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(DEMOCRATIE A L’ENVERS / p. 6) (LIRE / p. 13) POUR UNE VRAIE DEMOCRATIE Un pouvoir à genoux devant le veau d’or Haïti en Marche, édition du 13 au 19 Mars 2019 Vol XXXIII Nº 09 ANALYSE DE CONJONCTURE Rien ne bouge et pourtant ... Justice L’ancien député Jean Fénel Tanis arrêté pour trafic de drogue Washington a-t-il un plan pour Haïti ? (DROGUE / p. 3) L’Uruguay demande à l’OEA d’aider à activer le dialogue en Haïti Haïti à nouveau dans un cordon sanitaire ressemblent au contraire, par leur dureté, leur attitude extrême, leur jusqu’auboutisme à des mesures de représailles. C’est toute l’industrie hôtelière et touristique du pays qui est réduite à néant PORT-AU-PRINCE, 7 Mars – On n’est plus dans le cadre de mesures adoptées par la communauté internationale en cas de menaces éventuelles contre leurs citoyens à l’occasion de troubles politiques ou civils dans un pays étranger, les décisions que viennent de prendre les gouvernements occidentaux (Etats-Unis, Canada et certains membres de l’Union européenne) (HUMANITAIRE ? / p. 7) Ancien député élu arrêté pour trafic de drogue la main dans le sac Le président Jovenel Moïse recevant le Sous-secrétaire d’Etat américain aux affaires politiques David Hale accompagné de Mme l’Ambassadeur des USA en Haïti Michele Sison Des barricades enflammées qui ont coupé pendant deux semaines Haïti du reste du monde (USA-HAITI / p. 5) HPN - Alors que sa Nissan Patrol, à bord de laquelle se trouvaient également deux autres personnes, dont un Jamaïcain, prenait la direction de la frontière à destination de la République PORT-AU-PRINCE, 8 Mars – La pire des choses est la complicité du pouvoir et de l’argent. Alors que le rôle du pouvoir en est plutôt un d’arbitre. PORT-AU- PRINCE, 6 Mars – C’est Washington qui gouverne aujourd’hui en Haïti. Plus que jamais. A part pendant l’Occupation américaine (1915-1934). En effet c’est par décision de l’Ambassade des Etats-Unis, puis approuvée par le Département d’Etat américain qui envoyait un délégué vendredi dernier (1 er mars) à Port-au-Prince en la personne du Sous-secrétaire d’Etat aux affaires politiques David Hale, que le président d’Haïti Jovenel Moïse n’a pas été renversé ces dernières semaines. D’autre part, dès que les Américains ont (CONJONCTURE / p. 4) PORT-AU-PRINCE, 10 Mars – La balle est à nouveau aux pieds du pouvoir en place. D’un côté grâce au support du gouvernement américain. De l’autre aux faiblesses d’une opposition trop divisée. Quant aux problèmes économiques qui se sont révélés la vraie cause de la crise, le Fonds monétaire

Rien ne bouge et pourtant - University of Floridaufdcimages.uflib.ufl.edu/UF/00/09/88/09/00861/03-13-2019.pdf · Un audit complet de la Csc/ca, sur ce dossier, est attendu en avril

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(DEMOCRATIE A L’ENVERS / p. 6)

(LIRE / p. 13)

POUR UNE VRAIEDEMOCRATIEUn pouvoir

à genoux devant le veau d’or

Haïti en Marche, édition du 13 au 19 Mars 2019 • Vol XXXIII • Nº 09

ANALYSE DE CONJONCTURERien ne bouge et pourtant ...

Justice L’ancien député Jean Fénel Tanis

arrêté pour trafic de drogue

Washington a-t-il un plan pour Haïti ?

(DROGUE / p. 3)

L’Uruguay demande à

l’OEA d’aider à activer

le dialogue en Haïti

Haïti à nouveau dans un cordon sanitaire

ressemblent au contraire, par leur dureté, leur attitude extrême, leur jusqu’auboutisme à des mesures de représailles.

C’est toute l’industrie hôtelière et touristique du pays qui est réduite à néant

PORT-AU-PRINCE, 7 Mars – On n’est plus dans le cadre de mesures adoptées par la communauté internationale en cas de menaces éventuelles contre leurs citoyens à l’occasion de troubles politiques ou civils dans un pays étranger, les décisions que viennent de prendre les gouvernements occidentaux (Etats-Unis, Canada et certains membres de l’Union européenne) (HUMANITAIRE ? / p. 7)

Ancien député élu arrêté pour trafic de drogue la main dans le sac

Le président Jovenel Moïse recevant le Sous-secrétaire d’Etat américain aux affaires politiques David Hale accompagné de Mme l’Ambassadeur des USA en Haïti Michele Sison

Des barricades enflammées qui ont coupé pendant deux semaines Haïti du reste du monde

(USA-HAITI / p. 5)

HPN - Alors que sa Nissan Patrol, à bord de laquelle se trouvaient également deux autres personnes, dont un Jamaïcain, prenait la direction de la frontière à destination de la République

PORT-AU-PRINCE, 8 Mars – La pire des choses est la complicité du pouvoir et de l’argent.

Alors que le rôle du pouvoir en est plutôt un d’arbitre.

P O R T - A U -PRINCE, 6 Mars – C’est Washington qui gouverne aujourd’hui en Haïti. Plus que jamais. A part pendant l’Occupation américaine (1915-1934).

En effet c’est par décision de l’Ambassade des Etats-Unis, puis approuvée par le Département d’Etat américain qui envoyait un délégué vendredi dernier (1er mars) à Port-au-Prince en la personne du Sous-secrétaire d’Etat aux affaires politiques David Hale, que le président d’Haïti Jovenel Moïse n’a pas été renversé ces dernières semaines.

D’autre part, dès que les Américains ont

(CONJONCTURE / p. 4)

PORT-AU-PRINCE, 10 Mars – La balle est à nouveau aux pieds du pouvoir en place.

D’un côté grâce au support du gouvernement américain.

De l’autre aux faiblesses d’une opposition trop

divisée.Quant aux problèmes économiques qui se sont

révélés la vraie cause de la crise, le Fonds monétaire

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Page 2 Mercredi 13 Mars 2019Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 09

Haïti en MarchePort-au-Prince

100 Avenue Lamartinière (Bois Verna) • Tel.: 2245-1910, Fax 2221-1323

Miami173 NW 94th Street, Miami, Florida 33150

Tel. 305 754-0705 / 754-7543 • Fax 305 756-0979

New York (914 358-7559) • Boston (508 941-6897) • Montréal (514 337-1286)

email : [email protected][email protected] : www.haitienmarche.com

Library of Congress # ISSN 1064 - 3896

Printed by Southeast Offset : (305) 623-7788

EN PLUS... / EN BREF...

(EN BREF / P. 14)

(MEMOIRE / P. 12)

ModeUne styliste d’origine haïtienne fait fureur

en Italie

(MODE / p. 12)

La styliste Stella Jean Novarino avance en conquérante sur le marché de la mode en Italie. L’hebdomadaire allemand Stern (1) nous parle du travail haut en couleur de cette haïtiano-italienne, de sa vie et de ses rêves. L’histoire d’une réussite qui mérite d’être contée en ces temps troublés.

Sur le site de la styliste, on affirme qu’elle est fascinée par l’esthétique de Georgio De Chirico (3), un artiste italien d’origine grecque qui, avant la Seconde Guerre mondiale, avait fondé le Mouvement de

La mémoire au service des luttes

(Rit) Green est cuisinière et son père, Ben Ross, supervise le travail du bois. Le couple eut neuf enfants, cinq filles et quatre garçons. D’après la tradition, la grand-mère maternelle, Modesty, est arrivée aux États-Unis sur un bateau négrier. Elle serait

Football-Concacaf : Haïti affrontera Cuba au Stade Sylvio Cator, le dimanche 24 mars 2019P-au-P, 11 mars 2019 [AlterPresse] --- La sélection nationale senior masculine de football jouera, le dimanche 24 mars 2019, contre Cuba, au Stade Sylvio Cator (centre-ville de la capitale, à Port-au-Prince) pour confirmer sa place pour la Ligue A de la Ligue des Nations de la Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes (Concacaf).Une victoire permettrait aux Grenadiers (encore en course pour obtenir la première place dans la compétition) d’accéder directement à la Ligue A de la Concacaf.La participation de la sélection haïtienne à l’édition 2019 de la Gold Cup est déjà assurée.Le sélectionneur haïtien, Marc Collat a dévoilé la liste des 18 joueurs retenus pour ce match, lors d’une conférence de presse, ce lundi 11 mars 2019.Suspendus, Wilde-Donald Guerrier et Derrick Etienne ne figurent pas dans cette liste.On retrouve comme attaquants Frantzdy Pierrot (Royal Excel Mouscron / Belgique), Duckens Nazon (St Mirren / Ecosse), Jonel Désiré (FC Lori / Arménie), Benji Michel (Orlando City / USA).Comme milieux de terrain Bryan Alcéus (C’Chartres Football / France), Zachary Herivaux (New England Révolution / USA), Soni Mustivar (Neftci Baku / Azerbaïdjan), Kevin Lafrance (AEL Limassol / Chypre), Mikaël Cantave (Tropezon / Espagne), Steeven Saba (Violette)Les noms des défenseurs Carlens Arcus (AJ Auxerre / France), Ricardo Adé (Deportivo Magallanes / Chili), Mechack Jérôme (El Paso Locomotive / USA), Jems Geffrard (Rovaniemi / Finlande), Alex Christian Jr / Ararat-Arménie / Arménie), Djimy Ben Alexis (AS Capoise) figurent dans la liste.Les gardiens de but sont Johny Placide (sans club) et Josué Duverger (Vitoria Setubal / Portugal).

Corruption : Les noms des nouveaux directeurs de l’Ucref et de l’Ulcc bientôt connus, annonce le premier ministreP-au-P, 11 mars 2019 [AlterPresse] --- Les noms des nouveaux directeurs de de l’Unité centrale de renseignements financiers (Ucref) et de l’Unité de lutte contre la corruption (Ulcc) seront connus bientôt.C’est ce qu’a fait savoir le premier ministre, Jean Henry Céant, lors d’une conférence donnée ce lundi 11 mars 2019, dans le cadre d’une visite effectuée au Ministère du tourisme et des industries créatives, et à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.« Je me suis entendu avec le président et nous avions relevé quelques noms et profils », a-t-il dit.Lors de son adresse à la nation le 17 février 2019, le chef du gouvernement avait annoncé plusieurs dispositions pour résoudre la crise socio-économique et politique actuelle.Son discours avait fait suite à la paralysie provoquée dans le pays par les mouvements de protestations débutés le 7 février 2019, pour exiger le départ du chef de l’Etat.Parmi ces mesures figurait la nomination d’un nouveau directeur à la tête de l’Ulcc et de l’Ucref, en vue d’un meilleur traitement du dossier relatif à la dilapidation présumée de plusieurs milliards de dollars des fonds PetroCaribe.« Ces nouvelles nominations traduiraient un souci d’installer à ces postes des personnes capables de mettre de l’ordre et de contrôler les travaux », a dit le PM.Un audit incomplet de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca), rendu public le 31 janvier 2019 a fait état d’une gestion marquée, entre autres, par des irrégularités graves, des fautes de gestion et des détournements de fonds du programme PetroCaribe,Ces fonds, évalués à 4,237,598,789.12 dollars américains, à travers le présent audit de la Cscca, proviennent de l’accord, signé, le 29 juin 2005, entre Haïti et le Venezuela.De hauts dignitaires de l’Etat, dont des premiers ministres, ainsi que d’anciens ministres, d’anciens directeurs généraux et des responsables de firmes de constructions sont indexés dans la dilapidation de plusieurs milliards de dollars américains du programme PetroCaribe.Un audit complet de la Csc/ca, sur ce dossier, est attendu en avril 2019.

Des individus ont tué par balles samedi Gladys DUPONT qui revenait de la banquePort-au-Prince, le samedi 9 mars 2019.- Vêtue dune robe à fleurs, Gladys DUPONT git dans son sang sur la galerie de son entreprise située au numéro 204 à l’avenue John Brown, Lalue, centre-ville de Port-au-Prince.Âgée de 56 ans et propriétaire de Christina Fleurs et Décors, Gladys DUPONT a été attaquée, vers midi, le samedi 9 mars, par des individus armés après avoir effectué une transaction financière dans une succursale d’une banque commerciale située tout près de son entreprise.Selon les déclarations des membres de sa famille à un reporter de Vant Bèf Info (VBI), Gladys DUPONT s’était présentée, le matin, à cette succursale, avec sa fiche de transaction dûment remplie afin de retirer une somme d’argent.Un employé lui aurait demandé de revenir dans une trentaine de minutes. Elle est revenue dans le temps demandé et a effectué le retrait. Après sa sortie de la banque, arrivée devant son entreprise, des individus armés lui ont exigé la somme qu’elle venait de retirer. Ils l’ont alors criblée de balles et sont partis avec l’argent.Au moins quatre douilles ont été remarquées autour de la victime au moment du constat légal dressé par le juge de paix de la section Est de Port-au-Prince, Bed Ford CLAUDE.Des employés, des voisins et d’autres riverains étaient en larmes devant le corps sans vie de Gladys DUPONT venue s’ajouter à la liste des victimes de l’insécurité.Vant Bèf Info

Culture : l’Académicien Dany Laferrière, l’invité d’honneur de Livres en folie HPN Frantz Duval, Rédacteur en chef du quotidien Le Nouvelliste – co-organisateur de ce grand événement autour du livre –, a annoncé la nouvelle via son compte twitter. Le détenteur, depuis le 12 décembre 2013, du fauteuil d’Hector Bianciotti à l’Académie française, sera la vedette principale de la 25ème édition de la grande foire du livre du pays le 20 juin prochain.Le Québécois d’origine haïtienne, auteur de L’Enigme du retour (2014), est detenteur du Prix international de littérature décerné par la Maison des cultures du monde, pour L’Énigme du retour, en 2014 et du Grand Prix Ludger-Duvernay (2015) entre autres.

FMI accorde 229 millions de dollars en prêt à

Il y a 106 ans, le 10 mars 1913, la militante afro-américaine antiesclavagiste Harriet Tubman (née Aramanta Ross) décédait.

Née probablement en 1822, elle est la fille de deux esclaves travaillant pour la famille Brodess. Sa mère Harriet

Haïti

« Q u a n d l a f i l e d’attente devant la cathédrale de Milan s’entremêle avec celle face à l’escalier du Palazzo dell’Arengario, quand l’utilisation des porte-voix puissants de la police de Stradale est nécessaire pour faire des séparations, on peut s’attendre à l’imminence d’un défilé de la collection de la styliste Stella Jean », écrit le confrère Dirk van Versendaal (2) de la revue Stern.

Stella Jean fait partie des nouvelles stars de la mode italienne. Son « assemblage de multiculturalité et de modernité affermi sur les assises de la Sartoria Italiana, la haute couture italienne », s’est taillé une chaude niche à Milan. Depuis quelques saisons, elle montre ses créations à la piazza del Duomo. Pour van Versendaal, lui aussi tailleur, il n’existe actuellement personne dans le monde international de la mode qui crée des collections aussi gaies et aussi colorées que cette Italo-haitïenne, « mystérieuse et chargée de références exotiques ». Stella Jean collection automne 2018

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Mercredi 13 Mars 2019Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 09 Page 3L’ACTUALITE EN MARCHE

SOMMAIRE

(GUY PHILIPPE / p. 11)

The # 1The # 1Banking Network of Haiti :Banking Network of Haiti :

Quick, Easy and Safe!

EDITORIAL• Haïti à nouveau dans un cordon sanitaire p.1

ANALYSE DE CONJONCTURE• Rien ne bouge et pourtant ... p.1

ECONOMIE• Un pouvoir à genoux devant le veau d’or p.1• FMI accorde un prêt de US$229 millions p.2

JEUX D’INFLUENCE• Washington a-t-il un plan pour Haïti ? p.1

DIPLOMATIE• L’Uruguay demande à l’OEA d’aider à activer le

Dialogue en Haïti p.13CRIMINALITE

• Un ancien député arrêté pour trafic de drogue p.1• L’affaire Guy Philippe refait surface p.3• Assassinat par balles de la commerçante en fleurs

Gladys Dupont p.2MODE

• Une styliste d’origine haïtienne fait fureur en Italie p.2

SPORTS• Haïti – Cuba dimanche 24 mars au Stade Sylvio

Cator p.2ENVIRONNEMENT

• L’écologie la grande absente p.7OUR ENGLISH SPECIAL

• Cubans fly to Haiti hunting shopping bargains p.10

DEBATS• Mémoire au service des luttes : Harriet Tubman

p.2• Haïti : L’éternel recommencement p.8• Corruption et politique néolibérale p.9• Un groupe de solidarité demande au Canada de

ne plus soutenir le gouvernement haïtien p.11 DEVELOPPEMENT

• Le capitalisme autoritaire (1) p.13PATRIMWAN

• Yon vèvè kouray pou Samaram p.15

HPN - Suite au refus de l’augmentation de salaires par l’administration, les infirmiers de l’hôpital de Fermathe (HDF) sont entrés en grève. Ils observent un arrêt de travail depuis le mardi 5 mars empêchant l’hôpital qui est sous l’égide de la Mission Baptiste Conservatrice d’Haïti, de recevoir de nouveaux patients.

Le courant passe mal entre l’administratrice de l’HDF Dr. Marleine Adrien Dorisma en poste depuis un an, et les infirmières qui demandent une revalorisation salariale.

‘’Au lieu d’obtenir cette augmentation, elle a voulu nous forcer à parapher un contrat injuste’’ a déclaré une jeune gréviste qui a requis l’anonymat.

Ce document de cinq (5) pages qui selon l’administration devrait permettre de régulariser l’institution est vu par les infirmières ainsi que le reste du personnel comme une arme fatale contre eux.

‘’Je travaille à l’hôpital depuis plus de vingt ans, selon ce contrat qui nous est soumis mes années de travail ne seront plus reconnues’’ nous explique une quinquagénaire qui elle aussi ne voulait pas que son identité soit révélée. Hostiles à l’administration qui refuse d’augmenter leur salaire avant la signature du contrat, les infirmières s’étaient rendues au Ministère des affaires sociales et du travail.

De son côté, le directeur médical de l’HDF, Dr. Jean Claude Bernard croit qu’il s’agit d’un simple malentendu, même si selon lui, les impacts de la grève sont considérables pour le centre hospitalier, qui ne prend en considération que les patients qui ont été dans les murs de l’hôpital avant la paralysie des activités.

‘’Je les côtois depuis vingt ans, les conditions de travail qui sont faciles’’ a confié le médecin. Il ajoute que c’est une question de rapports humains, on n’en serait pas arrivé là si l’administratrice avait su utiliser un ton apaisant.

Pour le représentant de la Mission baptiste, M. Jean Andust la situation aurait pu être contraire vraiment, comme l’a fait savoir le Dr. Bernard mais M. Andust croit aussi que les infirmières devraient être ouvertes au dialogue. ‘’Elles n’étaient pas obligées de se rendre au Ministère des affaires sociales et du travail, elles pouvaient toujours faire part à l’administration des point qui les dérangent dans le contrat’’ a déclaré M. Andust.

L’Hôpital de Fermathe est le seul centre hospitalier desservant une population estimée entre 150 000 et 200 000 personnes.

Jamais l’HDF n’avait connu une telle crise pendant plus d’un demi-siècle d’existence.

Justice : L’ancien député Jean Fénel

Tanis arrêté pour trafic de drogue

dominicaine, l’ancien député de la circonscription des Cayes/Île-à-Vache, Jean Fénel Tanis a été arrêté, le mardi 5 mars 2019, par la police frontalière au niveau de Ganthier pour trafic illicite de stupéfiants.

