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No 8 - Mai 2006 ( Le mouvement à l’école R ésonances Mensuel de l’Ecole valaisanne

Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mai 2006

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Le mouvement à l'école

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No 8 - Mai 2006

(Le mouvement à l’école

RésonancesMensuel de l’Ecole valaisanne

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L’avenir de l’éducationphysique à l’école

L’avenir de l’éducationphysique à l’école

Gérard Schroeter

monde politique et devant l’emprise étouffante dumonde économique et médiatique, les décisionstardent à tomber.

Les cris d’alarme des médecins et des spécialistes n’yfont pas grand-chose. Les citoyens, les parents, lesenseignants ou les autorités ont de la peine à dégager

des moyens pour lutter efficacementcontre ces phénomènes. Quelques

trop rares réactions ontcependant vu le jour. Du

côté du Conseil fédéral,par exemple, une actionglobale pour promouvoirle mouvement à tous lesniveaux a été mise enplace: structures etmoyens mieux adaptés

pour le sport d’élite,propagande à grande

échelle pour la pratique du«sport pour tous», soutien à la

pratique de l’éducationphysique dans les classes. La

Conférence suisse des directeurscantonaux de l’instruction publique (CDIP),

elle aussi, dans sa prise de position d’octobre2005, défend des valeurs importantes et précise le rôleexact de tous les partenaires de la pratique sportive.Mais tout cela reste, vu l’ampleur du phénomènequelque peu dérisoire…

Dans ce contexte, de quoi sera fait demain? Et plusparticulièrement quel est l’avenir de l’éducationphysique à l’école, partenaire anodin, parfois négligéet surtout non porteur économiquement. Lesperspectives sont très diverses: on hésite entrel’augmentation des moyens à mettre à disposition, lamise en réseaux de l’activité physique, la reprise enmain de l’enseignement par des maîtres spécialisés, lereport de l’activité physique sur la famille, les clubssportifs, etc.

Force est de constater qu’avec de tels enjeux, ildevient urgent de définir une politique cohérente etde dégager des moyens pour résoudre ces problèmes.L’avenir de nos enfants et la santé de notre sociétéfuture sont en jeu.

Dans notre société, jamais l’activité physique n’aautant occupé le paysage médiatique. Le sport decompétition monopolise le devant de la scène et lesderniers Jeux olympiques et leurs fastes en sont uneprobante démonstration. Le sport populaire remplitles colonnes de nos journaux et les nombreusesépreuves organisées au fil des fins de semaine en sontdes exemples permanents. Le culte du corpset du mouvement conditionne notrevie quotidienne avec ses sportsfun ou extrêmes, sa publicitéet ses personnages de«rêve», héros des tempsmodernes.

On peut cependantse poser la questionde la cohérence decette utilisation dumouvement par lesmédias, lesorganisateurs et lescommerçants car,dans le même temps,les activités demouvement diminuentprogressivement dans les sociétés«riches» de la planète. En effet, madameet monsieur «tout le monde», ainsi que leurs enfants,pratiquent de moins en moins les activités physiques.Le confort de notre vie moderne, le manque detemps et les loisirs «technologiques» en sont descauses récurrentes.

Et même si les conséquences de ces pratiquessédentaires sont de véritables bombes à retardementpour la société (obésité, accidents cardiaques,délinquance, désœuvrement…), nous continuons aveclégèreté et insouciance dans ces modes defonctionnement.

Ces deux constatations, quoique paradoxales,devraient pourtant être des vecteurs de prise deconscience, de motivation et de mise en œuvre dumouvement ainsi que de sa promotion. Or, latendance actuelle nous prouve le contraire: devantl’insouciance d’une grande majorité, devant ladifficulté de la tâche, devant le peu de réaction du

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Sommaire

4-14

Sommaire L’avenir de l’éducation physique à l’école G. Schroeter 1

Orientations et options en 3CO: rapport des inspecteurs 42Recherche sur l’utilité et l’efficacité de la mesure d’API 44Les dossiers de Résonances 48

Ecole et musée 15 Festif, insolite et interactif - E. Berthod

Education musicale 16 Que je chante, que je chante, que je chante… - B. Oberholzer

Carte blanche 18 Enfants des Portes du Soleil - J.-M. Dayer et M. Emery

La vie des classes 20 CO de Conthey: stages au centre «Le Botza» - N. Revaz

ACM-AV 22 Les ACM en mai - S. Coppey Grange

Environnement 24 Montorge - Maison de la Nature - S. Fierz

Mémento pédagogique 25 A vos agendas - Résonances

Exposition 26 Familles valaisannes, une expo urbaine - N. Revaz

Orientation 27 Sous l’angle pratique - N. Revaz

ICT 28 KidSmart ou les ICT à l’école enfantine - S. Rappaz

BEL 29 Votre classe a-t-elle besoin de changer d’air? - Pro Patria

Mathématiques 5P/6P 30 Les maths vues par les formateurs de maths - N. Revaz

Du côté de la HEP-Vs 32 Le bilan de compétences: un «certificat de travail» utile - E. Zurbriggen

Revue de presse 34 D’un numéro à l’autre - Résonances

Livres 36 La sélection du mois - Résonances

Publications IRDP 38 Deux nouvelles parutions - IRDP

Rencontre 39 Mariève Ballestraz: son engagement pour Patouch - N. Revaz

CRPE 40 CRPE et révision LPP - P. Vernier

Chiffre du mois 41 Formations continues: les enseignants s’engagent - SFT

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Le mouvement à l’école

Le mouvement à l’école

«Un esprit sain dans un corps sain».

Ce dossier vise à rappeler l’importance

du mouvement à l’école.

Les constats en matière de santé sont

alarmants, les enfants et les

adolescents doivent bouger plus. Une

nécessité pour leur bien-être physique

et intellectuel.

(4 «Bougez plus!»

7 Gabriela Cotting,«Madame Sport»au DECS

10 Les nouveauxmoyens d’enseignementen EP

12 Le sport pour la santé

14 Petits exercicesau quotidien

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C’est le leitmotiv qu’a adopté la Suisse pour 2005 enécho à l’assemblée générale de l’ONU (novembre 2003)qui a reconnu «les valeurs positives du sport et del’éducation physique et a proclamé l’année 2005 l’An-née internationale du Sport et de l’Education physi-que». L’année précédente, la Commission européennedécrétait l’année 2004 «Année européenne de l’éduca-tion par le sport», rappelant les «valeurs réelles ou sup-posées, régulièrement instrumentalisées à l’appui depolitiques publiques diverses (intégration, santé…)»,pour valoriser ce potentiel éducatif. Dans son docu-ment «Evolution et perspective de l’action communau-taire dans le sport», la Commission identifiait alors cinqfonctions fondant la spécificité de l’activité sportive, àsavoir les fonctions sociale, récréative, de santé publi-que, culturelle et éducative: cette cinquième fonctionétant la conséquence logique de la reconnaissance desquatre autres.

Dans la Charte internationale de l’éducation physiqueet du sport de l’UNESCO, du 21 novembre 1978, l’as-semblée générale affirme que «l’éducation physiqueet le sport doivent renforcer leur action formatrice etfavoriser les valeurs humaines fondamentales qui ser-vent de base au plein développement des peuples», et«souligne en conséquence que l’éducation physique etle sport doivent tendre à promouvoir les rapproche-ments entre les peuples comme entre les individusainsi que l’émulation désintéressée, la solidarité et lafraternité, le respect et la compréhension mutuels, lareconnaissance de l’intégrité et la dignité des êtres hu-mains». L’OMS quant à elle établit une stratégie glo-bale pour l’activité physique, la santé et la nutrition.

Contextualiser l’éducation physique etle sport

Ce contexte de mondialisation pourrait faire croireque les valeurs véhiculées par une éducation physiquehumaniste sont clairement reconnues et qu’il n’est nulbesoin de faire de l’éducation physique et du sport àl’école un cas politique.

D’un côté, le sport, comme élément de la culture, faitpartie de la réalité sociale. Les élèves vont se l’appro-prier. De l’autre une centration sur les conduites mo-trices participe d’une approche plus réaliste. Il faut es-sayer, à travers cette opposition, de concilier l’«éduca-tion physique et le sport» (Delignières, 2005). Tous lesraisonnements tenus montrent la nécessaire qualitéde l’éducation physique et de l’éducation par le sport,tant dans les curricula scolaires que dans les activitésextrascolaires.

Au-delà de ce slogan, l’école est placée au centre dudispositif d’une éducation physique de qualité pourtous (Saint-Martin et Terret, soumis 2006). Les ensei-gnants se trouvent investis d’une tâche d’éducateur etde participant à un projet de santé durable.

Les enjeux actuelsDans une perspective réaliste se pose la question dusens que donnent les pratiquants à leurs propres acti-vités. Pourquoi les individus s’engagent-ils et prati-quent-ils une activité physique et sportive? «Vouloirfaire vivre les différentes dimensions de cette relationindividu/activités physiques et sportives est une façonde concevoir l’accession à la culture pour tous» (Deli-gnière, 2005). Le manuel d’éducation physique officiel«Eclairages théoriques, enjeux pour la pratique» (Re-pond et al., 1998) offre une entrée par la «Rosace desSens». Mais quel sens?

Pascal Bordes (2006) rappelle que le sens est une direc-tion, une orientation (les élèves doivent savoir où ilsvont, où les conduit l’activité, à quoi servent les situa-tions proposées et qu’attend l’enseignant), une signi-

4 Résonances - Mai 2006 )

«Bougez plus!»«Bougez plus!»R.-M. Repond

En Suède, une heure de mouvementpar jour est respectée dans certainesécoles.

(

Le sport, comme élément de culture, fait partie de

la réalité sociale.

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fication (comprendre ce qu’il y a à faire, ce qu’il fait, etpourquoi il le fait), et la sensation (le sixième sens deBerthoz, 1997).

Si donner du sens aux apprentissages c’est introduirel’élève dans un processus actif, dans une logique del’intérêt, de la compréhension, du désir et du plaisir, lacomposante émotionnelle semble peu présente. Lesens paraît imposé de haut en bas, quels plaisirs vontprendre certains élèves à s’engager dans des situationsqu’ils n’arrivent pas à gérer, qui ne leur procurent au-cune sensation sauf de l’inconfort ou de la honte?

Mais les apprentissages exigent des contraintes, des in-conforts. Ces contraintes peuvent être transformées enélément moteur dans la dynamique d’apprentissage.

Utiliser le potentiel existantDans la Comparaison Internationale de l’Educationphysique, Pühse et Gerber (2005), rappellent qu’au-jourd’hui, l’un des arguments forts en faveur de l’édu-cation physique est la santé. Le projet «Ecole en mou-vement» inclut le mouvement comme une compo-sante intégrale du processus d’enseignement etd’apprentissage. En Suède, une heure de mouvementpar jour est respectée dans certaines écoles. Il s’agitd’une collaboration de tous les enseignants: les 3 heu-res d’éducation physique sont assurées par les maîtresd’éducation physique alors que les deux heures sup-plémentaires sont données par les autres enseignants:de langue, de mathématique, de sciences – qui don-nent leur leçon en mouvement, très souvent à l’exté-rieur. En Suisse, Pühse et Illi (1999) suggèrent d’inté-grer des processus d’enseignement orientés vers l’ac-tion qui permettent des expériences perceptives et dessituations d’apprentissage en lien avec le mouvement.

L’éducation sociale donne également toute sa légi-timité à l’éducation physique. Les parents et les poli-ticiens considèrent l’éducation physique comme unchamp dans lequel les jeunes doivent interagir, colla-borer, lutter, cohabiter. Les compétences sociales et leshabiletés acquises – habiletés motrices, cognitives,émotionnelles – sont une contribution significativeau développement comportemental de l’élève: res-pect des règles, travail d’équipe, victoire et échec,confiance en soi et en les autres, reconnaissance et ac-ceptation des différences, intégration de tous les par-ticipants.

Prendre en compte les caractéristiques des habiletés spé-cifiques des élèves permet de déterminer des objectifsd’apprentissage plus concrets (Pühse et Gerber, 2004).

La pratiqueLe statut de l’éducation physique dépend du profes-sionnalisme des maîtres d’éducation physique et desenseignants chargés de l’enseignement de l’éducationphysique. Si l’on s’accorde pour dire que l’éducationest un moyen de développement spirituel, moral, so-cial, culture, physique et mental pour assurer le bien-être de l’individu, ou sa santé holistique, alors l’éduca-tion physique est incontournable.

Une bonne pratique dépend de la réalisation des ob-jectifs, du sens que les élèves pourront donner à cettepratique, de l’évaluation qui permettra à l’élève, à lafamille, à la société, d’apprécier l’impact de l’éduca-tion physique. R. Fisher (2005) rappelle les objectifs del’éducation physique en Angleterre:

donner des opportunités à tous les élèves d’appren-dre et de réussirpromouvoir le développement des élèves et les pré-parer à être des acteurs et des spectateurs respon-sables tout au long de leur vie.

De bonnes pratiques?établir un programme pour tous les élèves, quelsque soient leur niveau social, culturel, leur race,leur genre, leur différentes habiletés ou déficitsétablir des standards de performance pour tous lesélèves dans toutes les disciplines du programmepromouvoir la continuité et la cohérence de l’ap-prentissage des élèves tout au long des différentesphases de l’éducationpromouvoir une compréhension publique et la con-fiance dans le travail effectué à l’école en général etdans les leçons d’éducation physique, les program-mes extra-curriculaires de sport scolaire, les pro-grammes visant à bouger plus et mieux.

( Résonances - Mai 2006 5

Prochain dossier:

Apprendre l’économie à l’école(dès le primaire)

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Rose-Marie Repond - présidente de l’AssociationEuropéenne d’Education physique - Institut des Sciences du Sport - Université de Lausanne(l’a

uteu

re

Pour réussir, l’accent est mis sur des connaissances, deshabiletés et la compréhension de la logique des activi-tés proposées:

acquérir et développer les habiletés motrices, cogni-tives et émotionnelles - exemple: permettre aux élèves de développer des

techniques spécifiques et les effectuer efficace-ment

sélectionner et appliquer les habiletés, les straté-gies et les idées créatives - exemple: les élèves appliqueront des règles et con-

ventions à différentes activités; ils pourront déve-lopper et modifier leur plan

évaluer et améliorer les performances- exemple: être clair sur les objectifs à atteindre, le

travail effectuéconnaître et comprendre la condition physique et lebien-être- comment se préparer et récupérer de certaines ac-

tivités.

«Pour votre santé, bougez!»

En tant qu’acteur de projet «en mouvement», éduca-tion physique, sport, danse…

quel est le standard visé pour les élèves dans les dif-férents domaines du sport et de l’éducation physi-que?quelle est l’efficience de l’enseignement et de l’ap-prentissage?quelle est l’adéquation entre le programme etl’élève?quel est le partenariat entre l’école, les parents,d’autres écoles, la cité?

quelle est la qualité de la gestion du projet et del’école?quels sont les critères de qualité de mon enseigne-ment, de mon projet?

Autant de questions qui permettent une approche cri-tique d’un sport médiatisé, d’une forme de violencevéhiculée par un certain spectacle sportif, d’une édu-cation physique humaniste, d’un mouvement partici-pant de la santé de l’être.

Il ne peut dès lors pas exister d’éducation sans éduca-tion physique de qualité.

Références bibliographiques

Pühse,U., Gerber, M. (2005) International Comparaison ofPhysical Education, Meyer and Meyer, Sport

Repond, R.M. et al. (1998) Eclairages théoriques, enjeux pourla pratique, CFS, Berne.

Fisher, R., R.M. Repond (2003) Code of ethics and good prac-tice, EUPEA, Gent.

Berthoz, A. (1997), Le sens du mouvement, Odile Jacob, Paris.

Borde, P. (2006) in Hyper, mars 2006.

Delignières, D., (2005) in EPS, no. 242, Paris.

Sites de l’ONU, UNESCO, OMS.

Exercices à la corde à sauter

Dans le cadre d’un projet complet à propos de l’enfanceactive, l’Office fédéral du sport de Macolin propose undossier pratique sur le thème «corde à sauter». Chaquefiche (format A5) propose trois exercices à niveau.Judicieux pour varier les chantiers annexes! Prix: Fr. 10.-les 10 fiches cartonnées (+ frais de port).Pour commander: www.enfance-active.ch.ISBN 3-907963-41-5.

Pauses gymniques

Il s’agit d’un jeu de pause gymnique à utiliser en classecomprenant 7 familles de mouvement (se tenir droit eten équilibre, respirer et se relaxer, être actif, être musclé,être souple, porter une charge et amortir les chocs)s’adressant aux enfants de 5 à 10 ans, à adapter selon ledegré. 37 fiches (dont 2 explicatives) plastifiées et très

pratiques à utiliser. Plusieurs possibilités d’utilisationproposées. Pour commander: CADEV, En Budron B6, LeMont-sur-Lausanne, 1014 Lausanne.No de référence 57592. Prix: Fr. 7.40 (prix école).

Revue EPS

Revue scolaire paraissant six fois par an. Thème:éducation physique et sportive à l’école, activitéssportives et pratiques corporelles de 3 à 11 ans. Chaquerevue propose des articles de fond ainsi que des fichespratiques. Une invitation à pratiquer l’EPS!Cette revue fait partie d’une offre française complètedans le domaine de l’EP. Un catalogue proposeégalement 250 produits tels qu’ouvrages pédagogiques,dossiers scientifiques, analyses d’activités sportives…Abonnement pour la Suisse: SERVIDIS - 5 rue desChaudronniers - CP 3663 - CH1211 Genève 3 (env. 50euros par an). www.revue-eps.com

E n r a c c o u r c i

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Suite au départ à la retraite d’Erwin Eyer, Gabriela Cot-ting est depuis quelques mois en charge du dossiersport, en qualité de collaboratrice scientifique (pourconnaître son parcours professionnel, cf. l’article deJean-François Lovey, paru dans l’édition de décembre2005 de Résonances). C’est désormais à ce dossier qu’elleconsacre la plupart de son temps, même si elle collaboreégalement à l’organisation des maturités et à la gestionfinancière de l’Office de l’enseignement spécialisé. Ga-briela Cotting a repris le flambeau de l’inspecteur canto-nal d’éducation physique au sein de diverses commis-sions, en tant que présidente de la Commission Gesund-heit und Erziehung pour le Haut-Valais, vice-présidentede la Commission de branche Corps et mouvement pourle Valais romand, déléguée cantonale pour la promotiondes espoirs dans Swiss Olympic Talents, etc.

Gabriela Cotting,qu’est-ce qui vousa motivée à deve-nir collaboratricescientifique encharge du sport?J’ai d’abord été atti-rée par la diversité etla nouveauté des tâ-ches. Intéressée parle sport et convain-cue de son impor-tance à l’école, jetrouve que c’est un

dossier à défendre sur le plan scolaire, mais aussi enlien avec l’économie et le tourisme du canton. Le sporta un impact sur la santé et l’environnement, ce à quoije suis également sensible.

Après quelques mois d’activité, quelles sont vospremières impressions?Elles sont très positives, même si tout n’est pas facilepour autant. Dans le cadre des interviews faites pourl’évaluation de la structure Sport-Arts-Formation et àd’autres occasions officielles, j’ai eu la chance de ren-contrer des jeunes sportifs motivés et talentueux et enles voyant on ne peut qu’avoir envie de se battre pourles aider à réaliser leur rêve. Ce qui est mis en placepar le canton est déjà de très bon niveau, mais on peutbien évidemment encore apporter des améliorationsselon les besoins du terrain.

Et qu’est-ce qui a été le plus difficile jusqu’à pré-sent?Le plus délicat pour moi a été – et est encore – de ras-surer les divers partenaires de l’école inquiets par latransformation du poste d’inspecteur en un poste decollaborateur scientifique. Il convient de rappeler quetout est mis en place pour que la qualité et la quantitéde sport à l’école soient maintenues, le DECS ayantpleinement conscience de l’impact positif du mouve-ment sur le bien-être des élèves.

Vu précisément la transformation de ce poste,les collaborations avec les divers partenaires del’école doivent donc être d’autant plus essentiel-les…Tout à fait. Ne provenant pas de l’enseignement del’éducation physique et du sport, je suis extrêmementattentive à ce travail de collaboration, car j’ai besoinde connaître les attentes du terrain, via les ensei-gnants, les animateurs pédagogiques, l’Association va-laisanne des maîtres d’éducation physique, les collabo-rateurs du Service de l’enseignement, etc.

( Résonances - Mai 2006 7

Gabriela Cotting,«Madame Sport» au DECS

Gabriela Cotting,«Madame Sport» au DECS

Gabriela Cotting, née en 1966, domiciliée à Viège, enpossession d’un diplôme en économie d’entreprise ettravaillant depuis 2000 au Service de l’enseignement,est la personne de contact pour les dossiers «sport àl’école» (Adresse: Planta 3, 1950 Sion, tél. 027 606 40 94,fax 027 606 42 04, [email protected]). Elletraite les questions administratives pour tous les de-grés d’enseignement, du primaire au secondaire II,c’est-à-dire les demandes relatives à la formationcontinue et les congés pour les cours Jeunesse+Sport(J+S), les requêtes de subvention scolaire pour lematériel, le mobilier et l’immobilier touchant à l’édu-cation physique. Les visites de cours d’éducation phy-sique, les aspects proprement pédagogiques ainsi queles demandes d’organisation des camps scolaire/retraite seront examinés – comme c’est le cas à l’heureactuelle – par les inspecteurs généralistes. En ce quiconcerne le dossier Sport-Arts-Formation, Mme Da-nièle Tissonnier continuera à assumer la prise encharge pour les mois prochains.

Jean-François Lovey,chef du Service de l’enseignement

(

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En ce moment, on peut supposer que le dossierprioritaire est lié à l’Académie nationale de ski àBrigue et au Centre national de performance…En effet, le 8 mars dernier, le Conseil d’Etat nous a dé-légué la compétence de signer la Convention entreSwiss Ski et l’Etat du Valais pour la création du Centrenational de performance pour les sports de neige àBrigue. Cela devrait se faire en mai. Un important tra-vail au niveau de l’organisation, de la collaboration etdu marketing doit être effectué cette année pour lamise en œuvre de ce dossier qui constitue une grandechance pour notre canton.

