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1 | Page Toutes les données sont issues de la matrice de données secondaires. Juillet 2017 Les informations présentées ne sont pas triangulées ou vérifiées. Revue de Données Secondaires République démocratique du Congo — La crise aux Kasaïs Ce document a été produit sur la base d’une matrice de données secondaires compilée par le Domaine de Responsabilité de la Protection de l’Enfant (CP AoR en anglais) en utilisant les Standards Minimum pour la Protection de l’Enfance comme cadre d’analyse, et par le Cluster Education Mondial en utilisant les Normes Minimales du Réseau inter-agences pour l’éducation en situations d’urgence (INEE) comme cadre d’analyse. Toutes les données sont issues de la matrice de données secondaires qui ont été comparées et interprétées, mais non triangulées et vérifiées. La situation sécuritaire et logistique complique l’accès aux régions de conflit pour obtenir des informations ; la présence limitée, avant la crise, des opérateurs humanitaires dans la région ne permet pas d’assurer une grande fiabilité des données disponibles. Les estimations produites par les organisations présentes depuis longtemps dans la zone et les rapports des missions plus récents constituent les premières sources d’information. Index Contexte de la crise...................................................................................................................... 2 La Protection de l’Enfant .............................................................................................................. 3 Standard 7 Dangers et blessures ........................................................................................................ 3 Standard 8 Violence physique et autres pratiques nocives ................................................................ 3 Standard 9 Violence sexuelle .............................................................................................................. 4 Standard 10 Détresse psychosociale et troubles mentaux................................................................. 5 Standard 11 Enfants associés à des forces armées ou à des groupes armés ..................................... 6 Standard 12 Travail des enfants.......................................................................................................... 8 Standard 13 Enfants non accompagnés et enfants séparés de leurs familles.................................... 8 Standard 14 Justice pour enfants ....................................................................................................... 9 Education .................................................................................................................................. 10 Résultats clés..................................................................................................................................... 10 Accès et environnement d’apprentissage ........................................................................................ 10 Enseignement et apprentissage........................................................................................................ 12 Enseignants et autres personnels de l’éducation ............................................................................. 12 Lacunes ..................................................................................................................................... 13 Documents de référence ............................................................................................................ 14 Endnotes ................................................................................................................................... 16

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Revue de Données Secondaires

République démocratique du Congo — La crise aux Kasaïs

Ce document a été produit sur la base d’une matrice de données secondaires compilée par le Domaine

de Responsabilité de la Protection de l’Enfant (CP AoR en anglais) en utilisant les Standards Minimum

pour la Protection de l’Enfance comme cadre d’analyse, et par le Cluster Education Mondial en utilisant

les Normes Minimales du Réseau inter-agences pour l’éducation en situations d’urgence (INEE) comme

cadre d’analyse. Toutes les données sont issues de la matrice de données secondaires qui ont été

comparées et interprétées, mais non triangulées et vérifiées.

La situation sécuritaire et logistique complique l’accès aux régions de conflit pour obtenir des

informations ; la présence limitée, avant la crise, des opérateurs humanitaires dans la région ne

permet pas d’assurer une grande fiabilité des données disponibles. Les estimations produites par les

organisations présentes depuis longtemps dans la zone et les rapports des missions plus récents

constituent les premières sources d’information.

Index Contexte de la crise ...................................................................................................................... 2

La Protection de l’Enfant .............................................................................................................. 3

Standard 7 Dangers et blessures ........................................................................................................ 3

Standard 8 Violence physique et autres pratiques nocives ................................................................ 3

Standard 9 Violence sexuelle .............................................................................................................. 4

Standard 10 Détresse psychosociale et troubles mentaux ................................................................. 5

Standard 11 Enfants associés à des forces armées ou à des groupes armés ..................................... 6

Standard 12 Travail des enfants.......................................................................................................... 8

Standard 13 Enfants non accompagnés et enfants séparés de leurs familles .................................... 8

Standard 14 Justice pour enfants ....................................................................................................... 9

Education .................................................................................................................................. 10

Résultats clés..................................................................................................................................... 10

Accès et environnement d’apprentissage ........................................................................................ 10

Enseignement et apprentissage ........................................................................................................ 12

Enseignants et autres personnels de l’éducation ............................................................................. 12

Lacunes ..................................................................................................................................... 13

Documents de référence ............................................................................................................ 14

Endnotes ................................................................................................................................... 16

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Contexte de la crise Depuis janvier 2016, un différend dans le territoire de Dibaya au Kasaï Central oppose le chef

coutumier Kamuina Nsapu au gouvernement national à cause d’une complexe situation concernant le

droit coutumier, les ressources naturelles de la région et des problèmes fonciers1. En août 2016, ce

conflit s’est soldé par une offensive des Forces Armées de la RDC (FARDC) entrainant la mort du chef

coutumier Kamuina Nsapu. Depuis lors, des milices se sont formées soit en faveur de Kamuina Nsapu,

soit pour se défendre, attisant des tensions ethniques préexistantes entre les communautés des

territoires touchés. Un conflit complexe s’est engagé soit contre les symboles et les forces armées de

l’Etat, soit entre communautés d’un vaste territoire s’étendant sur trois provinces du Kasaï, du Kasaï

Central et du Kasaï Oriental, et touchant les provinces de la Lomami et du Sankuru, pour une area

d’environ 330.000 km2. Le conflit affecte huit provinces en mai 2017. Depuis janvier 2017, les

conséquences ont traversé la frontière avec l’Angola, où 500 personnes en provenance des Kasaï

arrivent par jour en moyenne2 ; environ 77% des refugiés des Kasaïs sont des femmes et des enfants3.

A la date de 5 juillet 2017, l’HCR estimait que plus que 31.000 réfugiés avaient traversé la frontière de

l’Angola pour s’enfuir des provinces affectées, et on estime qu’avant la fin de l’année environ 50.000

personnes s’enfuiront envers le pays4.

Le conflit a causé le déplacement de plus de 1,4 million de personnes, et plus de 3.300

personnes ont perdu la vie dans la région du Kasaï entre août 2016 et juin 20175. En avril, le Haut-

Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH) a confirmé l’existence de 42 fosses

communes6, et en juillet autres 38 fosses « probables » ont été identifiées au Kasaï7, mais en vertu de

la difficulté d’accès dans de nombreuses zones frappées par le conflit, il est probable que ces chiffres

sous-estiment la situation réelle. Cette violence a des conséquences graves sur les enfants, qui

composent plus de 50% de la population de ces régions8. L’UNICEF a prévenu que si la situation ne

change pas, sept millions d’enfants issus des trois provinces du Kasaï (Kasaï, Kasaï Central et Kasaï

Occidental), et des provinces de Lomami et du Sankuru sont à risque d’être affectés par le conflit9. À

Tshikapa, au Kasaï, le conflit a pris une nouvelle dimension interethnique entre les communautés de

Chowe-Pende10 et les Luba, accusé de sympathiser avec la milice Kamwina Nsapu11. La situation a vite

dégénéré en conflit ouvert, atteignant une échelle qui a incité la visite du Conseiller Spécial du

Secrétaire général des Nations Unies pour la prévention du génocide en juin 2017, confirmant ces

préoccupations. La situation risque de se compliquer d’avantage dans le contexte électoral actuel.

La crise aux Kasaïs, qui sont historiquement les provinces les plus pauvres de la RDC, s’ajoute à

plusieurs autres crises qui secouent le pays. Avec un nombre total de 3,7 millions de personnes

déplacées internes (PDI), dont 60,5% d’enfants, la RDC compte à ce jour le plus grand nombre de

personnes déplacées sur le continent africain. Les principales crises de protection comprennent le

conflit interethnique au Tanganyika ; la résurgence des conflits armés dans le nord-est (y compris les

attentats de l’Armée de résistance du Seigneur ou LRA dans le Haut Uélé et des milices Mayi Mayi à

Beni) ; ainsi que des troubles civils et des menaces sécuritaires à Kinshasa (y compris huit évasions de

prison depuis mai 2017 avec plus de 4.000 prisonniers s’étant échappés de la prison centrale) et

ailleurs liées au contexte électoral. A cette situation s’ajoutent des crises de nutrition (avec 1,9 million

d’enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition sévère); le choléra (avec 9.692 cas et 322

décès entre janvier et août 201712); et l’épidémie de polio dans le Haut-Lomami et Maniema.