Dans le cadre d’une opération policière à la frontière haïtiano-dominicaine, les membres de la Polifront ont trouvé à bord du véhicule de l’ex-député, des sacs de marijuana évalués à environ 400 kg et des substances identifiées à de la drogue, a-t-on indiqué.

L’ancien parlementaire a été conduit à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), où il répond aux questions des autorités compétentes afin de déterminer son implication dans cette affaire qui n’a pas tardé à faire le tour de la République.

L e s d e u x a u t r e s personnes, dont le Jamaïcain interpellées aussi à bord du véhicule, ont été placées sous la vigilance des membres de la Brigade de lutte contre le trafic de stupéfiants (BLTS), a-t-on fait savoir.

Élu sous la bannière de « Repons Peyizan » (allié au PHTK), l’ancien député Jean Fénel Tanis, faisait partie de la 49e Législature.

AL/HPN

Santé-crise : L’Hôpital de Fermathe en grève

(DROGUE... suite de la 1ère page)

L’affaire Guy Philippe refait surface

11 Mars 2019. (WWW.ZONE509.COM) – Depuis quelque temps, des rumeurs sur une potentielle présence en Haïti d’agents américains venus, selon les ténors de la presse à sensation, « cueillir les dealers de drogue » dénoncés par Guy Philippe dans le cadre de sa collaboration avec les autorités américaines, sont de plus en plus persistantes. Y a-t-il vraiment du nouveau dans cette affaire ? La réponse est oui. Mais est-ce vraiment ce dont on parle dans la presse à sensation ? La réponse est non. Quoi alors ?

Le 5 février dernier, M. Philippe a soumis au tribunal fédéral du Sud de Floride ce qu’on appelle dans le jargon juridique américain une « motion to vacate ». Il s’agit d’une requête en annulation de sa sentence. Sur quelles bases ? Selon le long document soumis par M. Philippe en soutien à sa requête, ses avocats, Me Zeljka Bozanic et Me Alan Ross, auraient fait preuve d’incompétence, et cela, à toutes les étapes de l’affaire. D’abord, M. Philippe reproche à ses avocats de n’avoir pas tenu des promesses qu’ils lui auraient faites. Par exemple, dans le cadre de l’affaire, les avocats avaient soumis trois requêtes au tribunal, dans une tentative d’obtenir la libération de leur client sur la base de vices de forme. D’après M. Philippe, après que la juge Cecilia Altonaga a rejeté ces trois motions, Me Bozanic, sur demande de M. Philippe, aurait promis à ce dernier de faire appel de ces décisions, ce qu’elle n’a jamais fait.

D’autre part, M. Philippe reproche à ses avocats d’avoir raté le coche en n’articulant pas leur argumentaire autour de la violation du traité d’extradition existant entre Haïti et les États-Unis, car, selon M. Philippe, c’est sur la base de ce traité qu’il fut appréhendé et remis aux autorités américaines. Pour corroborer son argumentaire, M. Philippe a soumis la transcription d’une interview accordée à Radio Caraïbes par le ministre de la Justice d’alors, Me Camille Édouard qui, dans cette interview, aurait placé l’arrestation dans le cadre du

traité d’extradition existant entre Haïti et les États-Unis. Selon M. Philippe, ses avocats auraient dû brandir le principe de ‘spécialité’ pour le soustraire aux poursuites. En vertu du principe de spécialité, l’individu qui aura été livré dans le cadre d’un traité d’extradition ne pourra être poursuivi ou jugé contradictoirement pour aucune infraction autre que celle ayant motivé l’extradition.

Selon M. Philippe, le traité d’extradition en question ne couvre pas les crimes qui lui sont reprochés. Donc, ses avocats auraient dû utiliser cet argumentaire pour obtenir sa libération. M. Philippe a aussi reproché à ses avocats de ne l’avoir pas consulté dans la prise de décisions majeures, de n’avoir pas conduit d’investigations diligentes qui prouveraient son innocence, et de ne pas avoir soumis des documents disculpatoires, notamment un affidavit qu’il dit avoir préparé à cet effet. Il soutient aussi qu’il n’allait apprendre que les Américains étaient après lui que le jour de son arrestation, et que, contrairement aux allégations du

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Page 4 Mercredi 13 Mars 2019Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 09UNE ANALYSE

ANALYSE DE CONJONCTURERien ne bouge et pourtant ...

(CONJONCTURE... suite de la 1ère page)

international (FMI) promet un prêt de 229 millions de dollars.Une pitance pour un pays qui a un arriéré de 37

millions de dollars sur la facture pétrolière, et sans aucune solution en vue.

D’où la panne d’électricité désormais permanente. Le Venezuela n’étant plus notre fournisseur en carburant depuis

du dialogue inter-haïtien’ comme il change de chemise rose (couleur du parti au pouvoir PHTK), puisqu’un nouveau gouvernement devrait bientôt voir le jour avec quelques nouvelles têtes.

Le Premier ministre n’ayant jamais caché depuis son intronisation que c’est bien d’ailleurs son intention.

Par conséquent tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes ?

au mois d’octobre prochain.Washington dit qu’il y tient comme devant représenter

une étape décisive pour trouver une solution à la crise haïtienne.L’opposition se contente jusqu’à présent de rejeter

toute possibilité d’élection sans la démission d’abord du président Jovenel Moïse.

Mais en même temps qu’elle (l’opposition) ne semble pas vraiment sûre d’atteindre ce premier objectif, elle risque

Le carnaval dans la ville des Cayes Le PDG du Nouvelliste Max Chauvet en conversation avec le président Michel Martelly qui vient d’accuser le journal de pratiquer le chantage

plus d’une année, l’actuel gouvernement se fournit auprès d’une compagnie texane (la Novum) qui nous fait ‘filalang’, ses pétroliers se contentant de faire escale au large de Port-au-Prince avant de poursuivre leur route.

Cependant la dernière manifestation lancée par l’opposition, le jeudi 14 mars, a fait un flop retentissant.

Il s’en fallut de peu que les quelques petits groupes d’avant-garde n’en soient venus aux mains.

L’opposition neutralisée désormais par ses propres contradictions.

La stratégie de contre-feu lancée par Washington est en train lentement mais sûrement de porter des fruits.

D’abord rétablir l’équilibre au sein d’un gouvernement hier au bord de l’éclatement.

En effet les conseillers du président Jovenel Moïse, craignant un renversement qui semblait imminent (le président envoyant ses enfants à l’abri à l’étranger), multipliaient les accusations contre le nouveau premier ministre Jean Henry Céant (à peine cinq mois en poste), parce que selon la Constitution en vigueur c’est le chef du gouvernement qui prend les commandes en cas de vacance présidentielle.

Le premier ministre est aussitôt accusé d’avoir partie liée avec les meneurs dans la rue.

Mais une simple visite d’un émissaire de Washington a suffi pour ramener l’ordre.

L’assistant Secrétaire d’Etat américain, David Hale, en quelques heures dans la capitale haïtienne, le vendredi 1er mars, a rencontré le président Moïse et le premier ministre Céant, chacun dans ses murs.

Washington tient donc à ce que le même attelage reste en place.

Quid alors de l’appel au dialogue figurant dans tous les communiqués de l’Ambassade des Etats-Unis ?

Eh bien, cela n’a rien à voir avec les simagrées du président Jovenel Moïse qui change de ‘comité d’initiation

de laisser passer le temps nécessaire pour la préparation de sa participation à ces élections.

Comme dit le créole ‘nou mele.’ En français : de tout côté, le mal est infini !Le premier ministre Céant a tout sur les bras … mais

apparemment aucune aide.Les grands importateurs ne desserrent pas les cordons

de leur bourse (la vie chère n’a pas démordu), les gangs de rue redoublent d’audace, les bénéficiaires du régime en place, idem. En effet aucune réponse du côté du Parlement (dominé par le PHTK) concernant la politique d’austérité prônée par le chef de la Primature.

Et c’est dans ce contexte que survient le dernier coup de théâtre Michel Martelly !

Lors de sa participation au carnaval aux Cayes (capitale du Grand Sud), l’un des rares endroits où l’événement a été célébré cette année (3, 4 et 5 mars), l’ancien président de la République et animateur musical de profession, Michel ‘Sweet Micky’ Martelly, n’avait jamais été aussi affreux et vulgaire.

Tout-à-fait le titre du film : ‘Affreux, sale et méchant.’Tirant sur tout le monde sans distinction. Le sénateur

du Sud, un certain Salomon ; le quotidien Le Nouvelliste etc. Mais capable de se réconcilier le lendemain avec les mêmes.

Du Martelly millésime.Mais ne vous faites pas d’illusion. C’est le patron

PHTK qui reprend du service. Michel Martelly a choisi comme première arme en

vue des élections d’octobre : la diversion.Divertir, mot qui signifie amuser la galerie quand on

n’a pas mieux à offrir, mais aussi faire passer le temps.Face à une opposition, elle-même elle aussi ‘locked’.

Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince

Non, parce que rien n’est encore envisagé quant aux vraies causes de la crise.

Et comme dit Marx, les faits ont la vie dure !Une fois confirmé dans son maintien à son poste (au

grand dam des conseillers agitateurs du palais national !), le Premier ministre Céant multiplie les initiatives contre la vie chère qui constitue la toile de fond de la grogne aujourd’hui généralisée.

Mais il est peu aidé.Les règlements administratifs se révèlent de très

peu d’efficacité face au galimatias sciemment planifié par les maitres à penser du régime au pouvoir (PHTK) en faveur de leurs comparses de la haute finance.

Jean Henry Céant ressemble au Don Quichotte des bandes dessinées qui tire son sabre mais dont il ne lui reste en main que le manche.

Outre que rien n’arrête les gangs de rue qui interdisent le quartier commercial à la population en tirant sur tout ce qui bouge.

Comme un complot généralisé pour … que rien ne change.

Le statu quo se révèle plus difficile à maitriser qu’on avait crû, y compris apparemment pour l’administration Trump.

Tandis que le black-out, pardon le ‘lock-out’ c’est-à-dire le blocage à tous les niveaux (pas d’eau potable ou alors de manière incertaine et parcimonieuse), pas de carburant sinon dans une pompe à essence sur trois, et les prix des articles de consommation courante qui ne baissent toujours pas etc …

Même les communiqués du FMI qui paraissent d’un autre temps quand celui annonçant la promesse d’un prêt de 229 millions nous dit que ce dernier sera utilisé ‘pour nourrir les enfants à l’école et les sans abri, entre autres choses.’

Bòf !Cependant au Premier ministre Céant est attribué

aussi la tâche d’organiser les législatives et municipales fixées

Médias : Le Nouvelliste rejette les accusations diffamatoires

de l’ancien président Martelly à son encontre

P-au-P, 7 mars 2019 [AlterPresse] --- Le journal haïtien Le Nouvelliste a dénoncé les propos jugés diffamatoires de l’ancien président Michel Martelly proférés à son encontre.

Lors d’une interview accordée à un journaliste dans le cadre du bilan de sa participation au carnaval de la ville des Cayes (Sud), Michel Martelly a indiqué que Le Nouvelliste aurait marchandé sa ligne éditoriale auprès de son ancienne administration.

« Monsieur Michel Martelly a clairement diffamé Le Nouvelliste à plusieurs reprises. Le Nouvelliste n’a jamais vendu, n’a jamais marchandé ni négocié sa ligne éditoriale auprès de Monsieur Martelly. Monsieur Martelly prend ses rêves pour la réalité », rejette le journal.

Le Nouvelliste dit se réserver « le droit d’intenter une

action en justice en vue de sommer Monsieur Michel Martelly à produire les preuves de ses accusations de tentatives de chantage, de paiements et les copies des articles complaisants commandités par ses soins ou par les institutions à ses ordres pendant la période où il avait la haute main sur les milliards du Trésor public ».

« Les critiques, remarques et reportages du journal seront toujours à la hauteur de la performance des acteurs et de la réalité constatée sur le terrain », rappelled le journal à l’attention du président … comme du chanteur.

Martelly a coutume de s’en prendre à la presse, notamment suite à la diffusion d’informations concernant la mauvaise gestion de fonds publics durant sa présidence.

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Mercredi 13 Mars 2019Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 09 Page 5DE L’ACTUALITE

Washington a-t-il un plan pour Haïti ?

(USA-HAITI... suite de la 1ère page)

décidé de prendre la responsabilité du dossier, l’opposition ralentissait ses actions.

Aujourd’hui tout le monde attend, si l’on peut dire, l’arme au pied.

Le pays traverse, comme on sait, un mouvement de contestation gigantesque qui aurait emporté le gouvernement en

Qui a invité Washington à prendre la tête de notre pays à un moment aussi critique de son Histoire ?

Personne.Seulement de par son statut de puissance régionale,

de ‘grand voisin’ (entre guillemets bien sûr).Car nous ne sommes pas au 19e siècle au temps de

la doctrine dite ‘L’Amérique aux Américains’ qui a servi aux Etats-Unis à chasser les puissances européennes du continent.

Invités à l’Ambassade des Etats-Unis pour la visite de l’émissaire du Département d’Etat David Hale

Et à nous chiper l’île de La Navase.Ni sous l’empire de la Guerre froide où la lutte contre

le communisme servait de prétexte pour envahir la République dominicaine après l’assassinat du dictateur Trujillo et autres formes d’interventionnisme déguisé comme au Chili d’Allende.

Mais aujourd’hui, en cet an de grâce 2019, sous quel prétexte Washington se donne-t-il le droit de décider pour la Nation haïtienne, de son avenir proche et de son choix délibéré de ne pas disparaitre, n’ayant plus que deux choix qui lui sont laissés : mourir de faim ou sous les balles des gangs laissés en liberté on ne sait trop par qui, ni pour quoi ?

Blanc bonnet, bonnet blanc ? ...Par conséquent, ayant éliminé toutes les explications

et options possibles et imaginables, il ne reste plus qu’une seule : cela ne peut être que pour la bonne cause !

C’est pour notre bien par conséquent que l’administration Trump a décidé de prendre actuellement en main et tout seul le dossier de la crise haïtienne.

Nous en sommes heureux bien entendu. Cependant, étant donné que c’est de notre sort qu’il s’agit, on aimerait bien avoir une petite idée du plan que Washington entend mettre en application.

En espérant que Washington et Jovenel Moïse ce n’est

totalement simple.Sauf Washington qui a sauté dans le band wagon et

se met aussitôt à prendre les décisions à la place de tous sans exception : pouvoir, opposition, population, les plus déshérités comme, nous pensons aussi, les quelques happy few (élite économique).

Le seul à se frotter les mains c’est évidemment Jovenel Moïse qui aussitôt se sent pousser des ailes ... sous les ailes de l’Aigle !

Washington s’imposant comme seigneur et maître, seul habilité à décider pour la nation haïtienne, aussi bien pour le pouvoir en place que pour l’opposition que pour les plus démunis. Et sans que personne le lui ait demandé. Sauf peut-être le seul bénéficiaire de l’opération.

‘L’Amérique aux Américains’ ...

la corruption. La stabilité politique attirera la croissance économique et les investissements étrangers.’

Cependant c’est comme si, parce que ce sont les Etats-Unis, toutes ces réalisations vont d’elles-mêmes, n’ont besoin d’aucun prérequis pour devenir réalité.

En un mot aussi, comme si nous Haïtiens sommes des naïfs patentés. Des idiots ataviques ?

Et tenez-vous bien, dans un même souffle et dans la même phrase : ‘ Nous félicitons la Police Nationale d’Haïti (PNH) pour son professionnalisme et nous continuerons de lui apporter notre soutien ...’.

Un professionnalisme de la police nationale qui (soit dit en passant) ne dépasse pas aujourd’hui le périmètre du palais présidentiel.

Bref, on ne perçoit aucun engagement véritable dans ces mots, aucune méthodologie, aucune connaissance véritable du terrain, aucun intérêt (dans le sens positif du mot bien entendu) qui puisse justifier l’intervention actuelle dans les affaires du pays avec promesse de quelque accomplissement positif, même pas un préambule. Que seulement le « Big stick’ !

C’est comme dans la fable où le loup s’apprêtant à manger la brebis, celle-ci sollicite au moins de savoir à quelle sauce elle sera mangée ! ‘M pa gwo, m pa gra’, dit-elle.

Mais au 21e siècle, siècle de la liberté d’expression, reste encore à la brebis, Dieu merci, cette possibilité de le dire bien haut !

Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince

place, incapable de satisfaire des revendications bien réelles : détérioration du coût de la vie entre un taux d’inflation à 15% et la monnaie nationale perdant quasiment 100 pour 100 de sa valeur par rapport au dollar américain. Outre un taux de chômage habituel de plus de 60%. Et tous les maux traditionnels mais au centuple. Y compris l’insécurité qui n’épargne personne ni aucun secteur.

Sous les ailes de l’Aigle ! ...Bref aucun pouvoir en Haïti ne peut

résister à pareille situation, même lorsque l’opposition à cause de la division dans ses rangs tarde à formuler une alternative crédible. Or Jovenel Moïse ne bouge pas, même lorsqu’il prend la précaution de mettre sa famille en sécurité à l’extérieur (Canada), ce qui dans notre Histoire a toujours constitué le commencement de la fin.

Qu’est-ce qui fait ne pas courir Jovenel Moïse loin du pouvoir où il ne peut rien accomplir, cela à la satisfaction d’une population qui, de son côté, n’attend désormais plus rien de lui non plus ?

Une équation dont la réponse paraît

pas blanc bonnet, bonnet blanc, c’est-à-dire on prend possession d’un pays sans aucune idée de ce qu’on va en faire.

Washington c’est quand même la capitale des Etats-Unis d’Amérique où aucune décision importante n’est prise sans avoir été mûrement réfléchie ...

Sans toute une doctrine, des travaux de recherche pour en soutenir l’application, seule façon d’en assurer la réussite.

Comme dans le cadre, on devine, de la guerre commerciale actuelle avec la Chine ou des difficiles négociations avec la Corée du nord sur l’armement nucléaire.

Passer du coq à l’âne ...Or on n’a aucunement ce t te

impression dans les communiqués de presse de l’Ambassade des Etats-Unis à Port-de-Prince où l’on passe du coq à l’âne sans ménagement.

Tenez celui faisant suite à la visite du Sous-secrétaire d’Etat aux affaires politiques David Hale ...

‘Les Haïtiens souffrent depuis trop longtemps de l’instabilité politique, de la mauvaise gestion économique et de

de l’IGPN sur les agissements des forces de l’ordre lors des manifestations.

“A chaque fois que cela est nécessaire des enquêtes ont été lancées, notamment par l’IGPN. Michelle Bachelet (l’ex-présidente du Chili) demande une enquête approfondie sur trois cas, il y a 162 enquêtes qui ont été ouvertes à la date du 1er mars”, a martelé le porte-parole du gouvernement français, en “encourageant” toute personne disposant d’éléments susceptibles de faire avancer les enquêtes à les signaler sur la plateforme mise en place sur le site de la police nationale.

“Est-ce bien raisonnable?”, s’agace CastanerSur Twitter, le ministre de l’Intérieur français s’est

fendu d’un tweet un peu plus acide. “Est-ce bien raisonnable?”, s’est interrogé Christophe Castaner, s’indignant lui aussi de voir la France comparée à ces deux états aux démocraties bien moins établies.

Répondant à un journaliste qui s’interrogeait sur les conséquences de cette remontrance sur l’image de la France à l’international et sa légitimité à condamner par la suite la répression de manifestations à l’étranger, Benjamin Griveaux s’est cependant voulu rassurant: “La position française sur le sujet est absolument constante, je ne crois pas que ça l’affaiblisse. (...). La France portera les sujets qui lui sont chers, les valeurs qu’elle a toujours défendues. (...) Ce sont des valeurs de liberté, de progrès, de justice et en même temps de protection de nos travailleurs et de nos marchés”, a affirmé le porte-parole. “La France a toujours eu une voix particulière sur la scène internationale, elle continuera d’avoir cette exception française.”

