28
Sommaire de la séquence 10 Grossesse multiple… des octuplés ! Présentée comme un véritable « exploit », la naissance d’octuplés (huit bébés dans le même ventre maternel) ne satisfait pas les experts. Sur Europe 1, le professeur René Frydman, chef de service à l’APHP (Assistance Publique Hôpitaux de Paris) émet ses doutes en indiquant que « le plus probable est que cette grossesse est le fruit d’une stimulation ovarienne1 car dans le cas d’une fécondation in vitro, le nombre des embryons est contrôlé, ce qui ne sem- ble pas avoir été le cas. De plus, avoir autant d’enfants prématurés (ils étaient prématurés de neuf semaines et demie et pesaient entre 820 grammes et 1,54 kg à la naissance alors que le poids normal à terme est en moyenne de 3 kg) entraîne un risque élevé de mortalité (un des 8 enfants de la dernière grossesse record est mort peu après sa naissance) et des séquelles importantes. Ce n’est pas un succès ! » a commenté le professeur. Les bébés sont tous restés longtemps dans une unité de soins intensifs et trois d’entre eux avaient besoin de respirateurs artificiels. La mère avait déjà eu un enfant avant cette grossesse risquée. Cet exemple illustre les dérives qui peuvent apparaître lors des avancées scientifiques concernant la maîtrise de la procréation humaine. Aussi, on peut se poser le problème suivant : Comment les progrès de la médecine ont-ils permis de maîtriser la procréation ? Tu dois toujours avoir en tête ce problème scientifique car c’est lui que nous résoudrons au fur et à mesure du travail dans cette séquence 10. Alors si tu ne sais plus pourquoi tu fais un exercice, reviens lire ces quelques lignes. Séance 1 Les utilisations des méthodes liées à la procréation Séance 2 Les méthodes utilisées sont efficaces dans des conditions précises t t Ce cours est la propriété du Cned. Les images et textes intégrés à ce cours sont la propriété de leurs auteurs et/ou ayants droit respectifs. Tous ces éléments font l’objet d’une protection par les dispositions du code français de la propriété intellectuelle ainsi que par les conventions internationales en vigueur. Ces contenus ne peuvent être utilisés qu’à des fins strictement personnelles. Toute reproduction, utilisation collective à quelque titre que ce soit, tout usage commercial, ou toute mise à disposition de tiers d’un cours ou d’une œuvre intégrée à ceux-ci sont strictement interdits. ©Cned-2009

Sommaire de la séquence 10 - f2.quomodo.comf2.quomodo.com/0DC3D9A1/uploads/272/SVT -Sequence-10.pdf · À partir des documents fournis ci-dessus, réalise un tri permettant de trouver

Embed Size (px)

Citation preview

Sommaire de la séquence 10

Grossesse multiple… des octuplés !

Présentée comme un véritable « exploit », la naissance d’octuplés (huit bébés dans le même ventre maternel) ne satisfait pas les experts. Sur Europe 1, le professeur René Frydman, chef de service à l’APHP (Assistance Publique Hôpitaux de Paris) émet ses doutes en indiquant que « le plus probable est que cette grossesse est le fruit d’une stimulation ovarienne1 car dans le cas d’une fécondation in vitro, le nombre des embryons est contrôlé, ce qui ne sem-ble pas avoir été le cas. De plus, avoir autant d’enfants prématurés (ils étaient prématurés de neuf semaines et demie et pesaient entre 820 grammes et 1,54 kg à la naissance alors que le poids normal à terme est en moyenne de 3 kg) entraîne un risque élevé de mortalité (un des 8 enfants de la dernière grossesse record est mort peu après sa naissance) et des séquelles importantes. Ce n’est pas un succès ! » a commenté le professeur. Les bébés sont tous restés longtemps dans une unité de soins intensifs et trois d’entre eux avaient besoin de respirateurs artificiels.La mère avait déjà eu un enfant avant cette grossesse risquée.

Cet exemple illustre les dérives qui peuvent apparaître lors des avancées scientifiques

concernant la maîtrise de la procréation humaine.

Aussi, on peut se poser le problème suivant :

Comment les progrès de la médecine ont-ils permis

de maîtriser la procréation ?

Tu dois toujours avoir en tête ce problème scientifique car c’est lui que nous résoudrons au fur et à mesure du

travail dans cette séquence 10. Alors si tu ne sais plus pourquoi tu fais un exercice, reviens lire ces quelques

lignes.

Séance 1

Les utilisations des méthodes liées à la procréation

Séance 2

Les méthodes utilisées sont efficaces dans des conditions précises

t

t

Ce cours est la propriété du Cned. Les images et textes intégrés à ce cours sont la propriété de leurs auteurs et/ou ayants droit respectifs. Tous ces éléments font l’objet d’une protection par les dispositions du code français de la propriété intellectuelle ainsi que par les conventions internationales en vigueur. Ces contenus ne peuvent être utilisés qu’à des fins strictement personnelles. Toute reproduction, utilisation collective à quelque titre que ce soit, tout usage commercial, ou toute mise à disposition de tiers d’un cours

ou d’une œuvre intégrée à ceux-ci sont strictement interdits.©Cned-2009

© Cned, Sciences de la vie et de la Terre 3e — 63

Séquence 10séance 1 —

Séance 1Les utilisations des méthodes liées à la procréation

Nous savons tous que la naissance d’un enfant est un évènement majeur dans la vie de chaque personne. En France, l’âge moyen des femmes lorsqu’elles ont leur premier enfant est de 29 ans. Un couple peut choisir le moment pour avoir un enfant et même les couples qui ont des difficultés peuvent être aidés grâce aux connaissances acquises sur les mécanismes physiologiques de la reproduction humaine.

je m’interrogeComment les techniques sont-elles utilisées par l’individu et par la société ?

Exercice 1 : [Ra - Raisonner, argumenter, pratiquer une démarche expérimentale]

Les connaissances acquises sur le fonctionnement de la reproduction humaine ont permis de réduire les risques des grossesses non souhaitées. Quelles sont les questions qui se posent concernant les techniques qui permettent d’éviter une grossesse ?

