprations et les nouvelles lgislations ; enloccurrence, il rassemble un cahier des prescriptions de chantier, un cahier descharges de cession des terrains, et surtout dun cahier des charges des prescriptionsarchitecturales et urbaines des lots constructibles cadrant trs prcisment lesattendus de loffre urbaine pour tout promoteur intress par lopration. Laralisation de lappel aux promoteurs-concepteurs a donc consist tablir cesdocuments prsentant lopration, ses orientations architecturales et urbaines, lesattendus de la Collectivit, les balises juridiques et normatives, puis lappel en tantque tel a eu lieu, suivi des jurys sur les propositions rendues.

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Cette squence a t trs instructive sur une mcanique de gouvernance : lamthode de travail initie par le charg dopration na pas pris la forme dune

simple duplication adapte de cahiers prexistant ni produire exclusivement linterne, dans le seul cadre de la SEM, son contenu. Elle consistait mettreensemble autour dune table des cultures du projet trs diffrentes : architectes,chargs de projets, charg de mission environnement, bailleurs sociaux, promoteursimmobiliers, notaire, avocat, responsables de la mission logement etc. Elle visaitaussi, sur un plan plus oprationnel, et tout en fonctionnant trs ttons, produire une vritable rflexion autour de pratiques de simulation du foncier, explorer de montages juridiques et financiers innovants, donc constituer une sortede laboratoire de la fabrique urbaine . Le suivi de son laboration nous a mendans les corridors et lieux de production du systme du logement, que ce soit ceuxdu Club Immobilier Nantes Atlantique (CINA) 11 , dune Commission Locale du

Logement 12, dexperts mobilises sur le relogement, et naturellement, ceux desinstitutions (Communaut Urbaine, Ville de Nantes) et oprateurs damnagement(SEM).

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La question de la qualit urbaine va alors se cristalliser autour dun dbat sur la17


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Parier sur la ville durable ou se retrancher

sur la ville rentable ?

Face ce risque et aprs plusieurs mois de rflexions, une solution intermdiairesera retenue par les lus : non pas la norme HQE mais lexigence de certificationQualitel, intgre dans lappel aux promoteurs, moins exigeante, promoteur etbailleurs finissant par sentendre sur un cot moyen de 1 300 euros le m delogement social. Ce moment rvle la complexit dune traduction en termesoprationnels concrets des principes de mixit urbaine, sous-estime par lescritiques adresses ce principe. Pourtant, dans le cas prcis, force est de noter unerussite : lexploration de complexes montages juridiques et financiers, endescendant lchelle du btiment, a permis de mixer des programmes de logement,prouvant quil est possible de raliser des offres urbaines non-segmentes 22.

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Dans les actes et confronte son concrtisation, la mixit urbaine urbaine 23 estautrement plus complexe quune simple rhtorique daction publique. Au final cestmoins la question du cot lis aux normes environnementales qui accentue latension, que la pression foncire qui pse sur des terrains grande proximit ducentre-ville, dans un contexte de crise du logement.

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La seconde situation urbanistique observe est lie au modle urbanistique de la ville durable (Theys et Emelianoff, 2001), que les intervenants du projet tententtape aprs tape de produire au cours des squences de reconstruction sur lesecteur Malakoff (amont, centre et aval).

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De manire rcurrente, les lus rappellent leur souci de corriger les erreurs desannes 1960-70 en France qui auraient consist laborer dans lurgence les vastesprogrammes immobiliers lorigine des grands ensembles, jugs responsables desdysfonctionnements sociaux du secteur. Construire une rflexion sur un quartierqui intgre la question du dveloppement durable consiste donc pour eux anticiperlvolution de la ville, en construisant notamment pas pas un projet urbain, sansdcision tranche, mais de manire itrative. Comment se concrtise ce modle de la ville durable en tant que rflchie sur le long terme ? Sa production peut sesuivre travers trois micro-moments la ralisation des terrassement et travaux devoirie, les oprations de rsidentialisation et la mise en place dun rseau de chaleururbain et, en ce sens, la chute entre les orientations thoriques et la ralitoprationnelle est parfois un peu rude.