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La Protection de l’Enfant Les besoins de la protection de l’enfant exacerbés par la crise

Standard 7 Dangers et blessures

La violence armée et la situation sécuritaire instable font des provinces touchées un environnement

hostile pour les enfants. Les principaux problèmes de protection comprennent leur exposition au

conflit armé en cours et les conditions de déplacement dans les zones inhabitées de la savane ou des

forêts.

Le déplacement massif de populations, particulièrement du Kasaï et Kasaï Central, a généré un grand

nombre de PDI, dont beaucoup ont trouvé refuge dans la brousse. La difficulté d’accès de ces zones

complique significativement les possibilités d’évaluation et d’intervention mais il est certain que la

vie dans la brousse et les forêts comporte des dangers comme le risque accru de violence physique et

d’enlèvement par les milices ou les militaires13. Particulièrement pour les enfants, les risques de

paludisme, de blessures par accidents, d’attaques d’animaux sauvages ou d’infections après un

contact avec des plantes épineuses, sont réels et potentiellement fatals.

De plus, il n’y a pas encore dans la région des services de santé appropriés à la situation de conflit,

donc les enfants blessés ne peuvent pas bénéficier de chirurgie de guerre ou des services médicaux

rapides. Des rapports ont aussi signalé que beaucoup de blessés, y compris des enfants, ne vont pas

se faire soigner dans les centres de santé ou hôpitaux mais recourent à la médecine traditionnelle par

peur d’être identifiés comme miliciens, ce qui entraîne un risque accru d’infections et autres

complications14. Par exemple, un enfant blessé est décédé de l’hépatite en brousse faute de soins à

Luiza, dans le Kasaï Central15. De même, environ 54 centres de santé ont été attaqués, laissant les

populations locales sans accès aux services sanitaires. Faute d’accès à des soins de santé, plusieurs

témoignages font état d’une aggravation de la mortalité infantile et maternelle. Dans ces provinces,

de sérieux risques planent sur la malnutrition des enfants qui présentait des taux alarmants avant la

présente crise.

Les enfants sont spécialement vulnérables aux risques des restes explosifs de guerre (REG). Par

exemple, en janvier 2017, un enfant a été tué au village Kamuina Nsapu en manipulant une grenade16.

En avril 2017, un enfant de 10 ans a été blessé par une grenade dans la commune de Kanshi, en Kasaï

Oriental17, et une fille a été blessée par une mine dans le territoire de Kazumba et a été hospitalisée

à Kananga18.

Standard 8 Violence physique et autres pratiques nocives

Le conflit dans le Grand Kasaï et les provinces voisines a augmenté les risques de violations de

l’intégrité physique des enfants de la région. Les enfants sont confrontés à une violence extrême,

comme les tueries, la mutilation et la torture.

Le risque d’être tué pendant les affrontements ou les attaques des milices et les forces de

sécurité est constant ; les attaques de milices et forces de sécurité contre de villages et la population

civile, les montantes tensions ethniques et le général climat de chaos contribuent à créer un véritable

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cauchemar sécuritaire. En mars 2017, l’UNICEF estimait qu’au moins 100 enfants avaient été tués

depuis janvier 2017 à cause du conflit19. Plusieurs rapports mentionnent des décès locaux (en

particulier dans les trois Kasaïs et à la Lomami), indiquant que le nombre est plus important. Par

exemple, dans la nuit du mercredi 10 mai au dimanche 14 mai dans le territoire de Luiza, au Kasaï

Central, des affrontements entre les miliciens et les militaires ont engendré une panique au niveau de

la population : le bilan officiel compte 11 filles et 28 garçons parmi les civils tués par balle, et autres

51 garçons et 27 filles rapportés décédés20.

Human Rights Watch a signalé que l’utilisation excessive de force par les autorités congolaises et le

FARDC ont entraîné la mort de très nombreux membres et sympathisants présumés des Kamuina

Nsapu, dont un grand nombre de femmes et d’enfants21. Des enquêtes du Bureau Conjoint des

Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) ont aussi signalé un usage disproportionné et

indiscriminé de la force, y compris létale, par les forces de défense et de sécurité congolaises qui ont

causé le décès, entre autres, d’au moins 53 enfants dans le Kasaï Central22. Des rapports de toutes les

provinces affectées ont signalé la présence de nombreux enfants dans les hôpitaux avec des blessures

par balles23. Par exemple, à Kananga, 90% des blessés par balles sont des enfants ou jeunes adultes.24

L’utilisation des enfants comme boucliers humains par des milices et la forte présence d’enfants

soldats aggrave le risque de mort et blessures. La violence des affrontements et l’utilisation d’armes

blanches a causé plusieurs cas de mutilation grave d’enfants, parfois aussi de nouveau-nés25.

L’utilisation de drogues pour les rites d’initiation des miliciens Kamuina Nsapua et pour se préparer

à un affrontement est fréquente26. Des données précises sur la nature et les effets de ces drogues ne

sont pas documentées.

Des enquêtes réalisées par le BCNUDH entre février et mai 2017 ont signalé un nombre alarmant

d’exécutions sommaires ou extra-judiciaires, particulièrement dans la province Kasaï Central, par les

militaires de FARDC27. Plusieurs enfants suspectés d’appartenir aux milices du Kamuina Nsapu

auraient été exécutés de cette façon.

Save the People International a signalé des cas de torture dans la région de Tshikapa, province du

Kasaï, notamment contre une dizaine d’enfants28 ; des enquêtes additionnelles sont nécessaires.

Standard 9 Violence sexuelle

Le conflit armé et l’insécurité dans la région augmente le risque de violences sexuelles contre les filles,

garçons et femmes, que ce soit pendant les attaques ou les déplacements quotidiens pour faire des

achats, chercher de l’eau ou autres. La situation de crise expose les enfants à des risques

d’exploitation sexuelle pour survenir à leurs besoins quotidiens29, mais on ne dispose pas des

données précises sur ce phénomène. Entre le début de la crise en août 2016 et juin 2017, quelques

a On manqué d’informations détaillées sur ces rites, mais il ressort des enquêtes surtout journalistiques que avant devenir miliciens, c’est nécessaires de recevoir un « baptême ». Le « baptême », au sein de Kamuina Nsapu, c’est une potion censée rendre invincible celui qui la boit. Prendre le baptême est l’une des étapes essentielles du processus d’initiation. Personne ne sait ce que contient exactement le baptême de Kamuina Nsapu, néanmoins les témoins des attaques du Kamuina Nsapu parlent de « jeunes drogués » pour indiquer l’état altéré des combattent. Sonia Rolley, Le système « Kamuina Nsapu » (Documents ajoutés), 15 juin 2017, RFI

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600 cas de violence sexuelle ont été enregistrés, selon les résultats d’une mission d’évaluation

du sous-cluster sur la violence basée sur le genre (VBG) dans les provinces du Kasaï et Kasaï Oriental

(du 26 mai au 2 juin)30. Cependant la stigmatisation et la peur de représailles influencent le

nombre de survivants disposés à dénoncer les violences subies. Par conséquent, le nombre effectif de

violations reste vraisemblablement sous-rapporté.

Cette pénurie d’informations est encore plus marquée pour les garçons. On ne dispose pas de données

sur le niveau de violence sexuelle contre eux, mais l’expérience de conflits similaires dans le pays

suggère que les garçons peuvent devenir des victimes des violences sexuelles de différentes façons :

historiquement, ils ont été violés, forcés à violer des femmes de leur famille, ou forcés ou soumis à

d’autres actes sexuels, souvent en public, comme punition ou pour les dénigrer31.

Les filles, garçons et femmes sont exposés au risque potentiel d’être victimes de violences sexuelles

dans le contexte de déplacements, notamment de la part des membres des forces de sécurité32.

Une mission d’évaluation en juin 2017 rapporte que les filles de moins de 18 ans sont parfois prises

de force par les miliciens et les militaires dans le territoire de Kamonia, dans la province du Kasaï33.

Dans cette même zone, la situation s’est détériorée au point que, par exemple, la population du village

de Kabilengu refuse d’envoyer les vendeuses (mineures et adultes) de produits alimentaires par peur

d’être violées34. Le 15 mai 2017, à Bana ba Ntumba, dans le territoire de Dimbelenge, on a rapporté

qu’un enfant de 8 ans a été victime de viol par un agresseur de 18 ans35.

