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EXEMPLAIRE DE DÉMONSTRATION Ce spécimen ne présente que de courts extraits d’articles

Salida98-Extrait Salida 30/03/16 23:06 Page1 lesTIONCe ...Bientôt Oum Kalsoum et Farid el Atrache rejoignent Billie Holiday... « J’ai continué ainsi à faire le tour, de l’Inde

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L’ÉDITO

Bruxelles, Buenos AiresCharlie, Bataclan, Bamako, Ouagadougou, Bruxelles, Bagdad,Lahore... la noria de l’horreur n’en finit plus de verser le sang etles larmes. Une horreur chasse l’autre, le fanatisme présentsemble reléguer le fanatisme passé. L’Europe sidérée doit pourtantse souvenir que l’Argentine a eu sa part, que terrorisme religieuxou terrorisme d’État, c’est tout un. À l’heure où nous bouclonscette Salida, notre page Facebook ravive le souvenir du “golpe”.Nos amis de Buenos Aires se souviennent qu’iI y a quarante ans,la junte militaire de Videla et consorts précipitait le pays dans unelongue nuit d’épouvante. Plus de trente mille disparus, puis, ladémocratie retrouvée, un long et patient travail de mémoire,l’inlassable quête de justice des Abuelas, parfois ralentie par lesreculades politiques, jamais éteinte, tenace comme la vie même.

Histoire ancienne ? Non. Comme si le feu couvait encore sousla cendre de l’ignominie. Au lendemain de l’élection du nouveauprésident Mauricio Macri, en décembre, le premier éditorial del’alternance dans les colonnes de La Nación réclamait quoi ?La fin du climat de “vengeance” (c’était le mot choisi) judiciaireque le kirchnerisme aurait fait peser sur les sicaires de la dictature.Sidérée, la rédaction du quotidien de droite désavouait la directionqui avait autorisé un tel éditorial. Ce réflexe salubre n’obère paspour autant la part de sympathie honteuse que nourrit encore unefrange de la société argentine pour un des pires régimes de sonhistoire et la séquence a éclairé d’une étrange lumière lamodernité libérale dont se réclame le nouveau président.

Depuis, une sale petite musique révisionniste s’est fait entendredans son camp mais des voix vigilantes se sont élevées aussi.Le tango, dont la journée nationale fut pourtant créée aux heuresnoires, a su tout aussi bien faire naître le bouleversant Pompeyano olvida qui remémore les vols d’enfants organisés pendant le“proceso”. C’est son honneur. l

JEAN-LUC THOMAS

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P. 3 L’ÉDITO

P. 6 FLASH

P. 9 LE MOT DU TEMPS DU TANGO

P. 10 DOSSIER

Le Dictionnaire passionné du tango

P. 22 CAFETÍN DE BUENOS AIRES

Carlos Gardel... Silence !

P. 30 BUENOS AIRES HORA CERO

Et le dernier paie en sortant…

P. 38 DANSE

Au bonheur d’apprendre...

P. 42 TÉMOIGNAGE

Son tango à lui

P. 44 ON A VU ON A LU

Eva ne dort pas

P. 50 ON A VU ON A LU

Paulina

P. 54 ON A VU ON A LU

Vivre à tout prix...

P. 56 DISCOGRAPHIE

P. 59 L’AGENDA

5La Salida • n°98 • avril-mai 2016

SommaireIllustration de couverture : Fileteado de Elvio Gervasi sur une devanture à Buenos AiresPhoto de France Garcia-Ficheux

P. 10 J.-L. MINGALON

P. 30 J. C. GODOY

P. 42 A. GOASDOUÉ

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Le mot du Temps du Tango

Une offre qui croît et embellit

Cest un fait, l’offre de stages, de cours de tango et demilongas croît et embellit, pour le plus grand plaisirdes tangueros. Dans ce paysage, l’associationLe Temps du Tango, qui fêtera bientôt ses vingtprintemps, reste présente et active. C’est le constatqui a été présenté à l’assemblée générale du13 mars dernier, et nous nous en réjouissons.

