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S2.1 Les liens sociaux dans les sociétés où s’affirment le primat de l’individu S2 Intégration, conflit, changement social

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S2.1 Les liens sociaux dans les sociétés où

s’affirment le primat de l’individu

S2 Intégration, conflit, changement

social

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Le programme officiel

2.1 Quels liens

sociaux dans des

sociétés où s'affirme

le primat de

l'individu ?

Solidarité

mécanique / orga

nique, cohésion

sociale.

Après avoir présenté l'évolution des formes de

solidarité selon Durkheim, on montrera que les

liens nouveaux liés à la complémentarité des

fonctions sociales n'ont pas fait pour autant

disparaître ceux qui reposent sur le partage de

croyances et de valeurs communes. On traitera

plus particulièrement de l'évolution du rôle des

instances d'intégration (famille, école, travail)

dans les sociétés contemporaines et on se

demandera si cette évolution ne remet pas en

cause l'intégration sociale.

Acquis de première : socialisation, sociabilité,

anomie, désaffiliation, disqualification, réseaux

sociaux.

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Le plan du chapitre

I L’évolution des formes de solidarité

A De la solidarité mécanique à la solidarité organique, l’analyse

de Durkheim

B Individualisme ou persistance de la solidarité mécanique

aujourd’hui ?

II L’évolution des instances d’intégration sociale

A La mutation des instances d’intégration traditionnelles

B Une remise en cause de leur rôle intégrateur ?

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Introduction

Une société est constituée d’une multitude de groupes sociaux et d’une

structure hiérarchisée plus ou moins conflictuelle (Marx vs Weber).

Qu’est-ce qui les relie les uns aux autres ? Qu’est-ce qui nous relie les uns

aux autres et qui rend la vie en société possible ? Comment cela se fait-il

que la plupart des sociétés ne sont pas en guerre permanente ?

L’économie et la sociologie étant deux disciplines jeunes, on peut

commencer par chercher des éléments de réponse à ces questions du coté

de la philosophie.

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Pour Hobbes, « L’homme est un loup

pour l’homme », donc tant qu’il reste

dans un état de nature, il se fera la

guerre et s’entretuera. L’état de

société est rendu nécessaire pour

lutter contre l’insécurité de l’état de

nature. C’est l’Etat qui comme le

monstre du Léviathan, de par sa toute

puissance va défendre l’homme

contre lui-même et lui permettre de

vivre en société. Thomas Hobbes (1588-1679)

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John Locke (1632-1704)

Pour Locke : L’état de nature est un état

d’harmonie et de liberté car les individus ont

un droit de posséder et de punir. Pour Locke,

l’homme est doté d’une morale qui

l’empêche de faire du mal à autrui. L’état de

nature, cependant pose cependant le

problème essentiel de la propriété dans un

monde où les ressources sont rares. Un

individu pourrait décider de posséder toutes

les ressources et créant des conflits. Il est

donc nécessaire aux sociétés de se doter d’un

Etat assurant la propriété privé et une paix

sociale.

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Jean Jacques Rousseau

(1712-1778)

Pour Rousseau : l’homme à l’état de nature est

« bon » car il est animé d’amour de soi et de

pitié. Il n’est pas immoral car il est amoral !

Pour Rousseau, l’état de nature correspond au

naturel en l’homme. La société dégrade ce

naturel en le dotant d’une morale et fait de

l’individu un être mauvais (car poursuivant

son propre intérêt au détriment de celui de la

société et en préférant souvent le mal au bien).

L’Etat doit être crée pour lier les individus

entre eux et assurer l’intérêt général. Avec ce

contrat social, les individus peuvent s’élever

intellectuellement, politiquement et de façon

morale.

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I L’évolution des formes de solidarité

Lien social, cohésion et intégration sociale.

Lien social :

Cohésion sociale :

Pour les sociologues, ce qui permet la cohésion sociale, c’est l’existence de

liens sociaux entre les individus.