Tu vas devoir utiliser les documents après les avoir triés afin de formuler des questions qui concernent l’évitement de la grossesse.

Lors d’un débat sur les moyens d’éviter la grossesse, la discussion a permis aux élèves d’une classe de troisième d’exprimer leurs inquiétudes et leurs connaissances nombreuses sur ce sujet difficile et important. Une partie de la discussion est retranscrite ci-dessous :

« - Julien : Le préservatif, c’est le moyen le plus sûr pour moi, il permet aussi d’éviter la transmission des « maladies sexuelles ».

- Karim : J’ai entendu dire que parfois il craquait…

- Mathias : Mais non, ça dépend de la façon de le mettre.

- Julien : Tu crois ?

- Adeline : Moi j’utilise la pilule car le gynécologue m’a dit que c’était la meilleure solution…

- Karine : Je ne sais pas, ça n’empêche pas les « maladies sexuelles », j’ai entendu parler ma sœur d’une fille qui avait eu un bébé alors qu’elle prenait la pilule.

- Adeline : Impossible, elle a dû se tromper !

- Karine : Moi ça me fait peur ces choses, je n’ai pas envie d’avoir à avorter…

- Julien : Oui, mais s’il y a eu un problème et que l’on est trop jeune pour avoir des enfants, je trouve ça bien que l’on puisse avorter.

- Adeline : On voit bien que ce n’est pas toi qui es concerné…

- Karim : À mon avis, le père est aussi responsable que la mère, même s’il ne porte pas l’enfant.

— © Cned, Sciences de la vie et de la Terre 3e 64

Séquence 10 — séance 1

- Mathias : Peu importe ! C’est tout de même une grande avancée de pouvoir choisir de garder ou pas l’enfant. J’ai vu un film terrible hier à la télévision, sur les faiseuses d’anges dans les années quarante. Les femmes n’avaient pas la pilule et avortaient dans des conditions déplorables. Elles en mourraient souvent. Je trouve que c’est un progrès.

- Karine : J’ai entendu l’an dernier en cours de S.V.T. qu’il existait une pilule d’urgence dans le cas des préservatifs qui craquent.

- Le professeur : Je vous propose un petit rappel sur ces questions. »

Repères historiques sur la contraception et sur l’interruption de grossesse.

1922 : Ludwig Haberlandt crée le premier contraceptif hormonal mais il est utilisé sous forme injectable et ce genre de procédé est trop coûteux pour la commercialisation à grande échelle.

1955 : Gregory Pincus met au point le premier contraceptif hormonal à voie orale. Il est testé par 250 femmes dans une banlieue pauvre de Porto Rico en 1956 et aujourd’hui, elles sont plus de 110 millions à la prendre tous les jours.

1967 : l’Assemblée nationale abroge la loi qui interdit toute contraception et la pilule devient alors légale.

1975 : la loi du 17 janvier (loi Veil) autorise la pratique de l’IVG1 dans des cadres précis. L’IVG doit par exemple être pratiquée au plus tard avant la fin de la dixième semaine de grossesse.

1999 : la contraception d’urgence ou pilule du lendemain peut être délivrée sans ordonnance.

2001 : le délai pour pratiquer l’IVG est porté à 12 semaines de grossesse.

Résultats de l’enquête INPES juin 2007

Rapport non protégé22 %

Problème de pilule25 %

Problème de préservatif32,5 %

En %

Raisons du recours à une contraception d’urgence

1. IVG : acronyme de « interruption volontaire de grossesse ». Technique qui vise à empêcher la nidation de l’embryon ou le développement de ce dernier lorsque la nidation a eu lieu. Dans les cas extrêmes, elle vise à détruire le jeune fœtus.

© Cned, Sciences de la vie et de la Terre 3e — 65

Séquence 10séance 1 —

Sur les 200 000 femmes qui avortent chaque année…

19 % 7 % 19 % 4 % 23 % 28 %Utilisaient un préservatif

Utilisaient un stérilet

Utilisaient une méthode« naturelle »

Utilisaient une autre méthode

Utilisaient la pilule

N’utilisaient aucune contraception

Le chiffre à retenir…

Le recours à la contraception d’urgence n’est pas toujours dénué de risques. Le principal risque est que cette contraception se révèle inefficace dans 91,5 % des cas.

À partir des documents fournis ci-dessus, réalise un tri permettant de trouver des questions qui peuvent se poser à propos des méthodes qui permettent d’éviter une grossesse. [Faire émerger des problèmes ou des questions à résoudre]

Si tu éprouves des difficultés pour répondre à la question, reporte-toi à l’annexe « besoin d’aide ? » en fin de séquence.

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

— © Cned, Sciences de la vie et de la Terre 3e 66

Séquence 10 — séance 1

Exercice 2 : [Ra - Raisonner, argumenter, pratiquer une démarche expérimentale]

Les connaissances acquises sur le fonctionnement de la reproduction humaine ont permis d’augmenter considérablement les chances d’avoir des enfants dans le cas de couples éprouvant des difficultés à en concevoir. Quelles sont les questions qui se posent concernant les techniques qui permettent de provoquer une grossesse ?

Tu vas devoir utiliser les documents après les avoir triés afin de formuler des questions qui concernent la grossesse permise et facilitée par les techniques modernes.

Lors d’un débat sur les moyens de provoquer une grossesse, la discussion a permis aux élèves d’une classe de troisième d’exprimer leurs inquiétudes et leurs connaissances nombreuses sur ce sujet difficile et important. Une partie de la discussion est retranscrite ci-dessous :

« - Julien : Ne pas porter le préservatif, c’est le moyen le plus sûr pour moi.

- Karim : Oui, sauf si tu es stérile1.

- Mathias : J’ai entendu dire souvent que si un couple ne pouvait pas avoir d’enfants, c’était toujours la faute de la femme.

- Adeline : Parce que tu penses que seules les femmes peuvent être stériles ? C’est oublier qu’il faut des spermatozoïdes et un ovule pour faire un bébé !