Une ONG congolaise active dans le domaine de la protection a signalé que 95 cas de viol ont été

enregistrés dans la province du Kasaï Central entre août 2016 et juin 2017. Parmi ces cas, 58 sont des

filles de moins de 18 ans; la majorité des auteurs présumés sont membres des forces armées36. Dans

la ville da Kananga, l’ONG Ligue de la Zone Afrique pour la Défense des Droits des Enfants et Elèves-

Kananga (LIZADEEL) a rapporté qu’au moins 5 à 10 cas des VSBG sont enregistrés chaque fois qu’il y

a affrontement dans une commune. Depuis le renforcement de la présence militaire en mars 2017, il

ne se passe aucune semaine sans que ne soit rapporté au moins un cas de viol par des hommes armés

et en uniformes, non autrement identifiés, et même par des civils37.

Certaines violences ont duré plusieurs jours. Par exemple, en date du 18 janvier 2017, deux femmes

et cinq filles sorties par la porte de Kamako (dans la province du Kasaï) ont été violées par sept

hommes dans une brousse lorsqu’elles voulaient se rendre à Dundu à pied pour faire les achats : il a

été rapporté qu’elles ont été abusées pendant plus de deux jours38.

Dans des crises similaires, comme celle dans le nord-est du pays ou plus récemment au Tanganyika,

l’esclavage sexuel était commun pour les jeunes filles, soit comme concubines, soit comme

« femmes » de combattants39, et les violences sexuelles étaient utilisées comme armes de guerre,

mais aucun rapport n’a signalé cette occurrence pour les Kasaïs jusqu’à présent.

Standard 10 Détresse psychosociale et troubles mentaux

La dimension du conflit expose les enfants de la région à des niveaux élevés de stress et de

détresse psychologique (à cause de la violence extrême, les tueries, la mutilation, la torture, la

perte ou la séparation d’un membre de la famille, les abus sexuels, l’association aux milices, et des

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déplacements, souvent dans la brousse sans protection). Des signes de détresse psychosociale sont

observés au sein de la population en générale et parmi les victimes en particulier (blessés, déplacés,

familles qui ont perdu l’un des leurs) : tristesse, manque de sommeil, état d’alerte, manque d’appétit,

agressivité, perte d’estime de soi, culpabilité, douleurs physiques non expliquées, etc. Le problème

est perçu dans la région comme une malédiction, un fardeau, une punition. Ceci occasionne la

stigmatisation, l’exclusion, le rejet et la négligence des personnes à problème de santé mentale40.

Cette perception peut entraîner des problèmes de réinsertion sociale et par conséquent des récidives

pour enfants souffrant de détresse psychologique et troubles mentaux.

Le conflit et l’insécurité persistante dans la région ont contribué à créer une « culture de la peur » : la

population semble demeurer dans un état profond de panique et de choc, et les enfants montrent

des signes de détresse psychologique et ont peur de s’éloigner de leurs parents41.

Dans une mission conjointe d’évaluation en décembre 2016 à Tshikapa, dans la province de Kasaï, 65%

des personnes interviewées ont indiqué que les enfants vivent en état de choc suite aux graves

perturbations vécues lors des évènements et qu’ils avaient peur de s’éloigner de leur foyer. De plus,

la détresse psychologique des enfants causée par les atrocités de la guerre a été indiquée comme un

obstacle pour la réintégration scolaire des enfants42, comme cela a été observé dans les conflits du

nord-est43.

La grande présence d’enfants dans les milices de la région a aussi contribué à créer l’hostilité des

certaines communautés d’accueil envers les enfants des groupes ethniques ou du territoire des

Kamuina Nsapu44 ; ceci cause un risque sérieux psychologique et/ou physique pour les enfants, et

complique le procès de normalisation et de réinsertion des enfants dans la communauté.

L’UNICEF et des partenaires ont commencé des activités récréatives et pédagogiques visant à

répondre à la détresse psychologique et aux troubles mentaux des enfants, mais en général il n’y a

pas suffisamment de moyens pour couvrir l’intégralité des besoins d’assistance psychosociale sur le

terrain.

Standard 11 Enfants associés à des forces armées ou à des groupes armés

L’utilisation des enfants par les milices caractérise ce conflit. Le risque est élevé en raison de la

croyance des miliciens que les enfants, et notamment les filles, deviennent « invincibles » et

invulnérables aux balles après un « baptême » rituel45. Cette croyance, apparemment partagée par

certain membres des forces armés, serait aussi une des raisons pour la brutalité indiscriminée des

militaires contre les enfants.

L’UNICEF considère qu’entre 60 et 70% des effectifs des milices présentes sur le territoire

du Grand Kasaï sont des enfants46, souvent âgés de moins de 15 ans, ce qui constitue un crime

de guerre. De même, le Conseil Norvégien pour le Réfugiés (NRC) estime qu’environ 70% des effectifs

sont mineurs et rapporte que, dans la région de Kananga, 70% des miliciens seraient âgés entre 10 et

20 ans, dont 22% filles47. Pendant des interviews menées par l’International Crisis Group (ICG) à

Kananga, des observateurs locaux ont remarqué la présence des miliciens de seulement 5 ans dans

les rangs du Kamuina Nsapu48, un fait confirmé aussi par des témoins locaux en Kamonia, dans le sud

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de la province du Kasaï49. Certains témoins ont aussi signalé l’utilisation de drogues chez plusieurs

miliciens, dont beaucoup d’enfants, principalement pour des rites d’initiation ou pour combattre50.

En avril 2017, l’UNICEF estimait que plusieurs milliers d’enfants avaient été recrutés par les

milices de Kamuina Nsapu, et beaucoup plus couraient le risque d’être recrutés51 et envoyés sur

des champs de bataille avec des armes rudimentaires, souvent en bois52. Entre août 2016 et le 1er juin

2016, la MONUSCO a documenté plus de 500 cas de filles et garçons utilisés comme combattants ou

boucliers humains par des milices, entraînant un nombre important de victimes parmi eux lors des

affrontements entre milices et services de sécurité53. Outre ces conséquences immédiates, la grande

présence d’enfants dans les milices développe l’hostilité et la méfiance envers les enfants déplacés

de provenance des régions du Kamuina Nsapu dans certaines communautés hôtes54. Par exemple,

dans la région de Mwene Ditu et sa périphérie (province de Lomami), il y a eu des cas d’hostilité de la

communauté suite à la présence à l’hôpital de 4 enfants blessés, engagés (ou présumés de l’être) dans

la milice, ce qui a directement influencé l’administration des soins par le personnel médical et leur

sécurité à l’hôpital55. Le défi de la réintégration dans leur communauté reste immense, les enfants

sortis des milices ayant commis des exactions n’osant pas rentrer chez eux par peur de représailles.

Durant leur intégration au sein des miliciens, on a fait miroiter toute une myriade de promesses aux

enfants : particulièrement, il semble que des promesses pour un acquis scolaire gratuit (même au

niveau universitaire et à l’étrangerb) et pour un future bien-être social ont été les plus communes. Une

étude préliminaire de l’UNICEF ciblée à identifier les causes et facteurs qui influencent l’adhésion

massive des enfants dans les milices indique que les deux principales motivations d’entrée dans les

milices pour les enfants sont la souffrance et l’impossibilité de financer les études, aggravée par la

situation familiale (décès d’un ou deux parents) et en général les conditions socioéconomiques56.

Le recrutement est devenu si intense avec la propagation du conflit que certains parents auraient fait

traverser la frontière angolaise à leurs enfants de crainte qu’ils ne soient recrutés de force par les

milices s’ils restaient en RDC57. Dans le Kasaï Central, il a été rapporté que lorsque les parents

s’opposent à l’adhésion de leurs enfants dans les milices, ils reçoivent des menaces des miliciens. Les

familles ne sont pas autorisées à entrer en deuil lorsqu’ils apprennent que leur enfant est mort au

front. Ils ne peuvent pas non plus réclamer les corps de leurs enfants58.