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A De la solidarité mécanique à la solidarité organique, l’analyse

de Durkheim

Emile Durkheim (1858-1917)

Durkheim est considéré comme le

fondateur de la sociologie en France et

d’une méthode d’analyse nouvelle en

sciences sociales (holisme et forte

utilisation des statistiques). La naissance, à

la fin du 19e siècle, de la sociologie comme

discipline visant une connaissance

scientifique du social, résulte

fondamentalement des inquiétudes

provoquées par la montée de

l’individualisme dans les sociétés

occidentales. Pour Durkheim, les faits

sociaux s’expliquent par des faits sociaux.

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Sous la poussée conjointe des révolutions démocratique et industrielle, de

nouveaux rapports sociaux, économiques et politiques bouleversent

progressivement l’ordre social traditionnel. On observe simultanément un

affaiblissement de l’emprise de la religion sur les représentations

(sécularisation et laïcisation), une baisse de l’influence de la famille sur les

destinées (égalisation des chances et idéal méritocratie) et un recul du

pouvoir des autorités traditionnelles sur les individus (démocratisation).

Son projet peut se résumer à l’élucidation d’un paradoxe :

Durkheim compare le lien social dans les sociétés traditionnelles avec celui

dans les sociétés modernes.

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1) Le lien social dans les sociétés traditionnelles

Pour Durkheim, une société traditionnelle et une société préindustrielle,

souvent de taille modeste (de l’ordre du village, du bourg ou de la tribu).

Extraits de : De la division du travail social (1893), Emile Durkheim

« Il y a une cohésion sociale dont la cause est dans une certaine conformité de

toutes les consciences particulières à un type commun qui n'est autre que le

type psychique de la société. Dans ces conditions, en effet, non seulement

tous les membres du groupe sont individuellement attirés les uns vers les

autres parce qu'ils se ressemblent, mais ils sont attachés aussi à ce qui est la

condition d'existence de ce type collectif, c'est-à-dire à la société qu'ils

forment par leur réunion. [...] »

Quels sont les deux facteurs qui relient les individus entre eux dans une

société traditionnelle ?

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Qu’est-ce que la conscience collective ?

« L'ensemble des croyances et des sentiments communs à la moyenne des

membres d'une même société forme un système déterminé qui a sa vie

propre; on peut l'appeler la conscience collective ou commune. (…) En effet,

elle est indépendante des conditions particulières où les individus se trouvent

placés; ils passent, et elle reste. Elle est la même au Nord et au Midi, dans les

grandes villes et dans les petites, dans les différentes professions. De même,

elle ne change pas à chaque génération, mais elle relie au contraire les unes

aux autres les générations successives. »

Quelle est la différence entre conscience collective et conscience individuelle

?

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« La solidarité qui dérive des ressemblances est à son maximum quand la

conscience collective recouvre exactement notre conscience totale et

coïncide de tous points avec elle : mais, à ce moment, notre individualité est

nulle. »

Que faut-il pour que l’individualité des individus naisse ?

Quelle conséquence sur la différenciation sociale ?

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« C'est pourquoi nous proposons d'appeler mécanique cette espèce de

solidarité. Ce mot ne signifie pas qu'elle soit produite par des moyens

mécaniques et artificiellement. Nous ne la nommons ainsi que par

analogie avec la cohésion qui unit entre eux les éléments des corps bruts,

par opposition à celle qui fait l'unité des corps vivants. »

La solidarité mécanique, ou solidarité par similitude,

Enfin, Durkheim analyse le droit et les sanctions juridiques dans ces

sociétés et montre que ceux-ci y sont répressifs.

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2) Le lien social dans les sociétés modernes

Pour Durkheim, les sociétés modernes sont caractérisées par une forte

industrialisation.

« Tandis que la (société) précédente implique que les individus se

ressemblent, celle-ci suppose qu'ils diffèrent les uns des autres. La

première n'est possible que dans le mesure où la personnalité individuelle

est absorbée dans la personnalité collective; la seconde n'est possible que si

chacun a une sphère d'action qui lui est propre, par conséquent une

personnalité. Il faut donc que la conscience collective laisse découverte

une partie de la conscience individuelle, pour que s'y établissent ces

fonctions spéciales qu'elle ne peut pas réglementer ; et plus cette région

est étendue, plus forte est la cohésion qui résulte de cette solidarité. »

Comment évoluent les consciences individuelles et collectives dans les

sociétés modernes ?