Quels sont les autres grands dossiers actuels?Le rapport d’évaluation des structures Sport-Arts-For-mation vient d’être soumis au chef du Départementavec des propositions d’adaptation et des recomman-dations pour améliorer leur efficacité déjà reconnue.Des suites seront dès lors données prochainement.Autre dossier d’importance, au sein de la CommissionCorps et mouvement, des outils sont élaborés, avec lacollaboration des animateurs pédagogiques, pourl’évaluation de la qualité des cours d’éducation physi-que dans les écoles. Ces outils devraient aider les ins-pecteurs généralistes dans leur nouvelle tâche, puis-que ce sont désormais eux qui sont chargés de cetteévaluation. Le Valais participe en outre à un projetsuisse d’élaboration d’instruments pratiques permet-tant d’évaluer la qualité de l’enseignement de l’édu-cation physique et du sport (ndlr: www.qeps.ch). Leprincipe de l’auto-évaluation y est largement déve-loppé et il est envisageable de mettre ces modèles àdisposition des enseignants valaisans.Sur le plan suisse, une réflexion pour une politique dusport est menée. Une des mesures de ce concept fédé-

ral est la création des réseaux locaux d’activité physi-que et de sport dans les communes. L’idée principalede ces réseaux locaux est l’encouragement de l’activitéphysique par le biais d’une collaboration entre les au-torités, les écoles, les associations et la population. Lerôle de notre canton dans ce concept doit encore êtredéfini et il s’agirait de commencer par des projets pi-lote dans quelques communes en tenant compte del’intégration du sport dans la formation des apprentis.

Votre travail comprend aussi des tâches plus ad-ministratives…Naturellement. Je m’occupe notamment des deman-des de formation continue ou des requêtes de subven-tionnement pour les équipements sportifs et les sallesde gymnastique. Afin de faciliter les démarches admi-nistratives pour tous les partenaires concernés, monidée est de mettre assez rapidement en place un guidetechnique avec les directives et recommandations.

Peut-on dire que votre mission est de coordon-ner tout ce qui concerne l’éducation physique etle sport à l’école?Mon travail est de coordonner, mais aussi de donnerl’impulsion. J’ai à cœur de promouvoir toutes les ac-tions qui méritent d’être soutenues, comme en ce mo-ment L’école bouge (ndlr: cf. encadré p. 9). Et sur leplan cantonal, je souhaiterais apporter une plusgrande harmonisation entre les deux régions linguisti-ques, ce qui simplifierait entre autres les comparaisons.

Propos recueillis par Nadia Revaz

8 Résonances - Mai 2006 )

Académie nationale de ski alpin

Dès la rentrée d’août 2006 le collège de Brigue pro-pose une offre complète de formation avec son Aca-démie nationale de ski alpin. En fréquentant cetteécole, les sportifs ont la possibilité d’obtenir un di-plôme commercial, une maturité professionnelle com-merciale (MPC) ou une maturité gymnasiale avecl’économie en branche principale. Il existe égalementune classe permettant de suivre les cours en français.Le diplôme de commerce est reconnu par l’Office fé-déral de la formation professionnelle et de la techno-logie (OFFT): il offre une solide formation de base auxmétiers de l’économie et de la gestion et représenteune formation professionnelle en soi. La maturité pro-fessionnelle commerciale permet de poursuivre desétudes dans une haute école spécialisée tandis que lamaturité gymnasiale est reconnue par la Commissionfédérale de maturité professionnelle et permet d’étu-dier à l’université. Des solutions sont aussi prévuespour les apprentis. www.spiritus.ch/hsk-sportschule/akademie

Politique du sport en Suisse

Le Conseil fédéral a fondé son Concept pour une poli-tique du sport en Suisse sur une conception nouvelle,plus large, du sport, et axé sa politique du sport surcinq domaines ou objectifs principaux:

la santé: augmenter la part de la population activesur le plan physique;l’éducation: utiliser les possibilités offertes par lesport sur le plan éducatif;la performance: soutenir les jeunes talents et lesport d’élite;l’économie: utiliser le potentiel économique dusport;le développement durable: faire du sport un ter-rain d’apprentissage pour le développement dura-ble de la société.

www.baspo.admin.ch > Politique > Concept de politi-que du sport

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( Résonances - Mai 2006 9

L’écolebouge: campagne2006

Le succès rencontré par «l’école bouge» en 2005, legrand intérêt suscité par la campagne ainsi que l’im-portance de l’activité physique quotidienne durantl’enfance et l’adolescence ont convaincu les responsa-bles de poursuivre le projet en 2006.

Cette année encore, le but est de convaincre un maxi-mum de classes, voire d’écoles entières à faire del’exercice physique quotidien et à participer à «l’écolebouge». Les écoles et les classes qui participent s’enga-gent à bouger chaque jour 20 minutes, pendant un tri-mestre au moins. Pour les aider, l’OFSPO (Office fédé-ral du sport Macolin) met à leur disposition une listed’idées. L’initiative dure jusqu’en juin 2007 et de nom-breux prix sont à gagner.

Bouger davantage au quotidien est une initiative quiremporte une large adhésion, comme le montre la dé-claration de la Conférence suisse des directeurs canto-naux de l’instruction publique (CDI) du 28 octobre2005, qui entend renforcer encore à l’avenir la promo-tion et l’éducation du mouvement à l’école.

www.ecolebouge.ch

Les écoles partenaires du sport (EPS) intègrent lesélèves dès la fin de l’école primaire faisant partied’une association/club sportif rattaché à une asso-ciation ou fédération cantonale ou nationale recon-nue. Les EPS offrent, en plus de l’aménagementde l’horaire, desaides pédagogi-ques (appui, rat-trapage, étudessurveillées), desentraînementssur le temps sco-laire, un suivimédical et spor-tif et un dispo-sitif d’accompa-gnement. Au se-condaire II, les EPSconcernent autant lesartistes que les sportifs.

EPS au sec. I: OS Visp, CO Grône, CO Orsières, CO Col-lombey-MurazEPS au sec. II: Kollegium Brig, ESC de Martigny.Les mesures individualisées (MI) sont organiséespour les élèves artistes talentueux ainsi que pour les

sportifs ne pouvantêtre orientés dans

une EPS. Les MIconsistent en unaménagement de

l’horaire hebdoma-daire avec possibilité,

pour les cas exceptionnels,de bénéficier de cours d’ap-

pui et de mentorat.Lignes directrices concernant

l’organisation et le fonctionne-ment des structures «Sport-Arts-

Formation» www.vs.ch/enseignement> Informations officielles > Concept

Sport et qualité

Dans le cadre du «Concept pour une politique dusport en Suisse», l’ASEP (Association Suisse pourl’Education Physique à l’école) s’est vu confier leprojet «Qualité dans l’éducation physique etsportive».Mission: «Elaborer, tester et introduire dans toutesles régions linguistiques jusqu’à fin 2006 desinstruments pratiques permettant d’évaluer la qualitéde l’enseignement de l’éducation physique et dusport». www.qeps.ch

Site d’images sportivesSur le site, des dessins, des photos et des vidéospermettent de mieux visualiser les mouvements liés àl’EP, répertoriés par thèmes. www.sport-image.com

Courageux, c’est mieux Fiches d’exercices pour les cours d’éducationphysique / Degrés -2, +2. Fiches pratiques etoriginales basée sur un concept de gestion desrisques pour les enfants des degrés -2 à +2.Utilisables dans la salle de gymnastique commesupports dans un jardin d’agrès Hansruedi Baumann /ISBN 3-03700-031-7 / Ingold Editions / Prix: Fr. 48.-.

L e d o s s i e r e n c i t a t i o n s

Carte des écoles partenaires

du sport au secondaire I et II

Ecoles partenaires du sport et mesures individualiséesEcoles partenaires du sport et mesures individualisées

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Les nouveaux moyens d’enseignement en éducationphysique (EP) proposent dans leurs contenus théori-ques des pistes adaptées aux courants pédagogiquesactuels. Cette approche n’est pas révolutionnaire. Ellese place dans cette veine socio-constructiviste qui situel’enfant au cœur de ses apprentissages. Apprendre estl’acte primordial qui ne doit cependant pas être disso-cié de la fonction «enseigner» et «former» du trianglepédagogique (Manuel 2 Brochure 1 p.15).

Une place différente pour l’enfant et pourl’enseignantL’enfant – comme nous d’ailleurs – n’apprend jamais au-tant que lorsqu’il est acteur; il est le sujet de l’apprentis-sage. Les nouveaux moyens présentent quelques pistespour réaliser ce concept. L’apprentissage par projet(M3B7 p.5), par exemple, associe l’enfant à la pratiquede l’EP: donner la possibilité de construire la pratique,inciter à échanger, ménager des espaces de créativité etd’expression sont souvent des moments d’une granderichesse. Bien sûr, «lâcher» la classe ou mettre les en-fants en situation d’apprentissage pour qu’ils prennentleur place sont des activités déstabilisantes. Souvent, lemaître a l’impression d’être un peu «inutile». Il fauttrouver le juste équilibre entre les deux fonctions. Pourl’enseignant, devenir un coach, une référence, une per-sonne de ressource et pour l’élève, devenir un parte-naire actif. Ces deux rôles sont à développer car ils ap-portent une richesse et une sensibilité très valorisantes.

Une approche variée et diversifiéeOuvrir et varier les entrées de la pratique sont égale-ment des buts proposés par les nouveaux manuels. Sou-vent, les contenus sont limités à un domaine: l’appren-tissage et l’entraînement de compétences techniquesavec l’évaluation qui s’y réfère. Le concept de la rosacedes sens (M3B1 p. 3 et 4) incite à élargir le champ d’ac-tion et à donner du sens à la pratique. Cette augmenta-tion de l’offre améliore les compétences techniques,

tactiques et sociales des élèves et les aide à développerdes compétences transférables dans de nombreux au-tres domaines: capacité de choix, de décision, de coor-dination, de dialogue, d’échange, de créativité…

Ces entrées permettent en plus de toucher différentstypes d’élèves: certains n’aiment pas la compétitionmais excellent en créativité; d’autres n’aiment pas ledéfi mais adorent courir pour leur bien-être person-nel, etc. Le groupe-classe et ses diverses sensibilitéstrouvent ainsi plus de solutions et ces dernières aug-mentent la motivation des élèves.

Mettre en pratique ce concept c’est enfin développerd’une manière assez complète les compétences per-sonnelles de chacun. Maîtriser un rouler avant sur lesol est l’exercice basique de ce thème. Le maîtriser àdifférents engins (barres fixes, perches, plan incliné)ou l’effectuer en gymnastique synchronisée en musi-que et en équipe apporte une maîtrise très large de cemouvement. Cette variété amène l’EP dans deschamps d’investigation très riches et surtout très grati-fiants pour les élèves et… le maître.

Une méthodologie progressive et respectueuseLes étapes d’apprentissage (M4B1 p. 8) sont un autreconcept au service de l’enfant. En effet, l’offre faiteaux élèves est souvent la transposition d’entraîne-ments d’adulte: méthodologie et pédagogie parfoisinadaptées, règlement de jeu et technique imposés.S’ensuivent certes un gain de temps appréciable, des

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Les nouveaux moyensd’enseignement en EP

Les nouveaux moyensd’enseignement en EP

N. Nanchen - G. Schroeter

L’éducation physique doit offrir desactivités modernes et adaptées à sespratiquants.

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résultats rapides et la bonne tenue du programme.Mais que reste-t-il aux élèves de ces méthodes directi-ves? Une seule chose est sûre: l’impact des méthodesuniquement contraignantes a de la peine à respecterles multiples sensibilités de chacun…

Entrer par l’étape émotionnelle et mettre l’enfant ensituation d’essai-erreur, le faire réfléchir sur ses straté-gies, l’aider à formuler des mots clés, l’accompagnerdans la structuration de ses découvertes, le mettre ensituation variée pour s’entraîner, le coacher dans desphases de créativité: voilà la démarche proposée. Cesétapes offrent un entourage ouvert et ne peuventqu’enrichir l’apprentissage et la relation maître-élève…

D’autres pistes théoriquesLes nouveaux moyens proposent de nombreuses au-tres pistes:

l’utilisation de différents styles d’enseignement(M4B1 p. 9) - dirigé, réciproque et autonome,le développement de la métacognition (M3B1 p. 13),la différenciation (M4B1 p.11),les fonctions de l’évaluation (M4B1 p.18).

Une évolution de la fonction «enseigner»Entrer et évoluer dans ces pratiques n’impliquent pasune révolution complète de la fonction «enseigner». Iln’y a pas un avant où tout était faux et un après quinous apporte des principes justes. Au contraire, lesméthodes «anciennes» basées sur les progressions mé-thodologiques ou l’enseignement par objectifs sontdes éléments constituants importants. Sur ces bases et

avec quelques adaptations, il est possible de dévelop-per l’esprit «nouveaux manuels».

Vers une nouvelle tendance «Educationphysique»Dans le contexte actuel, l’EP a une place prépondé-rante et les valeurs qu’elle défend – hygiène et santé,démocratisation et accessibilité de la pratique et offreadaptée au niveau de chacun – doivent être préser-vées. Pour y faire face, les compétences de l’ensei-gnant sont primordiales et cette «compétitivité» passepar une mise à jour continuelle des méthodes et destechniques d’enseignement. Les propositions des nou-veaux manuels sont à ce titre assez intéressantes. Ellesdonnent en premier lieu la possibilité de rester ou dese mettre à jour. Elles apportent en plus des outils quipermettent de développer une approche pédagogi-que très fine et ciblée. Elles offrent enfin aux élèves lapossibilité de grandir dans le respect et la différence,conditions nécessaires à un épanouissement personnel.

Même si l’enseignement de l’éducation physique de-meure une tâche délicate, perpétuel pari entre horaires,manuels, planification, l’EP doit se positionner claire-ment et offrir des activités modernes et adaptées à sespratiquants. Dans cette période de mutation le manqued’activité, l’image du corps, l’éducation, le sport de com-pétition et bien d’autres facteurs tiennent la dragéehaute à la pratique – parfois la non-pratique – du mou-vement, simple et harmonieux, équilibrant et formateur,composant essentiel du développement de l’enfant.

Nathalie Nanchen et Gérard Schroeter

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Monde de la natation

Livre publié par l’Office fédéral du sport de Macolin(www.baspo.ch). Apprentissage de la natation –Optimiser la technique. Document détaillé et imagé(accompagné d’un CD). Idéal pour l’enseignement de lanatation à l’école. Contenus, progressions méthodolo-giques, formes d’organisation en lien avec les conceptsthéoriques des nouveaux manuels d’EP. Ed. Schulverlag /No art. 7.258.00 ISBN 3-292-00391-1 / Prix: Fr. 58.-.

Revue mobileLes deux thèmes principaux du numéro 1/06 s’intéressentd’une part aux relations qui lient l’entraîneur à sonathlète, et d’autre part au profil des clubs sportifs et aux grands défis qui les attendent. N’oublions pas que la part des jeunes dans notre pays aura baissé de10% d’ici 2015... L’abonnement coûte Fr. 42.- et inclut 6

numéros par année. Rabais spécial pour écoles et clubs.Commande: Rédaction «mobile» Office fédéral du sport (OFSPO) - 2532 Macolin. Tél. +41(0) 32 327 64 18 -Fax +41(0) 32 327 64 78 - www.mobile-sport.ch/f/

Revue mobile bisBouger au quotidien était le thème de l’édition 1/05 de la revue mobile.Différentes études l’ont démontré: deux tiers des Suisses ne bougent pas assez. Et les jeunes sont directement touchés par cette sédentarité aux effets pervers.www.mobile-sport.ch/f/

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Le lien entre mouvement et santé est évident et pour-tant les enfants et les adolescents se bougent demoins en moins. Face à ce constat, des directives, desprogrammes, des sites… invitent au mouvement, sousdiverses formes. En voici quelques exemples parmitant d’autres.

Programme dans le Haut-ValaisHanny Schnyder-Etienne est médecin scolaire dans larégion de Loèche. En examinant depuis plusieurs an-nées les enfants et les jeunes, elle a observé avec stu-peur un nombre croissant de déformations du dos etmême de la cage thoracique. Elle explique cette évo-lution par la sédentarité et les nouvelles occupationsdes enfants et des jeunes. Ces observations l’ontconduite à mener une enquête auprès des jeunes de2e année de CO à Loèche. Sur 78 élèves interrogés,58% ont évoqué des maux de dos occasionnels et7,7% se sont plaints de douleurs chroniques. C’estpour remédier à ce bilan déplorable qu’Hanny Schny-der-Etienne a lancé un programme de formation dansles écoles («Fitte Kids… biwegt geit’s besser») pour in-citer au mouvement. La région de Loèche a fait figurede pionnière et le programme, apportant de nettesaméliorations, s’étend aujourd’hui à d’autres commu-nes du Haut-Valais, en impliquant enseignants et pa-rents. La démarche s’articule autour de trois axes: latenue, le mouvement et la détente. La marche à piedjusqu’à l’école et les jeux pendant la récréation sontnotamment encouragés. Hanny Schnyder-Etiennenote que le plus difficile dans ce type de démarche estde tenir sur la durée pour que les résultats soient pro-bants.www.saez.ch/pdf/2005/2005-21/2005-21-551.PDF

Courir et manger sain

C’est l’envie de se distinguer des autres courses pédes-tres estivales qui a incité les organisateurs de la coursedu bisse du Bénou de Venthône – qui aura lieu le 3juin – à imaginer un concept liant le sport, la santé etla famille.Le samedi 3 juin 2006 les organisateurs de la course duBisse du Bénou offriront aux coureurs, à leurs familleset au public, la possibilité de déguster, après la course,une assiette concoctée selon les critères Fourchetteverte. Côté prix aussi, on garde le sourire: Fr. 16.- pourles adultes et Fr. 10.- pour les enfants!Jusqu’à présent, la Fourchette verte n’avait pas uni lescritères d’alimentation équilibrée et d’environnementsain avec l’activité physique. La course du Bisse du Bé-nou est donc une première en la matière. Petit rappel:un Suisse sur trois ne pratique pas d’activité physiqueet un sur quatre présente un surpoids ou une obésité!Alors, à vos baskets!Avec ses 10 km 800, la course du Bisse du Bénou estréalisable par tout un chacun. Un petit parcours estprévu pour les écoliers de 1995 à 1997. Inscriptions et renseignements supplémentaires: Moni-que Vuignier 078 618 73 67 ou www.venthone.ch/benou - www.fourchetteverte.ch.

Travaux de la HEVsComme les adultes, de nombreux enfants ont malau dos. Des étudiants en physiothérapie de la HauteEcole valaisanne (HEVs) ont mené l’enquête. Un tra-vail primé sur le plan national. D’autres étudiants ontplanché sur les bienfaits du nordic walking pour lesenfants obèses avec la mise au point d’un programmepour l’Hôpital de Viège.www.hevs.ch > Presse > Publications > Attitudes n° 6

Déclaration CDIPDans sa déclaration Education au mouvement et pro-motion de l’activité physique à l’école, la Conférencesuisse des directeurs cantonaux de l’instruction publi-que (CDIP) demande plus de mouvement dans le quo-tidien scolaire, notamment pour promouvoir la santé.Extrait: «Les objectifs de l’éducation au mouvement etde la promotion de l’activité physique sont vastes. Ilscomprennent le plaisir de bouger, l’acquisition decompétences sociales, d’aptitudes motrices, de compé-tences cognitives, d’adresse, et bien d’autres chosesencore. Le sport et l’activité physique favorisent la

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Le sport pour la santéLe sport pour la santé

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Bouger à l’école pour se sentir bien.

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santé et concourent ainsi de manière non négligeableà limiter les coûts de la santé. Ils offrent la possibilitéd’apprendre à gérer pacifiquement les conflits (en dé-veloppant et encourageant l’esprit d’équipe et lasportivité) et sont de nature à faciliter l’intégrationdes personnes de culture différente.»www.edk.ch > La CDIP > Publications > Recommanda-tions

Des pistes pour le mouvement quotidienLa Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’ins-truction publique demande plus de mouvement dansle quotidien scolaire. Mais quels avantages les écolespeuvent-elles retirer si elles appliquent ce précepte?Le magazine Focus (n° 2/2006), intitulé «Pour une écoleforte», cherche des pistes pour relever ce défi.www.mobile-sport.ch

Arguments sports et santéLes nombreux effets positifs de l’activité physique etsportive sur la santé des enfants et des jeunes sontbien connus et documentés. Il s’agit d’une mise à jourde ces arguments, avec précision des certitudes corres-pondantes. Dans un ordre d’importance approximatif,il faut citer:1. prévention et lutte contre la surcharge pondérale

et l’obésité (diverses nouvelles études longitudina-les, dont Amsterdam);

2. prévention et lutte contre le diabète sucré non insu-linodépendant (certitudes ponctuelles uniquement;

importance théorique toutefois considérable, étantdonné que l’augmentation marquée de ce type dediabète dans des groupes d’âge toujours plus jeunesva de pair avec la prévalence de l’obésité);

3. amélioration de la santé de l’appareil locomoteuret, surtout, de la densité osseuse, ayant son impor-tance pour la prévention de l’ostéoporose (faitsprouvés surtout au cours des 10 dernières années;documentation sur l’importance de la santé dusquelette et des muscles pour les 10 à 14 ans) et pré-vention des maux de dos;

4. amélioration du profil des facteurs de risques car-diovasculaires (certitudes au niveau de la baisse dela pression sanguine et de la régulation du taux delipides sanguins; mais importance pour l’âge adulteen fin de compte difficile à évaluer);

5. amélioration de la santé psychique, des fonctionscognitives et de l’intégration sociale grâce au sport(effets souvent constatés; les différences culturellesau niveau des questions et méthodes d’enquêten’ont jusqu’à présent pas permis d’établir de con-sensus international);

6. effet préventif face aux dépendances (probablepour la consommation de tabac; possible pour lecannabis; peu probable pour l’alcool);

7. niveau de développement psychomoteur («habi-leté») et prévention des accidents (hypothèse plau-sible; premières indications, mais recherches encoreinsuffisantes).

Sport, activité physique et santé des jeunes en Suissewww.hepa.ch/gf/hepa/stellungnahme/Update_Kinder_04_f.pdf

( Résonances - Mai 2006 13

Matériel pédagogique

En 2005, Année internationale du sport et de l’éducationphysique, la Fondation Education et Développement(FED) avait collaboré avec le Musée olympique enproposant un matériel pédagogique invitant à réfléchirau sport en tant que patrimoine et aux valeurs qu’il peutvéhiculer dans la société.A l’adresse www.sport2005education.ch, vous trouverezle matériel à disposition à la FED relatif au sport(dossiers pour la classe, matériel audiovisuel, documentspdf à télécharger…).