Dans des crises similaires, comme celle dans le nord-est du pays, il a été signalé que les enfants (et

particulièrement les filles) seraient utilisés par les milices pour transporter de charges extrêmement

lourdes de biens pillés pendant les fréquents déplacements, pour cultiver les champs agricoles

contrôlés par les miliciens, pour cuisiner et pour effectuer d’autres tâches domestiques comme la

collection du bois ou de l’eau59. Les garçons étaient plus susceptibles d’être forcés aux travaux liés au

b Depuis les reformes du système scolaire des années ‘80, l’Etat a diminué les financements dédiés aux salaires des enseignants, obligeant les parents à débourser des frais scolaires presque impossible, particulièrement pour les régions pauvres comme les Kasaïs. Par conséquent, beaucoup d’enfants se sont retrouvé dans l’impossibilité de continuer leurs études primaires et supérieurs, fait qui a été indiqué comme source de ressentiment et motivation pour rejoindre la milice, et que on suppose est lié aux nombreuses attaques contre les écoles, fermées « en solidarité » avec les enfants qui ne pouvaient pas y aller. Voir : UNICEF-BIE, Données mondiales de l'éducation. 7e édition, 2010/11. République démocratique du Congo. Version révisée, novembre 2010 ; UNICEF-Ministère de l’enseignement primaire, secondaire et professionnel, Rapport national de l’évaluation de l’éducation pour tous (EPT) en République démocratique du Congo, Janvier 2015 ; Sonia Rolley, Le système « Kamuina Nsapu » (Documents ajoutés), 15 juin 2017, RFI

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conflit, comme espion ou combattant, mais ils étaient aussi utilisés comme porteurs ou travailleurs

domestiques60.

Standard 12 Travail des enfants

Il existe peu de données sur le travail des enfants lié au conflit. Il y a des indications que les enfants

sont devenus à différentes occasions une source de soutien pour leur familles61, particulièrement lors

de déplacements, mais il n’y a pas des données sur les conditions ou la nature de ces travaux. Le grand

nombre d’enfants séparés ou non accompagnés (ESNA) fait craindre que ces enfants soient exploités

et/ou en situation d’abus62.

Dans les trois Kasaïs, et particulièrement dans le Kasaï et Kasaï Central, il y a une longue histoire

d’exploitation infantile, particulièrement dans les mines d’or et de diamant. En 2013, on estimait que

les sites les plus affectés par cette situation se trouvent dans la ville de Tshikapa, les territoires de

Tshikapa/Kamonia, Luiza, Demba, Luebo, Kazumba où les enfants, parfois âgés seulement de six ans,

travaillent dans les mines locales63. Dans ces sites, les enfants sont soumis à des conditions de travail

extrêmement difficiles, ils sont exposés aux incidents des violences sexuelles et au VIH/SIDA64. En plus,

selon des enquêtes menées par UNICEF et Save the Children en 2010, les enfants creuseurs sont

parfois contraints par leurs employeurs de se droguer pour ôter la peur avant de descendre dans la

mine et pour augmenter leurs capacités de travail65.

Comme le conflit se répand sur ces provinces et devient plus complexe, il est important d’acquérir des

données sur la condition des enfants dans ces mines et sur leur exploitation soit par les acteurs locaux

soit par les parties au conflit.

Standard 13 Enfants non accompagnés et enfants séparés de leurs familles

La crise aux Kasaïs a généré quelque 1.4 million des PDI, dont environ 60,5% d’enfants. En avril 2017,

l’UNICEF avait enregistré 4.180 enfants séparés de leurs familles66, mais le nombre sous-

estime certainement la situation réelle dû à la difficulté d’accès des acteurs humanitaires aux régions

affectées. En mai 2017, Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC) a estimé que, dans la seule province

du Kasaï Central, plus de 860 enfants seraient non accompagnés, sans compter les orphelins67. La

grande présence de personnes déplacées internes, dans la brousse ou dans les régions où les acteurs

humanitaires n’ont pas accès, suggère que le nombre des enfants non accompagnés et enfants

séparés de leurs familles (ESNAs) ainsi que les types des risques auxquels ils sont exposés restent

méconnus et sous-estimés. À la fin juin 2017, l’UNICEF a registré 99 ESNAs dans les camps refugiés de

l’Angola arrivant des Kasaïs, dont 71 ont déjà été réunis avec leurs familles68.

Compte tenu du conflit, des conditions de sécurité volatiles et des cas rapportés d’association des

enfants aux milices, les ESNAs sont particulièrement exposés au risque d’être recrutés par des

milices, et/ou d’être victimes de violences et abus69.

La majorité des données disponibles sur les ESNAs sont fragmentaires et se réfèrent aux enfants

identifiés dans les centres d’accueil les plus importants, comme ceux des villes majeures en RDC ou

les camps de réfugiés en Angola.

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9 | P a g e Toutes les données sont issues de la matrice de données secondaires. Juillet 2017 Les informations présentées ne sont pas triangulées ou vérifiées.

Standard 14 Justice pour enfants

La détention illégale des enfants pour leur association présumée aux milices est répandue, et

leur traitement dans les prisons est dangereux et dégradant. Bien que la loi congolaise interdise toute

forme de détention d’enfants de moins de 14 ans, il y a des rapports faisant référence à des enfants

en état d’« hébergement », un terme utilisé par les autorités pour indiquer la condition des enfants

de moins de 14 ans en état d’arrêt. Par exemple, au sein de la prison de Tshikapa, sept enfants, dont

trois de moins de 14 ans, ont été documentés en état d’« hébergement » : de facto, après quelques

jours les enfants ont été transférés dans une cellule ad hoc de la prison de Tshikapa par manque

d’espaces adaptés à leurs besoins spécifiques70.

Une mission conjointe menée à Tshikapa en décembre 2016 a rapporté que les conditions de vie des

enfants emprisonnés étaient très précaires et qu’ils partageaient la cellule avec d’autres détenus

adultes, en l’absence d’un espace spécifiquement adapté aux enfants. On déplore un manque de

nourriture, d’accès aux services d’eau, d’hygiène et d’assainissement de base ainsi d’accès aux soins

de santé élémentaires. Par exemple, l’un d’entre eux, blessé aux bras, n’avait jamais bénéficié des

premiers soins d’urgence71.

Des allégations de cas de violences et d’arrestations arbitraires ont été rapportées à différentes

reprises. Une enquête BCNUDH de février 2017 a indiqué qu’à Kananga et dans les territoires de

Dibaya et Kazumba, province du Kasaï, 46 enfants ont été arrêtés arbitrairement et détenus

illégalement, et au moins sept enfants ont été victimes de disparition forcéec par des militaires des

FARDC en raison de leur affiliation présumée avec la milice de Kamuina Nsapu72. En avril 2017, il a été

rapporté que quelques 173 enfants (168 garçons et 5 filles) ont été arrêtés à Kananga entre août 2016

et mars 2017, et 60 étaient encore en détention au moment du rapport en avril73. Un rapport de l’ONG

Les Aiglons a signalé en juin la présence de 23 enfants détenus à Kolwezi, dans la province de Haut-

Katanga, pour affiliation présumée avec Kamuina Nsapu, parmi eux 12 entre 13 et 15 ans74, indiquant

une propagation continue de l’impact du conflit.

c La Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées (art. 2) définit la disparition forcée comme « l’arrestation, la détention, l’enlèvement ou toute autre forme de privation de liberté par des agents de l’État ou par des personnes ou des groupes de personnes qui agissent avec l’autorisation, l’appui ou l’acquiescement de l’État, suivi du déni de la reconnaissance de la privation de liberté ou de la dissimulation du sort réservé à la personne disparue ou du lieu où elle se trouve, la soustrayant à la protection de la loi. »

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Education

Les besoins en éducation exacerbés par la crise

La situation sécuritaire volatile au Grand Kasaï limite-t-elle l’accès en toute sécurité aux services

sociaux de base y compris l’éducation. Cette situation a également affecté — voire endommagé ou

détruit — des centaines d’écoles, perturbant ainsi l’éducation de milliers d’enfants.

L’UNICEF estime que plus d’un enfant sur dix en âge d’aller à l’école primaire dans la région

ne peut plus le faire en raison de la violence75, et qu’environ 310.000 filles et garçons ont donc vu

leur éducation perturbée. L’insécurité qui prévaut dans l’ensemble de la zone a entraîné la fermeture

de plusieurs écoles, privant aux enfants de cette partie de la république d’une scolarité normale au

cours de l’année scolaire 2016-2017. Au total, 937 attaques et allégations d’utilisation d’écoles à des

fins militairesd ont été signalées dans la région76, ce qui compromet la rentrée scolaire de septembre

201777. Puisque les vacances scolaires ont déjà commencé, cette période doit être utilisée pour mieux

comprendre les besoins spécifiques des enfants et personnels éducatifs affectés et pour planifier la

réponse.