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Quelles sont les conséquences sur la différenciation sociale ?

« Chaque organe, en effet, y a sa physionomie spéciale, son autonomie, et

pourtant l'unité de l'organisme est d'autant plus grande que cette

individualisation des parties est plus marquée. En raison de cette analogie,

nous proposons d'appeler organique la solidarité qui est due à la division du

travail. »

Le lien social de la solidarité organique est fondé

Le droit y est restitutif cette fois et

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3) Comment s’effectue le passage de la solidarité mécanique à la solidarité

organique ?

Durkheim appelle « processus d’individuation » le passage de la solidarité

mécanique à la solidarité organique.

Division sociale du travail :

Attention :

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La montée de la division sociale du travail trouve, elle, son origine dans

l’accroissement de la taille des sociétés. Durkheim montre que plus une

société est grande et plus la densité matérielle et morale le sera.

Densité matérielle :

Densité morale :

Si l’accroissement de la densité morale et matérielle a lieu lors du processus

d’individuation, la solidarité organique fonctionne et il y aura une forte

cohésion sociale.

Si la densité morale diminue il y a un risque d’anomie :

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Solidarité mécanique

Augmentation de la

taille des sociétés

Augmentation de la

densité matérielle et

morale

Augmentation de la densité

matérielle mais diminution de

la densité morale

Intensification de la

division sociale du

travail

Solidarité organique

Division anomique du

travail

Cohésion sociale Anomie

Le processus d’individuation

Cohésion sociale

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Solidarité mécanique Solidarité organique

Typique de quelle

société ?

Société simple

préindustrialisée Société moderne

Fondement ?

Principe de similitude des

individus et de leurs

fonctions

Principe de

différenciation et de

complémentarité des

fonctions comme effet

de la division sociale du

travail

Relations entre

conscience

individuelle et

conscience collective ?

Absorption de la

conscience individuelle par

la conscience collective

Autonomisation de la

conscience individuelle

par rapport à la

conscience collective

Quelle régulation

sociale ? Droit répressif Droit restitutif

Un tableau de synthèse de l’analyse de Durkheim

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B Individualisme ou persistance de la solidarité mécanique

aujourd’hui ?

Le passage de la solidarité mécanique à la solidarité organique s’est

accompagnée d’une autonomisation et d’une montée des consciences

individuelles se manifestant par de l’individualisme. Cet individualisme est

chronique dans les sociétés modernes et si l’on s’en réfère à l’analyse de

Durkheim, il ne peut coexister d’individualisme et de solidarité

mécanique.

En effet, pour Durkheim,

Il faut dépasser la définition durkheimienne de l’individualisme afin de

tenter de la réconcilier avec la solidarité mécanique.

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Alexis de Tocqueville (1805-1859)

A. De Tocqueville (1805-1859),

considéré comme un sociologue à

posteriori, a étudié la démocratie aux

Etats-Unis et montre notamment que

celle-ci avait pour conséquence

l’égalisation des conditions de vie

(égalité de droit, forte mobilité sociale

et aspiration à toujours plus d’égalité des

chances) qui s’accompagne de la montée

de l’individualisme.

« L’individualisme est un sentiment réfléchi et paisible qui dispose chaque

citoyen à s’isoler de la masse de ses semblables et à se retirer à l’écart avec

sa famille et ses amis ; de telle sorte que, après s’être ainsi crée une petite

société à son image, il abandonne volontiers la grande société à elle-

même. » (De la démocratie en Amérique, 1835)

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Pour Tocqueville, peut-on concilier l’individualisme avec la solidarité

mécanique ?

Comment remédier au problème de l’individualisme selon Tocqueville ?