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Du ct des terrassements et travaux de voirie, la mise en place des rseaux(lectricit, gaz, etc.) oblige leurs concessionnaires se coordonner avec les matrisesduvre et douvrage, pour raliser les phasages de chantiers, en dfinir aussi les

modalits exactes. Lorsquil sagit de mettre en place des rseaux sur des secteursurbanisables dans le futur et lorsque se ngocie notamment la pose de fourreauxprotecteurs des cbles, les discussions se concentrent sur la mutabilit desespaces tant du ct de la matrise duvre dont la matrise douvrage attend quelleintgre la dimension volutive du projet, que des concessionnaires qui sont assez peuenclins poser des rseaux non-immdiatement rentables (eau, lectricit, etc.). Il estinconcevable pour les concessionnaires de poser des cbles qui serviront peut-tredans dix ans lors de lextension de lurbanisation du secteur, lagencement du rseaudont son volution dpend ne pouvant se faire qu cette occasion. La question est iciencore financire : qui assume le surcot immdiat dune opration rentable qumoyen ou long terme ? Qui serait prt assumer des cots sans bnficier des retours

sur investissement ? La question dstabilise la Communaut Urbaine confronte des exigences de visibilit rapide, source de lgitimit (Charri, 1996). Pourquoi, parailleurs, ce flottement sur lventuelle extension du quartier ? Parce que se maintientle risque dun chec des oprations immobilires situes proximit dont cette

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Programmation urbaine, mobilisationpartenariale : les dfis en actes dudveloppement urbain

volution dpend. La mutabilit se trouve ainsi au cur dun pari la foisfinancier et stratgique dpendant de conjonctures qui dpassent le seul cadre de lamtropole nantaise.

Second moment, celui des oprations dites de rsidentialisation qui consistent reconfigurer lorganisation de la domanialit publique dans les secteurs Contratde ville de lagglomration, reprciser les limites sparatives de gestion entre cequi est du ressort des bailleurs sociaux et de la puissance publique. Dans ce cadre, laralisation de nouvelles voiries sur des portions dont la Communaut Urbainedispose dsormais de la matrise exige un certain nombre doprations deterrassement des sols, de prparation des voiries. Un petit moment conflictuel voitsopposer lentreprise de Btiments et Travaux Publics ayant en charge la ralisationde ces oprations avec son commanditaire public. Lentreprise prfre utiliser lesmatriaux de remblaiement prpars dans une carrire situe lautre extrmit delagglomration, plutt que de rutiliser des matriaux issus de la dmolition dunedes tours situe dans le quartier, quelques dizaines de mtres du chantier. Il y adeux raisons cela : de cot et de qualit, la certification des matriaux moins de 5% de polluants ne pouvant tre produite par lentreprise de dmolition, celle-cimaintenant malgr tout un cot lev de revente des matriaux. A cette occasion,

les discussions permettent de souligner comment la ville durable fait irruptiondans une situation aussi anodine, invoque tant par les reprsentants de la matrisedouvrage ( il faut rutiliser ces matriaux, cest a aussi, faire du dveloppementdurable ) que par lentreprise de BTP ( si lon ne me garantit pas la qualit de cesmatriaux, on met en pril le caractre durable de cette voie )24.

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Enfin, troisime moment, le rseau de chaleur urbain. Le GPV se trouve proximit dune usine dincinration des dchets implante antrieurement auxphases durbanisation dont la capacit nergtique est non-exploite. Le projet vaintgrer cette usine avec la mise en place dun rseau de chaleur urbain(respectueux de lenvironnement) mais qui, l encore, implique des surcots surchacune des phases, dont celles du quartier Euronantes Gare et du prix de sortie des

logements (cf. supra). Il sagit l dune autre contrainte que les diffrentsintervenants souhaitent mettre en uvre dans le cadre de lappel aux promoteurs,celle dun raccordement obligatoire ce rseau de chaleur capable de produire dufroid durant la priode estivale. Cest ici que la symtrie entre dveloppement socialet durable est la plus nette, dans la non-rentabilit immdiate de cotsdinvestissement 25. Ce raccordement napporte en effet aucune plue valueimmdiate au programme sinon en tant que dmarche soucieuse delenvironnement. Tout comme le souhait rsolument affich de la mixit sociale (cf.supra), la collectivit se retrouve face lexigence de se porter garante dun pari plusthique et cologique quconomique.

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Que donne penser en termes gographiques et donc spatiaux, le parcours de cessituations diversifies qui sarticulent autour des problmatiques de dveloppementdurable et social dans le cadre territorial dune mtropole ? Deux aspects au moinspeuvent tre souligns : les enjeux en termes de programmation et de coordinationdes acteurs, ainsi que le lien entre des questions hyperlocalises et ponctuelles etdes enjeux plus globaux.