Dossier des Cahiers pédagogiquesLes Cahiers pédagogiques font le point sur la situationde l’éducation physique et sportive en France. Même sila problématique développée est très franco-française,quelques articles ont une portée plus large et peuventsusciter l’interrogation ici aussi. Contient égalementd’utiles points de passage bibliographiques. Certains

textes complétant la version papier peuvent êtretéléchargés sur le site des Cahiers.www.cahiers-pedagogiques.com

Initiationau yogaBabar, lecélèbre roi deséléphants,raconte le yogaà Célestevilletout enexpliquant lespostures de yoga. Cette introduction contient deprécieux conseils et propose de nombreux exercices pourtous ceux qui souhaitent, éléphants ou humains, étapepar étape, s’initier à cette activité. Avec un poster géantà la fin du livre qui reprend quelques postures yogiques!Laurent de Brunhoff. Babar. Le yoga des éléphants.Paris: Hachette jeunesse, 2004.

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Exercices à la corde à sauter

L’araignée +Pose la corde au sol en formant un cercle.Déplace-toi à quatre pattes sur lecercle, en posant les mains et lespieds sur la corde.

La pièce qui roule ++La corde forme un assez grand cercle.Lève maintenant la main gauche, puis lepied gauche, puis le pied droit et enfin lamain droite, et recommence à zéro, en allant deplus en plus vite, à la manière d’une pièce de mon-naie. Si tu préfères, tu peux commencer debout.

La roue +++Etends une ou deux cordes sur le sol.Place-toi à l’extrémité de l’une des cordes et essaie defaire la roue. Tes mains et tes pieds doivent toucher lacorde.

Le pendule +Deux de tes camarades balancent une longue corde(ou 2 cordes nouées l’une à l’autre). Essaie de sauterau-dessus.

Sauts à la corde longue ++Tes deux camarades font tourner une longue corde.Essaie d’entrer dans cette corde, puis de ressortir aubout de 5 sauts réussis.

Sauts à la corde double ++Tes deux camarades font tourner deux longues cordesen sens contraire. Es-tu capable d’entrer dans les cor-des puis d’en ressortir?

(Tu dois entrer lorsque la corde laplus éloignée de toi est en bas)

Extrait d’Enfance active. Lesexercices à la corde à sauter.

Pour commande, cf. p.6 .Les «exercices à la corde à sau-

ter» sont également présentés surle DVD «Enfance active – vie saine».

Les exercices peuvent être simplifiés (+)ou assortis d’une difficulté supplémentaire

(+++).

Je bouge, tu bouges…Le skieurSe mettre en position de recherche de vitesse (le schuss),tenir 10 à 20 secondes, puis décontracter les jambes.Plus difficile avec le dos appuyé contre le mur (lachaise).

L’écrivain modèleSe tenir assis dos bien droit, les fesses en contact avecle fond de la chaise, bassin basculé vers l’avant, ge-noux légèrement écartés: tenir et faire contrôler la po-sition du dos.Se relâcher en s’appuyant sur la table.

La marionnetteDebout, soulever les épaules, maintenir cette position(2-3 secondes) et relâcher complètement les épaules etla nuque.Idem en alternant une épaule puis l’autre.

Jeux de cartes. Je bouge, tu bouges. Pour commande,cf. p. 6.

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Petits exercices au quotidienPetits exercices au quotidien

Coordonnées des animateurs

Nathalie Nanchen:animatrice des arrondissements 4, 5 et [email protected] - Tél. 027 458 40 17

Gérard Schroeter: animateur des arrondissements 1, 2 et [email protected] - Tél. 078 744 03 01

Joerg Ruffiner: animateur pour le Haut-Valais et pour les classes alle-mandes - [email protected] - Tél. 027 924 11 61

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A l’image d’autres institutions,françaises ou anglo-saxonnes, nosmusées nous proposent leur Nuitdes musées! Cette «première» seprolongera jusqu’aux petites heu-res du matin pour renaître et sepoursuivre encore le lendemainà l’occasion de laJournée interna-tionale qui se dé-roule ce mêmeweek-end. Ce sontdonc deux journéesexceptionnelles quisont programméesle samedi 20 et le di-manche 21 mai 2006aux musées canto-naux du Valais.

Festif , insolite etgratuit, trois adjec-tifs qui qualifient leprogramme spéciale-ment concocté pources deux jours de ren-contre. «Jeune», ca-ractéristique particulière de la jour-née du dimanche, annonce la thé-matique du jour qui fait la partbelle aux enfants et aux adoles-cents, invités privilégiés de cetteannée. Ludique, sympathique ouinteractif en découlent spontané-ment.

Comme chaque première, ces jour-nées sont des surprises pour les or-ganisateurs comme pour les par-ticipants! L’invitation est lancée.Venez, furetez à votre guise, dé-couvrez les présentations ou lais-sez-vous conduire au gré des ani-mations qui se dérouleront en soi-rée ou le lendemain.

La Nuit des muséesAu programme de cette Nuit, dif-férentes suggestions à découvrirautour de la place de la Majorie qui

deviendra le centre névralgique de20 h à 24 h.

Visite des collections, dont Lueurdans les ténèbres, une visite à lalampe de poche de l’expositionarchéologique Des Alpes au Lé-man.

Concerts variés, in situ: musiqueclassique, répertoire métissé surfonds visuels d’un graphiste ouencore musique électro urbaineau carrefour de genres musicauxdifférents, où se côtoient tim-bres acoustiques séculaires et so-norités électriques.

Projections de films, certaines enlien avec l’exposition Montagne,une autre, Roma de FedericoFellini.Contes sur fond musical et lectu-res de textes de Corinna Bille.Escapade à la rencontre des pa-pillons de nuit et autres chauve-

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souris sur la colline de Valère.Démonstration de coulage debronze à la lueur du foyer…Le feu, alimenté par les bronziersqui travailleront toute la soirée,

permettra à chacun deretrouver ses pas jus-qu’au stand de colla-tion qui restera ouvertjusqu’à 1 heure dumatin.

La fête se poursuivrale lendemain de 11 hà 16 h avec d’autresactivités, principale-ment adressées auxplus jeunes.

Mouture de cé-réales à l’aide demeules néolithiqueset romaines, élabo-ration de galetteset leur cuisson aufeu de bois.

Initiation au travail de l’archéo-logue et fouilles sur une recons-titution de site.Parcours-découvertes des ex-positions Des Alpes au Lémanou Montagne, rencontre avecla Mode d’autrefois au muséed’histoire.Ateliers autour des thèmes duLoup, du Bouquetin ou de La ru-che.Apéritif musical, projection defilm et bien sûr participation auconcours national «Regard per-sonnel sur le musée».

Ces deux journées extraordinairesse termineront par le vernissage of-ficiel des productions du concourset un goûter dans le patio de laGrange à l’Evêque! Bienvenue àtous, parents et enfants. Se rensei-gner sur les horaires précis des ani-mations, certaines nécessitant d’ail-leurs une réservation préalable.Que la fête soit belle!

Les 21 et 22 mai:programme spécial dansles musées cantonaux

Démontration de coulage de bronze.

Festif, insolite et interactifFestif, insolite et interactifEric Berthod

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Les médias pour favoriserla passivité chantante?

Heureux sommes-nous! Où quenous soyons, nous avons la chancede pouvoir enten-dre des chansonsgrâce à la radio etaux divers outils misà disposition de toutun chacun, favori-sant, au passage, unindividualisme pastoujours de bon aloi.

En ce qui concerneplus précisément latélé, entre les clips, etles «Star Academy» detout acabit, nous som-mes vraiment gâtés.

Et cela va même beau-coup plus loin, puisquechanteuses et chanteursà succès apparaissent dans toutessortes d’émissions et font la une denombreux magazines. Ils peuventainsi donner leur opinion sur lesévénements du monde. Décidé-ment, le chant est à la mode, d’au-tant plus qu’il est un formidableoutil de publicité.

Vive le karaoké?On peut trouver unpoint positif danscette déferlantechantante médiati-que. Il semble que,depuis quelques an-nées, les gens se soientmis à (re)chanter hors deleur douche quotidienne.Quelle chance! Il n’est doncpas rare que le karaoké soitpratiqué dans toutes sortes de

soirées privées ou publiques. Evi-demment, me diront certains es-prits chagrins, on favorise ainsi uncertain nombrilisme. Pas si sûr.

Renouveau chantant?

Parce qu’on leur a donné ou redon-né confiance, les enfants et les jeu-nes, friands de musique médiatique,ont pris le chemin de certains chœursqui ont le souci de joindre qualité etmodernité. L’école l’a égalementbien compris. Comble de «l’icono-clastie pédagogique»1, il y a mêmeun cours de perfectionnement inti-

tulé «karaoké pédagogique». Etles chants choisis pour la Fête

cantonale de chant2, l’orien-tation du répertoire dans

les cycles d’orientation,témoignent de la vo-lonté des responsa-bles de joindre l’utileà l’agréable. Bravo àeux! Et, encore unefois, zut pour les es-prits chagrins qui

craignent, consciemment ou non,de perdre un peu du contrôle sur ceque chante le peuple.

Car la qualité d’une in-terprétation vient plusde la volonté des chan-teuses et des chanteursde transmettre un mes-sage que du choix lui-même de la chanson.

Evaluation duchant, un moyende perfection-nement?L’obsession de lacomparaisonFinalement, là oùtout le monde est(presque) d’accord,

c’est qu’il convient d’éva-luer les prestations. Que ce soit à«la nouvelle star», aux rencontresde karaoké ou aux fêtes cantona-les, il faut se mesurer à l’autre. Ilparaît que c’est bon pour la moti-vation. Tant mieux donc.

Et l’école?L’école aussi évalue, c’est certain.Mais pas de la même manière.Car il convient de rappeler que lebut de la musique à l’école n’estpas de remplir les chorales ni d’ha-bituer les élèves à passer devantdes jurys. Il y a beaucoup mieux àfaire, c’est sûr.Les enseignants l’ont bien compris,eux. Leurs classes chantent en toutesimplicité et humilité. De plus, ilsmettent en place des outils d’éva-luation pertinents destinés à faireprendre conscience aux têtes blon-des de l’importance de chanter debelle manière et de les encourager.

Le karaoké, un outil pour ouvrir à d’autres voies chantantes?

Que je chante, que je chante, que je chante… (sur un air à la mode)

Que je chante, que je chante, que je chante… (sur un air à la mode)

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De manière collective, par groupe,ou, pourquoi pas, individuellement,leurs élèves attentifs sont rendus àl’importance:

de la justesse mélodique et ryth-mique,d’une prononciation adéquate,d’une respiration souple, surtout, du message que l’onveut transmettre à l’auditeur.

Et il n’est pas nécessaire, pour cela,de passer à la télé, ou même (maislà je sens que je vais me faire tapersur les doigts), de passer devant unjury ni de faire une comparaisonavec la classe d’à côté.

Décidément, le chant est de plus enplus un sujet d’actualité. Et, en Va-lais, il semble faire vraiment partiede l’environnement culturel dansses aspects les plus variés. Ce n’estdonc de loin pas qu’un phénomènede mode.

Et chantons en chœur (sur un airencore à la mode?…)

Bernard Oberholzer,enseignant HEP

Notes

1 Néologisme personnel.

2 http:musique.ecolevs.ch

Ateliers chantants le 5 maià SionRendez-vous donc, en ce qui con-cerne les élèves de la scolaritéobligatoire, à Sion, le 5 mai 2006.20 ateliers chantants aussi variésqu’intéressants pour l’école pri-maire (de 14 h à 16 h 30, dansdivers lieux de la ville) et un ate-lier pour les élèves des CO (de18 h 30 à 19 h 30 sur la place dela Planta), vous convaincront dudynamisme de l’art de chanter,bien au-delà des vaines querellesdoctrinaires par rapport au ré-pertoire (www.chanter.ch > Fêtecantonale 2006 > Le programme> Vendredi 5 mai).

Journal de la HEVs

Nouvelle édition

Le lion du Monde de Narnia a été créé parun ancien de l’école d’informatique! Lesaviez-vous? Cette info, ainsi que biend’autres encore, vous la trouverez dans ledernier numéro d’attitude, paru en mars2006. La newsletter de la HEVs vousinforme sur la vie de l’école. Elle est aussidestinée à promouvoir la HEVs auprès desjeunes qui choisissent leur formation. Danscette édition, vous découvrirez différentsarticles sur l’actualité à la HEVs, desinformations pratiques sur la rentrée 2006, les bourses d’études, le BachelorSanté & Social ou encore un dossier sur les 20 ans de la filière informatique.www.hevs.ch > Qui sommes-nous? > Presse > Publications HEVs

Formation professionnelle initiale en 2005

10’000 maturités professionnellesSelon les derniers chiffres de l’Office fédéral de la statistique (OFS), près de200’000 jeunes suivaient une formation professionnelle en Suisse en 2005.Plus de 73’000 ont commencé une formation professionnelle cette année-là,tandis que plus de 58’000 obtenaient leur diplôme. La liste desapprentissages les plus courants montre clairement que les jeunes hommeset les jeunes femmes ne choisissent pas les mêmes professions. Pour lapremière fois, le nombre des maturités professionnelles a franchi le cap des10’000. Un jeune sur cinq qui suit une formation professionnelle décroche àprésent ce certificat.

OFFT

Nomination valaisanneLe Département fédéral de l’économie (DFE) a nommé le Valaisan SergeImboden, actuel chef du Service de la formation professionnelle valaisanne,au poste de responsable du centre de prestations Formation professionnelleà l’OFFT. Serge Imboden entrera en fonction le 1er juillet 2006 et reprendra le témoin des mains d’Ursula Renold, nommée directrice de l’OFFT endécembre dernier. En sa qualité de responsable de centre de prestations etde vice-directeur, il siégera à la direction de l’OFFT.www.bbt.admin.ch/f > communiqués depresse

Institut suisse jeunesse et médias

Revue ParoleLe dossier du dernier numéro de la revueParole s’intéresse aux livres baumes, auxlivres dont les enfants redemandent lalecture, aux livres d’images parfois utilisésen thérapie… A lire aussi l’interview deJacques Duquennoy, auteur d’albums auxhéros récurrents, dont Camille la jeunegirafe. www.isjm.ch - www.jm-arole.ch

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Cette année, les clas-ses de 4-5-6 primairesde Champéry ont eula chance de partici-per à la grande ren-contre des «enfantsdes Portes du Soleil».Depuis de nombreusesannées, ce rendez-voushivernal réunit toutesles classes 4-5-6P suisseset CM1-CM2-6e françai-ses désireuses de parta-ger un moment d’ami-tié. Ses deux objectifsprincipaux sont d’offrir àchaque enfant la possibi-lité de mieux connaîtrece grand domaine skiable et de sen-tir concrètement son appartenanceà cette région franco-suisse. Cettejournée traditionnelle proposéepar M. Bruno Gillet, directeur desPortes du Soleil, a été préparée engrande partie par M. l’inspecteurPierre-Marie Gabioud, en collabo-ration avec les enseignants des dif-férents villages concernés.

La préparationLe thème proposé cette annéeétait celui des frontières. M. Pierre-Marie Gabioud a créé un dossier detravail d’une quinzaine de pagesqui a suscité chez les élèves unebelle motivation et un effort de re-

cherche relativement conséquent:lecture de cartes, devinettes, motscroisés, exercices de vocabulaire,recherches sur Internet, dessin…Des questions à l’intention des gar-des-frontières ont également étépréparées.

La «petite rencontre»Le mardi 14 mars 2006, nous som-mes partis de Champéry à 9 h, puisavons rejoint deux autres classes deMorzine. Les enfants ont été mé-langés, les accompagnants égale-ment, et de nouveaux «groupesfranco-suisses» se sont ainsi for-més. Nous avons skié ensemblejusque vers 12 h 30, puis partagé

un pique-nique. Suiteà quelques e-mailséchangés entre ensei-gnants, chaque élèveavait reçu la consi-gne d’emporter dansson sac une spécia-lité de son pays: cho-colat suisse, tommede Savoie, reblo-chon, fromage del’alpage de la Pier-re, saucisse de cerfsuisse et de cerffrançais... L’expé-rience était enri-

chissante et le temps amanqué pour tout déguster!

Le «grand rendez-vous»A 13 h 30, toutes les classes deFrance et de Suisse participant à ceprojet se sont retrouvées aux Lin-darets, endroit bien centré des Por-tes du Soleil. Un puzzle géant à for-mer le plus rapidement possible lesattendait. Puis, un QUIZ leur a étéproposé. Enfin, point fort de la ren-contre, trois gardes-frontières, desdeux pays, se sont prêtés au jeu del’interview, donnant ainsi un jolitémoignage sur leur travail.

Avant de nous quitter, un chocolatchaud a été offert à chaque enfant,puis nous avons entonné joyeuse-ment deux chants appris pour l’oc-casion et composés par des collè-gues français: «Contrebandiers del’amitié» et «Enfants des Portes duSoleil». L’émotion était au rendez-vous, quelques skieurs de passageont même eu plaisir à s’arrêter uninstant…

Vers 15 h, nous avons rechaussénos skis et chaque classe est rentréedans son village, gardant de cettejournée un merveilleux souvenir etde belles traces de bronzage!

( C a r t e

b l a n c h e

La rubrique carte blanchePour rappel, la carte blanche est une rubrique libre qui vous est ouverte, àvous enseignants de tous les degrés de la scolarité, pour que vous puissiezraconter la vie de votre classe, vous exprimer sur un sujet en lien avec l’ac-tualité pédagogique, ouvrir un débat, parler ou inviter la rédaction à parlerd’une activité enthousiasmante que vous avez menée en classe ou encorelaisser la parole, la plume ou le crayon à vos élèves. Les seules contraintessont liées à la longueur des textes envoyés. Si vous souhaitez réserver cet es-pace pour un prochain numéro, contactez la rédaction (tél. 027 606 41 52,[email protected]).

Enfants des Portes du SoleilEnfants des Portes du Soleil

Des visages ensoleillés.

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Contrebandiers de l’amitié

Contrebandiers de l’amitié, sautonsla barrière, passons la frontière.Tous différents, mais tous pareils,nous sommes les enfants des Por-tes du Soleil.1. La fraude on n’connaît plus, on

ne se cache plus, nous passonsau grand jour des tonnes debonjours.

2. Bonjour je suis Français, t’esSuisse qu’est-ce que ça fait?Nous pourrions il me sembletout partager ensemble.

3. Comme au temps de grand-père, dans nos douze stations,nous voulons comme hier êtreau cœur de l’action.

4. Moi j’ai à déclarer trois paquetsd’amitié. Toi tu as bien passé descolis de gaieté.

Un peu de géographieVillages suisses des PDS: Val-d’Illiez-Champoussin-Les Crosets, Troistor-rents-Morgins, Champéry, Torgon.Villages français des PDS: Morzine-Avoriaz, Châtel, Montriond, Abon-dance-La Chapelle, St-Jean d’Aulps,Les Gets.

Extraits de rédactiond’enfantsEn sortant de la cabine, je me suisaperçue que je n’avais pas monsac! L’employé des remontées a ap-pelé son collègue et nous sommesredescendus la piste à fond avecM. Dayer, qui a failli perdre sa cas-quette! Camillia

La journée a bien commencé, carj’ai pu dormir plus longtemps qued’habitude, et c’est important… Lerendez-vous était fixé à 8 h 45 autéléphérique.… Nous avons remis nos skis etsommes rentrés à Champéry. Nousy sommes arrivés sains et saufs,bien sûr… Floriana

Quand on a chanté, j’ai trouvé qu’ily avait vraiment des personnesqui chantaient comme des cassero-les! Fabio

Je ne sais pas ce qu’ont fait les gar-çons, mais nous, les filles, nous noussommes très vite et facilement liéesd’amitié et elles (les Françaises) ontété très gentilles avec nous.… On a distribué nos chocolats aux

Français et eux, en échange,nous ont fait goûter leurs fro-mages. C’était une bonne idée,car ils étaient bons.… Les chansons étaient «super»,ça faisait comme une seule per-sonne qui chantait.

Erika

Quelle joie de revoir mes amiesde Val-d’Illiez au pique-nique!

Vanessa

J’ai mangé avec Amandine etquatre Français, puis j’ai jouéavec une cousine de Val-d’Il-

liez. Je lui ai présenté ma classe etelle la sienne. Stéphanie

Je me suis fait deux copines, Can-dice et Margaux. Elles viennent deMorzine. Eloïse

Pour plus d’infoChaque élève a effectué un dessinsur le thème: «Avez-vous quelquechose à déclarer?» Vous pouvez enconsulter quelques-uns sur www.toutenclic.com, site de la SPVal dudistrict de Monthey. Sur ce mêmesite, vous trouverez aussi un bonnombre de photos de cette magni-fique journée.

Jean-Marie DayerEnseignant 5-6P, Champéry

Du bon travail

Ecrire les éloges d’un supérieurhiérarchique, en principe, ça nese fait pas. Cet acte pourrait êtreinterprété comme une possiblerecherche d’avancement d’unsubalterne en mal de privilègesprofessionnels.

Mais tout de même, le dit supé-rieur a fourni une prestation dequalité pour le seul bien des élè-ves et des collègues enseignants.Enfin, pour le bien de la profes-sion. Après tout, c’est son travail,non?

Le document «Spécial Portes duSoleil» qu’il a rédigé pour la miseen condition des participants à larencontre avait fort belle allure.Il contenait de très riches rensei-gnements sur les stations suisseset françaises.

Quant à la journée, elle s’est dé-roulée sans temps mort, conduiteavec brio et intelligence par no-tre «responsable» du jour.

En fin de journée, lorsqu’un col-lègue français m’a demandé quiétait cet animateur brillant etpassionné, je dois avouer que j’airessenti un brin de fierté à lui ré-pondre: «c’est notre inspecteurscolaire».

Un Cocorico helvétique, en Fran-ce, ça n’arrive pas souvent. Quelbonheur.

Bonheur aussi pour notre inspec-teur qui en guise de salaire s’estoffert le retour en notre Mèrepatrie le dos chargé d’un sacrempli du matériel de la journée.Skis de rando aux pieds, il a graviles 1000 m de dénivelé entre lesLindarets (F) et les Mossettes(CH), histoire de mener à bien unautre défi qui lui tient à cœur, laPDG.

Pour ce qui est de l’avancementdu soussigné, dans notre profes-sion et vu mon âge…

Marcel Emery

Reconstituer les logos des stations:

activité d'échange franco-suisse.

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20 Résonances - Mai 2006 )

Chaque semaine, les élèves de 4e an-née du CO régional de Derborence àConthey approchent pendant quel-ques heures le monde du travail,d’une manière assez originale. Cy-rille Phillipoz, enseignant le dessintechnique et les travaux manuels,souhaitait permettre aux élèves de10e année, souvent en difficultéd’orientation, d’ajouter une autredimension aux activités manuellesproposées dans le cadre scolaire. «Jepense que c’est essentiel de leurdonner la possibilité de découvrirl’univers professionnel des métiersmanuels», commente-t-il. Pour lui,c’est un prolongement naturel desactivités réalisées en classe, sachantqu’il faut un bagage technique mi-nimum pour se lancer dans l’aven-ture réelle. Cette immersion doucelui semble très profitable.