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Simmel propose une vision de l’individualisme

moins pessimiste et surtout permettant de la

concilier avec la solidarité mécanique. Pour lui,

les sociétés se sont complexifiées et il est normal

que les individus le soient aussi devenus. La

modernité tend à faire progresser l’autonomie

des individus et à rendre les liens sociaux plus

personnels. Simmel conçoit la sociabilité

(ensemble de relations sociales) comme des

cercles auxquelles appartiennent les individus

(sport, politique, travail, métier…). Georg Simmel (1858-1918)

Plus l’individu appartient à un grand nombre de cercles et plus son

individualisme de réalise. Il se singularise.

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Une illustration graphique de la vision simmelienne des relations sociales

Imaginons que les individus n’aient que 3 cercles de relations sociales (la

famille A, le travail B et une association C).

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Expliquez la structure des relations sociales dont dispose l’individu 1

Faites de même avec les individus 2 et 3.

Quel individu réalise mieux son individualité selon Simmel ? Pourquoi ?

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Pourquoi cette vision du lien social rend compatible l’individualisme et la

solidarité mécanique ?

Pour Simmel, plus un individu multiplie les cercles sociaux auxquels il

appartient, et plus son individualisme, c’est-à-dire sa singularité par

rapport aux autre se développe. Cela n’implique absolument pas que

l’individu délaisse l’intérêt collectif. Au contraire, il peut être impliqué

dans le bon fonctionnement de chacun des cercles sociaux (associations,

famille, religion, syndicats…) fonctionnant comme des « sous-sociétés »

avec leurs propres normes et valeurs.

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F. De Singly montre que

l’individualisme à changé de nature

dans le temps. Il distingue un

individualisme typique du 19ème

siècle jusqu’aux années 1960, d’un

individualisme d’après 1960.

•L’individualisme abstrait (ou universaliste)

•L’individualisme concret (ou particulariste)

François de Singly (1948-)

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Quelle forme d’individualisme permet d’être conciliée avec la solidarité

mécanique ? Pourquoi ?

Expliquez pourquoi l’individualisme a évolué ?

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Pour Castel, cette compétition sociale qui a fait

émerger un individualisme concret (et inadapté à

la logique de solidarité mécanique), fait ressortir

deux types d’individus. L’individu par excès et

l’individu par défaut. Ces deux types d’individus

ne participent pas à la compétition sociale avec

les mêmes armes.

On peut voir l’individu par excès comme

Robert Castel (1933-2013)

L’individu par défaut, est celui

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Au final, l’individualisme peut prendre différente formes, mais dans tous les

cas, il transforme le lien social et la cohésion qui en découle.

La solidarité mécanique est indéniablement en recul mais coexiste avec

l’individualisme selon l’analyse du lien social décrite par Simmel ou De

Singly, même si

Les sociologues ont montré que l’individualisme ne signifiait pas la fin des

liens sociaux.

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« Contrairement aux affirmations de Durkheim, il ne semble pas que les

loyautés fondées sur la coutume locale, la langue, le dialecte et

l'appartenance ethnique ou la parenté aient véritablement décliné. [...1 Ce

qui soude ces groupes ce sont les liens du sang, ou encore un engagement

total au service d'une cause commune.. On pourrait dès lors avancer que ces

formes néo-primordiales - localités et régions, groupes ethniques,

mouvements sociaux - sont en quelque sorte un substitut fonctionnel ou une

réponse au déclin des formes primordiales traditionnelles - église, village,

parenté et voisinage. En approfondissant cette idée, je retrouve Durkheim

lorsqu'il explique qu'il est faux de voir le passage de la société moderne

comme le déclin général de la solidarité car il s'agit plutôt d'une transition

vers un nouveau type de solidarité. Cependant, je me sépare de lui pour

affirmer qu'il n'y a pas eu déclin de la solidarité mécanique primordiale mais

qu'elle a plutôt, elle aussi, pris une forme nouvelle. »

N. Smelser, « Le Lien problématique entre différenciation et intégration », in

P. Besnard (dir.) Division du travail social et lien social, EditionsPUF, 1993.

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Quelle est la thèse de l’auteur ?

Quels sont ses arguments ?

Donnez d’autres exemples de solidarité mécanique aujourd’hui.

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Des communautés basées sur la coutume locale, la langue ou

l’appartenance ethnique, certains nouveaux mouvements sociaux

défendant un style de vie particulier ou encore des mouvements religieux

ou spirituels, plus ou moins rattachés à la tradition, continuent de

rassembler les individus autour de croyances et de valeurs partagées.