Le nombre d’adhérents est stable, et les deux festivals annuelsde Prayssac et Kerallic continuent d’attirer les danseurs de toutela France et des pays limitrophes, heureux de se retrouver pourvivre ensemble une semaine ou deux de tango non-stop. Et pourne pas démentir les chiffres, l’équipe LTDT, plus motivée quejamais, travaille à finaliser le programme du festival de Prayssac,qui se tiendra du 16 au 30 juillet, avec cette année encore unbeau plateau de maestros confirmés. À l’heure où paraîtra cenuméro, les inscriptions seront ouvertes.

Et pour inviter les Parisiens à patienter jusqu’au prochainfestival, LTDT invite des maestros à animer des stages le dernierweek-end de chaque mois : Bakartxo Arabaolaza et JosebaPagola (que vous pouvez retrouver en page 38) ont assuré lestrois stages de ce premier trimestre et passent le relais à ValeriaCuenca et Fernando Nahmijas pour les trois prochains mois.

Enfin, l’actualité de LTDT, c’est aussi La Sourdière, qui proposechaque dimanche après-midi, après les cours, une pratiquechaleureuse qui rassemble des habitués mais aussi destouristes tangueros en visite à Paris. On y accueillerégulièrement des orchestres, le dernier en date était le trioBelgrano. Si vous passez par l’Opéra un de ces dimanches,vous êtes cordialement invité à nous rejoindre... lAmitiés tangueras.

L’ÉQUIPE DE LE TEMPS DU TANGO

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U NE HORREUR », RIGOLE JEAN-LOUISMINGALON, en qualifiant l’aventured’un trait. L’horreur en question est unbeau bébé trapu et pétant de santédont le titre rouge claque sur la cou-

verture : Dictionnaire passionné du tango. Unpeu plus de 750 pages, index compris. Unehorreur ? Un sacré « golazo » comme ondirait au fútbol, le genre de 25 mètres en plei-ne lucarne... À tout le moins une folie. « Etl’on aurait aimé qu’il en fasse le double. Nousétions partis sur une base de 500 à 600 entréespour 800 000 signes environ. Nous avonslivré le double et dieu merci, l’éditeur aaccepté de nous suivre », confesse le journa-liste. Seul l’index, l’indispensable index, futmis en balance un temps. Heureusement, il estlà, trousseau de clés ouvrant à la connaissan-ce des protagonistes, des figures de la danse,des lieux mythiques, des grands titres durépertoire, des moments d’histoire... Granderichesse, chatoyante et précise, faisant au pas-sage la peau à quelques mythes éculés et pas-sablement ressassés. « En fait, nous n’avionspas assez mesuré de prime abord que si nousvoulions que ce soit agréable à lire, nous nepouvions avec les biographies en rester auxéléments secs et standards, d’autant que nousparlions souvent de gens assez peu connus enFrance. Il fallait absolument raconter des his-toires. Et puis, certaines entrées étaient dessujets en soi : Paris-France, c’est juste énor-me. » Quatorze pages en effet.

Bref, les trois matelots du bateau tango ontsouqué ferme pour mettre de la chair sur lesmots. On a entre les mains un dictionnaire quiprend son temps et parfois fait le beau.Mission accomplie, la sécheresse habituelle

du genre laisse percer un discours amoureux.Gwen-Haël Denigot, coauteure, résume :« Dans le côté dictionnaire, il y a un côtéscientifique et objectif, dans le côté passion-né, il y a tout le côté subjectif, c’est dire quel’on a aussi choisi des gens que l’on appré-cie... ou pas. Mais oui, il y a un côté très sub-jectif, et cela reste une promenade. » Chacunl’accomplira à son rythme et il y a des candi-dats au voyage : premier tirage de 3 000exemplaires rapidement épuisé. « Je me suisdit que si je me sortais de ça, je serai définiti-vement invincible », plaisante encoreMingalon, qui ne semble toujours pas êtrerevenu d’avoir si bien réussi son coup.