Avec le soutien d’Eddy Sauthier, di-recteur du CO, et grâce à la collabo-ration de Roger Fontannaz, respon-sable du centre de formation «LeBotza», une initiative intéressante,sous forme de stages en ateliers, adonc pu être lancée. Ce centre pourles requérants d’asile et les person-nes provisoirement admises en Va-lais est situé dans la zone indus-trielle de Vétroz. «Sans la proximitéentre l’école et ce lieu de formation,

une telle idée aurait été difficile àréaliser», constate Cyrille Philippoz.Pour l’heure, ce projet, qui a l’agré-ment du DECS, est en phase pilote.La première année de test est plusque réussie, de l’avis de tous les pro-tagonistes. Un tel projet pourraitbien évidemment être mené avecdes élèves de 9e année, mais pourl’heure seuls les élèves de 10e béné-ficient de cette opportunité.

Chaque mardi matin, deux bus duCentre viennent chercher les élèvesdans la cour de récréation du cycled’orientation après la premièreheure de cours. Après quelques mi-nutes de trajet jusqu’au centre deformation, les élèves se répartissentdans les ateliers. En milieu de mati-née, ils prennent ensemble unepause petit-déjeuner, avec force tar-tines à la confiture et chocolatschauds. Un moment qu’ils appré-cient bien évidemment tout particu-lièrement, mais ce n’est de loin pasle seul, car ils ne rechignent pas à latâche.

Découverte de métiersSur l’année scolaire, chaque élève sefamiliarise avec trois secteurs d’acti-vité parmi les suivants: bureau, cou-ture, cuisine, maçonnerie, menuise-

CO de Conthey:stages au centre «Le Botza»

CO de Conthey:stages au centre «Le Botza»

Nadia Revaz

( L a v i e

d e s c l a s s e s

rie, peinture, service, serrurerie. Lesroulements se font après trois mois.Cyrille Philippoz imaginait au dé-part que la plupart donneraient leurpréférence au bureau, sachant lesuccès des formations commercialesen général, cependant à sa grandesurprise ce ne fut pas le cas. Dans lamesure du possible, les jeunes effec-tuent un stage dans le domaine dé-siré, mais il peut arriver que cela nesoit pas le cas, pour des raisons or-ganisationnelles. Reste que, commele relève Cyrille Philippoz, tous ontjusqu’à présent fait contre mauvaisefortune bon cœur. Une élève danscette situation nous explique que cen’est pas grave, puisque ce qu’elleapprend au cours de ce stage luisera assurément utile, les compéten-ces techniques ou manuelles étanten partie transposables d’un do-maine à l’autre.

Le gros avantage de ces stages,c’est que les jeunes sont encadréspar des professionnels et profitentd’infrastructures adaptées, ce Cen-tre ayant pour triple mission la for-mation, l’occupation et la produc-tion. C’est un peu comme si les élè-ves du CO étaient apprentis unematinée par semaine, puisqu’ils tra-vaillent avec des requérants d’asilequi eux sont là pour s’initier aux

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gestes professionnels. Cyrille Philip-poz, qui passe d’un stage à l’autreau fil de la matinée et qui en coor-donne les contenus et les objectifspédagogiques, précise que la di-mension «école» ne doit pas dispa-raître pendant ces trois heures deTM. Ces stages sont en cela diffé-rents de ceux qu’ils peuvent suivreen entreprise, totalement hors con-texte scolaire. Le concept est ici àmi-chemin entre les deux.

Motivation et valorisationPour les élèves qui choisissent l’ate-lier cuisine ou service, l’horaire estprolongé, étant donné qu’ils prépa-rent et servent le repas aux requé-rants d’asile puis mangent sur placeavant de reprendre directement lescours en classe l’après-midi. Unepause pour les devoirs scolaires estaccordée aux stagiaires de ces deuxateliers pendant la matinée, mais ilsn’en profitent que s’il y a un mo-ment de creux, préférant générale-ment rester au fourneau s’ils peu-vent se rendre utiles. Le jour de no-tre visite, les lasagnes ont ainsi eu lapriorité! En cuisine ou au service, lesélèves sont assurément confrontés àla gestion du stress en situationréelle. Une découverte qui appa-remment les motive, grâce à l’immé-diateté du verdict des «clients». Lecuisinier en chef veille notamment àce que chaque élève de son ateliersoit responsable d’une tâche du dé-but à la fin, ce qui les valorise.

Ces stages sont largement appréciésdes élèves, même si évidemmentcertains ateliers ont plus la cote qued’autres. Les jeunes interrogés di-sent avoir la chance de pouvoir dé-velopper de nouvelles compétenceset les évaluations effectuées par lesprofessionnels qui les encadrentleur sont précieuses pour les aider àtrouver une place d’apprentissage.Ces évaluations assez détaillées por-tent sur leur comportement pen-dant le stage (a beaucoup observé,a posé des questions, a écouté lesexplications, a pris de bonnes initia-tives…) et les aptitudes pratiques enrapport avec la profession. A noter

( Résonances - Mai 2006 21

que l’atelier bureau, outre le fait deles familiariser avec le secrétariat etla comptabilité, leur offre l’opportu-nité de peaufiner CV et lettres demotivation.

Le plus étonnant probablement,c’est le mélange des genres dans cesateliers, les filles ayant moins d’inhi-bition à suivre des stages de maçon-nerie ou de menuiserie dans ce con-texte. Elles manient la truelle ou lerabot avec plaisir et brisent sur leterrain certaines idées reçues con-cernant les métiers «masculins».Ainsi que le précise Cyrille Philippoz,les filles étant souvent plus nom-breuses que les garçons en 4e de CO,l’initiation féminine à ces métiersest une conséquence logique duprincipe des trois ateliers à suivre.Pour les responsables de stages,c’est aussi nouveau et positif.

Roger Fontannaz considère quel’expérience mérite d’être recon-duite, étant bénéfique à tous. Iltrouve que c’est enrichissant tantpour les responsables de stages quepour les requérants d’asile. Cer-tains responsables d’ateliers avaientpourtant quelques craintes au dé-but, notamment concernant la mo-tivation et l’implication de ces jeu-nes encore à l’école, mais cela futvite dissipé. Plusieurs attendenttoutefois la volée suivante pour sa-voir si la classe était exceptionnelleou le concept particulièrement bon.

Cyrille Philippoz estime pour sa partque les deux objectifs fixés au dé-part, à savoir permettre aux jeunesd’approcher un métier et de cassercertains préjugés sur les requérantsd’asile en échangeant avec eux, sontatteints. «C’est à la fois un plus pro-fessionnel et humain pour les élè-ves», souligne-t-il. Une petite en-quête menée par le Centre de for-mation a permis de vérifier leursensibilité à la question du racismesuite à cette expérience. Et côté pro-fessionnel, il ressort de ce question-naire que trois élèves ont choisi ettrouvé une place apprentissage enrapport avec l’un des stages suivis.Un constat réjouissant.

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22 Résonances - Mai 2006 )

Chez nos voisins de Suisseromande

Le point sur la situation des disciplines artistiquesen Suisse romandeChaque année se déroule quelquepart en Suisse romande ou au Tessinune journée de rencontre des res-ponsables de branche des discipli-nes artistiques de l’école obliga-toire. Réunion «officieuse» désor-mais traditionnelle qui, même sielle ne débouche pas sur des actionsconcrètes de par son statut hybride,permet tout de même de faire lepoint sur la situation en Romandie,d’établir des comparaisons.

Fin 2005 c’est le canton de Vaud quinous accueillait. Les responsablescantonales des Activités créatricesmanuelles et textiles, Travaux ma-nuels, Arts visuels et Economie fa-miliale ont présenté les particulari-tés de leur discipline selon le cane-vas suivant: le nom de la discipline,le nombre de périodes, la forma-tion, les moyens d’enseignement etles différentes commissions.

Le nom des disciplinesLa plus grande nouveauté vient deGenève qui a pour projet de re-grouper leurs actuelles disciplines:expression plastique – ACT – TM –Dessin, sous une seule appellation:Arts visuels. Ce changement seraiteffectué en fixant trois champs decompétence: l’expérimentation ar-tistique, l’artisanat et école et mu-sée. Genève se rapproche ainsi del’orientation française, même si lecontexte de base est sensiblementdifférent.

De son côté le Valais a opté pourcette même appellation Arts vi-suels pour qualifier l’enseignement

du dessin et de la peinture. Ce qued’autres cantons appellent Edu-cation artistique ou Education vi-suelle artistique.

Notons encore que Genève n’estpas seul à envisager le regroupe-ment des disciplines. Le canton deFribourg a émis un mandat de ré-flexion sur l’avenir des ACM et desACT. Dans ce cadre une fusion en-tre les deux est envisagée ainsiqu’avec l’enseignement du dessin.

Le Valais par contre a fait une sépa-ration claire entre les Arts visuels:deux dimensions et les ACM: troisdimensions, mais voit d’un bon œille regroupement des ACM et desACT.

Le nombre de périodesLe Valais est le canton le mieuxdoté en minutes dans l’ensemblede ces discipli-nes et fait desenvieux.

La formationLa HEP Lausannea démarré en au-tomne 2005 uneformation com-plémentaire exi-geante (60 créditsECTS soit 1800heures) pour lesACM, les TM et lesACT. Si les deuxpremières ont ren-contré un certainsuccès et ont pu débuter, ce n’esttoujours pas le cas de la dernière.Ne sont admis que des enseignantsou porteurs d’un titre jugé équiva-lent, avec trois ans d’expérience aumoins, exerçant dans un établisse-ment de la scolarité obligatoire et

ayant l’assurance d’enseigner la dis-cipline étudiée (ACM, TM ou ACT)durant les quatre ans de formation.

La HEP Bejune a un projet de for-mation complémentaire pour l’au-tomne 2006 d’un volume de 30crédits pour l’Economie ramiliale,l’Education visuelle artistique,l’Education musicale et les ACM.Un socle commun à toutes ces disci-plines de 5 à 10 crédits est prévu.Seront admis des enseignants ouporteurs d’un titre jugé équivalentainsi que les diplômés de certainesécoles d’art appliqué ou autreshautes écoles selon des conditionssupplémentaires d’entrée.

A Genève on considère que la for-mation à l’université des ensei-gnants pose un réel problème dansla pratique de l’enseignement desdisciplines artistiques.

Le Tessin offre une formation com-plémentaire de 30 crédits à la HEPde Locarno aux futurs enseignantsACM du primaire. Tandis que pourle secondaire on termine une expé-rience menée depuis deux ans quivise à identifier le profil de l’en-

Les ACM en maiLes ACM en mai Sandra Coppey Grange

( A C M

A V

Valais/Suisse romande: le jeu des …

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( Résonances - Mai 2006 23

seignant des branches techniques.Deux enseignants ont ainsi dis-pensé toutes les branches artisti-ques et techniques à des moitiés declasse. Cette expérience a conduit àprivilégier la filière suivante. Lesfuturs enseignants devront être di-plômés de l’Ecole d’art de Brera àMilan, puis suivront une formationpédagogique.

Cette option différente de toutescelles des autres cantons est loind’être inintéressante!

Le Valais a lui aussi fait le choixd’une formation complémentairepour les TM, l’EF et les ACM ens’adressant à des enseignants gé-néralistes (cf. Résonances avril 06).

Mais avec, en ce qui concerne lesACM, un volume d’étude nette-ment plus modeste d’à peine 10crédits, la seule de ces trois forma-tions à être sous le toit de la HEPpour le moment.

Si on peut être rassuré de voir quetous les cantons ont pris la même

direction dans l’op-tion d’une forma-tion complémentai-re, on peut s’inter-roger sur la perti-nence de la mul-tiplicité des forma-tions. Peut-êtrequ’un regroupe-ment intercanto-nal serait à envi-sager pour plusde rationalisa-tion, d’efficacitéet d’unité. Onpourrait ainsidévelopper despôles de com-pétences: les

TM à Lausanne, la musi-que à Bejune, les ACM en Valais…

Les moyens d’enseignementFribourg se retrouve en panne de«Filou et Tricotine» car chaque en-fant peut l’emporter chez lui en finde 6e primaire. Le canton réfléchitdonc à la rédaction d’un nouveau

moyen d’enseignement spécifiqueaux ACT et recherche la collabora-tion d’autres cantons.

Dans le canton de Vaud un groupede travail a référencé les sourcesdes disciplines Arts visuels et Ecri-ture à travers une sélection de 40ouvrages, un ou deux par degré ettoujours un document cible. Le do-cument sera disponible version pa-pier pour les enseignants et biblio-thèques mais aussi sur un site inter-net. Ce travail extrêmement bienpensé et utile touche à sa fin, tandisque la même démarche a été entre-prise pour les ACT et la musique. Jereviendrai plus longuement sur cesujet dans un prochain article.

Les commissionsSi toutes les personnes présentesétaient impliquées dans diversescommissions, nous en retiendronsdeux qui ont reçu un écho positifde la part des collègues des autrescantons.

D’abord une initiative fribour-geoise: dans ce canton tous les ins-pecteurs ont été transformés enconseillers pédagogiques. Ainsi,tous les conseillers ex-spécialistesont dû suivre une formation sur lesdegrés enfantins. Tandis que deleur côté, tous les conseillers géné-ralistes ont dû suivre une forma-tion sur l’enseignement artistique!

Quant à la deuxième, elle est valai-sanne! Les cantons passés sous lerégime Hepiste se plaignent beau-coup du manque de communica-tion avec la Haute Ecole qui appa-raît comme une citadelle inattei-gnable pour le terrain, le Service del’enseignement, etc. Pas ou peu decommunication, le sentiment d’êtreexclu. Le Valais avec ses animateurset ses commissions de branche estdonc apparu comme une exceptiondans ce climat morose.

Toujours chez nos voisins de Suisse romandeForum des Activités créatrices manuelles: bilan

Organisé par le SER, il a eu lieu en fin d’année passée. Avec 250 inscriptions et500 participants à la conférence d’Albert Jacquard l’après-midi, il a rencontréun beau succès. Mais ce n’est pas dans ce genre d’endroit qu’on trouve des so-lutions ou qu’on fait avancer les choses, il faut bien l’admettre. Cela permetau pire de faire sa campagne marketing, au mieux d’en tirer quelquesconstats. Pour ma part j’en ferai deux:

il y a encore un sérieux différend entre les ACM au primaire et les TM ausecondaire. Et il y a de grandes différences entre les cantons. Si vous re-groupez les deux ça peut donner ceci: les TM dans le canton de Vaud c’estvraiment un monde à part!il fait bon d’être valaisan et il faut bien admettre que dans notre domainenous ne sommes encore pas trop mal lotis, même si tout est perfectible…

… sept différences.

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La Maison de la Nature dédie sonexposition annuelle à... Montorge!Elle vous accueille dès aujourd’hui.Suivez le guide!

Entrer dans la glacièreSitôt passé le parking, le lac appa-raît, serti de roseaux. Qui n’a ja-mais fait le tour de ce petit joyau?Sans vous faire renoncer à la pro-menade, la Maison de la Naturevous invite à vous rafraîchir en sesmurs. En souvenir du temps où elleservait de dépôt de glace, la bâtisseabrite pour l’occasion un lac gelé.A sa surface défilent les imagesd’un temps à jamais révolu. Hiver.Des patineuses vêtues de longuesrobes sillonnent le lac. Des scieursdécoupent la glace en gros cubes.

Eté. Un attelage de la Brasserie va-laisanne est chargé de glace. A cesimages de la première moitié duXXe siècle, s’ajoutent des mini-re-portages télévisuels des années 60-70 sur le patinage à la surface deslacs suisses.

Monter à l’étage pour plonger dans le lacAprès ce clin d’œil historique, l’expose poursuit à l’étage. Au sommetdes marches, quatre grandes aqua-relles accueillent le visi-teur. Réalisées par Jé-rôme Fournier, elles met-tent en scène la vie du lacdans quatre zones diffé-rentes. Grâce aux artificesdu dessin, le regard estguidé sous la surface dulac. Dans la zone profonde,le brochet y côtoie la tan-che et le rotengle; plus pro-ches du rivage apparaissentde curieuses plantes immer-gées offrant le gîte à des in-sectes aquatiques dont lacarnassière larve de libellule;enfin, parmi les roseaux,l’inoffensive couleuvre à collier està l’affût d’une grenouille. Les pho-tos du plongeur Michel Lonfatmettent un point d’orgue à cetteimmersion.

24 Résonances - Mai 2006 )

Tendre l’oreille

Puis le parcours plonge le visiteurdans la nuit des musiciens de Mon-torge. Au chant du grillon succèdecelui de la grenouille rousse et dela rousserolle. Après chaque mélo-die, un faisceau lumineux démas-que le chanteur. A l’autre bout dutunnel, le jour se lève sur la salledes questions. Grâce à un jeu de ti-rette, douze aspects de Montorgesont traités (géologie,

château en ruine, statut de protec-tion, faune, histoire, etc.). Courteset richement illustrées, les réponsessont vivifiantes!

Coin lecture et jeuxDe retour au rez, les enfants trou-veront un espace jeux. Au program-me: séparer les espèces indigènes etexotiques, replacer un fragmentd’image sur un paysage, etc.

Les adultes pourront égalementbouquiner à volonté. Enfin, troisbornes interactives permettent dedécouvrir d’autres photos histori-ques, de vieilles cartes topographi-ques et des peintures mettant enscène le site de Montorge.

Montorge: Maison de la NatureMontorge: Maison de la Nature(

Environnement

Rappel: module d’accompagnement CE 1P-3PLe module d’accompagnement en Connaissance del’Environnement 1-3P est à nouveau programmépour l’an prochain. Il permet à chaque enseignant-ede comprendre les principes du guide Corome 1-3P,de les expérimenter pratiquement dans sa classe etd’échanger sur ses expériences.Les informations détaillées ont été publiées dansRésonances d’avril et sur internet www.hepvs.ch(formation continue). Le bulletin d’inscriptionest téléchargeable à cette même adresse.

Aquarelle de

Jérôme Fournier.

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Pour les classes

Visite gratuiteLa visite est gratuite. Accueillie parMme Pralong, la classe est guidéedans l’exposition (env. 20 min) puisles élèves s’y déplacent de façon au-tonome, dossier pédagogique enmain.

Dossier pédagogiquePréparé par Dominique Savioz etFrançois Maret, tous deux ensei-gnants à Sion, il est distribué gratui-tement à chaque élève. Il contientdes activités en lien avec l’exposi-tion. Selon les expériences faites lesannées précédentes, il est utilisableaussi bien par des élèves de 3P quepar ceux du CO.

Pour en savoir plusL’expo salue la parution de l’ouvra-ge «Montorge» dans la collection«La nature en Valais». Cet ouvragede référence permettra à tout unchacun d’approfondir le sujet.

AccèsA pied, l’itinéraire du chemin desAmandiers est recommandé; de lagare, compter une demi-heure àtravers les vignes. En bus, la ligne Sion - Savièse faithalte à Montorge.

Tour du lac ou de la collineSur le site, la visite peut se prolon-ger par le tour du lac (1 km) et l’ob-servation in situ des espèces pré-sentées dans la maison. D’autresitinéraires sont envisageables.

RéservationAfin que la classe soit reçue dans debonnes conditions, il est nécessairede s’annoncer. La visite scolaire peutse faire en dehors des heures d’ou-verture.

Information et inscriptionMaison de la Nature – Montorge –027 395 36 39 – [email protected] – plan d’accès et plaquettede présentation sur www.sion.ch(infos pratiques à Maison de la Na-ture).

Samuel Fierz

( Résonances - Mai 2006 25

A vos agendasA vos agendas(M é m e n t o

p é d a g o g i q u e

Ma 2 maiConférence surl’illettrismeLa section valaisanne del’Association Lire etécrire organise uneconférence dans le cadrede la campagne desensibilisation et deprévention del’illettrisme. Cette année,la campagne est menéeauprès de toutes lesbibliothèques-médiathèques du Valaisromand afin d’informerles bons lecteurs desdifficultés des 500’000personnes qui en Suisseéprouvent des difficultésà lire et à écrire. Titre dela conférence:Apprendre à lire et lirepour apprendre. Lieu:Grange à l’Evêque àSion. www.lire-et-ecrire.ch

Sa 13 maiJournée d’étude sur lanormeLa Société académiquedu Valais organise unejournée d’étude et derencontre sur le thème

«La Norme: un cheminpour la liberté?» Parmiles intervenants, MauriceNanchen, psychologue etpsychothérapeute,ancien directeur adjointdu Service de la jeunesseet du Service médico-pédagogique du cantondu Valais, anciendirecteur de l’Officeéducatif itinérant duValais, abordera laquestion du normatif enéducation.Lieu: Aula François-Xavier-Bagnoud - HauteEcole valaisanne, routedu Rawyl 47, 1950 SionHoraire: samedi 13 mai2006 de 9h à 14 h 30.www.savs.ch -www.hevs.ch

Jusqu’au 28 maiEscale sierroise del’EnquêtephotographiqueDepuis quelquesdécennies, le Valais estmarqué par deprofondestransformations. Pour enrendre compte,l’Enquête

photographique, uneassociation fondée en1988 par quatrephotographes et unhistorien, s’est fixécomme objectif dedonner à voir les

changements et lespermanences. Dans cebut, elle a fait réaliserdes reportages sur lesaspects les plus divers duValais actuel.L’association propose unnouvel accrochage auxCaves de la Maison deCourten à Sierre. Lesreportages ont étéchoisis dans un cadregéographiquedéterminé, à savoir laCité du Soleil, le Haut-Plateau et le vald’Anniviers.www.cavesdecourten.ch -www.mediatheque.ch >Animations

Vendredi 5 mai: «Concert jeunes»Evénement musical sur la place de la Planta à Siondans le cadre de la 27e Fête cantonale de chant.18 h 30: première partie: chœur des CO du Valaisromand, avec la participation du Val Big Band.Musique de Jazz et chansons. Entracte. 20 h:deuxième partie: chœurs des Collèges de St-Mau-rice et de Sion (direction: Damien Luy et BernardHéritier), accompagnés par l’Orchestre du Conser-vatoire cantonal. Musique de films et opéras.www.chanter.ch, www.siontourism.ch

Page 27: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mai 2006

Familles valaisannes estune exposition urbainesur le thème de la diver-sité culturelle. «Tous dif-férents, tous valaisans»en est le sous-titre. L’idéede cette exposition orga-nisée par l’Association Loi-sirs Cultures (RLC), avec lacollaboration de l’Associa-tion Suisse Immigrés, est demontrer l’étonnante diver-sité des ressortissants ducanton par le biais de pho-tographies géantes exposéesen plein air. Au total, le pas-sant mué en visiteur pourradécouvrir quinze panneauxdouble-face. Cerise sur le gâ-teau, un seizième panneauapportera une dimension interac-tive, mais inutile d’en dire plus pourne pas gâcher l’effet de surprise.