- Karim : En tout cas, il faut procéder différemment selon la personne du couple qui est stérile.

- Julien : Oui, mais comment ?

- Le professeur : Avant d’aller plus loin dans la discussion, je vous propose quelques informations pour mieux réfléchir. »

Origine de l’infertilité dans un couple

Très longtemps, l’infertilité dans un couple a été considérée comme étant le seul fait des femmes. Avec les découvertes sur la fécondation et le rôle des spermatozoïdes, les mentalités ont peu à peu changé. Aujourd’hui, on peut dire qu’il existe quatre origines possibles.

Les origines de l’infertilité dans un couple

Origine de l’infertilité dans un couple Pourcentage dans la population

origine féminine 35 %

origine masculine 25 %

origine mixte 30 %

origine inconnue 10 %

1. Stérilité : c’est le fait d’être dans l’incapacité de procréer pour un homme ou pour une femme.

© Cned, Sciences de la vie et de la Terre 3e — 67

Séquence 10séance 1 —

Rappels sur la reproduction humaine

Fécondation

Ovulation1

Dépôt de spermatozoïdes au cours du rapport sexuel

Trajet des spermatozoïdes

Col de l’utérus

Ovaire

Utérus

Trajet des spermatozoïdes dans les voies génitales jusqu’à l’ovule

Trajet de l’embryon

Ovule

Nidation

Fécondation

Ovaire

Embryon

© T. Tougeron

1. Ovulation : Moment du cycle de la femme où un ovule est libéré par l’un des deux ovaires.

Trajet de l’embryon dans les voies génitales suite à la fécondation

— © Cned, Sciences de la vie et de la Terre 3e 68

Séquence 10 — séance 1

À partir des documents fournis ci-dessus, réalise un tri permettant de te poser des questions à propos des méthodes qui permettent de déclencher une grossesse. [Faire émerger des problèmes ou des questions à résoudre]

Si tu éprouves des difficultés pour répondre à la question, reporte-toi à l’annexe « besoin d’aide » en fin de séquence.

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

Exercice 3 : [Ra - Raisonner, argumenter, pratiquer une démarche expérimentale] L’ exemple de Fabienne Justel, 39 ans, est révélateur des questions complexes qui peuvent se poser avec ces techniques. Cette femme réclame de pouvoir utiliser le sperme de son mari pour avoir un enfant de lui. Mais le mari est décédé et l’utilisation de ses dons de sperme est interdite en France dans ce cas.

Quelles sont les questions qui se posent à propos de ces techniques pour les individus et pour la société ?

Tu vas devoir utiliser les documents après les avoir triés afin de formuler des questions qui concernent l’utilisation de ces techniques modernes dans des cas complexes.

Lors d’un débat sur l’actualité de la procréation assurée par les techniques modernes, la discussion a permis aux élèves d’une classe de troisième d’exprimer leurs inquiétudes et leurs connaissances nombreuses sur ce sujet difficile et important. Une partie de la discussion est retranscrite ci-dessous :

« - Julien : Il n’existe pas que le cas des spermatozoïdes, les femmes peuvent aussi donner leurs ovules et j’ai entendu dire qu’il existait aussi des banques d’embryons à travers le monde.

- Karine : Oui, j’ai vu une émission à ce sujet, les gens font vraiment n’importe quoi ! Ils veulent pouvoir choisir le sexe de leur enfant, je me demande jusqu’où on ira ?

- Karim : Ce qui importe pour moi, ce qui me choque le plus, c’est le cas des mères porteuses… Comment porter un enfant que l’on donnera à un couple ?

- Julien : Si c’est pour aider des personnes stériles, pourquoi pas ?

- Adeline : Ce qui fait peur, c’est que l’on peut tout imaginer. J’espère que ces techniques sont contrôlées.

- Le professeur : Je vous propose quelques données pour avancer dans la discussion. »

© Cned, Sciences de la vie et de la Terre 3e — 69

Séquence 10séance 1 —

Grossesse multiple… des octuplés !

Présentée comme un véritable «exploit», la naissance d’octuplés (huit bébés dans le même ventre maternel) ne satisfait pas les experts. Sur Europe 1, le professeur René Frydman, chef de service à l’APHP (Assistance Publique des Hôpitaux de Paris) émet ses doutes en indiquant que « le plus probable est que cette grossesse est le fruit d’une stimulation ovarienne car dans le cas d’une fécondation in vitro, le nombre des embryons est contrôlé, ce qui ne semble pas avoir été le cas. Cette grossesse a été présentée comme naturelle. De fait, la femme avait été fertile1 avant cette grossesse ».

Les embryons congelés

Dans le monde, les techniques de conservation permettent la préservation d’un nombre de plus en plus important d’embryons. On en dénombre 400 000 aux États-Unis, 80 000 en France et quelques 24 000 en Belgique… A priori destinés à être utilisés pour un projet parental futur, on estime que 11 000 embryons ne sont plus souhaités par les parents.

Le stockage des cellules sexuelles

Comme nous l’avons vu pour le cas de Fabienne Justel, la conservation du sperme autorise son utilisation plus de dix ans après. En revanche, les ovules sont très délicats à conserver. Ces dons2 sont de plus en plus nombreux.

L’assistance médicale à la procréation (AMP)

L’ensemble des techniques qui permettent de déclencher une grossesse est regroupé sous l’acronyme AMP3. Elles ont évolué rapidement. En 1978 naissait Louise Brown, premier bébé éprouvette de l’histoire de l’humanité. Depuis, « les premières » se sont succédées rapidement comme le premier bébé après un don d’ovocyte, le premier bébé après fécondation assistée… Ces premières font toujours la une de très nombreux journaux pendant un certain temps.

Les progrès de la génétique et l’AMP

Le diagnostic prénatal est une méthode qui vise à déterminer si le futur bébé est porteur ou non d’une anomalie génétique grave comme la trisomie 21. Dans le cas d’un diagnostic qui intervient après le délai légal de l’IVG (12 semaines), il ne peut y avoir interruption de grossesse. Dans le cadre de l’AMP, si les parents présentent des risques de transmettre des maladies génétiques graves à leur enfant, on peut proposer un diagnostic préimplantatoire. Certaines personnes craignent des dérives dans l’utilisation de ces techniques en vue de « fabriquer » uniquement des bébés « parfaits ».