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Au-del de la mise en dbat, un enjeu deprogrammation urbaine

Passer du rfrent commun lengagement

partenarial : un enjeu de gouvernement du projet

Les situations dhabitat sont rvlatrices denjeux de pilotage en particulier travers la question du rapport cot/qualit environnementale des oprations, lie la redfinition pragmatique telle quelle intervient dans un projet en train de sefaire, dfinit comme tel par ses acteurs, et qui sagence autour de deux questions qui

viennent dtre voques. Elles mergent travers les niveaux strictementoprationnels : le rseau de chaleur et la dmarche HQE. Autour de chacun de ces problmes (November, 2003 ; Cefa et Trom, 2001), on a pu noter chaque foisun flottement important au niveau des dcisions, des hsitations prolonges qui serpercutent sur les temporalits du projet, mais aussi un cloisonnement entre desniveaux oprationnels et techniques et ceux de la dcision.

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Il sagissait en loccurrence de valider les orientations concernant le raccordementou non du programme au rseau de chaleur urbain li la dchetterie, la prise encompte ou non des normes HQE dans les programmes rsidentiels, mais aussi lefait de privilgier un transport en site propre sur deux voies urbaines (avenue de lagare/alle du Parc). Le choix de limiter la prise en compte du dveloppement

durable au niveau du bti la norme Qualitel exprime, travers cette volutionitrative du projet, la difficult des lus se saisir dun dossier et afficher unecohrence sur lensemble du processus, passer de linvocation la concrtisation.Elle rvle aussi plus largement un dficit de programmation urbaine surlensemble de la mtropole : la question du logement qui se cristallise travers cettepetite opration nest que le prisme dune problmatique beaucoup plus vastedorganisation du logement lchelle de la mtropole, dun contexte de pressionfoncire importante, et de difficile matrise du dveloppement urbain aveclmergence dune nouvelle couronne (talement urbain).

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En ce sens, tant dans les petites situations ayant trait la mutabilit des

espaces urbaniss que celles concernant le programme immobilier, apparat le lientroit entre des situations trs locales et des logiques plus globales, celles delchelle mtropolitaine ou plus vaste (Jouve et Lefevre, 2004). Ces momentsanodins servent de perturbateurs manifestant labsence ou linefficacit dunerflexion globale sur des objectifs clairs de dveloppement urbain. Cest en ce sensque lon peut considrer que le dveloppement durable conserve un statutincantatoire puisquil ne parvient pas dpasser le seul stade de sa mise en dbat.

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Comment un rfrent commun peut-il devenir un vritable oprateur dactionpublique ? Comment la mixit et la durabilit peuvent-elle correspondre des instruments convaincants de dveloppement urbain ? La rponse est djfondamentalement organisationnelle. Sur cet aspect, les situations dhabitatrvlent une forte intra-sectorisation des problmatiques au sein de la matrisedouvrage : les missions environnement trs pointues quant leurs dossiers decertification, les promoteurs sur leurs attentes en termes de commercialisation, lesbailleurs sociaux sur leur patrimoine, les missions de logement, sur les populationsquelles doivent reloger. Do lintrt dune exploration conjointe de tous les

montages juridiques et financiers possibles et de lexistence de lieux alternatifs(ceux de la ralisation des cahiers des charges), permettant de dpasser cettestructure ordinaire de laction publique.

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Il serait erron de rduire la tension voque un affrontement caricatural entreune logique de rentabilit et une logique de projet social. En ralit, cest ltroitesse

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Conclusion

des marges de manuvre qui se profile travers la question de la viabilit delopration. La matrise de la qualit environnementale et urbaine par la collectivitest sans doute un trs bel objectif. Mais il se heurte dabord au fait que la ZAC soitdficitaire (cot des tudes) puis, surtout, sur une situation sur laquelle elle naaucune prise : linflation du march immobilier qui touche autant la mtropole queles autres villes franaises. La Collectivit est dmunie lorsquelle se retrouveconfronte une preuve de composition, cest--dire un moment politique aucours duquel elle doit tisser ensemble les fils de logiques contradictoires (groupessociaux conflictuels, risque de dcrochage entre catgories sociales aises etpauvres) pour produire une dcision ou un projet. Derrire les dbats sur le type demontage dopration de logement social se droule en fait une question quiconcerne toute lvolution de loffre lchelle de la mtropole, la politique delogement, les objectifs du Programme Local de lHabitat et la rvision du Schma deCohrence Territoriale, autre logique globale que rvle ce moment. Lesreprsentants des commissions habitat prsents dans ces runions soulignent cetgard comment il apparat de plus en plus impossible de contrer une volution versla formation dune quatrime couronne mtropolitaine, illustrant, via cetteopration rvlatrice, la difficile voire impossible matrise du dveloppement

mtropolitain.Les situations illustrent aussi la vision restreinte dun ensemble dacteurs