REPRESSION / Gilets jaunes: le gouvernement français «étonné» de voir la France «sur une liste

entre le Venezuela et Haïti»POLITIQUE - “Est-ce bien raisonnable?” Par la

voix de Benjamin Griveaux puis de Christophe Castaner, le gouvernement français a réagi à la demande de l’ONU de mener une “enquête approfondie sur tous les cas rapportés d’usage excessif de la force” pendant les manifestations des Gilets jaunes. Et l’un comme l’autre n’ont pas caché leur agacement de voir la France mise au même niveau démocratique que le Venezuela ou Haïti.

S’il a déclaré que la France se conformait “aux recommandations toujours utiles” de l’ONU, notamment sur la poursuite du dialogue par le biais du grand débat national, Benjamin Griveaux a relevé la place de la France dans le discours de Michelle Bachelet, qui a évoqué la situation nationale entre celle d’Haïti -en proie à une crise et des répressions violentes depuis près d’un mois pour des soupçons de détournements de fonds au sommet de l’Etat- et celle du Venezuela, qui compose depuis fin janvier avec deux présidents et une crise humanitaire qui s’intensifie.

“Il faut s’étonner tout de même de se retrouver cité dans une liste entre le Venezuela et Haïti, où il y a eu des morts, des morts nombreux, suite à des manifestations”, a souligné le porte-parole du gouvernement français.

“Le niveau d’inclusion économique et démocratique en France est selon les standards de l’ONU un des plus élevés au monde (...). Donc il est bien de voir le verre à moitié vide, c’est votre rôle (de journalistes, ndlr) et moi il est aussi de mon devoir de rappeler que parfois, il peut être vu à moitié plein”, a-t-il lancé en souriant.

Et de se défendre en rappelant que la France avait déjà pris les devants, en lançant plus d’une centaine d’enquêtes

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Page 6 Mercredi 13 Mars 2019Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 09CAPITALISME DIRIGISTE

Un pouvoir à genoux devant le veau d’or

l’argent, et de plus en plus uniquement de l’argent, oui au début, ‘nan tan lontan’ mais pas si longtemps parce que la dernière fois c’était sous le gouvernement Lavalas, avant son renversement en 2004, quoique reprenant en cela une méthode qui avait été utilisées sous la dictature Duvalier II (Baby Doc), oui chaque fois qu’une crise touchait aussi cruellement au ventre le petit peuple, le gouvernement remettait en marche

C’est à vous donner la nostalgie de la dictature qui n’aurait jamais accepté pareille insolence parce qu’elle l’aurait assimilée automatiquement à une manœuvre d’opposition.

« Kamoken. »Nous n’allons pas recommander un retour à la

dictature, bien entendu, mais que le pouvoir joue son rôle d’arbitre du jeu économique comme de tout autre et non d’allié,

D’abord il ne faut pas confondre argent et secteur privé.

Le secteur privé c’est le bras armé de la production nationale, là où se réalise celle-ci.

National au sens où c’est dans l’intérêt de toute la

(DEMOCRATIE A L’ENVERS... suite de la 1ère page)

Riz américain en vente en Haïti

nécessité pour tenter de calmer autant que faire se peut la colère populaire.

Mr Céant a pris une décision qui ne satisfait personne.D’un côté il mécontente les producteurs locaux qui

l’accusent d’agir au détriment de la production nationale. En effet il a accordé une franchise aux importateurs, principalement de riz, pour que ceux-ci acceptent d’abaisser leurs prix à la vente.

Ainsi au lieu d’encourager la production locale (qui entre parenthèses appartient aussi au même secteur privé - on semble l’oublier), Mr Céant fait bénéficier les importateurs deux fois plutôt qu’une.

En effet d’un côté il reconnaît leur monopole sur le marché du riz, le plus important du pays, et de l’autre par la franchise douanière, il leur permet d’être encore les seuls à échapper aux difficultés de la crise socio-économique, l’une des plus dures que le pays ait jamais traversée.

Les ‘magasins de l’Etat’ ...Or quand ce n’était pas encore la démocratie telle

qu’elle en est venue à être appliquée aujourd’hui – oui, la démocratie du grand capital, la démocratie au service de

... les ‘magasins de l’Etat.’C’est l’arme secrète des pouvoirs pour mâter la vie

chère quand celle-ci menace d’emporter le gouvernement lui-même.

Cela fonctionne ainsi : le gouvernement passe lui-même commande, par exemple du riz.

Puis il en fait la distribution aux distributeurs locaux.Personne n’est perdant puisque cette manœuvre

permet d’éponger une grande partie des frais intermédiaires.Mais ‘notre’ démocratie aujourd’hui l’interdit.

La démocratie trahie ! ...Quelle démocratie est-ce là qui n’est pas dans l’intérêt

du citoyen, et même est plutôt contre son intérêt ?Ni dans l’intérêt public mais seulement dans celui des

dirigeants du jour inféodés aux détenteurs de l’argent. La démocratie trahie !L’argent au-dessus du pouvoir. Voire lorsqu’on

voit que, malgré la franchise accordée, les distributeurs privés refusent de répercuter la baisse qui en résulte au consommateur, sous le prétexte qu’ils doivent d’abord écouler leurs commandes précédentes.

rapport avec la vraie démocratie.Sinon dans un pays comme les Etats-Unis où les

capitaux ont la plus grande importance (ou système capitaliste), si le pouvoir était aussi totalement prisonnier du petit groupe de multimilliardaires et ne jouait pas au contraire un rôle d’arbitre et de balancier pour mettre la majorité à l’abri de l’appétit insatiable de ces derniers, eh bien c’est chaque jour qu’il y aurait ... une révolution.

Autre exemple, regardez l’actualité des Gilets jaunes en France.

Que reprochent ces derniers au gouvernement ?D’être devenu trop la chose des grands actionnaires

et détenteurs de capitaux.Cependant ce sont les représentants de ces mêmes

pays qui tentent de nous persuader que ce que nous vivons aujourd’hui c’est la meilleure forme de démocratie.

Et que la seule option que nous ayons c’est d’attendre les élections d’octobre prochain.

Comme dit le créole : ‘Menm penpen p lan.’ Ou en français, plus ça change plus c’est la même

chose ! Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince

quand ce n’est pas domestique de la minorité détentrice de l’argent, de tout l’argent du pays jusqu’à enlever toute valeur à la monnaie nationale au plus bas aujourd’hui de sa cote par rapport au dollar américain, monnaie de référence.

C’est le pire qui puisse nous arriver : un pouvoir non seulement allié, mais littéralement la chose, comme dit le créole ‘tchoul’, autrement dit qui se comporte comme l’esclave d’une minorité de détenteurs non seulement de la fortune nationale mais de notre ventre …

Une refonte totale ...Normal, c’est leur argent qui paie

pour les élections.Seule solution, ce ne sont donc pas les

élections, contrairement à ce qu’on criait jadis.Mais c’est d’abord une refonte totale

du système électoral.Pour en déchouquer l’influence

négative, satanique de l’argent et de ceux qui en font un usage aussi démoniaque.

Ce qu’on a aujourd’hui n’a aucun

nation.Alors que l’argent est le bien d’un

individu. C’est une affaire individuelle.Or aujourd’hui nous aboutissons à

une alliance pouvoir-argent, l’un dans l’autre indissociablement.

Un binôme pouvoir argent, argent pouvoir sans que l’on puisse dire lequel vient avant.

Lequel s’impose en cas de conflit, où le pouvoir semble le plus susceptible de se soumettre. Du fait que c’est l’argent le carburant qui fait marcher ce système.

Du fait aussi que le tout repose sur un bluff. Une déformation du principe de démocratie.

Plutôt que le triomphe du bien commun, le grand capital a tordu le coup à la démocratie pour en faire son bien propre, son affaire, et le citoyen rien qu’une pauvre victime.

On en a pour exemple l’embarras où s’est trouvé le premier ministre Jean Henry Céant récemment dans sa tentative pour faire baisser les prix des produits de première

La direction générale de radio télé zénith informe le public en général et la communauté de la presse en particulier que le journaliste reporter Yvenson Jouinvil a été l’objet ce mercredi 27 février 2019 au centre ville ,précisément devant les locaux du ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales d’une attaque ciblée pendant le déroulement de la manifestation organisée par un groupe d’individus se réclamant du parti politique tête kalé exigeant dans leurs revendications le paiement de plusieurs journées de travail dans le cadre du programme d’assainissement de décembre dernier.

Le journaliste qui couvrait la manifestation a été battu sous les regards passifs d’un backup de la police nationale d’Haïti par plusieurs partisans et sympathisants de PHTK qui déclaraient à visage découvert que les journalistes de Zénith

FM ne sont pas autorisés à couvrir les événements du PHTK .Sachant que la liberté de la presse est garantie par

la constitution amendée de 1987 et que nulle personne ne peut être poursuivie ni persécutée pour ses opinions voire un journaliste dans l’exercice de sa profession.

La direction générale de Radio télé Zénith constate que la station et les journalistes sont menacés et que l’on s’approche d’un 28 novembre 1980 ou des journalistes avaient été brutalisés et exilés sous le régime de Jean Claude Duvalier pour avoir pris la liberté d’informer le peuple haïtien conformément au principe démocratique .

La direction générale de Radio télé zénith en appelle aux confrères et consœurs de la presse de porter un œil vigilant sur cette situation qui met en danger les acquis démocratiques

de la lutte menée par le peuple haïtien en 1986.Elle porte également le dossier par devant les

associations de médias ,de journalistes et les organisations des droits humains en vue de contrer ce plan macabre visant à saper les efforts du peuple haïtien souhaitant vivre dans un état démocratique et prospère.

En attendant de constituer un cabinet d’avocats pour les suivis judiciaires la direction générale de Radio Télé Zénith proteste avec la plus grande énergie contre cette pratique d’intolérance et criminelle que certains membres du pouvoir en place tentent de rétablir dans le pays aux fins d’intimider le peuple dans sa lutte devant aboutir à un mieux être collectif.

Jean Oreste Morin J.ADirecteur général

Presse Menacée

P-au-P, 5 mars 2019 [AlterPresse] --- Le Centre Pen Haïti exprime sa solidarité avec les travailleurs de la presse victimes, selon lui, de l’insécurité, de brutalités policières ou de représailles politiques, dans l’exercice de leurs professions.

Dans une note de presse en date du 5 mars 2019, transmise à l’agence en ligne AlterPresse, le Centre Pen Haïti exprime sa sympathie envers tous les journalistes victimes d’agressions et de répressions violentes, tant à Port-au-Prince qu’en province.

Des journalistes ont été l’objet d’agressions diverses lors des mobilisations organisées du jeudi 7 février au lundi 18 février 2019, pour réclamer la démission du président Jovenel Moïse, dénoncer la corruption et la misère dans le pays.

« Des manifestants ont frappé des journalistes, abîmé

des véhicules de presse, tenté de saisir des équipements de journalistes, des agents de la Police nationale d’Haïti ont menacé des journalistes, les locaux de la Télévision nationale d’Haïti (Tnh) ont été attaqués, des équipements incendiés, des directeurs de deux médias ont dénoncé le brouillage de leurs ondes etc ».

Ces informations ont été rapportées par l’Association nationale des médias haïtiens (Anmh), l’Association des médias indépendants d’Haïti (Amih) et l’Association des journalistes haïtiens (Ajh), dans une note conjointe en date du 13 février 2019.

Le journaliste Robenson Sanon a été blessé par balle le mercredi 13 février 2019, dans l’exercice de ses fonctions.

Le Centre Pen Haïti dit s’opposer à toute forme de

censure arbitraire envers la libre circulation des idées et des informations.

Il invite tous les travailleurs de la plume « à se solidariser et à renforcer leur communauté afin de réclamer d’une même voix le respect le plus strict des garanties constitutionnelles de la liberté d’expression et des droits humains ».

« La recherche du progrès vers un ordre politique et économique mieux organisé en faveur de toute la communauté haïtienne implique la critique des gouvernements, des administrations et des institutions », souligne-t-il.

Toutefois, le Centre Pen met en garde contre les publications délibérément mensongères, la falsification et la déformation des faits à des fins politiques et personnelles.

Médias : Le Centre Pen Haïti se solidarise avec les travailleurs de la presse, victimes de violences

1 0 3 . 3 F M | w w w . r a d i o m e l o d i e h a i t i . c o m

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Mercredi 13 Mars 2019Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 09 Page 7PEYI LOK ! (PAYS LOCKED)

Haïti à nouveau dans un cordon sanitaire

(HUMANITAIRE ?... suite de la 1ère page)

(LIBRE PENSER / p. 12)

par le déchainement de mesures n’ayant aucun rapport directement avec les deux semaines de manifestations anti-gouvernementales que nous venons de vivre puisqu’on n’a aucun exemple de menaces exercées contre un touriste ou un citoyen étranger.

Est-ce par simple mesure de précaution qu’on doive risquer de ruiner totalement un pays : suspension de la majorité des vols de passagers et pour plus d’un mois et par voie de conséquence celle aussi de la fréquentation des établissements hôteliers même situés à l’autre bout des départements géographiques concernés ?

Comme s’il ne s’agissait pas de mesures préventives mais plutôt de représailles. De punir le pays pour avoir osé se soulever contre ses dirigeants, quand ceux-ci ont la bénédiction de Washington.

Cela a commencé par quelques 130 touristes québécois bloqués plusieurs jours durant au grand hôtel de plage Royal Decameron (Côte des Arcadins), pendant que les manifestations faisaient rage un peu partout dans le pays.

Aussitôt les compagnies canadiennes Air Canada et Air Transat mettent fin à leur vol quotidien, pour être suivies par Jetblue, Spirit qui réduisent leur service etc.

Mais le coup le plus brutal est émis par les chancelleries du Canada et des Etats-Unis.

Celles-ci en mettant en place leur avertissement suprême : ‘Do not travel’ (ne voyagez pas en Haïti !).

Cela signifie que toute personne qui ose c’est à ses risques et périls.

De même que les moyens de transport qui se mettent à leur disposition.

Jetblue relie quotidiennement Port-au-Prince à Boston, New York, Orlando et Fort Lauderdale (Floride).

Air Canada qui couvre Port-au-Prince - Montréal a annoncé la suspension de son service jusqu’au 29 avril (allez savoir quel est le sens de cette date) tandis que Air Transat sur la même ligne a discontinué son ‘package’ vacances jusqu’à octobre 2019.

Là aussi pourquoi Octobre 2019, on dirait un pays

mis au piquet ! En punition, comme un écolier qui a commis une mauvaise action.

Mais ce n’est pas tout, c’est un déchainement de mesures mises en place dont on ignorait totalement jusqu’à l’existence.

Et qui sont déclenchées sans aucune menace directe, mais par la seule décision des grandes ambassades de restreindre le déplacement de leurs employés et éventuellement aussi de leurs nationaux à travers notre pays secoué par une crise politique majeure avec des manifestations quotidiennes et des barricades le long des routes nationales.

Le bilan des violences fait état de dizaines de morts … mais pas un seul étranger sinon des manifestants au contact des forces de police.

Le coup le plus dur ce n’est pas la suspension des vols c’est surtout l’annulation des réservations pour les semaines et mois à venir par les agences internationales.

Réagissant aux ‘travel warnings’ des chancelleries américaine et canadienne, voici le site de voyages Expedia qui arrête, totalement, de prendre des réservations pour les passagers dans les deux sens, ainsi que ses subsidiaires Travelocity, Orbitz, Hotwire et Cheap Tickets.

Aussitôt tout ce qui est Haïti est à éviter comme la peste. Et jusqu’à nouvel ordre.

Dès lors, ce ne sont pas des mesures de prudence comme d’habitude mais c’est le cordon sanitaire.

Un pays renfermé sur lui-même loin du reste du monde … et pour le punir. De quoi ?

Ce ne sont plus des mesures politiques non plus mais une condamnation à la ruine économique.

Bref c’est une déclaration de guerre !Hélas, on ne voit le gouvernement haïtien nullement

réagir.Sinon au contraire pour se frotter les mains puisque

en même temps, ces grandes chancelleries (le fameux Core Group) renouvellent leur appui au gouvernement en place, condamnant les manifestations accompagnées de violences, même si lors des chocs avec la police nationale.

Non, le gouvernement haïtien n’a pas un commentaire

même quand les mesures en question menacent l’économie du pays dans ce qu’elle a de plus cher au niveau régional : son industrie touristique.

Même quand la seule conversation ce sont les hôtels même les plus achalandés forcés de fermer et de renvoyer leur personnel au chômage.

Il faut remonter jusqu’à l’apparition de l’épidémie du Sida fin des années 1970 pour voir l’image d’Haïti aussi maltraitée par nos ‘grands amis’ occidentaux.

Pour nous retrouver dans un même cordon sanitaire.A l’époque on faisait courir le bruit que le Sida était

un produit de la misère, et donc d’Haïti qui est le plus proche pays le plus pauvre pour Washington et Ottawa.

Mais aujourd’hui qu’est-ce qu’on veut nous faire payer pour nous enfermer dans une même prison ?

Et avec l’apparent assentiment de nos dirigeants.Mais cela peut aller encore plus loin. Ne lit-on pas que

dans les jours qui ont suivi le séisme du 12 janvier 2010, qui a fait plus de 200.000 morts surtout dans la capitale haïtienne, eh bien un même cordon sanitaire avait été placé, même s’il a duré seulement quelques jours, sous prétexte que des bandes armées se livraient au pillage dans les bâtiments effondrés.

L’embargo sous lequel notre pays est à nouveau placé cette semaine c’est une mesure qui n’est pas (comme dit le créole) ‘sen ne sòf’, c’est-à-dire sans conséquence.

Celui qui a suivi l’apparition du Sida fin des années 1970 nous a fait perdre la grande avance qu’on avait prise dans l’industrie touristique. Au profit de nos voisins la République dominicaine et la Jamaïque.

Tout comme l’embargo qui a fait suite au coup d’état militaire de 1991 a sonné le glas de l’industrie d’assemblage.

Ce n’est donc pas une mesure que prennent nos ‘grands amis’ parce qu’ils nous aiment.

Peut-être le pouvoir en place. Mais pas le pays. Ni son avenir, à nouveau compromis par ces nouvelles mesures … abusives.

Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince

sans richesse, avec des sols agricoles épuisés, lessivés par les pluies ».

Mais nous, Haïtiens du présent, avons nous aussi notre part de responsabilité. Pour survivre, nous avons continué – nous continuons encore – à déboiser massivement pour le charbon de bois et pour les cultures vivrières, sans préoccupation du renouvellement du sol – par la permaculture, par exemple, telle que pratiquée en Europe par exemple.

Le présentateur de ce sinistre tableau clinique conclut sur une note désespérante : « La pollution du sol, de l’eau et de l’air, la surpopulation, les ouragans, les séismes meurtriers, les épidémies de choléra et du sida, ont achevé les rêves de liberté et de bonheur d’Haïti. La perle des Caraïbes est devenue l’enfer sur terre. »

Voici un drame national, immense, qui concerne chaque Haïtien mais qu’on évoque peu ou pas assez. Nos politiques sont trop occupés à se combattre les uns les autres pour des postes. À tirer la couverture à soi. Par manque d’emplois, presque tout le monde lorgne les postes au sein de l’appareil d’État. Or, les occupations y sont limitées. D’où cette ambiance délétère qui prévaut depuis la nuit des temps.