1. Fertilité : Capacité de procréer pour un homme ou pour une femme.2. Don : donner une partie ou un produit provenant de son corps (le don de sperme) sans en attendre une rétribution.3. AMP : assistance médicale à la procréation ou ensemble des techniques qui permettent de réaliser la rencontre des cellules

reproductrices dans différentes conditions avec pour objectif de permettre le développement d’un embryon dans l’utérus maternel.

— © Cned, Sciences de la vie et de la Terre 3e 70

À partir des documents fournis ci-dessus, réalise un tri permettant de formuler des questions morales qui peuvent se poser à propos de l’utilisation des méthodes qui permettent de déclencher une grossesse. [Faire émerger des problèmes ou des questions à résoudre]

Si tu éprouves des difficultés pour répondre à la question, reporte-toi à l’annexe « besoin d’aide ? » en fin de séquence.

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

Les adolescents acquièrent la capacité de procréer c’est-à-dire qu’ils deviennent capables d’avoir des enfants lors de rapports sexuels car leurs organes génitaux deviennent fonctionnels durant cette période. Lors d’un rapport sexuel non protégé, les spermatozoïdes déposés dans le vagin vont remonter les voies génitales de la femme et éventuellement rencontrer un ovule si la période est favorable (au moment de l’ovulation).

Les moyens de contraception visent à rendre cette rencontre impossible (préservatif, pilule). Parfois, cette rencontre a lieu de manière accidentelle ou non souhaitée. Dans ce cadre, il existe des contraceptions d’urgence et l’on peut parfois être amené à faire appel à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Cela permet aujourd’hui de choisir le moment pour un couple d’avoir un enfant.

Les progrès techniques permettent aujourd’hui à des couples qui ne peuvent avoir des enfants de façon naturelle, de réaliser leur vœu le plus cher. Longtemps, on pensait que la stérilité était le seul fait des femmes mais l’on sait aujourd’hui qu’elle peut aussi être le fait des hommes, qu’elle peut être le fait des deux partenaires ou qu’il n’y a pas de causes connues dans certains cas.

Pour réaliser les vœux des personnes stériles, il existe des solutions comme le stockage des spermatozoïdes, des ovules ou des embryons, qui, accompagnées de l’AMP (Assistance Médicale à la Procréation) et profitant des avancées de la génétique, permettent de répondre théoriquement à tous les cas qui existent. Parfois, les progrès posent des problèmes nouveaux auxquels il faut réfléchir.

je retiens

Séquence 10 — séance 1

© Cned, Sciences de la vie et de la Terre 3e — 71

Séance 2Les méthodes utilisées sont efficaces dans des conditions

précises

Nous savons que les progrès techniques ont permis de maîtriser la procréation. Pourtant, de nombreux échecs existent et l’utilisation de ces techniques pose des questions tant à chacun de nous qu’à la société. Ainsi, l’exemple de Fabienne Justel, 39 ans, est-il révélateur des questions complexes qui peuvent se poser avec ces techniques. Cette femme réclame de pouvoir utiliser le sperme de son mari pour avoir un enfant de lui. Mais le mari est décédé et l’utilisation de ses dons de sperme est interdite en France dans ce cas. Pour bien comprendre ces interrogations, il faut bien connaître les techniques utilisées.

je m’interrogeComment maîtrise-t-on la natalité aujourd’hui ?

Exercice 4 : [I - Rechercher, extraire, organiser de l’information]

On entend parler souvent des préservatifs qui « craquent ». Les « accidents » de contraception sont réguliers ce qui pose le problème de leur efficacité mais aussi de leur utilisation. Comment la contraception peut-elle être une contraception efficace ?

En utilisant tout ou partie des documents ci-dessous, tu vas tenter de répondre à la question posée.

27% des femmes

Parmi les femmes qui prennent la pilule, 27 % l’oublient au moins une fois par mois.

En cas d’oubli supérieur à 12 heures pour une pilule combinée et à 3 heures pour une progestative, la femme n’est plus protégée contre les risques de fécondation.

Les femmes qui prennent la pilule

Séquence 10séance 2 —

— © Cned, Sciences de la vie et de la Terre 3e 72

Méthodes pour éviter une grossesse dans les cas de la vie « courante » ou dans les cas de « l’urgence »

Hormones Urgence IVG

Nom courant Pilule Pilule du lendemain Pilule abortive

Conditionnement Plaquette de 21 ou de 28 comprimés

Plaquette d’un comprimé

Comprimés délivrés par un médecin

Délivrance Prescription médicaleSans ordonnance en pharmacie ou par les infirmières scolaires

Réservée au milieu médical agréé

Prise Quotidienne, 21 ou 28 jours selon le type

Le plus tôt après un rapport sexuel non ou mal protégé

Dans un établissement médicalisé

Molécules activesHormones sexuelles féminines faiblement dosées

Hormones sexuelles féminines à forte dose

« Anti-hormone » (exemple du RU 486)

Mode d’actionEmpêche l’ovulation : pas de fécondation possible

Mal connu :agit sur la muqueuse de l’utérus et l’ovulation

Détruit la muqueuse utérine et interrompt la grossesse

Utilisation Contraceptif : utilisation régulière

Contraceptif d’urgence : utilisation exceptionnelle

Dans le cadre de la loi sur l’IVG

Contraception et contragestion

contraception

Principe méthode

Éviter la production de cellules reproductricesEmpêcher la rencontre des cellules reproductrices