Une entrée “Cocaïne” ?Totalement légitime

L’idée, disons le rêve, vient de loin etcomble opportunément un gros vide dans labibliographie en langue française (voirencadré). Journaliste spécialiste des musiquesdu monde, il a exercé par la plume, au micro,derrière la caméra, et porte « un amour de lamusique très ancien ». Entre « une mèrepeintre et un père jamais là », l’enfant écouteinlassablement les ondes courtes et s’ouvrel’oreille au jazz sur Voice of America Jazz.Bientôt Oum Kalsoum et Farid el Atracherejoignent Billie Holiday... « J’ai continué ainsià faire le tour, de l’Inde au flamenco... etlorsque j’ai été en âge de voyager, j’y suis allévoir de plus près. Mais l’Amérique latine estvenue un peu plus tard, avec Cuba. Et c’est en2001, lors d’un voyage de presse précédent lepremier Festival Paris-Buenos Aires deChaillot que

Établir un dictionnaire du tango est un défi, une aventure,une « horreur », ose l’inspirateur du projet, le journaliste Jean-Louis

Mingalon. L’objectivité s’impose, la subjectivité s’infiltre etcette “horreur” fait notre bonheur.

DOSSIER - LE DICTIONNAIRE PASSIONNÉ DU TANGO

Au cœur des faits, le fait du cœur

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Gwen-Haël Denigot, Jean-Louis Mingalon et Emmanuelle Honorin lors du lancementdu livre à la BellevilloiseLa suite dans La Salida sur papier...

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Cafetín de Buenos Aires

Que dire de CarlosGardel qui n’ait pasdéjà été dit ?Si depuis dix ansque nous rédigeonsce Cafetín, nousn’avons pas vraimentparlé de lui, c’estsurtout par peur detomber dans lesrépétitions, de faire untexte hagiographique,de réitérer desclichés, d’utiliserencore une fois tousles adjectifs, etsurtout les superlatifs,pour le définir.Pourtant, Carlos Gardel (Toulouse,1890 – Medellín 1935) n’est passeulement l’archétype deschanteurs de tangos, le grandinterprète à la voix admirable, àl’allure magnifique, le personnageau charisme et à la présenceextraordinaires, tel qu’on peut levoir dans ses films, et qui atellement contribué à la célébritéplanétaire du tango. Sa portée vabien au-delà de sa seule qualité entant que chanteur, et d’ailleurs,cette seule qualité ne peut pas

expliquer tout l’engouement qu’il asuscité. D’autres chanteurs ont étéaussi bons que lui, avaientégalement des voix et des alluresmagnifiques (je pense ici à Hugodel Carril) et, comme lui, ils ont étéextrêmement populaires de leurvivant, voire plus. En effet, Gardeln’est pas seulement le formidablechanteur de tangos que nousconnaissons, il a surtout été lepremier, même si d’autres, trèsappréciés aussi (comme Ignacio

La figure de Gardel enimpose. Son aura perdure,

le tragique de sa disparitionl’a définitivement mythifié et

la force de son interprétationlaisse coi, comme le titre d’un

de ses plus profonds tangos.

Carlos Gardel…Silence !

Sculpture au mur du prestigieux café Tortoni

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Danse

Ainsi, pour le couple de maestros, lesconcepts peuvent s’acquérir peu à peu tout ense faisant plaisir. Mais, rappelle Bakartxo,« ces concepts, on ne les sent vraimentqu’après une très longue pratique ». Pas depanique donc, ni d’impatience. C’est celui quipratique le plus qui comprend le mieux.D’autant que le tango-danse contient unequantité importante d’éléments qui semblentindispensables à nos deux professeurs. Qu’onles applique après en milonga, ou non. EtBakartxo de faire un aparté : « On nous ditsouvent que certaines figures ne peuvent sefaire dans le bal car il y a du monde. Pournous, l’absence de place est une excuse. Ils’agit plutôt du fait que l’on ne contrôle passuffisament (totalement ?) le mouvementpour pouvoir l’appliquer dans le bal, ni lemoment où l’incorporer. » Car si de nom-breux éléments semblent compris dans uncours où ils sont effectués de façon isolée, ilsne sont pas dominés immédiatement.« Néanmoins, insiste la danseuse, ils doiventêtre connus, car le tango est la somme de tousces éléments. »