Du coup, l’écologie – un problème vital de grande envergure – est oubliée dans ces incessants pugilats politiques. Les dirigeants se succèdent sans qu’ils fassent du drame écologique – c’est-à-dire la faillite de la relation immédiate entre les besoins humains et ceux de l’environnement – leur priorité. Loin s’en faut ! Pourtant nous devrions transcender toutes les divergences face à cette terre endommagée, malade, désertifiée. Onze millions de personnes sont en danger. Il devrait y avoir un consensus au moins là-dessus. Un consensus national. Mais malheureusement chacun prêche pour sa petite chapelle. L’esprit patriotique ne semble pas être suffisamment intégré en nous pour faire passer le pays avant nos petits intérêts mesquins. Notre pays dépérit sous nos yeux. Que faut-il

pailles diverses, etc.) (1) ou avec du gaz propre. Pour ce qui est de la pollution extrême des sols, elle

aurait pu aussi être évitée en renonçant au labour profond qui dénude et laisse aux vents la surface de la terre arable. Il en est de même pour la pollution de l’eau, qui est née de ce qu’on ne sait pas encore gérer nos objets en plastique. Ou encore nos excréments – avec leur lot d’épidémies dues à la souillure de l’eau des rivières et les émanations méphistophéliques – alors qu’on pourrait recourir à l’usage de toilettes à compost (2).

Une pollution dont le documentaire n’a pas parlé, c’est celle des « têtes ». Elle consisterait en l’absence d’une éducation sereine sur ces aspects-là de la vie quotidienne. Par exemple, pourquoi ne pas apprendre à fabriquer des toilettes à compost et à en apprendre leur usage dès l’école ?

Haïti dénudé jusqu’aux osTout ça vient d’où ? Le reporteur se réfère à l’histoire

passée et présente pour trouver la faute. Cette dégradation a commencé depuis la colonisation (génocide des Indiens, esclavage, travail forcé). Lorsqu’en 1492, Christophe Colomb débarqua sur l’île d’Hispañola, il s’est retrouvé devant une terre vierge et très riche. « Cette terre comprenait 80 % de forêt dense, rappelle le documentaire, qui s’étendait depuis les plages jusqu’au sommet de ses nombreuses montagnes ».

En moins de deux siècles, la richesse de la terre s’est considérablement réduite avec la production du charbon de bois, la pratique de l’agriculture, l’exploitation minière et la construction. Ce qui a abouti à ce qu’Haïti dispose aujourd’hui de seulement 2 % de sa forêt primaire. « Une terre presque totalement dénudée jusqu’à l’os ». Déboisée.

Après le départ des colons espagnols, les Français ont pris la relève. Le pillage de la nature s’est poursuivi. Pour la production du tabac, du café et de la canne à sucre, les nouveaux colons avaient fait venir des Noirs d’Afrique et ils ont exploité la terre de manière outrancière. Ils ont remplacé les forêts par des plantations coloniales. Ainsi, après l’Indépendance, les Haïtiens se sont retrouvés sur une île « remuée, sans forêts,

Editorial : L’écologie, la grande absentePendant que les politiques se battent âprement

pour le pouvoir, le pays est en train de périr et avec lui, le peuple, impuissant à changer les choses. Une émission de la télévision Magellan circulant actuellement sur les réseaux sociaux, est venue nous réveiller pour nous ramener à cette catastrophique réalité : la dévastation écologique qui affecte cruellement trois pays, dont le nôtre : Haïti.

Encore une fois, Haïti est numéro un dans l’horreur : c’est le premier pays à avoir perpétré un « suicide écologique ». Placé avant la Chine et l’Inde, deux pays également gravement touchés, notre nation est menacée d’une « mort écologique » certaine. « Une folie écologique qui menace même l’équilibre écologique, sociale et économique de la planète terre entière », n’hésite pas à avancer la chaîne.

D’après tous les observateurs et les scientifiques, Haïti est devenu « le pire endroit » au monde quand on se réfère à des critères économiques, sociaux et écologiques, poursuit le reporter en le martelant. Et d’énumérer nos maux : « pollution de l’air, du sol, de l’eau, des côtes et des plages ; déforestation ; malnutrition ; épidémies récurrentes (choléra, sida) ; infrastructures économiques délabrées ; système d’évacuation des eaux délabré ; système scolaire en ruine ; inondations fréquentes ; séismes récurrents et meurtriers. »

Tout y est saccagé : forêts, sol, sous-sol, terre, mer. Ces dégradations ont un impact sur notre santé. « Les Haïtiens meurent, rappelle la chaîne sur un ton grave, 15 ans plus tôt que dans les pays voisins. » L’écologie de la nature et l’écologie humaine sont intimement liées.

Ce que ce reporteur appelle « l’horreur écologique et humaine » se traduirait sur le terrain par deux fléaux, meurtriers pour l’écosystème de l’île : la déforestation et la pollution extrême tant au niveau de l’air, du sol et de l’eau. Une déforestation pour la production du charbon de bois quand celui-ci pourrait être produit industriellement à partir de déchets agricoles (canne de maïs, résidus de canne à sucre,

Affaires Mondiales Canada a récemment augmenté son niveau d’alerte pour Haïti à ne pas voyager en raison des troubles civils qui sévissent à travers le pays. Il s’agit en effet du plus haut niveau d’avertissement aux voyageurs du gouvernement du Canada.

En raison du climat d’incertitude qui règne, nous vous recommandons fortement de respecter cet avertissement.

Information sur les volsTous les clients ayant réservé un vol à destination

d’Haïti avant le 12 février 2019 pour un départ aux mois de mars et avril 2019 sont autorisés à modifier leur réservation sans pénalité, et ce jusqu’à ce que le gouvernement ait diminué son niveau d’alerte. Ils sont invités à contacter leur agent de voyage ou le Centre Contact client d’Air Transat afin d’ajuster leur dossier selon leur choix.

Air Transat annonce la révision de son programme aérien sur Haïti et de ce fait suspendra ses vols du dimanche à compter du 17 mars jusqu’au 28 avril 2019. Le transporteur maintiendra uniquement ses vols du mercredi pour la période.

Avis aux voyageursNotez que la situation pourrait changer à tout moment, et ce, sans préavis.

Information sur les forfaits vacancesÉtant donné l’incertitude concernant l’accessibilité

des routes menant à nos hôtels, Transat ne peut garantir des transferts sécuritaires et a donc cessé la vente de forfaits vacances, et ce jusqu’à la fin du mois d’octobre 2019.

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Page 8 Mercredi 13 Mars 2019Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 09ANALYSE DE L’ACTUALITE

Haïti : L’éternel recommencementAlors qu’il est fonctionnaire pour l’Organisation des

Nations Unies (ONU) en Haïti, «une bande de voyous» de Cité Soleil l’attaque et lui vole son véhicule «pour aller tuer toute la journée».

Cette expérience pour le moins traumatisante l’a poussé à réfléchir sur son avenir en Haïti, puisqu’il a la possibilité d’obtenir sa résidence permanente au Canada qu’il visite depuis une dizaine d’années.

«Vous vous seriez attendu à un début de changement, mais malheureusement les choses n’en finissent d’empirer et ça donne vraiment mal au cœur», se désole Roromme Chantal. «C’est quand même un pays qui régulièrement est mis à genou par des catastrophes naturelles. Alors on se pose la question, à quel moment les Haïtiens finiront par prendre conscience pour se mettre ensemble et commencer à penser la reconstruction de leur pays. Est-ce là demander l’impossible aux Haïtiens?»

«C’est vraiment avec beaucoup de déception quand vous regarder les images», dit-il d’un ton découragé.

M. Chantal ne croit pas qu’un changement de mentalité «réel et véritable» s’opérera chez les politiciens à savoir que l’instabilité de profite à personne. «À chaque fois on nous promet que ça sera la bonne et on en voit jamais le changement réel».

Finalement, il pense que la communauté internationale devrait intervenir pour remplacer le président en vertu de résolutions adoptées par l’ONU voulant qu’elle se réserve le droit de s’en mêler si un dirigeant n’était pas désireux d’aider sa population.

QUI EST JOVENEL MOÏSE?Né d’un père mécanicien et agriculteur et d’une

mère couturière, Jovenel Moïse vit une enfance modeste. En 1974, sa famille s’installe dans la capitale Port-au-Prince où il poursuivra plus tard des études à l’Université Quisqueya

En 1996, il retourne dans le nord-est du pays, où il est né, pour développer l’arrière-pays sur le plan agricole.

En 2001, il ouvre une usine de distribution d’eau potable dans le nord d’Haïti et crée avec des associés une société ad hoc avec pour but l’électrification régionale, en 2008.

Il installe sa société Agritrans, une entreprise de production de bananes, sur la première zone franche agricole du pays qu’il a lui-même lancé, en 2012.

En 2015, Jovenel Moïse, «illustre inconnu» décide de se lancer dans la course à la présidence pour succéder à Michel Martelly qui ne peut briguer de nouveau mandat. Il utilise les réseaux sociaux pour faire campagne et promet de relancer l’économie haïtienne par l’agriculture.

Après un processus électoral tumultueux marqué par l’annulation du premier tour du scrutin, Jovenel Moïse remporte les élections en novembre 2016 et accède à la présidence en février 2017.

À la fin du mois de janvier, un rapport de la Cour des comptes expose notamment qu’au cours des dernières années, la société Agritrans a reçu de l’argent du fonds PetroCaribe pour reconstruire une route. Or, selon la cour, il y a absence de contrat et une «confusion» par rapport à la devise utilisée.

Aujourd’hui âgé de 48 ans, Jovenel Moïse est aussi le père de deux enfants.

Sources : Le Parisien, RFI***

UNE ÉCONOMIE PRÉCAIREEn consultant les données économiques d’Haïti, on

peut se demander comment l’économie pourrait se porter plus mal.

Le pays des Caraïbes possède un produit intérieur brut (PIB) de 8,4 milliards de dollars américains dont le taux de croissance anémique se situe entre 1,2 % et 1,5 % depuis 2015.

Haïti demeure le pays le plus pauvre du continent américain, alors que près de 60 % de sa population vit sous le seuil de la pauvreté, soit de 2,41 $ par jour, et 24 % vit sous le seuil de pauvreté extrême fixé à 1,23 $ par jour. En 2010, le taux de chômage se situait à 40 %.

Ce pourcentage est alimenté par les difficultés rencontrées par le secteur agricole, centre de l’économie d’Haïti. Selon l’association Haïtienne Promotion pour

produits de première nécessité, dont la majorité est importée.Rien pour aider, la corruption semble bien implantée

en Haïti. Depuis 2015, Ayiti (en créole) maintient un score d’environ 20 sur 100 sur l’indice de corruption de l’organisation Transparency International, soit la 161e place au monde. À titre comparatif, le Danemark est en tête du classement avec un pointage de 88…

Sources : AFP, Banque mondiale, The World Factbook (CIA), Promodev, Transparency International

PETROCARIBE : LE FEU AUX POUDRESLes scandales de corruption qui ont éclaté dans les

dernières années en Haïti ont un point en commun. Le fonds PetroCaribe. Qu’en est-il?

Le fonds PetroCaribe a été créé en 2005 par le président du Venezuela de l’époque Hugo Chavez. Il permet aujourd’hui à 18 pays de l’Amérique latine et des Caraïbes, dont Haïti, d’acheter du pétrole à coût moindre et à rembourser la facture sur 25 ans à un taux d’intérêt de 1 %.

Ainsi, les bénéfices enregistrés par le gouvernement haïtien lorsque celui-ci revend le pétrole du Venezuela aux compagnies locales sont placés dans un fonds pour financer des projets permettant de développer les infrastructures et stimuler la croissance économique.

Or, les gouvernements qui se sont succédé en Haïti ont dilapidé les près de quatre milliards $ amassés dans le cadre de l’accord PetroCaribe. En 2016 et 2017, des enquêtes sénatoriales sur l’usage du fonds ont permis d’épingler une douzaine d’anciens ministres du parti actuellement au pouvoir.

La dette haïtienne, effacée par les pays donateurs après le séisme de janvier 2010, s’élève à plus de 2,6 milliards $US, dont la grande majorité est due au Venezuela dans le cadre du programme.

Sources : AFP, AP, AyiboPost

UN EFFORT AVORTÉLa Ville de Québec avait tenu à s’impliquer dans la

reconstruction de la capitale haïtienne Port-au-Prince après le tremblement de terre de 2010, mais le projet de caserne n’a jamais vu le jour

En novembre 2012, le maire Régis Labeaume a pris part à une mission de l’UNESCO avec Michaëlle Jean, alors envoyée spéciale pour Haïti. Sur place, ils visitent une caserne durement touchée par le séisme et le maire promet d’en reconstruire une autre.

En février 2014, le gouvernement fédéral octroie une subvention de 2,64 millions $ pour le projet. La Ville contribue avec une aide équivalente à 170 000 $, notamment avec l’envoi de policiers sur place.

La Ville avait aussi envoyé des boyaux d’arrosage et un appareil de couplage pour boyaux de différentes tailles.

Finalement après deux reports du début des travaux, le projet est déclaré mort à l’été 2017 avec le retrait du financement d’Ottawa, parce que le gouvernement d’Haïti avait failli à rendre disponible un terrain avec des titres de propriété clairs, arpentés et en bonne et due forme, avait expliqué le porte-parole de la Ville, David O’Brien.

«Ça a l’air de rien, mais tu veux savoir à qui appartient le terrain […], mais il n’y a pas de titre de propriété. Alors pour le gouvernement canadien c’était bien compliqué de construire une caserne sur un endroit dont on ne pouvait pas être certain qui était propriétaire», se souvient l’attaché de presse du maire Labeaume, Paul-Christian Nolin.

«Le but c’était vraiment de rendre service et d’alléger la souffrance là-bas, mais il n’y avait malheureusement aucune organisation qui nous permettait d’avancer et de faire en sorte que le projet se réalise», se désole-t-il.

La Ville de Québec n’a actuellement aucun projet en cours en Haïti.

6 DATES CLÉS7 février 2017 : Jovenel Moïse prend la présidence

d’Haïti après un rocambolesque processus électoral entamé en octobre 2015. Le premier tour avait dû être annulé à cette date en raison «fraudes massives». Il est officiellement déclaré président élu le 3 janvier 2017, un peu moins de deux mois après le scrutin.

14 août 2018 : Un Haïtien publie une photo de lui, les yeux bandés, tenant une affiche sur laquelle il est écrit en créole : «Où est passé l’argent de PetroCaribe?» Il s’agit du début du mouvement citoyen contre la corruption.

31 janvier 2019 : La Cour des comptes publie un rapport qui éclabousse le président Jovenel Moïse et une quinzaine de ministres. Ceux-ci auraient détourné des fonds destinés au programme PetroCaribe.

7 février 2019 : Des manifestations paralysent la capitale Port-au-Prince et d’autres villes en importance du pays. Les manifestants demandent la démission du président et dénoncent le coût de la vie trop élevé.

14 février 2019 : Jovenel Moïse sort de son mutisme une semaine après le début des premières manifestations. Dans une allocution diffusée à la télévision nationale, le président haïtien annonce qu’il ne démissionnera pas.

21 février 2019 : Le président Jovenel Moïse crée un Comité de facilitation du dialogue national inter-haïtien. Ce comité doit permettre «de retrouver des solutions durables aux problèmes majeurs qui freinent le développement économique du pays».

Sources : Le Monde, Le Nouvelliste (Haïti), AFP

Sébastien St-OngeLe Soleil_8 mars 2019

L’expression plus ça change, plus c’est pareil est probablement la meilleure pour illustrer la situation en Haïti. Nouveau gouvernement. Promesse de lutter contre la corruption. Et inévitablement c’est le contraire qui se produit. Sauf que là, la population en a assez et elle demande des comptes. Elle demande aussi la démission du président Jovenel Moïse.

Ces dernières semaines, des manifestations violentes ont éclaté en Haïti pour réclamer que la lumière soit faite sur des allégations de corruption à grande échelle impliquant des membres du gouvernement, passé et présent. On les soupçonne d’avoir détourné de l’argent du fonds PetroCaribe pour… faire tout sauf ce pour quoi cet argent est disponible.

«Les récentes manifestations sont venues se greffer en fait sur d’autres manifestations», explique Roromme Chantal, professeur adjoint de sciences politiques à l’Université de Moncton.

En campagne électorale, Jovenel Moïse avait promis de mettre de l’argent dans les poches des Haïtiens et de la nourriture dans leurs assiettes. Or, lorsque le gouvernement a proposé dans un budget en juillet dernier d’augmenter le prix des carburants, l’idée a été plutôt mal reçue du côté de la population. Des manifestations avaient éclaté pour demander à ce que le gouvernement démissionne et le premier ministre a effectivement quitté son poste.

Cette crise passée, une autre s’est pointée le bout du nez au moment où un Haïtien publie une photo de lui, les yeux bandés, tenant une affiche sur laquelle il est écrit en créole: «Où est passé l’argent de PetroCaribe?» Il s’agit du début du mouvement citoyen contre la corruption.

«Au lieu d’apporter des réponses concrètes aux problèmes auxquels est confronté le pays, on a découvert qu’il avait une comptabilité publique qui était discutable et que les mêmes choses qu’on reprochait à ses prédécesseurs, il s’y donnait allègrement, c’est-à-dire une confusion inacceptable entre les biens publics et ses ressources privées», poursuit M. Chantal.

Selon lui, qui est également ancien journaliste Haïtien, le pays a de la difficulté à se défaire de la corruption en raison de l’inexistence d’institutions légitimes. D’abord, l’absence de partis politiques «dignes de ce nom» ne permet pas de filtrage de candidats qui, une fois élus, s’adonnent à du trafic avec le gouvernement.

Il croit ensuite que la perte de confiance dans les institutions judiciaires a fait en sorte que la population ressent le besoin de se faire justice elle-même et d’exprimer sa colère dans les rues en incendiant des commerces. Ce sont des «moyens violents qui sont devenus des moyens légitimes quoiqu’il ne s’agisse pas de moyens souhaitables pour un pays qui attend désespérément de recevoir des touristes ou des investissements étrangers», ajoute le professeur Chantal.

Pour sortir de la crise, les pays amis d’Haïti devraient «exprimer une position favorable à la démocratie Haïtienne et donc aux revendications légitimes du peuple Haïtien et donc devraient pour commencer se désolidariser très clairement» de Jovenel Moïse. De plus, il y a «l’urgente nécessité» de provoquer un dialogue national.

Mais Roromme Chantal ne se fait pas d’idée. Il est du genre pessimiste…

Vu d’iciOui, Roromme Chantal est pessimiste.Il faut dire que son histoire ne lui permet pas vraiment

de voir les choses de façon optimiste, puisqu’il a failli y laisser sa peau.

M. Chantal est Haïtien, mais habite au Canada depuis son arrivée au pays vers la fin de 2007. À l’époque, le pays est dirigé par René Préval qui a succédé au gouvernement de transition instauré après le coup d’État de 2004 ayant montré la porte à Jean-Bertrand Aristide.

C’est justement durant les événements de 2004 que Roromme Chantal a passé bien près de mourir. Une rébellion contre le pouvoir provoque une flambée de violences.

le Développement ( P r o m o d e v ) , l e manque de moyens é c o n o m i q u e s e t f i n a n c i e r s p o u r développer le secteur et la libéralisation des marchés agricoles font partie des principaux facteurs qui freinent l e s exp lo i t a t i ons agricoles dans leur développement.

L’économie n a t i o n a l e e s t également plombée par la dépréciation de la devise haïtienne, la gourde, par rapport au dollar américain et une inflation qui dépasse les 15 %. Cela a pour conséquence l’augmentation des

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Mercredi 13 Mars 2019Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 09 Page 9RAPPORTS NORD-SUD !!!