Pilule contraceptive, implant, patch

Préservatifs masculin et féminin

contragestion1

Principe méthode

Empêcher la nidation de l’embryon Stérilet, pilule du lendemain

1. Contragestion : toute technique qui contrarie et empêche l’implantation de l’embryon dans l’utérus.

Séquence 10 — séance 2

© Cned, Sciences de la vie et de la Terre 3e — 73

L’efficacité des méthodes contraceptives

Les méthodes contraceptives Indice de Pearl Efficacité

Pilule œstro-progestative classique 0,3 Très efficace

Système intra-utérin (SIU) hormonal 0,1 Très efficace

Implant hormonal 0,05 Très efficace

Pilule microprogestative ou pilule progestative 0,3 Très efficace

Anneau vaginal hormonal 0,3 Très efficace

Patch hormonal 0,3 Très efficace

Dispositif intra-utérin au cuivre 0,6 Très efficace

Progestatif injectable par voie intramusculaire 0,3 Très efficace

Préservatif (masculin ou féminin) 2 (masculin) et 5 (féminin) Efficace

Diaphragme / Cape cervicale 6 - 9 Efficacité modérée

Méthodes naturelles 1 - 9

Efficacité limitée par le strict respect des consignes

L’efficacité contraceptive est mesurée par l’Indice de Pearl. Il correspond au nombre de grossesses pour 100 femmes après 12 mois d’utilisation du contraceptif (un indice de 1 veut donc dire qu’en moyenne, pour 100 femmes qui utilisent de façon adéquate une méthode de contraception donnée pendant 12 mois, 1 devient quand même enceinte). L’efficacité indiquée est celle qui correspond à une utilisation conforme aux recommandations (source : rapport OMS 2005).

Séquence 10séance 2 —

— © Cned, Sciences de la vie et de la Terre 3e 74

Repères historiques sur la contraception et sur l’interruption de grossesse

1922 : Ludwig Haberlandt crée le premier contraceptif hormonal mais il est utilisé sous forme injectable et ce genre de procédé est trop coûteux pour la commercialisation à grande échelle.

1955 : Gregory Pincus met au point le premier contraceptif hormonal à voie orale. Il est testé par 250 femmes dans une banlieue pauvre de Porto Rico en 1956 et aujourd’hui, elles sont plus de 110 millions à la prendre tous les jours.

1967 : l’Assemblée nationale abroge la loi qui interdisait toute contraception et la pilule devient alors légale.

1975 : la loi du 17 janvier (loi Veil) autorise la pratique de l’IVG dans des cadres précis. L’IVG doit par exemple être pratiqué au plus tard avant la fin de la dixième semaine de grossesse.

1999 : la contraception d’urgence ou pilule du lendemain peut être délivrée sans ordonnance.

2001 : le délai pour pratiquer l’IVG est porté à 12 semaines de grossesse.

1- À partir des documents fournis ci-dessus, tente de définir ce qu’est la contraception. [Extraire et organiser de l’information]

2- Explique à l’aide des documents ce qui fait qu’une méthode est ou n’est pas efficace. [Extraire et organiser de l’information]

3- Explique, à l’aide des documents, ce qui est positif dans l’évolution de la contraception et ce qui te semble négatif dans la contraception d’urgence (pour cela, aide-toi des documents de l’exercice 1 de la séance 1). [Extraire et organiser de l’information]

Si tu éprouves des difficultés pour répondre à la question, reporte-toi à l’annexe « besoin d’aide ? » en fin de séquence

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

Séquence 10 — séance 2

© Cned, Sciences de la vie et de la Terre 3e — 75

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

Séquence 10séance 2 —

— © Cned, Sciences de la vie et de la Terre 3e 76

Exercice 5 : [I - Rechercher, extraire et organiser l’information]

On entend parfois dire que la stérilité est toujours due à la femme. Heureusement, les travaux sur la reproduction ont permis de mettre en évidence le rôle partagé des deux sexes dans la fabrication d’un nouvel individu.

Comment s’explique l’infertilité dans un couple ?

En utilisant tout ou partie des documents ci-dessous, tu vas tenter de répondre à la question posée.

Les qualités du sperme humain

Pour que le sperme d’un homme soit efficace dans le processus de la reproduction, il doit posséder des caractéristiques précises comme le montre le tableau ci-dessous (ces données sont celles de l’OMS, organisation mondiale de la santé). Les dessins montrent des spermatozoïdes vivants anormaux. Les spermatozoïdes doivent être en nombre suffisant, mobiles avec une morphologie normale.

Les caractéristiques d’un sperme normal

Volume > 2 millilitres

Nombre > 20 millions par millilitre

Mobilité > 50 % de mobilité progressive

Morphologie > 30 % de formes normales

Vitalité > 75 % de formes vivantes

Globules blancs < 1 million par millilitre

Tête

Flagelle

Pièce intermédiaire

Représentations schématiques de spermatozoïdes anormaux observés dans le sperme humain au microscope(grossis 2 000 fois)

© T. Tougeron

Séquence 10 — séance 2

© Cned, Sciences de la vie et de la Terre 3e — 77

Utérus

TrompeOvaire

Vagin

Utérus d'une femme fertile

Utérus d'une femme stérile

Schémas d’interprétation d’une radiographie de l’utérus à l’aide d’un produit spécifique chez une femme fertile et une femme stérile

© T. Tougeron

24

16

8

0

7 14 21 280

Temps (jours)

LH (en mU.mL-1)

Femme fertile

Femme stérile

Comparaison de la concentration de l’hormone LH à l’origine de l’ovulation au cours d’un cycle menstruel chez une femme fertile et une femme stérile

© T. Tougeron

Séquence 10séance 2 —

— © Cned, Sciences de la vie et de la Terre 3e 78

Les origines de l’infertilité dans un couple

Origine de l’infertilité dans un couple Pourcentage dans la population

origine féminine 35 %

origine masculine 25 %

origine mixte 30 %

origine inconnue 10 %

À l’aide des documents, réalise un tableau à double entrée dans lequel tu indiqueras l’origine de l’infertilité (en ligne) et l’explication de l’infertilité (en colonne). [Réaliser un tableau]

Si tu éprouves des difficultés pour répondre à la question, reporte-toi à l’annexe « besoin d’aide ? » en fin de séquence.