Au bonheur d’apprendre…

I LS ONT ASSURÉ LES TROIS STAGES DELe Temps du Tango de ce dernier tri-mestre et sont présents dans nombre desfestivals de l’association éditrice de LaSalida. Les cours de Bakartxo Arabaolaza(c’est elle) et Joseba Pagola (c’est lui)

sont pleins à craquer car nous les apprécionstous pour leur rigueur, leur gentillesse, la pré-cision de leur enseignement... Un enseigne-ment pensé avec soin, partant d’une étude dela réalité à laquelle ils sont confrontés, et quiles conduit le plus souvent à adapter leursprincipes d’apprentissage aux demandes deleurs élèves, explique Bakartxo. Et d’ajouter :« Je dis souvent qu’avant “d’abrazar” un par-tenaire, il faut déjà avoir conscience de cequ’est notre propre corps, d’où est notre axe,notre centre énergétique... Savoir comment sefait un changement de poids, ce que veut direle changer complètement ou non ; quelle estla jambe libre, que signifie réellement une dis-sociation... » Cela peut sembler banal commepropos. Et pourtant ! Pour arriver à la com-préhension de tout cela, il faut beaucoup,beaucoup de temps. Donc être humble.

Un difficile équilibre « Évidemment, ajoute Bakartxo, on ne peut

enseigner le tango comme cela. Il faut avan-cer et faire en sorte que l’élève puisse faire sespremiers pas en peu de temps. Nous nousappliquons donc à trouver un équilibre entreapprendre ce qu’est la bonne technique dumouvement et le faire dans des séquences quipermettent à la personne de sentir qu’elle esten train de danser. »

Les maestros Bakartxo Arabaolaza et Joseba Pagola invitent lesélèves à ne pas esquiver les difficultés à acquérir un bon bagage,

mais assurent que patience et humilité dans la pratique sontfatalement récompensées.

‘Celui quipratique le pluscomprend le mieux’(

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Témoignage

A LAIN GOASDOUÉ est infirmier urgentiste à Brest« confronté tous les jours à des blessés psychologiquesou physiques. Je cherchais donc quelque chose capabled’apaiser les tensions de ce que je vis au quotidien, unerelation différente à l’autre. » Il a essayé plusieurs

voies, des arts martiaux au tir sportif en passant par la dansede société, jusqu’à ce que, en 2013, une amie danseuse l’en-traîne à la découverte du tango argentin auprès de l’associationAl compás del corazón, à Bohars, dans la banlieue brestoise.

Coup de foudre absolu. « La première année, j’ai failli menoyer dans le tango, plaisante-t-il. Aujourd’hui, je laisse unpeu plus venir les choses. » Mais dans cette danse, « je me suisretrouvé complètement », affirme l’urgentiste, qui a écrit unlivre, en cours d’édition, sur son expérience professionnelle.« Dans mon métier, on touche les gens, les corps, et on essaiede les apaiser. Dans le tango, on entre aussi dans une relationd’intimité, dans l’abrazo, on ressent tout de suite si la person-ne est hostile, ou pas. On est dans une relation différente aucorps et au psychique, on se consent une acceptation mutuel-le de danser, une harmonie, alors que dans le tir, j’apaisaismes tensions mais il fallait atteindre une cible. Avec les artsmartiaux, on peut détruire aussi... » Rien qui vaille vraimentpour cet amoureux de la poésie de Prévert, qui nous a donclivré son tango à lui dans une langue sans effets mais emprein-te de délicatesse. « La musique de tango représente aussi toutce qu’il peut se passer dans la vie en général, elle peut êtredramatique ou très gaie. Je vise surtout la musicalité, pas for-cément en faisant des choses difficiles, mais pour être bienavec la danseuse. Je me fixe surtout pour but de ne jamais lamettre en difficulté. » l

J.-L.T.

Son tango à luiLa Salida accueillera au gré des contributions le témoignage detangueros voulant partager leur expérience de la danse, ou plus

largement leur rapport à la culture qui nous passionne. L’occasion decroiser les regards et d’approcher autrement le vivre ensemble au sein

des associations. Nous inaugurons cette approche avecAlain Goasdoué, infirmier urgentiste qui apaise dans la danse la relation

au corps meurtri que lui impose son métier.