(CORRUPTION / p. 11)

Epinglée par l’Onu, la France réplique sur l’usage de la force

La Haut commissaire des droits de l’homme de l’ONU, Michele Bachelet, dénonce aussi la situation au Venezuela et en Haïti

PARIS (Reuters) - La France n’a pas attendu l’Onu

selon le ministère de l’Intérieur.Les lanceurs des balles de défense (LBD), des armes

intermédiaires, sont notamment dans le viseur des associations de défense des droits de l’Homme et du Conseil de l’Europe qui

Michelle Bachelet, a appelé la France à faire toute la lumière sur les cas de violences policières qui se seraient produites ces trois derniers mois.

En France, les “Gilets jaunes” manifestent contre ce

7 mars 2019_Par Frédéric Thomas *Repris par AlterPresse du Centre tricontinental

(Cetri)Si la dégradation de la situation socio-économique,

déjà très précaire, est le terreau des mobilisations sociales qui secouent Haïti, le scandale PetroCaribe en est le catalyseur. Il nous semble important d’offrir une analyse synthétique et vulgarisée des causes de la crise actuelle. Dans ce troisième et dernier papier, nous voulons mettre en avant la dynamique et les contours des manifestations de ces derniers mois.

L’étonnant n’est pas la colère actuelle, mais qu’elle ne soit pas arrivée plus tôt. Les manifestations de masse de début février et le blocage de toutes les activités – le « pays lock » – trouvent leur origine immédiate dans un mouvement initié en août 2018. Sur twitter, un homme aux yeux bandés brandit une pancarte en carton sur laquelle est écrit : « Kot Kòb Petwo Karibe ? » [Où est l’argent de PetroCaribe ?]. L’homme en question est Gilbert Mirambeau JR., un cinéaste et écrivain haïtien résidant au Canada. Le message va déclencher une campagne dans les médias sociaux, avant de rebondir dans une première manifestation de rue le 17 octobre [1].

du 12 février, des évêques catholiques romains en Haïti, parle de « plus de dix morts depuis le 7 février 2019 » [3] … La répression explose parallèlement à l’insécurité. Très inquiétant est ce qui peut être qualifié de « massacre d’Etat », à savoir l’assassinat de septante et une personnes (deux autres sont portées disparues), les viols collectifs de onze femmes et la destruction de nombreuses maisons, le mardi 13 novembre 2018, dans le quartier populaire de La Saline à Port-au-Prince [4].

Si la lumière n’a pas encore été faite sur ce massacre où semblent être impliqués les gangs armés de connivence avec des politiciens, la montée de l’insécurité ne fait aucun doute. De manière générale, selon la Commission épiscopale nationale de l’Église catholique romaine Justice et paix (Ce-Jilap), 604 personnes ont été tuées par balles, au cours de l’année 2018 [5].

Racines socio-économiquesÀ y regarder plus près cependant, force est de

constater que le réveil social est plus profond et qu’il remonte à plus loin. Ainsi, en 2017, les ouvriers des usines de sous-traitance avaient, à plusieurs reprises, manifesté en masse

pour réclamer une hausse du salaire minimum, et le vote du budget 2017-2018 avait fait descendre dans la rue des milliers de personnes [6]. De plus, l’annonce de l’augmentation du prix de l’essence, qui résultait du dernier accord avec le Fonds monétaire international (FMI), avait provoqué trois jours d’émeutes début juillet, causant la mort de vingt personnes, avant que le gouvernement ne revienne sur sa décision.

Évidemment, cette effervescence sociale trouve ses racines dans les conditions socio-économiques. La pauvreté, qui touche près de 60% de la population, l’insécurité alimentaire affectant plus de 40% des Haïtiens, la vie chère – d’autant plus chère avec la dépréciation de la monnaie locale, l’inflation et la dépendance aux importations – s’aggravent objectivement, mais aussi subjectivement, au regard des inégalités, du mépris de la classe dirigeante et des multiples promesses non tenues du président Jovenel Moïse [7].

Les recettes proposées pour sortir de la crise participent du problème, pas de la solution. Le cas du riz est emblématique. Élément incontournable du panier alimentaire haïtien, il est aujourd’hui très largement importé (à 80%),

Haïti, le scandale du siècle Corruption et politique néolibérale

pour enquêter sur des cas de “violences policières”, a répliqué mercredi Edouard Philippe quelques heures après l’appel lancé par les Nations unies à faire toute la lumière sur des cas rapportés d’usage excessif de la force lors des manifestations des “Gilets jaunes”.

“J’ai beaucoup de respect pour l’Onu mais je voudrais rappeler à tout le monde que nous sommes un Etat de droit, que quand il y a une plainte, elle est instruite”, a déclaré le Premier ministre sur BFM TV. “Qu’il faudra expliquer à Mme le Haut commissaire (de l’Onu aux droits de l’Homme Michelle Bachelet-NDLR) l’ensemble des faits et notamment l’extrême violence qui s’est déchaînée sur les forces de l’ordre, ou sur des biens privés, parfois sur des symboles de la République”.

“On n’a pas at tendu le Haut commissaire de l’Onu pour faire toute la lumière sur l’ensemble des faits dès lors qu’il y a des plaintes”, a-t-il ajouté. “J’aime beaucoup

qu’ils perçoivent comme une privation de leurs droits économiques et de leur participation aux affaires publiques”, a-t-elle déclaré devant le Conseil des droits de l’Homme.

“Nous encourageons le gouvernement à poursuivre le dialogue (...) et l’exhortons à mener une enquête complète sur tous les cas rapportés d’usage excessif de la force”, a-t-elle ajouté.

Au-delà d’Edouard Philippe, les propos de Michelle Bachelet ont également fait réagir le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux qui a assuré à la mi-journée que la France suivrait les recommandations de l’Onu tout en s’”étonnant” de se retrouver sur la même liste que le Venezuela ou Haïti.

“Evidemment nous suivrons les recommandations avec la diligence nécessaire”, a-t-il dit lors du compte rendu du conseil des ministres à l’Elysée.

“Il faut, je le dis néanmoins, s’étonner tout de même de se retrouver cité dans une liste

ont réclamé ces dernières semaines la suspension de leur usage.Le Conseil d’Etat a pour sa part validé le 1er février

leur usage et débouté ses opposants.

“ENQUÊTE COMPLÈTE”Lors d’un discours prononcé dans la matinée à

Genève, le Haut commissaire de l’Onu aux droits de l’Homme,

entre le Venezuela et Haïti où il y a eu des morts, je le rappelle, des morts nombreux, suite à des manifestations”, a-t-il ajouté.

“Le niveau d’inclusion économique et démocratique en France est selon les standards de l’Onu un des plus élevés au monde, avec un niveau d’inégalités contenu mais que nous nous attachons à combattre”.

entendre les conseils du Haut commissaire mais je rappelle qu’en France on est dans un Etat de droit et que la République à la fin elle est la plus forte”.

Depuis le début de manifestations des “Gilets jaunes”, qui réclament depuis le 17 novembre dernier plus de justice sociale et de démocratie participative, 162 enquêtes judiciaires ont été ouvertes sur des “suspicions de violences policières”,

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L e m o u v e m e n t #PetroCaribeChallenge est né. Il rassemble nombre de jeunes Haïtiens, qui en ont assez, et exigent des institutions nationales de rendre compte de ce qui a été fait de l’argent de PetroCaribe. C’est sous sa pression que la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CSCCA) a publié l’audit concernant la gestion du fonds PetroCaribe. L’origine, la dynamique, les revendications et l’importance de la jeunesse dans ces mobilisations ne sont pas sans rappeler le « printemps arabe » et son « Dégage ! » [2] .

Lors de la manifestation du mercredi 17 octobre 2018, huit personnes ont été tuées, soixante-et-une autres blessées, dont plusieurs par balles, selon le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH). Les funérailles de plusieurs de ces manifestants, le 31 octobre 2018, a pris un tournant revendicatif, entraînant à nouveau des affrontements et la répression, qui a fait au moins un mort et huit blessés.

Les journées de mobilisation depuis le 7 février ont fait, elles, officiellement quatre morts et seize blessés, mais le communiqué, en date

En France manifestation de Gilets jaunes contrée par des tirs de gaz lacrymogènes

Page 10: Rien ne bouge et pourtant - University of Floridaufdcimages.uflib.ufl.edu/UF/00/09/88/09/00861/03-13-2019.pdf · Un audit complet de la Csc/ca, sur ce dossier, est attendu en avril

Page 10 Mercredi 13 Mars 2019Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 09WHAT’S UP LITTLE HAITI ? with Pascale E. Taddeo

Cubans fly around the world hunting shopping bargains

PORT-AU-PRINCE, Haiti (AP) — Most people don’t think of Haiti as a shopping destination. Unless they’re Cuban.

Every afternoon, hundreds of Cubans swarm a rutted crossroads in the capital of the hemisphere’s poorest nation, hunting clothes, light bulbs, perfume and other goods that are in short supply back home.

Haitian vendors blast Cuban reggaeton music to draw in shoppers. In a year-old cafe painted with Cuban flags, Havana-born Angelina Luis Dominguez and her niece Yeleny Terry Luis serve black beans, rice and roast pork to compatriots on lunch breaks.

Homeland Security extends immigration protections

WASHINGTON (AP) — Homeland Security officials have formally extended protections that allowed immigrants from four countries to live and work legally in the United States.

The move Thursday complies with a federal judge’s ruling that halted the decision to discontinue temporary protected status for people from Sudan, Nicaragua, Haiti and El Salvador.

The California judge ruled in October. The protections were set to expire in May, but will be extended until the preliminary injunction remains in effect.

Temporary protected status is granted to countries ravaged by natural disasters or war and lets citizens of those countries remain in the U.S. until the situation improves back home. About 300,000 people have received those protections.

Trump administration officials had moved to discontinue protections for many countries; several lawsuits have been filed.

IMF reaches tentative deal with Haiti for $229M loan

PORT-AU-PRINCE, Haiti (AP) — The International Monetary Fund has reached a tentative deal to extend a $229 million loan to Haiti.

IMF officials said the loan would be used to help feed children at schools and pay for social housing, among other things. It would be paid back over three years provided Haiti meets certain goals.

The loan was requested by the Caribbean country and still has to be approved by the IMF’s executive board.

IMF Mission Chief Chris Walker said the deal aims to help Haiti overcome its fragility and improve people’s lives. Walker’s visit to the country ended Friday.

In recent weeks, the Western Hemisphere’s poorest nation has been paralyzed by violent protests over corruption and skyrocketing inflation.

Edwidge Danticat’s new kid’s book explores a mother’s caring touch

What’s a world without a mother’s love?Haitian-American author and writer Edwidge Danticat is releasing a new children’s

book celebrating motherhood, and specifically how a mother cares for her child when he or she is ill.

Cuban market in Port-au-Prince

Edwidge Danticat

The picture book, “My Mommy Medicine,” expressively illustrates the many ways a mother helps her young daughter feel better when she’s home sick. Together, the pair discover various comfort methods in playing games, natural and medicinal remedies, laughter, self-care, storytime, imagination, and more.

The term “Mommy Medicine” is a phrase Danticat and her family often use referring to the unrivaled loving and caregiving that a parental or guardian figure can provide a younger relative. She describes it as the desire to offer the best care and comfort possible to someone you love.

As a mother of two daughters, Danticat says she was inspired to write the book based on the endless days she spent caring for them. And before children of her own — the care she flooded her nieces and nephews with.

Danticat published her first book, “Breath, Eyes, Memory” in 1994 and to date has written more than a dozen novels. Of her bibliography, she’s written two previous picture books geared towards children — “Eight Days: A Story of Haiti’ and “Mama’s Nightingale.”

The book will be available for purchase on Feb. 26.

“There are thousands, thousands of Cubans,” Luis Dominquez said. “There used to be four or five; now they’ve taken root. It feels like all of Cuba is here.”

The “Cuban market” in Port-au-Prince is part of a global trade, estimated to top $2 billion, fed by the confluence of Cubans’ increased freedom to travel with the communist state’s continued domination of the economy back home.

Clothing, housewares, hardware, personal-care products and other goods at state-run stores in Cuba cost two or three times what they do elsewhere. And that’s when they are on sale at all in an economy hampered by incessant shortage. What’s more, Cuba’s state monopoly on imports and exports excludes the small but vibrant private sector, which employs more than a half million people who often earn three or four times a state worker’s salary.

Since Cuba did away with a hated exit permit five years ago, Cubans are packing flights to destinations with easy entry requirements. In Port-au-Prince, Panama City, Cancun, Guyana, Trinidad and Tobago, even Moscow, Cubans are packing suitcases with goods for personal use and resale back home.

In Panama, the Colon Free Trade Zone has a “Little Havana” where Cubans spent $308 million last year, and are on track to spend perhaps 8 percent more in 2018, said Luis Carlos Saenz, the zone’s general assistant manager.

“We now have an important Cuban clientele who came to make purchases and are making a significant contribution to business in the zone,” Saenz said.

Panama is so eager for Cuban business that its embassy in Havana has started giving Cubans with private business licenses on-the-spot “tourist cards” that eliminate the need for a lengthy visa application process.

“More Cubans are coming now because of the tourist cards,” said Jose Hernandez, who was shopping in the free zone with a group of relatives last week. “Taking back an air conditioner, an electric motorcycle is a big deal for us. In Cuba, that’s gold.”

That sort of business tourism has diversified a trade long centered on South Florida, where Cubans with family ties in the U.S. relied on relatives to shuttle in personal or business goods. Driving the trade away from Miami has been the Trump administration’s decision to pull most staff from its Havana embassy last year, ending visa processing there and forcing Cubans to travel to third countries to apply for permission to visit the U.S.

The Miami-based Havana Consulting Group estimated in an August study that Cubans spent more than $2 billion in 2017 on bringing goods back to the island.

That spending may equal anywhere from 2 percent to 5 percent of Cuba’s gross domestic product, depending on which of the wildly varying estimates of GDP is used in absence of reliable economic statistics on the island’s economy.

Cuba maintains tight restrictions on the quantities that individuals can import, and working as a “mule” — bringing goods back for others — is technically prohibited, according to some official statements, but it is rarely prosecuted.

Haiti, which is struggling with increasing violence and a devaluing currency, appears to be grabbing an increasing slice of the Cuban shopping pie.

In the neighborhood surrounding the market, dozens of Cubans run bed-and-breakfasts for traveling shoppers in homes rented from Haitian owners. Dozens of Haitian “guides” help Cubans hunt down specialized goods like electronics and hardware.

“I have visas for Panama and Mexico but I like Haiti,” said Eduardo Leiva, who runs a small hardware business in Cuba. “There’s great variety of merchandise, a level of product that you don’t find in other countries.”

Tiny Sunrise Airways runs 12 direct flights weekly from the Cuban cities of Havana, Camaguey and Santiago to Port-au-Prince. Cubans interviewed in the market said they spend about $700 on airfare, food and lodging and another $700 on merchandise, which they resell at a markup high enough to make several hundred dollars profit per trip.

Most of those interviewed said they made near-monthly trips, generating more than $2,000 in extra income a month in a country where annual state salaries are less than $400.

“The Cubans are very good for us. They come, they take merchandise back home, we get to make a little profit,” said Terese Rencher, who buys Peruvian-made T-shirts with designer logos in the Dominican Republic and sells them at the “Cuban market.”

“This is how I sent my kid to school, to university,” said Rencher, who said her 23-year-old daughter is studying at a hotel school in Port-au-Prince.

Some Cubans said they had been robbed by young men aware that Cubans can be carrying large sums of cash, but they still preferred the quick trip to the neighboring island over the odysseys many Cubans undertake to feed their country’s informal retail market.

“Compared with Russia, Haiti is closer, it isn’t cold, and the merchandise is practically the same,” said taxi driver Braulio Hernandez, who was hunting tools and parts for his home car-repair workshop.

___Associated Press journalists Evens Sanon in Port-au-Prince and Juan Zamorano in

Colon, Panama, contributed to this report.

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Mercredi 13 Mars 2019Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 09 Page 11POUR UNE AUTRE HAITI

(GUY PHILIPPE... suite de la page 3)

(CORRUPTION... suite de la page 9)

Crise : Un groupe de solidarité à Montréal demande au Canada de ne plus soutenir le

gouvernement haïtien « répressif et corrompu »

en provenance essentiellement des États-Unis (à plus de 90%). Pour faire baisser le prix du riz sur le marché local, le gouvernement cherche un arrangement avec les gros importateurs, et à importer plus de riz.

C’est ce qu’avaient déjà fait, en 2012, l’ancien premier ministre Laurent Lamothe, en signant un contrat d’importation avec le Vietnam, et le président René Préval, lors des émeutes de la faim en 2008. Mais cela revient à prolonger la politique d’importation menée depuis un quart de siècle, plus spécifiquement depuis 1995 quand les droits d’importation sur le riz ont baissé de 50 à 3% (le taux le plus bas de toute la région). Une politique qui a cassé la production locale et transformé Haïti, de pays quasi autosuffisant en nation dépendante et vulnérable [8]

Le sens de la révolteLes mobilisations actuelles sont réinscrites par les

protagonistes dans l’histoire du pays, comme en témoignent les dates anniversaires choisies pour les manifestations : l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines, fondateur de la nation, et la chute de la dictature des Duvalier, respectivement le 17 octobre et le 7 février. Si l’image de la révolution haïtienne est instrumentalisée par le pouvoir pour faire écran aux antagonismes sociaux, le passé demeure un levier populaire

puissant pour réorienter le présent.Il ne faut ni diaboliser ni idéaliser le mouvement actuel.

Que des gangs armés, eux-mêmes liés à la classe politique, soient intervenus dans ces manifestations et cherchent à les instrumentaliser semble avéré. Il serait réducteur cependant de réduire la mobilisation à une telle manœuvre. Acontrario, ne pas reconnaître les limites du mouvement social de ces

L’impasse actuelle est aussi une occasion. L’absence d’alternance politique crédible oblige à viser d’emblée l’alternative. Et à n’envisager d’issue que sous la pression de la rue. Aussi contradictoire et limité que soit le mouvement social actuel, il demeure un témoignage de la soif de dignité des Haïtiennes et Haïtiens, une source d’espoir, et la chance d’un changement.

Corruption et politique néolibérale

Déclaration du Groupe de solidarité avec Haïti de Montréal

Document repris par AlterPresseHaïti est déchirée par une crise aiguë qui touche toutes

les strates de la société depuis le grand soulèvement contre la montée du prix de l’essence les 6 et 7 juillet 2018. En effet, les autorités haïtiennes avaient annoncé le vendredi 6 juillet une augmentation des prix de l’essence de 38 %, du diesel de 47 % et de kérosène de 51 % à compter du samedi 7 juillet à minuit alors que le prix du baril chutait. La mesure découle du nouveau cadre de référence entre le Fonds monétaire international (FMI) et Haïti. Par ailleurs, depuis deux ans le dossier PetroCaribe s’inscrivait dans l’espace public à travers des textes d’intellectuels, des rapports du Sénat, des demandes de partis politiques. Gilbert Mirambeau Jr synthétisa cette grogne contre la corruption en lançant le 14 août 2018 sur la toile le #KotkobPetwoKaribea qui a été suivi par des dizaines d’influenceurs et repris par des milliers de personnes sur la twittosphère et la blogosphère.

Le 17 octobre 2018, une nouvelle dynamique est impulsée dans la lutte par la présence des milliers de personnes dans les rues à travers le pays réclamant la lumière sur l’utilisation des Fonds de Pétrocaribe. Il s’agit d’un accord stipulant que le Venezuela vend son pétrole au gouvernement haïtien à 40% de sa valeur alors que les 60% restants se transforment en dettes à faible taux d’intérêt. Les fonds résultant de ces conditions avantageuses devaient servir à financer des projets d’infrastructure et de développement socio-économique en Haïti. Or, plusieurs rapports ont démontré que ces fonds ont été dilapidés par les gouvernements haïtiens dans le cadre d’une vaste entreprise de corruption, mettant à nu les privilèges inouïs des élus et des grands commis de l’État face à une population démunie.