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

Séquence 10 — séance 2

© Cned, Sciences de la vie et de la Terre 3e — 79

Exercice 6 : [I - Rechercher, extraire et organiser l’information]

Les travaux sur la reproduction ont permis de mettre en évidence le rôle partagé des deux sexes dans la fabrication d’un nouvel individu. Ils ont aussi permis de mettre au point des techniques d’aide à la procréation. Comment aider techniquement un couple infertile ?

En utilisant tout ou partie des documents ci-dessous, tu vas tenter de répondre à la question posée.

L’insémination artificielle de spermatozoïdes

Lors de problèmes de fertilité, il est possible de faire appel à l’insémination1 artificielle. On peut distinguer deux cas :

- insémination avec le sperme du conjoint,

- insémination avec du sperme d’un donneur anonyme.

Dans le cas des donneurs anonymes, on tient compte de certains caractères comme la couleur des cheveux, des yeux, de la peau, la taille…

Le don de sperme est anonyme et bénévole. Il est réglementé par la loi.

Sperme du conjoint ou du

donneur

Insémination du sperme : injection

dans l'utérus

Technique de l’insémination artificielle.

Cette méthode consiste à injecter des spermatozoïdes du conjoint (ou d’un donneur anonyme) artificiellement dans l’utérus. Cette injection intervient le jour de l’ovulation après une période de stimulation des ovaires, ce qui permet de mieux contrôler cette étape. Le sperme, lui, est contrôlé en laboratoire. Les spermatozoïdes « préparés » sont injectés dans l’utérus, ce qui permet le rapprochement des cellules reproductrices en évitant aux spermatozoïdes de passer la glaire cervicale, véritable piège.

© T. Tougeron

1. Insémination : Technique qui consiste à déposer le sperme dans les voies génitales de la femme.

Séquence 10séance 2 —

— © Cned, Sciences de la vie et de la Terre 3e 80

L’injection intra cytoplasmique de spermatozoïde (ICSI)

Pipetted'injection

Ovule Pipetted'aspiration

100 µm

Injection Intra Cytoplasmique de Spermatozoïde1

© T. Tougeron

Les spermatozoïdes sont parfois anormaux. Dans les cas de stérilité masculine, les cellules reproductrices n’arrivent pas à pénétrer dans l’ovule parce qu’ils ne peuvent pas percer une coque qui l’entoure et qui se nomme la zone pellucide. Pour cela, les spermatozoïdes doivent être en nombre suffisant, mobiles et avoir une morphologie normale. Dans ces cas d’infertilité masculine, on peut réaliser l’injection directe d’un spermatozoïde dans l’ovule afin d’augmenter les chances d’obtenir des embryons.

1. ICSI : acronyme de « injection intra cytoplasmique de spermatozoïde ». Injection intra cytoplasmique d’un spermatozoïde directement dans un ovule.

Séquence 10 — séance 2

© Cned, Sciences de la vie et de la Terre 3e — 81

Fécondation in vitro et transfert d’embryons ou FIVETE

Trompe

Ovaire

Col del'utérus

Vagin

Cavité utérine

Ovules

Ponction desovules

Ovules Spermatozoïdes

Fécondation

Division de« l'œuf »

Transfert desembryons

© T. Tougeron

Cette technique vise à reproduire en laboratoire ce qui se passe naturellement dans les trompes c’est-à-dire la fécondation (rencontre du spermatozoïde et de l’ovule) et les premières étapes du développement embryonnaire. Cette technique est utilisée lorsque la rencontre de l’ovule et des spermatozoïdes est impossible par les voies naturelles.

La congélation du sperme humain

Le sperme humain peut être congelé dans de l’azote liquide à – 196 °C. Il peut ainsi être conservé sous forme de paillettes.

Séquence 10séance 2 —

— © Cned, Sciences de la vie et de la Terre 3e 82

L’assistance médicale à la procréation

La pratique de l’Assistance Médicale à la Procréation (ou AMP) est réglementée en France par la loi du 29 juillet 1994 et par l’arrêté du 12 janvier 1999. Ces textes définissent strictement le cadre légal médical d’utilisation de ces techniques.

L’insémination n’est autorisée dans ce cadre que chez les couples mariés ou concubins qui vivent ensemble depuis au moins deux ans, qui sont en âge de procréer et qui sont consentants. Les dons de sperme existent depuis 1972. Ils sont organisés et gérés dans des établissements spécialisés et agréés. Il s’agit par exemple des Centres d’études et de Conservation des Ovules et du Sperme humains (CECOS). Le don d’ovules, lui, n’a été autorisé en France qu’en 1994.

Provoquer une ovulation

Un couple sur dix rencontre des difficultés à procréer et consulte pour demander une aide à la conception. Après au moins une année d’essais infructueux, un médecin peut commencer à rechercher les causes d’infertilité dans le couple.

Il cherchera d’abord à vérifier que le cycle de la femme fonctionne normalement et se traduit bien par une ovulation.

Si un trouble de l’ovulation se confirme lors des examens, le médecin pourra prescrire des stimulateurs de l’ovulation. Certains permettent d’obtenir une ovulation multiple, d’autres aideront la femme à être en période de fertilité maximale.

À l’aide des documents, réalise un tableau des différentes méthodes en indiquant le lieu d’action de la technique, les prélèvements effectués, les traitements réalisés sur les personnes et le sexe de la personne stérile. [Réaliser un tableau].Si tu éprouves des difficultés pour répondre à la question, reporte-toi à l’annexe « besoin d’aide ? » en fin de séquence.

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

Séquence 10 — séance 2

© Cned, Sciences de la vie et de la Terre 3e — 83

Exercice 7 : [I - Rechercher, extraire et organiser l’information]

Les travaux sur la reproduction ont permis de mettre en évidence les progrès techniques accomplis dans ce domaine. Comme tous les progrès, des questions d’ordre moral et éthique1 se posent à chacun d’entre nous. Le scientifique est concerné directement s’il veut mettre en garde la population contre les utilisations nocives des résultats de ses recherches. Chaque citoyen doit être capable d’émettre un jugement sur ces questions complexes, il sert ainsi à contrôler les applications de ces techniques. Comment peut-on contrôler les dérives dans l’utilisation de ces techniques ?