Ils manifestent une forte capacité d’intégration et exercent une

socialisation dont les effets sont perceptibles sur les identités individuelles.

Les liens qu’ils tissent, fondés sur la similitude et la proximité.

L’émergence des NTIC permet en outre d’étendre ces liens fondés sur la

similitude. Les familles éloignées peuvent garder un contact fort ; les

forums et autres groupes sur internet permettent de réunir les individus

ayant des goûts proches…

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PI

En quoi les données ci-dessus montrent une persistance de la solidarité

mécanique ?

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Il y donc une forte nécessité des corps intermédiaires dans les sociétés

modernes, ils permettent l’intégration sociale des individus mais aussi une

certaine régulation sociale, notamment en ce qui concerne les groupements

professionnels (voir S2.2).

La solidarité organique

Tocqueville avait déjà énoncé l’idée selon laquelle

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Weber avait distingué deux idéaux-types de liens sociaux coexistant dans

nos sociétés industrialisés :

Communalisation :

Sociation :

D’une certaine manière, cela dépasse l’opposition entre la solidarité

mécanique et organique. Ces deux formes de liens sociaux se complètent et

changent de nature. Nous verrons maintenant l’évolution des instances

d’intégration sociale.

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II L’évolution des instances d’intégration

sociale Définition :

Pour que l’intégration des individus à la société soit possible, que faut-il au

préalable ?

Quelles sont les instances d’intégration traditionnelles ?

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A La mutation des instances d’intégration traditionnelles

Les instances d’intégration que nous étudions dans ce chapitre ont connu et

connaissent toujours actuellement des mutations.

Nous analysons dès maintenant plus en détail ces évolutions avant de nous

demander si elles remettent en cause le rôle intégrateur de ces 3 instances.

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1) La famille

PIA

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Analyse (document page précédente)

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2) L’école

Quelques dates de l’école française :

-1881 et 1882

-1924 :

-1936 :

-1959 :

-1975 :

-1985 :

-1986 :

Qu’est-ce que le collège unique ? Quel est l’objectif de ces changements de

l’école ?

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Quelles sont les conséquences de ces évolutions ?

La proportion d’une génération obtenant un baccalauréat :

Le taux de réussite au bac général approche était

Au niveau de l’enseignement supérieur : taux d’accès à l’enseignement

supérieur :

Aujourd’hui, sur 100 bacheliers,

(Données : INSEE + MEN)

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3) Le travail

Voir chapitre EC2.2 pour les mutations du travail (quelques éléments : montée des emplois

précaires, hausse du chômage, flexibilisation du travail qui affaiblissent les droits des

travailleurs).

S’il semble évident que la famille et l’école intègrent, en quoi le travail est-il

une instance d’intégration ?

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B Qui remettent en cause leur rôle intégrateur ?

1) La famille

L’augmentation des divorces, des familles et monoparentales et

recomposées amènent à la question de la remise en cause de

l’intégration des individus à une société ?

Avant cela, il faut d’abord reconsidérer les mutations de la famille que

les sociétés modernes connaissent depuis une trentaine d’années dans le

temps plus long.

Nous verrons alors,

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L’existence de familles nombreuses par le passé et de familles de petite

taille aujourd'hui est un mythe :

Ce n’est que depuis la fin du XVIIIème siècle que les conditions pour une

famille nombreuse se réunissent

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De plus, l’instabilité de la famille n’est pas un phénomène nouveau :

Tout d’abord à cause

Au final, bien que le modèle des 30 glorieuses ne soit plus d’actualité

aujourd’hui, on ne peut pas conclure que cela est significatif d’une crise de

l’institution. La crise se situe plus dans les représentations de la famille qui

se réfèrent sans cesse à cet âge d’or des 30 glorieuses. Sur la très longue

période, ces années apparaissent être l’exception.

« La famille d’aujourd'hui n’est ni plus ni moins parfaite que celle de jadis : elle est

autre, parce que les circonstances sont autres. Elle est plus complexe, parce que les

milieux où elle vit sont plus complexes. Voilà tout ».