Deux photographes, Jean-ClaudeRoh et Robert Hofer, ont acceptéde croiser leurs objectifs sur quel-

ques familles installées en Valais.L’humoriste Daniel Rausis y ajou-tera quelques petites phrases bienciselées invitant à la réflexion.

Pour Yvan Forclaz, responsable deRLC, «le but n’est pas de provoquer

26 Résonances - Mai 2006 )

mais de donner à voir uneintégration réussie, avec desuperbes photos, en invi-tant discrètement à unemodification du regard surles cultures étrangères». Labeauté graphique et poé-tique pour tous et le mes-sage engagé pour ceuxqui l’acceptent, pourrait-on dire.

L’exposition, qui sera visi-ble à Sion dès le 10 juinpendant deux semaines,sera itinérante et il n’estpas impossible qu’elleboucle la boucle en re-

venant à Sion, une foisrodée. Bilingue, elle se promènerapendant une année dans tout lecanton, allant dans différentes vil-les et stations touristiques. De plusamples informations sur l’itinéraireemprunté se trouveront sur le sitede l’expo, à l’adresse www.famil-les-valaisannes.ch.

Enseignants expérimentateurs recherchésDes outils didactiques et pédagogiques ont été réalisés par les étudiantsde la HEVs pour accompagner la visite des classes, afin d’en profiter pourexpliquer aux élèves certains phénomènesde discrimination. La véritable expérimen-tation ne pouvant être effectuée qu’unefois l’expo montée, l’équipe organisatricesouhaiterait que des enseignants sédu-nois empruntent ce matériel entre le 10juin et la fin de l’année scolaire, le testentavec leurs élèves et fassent part de leurscritiques afin que les documents puissentensuite être améliorés. A noter que le pu-blic cible est constitué par les 9-13 ans.Alors, soyez comme les «bêta-testeurs» eninformatique… www.familles-valaisannes.ch

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Familles valaisannes,une expo urbaine

Familles valaisannes,une expo urbaine

Nadia Revaz

(E x p o s i t i o n

E n r a c c o u r c iBabylonia

Miscellanées

Le nouveau numéro de la revue Babylonia est sorti. Lesarticles contenus dans cenouveau numéro (Miscellanea)ne s’articulent pas commehabituellement autour d’un seul thème, mais abordentdifférentes questionsdidactiques, ainsi que des débats liés à l’actualité. Desmiscellanées, pour reprendre untitre à la mode.www.babylonia.ch

Page 28: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mai 2006

Des questions sur l’orientation

Conditions d’admission dans lesécolesUni sans matu?Bourses et prêts d’honneur?Débouchés après... un CFC, unematurité professionnelle, uneécole de culture générale, etc.?Préparer un dossier de postula-tion?Valider ses compétences, testerses intérêts et changer d’orien-tation?Séjours linguistiques?Travailler ou étudier à l’étran-ger?Reconnaissance et équivalencedes diplômes?Formation à distance?Activités autorisées ou interditesaux jeunes travailleurs?Sport et étudesServices psychologiques etsociaux

Telles sont les questions fré-quemment posées auxquellesvous trouverez des réponsestrès concrètes et pratiques surle site de l’orientation scolaireet professionnelle du Valais ro-mand. www.vs.ch/orientation.

Ranking swissUpOnze branches d’études (biochimie,biologie, chimie, géographie, géo-sciences, informatique, mathémati-ques, pharmacie, physique, méde-cine humaine et médecine den-taire) ont été passées à la loupepour l’édition 2006 du RankingswissUp. Pour la première fois, leshautes écoles spécialisées sont inté-grées et viennent s’ajouter aux huituniversités (Bâle, Berne, Genève,Fribourg, Lausanne, Neuchâtel,Suisse italienne et Zurich) et auxdeux écoles polytechniques fédéra-

les (Lausanne et Zurich) concernéespar l’exercice. Le Ranking est un ou-til visant à aider les étudiants à faireleurs choix d’études. Il est le résultatde plus d’une année de récoltes dedonnées. Plus de trente indicateurssont proposés, ainsi qu’une multi-tude d’informations sur les condi-tions d’études dans les différenteshautes écoles. Les résultats sontdonnés par branche et par indica-teur, et sont présentés en troisgroupes (supérieur, intermédiaireet inférieur). Les résultats sont pu-bliés sur www.swissupranking.com.

Le Dico des métiersComment s’y retrouver parmi lescentaines de métiers possibles? Enligne, le dico des métiers, proposépar France 5 et l’Office nationald’information sur les enseigne-ments et les professions, facilite les

recherches. Le jeune sélectionneselon ses goûts en ciblant ses pôlesd’intérêt: nature et écologie, sportset action, commerce et communi-cation, science et technologie, arti-sanat et commerce, arts et specta-cle, santé et social. Après avoir sé-lectionné par exemple, commerceet communication, reste à choisirparmi quelques propositions: jesuis accro du multimédia, j’ai uneâme de bâtisseur, réparer, bricolerj’adore ça… Une explication géné-rale permet ensuite de découvrir

( Résonances - Mai 2006 27

les domaines professionnels possi-bles avant de consulter la liste desmétiers. Chaque métier est briève-ment décrit. Hormis les différencesconcernant les formations exigées,ce site français est sans frontières.Le tri peut aussi se faire par niveaud’études, juste pour repérer les mé-tiers aux formations courtes oulongues et plus ou moins difficiles.http://education.france5.fr/dico-desmetiers

Le e-portfolio«Plus qu’un simple passeport decompétences, le e-portfolio est lemoyen pour le citoyen de valoriser

son capital professionnel, cul-turel, social et humain acquisau cours de son apprentissagetout au long de la vie», expli-que Serge Ravet, directeur gé-néral de l’European Institutefor E-Learning. Quelques adres-ses pour en savoir plus sur cecartable d’évaluation, de pré-sentation, de développementpersonnel et/ou de travail:

Dossier des Cahiers pédago-giques www.cafepedagogique.

net/dossiers/portfolio/accueil.phpLe portfolio sur support numéri-que (e-portfolio) – webographiehttp://ntic.org/guider/textes/portfolio.htmlDossier educa.ch www.educa.ch> Enseignement > Dossiers thé-matiques > wiki et e-portfolioL’e-portfolio, CV du futur http://emploi.france5.fr/emploi/trou-ver-emploi/cv/10040043-fr.phpLes avantages du e-portolio www.imsglobal.org/ep/ePortfoliobro-chureFR.pdf

Sous l’angle pratiqueSous l’angle pratiqueNadia Revaz

(O r i e n t a t i o n

(

Page 29: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mai 2006

28 Résonances - Mai 2006 )

Comme la première voiture ou lepremier avion, l’ordinateur est au-jourd’hui tellement banalisé et in-tégré dans notre quotidien qu’onne le remarque même plus.Pour chaque métier ou cha-que entreprise existent uneou plusieurs applications in-formatiques. Les chambresd’enfants en sont de plus enplus souvent équipées. Uneutilisation raisonnable de cetoutil par les enfants n’est passimple à mettre en œuvre, quece soit dans un environnementfamilial ou scolaire. L’abon-dance des offres de logiciel estdevenue pléthorique. Recher-cher une collection de logicielsadaptés au niveau des enfantsde sa famille ou de sa classe serévèle souvent comme difficileet coûteux.

«La mission première des débutsde la scolarité n’est pas simple.Elle se situe dans une optimalisa-tion des processus de socialisation,afin d’amener chaque enfant à lacompréhension, puis à la prise encharge progressive du métier quidevient alors le sien, à savoir le mé-tier d’élève»1. Dans ce sens, l’écoleenfantine est un formidable et sti-mulant lieu de découvertes et sespossibilités d’organisation de laclasse (ateliers, coins…) favorisentl’intégration des ICT.

Suite à des rencontres ICT intercan-tonales, les responsables ont eu lapossibilité de monter un projet pi-lote initié et financé par IBM. Ceprojet est lancé dans 46 pays diffé-rents. Chaque classe choisie selondes critères précis est équipéed’une station de jeu, robuste et decouleurs vives, d’une imprimante

et de logiciels. Au terme de ce pro-jet de 2 ans, les appareils restent enpossession des communes.

Le but de ce projet est de permettrel’apprentissage par ordinateur sousforme de jeux avec des logicielschoisis avec soin. S’adressant enpremier lieu à des écoles enfantinesaffichant un important pourcen-tage d’élèves de langue étrangère,IBM KidSmart Early Learning estavant tout un programme de sou-tien et de stimulation pour les en-fants socialement défavorisés. Inté-gré à l’enseignement sous formed’instrument d’apprentissage com-plémentaire, il permet aux plus pe-tits de s’initier à la technologie mo-derne dans un esprit résolumentludique. Concrètement, les élèvesse retrouvent à deux ou à troispour jouer devant l’ordinateur, enprésence ou non d’une personneadulte. C’est à l’enseignante de dé-

cider quels jeux elle souhaite met-tre à la disposition des enfants etcombien de temps ces dernierspeuvent passer devant l’ordina-teur; les prescriptions européen-nes stipulent que ces sessions nedevraient pas dépasser vingt mi-nutes par enfant tous les quinzejours. Un système régional desoutien aux enseignantes, parrencontres et à travers uneplate-forme Internet, a été misen place afin de résoudre leséventuels problèmes techni-ques et de partager les expé-riences menées.

Actuellement, 9 classes enfan-tines du Valais romand ontbénéficié de cette actiond’IBM et le projet devraitpouvoir s’étendre à l’avenirmais sans aller jusqu’à équi-per toutes les classes enfan-tines du canton2! Au termedes 2 années expérimenta-

les, une enquête permettra auxresponsables ICT d’affiner ce typed’utilisation et de renseigner aumieux les maîtresses enfantines surce type d’activité.

Serge RappazResp. ICT Valais romand

Notes

1 Anne Clerc et Isabelle Truffer Moreau(2002). Les apprentissages fondamen-taux. Sion: Résonances.

2 Rappelons à ce propos que le projetICT-VS continue et que les communesont toujours la possibilité de deman-der des subventions pour l’achat dematériel informatique et des cours enétablissement pour la formation desenseignants-es (voir www.ictvs.ch etwww.ecolevs.ch).

KidSmart ou les ICT à l’école enfantine

KidSmart ou les ICT à l’école enfantine

( I C T

Page 30: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mai 2006

( Résonances - Mai 2006 29

cement de l’autre moitié incombeaux écoles elles-mêmes.

Qui peut participer?Pro Patria soutient exclusivementdes classes des niveaux primaire etsecondaire. Sont privilégiées dansce cadre les classes du réseau decollecte bénévole de Pro Patriaet/ou toutes celles qui sont prêtes às’engager à l’avenir pour cette en-treprise.

Les résultats de la collecte de la Fon-dation Pro Patria s’élèvent chaqueannée à près de trois millions defrancs. Ce montant provient du pro-duit de la vente des insignes tradi-tionnels du 1er août et des timbrestrès demandés. Pro Patria n’encou-rage pas uniquement la culture,mais soutient également des projetsd’envergure sociale.www.propatria.ch

Comment et jusqu’à quandpeut-on s’inscrire?Jusqu’au 31 octobre pour les pro-jets qui ont lieu entre la fin de l’an-née scolaire et avant l’expirationde l’année civile en question. L’offre est valable jusqu’à la fin del’année scolaire 2007.Il est possible d’obtenir les formu-laires nécessaires ainsi que de plusamples informations auprès du cen-tre Echange de Jeunes à Soleure.

Votre classe a-t-elle besoinde changer d’air?

Votre classe a-t-elle besoinde changer d’air?

( B E L

BEL: familles d’accueilrecherchéesLe Bureau de laformation etdes échangeslinguistiques(BEL) recher-che des famillesd’accueil, à Sionet environs, soit pourdes élèves qui passent une annéede leur scolarité à Sion (secon-daire I et II), soit pour un accueilplus court, d’un à quatre mois. Ilva de soi que la pension est rétri-buée. Les familles intéresséessont priées de s’adresser au Bu-reau des échanges linguistiques:av. de la Gare 44, 1950 SionTél. 027 606 41 30Fax 027 606 41 [email protected]. Le bureau est ouvert le lundi etle mercredi de 14 h à 18 h ainsique le mardi, le jeudi et le ven-dredi de 8 h à 12 h.Adresse postale: Bureau deséchanges linguistiques, Planta 3,1950 Sion.

Trait d’unionLe numéro 45 du Trait d’unionvient de paraître et a été remisgratuitement à toutes les écolessuisses à partir du niveau secon-daire I ainsi qu’à d’autres milieuxintéressés. Ce numéro contientun chapitre spécial sur l’échangeavec le Canada. Nathanaël Rapin,enseignant à Payerne, raconteson échange de poste d’une an-née avec un enseignant du Qué-bec. Par ailleurs, le Québecois EricParadis partage les expériencesqu’il a vécues pendant son annéed’enseignement au Collège deSud à Bulle. Le magazine peutêtre téléchargé sur le site inter-net de Echanges de jeuneswww.echanges.ch/trait-d-union/index.fr.html ou commandé pare-mail [email protected].

Le Centre travaille sur mandat de laConférence suisse des directeurscantonaux de l’instruction publique(CDIP), de l’Office fédéral de la for-mation professionnelle et de latechnologie (OFFT), de l’Office fé-déral de l’éducation et de la science(OFES), de l’Office fédéral de la cul-ture (OFC), ainsi que de Présencesuisse et du seco. Le centre Echange de Jeunes promet les for-mes les plus diverses d’échange lin-guistique et culturel dans le cadred’activités en lien avec l’éducation.www.echanges.ch

Quels projets sont soutenus?

Le soutien vise l’échange de classesentre les diverses régions linguisti-ques de Suisse. L’échange a lieudans le cadre de rencontres dansles régions respectives ou dans unlieu neutre.Le projet est basé sur une thémati-que centrale, telle que la langue, laculture, l’art ou les connaissancesdu pays. Les professeurs décidentde la date, de la durée et de l’orga-nisation du projet.

En quoi consiste le soutien?Pro Patria participe avec un mon-tant maximum de CHF 2000.- auprojet d’échange de deux classes.Cette contribution couvre tout auplus la moitié des frais. Le finan-

Page 31: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mai 2006

tiques plus efficace. Leur parole estcollective, étant donné qu’il n’y apas entre eux de désaccord sur cesquestions.

Des élèves plus motivésParmi les principaux changementspour les élèves, les enseignants-for-mateurs estiment que les activitéssont plus ouvertes, plus collectiveset plus motivantes, même pour lesélèves ayant des difficultés avec lamatière. Dans la philosophie desnouveaux moyens de maths, «le ré-sultat important moins que la dé-marche, les élèves osent davantageproposer des solutions, même in-correctes». Ils ne sont plus freinéspar la peur de l’erreur et ainsi quele relèvent les formateurs «quoi deplus gratifiant pour l’enseignantque de voir un élève s’investir dansla résolution d’un problème en col-laborant avec ses camarades».

30 Résonances - Mai 2006 )

Les nouveaux moyens ont aussi ap-porté du changement du côté desenseignants et les formateurs cons-tatent surtout la nécessité d’uneplus grande implication dans la pré-paration et la gestion des activités,puisque ce n’est pas la réponse maisla procédure pour trouver la solu-tion qui est valorisée. Cela impliqueun changement de rôle, l’ensei-gnant devenant chef d’orchestre.

Bien évidemment, tout n’est pasgagné dans tous les cas pour au-tant. Les formateurs d’enseignantssont conscients de la difficulté detravailler avec des effectifs élevésen utilisant ces nouveaux moyens.Sur ce point toutefois, leurs avissont nuancés, comme c’était déjà lecas des enseignants interviewés.

De manière globale, le fait que cesmoyens soient unifiés sur le planromand et suivent les élèves toutau long de la scolarité obligatoireest jugé très positivement. Confir-mant les points de vue déjà expri-més, la verticalité est un indéniablepoint fort des mathématiques parrapport à d’autres branches. Cer-tes, mais ainsi que le relate HervéSchild, on entend parfois au CO desplaintes concernant une superficia-lité et un certain laxisme au niveaude la présentation des démarches.Pour lui, les exigences sur la ma-nière de laisser les traces de son rai-sonnement doivent être claires dèsles petits degrés et il faut en outreéviter le danger du tourbillon desactivités. Les formateurs partagentcet avis en estimant en effet indis-pensable de bien sélectionner lesenjeux et d’associer la rigueur à ladécouverte. Reste que les causes dece manque de structure font débat.Dans l’ensemble, elle leur paraît

Les maths vues par les formateurs de maths

Les maths vues par les formateurs de maths

Nadia Revaz

(Mathématiques

5P / 6P

De gauche à droite: Simon Glassey, Pierre-Michel Bagnoud, Louis Carron,

Pierre-André Pellissier, Marylène Gollut, Jean-Marie Dayer, Patrick Bourgeois.

Faisant suite aux propos d’élèves etd’enseignants largement enthou-siastes sur les cours de mathémati-ques (édition de mars et d’avril),voici l’avis des formateurs d’ensei-gnants 5P/6P.

Pierre-Michel Bagnoud (EP de Vis-soie), Patrick Bourgeois (EP de Mas-songex), Louis Carron (EP de Fully/Branson), Jean-Marie Dayer (EP deChampéry) Simon Glassey (EP deBaar/Nendaz), Marylène Gollut (EPde Troistorrents) et Pierre-AndréPellissier (EP de Verbier/Bagnes)donnent ici leur vision sur les prin-cipaux changements induits par lesnouveaux moyens introduits dès2001 et 2002 dans les classes de 5e

et de 6e primaire, sur leurs satisfac-tions en tant qu’accompagnateurde ces nouveaux moyens et surles améliorations qui leur semble-raient utiles à apporter pour ren-dre l’enseignement des mathéma-

Page 32: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mai 2006

être d’abord liée à une évolutionde la société plus qu’à l’influenced’une méthode d’enseignement.

Un partage d’expériencespour les formateursLes formateurs sont satisfaits de leurtravail d’accompagnement, en nes’attribuant pas pour autant tous lesmérites. Pour eux, le succès de la fré-quentation de la formation conti-nue proposée était dû en grandepartie à son caractère facultatif. Audépart, les enseignants étaient biensûr un peu déstabilisés dans leurshabitudes, mais ils ont vite adoptéces nouveaux moyens. A l’unisson,les formateurs disent avoir eu leplaisir d’approfondir une approchemotivante de l’enseignement desmathématiques. Ils parlent mêmede privilège. C’est dire! Ils évoquentaussi la richesse des échanges entrecollègues formateurs et avec leurscollègues enseignants lors des mo-dules d’accompagnement. «Nos col-lègues partagent l’esprit et les prin-cipes didactiques liés aux nouveauxmoyens et nous avons l’impressionque nos modules, ancrés dans lapratique de la classe, correspon-daient à leurs attentes», c’est en ces

termes qu’ils expliquent les raisonsde leur satisfaction. Et si cela s’est sibien déroulé, c’est parce qu’ils ontpu bénéficier des moyens financierset pédagogiques nécessaires à l’ac-compagnement au changement. Unmerci en passant au DECS.

Que faire de mieux? Enrichir sapropre formation en suivant diverscours (sur la différenciation, l’éva-luation, le pilotage…). Les ensei-gnants devraient aussi pouvoir dis-poser de documents de calculs ré-

( Résonances - Mai 2006 31

Les classes s’engagent pour façonner leur espace de vie!

Les classes des degrés secondaires I et II (dèsla 7e année de scolarité) et des écoles profes-sionnelles ont l’opportunité de juger le mi-lieu dans lequel elles évoluent en soumet-tant des propositions de changements sur la base des connaissances acquises.Ce concours national a été lancé par la Hochschule für Technik Rapperswil etbénéficie notamment du soutien de la Conférence suisse des directeurs canto-naux de l’instruction publique. Au sein du comité de patronage siège, entreautres, le président de la Confédération Moritz Leuenberger. Les projets se-ront jugés et récompensés au niveau régional, voire national. Le concourscommence en août 2006. Des documents peuvent être obtenus dès juin 2006sur www.jfe-concours.ch, [email protected].

fléchis plus spécifiques correspon-dant mieux aux nouveaux moyens.La refonte programmée des cahiersde calcul mental (1P-6P) pourraitrépondre à cette attente.

Ce qui est particulièrement intéres-sant dans cette juxtaposition d’avissur l’enseignement des mathémati-ques en 5P-6P, c’est la convergencedes points de vue entre ensei-gnants et formateurs. Reste à dé-couvrir l’opinion des autorités sco-laires dans la prochaine édition.

UNICEF

Roger Federer, ambassadeur

Roger Federer, le numéro un mondial du tennis, sept foisvainqueur du Grand Slam, a été nommé à New Yorkambassadeur international de l’UNICEF. Ce sera le premierSuisse à représenter le Fonds des Nations Unies pourl’enfance au niveau international et à rejoindre ainsi lecercle de personnalités comme Shakira, David Beckhamou Roger Moore.

Formation continue pour le secondaire II

Nouveau programme du CPSLes descriptifs détaillés des cours CPS (Centre suisse pour la formation continue des professeurs del’enseignement secondaire) pour l’automne 2006 sontaccessibles sur les sites internet: www.wbz-cps.ch resp.www.webpalette.ch qui permettent égalementl’inscription directe.

Cahiers pédagogiques

Deux dossiers

Dans son édition d’avril,les Cahierspédagogiques proposentdeux dossiers, l’unconsacré à l’éducation àl’Europe et l’autre à lalecture. Alain Bentolilapropose, afin de dépasserla querelle des méthodes,la démarche intégrale.Roland Goigoux et Jean-Pierre Astolfi s’attaquent aux idées fausses en matièred’apprentissage de la lecture. Alex Besnainou, enseignantdans une section d’enseignement général etprofessionnel adapté apporte son témoignage sur unprojet réussi auprès d’élèves non-lecteurs.www.cahiers-pedagogiques.com

E n r a c c o u r c i

Page 33: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mai 2006

32 Résonances - Mai 2006 )

Le bilan de compétences que pro-pose la HEP-Vs à ses étudiant-e-sremplit au moins deux fonctions:l’une, formative, a trait à la cons-truction des compétences profes-sionnelles dans le cadre d’une for-mation à la pratique réflexive (voirRésonances, 2006, n° 5, 36-37); l’au-tre, sommative, entre dans le pro-cessus d’examen final au même ti-tre que l’examen sur le terrain et lasoutenance du mémoire de find’études. Dans ce cadre, la soute-nance du bilan de compétencespermet aux étudiant-e-s de présen-ter, devant une commission d’ex-perts des pratiques enseignantes(dont un représentant du DECS), leprofil de l’enseignant-e qu’ils sontdevenu-e-s à l’issue de leur forma-tion initiale.