En utilisant tout ou partie des documents ci-dessous, tu vas tenter de répondre à la question posée.

Le comité consultatif national d’éthique

« Le Comité Consultatif National d’Éthique pour les sciences de la vie et de la santé a pour mission de donner des avis sur les problèmes éthiques et les questions de société soulevés par les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé. » Loi du 6 août 2004.

« Art. L. 1412-1. - Le Comité Consultatif National d’Ethique pour les sciences de la vie et de la santé a pour mission de donner des avis sur les problèmes éthiques et les questions de société soulevés par les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé.

« Art. L. 1412-2. - Le comité est une autorité indépendante qui comprend, outre son président nommé par le Président de la République pour une durée de deux ans renouvelable, trente-neuf membres nommés pour une durée de quatre ans renouvelable une fois. »

L’avis du comité sur les utilisations actuelles et à venir de l’ICSI

Extrait de l’avis 075 du CCNE « L’ICSI a pour objectif premier de prendre en charge les stérilités masculines. Des indications actuellement inexistantes sur le choix d’un spermatozoïde X ou Y après tri préalable pourraient imposer le recours à l’ICSI, et poseraient naturellement un problème éthique du fait des risques d’utilisations à des fins opportunistes du choix du sexe pour lui-même. La banalisation de son emploi soulève peut-être des problèmes autant économiques qu’éthiques. La société en effet n’a pas eu à se prononcer sur la légitimité de ces choix. »

L’assistance médicale à la procréation

La pratique de l’Assistance Médicale à la Procréation (ou AMP) est réglementée en France par la loi du 29 juillet 1994 et par l’arrêté du 12 janvier 1999. Ces textes définissent strictement le cadre légal médical d’utilisation des ces techniques.

1. Éthique : Discipline philosophique qui se donne pour but d’indiquer comment les êtres humains doivent se comporter, agir et être, entre eux et envers ceux qui les entourent. La bioéthique est une partie de l’éthique qui est apparue dans le courant des années 1960. Elle traite des interrogations au sujet du développement de la biomédecine et des technosciences.

Séquence 10séance 2 —

— © Cned, Sciences de la vie et de la Terre 3e 84

La contraception par stérilisation1 féminine

Extrait de l’avis 50 du CCNE

« Selon les données publiées par les Nations Unies sur les pratiques contraceptives, la stérilisation féminine apparaît aujourd’hui comme la méthode de contrôle de la fécondité la plus répandue dans le monde : dans l’ensemble, 17 % des femmes en couple et en âge de procréer (définies généralement comme étant les femmes âgées de 15 à 49 ans) ont été stérilisées pour des raisons médicales ou dans un but contraceptif. »

La stimulation ovarienne : avis du CCNE

« Une des conséquences fréquentes de ce type de traitement est en effet la survenue de grossesses multiples. Compte tenu de l’augmentation importante des naissances multiples dans la dernière décennie, il devient indispensable aujourd’hui d’élargir la réflexion éthique à l’ensemble de la stimulation ovarienne, que celle-ci soit ou non pratiquée dans le cadre d’une technique de fécondation in vitro. »

Le don de cellules reproductrices : avis du CCNE (18 juillet 1990)

« Le Comité Consultatif National d’Ethique, ayant pris connaissance de l’application des décrets portant réglementation des activités de procréation médicalement assistée (PMA), estime que la situation créée comporte des risques graves du fait que les agréments recouvrent sans distinction l’utilisation de cellules reproductrices (spermatozoïdes et/ou ovules) intra ou extraconjugaux, distinction impossible actuellement en l’absence d’une législation. Les risques sont :

a) d’ordre médical : risques de transmission de maladies infectieuses en particulier de transmission du virus du SIDA, en raison de la possibilité de recours à du sperme frais de donneur ; risques de transmission de maladies héréditaires ; risques de consanguinité ;

b) d’ordre éthique : risques de non-respect du principe fondamental de non commercialisation des organes et tissus humains. »

Repères historiques sur la contraception et sur l’interruption de grossesse

1967 : l’Assemblée nationale abroge la loi qui interdisait toute contraception et la pilule devient alors légale.

1975 : la loi du 17 janvier (loi Veil) autorise la pratique de l’IVG (interruption volontaire de grossesse) dans des cadres précis. L’IVG doit par exemple être pratiquée au plus tard avant la fin de la dixième semaine de grossesse.

1999 : la contraception d’urgence ou pilule du lendemain peut être délivrée sans ordonnance.

2001 : le délai pour pratiquer l’IVG est porté à 12 semaines de grossesse.

1. Stérilisation : ensemble des techniques médicales qui permettent de rendre stérile une femme ou un homme. De plus en plus, ces techniques deviennent réversibles.

Séquence 10 — séance 2

© Cned, Sciences de la vie et de la Terre 3e — 85

Séquence 10séance 2 —

À l’aide des documents, montre que les avancées techniques concernant la reproduction sont encadrées par la loi et étudiées par des comités indépendants. [Organiser de l’information].

Si tu éprouves des difficultés pour répondre à la question, reporte-toi à l’annexe « besoin d’aide ? » en fin de séquence.

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

— © Cned, Sciences de la vie et de la Terre 3e 86

Les adolescents acquièrent la capacité de procréer c’est-à-dire qu’ils deviennent capables d’avoir des enfants lors de rapports sexuels car leurs organes génitaux deviennent fonctionnels durant cette période. Lors d’un rapport sexuel non protégé, les spermatozoïdes déposés dans le vagin vont remonter les voies génitales de la femme et éventuellement rencontrer un ovule si la période est favorable (au moment de l’ovulation).

Les moyens de contraception d’urgence et l’IVG sont encadrés par la loi car ils posent des problèmes moraux et éthiques du fait de leur utilisation même. De nombreuses pilules existent désormais, chacune étant adaptée aux besoins des femmes.