Durkheim, « Introduction à la sociologie de la famille », Cours, 1888

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Malgré les mutations récentes de la famille, il semble donc qu’il n’y a

pas de raisons de croire que l’intégration familiale doive-être remise en

cause. Cependant…

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PIA

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Les difficultés financières des familles monoparentales peuvent avoir des

effets cumulatifs, comme nous l’avions montré dans le chapitre sur les

inégalités (S1.1). Par exemple sur la réussite scolaire des enfants ou encore

l’insertion professionnelle.

La famille reste une force d’intégration malgré tout.

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Champ : 1 015 personnes âgée de 15 ans et plus, résidant en France métropolitaine

PIA

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En 2007, 9 personnes sur 10 ont reçu ou donné une aide à un membre de

se famille (qu’il vive dans le même ménage ou non).

Lorsque l’on compare la situation familiale de l’enfant et sa réussite

scolaire, on constate que 8 enfants de divorcés sur 10 n’ont aucun retard

scolaire mais ont une durée moyenne de d’études raccourcie d’un an par

rapport aux enfants de « non divorcés ».

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2) L’école

Comme nous l’avions remarqué, l’école connait une certaine

démocratisation incontestable. Mais quelles sont les conséquences de ce

phénomène ?

A. Prost réfute l’idée même d’une démocratisation de l’école et propose

de distinguer :

Si le phénomène de massification est indéniable, cela réduit-il les

inégalités scolaires et sociales ?

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Répartition par filières des étudiants en 2008-2009 selon la PCS du chef de famille

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L’école réduit-elle les inégalités sociales ?

En quoi les mutations de l’école n’ont entraînées qu’une

« élimination différée » de sa population ?

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la prééminence du rôle de l’école et du diplôme en matière d’insertion

professionnelle, plutôt renforcée que desserrée par les problèmes de

l’emploi et la dévaluation des titres scolaires (inflation des diplômes,

paradoxe d’Anderson), confère aux verdicts scolaires un poids considérable

sur la destinée sociale des individus. Les stratégies familiales s’accentuent et

contribuent ainsi à creuser les inégalités scolaires.

Enfin, face à des publics scolaires plus hétérogènes à la fois sur le plan social

et culturel, l’école éprouve davantage de difficultés à transmettre une culture

commune dite légitime. Dans ce contexte, l’échec scolaire est perçu comme

un stigmate et vécu comme une forme de mépris (violence symbolique).

L’école est alors le théâtre de diverses manifestations anomiques : violences,

absentéisme, décrochage scolaire et déscolarisation.

Le poids de l’école dans l’intégration sociale est renforcé mais souffre de

l’inégalité des chances qu’elle engendre (voir Bourdieu S1.2) malgré une

certaine massification de l’enseignement.

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3) Le travail

La montée du chômage, de la pauvreté, des contrats précaires et de courte

durée rendent d’autant plus important le rôle intégrateur du travail dans

nos sociétés fondés sur la division sociale du travail.

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Robert Castel (1933-2013) Serge Paugam (1960-…)

Castel et S. Paugam vont chercher à théoriser l’idée précédente selon

laquelle l’absence de travail ou la précarité professionnelle entraînent

bien plus que la simple perte de revenu.

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Castel expose trois zones en fonction de la stabilité professionnelle et

l’intensité des liens sociaux :

-Zone d’intégration :

-Zone de vulnérabilité :

-Zone de désaffiliation :

Le phénomène de désaffiliation correspond alors à la dissolution progressive

du lien social.

S. Paugam analyse les étapes de la dissolution progressive du lien social

comme un phénomène relevant d’interactions sociales avec les personnes

socialement intégrés. Pour lui, l’individu suit une sorte de carrière le menant

à la disqualification sociale.

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Paugam analyse une carrière de disqualification en trois phases :

L’apport de Paugam par rapport à Castel réside surtout dans le fait d’avoir

montré que l’exclusion est un processus interactionniste. Ce sont avant

tout les individus qui en excluent d’autres.

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Conclusion