Le travail complexe de mise en sensdes données récoltées tout au longde la formation (et conservée no-tamment dans le portfolio et le

journal de bord1) est balisé par leréférentiel de compétences profes-sionnelles de la HEP-Vs. Ce référen-tiel de compétences, élaboré par laHEP-Vs conjointement à celui qu’aédité la CDHE2, offre un panoramaglobal de l’ensemble des aspectsqu’un-e enseignant-e devrait maî-triser, y compris dans le domainede la pratique réflexive. Cet outilpermet d’une part aux étudiant-esde planifier le processus de leur dé-veloppement professionnel; il per-met d’autre part à l’institution deconcevoir et d’organiser enseigne-ments et stages de manière cohé-rente et articulée.

Un processus cyclique et intégrateurLe développement professionnelque les étudiant-e-s documententet analysent dans leur bilan decompétences est conçu de manièrecyclique, à savoir:

1. l’identification (état des lieux)des compétences déjà existan-tes,

2. la définition d’objectifs permet-tant de les développer,

3. l’identification des ressources àconvoquer et utiliser adéquate-ment,

4. la mise en œuvre du travail per-mettant d’atteindre les objectifsfixés et de vérifier s’ils sont at-teints,

5. l’auto-évaluation constante desprocessus de formation en cours,

6. le bilan des apprentissages ef-fectués et l’identification d’unnouvel état des lieux permettantd’entreprendre un nouveau cy-cle de formation, etc.

Dans ce processus itératif, les étu-diant-e-s sont personnellement res-ponsables de la construction deleurs compétences professionnel-les. Ils sont cependant accompa-gnés et soutenus à travers des en-seignements spécifiques3, à traversles interactions avec leur mentor,avec les praticiennes et praticiensformateurs et les enseignant-e-s dela HEP-Vs.

L’approche portfolio-bilan de com-pétences poursuit plusieurs objec-tifs: permettre une meilleure com-préhension et l’intégration des ap-ports de la théorie et de ceux de lapratique, identifier les liens entreles différents temps de la forma-tion, développer une vision cons-tructive de la progression de sondéveloppement professionnel etenfin développer sa capacité àidentifier, analyser et remettre enquestion les séquences qui ont re-vêtu une importance particulièrepour l’étudiant-e et ont joué unrôle dans le développement de son

Le bilan de compétences:un «certificat de travail» utile

Le bilan de compétences:un «certificat de travail» utile

( D u c ô t é

d e l a H E P -V s

Le bilan de compétences à la Haute Ecole pédagogique du Valais:

un instrument pour construire ses compétences professionnelles.

Page 34: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mai 2006

( Résonances - Mai 2006 33

identité professionnelle (Zurbrig-gen & Vuagniaux, 2005a).

Le processus individuel de l’évolu-tion des étudiant-e-s dans leur rap-port à l’analyse de leur pratique estparticulièrement intéressant. Alorsqu’au début de leur formation, lesévénements marquants sont pré-sentés de manière souvent très des-criptive, les étudiant-e-s appren-nent peu à peu à s’appuyer sur unedémarche structurée, instrumen-tée4. Ils deviennent alors capablesd’argumenter de manière fondéeet d’analyser, dans une perspectivesystémique, les facteurs, relations,raisons, etc. en jeu dans les situa-tions qui les interpellent.

Un travail conceptuel exigeant pour unapprentissage durableA la fin de leur formation, les étu-diant-e-s doivent dresser un bilande leurs compétences profession-nelles au sens propre du terme. Apartir de la situation dans laquelleils se trouvaient au début de leurformation, ils rendent compte de lamanière dont s’est déroulé leurprocessus de formation profession-nelle en s’appuyant sur la mise enœuvre des différentes compéten-ces énoncées dans le référentiel. Ilsdémontrent alors comment ils sesont construits une identité d’en-seignant-e, ses points forts maisaussi ses défis et ses limites. Dans cesens, les étudiant-e-s sont invités àanticiper sur leur formation conti-nue en formulant des propositionsleur permettant de poursuivre, surla base du bilan établi, la construc-tion cohérente de leurs compéten-ces professionnelles au-delà de leurformation initiale.

Transposer dans le bilan de compé-tences les traces conservées ailleurs,notamment dans le journal debord, n’est pas une étape simple. Lebilan de compétences est composéde propositions et d’exemples soi-gneusement sélectionnés et choi-sis pour leur pertinence parmi lepatchwork plus ou moins ordonné

de la collecte réalisée tout au longde la formation. Certains instru-ments, comme par exemple la py-ramide de réduction (Zurbriggen,2005), aident à relier les contenusen structurant les données, en lesélaguant et en les mettant en ré-seau. Les contenus d’apprentissageainsi organisés favorisent sans au-cun doute un apprentissage à longterme et leur transfert sur le ter-rain, réalisant concrètement l’ob-jectif d’intégration théorie et prati-que.

Cette (re)construction, à long ter-me, des processus d’apprentissagevise à établir la construction decompétences professionnelles du-rables. Les caractéristiques de cetype d’apprentissage peuvent sedécrire ainsi:

il prend en compte les besoinsde l’apprenant,il prend en compte la com-plexité de l’objet d’apprentis-sage, l’objet d’apprentissage est ana-lysé à partir de différents pointsde vue (ceux que défendent lepédagogue, les parents, le psy-chologue, le sociologue, le poli-tique, le juriste…),l’apprentissage est mis en réseauavec d’autres apprentissages,il intègre la réflexionet rend capable d’agir.

En outre, il s’avère que les étu-diant-e-s vivent de manière posi-tive les apprentissages effectuésdans cette optique. Enfin, dans lecadre de la soutenance du bilan decompétences, les arguments déve-loppés par les étudiant-e-s repo-sent sur des fondements solides.

Instrument utile pour l’insertion professionnelleet la formation continue Le bilan de compétences que lesétudiant-e-s présentent à l’examenfinal est d’abord constitué par undossier écrit. Il ne s’agit pas d’unesimple description du parcours deformation effectué par chacun-e.

La validation du développementdes compétences professionnellesrepose sur des critères prédéfinis,telle l’intégration théorie-pratiqueà partir des éléments mis en évi-dence lors des deux autres volets del’examen final (terrain et mémoire)(Zurbriggen & Vuagniaux, 2005b).Lors de la soutenance du bilan decompétences, les étudiant-e-s doi-vent encore justifier les choix effec-tués et argumenter, discuter leurprocessus de formation, le remettre(ou le faire remettre) en questionet envisager la poursuite cohérentede leur formation (ouverture sur laformation continue).

La certification acquise en fin deformation atteste donc de la palettedes compétences professionnellesacquises par les nouveaux ensei-gnant-e-s au terme de leur forma-tion HEP-Vs. Dans ce cadre, le bilande compétences représente un «cer-tificat de travail» dont la valeurn’est certes pas négligeable pourentrer dans la vie professionnelle.

Eveline Zurbriggen HEP-Vs

Références

Zurbriggen, E. (2005). Die Reduktions-pyramide. Brig & St-Maurice: PH-VS.

Zurbriggen, E. & Vuagniaux, J. (2005a).Ansatz Portfolio Kompetenzbilanz. Brig& St-Maurice: PH-VS.

Zurbriggen, E. & Vuagniaux, J. (2005b).Evaluationsinstrument Kompetenzbi-lanz. Brig & St-Maurice: PH-VS.

Notes

1 Voir Résonances, 2006, n° 6, pp. 32-33.

2 Conférence des Directeurs des Hautesécoles pédagogiques de Suisse ro-mande et du Tessin (CDHEP).

3 Notamment les thèmes intitulés «lapratique réflexive dans une perspec-tive de développement durable» et«la pratique réflexive au service descompétences professionnelles».

4 A ce propos, voir notamment Réso-nances, 2006, n° 7, 28-29.

Page 35: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mai 2006

Education françaiseRefonte de l’écolesur l’essentielQuand 20% des élèves entrenten 6e sans savoir lire, c’est quela promesse scolaire n’est pastenue. Pour que l’enseigne-ment progresse dans uneatmosphère sereine, plusieurschantiers sont prévus. D’abord,il faut revenir sur l’idéologieselon laquelle l’élève doit«construire lui-même sessavoirs» et le professeur «semettre à l’école de son élève».Au nom de ces idéologies, on adéconsidéré les apprentissagesélémentaires systématiques.Ensuite, il faut garantir dansles établissements lesconditions d’un enseignementserein. Le premier chantier,c’est celui de l’apprentissagede la lecture. Le deuxièmechantier est celui de la relancede l’éducation prioritaire. Lebut, c’est d’aider concrètementles élèves en difficulté, et nonde délimiter de vastes zonessur de simples critères sociaux.Troisième chantier: ladiversification des voies aucollège, elle garantiral’acquisition du socle communde connaissances prévu par laloi sur l’école. Enfin, quatrièmechantier: la refonte du cahierdes charges de la formationdes maîtres, celle-ci n’est passuffisamment en rapport avecla pratique. Le Monde (11.03)

Cinq mille élèves de moinsEcole au creux dela vague

29’000 élèves autournant de l’an 2000et peut-être moinsde 24’000 d’ici à2010. Le choc estrude pour lesclasses primaires.Les communes

ont déjà anticipé la baisse démographique en communiquant leurspréoccupations au Département de l’éducation. L’Etat valaisanvient de réagir, explique le chef du Service de l’enseignementJean-François Lovey. Lui-même a remis à la commission thématiquedu Grand Conseil les chiffres provenant des communes. 5000 élèves en moins au niveau de l’école primaire et enfantine,cela signifie la fermeture de dizaines et de dizaines de classes.Quelles sont les solutions? Il y a d’une part, la diminution deseffectifs par classe. D’autre part, le Département de l’éducationfait confiance aux initiatives communales. Certaines ont misdepuis longtemps leurs forces en commun. Le val d’Anniviers faitfigure de pionnier en la matière: il a opté pour l’horaire continuet le regroupement dans une seule commune. Reste laproblématique du personnel enseignant. Un certain nombre decas pourront se régler par les retraites, normales ou anticipées.Le Nouvelliste (14.03)

TélévisionDes élèves jouent les vedettesLe monde de la télévision a investi l’enceinte scolaire d’Anniviers,offrant à la classe de 2e année du cycle d’orientation niveau 1une journée à la saveur inédite. Dans le cadre du Prix TSRlittérature ados, projet à l’enseigne de l’émission littéraire «Sangd’encre», Florence Heiniger et son équipe ont tourné un nouveauvolet hebdomadaire consacré à la littérature pour adolescents.L’originalité de ce concept tient à la liberté accordée aux élèves,lesquels sont invités à fabriquer eux-mêmes l’émission, à poserleurs mots et leurs images sur des livres. Les élèves ont été initiés,après s’être réunis autour d’un repas, aux métiers de la télévision,se transformant en journalistes en herbe, en apprentiscameramen, en comédiens et en photographes. Entourés parl’équipe de production, ils ont débuté par le tournage du forumde discussion, durant lequel ils ont débattu sur les thèmes dulivre et ont exprimé leur point de vue.Le Nouvelliste (15.03)

PédagogieLa France distingue une «instit» genevoiseEn tout cas, Michèle Roullet ne les aura pas volées, ces palmesacadémiques que le consul général de France lui a remises en sarésidence genevoise. Tout d’abord, elles ne se décernent pas à lavolée. En trente-cinq ans, septante-deux ressortissants suisses ontobtenu ce titre si envié outre-Jura, celui de chevalier dans l’Ordredes palmes académiques. Surtout, il est le plus souvent conféréaux professeurs d’université ou de l’enseignement secondaire. Or,Michèle Roullet enseigne en première enfantine à l’Ecole LeCorbusier à Genève, malgré de prestigieux diplômesuniversitaires: doctorat en sciences de l’éducation et Master ofeducation. Si elle a été ainsi «palmée», c’est principalement enraison d’un sien ouvrage qui a connu un retentissement certaindans les milieux pédagogiques français, à savoir Les manuels depédagogie 1880-1920. Apprendre à enseigner dans les livres?,publié en 2001 par les Presses Universitaire de France.Tribune de Genève (20.03)

EnseignementDiplôme en e-learningDepuis des années, lesspécialistes s’affrontent: l’e-learning est-il un mythe ouest-ce l’avenir de l’Université?La Suisse dépense des millions.Certains y trouvent leurcompte. Aujourd’hui lesspécialistes semblentincapables de s’accorder sur levéritable potentiel de l’e-learning. L’EPFL affirmebien haut qu’elle préfère seconcentrer sur la qualité deson enseignement etl’encadrement de sesétudiants. De leur côté, lesUniversités de Genève et deLausanne imposent peu à peula transition numérique à leursenseignants: depuis cetautomne, la totalité dessupports de cours doivent êtredisponibles sur le site internetde l’académie genevoise et lesprofesseurs de l’Unil sepréparent à faire de même.Mais c’est au niveau fédéralque l’e-learning a trouvé sonprincipal soutien. Depuis 2000,la Confédération a investi 53millions de francs dans leCampus virtuel suisse (CVS), unprojet de soutien àl’enseignement à distance.Une centaine de cours réaliséspar les Universités et lesHautes Ecoles spécialisées(HES) sont proposés en lignesous forme de modules. Depuisdix ans, le Centre romand desétudes à distance (CRED), àSierre, offre lui aussi unepalette de formationsuniversitaires reconnues, de lalicence au master.24 heures (20.03)

Service d’assistanceEducation par SMSLes téléphones portables,devenus sources de problèmesdans les écoles, trouvent

D’un numéro à l’autreD’un numéro à l’autre( R e v u e

d e p r e s s e

34 Résonances - Mai 2006 )

Page 36: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mai 2006

aujourd’hui un dérivé éducatifsurprenant. Sous l’appellationtrès actuelle de «coachingmobile», un service de SMSfait irruption dans leschaumières et les préauxd’écoles en guise d’assistanceà la gestion des conflits quifont le quotidien. Sur unsimple abonnement par SMS,le parent ou l’enseignant quisouhaite se faire accompagner dans dessituations conflictuelles avecdes écoliers, reçoit conseils etpistes de réflexion,directement sur son mobile,quotidiennement. «Nousn’avons pas la prétentiond’éduquer les gens. Parcontre, par mon expériencedans l’enseignement et à ladirection des écoles, j’ai pu me rendre compte que dansbien des situations, un petitcoup de pouce suffit àrésoudre le conflit», insistePhilippe Theytaz, consultanten relations humaines, qui a lancé le projet«EduCoaching» encollaboration avec la société«mobilinput». Jean-FrançoisLovey, chef du Service del’enseignement de l’Etat duValais, réagit lui en demi-teinte à cette démarche: «Letype de support choisim’étonne un peu. Cela ne vapas sans poser quelquesproblèmes dans le cadrescolaire. Le téléphone mobile,par définition, est un outil qui repose sur la brièveté. Jevois mal comment on peutrésoudre des conflits humainspar SMS.»Le Nouvelliste (25.03)

Apprendre à lireRetour à la basedu b.a.-baPour apprendre à lire, lesbonnes vieilles recettesd’antan reviennent en force.«Les poules du couventcouvent.» Comment faire pour distinguer entre les deux derniers mots,absolument identiques, maisdont le sens et la significationdiffèrent totalement? Laméthode d’aujourd’hui, dite

socioconstructiviste, où l’enfant visualise, enregistre globalementmots et phrases dans leur ensemble, sans décomposer dans ledétail les sons que représentent lettres et syllabes, estsérieusement battue en brèche par les partisans du retour à uneforme d’apprentissage plus classique. En Suisse romande, seul lecanton de Vaud a compris la nécessité de renversercomplètement la vapeur: La Planète des Alphas, une méthodeconçue par les spécialistes genevois Claude Huguenin et OlivierDubois, y fait le bonheur de maints enseignants. Cette méthoderéhabilite les 26 lettres de l’alphabet, les enfants apprennent à se familiariser avec elles peu à peu et même à entretenir avecchacune d’elles un rapport affectif, car chaque lettre ressemble à un personnage. Migros Magazine (28.03)

L’uniforme à l’écolePas si réacBâle va introduire la tenue scolaire unifiée dans deux classes del’école publique. La Suisse romande, elle, ne veut rien savoir d’un tel essai. Le retour de l’uniforme donne pourtantd’excellents résultats, par exemple au Québec. Et si l’uniformevenait à remplacer le jean, le blouson de marque, le décolleté et le nombril à l’air dans nos préaux? Si un costume scolaireunifié propre à chacun de nos collèges venait libérer les jeunesde la course à la surconsommation, apaiser le culte de laprovocation sexy, enrayer la mode naissante du racket et mêmealléger la bourse des parents? Deux mois durant, à titre d’essai,tous les élèves des deux classes bâloises porteront la mêmetenue, un uniforme composé d’un T-shirt, d’une veste, depantalons, de souliers et d’un sac qu’ils auront choisis eux-mêmesparmi différents modèles proposés par des stylistes. L’initiativeémane des professeurs, des parents et des élèves eux-mêmes. En Suisse romande, pas l’ombre d’un tel intérêt. La seulepréoccupation est apparemment de laisser l’idée, bien repassée,bien amidonnée, tout au fond du placard. Même les milieux dela justice affichent leur scepticisme. «L’uniforme va à l’encontredu mode de pensée des Romands», estime le président duTribunal des mineurs en Valais, Philippe Cherix, tandis que sonhomologue vaudois, Philippe Hüsser, en est pratiquement sûr:

( Résonances - Mai 2006 35

«Chez nous, ça nepasserait pas bien.»Le MatinDimanche (2.04)

Violencedans les écoles

Des profsberlinoisjettentl’éponge

Six policiers enuniforme serelaient devant la grille ducollège Rütli, à Neukölln, unquartier de Berlin à très forteimmigration. Dépassés par leclimat de violence et demenaces qui pèse dans leursclasses, écœurés par ledésintérêt des élèves pourtoute forme d’enseignement,les professeurs de cetteHauptschule font étalage deleur impuissance. Se sentantlâchés par les autoritésscolaires et politiques, ilsavaient publié dans la presseberlinoise un appel au secoursdans lequel ils demandaient lafermeture de leur école dequartier. Dans cette école declasses terminales du niveau leplus inférieur, les 226 élèvessont à 85% d’origineétrangère, turque ou arabe.En émoi, l’Allemagnedécouvre soudain que le paysn’est pas épargné par leproblème des «lycées-poubelles» que connaîtrégulièrement la France. Dansleur lettre, les 31 enseignantsjetaient en effet un véritablecri d’alarme. La directrice del’école, en congé maladiedepuis six mois et désormaisen retraite anticipée, n’avaittoujours pas été remplacée,faute de volontaires.Visiblement dépassé, lesénateur responsable desécoles, a désigné d’urgence unremplaçant et envoyé uneéquipe de «premiers secours»,psychologues, médiateur etsocio-pédagogues, pour gérerla crise.Le Temps (3.04)

L’école dans le monde: l’élite de l’IndeCréés à la fin des années 1950 sur le modèle des grandsétablissements de formation d’ingénieurs qui existaienten Europe, en Union soviétique et aux Etats-Unis, les septIndian Institutes of Technology (IIT) forment la crème desingénieurs. Ils ont chacun une spécialité: l’aéronautiquepour celui de Kanpur (Uttar Pradesh) ou l’informatiquepour ceux de Dehli et Bombay. Sur le même principe de sé-lection très stricte à l’entrée, six Indian Institutes of Mana-gement proposent des enseignements commerciaux et fi-nanciers. Si l’IIM d’Ahmedabad est le plus réputé, celui deBangalore a été classé par le Wall Street Journal parmi lescent meilleures écoles de commerce du monde. Ces der-niers temps, ce n’est plus Harvard mais les IIT qui façon-nent le monde. L’inventeur de Hotmail est diplômé d’unIIT, tout comme le dernier grand patron du conseil en ma-nagement McKinsey. L’actuel dirigeant de Vodafone sortlui aussi d’un IIT ainsi que l’auteur du logiciel audio del’iPod. Courrier international (mars/avril/mai 06)

Page 37: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mai 2006

Sans queue ni tête

Avec un regard neuf et del’imagination, de simplesbouts de ferraille et morceauxde bakélite trouvés dans desappareils électriques peuventdevenir des objets merveil-leux. Les objets récupérés etassemblés par l’artiste OrlandoVazau ne sont en effet plussans queue ni tête, maisprennent des airs d’animaux,de robots, d’avions… et nousracontent des histoires.

Orlando Vazau. Sans queue nitête. Hildesheim: Gerstenberg-La Joie de lire, 2006. Livred’images pour les enfants dès4 ans.

Enseigner le b.a.-ba

Après le succès du Journald’une institutrice clandestine,Rachel Boutonnet a reçu descentaines de lettres d’institu-teurs et de parents débousso-lés, en quête de repères. Elle adonc décidé de partager ceque lui ont appris ses cinq ansde métier et l’expérience deses collègues. Elle expliqueavec clarté et précision lamanière dont elle conduit sonenseignement, de l’organisa-tion d’une journée de cours àl’élaboration de méthodesd’apprentissage, en passantpar la construction d’une pro-gression. En livrant, dans leursdétails, quelques principes et

ficelles du métier, Rachel Bou-tonnet espère répondre enpartie aux interrogations desenseignants débutants et desparents désireux d’accompagnerleurs enfants dans leur scolarité.

Rachel Boutonnet. Pourquoi etcomment j’enseigne le b.a.-ba?Conseils et récits d’instits àl’usage des collègues débutantset des parents curieux. Paris:Ramsay, 2005.

Les intelligences multiples

Les intelligences multiples au cœur de l’enseignement et de l’ap-prentissage présente une analyse de la théorie des intelligencesmultiples de Howard Gardner, ainsi que les connaissances requisespour intégrer cette théorie à des pratiques efficaces en classe.Tous les enseignants peuvent aider les élèves à développer les huitformes d’intelligence (intelligence verbo-linguistique, intelligencelogico-mathématiques, intelligence corporelle-kinesthésique,intelligence visuelle-spatiale, intelligence musicale, intelligence

36 Résonances - Mai 2006 )

interpersonnelle, intelligenceintrapersonnelle, intelligencenaturaliste). Ils peuvent lesaider à maîtriser les habiletésfondamentales en adoptantdifférentes approches. Desoutils d’évaluation prêts à êtreutilisés et des plans de coursfont de cet ouvrage un pointde départ et un guide deréférence.