La mobilisation populaire s’est intensifiée depuis, pour culminer avec les manifestations monstres du 7 février 2019 où la population reprend la rue, pour cette fois ne plus la quitter que sporadiquement. En marge des manifestations monstres relayées par les médias étrangers, il y a toutes sortes de marches pacifiques organisées par les universitaires, les

professeurs pour réclamer justice et réparation pour les jeunes fauché.e.s par les balles assassines de la police [1], des lycéen.ne.s pour exiger les moyens et les conditions constitutifs d’une éducation de qualité, des professeur.e.s pour réclamer leurs arriérés de salaire, des ouvrier.ère.s pour un salaire minimum décent, etc. Entretemps, le pouvoir en place, tel un pyromane, ne fait qu’amplifier les brasiers à chaque tentative maladroite de juguler la crise par l’instauration de « démarche de dialogue » d’une main et la répression de l’autre.

Cette crise conjoncturelle exacerbée, dont le gouvernement en place semble être incapable de résorber, n’est objectivement que l’expression phénoménale d’une crise structurelle, remise en question profonde d’un système inapte à répondre aux besoins, même les plus immédiats, des masses populaires et de la société d’une manière générale.

En effet, les méthodes de pillages des ressources d’Haïti depuis l’époque coloniale se sont certes transformées, mais elles se sont poursuivies par les différentes interventions impérialistes tout au long du XXème siècle à nos jours à travers des réformes néolibérales qui ont accéléré la dépendance économique et culturelle du pays. La corruption et le népotisme des gouvernements successifs, valets des pays dits « amis » d’Haïti et assujettis à leurs diktats, s’assurent du maintien du statu quo au service de l’oligarchie. Aujourd’hui, les masses haïtiennes n’ont pas accès aux services les plus élémentaires : le système d’éducation est caduc, le système judiciaire est défaillant, le système de santé est quasi inexistant, l’accès à l’eau potable est très précaire, la sécurité des vies et des biens n’est pas assurée, le coût de la vie est excessivement élevé avec une inflation dépassant plus de 15% sur les différents produits.

C’est dans ce contexte que les masses haïtiennes prennent leur destin en main et sont déterminées à faire entendre leur voix à travers ces différentes mobilisations.

Considérant :· Que l’état de délabrement et de corruption de l’État

haïtien, qui n’est plus fonctionnel, a des effets dévastateurs sur la population et sur le pays ;

· Que le président de la République, M. Jovenel Moise, est dans l’incapacité de gérer la crise actuelle ;

· Que la répression sauvage est utilisée pour bâillonner la population et l’empêcher d’exercer ses droits démocratiques ;

· Que le Canada, à travers le Core Group, contribue à maintenir le statu quo et à soutenir ce gouvernement décrié et répudié par la population haïtienne ;

Déclaration :Nous du Groupe de Solidarité pour Haïti de Montréal

(GSHM)1. Appuyons la lutte du peuple haïtien et les revendications

qu’elle charrie ;2. Dénonçons la vague de répression actuelle ;3. Demandons la démission du président Jovenel Moïse ;4. Exigeons le procès pour la dilapidation des fonds de

Pétrocaribe ;5. Proposons la mise en place en Haïti d’un mécanisme de

discussion pour la refondation de la nation ;6. Proposons la mise en place immédiate de mesures pour

soulager la misère que subit la population haïtienne ;7. Demandons au gouvernement canadien de maintenir la

suspension de renvoi des demandeurs d’asile déboutés vers Haïti et de l’inclure dans la liste des pays sous moratoire le plus rapidement possible ;

8. Demandons au gouvernement canadien de dénoncer les violations des droits humains exercées par le gouvernement haïtien ;

9. Demandons au gouvernement canadien de ne plus soutenir ce gouvernement répressif et corrompu ;

10. Demandons au gouvernement canadien de soutenir la population haïtienne dans sa juste demande de comptes des fonds PétroCaribe dans le cadre d’un procès transparent ;

11. Demandons au gouvernement canadien de réviser sa politique par rapport à Haïti.

Le Groupe de Solidarité pour Haïti lance un appel urgent à la communauté haïtienne de la diaspora canadienne, aux forces progressistes du Canada en général et du Québec en particulier à se solidariser à la lutte du peuple haïtien.

procureur, il n’avait jamais eu aucun contact avec la DEA ou les Américains. M. Philippe, dans ce document, reconnait avoir renoncé à son droit de faire appel de sa sentence dans le plaidoyer de culpabilité qu’il avait signé. Cependant, il soutient que dans certaines circonstances, notamment face à l’incompétence de ses avocats, la cour se doit de lui restituer ce droit. Que va-t-il se passer ? Nous nous garderons de nous prononcer sur la qualité de l’argumentaire, ou du document en général. Cependant, il convient de faire ressortir le fait que la requête de M. Philippe a été soumise et signée par M. Philippe lui-même.

Il ne s’est donc pas fait représenter par un avocat dans le cadre de cette motion. Cependant, il est clair que le document est l’oeuvre d’un avocat qui ne l’a néanmoins ni signé, ni édité. Si la cour décide de donner une suite favorable à cette requête, il y aura un autre procès. Si on n’est plus dans les délais pour exercer le recours en question, dans la majorité

des cas, la cour n’y fera aucune réponse, parce qu’elle n’a plus de compétence une fois que ce délai pour interjeter appel a expiré.C’est donc ce qui est en train de se passer officiellement dans le cadre de l’affaire Guy Philippe.

Nous laisserons à la presse à sensation le soin de vous informer sur d’autres aspects de la question dont nous ne sommes pas imbus. Cela dit, nous sommes dans un univers très dynamique où les gens se ravisent plusieurs fois par mois. Donc, ce qui n’est pas vrai aujourd’hui peut bien l’être demain.

WWW.ZONE509.COM

L’affaire Guy Philippe refait surface

derniers mois serait une erreur. Et le romantisme de l’insurrection demande à être complété et corrigé.

Plutôt que de parier uniquement sur le sens inné de la révolte de personnes enchaînées par la faim, la misère et l’oppression, il convient de voir cette lutte comme une course contre la mort, afin de politiser la colère avant que celle-ci ne tourne à vide et ne se retourne contre ses propres sujets, au premier chef les femmes et les plus vulnérables. Cette politisation ne peut être importée. Elle ne peut être que le fruit de l’auto-organisation des acteurs haïtiens eux-mêmes. Notre rôle à nous, ONG et associations de solidarité, est de soutenir et de faciliter celle-ci.

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Page 12 Mercredi 13 Mars 2019Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 09RECHERCHES

(MODE... suite de la page 2)

Mode : Une styliste d’origine haïtienne fait fureur en Italie

la peinture métaphysique. Au point d’intituler sa collection d’automne 2019, en hommage à ses racines pluriculturelles – un thème toujours cher à son cœur – De Chirico Goes to Palm Beach (Chirico se rend à Palm Beach).

Sa collection d’été 2018, écrit le reporteur non sans raison, a emprunté aux Cholitas Luchadoras, ces catcheuses

des milliards. Un cas grave de colonialisme ! » Dans le même temps, elle trouve « exagéré » le fait que les blogueurs de mode africains refusent aux femmes européennes ou américaines le droit de porter le wax. Pour elle, la mode est un « moyen de communication très important ». Elle doit éviter d’être l’exclusivité d’une ethnie bien déterminée.

Elle explique qu’elle mise sur la coopération avec les artisans et les tisserands qu’elle rencontre lors de ses voyages.

comprendre que j’étais aussi une Italienne ». Pour eux, ça ne pouvait être vrai. On la traitait de « menteuse ». C’est ainsi que jusqu’à présent, « d’une certaine façon », elle porte encore en elle ce sentiment de ne pas appartenir vraiment à un lieu. D’où peut-être tous ces voyages, à la recherche d’un sens.

À 18 ans, elle étudie Sciences Po et parallèlement, elle travaille comme mannequin. Le rôle de top-modèle ne lui plaît pas, raconte-t-elle à l’envoyé du Stern. Ce qui l’intéresse,

(LIBRE PENSER... suite de la page 7)

Editorial : L’écologie, la grande absente

faire, que faut-il dire pour que la voix de la terre et celle du peuple en souffrance puissent être entendues ? Les SOS se suivent mais rien n’y fait jusqu’à présent !

Élodie Gerdy

c’est l’ambiance autour de la présentation des modèles des couturiers. Donc l’habillement. C’est ainsi qu’elle commence à créer. Seule. En autodidacte.

En 2011, elle reçoit alors le prix du fameux concours Talents de monde de Wo is On Next ?. Deux ans plus tard, Giorgo Armani (84 ans) met à sa disposition son Théâtre Armani à Milan pour son show. Quand la secrétaire du grand styliste l’a appelée au téléphone, elle était en train de conduire, elle a raccroché. Elle a cru que c’était une blague. C’est au second appel qu’elle a réalisé la réalité de l’affaire. Elle s’est arrêtée sur la bande d’arrêt d’urgence pour en discuter.

Et là voilà lancée. Bientôt , e l le habi l lera la chanteuse et parolière Beyoncé (37 ans) . La mus ic ienne américaine est l’une de ses adeptes les plus fidèles. Il en est de même que la chanteuse et actrice américaine Zendaya (22 ans), qui est aussi mannequin et danseuse. Rihana (31 ans) est celle qui a rendu Stella Jean célèbre quand, en 2014, elle s’est habillée avec l’une de ses confections lors d’une visite à la Maison Blanche. En 2016,

boliviennes qui se battent en costume traditionnel afin de promouvoir l’égalité des sexes. Pour la prochaine collection d’automne, la dessinatrice de mode s’est inspirée des Jeux olympiques de Berlin en 1936. Elle relate l’amitié du champion olympique Jesse Owens et du gagnant de la médaille d’argent Carl Ludwig (Luz) Long. Le noir-américain et l’allemand, main dans la main, se sont approchés des rangs réservés aux spectateurs. « Adolf Hilter a dû devenir fou quand il nous a vu nous embrasser », devra plus tard commenté Owen.

Stella Jean confie que sa « tâche » consiste à faire côtoyer plusieurs mondes. Elle a sillonné plusieurs pays, dont Haïti, à la recherche de matériaux et d’ouvrages d’artisans. Ses collections reflètent ses voyages. On dit qu’elle s’inspire « de l’esprit nomade » de l’artiste grec De Chirico dont le père fut ingénieur ferroviaire. « C’est pourquoi le train était un thème récurrent dans son œuvre, déclare-t-elle sur son site. J’ai adoré l’idée de la célébration des origines paternelles, ainsi que du désir de voyager à l’étranger, de fuir les racines de la famille, puis d’y revenir toujours ». De là, s’apposent de leur empreinte les thèmes de métissage, de migration, de déplacement et de la nostalgie d’une patrie lointaine.

« Un cas grave de colonialisme » Van Versendaal a raison d’affirmer que l’habillement

et la multiculturalité entretiennent une « relation difficile ». Et de fait, même les stylistes de mode les plus célèbres ont échoué dans leurs collections ethniques. Peu de créateurs ont réussi cet exploit. « Yves Saint-Laurent, Coco Chanel ou encore le Belge Dries Van Noten en font partie ».

Dans l’entretien qu’elle a accordé à l’hebdomadaire, Stella Jean déplore le fait d’exploiter des codes vestimentaires traditionnels, comme dans le cas du tissu traditionnel africain, le wax. C’est pour elle une pratique « indécente ». Elle fait ici allusion aux habits africains principalement fabriqués aux Pays-Bas et exportés en Afrique. « Un commerce qui rapporte

Ce sont eux qui lui indiquent comment utiliser leurs objets. Sans cette précaution, les choses les plus belles resteraient sans âme et vaines. « Ce sont toujours les gens sur place qui m’aident à créer ma collection. À leurs conditions ! ». Elle a vu au Mali comment, dans les villages, sont teintes les étoffes, étendues sur les boues des rivages. « Le résultat est plus beau et plus raffiné que tout ce que nous pouvons créer dans l’Europe hautement technicisée ! ».

Née en 1979, Stella Jean Noverino a vécu malgré elle avec deux mondes. Marcello Novarino, son père joallier de Turin, était un « amoureux des costumes sur mesure pour qui la bella figura signifie tout ». De son père, elle a appris « l’intuition italienne pour le style et l’oeil pour la haute couture ». Sa mère, Violette Jean, fille de l’ancien ambassadeur d’Haïti à Rome, était elle actrice.

Son premier vêtement haute couture, elle l’a vu en Haïti. « Ma grand-mère portait Valentino et Givenchy, confie-t-

Benetton l’a invitée à créer une collection. « C’était presque inévitable : pour la presse j’étais déjà la “United Colors of Stella Jean” ».

Elle reste indéfectiblement optimiste, malgré la difficulté du métier. Peu de stylistes de la haute couture réussissent à produire à grande échelle. Elle pense cependant parvenir au sommet. Son avis lui dicte que la mode change avec ses clients, en fonction de leurs goûts. Avant de remporter le succès du Who is On Next ?, des gens lui avaient demandé avec arrogance : « Penses-tu sérieusement qu’on va t’acheter tes trucs africains-là ? ». Que des gens doutent, elle n’en demeure pas moins sereine. Elle croit en ce qu’elle fait et suit sa bonne étoile...

H. Hérard

N.d.l.r.1) Stern du 21 février 20192) Dirk van Versendaal, né à Rotterdam et ayant

grandi à Hambourg, a d’abord été tailleur, avant de devenir journaliste. Son premier roman Les Anges n’attendent pas, a été nominé en 2015.

3) Les artistes surréalistes furent très sensibles à la « peinture métaphysique » de Girogio de Chirico (1888-1978) qui préfigure celle de leur mouvement. De Chirico illustrera plusieurs ouvrages (Apollinaire, Cocteau, Eluard, etc.). Il concevra des décors et des costumes pour l’opéra et écrira plusieurs livres. Des artistes comme Ernst, Yves Tanguy, Dali ou Magritte ont souligné l’influence qu’il eut sur eux. (Réf: https://www.mchampetier.com/biographie-Giorgio-De-Chirico.html)

4) https://www.vogue.com/fashion-shows/pre-fall-2019/stella-jean

elle au Stern. Les créateurs de mode européens envoyaient leurs patrons aux ateliers à Port-au-Prince ; c’était ainsi jusque dans les années 70 ! » Elle a fait siens le sens des couleurs tropicales et le chic français jusque « dans ses plus petits détails ».

Ambiance pluriculturelleLa Rome des années 80 l’a vue

grandir « dans une ambiance multiculturelle et avec tous les avantages et les désavantages d’un héritage caribéen et créole ». C’est dans cette ville qu’elle a pris naissance. Elle raconte qu’elle était la seule noire dans sa classe. « Beaucoup d’enfants ne pouvaient pas

Références :(1) https://www.bioenergie-promotion.fr/8989/

transformerles-bio-dechets-en-bio-charbon-la-carbonisation-hydrothermale/

(2) http://humanurehandbook.com/

Stella Jean collection automne 2018 Stella Jean

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Mercredi 13 Mars 2019Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 09 Page 13HAITI QUEL DEVELOPPEMENT !

Le capitalisme autoritaire (1)

La semaine dernière, j’ai fait une grosse bêtise en envoyant mon papier à la rédaction, d’où ce texte qui a dû paraitre très bizarre. Tout en présentant mes plus plates excuses aux lecteurs, je me permets de vous envoyer la vraie version.

B.E.Le grand sujet de la plupart des bulletins d’information,

en cette fin de semaine, c’est l’Algérie. L’Algérie, où les citoyens vont prochainement être appelés à élire un président, l’Algérie où le président sortant, Abdel Aziz Bouteflika se prépare à solliciter un cinquième mandat consécutif alors qu’on a vraiment l’impression, quand on le regarde à la télé, qu’il n’a pas les capacités nécessaires à assumer la fonction de chef d’État.

La vision de ce zombi en chaise roulante me renvoie 57 ans en arrière. Lors j’étais étudiant en Allemagne et, avec mon ami algérien Abdallah Yousfi, je suivais l’actualité de son pays, qui venait tout juste d’accéder à l’indépendance, et nous suivions le parcours de ce jeune Abdel Aziz Bouteflika (il était à peu près de notre âge – il vient de fêter son 82ème anniversaire, moi ce sera dans trois mois) qui, après avoir été proche de Ahmed Ben Bella, est devenu ministre dans le gouvernement du colonel Ouari Boumedienne, qui venait de renverser Ben Bella.

C’est ce Bouteflika qui veut se présenter pour un cinquième mandat présidentielle provoquant une vague de protestations tant dans le pays que dans l’importante colonie d’Algériens vivant en France. Ce qui est intéressant c’est que personne n’avait vu venir cette réaction, pas même l’armée qui est pourtant censée contrôler étroitement le pays pratiquement depuis l’indépendance.

Les analystes offrent plusieurs explications à cet « aveuglement » ; pour ma part je retiens surtout que cela fait quelque temps que nous voyons apparaitre des mouvements qui sont caractérisés par une forme de « spontanéité » mais qui peuvent provoquer de grands bouleversements. Je citerai, évidemment, les « gilets jaunes » en France, et dans un même souffle, à cause de certaines similarités, nos

« Petrochallengers » ; mais il ne faut pas oublier ce qu’on appelle le « printemps arabe », et on peut remonter au mouvement des « indignés » ; et tout récemment nous voyons des jeunes manifester pour l’environnement.

Bon ! C’est bien joli de faire de telles synthèses, encore faut-il trouver ce qui lie les différents évènements que j’ai rassemblés et, puisqu’ils se sont déroulés dans différents pays, il faut que ce lien soit d’ordre mondial. Un ami m’a récemment envoyé un article qui pourrait nous mettre sur la voie. Il s’agit de : « L’essor inquiétant du capitalisme autoritaire », par Olivier Passet, Directeur des synthèses, Xerfi.

Je vous cite tout de suite un passage : « … la démocratie est en recul sur tous les continents, notamment depuis 2010. Alors qu’en l’espace de quarante ans, le nombre des démocraties s’était multiplié dans le monde — passant de 35 à plus de 100— les ingrédients démocratiques reculent. Un tiers de la population mondiale vit dans un pays où la démocratie est en recul, selon une étude qu’ont publiée récemment des chercheurs de l’Université de Göteborg. Y compris et notamment en Europe ».

Je suis d’accord avec vous, dire « qu’en l’espace de quarante ans, le nombre des démocraties s’était multiplié dans le monde — passant de 35 à plus de 100 » est quelque peu exagéré. Certes un certain nombre d’entités politiques ont vu le jour, qui ont « adopté », au moins formellement, les principes démocratiques, mais de là à parler de « démocraties » …

Il faut cependant reconnaitre que « la démocratie » va très mal, aussi bien dans les « nouvelles démocraties » que dans les « démocraties traditionnelles ». Pour Olivier Passet, c’est le « capitalisme autoritaire » qui est responsable de la situation ; d’accord mais la question est de savoir comment il est arrivé à avoir ce pouvoir. Pour y répondre je dois utiliser l’approche hexagonale de la FONHDILAC ; cela fait un bout de temps que je n’en ai pas parlé, c’est le moment d’y revenir.