Résultats clés

La lecture des rapports existants sur la situation humanitaire au Grand Kasaï a permis de conclure que

la plupart des problèmes en ESU relèvent de l’accès et l’environnement d’apprentissage. La majorité

des besoins ressortis est liée aux attaques contre l’éducation y compris les établissements scolaires et

le personnel éducatif. Ces contraintes liées à la crise ont déjà contribué aux abandons scolaires, et

partants, de l’échec scolaire de nombreux enfants congolais.

Accès et environnement d’apprentissage

« Les enfants vivent en état de choc suite aux graves perturbations vécues lors des évènements, et

qu’ils ont peur de s’éloigner de leur foyer. » – OCHA, décembre 201778

« Le fait que 70% des miliciens seraient âgés entre 10 et 20 ans, dont 22% des filles, pose également

problème en termes de fréquentation de classe. » – NRC, mai 201779

Dans certaines zones où l’école fonctionne toujours, moins de 10% des effectifs d’élèves inscrits

fréquentaient l’école80. La toiture de certaines écoles aurait été détruite, pour d’autres, elle serait

perforée par des balles81. Dans d’autres cas, des écoles auraient complètement brûlées ou auraient

été détruites partiellement (portes et fenêtres emportées, bancs et pupitres utilisés comme bois de

chauffage par des présumés militaires, etc.)82.

L’accès aux écoles reste compromis pendant la crise pour plusieurs raisons. La fermeture des écoles à

cause de l’insécurité, les déplacements — parfois pendulaires — des populations (élèves et

d Selon les Nations Unies, l’utilisation d’écoles à des fins militaires inclut, mais ne se limite pas à la transformation d’écoles en casernes militaires, en dépôt d’armes et de munitions, en centre de commandement, en position défensive, en poste d’observation, en postes de tir, en centre d’interrogatoire et de détention, en locaux de formation et de recrutement. Voir : Bureau du Représentant du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, Note d’orientation pour la mise en œuvre de la résolution 1998 du Conseil de sécurité, mai 2014

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enseignants) empêchent les élèves, et les enseignants, de se rendre à l’école. On note aussi une

absence d’offres alternatives d’éducation pour les enfants touchés par la crise.

Par ailleurs, les miliciens recrutent les élèves, étudiants, et enseignants par force ; à Kananga, dans le

Kasaï Central, plus de 10.600 enfants seraient déscolarisés, dont près de la moitié enrôlée dans les

milices83.

La norme sur la protection et bien-être — que les environnements d’apprentissage sont sans danger

et sûrs et contribuent à la protection et au bien-être psychosocial des apprenants, des enseignants et

autres personnels de l’éducation — n’est pas respectée à travers la région actuellement. Au contraire,

en tant que symbole de l’état, les infrastructures scolaires sont visées par les groupes armés84. Le

Cluster Education estime 937 écoles attaquées or utilisées à des fins militaires depuis le

début de la crise il y a onze mois, dont 404 ont été confirmés par des agents sur le terrain dans les

seules provinces du Kasaï et Kasaï Central. Certains partenaires ont cité la résolution 1612 des Nations

Unies qui interdit toute attaque contre les écoles en les qualifiant comme une des six violences graves

perpétrées contre les enfants pendant les conflits armés. Il faut aussi souligner que la RDC a ratifié, en

juillet 2016, la Déclaration sur la sécurité dans les écoles d’Oslo85.

Dans un grand nombre de cas, des enfants armés de bâtons, de couteaux et de machettes,

accompagnés de quelques adultes avec des armes à feu, sont entrés à l’école et ont ordonné aux

étudiants et aux enseignants de sortir, sous peine de décapitation s’ils revenaient.

En outre, deux missions menées par OCHA en juin 2017 et par deux organisations locales, RHA (Rebuild

Hope for Africa) et CEMEA en mai 2017 en Kamonia, dans la province de Kasaï, ont rapporté que

beaucoup d’enfants déplacés n’étaient pas intégrés dans les écoles des villages d’accueil, faute des

moyens disponibles,86 y compris des frais et fournitures scolaires, ainsi que des détresses

psychosociales subies. En ce qui concerne ce dernier aspect, un phénomène similaire avait été observé

par MONUSCO lors d’une enquête sur les enfants dans les conflits du nord-est : des filles associées

aux milices avaient, à maintes reprises, été incapables de continuer leur éducation suite à la grande

détresse psychologique subie87.

De plus, nombreuses écoles servent de lieu d’hébergement de fortune pour les PDI88, bien que le

Cluster Education ait développé des lignes directrices à respecter sur l’utilisation des écoles par le

PDI89.

Autres écoles sont fermées depuis la fin de 2016 ; il y a des douzaines de villages désertées de leurs

populations dans le territoire de Kazumba seulement90.

La rentrée scolaire de 2017-2018 pourrait être reportée ; il n’est pas certain que les écoles vont

rattraper les jours manquants dans certaines zones, par exemples dans les villages plus ruraux, une

privation supplémentaire du droit de l’enfant à l’éducation.

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Enseignement et apprentissage

« Nombreux d’entre eux [élèves] gardent les traumatismes des affres de la guerre. » – CEMEA, juin

201791

Les questions liées au domaine de l’enseignement et de l’apprentissage portent sur la formation,

développement professionnel, et appui aux enseignants, ainsi que les évaluations des résultats de

l’apprentissage. Les examens de fin d’année scolaire n’ont pas pu se dérouler à travers le Grand Kasaï.

Dans quelques poches, les examens ont eu lieu, surtout dans les grandes villes. Le gouvernement a

réussi à reporter les dates de concours dans quelques localités et de permettre aux enfants affectés

par la crise de faire des classes de rattrapage. Néanmoins, des milliers d’enfants n’ont pas pu faire

leurs examens de fin de l’année à cause de l’insécurité et le déplacement massif des populations92.

Dans les zones plus éloignées ou isolées, on estime que 60.000 enfants éligibles au TENAFEP —

examen d’état de fin cycle primaire n’ont pas pu faire leurs examens93, et pourraient perdre leur

éligibilité de rester dans le système scolaire.

En outre, la détresse psychosociale observée au sein des élèves et du personnel éducatif affaibli la

capacité des enfants à apprendre et la capacité des enseignants à enseigner efficacement94.

Enseignants et autres personnels de l’éducation

« Face à la violence, les enseignants hésitent à se rendre dans leurs écoles. » – UNICEF, juin 201795

« A l’intérieur de la province, certains enseignants auraient abandonné les écoles afin de s’associer à

la milice. » – NRC, mai 201796

« Les responsables trouvés sur places ont fortement peur de donner les éléments pour le moment, vu

l’extrême gravité de la situation pour les écoles sur terrain. Tous se retrouvent déplacés vers les villes

par peur des représailles de la part des milices, qui ont ordonné et insistent pour la fermeture des

écoles, jusqu’à nouvel ordre. » – RHA, mars 201797

L’analyse des données secondaires montre des problèmes liés à la protection en ce qui concerne les

enseignants et autres personnels de l’éducation. On constate un certain nombre de personnel

éducatif — surtout les équipes d’inspecteurs sensées de préparer les centres nationaux d’examens —

qui a été subis à l’extorsion, a été giflé, humilié, violenté, pris en otage, attaqué par

machettes, ou tué98. Certains d’autres ont fui les affrontements et la psychose qui s’installe99.

La peur des personnels éducatifs à se rendre au travail a des conséquences néfastes sur le système

éducatif congolais100.

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Lacunes La situation actuelle et la difficulté d’obtenir des données fiables signifient que chaque standard listé ci-dessus bénéficierait par d’informations additionnelles. Les déplacements continus ainsi qu’un accès difficile — physiquement et aux informations — exacerbe les lacunes. En outre, il n’existe aucune structure compétente chargée d’enregistrer les différents mouvements des populations dans la région des Kasaïs ; il est également difficile d’obtenir l’autorisation des missions dans certaines zones de la région. Compte tenu de l’insécurité dans les zones d’affrontement les déplacements vers d’autres villages ou dans les brousses n’ont pas été documentés. Il est donc problématique d’obtenir des données fiables sur la population affectée par cette crise.