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P ABLO AGÜERO, CINÉASTE ARGENTINindépendant, a aujourd’hui 39 ans.C’est son premier long métrage,Salamandra, présenté à la quinzaine desRéalisateurs à Cannes en 2008 qui lefait connaître en France. Fasciné par

Evita et son mythe, son désir de filmer l’histoirede l’héroïne péroniste est immédiat. Il faut direque celle-ci est incroyable ! Morte au même âgeque le Christ, embaumée grâce à une techniqueinédite, son corps a été tour à tour séquestré parles militaires et caché par le Vatican. De nom-breux soulèvements populaires sont attachés àson nom... « Cette femme, même morte et dispa-rue, continue de vivre dans les idéaux de milliersde personnes qui l’ont adoptée comme une mèrede l’insurrection. C’est le cauchemar des mili-taires et des néolibéraux », ajoute Agüero.

Il faudra beaucoup de temps et d’obstination àce jeune réalisateur pour obtenir l’autorisation de

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On a vu on a lu

Vivre à tout prix…

À PUERTO APACHE, un quartierprécaire né spontanément enplein cœur de Buenos Aires*,tout le monde l’appelle “leRat”. Un môme qui, même s’ila grandi au sein d’une famille, a

beaucoup appris de la rue. Le Rat s’estfait tout seul, de coups de poing encoups de poing, avec une faculté innéed’analyser et de s’adapter à l’environne-ment ambiant. Il a la trentaine et se trou-ve en mauvaise posture quand JuanMartini nous le fait découvrir dès lespremières pages de son livre. Le rat estune figure de Puerto Apache. Il vit depetits trafics et semble posséder le donde se rendre à la fois indispensable etgênant. Voilà qui lui complique rapide-ment la vie. Mais il va de tribulations entribulations avec panache. Un vécu qu’ilnous fait partager.

En phrases courtes et bien rythmées,Juan Martini nous met dans les pas duRat. Et impossible de lâcher l’aventure.Nous évoluons avec le héros dans undédale glauque peuplé de petits caïds,somme toute attachants. Mêmes les plustordus ne sont pas dénués d’humanité.Certes nous ne sommes pas en présenced’enfants de chœur ni de boy-scouts. Leflingue fait parfois loi. Mais, l’instinctde vie et la solidarité qui va avec, domi-nent. Rien n’est ici sans espoir.

Au fil des pages, le lecteur s’attacheau Rat qui, s’il n’est pas un modèle debonne conduite sait toutefois se fixer deslimites à ne pas franchir. Il affiche unrespect d’autrui, même de ses adver-

Livre

Tel est le credo d’un petit caïd de quartier qui va de tribulationsen tribulations.

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Directeur de la publication etresponsable des abonnementsLuis BlancoDirecteurs de la publication déléguésMarc Pianko - Francine PigetFrance Garcia-FicheuxMembres fondateursSolange Bazely - Marc PiankoRédacteur en chefJean-Luc Thomas Secrétaire de rédactionFrance Garcia-FicheuxRédactionIrene AmuchásteguiAlberto EpsteinPhilippe FassierMarie-Anne FurlanFrance Garcia-FicheuxBernardo NudelmanFrancine PigetJean-Luc Thomas

Ont participé à ce numéroDominique FicheuxAlain GoasdouéResponsable publicitéContactez-nous avant le 10 mai 201606 15 15 11 25 ou 06 83 95 79 [email protected] Internet et mailingCatherine CharmontMichel VargozDirection artistiqueMarie-Françoise MarionPhotos et mise en pagePhilippe FassierImprimeurTypoform - 4 rue du Vaulorin - 91320 WissousLes informations de l’agenda sont gratuiteset publiées sans autre critère que denous parvenir avant le 10 mai 2016et formatées comme indiqué sur le site.

[email protected]

Tirage de La Salida n° 98 en 1 700 exemplairesCommission paritaire n° 1114G78597

Dépot légal à parutionToute reproduction, totale ou partielle,

de cette publication est interdite sans autorisation

Bimestriel publié par l’association Le Temps du Tango

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Vous pouvez commander aussi le n° hors sérieq anthologie bilingue 15€ si adresse en France

traduction de 150 tangos par Fabrice Hatem

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Bulletin d’abonnement à La Salida et/ou n° hors série

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