priphriques pourtant essentiels au projet qui ne parviennent pas toujours sinscrire dans une dmarche de projet quils considrent davantage sous langledun guichet, dopportunit dobtention de financements au coup par coup. Aurisque de ntre suivi daucun effet, la production de partenariat autour de pointscibls du projet est certes une premire tape, mais rsiduelle au regard de son endurance : produire de la continuit dengagement. Elaborer des formes degouvernance en mettant ensemble des acteurs diversifier pour stabiliser unrfrentiel environnemental et social commun est une chose, construire des formesdengagement consistant prendre date (Joseph, 2004), cest--dire inscrire ce

partenariat dans la dure avec des engagements dats et sans drobadedimputabilit, en est une autre, autrement plus difficile mais indispensable.

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Nous tions partis en tant que gographes dune perspective invitant suivre lesnormes de qualit urbaine travers les oprations de qualification des acteurs. ceterme du propos, il importe de revenir sur la notion mme de dveloppementdurable, de proposer une grille de synthse de ces qualifications permettant den

clarifier les diffrents sens circulatoires. Dans lensemble de ce projet, ledveloppement durable y apparat de quatre manires. Comme thme daction, toutdabord, en tant que rfrence parfois omniprsente loccasion de processus et leplus souvent active sur un mode incantatoire. Puis, comme norme dactionpublique, impliquant une redfinition de ses modalits organisationnelle(apparition de nouveaux acteurs) et structurelles (financements, cots deschantiers). Ensuite, comme norme qualitative de production des environnementsbtis (situations HQE en tant que telles). Enfin, comme instrument de productionde la ville durable (travail sur les rseaux, la domanialit), de son amnagement.Derrire cette varit des rles que tient une norme de qualit urbaine se joue doncplus largement la question de la compatibilit des objectifs sociaux et qualitatifs.

Contrairement ce qui peut tre souvent avanc, cette question ne se pose donc pas(seulement) en termes financiers, mais aussi organisationnels. Elle exige une fortemobilisation intra-sectorielle des acteurs du projet ainsi quune exploration srieusedes combinaisons techniques, juridiques et financires. Cest ce prix, relativement

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B i b l i o g r a p h i e

Notes

1 Ce point nest pas surprenant. Cest moins le caractre souvent superficiel de la connaissance

exigeant, que pourront alors se produire de manire convaincante de nouvellesformes de dveloppement urbain, la fois durable et social, que bien-tre, qualiturbaine et projet sociaux (Dumont, 2006) napparatront plus comme antagoniques loccasion de leur mise en uvre oprationnelle.

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des procdures effectives damnagement telle quelle est dispense par la gographie qui estdommage, que la dilution dun travail dlucidation de logiques spatiales qui lui est spcifiqueet dont elle devrait tirer pourtant toute son entire lgitimit. Il est regrettable que cette activitdlucidation sefface trop souvent au profit dune mta-science assez vague des systmesdacteurs qui inclurait rien moins lurbanisme, les sciences politiques, lamnagement,larchitecture et bien dautres.

2 Ce programme de recherche danalyse trs concrte de la ville en train de se faire , dirigpar Laurent Devisme, sinclut dans un dispositif plus large dune Plate-forme dObservationdes Projets et Stratgies Urbaines lchelle europenne (POPSU), lanc par le ministre de

lquipement (PUCA). Lquipe, pluridiciplinaire (architecture, sociologie, science-politique,amnagement, gographie) du Laboratoire Architecture Usage Altrit de lcole darchitecturede Nantes mne actuellement une analyse comparative de deux grands projets urbains surlagglomration de Nantes, le projet cit et le Projet de lle de Nantes.

3 Sur le systme de la ZAC et de ces enjeux, cf. S. Demeure et al., 2004.

4 Le nombre de publications sur ce sujet est impressionnant. On recommandera toutefois enparticulier deux rcents ouvrages collectifs qui lui sont consacrs et contribuent clarifier lesdiffrents problmes qui se posent travers ce terme. Cf. P. Knoepfel et al., 2005, ainsi queM.-C. Smouts etal., 2005.

5 On reverra plus particulirement au chapitre introductif de louvrage qui montre ltonnantepersistance trait pour trait des mmes questions prs de tente ans plus tard. Plus rcemment eten complment de ce terme, le thme de la rgnration urbaine est revenu en force dans lespolitiques urbaines pour dsigner des pratiques urbanistiques investissant plus

spcifiquement des friches urbaines. Sur cette question de la rgnration urbaine, signalonsen particulier une thse de doctorat qui lui est actuellement consacre par la gographe AudeChasseriau (La rgnration urbaine. Diffusion et volution dun concept. tude compare enFrance et en Grande-Bretagne).