Les lacunes majeures concernent les sujets suivants :

Dangers et blessures (nombre et la localisation des enfants blessés, torturés, tués, exécutés, par le conflit);

Détresse psychosociale et troubles mentaux ;

Travail des enfants ;

Justice pour enfants ;

Politique éducative ;

Les nombres et la localisation des enfants victimes des violences sexuelles et basées sur le genre (VSBG) ;

Analyse sur l’impact de la crise sur les filles ;

Analyse sur les dynamiques intercommunautaires et dangers de nettoyage ethnique ;

Existence et nature concernant le trafic des mineures et l’adoption internationale des enfants ;

Désagrégation supplémentaire des chiffres par type d’enfants (PDI, communauté d’accueil, etc.) et géographie ;

Les nombres et la localisation des enfants non accompagnés et séparés (nécessite la mise en place d’une base de données de gestion des cas afin de mieux identifier et documenter ces enfants afin qu’une réponse appropriée puisse être mise en place) ;

Le nombre et le niveau d’éducation des enfants affectés, désagrégés par sexe et âge ou tranches d’âge ;

Les mécanismes de soutien communautaire, y compris les possibilités existantes de prise en charge pour les enfants non accompagnés et séparés ;

Les pratiques nocives des milices pour « initier » les enfants au combat (comme la drogue) ;

Le nombre de salles de classe touchées, étant donné que les statistiques existantes ne sont que partielles ;

Une analyse des données actuelles sur les effectifs d’élèves, les enseignants en poste, les taux d’abandon et d’absentéisme, par rapport aux données pré-crises, pour mieux comprendre les impacts de la crise.

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Documents de référence

AJID, Rapport Monitoring Janvier 2017, 2 février 2017

BCNUDH, Analyse de la situation des droits de l’homme, février 2017 ; mars 2017 ; avril 2017 ;

mai 2017

Bureau du Représentant du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, Note d’orientation pour la mise en œuvre de la résolution 1998 du Conseil de sécurité, mai 2014

Education Cluster, Inputs Sitrep OCHA, 8 juin 2017

EU, RDC: Kasaï complex emergency, ECHO CRISIS FLASH N°2, 18 avril 2017

FSC/CAPSM, Bulletin d’information à l’intention des décideurs et des leaders d’opinion sur la problématique de l’exploitation des enfants et des femmes dans les concessions minières du Kasaï occidental, novembre 2013

FHRDC, Assistance humanitaire aux populations affectées par le conflit dans les provinces de Kasaï, Kasaï Central et Kasaï Oriental en République démocratique du Congo (RDC), 22 juin 2017

Global Protection Cluster, GPC ALERT | PROTECT PEOPLE IN KASAÏ, mai 2017

Gouvernement RDC, Eléments d’information lies au phénomène « Kamuina Nsapu ». « Livre Blanc Tome I », 12 juin 2017

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HCHR, Statement of the High Commissioner to the Interactive dialogue on the Democratic Republic of the Congo, 35th session of the Human Rights Council, 20 juin 2017

HRW, RD Congo : L’ONU devrait enquêter sur les violences au Kasaï, 1 juin 2017

HRW, « Vous serez punis » Attaques contre les civils dans l’est du Congo, décembre 2009

ICG Commentary, L’insurrection du Kamuina Nsapu, un danger de plus en RDC, 21 mars 2017

Les Aiglons ONGP, Liste d’EAFGAs de la milice Kamwina Nsapu detenus à Kolwezi, 2 juin 2017

LIZADEEL, 1re Partie : Document de Programme (PRODOC), 15 juin 2017

Maria Eriksson Baaz et Maria Stern, The Complexity of Violence: A critical analysis of sexual violence in the Democratic Republic of Congo (DRC), Working Paper on Gender Based Violence, mai 2010, Nordiska Afrikainstitutet (Institute Nordique pour l’Afrique)

Mercy Corps, Rapport de mission exploratoire aux Kasaïs, 8 juin 2017

Ministère du Plan et Suivi de la Mise en œuvre de la Révolution de la Modernité et Ministère de la Santé Publique, DEUXIÈME ENQUÊTE DÉMOGRAPHIQUE ET DE SANTÉ (EDS-RDC II 2013-2014), septembre 2014

MONUSCO, INVISIBLE SURVIVORS — Girls in Armed Groups in the Democratic Republic of Congo — From 2009 to 2015

MONUSCO, Les Nations Unies appellent à la fin des violences dans les Kasaï, 2 juin 2017

Note Technique de la Nonciature Apostolique en RDC, 19 juin 2017

NRC, Rapport de l’évaluation rapide de besoins multisectoriel à Kananga, 19 mai 2017

Patrick Matala et al., Implication des enfants de moins de 18 ans dans la crise au Kasaï : Analyse des mobiles et facteurs favorisants, UNICEF — Documentation, juillet 2017

OCHA et Secrétariat des Nations Unies, Rapport de la mission conjointe d’évaluation rapide Tshikapa, Kasaï, 14 au 17 décembre 2016

OCHA, DR Congo: Weekly Humanitarian Update 12 — 16 juin 2017 ; 19 — 23 juin 2017

OCHA, RDC — Kasaï : Rapport de situation No. 6, 12 mai 2017

OCHA-CEMEA, Rapport de Mission d’évaluations multisectorielles du 09 au 13 Juin 2017sur la situation des déplacés dans la commune rurale de KAMONIA, 16 juin 2017

RDC : Zeid appelle à une enquête internationale sur les violations massives des droits de l’homme dans les Kasaï, https://goo.gl/mcGQPX

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RHA (Equipe Terrain), Liste des écoles fermées grâce au phénomène Kamuina Nsapu : dans les provinces du Kasi Central Et Kasaï, 16 mars 2017

RHA et CEMEA, Rapport Mission d’évaluation rapide du 26 mai 2017 sur la situation de déplacés dans les villages de Samba, Kadiba, Kikasa et Sha Kabongo, 26 mai 2017

Safe Schools Declaration Endorsements, https://goo.gl/55Fdnf

SAPI International, Rapport d’évaluation multisectorielles de besoins humanitaires en faveur des déplaces, retournes et familles d’accueils dans les villages de Mungamba et Kabilengu, zone de sante de Kamonia, Territoire Tshikapa, Province Du Kasaï, du 08 au 12 juin 2017, 12 juin 2017

Solidarietés Internationale, Rapport de mission Explo - Kasaï Oriental et Lomami, mai 2017

Sonia Rolley, Le système « Kamuina Nsapu » (Documents ajoutés), 15 juin 2017, RFI

Sonia Rolley, RDC — Violences aux Kasaïs (Reportage), 15 juin 2017, RFI. Link : https://goo.gl/dLGq5Q

TDH, Monitoring sécuritaire du déploiement des équipes EPSP sur les sites des examens de dissertation à l’intérieur de la province du Kasaï Central, 2 mai 2017

UNHCR, L’éruption de violence au Kasaï force plus de 11.000 Congolais à fuir en Angola, 21 avril 2017

UNHCR, Angola Emergency Update, 16 mai 2017

UNHCR, Données sur la crise en Angola : https://data2.unhcr.org/en/country/ago

UNICEF Press Release, 1.5 million children affected by violence in Kasaï region of Democratic Republic of Congo, 21 avril 2017

UNICEF, ANGOLA Refugee Crisis — Situation Update, 30 juin 2017

UNICEF, Child Protection in Emergencies: the situation of children in the Kasaï provinces (DRC), 10 avril 2017

UNICEF, Cholera Outbreaks in Central and West Africa : 2017 Regional Update - Week 16, avril 2017

UNICEF, Communiqué de presse : 150 000 enfants dans le Grand Kasaï ont besoin d’une aide d’urgence pour reprendre leur scolarité UNICEF très fiable, 9 juin 2017

UNICEF, DRC Humanitarian Situation Report, jan-mars 2017

UNICEF, DRC Humanitarian Situation Report, nov-déc 2016

UNICEF, DRC Humanitarain Update #3: Crisis in the Kasaï region, 12 juin 2017

UNICEF, GTPE — Mise à jour Situation Humanitaire-Conflits, janvier 2017

UNICEF, Mariages d’enfants, grossesses précoces et formation de la famille en Afrique de l’Ouest et du Centre, 2015