Dans un document daté d’Avril 2006, Jean-Robert Jean-Noël, lors président de la FONHDILAC, présente ce qu’il appelle « l’approche hexagonale » qui « vise, tout en

s’appuyant sur la démarche participative, à développer un cadre harmonieux pour l’évolution de l’humain dans un cadre social équitable, dans un cadre naturel régénéré et bien équipé par des infrastructures adaptées, dans un cadre économique et financier incitatif et dans un cadre politique responsable et démocratique » (Jean-Robert Jean-Noël : L’Approche hexagonale [version actualisée], Avril 2006). Et il amène tout de suite ce qu’il appelle « les six capitaux : le capital humain, le capital social, le capital environnemental, le capital infrastructurel, le capital économique et financier et le capital politique ».

Dans les discussions qui ont suivi, nous avons établi que ces six capitaux devaient être classés dans un ordre bien précis, se fondant sur le raisonnement suivant :

1. au centre de la réflexion il y a l’homme, qui est à la fois l’acteur et le bénéficiaire de tous les processus qui se déroulent au sein de la société ; le capital humain doit donc se trouver en première position ;

2. mais cet homme n’est pas seul, il fait partie d’un groupe social ; le capital social vient donc en seconde position ;

3. ce groupe social vit dans un environnement naturel, d’où le capital environnemental ;

4. cet environnement naturel peut être modifié par des aménagements, d’où le capital infrastructurel ;

5. ce groupe humain exploite son environnement naturel et modifié par les aménagements dans des activités économiques qui doivent lui permettre de satisfaire ces besoins, d’où le capital économique ;

6. enfin, pour éviter les dérapages, il est nécessaire que l’ensemble de ces activités connaisse une certaine forme de réglementation, d’où le capital politique.Je m’arrête là pour aujourd’hui ; nous verrons

prochainement comment le fait de ne pas tenir compte de cette approche hexagonale a conduit à la situation que nous déplorons aujourd’hui.

Bernard EthéartLundi 11mars 2019

d’origine Ashanti (un des groupes ethniques du Ghana actuel). Encore enfant, Harriet fut séparée violemment de

trois de ses soeurs, vendues comme esclaves sur d’autres habitations. Lorsqu’on voulut vendre son plus jeune frère, sa mère se révolta menaçant de trancher la tête de quiconque qui voulait lui enlever son fils. La vente fut abandonnée. Certains biographes voient dans cet épisode un événement qui influença la jeune Harriet et lui inspira la volonté de s’affranchir.

À l’âge de six ans, Harriet est louée à une femme nommée “Miss Susan”. Chez cette dernière, elle connut l’enfer: assignée à la tâche de veiller sur un bébé pendant qu’il dort, elle est fouettée chaque fois que l’enfant se réveille en pleurant. Un jour, menacée de torture pour avoir volé du sucre, elle se réfugia dans la porcherie d’un voisin pendant cinq jours. Affamée, elle dut se battre avec les animaux pour partager la nourriture. Finalement, exténuée et mourant de faim, elle est contrainte de retourner chez Miss Susan qui lui fit subir un violent châtiment corporel. Harriet portait pour le restant de sa vie les cicatrices de ces sévices.

À l’adolescence, elle vécut une expérience qui allait changer le cours de sa vie. Refusant de participer à détenir un jeune esclave qui voulait s’enfuir, elle reçoit un violent coup à la tête. Par la suite, elle eut des convulsions et perdit connaissance sans raison apparente, une “crise” qui perdura toute sa vie et qu’on associa à l’épilepsie temporale.

À cette époque, Harriet développa une foi passionnée et sans bornes en Dieu. Après son traumatisme crânien, elle eut des visions et des rêves qu’elle interpréta comme des signes

divins. Sa croyance dans la Bible fut marquée, toutefois, par le militantisme. Elle rejetait l’interprétation traditionnelle des Saintes Écritures, utilisée par les esclavagistes pour soumettre les esclaves. Elle s’inspire des récits de l’Ancien Testament évoquant la libération, particulièrement celui de Moise guidant les Juifs hors d’Égypte.

Devenue adulte, elle prit le nom d’Harriet, probablement en l’honneur de sa mère et épousa en 1844 John Tubman, un Noir libre.

En 1849, alors âgée de 29 ans, elle entreprend sa première tentative de fuite, qui se solde par un échec : ses deux jeunes frères, qui l’accompagnent, décident de se rendre par crainte des représailles et contraignent leur sœur à faire de même.

Peu après, avec l’aide des quakers (mouvement religieux abolitionniste) et des militants du Chemin de fer clandestin (underground Railroad), Harriet réussit à s’échapper. Après un dangereux périple de plus de 200 km, elle arrive finalement en Pennsylvanie (où l’esclavage a été aboli depuis 1780). À la fois, émerveillée et terrorisée, elle décrit, plus tard, ses sentiments en des termes religieux : « Quand je découvris, écrit-elle, que j’avais franchi cette ligne (frontière séparant la Pennsylvanie des États sudistes esclavagistes), je regardai mes mains pour voir si j’étais la même personne. Il y avait une telle gloire sur tout : le soleil est apparu comme l’or à travers les arbres et sur les champs, et je me sentais comme si j’étais au Paradis.»

Cette liberté chèrement conquise, ne lui fit pas oublier toutefois sa famille qui était toujours dans l’esclavage.

À l’automne 1851, Harriet retourne à Baltimore où

elle réussit à aider quelques esclaves à s’évader. Par la suite, elle se rend au Maryland et réussit à libérer ses quatre frères, Ben, Robert, Henry et Moise. Malheureusement, elle échoue dans sa tentative de faire évader sa sœur adorée Rachel, qui mourut en 1859.

En tout, Harriet fit treize expéditions dans les États esclavagistes et réussit à libérer 70 esclaves, selon ses propres estimations. Jamais elle ne fut capturée et, selon ses propres mots, « jamais ne perdit un passager».

Au cours de la guerre de Sécession, elle s’engagea dans l’armée de l’Union : cuisinière, mais aussi infirmière, elle soigna plusieurs soldats souffrant de dysenterie en préparant elle-même des médicaments à base de plante.

Après la guerre, elle milite pour les droits des Afro-Américains et promeut la cause du suffrage féminin. Elle s’engage aux côtés de la militante Susan B. Anthony (1820-1906) pour l’obtention des droits de vote aux femmes.

Surnommée la Moise noire ou la Moïse du peuple noir pour ses actions ayant permis l’évasion de nombreux esclaves, Harriet Tubman est aussi certainement l’une des figures pionnières du féminisme américain.

Elle décède le 10 mars 1913 à l’âge de 93 ans.Lui rendant hommage, Frederick Douglass déclara :

« À l’exception de John Brown, je ne connais personne qui ait volontairement bravé autant de périls et de tribulations pour libérer notre peuple enchaîné.»

Repose en paix sœur et camarade. Merci. Ta vie est un véritable symbole de dignité et de luttes pour l’émancipation.

Texte : FUIQP (Modifications et ajouts ASV)

La mémoire au service des luttes(MEMOIRE... suite de la page 2)

L’Uruguay demande à l’OEA d’aider à activer

le dialogue en HaïtiP-au-P, 11 mars 2019 [AlterPresse] --- Le premier

ministre Jean Henry Céant a renouvelé son appel au dialogue aux secteurs de l’opposition en vue d’une issue à la crise.

À cause de la situation actuelle, « Beaucoup de personnes laissent le pays. Ça ne doit pas continuer. Il faut nous entendre et dialoguer pour ne pas tuer le tourisme », a déclaré le chef du gouvernement, lors d’une conférence de presse, le lundi 11 mars 2019.

Par ailleurs, la chancellerie uruguayenne demande à l’Organisation des États américains (Oea) de donner la priorité à l’analyse de la crise politique et socio-économique que traverse Haïti afin d’éviter qu’elle ne s’aggrave, ce dans un communiqué en date du 8 mars 2019.

Tous les protagonistes impliqués devraient participer à l’élaboration de meilleures propositions afin d’éviter l’aggravation de la situation, souhaite-t-elle.

Le Ministère des affaires étrangères de l’Uruguay dit

apprécier les efforts déployés par le gouvernement haïtien pour rechercher une solution négociée, en particulier l’installation récente du Comité de facilitation du dialogue inter-haïtien.

Il espère que cette initiative aidera les Haïtiens eux-mêmes à trouver des moyens de négociation permettant de sortir de la crise actuelle.

Il est urgent de trouver une solution consensuelle nationale à la crise pour éviter que le pays sombre dans le chaos, a estimé de son côté le Comité de facilitation du dialogue inter-haïtien, dans une note de presse en date du jeudi 7 mars 2019.

Des secteurs politiques de l’opposition ont rejeté la mise en place de ce comité.

Du jeudi 7 au lundi 18 février 2019, une intensification des mobilisations visant à exiger le départ du président Jovenel Moise, dénoncer la corruption et la situation de misère, avait globalement paralysé le pays.

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Page 14 Mercredi 13 Mars 2019Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 09

En Bref... (... suite de la page 2)

LES JEUX DE BERNARD

HPN - Le ministre de l’Économie et des Finances, Ronald Décembre a annoncé au cours du week-end, que le Fonds monétaire international (FMI) a signé un accord avec Haïti, duquel il est prévu un prêt de 229 millions de dollars américains pour injecter dans le système économique qui se trouve actuellement au bord du précipice avec des déficits énormes, a appris Haiti Press Network.Suivant l’accord, une partie de ce fonds sera décaissée avant le mois de septembre de l’année en cours. Cette partie de l’argent sera budgétisée, d’après les informations dont nous disposons (HPN).Toutefois, aucune information n’a encore été communiquée par le gouvernement concernant l’utilisation de cette partie du fonds à savoir : investissements publics ou dépenses.Une nouvelle que plusieurs économistes de la place ont accueillie favorablement. Pendant qu’il met l’accent sur le niveau de prêt du FMI qui correspond strictement au niveau de contribution à un pays, l’économiste Etzer Émile croit que cet accord tend à ouvrir une porte à d’autres bailleurs internationaux qui viendront bientôt se mettre autour de la table.« L’État haïtien fait face à des difficultés financières énormes où ses employés ne peuvent même pas être payés. Je pense que c’est bon pour le pays. Cet accord permettra à d’autres bailleurs de venir se mettre autour de la table », insiste l’économiste qui intervenait sur les ondes d’une radio.Alix Laroche

Politique : Il est urgent de trouver une solution consensuelle à la crise, dixit le comité de facilitation du dialogue inter-haïtienP-au-P, 10 mars 2019 [AlterPresse] --- Le Comité de facilitation du dialogue inter-haïtien estime qu’il est urgent de trouver une solution consensuelle nationale à la crise pour éviter que le pays sombre dans le chaos.Des consultations sont déjà entamées en vue d’encourager une issue raisonnable à la crise socio-politique qui ronge le pays, fait-il savoir, dans une note de presse en date du jeudi 7 mars 2019, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.Il exhorte les différentes sensibilités de I’opposition à se mettre dans un état d’esprit propice durant la mise en place et la réalisation de ce dialogue.Le comité de facilitation du dialogue inter-haïtien entend faciliter de vives discussions entre les protagonistes des plus concernés, pour créer, dit-il, le dégel que requiert la situation.Il souligne également la nécessité d’une mobilisation citoyenne responsable, capable de conduire à un véritable diagnostic, nécessaire à l’aménagement de solutions durables aux problèmes.Créé par arrêté présidentiel en date du 21 février 2019, le comité de facilitation du dialogue national inter haïtien a été installé au palais national le 25 février 2019, avec 5 membres sur 7.Deux de ses membres dont Charles Suffrard, issu d’une structure organisationnelle paysanne et l’entrepreneur Rudolph Dérose ont désisté, avant même l’installation du comité.Suffrard avait déploré un communiqué de la présidence annonçant que le comité aura à travailler à la mise en place d’un nouveau gouvernement. Une mission qui ne figure pas dans l’arrêté signé par le chef de l’État le 21 février.Des secteurs politiques qui continuent de réclamer à travers les rues le départ du president, ont rejeté la mise en place de ce comité.

Justice : L’ancien député Jean Fénel Tanis arrêté à la frontière pour trafic de drogue HPN - Alors que sa Nissan Patrol, à bord de laquelle se trouvaient également deux autres personnes, dont un Jamaïcain, prenait la direction de la frontière à destination de la République dominicaine, l’ancien député de la circonscription des Cayes/Île-à-Vache, Jean Fénel Tanis a été arrêté, le mardi 5 mars 2019, par la police frontalière au niveau de Ganthier pour trafic illicite de stupéfiants.Dans le cadre d’une opération policière à la frontière haïtiano-dominicaine, les membres de la Polifront ont trouvé à bord du véhicule de l’ex-député, des sacs de marijuana

Visitez Haiti en Marche sur Internet au www.haitienmarche.com

18 LES JEUX DE BERNARD

F U N D U SF O N D U SF O N D U ET O N D U ET O N D R ET O R D R EM O R D R E

SCRABBLEArrangez les sept lettres ci-dessous

pour former un mot français

Solutions de la semaine passéeAGROTIS

C E I N T E

P A N N E S

G O E A L C U

Solutions de lasemaine passée:LES JEUX DE BERNARD

Allez de CEINTE, à PANNES, en utilisant des mots du du vocabulaire français, et ne changeant qu’une lettre par ligne.

Mots Mélés

Trouvez les 25 joueurs en tête de classement de cette semaine en tennis masculin dans le carré ci-dessus

C A C H E M I R EO Z # E # U S A TL U C R A T I V EO R # B # I # I NN E V E R L A N DI # E R # E # E RS # N I # R A # EA B D E L A Z I Z

Solutions de la semaine passée:

F E D E R E R S A P I S T I S TZ F R C O R I C R R J K F N R UD R O A R A L R O F C H O A C GN G L G O D N K F E N A G D A AU L A D A N I D C V R C N E R AM P D I D H I C E C Z H I L R TD V R G S F H C R R M A N P E SE O C I L I V C G O S N I O N IC L N I N P I E N O R O O T O TM A M A V L O F D Z F V N R B UE V T I I O I T Z E A F D O U AI O N C N L K V R C V J I T S BH P I A S A E O O E O D H N T RT A S B H R U D J K N I E U A FO H N I E A F R O D J S U M D KB S E V I L I V H S A L I S A B

évalués à environ 400 kg et des substances identifiées à de la drogue, a-t-on indiqué. L’ancien parlementaire a été conduit à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), où il répond aux questions des autorités compétentes afin de déterminer son implication dans cette affaire qui n’a pas tardé à faire le tour de la République.Les deux autres personnes, dont le Jamaïcain interpellées aussi à bord du véhicule, ont été placées sous la vigilance des membres de la Brigade de lutte contre le trafic de stupéfiants (BLTS), a-t-on fait savoir. Élu sous la bannière de « Repons Peyizan » (allié au PHTK), l’ancien député Jean Fénel Tanis, faisait partie de la 49e Législature.

Une délégation de leaders chrétiens haïtiens partent pour la Corée du SudGodson Lubrun_HPN - Comprendre l’émergence de ce pays qui a fait un bond vers le progrès en moins de 60 ans, tel est l’objectif de ces leaders chrétiens qui ont laissé Haïti le mardi 5 mars 2019 à destination de la Corée du Sud. L’ancien candidat à la présidence et chef du parti politique UNIR, Clarens Renois, explique le but de sa visite dans ce pays asiatique. “Je suis invité à visiter, surtout à apprendre et comprendre comment la Corée du sud a opéré ses changements pour sortir de la dictature, du sous-développement et de la pauvreté pour devenir en 60 ans la douzième économie mondiale”, soutient-t-il. Par ailleurs, Clarens Renois s’est montré optimiste quant à la réédition d’un tel exploit en Haïti. “ Je me dis que le miracle haïtien est possible”, a déclaré le leader politique. Du nombre de cette délégation, on retrouve des leaders chrétiens haïtiens, le Sénateur du Sud-Est Dieupie Chérubin, des Pasteurs et d’autres hommes et femmes du secteur évangélique protestant du pays.

L’égalité hommes-femmes au travail possible si les hommes en font plus à la maison, selon l’ONUGenève (AFP) - Les disparités professionnelles entre hommes et femmes n?ont pas connu de véritable diminution depuis un quart de siècle et la situation ne changera que lorsque les hommes assumeront davantage de tâches à domicile, a estimé jeudi l’ONU.L’Organisation internationale du Travail (OIT) a révélé dans un nouveau rapport que l?écart entre les taux d?emploi des hommes et des femmes n?a diminué que de moins de deux points de pourcentage au cours des 27 dernières années.En 2018, la probabilité que les femmes aient un emploi était inférieure à celle des hommes de 26 points de pourcentage, malgré des sondages qui indiquent que 70% des femmes préféreraient travailler plutôt que de rester à la maison.Dans son rapport publié avant la Journée internationale de la Femme le 8 mars, l’OIT a souligné qu’il y avait plusieurs facteurs bloquant l’égalité dans l’emploi et que “celui qui pèse le plus est la garde d’enfants”.“Ces 20 dernières années, le temps consacré par les femmes à la garde d?enfants et aux travaux domestiques non rémunérés n?a pratiquement pas diminué et celui des hommes n?a augmenté que de huit minutes par jour”, a relevé Manuela Tomei, directrice du département des Conditions de travail et de l?égalité de l?OIT.A ce rythme, a-t-elle ajouté, “il faudra plus de 200 ans pour parvenir à l?égalité des temps consacrés aux activités de soin non rémunérées”.Selon le rapport, 647 millions de femmes en âge de travailler (soit 21,7%) dans le monde sont, à plein temps, prestatrices non rémunérées de soin à autrui, et ce pourcentage monte à 60% dans les pays arabes.En comparaison, seuls 41 millions d?hommes (1,5%) se livrent à ce genre d’activité.Cette inégalité conduit les mères à subir une “pénalisation professionnelle de la maternité” face à l’emploi, tandis que les pères jouissent d?une prime salariale, poursuit le rapport.Dans le même temps, l’écart de rémunération entre hommes et femmes se stabilise à environ 20% dans le monde, voire près du double dans des pays comme le Pakistan et l’arabie Saoudite.“Quand les hommes participent davantage aux activités de soin non rémunérées, on trouve davantage de femmes aux postes de direction”, a souligné Mme Tomei.“Nous ne parviendrons pas à un avenir du travail avec la justice sociale dont nous avons besoin à moins d?accélérer les actions visant à améliorer les progrès en matière d?égalité des genres au travail”, a conclu le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder. “Nous savons déjà ce qui doit être fait.”

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Mercredi 13 Mars 2019Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 09 Page 15TI GOUT PA TI GOUT ak Jan Mapou

Koudèy sou dwa lengwistikPèp Ayisyen an li sou pwòp

teritwa li aAk Jean-Marie Mondésir

Dwa lengwistik : se yonn nan dwa fondamantal tankou tout lòt dwa (lavi, edikasyon, travay, sante, sekirite elatrye) ki garanti nan manman lwa peyi Ayiti, nan atik 5 konstitisyon 1987 la. Sa vle di, yon popilasyon,kominote lengwistik kreyòl la oubyen yon gwoup lengwistik gen dwa chwazi lang li pi alèz la, fransè oubyen kreyòl pou li kominike epi jwenn sèvis nan administrasyon piblik peyi li. Otorite nan Leta yo dwe pran tout mezi ki nesesè pou yo pwojete dwa ki garanti nan konstitisyon an. Tout enstitisyon ki konpoze pouvwa ekzekitif, legislatif epi jidisyè dwe pran tout mwayen ki posib pou yo fè respekte dwa lengwistik popilasyon ayisyen an; mete tout dokiman ofisyèl nan 2 lang konstitisyon 1987 la rekonèt.

Pale yon lang se pa sèlman yon zouti kominikasyon pou yon gwoup moun nan yon kominote lengwistik oubyen gwoup lengwistik ki pataje menm valè e menm kilti. Se yon mwayen ki pèmèt yon gwoup sitwayen, kominote lengwistik oubyen gwoup lengwistik, kominike antre yo epitou ki tabli idantite yo kòm pèp ki ap viv nan yon sosyete. Se yon mwayen tou ki pèmèt yo reflechi, panse, opine, analize epi kritike nan anvironnman yo.