6 Ibidem, p. 134.

7 Sur la diffrence entre ces dispositifs, cf. A. Anderson et H. Vieillard-Baron, 2000.

8 Extrait de la Convention de Renouvellement Urbain, 20 dcembre 2004.

9 Celui-ci se situe autour de la gare SCNF et vise ragencer lensemble des dplacements(voitures, transports en commun, taxis) en vue notamment de desservir efficacement lenouveau quartier.

10 March International des Professionnels de lImmobilier, qui se tient en France Cannes

chaque anne.11 Celui-ci rassemble les principaux promoteurs-concepteurs locaux. Cr en 1992, il se dfinitlui-mme une mission dinformation et de rflexion aux problmes touchant lImmobilier et lUrbanisme dans la mtropole.

12 Ces commissions ont t institues dans le cadre du Grand Projet de Ville, par la Ville deNantes, pour assurer la coordination de lopration de relogement entre les bailleurs sociaux,la Ville de Nantes, et les associations de locataires.

13 Cette norme impose un certain nombre de contraintes la ralisation des btiments, afinque leur production prserve lenvironnement.

14 Sur le plan administratif, la Communaut urbaine est divise en Missions, quivalent des services qui se rpartissent lurbanisme, les transports, lenvironnement etc.

15 La norme thermique RT 2005 impose un certain nombre de contraintes aux btiments envue de contribuer la rduction des pertes dnergie (chaleur), principalement par les faades.Du ct des chantiers, ceux-ci doivent respecter un certain nombre de normes, en particulier,et cest en loccurrence le cas, des normes qui en font des chantier HQE qui visent limiterles risques et les nuisances pour les riverains du chantier, la sant des ouvriers, les pollutionslies au chantier etc., normes dfinies dans les cahiers des charges de la ZAC.

16 Cette loi imposait en effet aux agglomrations de plus de 50 000 habitants, de construireau moins 20 % de logements sociaux, pour rpondre aux impratifs de mixit .

17 La RT 2000 tait moins exigeante que la RT 2005, cf. supra.

18 Trait pour trait, on retrouvera cette divergence dambition loccasion la construction dunnouveau centre commercial

19 Les primo-accdant, personnes ou couple nayant jamais t propritaires de leur vie,disposent en effet daides financires consquentes pour raliser leur premire accession laproprit.

20 En moyenne, les charges foncires attendues par la SEM sont de 180 euros HT/m2 deSurface Hors uvre Nette (SHON) pour le locatif social, 220 euros HT/m2 de SHON pour lelocatif intermdiaire et laccession sociale, 260 euros HT/m2 de SHON pour laccession libre.


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21 Vente en ltat de Futur Achvement.

22 Si les offres sont habituellement toujours segmentes, les montages retenus permettentprcisment de dpasser cette situation en mixant linterne : un appartement en logementsocial coupl avec un appartement en accession libre, par exemple, dans le mme complexedhabitation, une situation jusque-l impensable dans le cadre dune tour HLM, par exemple.

23 Que lon diffrencie ici trs clairement de la mixit sociale avec laquelle elle est souventconfondue.

24 Propos consigns par nos soins.

25 La dure damortissement dpasse la dizaine danne et, par l, les chances des mandatslectoraux.

P o u r c i t er c et a r t i c l e

Rfrence lectroniqueMarc Dumont et Dominique Andrieu, Qualit urbaine et ville durable lpreuve durenouvellement urbain. Lexemple du Grand Projet de Ville Malakoff Pr Gauchet Nantes ,Norois, 198 | 2006/1, [En ligne], mis en ligne le 13 dcembre 2008. URL :

http://norois.revues.org/index2004.html. Consult le 16 janvier 2009.

Au teurs

Marc DumontEPFL (Ecole polytechnique fdrale de Lausanne), BP 2245 (Btiment BP), Station 16CH-1015 Lausanne, Suisse,[email protected]

Articles du mme auteur

Les micro-territoires dans lamnagement urbain, objets spatiaux et sociaux

paradoxaux [Texte intgral]

Le cas du quartier Bourgogne Orlans

Paru dans Norois, 193 | 2004/4

Dominique AndrieuMSH (Maison des Sciences de lHomme de Tours - UMS 1835 CNRS), Universit Franois-Rablais Tours, BP 60449, 33 alle Ferdinand de Lesseps, 37 204 TOURS Cedex 03, France,[email protected]

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Renouvellement Urbain & développement Durable _article ANDRIEU2009