UNICEF, Point sur les urgences, 8 mai 2017

UNICEF, Pour les enfants du Kasaï, les diamants ont perdu leur éclat, juin 2010

UNICEF, RDC Zone Sud : Sitrep hebdomadaire sur la crise dans les Kasaïs, 8 juin 2017

UNICEF, Sitrep hebdomadaire sur la crise dans les Kasaïs, 20 avril 2017 ; 27 avril 2017 ; 18 mai 2017 ; 5 mai 2017

UNICEF, Situation des écoles du Kasaï- Central 2016-2017, 23 juin 2017

UNICEF-BIE, Données mondiales de l'éducation. 7e édition, 2010/11. République démocratique du Congo. Version révisée, novembre 2010

UNICEF-Caritas Kananga, Document de Programme pour l’urgence du Kasaï, 11 novembre 2016

UNICEF-Ministère de l’enseignement primaire, secondaire et professionnel, Rapport national de l’évaluation de l’éducation pour tous (EPT) en République démocratique du Congo, Janvier 2015

UNSG, Children and armed conflict — Report of the Secretary-General to the General Assembly A/70/836—S/2016/360, 20 avril 2016

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Endnotes

1 UNICEF-Caritas Kananga, Document de Programme pour l’urgence du Kasaï, 11 novembre 2016 2 UNHCR, Angola Emergency Update, 16 mai 2017 3 Données de l’HCR. Voir : https://data2.unhcr.org/en/country/ago 4 UNHCR, Angola Inter-Agency Operational Update, 5 juillet 2017 5 Précisément les décès signalés sont 3.383. Note Technique de la Nonciature Apostolique en RDC, 19 juin 2017 6 RDC : Zeid appelle à une enquête internationale sur les violations massives des droits de l’homme dans les Kasaï, https://goo.gl/mcGQPX 7 Radio Okapi (MONUSCO), RDC: 38 nouvelles fosses communes «probables» découvertes au Kasaï, 12 juillet 2017 8 Selon la projection statistique de l’Institut National de la Statistique de la RDC et les estimations du Département des affaires économiques et sociales (DAES) de l’ONU (World Population Prospects: The 2017 Revision). 9 UNICEF Press Release, 1.5 million children affected by violence in Kasaï region of Democratic Republic of Congo, 21 avril 2017 10 RHA et CEMEA, Rapport Mission d’évaluation rapide du 26 mai 2017 sur la situation de déplacés dans les villages de Samba, Kadiba, Kikasa et Sha Kabongo, mai 2017 11 BCNUDH, Analyse de la situation des droits de l’homme, mai 2017 12 UNICEF, Cholera Outbreaks in Central and West Africa : 2017 Regional Update - Week 16, Avril 2017 13 Mercy Corps, Rapport de mission exploratoire aux Kasaïs, 8 juin 2017 14 Handicap International, Rapport d’évaluation rapide multisectorielle Provinces du Kasaï Central et du Kasaï, mars 2017 15 UNICEF, Sitrep hebdomadaire sur la crise dans les Kasaïs, 18 mai 2017 16 UNICEF, GTPE – Mise à jour Situation Humanitaire-Conflits, janvier 2017 17 UNICEF, Sitrep hebdomadaire sur la crise dans les Kasaïs, 20 avril 2017 18 UNICEF, Sitrep hebdomadaire sur la crise dans les Kasaïs, 5 mai 2017 19 UNICEF, DRC Humanitarian Situation Report, jan-mars 2017 20 UNICEF, Sitrep hebdomadaire sur la crise dans les Kasaïs, 18 mai 2017 21 HRW, RD Congo : L’ONU devrait enquêter sur les violences au Kasaï, 1 juin 2017 22 BCNUDH, Analyse de la situation des droits de l’homme, avril 2017 23BCNUDH, Analyse de la situation des droits de l’homme, février 2017 ; OCHA, RDC – Kasaï : Rapport de situation No. 6, 12 mai 2017 ; EU, RDC: Kasaï complex emergency, ECHO CRISIS FLASH N°2, 18 avril 2017 ; Global Protection Cluster, GPC ALERT | PROTECT PEOPLE IN KASAÏ, mai 2017 24 Handicap International, Rapport d’évaluation rapide multisectorielle Provinces du Kasaï Central et du Kasaï, mars 2017 ; Global Protection Cluster, GPC ALERT | PROTECT PEOPLE IN KASAÏ, mai 2017. 25 Voir : OHCHR, Statement of the High Commissioner to the Interactive dialogue on the Democratic Republic of the Congo, 35th session of the Human Rights Council, 20 juin 2017. 26 OHCHR, Statement of the High Commissioner to the Interactive dialogue on the Democratic Republic of the Congo, 35th session of the Human Rights Council, 20 juin 2017. 27 Voir : BCNUDH, Analyse de la situation des droits de l’homme, février 2017, mars 2017, avril 2017, mai 2017. 28 SAPI International, Rapport d’évaluation multisectorielles de besoins humanitaires en faveur des déplaces, retournes et familles d’accueils dans les villages de Mungamba et Kabilengu, zone de sante de Kamonia, Territoire Tshikapa, Province Du Kasaï, Du 08 au 12 juin 2017, 12 juin 2017 29 Handicap International, Rapport d’évaluation rapide multisectorielle Provinces du Kasaï Central et du Kasaï, mars 2017 30 OCHA, DR Congo: Weekly Humanitarian Update, 19 – 23 juin 2017 31 Pour plus d’informations, voir : Maria Eriksson Baaz et Maria Stern, The Complexity of Violence: A critical analysis of sexual violence in the Democratic Republic of Congo (DRC), Working Paper on Gender Based Violence, mai 2010, Nordiska Afrikainstitutet (The Nordic Africa Institute) ; HRW, « Vous serez punis » Attaques contre les civils dans l’est du Congo, décembre 2009. 32 OCHA et Secrétariat des Nations Unies, Rapport de la mission conjointe d’évaluation rapide Tshikapa, Kasaï, 14 au 17 décembre 2016 33 Menée par CEMEA, AJID, RHA, CAFID et ADEPOR. OCHA, Rapport de Mission d’évaluations multisectorielles du 09 au 13 Juin 2017 sur la situation des déplacés dans la commune rurale de KAMONIA, 16 juin 2017