Linda Campbell, BruceCampbell et Dee Dickinson.Les intelligences multiples aucœur de l’enseignement et del’apprentissage. Traduction etadaptation: Gervais Sirois.Montréal: Chenelièreéducation, 2006.

Comprendre l’orientation

Ce livre sur l’orientation meten lumière le lent et longtravail de l’orientation.L’auteure rappelle que laculture du projet est récente etmontre combien les «injonc-tions au projet, au développe-ment personnel créent souventle sentiment d’être livré à soi-même». Dès lors, il estessentiel selon elle d’instituerdes solidarités nouvelles.L’orientation doit être consi-dérée collectivement pourpouvoir donner un avenir àchacun. Un livre utile pourmieux comprendre les difficul-tés d’orientation des jeunes et

La sélection du moisLa sélection du mois( L i v r e s

Action lecture pour l’école enfantineRéservez La Ribambelle!La Ribambelle, projet de découverte, de partage et de sensibi-lisation autour du livre à l’école enfantine, poursuit sa routede classe en classe. Cette année, La Ribambelle a beaucoupvoyagé et le 28 avril, c’est la classe de Valérie Klaus à Uvrierqui la transmettra à la classe de Françoise Haefliger à Sion.Pour Valérie Klaus et ses élèves, l’expérience fut une réussite.L’enseignante a surtout apprécié la variété des ouvrages et levécu de ces livres voyageurs a marqué les enfants. Par le biaisdu livre d’or, les élèves peuvent en effet laisser une trace ima-gée aux classes suivantes de leurs émotions livresques et lesenseignants livrer leur témoignage plus pédagogique.

Si vous souhaitez que vos élèves puissent bénéficier dèsl’automne de la bibliothèque ambulante modulaire gra-cieusement mise à disposition par l’Association Jeunesse etMédias.Arole, contactez Patricia Gross, enseignante au COà Martigny (027 722 75 41, [email protected]). En Valais,c’est elle qui coordonne l’action. A noter que cet été La Ri-bambelle fera halte à la Médiathèque Valais à Martigny.www.jm-arole.ch

Page 38: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mai 2006

des adultes, même si certainespropositions pour l’avenir sontspécifiques à la France.

Monique Ronzeau. L’orienta-tion: un avenir pour chacun.Editions Yves Michel, 2005.

Jop

La grande amitié entre Jop, lataupe en peluche, et Ole sonpetit propriétaire, est contéeau jeune lecteur en treizechapitres assez brefs,marquant chacun un épisodedans la vie de deux êtresinséparables. Au lit, au petit-déjeuner, à l’école ou dans lebain, Ole tient toujours à

ce que Jop l’accompagne. Le regard du petit garçon sur ce quil’entoure, empreint de spontanéité et de fraîcheur, est décritavec simplicité et poésie. Les illustrations pleines de tendresse etd’humour de Ole Könnecke couronnent ce petit livre, destiné àdevenir la première lecture de prédilection des enfants.

Ole Könnecke. Jop.Hildesheim: Gerstenberg-LaJoie de lire, 2006. Dès 5 ans.

Le Valais, chroniques illustrées

René Arbellay, passionnéd’histoire depuis son enfance,dévoile en un seul volume de888 pages le passé du Valais sousforme de chroniques illustrées(2700 photos). L’ouvrage estconstellé de clins d’œil afin de rendre la chronologie pluscaptivante. Un index alphabétique des personnes, des faits, dessujets, des lieux et des illustrations facilite les recherches.

René Arbellay. Le Valais. Chroniques illustrées de la préhistoire auXXIe siècle. Grône: éditions René Arbellay, 2005. Préface deClaude Roch. www.arbellay.ch

Bleu nuit

Il fait très lourd ce soir, un orage approche, Daniel est seul à lamaison, sa maman est allée au cinéma. Juste avant de partir, ellelui a lu un passage du Petit Prince. Daniel tente de s’endormir,

( Résonances - Mai 2006 37

Article constitutionnel sur l’enseignement

Appel au oui du SER

Le 21 mai prochain, le peuple suisse devra se prononcersur la modification constitutionnelle proposée à la quasi-unanimité par le Parlement dans son arrêté fédéraldu 16 décembre 2005. Actifs au travers de leurassociation romande depuis 1865, les enseignantsromands membres du SER approuvent dans cettemodification constitutionnelle une volontéd’harmonisation, contraignante au besoin, qu’ilsattendent depuis longtemps. Tout en préservant lesprérogatives pédagogiques des régions linguistiques etdes cantons, le SER estime important de se donner lesmoyens de vaincre certaines résistances aux processusd’harmonisation. S’il est persuadé que la Suisse a toutintérêt à conserver un système opérationnel décentraliséau niveau éducatif, le SER (qui a contribué à ce que soitmise en place une plus grande coordination en Suisseromande) plaide pour qu’un espace éducatif d’un hautniveau de qualité et de cohérence couvre l’ensemble duterritoire.

Lire et Ecrire

Nouveau site

Toutes les informations sur les cours Lire et Ecrire pour les adultes en difficulté avec l’écrit se trouvent désormais sur le nouveau site Internet de l’Association. Pour faciliter la lecture, les témoignages etles informations pratiques peuvent être écoutés par unsimple clic de souris. Le site présente également desinformations de base sur l’illettrisme et sur les mesuresde prévention, de sensibilisation et de formationengagées au niveau romand. De nombreux liensconduisent les personnes intéressées vers les sitesd’autres pays francophones. Un centre de documentationavec prêt en ligne est à disposition des chercheurs etacteurs politiques intéressés. Enfin, le site s’adresseégalement à toutes les personnes désireuses de participerde quelque manière que ce soit aux activités del’Association Lire et Ecrire. www.lire-et-ecrire.ch

E n r a c c o u r c i

mais n’y parvient pas... Tout àcoup, le petit garçon entendun vrombissement et estébloui par des phares. Unavion à hélices vient d’atterrirsur son lit. Le pilote lui faitsigne de monter à bord. Et lelecteur de partir dans Vol denuit. Bleu nuit offre unelecture à plusieurs niveaux. Lesthèmes sont la peur de la nuit,la peur d’être seul, le plaisir dela lecture et l’ouverture surdes mondes infinis. Une petiteinitiation à la littérature.

Anita Siefried (textes), HannesBinder (illustrations). Bleunuit. Genève: La joie de lire,2006. Dès 8 ans.www.lajoiedelire.chwww.anitasiegfried.ch

Page 39: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mai 2006

Savoir lire,un défi permanent

Savoir lire, un défi permanent, tel aété le thème du séminaire de l’As-sociation des inspecteurs et direc-teurs de la Suisse romandeet du Tessin (AIDEP).Un défi, certes, car sa-voir lire n’est pas ac-quis d’avance, mêmesi l’apprentissage de lalecture intervient trèstôt dans la scolarité del’élève. Permanent, carla lecture touche tousles aspects de notre vied’enfant, d’adolescentet d’adulte.Des points de vue s’af-frontent: quelle est lameilleure méthode de lecture,quelle influence les nouvelles tech-nologies de la communication ont-elles sur les apprentissages, com-ment lutter contre l’illettrisme, l’il-lettrisme est-il un problème scolaireou social? Tout le monde s’accordetoutefois sur la nécessité de pro-mouvoir la lecture tout au long dela scolarité obligatoire et post-obli-gatoire. Les cantons, s’appuyant notammentsur les résultats de l’enquête PISA,cherchent le meilleur chemin pourque les élèves, donc les adultes dedemain, acquièrent les compéten-

ces nécessaires pour vivre dans unmonde exigeant et changeant. Tousont dès lors fait de cette disciplineune priorité en matière d’instruc-tion. Aussi, par l’engagement de dé-légués à la lecture, par l’élaboration

de plans d’actions spécifi-ques ou encore par lamise à disposition demoyens d’enseignementnouveaux, les cantonsromands accordent-ilsune place essentielle àla lecture.Le séminaire a permisaux inspecteurs et di-recteurs de la Suisseromande et du Tessind’articuler apportsthéoriques et prati-

ques diversifiées. Ces Ac-tes, qui en sont le reflet, doivent en-courager la poursuite, à plus largeéchelle, des réflexions et des échan-ges sur l’apprentissage de la maî-trise de la lecture.

Catherine Huber,présidente de l’AIDEP

Ces Actes rassemblent les proposdes conférenciers (Alain Bentolila,Laurence Rieben et Geneviève deWeck) et les comptes rendus desdiscussions tenues dans les diversateliers sur la littérature jeunesse,les actions autour du livre ou desmédias électroniques pour inciter àla lecture, les démarches visant àsupprimer les échecs scolaires ou àfaire entrer les élèves allophonesen lecture, l’analyse préalable destextes à lire ou encore les nouvellestechnologies et les pratiques d’écri-ture chez les jeunes.

Jacques Weiss (éd.). Savoir lire, undéfi permanent. Actes du séminaire2005. Neuchâtel: IRDP, 2006. Inclusle CD de la conférence publiqued’Alain Bentolila intitulée «Insécu-rité linguistique et destin scolaire».

38 Résonances - Mai 2006 )

Epistémologie des enseignants et procéduresdes élèves en mathsCette recherche avait pour objectifd’étudier les relations entre l’épis-témologie des enseignants, tra-duite dans l’acceptation et la miseen œuvre ou non des nouveauxmoyens de mathématiques, et lesproductions d’élèves en situationde résolution de problème en dya-des. En croisant les traces des élè-ves travaillant sur des problèmespouvant impliquer des démarchesvariées et l’attitude des ensei-gnants dégagées lors d’entretiens,les analyses ont montré un effetdes croyances des enseignantsquant à l’enseignement et à l’ap-prentissage des mathématiques surle travail des élèves. Si cette in-fluence ne se manifeste pas en ter-mes de réussite globale, elle agitsur la variété des stratégies de réso-lution utilisées, la capacité à avan-cer une réponse comme telle et àformuler en mots la démarche ac-complie.

Magali Delémont. L’épistémologiedes enseignants: quel impact sur lesprocédures des élèves en mathéma-tiques? Neuchâtel: IRDP, 2006.

Deux nouvelles parutionsDeux nouvelles parutions(P u b l i c a t i o n s

I R D P

Commandes et pdfDes exemplaires peuvent êtrecommandés à l’adresse suivante:Institut de recherche et de docu-mentation pédagogique, Fbg del’Hôpital 43, case postale 556,2002 Neuchâtel. A signaler queces publications sont égalementdisponibles au format pdf sur lesite IRDP: www.irdp.ch/publicat

E n r a c c o u r c i

Semaine des médias à l’école

Beau succès

La 3e Semaine des médias àl’école, organisée du 20 au 24mars 2006 sur le thème Quellangage pour quelle information,a connu un beau succès. Sur lesite e-media, vous pouvezdécouvrir les «Unes» réaliséespar les classes romandes.www.e-media.ch

Page 40: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mai 2006

Dès sa sortie del’Ecole normale en1994, Mariève Bal-lestraz a enseignépendant huit ans àl’école primaire àGrône, avant de tra-vailler pendant uneannée dans une classeà trois degrés à Verco-rin. Cette expérienceavec un collègue trèsdynamique lui a laisséun fantastique souvenir. Elle a en-suite mis son activité d’enseignanteentre parenthèses, souhaitant con-sacrer du temps à ses enfants. Cetteinterruption momentanée lui a per-mis de s’engager dans l’action, me-née par l’Association Patouch, deprévention de la violence auprès desenfants et des adolescents.

Lutter contre les différentes formesde violence l’intéressait, en raisonde son parcours de vie personnel etprofessionnel. Dans son enfance,elle a en effet été confrontée à unesituation face à laquelle elle et safamille se sont sentis totalementdémunis. Et en tant qu’enseignan-te, elle estime n’avoir pas toujourssu comment se comporter efficace-ment face aux violences constatées.Un événement plus récent a ravivéla douleur qu’elle croyait oubliéeet lui a donné l’envie de réfléchiraux techniques de défense effica-ces, afin d’éviter qu’une situationde violence ne dégénère. Mais quefaire concrètement? Sans trouverde réponse, c’est un peu par hasardqu’on lui a parlé de l’AssociationPatouch. Les modules proposésallant dans l’optique de ce qu’ellerecherchait, elle a rencontré Ber-nard Jaquet et Jean-Luc Cavalera,tous deux à l’origine de Patouch.

Elle a trouvé le pro-gramme bien ficelé,tout en déplorant l’ab-sence de matériel pé-dagogique destinéaux enseignants. C’estpourquoi elle s’estd’abord attelée àcette tâche, assurantparallèlement le se-crétariat de l’Asso-ciation. Depuis peu,

elle a changé de fonction,ayant eu l’envie de devenir forma-trice, tout comme deux autres en-seignantes. Dans les classes, elletrouve positif que les interventionsse fassent en duos homme-femme,les regards étant complémentaires.

Mariève Ballestraz, qu’est-ce quivous motive le plus dans votreactivité au sein de l’associationPatouch?Pour moi, le plus important, c’estd’aller à la rencontre des enfants etde leur proposer des outils concretspour lutter contre toutes les formesd’abus et de violences, autant pourles victimes que pour les agresseurs.Les feedbacks sont gratifiants.

( Résonances - Mai 2006 39

L’organisation de la préventionne devrait-elle pas être mieuxcoordonnée?Tout à fait, on peut imaginer quecette prévention de la violencepourrait être faite en 4e année pri-maire par exemple, de façon à évi-ter que certains élèves aient plu-sieurs fois l’info et d’autres jamais.Le message doit passer, mais ne doitpas être martelé, de façon à ne pasconduire à la banalisation ou à ladéstabilisation. Les collaborationsentre associations devraient égale-ment être renforcées pour amélio-rer l’efficacité du message.

Quels sont vos projets pourl’avenir?Je souhaite continuer à m’investirdans le travail de l’Association,considérant qu’il y a encore beau-coup à faire dans ce domaine. Jepense de plus que pour l’enseignantle dialogue est souvent plus facileavec un autre enseignant plutôtqu’avec un policier. A terme, j’envi-sage également de reprendre l’en-seignement à temps partiel.

Propos recueillis par Nadia Revaz

L’Association en brefPatouch, association romande de prévention dela violence reconnue organisation d’utilité publi-que, a développé un programme de préventionde la violence, destiné aux enfants et aux adoles-cents. Les modules incluent théorie et pratique.Ils abordent entre autres la gestion de la peur,l’affirmation de soi, la définition des limites, ledroit de se défendre, les dangers d’Internet et proposent des techniques simplespour se défendre. Des dossiers pédagogiques accompagnent les modules et,pour les enfants, un petit document pratique, avec des dessins de François Ma-ret, est en préparation. Quant aux parents, ils sont les bienvenus aux séances.Adresse: ch. de la Piscine 10, 1950 Sion, 079 230 62 69, www.patouch.ch.

Mariève Ballestraz: son engagement pour Patouch

Mariève Ballestraz: son engagement pour Patouch

(R e n c o n t r e

Page 41: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mai 2006

40 Résonances - Mai 2006 )

Quelles nouveautés pour notre ins-titution suite à l’entrée en vigueurdu 3e et dernier paquet de la 1re ré-vision LPP?

La 1re révision LPP a été menée àterme avec l’introduction au 1er jan-vier 2006 des dispositions relativesaux aspects fiscaux du deuxième pi-lier. Ces modifications ont fait l’ob-jet d’analyses au sein de la Commis-sion de gestion qui s’est penchéecourant 2005 sur les modificationsà apporter aux statuts de la Caissefinalement élaborées dans lenouvel avenant n° 5. La direc-tion de la Caisse présentera ceschangements à l’Assemblée desdélégués lors de sa prochaineséance ordinaire, soit le mercredi14 juin 2006 pour information etapprobation.

Quels sont les principaux change-ments prévus?

Informations lors de l’entrée enservice: dorénavant, tout nouvelassuré devra fournir à la Caisse desinformations écrites concernant sesavoirs sous forme de 3e pilier 3a etd’avoirs de libre passage, ceci es-sentiellement pour des raisons fis-cales liées aux rachats possiblesd’années de sociétariat. Une per-sonne assurée disposant d’avoirsdu deuxième pilier sur un comptede libre passage ne peut pas forcé-ment procéder à un rachat et si-

multanément faire valoir les dé-ductions fiscales y relatives.

Les assurés revenant de l’étrangerdevront également indiquer à laCaisse la date de leur arrivée enSuisse. Si ces assurés n’ont jamaisété affiliés à une Caisse de pensionsen Suisse auparavant, la somme derachat ne pourra pas dépasser pen-dant les 5 années qui suivent leurentrée dans la Caisse, 20% dutraitement assuré.

Versementen capital lors de la

retraite ou pour un encouragementà la propriété: dans le cadre de ra-chats effectués par l’assuré soit sousforme d’apport de libre passage,soit sous forme de rachat volon-taire, il n’est désormais plus possiblede recevoir des prestations de re-traite ou d’encouragement à la pro-priété sous forme de capital avantl’échéance d’un délai de 3 ans.

Les assurés ayant effectué des re-traits pour l’encouragement à lapropriété ne peuvent plus procéderà des rachats d’années ou d’activitémanquantes tant et aussi long-temps que les versements anticipésn’auront pas été remboursés. Cettemodification légale a des répercus-sions importantes au niveau fiscalpuisque l’assuré qui rembourse unversement anticipé obtient le rem-boursement des impôts versés lorsdu retrait du capital, alors que celui

qui procède à un rachat volontairepeut déduire le montant de son re-venu imposable.

Les rachats effectués en cas de di-vorce ne sont pas soumis à limita-tion et échappent à ces contraintes.

Retraite anticipée: âge minimalLa nouvelle OPP2 fixe à 58 ansl’âge minimal auquel les institu-tions de prévoyance peuvent pré-voir des prestations de retraite an-ticipée. Si elle est applicable depuisle 1er janvier 2006, cette règle estassortie d’une disposition transi-toire selon laquelle les institutionsde prévoyance peuvent laissersubsister pendant 5 ans les possi-bilités de retraite anticipée an-térieures à 58 ans pour les assu-rés présents dans l’effectif au

31.12.2005. La Commission de ges-tion a décidé pour notre Caisse demaintenir les statuts actuels telsquels jusqu’au 31.12.2010 au plustard, mais d’insister sur le faitqu’entre 55 et 57 ans, elle accordece droit aux assurés si des circons-tances spéciales le justifient.

Présentation des comptes: les comp-tes 2005 de la Caisse seront pour lapremière fois présentés selon lanouvelle norme comptable RPC26.Cette norme a principalement pourbut d’exprimer clairement la situa-tion financière réelle de la Caisse.

Finalement, la Caisse a renoncé pourl’instant à proposer davantage deflexibilisation et d’individualisationà ses assurés. Les raisons de cettedécision sont étroitement liées auxfutures modifications statutairesque la Caisse sera amenée à fairesuite aux mesures d’assainissementdiscutées aujourd’hui devant le Par-lement.

CRPE et révision LPPCRPE et révision LPPPatrice Vernier

( C R P E

Pour plus d’infosSi vous souhaitez obtenir davan-tage d’informations à ce sujet,nous vous suggérons de prendredirectement contact avec les col-laborateurs de la Caisse qui vousfourniront très volontiers desrenseignements personnalisés.

Page 42: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mai 2006

( Résonances - Mai 2006 41

Assurer une formation solide et dequalité aux enseignants est une despriorités du Département. A côtédes formations initiales ou complé-mentaires, la formation continuedu personnel enseignant permetde réaliser cet objectif tant sur lecourt que le long terme. Ses domai-nes d’action prennent des formesdiverses, comme l’illustre le schémaci-dessus.

Parmi les divers champs de l’offreproposée et concernant plus particu-lièrement la scolarité obligatoire, lesformations catalogue ou recyclageconstituent, pour l’instant, la partmajeure. On y relève, pour l’été2005 et l’année scolaire 2005/06,2182 participants dans le Valais ro-mand et 1782 dans le Haut-Valais.Chaque personne inscrite l’est pourdeux cours en moyenne. Pour le Va-lais romand, les statistiques indi-quent que plus de la moitié des en-seignants de l’école enfantine et pri-

maire ont suivi une formation conti-nue catalogue ou recyclage, mise surpied par le canton en 2005/06 et ceen dehors de leur temps habituel de

présence en classe (28% durant l’étéet 72% durant l’année scolaire). Laparticipation des enseignants du COapproche les 40% (38%).

Formation continue:les enseignants s’engagent

Formation continue:les enseignants s’engagent

(L e c h i f f r e

d u m o i s

Participation à la formation continue selon les catégories d’enseignants,Valais romand, 2005/06

Sources:HEP-Vs etDECS/SFT

Formation continuemodulaire

Formation continueinscrite dans la durée,dans un domainespécifique, dont lescontenus peuventêtre créés spéciale-ment ou faire partied’une offre existante.Débouche sur unecertification.

Recyclage

Cours (partiel-lement ouentièrementobligatoire) liéà l’introductiond’un nouveaumoyen d’en-seignement,d’une nouvelleméthode…

Formationindividuelle

Subventionnementde cours organiséspar d’autresinstitutions(CPS/WBZ,OFFT/BBT,EPCH/SWCH…) etde séjours àl’étranger (langues2 et 3).

Formation enétablissement

Offre «surmesure» ousubventionne-ment,répondantspécifiquementà la demanded’une école,d’un grouped’enseignants.

Formation autre

Cours missur pied enfonction de besoinsoud’opportu-nités parti-culières(horscatalogue).

Formationcatalogue

Offre généralecouvrant les be-soins communs àl’ensemble desenseignants,principalementde la scolaritéobligatoire (étéet annéescolaire).

Formation initiale Introduction à la profession Formation continue Formation complémentaire

Page 43: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mai 2006

Durant l’automne 2005, les inspec-teurs ont concentré leurs visites surl’observation des cours d’orienta-tion et des cours à option nouvelle-ment introduits en 3CO, selon lecadre défini ci-dessous:

Objectifs des visitesObserver l’application des direc-tives du 21 janvier 2005 et les for-mes d’organisation de ces orien-tations et options.Contrôler l’utilisation des plansd’études / des ressources (moyensd’enseignement) mis à disposi-tion pour les branches d’orienta-tion.Recueillir des données dans le butd’apporter éventuellement cer-taines modifications pour l’annéescolaire 2006-2007.Transmettre un rapport au Ser-vice de l’enseignement à ce sujet.