Les progrès techniques permettent aujourd’hui à des couples qui ne peuvent avoir des enfants de façon naturelle, de réaliser leur vœu le plus cher. Ces techniques se diversifient au rythme des avancées médicales et techniques et il est utile que les lois qui les règlementent soient régulièrement revues. Le Comité Consultatif National d’Ethique est une instance autonome qui émet régulièrement des avis sur les problèmes que posent ces évolutions techniques.

Les techniques d’assistance médicale à la procréation sont nombreuses : la fécondation in vitro, l’insémination intra-cytoplasmique de spermatozoïde, la stimulation ovarienne et l’insémination artificielle tentent toutes de permettre une grossesse qui arrive à terme. Même si les taux de réussite sont variables, les résultats posent des difficultés du fait des effets secondaires immédiats ou différés et du fait des questions morales et éthiques soulevées par ces nouvelles techniques.

je retiens

Séquence 10 — séance 2

© Cned, Sciences de la vie et de la Terre 3e — 87

ANNEXE « Besoin d’aide ? »

Séance 1

Exercice 1 : [Ra - Raisonner, argumenter, pratiquer une démarche expérimentale]

Tu ne dois pas trouver une réponse mais chercher les questions ou les problèmes qui peuvent se poser.

Par exemple, l’étude du débat sur le préservatif permet de recueillir deux avis d’élèves qui permettent de se demander si ce moyen de contraception est toujours efficace ou fiable.

En lisant dans la même optique les autres documents, on peut voir qu’il est utile de se poser des questions sur la pilule et son utilisation, sur l’avortement et son utilisation.

Enfin, les repères historiques permettent de mettre en évidence les questions qui se posent par rapport à la loi dans le domaine de la sexualité.

En réalisant de même pour chaque document, il est possible de poser de nombreuses questions qui peuvent se résumer en quelques grandes orientations (fiabilité des méthodes).

Exercice 2 : [Ra - Raisonner, argumenter, pratiquer une démarche expérimentale]

Tu ne dois pas trouver une réponse mais chercher les questions ou les problèmes qui peuvent se poser.

Par exemple, l’étude du débat sur la stérilité supposée être le seul fait de la femme permet de se poser la question de l’origine de l’infertilité dans un couple.

En lisant dans la même optique les autres documents, on peut voir qu’il est utile de se poser des questions sur les stérilités masculine et féminine et sur les moyens de les compenser.

Les schémas t’aideront à te poser des questions judicieuses si tu les regardes en pensant à ce que tu peux faire pour agir aux différents lieux importants pour la reproduction (par exemple en regardant le lieu de formation des ovules, on peut se demander si l’on peut agir en provoquant l’ovulation de manière artificielle).

Exercice 3 : [I - Rechercher, extraire et organiser l’information]

Comme dans les exercices précédents, il s’agit de se poser des questions ou des problèmes et non d’apporter des réponses.

Par exemple, le cas de Fabienne Justel permet de se demander ce que l’on a le droit de faire ou pas dans ce cas. Pour cela, il faut se demander ce que dit la loi et se poser la question de ce qu’il convient de faire dans ce cas précis, ce que l’on pense en tant que citoyen.

Les documents qui suivent permettent aussi de voir les excès qui peuvent se produire en utilisant mal les techniques. Se posent alors les questions du contrôle et de la morale.

Séquence 10

— © Cned, Sciences de la vie et de la Terre 3e 88

Séquence 10

Séance 2Exercice 4 : [I - Rechercher, extraire, organiser de l’information]

1- À l’aide des documents, tu dois trouver ce qui caractérise la contraception en indiquant les méthodes qui existent, tu dois montrer en quoi elles évitent la production des cellules reproductrices et en quoi elles évitent leur rencontre.

2- Pour montrer ce qui fait l’efficacité d’une méthode, tu dois lire les documents en regardant les informations qui indiquent l’influence de l’utilisation du moyen contraceptif sur son efficacité (par exemple, les documents montrent qu’un seul oubli de pilule peut entraîner une efficacité proche de zéro).

3- Tu vas rechercher dans les documents ce qui est positif (par exemple que l’évolution des techniques permet un meilleur contrôle de la procréation au niveau individuel).

Tu vas ensuite rechercher les éléments négatifs (les moyens plus ou moins fiables).

Exercice 5 : [I - Rechercher, extraire et organiser l’information]

Relève les origines possibles de l’infertilité. Pour cela, tu peux t’aider du tableau sur l’origine de l’infertilité. Il ne faut pas oublier aussi les autres documents.

Pour chaque origine retenue, tu dois lire les documents pour trouver l’explication physiologique ou physique de l’infertilité, si elle est connue. Pour une même origine, il peut y avoir plusieurs explications différentes.

Tu dois ensuite construire ton tableau en t’aidant de l’ébauche suivante :

explication 1 explication 2 explication 3 explication 4…

origine 1

origine 2…

© Cned, Sciences de la vie et de la Terre 3e — 89

Séquence 10

Exercice 6 : [I - Rechercher, extraire et organiser l’information]

Pour chaque méthode, tu dois trouver dans les documents le lieu d’action de la méthode (à quel endroit on utilise les éléments prélevés ?). Tu dois faire de même pour les prélèvements effectués (qu’est-ce que l’on prélève chez l’homme, la femme ou les deux dans le cadre de la technique étudiée ?), les traitements (qu’est-ce que l’on fait à la personne pour aider son organisme à procréer ?) et le sexe de la personne stérile (l’un ou les deux !).

Tu peux alors construire ton tableau en suivant par exemple l’ébauche ci-dessous :

méthode 1 méthode 2 méthode 3 méthode 4…

lieu d’action

prélèvements

traitements

sexe de la personne stérile

Exercice 7 : [I - Rechercher, extraire et organiser l’information]

À l’aide des documents, tu dois montrer qu’il existe des lois qui encadrent les techniques étudiées. Tu illustreras ton propos par un exemple (comme l’IVG).

À l’aide des documents, tu montreras que le CCNE est indépendant et que son rôle est d’étudier les techniques du point de vue de la morale, des risques que ces techniques peuvent engendrer (par exemple en montrant que l’ICSI peut être utilisée pour sélectionner le sexe, ce qui peut être dangereux).