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34 Ibid. 35 UNICEF, Sitrep hebdomadaire sur la crise dans les Kasaïs, 18 mai 2017 36 OCHA, DR Congo: Weekly Humanitarian Update 12 - 16 juin 2017 37 LIZADEEL, 1re Partie : Document de Programme (PRODOC), 15 juin 2017 38 AJID, Rapport Monitoring Janvier 2017, 2 février 2017 39 MONUSCO, INVISIBLE SURVIVORS – Girls in Armed Groups in the Democratic Republic of Congo From 2009 to 2015. 40 Handicap International, Rapport d’évaluation rapide multisectorielle Provinces du Kasaï Central et du Kasaï, mars 2017 41 OCHA et Secrétariat des Nations Unies, Rapport de la mission conjointe d’évaluation rapide Tshikapa, Kasaï, 14 au 17 décembre 2016 42 RHA et CEMEA, Rapport Mission d’évaluation rapide du 26 mai 2017 sur la situation de déplacés dans les villages de Samba, Kadiba, Kikasa et Sha Kabongo, 26 Mai 2017 ; OCHA-CEMEA, Rapport de Mission d’évaluations multisectorielles du 09 au 13 Juin 2017sur la situation des déplacés dans la commune rurale de KAMONIA, 16 juin 2017. 43 MONUSCO, INVISIBLE SURVIVORS – Girls in Armed Groups in the Democratic Republic of Congo From 2009 to 2015, p. 21 44 UNHCR, Operational Update : Urgence de Kapanga, LUALABA, 4 Juin 2017 ; Par example dans le territoire de Mwene Ditu, dans la province de la Lomami. UNICEF, Point sur les urgences, 8 mai 2017 45 UNICEF, RDC Sitrep hebdomadaire sur la crise dans les Kasaïs, 27 avril 2017 ; FHRDC, Assistance humanitaire aux populations affectées par le conflit dans les provinces de Kasaï, Kasaï Central et Kasaï Oriental en République démocratique du Congo (RDC), 22 Juin 2017 ; Sonia Rolley, Le système « Kamuina Nsapu » (Documents ajoutés), 15 juin 2017, RFI 46 UNICEF, Point sur les urgences, 8 mai 2017. 47NRC, Rapport de l’évaluation rapide de besoins multisectoriel à Kananga, 19 mai 2017 48ICG Commentary, L’insurrection du Kamuina Nsapu, un danger de plus en RDC, 21 mars 2017 49 OHCHR, Statement of the High Commissioner to the Interactive dialogue on the Democratic Republic of the Congo, 35th session of the Human Rights Council, 20 juin 2017. 50 OHCHR, Statement of the High Commissioner to the Interactive dialogue on the Democratic Republic of the Congo, 35th session of the Human Rights Council, 20 juin 2017 ; Sonia Rolley, Le système « Kamuina Nsapu » (Documents ajoutés), 15 juin 2017, RFI 51UNICEF Press Release, 1.5 million children affected by violence in Kasaï region of Democratic Republic of Congo, 21 avril 2017 52 HRW, RD Congo : L’ONU devrait enquêter sur les violences au Kasaï, 1 Juin 2017 ; Sonia Rolley, Le système « Kamuina Nsapu » (Documents ajoutés), 15 juin 2017, RFI 53 MONUSCO, Les Nations Unies appellent à la fin des violences dans les Kasaï, 2 juin 2017 54 UNHCR, Operational Update : Urgence de Kapanga, LUALABA, 4 juin 2017 55 UNICEF, Point sur les urgences, 8 mai 2017 56 Patrick Matala et al., Implication des enfants de moins de 18 ans dans la crise au Kasaï : Analyse des mobiles et facteurs favorisants, UNICEF – Documentation, juillet 2017 57 UNHCR, L’éruption de violence au Kasaï force plus de 11.000 Congolais à fuir en Angola, 21 avril 2017 58 Handicap International, Rapport d’évaluation rapide multisectorielle Provinces du Kasaï Central et du Kasaï, mars 2017 59 MONUSCO, INVISIBLE SURVIVORS – Girls in Armed Groups in the Democratic Republic of Congo From 2009 to 2015. 60 Ibid.; UNSG, Children and armed conflict – Report of the Secretary-General to the General Assembly A/70/836–S/2016/360, 20 avril 2016 61 Solidarietés Internationale, Rapport de mission Explo - Kasaï Oriental et Lomami, Mai 2017 62 RHA et CEMEA, Rapport Mission d’évaluation rapide du 26 mai 2017 sur la situation de déplacés dans les villages de Samba, Kadiba, Kikasa et Sha Kabongo, 26 mai 2017 63 FSC/CAPSM, Bulletin d’information à l’intention des décideurs et des leaders d’opinion sur la problématique de l’exploitation des enfants et des femmes dans les concessions minières du Kasaï occidental, novembre 2013 64 Ibid. 65 UNICEF, Pour les enfants du Kasaï, les diamants ont perdu leur éclat, juin 2010 66 UNICEF, Child Protection in Emergencies: the situation of children in the Kasaï provinces (DRC), 10 avril 2017 67 NRC, Rapport de l’évaluation rapide de besoins multisectoriel à Kananga, 19 mai 2017 68 UNICEF, ANGOLA Refugee Crisis – Situation Update, 30 juin 2017

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18 | P a g e Toutes les données sont issues de la matrice de données secondaires. Juillet 2017 Les informations présentées ne sont pas triangulées ou vérifiées.

69 Mercy Corps, Rapport de mission exploratoire aux Kasaïs, 8 juin 2017 70 OCHA et Secrétariat des Nations Unies, Rapport de la mission conjointe d’évaluation rapide Tshikapa, Kasaï, 14 au 17 décembre 2016 71 Ibid. 72 BCNUDH, Analyse de la situation des droits de l’homme, février 2017 73 OCHA, RDC – Rapport de situation No. 2, 12 avril 2017 74 Les Aiglons ONGP, Liste d’EAFGAs de la milice Kamwina Nsapu detenus à Kolwezi, 2 juin 2017 75 UNICEF, DRC Humanitarian Update #3, 12 juin 2017 76 404 attaques contre des écoles de Kasaï et Kasaï Central confirmée ; 245 à Lomami, Sankuru et Kasaï-Oriental. (Note: les informations sur le Kasaï Oriental et Sankuru doivent encore être fournies). 77 Source Ministère Education Provincial, Kasaïs 78 OCHA et Secrétariat des Nations Unies, Rapport de la mission conjointe d’évaluation rapide Tshikapa, Kasaï, 14 au 17 décembre 2016 79 NRC, Rapport de l’évaluation rapide de besoins multisectoriel à Kananga, 19 mai 2017 80 CPIA, Rapport de mission conjointe d’évaluation de la situation humanitaire dans le territoire de Miabi, janvier 2017 ; UNICEF, Sécurité et Crises Humanitaires au Kasaï Occidental en Zone Sud – Impact dans la programmation, mars 2017 81 NRC, Rapport de l’évaluation rapide de besoins multisectoriel à Kananga, 19 mai 2017 82 Ibid. 83 Ibid. 84 Education Cluster, Inputs Sitrep OCHA, 8 juin 2017 85 Voir : Safe Schools Declaration Endorsements, https://goo.gl/55Fdnf 86 OCHA-CEMEA, Rapport de Mission d’évaluations multisectorielles du 09 au 13 Juin 2017sur la situation des déplacés dans la commune rurale de KAMONIA, 16 juin 2017. 87 MONUSCO, INVISIBLE SURVIVORS – Girls in Armed Groups in the Democratic Republic of Congo From 2009 to 2015, p. 21 88 UNICEF, Communiqué de presse : 150 000 enfants dans le Grand Kasaï ont besoin d’une aide d’urgence pour reprendre leur scolarité UNICEF très fiable, 9 juin 2017 89 Education Cluster, Lignes directrices sur l’occupation des écoles par les déplacés internes. 90 UNICEF, RDC Zone Sud : Sitrep hebdomadaire sur la crise dans les Kasaïs, 8 juin 2017 ; TDH, Monitoring sécuritaire du déploiement des équipes EPSP sur les sites des examens de dissertation à l’intérieur de la province du Kasaï Central, 2 mai 2017 91 OCHA-CEMEA, Rapport de Mission d’évaluations multisectorielles du 09 au 13 Juin 2017sur la situation des déplacés dans la commune rurale de KAMONIA, 16 juin 2017 92 UNICEF, Situation des écoles du Kasaï- Central 2016-2017, 23 juin 2017 ; NRC, Rapport de l’évaluation rapide de besoins multisectoriel à Kananga, 19 mai 2017 93 Source réservée du Ministère de l’Education Provincial, Kasaïs 94 UNICEF, DRC Humanitarain Update #3: Crisis in the Kasaï region, 12 juin 2017 95 UNICEF, Communiqué de presse : 150 000 enfants dans le Grand Kasaï ont besoin d’une aide d’urgence pour reprendre leur scolarité UNICEF très fiable, 9 juin 2017 96 NRC, Rapport de l’évaluation rapide de besoins multisectoriel à Kananga, 19 mai 2017 97 RHA (Equipe Terrain), Liste des écoles fermées grâce au phénomène Kamuina Nsapu : dans les provinces du Kasi Central et Kasaï, 16 mars 2017 98 TDH, Monitoring sécuritaire du déploiement des équipes EPSP sur les sites des examens de dissertation à l’intérieur de la province du Kasaï Central, 2 mai 2017 ; Education Cluster, Inputs Sitrep OCHA, 8 juin 2017 ; NRC, Rapport de l’évaluation rapide de besoins multisectoriel à Kananga, 19 mai 2017 99 SAPI International, Rapport d’évaluation multisectorielles de besoins humanitaires en faveur des déplaces, retournes et familles d’accueils dans les villages de Mungamba et Kabilengu, zone de sante de Kamonia, Territoire Tshikapa, Province Du Kasaï, Du 08 au 12 juin 2017, 12 juin 2017 100 UNICEF, Communiqué de presse : 150 000 enfants dans le Grand Kasaï ont besoin d’une aide d’urgence pour reprendre leur scolarité UNICEF très fiable, 9 juin 2017 ; NRC, Rapport de l’évaluation rapide de besoins multisectoriel à Kananga, 19 mai 2017