Champ d’observation

Visites et entretiens dans tousles CO (enseignants – directions).Cours d’orientation: une dizainede classes par inspecteur dont 3(orientation maturité et diplô-me) et 5 (orientation apprentis-sage) / au moins une par disci-pline «grille-horaire».Options: 5 cours à observer, auminimum 1 par CO.

ModalitésVisites annoncées.Entretiens avec les enseignants +directions.Questionnaire pour élèves (op-tions).

Cours d’orientation et coursà optionRemarques générales

La mise en application de la grillehoraire de 3CO n’a pas posé de pro-blèmes insurmontables. Tous les COont pu organiser les cours d’orienta-tion et les cours à option.

On relèvera que certains CO n’ontpas pu effectuer les regroupementsd’heures souhaités en raison des

42 Résonances - Mai 2006 )

contraintes horaires ou des con-traintes matérielles rencontrées.

Cours d’orientationQuelques données statistiquescf. tableau ci-dessous

Constats

Le but des orientations n’a pastoujours été bien compris. L’en-seignement ne se différencie pasde celui dispensé dans les coursde base. L’entrée s’est faite parles savoirs et non par les compé-tences. Bien que les groupes soient hé-térogènes, les enseignants diffé-rencient peu leur approche.La dotation 1 h/hebdomadairene donne pas satisfaction. Lesenseignants relèvent le manquede cohérence entre les inten-tions, les plans d’études et la do-tation horaire. Ils ont le senti-ment de faire du saupoudrageet de devoir dispenser un ensei-gnement frontal au lieu de privi-légier la participation active desélèves.Le cours d’EDC ne donne pas sa-tisfaction: ce cours couplé à uneautre branche d’enseignementpose les problèmes suivants:

Orientations et options en 3CO: rapport des inspecteurs

Orientations et options en 3CO: rapport des inspecteurs

Quelques données statistiques sur les cours d’orientation

A. Pourcentage moyen d’élèves en orientation «diplômes et maturité professionnelle» 38%

B. Effectif moyen des groupes d’élèves en orientation «diplômes et maturité professionnelle» 18.1

C. Effectif moyen des groupes d’élèves en orientation «apprentissages» 17.6

D. Pourcentage des CO ayant organisé les orientations en «cours-blocs» 23%

E. Pourcentage des CO ayant organisé les orientations en alternance par semestre 14%

Orientations et options en3CO: Rapport de la Commission permanentedes inspecteurs – annéescolaire 2005/2006.

Page 44: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mai 2006

- connaissance insuffisante desélèves par les enseignants qui,dans la plupart des cas, ne ren-contrent les élèves qu’une foispar semaine;

- difficulté d’évaluer si les pro-jets des élèves sont réalistes etsi les conditions sont rempliespour accéder aux formationssubséquentes, vu que les en-seignants ne connaissent passuffisamment la situation sco-laire des élèves;

- manque de clarté du rôledu titulaire dans l’orientationdes élèves: les parents rencon-trent les titulaires et abordentles questions liées à l’orienta-tion alors que c’est un autreenseignant qui assure le coursEDC.

Les plans d’études sont connusdes enseignants. Ils sont généra-lement appréciés, même si par-fois ils sont jugés ambitieux.Les ressources mises à disposi-tion des enseignants sont diver-sement appréciées et utilisées:- en mathématiques, le corpus

d’exercices donne satisfaction,mais les enseignants ne l’uti-lisent pas toujours à bon es-cient;

- en français, les documents misà disposition ne donnent géné-ralement pas satisfaction soitpar leur qualité, soit parce quel’approche proposée pour l’en-seignement de la lecture estnouvelle pour les enseignants;

- en histoire, géographie, civis-

me, les enseignants ont bienaccueilli le vade mecum mis àleur disposition.

Cours à optionRemarques générales

Lors des visites, les inspecteursont découvert une grande diver-sité de cours. La plupart des enseignants sontentrés dans la démarche de pro-jet. Ces cours demandent un grandtravail de préparation pour lesenseignants qui doivent cons-truire entièrement leur projettout en tenant compte des pro-positions des élèves.L’introduction d’une évaluationnon chiffrée se passe bien, - les élèves apprécient l’absence

de notes pour ces cours; ils sesentent moins stressés;

- les enseignants consultés nesont pas gênés par l’absenced’évaluation chiffrée.

Quelques données statistiquescf. tableau ci-dessus

Constats

Ces cours impliquent des con-traintes d’organisation imposéespar la disponibilité des salles,raison pour laquelle il n’a pastoujours été possible d’organiserces options sur une demi-jour-née.

( Résonances - Mai 2006 43

Les cours à option amènent gé-néralement une plus-value pourles élèves:- renforcement de compétences- développement de l’autono-

mie- contribution à une éducation

citoyenne- amélioration du climat de tra-

vail- satisfaction d’avoir moins de

stress dans ces cours.

Conclusion

Suite aux observations faites, leService de l’enseignement a pris lesoptions suivantes:

ne pas retoucher la grille horairede 3e année;revoir la gestion des périodesd’EDC et permettre aux établis-sements de mettre en placed’autres formes d’organisationde ce cours;encourager les directions à re-grouper des disciplines qui n’ontqu’une heure à la grille horaire;réaffirmer le rôle des options,laissées à un certain choix desélèves;veiller à ce que tous les ensei-gnants favorisent l’enseignementpar projet dans les options;veiller à ce que les branchesd’orientation remplissent bienleur rôle, à savoir approfondirles connaissances des élèves etaméliorer leurs compétences.

Les inspecteurs du Valais romand

Quelques données statistiques sur les cours à option

A. Effectif moyen des groupes à option 15.3

B. Pourcentage des CO ayant regroupé les 3 périodes sur un demi-jour 63%

C. Pourcentage des CO ayant organisé des cours-blocs de 2 périodes 47%

C. Pourcentage des CO ayant organisé des cours-blocs de 3 périodes 24%

D. Pourcentage des CO ayant pu respecter les choix des élèves 41%

E. Qui propose les options? La direction 9%

Les enseignants 54.5%

En partenariat 36.5%

Page 45: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mai 2006

L’appui pédagogique intégré (API)se définit comme une mesure d’aideaux élèves en difficulté qui fréquen-tent l’école ordinaire. Il a été intro-duit dans notre canton dès le milieudes années 1980. L’enseignant d’APIse met à la disposition de l’ensei-gnant titulaire pour une aide glo-bale permettant de répondre auxbesoins de tous les élèves, notam-ment par des échanges, des inter-ventions en classe ou encore des ai-des spécifiques aux élèves en diffi-culté. Dans notre canton, à la volonté in-tégrative marquée, cette mesure sedonne des ambitions importantes:permettre à chaque élève de trou-ver sa place dans le système ordi-naire, notamment par le développe-ment de la différenciation et limiterl’exclusion scolaire par le placementdans des classes spéciales.Après environ 20 ans de cette prati-que, le Département de l’éducation,de la culture et du sport s’est inter-rogé sur la pertinence de cette me-

sure au regard de ses objectifs, maiségalement du degré de satisfactiondes partenaires. Il a donc confié uneétude à une équipe composée deprofessionnels de l’Unité de recher-che du Service de la formation ter-tiaire et de la Haute Ecole pédago-gique du Valais.

La recherche Les objectifs généraux de la recher-che ont porté sur:

l’utilité de la mesure d’API, sonefficacité en relation avec les ob-jectifs légaux;la satisfaction des partenaires.

Dans ce but, la recherche a consistéà analyser l’influence de l’introduc-

44 Résonances - Mai 2006 )

tion de la mesure d’API sur l’orga-nisation des structures de l’ensei-gnement spécialisé, ainsi que leparcours scolaire des enfants ayantbénéficié de l’API. Parallèlement, la satisfaction despartenaires a été évaluée au tra-vers de questionnaires transmis auxtitulaires de classe, aux élèves bé-néficiant de l’appui, à leurs parentset aux maître-sse-s d’appui eux-mê-mes.

Premier volet: l’efficacité dela mesurePremier constat: alors que le nom-bre d’élèves valaisans scolarisésdans des structures régulières aug-mente légèrement entre 1993/94et 2004/05, le nombre d’enfantsplacés dans les classes spécialiséesconnaît une baisse constante de-puis dix ans.

Cette évolution est essentiellementdue à la forte diminution des effec-

Recherche sur l’utilité etl’efficacité de la mesure d’API

Recherche sur l’utilité etl’efficacité de la mesure d’API

La mesure de l’appuipédagogique intégré(API) donne satisfaction.

Page 46: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mai 2006

tifs dans les classes d’observation etdans les classes à effectif réduit(Valais romand). Par contre, la distribution de l’en-seignement spécialisé dans le can-ton n’a pas changé en dix ans: leseffectifs les plus nombreux se trou-vent toujours dans les classes d’ob-servation qui représentent environ40% des effectifs de l’enseigne-ment spécialisé cantonal. L’API peut s’adresser à la même po-pulation d’élèves que les classes àeffectif réduit et les classes d’obser-vation. Comme cette mesure s’estfortement développée dans la par-tie romande du canton (cf. graphi-que), les chercheurs émettent l’hy-pothèse que les élèves du Valais ro-mand en difficulté ont été intégrés,de façon croissante, dans les struc-tures régulières. Cela semble êtremoins marqué dans la partie germa-nophone du canton, qui a enregis-tré une baisse des effectifs scolarisésdans les structures «régulières».

L’analyse statistique portant surl’évolution des structures de l’en-seignement spécialisé et de l’APIreprésente un aspect de la recher-che. Elle ne permet toutefois pasde tirer de conclusion définitive surl’impact de l’API sur les structuresde l’enseignement spécialisé. Cetaspect nécessite encore une ana-lyse approfondie des signalementsainsi qu’un inventaire des diffé-

rents facteurs explicatifs de l’évolu-tion constatée.

Si l’on désire connaître l’impact réelde l’API sur l’efficacité de la prise encharge des élèves en difficulté, il estnécessaire de réaliser une étudelongitudinale du parcours d’élèvesayant bénéficié de l’appui. Ce voletde l’étude, initialement prévu, n’apu être réalisé, faute de disposerdes données fiables sur les élèvesconcernés par la mesure. Cette ana-lyse pourrait constituer un prolon-gement de l’étude et devrait procé-der, dans un premier temps, à un re-cueil systématique d’informationsrelatives à cette population d’élè-

( Résonances - Mai 2006 45

ves. Dans un deuxième temps, unéchantillon des élèves recensés fe-rait l’objet d’une analyse portantsur des aspects tant quantitatifs quequalitatifs.

Deuxième volet: utilité de la mesure et satisfactiondes partenaires Sur un plan opérationnel, l’API estau service des différents partenai-res de l’école. Les chercheurs sesont donc intéressés, par l’intermé-diaire d’un questionnaire, à l’expé-rience vécue des usagers de la me-sure API, c’est-à-dire les élèves, lesenseignants et les parents.

Modalités de l’API

Où? - dans la salle d’appui

Qui? - en groupe d’élèves

A quelle fréquence? - en moyenne 2 fois par semaine

Pour quels motifs? - difficultés dans une branche scolaire (pour chaque catégorie d’usagers)- difficultés de méthodes de travail et difficultés de concentration (pour les ti-

tulaires et les enseignants d’appui)

Qu’est-ce qu’on y travaille? - apprendre des méthodes de travail plus efficaces- répéter des notions vues en classe (pour les parents et les élèves)- réaliser des activités différentes de celles faites en classe (pour les titulaires et

les enseignants d’appui)- il ne s’agit pas d’un rattrapage de ce qui n’a pas été réalisé en classe (pour

tous les usagers)

Page 47: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mai 2006

Fort taux de satisfaction des usa-gersLes résultats de la recherche mon-trent que chacune des quatre caté-gories d’usagers interrogés – élèves,parents, titulaires et enseignantsd’appui – a manifesté un indice desatisfaction élevé quant à la mesured’API. Plus de 90% de répondantsont répondu être assez satisfaits outout à fait satisfaits de la mesure.

Implication de l’élève et tempsaccordé à la mesure Au-delà de ce taux de satisfactionélevé, la question a porté sur les

pistes d’améliorations à envisager. Un point qui ressort directement duquestionnaire est lié à l’implicationdes élèves dans la démarche: prèsd’un tiers des élèves disent ne pasavoir été consultés lors de la prisede décision de la mesure d’API.Un autre aspect concerne le tempsrestreint accordé pour la prise encharge en appui. Il fait l’objet denombreuses remarques dans lespropositions d’amélioration de lamesure d’API de la part des titulai-res et des enseignants d’appui,mais également parfois des élèvesou des parents.

46 Résonances - Mai 2006 )

Organisation et modalités del’API: les principales tendances Une deuxième question de recher-che visait à déterminer commentest organisée en général cette me-sure et quelles sont les modalitésqui favoriseraient la satisfaction deceux qui en bénéficient.Il a été dégagé une forme de «ten-dance» de l’API (en précisant que lequestionnaire ciblait plus particuliè-rement les prises en charge spécifi-ques d’élèves en difficulté plutôtque d’autres formes de collabora-tion ou d’intervention des ensei-gnants d’appui - cf. tableau p. 45).

La collaboration entre les partenai-res est relevée à plusieurs reprisespar les titulaires et les enseignantsd’appui comme facteur prioritairecontribuant à la réussite de la me-sure. Elle prend essentiellement laforme de rencontres, entre titulai-res, enseignants d’appui et parents.

Vers un renforcement de la dif-férenciation?La troisième question de recherchevisait enfin à évaluer si la mesureAPI a contribué à développer unepédagogie permettant au titulairede la classe ordinaire de répondreaux besoins de tous les élèves.Plus de 60% des titulaires estimentque la mesure de l’API contribue àmodifier partiellement leur prati-que, surtout par une meilleureconnaissance des difficultés quepeuvent rencontrer les élèves. Deleur côté, plus de 80% des ensei-gnants d’appui estiment avoir par-tiellement une influence sur la pra-tique des titulaires.

Conclusion La recherche1 a permis de dégagerdes constats réjouissants concernantl’appréciation que font les partenai-res concernés par la mesure d’API.Pertinente et utile au niveau de lasatisfaction des partenaires et despropositions d’amélioration, l’étuden’a cependant pas réussi à rendreplus transparents les parcours indivi-duels des élèves en particulier. Ainsi,il n’a pas été possible d’évaluer l’im-

Des propositionsLe fort taux de satisfaction exprimé s’assortit de nombreuses propositions dela part des usagers interrogés. Les résultats de l’ensemble de la recherche per-mettent de formuler, notamment, les propositions suivantes:

Proposition 1Maintenir la mesure d’appui pédagogique intégré dans l’ensemble du cantonpour le travail visant l’objectif spécifique de l’appui tel que défini par l’Officede l’enseignement spécialisé (OES): «Venir en aide aux enfants ayant des be-soins particuliers» (DECS/OES, 1997).Le degré très élevé de satisfaction de tous les partenaires interrogés encou-rage à poursuivre le travail de l’enseignant d’appui dans ses tâches directe-ment en lien avec l’aide à l’enfant en difficulté.

Proposition 2Développer des mesures permettant de tendre vers l’objectif général de l’ap-pui, tel que défini par l’OES: «Introduire au sein de la classe ordinaire une pé-dagogie permettant à l’enseignant titulaire de s’occuper de tous les élèves parle développement d’une pédagogie de la différenciation» (DECS/OES, 1997).La recherche montre que l’objectif spécifique - qui est de «venir en aide auxenfants ayant des besoins particuliers» - est prioritaire pour tous les partenai-res interrogés. L’objectif général, tel que défini par l’OES, semble donc êtrepassé au second plan. L’objectif général de l’appui devrait par conséquentêtre poursuivi, en parallèle des pratiques tendant vers l’objectif spécifique.

Proposition 2.1Pour réaliser l’objectif général (proposition 2), il s’agit de favoriser le rôle del’enseignant d’appui en tant que personne ressource dans les centres scolairesoù il travaille.Celui-ci devrait consacrer une partie de ses heures de travail au développe-ment de projets d’école qui permettent d’envisager une meilleure prise encompte des différences à l’intérieur de la classe.

Proposition 3Impliquer davantage l’élève, dès le début de la procédure de signalement.Les résultats de la recherche montrent que l’élève n’est pas toujours informéclairement des enjeux de l’API et des objectifs poursuivis; cet aspect doit doncêtre renforcé.

Page 48: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mai 2006

pact de l’appui par rapport à d’au-tres formes de soutien disponibleset l’efficacité réelle des structuresd’appui mises en place dans le can-ton n’a dès lors pas pu été démon-trée clairement.Toutefois, il ressort que la diminu-tion des placements vers les classesde l’enseignement spécialisé mon-tre une plus grande prise en comptedes différences dans les classes ordi-naires, notamment par l’introduc-tion de l’appui pédagogique et l’ac-tion des titulaires.Le canton du Valais ne dispose pasencore d’un système de recueil dedonnées à même de fournir les ren-seignements nécessaires et d’assu-rer ainsi les conditions d’un pilo-tage de la politique d’intégrationdes enfants présentant des besoins

Afin de répondre aux interrogations des enseignants et àleur demande d’aide pédagogique, une personne res-source pour les enfants à haut potentiel a été mandatéepar le DECS (cf. Résonances, numéro décembre 2005). Lesenseignant-e-s ont la possibilité de contacter directementDoris Perrodin-Carlen pour toute question relative à cesenfants.

Les tâches de l’enseignant-e ressource pour les en-fants à haut potentiel sont les suivantes:

auprès des enseignantes et enseignantsInformer, sensibiliser, conseiller et soutenir les ensei-gnants pour toutes les questions relatives à la scolarisa-tion des jeunes à haut potentiel.Soutenir l’enseignant titulaire dans l’élaboration d’unprojet pédagogique, en tenant compte des ressourcesde l’enseignant et du contexte de la classe (différencia-tion, accélération, enrichissement).

auprès des élèves à haut potentielObserver les élèves à haut potentiel, en accord avec lesparents et l’enseignant titulaire (supervision dans laclasse, observation dans les situations particulières, éva-luation des points forts et faibles, prise en compte desintérêts et des activités hors classe, tels les loisirs…).

auprès des parents et desinstances spécialisées

Collaborer avec les parentset les instances spécialisées,en accord avec l’enseignanttitulaire.Proposer aux parents, en accord avec l’enseignant titu-laire et les instances spécialisées, des activités hors classe(école de musique, sport, association de jeunes, loisirsadaptés, thérapies spécialisées…) favorables au déve-loppement des enfants à haut potentiel.

Information, sensibilisationInformer les enseignants et les autorités scolaire, selonleur demande, sur les possibilités d’encouragement etles besoins particuliers des élèves à haut potentiel intel-lectuel.

Formation personnelleSe perfectionner régulièrement dans le domaine del’encadrement des enfants et des adolescents à haut po-tentiel intellectuel (cours – séminaire – lecture).

CoordonnéesDoris Perrodin-Carlen - 079 560 89 [email protected]

( Résonances - Mai 2006 47

particuliers. Un des enseignementsde la recherche appelle au déve-loppement d’un tel outil.

Et la suite…Actuellement la recherche se pour-suit en s’intéressant au degré de sa-tisfaction d’autres partenaires con-cernés par la mesure, en particulierles autorités scolaires communaleset cantonales.Une phase de présentation pluslarge de la recherche est prévue cetautomne, sous forme de conféren-ces et de diffusion du rapport derecherche par internet.

Auteurs de l’article: Isabelle Bétrisey et Pierre Vianin, HEP

Olivier Delévaux, OES

Références bibliographiques

DECS/OES (1997) L’appui pédagogiqueintégré - Présentation du concept, Sion:DECS/OES.

Theytaz P. (1987) Une école de la réussitepar l’appui pédagogique. Lucerne: SPC.

Vianin P. (2001) Contre l’échec scolaire –L’appui pédagogique à l’enfant en dif-ficulté d’apprentissage. Bruxelles: DeBoeck.

Note

1 Le rapport final est disponible auprèsdu DECS. Il peut également être télé-chargé au format pdf:www.vs.ch/sft >Les domaines du SFT > Recherche sur lesystème de formation ou www.vs.ch/enseignement > rubriques pour les au-torités scolaires communales > dossiersmis en consultation.

Personne ressource pour lesenfants à haut potentiel

Personne ressource pour lesenfants à haut potentiel

Page 49: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mai 2006

48 Résonances - Mai 2006 )

Année 2002/2003N° 5 janvier Autour des activités

N° 6 février L’école de demain

N° 7 mars L’espace-temps de l’école

N° 8 avrilEcrire dans toutes les matières

N° 9 maiLes écoles de niveau tertiaire

N° 10 juinLe parler des jeunes

Année 2003/2004N° 1 septembre Le rapport au savoir

N° 2 octobre Le niveau baisse: mythe ou réalité?

N° 3 novembre Les tendances pédagogiques

N° 4 décembre Le climat de l’école

N° 5 janvierLes frontières de l’école

N° 6 févrierLa coopération

N° 7 marsLe secondaire II

N° 8 avrilRevues en revue

N° 9 mai Enseignement du français

N° 10 juinLa récré en action

Année 2004/2005N° 1 septembre L’organisation de la classe

N° 2 octobre60 ans d’orientation

N° 3 novembreLe vocabulaire

N° 4 décembreEnseignant-e secondaire

N° 5 févrierICT: vers l’intégration

N° 6 marsLes coordinations

N° 7 avrilDialogue chercheurs-enseignants

N° 8 maiSciences par l’expérience

N° 9 juinL’égalité des chances

Année 2005/2006N° 1 septembre Piloter, motiver

N° 2 octobre Argumenter

N° 3 novembre Les enjeux de l’évaluation

N° 4 décembre-janvier Transition école-apprentissage

N° 5 févrierEffort/plaisir d’apprendre

N° 6 marsL’ennui à l’école

N° 7 avrilD’une transition à l’autre

Les abonnements peuvent se faire:

par courriel: [email protected]

par tél.: 027 606 41 52

par courrier: DECS-SFT, Résonances,rue de Conthey 19, CP 478,1951 Sion.

Pour les enseignants, merci de mentionner l’établisse-ment et le degré d’enseignement dans lequel vous tra-vaillez.

S’abonnerS’abonnerE n r a c c o u r c i

Les dossiers de RésonancesLes dossiers de Résonances

La Classe

Le point sur la dyslexieLe mensuel pratique des instituteurs et des professeurs des écoles présente un projet d’écoles sur le thème de l’environnement. Quant au dossier, il fait le point sur la dyslexie. Et bien sûr, comme dans chaque numéro,toute l’actualité scolaire… www.laclasse.fr

«La citation du moisA s'informer de tout, on ne saitjamais rien.

Alain, extrait desPropos sur l’éducation