Lang se yon zouti ki pèmet yon pèp esprime mès, valè, tradisyon ak kilti li. Anpeche yon popilasyon, kominote lengwistik oubyen gwoup lengwistik, pale lang li oubyen aji yon fason pou yo meprize lang yon majorite sitwayen, kominote lengwistik kreyòl la ki ap evolye nan sosyete ayisyen an, se yon krim ki merite pini. Lè se manman lwa yon peyi tankou Ayiti ki konsakre 2 lang ofisyèl epi otorite yo chwazi privilejye lang kolon yo epi yo refize devlope zouti pou yo fè pwomosyon lang mas pèp la, ki se pwòp lang teritwa Ayiti a, epi ki se lang ki sou pwòp teritwa li, Ayiti, aksyon sa a konsidere kòm vyolasyon dwa lengwistik pèp ayisyen an.

Pliske otorite yo genyen misyon pou yo proteje tout dwa fondamantal ki nan konstitisyon an, vyole dwa lengwistik yon gwoup moun, kominote lengwistik kreyòl sou tè Ayiti konsidere kòm vyolasyon dwa konstitisyonel pèp ayisyen. Atik 5 konstitisyon an rekonèt lang franse ak lang kreyòl kòm 2 lang ofisyèl peyi Ayiti. Menm atik sa a rekonèt se lang kreyol la ki simante pèp ayisyen yonn ak lòt, kòm kominote lengwistik kreyòl.

Nou konnen nan peyi Ayiti, mesyedam palmantè yo ki nan Palman akoz vòt popilasyon an pa pe travay nan enterè mas pèp la. Malgre atik 5 konstitisyon an ki rekonnèt 2 lang ofisyèl, se senpman lwa sou akademi kreyòl nou kapab jwenn ki te pibliye nan lang nasyon Ayiti a . Nou pa bezwen ale pi lwen, konstitisyon 87 la pa te pibliye an Kreyòl e tradiksyon ki genyen an, se lide yon endividi, li pa te adopte nan Palman an ni pibliye lan jounal ofisyèl repiblik la « Le Moniteur ».

Sa vle di, vèsyon kreyòl konstitisyon 87 la pa genyen menm fòs jiridik ak vèsyon franse a. Okenn avoka pa kapab envoke yon atik lan vèsyon kreyòl la pou fè respekte dwa kliyan li lan yon pwosedi sivil, penal ou komesyal. Fok nou di tou menm amandman konstitisyon an ki te sòti lan ane 2011 pa te pibliye lan lang kreyòl la ki se pwòp lang kominikasyon sitwayen ayisyen ki se manm kominote lengwistik kreyòl la. Okenn lwa ki konsène mas pèp la ak peyizan yo ki sou pwòp teritwa yo], pa pibliye lan lang kreyòl lan jounal ofisyèl « Le Moniteur ».

An reyalite, Palman an pa vin regle anyen pou moun ki pòv yo nan peyi dayiti. Lè nou gade kantite lajan Palman sa koute administrasyon piblik, si li pa ekziste anko, pèp la t ap pran yon gwo souf lan pwoblèm mizè l ap travèse chak jou Bondye mete. Depi adopsyon konstitisyon 87 la, nou pa kwè genyen yon legislati ki founi yon rezilta satisfezan lan enterè moun k ap viv lan geto yo, lan katye popilè yo ak milye peyizan yo.

Mesyedam palmantè yo konnen djòb yo se fè e vote lwa. Si yo te panse ak moun ki te vote pou yo, pifo ladan yo konnen se lang kreyòl la ki se sèl lang ki simante pèp ayisyen. Pouki rezon pa genyen yon sèvis tradiksyon tout tèks pwojè-lwa k ap prezante devan Palman an? Pouki rezon okenn palmantè pa janm soulve kesyon prezante tout pwojè-lwa lan 2 lang ofisyèl yo.

Lè nou gade lan peyi dayiti se 15% sitwayen ki pale fransè chak jou, 30 % kapab pale e konprann fransè e 55% konprann kreyòl sèlman, èske se pa enjistis yo fè majorite popilasyon k ap viv sou teritwa nasyonal la ? Li enpòtan pou n reflechi sou veritab problèm peyi dayiti, moun ap kondane devan lajistis lan yon lang li pa konprann. Sitwayen ap kontinye pran imilyasyon lan administrasyon piblik lè li pa pale fransè ki se lang kolon ki te toupizi zansèt pèp ayisyen.

Eske li pa enpotan pou n reflechi sou dwa lengwistik pèp ayisyen? Lan analiz pa nou, atik 5 konstitisyon an tabli dwa lengwistik pèp ayisyen ki se yon dwa fondamantal. Si lang yon pèp se idantite l, e se mak fabrik li ki detemine kiyès li ye nou pa kapab konprann anpil moun ki genyen prejije paske yon lòt pale senpman kreyòl. Se lang kreyòl ki meyè zouti pou fè edikasyon pèp la e sa ki pèmet li eksprime mès, tradisyon kiltirèl li. Se zouti sa sitwayen yo genyen pou yo revandike dwa yo devan fonksyonè reyaksyonè k ap travay lan enstitisyon leta yo ki kontinye ap bafwe dwa konstitisyonel pèp la.

Enjistis la ankò pi rèd, otorite lan pouvwa santral la asepte pran dekrè-lwa lan lang franse pou òganize kolektivite yo. Alòske anpil otorite ki eli yo lan kolektivite riral yo pa fin konprann franse e anpil ladan yo pa konn li. Èske nou panse sosyete sa genyen yon kote li prale ak dirijan ki lan tèt pouvwa piblik lan peyi dayiti ? Pa genyen okenn fòmasyon politik ki panche sou problèm reyèl ki andikape devlopman sosyete a. Tout dirijan reve pran pouvwa san yon pwojè sosyete chifre paske pouvwa egal richès ak pwisans lan peyi dayiti.

Nou kwè li enpòtan anpil pou tout sitwayen ki renmen peyi li chita reflechi ansanm ak lòt sou veritab problèm sosyete nou an si nou swete li vanse nan chimen pwogrè ak devlopman. Fòk nou pa bliye okenn etranje pa genyen enterè devlope peyi Ayiti. Okenn òganizasyon entènasyonal pa genyen entansyon amelyore kondisyon sosyo ekonomik pèp la. Se sèl sitwayen ayisyen (dyaspora ak lokal) ki konprann reyalite moun pòv yo, ki dwe fè solidarite ak tout moun bòn volonte pou nou kapab

boujonnen lespwa pou fanmi ki toujou ap konfwonte lavi chè ak chomaj nan peyi Ayiti.

Pou noumenm militan kreyòl, li enpòtan pou nou pran aksyon an jistis kont Leta nan tribinal pou nou fè li respèkte dwa lengwistik popilasyon an ki sou pwòp teritwa li epi ki ap sibi enjistis ak diskriminasyon nan administrasyon piblik la.

Òganizasyon dwa moun yo dwe konprann pwòp

lang yon pèp fè sou pwòp teritwa li, se nanm li, se fyète li, idantite ak istwa l epi se yon dwa fondamantal kòm tout lòt dwa li genyen pou li chwazi lang matènèl li, lang li konnen pi an pou yo jije li.

An règ nòmal, ta dwe genyen pinisyon ak domaj enterè pou tout moun yon tribinal kondane, paske li vyole dwa lengwistik yon Ayisyen sou pwòp teritwa. Se dwa tout sitwayen pou yo genyen yon pwosè san fòs kote lè yo akize yo pou yon deli oubyen yon krim kèlkonk.

Pwosedi ki fèt nan tribinal yo dwe fèt nan yon lang sitwayen kominote lengwistik kreyòl yo kapab konprann. Tout moun, ki pale kreyòl sèl grenn, epi ki sibi yon pwosè nan lang franse, kote jij la kondane li, moun sa a ta dwe ale an apèl kont desizyon an pou vyolasyon dwa lengwistik li, ki se yon dwa garanti nan konstitisyon 1987 la.

Jean-Marie MondésirJiris ayisyen nan Otawa

Dwa lengwistik kreyòl Ak Jean-Robert Placide

Prensip teritoryalite lengwistik se yon chwa pou oryante politik lengwistik yon peyi epi ki baze sou dwa kolektif kominote lengwistik yo. Se yon prensip ki rekonèt gen (manm) kominote lengwistik ki sou pwòp teritwa li, ki admèt gen pwòp lang yon teritwa, epi ki asepte gen lang ki sou pwòp teritwa li.

Sou baz prensip teritoryalite a, men yon seri dwa lengwistik fondamantal kominote lengwistik kreyòl la dwe benefisye sou pwòp teritwa li Ayiti. Pami dwa priyoritè sa yo nou kab site:

Administrasyon piblik ak sèvis Leta • Nasyon ayisyen an, ki pale pwòp kreyòl li epi ki sou teritwa

Ayiti a, gen dwa rele tèt li : kominote lengwistik kreyòl ki sou pwòp teritwa li. Referans : Tous les Haïtiens sont unis par une Langue commune : le Créole. (Constitution 1987, article 5)

• Kominote lengwistik kreyòl la gen dwa pou pwòp lang li ofisyèl, sou pwòp teritwa li Ayiti. Referans: Toute communauté linguistique a droit à ce que sa langue soit utilisée en tant que langue officielle sur son propre territoire (D.U.D.L., article 15.1).Le Créole et le Français sont les langues officielles de la République. (Constitution 1987, article 5).

• Kominote lengwistik kreyòl la gen dwa pou li sèvi ak pwòp lang kreyòl la pou li kominike avèk tout pouvwa piblik yo, pou li jwenn repons epi resevwa sèvis nan menm lang sa a tou. Referans : Tout membre d’une communauté linguistique a le droit d’utiliser sa propre langue dans ses rapports avec les pouvoirs publics et de se voir répondre dans cette langue. Ce droit s’applique également dans les relations avec les Administrations centrales, territoriales, locales ou supra-territoriales compétentes sur le territoire dont cette langue est propre. (D.U.D.L. article 16).

• Kominote lengwistik kreyòl la gen dwa pou vèsyon ofisyèl dokiman jiridik ak adiministratif Leta yo, pou vèsyon ofisyèl dokiman piblik ak prive yo, pou vèsyon ofisyèl rejis piblik yo ekri nan pwòp lang teritwa a ki se kreyòl. Vèsyon ofisyèl kreyòl la gen tout fòs jiridik li epi pèsonn pa ka pretkste di yo pa konnen. Referans : Toute communauté linguistique a droit à ce que les actes juridiques et administratifs, les documents publics et privés et les inscriptions sur les registres publics réalisés dans la langue du territoire soient considérés comme valables et effectifs et que personne ne puisse en prétexter la méconnaissance.(D.U.D.L. article 15).

• Kominote lengwistik kreyòl la gen dwa pou li egzije Leta pibliye lwa ak dispozisyon jiridik ki konsène li yo, nan lang kreyòl la ki se pwòp lang teritwa Ayiti a. Referans :Toute communauté linguistique a le droit d’exiger que les lois et autres dispositions juridiques qui la concernent soient publiées dans la langue propre à son territoire. (D,U.D.L. article 18.1).

Kominikasyon piblik • Kominote lengwistik kreyòl la gen dwa pou Leta ayisyen

an ba li tout enfòmasyon piblik yo an kreyòl. Referans : Obligation est faite à l’Etat de donner publicité par voie de presse parlée, écrite et télévisée, en langues créole et française aux lois, arrêtés, décrets, accords internationaux, traités, conventions, à tout ce qui touche la vie nationale, exception faite pour les informations relevant de la sécurité nationale.(Contitution 1987, art. 40).

• Kominote lengwistik kreyòl la gen dwa aksè oubyen jwenn tout dokiman ofisyèl itil sou teritwa Ayiti a kote lang kreyòl la se pwòp lang teritwa a. Referans : Toute communauté linguistique a le droit d’avoir à sa disposition et d’obtenir dans sa langue tout document officiel utile sur le territoire dont cette langue est propre, que ces documents soient sur support papier, sur support magnétique ou sur tout autresupport.(D.U.D.L.article17).

• Kominote lengwistik kreyòl la gen dwa pou li detèmine pousantay prezans lang kreyòl, ki se pwòp lang teritwa a, nan tout medya yo ki sou pwòp teritwa li Ayiti a. Referans : Toute communauté linguistique a le droit de décider quel doit être le degré de présence de sa langue dans les médias de son territoire, et ceci qu’il s’agisse de médias locaux ou de médias d’une plus grande portée et recourant à une technique plus avancée, indépendamment du système de distribution ou du mode de transmission utilisé (D.U.D.L. article 35).

Sistèm edikatif la• Kominote lengwistik kreyòl la gen dwa pou li detèmine

pousantay prezans pwòp lang kreyòl li a ki se pwòp lang

teritwa Ayiti a, nan sistèm edikatif la, pou li etidye pwòp lang li, epi pou edikasyon nan tout nivo fèt an kreyòl ayisyen ki se pwòp lang li. Referans : Toute communauté linguistique a le droit de décider quel doit être le degré de présence de sa langue, en tant que langue véhiculaire et objet d’étude, et cela à tous les niveaux de l’enseignement au sein de son territoire : préscolaire, primaire, secondaire, technique et professionnel, universitaire et formation des adultes (D.U.D.L. article 24).

• Kominote lengwistik kreyòl la gen dwa pou li jwenn ansèyman yon fason pou li konnen pwòp lang pa li a (ki se pwòp lang teritwa Ayiti a tou). Epi li gen dwa pou li jwenn posiblite pou li aprann lòt lang tou li ta renmen konnen. Referans : Toute communauté linguistique a droit à un enseignement qui permette à tous ses membres d’acquérir une maîtrise totale de leur propre langue de façon à pouvoir l’utiliser dans tout champ d’activités, ainsi que la meilleure maîtrise possible de toute autre langue qu’ils souhaitent apprendre (D.U.D.L. article 26).

• Tout Ayisyen gen dwa resevwa edikasyon an kreyòl ki se pwòp lang teritwa Ayiti a. Sa pa wete anyen nan dwa li genyen pou li ranmase konesans oral ak konesans ekri lòt lang pou li ka kominike avèk lòt kominote lengwistik. Referans : Toute personne a le droit de recevoir l’enseignement dans la langue propre au territoire où elle réside (D.U.D.L. article 29.1). Ce droit n’exclut pas le droit d’accès à la connaissance orale et écrite de toute autre langue qui lui serve d’outil de communication avec d’autres communautés linguistiques (D.U.D.L. article 29.2).

Aktivite soyal, ekonomik epi kiltirèl• Kominote lengwistik kreyòl la gen dwa pou lizay pwòp

lang kreyòl li a (ki se pwòp lang teritwa Ayiti a), rantre nan tout aktivite sosyal, ekonomik ki ap fèt sou teritwa li Ayiti. Referans: Toute communauté linguistique a le droit d’établir l’usage de sa langue dans toutes les activités socio-économiques au sein de son territoire (D.U.D.L. article 47.1).

• Tout sitwayen ayisyen, konsomatè oubyen kliyan yon etablisman ki ofri sèvis bay piblik la, gen dwa pou li ekzije resevwa enfòmasyon ora ou ekri, nan pwòp lang teritwa Ayiti a ki se lang kreyòl aisyen an. Referans: Toute personne a le droit, comme client, consommateur ou usager, d’exiger d’être informée oralement ou par écrit dans la langue propre au territoire dans les établissements ouverts au public (D.U.D.L. article 51.2).

Jean-Robert PlacideManm Sosyete Koukouy, Seksyon Kanada

Mas 2019

Yon vèvè kouray pou SamaramAk Olomla Piram

Mwen konprann! Epi, mwen simen grap mèsi ak tout kalite flè ki pa dwe janm fennen devan ou, paske se nan panse mwen yo ye. Mèsi an grap pou tan sa a ou pran, malgre dimansyon chay ou, nan lè endiy sa a, pou ou di mwen wout ou long, epi responsablite ou jodi pa responsablite ou te genyen ayè.

Chay la lou sou zèpòl Marijann lan, ki ap travèse yon lòt faz nan lavi li. Li vle byennèt tout moun. Li vle limen vèvè nan plezi tout moun, anplis li vle alimante pwòp plezi pa li. Se yo tout ansanm Marijann mwen, ki vin tounen konba ou, men tou, se yo tout ansanm ki rantre nan fondasyon moun ou ye a, pou yo ede ou bati byennèt pa ou, ak pwòp vèvè limyè pa ou.

Ou pa mande mwen koze, men mwen ka di ou li, kòmsi deryennetè, direksyon ou rantre ladan an, li pa pe chanje. Kou ou soti nan yonn, ou ap gen pou ou rantre nan yon lòt avèk menm pasyon an, epitou, avèk pi plis ladrès mete sou achànman ou ki ap monte an flèch avèk pasyon ou.

Mwen ap kontinye mache avèk ou nan panse mwen. Ou pa yon chay pou mwen, ni yon pwa lou pou rezistans mwen. Ou se yon sous motivasyon, yon fòs enspirasyon, yon tokay literè, konpay adistans, yon pawolipal (zanmi ki renmen pale) lavi pote pou mwen. Ou lwen mwen, men kwè mwen si ou vle, pa gen distans vrèman nan mitan nou. Se menm noumenm lan ak menm fòs panse yo, ki ap flerize. Nou pre nan fason pa nou. Nou pre nan sa ki anime nanm nou. Nou pre, paske mwen konnen, depi pwen lapawòl ki suiv chemen panse nou yo ap kontinye chofe, mwen kab toujou pwofite moso tan pa mwen an nan moman ki pwopis pou ou yo.

Chak fwa mwen anvi plenyen, mwen va fouye flanm pasyon mwen, mwen va sonje tate pasyans, sonde lespwa, louvri baryè kouray, pou mwen tann, pandan mwen ap ede ou chèche fòs, paske se pa mwen sèl grenn ou genyen nan laye ou lè ou ap rale pa yanvalou sou cha byennèt lavi.

Mete sou sa, mwen va toujou sonje ba ou tout tan ou bezwen ak anpil tandrès pou ou devlope abilte ou pi plis chak jou nan tout latitid ou vle bay tèt ou yo, paske vwayaj tout longè ou ap antreprann lan se yon vwayaj an pèmanans.

Tanzantan, mwen va pwoche tou pre ou avèk pisans lapanse, pou mwen di ou kouray, men ou dwe toujou sonje, ou pa kab pran abitid souse fòs ou rabòday, paske, kote ki pa gen bòday, se briganday epi briganday ak derapay lasante se asosye. Chandèl ki limen nan de bout ka boule dwèt. Se sa tou mwen ap eseye di pwòp tèt pa mwen, paske menm si nou ta genyen kat pye, nou pa ta fouti kouri nan kat chemen.

Mwen kontre avèk ou pou lavi, epi nou va kontinye jan nou kapab. Mwen va pran sa ou ban mwen, lè ou kapab, jan ou kapab. Sepandan, si se volonte ou pou ou ban mwen plis, pase sa mwen jwenn la a, ou ka toujou kreye yon plas apa pou mwen, kòm moun apa, paske lavi se yon alimba ale vini, yon dekouvri senpyè kouvri senpòl. Se yon voye chen sou chat san rete pou nou amiliyore kondisyon moun ki gen byennèt yo byen jouke nan lespri nou. Lesansyèl, san di petèt, nou la yonn pou lòt nan mitan tout limit enfini nou yo, paske nou dwe kontinye chanje chemiz pou moun ki swe pou nou.

Olomla PiramKafoufèy, Ayiti

SOSYETE KOUKOUY AN AKSYON: Sosyete ak Literati

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